Titre : La Lanterne : journal politique quotidien
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1894-05-13
Contributeur : Flachon, Victor. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb328051026
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 mai 1894 13 mai 1894
Description : 1894/05/13 (N6231,A18). 1894/05/13 (N6231,A18).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG33 Collection numérique : BIPFPIG33
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-54
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/07/2012
ta Lanterne
3
de rue est la teinte ,beige clair et tabac
d'Espagne, il y a aussi une espèce de vert,
un vert bleuté, assez miroitant, mais c'est
moins joli et surtout moins pratique.
Avec ces crêpons noisette, sable, café
au lait, on fait de délicieuses toilettes,
très élégantes, quoique simples, ayant
pour toute garniture une large cravate
en moire assortie à l'étoffe et une cein-
ture qui s'attache sur le cote, dont les
boucles et les bouts vont jusqu'au bas de
la jupe. -
Les chapeaux affectent une forme ton-
kinoise assez jolie. La paille est genera-
lement plutôt mordorée ou crème fonce
que blanche et la garniture consiste en
guirlandes de lierre, de violettes, de lilas
ou de giroflées suivant la saison.
Les étoffes Loïe Fuller si voyantes et si
tapageuses sont absolument délaissées.
Elles restent la propriété des femmes
exotiques ou inélégantes.
Suzanne.
CAUSERiE FINANCIERE
La hausse déjà obtenue par nos fonds pu-
blics et par la plupart des valeurs étrangères
ne se dément pas, bien plus, sur certains
titres elle se continue en s accentuant. Si vé-
ritablement pour toute une catégorie de va-
leurs telles que la rente italienne ou la rente
espagnole la hausse n'était pas en si flagrante
contradiction, avec la réalité et n'était pas si
choquante pour la raison, nous applaudirions
de granù cœur et sans réserve à tout ce bel
ensemble de hausse en résumé réconfortant
et rassurant puisque hausse est en général
synonime de sécurité.
Pour nos rentes françaises surtout nous
estimons que la limite actuelle des cours n'a
rien d'exagéré. On a coté hier le 3 0/0 103 55,
le 3 1/2 106 90. Cela ne nous semble rien de
trop et des prix plus élevés encore nous pa-
raissent aussi probables que peu effrayants.
Mais ce que nous croyons inadmissible,
c'est que la rente italienne se maintienne au
cours de 79 10 qu'elle a obtenu hier. alors que
cette fermeté repose sur le bruit de la cession
d'un monopole à une compagnie anglaise en
garantie d'un emprunt que celle-ci ferait ob-
tenir à l'Italie.
Cette nouvelle aliénation des revenus pu-
blics devrait faire baisser les cours. On s en
sort, au contraire, comme d'un prétexte de
hausse. C'est décidément trop croire a la naI-
veté du public que soutenir une semblable
thèse.
L'Extérieure d'Espagne est aussi plus favo-
risée que de raison en s'inscrivant à 65 10. Du
reste 1 ensemble des fonds d'Etats étrangers
est très bien partagé. Le Russe 3 0,0 1391 a
fait 87 40, l'Unifiée d'Egypte 103 10, et le Turc
24 15.
L'action Crédit Foncier se maintient sans
changement à 950 et le Crédit Lyonnais re-
monte de 737 5U à 742 59. Le Suez a varié en-
tre 2,S33 75 et 2 83G 2), le Gaz est à 1,161 25
après, 1,170, le Rio-Tinto à 370.
A L'ACADEMIE FRANÇAISE
Attribution de prix littéraires
Dans sa séance de jeudi, l'Académie fran-
çaise a reçu communication' d'une lettre aux
termes de laquelle M. Lestrille, notaire à
Etaules (Charente-Inférieure), lègue à l'Aca-
démie .500 fr. de rente pour la fondation d'un
nouveau prix ahnuel.
En ce qui concerne le grand prix Gobert,
la commission spéciale-propose d'attribuer le
premier j rix à M. Vandal pour son ouvrage:
Napoléon et Alexandre..
Le second prix, serait attribue à M. Wies-
ner pour ses deux ouvrages : Le Régent et le
cardinal Dubois et les Anglais, d'après les
sources britanniques. -
Un prix Arehou-Dépérouses, de la valeur
de 1 500 fr. est attribué à M. Auguste Dor-
chain pour son volume de poésies : Fers la
lumière.
Enfin l'Académie a décidé que le prix d'é-
loquence à décerner en 1896, aura pour sujet
Ronsard. ■
LE CRUE DE BEBTRANGLES
Mise en liberté de la famille Garette
Amiens, 11 mai. — Les époux Carette et
leur fils, arrêtas en maps dernier, à Bentran-
glcs (Sommer sous inculpation da meurtre
sur la personne de Ludovic Carotte, frère de.
Carotte père, qui avait été trouvé assassiné
dans la chambre qu'il habitait, contiguë à
leur maison, ont été remis en liberté faute de
preuves, après une détention de cinqu^pte-
deux jours.
FÊTES DES ENVIRONS DE PARIS
Dimanche 13 mai
Arpafan, gare d'Orléans. — Grand concours
musical. Le lundi 14, continuation de la fête.
iîrolles (hameau de Bois-le-Roi) gare de
Lyon.
Nauterre, gare Saint-Lazare.
Guignes-Rabutin, gare de Vincennes.
Villeneuve-Saint-Georges, gare de Lyon.
Juvisy-sur-Orge, gare de Lyon;
Saîut-Mandé, gare de Vincennes.
Champigny-sur-Marne, gare de Vincennes.
Ivry, tramways place du Châtelet.
Colombes, gare Saint-Lazare.
Argeateuil, gare Saint-Lazare. -
Versailles, gare de l'Ouest. - Jeu des
grandes eaux, viaite des palais et fusées,
fête foraine, etc..
Saint-Cloud, gare Saint-Lazare. — Jeu des
grandes eaux.
Les Lilas, omnibus ArtSTet-Métiers.
Bougival, gare Saint-Lazare.
Y&ucresson, gare Saint-Lazare.
Chelles, gare de l'Est.
Nogent-sur-Marne, gare de l'Est.
.Butte-Pinson, gare du Nord, station de
Pierrefitte. ou de Montmagny.— Continuation
de la fête au Moulin du Père Bayot. Bal
champêtre. Mardi, poule au piquet.
PARIS
La température
Observations météorologiques de la Lan-
terne, dans la journée d'hier 11 mai 1894 :
Température la plus
basse de la nuit à 4h. 50 8.6 au-dessus de 0.
A 7 heures matin. 10* 5 —
A 2 — soir. 13e 4 -
A 9 - - 12*3 —
La plus élevée du jour, à 1 h. 10, 16*4.
Moyenne de la journée 12*5, inférieure à la
normale d'environ 1°.
Les minima du 11 mai, pour la région
parisienne, ont varié de 7°5 à S*4 pour les
environs et de 7°0 à 8*3 pour l'intérieur de la
ville.
Extrêmes hygrométriques : 42 à 1 h. soir
et 98 à 1 h. matin.
Vent dominant: Sud-Ouest, vitesse moy.
16 kil. 6 à l'heure.
Baromètre : Baisse depuis 10 heures matin.
A 9 heures soir : 759 m/m 3.
Etat du ciel à Paris : Très nuageux. Cou-
vert l'après-midi et pluie à 1 h. 40 et 2 b. 40
laquelle a duré très longtemps et a donne
4 m/m 5 à 9.h. du soir.
Etat général du temps : Des mouvements
secondaires qui se propagent sur le Nord et
le Sud-Est de l'Europe entretiennent pour
nos régions un temps frais et à averses.
Quelques orages sont signalés dans le Centre
et les vents dominent des régions Sud.
Temps probable pour aujourd'hui : Nua-
geux et un peu frais. Averses.
*
* *
Vous n'avez plus déraisons d'acheter un panta-
lon tout fait, puisque sur mesure, en 6 b.et pour
15f.,vous en aurez un superbe aux « 15-20» (galerie
d'exposit.) 156,bdSt-Germain.Ouv.dim*et lundi.
Nouvelles boîtes aux lettres
Afin de faciliter aux facteurs des postes la
levée des boîtes aux lettres, et Pour éviter
que des correspondances n'y séjournent indû-
ment, l'administration des postes vient de
décider d'apporter certaines modifications au
type actuel de ces boîtes.
Ces modifications consistent :
1° A agrandir les dimensions de la porte, de
façon à ce qu'en l'ouvrant on aperçoive en-
tièrement le fond de la boîte;
2° A fixer verticalement en arrière de la por-
te. au bas de la face antérieure, un grillage
qui puisse retenir les Correspondances au mo-
ment de l'ouverture ;
3° A onduler le fond des boîtes, afin de per-
mettre d'en retirer facilement le contenu.
Le nouveau modèle des boites rurales sera
installé au fur et à mesure des remplacements
et lorsque l'approvisionnement des anciennes
existant dans les dépôts départementaux sera
complètement épuisé.
, Madame a ses nerfs
Petit truc charmant à l'usage des dames qui
veulent faire fortune en posant des lapins.
M. V. M. demeurant rue du Ranalagh re-
cevait hier soir la visite d'une dame très élé-
gamment mise qui venait quêter pour l'Œu-
vre des jeunes orphelins de Passy.
M. M. introduisit la visiteuse dans son
salon, mais à peine était-elle assise qu'elle fut
prise d'une violente crise de nerfs.
— Ah.. Ah. Je me meurs. Au secours.
M. M. très embarrassé, s'empressa auprès
d'elle et en toute hâte se dirigea vers sa cham-
bre pour y prendre des sels anglais.
Quand il revint, la charmante quêteuse re-
prenait connaissance, et après s'être excusée
pour tout le dérangement qu'elle lui avait
causé, elle se retirait en emportant l'obole que
venait de lui remettre M. M.
Après le départ de cette dame, M. M. s'a-
perçut qu'une très jolie coupe en vieil argent,
ainsi qu'une dizaine de pièces de vingt francs
qui se trouvaient sur la chemine, avaient
disparu.
M. M.., comprit alors quelle était la cause
de l'indisposition de cette quêteuse, contre
laquelle il a porté plainte.
A qui les bébés ?
On a amené au poste de la rue des Feuil-
lantines deux petites filles âgées environ de
six et trois ans, qui avaient été rencontrées,
pleurant à chaudes larmes, au bas de la rue
Claude-Bernard. La plus grande est vêtue
d'une robe bleue et d'un tablier à carreaux
rouges et blancs, coiffée d'un chapeau de
paille orné de dentelle et de fleurs printa-
nièrés, chaussée de bottines à boutons. Sa
petite sœur, qui était tête nue. est vêtue
d'une petite robe claire et d'une pelisse rouge,
et chaussée de petits souliers. La plus grande
dit qu'elle s'appelle Adrienne Charlet. C'est
tout ce qu'on a pu obtenir d'elle.
• La passion du jea
Encore une nouvelle viccime des courses.
Un tailleur, nommé Douart, demeurant 217,,
rue Saint-Honoré, avait perdu d'assez grosses
sommes aux dernières réunions hippiques.
Le chagrin l'a rendu fou furieux.
Pendant l'absence de sa femme' il a brisé
tout le mobilier de son appartement, situé à
l'entresol, a jeté le tout par la fenêtre dans
la rue.
Des gardiens de la paix appelés par le con-
cierge ont voulu s'emparer du fou, mais il
s'était barricade chez lui et il a fallu briser la
porte pour entrer.
•Naturellement grand attroupement de ba-
dauds dans la rue pendant toute cette aven-
tura.
,tupo\; FAITS DIVERS
Merci. — Nous avons reçu pour la famille
Lannois, 14, rue des Lilas : 5 francs de Mme
Gabrielle. rue Taiibout.
Les écrasés. — Victor Douchefy, âgé de
cinquante-deux ans, demeurant à Levallois-
Perret, 17, rue Cartiot, conduisait hier matin
une balayeuse lorsqu'il fut renversé de son
siège par un choc brusque. La roue de la ba-
layeuse lui passa sur la tête. Douchery a été
transporté à l'hôpital Beaujon; son état est
très grave.
Désespoir. — Mlle Félieie Moutardier,
placière. en modes, 105, faubourg Saint-Denis,
a tenté de se suicider hier à l'angle de la rue
Tracy et du boulevard Sébastopol, en se ti-
rant deux coups de revolver dans la tempo
droite. La désespérée a été transportée à l'hô-
pital Saint-Louis.
r
ENVIRONS DE PARIS
Ivry. — Cinq ignobles individus ayant ren-
contré, hier matin, sur la route. de Vitry à
Ivry, une fillette de quinze ans, Mlle B.,
l'ont brusquement assaillie. Comme elle se
débattait, les misérables la frappèrent et
l'entraînèrent en plein champ. Après s'être
livrés sur sa personne aux derniers outrages,
les agresseurs prirent la fuite. L'un d'eux a
été arrêté par la gendarmerie. L'état de la
jeune victime est grave.
Nanterre. — Un brave ouvrier terrassier,
Alphonse Carlier, demeurant rue Gambetta,
avait fait la connaissance d'une bonne, Aline
Lany, avec laquelle il était sur le point de se
marier. Il y a trois jours, en rentrant, il trouva
son logement dévalisé de fond en comble. Dans
une lettre adressée à Carlier, sa fiancée lui
apprenait qu'elle partait au Havre avec un
jeune homme et qu'elle le remerciait des ca-
deaux qu'il avait bien voulu lui faire. Carlier
a porté plainte contre l'infidèle et son compa-
gnon qui est parti dans ses vêtements.
Saint-Onen. — A la suite de vols nom-
breux, d'attaques nocturnes commis ces der-
nières nuits, le commissaire de police vient
d'arrêter une bande dans un bouge de la porte
de Saint-Ouen. Huit arrestations ont été opé-
rée s, celle de la tenancière du bouge, la veuve
Allaud, dont le fils a été condamné il y a quel-
ques jours, à dix ans de prison pour meurtre,
la fille Allaud. Mata, dit la Terreur de la zone
Granouillot, dit le Petit-Noyau, Perrière, dit
Bouboule, Henri, dit l'Orfraie, Thinat, dit
Bébé et sa maîtresse.
SPORT
COURSES A MAISONS-LAFFITTB
Vendredi il mai
La pluie n'a pas cessé à Maisons et les out-
siders out triomphé sur toute la ligne. Tous
les sportmen sonu revenus trempés et écœu-
rés.
Sarriette, qui appartient à une écurie mal-
heureuse, a enlevé le prix de Médan. Tuyau,
un favori, est resté au poteau.
Le prix de Saint-Symphorien a été pour
Dormeuse, un produit de Saxifrage, qui s'ac-
commode très bien du terrain lourd. Elle a
dominé tous ses adversaires dès le début
pour gagner facilement.
L'écurie Gibson en voulant gagner avec La
Grenadière, a perdu le prix de Vernon. L'ab-
sence complète de train a permis a La Bocca
de prendre de vitesse tous ses adversaires.
Algarade, qui s'affirme comme une émule
de Galette, a enlevé le prix Beauvau. Trouba-
dour lui a opposé une bonne résistance; mais
à partir de la distance, la jument prenait une
encolure qu'elle gardait jusqu'au poteau.
Le prix Little-Duck, qui semblait une bonne
affaire pour l'écurie Count. a été pour Beffroi.
Le cheval de M. Charicot, qui est très endu-
rant, a été servi par le train soutenu et est
venn battre assez facilement Avoir et Aqua-
rium, les seuls dangereux.
RÉSULTATS
Prix de Médan
1. Sarriette, 14/1 -(Ed. Watkins). — 2. Beau-
val. — 3. Festina.
Non placés: Etrangère, Tuyau (resté au po-
teau). Touareg, Flavie, Maravillia, Mme de
Maintenon.
Gagné de six longueurs.
Prix de' Saint-Symphorien
1. Dormeuse, ii/l (J. Watkins). — 2. Il-y-
est. — 3. Red-Fire.
Non placés : Le Tertre, Tronçais, Péruvien,
Ceinturon. Caïd Etendard, Caracoleur, Echan-
son Tourne-Toujours, Bérengère, Rosa-Bon-
heur, Andromède.
Gagné de deux longueurs.
, Prix de Vernon
1. La Bocca, 4/1 (J. Watkins). — 2- La Gre-
nadière.
Non placés : BoufTey, Farfadet. "<"',
Gagné d'une longueur.
Prix Beauvau
1. Algarade, 12/1 (Dodd). — 2. Troubadour.
-3. Couronne. -
- Non placés : Essex, Fleuron, Eden, Saint-
Genest, Opérette, Hespérides, Quolibet, Le
Pyrénéen. >
Gagné d'une courte tète.
Prix Little-Duck
ï. BefFroi, 511 (J. Watkins). — 2. Avoir.
Non placés : Aquarium, Ramsis, Ramleh,
Rocroy.
Gagné d'une longueur et demie. ;
Résultats du pari mutual
§ Noms U §~ g-*
IIJ ::s ~o
| SU rn g OJ ::1',
5 ties chevaux -ë-SS : d -! ::ï
u rD..g fcp
- --- -..,..
Sarriette. Gaon< 134 63
t.. c. Id. r. plaed. 34 14..
9 part. Beauval..TJ. 21 10
Festina. Placéi 19 8..
Dormeose. (jAGN. 168 109 50
!*c. T Placé. 63 50 24
15 part. Placé. 23 10 50
Red-Fire Placé. 190.. 65..
Le Bocca. Gaqn. 50 50 27..
S-c. Id. piacé. 21. 8..
4 part. La Granadière Placé. 1 6..
8 Placé. -
Algarade. GAGN. 173 50 4650
c. Placé. 28 50 15
11 parti. ^Troubadour Placé. 'W 50 10 50
Couronne Placé. 18 50 12 50
Betfroi. GAGN. 4250 27
ï* c. Id. Placé. 17 50 10 50
6 Pl1.l.G. A. voir. Placé. 21 11..
» Pl.ac~
COURSES ANGLAISES
Newmarket, 11 mai. — Mille guinées (poule
de 2,500 francs, 1,600 mètres). — 1, Amiable
(Bradford). — 2. Lady-Minting. - 3. Mecca.
Treize partants.
*
¥ *
Aujourd'hui, courses militaires à Vincennes.
SPORT VELOCIPEDIQUE
Par suite de la trop grande disproportion,
bien aisée à comprendre, qui existe entre la
vitesse moyenne du tamdem et de la bicy-
clette, l'Union vélocipédique de France a pris
la sage mesure d'interdire dorénavant aux
tamdémistes les épreuves de 100 kilomètres
qu'elle organise pour l'obtention du brevet
de l'Union. La présence de quelques-uns n'a
cependant pas nui à l'ensemble de l'arrivée en
temps voulu des partants de l'épreuve du 6
mai, qui a été fort belle et nombreuse. 353 !
A mesure que se développe le mouvement
vélocipédique s'augmente également le nom-
bre des vélocipédards comme des vrais cy-
clistes ; aussi chacun tient-il à posséder le
brevet de l'Union, qui le classe parmi les se-
conds, fier d'éviter une injurieuse confusion
avec les premiers.
-
C'est le samedi, 19 mai prochain, que sera
courue la quatrième grande course annuelle
Bordeaux-Paris, organisée par notre confrère
le Véloce-Sport
Comme on se le rappelle, cette classique
épreuve sportive fut successivement gagnée
par Mills (i891). par Stéphane (1892) et par
Cottereau (1893): cette année Bordeaux-Paris
est ouverte à trois catégories de coureurs
ainsi classés :
1' Les coureurs de vitesse (brassard blanc)
ou coureurs de tout âge qui veulent courir
dans cette série :
2* Les coureurs routiers (brassard bleu) ou
coureurs âgés d'au moins trente ans ;
3° Les vétérans (brassard rouge) ou cou-
reurs ayant quarante ans sonués.
L'itinéraire^est le suivant : Bordeaux, Li-
bourne (25 ki1.). Barbezieux (92 kil.). Angou-
lêiiie (127 kil.), Ruffec (169 kil.), Poitiers (235
kil.), Châtellerault (268 kil.), Tours (338 kil.),
Vouvray, Suèvres, Mer, Beaugency, Orléans
(453 kil.), Etampes (518 kil.), Saint-Rémy-les-
Chevreuse (560 kil.), Versailles (570 kil.) et
Paris (588 kil.).
Le départ de Bordeaux sera donné exacte-
ment le samedi, 19 courant, à huit heures du
matin, un peu après la borne n, 7 de la route
Bordeaux-Paris, à l'endroit dit a Les Quatre
Pavillons. »
L'arrivée, à Paris, se fera au Trotting-Club
de Levallois-Perret, dans la matinéë du di-
manche 20 courant, pour les premiers.
Les arrivées, sur la piste du Trotting-Club,
ne se feront que jusqu'à huit heures du soir;
à partir de cette heure, le contrôle d'arrivée
sera reporté, comme précédemment, au res-
taurant Gillet, à la Porte-Maillot.
Ce contrôle restera ouvert jusqu'au mardi
22 mai, 8 heures du matin, pour les coureurs
de vitesse et les routiers, et pour le* vété-
rans, jusqu'au lendemain, 23 courant, même
heure.
Nous donnerons sous peu la liste des tu-
gagés.
-.-
A l'occasion des fêtes de la Pentecôte,
grandes courses dimanche 13 et lundi 14 mai
au Vélodiome Buffalo.
Ces deux jours de réunions promettent de
présenter un intérêt tout spécial.
Dimanche, dans une course de HO kil., nous
retrouverons avec Nicodémi. Guérry, Martin,
Oshinger,. Wheeler et Soibud, les deux cou-
reurs qui n'ont pu avoir raison d'un de l'au-
tre, Jules Dubois et Linton, qui se dispute-
ront ce jour-là la belle de leurs deux rencon-
tres au Vélodrome d'hiver et dans lesquelles
chacun d'eux avait eu son jour de victoire.
Lundi de la Pentecôte, à 3 heures, grandes
courses internationales avec un handicap.
Tom Porter.
SPORT PËDESTRE
Le marcheur Ewertz nous annonce qu'il en.
trera en lutte avec le marcheur Gallot, le cou-
reur Nello et le cycliste Lejeune les 12, 13 et
14 mai, à la Villa-Marguerite, 8 Grande-Rue, à
Issy-les-Moulineaux. Le match durera 50 heu-
res, du samedi 12 à 7 heures du soir, au lundi
14 à 9 heures du soir.
Le foot-ball d7ssy et diverses sociétés prê-
teront leur concours au marcheur Gallot et à
ses adversaires. -
;e* LENDIT
La Ligue nationale de l'édueation physique
organise un concours de tir qui aura lieu au
stand militaire d'Auteuil le dimanche 13 mai
à 7 heures du matin.
Le même jour, à trois heures du soir, aura
lieu un concours de boxe à l'Académie de
boxe, 24, rue des Martyrs.
THÉÂTRES
L'Opéra compte reprendre prochainement
le ballet de M. Théodore Dubois, la Faran-
dole, qui obtint un beau succès avec Mlle
Mauri.
— A l'Odéon, on répète en ce moment Ten-
tation, un acte en prose de M. Gaston Dévore,
qui a été distribué à MM. Berthet et Marsay
et à Mmes Arbel et Roybét.
Tentation accompagnera Deux Noblesses
sur l'affiche.
— A la Porte-Saint-Martin, Tibère à Caprén,
malgré son importante mise en scène, finit
maintenant à minuit moins dix.
— A la Renaissance, le drame de MM. Sil-
vestre et Morand, Izeyl, sera donné ce sôir
samedi, puis dimanche, lundi et mardi.
— On annonce au Nouveau-Théâtre les
quatre dernières représentations de Nos bons
chasseurs.
Les retardataires qui n'ont pas vu la très
amusante pièce de MM. Paul Bilhaud, Michel
Carré et Charles Lecoq feront donc bien de
se hâter.
— Le théâtre de la Gaîté tient un gros suc-
cès avec les Cloches de Comeville en saison
d'été.
L'interprétation homogène que M. Debruyère
a su trouver, reçoit tous les soirs l'acclama-
tion du public.
Mlle Dulac, en même temps qu'elle est une
excellente chanteuse, joue avec un brio extra-
ordinaire le rôle déluré de Serpolette ; avec
M. Larbaudière dans le rôle de Grenicheux,
c'est un couple charmant.
La direction de la Gaîté pour répondre à de
nombreuses demandes qui lui ont été adres-
sées, donnera exceptionnellement une matinée
dimanche prochain 13 mai.
, — Ce soir samedi, représentation populaire
à Ba-Ta-Clan avec Libert, Madeleine Guitty,
les duettistes Chavat-Girier, Henry Helme,
Chevalier et Mlle de Verly. A l'occasion des
fêtes de la Pentecôte, dimanche et lundi, ma-
tinées à prix réduits, et le soir, représenta-
tions exceptionnelles avec Paulus dans ses
nouveaux succès et notamment la Marche des
Noctambules et Yes-hao, cette dernière chan-
son anglo-française où Paulus déploie ses
qualités comiques si irrésistibles. On finira
par Nuit de Carnaval dont on annonce les
dernières .représentations.
— Viennent de paraître Au Ménestrel, la par-
tition et le livret du Portrait de Manon, le
charmant petit acte de MM. Georges Boyer
et J. Massenet.
TRIBUNAUX
LES FRAUDES DUDÉPOT,
La Cour d'assises de la Seine a commencé
hier l'examen d'une affaire de faux dont
l'instruction a duré deux ans.
MM. Lhermitte, adjudicataire des fourni-
tures du Dépôt de la Préfecture, Mondet-
Blanc, commis-greffiier et Petithomme, em-
ployé du Dépôt, sont accusés d'avoir commis
de nombreuses fraudes, d'avril 1890 à jan-
vier 1891, en majorant de 21,096 fr. le nombre
des journées d'hommes et de femmes à raison
desquelles l'entrepreneur touchait chaque fois
0 fr. 59 11
Une somme de 13,375 fr. aurait été ainsi
payée indûment, par suite de grossières fal-
sifications du livre de contrôle, qui n'était,
paraît-il, jamais contrôlé.
M" PUech, Ghaulin-Serviniére et Albert
Crémieux défendent les accusés, qui protes-
tent de leur innocence. Le commis-greffier
dit qu'il n'a rien vu, l'employé qu'il n'a fait
que réparer des erreurs, et l'adjudicataire que
son traité lui était préjudiciable. -
L'affaire se terminera aujourd'hui.
LE HARENG SÉDITIEUX
Saint-Nazaire, le 11 mai. — Le citoyen
Tauby. gréviste de Trignac, arrêté la semaine
dernière parce qu'il avait un hareng saur à la
boutonnière, et qui avait été remis en liberté
provisoire, a été acquitté à l'audience correc-
tionnelle de ce jour, malgré le réquisitoire du
procureur de la République.
Ce magistrat n'aime sans doute que les sar-
dines. C'est la seule façon d'expliquer les
paroles violentes avec lesquelles il a flétri le
malheureux poisson qui ornait la boutonnière
du citoyen Tauby.
Il faut vivre sous--le règne de M. Casimir-
Perier pour voir un hareng considéré comme
séditieux par un magistrat.
Il est heureux que le citoyen Tauby n'ait
pas été condamné. S'il l'eût été, le jugement
faisait jurisprudence et les harengs étaient
bannis pour jamais du territoire de la Répu-
blique.
Cruelle perspective pour les amateurs.
LES COMMISSAIRES-PRISEURS ET
LES COURTIERS
Les commissaires-priseurs étaient depuis de
longues années en procès avec les courtiers
de commerce au sujet du monopole des ventes
au détail, après faillite, protêts de gage ou
warrants droit revendiqué par les commis-
saires-priseurs.
Le tribunal avait donné tort à ces derniers;
la Cour de Paris a limité le monopole des
courtiers aux ventes après faillite, à l'exclu-
sion de celles après protêts ou warrants.
Cette longue lutte judiciaire rappelle les
conflits entre corporations de l'ancien ré-
gime, notamment le célèbre procès des save-
tiers et-des financiers, qui dura près d'un
siècle.
GARDE CHAMPÊTRE INCENDIAIRE
Auxerre, 11 mai. - La Cour d'assises de
l'Yonne a condamné à huit ans de travaux
forcés le garde champêtre Bouillant, révoqué
de Villiet s-sur-Tliolon, et qui avait déjà été
accusé d'empoisonnemen\ au mots d'août
dernier.
Acquitté pour ce dernier fait. Bouillant de-
vint incendiaire. Il mit le feu à la ferme de
son beau-père qui avait engagé sa femme à
divorcer pour échapper aux mauvais traite-
ments de ce singulier garde champêtre.
Toute personne qui souffre par suite d'une
constitution affaiblie, anémiée ou dont le poids
est inférieur à la normale devra prendre de
l'Emulsion Scott à l'huile de foie de morue
et aux hypophosphites de chaux et de soude.
Cette préparation constitue un aliment riche
en principes gras et fortifiants. C'est une
nourriture saine qui tonifie rapidement tous
les organes les plus essentiels et enrichit le
sang. Elle soutient les meres, rend les eûfanta
gras, bien portants et favorise leur dévelop-
pement.
Elle enraye la phtisie à ses débuts, guérit
les refroidissements, les rhumes et f riifie les
poumons. Les médecius du monde entier la
prescrivent.
On la trouve dans toutes les pharmacies.
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MOUVEMENT OUVRIER
SYNDICATS. — FÉDÉRATIONS -4:
BOURSE DU TRAVAIL
Les revendications corporatives.
Les réunions. - Les résolutions.
Les grèves.-Les convosations
Adresser toutes les communication
concernant le mouvement ouvrier de Paris
et de la province à M. Volta.
CO M MUiNJ»3Ari om
A Paris
Prud'hommes ouvriers. — Le mercrein
9 mai, étaient réunis salle Gardette, 5, rue da
Château-d'Eau, un certain nombre de déle-*
gués de corporations, dans le but de poupsuî*
vre l'obtention pour elles, de la juridiction
des prud'hommes dont elles sont privées,
car il y a encore, à notre époque, des travail-
leurs, par centaine de milliers, qui sont arbi-
trairement tenus à l'écart du droit commuaw
Etaient représentés notamment : les omni-
bus, les garçons de magasins, les infimiers
et infirmières, les jardiniers, plusieurs délé-
gués de l'alimentation, les cochers de na-
cre, etc.
Il a été détfdé, à cette séance, de faire por-
ter par une délégation, aux élus socialistes,
avec les protestations des intéressés, la liste
de leurs revendications.
Le comité d'action pour l'extension de la
prud'hommie fait appel à tous les syndicats
et groupement corporatifs afin de se grouper
pour s'opposer efficacement au coup que por-
terait à toute la classe laborieuse la loi ini-
que déjà acceptée en première lecture on
Sénat.
Ouvriers en voitures et selliers. — Lear
banquet annuel, suivi de bal. aura lieu di-
manche 13 mai, à 7 heures précises, dans les
salons Dehouve, 74, avenue de la Grande-Ar-
mée. Prix des cartes : hommes, 5 fr.; dames,
4 fr.; enfants, 2 fr.
Ouvriers chansons. - Réunion publique, ce
soir samedi, 12 courant, à huit heures do;
soir, salle Chevrot, rue Jouffroy, 21. Ordre da
jour : création d'une 4* section de la chambre
syndicale.
La commission d'organisation du Congrès
rappelle aux groupes et syndicats adhérents
au Parti ouvrier socialiste révolutionnaire
que des séances privées du Congrès auront
lieu : samedi soir, de neuf à onze heures, et*
dimanche après-midi, 94, faubourg du Temple,
salle du Commerce.
On y traitera des questions d'ordre intérieur
du parti, telles que : émoluments des élus,
rétributions des conseillers généraux,tactique
électorale en banlieue, scrutin de liste pour
le Conseil municipal, organisation de l'union
fédérative, rôle des élus au Conseil (conseil
de revision, élection sénatoriale, élection du,
bureau, etc., etc.), création d'un organe offi-
ciel (journal ou bulletin).
Les Bouchers de P.iris. — La chambre syn-
dicale ouvrière de la boucherie a tenu jeucEb
soir, au siège social. 23, rue de Viarme%
maison Bécoulet, une réunion à laquelle
assistaient de nombreux adhérents aux co-
mités de propagande et d'action des U., 15%
17* et 18- arrondissements et à celui de CHi"*
chy. - - - - - -
Le conseil syndical qui s'est donné la mism
sion de faire aboutir les revendications deà.
ouvriers de la boucherie, n'a pJS un seul ins-
tant ralenti ses efforts, allant partout porter
la parole pour bien dénnir le but poursuivi,
relever les courages abattus, combattre l'in-
différence qui se faisait sentir d'une façon
inquiétante; il semble aujourd'hui qu'un ré-
sultat est déjà atteint et qu'on va pouvoir
marcher ferme de l'avant.
Une entente avec les patrons paraît possi-
ble, il résultera de ce fait la possibilité de
fonder un bureau de placement mixte, la
répression des abus qui régnent dans la cor:
poration, la fixation d'un salaire raisonnable
et la solution favorable de questions qui ont,
pour les uns et pour les ftàtres, tant d'intérêt-
mutuel.
Du reste, il a été décidé que les patrons se-
raient invités à la réunion générale qui aura
lieu du 1" au 5 juin et il y a tout lieu d'espé-
rer que de là sortira le remède à une situa-
tion délicate.
Les explications données hier soir par les
citoyens Aude, Bouton, Groizé, etc. ont été
écoutées avec attention et par ses applaudis-
sements l'assemblée a proové qu'elle était en
conformité Aidées avec le bureau:
Une nouvelle réunion des comités aura lieu
le 25 couçant chez M. Bécoulet, 23, rue de
Viarmes, pour discuter les dernières disposi-
tions. D'ici Jà, on aura fixé l'endroit ou se
tiendra l'assemblée générale, le camarade
Bouton a été chargé de faire toutes les dé:..
marches nécessaires.
Ouvriers malletiers. — Nous recevons la
communication suivante:
La chambre syndicale des ouvriers malle-
tiers en articles de voyage de Paris adresse,
un pressant appel à tous les groupements
ouvriers qui ont à cœur d'aider ceux qui sont.
obligés de lutter pour exister, en faveur des
ouvriers malletiers de Toulouse.
Au nombre de 153, ces camarades sont en
grève depuis plus de 2 mois.
Ils ne gagnaient que 2 fr. 50 ou 3 fr. pour
11 heures 112 de travail. I's demandent l'appli-
cation d'un tarif, la journée de dix heures'et
un minimum de salaire de 45 centimes d'à
l'heure.
Leurs patrons ont refusé d'entrer en pour-
parlers et ont répondu officiellement que la
faim et la misère des ouvriers leur assuraient
gain de cause. Depuis plus de 2 mois, pas un
de ces camarades n'a faibli et pas un ne rab
blira si nous les aidons.
Adresser les fonds au secrétaire de la
chambre syndicale des ouvriers malletiers ou
articles de voyage, de Paris, le citoyen Le*
maître, 8, rue aux Ours.
En province
Montpellier. - Le nombre des grévistes
de Graissessac est de 1,200 environ. Le gou-
vernement a envoyé sur les lieux de la grève
cinq brigades à cheval et quatre à pied, aq
ingenieur ot un garde mines, lesquels, d'M*
FEUILLETON DU 13 MAI
78
LES AVENTURES
*
DU
Capitaine Perpie
PAR
PAUL M A H A LI N
DEUXIÈME PARTIE
DAMES DE CŒUR ET MmES DE PIQUE
x
Ou Pergame suit son chemin, où le ca-
pitaine Saint-Paul suit Pergame,
où les lansquenets suivent le capi-
taine Saint-Paul, et d'où suit une
série d'événements nouveaux.
— SUITE —
Mais c'était — pour employer l'ex-
pression si belle et si démodée des
vieux auteurs - un miroir de généreuse
délicatesse.
— C'est vrai, déclara-t-il gravement.
Vous avez raison. Il n'y a à craindre
pour personne.
Jacqueline parut enchantée.
— A la bonne heure !. Et mainte-
nant, causons, si vous voulez. Causons
pour abréger le temps !
— Oh ! protesta l'officier, je ne le
trouve pas long du tout; moi!
Elle lui montra un fauteuil :
— Asseyez-vous, d'abord.
— Volontiers.
Il prit le siège et alla se placer à une
distance raisonnable de son Interlocu-
trice.
XI
Où la vertu du capitaine s'affirme
d'une éclatante façon
Celle-ci lui fit signe de se rappro-
cher. ':'," ,., v
— Plus près !,'. --,:',
- Plus près? '—..
Il obéit:
- Voilà.
Elle insista:
- Plus près encore !. Plus près î
Tout près de moi!.
— Comment, vous.
— Hé! oui, fit-elle avec impatience,
si loin l'un de l'autre, il faudrait élever
la voix, — et l'on nous entendrait du
dehors.
Puis, elle questionna naïvement :
— Vous ne vous trouvez peut-être
pas bien ainsi ?
— Oh! que si fait! repartit le jeune
homme avec chaleur, je suis à souhait,
à merveille !
Il marmotta à part lui :
— Vertudieu! je suis trop bien,
même !
Ensuite , interrogeant :
— Mais n'avez-vous pas peur que
quelqu'un -vienne ?
— Quelqu'un ?
- Oui, de votre famille ou de vos
serviteurs.
La mignonne secoua la tête :
- Je n'ai pas de famille et je suis
seule dans cette maison. avec Aubryet,
que vous connaissez. et mes deux por-
teurs de chaise qui composent tout mon
domestique.
Elle ajouta avec tristesse:
— Là-bas, d'où je viens, j'avais une
femme de chambre. Ma. pauvre Ur-
sule. Elle est morte il y a six semai-
Et, après une pause :
— Mais demain mon ami m'en amè-
nera une autre.
Une vague inquiétude pointa dans les
yeux de Pergame :
- Votre ami? s'informa-t-il. Quel
ami ?
La jeune fille devint sérieuse :
— Celui à qui je dois tout. En qui
j'ai mis toute ma confiance. Et à qui,
en échange de son ardente et géné-
reuse affection, j'ai voué un respect et
une tendresse sans bornes.
Le capitaine fronça le sourcil :
— Et, questionna-t-il avidement,
celui-là, cette personne.
Elle l'arrêta d'un geste plein d'auto-
rité :
— Ne m'en demandez pas davan-
tage. Je ne saurais vous en dire
plus. J'ai promis le silence à celui
qui était en droit de l'exiger, et pour
rien au monde je ne manquerais à ma
promesse.
— Mademoiselle, continua le Lor-
rain, croyez que l'intérêt seul.
Elle lui prit la main et, d'un ton pé-
nétré :
— Monsieur Pergame, vous êtes cer-
tainement celui avec qui je partage-
rais le plus volontiers le secret de ma
vie.
Car je serais sûre que ce secret tom-
berait de ma bouche dans l'oreille d'un
galant homme.
Mais je vous le répète : il ne m'est
pas permis de parler.
Qu'il vous suffise d'apprendre que je
me nomme Jacqueline Buisson, comme
la femme qui m'a nourrie de son lait,
que je suis née à l'étranger, que ma,
mère est morte en me donnant le jour,
et que ma petite enfance s'est édbulée
à Nancy.
— Et c'est tout? insista Pergaine in-
satiable.
Elle repartit :
— C'est tout.
Puis, après une nouvelle pause :
— Pour le moment, du moins. Plus
tard, nous verrons. si mon protecteur
m'autorise.
Depuis quelques minutes, sa physio-
nomie et sa pose trahissaient une lassi-
tude contre laquelle elle s'efforçait en
vain de réagir.
Sa voix faiblissait.
Son front s'inclinait sur sa poitrine.
Ses paupières luttaient.
Son visage avait pâli.
— Qu'avez-vous donc ? s'écria le ca-
pitaine; vous paraissez souffrir.
Elle balbutia :
— Oh! ne vous ahrmez. pas. Ce ne
sera rien. Un peu de malaise.
— Maij encore ?
— Les émotions de la nuit précé-
dente. Celles de ce soir. La fati-
gue.!
— C'est juste. Il se fait tard. C'est
l'heure, sans doute, où vo.us avez cou-
tume de reposer.
Jacqueline continuait à lutter :
- Mais non. Vous vous trompez.
Je n'ai pas sommeil du tout.
Elle réussit à se lever.
Mais, quand elle essaya de marcher
pour secouer l'engourdissement qui
s'emparait d'elle en vainqueur, le peu
de force qui lui restait l'abandonna
soudain, et elle retomba assise.
— La pauvre enfant! pensait Per-
game ; elle ne peut plus se tenir de-
bout..: Elle est brisée. Il faut qu'elle
dorme.
Il tordit sa moustache avec anxiété :
— Oui, mais comment nous tirer de
là ?. Elle ne consentira jamais à.
Devant moi. Ah ! mais non !.
Puis, se creusant l'esprit:
— Si je pouvais découvrir le moyen
de.
Puis encore, avec une subite satis-
faction :
— Eh! j'y suis. L'idée est bonne.
Il ne s'agit que de la mettre à exécu-
tion.
Il plaça sa main devant sa bouche
comme pour réprimer un bâillement :
-- Excusez-moi. Vous allez me pren-
dre pour le dernier des malotrus. Avoir
envie de dormir en présence d'une
dame!. Mais ce que je suis harassé
d'avoir couru la ville entière !
Ses yeux avaient l'air de papilloter :
— Ensuite, l'habitude. Quand dix
heures sonnent, bonsoir!. Jusqu'au
lendemain à l'aube.
— Vraiment?
— C'est absurde, c'est stupide, c'est
impardonnable; mais c'est ainsi. Les
exigences de la nature. Notez qu'une
fois parti, une bombarde ou un faucon-
neau, qui éclaterait à mon oreille, ne
me ferait pas me retourner.
— Eh bien ! messire, il rte faudrait
pas vous gêner..
— Comment ! Vous permettriez.
— Et s'il vous plaisait de vous jetej
sur ce lit.
— Sur ce lit!. Non, merci, quand je
suis trop bien couché, je fais de mau*.
vais rêves. -
Le Lorrain tira son fauteuil à l'extra
mité de la pièce.
— Voici mon campement.
— A votre volonté.
Il était déjà installé :
— Ma foi, je suis comme chez moi.
Puis, en s'assoupissant :
— C'est que ça vient. ça vient vite.«J
Corbacque? je crois que ça est venu
La jeune fille se raidissait :
— Je ne veux pas. Non, je ne venu
pas. Mon Dieu, tenez-moi éveillée.
Mon Dieu, assistez-moi. Mon Diea^
protégez.
Elle n'acheva pas.
Le sommeil pesaitsur ses lèvres non
moins que sur ses yeux. -'
(La suite à demain!.
Lire à la quatrième page la suite do
notre intéressant feuilleton
AU TOUT PARIS.
3
de rue est la teinte ,beige clair et tabac
d'Espagne, il y a aussi une espèce de vert,
un vert bleuté, assez miroitant, mais c'est
moins joli et surtout moins pratique.
Avec ces crêpons noisette, sable, café
au lait, on fait de délicieuses toilettes,
très élégantes, quoique simples, ayant
pour toute garniture une large cravate
en moire assortie à l'étoffe et une cein-
ture qui s'attache sur le cote, dont les
boucles et les bouts vont jusqu'au bas de
la jupe. -
Les chapeaux affectent une forme ton-
kinoise assez jolie. La paille est genera-
lement plutôt mordorée ou crème fonce
que blanche et la garniture consiste en
guirlandes de lierre, de violettes, de lilas
ou de giroflées suivant la saison.
Les étoffes Loïe Fuller si voyantes et si
tapageuses sont absolument délaissées.
Elles restent la propriété des femmes
exotiques ou inélégantes.
Suzanne.
CAUSERiE FINANCIERE
La hausse déjà obtenue par nos fonds pu-
blics et par la plupart des valeurs étrangères
ne se dément pas, bien plus, sur certains
titres elle se continue en s accentuant. Si vé-
ritablement pour toute une catégorie de va-
leurs telles que la rente italienne ou la rente
espagnole la hausse n'était pas en si flagrante
contradiction, avec la réalité et n'était pas si
choquante pour la raison, nous applaudirions
de granù cœur et sans réserve à tout ce bel
ensemble de hausse en résumé réconfortant
et rassurant puisque hausse est en général
synonime de sécurité.
Pour nos rentes françaises surtout nous
estimons que la limite actuelle des cours n'a
rien d'exagéré. On a coté hier le 3 0/0 103 55,
le 3 1/2 106 90. Cela ne nous semble rien de
trop et des prix plus élevés encore nous pa-
raissent aussi probables que peu effrayants.
Mais ce que nous croyons inadmissible,
c'est que la rente italienne se maintienne au
cours de 79 10 qu'elle a obtenu hier. alors que
cette fermeté repose sur le bruit de la cession
d'un monopole à une compagnie anglaise en
garantie d'un emprunt que celle-ci ferait ob-
tenir à l'Italie.
Cette nouvelle aliénation des revenus pu-
blics devrait faire baisser les cours. On s en
sort, au contraire, comme d'un prétexte de
hausse. C'est décidément trop croire a la naI-
veté du public que soutenir une semblable
thèse.
L'Extérieure d'Espagne est aussi plus favo-
risée que de raison en s'inscrivant à 65 10. Du
reste 1 ensemble des fonds d'Etats étrangers
est très bien partagé. Le Russe 3 0,0 1391 a
fait 87 40, l'Unifiée d'Egypte 103 10, et le Turc
24 15.
L'action Crédit Foncier se maintient sans
changement à 950 et le Crédit Lyonnais re-
monte de 737 5U à 742 59. Le Suez a varié en-
tre 2,S33 75 et 2 83G 2), le Gaz est à 1,161 25
après, 1,170, le Rio-Tinto à 370.
A L'ACADEMIE FRANÇAISE
Attribution de prix littéraires
Dans sa séance de jeudi, l'Académie fran-
çaise a reçu communication' d'une lettre aux
termes de laquelle M. Lestrille, notaire à
Etaules (Charente-Inférieure), lègue à l'Aca-
démie .500 fr. de rente pour la fondation d'un
nouveau prix ahnuel.
En ce qui concerne le grand prix Gobert,
la commission spéciale-propose d'attribuer le
premier j rix à M. Vandal pour son ouvrage:
Napoléon et Alexandre..
Le second prix, serait attribue à M. Wies-
ner pour ses deux ouvrages : Le Régent et le
cardinal Dubois et les Anglais, d'après les
sources britanniques. -
Un prix Arehou-Dépérouses, de la valeur
de 1 500 fr. est attribué à M. Auguste Dor-
chain pour son volume de poésies : Fers la
lumière.
Enfin l'Académie a décidé que le prix d'é-
loquence à décerner en 1896, aura pour sujet
Ronsard. ■
LE CRUE DE BEBTRANGLES
Mise en liberté de la famille Garette
Amiens, 11 mai. — Les époux Carette et
leur fils, arrêtas en maps dernier, à Bentran-
glcs (Sommer sous inculpation da meurtre
sur la personne de Ludovic Carotte, frère de.
Carotte père, qui avait été trouvé assassiné
dans la chambre qu'il habitait, contiguë à
leur maison, ont été remis en liberté faute de
preuves, après une détention de cinqu^pte-
deux jours.
FÊTES DES ENVIRONS DE PARIS
Dimanche 13 mai
Arpafan, gare d'Orléans. — Grand concours
musical. Le lundi 14, continuation de la fête.
iîrolles (hameau de Bois-le-Roi) gare de
Lyon.
Nauterre, gare Saint-Lazare.
Guignes-Rabutin, gare de Vincennes.
Villeneuve-Saint-Georges, gare de Lyon.
Juvisy-sur-Orge, gare de Lyon;
Saîut-Mandé, gare de Vincennes.
Champigny-sur-Marne, gare de Vincennes.
Ivry, tramways place du Châtelet.
Colombes, gare Saint-Lazare.
Argeateuil, gare Saint-Lazare. -
Versailles, gare de l'Ouest. - Jeu des
grandes eaux, viaite des palais et fusées,
fête foraine, etc..
Saint-Cloud, gare Saint-Lazare. — Jeu des
grandes eaux.
Les Lilas, omnibus ArtSTet-Métiers.
Bougival, gare Saint-Lazare.
Y&ucresson, gare Saint-Lazare.
Chelles, gare de l'Est.
Nogent-sur-Marne, gare de l'Est.
.Butte-Pinson, gare du Nord, station de
Pierrefitte. ou de Montmagny.— Continuation
de la fête au Moulin du Père Bayot. Bal
champêtre. Mardi, poule au piquet.
PARIS
La température
Observations météorologiques de la Lan-
terne, dans la journée d'hier 11 mai 1894 :
Température la plus
basse de la nuit à 4h. 50 8.6 au-dessus de 0.
A 7 heures matin. 10* 5 —
A 2 — soir. 13e 4 -
A 9 - - 12*3 —
La plus élevée du jour, à 1 h. 10, 16*4.
Moyenne de la journée 12*5, inférieure à la
normale d'environ 1°.
Les minima du 11 mai, pour la région
parisienne, ont varié de 7°5 à S*4 pour les
environs et de 7°0 à 8*3 pour l'intérieur de la
ville.
Extrêmes hygrométriques : 42 à 1 h. soir
et 98 à 1 h. matin.
Vent dominant: Sud-Ouest, vitesse moy.
16 kil. 6 à l'heure.
Baromètre : Baisse depuis 10 heures matin.
A 9 heures soir : 759 m/m 3.
Etat du ciel à Paris : Très nuageux. Cou-
vert l'après-midi et pluie à 1 h. 40 et 2 b. 40
laquelle a duré très longtemps et a donne
4 m/m 5 à 9.h. du soir.
Etat général du temps : Des mouvements
secondaires qui se propagent sur le Nord et
le Sud-Est de l'Europe entretiennent pour
nos régions un temps frais et à averses.
Quelques orages sont signalés dans le Centre
et les vents dominent des régions Sud.
Temps probable pour aujourd'hui : Nua-
geux et un peu frais. Averses.
*
* *
Vous n'avez plus déraisons d'acheter un panta-
lon tout fait, puisque sur mesure, en 6 b.et pour
15f.,vous en aurez un superbe aux « 15-20» (galerie
d'exposit.) 156,bdSt-Germain.Ouv.dim*et lundi.
Nouvelles boîtes aux lettres
Afin de faciliter aux facteurs des postes la
levée des boîtes aux lettres, et Pour éviter
que des correspondances n'y séjournent indû-
ment, l'administration des postes vient de
décider d'apporter certaines modifications au
type actuel de ces boîtes.
Ces modifications consistent :
1° A agrandir les dimensions de la porte, de
façon à ce qu'en l'ouvrant on aperçoive en-
tièrement le fond de la boîte;
2° A fixer verticalement en arrière de la por-
te. au bas de la face antérieure, un grillage
qui puisse retenir les Correspondances au mo-
ment de l'ouverture ;
3° A onduler le fond des boîtes, afin de per-
mettre d'en retirer facilement le contenu.
Le nouveau modèle des boites rurales sera
installé au fur et à mesure des remplacements
et lorsque l'approvisionnement des anciennes
existant dans les dépôts départementaux sera
complètement épuisé.
, Madame a ses nerfs
Petit truc charmant à l'usage des dames qui
veulent faire fortune en posant des lapins.
M. V. M. demeurant rue du Ranalagh re-
cevait hier soir la visite d'une dame très élé-
gamment mise qui venait quêter pour l'Œu-
vre des jeunes orphelins de Passy.
M. M. introduisit la visiteuse dans son
salon, mais à peine était-elle assise qu'elle fut
prise d'une violente crise de nerfs.
— Ah.. Ah. Je me meurs. Au secours.
M. M. très embarrassé, s'empressa auprès
d'elle et en toute hâte se dirigea vers sa cham-
bre pour y prendre des sels anglais.
Quand il revint, la charmante quêteuse re-
prenait connaissance, et après s'être excusée
pour tout le dérangement qu'elle lui avait
causé, elle se retirait en emportant l'obole que
venait de lui remettre M. M.
Après le départ de cette dame, M. M. s'a-
perçut qu'une très jolie coupe en vieil argent,
ainsi qu'une dizaine de pièces de vingt francs
qui se trouvaient sur la chemine, avaient
disparu.
M. M.., comprit alors quelle était la cause
de l'indisposition de cette quêteuse, contre
laquelle il a porté plainte.
A qui les bébés ?
On a amené au poste de la rue des Feuil-
lantines deux petites filles âgées environ de
six et trois ans, qui avaient été rencontrées,
pleurant à chaudes larmes, au bas de la rue
Claude-Bernard. La plus grande est vêtue
d'une robe bleue et d'un tablier à carreaux
rouges et blancs, coiffée d'un chapeau de
paille orné de dentelle et de fleurs printa-
nièrés, chaussée de bottines à boutons. Sa
petite sœur, qui était tête nue. est vêtue
d'une petite robe claire et d'une pelisse rouge,
et chaussée de petits souliers. La plus grande
dit qu'elle s'appelle Adrienne Charlet. C'est
tout ce qu'on a pu obtenir d'elle.
• La passion du jea
Encore une nouvelle viccime des courses.
Un tailleur, nommé Douart, demeurant 217,,
rue Saint-Honoré, avait perdu d'assez grosses
sommes aux dernières réunions hippiques.
Le chagrin l'a rendu fou furieux.
Pendant l'absence de sa femme' il a brisé
tout le mobilier de son appartement, situé à
l'entresol, a jeté le tout par la fenêtre dans
la rue.
Des gardiens de la paix appelés par le con-
cierge ont voulu s'emparer du fou, mais il
s'était barricade chez lui et il a fallu briser la
porte pour entrer.
•Naturellement grand attroupement de ba-
dauds dans la rue pendant toute cette aven-
tura.
,tupo\; FAITS DIVERS
Merci. — Nous avons reçu pour la famille
Lannois, 14, rue des Lilas : 5 francs de Mme
Gabrielle. rue Taiibout.
Les écrasés. — Victor Douchefy, âgé de
cinquante-deux ans, demeurant à Levallois-
Perret, 17, rue Cartiot, conduisait hier matin
une balayeuse lorsqu'il fut renversé de son
siège par un choc brusque. La roue de la ba-
layeuse lui passa sur la tête. Douchery a été
transporté à l'hôpital Beaujon; son état est
très grave.
Désespoir. — Mlle Félieie Moutardier,
placière. en modes, 105, faubourg Saint-Denis,
a tenté de se suicider hier à l'angle de la rue
Tracy et du boulevard Sébastopol, en se ti-
rant deux coups de revolver dans la tempo
droite. La désespérée a été transportée à l'hô-
pital Saint-Louis.
r
ENVIRONS DE PARIS
Ivry. — Cinq ignobles individus ayant ren-
contré, hier matin, sur la route. de Vitry à
Ivry, une fillette de quinze ans, Mlle B.,
l'ont brusquement assaillie. Comme elle se
débattait, les misérables la frappèrent et
l'entraînèrent en plein champ. Après s'être
livrés sur sa personne aux derniers outrages,
les agresseurs prirent la fuite. L'un d'eux a
été arrêté par la gendarmerie. L'état de la
jeune victime est grave.
Nanterre. — Un brave ouvrier terrassier,
Alphonse Carlier, demeurant rue Gambetta,
avait fait la connaissance d'une bonne, Aline
Lany, avec laquelle il était sur le point de se
marier. Il y a trois jours, en rentrant, il trouva
son logement dévalisé de fond en comble. Dans
une lettre adressée à Carlier, sa fiancée lui
apprenait qu'elle partait au Havre avec un
jeune homme et qu'elle le remerciait des ca-
deaux qu'il avait bien voulu lui faire. Carlier
a porté plainte contre l'infidèle et son compa-
gnon qui est parti dans ses vêtements.
Saint-Onen. — A la suite de vols nom-
breux, d'attaques nocturnes commis ces der-
nières nuits, le commissaire de police vient
d'arrêter une bande dans un bouge de la porte
de Saint-Ouen. Huit arrestations ont été opé-
rée s, celle de la tenancière du bouge, la veuve
Allaud, dont le fils a été condamné il y a quel-
ques jours, à dix ans de prison pour meurtre,
la fille Allaud. Mata, dit la Terreur de la zone
Granouillot, dit le Petit-Noyau, Perrière, dit
Bouboule, Henri, dit l'Orfraie, Thinat, dit
Bébé et sa maîtresse.
SPORT
COURSES A MAISONS-LAFFITTB
Vendredi il mai
La pluie n'a pas cessé à Maisons et les out-
siders out triomphé sur toute la ligne. Tous
les sportmen sonu revenus trempés et écœu-
rés.
Sarriette, qui appartient à une écurie mal-
heureuse, a enlevé le prix de Médan. Tuyau,
un favori, est resté au poteau.
Le prix de Saint-Symphorien a été pour
Dormeuse, un produit de Saxifrage, qui s'ac-
commode très bien du terrain lourd. Elle a
dominé tous ses adversaires dès le début
pour gagner facilement.
L'écurie Gibson en voulant gagner avec La
Grenadière, a perdu le prix de Vernon. L'ab-
sence complète de train a permis a La Bocca
de prendre de vitesse tous ses adversaires.
Algarade, qui s'affirme comme une émule
de Galette, a enlevé le prix Beauvau. Trouba-
dour lui a opposé une bonne résistance; mais
à partir de la distance, la jument prenait une
encolure qu'elle gardait jusqu'au poteau.
Le prix Little-Duck, qui semblait une bonne
affaire pour l'écurie Count. a été pour Beffroi.
Le cheval de M. Charicot, qui est très endu-
rant, a été servi par le train soutenu et est
venn battre assez facilement Avoir et Aqua-
rium, les seuls dangereux.
RÉSULTATS
Prix de Médan
1. Sarriette, 14/1 -(Ed. Watkins). — 2. Beau-
val. — 3. Festina.
Non placés: Etrangère, Tuyau (resté au po-
teau). Touareg, Flavie, Maravillia, Mme de
Maintenon.
Gagné de six longueurs.
Prix de' Saint-Symphorien
1. Dormeuse, ii/l (J. Watkins). — 2. Il-y-
est. — 3. Red-Fire.
Non placés : Le Tertre, Tronçais, Péruvien,
Ceinturon. Caïd Etendard, Caracoleur, Echan-
son Tourne-Toujours, Bérengère, Rosa-Bon-
heur, Andromède.
Gagné de deux longueurs.
, Prix de Vernon
1. La Bocca, 4/1 (J. Watkins). — 2- La Gre-
nadière.
Non placés : BoufTey, Farfadet. "<"',
Gagné d'une longueur.
Prix Beauvau
1. Algarade, 12/1 (Dodd). — 2. Troubadour.
-3. Couronne. -
- Non placés : Essex, Fleuron, Eden, Saint-
Genest, Opérette, Hespérides, Quolibet, Le
Pyrénéen. >
Gagné d'une courte tète.
Prix Little-Duck
ï. BefFroi, 511 (J. Watkins). — 2. Avoir.
Non placés : Aquarium, Ramsis, Ramleh,
Rocroy.
Gagné d'une longueur et demie. ;
Résultats du pari mutual
§ Noms U §~ g-*
IIJ ::s ~o
| SU rn g OJ ::1',
5 ties chevaux -ë-SS : d -! ::ï
u rD..g fcp
- --- -..,..
Sarriette. Gaon< 134 63
t.. c. Id. r. plaed. 34 14..
9 part. Beauval..TJ. 21 10
Festina. Placéi 19 8..
Dormeose. (jAGN. 168 109 50
!*c. T Placé. 63 50 24
15 part. Placé. 23 10 50
Red-Fire Placé. 190.. 65..
Le Bocca. Gaqn. 50 50 27..
S-c. Id. piacé. 21. 8..
4 part. La Granadière Placé. 1 6..
8 Placé. -
Algarade. GAGN. 173 50 4650
c. Placé. 28 50 15
11 parti. ^Troubadour Placé. 'W 50 10 50
Couronne Placé. 18 50 12 50
Betfroi. GAGN. 4250 27
ï* c. Id. Placé. 17 50 10 50
6 Pl1.l.G. A. voir. Placé. 21 11..
» Pl.ac~
COURSES ANGLAISES
Newmarket, 11 mai. — Mille guinées (poule
de 2,500 francs, 1,600 mètres). — 1, Amiable
(Bradford). — 2. Lady-Minting. - 3. Mecca.
Treize partants.
*
¥ *
Aujourd'hui, courses militaires à Vincennes.
SPORT VELOCIPEDIQUE
Par suite de la trop grande disproportion,
bien aisée à comprendre, qui existe entre la
vitesse moyenne du tamdem et de la bicy-
clette, l'Union vélocipédique de France a pris
la sage mesure d'interdire dorénavant aux
tamdémistes les épreuves de 100 kilomètres
qu'elle organise pour l'obtention du brevet
de l'Union. La présence de quelques-uns n'a
cependant pas nui à l'ensemble de l'arrivée en
temps voulu des partants de l'épreuve du 6
mai, qui a été fort belle et nombreuse. 353 !
A mesure que se développe le mouvement
vélocipédique s'augmente également le nom-
bre des vélocipédards comme des vrais cy-
clistes ; aussi chacun tient-il à posséder le
brevet de l'Union, qui le classe parmi les se-
conds, fier d'éviter une injurieuse confusion
avec les premiers.
-
C'est le samedi, 19 mai prochain, que sera
courue la quatrième grande course annuelle
Bordeaux-Paris, organisée par notre confrère
le Véloce-Sport
Comme on se le rappelle, cette classique
épreuve sportive fut successivement gagnée
par Mills (i891). par Stéphane (1892) et par
Cottereau (1893): cette année Bordeaux-Paris
est ouverte à trois catégories de coureurs
ainsi classés :
1' Les coureurs de vitesse (brassard blanc)
ou coureurs de tout âge qui veulent courir
dans cette série :
2* Les coureurs routiers (brassard bleu) ou
coureurs âgés d'au moins trente ans ;
3° Les vétérans (brassard rouge) ou cou-
reurs ayant quarante ans sonués.
L'itinéraire^est le suivant : Bordeaux, Li-
bourne (25 ki1.). Barbezieux (92 kil.). Angou-
lêiiie (127 kil.), Ruffec (169 kil.), Poitiers (235
kil.), Châtellerault (268 kil.), Tours (338 kil.),
Vouvray, Suèvres, Mer, Beaugency, Orléans
(453 kil.), Etampes (518 kil.), Saint-Rémy-les-
Chevreuse (560 kil.), Versailles (570 kil.) et
Paris (588 kil.).
Le départ de Bordeaux sera donné exacte-
ment le samedi, 19 courant, à huit heures du
matin, un peu après la borne n, 7 de la route
Bordeaux-Paris, à l'endroit dit a Les Quatre
Pavillons. »
L'arrivée, à Paris, se fera au Trotting-Club
de Levallois-Perret, dans la matinéë du di-
manche 20 courant, pour les premiers.
Les arrivées, sur la piste du Trotting-Club,
ne se feront que jusqu'à huit heures du soir;
à partir de cette heure, le contrôle d'arrivée
sera reporté, comme précédemment, au res-
taurant Gillet, à la Porte-Maillot.
Ce contrôle restera ouvert jusqu'au mardi
22 mai, 8 heures du matin, pour les coureurs
de vitesse et les routiers, et pour le* vété-
rans, jusqu'au lendemain, 23 courant, même
heure.
Nous donnerons sous peu la liste des tu-
gagés.
-.-
A l'occasion des fêtes de la Pentecôte,
grandes courses dimanche 13 et lundi 14 mai
au Vélodiome Buffalo.
Ces deux jours de réunions promettent de
présenter un intérêt tout spécial.
Dimanche, dans une course de HO kil., nous
retrouverons avec Nicodémi. Guérry, Martin,
Oshinger,. Wheeler et Soibud, les deux cou-
reurs qui n'ont pu avoir raison d'un de l'au-
tre, Jules Dubois et Linton, qui se dispute-
ront ce jour-là la belle de leurs deux rencon-
tres au Vélodrome d'hiver et dans lesquelles
chacun d'eux avait eu son jour de victoire.
Lundi de la Pentecôte, à 3 heures, grandes
courses internationales avec un handicap.
Tom Porter.
SPORT PËDESTRE
Le marcheur Ewertz nous annonce qu'il en.
trera en lutte avec le marcheur Gallot, le cou-
reur Nello et le cycliste Lejeune les 12, 13 et
14 mai, à la Villa-Marguerite, 8 Grande-Rue, à
Issy-les-Moulineaux. Le match durera 50 heu-
res, du samedi 12 à 7 heures du soir, au lundi
14 à 9 heures du soir.
Le foot-ball d7ssy et diverses sociétés prê-
teront leur concours au marcheur Gallot et à
ses adversaires. -
;e* LENDIT
La Ligue nationale de l'édueation physique
organise un concours de tir qui aura lieu au
stand militaire d'Auteuil le dimanche 13 mai
à 7 heures du matin.
Le même jour, à trois heures du soir, aura
lieu un concours de boxe à l'Académie de
boxe, 24, rue des Martyrs.
THÉÂTRES
L'Opéra compte reprendre prochainement
le ballet de M. Théodore Dubois, la Faran-
dole, qui obtint un beau succès avec Mlle
Mauri.
— A l'Odéon, on répète en ce moment Ten-
tation, un acte en prose de M. Gaston Dévore,
qui a été distribué à MM. Berthet et Marsay
et à Mmes Arbel et Roybét.
Tentation accompagnera Deux Noblesses
sur l'affiche.
— A la Porte-Saint-Martin, Tibère à Caprén,
malgré son importante mise en scène, finit
maintenant à minuit moins dix.
— A la Renaissance, le drame de MM. Sil-
vestre et Morand, Izeyl, sera donné ce sôir
samedi, puis dimanche, lundi et mardi.
— On annonce au Nouveau-Théâtre les
quatre dernières représentations de Nos bons
chasseurs.
Les retardataires qui n'ont pas vu la très
amusante pièce de MM. Paul Bilhaud, Michel
Carré et Charles Lecoq feront donc bien de
se hâter.
— Le théâtre de la Gaîté tient un gros suc-
cès avec les Cloches de Comeville en saison
d'été.
L'interprétation homogène que M. Debruyère
a su trouver, reçoit tous les soirs l'acclama-
tion du public.
Mlle Dulac, en même temps qu'elle est une
excellente chanteuse, joue avec un brio extra-
ordinaire le rôle déluré de Serpolette ; avec
M. Larbaudière dans le rôle de Grenicheux,
c'est un couple charmant.
La direction de la Gaîté pour répondre à de
nombreuses demandes qui lui ont été adres-
sées, donnera exceptionnellement une matinée
dimanche prochain 13 mai.
, — Ce soir samedi, représentation populaire
à Ba-Ta-Clan avec Libert, Madeleine Guitty,
les duettistes Chavat-Girier, Henry Helme,
Chevalier et Mlle de Verly. A l'occasion des
fêtes de la Pentecôte, dimanche et lundi, ma-
tinées à prix réduits, et le soir, représenta-
tions exceptionnelles avec Paulus dans ses
nouveaux succès et notamment la Marche des
Noctambules et Yes-hao, cette dernière chan-
son anglo-française où Paulus déploie ses
qualités comiques si irrésistibles. On finira
par Nuit de Carnaval dont on annonce les
dernières .représentations.
— Viennent de paraître Au Ménestrel, la par-
tition et le livret du Portrait de Manon, le
charmant petit acte de MM. Georges Boyer
et J. Massenet.
TRIBUNAUX
LES FRAUDES DUDÉPOT,
La Cour d'assises de la Seine a commencé
hier l'examen d'une affaire de faux dont
l'instruction a duré deux ans.
MM. Lhermitte, adjudicataire des fourni-
tures du Dépôt de la Préfecture, Mondet-
Blanc, commis-greffiier et Petithomme, em-
ployé du Dépôt, sont accusés d'avoir commis
de nombreuses fraudes, d'avril 1890 à jan-
vier 1891, en majorant de 21,096 fr. le nombre
des journées d'hommes et de femmes à raison
desquelles l'entrepreneur touchait chaque fois
0 fr. 59 11
Une somme de 13,375 fr. aurait été ainsi
payée indûment, par suite de grossières fal-
sifications du livre de contrôle, qui n'était,
paraît-il, jamais contrôlé.
M" PUech, Ghaulin-Serviniére et Albert
Crémieux défendent les accusés, qui protes-
tent de leur innocence. Le commis-greffier
dit qu'il n'a rien vu, l'employé qu'il n'a fait
que réparer des erreurs, et l'adjudicataire que
son traité lui était préjudiciable. -
L'affaire se terminera aujourd'hui.
LE HARENG SÉDITIEUX
Saint-Nazaire, le 11 mai. — Le citoyen
Tauby. gréviste de Trignac, arrêté la semaine
dernière parce qu'il avait un hareng saur à la
boutonnière, et qui avait été remis en liberté
provisoire, a été acquitté à l'audience correc-
tionnelle de ce jour, malgré le réquisitoire du
procureur de la République.
Ce magistrat n'aime sans doute que les sar-
dines. C'est la seule façon d'expliquer les
paroles violentes avec lesquelles il a flétri le
malheureux poisson qui ornait la boutonnière
du citoyen Tauby.
Il faut vivre sous--le règne de M. Casimir-
Perier pour voir un hareng considéré comme
séditieux par un magistrat.
Il est heureux que le citoyen Tauby n'ait
pas été condamné. S'il l'eût été, le jugement
faisait jurisprudence et les harengs étaient
bannis pour jamais du territoire de la Répu-
blique.
Cruelle perspective pour les amateurs.
LES COMMISSAIRES-PRISEURS ET
LES COURTIERS
Les commissaires-priseurs étaient depuis de
longues années en procès avec les courtiers
de commerce au sujet du monopole des ventes
au détail, après faillite, protêts de gage ou
warrants droit revendiqué par les commis-
saires-priseurs.
Le tribunal avait donné tort à ces derniers;
la Cour de Paris a limité le monopole des
courtiers aux ventes après faillite, à l'exclu-
sion de celles après protêts ou warrants.
Cette longue lutte judiciaire rappelle les
conflits entre corporations de l'ancien ré-
gime, notamment le célèbre procès des save-
tiers et-des financiers, qui dura près d'un
siècle.
GARDE CHAMPÊTRE INCENDIAIRE
Auxerre, 11 mai. - La Cour d'assises de
l'Yonne a condamné à huit ans de travaux
forcés le garde champêtre Bouillant, révoqué
de Villiet s-sur-Tliolon, et qui avait déjà été
accusé d'empoisonnemen\ au mots d'août
dernier.
Acquitté pour ce dernier fait. Bouillant de-
vint incendiaire. Il mit le feu à la ferme de
son beau-père qui avait engagé sa femme à
divorcer pour échapper aux mauvais traite-
ments de ce singulier garde champêtre.
Toute personne qui souffre par suite d'une
constitution affaiblie, anémiée ou dont le poids
est inférieur à la normale devra prendre de
l'Emulsion Scott à l'huile de foie de morue
et aux hypophosphites de chaux et de soude.
Cette préparation constitue un aliment riche
en principes gras et fortifiants. C'est une
nourriture saine qui tonifie rapidement tous
les organes les plus essentiels et enrichit le
sang. Elle soutient les meres, rend les eûfanta
gras, bien portants et favorise leur dévelop-
pement.
Elle enraye la phtisie à ses débuts, guérit
les refroidissements, les rhumes et f riifie les
poumons. Les médecius du monde entier la
prescrivent.
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SYNDICATS. — FÉDÉRATIONS -4:
BOURSE DU TRAVAIL
Les revendications corporatives.
Les réunions. - Les résolutions.
Les grèves.-Les convosations
Adresser toutes les communication
concernant le mouvement ouvrier de Paris
et de la province à M. Volta.
CO M MUiNJ»3Ari om
A Paris
Prud'hommes ouvriers. — Le mercrein
9 mai, étaient réunis salle Gardette, 5, rue da
Château-d'Eau, un certain nombre de déle-*
gués de corporations, dans le but de poupsuî*
vre l'obtention pour elles, de la juridiction
des prud'hommes dont elles sont privées,
car il y a encore, à notre époque, des travail-
leurs, par centaine de milliers, qui sont arbi-
trairement tenus à l'écart du droit commuaw
Etaient représentés notamment : les omni-
bus, les garçons de magasins, les infimiers
et infirmières, les jardiniers, plusieurs délé-
gués de l'alimentation, les cochers de na-
cre, etc.
Il a été détfdé, à cette séance, de faire por-
ter par une délégation, aux élus socialistes,
avec les protestations des intéressés, la liste
de leurs revendications.
Le comité d'action pour l'extension de la
prud'hommie fait appel à tous les syndicats
et groupement corporatifs afin de se grouper
pour s'opposer efficacement au coup que por-
terait à toute la classe laborieuse la loi ini-
que déjà acceptée en première lecture on
Sénat.
Ouvriers en voitures et selliers. — Lear
banquet annuel, suivi de bal. aura lieu di-
manche 13 mai, à 7 heures précises, dans les
salons Dehouve, 74, avenue de la Grande-Ar-
mée. Prix des cartes : hommes, 5 fr.; dames,
4 fr.; enfants, 2 fr.
Ouvriers chansons. - Réunion publique, ce
soir samedi, 12 courant, à huit heures do;
soir, salle Chevrot, rue Jouffroy, 21. Ordre da
jour : création d'une 4* section de la chambre
syndicale.
La commission d'organisation du Congrès
rappelle aux groupes et syndicats adhérents
au Parti ouvrier socialiste révolutionnaire
que des séances privées du Congrès auront
lieu : samedi soir, de neuf à onze heures, et*
dimanche après-midi, 94, faubourg du Temple,
salle du Commerce.
On y traitera des questions d'ordre intérieur
du parti, telles que : émoluments des élus,
rétributions des conseillers généraux,tactique
électorale en banlieue, scrutin de liste pour
le Conseil municipal, organisation de l'union
fédérative, rôle des élus au Conseil (conseil
de revision, élection sénatoriale, élection du,
bureau, etc., etc.), création d'un organe offi-
ciel (journal ou bulletin).
Les Bouchers de P.iris. — La chambre syn-
dicale ouvrière de la boucherie a tenu jeucEb
soir, au siège social. 23, rue de Viarme%
maison Bécoulet, une réunion à laquelle
assistaient de nombreux adhérents aux co-
mités de propagande et d'action des U., 15%
17* et 18- arrondissements et à celui de CHi"*
chy. - - - - - -
Le conseil syndical qui s'est donné la mism
sion de faire aboutir les revendications deà.
ouvriers de la boucherie, n'a pJS un seul ins-
tant ralenti ses efforts, allant partout porter
la parole pour bien dénnir le but poursuivi,
relever les courages abattus, combattre l'in-
différence qui se faisait sentir d'une façon
inquiétante; il semble aujourd'hui qu'un ré-
sultat est déjà atteint et qu'on va pouvoir
marcher ferme de l'avant.
Une entente avec les patrons paraît possi-
ble, il résultera de ce fait la possibilité de
fonder un bureau de placement mixte, la
répression des abus qui régnent dans la cor:
poration, la fixation d'un salaire raisonnable
et la solution favorable de questions qui ont,
pour les uns et pour les ftàtres, tant d'intérêt-
mutuel.
Du reste, il a été décidé que les patrons se-
raient invités à la réunion générale qui aura
lieu du 1" au 5 juin et il y a tout lieu d'espé-
rer que de là sortira le remède à une situa-
tion délicate.
Les explications données hier soir par les
citoyens Aude, Bouton, Groizé, etc. ont été
écoutées avec attention et par ses applaudis-
sements l'assemblée a proové qu'elle était en
conformité Aidées avec le bureau:
Une nouvelle réunion des comités aura lieu
le 25 couçant chez M. Bécoulet, 23, rue de
Viarmes, pour discuter les dernières disposi-
tions. D'ici Jà, on aura fixé l'endroit ou se
tiendra l'assemblée générale, le camarade
Bouton a été chargé de faire toutes les dé:..
marches nécessaires.
Ouvriers malletiers. — Nous recevons la
communication suivante:
La chambre syndicale des ouvriers malle-
tiers en articles de voyage de Paris adresse,
un pressant appel à tous les groupements
ouvriers qui ont à cœur d'aider ceux qui sont.
obligés de lutter pour exister, en faveur des
ouvriers malletiers de Toulouse.
Au nombre de 153, ces camarades sont en
grève depuis plus de 2 mois.
Ils ne gagnaient que 2 fr. 50 ou 3 fr. pour
11 heures 112 de travail. I's demandent l'appli-
cation d'un tarif, la journée de dix heures'et
un minimum de salaire de 45 centimes d'à
l'heure.
Leurs patrons ont refusé d'entrer en pour-
parlers et ont répondu officiellement que la
faim et la misère des ouvriers leur assuraient
gain de cause. Depuis plus de 2 mois, pas un
de ces camarades n'a faibli et pas un ne rab
blira si nous les aidons.
Adresser les fonds au secrétaire de la
chambre syndicale des ouvriers malletiers ou
articles de voyage, de Paris, le citoyen Le*
maître, 8, rue aux Ours.
En province
Montpellier. - Le nombre des grévistes
de Graissessac est de 1,200 environ. Le gou-
vernement a envoyé sur les lieux de la grève
cinq brigades à cheval et quatre à pied, aq
ingenieur ot un garde mines, lesquels, d'M*
FEUILLETON DU 13 MAI
78
LES AVENTURES
*
DU
Capitaine Perpie
PAR
PAUL M A H A LI N
DEUXIÈME PARTIE
DAMES DE CŒUR ET MmES DE PIQUE
x
Ou Pergame suit son chemin, où le ca-
pitaine Saint-Paul suit Pergame,
où les lansquenets suivent le capi-
taine Saint-Paul, et d'où suit une
série d'événements nouveaux.
— SUITE —
Mais c'était — pour employer l'ex-
pression si belle et si démodée des
vieux auteurs - un miroir de généreuse
délicatesse.
— C'est vrai, déclara-t-il gravement.
Vous avez raison. Il n'y a à craindre
pour personne.
Jacqueline parut enchantée.
— A la bonne heure !. Et mainte-
nant, causons, si vous voulez. Causons
pour abréger le temps !
— Oh ! protesta l'officier, je ne le
trouve pas long du tout; moi!
Elle lui montra un fauteuil :
— Asseyez-vous, d'abord.
— Volontiers.
Il prit le siège et alla se placer à une
distance raisonnable de son Interlocu-
trice.
XI
Où la vertu du capitaine s'affirme
d'une éclatante façon
Celle-ci lui fit signe de se rappro-
cher. ':'," ,., v
— Plus près !,'. --,:',
- Plus près? '—..
Il obéit:
- Voilà.
Elle insista:
- Plus près encore !. Plus près î
Tout près de moi!.
— Comment, vous.
— Hé! oui, fit-elle avec impatience,
si loin l'un de l'autre, il faudrait élever
la voix, — et l'on nous entendrait du
dehors.
Puis, elle questionna naïvement :
— Vous ne vous trouvez peut-être
pas bien ainsi ?
— Oh! que si fait! repartit le jeune
homme avec chaleur, je suis à souhait,
à merveille !
Il marmotta à part lui :
— Vertudieu! je suis trop bien,
même !
Ensuite , interrogeant :
— Mais n'avez-vous pas peur que
quelqu'un -vienne ?
— Quelqu'un ?
- Oui, de votre famille ou de vos
serviteurs.
La mignonne secoua la tête :
- Je n'ai pas de famille et je suis
seule dans cette maison. avec Aubryet,
que vous connaissez. et mes deux por-
teurs de chaise qui composent tout mon
domestique.
Elle ajouta avec tristesse:
— Là-bas, d'où je viens, j'avais une
femme de chambre. Ma. pauvre Ur-
sule. Elle est morte il y a six semai-
Et, après une pause :
— Mais demain mon ami m'en amè-
nera une autre.
Une vague inquiétude pointa dans les
yeux de Pergame :
- Votre ami? s'informa-t-il. Quel
ami ?
La jeune fille devint sérieuse :
— Celui à qui je dois tout. En qui
j'ai mis toute ma confiance. Et à qui,
en échange de son ardente et géné-
reuse affection, j'ai voué un respect et
une tendresse sans bornes.
Le capitaine fronça le sourcil :
— Et, questionna-t-il avidement,
celui-là, cette personne.
Elle l'arrêta d'un geste plein d'auto-
rité :
— Ne m'en demandez pas davan-
tage. Je ne saurais vous en dire
plus. J'ai promis le silence à celui
qui était en droit de l'exiger, et pour
rien au monde je ne manquerais à ma
promesse.
— Mademoiselle, continua le Lor-
rain, croyez que l'intérêt seul.
Elle lui prit la main et, d'un ton pé-
nétré :
— Monsieur Pergame, vous êtes cer-
tainement celui avec qui je partage-
rais le plus volontiers le secret de ma
vie.
Car je serais sûre que ce secret tom-
berait de ma bouche dans l'oreille d'un
galant homme.
Mais je vous le répète : il ne m'est
pas permis de parler.
Qu'il vous suffise d'apprendre que je
me nomme Jacqueline Buisson, comme
la femme qui m'a nourrie de son lait,
que je suis née à l'étranger, que ma,
mère est morte en me donnant le jour,
et que ma petite enfance s'est édbulée
à Nancy.
— Et c'est tout? insista Pergaine in-
satiable.
Elle repartit :
— C'est tout.
Puis, après une nouvelle pause :
— Pour le moment, du moins. Plus
tard, nous verrons. si mon protecteur
m'autorise.
Depuis quelques minutes, sa physio-
nomie et sa pose trahissaient une lassi-
tude contre laquelle elle s'efforçait en
vain de réagir.
Sa voix faiblissait.
Son front s'inclinait sur sa poitrine.
Ses paupières luttaient.
Son visage avait pâli.
— Qu'avez-vous donc ? s'écria le ca-
pitaine; vous paraissez souffrir.
Elle balbutia :
— Oh! ne vous ahrmez. pas. Ce ne
sera rien. Un peu de malaise.
— Maij encore ?
— Les émotions de la nuit précé-
dente. Celles de ce soir. La fati-
gue.!
— C'est juste. Il se fait tard. C'est
l'heure, sans doute, où vo.us avez cou-
tume de reposer.
Jacqueline continuait à lutter :
- Mais non. Vous vous trompez.
Je n'ai pas sommeil du tout.
Elle réussit à se lever.
Mais, quand elle essaya de marcher
pour secouer l'engourdissement qui
s'emparait d'elle en vainqueur, le peu
de force qui lui restait l'abandonna
soudain, et elle retomba assise.
— La pauvre enfant! pensait Per-
game ; elle ne peut plus se tenir de-
bout..: Elle est brisée. Il faut qu'elle
dorme.
Il tordit sa moustache avec anxiété :
— Oui, mais comment nous tirer de
là ?. Elle ne consentira jamais à.
Devant moi. Ah ! mais non !.
Puis, se creusant l'esprit:
— Si je pouvais découvrir le moyen
de.
Puis encore, avec une subite satis-
faction :
— Eh! j'y suis. L'idée est bonne.
Il ne s'agit que de la mettre à exécu-
tion.
Il plaça sa main devant sa bouche
comme pour réprimer un bâillement :
-- Excusez-moi. Vous allez me pren-
dre pour le dernier des malotrus. Avoir
envie de dormir en présence d'une
dame!. Mais ce que je suis harassé
d'avoir couru la ville entière !
Ses yeux avaient l'air de papilloter :
— Ensuite, l'habitude. Quand dix
heures sonnent, bonsoir!. Jusqu'au
lendemain à l'aube.
— Vraiment?
— C'est absurde, c'est stupide, c'est
impardonnable; mais c'est ainsi. Les
exigences de la nature. Notez qu'une
fois parti, une bombarde ou un faucon-
neau, qui éclaterait à mon oreille, ne
me ferait pas me retourner.
— Eh bien ! messire, il rte faudrait
pas vous gêner..
— Comment ! Vous permettriez.
— Et s'il vous plaisait de vous jetej
sur ce lit.
— Sur ce lit!. Non, merci, quand je
suis trop bien couché, je fais de mau*.
vais rêves. -
Le Lorrain tira son fauteuil à l'extra
mité de la pièce.
— Voici mon campement.
— A votre volonté.
Il était déjà installé :
— Ma foi, je suis comme chez moi.
Puis, en s'assoupissant :
— C'est que ça vient. ça vient vite.«J
Corbacque? je crois que ça est venu
La jeune fille se raidissait :
— Je ne veux pas. Non, je ne venu
pas. Mon Dieu, tenez-moi éveillée.
Mon Dieu, assistez-moi. Mon Diea^
protégez.
Elle n'acheva pas.
Le sommeil pesaitsur ses lèvres non
moins que sur ses yeux. -'
(La suite à demain!.
Lire à la quatrième page la suite do
notre intéressant feuilleton
AU TOUT PARIS.
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