Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1892-02-07
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 février 1892 07 février 1892
Description : 1892/02/07 (Numéro 1340). 1892/02/07 (Numéro 1340).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 03/04/2008
LA PKESSt;
petite fcte annuelte dans l'intérieur de
rEcôle. mais comme ils objectaient, que
teur représentation rapportait & la caisse
de secours et leur permettait de venir en
aide aux élèves malheureux, là direction
leur dit: s Faites une tombola, nous
vous prendrons des billets et nous vous
mettrons en relations avec des anciens
élevés, qui vous en achèteront égale-
ment.
a Or. le fait fut si bien établi, les ma-
}ors soulevèrent alors si peu d'objections
qu'une très grande part des billets sont
déjà places et que la recette à ce jour est
dix fols plus forte que celle des années
précédentes.
«La seule condition que nous leur
avions imposée était de se montrer con-
venables dans leur revue, frondeurs, spi.
rituels, mordants tant qu'il leur plairait,
mais au moins convenables,
? Or. tout allait pour le mieux quand a
éclaté le coup de foudre d'hier, sansqu'au-
cune raison nouvelle soit venue les exci-
ter à la révolte.
» Je crois qae le motif essentiel de leur
exaltation a été causé par la fermeture
du cours de M. Louis Vighon.Ils ont vu
la une victoire des élèves contre leurs
professeurs qui leur a étrangementmonté
la tête. Ils ont été jaloux des lauriers que
venaient de conquérir leurs camarades
de l'Ecole de Droit et n'ont point voulu
demeurer en reste avec eux. s
Le conseil d'administration
Le conseil d'administration de l'Ecole
centrale se compose de MM. Caavet, di-
recteur. FIegelbacher, Sous-directeur,
Imbert. directeur des études et des prin-
cipaux professeurs.
Avant laréunion du conseil, M. Cauvet
s'était rendu au ministère du commerce
où il a eu une entrevue assez longue avec
M. Jules Roche. Celui-ci,après avoir en-
tendu le récit des faits qui se sont passés
jeudi à l'Ecole centrale, a approuvé les
mesures prises par le directeur et à dit
à M. Gauvet que si le conseil d'adminis-
tration votait la fermeture temporaire de
l'Ecole il ne pourrait qu'approuver cette
mesure. En conséquence, l'Ecole a été
licenciée jusqu'à nouvel ordre.
La version de§: élèves
Nous avons recu.hier soir ,la visite d'un
certain nombre d'élèves de troisième an-
née qui venaient, disaient-ils, protester
contre la version de la Direction.
Ils n'ont point compris, nous ont-il dit,
qu'on leur demandait la suppression
de la représentation théâtrale annuelle
et.du monôme et le remplacement de la
représentation théâtrale par la tombola;
ils considéraient que les ressources pro-
curées par la tombola devraient venir en
accroissement de celles que donne la re-
présentation théâtrale. Ils contestent
que les manifestations organisées contre
le cours de M. Vignon les aient piqués
d'émulation; ils affirment n'avoir même
jamais c conspué Vignon H. Ils nient
avoir brisé, pour une somme de cinq
mitle francs. Ils prétendent que les
incidents qui se sont produits sont dus
en réalité a ce que la Direction se mon-
tre délibérément hostile aux mœurs
et aux traditions consacrées dans
l'Ecole-, Ils ont exprimé le .voeu, en se re-
tirant., d'être entendus par le ministre et
Us ont ajouté qu'ils étaient bien décidés
a. se solidariser tous et à ne pas accepter
que quelques-uns pâtissent pour les
antres.
II est probable qu'ils enverront aujour-
d'hui une lettre aux journaux.
L'EXPÉDmON CRAMPEL
Une caravane arrivant de l'Intérieur
dans les possessions allemandes de la
cote ori~nt&le.'a recueilli les bruits sui-
vants
Un bianc,parvenu an Chari (ce ne peut
être que Crampel), aurait fait demander
.ni Sultan de Ouadaï s'il pouvait traver-
ser son territoire sur la réponse affir-
mative du chef musulman, Crampel.bien
que souffrant de la blessure qu'il avait
reçue au cours dé :sa première explora-
tion se sera t mis en route, porté sur un
brancard, et accompagné de la pahoaine
Ntuarinze et du Touareg.
C'est alors qu'une bande de marau-
deurs musulmans, attaquant une troupe
d'hommes qui suivaient le b]anc (la co-
lonne commandée par Biscarrat), aurait
massacré ceUe-ci, privant ainsi l'avant-
garde de son appui.
Les pillards, se dirigeant aussitôt sur
ta. colonne de tête, auraient surpris à
l'improviste Crampel et les siens et les
auraient massacrés.
A l'appui de leurs dires, les gens de la
caravane arrivés sur la este orientale
rapportent une boîte de cigares, trouvée,
paraît-il, dans les bagages du blanc cette
boîte porte la marque d'un négociant des
iles Acores, où il est possible, en eS'et,
que les membres de l'expédition se
soient approvisionnés en se rendant en
Afrique.
.P'eMM~Ctme ? PRESSE
<~)
YVEJI.E
PAR
GUïDEMmASSMT
Servigny l'observait, redeveno. sé-
rieux, un peu gène, ua peu froisse de
!a voi~si. bien à son aise dans ce milieu
cau.aiUe. Une sort,e d'i.nst.inc!. se révol-
tait en lui, cct.insUnct du commeil
l'au!, qu'un homme bien ne garde,t,ou-
jours, même quand il s'abandonne, cet
.nstinct qui rëc.ai'te des iamiliàrKës
~rop viles et des contacts trop salis-'
tsanis."
Il se dirait, s'étonna.nt:.
Bigre;itu es.de la race, t&i'
Et il avait envie de le tutoyer vrai-
ment, comme n la tutoyait .dans. sa
pensee~comme on tutoie, Ja première
fois qu'on les voit,les femmes qui sont
a tous. Il ne la ~distinguait plus guère
des créatures~ cheveux roux. qui -les
frôlaient et qui criaient, de .leurs voix
enrouées, des mots obscènes. Us cou-
raient dans cette foule.; ces mats gros.
siers, courts et sonores, semblaient
volt~er au-dessus, nës lA-dedans com-
LES PREMIERES
A~r~AT~FD'A~y
Puissamment impressionne, mais à
la foisquelque peu ahuri je sors du
Théâtre d'Art. `
Mon ahurissement est causé par
l'adaptation, la traduction de la Z'ro;-
~n?M~ ~re ~M ~oc~M~ F'a'M~ de
Christophe Marlowe. Une salade de
prose et de vers car les deux formes
s'y mêlent agréablement, nous est
assaisonnée par MM. François de Nion
et.Casimir Stryenski, non sans habile-
té, il faut le reconhaitre, caria prose
est souvent belle et quelques vers bien
frappés, où l'idée philosophique s'en-
châsse comme une gamme adroite-
ment sertie, chantent dans ma mé-
moire mais qae c'est ennuyeusement
monotone 0 grand Christophe Mar-
lowe, ô sublime Goethe, jamais brouil-
lards de Tamise, jamais brumes du
Rhin~ n'ont plus complètement
obscurci nos cerveaux ajoutez à vos
nuageuses entités vaguement réalisées
d'interminables et multiples entr'actes
et vous comprendrez, esprits géniaux,
qu'on nous a servi de l'ennui en tran-
ches.Pour nous faire avaler ça, il afal-
lùtoute lasincérité artistiquedes adap-
tateurs, tout l'intelligent effort des
comédiens.
En revanche.la représentation des
~eM~apluunanimement.L'auteur,
M. Charles van Lerberghe, nous trans-
porte dans la chambre où, veillée par
sa fille, agonise unemoribonde. Il nous
montre autour de cette maison sur
laquelle plane la mort, les gens qui
d'avance flairent le cadavre. Voici d'a-
bordI'OMMMeo'~c corps, puis 1'/l'ensevelir, enfin l'~o?M?Ke c~ec cer-
CMeM. Brrrou! c'est macabre, macabra-
dabrant, mais la sensation est étran-
gement poignante. Un je ne sais quoi
déjà éprouvé à l'audition del'T~M~
conçue dans un cycle analogue et exé-
cutée de même facture vous passe
dans les moelles; or, quand un auteur
dramatique, en comédie ou en drame,
par le rire ou par l'euroi vous fait
éprouver ce je ne sais quoi la, il a bien
mérité de son art.
Bravo! M. VanLerberghe! Vous êtes
d'ailleurs servi à souhait par vos inter-
prètes, Mme Camée, la jeune ûlle, et
Mme Suzanne Gay,qui,par antiphrase
est terrifiante dans le rôle de la mère
moribonde.
Je n'ai point pu à cause de l'heure
tardive, attendre ni entendre le Bateau
H~'e, poème de Arthur Rimbaud. Je
l'ai sous les yeux et j'avoue humble-
ment ne pas comprendre. Et je deman-
derai aux initiés s'ils sont bien sûrs
de saisir pleinement le sens destro-
phes comme celle-ci:
Où teignant tout coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les ruttlemeuts du jour-
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que vos
< lyres,
Fermentent les rousseurs amëres de l'amour.
Et-cette autre:
J'ai rêvé la. nuit verte a.ux neiges éblouies,
Baisers montant aux yeux des mers avec
lenteur,
La circulation des sèves inouïes lenteur,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chan-
tours.
Je connaissais le phosphore amorphe
mais le phosphore chanteur (!) m'est
révèle je l'avoue.
~Ms~r!M
J'ai suivides mois pleins, pareille aux vaches
[ries
Hystériques, le houle a Fassa.ut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Ma-
[ries
Pussent forcer le mufOeaux Océans poussifs:
Cette poésie spéciale est lettre close
pour moi, je n'y vois qu'une suite sin-
gulière de pluriels incohérents. C'est du
prétentieux charabia. Ayons donc le
courage de dire que bizarrerie n'est
point originalité.
PAUL COSSERET.
A
Casino de Paris. Lœ d~KMMM ballet en 3 actes de MM. Scholl et
Jules Roques, musique de Raoul Pugno,
1" acte. –(Dans le foyer d'un cirque).
L'acrobate Toby Flack est épris de la
danseuse de corde Rosy. Il lui propose
de filer à Londres par le premier pa-
.quebot. Ce qu'ils font. (Rideau.)
3° acte. (A Londres dans un Bar)
me des mouches sur un fumier. Ils ne
semblaient ni choquer; ni surprendre
personne. Yvette ne paraissait point
tes remarquer..
Muscade, je veux me baigner, dit-
elle, nousallons faire une pleine eau.
H répondit:
A vot' service. Et ils allèrent
au bureau des bains pour se procurer
des costumes. Elle fut déshabillée la
première et elle l'attendit, debout, sur
la rive, souriante sous tous les regards.
Puis ils s'en allèrent cote à côte, dans
l'eau tiède.
,Ellenageaitavec bonheur, aveciyres-
se,toute caressée par l'onde, frémissant
d'un plaisir sensuel, soulevée à chaque
brase comme si elle allait s'élancer
hors du neuve. Il la suivait avec peine,
essoufflé,-mécontent de se sentir mé-
diocre. Mais elle ralentit son allure,
puis, se tournant brusquement, elle fit
la planche/les bras croisés, les yeux
ouverts dans le bleu du ciel. Il regar-
dait, allongée ainsi à la surface de la
rivière, la ligne onduleuse de son corps,
l~s seins fermes, collés contre l'étoffé
.légère, montrant leur forme ronde et
leurs sommets saillants, le ventre dbu-
cementsoulevé, la cuisse unpeu noyée,
le moUet nu, miroitant à travers l'eau
et le pied mignon qui émergeait..
~11 la voyait tout entière, comme si elle
se fût montrée exprès, pour; le tenter,
pour s'offrir ou pour se jouer encore de
'lui~ Et it se mit ma désirer avec une
ardeur passionnée et un ~nervement
exaspère. Tout à coup elle se retourna,
le regarda, se mit a rire. `.
Vous avez une bonne tête, dit-
"eûe. .Y'
!ll fut pique, irrite de cette raillerie,
saisi par une colère méchante d'amou-
La patronne du bar, Mme Pluck s'é-
prend de l'acrobate Fiuck et pour lui
prouver qu'elle l'aime, elle lui fait
perdre tout son argent. Comme ce der-
nier est dans l'imposibilité de payer ce
qu'il doit, Mme Pluck lui fait signer
des billets. Arrivée de l'abandonnée
Rosy, qui veut ehtrainer son amant,
mais Mme Pluck s'oppose au départ
de Flack, bien plus elle annonce son
mariage avec l'ex-acrobate. (Rideau.)
3' acte. (Une représentation a
l'Alhambra) Ballet anglais. Miss Rosy
commence ses exercices sur la corde
raide.Tout à coup, elle aperçoit dans
une loge Flack et Mme Fluck.Elle
prend sa carabine, arrache un bouton
et tire sur eux. Des policemen l'arrê-
tent, tandis que Flack se présipite sur
la scène et obtient le pardon de Miss
Rosy. Quant à Mme Pluck, elle court
encore. (Rideau.)
Voilà, en quelques mots, l'analyse de
la spirituelle pantomime de MM.Scholl
et Jules Roques. Joignez à ceia une
partition remplie de jolis motifs signés
RaoulPugno et une étoile qui brille en
ce moment de tout l'éclat de son talent:
j'ai nomme Mlle Félicia Mallet.
Parmi lés morceaux les plus applau-
dis je citerai une valse au rythme lent
et original, un entracte avec un unis-
son dé violon et une adaptation du
GM~pe ~/ M. Pugno tenait lui-même le piano.
car il y-a une partie importante de
piano dans la Dtile de dire que tout le succès aétë pour
le compositeur et son admirable inter-
prète Félicia Mallet. Il y a au troisième
acte un ballet aussi luxueux que bien
réglé.
En somme, fune œuvre intéressante et appelée à
obtenir beaucoup de succès. Le livret
ingénieux et. la musique ravissante
Que voulez-vous de plus? Compliments
au maestro Ganne qui a dirigé magis-
tralement son orchestre..
GASTON LEMAIRE.
MPRÊSEm~ TMmTUEUSE
Au théâtre de Modtpellier. Pour un
chef d'orchestre.
Montpellier,5fëvri~r
Hier soir, une représentation tumultueusea
e~ lieu au Grand Théâtre de Montpellier.
L'ancien chef d'orchestre ayant donne sa
démission à cause de son âge avancé.le direc-
teur M. Mirai,~avait nomme en remplacement
M. Laurent Luigini, chef d'orchestre à Lyon
et frère de Madame Pauline Luigini. créatrice
de Madame Angot a Bruxelles/et beau-frère
de M. TaUlefer, ancien directeur de théâtre a.
Rouen et a Nice, chef d'une famille artistique,
et personnellement connu comme composi-
teur.
Or, dès qae sa nomination a été connue, une
cabale formidable s'est montée, la foule ré-
clamant la place pour un jeune Montpellié-
ram nommé Amalou qui avait conduit avec
succès~ a titre de. deuxième chef d'orchestre,
la première représentation de Lohengrin.
Ce sou-, M. Luigini prenait possession du
pupitre. On jouait FaMst, sans répétitions ni
raccord. Des l'ouverture des portes, la salle
était comble. Tapage indescriptible, hurle-
ments, cns d'animaux, coups de sifflets.
Aux environs du théâtre, une foule énorme
cria~tethurlait..
Une trentaine d'agents sont éparpillés
dans la salle. Quatre commissaires de police
sont dans la loge du conseil municipal. Au
milieu du tumulte on frappe les trois coups
réglementaires. Le chef d'orchestre, M. Lui-
gini monte a son pupitre. Aussitôt le bruit
redouble, les silfiets partent de tous cotés.
Vainement l'orchestre attaque les premières
mesures, le tumulte continue. Oniëvo le ri-
deau. La salle vocifcre.siffle. Les projectiles.
pommes de terre, pelures d'orange pleuvent
dru sur les pauvres musiciens qui quittent
nnalemen,t;Ia salle.
M. Luigini reste impassible devant son pu-
pitre.
A la. fin, le commissaire de police descend
et prie M. Luigiui de quitter à son tour sa
place.
Mais alors les partisans de M. Luiginise
mettent à crier~et à faire un bruit épouvan-
table. Les autres répondent en acclamant le
commissaire et cela dure une heure.
Finalement le régisseur vient annoncer que
M. Amalou conduira l'orchestre. La toile est
levée, le premier tableau finit.
Mais les amis de M. Luigini peu contents
recommencent le charivari..
Le vacarme, devient indescriptible et me-
nace de dégénérer en bagarre.
En présence de cette situation, la police fait
évacuerlasalle.
La direction annonce que les billets servi-
."qnt pour samedi.
~VOMS ~ftOM~.MeMzeMrs !M sOMScrtp~eM~s
dont J'~OMMemeMt ea?p:t'e le /ëM* d'eK
eM~oy~ ~eHOM<;e!!eH!eK< poMf évitertMJoindre une bande.
reux bafoue; alors, cédant brusque-
ment a un obscur besoin de représail-
les, a, un désir de se venger, de la bles-
ser:
–Gà vous.irait, cette vie-là?
Elle demanda avec sohgrand~irnaif:
Quoi donc?
Allons, ne vpus ûchez pas de mol.
Vous savez bien ce que :je;veux dire i
Non, parole d'honneur.
Voyons, unissons cette comédie.
Voulez-vous ou ne voulez pas?
Jene vous comprends point.
Vous n'êtes pas si bête que ça.
D'ailleurs, je vous l'ai dit hier soir.
–Quoi donc? j'ai oublie.
–Quejevousaime.
–Vous? ?.
Quelle blague!
–Je vous jure.
–Ehbien.prouvez-le.
–Je ne demande que ç,a!
Quoi, ça? y
–A le prouver.
–Eh.bien, faites.
–Vous ne m'avez rien proposé.
–C'te bêtise!
Et puis d'abord ce n'est pas à moi
'qu'il faut vous adresser..
Elle est bien bonne! A qui donc?
;–Mais àmam~n, bien entendu.
~II poussa un éclat de rire'.
A votre mère ? non c'est trop fort
fElle était devenue soudain très sé-
rieuse, et le regardant au fond des
yeux':
Écoutez Muscade,- si vous m'ai-
mez vraiment assez pour m'épouser,
parlez a maman d'abord, moi~e vous
répondrai après.
It crut qu'elle se moquait encore de
lui, et, rn~eant tout à fait.
ANA{!GH)STES~'CONSCR)IS
Deux arrestations.– Conseils aux cons-
crits. –Toujours Martinet
Nous avons annoncé, il y a quelques
jours,la mort d'un anarchiste qui. s'était
rendu assez célèbre, parmi les révolu-
tionnaires, par sa verve oratoire et sur-
tout par sa générosité. Car ce brave
homme mettait ses théories en pratique,
ce qui lui permettait de répondre victo-
rieusement à ceux qui le traitaient d'n-
topiste. Il avait, en eîïet, acquis use mo-1
destë aisance et était propriétaire d'une
fabrique de couleurs et de vernis, 37, rue
des Rosiers, à St-Ouen. Chez lui c'était
un véritable phalanstère. Les coM~p~-
~o?M c'est ainsi que se désignent les
anarchistes pouvaient frapper à sa
porte, l'huis était toujours ouvert et ils
trouvaient là nourriture et logement.
Viard vivait avec quelques uns d'entre
eux, employés a sa fabrique, et il les
traitait non pas en ouvriers,mais en frè-
res chez lui ils étaient chez eux et ils
auraient pu commander en maîtres, si
le mot maître n'était pas rayé de leur
dictionnaire.
Cet excellent Viard était donc arrive à
réaliser le rêve de son existence, être un
patron idéal. Nous allons voir qu'il en a
été singulièrement récompensé et si,dans
le monde meilleur où il doit reposer, il
peut être témoin du résultat de ses bien-
faits, il sera complètement désabusé sur
la bonté de ses théories.
Les~oux voleurs
Panni les employés dont nous avons
parlé se trouvaient les deux compagnons
anarchistes, Gustave Mathieu, âgé de
vingt-six F.ns, et Charles Simond.dit Bis-
cuit, âgé de dix-huit ans, deux purs,
ceux-là, en lesquels il avait toujours eu
la plus grande confiance, et, lui mort, sa
femme les avait gardés et leur avait mê-
me laissé prendre une certaine autorité
dans la maison.
Au commencement du mois, Mme Viard
constatait la disparition d'un certain
nombre de marchandises, dont la vente
ne figurait nulle part sur ses Uvres.Mise
en é~'eil, elle se livra à une espèce d'in-
ventaire et reconnut alors qu'elle avait
été victime, depuis la mort de son mari,
de détournements considérables qui ne
pouvaient avoir pour auteurs que les-
deux employés, qui avaient trouvé bon
d'appliquer sur elle leur fameuse théorie
de la restitution par le vol.
Uneplaihtefut adressée par Mme Viard
à M. Daltroff, commissaire de police de la
localité, qui ouvrit immédiatement une
enquête, à la suite de laquelle fut déci-
'dée l'arrestation des deux anarchistes.
Arrestation difôcilo
L'arrestation de ces deux individus
n'était pas facile. On les savait gens dé-
cidés à tout, sous le couvert de leurs faux
principes. Aussi, le commissaire de po-
lice dut-il jouer de ruse pour s'emparer
d'eux.
Hier, à six heures du matin, M. Dal-
troff, accompagné ue plusieurs-agents,
cerna le 59 de la rue Montmartre, à Saint-
Ouen, maison où habitent les deux misé-
rables. Sans bruit.plusieurs agents gravi-
rent l'escalier et, arrivé devant la porte
du logement, le commissaire donna or-
dre de la faire immédiatement sauter:
la porte vola en éclats en un instant, le
commissaire et ses agents étaient sur
eux.
L'attaque fut siprompte qu'ils n'eurent
pas le temps de se servir de deux revol-
vers de fort calibre, qu'ils avaient à leur
portée sous leur oreiller, chargés de six
balles.
En un clin d'œil, ils furent ligotcés, en
dépit de leur résistance et, menottes
aux mains, conduits au commissariat.
Au cours des perquisitions, M. Daltroff
saisit tout un arsenal d'armes,composé
de casses-têtes, coups-de-poing, pistolets,
etc., ainsi qu'une malle pleine de bro-
chures anarchistes, telles que le .Eëuo~ë.
le Péi-c pe~'ilai-cz'le telle, eit,~a- 4?e~v~le 'so-
le Père PeMKït- le CoKsc~.ia-R~MeM-
.et<ï~sDans l'interrogatoire qu'on leur a fait
subir, ils ont déclaré s'être attribué ces
marchandises.parce que Viard leur devait
de l'argent, ce qui cadrait bien avec leur
système de restitution forcée, mais ce
qui, au surplus, éiait faux. Le chiffra re-
présenté par les marchandises détour-
nées s'élève, en effet, à plus de 20,000
francs. Elles devaient leur servir à mon-
terune maison de commerce concurrente,
rue Montmartre, 39.
C'est à ce domicile que furent trouvées
les adresses dé quatre autres magasins,
où nos deux voleurs avaient accumulé et
caché de véritables stocks.
M. Daltrof perquisitionna successive-
ment dans ces repaires, situés 103, ave-
nue Michelét; 177, avenue des Batignol-
les 23, rue des Entrepôts et 37, rue des
Rosiérs.letoutàSaint-Ouen.
On a découvert dans l'un d'eux une
garde-robe complète répartie en deux
malles, le tout venant d'un grand maga-
Mam'zelle, vous me prenez pour
un autre.
Elle le regardait toujours, de son
œil doux et clair.
Elle hésita,puiselle dit:
Je ne vous comprends toujours
pas'
Alors, il: prononça, vivement, avec
quelque chose de brusque et de mau-
vais dans la voix:
Voyons Yvette, finissons cette
comédie ridicule qui dure depuis long-
temps. Vous jouez à la petite fine.
niaise, et ce rôle ne vous va point,
croyez-moi. Vous savez bien qu'il ne
peut pas s'agirde mariage entrerons.
mais d'amour. Je vous ai dit que je
vous aimais, c'est la vérité, je le
répète, je vous aime. Ne faites plus
semblant de ne pas comprendre et ne
me traitez pas comme un sot..
Ils étaient debout dans l'eau face à
face, se soutenant seulement par de
petits mouvements des mains. Elle
demeura quelques secondes encore
immobile, comme si elle ne pouvait se
décider .a'pénétrer le sens de,ses paro-
les, puis -ioù~it tôùt à çoùp, ëüe
les, puis elle rougit tout à coup, elle
rougit jusqu'aux cheveux. Toute sa
Cgure s'empourpra brusquement de-
puis son cou jusqu'à ses oreilles qui
devinrent presque violettes, et, sans
répondre un mot, elle se sauva vers la
terre, nageant de ~toute sa force, par
grandes brasses précipitées, Il ne la
pouvait rejoindre et il soufnait,de fati-
gue en lasuivant.
j~ la vit sortir de l'eau, ramasser son
peignoir, et'gagner sa cabine /sa.ns
s'être retournée.
11 fut longtemps à. s'habiller, très.
perplexe snr ce ~.u'il avait a faire, cher-
sin de nouveautés~ les vêtements étaient
Beufs et d,es plus élégants.
Les deux voleurs ont été envoyés au
Dépôt dans la soirée.
Ces individus, qui réclament toujours
leur indëpendance,ontSurtout l'indépen-
dance du cœur.
La grevé des conscrits
Nos deux anarchistes étaient habitués
des réunions publiques et prenaient la
parole pour exposer la théorie du droit
au vol, la seule qu'ils sachent pratiquer
avec un talent réel. 11
Mathieu s'occupait aussi, en ce mo-
ment, d'entraîner les conscrits à protes-
ter contre ce qu'il appelle l'impôt du
sang. il avait fortement remué Saint-De-
nis à cet efl'et, et, aujourd'hui, il devait
aller prêcher la révolte à la mairie de
Neuilly.où les conscrits du canton tirent
au sort.
Il manquait déjà hier soir à la réunion
qui a été tenue à Levallois-Perret, dans
la salle Mezerette.
La réunion de Levallois
A l'occasion des opérations du tirage
ausort dans le canton de Neuilly.les
anarchistes ont tenu. hier soir, à Leval-
lois-Perret, salle Mezerette, rue de Gra-
vel n' 8,une réunion au cours de laquelle
le compagnon Martinet a prononcé un
discours des plus violents.
Dans ce discours~il a déclaré notam-
ment que chaque citoyen digne de ce nom
devait assurer car lui-même sa liberté et,
pour ce faire, prélever chaque jour sur
son salaire une somme,quelque minime
qu'elle fût, pour se procurer des matières
explosibles et fabriquer des engins à
l'aide desquels il pourrait faire sauter,
soit le Palais-Bourbon, soit le Sénat, soit
un commissariat de police ou tout mo-
nument quelconque dépendant du do-
maine public.
Le compagnon Martinet pourra-t-il
longtemps continuer à exposer impuné-
ment de pareilles théories?
Le Voyage de ?. de Freyc!net
Le ministre de la guerre à Nice.
Nice,5février.
Le président du conseil se montre très
touché des démonstrations sympathiques
que la population niçoise lui prodigue
depuis son arrivée.
Il a commencé dès ce matin, sans ap-
parat, la tournée d'inspection et l'étude
des questions-qui l'amènent à Nice. Il
est montéen voiture à-neuf heures, ac-
compagné des généraux Saint-Germain,
des Carets et Robillard, du lieutenant-
colonelue Lamothe et du capitaine d'Es-
perey, et; sans escorte, il s'est dirigé vers
l'hospice militaire. 1
Il y a présent diverses mesures ten-
dant à son agrandissement, afin de le
mettre en rapport avec l'importance de
la garnison. Il y a indiqué certaines dis-
positions à prendre au point de vue de
l'aménagement et de l'aérage des salles.
Le ministre delà guerre a visUé en-
suite la caserne Saint-Rochet la caserne
Riquier. Dans la première se trouvent
les batteries alpines et les batteries
montées; la seconde est occupée par l'in-
fanterie et les chasseurs alpins.
Le corps des officiers lui a été pré-
senté à la porte de ces deux établisse-
ments.
Il a parcouru les quartiers. Les hom-
mes se tenaient dans leurs chambres, en
tenue de service. Il s'est occupé des
moyens d'améliorer l'hygiène des trou-
pes-et d'augmenter la quantité d'eau qui
est mise à leur disposition pour leur ali-
mentation et le lavage de leurs effets. Il
s'est entretenu avec les chefs de corps de
leurs besoins et des moyens de perfec-
tionner leur organisation.
'M. de Freycinet a en outre inspecté la
manutention. Il s'est préoccupé de déve-
lopper son installation qui, en cas de mo-
bilisation, pourrait prendre une impor-
tance considérable.
'Il est rentré au Grand-Hôtel à onze
heures et demie.
Il a visité l'après-midi le Pont du
Var.
Une indisposition empêche le général
Mathelin, commandant le 15' corps, d'ac-
compagner le ministre de la guerre dans
ses tournées d'étude.
Le capitaine Paolletti, du 55' de ligne,
le chef de bataillon Gebrardy, du 113', et
le capitaine Roquemaure, du 37° batail-
lon de chasseurs, sont nommés cheva-
liers de la Légipn d'honneur.
Nice, 5 février.
Le président duconseil.ministrëdela
guerre, a offert ce soir. dans les salons du
Grand-Hôtel.un grand dîner à l'occasion
de son passage à Nice.
Avant de se mettre a table et en pré-
sence de tous les invités, il a, remis la
croix, d'officier de la Légion d'honneur au
colonel Vellicus, directeur de l'artillerie,
st la croix de chevalier a trois officiers.
Le dîner a été magnifiquement servi;
la. table d'honneur comprenait six cou-
chant ce qu'il ailait lui dire, se deman/
dant s'il devait .s'excuser ou, persé-
vérer.
Quand il/fut prêt, elle étant partie,
partie toute seule.,11 rentra lentement,
anxieux et trouble.
La marquise se promenait/au bras
desaval dans l'allée ronde, autour du
gazon,
'Envoyant Servigny, elle prononça.
de cet air nonchalant qu'elle gardait
depuis la veille
~–Qu'est ceque j'avais dit,:qu'ilne
fallait point sortir par une chaletir pa--
'reille. Voila Yvette avec un cohp de
soleil. Elle est partie se coucher. Elle
était comme un coquelicot, la pauvre
enfant, et elle a une migraine atroce.
~ous vous serez promenés eh plein
soleil, vous aurez lait des folies. Que
sais-je, moi? Vous êtes aussi: peu rai-
sonnable qu'elle.
La jeune fille ne descendit point pour
diner. Comme on voulait lui portera
manger, elle répondit à travers la pori.e
.qu'elle iravait pas faim, car elle s'était
enfermée, et elle pria. qu'on la laissa
tranquille. Les deux .jeunes gens par-
tirent par le train de dix heures, en
promettant de revenir le jeudi suivant:,
et la .marquise s'assit devant s:! fenê-
tre ouverte pour rcyer, écoulant au
;loih l'orchestre du bal des canotiers
jeter sa musique sautillante dans le
'silence solennel de la nuit.
Entrainée pour l'amour et.par l'amour r
comme on l'est pour ië cheval ou l'avi-
ron, elle avait de subites/tendresses
qm l'envahissaient comme une ma-
ladie..Ces passions la saisissaient brus-
quement~ la. pénétraient tout entière,
ranoMent, réhMvaient, ou Tàcca-
t~aien!. selon qu'elles avaient un:ca-1 ,i
verts. Les autres convives étaient placés
à une longue table tonnant la croix avec
la table d'honneur.
Quoique le dîner fût surtout mUitaire.
l'élément civil était représente par MMJ
Henry, préfet des Alpes-Maritimes, Bor-
riglione, député, Malausséna, maire.
Laugier, secrétaire général de la préfec-
ture, le président de la chambre de com-
merce, les présidents du tribunal civil et
du tribunal de commerce, ainsi que pat
le procureur de la République.
Les personnages princiers qui se troo~
vent en ce moment à Nice se sontfaM
inscrire chez M. de Freycinet. qui leur a
également fait porter sa cane par un de
ses officiers d'ordonnance Nous citerons
entre autres le prince de Monténégro, le
grand-duc Pierre de Russie, le duc ds
Reuchtenberg, le prince Trcubetzkoï.le
prince d'Oldenbourg, le consul d'Italie,
le capitaine de frégate russe Young..
M. de Freycinet ira demain matin à
Menton par chemin de fer; de là il se
rendra en voiture à Sospel, pour inspec-
ter les travaux de défense de notre extrê-
me frontière.
Les tra!tésde commerce
Madrid,4février.
Le conseil a adopté la râtiScation de 1&
prorogation du traité de commerce avec
l'Autriche. Il s'est également occuper
la reprise des négociations avec ta.
France.
Madrid, 5 février.
Le ministre des affaires etràncrères
questionné au~ujetde la convention re-
lative à la propriété littéraire, a réponda
qu'il ne la dénoncerait pas pour le mo-
ment bien qu'il la considérât comme pea
avantageuse pjur l'Espagne. Dans les
circonstances actuelles, a-t-il dit, la dé-
nonciation pourrait passer pour un acte
d'hostilité de la. part de l'Espagne et poof
une façon de représailles contre les tarifs
de douanes que vient d'établir la France.
Vienne, 5 février.
L'A?K~MaM(journalofaciel) publie l'or~
donnance ministérielle aux termes de la-
quelle le traitement de la nation la plos
favorisée est concédé jusqu'au 30 juin aux
provenances d'Espagne.
Genève. Sfévrier,
M. Droz. qui prenait part aux négocia-
tions de Zuzich, est rentré à Berne.
lia fait au Conseil fédéral un rapport
sur les négociations italo-suisses.
On croit qu'elles n'aboutiront pas.
M. D! RUDSM! Et L'ALLEMAGME
Berlin,5févriër.
L'empereur d'Allemagne a. confère &
M. di Rudini, président du conseil et nA-
niBtre des affaires étrangères d'Italie, les
Insignes de l'ordre de l'Aigle noir.
EN SEtNE-ET-OtSE
Fleury-Mérogis, 5 février.
M.Bartissol.député des Pyrénées-Oriea*
tales a été élu maire de Fleury.
Nous sommes heureux de cette élec-
tion qui met à la tête de la municipalité
un homme de la valeur de M. BartissoL
Toutes nos félicitations aux électeurs et;
àl'élu.
(;MMTMC!ER ? m~
ï':)-a'yed':<5fet)r:f')'1392
OBUa&TtONS COBNCNAMS d< 500 ff. 3 0/0. 1~9
Le n"4H.046 sera remboursé par 100,000 &
Le n" 6T9.4S6par25.000 francs.
Les n"' 58.824. 221.452. 6~.84ft,7i6.3S7, 910.42~
937.60a, chacun par 5.000 ffMes.j'~
4S autres numéros, chacun par 1.000 ff. '?
0!iMSATIONS CONNnNALES dt 500 ff. 30/0. 1880 l,
Le )i° 345.407 sera remboursé par 100,000 franco
Len"90.SS3par25.000f['fnM3 t
:Lesn" 7~.632, l'.2.33t. M8.235,Si2.0'05,6t0.m
6So,a8l,j chacun par 5,000 ~iincs..i~
45 autres numéros, .chacun par 1,000 fr.
OBUEM!ONSCONmrNAt.BS(hMOh. 3:0/0.– 1991
Le n" 638.862 sera rembourse par 100.000 fr.
Le n" 443.~0, par 10.000 fr.
Len''9.:0.322pM5,OOOfranM.
20 autres numéros, chacun par 1,000 fr.
LaUste complète des numeTos sortis eera Hls&rta
dans le BtfHc dn 6 Février .(Abonnement j.)inviet-juiHet, 1 tr.paf
an, Paris et départements.–2 fr. Étranger.)-
AVIS ETCOMMUNICATtONS
Réunion mensuelle du Consei/syadieà
le samedi 6 février 1893, à 8 heures d&
soir.
Au Siège social, 58, rue des Petites'
Ecuries.Paris.
Fédération des Républicains socialistes
indépendants du XIV" arrondissement.
Réunion le 6 courant à 8 h. lt8 du sol~,
106,1'ueDenfert-Rochereau.
ractere exalté,-violent, dramatique oar
sentimental. 'd
Elleëtaitune de ces femmes créées
pour aimer et pour être aimées. Partie
de-tres .bas~ arrivée par l'amour doat
'elle avait. failune profession presqo.e
sans le savoir, agissant par instinct,
par adresse .in.nee, eUe_ acceptait rar-
gent comme les baisers, naturellement
sans distinguer, employant son flair
remarquabio d'.une- iaçon,. irraisonnée
et simple, comme font les animaux,
que rendent subtiles les, nécessites
deavaient passé dans ses bras sans qu'élis
éprouvât ppur eux aucune~ tendressB, `
sans qu'.elie ressentit non plus aucua
~dégoût de leurs streintes. o-
Elle subissait les enlacements quel-
conques avec' uue in'diSërence traa-
quilie, comme on man ge,. en voyage
de toutes les cuisinas,eap,il faut bien
vivre. Mais, de temps 'en temps, so&'
cœur ou sa; chair .s'allumait, et .élis
tomb ait alors dans une grande pas~iQa,
qui durait quelques semaines~ ou quel-
ques mois, selon les qualités pny-
siques ou mo.rales de~son amant.
.C'eLàient les mpmeuts délicieux ds~
sa vie; ;Elle aimait de toute :son âme,
et de toutsoncorps,a\'ec. emportement
avec extase. 'Elle se jetait, dans l'amoa!
.comme on se jette dans .un ûeuve posr~
se noyer et se laissait emporter prête à
;mourir s'irie faliait, enivrée,' aa'olêa,
ina.niment heureuse. Elle s'imagina~
chaque fois niavoir ja.mais ressenti px-
reille chose auparavant, etelle se seraM.
fort ëtonhéë si on lui eut rappelé de
combien d'hommes dinerents eHe
avait rêve épëra~-mentjpenda.ut:d8S
nuits entières, ein-egarQ~iL~ss~toHes.'
.< /?!
petite fcte annuelte dans l'intérieur de
rEcôle. mais comme ils objectaient, que
teur représentation rapportait & la caisse
de secours et leur permettait de venir en
aide aux élèves malheureux, là direction
leur dit: s Faites une tombola, nous
vous prendrons des billets et nous vous
mettrons en relations avec des anciens
élevés, qui vous en achèteront égale-
ment.
a Or. le fait fut si bien établi, les ma-
}ors soulevèrent alors si peu d'objections
qu'une très grande part des billets sont
déjà places et que la recette à ce jour est
dix fols plus forte que celle des années
précédentes.
«La seule condition que nous leur
avions imposée était de se montrer con-
venables dans leur revue, frondeurs, spi.
rituels, mordants tant qu'il leur plairait,
mais au moins convenables,
? Or. tout allait pour le mieux quand a
éclaté le coup de foudre d'hier, sansqu'au-
cune raison nouvelle soit venue les exci-
ter à la révolte.
» Je crois qae le motif essentiel de leur
exaltation a été causé par la fermeture
du cours de M. Louis Vighon.Ils ont vu
la une victoire des élèves contre leurs
professeurs qui leur a étrangementmonté
la tête. Ils ont été jaloux des lauriers que
venaient de conquérir leurs camarades
de l'Ecole de Droit et n'ont point voulu
demeurer en reste avec eux. s
Le conseil d'administration
Le conseil d'administration de l'Ecole
centrale se compose de MM. Caavet, di-
recteur. FIegelbacher, Sous-directeur,
Imbert. directeur des études et des prin-
cipaux professeurs.
Avant laréunion du conseil, M. Cauvet
s'était rendu au ministère du commerce
où il a eu une entrevue assez longue avec
M. Jules Roche. Celui-ci,après avoir en-
tendu le récit des faits qui se sont passés
jeudi à l'Ecole centrale, a approuvé les
mesures prises par le directeur et à dit
à M. Gauvet que si le conseil d'adminis-
tration votait la fermeture temporaire de
l'Ecole il ne pourrait qu'approuver cette
mesure. En conséquence, l'Ecole a été
licenciée jusqu'à nouvel ordre.
La version de§: élèves
Nous avons recu.hier soir ,la visite d'un
certain nombre d'élèves de troisième an-
née qui venaient, disaient-ils, protester
contre la version de la Direction.
Ils n'ont point compris, nous ont-il dit,
qu'on leur demandait la suppression
de la représentation théâtrale annuelle
et.du monôme et le remplacement de la
représentation théâtrale par la tombola;
ils considéraient que les ressources pro-
curées par la tombola devraient venir en
accroissement de celles que donne la re-
présentation théâtrale. Ils contestent
que les manifestations organisées contre
le cours de M. Vignon les aient piqués
d'émulation; ils affirment n'avoir même
jamais c conspué Vignon H. Ils nient
avoir brisé, pour une somme de cinq
mitle francs. Ils prétendent que les
incidents qui se sont produits sont dus
en réalité a ce que la Direction se mon-
tre délibérément hostile aux mœurs
et aux traditions consacrées dans
l'Ecole-, Ils ont exprimé le .voeu, en se re-
tirant., d'être entendus par le ministre et
Us ont ajouté qu'ils étaient bien décidés
a. se solidariser tous et à ne pas accepter
que quelques-uns pâtissent pour les
antres.
II est probable qu'ils enverront aujour-
d'hui une lettre aux journaux.
L'EXPÉDmON CRAMPEL
Une caravane arrivant de l'Intérieur
dans les possessions allemandes de la
cote ori~nt&le.'a recueilli les bruits sui-
vants
Un bianc,parvenu an Chari (ce ne peut
être que Crampel), aurait fait demander
.ni Sultan de Ouadaï s'il pouvait traver-
ser son territoire sur la réponse affir-
mative du chef musulman, Crampel.bien
que souffrant de la blessure qu'il avait
reçue au cours dé :sa première explora-
tion se sera t mis en route, porté sur un
brancard, et accompagné de la pahoaine
Ntuarinze et du Touareg.
C'est alors qu'une bande de marau-
deurs musulmans, attaquant une troupe
d'hommes qui suivaient le b]anc (la co-
lonne commandée par Biscarrat), aurait
massacré ceUe-ci, privant ainsi l'avant-
garde de son appui.
Les pillards, se dirigeant aussitôt sur
ta. colonne de tête, auraient surpris à
l'improviste Crampel et les siens et les
auraient massacrés.
A l'appui de leurs dires, les gens de la
caravane arrivés sur la este orientale
rapportent une boîte de cigares, trouvée,
paraît-il, dans les bagages du blanc cette
boîte porte la marque d'un négociant des
iles Acores, où il est possible, en eS'et,
que les membres de l'expédition se
soient approvisionnés en se rendant en
Afrique.
.P'eMM~Ctme ? PRESSE
<~)
YVEJI.E
PAR
GUïDEMmASSMT
Servigny l'observait, redeveno. sé-
rieux, un peu gène, ua peu froisse de
!a voi~si. bien à son aise dans ce milieu
cau.aiUe. Une sort,e d'i.nst.inc!. se révol-
tait en lui, cct.insUnct du commeil
l'au!, qu'un homme bien ne garde,t,ou-
jours, même quand il s'abandonne, cet
.nstinct qui rëc.ai'te des iamiliàrKës
~rop viles et des contacts trop salis-'
tsanis."
Il se dirait, s'étonna.nt:.
Bigre;itu es.de la race, t&i'
Et il avait envie de le tutoyer vrai-
ment, comme n la tutoyait .dans. sa
pensee~comme on tutoie, Ja première
fois qu'on les voit,les femmes qui sont
a tous. Il ne la ~distinguait plus guère
des créatures~ cheveux roux. qui -les
frôlaient et qui criaient, de .leurs voix
enrouées, des mots obscènes. Us cou-
raient dans cette foule.; ces mats gros.
siers, courts et sonores, semblaient
volt~er au-dessus, nës lA-dedans com-
LES PREMIERES
A~r~AT~FD'A~y
Puissamment impressionne, mais à
la foisquelque peu ahuri je sors du
Théâtre d'Art. `
Mon ahurissement est causé par
l'adaptation, la traduction de la Z'ro;-
~n?M~ ~re ~M ~oc~M~ F'a'M~ de
Christophe Marlowe. Une salade de
prose et de vers car les deux formes
s'y mêlent agréablement, nous est
assaisonnée par MM. François de Nion
et.Casimir Stryenski, non sans habile-
té, il faut le reconhaitre, caria prose
est souvent belle et quelques vers bien
frappés, où l'idée philosophique s'en-
châsse comme une gamme adroite-
ment sertie, chantent dans ma mé-
moire mais qae c'est ennuyeusement
monotone 0 grand Christophe Mar-
lowe, ô sublime Goethe, jamais brouil-
lards de Tamise, jamais brumes du
Rhin~ n'ont plus complètement
obscurci nos cerveaux ajoutez à vos
nuageuses entités vaguement réalisées
d'interminables et multiples entr'actes
et vous comprendrez, esprits géniaux,
qu'on nous a servi de l'ennui en tran-
ches.Pour nous faire avaler ça, il afal-
lùtoute lasincérité artistiquedes adap-
tateurs, tout l'intelligent effort des
comédiens.
En revanche.la représentation des
~eM~apluunanimement.L'auteur,
M. Charles van Lerberghe, nous trans-
porte dans la chambre où, veillée par
sa fille, agonise unemoribonde. Il nous
montre autour de cette maison sur
laquelle plane la mort, les gens qui
d'avance flairent le cadavre. Voici d'a-
bordI'OMMMeo'~c
CMeM. Brrrou! c'est macabre, macabra-
dabrant, mais la sensation est étran-
gement poignante. Un je ne sais quoi
déjà éprouvé à l'audition del'T~M~
conçue dans un cycle analogue et exé-
cutée de même facture vous passe
dans les moelles; or, quand un auteur
dramatique, en comédie ou en drame,
par le rire ou par l'euroi vous fait
éprouver ce je ne sais quoi la, il a bien
mérité de son art.
Bravo! M. VanLerberghe! Vous êtes
d'ailleurs servi à souhait par vos inter-
prètes, Mme Camée, la jeune ûlle, et
Mme Suzanne Gay,qui,par antiphrase
est terrifiante dans le rôle de la mère
moribonde.
Je n'ai point pu à cause de l'heure
tardive, attendre ni entendre le Bateau
H~'e, poème de Arthur Rimbaud. Je
l'ai sous les yeux et j'avoue humble-
ment ne pas comprendre. Et je deman-
derai aux initiés s'ils sont bien sûrs
de saisir pleinement le sens destro-
phes comme celle-ci:
Où teignant tout coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les ruttlemeuts du jour-
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que vos
< lyres,
Fermentent les rousseurs amëres de l'amour.
Et-cette autre:
J'ai rêvé la. nuit verte a.ux neiges éblouies,
Baisers montant aux yeux des mers avec
lenteur,
La circulation des sèves inouïes lenteur,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chan-
tours.
Je connaissais le phosphore amorphe
mais le phosphore chanteur (!) m'est
révèle je l'avoue.
~Ms~r!M
J'ai suivides mois pleins, pareille aux vaches
[ries
Hystériques, le houle a Fassa.ut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Ma-
[ries
Pussent forcer le mufOeaux Océans poussifs:
Cette poésie spéciale est lettre close
pour moi, je n'y vois qu'une suite sin-
gulière de pluriels incohérents. C'est du
prétentieux charabia. Ayons donc le
courage de dire que bizarrerie n'est
point originalité.
PAUL COSSERET.
A
Casino de Paris. Lœ d~KMMM ballet en 3 actes de MM. Scholl et
Jules Roques, musique de Raoul Pugno,
1" acte. –(Dans le foyer d'un cirque).
L'acrobate Toby Flack est épris de la
danseuse de corde Rosy. Il lui propose
de filer à Londres par le premier pa-
.quebot. Ce qu'ils font. (Rideau.)
3° acte. (A Londres dans un Bar)
me des mouches sur un fumier. Ils ne
semblaient ni choquer; ni surprendre
personne. Yvette ne paraissait point
tes remarquer..
Muscade, je veux me baigner, dit-
elle, nousallons faire une pleine eau.
H répondit:
A vot' service. Et ils allèrent
au bureau des bains pour se procurer
des costumes. Elle fut déshabillée la
première et elle l'attendit, debout, sur
la rive, souriante sous tous les regards.
Puis ils s'en allèrent cote à côte, dans
l'eau tiède.
,Ellenageaitavec bonheur, aveciyres-
se,toute caressée par l'onde, frémissant
d'un plaisir sensuel, soulevée à chaque
brase comme si elle allait s'élancer
hors du neuve. Il la suivait avec peine,
essoufflé,-mécontent de se sentir mé-
diocre. Mais elle ralentit son allure,
puis, se tournant brusquement, elle fit
la planche/les bras croisés, les yeux
ouverts dans le bleu du ciel. Il regar-
dait, allongée ainsi à la surface de la
rivière, la ligne onduleuse de son corps,
l~s seins fermes, collés contre l'étoffé
.légère, montrant leur forme ronde et
leurs sommets saillants, le ventre dbu-
cementsoulevé, la cuisse unpeu noyée,
le moUet nu, miroitant à travers l'eau
et le pied mignon qui émergeait..
~11 la voyait tout entière, comme si elle
se fût montrée exprès, pour; le tenter,
pour s'offrir ou pour se jouer encore de
'lui~ Et it se mit ma désirer avec une
ardeur passionnée et un ~nervement
exaspère. Tout à coup elle se retourna,
le regarda, se mit a rire. `.
Vous avez une bonne tête, dit-
"eûe. .Y'
!ll fut pique, irrite de cette raillerie,
saisi par une colère méchante d'amou-
La patronne du bar, Mme Pluck s'é-
prend de l'acrobate Fiuck et pour lui
prouver qu'elle l'aime, elle lui fait
perdre tout son argent. Comme ce der-
nier est dans l'imposibilité de payer ce
qu'il doit, Mme Pluck lui fait signer
des billets. Arrivée de l'abandonnée
Rosy, qui veut ehtrainer son amant,
mais Mme Pluck s'oppose au départ
de Flack, bien plus elle annonce son
mariage avec l'ex-acrobate. (Rideau.)
3' acte. (Une représentation a
l'Alhambra) Ballet anglais. Miss Rosy
commence ses exercices sur la corde
raide.Tout à coup, elle aperçoit dans
une loge Flack et Mme Fluck.Elle
prend sa carabine, arrache un bouton
et tire sur eux. Des policemen l'arrê-
tent, tandis que Flack se présipite sur
la scène et obtient le pardon de Miss
Rosy. Quant à Mme Pluck, elle court
encore. (Rideau.)
Voilà, en quelques mots, l'analyse de
la spirituelle pantomime de MM.Scholl
et Jules Roques. Joignez à ceia une
partition remplie de jolis motifs signés
RaoulPugno et une étoile qui brille en
ce moment de tout l'éclat de son talent:
j'ai nomme Mlle Félicia Mallet.
Parmi lés morceaux les plus applau-
dis je citerai une valse au rythme lent
et original, un entracte avec un unis-
son dé violon et une adaptation du
GM~pe ~/
car il y-a une partie importante de
piano dans la D
le compositeur et son admirable inter-
prète Félicia Mallet. Il y a au troisième
acte un ballet aussi luxueux que bien
réglé.
En somme, f
obtenir beaucoup de succès. Le livret
ingénieux et. la musique ravissante
Que voulez-vous de plus? Compliments
au maestro Ganne qui a dirigé magis-
tralement son orchestre..
GASTON LEMAIRE.
MPRÊSEm~ TMmTUEUSE
Au théâtre de Modtpellier. Pour un
chef d'orchestre.
Montpellier,5fëvri~r
Hier soir, une représentation tumultueusea
e~ lieu au Grand Théâtre de Montpellier.
L'ancien chef d'orchestre ayant donne sa
démission à cause de son âge avancé.le direc-
teur M. Mirai,~avait nomme en remplacement
M. Laurent Luigini, chef d'orchestre à Lyon
et frère de Madame Pauline Luigini. créatrice
de Madame Angot a Bruxelles/et beau-frère
de M. TaUlefer, ancien directeur de théâtre a.
Rouen et a Nice, chef d'une famille artistique,
et personnellement connu comme composi-
teur.
Or, dès qae sa nomination a été connue, une
cabale formidable s'est montée, la foule ré-
clamant la place pour un jeune Montpellié-
ram nommé Amalou qui avait conduit avec
succès~ a titre de. deuxième chef d'orchestre,
la première représentation de Lohengrin.
Ce sou-, M. Luigini prenait possession du
pupitre. On jouait FaMst, sans répétitions ni
raccord. Des l'ouverture des portes, la salle
était comble. Tapage indescriptible, hurle-
ments, cns d'animaux, coups de sifflets.
Aux environs du théâtre, une foule énorme
cria~tethurlait..
Une trentaine d'agents sont éparpillés
dans la salle. Quatre commissaires de police
sont dans la loge du conseil municipal. Au
milieu du tumulte on frappe les trois coups
réglementaires. Le chef d'orchestre, M. Lui-
gini monte a son pupitre. Aussitôt le bruit
redouble, les silfiets partent de tous cotés.
Vainement l'orchestre attaque les premières
mesures, le tumulte continue. Oniëvo le ri-
deau. La salle vocifcre.siffle. Les projectiles.
pommes de terre, pelures d'orange pleuvent
dru sur les pauvres musiciens qui quittent
nnalemen,t;Ia salle.
M. Luigini reste impassible devant son pu-
pitre.
A la. fin, le commissaire de police descend
et prie M. Luigiui de quitter à son tour sa
place.
Mais alors les partisans de M. Luiginise
mettent à crier~et à faire un bruit épouvan-
table. Les autres répondent en acclamant le
commissaire et cela dure une heure.
Finalement le régisseur vient annoncer que
M. Amalou conduira l'orchestre. La toile est
levée, le premier tableau finit.
Mais les amis de M. Luigini peu contents
recommencent le charivari..
Le vacarme, devient indescriptible et me-
nace de dégénérer en bagarre.
En présence de cette situation, la police fait
évacuerlasalle.
La direction annonce que les billets servi-
."qnt pour samedi.
~VOMS ~ftOM~.MeMzeMrs !M sOMScrtp~eM~s
dont J'~OMMemeMt ea?p:t'e le /ëM* d'eK
eM~oy~ ~eHOM<;e!!eH!eK< poMf éviter
reux bafoue; alors, cédant brusque-
ment a un obscur besoin de représail-
les, a, un désir de se venger, de la bles-
ser:
–Gà vous.irait, cette vie-là?
Elle demanda avec sohgrand~irnaif:
Quoi donc?
Allons, ne vpus ûchez pas de mol.
Vous savez bien ce que :je;veux dire i
Non, parole d'honneur.
Voyons, unissons cette comédie.
Voulez-vous ou ne voulez pas?
Jene vous comprends point.
Vous n'êtes pas si bête que ça.
D'ailleurs, je vous l'ai dit hier soir.
–Quoi donc? j'ai oublie.
–Quejevousaime.
–Vous? ?.
Quelle blague!
–Je vous jure.
–Ehbien.prouvez-le.
–Je ne demande que ç,a!
Quoi, ça? y
–A le prouver.
–Eh.bien, faites.
–Vous ne m'avez rien proposé.
–C'te bêtise!
Et puis d'abord ce n'est pas à moi
'qu'il faut vous adresser..
Elle est bien bonne! A qui donc?
;–Mais àmam~n, bien entendu.
~II poussa un éclat de rire'.
A votre mère ? non c'est trop fort
fElle était devenue soudain très sé-
rieuse, et le regardant au fond des
yeux':
Écoutez Muscade,- si vous m'ai-
mez vraiment assez pour m'épouser,
parlez a maman d'abord, moi~e vous
répondrai après.
It crut qu'elle se moquait encore de
lui, et, rn~eant tout à fait.
ANA{!GH)STES~'CONSCR)IS
Deux arrestations.– Conseils aux cons-
crits. –Toujours Martinet
Nous avons annoncé, il y a quelques
jours,la mort d'un anarchiste qui. s'était
rendu assez célèbre, parmi les révolu-
tionnaires, par sa verve oratoire et sur-
tout par sa générosité. Car ce brave
homme mettait ses théories en pratique,
ce qui lui permettait de répondre victo-
rieusement à ceux qui le traitaient d'n-
topiste. Il avait, en eîïet, acquis use mo-1
destë aisance et était propriétaire d'une
fabrique de couleurs et de vernis, 37, rue
des Rosiers, à St-Ouen. Chez lui c'était
un véritable phalanstère. Les coM~p~-
~o?M c'est ainsi que se désignent les
anarchistes pouvaient frapper à sa
porte, l'huis était toujours ouvert et ils
trouvaient là nourriture et logement.
Viard vivait avec quelques uns d'entre
eux, employés a sa fabrique, et il les
traitait non pas en ouvriers,mais en frè-
res chez lui ils étaient chez eux et ils
auraient pu commander en maîtres, si
le mot maître n'était pas rayé de leur
dictionnaire.
Cet excellent Viard était donc arrive à
réaliser le rêve de son existence, être un
patron idéal. Nous allons voir qu'il en a
été singulièrement récompensé et si,dans
le monde meilleur où il doit reposer, il
peut être témoin du résultat de ses bien-
faits, il sera complètement désabusé sur
la bonté de ses théories.
Les~oux voleurs
Panni les employés dont nous avons
parlé se trouvaient les deux compagnons
anarchistes, Gustave Mathieu, âgé de
vingt-six F.ns, et Charles Simond.dit Bis-
cuit, âgé de dix-huit ans, deux purs,
ceux-là, en lesquels il avait toujours eu
la plus grande confiance, et, lui mort, sa
femme les avait gardés et leur avait mê-
me laissé prendre une certaine autorité
dans la maison.
Au commencement du mois, Mme Viard
constatait la disparition d'un certain
nombre de marchandises, dont la vente
ne figurait nulle part sur ses Uvres.Mise
en é~'eil, elle se livra à une espèce d'in-
ventaire et reconnut alors qu'elle avait
été victime, depuis la mort de son mari,
de détournements considérables qui ne
pouvaient avoir pour auteurs que les-
deux employés, qui avaient trouvé bon
d'appliquer sur elle leur fameuse théorie
de la restitution par le vol.
Uneplaihtefut adressée par Mme Viard
à M. Daltroff, commissaire de police de la
localité, qui ouvrit immédiatement une
enquête, à la suite de laquelle fut déci-
'dée l'arrestation des deux anarchistes.
Arrestation difôcilo
L'arrestation de ces deux individus
n'était pas facile. On les savait gens dé-
cidés à tout, sous le couvert de leurs faux
principes. Aussi, le commissaire de po-
lice dut-il jouer de ruse pour s'emparer
d'eux.
Hier, à six heures du matin, M. Dal-
troff, accompagné ue plusieurs-agents,
cerna le 59 de la rue Montmartre, à Saint-
Ouen, maison où habitent les deux misé-
rables. Sans bruit.plusieurs agents gravi-
rent l'escalier et, arrivé devant la porte
du logement, le commissaire donna or-
dre de la faire immédiatement sauter:
la porte vola en éclats en un instant, le
commissaire et ses agents étaient sur
eux.
L'attaque fut siprompte qu'ils n'eurent
pas le temps de se servir de deux revol-
vers de fort calibre, qu'ils avaient à leur
portée sous leur oreiller, chargés de six
balles.
En un clin d'œil, ils furent ligotcés, en
dépit de leur résistance et, menottes
aux mains, conduits au commissariat.
Au cours des perquisitions, M. Daltroff
saisit tout un arsenal d'armes,composé
de casses-têtes, coups-de-poing, pistolets,
etc., ainsi qu'une malle pleine de bro-
chures anarchistes, telles que le .Eëuo~ë.
le Péi-c pe~'ilai-cz'le telle, eit,~a- 4?e~v~le 'so-
le Père PeMKït- le CoKsc~.ia-R~MeM-
.et<ï~s
subir, ils ont déclaré s'être attribué ces
marchandises.parce que Viard leur devait
de l'argent, ce qui cadrait bien avec leur
système de restitution forcée, mais ce
qui, au surplus, éiait faux. Le chiffra re-
présenté par les marchandises détour-
nées s'élève, en effet, à plus de 20,000
francs. Elles devaient leur servir à mon-
terune maison de commerce concurrente,
rue Montmartre, 39.
C'est à ce domicile que furent trouvées
les adresses dé quatre autres magasins,
où nos deux voleurs avaient accumulé et
caché de véritables stocks.
M. Daltrof perquisitionna successive-
ment dans ces repaires, situés 103, ave-
nue Michelét; 177, avenue des Batignol-
les 23, rue des Entrepôts et 37, rue des
Rosiérs.letoutàSaint-Ouen.
On a découvert dans l'un d'eux une
garde-robe complète répartie en deux
malles, le tout venant d'un grand maga-
Mam'zelle, vous me prenez pour
un autre.
Elle le regardait toujours, de son
œil doux et clair.
Elle hésita,puiselle dit:
Je ne vous comprends toujours
pas'
Alors, il: prononça, vivement, avec
quelque chose de brusque et de mau-
vais dans la voix:
Voyons Yvette, finissons cette
comédie ridicule qui dure depuis long-
temps. Vous jouez à la petite fine.
niaise, et ce rôle ne vous va point,
croyez-moi. Vous savez bien qu'il ne
peut pas s'agirde mariage entrerons.
mais d'amour. Je vous ai dit que je
vous aimais, c'est la vérité, je le
répète, je vous aime. Ne faites plus
semblant de ne pas comprendre et ne
me traitez pas comme un sot..
Ils étaient debout dans l'eau face à
face, se soutenant seulement par de
petits mouvements des mains. Elle
demeura quelques secondes encore
immobile, comme si elle ne pouvait se
décider .a'pénétrer le sens de,ses paro-
les, puis -ioù~it tôùt à çoùp, ëüe
les, puis elle rougit tout à coup, elle
rougit jusqu'aux cheveux. Toute sa
Cgure s'empourpra brusquement de-
puis son cou jusqu'à ses oreilles qui
devinrent presque violettes, et, sans
répondre un mot, elle se sauva vers la
terre, nageant de ~toute sa force, par
grandes brasses précipitées, Il ne la
pouvait rejoindre et il soufnait,de fati-
gue en lasuivant.
j~ la vit sortir de l'eau, ramasser son
peignoir, et'gagner sa cabine /sa.ns
s'être retournée.
11 fut longtemps à. s'habiller, très.
perplexe snr ce ~.u'il avait a faire, cher-
sin de nouveautés~ les vêtements étaient
Beufs et d,es plus élégants.
Les deux voleurs ont été envoyés au
Dépôt dans la soirée.
Ces individus, qui réclament toujours
leur indëpendance,ontSurtout l'indépen-
dance du cœur.
La grevé des conscrits
Nos deux anarchistes étaient habitués
des réunions publiques et prenaient la
parole pour exposer la théorie du droit
au vol, la seule qu'ils sachent pratiquer
avec un talent réel. 11
Mathieu s'occupait aussi, en ce mo-
ment, d'entraîner les conscrits à protes-
ter contre ce qu'il appelle l'impôt du
sang. il avait fortement remué Saint-De-
nis à cet efl'et, et, aujourd'hui, il devait
aller prêcher la révolte à la mairie de
Neuilly.où les conscrits du canton tirent
au sort.
Il manquait déjà hier soir à la réunion
qui a été tenue à Levallois-Perret, dans
la salle Mezerette.
La réunion de Levallois
A l'occasion des opérations du tirage
ausort dans le canton de Neuilly.les
anarchistes ont tenu. hier soir, à Leval-
lois-Perret, salle Mezerette, rue de Gra-
vel n' 8,une réunion au cours de laquelle
le compagnon Martinet a prononcé un
discours des plus violents.
Dans ce discours~il a déclaré notam-
ment que chaque citoyen digne de ce nom
devait assurer car lui-même sa liberté et,
pour ce faire, prélever chaque jour sur
son salaire une somme,quelque minime
qu'elle fût, pour se procurer des matières
explosibles et fabriquer des engins à
l'aide desquels il pourrait faire sauter,
soit le Palais-Bourbon, soit le Sénat, soit
un commissariat de police ou tout mo-
nument quelconque dépendant du do-
maine public.
Le compagnon Martinet pourra-t-il
longtemps continuer à exposer impuné-
ment de pareilles théories?
Le Voyage de ?. de Freyc!net
Le ministre de la guerre à Nice.
Nice,5février.
Le président du conseil se montre très
touché des démonstrations sympathiques
que la population niçoise lui prodigue
depuis son arrivée.
Il a commencé dès ce matin, sans ap-
parat, la tournée d'inspection et l'étude
des questions-qui l'amènent à Nice. Il
est montéen voiture à-neuf heures, ac-
compagné des généraux Saint-Germain,
des Carets et Robillard, du lieutenant-
colonelue Lamothe et du capitaine d'Es-
perey, et; sans escorte, il s'est dirigé vers
l'hospice militaire. 1
Il y a présent diverses mesures ten-
dant à son agrandissement, afin de le
mettre en rapport avec l'importance de
la garnison. Il y a indiqué certaines dis-
positions à prendre au point de vue de
l'aménagement et de l'aérage des salles.
Le ministre delà guerre a visUé en-
suite la caserne Saint-Rochet la caserne
Riquier. Dans la première se trouvent
les batteries alpines et les batteries
montées; la seconde est occupée par l'in-
fanterie et les chasseurs alpins.
Le corps des officiers lui a été pré-
senté à la porte de ces deux établisse-
ments.
Il a parcouru les quartiers. Les hom-
mes se tenaient dans leurs chambres, en
tenue de service. Il s'est occupé des
moyens d'améliorer l'hygiène des trou-
pes-et d'augmenter la quantité d'eau qui
est mise à leur disposition pour leur ali-
mentation et le lavage de leurs effets. Il
s'est entretenu avec les chefs de corps de
leurs besoins et des moyens de perfec-
tionner leur organisation.
'M. de Freycinet a en outre inspecté la
manutention. Il s'est préoccupé de déve-
lopper son installation qui, en cas de mo-
bilisation, pourrait prendre une impor-
tance considérable.
'Il est rentré au Grand-Hôtel à onze
heures et demie.
Il a visité l'après-midi le Pont du
Var.
Une indisposition empêche le général
Mathelin, commandant le 15' corps, d'ac-
compagner le ministre de la guerre dans
ses tournées d'étude.
Le capitaine Paolletti, du 55' de ligne,
le chef de bataillon Gebrardy, du 113', et
le capitaine Roquemaure, du 37° batail-
lon de chasseurs, sont nommés cheva-
liers de la Légipn d'honneur.
Nice, 5 février.
Le président duconseil.ministrëdela
guerre, a offert ce soir. dans les salons du
Grand-Hôtel.un grand dîner à l'occasion
de son passage à Nice.
Avant de se mettre a table et en pré-
sence de tous les invités, il a, remis la
croix, d'officier de la Légion d'honneur au
colonel Vellicus, directeur de l'artillerie,
st la croix de chevalier a trois officiers.
Le dîner a été magnifiquement servi;
la. table d'honneur comprenait six cou-
chant ce qu'il ailait lui dire, se deman/
dant s'il devait .s'excuser ou, persé-
vérer.
Quand il/fut prêt, elle étant partie,
partie toute seule.,11 rentra lentement,
anxieux et trouble.
La marquise se promenait/au bras
desaval dans l'allée ronde, autour du
gazon,
'Envoyant Servigny, elle prononça.
de cet air nonchalant qu'elle gardait
depuis la veille
~–Qu'est ceque j'avais dit,:qu'ilne
fallait point sortir par une chaletir pa--
'reille. Voila Yvette avec un cohp de
soleil. Elle est partie se coucher. Elle
était comme un coquelicot, la pauvre
enfant, et elle a une migraine atroce.
~ous vous serez promenés eh plein
soleil, vous aurez lait des folies. Que
sais-je, moi? Vous êtes aussi: peu rai-
sonnable qu'elle.
La jeune fille ne descendit point pour
diner. Comme on voulait lui portera
manger, elle répondit à travers la pori.e
.qu'elle iravait pas faim, car elle s'était
enfermée, et elle pria. qu'on la laissa
tranquille. Les deux .jeunes gens par-
tirent par le train de dix heures, en
promettant de revenir le jeudi suivant:,
et la .marquise s'assit devant s:! fenê-
tre ouverte pour rcyer, écoulant au
;loih l'orchestre du bal des canotiers
jeter sa musique sautillante dans le
'silence solennel de la nuit.
Entrainée pour l'amour et.par l'amour r
comme on l'est pour ië cheval ou l'avi-
ron, elle avait de subites/tendresses
qm l'envahissaient comme une ma-
ladie..Ces passions la saisissaient brus-
quement~ la. pénétraient tout entière,
ranoMent, réhMvaient, ou Tàcca-
t~aien!. selon qu'elles avaient un:ca-1 ,i
verts. Les autres convives étaient placés
à une longue table tonnant la croix avec
la table d'honneur.
Quoique le dîner fût surtout mUitaire.
l'élément civil était représente par MMJ
Henry, préfet des Alpes-Maritimes, Bor-
riglione, député, Malausséna, maire.
Laugier, secrétaire général de la préfec-
ture, le président de la chambre de com-
merce, les présidents du tribunal civil et
du tribunal de commerce, ainsi que pat
le procureur de la République.
Les personnages princiers qui se troo~
vent en ce moment à Nice se sontfaM
inscrire chez M. de Freycinet. qui leur a
également fait porter sa cane par un de
ses officiers d'ordonnance Nous citerons
entre autres le prince de Monténégro, le
grand-duc Pierre de Russie, le duc ds
Reuchtenberg, le prince Trcubetzkoï.le
prince d'Oldenbourg, le consul d'Italie,
le capitaine de frégate russe Young..
M. de Freycinet ira demain matin à
Menton par chemin de fer; de là il se
rendra en voiture à Sospel, pour inspec-
ter les travaux de défense de notre extrê-
me frontière.
Les tra!tésde commerce
Madrid,4février.
Le conseil a adopté la râtiScation de 1&
prorogation du traité de commerce avec
l'Autriche. Il s'est également occuper
la reprise des négociations avec ta.
France.
Madrid, 5 février.
Le ministre des affaires etràncrères
questionné au~ujetde la convention re-
lative à la propriété littéraire, a réponda
qu'il ne la dénoncerait pas pour le mo-
ment bien qu'il la considérât comme pea
avantageuse pjur l'Espagne. Dans les
circonstances actuelles, a-t-il dit, la dé-
nonciation pourrait passer pour un acte
d'hostilité de la. part de l'Espagne et poof
une façon de représailles contre les tarifs
de douanes que vient d'établir la France.
Vienne, 5 février.
L'A?K~MaM(journalofaciel) publie l'or~
donnance ministérielle aux termes de la-
quelle le traitement de la nation la plos
favorisée est concédé jusqu'au 30 juin aux
provenances d'Espagne.
Genève. Sfévrier,
M. Droz. qui prenait part aux négocia-
tions de Zuzich, est rentré à Berne.
lia fait au Conseil fédéral un rapport
sur les négociations italo-suisses.
On croit qu'elles n'aboutiront pas.
M. D! RUDSM! Et L'ALLEMAGME
Berlin,5févriër.
L'empereur d'Allemagne a. confère &
M. di Rudini, président du conseil et nA-
niBtre des affaires étrangères d'Italie, les
Insignes de l'ordre de l'Aigle noir.
EN SEtNE-ET-OtSE
Fleury-Mérogis, 5 février.
M.Bartissol.député des Pyrénées-Oriea*
tales a été élu maire de Fleury.
Nous sommes heureux de cette élec-
tion qui met à la tête de la municipalité
un homme de la valeur de M. BartissoL
Toutes nos félicitations aux électeurs et;
àl'élu.
(;MMTMC!ER ? m~
ï':)-a'yed':<5fet)r:f')'1392
OBUa&TtONS COBNCNAMS d< 500 ff. 3 0/0. 1~9
Le n"4H.046 sera remboursé par 100,000 &
Le n" 6T9.4S6par25.000 francs.
Les n"' 58.824. 221.452. 6~.84ft,7i6.3S7, 910.42~
937.60a, chacun par 5.000 ffMes.j'~
4S autres numéros, chacun par 1.000 ff. '?
0!iMSATIONS CONNnNALES dt 500 ff. 30/0. 1880 l,
Le )i° 345.407 sera remboursé par 100,000 franco
Len"90.SS3par25.000f['fnM3 t
:Lesn" 7~.632, l'.2.33t. M8.235,Si2.0'05,6t0.m
6So,a8l,j chacun par 5,000 ~iincs..i~
45 autres numéros, .chacun par 1,000 fr.
OBUEM!ONSCONmrNAt.BS(hMOh. 3:0/0.– 1991
Le n" 638.862 sera rembourse par 100.000 fr.
Le n" 443.~0, par 10.000 fr.
Len''9.:0.322pM5,OOOfranM.
20 autres numéros, chacun par 1,000 fr.
LaUste complète des numeTos sortis eera Hls&rta
dans le BtfHc
an, Paris et départements.–2 fr. Étranger.)-
AVIS ETCOMMUNICATtONS
Réunion mensuelle du Consei/syadieà
le samedi 6 février 1893, à 8 heures d&
soir.
Au Siège social, 58, rue des Petites'
Ecuries.Paris.
Fédération des Républicains socialistes
indépendants du XIV" arrondissement.
Réunion le 6 courant à 8 h. lt8 du sol~,
106,1'ueDenfert-Rochereau.
ractere exalté,-violent, dramatique oar
sentimental. 'd
Elleëtaitune de ces femmes créées
pour aimer et pour être aimées. Partie
de-tres .bas~ arrivée par l'amour doat
'elle avait. failune profession presqo.e
sans le savoir, agissant par instinct,
par adresse .in.nee, eUe_ acceptait rar-
gent comme les baisers, naturellement
sans distinguer, employant son flair
remarquabio d'.une- iaçon,. irraisonnée
et simple, comme font les animaux,
que rendent subtiles les, nécessites
de
éprouvât ppur eux aucune~ tendressB, `
sans qu'.elie ressentit non plus aucua
~dégoût de leurs streintes. o-
Elle subissait les enlacements quel-
conques avec' uue in'diSërence traa-
quilie, comme on man ge,. en voyage
de toutes les cuisinas,eap,il faut bien
vivre. Mais, de temps 'en temps, so&'
cœur ou sa; chair .s'allumait, et .élis
tomb ait alors dans une grande pas~iQa,
qui durait quelques semaines~ ou quel-
ques mois, selon les qualités pny-
siques ou mo.rales de~son amant.
.C'eLàient les mpmeuts délicieux ds~
sa vie; ;Elle aimait de toute :son âme,
et de toutsoncorps,a\'ec. emportement
avec extase. 'Elle se jetait, dans l'amoa!
.comme on se jette dans .un ûeuve posr~
se noyer et se laissait emporter prête à
;mourir s'irie faliait, enivrée,' aa'olêa,
ina.niment heureuse. Elle s'imagina~
chaque fois niavoir ja.mais ressenti px-
reille chose auparavant, etelle se seraM.
fort ëtonhéë si on lui eut rappelé de
combien d'hommes dinerents eHe
avait rêve épëra~-mentjpenda.ut:d8S
nuits entières, ein-egarQ~iL~ss~toHes.'
.< /?!
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