Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1865-01-19
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Description : 19 janvier 1865 19 janvier 1865
Description : 1865/01/19 (Numéro 19). 1865/01/19 (Numéro 19).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
50* ANNEE.—19.
BUREAUX A PARIS £ rue de Valois (Palais-Royal), nj iOj
AB0NNE5IENS DES DEPARTEMENS.
trois mois .r .T ;.r.a 16 fr.
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publié les 5 et 20 de chaque mois,
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JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
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JEUDI 19 JANVIER 1865.
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de chaque mois.
Les Annonces sont reçues chez M. Panis , rue KotrS-Dame-des-Victoires, n* 40;
(place de la Bourse).
PARIS, 18 JANVIER.
' -Nous publions plus loinle textrcompîet
du discours prononcé par M. Grâbow après
son élection à la présidence de la Cham
bre des députés prussiens. Ce discours»
dont le télégraphe nous avait déjà trans
mis l'analyse, est) cttmme on le verra,
très hostile à la politique intérieure du
ministère. M. de Bismark semble donc
s'être fait illusion en croyant que les suc-^
ces militaires obtenus contre le Danemark
pourraient changer les sentimens et les
tendances de la majorité de la Chambre.
On fait même remarquer que M. Grabow
a réuni plus de voix cette année que
/précédemment, ce qui indiquerait que
l'opposition s'est plutôt fortifiée qu'affai
blie depuis la dernière session.
Le discours du comte Stolberg-Wer-
ïiigarode, président de la Çhambre des
seigneurs, forme un Contraste frappant
avec celui du président de la Chambre des
députés* Il attribue entièrement les résul
tats heureux de la dernière guerre à la
réorganisation militaire de 1860 et entre
complètement dans les vues exprimées à
ce sujet par le discours du trône. L'atti
tude, des deux Chambres n'a donc pas
changé et le conflit entre-le gouvernement
et la majorité d%s députés reste ce qu'il
était.
On annonce que la Chambre haute, sur
la proposition des chefs des diverses frac
tions, a décidé de répondre par une adres
se au discours du roi. La Chambre des dé
putés ne paraît pas devoir suivre cet exem
ple, et l'on ne pense pas qu'elle veuille
voter une adresse.
- ^ Elle évite ainsi de g© mettre en opposi
tion ouverte aveq lis idées émises par le
roi : et il y » tout avantage pour elle à
attendre les propositions ministérielles.
Les avis sont partagés en Espagne sur
ce que fera le gouvernement relativement
à la publication de l'Encyclique. D'après
la Boisa il aurait envoyé ce document au
conseil d'Etat pour avoir son avis, et l'on
croyait que ce corps en autoriserait la pu
blication. Suivant une autre feuille, au con
traire, le rapport du conseil d'Etat signale
rait certains passages de la lettre pontificale
qu'on ne pourrait laisser publier sans por
ter atteinte.aux lois du royaume. Quoi qu'il
en soit, une chose que le gouvernement
parait surtout désirer, c'est que l'on fasse
le moins de bruit possible autour de cette
question.
Le Times en rappelant les immenses ser
vices rendus à la religion catholique et à
la papauté, par Napoléon III, déclare que
la France est le dernier pays où la cour de
ïtome et l'épiscopa't devraient faire enten
dre leurs plaintes. «Considérant, dit-il,
que la lettre encyclique était essentielle
ment un document politique, et que les
principes qu'elle a dénoncés comme étant
des erreurs, étaient les principes fonda
mentaux de la Constitution de l'Empire',
il était manifestement impossible d'en
sanctionner la publication officielle. La
circulaire par laquelle M. BaroGhe don
nait avis à l'épiscopat français de la con
duite que le gouvernement français a-
vait résolu de tenir, était tout à la fois
explicite et courtoise, et les prélats qui
n'y ont point eu égard ne peuvent dire
qu'une chose : c'est qu'il leur est impos
sible de servir deux maîtres. » jRendre ;à
César.ce qui est à César et à Dieu ce qui
est à Dieu.
A partir du -1 er février prochain, le siège
des commissaires civils d'Autriche et de
Prusse pour les duchés de Sleswig-Hols-
tein et de Lauenbourg sera transféré dans
la ville de. Sleswig. A dater de la m'ôme
époque legouvernementnouveau qui rem
place celui qui avait été institué en janvier
18(54, se composera d'un président et de six
chefs de section et sera subordonné aux
commissaires civils : il siégera également
dans la ville de Sleswig. Les deux décrets
relatifs à ces changement sont publiés
dans le Bulletin des Lois des duchés.
Le conseil d'Etat russe vient de donner
sonavisdans la questiçn du tracé du che
min de fer qui doit relier Moscou à 'Odes-,
sa. 11 a repoussé le tracé par Kielï, ap
puyé par le vieux parti russe, et donné
son approbation au tracé par Kharkoiï,
défendu par le parti libéral qui se rallie
autour du grand-duc Constantin.
foncières.
TÉLÉGRAPHIE PtttVËÈ.
Liverpool, 18 janvier.
La Sawonia , venant do New-York, a apporté
41,800 dollars.
New-York, 7 janvier) matim
Ilood mande dans un rappdrt, daté de Co-
rinthej-2B décembre, que son armée a passé
la rivière Tennessee sans avoir éprouvé aucu
ne perte matérielle depuis le combat livré de
vant Nash ville.
• Les rapports fédéraux portent, èttt contraire,
que les trains et les pontons de Ilood ont été
capturés au passage du Tennessee.
Un télégramme de Charleston, en date du 2,
dit que l'ennemi débarque en force suï le bord
carolinien, de la rivière Savannah, en chas-
Bant les avant-postes confédérés vers Hardee-
vîlle.
D'après les journaux de Rlclimond, le but
de Sherman serait de s'emparer de Nashville.
Les confédéré^ oni occupé Owenboro dans
le îientucky.
Les Journaufc de - ïtichmond annoncent la
mort du général Price.
Le ministre Stanton a quitté Washington, se
rendant à Monroë, Hilton-Head et Savannah)
pour se concerter avec les généraux Cirant,
Foster et Sherman.
La Tribune annonce que le général Frémont
sera nommé ministre des-, Etats-Unis à Parisi
La môme feuille assure que lit mission paci
fique de M. Blalr, à ttichmond, n'a été auto
risée ni par M. Lincoln, ni par le général
Grant, ni par aucun membre du gouverne
ment, .
« 0r ? $28 Ei/8; ChaûgÔ sur Londres, 248 1/2.
Bottas, it)8 5/8. Coton, 120, calme.
Berlin, 17 janvier.
La fraction catholique Reichensperger a pré
senté un projet d'adreBse qui contient le pas
sage suivant!
a Nous nous empressons d'ailcr ati-devànt
des démarches faites par l'ô gouvernement
p'ôur âmener utfé 'èhteht'o., Cependant cela ne
sera possible $ue si le gouvernement recon
naît le droit constitutionnel du pays, droit
qui, cependant, est de fait mis en question par
l'attitude que le gouvernement a gardée
pendant trois ans. Un arrangement du conflit
actuel nS peut avoir lieu que par la recon
naissance formelle du droit constitutionnel de
la Chambre de fixer le budget, et, par le fait
même de la présentation de propositions di
minuant, autant que possible, l'augmentation
des charges qui résultent pour ce pays de la
réorganisation de l'armée. La braVoure "mon
trée récemment par les jeunes comme par les
anciens soldats a donné la conviction au peu
ple pçussien qu'une présence de deux ans bous
les armes était suffisante. »
. ttombourg, 17 janvier.
Le Berlingshe-Tidende, de Copenhague, en da
te de lundi, annonce que le roi de Danemark
a reçu dimanche dernier, en audience, au châ
teau de Christianborg, le baron de Heyede-
brand, qui lui a présenté les lettres qui l'ac
créditent en qualité d'envoyé extraordinaire
et de ministre plénipotentiaire du roi de Prus
se près la cour de Danemark.
Buchârest, Il janvier.
La Chambre a voté hier, à l'unanimité, la
réponse au Message, en donnant la sanction la
plus complète aux actes du 2 mal et à l'admi
nistration du prince depuis cette époque.
Turin, 17 janvier.
Chambre des députés — M. Cari tu Interpelle le
ministère au sujet de la- destitution de quel
ques professeurs et autres fonctionnaires pour
refus de serment. L'orateur demande l'aboli
tion de la* loi sur le serment.
Le ministre de l'instruction publique donne
des explications.
La chambre approuve la conduite du minis
tère. ■
La Chambre vole ensuite la loi relative à la
pension des mille de Marsala telle qu'elle a été
amendée par le Sénat.
Emprunt italien, 65.30.
(Ilavas-Bullicr.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 18 janvier.
Le Times a reçu les nouvelles suivantes de
son correspondant spécial de New-York, à la
date du 7 janvier :
Une partie des forces de Sherman a passé la
rivière Sawannali et s'avance dans l'intérieur
du pays.
Les journaux de Richmond disent que les fé
déraux ont perdu sixcanonnièreset mille hom
mes dans l'expédition de la rivière Roanoke. Le
gouvernement fédéral garde sur ces faits unsi-
lence complet,' mais des dépêches de Wilming-
ton du 4 assurent que les fédéraux ont eu
cinq navires coulés et quinze autres déseiri 1
parés pendant les opérations contre le fort
Fisher. Il a fallu jeter à la mer .toute l'artille
rie et tous les chevaux de Butler pour alléger
les navifes pendant le lîlauVais tetrips.
La chambre de commerce de New-Yorlc %
à adopté une résolution dénonçant les mar
chands de Bahia (Brésil) comme des fauteurs
depiraterle, et remerciant le capitaine Collins
de la destruction de la flofïdd.
•=. Berlin, 18 janvier.
La Correspondance provinciale dit que le gou
vernement prussien est bien résolu à n'adhé
rer à aucune décision sur le sort des duchés
avant d'avoir obtenu de complètes et sûres ga
ranties pour.l'aecomplissement de toutes,les
demandes qui doivent être formées dans l'in
térêt de la Prusse et dans l'intérêt de l'Aile-,
magne, touchant les futures relations militai
res, maritimes et commerciales des duchés
avec la Prusse.
Francfort, i 8.janvier* ..
D'après un télégramme de vienne, publié
par la Gazette des Postes, l'empereur aurait re
commandé tiu ministère d'avoir égard, autant
que possible, à la résolution de la commission
financière relative au budget, en ajoutant, que
la prdp'ositiôn de M. aë YrintiS était digne d'ap
probation.
Marseille, 18 janvier. ..
.Les,lettres de Naplbs disent qub le cardinal
d'Andréa est porté comme candidat à la dépu-
tation dans un collège de Naples', mais on
ignore s'il acceptera.
. On écrit de Rome que la congrégation des
cardinaux a examiné si elle ne devait pas in
viter le .cardipai .d'Andréa* cottime éyôijue dô
Sabitie; à venir résider dans son diocèse.
L'ambassadeur de Frarice, M. de Sartiges,
ayant invité le cardinal Antonelli & un dîner
et à une soirée à l'hôtel de l'ambassade, le
cardinal s'est rendu à cette double invitation.
L'échange des détenus entre Iloiîie et le
royaume d'Italie aufa lieu le 20, mais indi
rectement par l'entremise de la France;
• ài . H Grenoble, 18 janvier, Sbih
L'affaire Roux-Armand a commencé aujour
d'hui devant le tribunal de première instance.
- Lû tribunal est composé de M. Bertrand,
président^ .et MMi PelseS et Motlrral, juges* Le
siège du .ministère public est occupé par Mi
Mas. procureur impérial.. .
L audience est ouverte à onze heures, au
milieu d'une affluence nombreuse.
M. Armand est assisté de M" Jules FaVre et
Casimir de Ventavon, et de M 0 Bandel, avoUéi
Maurice Roux a pour avocat M B Félix Gi-
r&ud, bâtonnier de l'ordrej et pour avoué M"
Donare; ' , , -
M e Giraud discute la question de droit (art.
338 du Code d'instruction criminelle.) Il fait
les portraits d'Armand et de Roux tels qu'ils
rassortent des actes du procès criminel. 11 dis
cute le fait dii 7 j,uilleti Roux; a-t-il été frappé ?
i|ui l'a frappé? M 0 Giraud entre dans de nom
breux détails tirés du procès.
L'audience est close à deux heures.
M* Jules Favre commencera sa plaidoirie
demain à onze heures. ( Ilavas-Bullier.)
COURS DE LA BOUftSË.
COORI D> CLOTURE lfe 17 le iS HJtUBfK. Bilesi
3 0/0aucompt. 66 05 67. • ôà » »
—Pin du mois; 67.05 67 20 . » 19 » »
41/2 au coinjft. 95.40 95 3d . » » » 10
—Fin du mois. 9175 ». » » ii » «
Voici, d'après la Gazette nationale, le texte du
discours prononcé par M. Grabow, président
de la Chambre de3 députés prussiens, en pre
nant possession du fauteuil !
* Messieurs, âppelé pdr l'àlectioii qui Vient d'a
voir Heu aux pénibles fonctions de président de la
Chambre pour toute la duréo de la session actuel
le, je vous oxprime ma vive reconnaissance pour
ce nouveau témoignage, qui m'honore à un si
haut degré, do Ja vieille confiance que vous klo
conservez inébranlabiemcnt. Elle m'impose le de
voir indispensable de suivre votre appel. Cette fois-
etteore, je remplirai de tout mon pouvoir, du plus
prorond de ma conscience, mes difficiles devoira,
avec fidélité et Impartialité, autant que ma santé
le permettra. Mais vous, Messieurs, je vous prie
avec instance de vouloir bion m'aider dans l'ac
complissement de mes fonctions avec bienveillan
ce, indulgence et énergie, comme antérieurement.
» Messieurs, lors do la clôture de la dernière ses
sion, on avait provisoirement renoncé à l'espoir
d'uno entento avec cette Chambre.
» Depuis, des poursuites contre la presse libé
rale, des mesures disciplinaires contre les fonc
tionnaires libéraux, la non confirmation des élec
tions communales, des suspicions, et des calom
nies contre les citoyens libéraux se sont produites
en plus grande abondance encore que dans les
années précédentes. (Bravo I)
» Le sentiment libéral est mis au ban (très vrai).
La fidélité à ses convictions, le plus beau joyau du
fonctionnaire vieux-prussien, a été l'objet do la
proscription néo-prussienne (vif assentiment). On
met la hache à l'artère do l'administration auto-
nome^des villes eteommunesqui depuis lSOSavalt
produit les beaux fruits du sentiment collectif et de
la prospérité collective, pour déterminer l'opinion
publique trois fois éprouvée lapuissance la plus forte
de l'Etat,à retourner on arriôre;pour forcer laCham-
bro des députés à se soumettre ef pour lier ainsi
les artères vitales de la vie constitutionnelle. (Bra
vo.) Copendant la conscience du peuple prussien
et de ses représentans élus, qui ont juré devant
Dieu et la couronne de respecter consciencieuse
ment la Constitution, ne pliera sous l'effet d'au
cune puissance de ia terre lorsqu'il s'agit de con
server la sainteté des droits constitutionnels delà
couronne et du peuple. (Bravo.)
» La devise royale : « Ce n'est que celui qui, se
place sur le rocher du droit, qui se trouve sur le
rocher de l'honneur et dè la tictoife, ». cette de
vise, nous l'avons adoptée également, (frèsjb'ieûi)
Sous cette bannière, nous ne pouvons trouver
l'entente que nous désirons vivement depuis des
années, mais en vain, que par une voie qui rende
possible de ne pas faire abandon des droits du
peuple Jiirèâ ët confiés, à notre fidélité conscient
cieuse. (Bravo.)
» Puisse le gouvernement du roi entrer aVed
nous dans une voie pareille pour le salut et l'a
vantage de notre patrie , dont la prospérité et
l'honneur seront toujours sacrés pour nos cœurs
prussiens I 4
Le journal espagnol Las Novedades pu
blie! au sujet de l'Encyclique, un article
dont nous croyons devoii 1 placer quelques
extraits sous les yeux de rros lecteurs ;
L'histoire des rapports entre l'Èspagdé et
la cour de Rome est une lutte perpétuelle en
tre l'esprit d'intrusion de cette dernière et
l'orgueil espagnol. Nous ne parlerons pas
des, différends sdutenUs par aoâ Pedro Itlj
et dpn Jaime Iî, rois- d'Aragon, et par don Àl-
pliohse-le-Éîage ét d'atitres rtiiS de .CEtstllle; des
continuelles pétitions et protestations dë nos
Cortès, auxquelles il a souvent été fait droit;
des décisions de plusieurs prélats éminens;
d'un grand nombre de lois et de pragmatiques
trSs anciennes rfui respirent toutes la complète
indépendance dû gouvernement espagnol vis-
à-vis des empiètémens dé la cour romaine
dans les affaires terHporelles; nous ne rappel
lerons pas noii puis les abtes dë' ntis, aïeux qui"
montrent combien ils sentaient profondéifietit
la différence qu'il y a entre le ■ Pontife et le
souverain de Rome ; ni les ordres donnés par
le roi Ferdinand le Catholique au vice-roi de
Naples pour ptinir tous ceux qui, sans auto
risation, lui pdftefâient deâ bùflSs ou des.Jjrefsj
ni les mesures sévères prises par Charles-Quint;
nous voulons seulement passer en revue nos
rapports les plus modernes avec Rome, afin
d'en faire ressortir avec évidence l'enseigne
ment de la tradition.
" ' atimifli l'im
aux abus de
le
la
régaliens de la couronne, ét il chargea don Mar?
tin de Cordova de rechercher les usurpations
. Philippe II, .le fanatique, l iûtoléfant Phi
lippe 11, attentif S porter rëmgdë aux abus di
la" cour romaine, créa, en lB8fi,"uri cdnèeil d>
la chambre pour étudier la légitimité des droit
S
ui avaient été, faites, sur l'autorité civile,
'hllippe iv, après dë grande démêlés, envoya
à Rome, en 1633. MM. Chumacero et PimeiitSIj
ce dernier, éveque de Cordoue, pour ré
clamer tous les droits régaliens, et Rome dut
céder devant l'attitude digne et énergique du
conseil de Gastille.
Philippe V. premier ,
bon, en 1109, irrité paf l'attitude du Pape,
noîrimà, par son conseil,.une juîite présidée
par. don Gaspard Molina, pour faire des ré
clamations a Rdmej ét pour proposer les me
sures à prehdré si le Saint-Sie^e ne cédaitpas;
On fit alôrs un .Concordat qui fut à peifie
exécuté, parce que l'esprit public .manifesta
son mécontentement par mille écrits et bro
chures; Ferdinand VI, en 1753, nomma son
commissaire, M. Carvajai, qui, après de 1'
donna au Pape vingt-deux millions de réaux
C'est ainsi que nos ancêtres surent sacrifier
de l'argent-pour ne pas peMrè un seul de
leurs droits.
Après avoir rappelé ces souvenirs pour
montrer quelle a été, en tout temps, la
conduite du gouvernement espagnol envers
la cour romaine ; conduite respectueuse
mais digne; conciliatridë, mais énergique j tou
jours disposée à réclamer par les voles dë la
dohcèur,jmais disposée aussi à repousser carré
ment toute intrusion, examinons mainte
nant l'opposition qui existe entre les censures
de la dernière Encyclique et les lois espagno
les. . . •,
Parmi les propositions condamnées se trou
vent. les suivantes :
XXV1H. « Il n'est point permis aux ëvêques
de publier, même les lettres apostoliques, sans
la permission préalable du gouvernement. »
XXIX. « Les faveurs accordées par le Pontife
romain doivent être considérées comme nulles
si elles n'ont point été sollicitées par l'inter
médiaire du gouvernement. »
Xl.il. « L'autorité civile, alors même qu'elle
se trouve exercée par un prince Infidèle, pos
sède un pouvoir indirect et négatif sur les cho
ses sacrées; et par conséquent lui appartient,
non-seulement le droit appelé d'exequatur, mais
aussi le droit d'appel nommé ab abusu. » •
Xlll. « En cas de conflit entre les deux au
torités, c'est l'autorité civile qui prévaut. »
•XllV. « L'autorité civile peut intervenir
dans ce qui touche à la religion, aux mœurs
et au gouvernement spirituel, d'où il découle
qu'elle ptut juger des ùistructions que. conformé
ment à leur charge, les pasteurs de l Eglise pu
blient pour la régie des consciences et qu'elle peut
môme décider de ce qui touche à l'administra
tion des sacremens et aux dispositions néces
saires pour les recevoir. #
LI. « L'autorité séculière peut empêcher les
évêques et les fidèles dë communiquer libre
ment entre eux-et - avec--le Pontife romain, n*
. L'article 145 du Code pénal, à la rédaction
duquel a pris part M. Arrazola, ministre de la
justice dans le cabinet présidé par le maréchal
Narvaez, dit expressément : » conformer aux mesures prescrites" par les
» lois, met à exécution dans le royaume des
» bullesydes brefs, des rescrits ou des dépêches
» de la cour pontificale, ou qui leur donne-
» ralt cours, ou qui les publierait } sera pu-
» ni de peines de la prison correctionnelle et
» .d'une amende de 300 à 3,000 piastres, i
Mais cet article se réfère à d'autres lois qu'il
convient a.ussi de citer.
Là loi 11$ du livre H, du titre III,. du nou
veau recueil publié par les rois catholiques,
ordonne aux autorités divîles de ne pas con
sentir à £& qu'on publie des bulles ni des in-
dulgènces avant qu'elles ne leur aient .été
soumises et qu'elles n'aient été examinées.
Là loi P" du .livre I", titra XIII, rendue par
don Carlos et do'ria Juana BUT la demande des
Cortès porte que l'on pëut obéiraux lettres
apostoliques qui viendraient de Home en ce
qu'elles auraient de juste et de raisonnable et
en ce qu'on pourrait sagement tolérer, » mais
qiie' l'ÉJri ne doit pas onéir à celles qui se
raient contraires au* prérogatives du patronat
royal ou au droit de patronat sur les legs, etc.
La bulle Intitulée In cœnd domini n'a jamais
été admise en Espagne, parce qu'elle contient
quelques propositions qui affectaient et amoin
drissaient les droits de l'autorité civile. Le 28
janvier 1551, on punit un imprimeur de.Sa-
rdgosse qui l'avait publiée, et le vice-roi
d'Aragon publia à eiette occasion une procla
mation avec la seule intervention de l'Au
dience. En 1552 l'Audience de Catalogue enta
ma une instruction sur cette même bulle.
En 1572, Philippe II défendit son-admis
sion dans le royaume et renouvela sa dé
fense sôus le pontificat de Grégoire XIII. Ce
même Philippe II chassa du royaume le
notice qui avait fait publier cette bulle, dans
la cathédrale de Calahorra. Le 2 novembre 1694,
Charles II, l'ensorcelé, s'adressant à l'évêque de
Pàmpelune, confirma la non admission de la
bulle. Philippe V rappela cette cédule royale en
1745. En. 1766, conformément à une décisiop
du coiiseil; un curé de Tolède fut puni pour
avoir menacé un alcalde de cette bulle,
et, en 1768, Charles III publia une circulaire
défendant son usage et son admission. Ce mê
me Charles III, par une cédule dU 29 avril
17tl, ordonna de n'obéir qu'aux bulles qui
« paraîtraient telles qu'on pût les mettre à
n exécution. » .
La loi tt 6 , livre II, titre III du 16 juin 1768
ordonne de présenter au conseil pour qu'il les
apôroûV 0 - toutes, les bulles,! brefs, rescrits et
pêches 'de RoruC, et la loi Xf prescrit de n'c>-
ir à aucune bulle môme r? lative . P- 1 inqui
sition OU â la défense de certains Y res .>.
la préliminaire et indispensable. fpfmajiw. ae
reœeî ua ' ur ; conformément à cés Ms,(on présenta
au conseil le julilé et l'Encyclique âonnée à
l'occasion de l'exaltation du Pontife, et elles
redirent l'exequatur le 9 décembre 1770.
La loi XII», livre II, titre III, défend de s'dfesseî 1 directement à Home pour demander des
dispensas, des paf dofls, etc<, etc., sans qu'avant,
la .pétition n ait passé paf le ministère des af
faires étrangères';
Admettre l'Encyclique^ ce serait renief nos
lois et nos pratiques, cfe serait subordonner no
tre législation aux volontés de la Cour de
Rome, ce serait tomber au-dessous de 1 épo
que de Charles il, ce serait se livrer, corps et
amé, à la curie romaine.
a
La PtdMe tient beaucoup à détourner le
débat engagé à propoâ de la Banque. Elle
prodigue les commentaires les plus va
riables sur son Evangile primitif. Qu'elle
nous permette de tious en tenir au texte.
A-t-il été dit, oui ou non, QQë ,1a mobi
lisation des rentes de la Banque djonne-»
rait un moyen permanent d'augmenter
i*eiicaîsse? que les espèces ainsi acquises,
ne pourraient être enlevées à la Banque ?
A-t-on parlé d'une émissiofl continue de
capital? - ~ 1
Nous lisons dans la brochure intitulée :
la Banque de Franee et l'Organisation du cré
dit tn France : :
« L'élévation du taux de l'intérêt par la
Banque de France n'indique pas autre
chose que la négligence, de sa*part,,des
moyens réguliers de remplir les caisses.
Ces moyens consisteraient tout simple-,
ment dans la réalisation de son capital'ou
dans l'augmentation de.ee capital, si celui
dont elle dispose aujourd'hui, après avoir
été réalisé et ramené à sa destination,était
reconnu insuffisant, ou si elle jugeait con
venable de lui conserver son affectation
actuelle. » P. 23.
Et plus loin : , , .
« On dit encore que, les rentes de la
Banque étant réalisées, leur produit serait
bientôt absorbé par .les demandes d'es.-.
compte qui ne tarderaient pas à surgir,
—cela ne pourrait du moins avoir lieu
que "du consentement; jdq J§ Baiiqjiv par
la raison qù r elle'' : peut" disposer, comme
elle l'entend, du capital qui lui appartient
en propre, tandis que celui avec lequel elle
travaille aujourd'hui, et qui n'est autre
chose que.la confiance du public lui fai
sant crédit jusqu'à 7 à 800 millions de
billets en circulation, ne lui appartenant
pas, elle n'est pas maîtresse de régler les
besoins de ses créanciers d'après les con
venances. » P. 25 et 26.
Et dans sa réponse à YEconomist, M.'
Isaac Pereire, répétant que l'enpaisse pro
venant de la vente des rentes ne sera pas
drainé, dit : « L'évidence ne se démontre
pas.» -
Voilà pour la question de la mobilisa
tion du capital. Nous avons dit à la Fran
ce : « Voulez-vous démontrer ces proposi
tions que vous avez vous-même reprodui
tes ? » ,
La France est restée muette, ou plutôt
elle a beaucoup parlé pour ne pas répo'.i-,
dre. Elle nous a objecté la balance com
merciale, qui constitue l'Angleterre notre
débitrice, et par conséquent l'empêche de
nous prendre nos espèces. Voilà une dé
monstration qui n'est nullement neu
ve, et à^laqùelle il est trop facile do ré
pondre par la balance particulière, qui
nous constitue débiteurs, au point de
Yue des métaux, de tant de pays
voisins ou éloignés. Nous voyons bien
dans "l'article en question des plaisan
teries sur « l'algèbre économique >r un-
redressement de chiffres qui ne fait rien à
la démonstration, et les lieux communs
habituels sur le négociant traité en enne
mi. Voilà tout. Mais la preuve, cette preu
ve tant demandée que la mobilisation
des rentes de la .Banque ne sera pas
une expérience stérile, coûteuse pour la
Banque, défavorable pour le marché fi
nancier, restrictive de la circulation, et
par conséquent, en dernière analyse, nui
sible au commerce, cette preuve manque
toujours. Et nous sommes obligés d'en
revenir, pour toute démonstration, à cette
phrase : « L'évidence ne se discute pas. »,
JPeut-être serons-nous plus heureux
quand ii ^'agira de la doctrine de l'abais
sement et de ià £xité relative du taux de
l'escompté.
Art-il été. dit que ; •
« Si en 1776 et en 1810 1e taux-de l'es
compte, pour les grands établJaaemens «le
crédit privilégiés, paraissait être à son
prix naturel sur le pied de 4 pour cent, il
n'y avait rien de bien téméraire à penser
qu'on pouvait de nos jours le réduire fi 3
pour cent. C'est effectivement ce qu'a
voulu et ce qu'aréaliséM. Bineau en 1852;
sous'l'inspiration de l'Empereur... Malgré
ses engagemens, la Banque de France no
tarda pas à reprendre une concession qui
n'était cependant que le prix des avanta
ges considérables qu'on lui avait accordés;
— Elle parvint à la retirer, pour ce qui
concerne là réduction de l'intérêt, en fai
sant miroiter aux yeux du public le dan
ger, de l'épuisement de ses réserves métal
liques, danger qu'il dépendait de la Ban
que d'écarter immédiatement. » P. Ti ,
74 et 75.
Et encore ;
i« Avec de pareils moyens, on voit de
quelle puissance irrésistible les Banques-
sont armées ; on comprend l 'eificacité do
leuriCOUGurrence sur le marché des capi
taux ; et de fait, elles sont réellement maîv
tresses d'empêcher que le taux de l'inté
rêt ne franchisse certaines limites. » P. 78.
Sans que la brochure l'exprime use fois
bien nettement, ]a doctrine dont elle a été
la dernière manifestation n'est-elle pas
celle de l'escompte oscillant autour de
4 0/0? \
Tel est le point de départ, et pas d'au
tre. Aussi nous attachons peu d'impor
tance aux développe'mens que nous donne
la Franee , et qui ont le. défaut de n'être
pas toujours d'accord avec le texte. Ainsi
t la France conclut son article de samedi:
soir par ces mots :
Feuilleton du Constitutionnel. 19 janvier.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Cinquième partie.
XV.
rocil LA RENTREE DE M l,e CHAUSSERA1E.
Nous n'avons pçs eu à dire la douleur
de Mme de Liliers et celle de Thérèse, au
moment où, au baron et au xheyalier, fut
signifié l'ordre de leur arrestation. ,
Les Bretonnes, comme l'écrivait à Da-
bois la Fillon, savent ramier leurs larmes,
et le désespoir dont nous aurions dû être
témoins fut d'autant moins extérieur,
qu'après avoir assisté à l'inutile perquisi
tion opérée par M. le prévôt de Rennes,
les deux prisonniers, pour éviter des a-
dieux déchirans, demandèrent à monter
immédiatement dans la chaise de poste
qui devait les conduire à Paris. Cet arran
gement était trop agréable à leur geôlier
qui n'avait pas été sans quelque crainte
de résistance, pour n'être pas accepté avec
empressement.
Quand on sut le départ de MM. de Li
liers, comme parmi les invités du maria
ge si cruellement interrompu, se trouvaient
un certain, nombre de gentilshommes
ayant assisté à l'assemblée de Kerzhéro,
parlant à tous dans la personne de M. de
Lambilly :
— Voilà, dit Jeanneton ,1e premier ré
sultat de votre belle détermination : l'In
surrection déclarée, serait-on venu ainsi
sans coup férir mettre la main sur deux
personnes aussi principales do l'entrepri
se? 1 Mais avec voire folle idée de som
meiller sur un volcan, autant vous en ar
rivera : c'est moi qui vous le prédis et
vous serez de même enlevés en détail.
Ce qui, à l'événement, se trouva vrai.
Après un peu do ces inutiles récrimina
tions qui ne manquent jamais de se pro
duire entre conjurés , pour peu que l'œu
vre ait l'air" do péricliter, toute la no
blesse présente se mit à la disposition de
Mme de Liliers , s'offrant à la servir dans
tout ce dont elle serait capable..
— Merci, Messieurs, répondit froide
ment la baronne, ma nièoe et moi n'avons
plus rien à faire en Bretagne. Dans, deux
heures, le temps des dispositions les plus
indispensables, nous serons sur la route
de Paris.
M. de Lambilly hasarda quelques timi
des objections.
— C'est notre devoir, poursuivit la châ
telaine, et j'ajoute que, pour nous, il est
sans péril : ni Thérèse, ni moi, n'avons
conspiré, et le gouvernement de M. le Ré
gent n'en est pas, sans doute, à faire un
crime à des femmes de solliciter en faveur
de leurs maris.
—r Mais pourtant., ma bonne, dit Mme de
la Cocquerie, si vous alliez être incarcé-
rées en arrivant là-bas et pressées de
questions ?
— Pour se taire, répliqua Mme de Li
liers, Thérèse n'aurait pas à faire un grand
effort; elle ne sait rien de rien. Quant à
moi, bien habile qui me ferait parler.
— Ces dames, d'ailleurs, dit Jeanneton,
ne seront pas inquiétées, je pars avec elles
etsaisplus d'un asile à leur offrir jusqu'au
moment où elles pourront paraître et in
tervenir au profit de nos; chers prison
niers.
Alors, combat de générosité : Mme de
Liliers et Thérèse se refusaient à cet arran
gement et faisaient remarquer à Mme Wat-
teau que sa sûreté bien plus que la leur
était compromise et que se rapprocher de
son puissant persécuteur était une impru
dence dont elles ne voulaient pas être
complices.
— Allons donc, répliqua la courageuse
femme* vous laisser tomber des nues
dans cet enfer de Paris, est-ce possible?
Quant ù WaUeau,qui parlait aussi d'être
de l'escorte, sa femme le prit à part et lui
fit comprendre que,pour voyager à brûle-
pavé, ainsi que la situation l'exigeait, il
fallait une'santé moins fragile que la sien
ne. Elle ajouta qu'à Nogent-sur-Marne, où
il habitait, à deux pas de Paris, elle serait
aussitôt recherchée. D'aucune manière,
donc, il ne serait possible qu'elle, allât
s'installer au domicile conjugal, et,de fait,
ils se trouveraient toujours séparés. Ne"
valait-il pas mieux dès lors qu'il restât
dans le pays à surveiller ce qui se passe
rait et surtout à seconder le sieur LeHouë-
dec dans les mesures à prendre pour la
conservation du précieux drapeau qu'il pa
raissait plus prudent de n« pas colporter ?
Convaincu ou non, le plaintif artiste
dut, en acceptant cette façon de .veuvage
avant la noce, faire sa première preuve de
docilité maritale. '
Quand, après un voyage- rapidement
mené, sans qu'aucun incident remarqua
ble fût venu le compliquer, les deux Bre
tonnes et Mme Watteau furent aux appro
chés de Paris, il resta convenu que la tan-,
te et la nièce iraient d'abord descendre
chez maître Pralart, au moulin de Chelles.
Là, elles seraient à portée de savoir la si
tuation faite par la soupçonneuse vigilan-.
çe;.d,e:PubQi&, à l'abbaye et à l'ablié de Li-
vry, et le point jusquîoù l'une et l'autre,
restaient abordables. A Chelles, d'ailleurs,
la mère et la fiancée du premier cheva
lier étaient attirées par sa sépulture; y
faire un pieux pèlerinage devenait un de
voir d'autant plus indiqué à leur cœur que,
par la douleur présente, elles l étaient plus
disposées à l'attendrissement et au so'uve-
nuv-:
Poùr Jeanneton, eHe pensa que dans la
maison du bois de Boulogne, où depuis sa
grande réiorme elle vivait fort esseulée,
Mlle Chausseraie pourrait d'abord lui don
ner un asile ; elle verrait, ensuite, s'il fal
lait, s'ouvrant avec elle de tous les mys
tères de-la situation, lui demander le con
cours de ses conseils et de son crédit.
Quant à l'âsile, il ne fut pas marchandé,
La .Chausseraie se fût empressée de l'ac
corder à, litie proscrite qu'elle eût moins'
aimée et moins anciennement connue.
Mais, une fois installée dans l'hermitàge
et en sûreté, Mme Watteau ne tarda pas à'
s'apercevoir que son ancienne protectrice
lui battait froid.
■. Une explication dut s'en suivre; il en-ré
sulta que la pénitente avait fini par savoir'
à quoi s'en tenir sur la vérité de l'apparition
par laquelle elle s'était laissée -si profondé
ment impressionner.: Informée d'abord par
le bruit public, elle avait achevé d'être édi-
liée par une lettre de Mme de Liliers; cel
le-ci, lors de sa réconciliation avec son ma^
ri, qui était le démenti le plus complet à
l'insolente visée du duc d'Orléans, avait;
dû s'empresser d'écrire à la confidente de>
cette calomnie ; mais ayant ainsi connu»
l'existence en chair et en os du chevalier-
fantôme, la" Chausseraie restait fort uleé-'
rée de la part personnelle qui lui avait étâ
faite dans la savante mystification organi
sée à l'adresse de M.'le Régent. :
— Tu n'ignorais pas, dit-elle' aveo ai
greur à Jeanneton, qui, malgré son chan
gement de fortune, voulut continuer à"
être tutoyée, que ce spectre, dont.la visite-
devait, bouleverser ma vie , était une ri
dicule jonglerie ? . '
Mme Watteau commença par nier : elle
ne savait assez, ni l'état de'' l'âme de son
interlocutrice, ni le point où elle én était 1
de son ancienne familiarité avec le prince
contre qùi l'on travaillait, pour s'ouvrii 4 ^
sans précaution avec elle , et de la conspi
ration bretonne etde's travaux souterrains
de M. de Livry.Toute la confidence qu'elle
avait faite en arrivant se bornait à sa que
relle avec M. de Charolais et au mode
odieux de persécution dont elle était deve
nue l'objet'.
Mais, en causant, Jeanneton eut bientôt
fait de démêler que la bonne 1 Chausseraie"
n'était pas aussi revenue des vanités du
sièbks, qu'à voir- le grave tVain de don exis-
BUREAUX A PARIS £ rue de Valois (Palais-Royal), nj iOj
AB0NNE5IENS DES DEPARTEMENS.
trois mois .r .T ;.r.a 16 fr.
six mois ;tg77tï:;ï 32 fr.
un 64 fr.
pot* US pats étrangers, tolï le table»
publié les 5 et 20 de chaque mois,
linp. L. BONIFAGE, r. des Bons-Enfaas, 19.
tt
Le mode d'abonnement le plus simple est l'énvol d'unTSon de poste ou d'un effet
sur Paris, à l'ordre de i.' administrateur du journal, rue de Valois, n* ,10; ■
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
I lfit lettrei oit envoit d'argent non affranchis tant refutki I
Les articles déposés ûô soùt pas rendus; • |
JEUDI 19 JANVIER 1865.
ABOMEMENS DE PARIS.
trois.mois.;:.;;;".? 13 fr;
six mois [i 26. fr.
un an 77 52 fr.
un numéro centimes;
Les abonnemens datent des I e ' et 1G,
de chaque mois.
Les Annonces sont reçues chez M. Panis , rue KotrS-Dame-des-Victoires, n* 40;
(place de la Bourse).
PARIS, 18 JANVIER.
' -Nous publions plus loinle textrcompîet
du discours prononcé par M. Grâbow après
son élection à la présidence de la Cham
bre des députés prussiens. Ce discours»
dont le télégraphe nous avait déjà trans
mis l'analyse, est) cttmme on le verra,
très hostile à la politique intérieure du
ministère. M. de Bismark semble donc
s'être fait illusion en croyant que les suc-^
ces militaires obtenus contre le Danemark
pourraient changer les sentimens et les
tendances de la majorité de la Chambre.
On fait même remarquer que M. Grabow
a réuni plus de voix cette année que
/précédemment, ce qui indiquerait que
l'opposition s'est plutôt fortifiée qu'affai
blie depuis la dernière session.
Le discours du comte Stolberg-Wer-
ïiigarode, président de la Çhambre des
seigneurs, forme un Contraste frappant
avec celui du président de la Chambre des
députés* Il attribue entièrement les résul
tats heureux de la dernière guerre à la
réorganisation militaire de 1860 et entre
complètement dans les vues exprimées à
ce sujet par le discours du trône. L'atti
tude, des deux Chambres n'a donc pas
changé et le conflit entre-le gouvernement
et la majorité d%s députés reste ce qu'il
était.
On annonce que la Chambre haute, sur
la proposition des chefs des diverses frac
tions, a décidé de répondre par une adres
se au discours du roi. La Chambre des dé
putés ne paraît pas devoir suivre cet exem
ple, et l'on ne pense pas qu'elle veuille
voter une adresse.
- ^ Elle évite ainsi de g© mettre en opposi
tion ouverte aveq lis idées émises par le
roi : et il y » tout avantage pour elle à
attendre les propositions ministérielles.
Les avis sont partagés en Espagne sur
ce que fera le gouvernement relativement
à la publication de l'Encyclique. D'après
la Boisa il aurait envoyé ce document au
conseil d'Etat pour avoir son avis, et l'on
croyait que ce corps en autoriserait la pu
blication. Suivant une autre feuille, au con
traire, le rapport du conseil d'Etat signale
rait certains passages de la lettre pontificale
qu'on ne pourrait laisser publier sans por
ter atteinte.aux lois du royaume. Quoi qu'il
en soit, une chose que le gouvernement
parait surtout désirer, c'est que l'on fasse
le moins de bruit possible autour de cette
question.
Le Times en rappelant les immenses ser
vices rendus à la religion catholique et à
la papauté, par Napoléon III, déclare que
la France est le dernier pays où la cour de
ïtome et l'épiscopa't devraient faire enten
dre leurs plaintes. «Considérant, dit-il,
que la lettre encyclique était essentielle
ment un document politique, et que les
principes qu'elle a dénoncés comme étant
des erreurs, étaient les principes fonda
mentaux de la Constitution de l'Empire',
il était manifestement impossible d'en
sanctionner la publication officielle. La
circulaire par laquelle M. BaroGhe don
nait avis à l'épiscopat français de la con
duite que le gouvernement français a-
vait résolu de tenir, était tout à la fois
explicite et courtoise, et les prélats qui
n'y ont point eu égard ne peuvent dire
qu'une chose : c'est qu'il leur est impos
sible de servir deux maîtres. » jRendre ;à
César.ce qui est à César et à Dieu ce qui
est à Dieu.
A partir du -1 er février prochain, le siège
des commissaires civils d'Autriche et de
Prusse pour les duchés de Sleswig-Hols-
tein et de Lauenbourg sera transféré dans
la ville de. Sleswig. A dater de la m'ôme
époque legouvernementnouveau qui rem
place celui qui avait été institué en janvier
18(54, se composera d'un président et de six
chefs de section et sera subordonné aux
commissaires civils : il siégera également
dans la ville de Sleswig. Les deux décrets
relatifs à ces changement sont publiés
dans le Bulletin des Lois des duchés.
Le conseil d'Etat russe vient de donner
sonavisdans la questiçn du tracé du che
min de fer qui doit relier Moscou à 'Odes-,
sa. 11 a repoussé le tracé par Kielï, ap
puyé par le vieux parti russe, et donné
son approbation au tracé par Kharkoiï,
défendu par le parti libéral qui se rallie
autour du grand-duc Constantin.
foncières.
TÉLÉGRAPHIE PtttVËÈ.
Liverpool, 18 janvier.
La Sawonia , venant do New-York, a apporté
41,800 dollars.
New-York, 7 janvier) matim
Ilood mande dans un rappdrt, daté de Co-
rinthej-2B décembre, que son armée a passé
la rivière Tennessee sans avoir éprouvé aucu
ne perte matérielle depuis le combat livré de
vant Nash ville.
• Les rapports fédéraux portent, èttt contraire,
que les trains et les pontons de Ilood ont été
capturés au passage du Tennessee.
Un télégramme de Charleston, en date du 2,
dit que l'ennemi débarque en force suï le bord
carolinien, de la rivière Savannah, en chas-
Bant les avant-postes confédérés vers Hardee-
vîlle.
D'après les journaux de Rlclimond, le but
de Sherman serait de s'emparer de Nashville.
Les confédéré^ oni occupé Owenboro dans
le îientucky.
Les Journaufc de - ïtichmond annoncent la
mort du général Price.
Le ministre Stanton a quitté Washington, se
rendant à Monroë, Hilton-Head et Savannah)
pour se concerter avec les généraux Cirant,
Foster et Sherman.
La Tribune annonce que le général Frémont
sera nommé ministre des-, Etats-Unis à Parisi
La môme feuille assure que lit mission paci
fique de M. Blalr, à ttichmond, n'a été auto
risée ni par M. Lincoln, ni par le général
Grant, ni par aucun membre du gouverne
ment, .
« 0r ? $28 Ei/8; ChaûgÔ sur Londres, 248 1/2.
Bottas, it)8 5/8. Coton, 120, calme.
Berlin, 17 janvier.
La fraction catholique Reichensperger a pré
senté un projet d'adreBse qui contient le pas
sage suivant!
a Nous nous empressons d'ailcr ati-devànt
des démarches faites par l'ô gouvernement
p'ôur âmener utfé 'èhteht'o., Cependant cela ne
sera possible $ue si le gouvernement recon
naît le droit constitutionnel du pays, droit
qui, cependant, est de fait mis en question par
l'attitude que le gouvernement a gardée
pendant trois ans. Un arrangement du conflit
actuel nS peut avoir lieu que par la recon
naissance formelle du droit constitutionnel de
la Chambre de fixer le budget, et, par le fait
même de la présentation de propositions di
minuant, autant que possible, l'augmentation
des charges qui résultent pour ce pays de la
réorganisation de l'armée. La braVoure "mon
trée récemment par les jeunes comme par les
anciens soldats a donné la conviction au peu
ple pçussien qu'une présence de deux ans bous
les armes était suffisante. »
. ttombourg, 17 janvier.
Le Berlingshe-Tidende, de Copenhague, en da
te de lundi, annonce que le roi de Danemark
a reçu dimanche dernier, en audience, au châ
teau de Christianborg, le baron de Heyede-
brand, qui lui a présenté les lettres qui l'ac
créditent en qualité d'envoyé extraordinaire
et de ministre plénipotentiaire du roi de Prus
se près la cour de Danemark.
Buchârest, Il janvier.
La Chambre a voté hier, à l'unanimité, la
réponse au Message, en donnant la sanction la
plus complète aux actes du 2 mal et à l'admi
nistration du prince depuis cette époque.
Turin, 17 janvier.
Chambre des députés — M. Cari tu Interpelle le
ministère au sujet de la- destitution de quel
ques professeurs et autres fonctionnaires pour
refus de serment. L'orateur demande l'aboli
tion de la* loi sur le serment.
Le ministre de l'instruction publique donne
des explications.
La chambre approuve la conduite du minis
tère. ■
La Chambre vole ensuite la loi relative à la
pension des mille de Marsala telle qu'elle a été
amendée par le Sénat.
Emprunt italien, 65.30.
(Ilavas-Bullicr.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 18 janvier.
Le Times a reçu les nouvelles suivantes de
son correspondant spécial de New-York, à la
date du 7 janvier :
Une partie des forces de Sherman a passé la
rivière Sawannali et s'avance dans l'intérieur
du pays.
Les journaux de Richmond disent que les fé
déraux ont perdu sixcanonnièreset mille hom
mes dans l'expédition de la rivière Roanoke. Le
gouvernement fédéral garde sur ces faits unsi-
lence complet,' mais des dépêches de Wilming-
ton du 4 assurent que les fédéraux ont eu
cinq navires coulés et quinze autres déseiri 1
parés pendant les opérations contre le fort
Fisher. Il a fallu jeter à la mer .toute l'artille
rie et tous les chevaux de Butler pour alléger
les navifes pendant le lîlauVais tetrips.
La chambre de commerce de New-Yorlc %
à adopté une résolution dénonçant les mar
chands de Bahia (Brésil) comme des fauteurs
depiraterle, et remerciant le capitaine Collins
de la destruction de la flofïdd.
•=. Berlin, 18 janvier.
La Correspondance provinciale dit que le gou
vernement prussien est bien résolu à n'adhé
rer à aucune décision sur le sort des duchés
avant d'avoir obtenu de complètes et sûres ga
ranties pour.l'aecomplissement de toutes,les
demandes qui doivent être formées dans l'in
térêt de la Prusse et dans l'intérêt de l'Aile-,
magne, touchant les futures relations militai
res, maritimes et commerciales des duchés
avec la Prusse.
Francfort, i 8.janvier* ..
D'après un télégramme de vienne, publié
par la Gazette des Postes, l'empereur aurait re
commandé tiu ministère d'avoir égard, autant
que possible, à la résolution de la commission
financière relative au budget, en ajoutant, que
la prdp'ositiôn de M. aë YrintiS était digne d'ap
probation.
Marseille, 18 janvier. ..
.Les,lettres de Naplbs disent qub le cardinal
d'Andréa est porté comme candidat à la dépu-
tation dans un collège de Naples', mais on
ignore s'il acceptera.
. On écrit de Rome que la congrégation des
cardinaux a examiné si elle ne devait pas in
viter le .cardipai .d'Andréa* cottime éyôijue dô
Sabitie; à venir résider dans son diocèse.
L'ambassadeur de Frarice, M. de Sartiges,
ayant invité le cardinal Antonelli & un dîner
et à une soirée à l'hôtel de l'ambassade, le
cardinal s'est rendu à cette double invitation.
L'échange des détenus entre Iloiîie et le
royaume d'Italie aufa lieu le 20, mais indi
rectement par l'entremise de la France;
• ài . H Grenoble, 18 janvier, Sbih
L'affaire Roux-Armand a commencé aujour
d'hui devant le tribunal de première instance.
- Lû tribunal est composé de M. Bertrand,
président^ .et MMi PelseS et Motlrral, juges* Le
siège du .ministère public est occupé par Mi
Mas. procureur impérial.. .
L audience est ouverte à onze heures, au
milieu d'une affluence nombreuse.
M. Armand est assisté de M" Jules FaVre et
Casimir de Ventavon, et de M 0 Bandel, avoUéi
Maurice Roux a pour avocat M B Félix Gi-
r&ud, bâtonnier de l'ordrej et pour avoué M"
Donare; ' , , -
M e Giraud discute la question de droit (art.
338 du Code d'instruction criminelle.) Il fait
les portraits d'Armand et de Roux tels qu'ils
rassortent des actes du procès criminel. 11 dis
cute le fait dii 7 j,uilleti Roux; a-t-il été frappé ?
i|ui l'a frappé? M 0 Giraud entre dans de nom
breux détails tirés du procès.
L'audience est close à deux heures.
M* Jules Favre commencera sa plaidoirie
demain à onze heures. ( Ilavas-Bullier.)
COURS DE LA BOUftSË.
COORI D> CLOTURE lfe 17 le iS HJtUBfK. Bilesi
3 0/0aucompt. 66 05 67. • ôà » »
—Pin du mois; 67.05 67 20 . » 19 » »
41/2 au coinjft. 95.40 95 3d . » » » 10
—Fin du mois. 9175 ». » » ii » «
Voici, d'après la Gazette nationale, le texte du
discours prononcé par M. Grabow, président
de la Chambre de3 députés prussiens, en pre
nant possession du fauteuil !
* Messieurs, âppelé pdr l'àlectioii qui Vient d'a
voir Heu aux pénibles fonctions de président de la
Chambre pour toute la duréo de la session actuel
le, je vous oxprime ma vive reconnaissance pour
ce nouveau témoignage, qui m'honore à un si
haut degré, do Ja vieille confiance que vous klo
conservez inébranlabiemcnt. Elle m'impose le de
voir indispensable de suivre votre appel. Cette fois-
etteore, je remplirai de tout mon pouvoir, du plus
prorond de ma conscience, mes difficiles devoira,
avec fidélité et Impartialité, autant que ma santé
le permettra. Mais vous, Messieurs, je vous prie
avec instance de vouloir bion m'aider dans l'ac
complissement de mes fonctions avec bienveillan
ce, indulgence et énergie, comme antérieurement.
» Messieurs, lors do la clôture de la dernière ses
sion, on avait provisoirement renoncé à l'espoir
d'uno entento avec cette Chambre.
» Depuis, des poursuites contre la presse libé
rale, des mesures disciplinaires contre les fonc
tionnaires libéraux, la non confirmation des élec
tions communales, des suspicions, et des calom
nies contre les citoyens libéraux se sont produites
en plus grande abondance encore que dans les
années précédentes. (Bravo I)
» Le sentiment libéral est mis au ban (très vrai).
La fidélité à ses convictions, le plus beau joyau du
fonctionnaire vieux-prussien, a été l'objet do la
proscription néo-prussienne (vif assentiment). On
met la hache à l'artère do l'administration auto-
nome^des villes eteommunesqui depuis lSOSavalt
produit les beaux fruits du sentiment collectif et de
la prospérité collective, pour déterminer l'opinion
publique trois fois éprouvée lapuissance la plus forte
de l'Etat,à retourner on arriôre;pour forcer laCham-
bro des députés à se soumettre ef pour lier ainsi
les artères vitales de la vie constitutionnelle. (Bra
vo.) Copendant la conscience du peuple prussien
et de ses représentans élus, qui ont juré devant
Dieu et la couronne de respecter consciencieuse
ment la Constitution, ne pliera sous l'effet d'au
cune puissance de ia terre lorsqu'il s'agit de con
server la sainteté des droits constitutionnels delà
couronne et du peuple. (Bravo.)
» La devise royale : « Ce n'est que celui qui, se
place sur le rocher du droit, qui se trouve sur le
rocher de l'honneur et dè la tictoife, ». cette de
vise, nous l'avons adoptée également, (frèsjb'ieûi)
Sous cette bannière, nous ne pouvons trouver
l'entente que nous désirons vivement depuis des
années, mais en vain, que par une voie qui rende
possible de ne pas faire abandon des droits du
peuple Jiirèâ ët confiés, à notre fidélité conscient
cieuse. (Bravo.)
» Puisse le gouvernement du roi entrer aVed
nous dans une voie pareille pour le salut et l'a
vantage de notre patrie , dont la prospérité et
l'honneur seront toujours sacrés pour nos cœurs
prussiens I 4
Le journal espagnol Las Novedades pu
blie! au sujet de l'Encyclique, un article
dont nous croyons devoii 1 placer quelques
extraits sous les yeux de rros lecteurs ;
L'histoire des rapports entre l'Èspagdé et
la cour de Rome est une lutte perpétuelle en
tre l'esprit d'intrusion de cette dernière et
l'orgueil espagnol. Nous ne parlerons pas
des, différends sdutenUs par aoâ Pedro Itlj
et dpn Jaime Iî, rois- d'Aragon, et par don Àl-
pliohse-le-Éîage ét d'atitres rtiiS de .CEtstllle; des
continuelles pétitions et protestations dë nos
Cortès, auxquelles il a souvent été fait droit;
des décisions de plusieurs prélats éminens;
d'un grand nombre de lois et de pragmatiques
trSs anciennes rfui respirent toutes la complète
indépendance dû gouvernement espagnol vis-
à-vis des empiètémens dé la cour romaine
dans les affaires terHporelles; nous ne rappel
lerons pas noii puis les abtes dë' ntis, aïeux qui"
montrent combien ils sentaient profondéifietit
la différence qu'il y a entre le ■ Pontife et le
souverain de Rome ; ni les ordres donnés par
le roi Ferdinand le Catholique au vice-roi de
Naples pour ptinir tous ceux qui, sans auto
risation, lui pdftefâient deâ bùflSs ou des.Jjrefsj
ni les mesures sévères prises par Charles-Quint;
nous voulons seulement passer en revue nos
rapports les plus modernes avec Rome, afin
d'en faire ressortir avec évidence l'enseigne
ment de la tradition.
" ' atimifli l'im
aux abus de
le
la
régaliens de la couronne, ét il chargea don Mar?
tin de Cordova de rechercher les usurpations
. Philippe II, .le fanatique, l iûtoléfant Phi
lippe 11, attentif S porter rëmgdë aux abus di
la" cour romaine, créa, en lB8fi,"uri cdnèeil d>
la chambre pour étudier la légitimité des droit
S
ui avaient été, faites, sur l'autorité civile,
'hllippe iv, après dë grande démêlés, envoya
à Rome, en 1633. MM. Chumacero et PimeiitSIj
ce dernier, éveque de Cordoue, pour ré
clamer tous les droits régaliens, et Rome dut
céder devant l'attitude digne et énergique du
conseil de Gastille.
Philippe V. premier ,
bon, en 1109, irrité paf l'attitude du Pape,
noîrimà, par son conseil,.une juîite présidée
par. don Gaspard Molina, pour faire des ré
clamations a Rdmej ét pour proposer les me
sures à prehdré si le Saint-Sie^e ne cédaitpas;
On fit alôrs un .Concordat qui fut à peifie
exécuté, parce que l'esprit public .manifesta
son mécontentement par mille écrits et bro
chures; Ferdinand VI, en 1753, nomma son
commissaire, M. Carvajai, qui, après de 1'
donna au Pape vingt-deux millions de réaux
C'est ainsi que nos ancêtres surent sacrifier
de l'argent-pour ne pas peMrè un seul de
leurs droits.
Après avoir rappelé ces souvenirs pour
montrer quelle a été, en tout temps, la
conduite du gouvernement espagnol envers
la cour romaine ; conduite respectueuse
mais digne; conciliatridë, mais énergique j tou
jours disposée à réclamer par les voles dë la
dohcèur,jmais disposée aussi à repousser carré
ment toute intrusion, examinons mainte
nant l'opposition qui existe entre les censures
de la dernière Encyclique et les lois espagno
les. . . •,
Parmi les propositions condamnées se trou
vent. les suivantes :
XXV1H. « Il n'est point permis aux ëvêques
de publier, même les lettres apostoliques, sans
la permission préalable du gouvernement. »
XXIX. « Les faveurs accordées par le Pontife
romain doivent être considérées comme nulles
si elles n'ont point été sollicitées par l'inter
médiaire du gouvernement. »
Xl.il. « L'autorité civile, alors même qu'elle
se trouve exercée par un prince Infidèle, pos
sède un pouvoir indirect et négatif sur les cho
ses sacrées; et par conséquent lui appartient,
non-seulement le droit appelé d'exequatur, mais
aussi le droit d'appel nommé ab abusu. » •
Xlll. « En cas de conflit entre les deux au
torités, c'est l'autorité civile qui prévaut. »
•XllV. « L'autorité civile peut intervenir
dans ce qui touche à la religion, aux mœurs
et au gouvernement spirituel, d'où il découle
qu'elle ptut juger des ùistructions que. conformé
ment à leur charge, les pasteurs de l Eglise pu
blient pour la régie des consciences et qu'elle peut
môme décider de ce qui touche à l'administra
tion des sacremens et aux dispositions néces
saires pour les recevoir. #
LI. « L'autorité séculière peut empêcher les
évêques et les fidèles dë communiquer libre
ment entre eux-et - avec--le Pontife romain, n*
. L'article 145 du Code pénal, à la rédaction
duquel a pris part M. Arrazola, ministre de la
justice dans le cabinet présidé par le maréchal
Narvaez, dit expressément :
» lois, met à exécution dans le royaume des
» bullesydes brefs, des rescrits ou des dépêches
» de la cour pontificale, ou qui leur donne-
» ralt cours, ou qui les publierait } sera pu-
» ni de peines de la prison correctionnelle et
» .d'une amende de 300 à 3,000 piastres, i
Mais cet article se réfère à d'autres lois qu'il
convient a.ussi de citer.
Là loi 11$ du livre H, du titre III,. du nou
veau recueil publié par les rois catholiques,
ordonne aux autorités divîles de ne pas con
sentir à £& qu'on publie des bulles ni des in-
dulgènces avant qu'elles ne leur aient .été
soumises et qu'elles n'aient été examinées.
Là loi P" du .livre I", titra XIII, rendue par
don Carlos et do'ria Juana BUT la demande des
Cortès porte que l'on pëut obéiraux lettres
apostoliques qui viendraient de Home en ce
qu'elles auraient de juste et de raisonnable et
en ce qu'on pourrait sagement tolérer, » mais
qiie' l'ÉJri ne doit pas onéir à celles qui se
raient contraires au* prérogatives du patronat
royal ou au droit de patronat sur les legs, etc.
La bulle Intitulée In cœnd domini n'a jamais
été admise en Espagne, parce qu'elle contient
quelques propositions qui affectaient et amoin
drissaient les droits de l'autorité civile. Le 28
janvier 1551, on punit un imprimeur de.Sa-
rdgosse qui l'avait publiée, et le vice-roi
d'Aragon publia à eiette occasion une procla
mation avec la seule intervention de l'Au
dience. En 1552 l'Audience de Catalogue enta
ma une instruction sur cette même bulle.
En 1572, Philippe II défendit son-admis
sion dans le royaume et renouvela sa dé
fense sôus le pontificat de Grégoire XIII. Ce
même Philippe II chassa du royaume le
notice qui avait fait publier cette bulle, dans
la cathédrale de Calahorra. Le 2 novembre 1694,
Charles II, l'ensorcelé, s'adressant à l'évêque de
Pàmpelune, confirma la non admission de la
bulle. Philippe V rappela cette cédule royale en
1745. En. 1766, conformément à une décisiop
du coiiseil; un curé de Tolède fut puni pour
avoir menacé un alcalde de cette bulle,
et, en 1768, Charles III publia une circulaire
défendant son usage et son admission. Ce mê
me Charles III, par une cédule dU 29 avril
17tl, ordonna de n'obéir qu'aux bulles qui
« paraîtraient telles qu'on pût les mettre à
n exécution. » .
La loi tt 6 , livre II, titre III du 16 juin 1768
ordonne de présenter au conseil pour qu'il les
apôroûV 0 - toutes, les bulles,! brefs, rescrits et
pêches 'de RoruC, et la loi Xf prescrit de n'c>-
ir à aucune bulle môme r? lative . P- 1 inqui
sition OU â la défense de certains Y res .>.
la préliminaire et indispensable. fpfmajiw. ae
reœeî ua ' ur ; conformément à cés Ms,(on présenta
au conseil le julilé et l'Encyclique âonnée à
l'occasion de l'exaltation du Pontife, et elles
redirent l'exequatur le 9 décembre 1770.
La loi XII», livre II, titre III, défend de s'
dispensas, des paf dofls, etc<, etc., sans qu'avant,
la .pétition n ait passé paf le ministère des af
faires étrangères';
Admettre l'Encyclique^ ce serait renief nos
lois et nos pratiques, cfe serait subordonner no
tre législation aux volontés de la Cour de
Rome, ce serait tomber au-dessous de 1 épo
que de Charles il, ce serait se livrer, corps et
amé, à la curie romaine.
a
La PtdMe tient beaucoup à détourner le
débat engagé à propoâ de la Banque. Elle
prodigue les commentaires les plus va
riables sur son Evangile primitif. Qu'elle
nous permette de tious en tenir au texte.
A-t-il été dit, oui ou non, QQë ,1a mobi
lisation des rentes de la Banque djonne-»
rait un moyen permanent d'augmenter
i*eiicaîsse? que les espèces ainsi acquises,
ne pourraient être enlevées à la Banque ?
A-t-on parlé d'une émissiofl continue de
capital? - ~ 1
Nous lisons dans la brochure intitulée :
la Banque de Franee et l'Organisation du cré
dit tn France : :
« L'élévation du taux de l'intérêt par la
Banque de France n'indique pas autre
chose que la négligence, de sa*part,,des
moyens réguliers de remplir les caisses.
Ces moyens consisteraient tout simple-,
ment dans la réalisation de son capital'ou
dans l'augmentation de.ee capital, si celui
dont elle dispose aujourd'hui, après avoir
été réalisé et ramené à sa destination,était
reconnu insuffisant, ou si elle jugeait con
venable de lui conserver son affectation
actuelle. » P. 23.
Et plus loin : , , .
« On dit encore que, les rentes de la
Banque étant réalisées, leur produit serait
bientôt absorbé par .les demandes d'es.-.
compte qui ne tarderaient pas à surgir,
—cela ne pourrait du moins avoir lieu
que "du consentement; jdq J§ Baiiqjiv par
la raison qù r elle'' : peut" disposer, comme
elle l'entend, du capital qui lui appartient
en propre, tandis que celui avec lequel elle
travaille aujourd'hui, et qui n'est autre
chose que.la confiance du public lui fai
sant crédit jusqu'à 7 à 800 millions de
billets en circulation, ne lui appartenant
pas, elle n'est pas maîtresse de régler les
besoins de ses créanciers d'après les con
venances. » P. 25 et 26.
Et dans sa réponse à YEconomist, M.'
Isaac Pereire, répétant que l'enpaisse pro
venant de la vente des rentes ne sera pas
drainé, dit : « L'évidence ne se démontre
pas.» -
Voilà pour la question de la mobilisa
tion du capital. Nous avons dit à la Fran
ce : « Voulez-vous démontrer ces proposi
tions que vous avez vous-même reprodui
tes ? » ,
La France est restée muette, ou plutôt
elle a beaucoup parlé pour ne pas répo'.i-,
dre. Elle nous a objecté la balance com
merciale, qui constitue l'Angleterre notre
débitrice, et par conséquent l'empêche de
nous prendre nos espèces. Voilà une dé
monstration qui n'est nullement neu
ve, et à^laqùelle il est trop facile do ré
pondre par la balance particulière, qui
nous constitue débiteurs, au point de
Yue des métaux, de tant de pays
voisins ou éloignés. Nous voyons bien
dans "l'article en question des plaisan
teries sur « l'algèbre économique >r un-
redressement de chiffres qui ne fait rien à
la démonstration, et les lieux communs
habituels sur le négociant traité en enne
mi. Voilà tout. Mais la preuve, cette preu
ve tant demandée que la mobilisation
des rentes de la .Banque ne sera pas
une expérience stérile, coûteuse pour la
Banque, défavorable pour le marché fi
nancier, restrictive de la circulation, et
par conséquent, en dernière analyse, nui
sible au commerce, cette preuve manque
toujours. Et nous sommes obligés d'en
revenir, pour toute démonstration, à cette
phrase : « L'évidence ne se discute pas. »,
JPeut-être serons-nous plus heureux
quand ii ^'agira de la doctrine de l'abais
sement et de ià £xité relative du taux de
l'escompté.
Art-il été. dit que ; •
« Si en 1776 et en 1810 1e taux-de l'es
compte, pour les grands établJaaemens «le
crédit privilégiés, paraissait être à son
prix naturel sur le pied de 4 pour cent, il
n'y avait rien de bien téméraire à penser
qu'on pouvait de nos jours le réduire fi 3
pour cent. C'est effectivement ce qu'a
voulu et ce qu'aréaliséM. Bineau en 1852;
sous'l'inspiration de l'Empereur... Malgré
ses engagemens, la Banque de France no
tarda pas à reprendre une concession qui
n'était cependant que le prix des avanta
ges considérables qu'on lui avait accordés;
— Elle parvint à la retirer, pour ce qui
concerne là réduction de l'intérêt, en fai
sant miroiter aux yeux du public le dan
ger, de l'épuisement de ses réserves métal
liques, danger qu'il dépendait de la Ban
que d'écarter immédiatement. » P. Ti ,
74 et 75.
Et encore ;
i« Avec de pareils moyens, on voit de
quelle puissance irrésistible les Banques-
sont armées ; on comprend l 'eificacité do
leuriCOUGurrence sur le marché des capi
taux ; et de fait, elles sont réellement maîv
tresses d'empêcher que le taux de l'inté
rêt ne franchisse certaines limites. » P. 78.
Sans que la brochure l'exprime use fois
bien nettement, ]a doctrine dont elle a été
la dernière manifestation n'est-elle pas
celle de l'escompte oscillant autour de
4 0/0? \
Tel est le point de départ, et pas d'au
tre. Aussi nous attachons peu d'impor
tance aux développe'mens que nous donne
la Franee , et qui ont le. défaut de n'être
pas toujours d'accord avec le texte. Ainsi
t la France conclut son article de samedi:
soir par ces mots :
Feuilleton du Constitutionnel. 19 janvier.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Cinquième partie.
XV.
rocil LA RENTREE DE M l,e CHAUSSERA1E.
Nous n'avons pçs eu à dire la douleur
de Mme de Liliers et celle de Thérèse, au
moment où, au baron et au xheyalier, fut
signifié l'ordre de leur arrestation. ,
Les Bretonnes, comme l'écrivait à Da-
bois la Fillon, savent ramier leurs larmes,
et le désespoir dont nous aurions dû être
témoins fut d'autant moins extérieur,
qu'après avoir assisté à l'inutile perquisi
tion opérée par M. le prévôt de Rennes,
les deux prisonniers, pour éviter des a-
dieux déchirans, demandèrent à monter
immédiatement dans la chaise de poste
qui devait les conduire à Paris. Cet arran
gement était trop agréable à leur geôlier
qui n'avait pas été sans quelque crainte
de résistance, pour n'être pas accepté avec
empressement.
Quand on sut le départ de MM. de Li
liers, comme parmi les invités du maria
ge si cruellement interrompu, se trouvaient
un certain, nombre de gentilshommes
ayant assisté à l'assemblée de Kerzhéro,
parlant à tous dans la personne de M. de
Lambilly :
— Voilà, dit Jeanneton ,1e premier ré
sultat de votre belle détermination : l'In
surrection déclarée, serait-on venu ainsi
sans coup férir mettre la main sur deux
personnes aussi principales do l'entrepri
se? 1 Mais avec voire folle idée de som
meiller sur un volcan, autant vous en ar
rivera : c'est moi qui vous le prédis et
vous serez de même enlevés en détail.
Ce qui, à l'événement, se trouva vrai.
Après un peu do ces inutiles récrimina
tions qui ne manquent jamais de se pro
duire entre conjurés , pour peu que l'œu
vre ait l'air" do péricliter, toute la no
blesse présente se mit à la disposition de
Mme de Liliers , s'offrant à la servir dans
tout ce dont elle serait capable..
— Merci, Messieurs, répondit froide
ment la baronne, ma nièoe et moi n'avons
plus rien à faire en Bretagne. Dans, deux
heures, le temps des dispositions les plus
indispensables, nous serons sur la route
de Paris.
M. de Lambilly hasarda quelques timi
des objections.
— C'est notre devoir, poursuivit la châ
telaine, et j'ajoute que, pour nous, il est
sans péril : ni Thérèse, ni moi, n'avons
conspiré, et le gouvernement de M. le Ré
gent n'en est pas, sans doute, à faire un
crime à des femmes de solliciter en faveur
de leurs maris.
—r Mais pourtant., ma bonne, dit Mme de
la Cocquerie, si vous alliez être incarcé-
rées en arrivant là-bas et pressées de
questions ?
— Pour se taire, répliqua Mme de Li
liers, Thérèse n'aurait pas à faire un grand
effort; elle ne sait rien de rien. Quant à
moi, bien habile qui me ferait parler.
— Ces dames, d'ailleurs, dit Jeanneton,
ne seront pas inquiétées, je pars avec elles
etsaisplus d'un asile à leur offrir jusqu'au
moment où elles pourront paraître et in
tervenir au profit de nos; chers prison
niers.
Alors, combat de générosité : Mme de
Liliers et Thérèse se refusaient à cet arran
gement et faisaient remarquer à Mme Wat-
teau que sa sûreté bien plus que la leur
était compromise et que se rapprocher de
son puissant persécuteur était une impru
dence dont elles ne voulaient pas être
complices.
— Allons donc, répliqua la courageuse
femme* vous laisser tomber des nues
dans cet enfer de Paris, est-ce possible?
Quant ù WaUeau,qui parlait aussi d'être
de l'escorte, sa femme le prit à part et lui
fit comprendre que,pour voyager à brûle-
pavé, ainsi que la situation l'exigeait, il
fallait une'santé moins fragile que la sien
ne. Elle ajouta qu'à Nogent-sur-Marne, où
il habitait, à deux pas de Paris, elle serait
aussitôt recherchée. D'aucune manière,
donc, il ne serait possible qu'elle, allât
s'installer au domicile conjugal, et,de fait,
ils se trouveraient toujours séparés. Ne"
valait-il pas mieux dès lors qu'il restât
dans le pays à surveiller ce qui se passe
rait et surtout à seconder le sieur LeHouë-
dec dans les mesures à prendre pour la
conservation du précieux drapeau qu'il pa
raissait plus prudent de n« pas colporter ?
Convaincu ou non, le plaintif artiste
dut, en acceptant cette façon de .veuvage
avant la noce, faire sa première preuve de
docilité maritale. '
Quand, après un voyage- rapidement
mené, sans qu'aucun incident remarqua
ble fût venu le compliquer, les deux Bre
tonnes et Mme Watteau furent aux appro
chés de Paris, il resta convenu que la tan-,
te et la nièce iraient d'abord descendre
chez maître Pralart, au moulin de Chelles.
Là, elles seraient à portée de savoir la si
tuation faite par la soupçonneuse vigilan-.
çe;.d,e:PubQi&, à l'abbaye et à l'ablié de Li-
vry, et le point jusquîoù l'une et l'autre,
restaient abordables. A Chelles, d'ailleurs,
la mère et la fiancée du premier cheva
lier étaient attirées par sa sépulture; y
faire un pieux pèlerinage devenait un de
voir d'autant plus indiqué à leur cœur que,
par la douleur présente, elles l étaient plus
disposées à l'attendrissement et au so'uve-
nuv-:
Poùr Jeanneton, eHe pensa que dans la
maison du bois de Boulogne, où depuis sa
grande réiorme elle vivait fort esseulée,
Mlle Chausseraie pourrait d'abord lui don
ner un asile ; elle verrait, ensuite, s'il fal
lait, s'ouvrant avec elle de tous les mys
tères de-la situation, lui demander le con
cours de ses conseils et de son crédit.
Quant à l'âsile, il ne fut pas marchandé,
La .Chausseraie se fût empressée de l'ac
corder à, litie proscrite qu'elle eût moins'
aimée et moins anciennement connue.
Mais, une fois installée dans l'hermitàge
et en sûreté, Mme Watteau ne tarda pas à'
s'apercevoir que son ancienne protectrice
lui battait froid.
■. Une explication dut s'en suivre; il en-ré
sulta que la pénitente avait fini par savoir'
à quoi s'en tenir sur la vérité de l'apparition
par laquelle elle s'était laissée -si profondé
ment impressionner.: Informée d'abord par
le bruit public, elle avait achevé d'être édi-
liée par une lettre de Mme de Liliers; cel
le-ci, lors de sa réconciliation avec son ma^
ri, qui était le démenti le plus complet à
l'insolente visée du duc d'Orléans, avait;
dû s'empresser d'écrire à la confidente de>
cette calomnie ; mais ayant ainsi connu»
l'existence en chair et en os du chevalier-
fantôme, la" Chausseraie restait fort uleé-'
rée de la part personnelle qui lui avait étâ
faite dans la savante mystification organi
sée à l'adresse de M.'le Régent. :
— Tu n'ignorais pas, dit-elle' aveo ai
greur à Jeanneton, qui, malgré son chan
gement de fortune, voulut continuer à"
être tutoyée, que ce spectre, dont.la visite-
devait, bouleverser ma vie , était une ri
dicule jonglerie ? . '
Mme Watteau commença par nier : elle
ne savait assez, ni l'état de'' l'âme de son
interlocutrice, ni le point où elle én était 1
de son ancienne familiarité avec le prince
contre qùi l'on travaillait, pour s'ouvrii 4 ^
sans précaution avec elle , et de la conspi
ration bretonne etde's travaux souterrains
de M. de Livry.Toute la confidence qu'elle
avait faite en arrivant se bornait à sa que
relle avec M. de Charolais et au mode
odieux de persécution dont elle était deve
nue l'objet'.
Mais, en causant, Jeanneton eut bientôt
fait de démêler que la bonne 1 Chausseraie"
n'était pas aussi revenue des vanités du
sièbks, qu'à voir- le grave tVain de don exis-
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