Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-11-05
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 05 novembre 1864 05 novembre 1864
Description : 1864/11/05 (Numéro 310). 1864/11/05 (Numéro 310).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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SAMEDI 5 NOVEMBRE 1864.
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de cbaqaa mois» <
I
Les Annonces sont reçues chez M. Panis , rue Notre -Dame-des-Victolres, n* 40
de la Bourse).
(place
PARIS, 4 NOVEMBRE.
La Chambre des députés a tenu séance
hier à Turin. La discussion sur le projet
de translation de la capitale à Florence
commencera lundi; le rapport de la com-r
mission conclut à l'adoption du projet do
loi. " •
La discussion s'annonce avec un.caracr
tère de modération que, nous l'espérons,
le débat conservera jusqu'au bout. Quant
à l'àdoptidn du projet de loi, elle n'est pas
douteuse ; l'opinion publique la conseille
et l'immense majorité des députés paraît
comprendre que le yéritable intérêt de l'I
talie est dans l'exécution loyale.de la con
vention conclue avec la France,
Les journaux italiens publient "une cir
culaire adressée de Vienne, le 30 octobre,
par M. d9 Toggetobourg, lieutenant de
l'empereur, aux délégués provinciaux de
la Vénétie au, sujet des évènemens du
Frioul, Celle circulaire constate le peu
d'im^,oTtance et l'insuccès des bandes qui
< sg sont montrées en armes, mais elle re
commande toutefois aux autorités un re
doublement de surveillance aux fron
tières. - • '
Les dernières nouvellés font connaître
que la bande commandée par le garibal
dien Tolazzi, est réduite,à vingt hommes,
qui occupe une cîme presque inaccessible.
Tous ceux qui avaient franchi le Pô, .dans
l'espoir de secourir les insurgés du Frioul,
sont revenus à Ferrare complètement dé
couragés. '
. L'avortement d'une tentative si géné
ralement désapprouvée par les hommes
-de bon sens n'a pas empêché qu'une
réunion du comité de secours pour la Vé
nétie ait eu lieu le 3 novembre, au théâ
tre Victor-Emmanuel', M.- B-rofferkf-et M. •
Boggio, députés, y ont prononcé des dis
cours très applaudis en faveur, des insur
gés. On annonee la convocation- pour di
manche prochain d'une nombreuse réu
nion populaire dans le même but.
Les principaux journaux de Turin, en
tre autres l' Opinione, blâment sévèrement
ces démonstrations et déclarent que ceux
qui se les permettent, offensent de la ma
nière la plus grave le gouvernement du
roi.
La légation d'Autriche a annoncé offi
ciellement au cabinet de Berlin la retraite
de M. de Rechberg et son remplacement
par le comte deMensdoriï-Pouilly; le char
gé d'affaires autrichien a déclaré, à cette
occasion, que son gouvernement désirait
rester avec la Prusse dans les rapports in
times qui se sont établis depuis l'année
■passée. La Gazette de la Croix conclct de
ces formules de politesse que la Gazette,
d'Augsbourg ét&it très mal informée et qu'il
n'y aura pas de revirement à Vienne en
faveur des Etats secondaires. _ .
Par le traité de paix qui vient d'être con
clu à Viennej les Sleswig-IIolsteinois ob
tiennent ce qui a été l'objet de.leurs vœux
depuis tant d'années, c'est-à-dire la sépa
ration complète dîavec le Danemark. Et
cependant, d'après ce " que l'on apprend
par les feuilles allemandes, la nouvelle de
la signature de la paix a été accueillie as
sez froidement dans les duchés. On expli
que cette froideur par le mécontentement
que les populations' éprouvent en voyant;
les grandes puissances allemandes et
notamment la'Prusse montrer si peu
d'empressement pour faire 'résoudre la
question de succession conformément au
vœu national. Les habitans des duchés
craignent toujours les velléités d'annexion
du parti féodal à Berlin et ils croient,
avec raison, que le meilleur moyen de
mettre un .terme à ces projets serait de
proclamer le prince d'Augustenboiifg qui
•est le seul candidat reconnu par ..les popu
lations. Bref, dans la conclusion delà paix,
'le peuple des duchés ne voit toujours que
la réalisation partielle de .ses vœux, et il
attend, pour se livrer à des démonstrations
de joie, que le Sleswig-Holstein soit cons
titué comme État indépendant sur lesî bar
ses de la Constitution de 1848 et sous le
sceptre du duc Frédéric VIII.
On .écrit de Berlin que M, d'Ahlefeldt,
chargé d'affaires du duc d'Augustenbourg,
est de nouveau arrivé dans cette ville pour
reprendre les négociations relatives au rêr
glement de la question de succession.
Auguste Vitu.
Les journaux américains nous ont der»
nièrement apporté une lettre de M. Ste-
phens, vice-président des Etats confédérés^-
lettre dans laquelle on a cru voir l'indice
d'un sentiment de retour vers l'Union. Telr
le n'a - pas été, nous devons le dire, l'im
pression que ncus a laissée une lecture at
tentive et complète de cè.long document.
M. Stephens parle dans cette lettre le
'langage qui a été constamment tenu à
Richmond. Il exprime, comme le faisait
le dernier manifeste du congrès confédé
ré, le désir qui n'a jamais " cessé d'exister
au Sud de voir cesser une guerre dans la
quelle le Sud ne cherche point à conqué
rir le Nord, mais seulement à se défendre.
En même temps, il avoue qu'il n'espère
pas que des efforts individuels puissent
contribuer en ce moment à atteindre .ce
résultat.
Le correspondant de M. Stephens l'avait
invité à lui faire connaître son opinion,
sur le mouvement pacifique qui s*était
produit au Nord et qui a laissé sa formule
dans le programme issu de la convention
de Chicago. M. Stephens admet que ce
programme a projeté sur la situation « un
rayon de lumière qui, s'il plaît à la Provi
dence, peut devenir l'aurore d'un jour écla
tant après.cette longue et'triste nuit.»
Oç, les deux.points, principaux du mani
feste de Chicago étaient la conclusion d'un
armistice et la convocation d'une conven
tion générale de délég'jjés de tous les
Etats. M. Stephens ne repousse pas ca
projet d'une convention. « C'est là, dit-il,
un pas fait dans la bonne direction. Je
n'ai aucune objection -à présenter, ajoute-
t-il, contre une semblable convention des
Etats en tant que conférence pacifique et
échange d'idées entre des puissances éga
les et souveraines, comme le fut la con
vention de 17S7. « Plus loin il revient en
core sur cette opinion, et il a soin de la
compléter en disant qu'il ne consentirait
pas à abandonner les questions pendantes
à la décision absolue d'une telle assemblée.
La pensée du vice-président de la confé
dération ressort clairement de ces- passa
ges, ainsi que de l'ensemble de. sa lettre.,
consacrée tout entière à montrer que l'is
sue de cette lutte sanglante nepeutêtreque
dans la reconnaissance universelle de la
doctrine de la souveraineté des Etats. .«Ce
fut sur cette base, ditril, que les. treize
Etats ço-égaux et co-souverains établirent
le contrat fédéral de l'ancienne Union en
1787. C'est sur le -même principe que les
Etats co-égaux et co-souverains de DOtre
confédérationont fondé leur peuyeau pacte
d'Union. » On ne raisonne pas ainsi à
Washington. Là, on veut que le pouvoir,
central soit définitivement considéré com
me le véritable souverain dominant et ab
sorbant les souverainetés locales,. Aussi
M. Lincoln exige-t-il, avant de vouloir en
tendre parler d'amnistie et de convention,
que les Etats du Sud fassent leur soumis
sion comme des rebelles repentans. C'est
ainsi encore qu'il a imaginé cette puérile
théorie d'après laquelle, n'ayant été, de-,
puis sa première élection, reconnu que par
un certain nombre des Etats, il devrait être
maintenu à la présidence jusqu'à ce qu'il'
eût exercé, le pouvoir pendant quatre an
nées sur la totalité des Etats jadis unis. On
dirait même que M. Lincoln fait acte de
condescendance en voulant bien subir en
core une fois l'épreuve du scrutiii popu-
laire.
- On voit maintenant quel est le vrai sens
de la lettre de M. Stephens, et à quelle
distance elle se. place des doctrines quii
prévalent aujourd'hui à Washington.'
Le. vice - président des Etats confédérés ;
maintient que chaque Etat, au Nord'
comme aif'Sud, demeure souverain et
maître de ses destinées; d'où il suit
que chacun resterait libre de contrac
ter avec les autres Etats ses voisins et
ses égaux les liens fédéraux qu'il lui :
plairait dé former. Si cette opinion régnait
auNor.i, la guerre n'aurait évidemment
plus de raison d'être, et les autorités de
Washington abdiqueraient aussitôt leurs
prétentions de soumettre par la force des
Etats qui seraient reconnus souverains.
Mais c'est précisément parce 'que la doctri
ne contraire a été adoptée par M. Lincoln,
et épousée parle Nord, que celui-ci a été en
traîné, sous prétexte de maintenir l'Union,
à entreprendre une véritable conquête du
Sud. Or, sur ce dernier point, M. Stephens
est aussi catégorique que l'ont jamais
été tous les autres hommes'd'Etat de la
confédération. « Une paix qui- sortirait
d'une union d'Etats établie par la force
serait, dit-il, aussi ruineuse pour le Nord
que pour nous. » Et il termine sa lettre en
insistant sur les ressources: que possède le
Sud pour prolonger sa résistance. « Lors
même, ajoute-t-il, que Mobile, Savannah,
Charl eston, Augu sta, Maçon, Montgomery,
et même Petersburg et Richmond vien
draient à tomber entre les mains de l'en
nemi, notre situation ne serait pas pire
ni moins encourageante que l'était celle
de nos ancêtres dans les jours de leurplus
mauvaise fortune. »
Ce sont donc toujours, de part et d'au
tre, les mêmes sentimens : le Sud conti
nue à vouloir la paix pourvu que son in
dépendance soii sauve ; le Nord n'en est
pas encore venu à se sentir assez fatigué
de la gue£j& pojiç abandonner l'espoir de
conquérir le Sud.
H.-Marie Martin.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Southampton, 3 novembre, au soir.
Une batterie espagnole de Cçula a tiré sur la
goëlette anglaise Mçrmaid, parce qu'elle n'a
vait pas liissé'soQ pavillon. Le Ktrmaid p. coulé,
mais l'équipage a été sauvé.
Berlin, 3 novembre.
On lit dans un article de la Gaieitc de l'Alle
magne du Nord :
« Il est évident que la Prusse, l'Autriche et
le Holstein ne sauraient être tenus, après la
conclusion définitive de la paix, à payer les
frais (l'entretien des troupes appartenant à
d'autres Etats allemands comme le Hanovre et
la Saxe, qui peuvent se trouver encore sur le -
territoire des grandes puissances allemandes.
Que ces deux Etats s'arrar-gent là-dessus avec
les autres petits Etats, ce n'est pas notre af r
faire. » ' .
On assure que M. d'Alilfeld présentera ^des
propositions acceptables au sujet d'une union
diplomatique militaire et maritime dès duchés
avec la Prusse.
Berlin, 3 novembre.
Le budget "du Sleswig-Holstein de' 1864-65
présente, du 1 er avril jusqu'à ce jour, un ex
cédant de recèttes de 2,013,274 marcs courans,
provenant de l'absence des articles relatifs à
la liste civile, aux apanages et à la guerre. En
prévision de la convocation des Etats avant le
mois de mars 1865, le budget fixe une somme
de. Copenhague, 3 novembre^
La commission du . Folksthing se prononce
poiir l'autorisation à donner, à des poursuites
judiciaires contre M. Jijlle. .
Le rigsdag sera ajourné demain.
/. La session'du Rigsraad ne sera probable
ment pas ouverte par le roi en personne.
. ... Aarhnus, 3*novembre.
L'organe officiel 4'Aarhuus publie un mani
feste du général de Folkenstein qui se termi
ne ainsi": ' , ■ • !
« Des allègemens dans l'exécution dés or- .
dres existans n'ont été accordés que dans la
supposition que la paix conclue (à Vienne) se
rait ratifiée dans le délai fixé à Copenhague.
Si, contro toute attente, cette ratification était :
retardée, toutes les ordonnances seraient re
mises en vigueur avec aggravation,
Turin, 3 novembre au soir.
Chambre des députés. —M. "Boggio croit que les
documens diplomatiques communiqués aux :
Chambres sont insuffisant. Il- demande la com
munication des noies échangées entre l'Italie
et la France depuis la première note de M. Vis-
conti Vcnosta.
Le général La Marmora répond que le gou
vernement a déjà examiné cette question et
qu'il ne croit pas devoir communiquer d'au-
.tres documens. •
M. Petruccolli délia Gattina demande si la
' narration contenue dans la note de M. Nigra
correspond exactement à la vérité.
M. -Lanza, ministre de l'intérieur, répond,
qu'il n'est pas convenable de mettre en doute
un acte solennel de la diplomatie sur de sim
ples affirmations de journaux ; la note du mi
nistre d'Italie à Paris}, M. Nigra, ; est exacte
ment vraie dans toutes ses parties , et elle fi
été reconnue vraie par les deux parties con
tractantes. . .
M. Mosca présente le rapport de la commis
sion chargée de l'examen du projet de loi pour
le transfert de la capitale à Florence.
M. Ferrari propose à la Chambre d'examiner
d'abord la question de savoir s'il n'était pas
nécessaire de présenter, en premier lieu, un
projet de loi pour l'approbation de la conven
tion du 15 septembre.
Après une courte discussion, cette question
préjudicielle est ajournée à lundi, jour fixé
pour la discussion du projet de transfert de la
capitale. Le rapport de la commission conclut
à l'adoption du projet tel qu'il a été présenté
par le gouvernement. .( Havas-Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir: , -
Turin, 4 novembre.
■ La Biscnssione annonce la conclusion d'un
contrat pour les biens domaniaux entre le
gouvernement et le Crédit mobilier avec ' le
concours de. quelques établiesemens de crédit.
Emprunt italien, èy.35, .
. Madrid, 4 novémbre.
Les élections municipales sont terminées.
La moitié des élus appartient au parti progres
siste et l'autre moitié au parti modéré..
La Politica dit que M. Pareja est pçrteur d'jin
jiltimatum exigeant du Pérou une prompte et
complète satisfaction. Si cette satisfaction n'é
tait pas obtenue immédiatement, l'escadre es*
pagnole prendrait possession des points prin
cipaux de la république çt détruirait la ilotte
péruvienne. ; ( Ïïaoas-Bullier.)
COURS DE JLA BOURSE.
cours de cloture
3 0/0auoompt.
—Fin du mois.
41/2 aucompt.
—Fin du mois.
le 3
64.70
64.93
91.90
91.75
le 4
64.70
64.93
91.95
» . »
hausse. baisse
m
»
05
»
On nous 'êcrit'deTranc?ôr't, le 31 octo
bre : . . ■
La retraite depuis si longtemps annon
cée de M. de Rechberg vient d 7 avoir lieu.
: On s'accorde généralement à en trouver la
cause dans l'insuccès des négociations
suivies avec la Prusse , et pour le règle
ment des relations de l'Autriche, avec le
Zollverein. Nulle concession sérieuse n'é-
- tait probable, malgré toutes les .promesses
«é vasives, et malgré la dépêche ambiguë de
M. de Bismark écrite pendant son dernier
séjour à Schoenbrunn. Cette dernière espé-
rancedéçue laissait M. de Rechberg,complè
tement désarmé en lace de députés hostiles
à l'alliance austro-prussienne et à l'aban
don des relations intimes avec les Etats
secondaires de T Allemagne. Ce n'est pas
que l'ancien ministre des affaires étrangè-
res'se soit montré fort préoccupé da l'opi
nion publique ou -de l'attitude du Reichs-
rath; son indifférence pour les critiques
assez acerbes! dont les journaux - se fai
saient les interprètes, le prouve suffisam
ment; mais, cette fois, à l'occasion du vote
dn budget, la position .n'aurait plus été
tenablo et une retraite a été préférable à
une chutd.
Du reste, on donne jiour cause ou pour
prétexte de cette retraite, une discussion
élevée au sein du cabinet sur l'état de siè
ge en Gallicie. M, de R-echberg aurait vou
lu le maintenir, tandis que les autres mi
nistres, soutenus par le gouverneur de la
Gallicie, M. de Mensdorlï-Pouilly, se se
raient prononcés pour -la cessation ; La ma
jorité; aurait ainsi trouvé dans l'ancieji
ministre de l'Autriche en Russie le collè
gue appelé à succéder à M. de Rechberg.
Quoi qu'il en soit, la retraite de M. de
Rechberg passe pour une satisfaction
donnée à l'opinion ^publique. Il £tait géné
ralement regardé, à tort .ou à raison, vu
ses antépédens, comme le soutien et le
protecteur du parti de la réactionj et com
me le sejil obstacle aii large développe
ment des institutions constitutionnelles.
Toutes Iss fois que l'opposition du Reichs-
ratli insistait trop vivement sur une ré
ferme quelconque, M. de Schmerling di
sait confidentiellement aux députés qu'il
n'était pas tout puissant, qu'il était en
chaîné par M. de Rechberg et que trop
. .d'exigences le forceraient 4 céder sa place
s au parti qui n'a d'autre butque de renverser
la constitution. M. de Schmerling est donc
libre maintenant ; les entraves ont disparu^
et les réformes depuis si longtemps pro
mises, réformes da la justice, de la liberté
religieuse, du régime des associations
pourront se réaliser avec le concours du
Reichsrath. Ce nfest pas un simple, chan-.
gement de personnes que l'on veut voir à
Vienne dans la nomination de M. de Mens
doriï-Pouilly, c'est un changement de sys
tème.
Mais voilà qu'au moment en apparence
le plus propice, un obstacle imprévu,, pa
raît s'opposer à toutes ces espérances. Les
réformes que je viens d'indiquer concer- .
nont les pays slavo -allemands, dont l«s_in
térêts sont confiés au Reichsrath restreint:
mais le décret impérial convoque pour le
12 novembre prochain le Reichsrath plé-
nier, qui représente• l'empire entier> et'
dont la principalp- fopctioi^ ^st là discus
sion du budget. Cette mesure a été diyer'.
sement interprétée et combattue. Cepen
dant, outre l'intérêt puissant et impérieux
que présente la discussion du budget de
l'année proehaine, on veut voir dans ce
procédé un moyen pour,arriver à la solu
tion de la question hongroise.
En effet, on suppose que d'ici à peu de
temps la Diète hongroise serait convoquée,
qu'on lui présenterait, pour être insérée
dans les lois du pays, la'constitution dé
février, et qu'une commission mixte ^es
membres de la Diète et du Reichsrath délir
béreràit sur les modifications éventuelles
de la loi autrichienne et qui seraient rie
nature à amener tyae entente. On regarde
cojtnme un premier-pas'vers cette solution
la nomination d'une vingtaine de préfets^
la plupart honpnes -nouveaux et n'apparte
nant pas à l'aristocratie. Ayant, comme
préfets, siège et voix délibérative à la Cham
bre des magnats, ils formeraient la pre
mier noyau d'un parti gouvernemental qui
manquait complètementà la Diète de 1860,
Ces nominations ont été accueillies avec
pe_u de faveur ^ Hongrie, où les disposi
tions amicales du gouvernement autri
chien paraissent suspectes> On se de
mande si, avant toute convocation d'une
Diète, l'état de siège ne serait pas levé, si
les élections se feront d'après la loi de
1848 ou d'après une nouvelle loi octroyée;
enfin, si l'attitude du gouvernement en
vers la Diète -sesa plus concilian te et moins -i
doctrinaire qu'à la dernière session, qui a
duré si peu de temps.
On le voit donc, on avance, maïs on
n'est pas encore près de la solution. Peut-
être les esprits aujourd'hui sont-ils plus
calmes en Hongrie qu'il y a quatre ans ;
mais le Magyar s'agite et s'exalte faci
lement, et le passé est plein de souve
nirs douloureux pour lui.
A côté des questions relatives au déve
loppement de la vie constitutionnelle en
Autriche, se présente donc pour M. de
Schmerling celle plus difficile encore de
la pacification morale de Ja Honajje. On
croit ce ministre plus puissant tmjour-
d'hui que jamais et.probablement fortifié
encore par l'entrée de M. de Mensdorf, au
quel ses. antécédens plus militaires que
diplomatiques ou politiques laissent une
liberté d'aetibn complète.-Aussi espère-t
on qu'il prendra une nouvelle'attitude
dans la question polonaise envers la
Russie, dans la question allemande envers
la Prusse et dans la question italienne en
vers la France. Et, comme premièr# ga
rantie de ces dispositions plus conformes
au vœu général, on demande la révoca
tion de M. Bach, l'ambassadeur d'Autriche
à Rome, un des derniers représ^ntans de
l'ancien régime absolu! :
Pour: extrait : L. Bomface.
Nous lisons dans la partie officielle du
Moniteur de VAlgérie du 30 octobre :
« Chaque année des conventions sont pas
sées entre des Européens et des indigènes pour
les livraisons de laines à effectuer-ù des épo
ques déterminées; Ces transactions donnent
même "ordinairement lieu à' des avances éh
argent faites par les acheteurs/• ■
» Des ventes et des prêts de grains se font
également chaque hiver à des conditions de
paiement et de remboursement'analogues.
» Il arrive fréquemment qu'au moment fixé
pour la livraison, soit des laines, soit des
grains, ou pour le paiement des denrées qu'ils
ont achetées, les Arabes ne se trouvent pas en
mesure de remplir les obligations qu'Hs'ont
consenties.
» Beaucoup decommerçans ont pensé qu'en
pareil cas-, c'était à l'autorité -administrative
qu'il devaient s'adresser pour obtenir que des
mesures.fussent prises centre leurs débiteur:;,:
» Dn grand nombre de réclamations de cette
nature sont alors portéés aux coirimàndâns de
subdivisions, aux"préfets ou aux généraux
commandant les provinces et même au gou
verneur général de l'Algérie.
» Cette manière de procéder est le résultat
d'une erreur qu'il importe de faire cesser.
» L'autorité administrative n'intervient et
elle ne saurait intervenir en aucune façon
dans les conventions de cette nature;: elle
peut également'que rester étrangère aux dé
bats auxquels donne lteu leur inexécution >di
la part d'une des parties. v - 1 «
v .' n .'C'est à l'autorité judiciaire que ces sortes
de ( litiges doivént être déférés, les tribunaux
étant' sèula compétens pour trancher les con-
teStations : ' entre particuliers en matière d'in
térêts 1 privés, et pour faire assurer,- par l'in
termédiaire dfîsagens ministériels, l'exécution
dés décisions intervenues, .
» Eelairés désormais, sur la-véritable marche
qu'ils doivent suivre, les Européens éviteront
les retards: souvent ^préjudiciables qu'entraî
nait pour, eux la fausse direction donnée à
leurs réclamations. .
» Avertis dé nouveau que l'administration
entend plus que jamais n'intervenir- ni dans
leurs conventions, ni dans le règlement des
difficultés de toute sorte qui en sont trop sou
vent la couséquence, les indigènes se montre-
! ront plus circonspects dans leurslopérations
commerciales-; peut être se gçp,dr,ont-ils. mieux
compte qils par le passé des obligations qu'ils
acceptent avant- de contracter des engage-
mens souvent au-dessus de .leurs-ressources.
» 1 .' a ri m tnls traf iqtjtout en restant ; en_ ,de-
. hors des conventiôfla particulières entre-indi-
gèhes et Européens, continuera d'assurer
tous ia proteetion necessaira à la liberté com-
plè.tje des relations de. commerce.;
Le même journal donne les lïîmvelles
suivantes ^es opérations; militaires :
« L ^stribui du cercle de Boghar, qui ont
fait, le 21. octobre, leur soumission à M. le gé-
néral Yusufj'eur l'Oueil-Mzi, sont en grande
parUe-reveriués sur-leur territoire: |
m ; Les Oaled. Montas Cheraga qui, 11 y & quél-
qnes jours, avaient ^ujt^é- les. campemfens
qu'ils occu'paiérït'pour se jeter dans le Djebel
Sahari, afin d-y- faire cause commune avec les
Ojulfid Nayl, ont compris la faute qu'ils avaient
commis® et se çont empressés d-'enyoyer. à
Boghar huit des principaux de la tribu, avec
le càïd Ali-ben-Abderrhaman, protestant de
leur soumission.
« Le calme règne dans tout le Tell de la pro
vince.d'Algér; on annonce de Teniet-el-Ilaâd-
que lés populations, voyant Si Mohammed .et
Si Lalla se rejeter dans le Sud, ont repris leurs
campemens d'hiver et commencé leurs la
bours.
» Les tribus du cercle de Bousaûda, qui ont
fait leur soumission au colonel de Lacroix, ont
. presque entièrement rempliUe^Mndïèians^qui
leur ont été Û'xéeg. -
». Le colonel Seroka, qui avait pour mission
d'agir contre- les Ouled-Aïssa, du cercle de
Boussaâda, avait vu, le 24 octobre, se grouper
autour de son camp, il Aïn-Rich, plus de £00
tentes de cette tribu ; ces tentes ont fourni des
moyens de transport à sa-colonne.
» Dans la province ■ d'Oran, le Tell est tran
quille. Si Lalla qiii,'ie 20 octobre , couchait à
Sidi-Khalifa, sur le Chott, s'est rejeté dans le
Sud en apprenant que le général Doligny, par
ti de Gér-y ville dans la nuit du 21,-marchait
sur lui. »
L'évacuation du Jutland par les troupes
-austro-prussiennes doit avoir lieu trois se
maines après'l'échange des ratifications
du traité signé à Vienne, le 30 octobre, ei^-
tre les plénipotentiaires danois, prus5^ens
et autrichiens. •
Pour bâter le plus possible ce moment
impatiemment attendu par ; les popula
tions placées sous le régime onéreux de
l'occupation étrangère, le roi de-Danemark
a décidé de convoquer en séaftee extraor
dinaire pour le samedi 5 novembre le Ttigs-
raad qui, aux termes de là constitution du
18-npvepibre, est appelé à donner son as
sentiment aux conditions dç. paix. ;
Le Rigsdag a été invité à proroger ses
séances au 9 janvier-1865, son consente
ment étant nécessaire à cette prorogation
et lés deux assemblées ne pouvant, aux
termes de la constitution de la monarchie
danoise^ siéger simultanément. ' "
' -. '(Moniteur du soir.)
- — jiwi
La dernière lettre de- M-. Mirés à ses ac
tionnaires, lettre que nos lecteurs connais
sent, et qui a été.également reproduite par
la plupart des journaux quotidiens, a ins
piré à ces derniers des 1 appréciations dont
nous dev.ons constater l'unammité,.
Nous reproduirons l'article de la Presse :
« Les anciens actionnaire? de la 'Caisse gêiw-
» raie des chemins de fer f qui auront vu s'en-
rçloutir près' de cinquante millions dans
» cet Immense naufrago financier à!u moment-
» mêmè oùV le' succès de l'emprunt ottoman
» allait leur donner deux capitaux- pour un',,
» les anciens actionnaires de la Caisse qéwrdle
dès chemins de' fer n'ont "plus d'espoir de
» sauvetage que dans l'indomptable énergie
» dont- M. Mirés a fait preuve' depuis trois
» ans! Dire' que cette indomptable éner-
» gie ians l'adversité a surpassé l'inépuisa-
■ » Me habileté qu'il avait déployée dans le suç-
» cès, ce n'est que constater un simple fait'sur
» ' lequel l'opinion est unanime. Il est vraiment
» à déplorer qu'on use dans d'innombrables et
» d'inextricables chicanesjes trésors d'une telle
Feuilleton du Constitutionnel, 5 nov.
LA FORÊT DE BOND Y
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Quatrième partie.
: VII.
l'amulette.
Les historiens de la vie ds Cartouche,
aussi bien que les pièces de son proGès
conservées aux archives de l'Empire, cons
tatent que .ce drôle avait une manière de
harem ; ils nous apprennent même le nom
et jusqu'à la position sociale des femmes
qui le composaient, ^ ;
C'était, la Salomon, une belle juive, li
monadière et receleuse dans le voisinage
du Temple ;
Marie-le-Roy, grande blonde , vendant
des herbes à l'éventaire;
- Marie-Anne Bonnefoy,agaçante venve,et
également limonadière sur le pont Marie;
• Plus, une jeune lingère à l'air virginal,
aux longues paupières hypocrites, habi
tuellement vêtue, de -ssrge noire ét dont le
Bom ne nous a pas été conservé parce
qu'il avait fini par s'absorber dans le so
briquet de Margot la Religieuse.
Enfin, ce que le lecteur sait déjà f parmi
ces odalisques le rôle de sultane favorite
gtait tenu par Antoinette Néron, femme sé
parée du sieur Japineau, maître-d'hôtel
de l'ambassade française à Londres,, et fille
de la glorieuse Mme Néron.
, Quinze jours environ après le départ de
Philippe pour Londres, par les soins d'E^
veille-Chien, ces cinq beautés qui en par
tant du rouge flamboyant descendaient à
travers le blond, le châtain clair et le châ
tain foncé jusqu'au noir de jais, se trou
vèrent réunies.
L'ancien camarade, maintenant descendu
au grade élevé de premier lieutenant du
grand homme, leur avait donné assigna
tion au cabaret du Pistolet et la Pic , fau
bourg Saint-Martin, dans une salle inac
cessible au public et dite la salle sourde,
que possédait ce respectable établissement.
Toutes les invitées se connaissaient au
moins de vue. Toutes se savaient des
droits plus ou moins litigieux sur le cœur
du galant voleur, et son procédé, de les
faire trouver ensemble leur parut prodi^
gieusement insolent et Pacha.
En attendant le moment de dire son
fait à cet impudent volage, animées d'une
jalousie furieuse les donzelles commencè
rent par s'entreprendre, et cela sur un ton
si haut et avec une telle apparence de de
voir s'entre-dévorer, que, «sans l'interven
tion laborieusement sédative de M. le pre
mier lieutenant qui s'était, trouvé là pour
les recevoir, le capitaine, arrivant plus
tardj eût été exposé à ne plus trouver de
sa smala que des débris. ,
Enfin parut Cartouche, vêtu d'un blauâe
et de grandes guêtres à la paysanne; il
était.suivi d'un autre do ses lieutenans,
le sieur Balagriy, dit le Capucin, portant
en ce moment le costume de son surnom,
et d'un second personnage à barbe blan
che affectant l'habit et toute l'allure de ces
ermites de roman 'et de comédie, qui plus
que jamais venaient d'être remis- en mode
par l'immense succès de Gilblas. On sait
que dans les deux premiers volumes parus
en 17-15 se trouve le fameux épisode des
deux ermites picaresques, don Raphaël et
l'honnête Anibroise de Lamela.
— Eh bien, eh bien ! s'écria le héros epi
entrant, qu'est-ce que c'est que ces cris
et ces fureurs? ne deviez-vous pas suppo
ser, Mesdames, que, pour .vous assenir
hier, j'avaisquoique raison superlative, et
ne pouviez-vous attendre dans un cal
me un peu plus digne les explications aux
quelles, j'en conviens, vous avez droit?
Un mot va suffire pour calmer votre bouil
lon, et puisque vous m'y forcez par vos fa
çons inconvenantes qui sont faites pour
donner à l'hôte vénérable que j'amène, l'i=-
dée la plus mesquine de votre éducation ,
je vous dirai crûment et sans aller par
quatre chemins, que parmi vous, mes pou
lettes, il y a une Mme Judas.
-Une immense réclamation ayant suivi,
— Je vous répète, reprit l'accusateur,
que l'une de vous a commis contre moi
une trahison infâme. Qui? Si je vous
prends une à une, ce ne sera personne ;
mais ensemble, par: la. grande tendresse
que: vous vous portez, je suis toujours
sûr d'en avoir quatre avec moi pour cher
cher la coupable, Et afin de vous encoura
ger, mes bichonnes., je ne vous cacherai
pas ,que la peine -serait la mort si je sui
vais rçctà. le règlement.. .Ilem!. yoUà .qui
vous apprivoise! Maintenant donc,.silen
ce continu dansées rangs et attention !
— Capitaine! dit Eveille-Chien, pardon
de vous interrompre; mais je suis si -gros
de savoir comment a réussi votre prome.-
nade, que yous m'excuserez.;.
— Oui, mena-mi* répondit Cartouche,
j'excuse ta curiosité, elle est naturelle, et
-d'ailleurs aujourd'hui je suis tout tourné
à l'indulgence, attendu que mon- âme, on
peut le dire, nage .dans la jubilation.
-r-Ainsi, dit virement Eveille-Chien,
d'emblée vous avez mis la main sur la
chose?
: — D'emblée n'est pas le mot, mais par
la manière d'homme du métiei\dont le ca-
jnarade Balagny sait porter l'habit reli-
-gieux, il m'a été un compagnon un peu
plus utile que tu ne t'étais montré il y a
quatre ans, le 2 septembre 1715, date que
ni toi ni moi n'avons oubliée. Dang-, le
quartier;que j'avais toujours pen&é, aux
■environs de la maison Rouge, il a trouvé
ce respectable anachorète qui disait son
bréviaire, et aussitôt ces deux hommes
de Dieu de s'aboucher, et-de s'entendre,!
Bref et finalement, j'ai~visité la proprié
té du grenier jusqu'à la cave, et l'ayant
trouvée entièrement conforme au plan que
tu connais, j'en ai fait immédiatement l'acr
quisition. Ainsi donc, cher ami, me voilà
en possession de cette charmante .maison
de campagne que je rêvais depuis si longr
temps. • - . • :
: -r- Vivo le oapitaine ! s'écria Eveille-,
clyen en lançant son- chapeau en l'air et
en'le recevant sur la pointe de son doigt
où il le fit mouliner un moment.
J'aime ta joie, dit Cartouche ! jtjiais
elle ne doit pas me faire oublier le but
sévère de réunion; et d'abord j'aurai
l'honneur de confier à ces dames que, d[u
reste, comme, beaucoup d'hommes supèr-
rieurs, je ne me cache pas d'.être supersti
tieux. , .■ ■
— Eh bien! et, elles donc,, remarqua
Eveille-chien qui passent leur vie à se fai
re les cartes! ' .
— D'autres, c'est possible, dit Margot
la Religieuse; mais moi jamais.; c'est dé
tendu par notre sainte mère l'Eglise. .
. — Il y a quelques mois, reprit Cartour
che, après qu'un fou rire provoqué par la
pieuse .réclamation de la sœur grise se- fût
-apaisé, ayant eu l'occasion de jendre un
service au Grand-Thomas, le fameux den
tiste, du pont Neuf, il me fit présent d'un
.amulette. . . .
— Une allumette ! dit la fille.Néron ; eh
bien! ils ne sont pas pour les ruiner, ses
cadeaux au Grand-Thomas.,
— Fais donc pas ta maligne, j'ai dit un
amu et non pas une allumette, ou autre
ment un morceau de parchemin bénit dér
coupé d'une certaine manière qui devait
avoir la vertu de me garantir de tous les
dangers. Ce qu'il y a de s.ûr, c'est que cou
su dans un petit sachet.de soie verte et
porté sous ma .chemise, suspendu à un ru*
ban'de même couleur, Ce brimborion m'a
été très avantageux, car depuis que je le
possédais je me suis trouvé dans plus d'un
pas difficile dont je suis toujours sorti, crâ
nement;
— Si on peut croire à,des bêtises pa
reilles,! s'écria la Nér^>n ( .
- Cartouche la regarda jQx,émen.t, .elle le
regarda plus résolument encore, en ajou?-.
tant : Certainement que c'est une petitesse
de se fier à un morceau de peau de mouton.
—Eh bien! il faut, ma chère, .que tout le
monde aie soit pas de ton avis, car ce m'or-
.ceau jde peau de mouton, on s'est donné la
peine .de me de voler. • ■
- -rr-, Te voler, toi? quelque .chose deçà-"
ché entre cuir et chair. Eh bien ! où est-il
donc de malin qui a fait ce coup-là, que ie
lui donne mon cœur, dit Mariette-Roy la
marchande-de verdure, car ce ne serait pas
un homme,! ce serait le diable en per
sonne. . •
-r- Ce vol, continua Cartouche, n'a pu
être commis que la nuit, par quelqu'un
qui aura prolité de mon sommeil, pendant
qu'il était mon camarade dé lit.
.-r-Comme Dalila avecSamson, dit la
Salomon. .
En sa qualité de juive, elle avait un peu
ouï parler des Ecritures.
—Or, qui est-ce qui a l'honneur de par
tagerma couche ? '
— Eh bien! Eveille-Chien, donc, s'em-
pressa.de dire Antoinette Néron-, qu'il y a
■trois jours encore, je l'ai trouvé cquché
avec toi chez Savard, au Chariot-a'Or où '
vous n'aviez pu avoir qu'un lit pour vous
deux, avec un Limosin en plus.
— Dites .donc, eh ! vous, lit Eveille-
Chien j auriez»vx)us l'idée de me compro
mettre auprès du capitaine! Faudrait vous
lever plus matin, croyez-le, pour me dé
molir .dans son esprit-^ je suis l'ancien" des
anciens^ associé avant même 'qu'il eût
organisé sa troupe. . - ' * '
- Laisse-la donc dire, reprit Cartouche,
Ia choso n'a pu être pratiquée que par une
femmes le- sachet a- été ouvert pourif
prendre le parchemin, en place duquel on
a inséré un papier découpé dans le même
BUREAUX A PARIS : rue, dç Valois (Palais-Royal), n* 10:
Bwtiwasaw
4B0MEMENS DES DÉPARTEMESS.
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S?oub lu» pats ktrakgbw , voir le tablean
publié las 5 et 20 de chaque mois.
Imp. X» BONIFACE, r, des Bons-Enfane, 19.
Le mode
sur
SAMEDI 5 NOVEMBRE 1864.
ABONNEfiENS DE PARIS.
trois ,mois 13 fr;
six mois....;....,; 26 fr.
un an ..:.Ï S2 fflj
bn numéro 20 centimes!
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
le d'abonnement le plus simple est l'envol d'uiTboirtlë^osta ou d'un effet |
Paris, à l'ordre de l 'administrateur du Journal, rue de Valois, n* 10. |
Les lettres ou envois d'argent nos affranchis sont refusés.
Les articles déposas ne sont pas rendus.
Les abonaemens datent des 1°' et 18
de cbaqaa mois» <
I
Les Annonces sont reçues chez M. Panis , rue Notre -Dame-des-Victolres, n* 40
de la Bourse).
(place
PARIS, 4 NOVEMBRE.
La Chambre des députés a tenu séance
hier à Turin. La discussion sur le projet
de translation de la capitale à Florence
commencera lundi; le rapport de la com-r
mission conclut à l'adoption du projet do
loi. " •
La discussion s'annonce avec un.caracr
tère de modération que, nous l'espérons,
le débat conservera jusqu'au bout. Quant
à l'àdoptidn du projet de loi, elle n'est pas
douteuse ; l'opinion publique la conseille
et l'immense majorité des députés paraît
comprendre que le yéritable intérêt de l'I
talie est dans l'exécution loyale.de la con
vention conclue avec la France,
Les journaux italiens publient "une cir
culaire adressée de Vienne, le 30 octobre,
par M. d9 Toggetobourg, lieutenant de
l'empereur, aux délégués provinciaux de
la Vénétie au, sujet des évènemens du
Frioul, Celle circulaire constate le peu
d'im^,oTtance et l'insuccès des bandes qui
< sg sont montrées en armes, mais elle re
commande toutefois aux autorités un re
doublement de surveillance aux fron
tières. - • '
Les dernières nouvellés font connaître
que la bande commandée par le garibal
dien Tolazzi, est réduite,à vingt hommes,
qui occupe une cîme presque inaccessible.
Tous ceux qui avaient franchi le Pô, .dans
l'espoir de secourir les insurgés du Frioul,
sont revenus à Ferrare complètement dé
couragés. '
. L'avortement d'une tentative si géné
ralement désapprouvée par les hommes
-de bon sens n'a pas empêché qu'une
réunion du comité de secours pour la Vé
nétie ait eu lieu le 3 novembre, au théâ
tre Victor-Emmanuel', M.- B-rofferkf-et M. •
Boggio, députés, y ont prononcé des dis
cours très applaudis en faveur, des insur
gés. On annonee la convocation- pour di
manche prochain d'une nombreuse réu
nion populaire dans le même but.
Les principaux journaux de Turin, en
tre autres l' Opinione, blâment sévèrement
ces démonstrations et déclarent que ceux
qui se les permettent, offensent de la ma
nière la plus grave le gouvernement du
roi.
La légation d'Autriche a annoncé offi
ciellement au cabinet de Berlin la retraite
de M. de Rechberg et son remplacement
par le comte deMensdoriï-Pouilly; le char
gé d'affaires autrichien a déclaré, à cette
occasion, que son gouvernement désirait
rester avec la Prusse dans les rapports in
times qui se sont établis depuis l'année
■passée. La Gazette de la Croix conclct de
ces formules de politesse que la Gazette,
d'Augsbourg ét&it très mal informée et qu'il
n'y aura pas de revirement à Vienne en
faveur des Etats secondaires. _ .
Par le traité de paix qui vient d'être con
clu à Viennej les Sleswig-IIolsteinois ob
tiennent ce qui a été l'objet de.leurs vœux
depuis tant d'années, c'est-à-dire la sépa
ration complète dîavec le Danemark. Et
cependant, d'après ce " que l'on apprend
par les feuilles allemandes, la nouvelle de
la signature de la paix a été accueillie as
sez froidement dans les duchés. On expli
que cette froideur par le mécontentement
que les populations' éprouvent en voyant;
les grandes puissances allemandes et
notamment la'Prusse montrer si peu
d'empressement pour faire 'résoudre la
question de succession conformément au
vœu national. Les habitans des duchés
craignent toujours les velléités d'annexion
du parti féodal à Berlin et ils croient,
avec raison, que le meilleur moyen de
mettre un .terme à ces projets serait de
proclamer le prince d'Augustenboiifg qui
•est le seul candidat reconnu par ..les popu
lations. Bref, dans la conclusion delà paix,
'le peuple des duchés ne voit toujours que
la réalisation partielle de .ses vœux, et il
attend, pour se livrer à des démonstrations
de joie, que le Sleswig-Holstein soit cons
titué comme État indépendant sur lesî bar
ses de la Constitution de 1848 et sous le
sceptre du duc Frédéric VIII.
On .écrit de Berlin que M, d'Ahlefeldt,
chargé d'affaires du duc d'Augustenbourg,
est de nouveau arrivé dans cette ville pour
reprendre les négociations relatives au rêr
glement de la question de succession.
Auguste Vitu.
Les journaux américains nous ont der»
nièrement apporté une lettre de M. Ste-
phens, vice-président des Etats confédérés^-
lettre dans laquelle on a cru voir l'indice
d'un sentiment de retour vers l'Union. Telr
le n'a - pas été, nous devons le dire, l'im
pression que ncus a laissée une lecture at
tentive et complète de cè.long document.
M. Stephens parle dans cette lettre le
'langage qui a été constamment tenu à
Richmond. Il exprime, comme le faisait
le dernier manifeste du congrès confédé
ré, le désir qui n'a jamais " cessé d'exister
au Sud de voir cesser une guerre dans la
quelle le Sud ne cherche point à conqué
rir le Nord, mais seulement à se défendre.
En même temps, il avoue qu'il n'espère
pas que des efforts individuels puissent
contribuer en ce moment à atteindre .ce
résultat.
Le correspondant de M. Stephens l'avait
invité à lui faire connaître son opinion,
sur le mouvement pacifique qui s*était
produit au Nord et qui a laissé sa formule
dans le programme issu de la convention
de Chicago. M. Stephens admet que ce
programme a projeté sur la situation « un
rayon de lumière qui, s'il plaît à la Provi
dence, peut devenir l'aurore d'un jour écla
tant après.cette longue et'triste nuit.»
Oç, les deux.points, principaux du mani
feste de Chicago étaient la conclusion d'un
armistice et la convocation d'une conven
tion générale de délég'jjés de tous les
Etats. M. Stephens ne repousse pas ca
projet d'une convention. « C'est là, dit-il,
un pas fait dans la bonne direction. Je
n'ai aucune objection -à présenter, ajoute-
t-il, contre une semblable convention des
Etats en tant que conférence pacifique et
échange d'idées entre des puissances éga
les et souveraines, comme le fut la con
vention de 17S7. « Plus loin il revient en
core sur cette opinion, et il a soin de la
compléter en disant qu'il ne consentirait
pas à abandonner les questions pendantes
à la décision absolue d'une telle assemblée.
La pensée du vice-président de la confé
dération ressort clairement de ces- passa
ges, ainsi que de l'ensemble de. sa lettre.,
consacrée tout entière à montrer que l'is
sue de cette lutte sanglante nepeutêtreque
dans la reconnaissance universelle de la
doctrine de la souveraineté des Etats. .«Ce
fut sur cette base, ditril, que les. treize
Etats ço-égaux et co-souverains établirent
le contrat fédéral de l'ancienne Union en
1787. C'est sur le -même principe que les
Etats co-égaux et co-souverains de DOtre
confédérationont fondé leur peuyeau pacte
d'Union. » On ne raisonne pas ainsi à
Washington. Là, on veut que le pouvoir,
central soit définitivement considéré com
me le véritable souverain dominant et ab
sorbant les souverainetés locales,. Aussi
M. Lincoln exige-t-il, avant de vouloir en
tendre parler d'amnistie et de convention,
que les Etats du Sud fassent leur soumis
sion comme des rebelles repentans. C'est
ainsi encore qu'il a imaginé cette puérile
théorie d'après laquelle, n'ayant été, de-,
puis sa première élection, reconnu que par
un certain nombre des Etats, il devrait être
maintenu à la présidence jusqu'à ce qu'il'
eût exercé, le pouvoir pendant quatre an
nées sur la totalité des Etats jadis unis. On
dirait même que M. Lincoln fait acte de
condescendance en voulant bien subir en
core une fois l'épreuve du scrutiii popu-
laire.
- On voit maintenant quel est le vrai sens
de la lettre de M. Stephens, et à quelle
distance elle se. place des doctrines quii
prévalent aujourd'hui à Washington.'
Le. vice - président des Etats confédérés ;
maintient que chaque Etat, au Nord'
comme aif'Sud, demeure souverain et
maître de ses destinées; d'où il suit
que chacun resterait libre de contrac
ter avec les autres Etats ses voisins et
ses égaux les liens fédéraux qu'il lui :
plairait dé former. Si cette opinion régnait
auNor.i, la guerre n'aurait évidemment
plus de raison d'être, et les autorités de
Washington abdiqueraient aussitôt leurs
prétentions de soumettre par la force des
Etats qui seraient reconnus souverains.
Mais c'est précisément parce 'que la doctri
ne contraire a été adoptée par M. Lincoln,
et épousée parle Nord, que celui-ci a été en
traîné, sous prétexte de maintenir l'Union,
à entreprendre une véritable conquête du
Sud. Or, sur ce dernier point, M. Stephens
est aussi catégorique que l'ont jamais
été tous les autres hommes'd'Etat de la
confédération. « Une paix qui- sortirait
d'une union d'Etats établie par la force
serait, dit-il, aussi ruineuse pour le Nord
que pour nous. » Et il termine sa lettre en
insistant sur les ressources: que possède le
Sud pour prolonger sa résistance. « Lors
même, ajoute-t-il, que Mobile, Savannah,
Charl eston, Augu sta, Maçon, Montgomery,
et même Petersburg et Richmond vien
draient à tomber entre les mains de l'en
nemi, notre situation ne serait pas pire
ni moins encourageante que l'était celle
de nos ancêtres dans les jours de leurplus
mauvaise fortune. »
Ce sont donc toujours, de part et d'au
tre, les mêmes sentimens : le Sud conti
nue à vouloir la paix pourvu que son in
dépendance soii sauve ; le Nord n'en est
pas encore venu à se sentir assez fatigué
de la gue£j& pojiç abandonner l'espoir de
conquérir le Sud.
H.-Marie Martin.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Southampton, 3 novembre, au soir.
Une batterie espagnole de Cçula a tiré sur la
goëlette anglaise Mçrmaid, parce qu'elle n'a
vait pas liissé'soQ pavillon. Le Ktrmaid p. coulé,
mais l'équipage a été sauvé.
Berlin, 3 novembre.
On lit dans un article de la Gaieitc de l'Alle
magne du Nord :
« Il est évident que la Prusse, l'Autriche et
le Holstein ne sauraient être tenus, après la
conclusion définitive de la paix, à payer les
frais (l'entretien des troupes appartenant à
d'autres Etats allemands comme le Hanovre et
la Saxe, qui peuvent se trouver encore sur le -
territoire des grandes puissances allemandes.
Que ces deux Etats s'arrar-gent là-dessus avec
les autres petits Etats, ce n'est pas notre af r
faire. » ' .
On assure que M. d'Alilfeld présentera ^des
propositions acceptables au sujet d'une union
diplomatique militaire et maritime dès duchés
avec la Prusse.
Berlin, 3 novembre.
Le budget "du Sleswig-Holstein de' 1864-65
présente, du 1 er avril jusqu'à ce jour, un ex
cédant de recèttes de 2,013,274 marcs courans,
provenant de l'absence des articles relatifs à
la liste civile, aux apanages et à la guerre. En
prévision de la convocation des Etats avant le
mois de mars 1865, le budget fixe une somme
de
La commission du . Folksthing se prononce
poiir l'autorisation à donner, à des poursuites
judiciaires contre M. Jijlle. .
Le rigsdag sera ajourné demain.
/. La session'du Rigsraad ne sera probable
ment pas ouverte par le roi en personne.
. ... Aarhnus, 3*novembre.
L'organe officiel 4'Aarhuus publie un mani
feste du général de Folkenstein qui se termi
ne ainsi": ' , ■ • !
« Des allègemens dans l'exécution dés or- .
dres existans n'ont été accordés que dans la
supposition que la paix conclue (à Vienne) se
rait ratifiée dans le délai fixé à Copenhague.
Si, contro toute attente, cette ratification était :
retardée, toutes les ordonnances seraient re
mises en vigueur avec aggravation,
Turin, 3 novembre au soir.
Chambre des députés. —M. "Boggio croit que les
documens diplomatiques communiqués aux :
Chambres sont insuffisant. Il- demande la com
munication des noies échangées entre l'Italie
et la France depuis la première note de M. Vis-
conti Vcnosta.
Le général La Marmora répond que le gou
vernement a déjà examiné cette question et
qu'il ne croit pas devoir communiquer d'au-
.tres documens. •
M. Petruccolli délia Gattina demande si la
' narration contenue dans la note de M. Nigra
correspond exactement à la vérité.
M. -Lanza, ministre de l'intérieur, répond,
qu'il n'est pas convenable de mettre en doute
un acte solennel de la diplomatie sur de sim
ples affirmations de journaux ; la note du mi
nistre d'Italie à Paris}, M. Nigra, ; est exacte
ment vraie dans toutes ses parties , et elle fi
été reconnue vraie par les deux parties con
tractantes. . .
M. Mosca présente le rapport de la commis
sion chargée de l'examen du projet de loi pour
le transfert de la capitale à Florence.
M. Ferrari propose à la Chambre d'examiner
d'abord la question de savoir s'il n'était pas
nécessaire de présenter, en premier lieu, un
projet de loi pour l'approbation de la conven
tion du 15 septembre.
Après une courte discussion, cette question
préjudicielle est ajournée à lundi, jour fixé
pour la discussion du projet de transfert de la
capitale. Le rapport de la commission conclut
à l'adoption du projet tel qu'il a été présenté
par le gouvernement. .( Havas-Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir: , -
Turin, 4 novembre.
■ La Biscnssione annonce la conclusion d'un
contrat pour les biens domaniaux entre le
gouvernement et le Crédit mobilier avec ' le
concours de. quelques établiesemens de crédit.
Emprunt italien, èy.35, .
. Madrid, 4 novémbre.
Les élections municipales sont terminées.
La moitié des élus appartient au parti progres
siste et l'autre moitié au parti modéré..
La Politica dit que M. Pareja est pçrteur d'jin
jiltimatum exigeant du Pérou une prompte et
complète satisfaction. Si cette satisfaction n'é
tait pas obtenue immédiatement, l'escadre es*
pagnole prendrait possession des points prin
cipaux de la république çt détruirait la ilotte
péruvienne. ; ( Ïïaoas-Bullier.)
COURS DE JLA BOURSE.
cours de cloture
3 0/0auoompt.
—Fin du mois.
41/2 aucompt.
—Fin du mois.
le 3
64.70
64.93
91.90
91.75
le 4
64.70
64.93
91.95
» . »
hausse. baisse
m
»
05
»
On nous 'êcrit'deTranc?ôr't, le 31 octo
bre : . . ■
La retraite depuis si longtemps annon
cée de M. de Rechberg vient d 7 avoir lieu.
: On s'accorde généralement à en trouver la
cause dans l'insuccès des négociations
suivies avec la Prusse , et pour le règle
ment des relations de l'Autriche, avec le
Zollverein. Nulle concession sérieuse n'é-
- tait probable, malgré toutes les .promesses
«é vasives, et malgré la dépêche ambiguë de
M. de Bismark écrite pendant son dernier
séjour à Schoenbrunn. Cette dernière espé-
rancedéçue laissait M. de Rechberg,complè
tement désarmé en lace de députés hostiles
à l'alliance austro-prussienne et à l'aban
don des relations intimes avec les Etats
secondaires de T Allemagne. Ce n'est pas
que l'ancien ministre des affaires étrangè-
res'se soit montré fort préoccupé da l'opi
nion publique ou -de l'attitude du Reichs-
rath; son indifférence pour les critiques
assez acerbes! dont les journaux - se fai
saient les interprètes, le prouve suffisam
ment; mais, cette fois, à l'occasion du vote
dn budget, la position .n'aurait plus été
tenablo et une retraite a été préférable à
une chutd.
Du reste, on donne jiour cause ou pour
prétexte de cette retraite, une discussion
élevée au sein du cabinet sur l'état de siè
ge en Gallicie. M, de R-echberg aurait vou
lu le maintenir, tandis que les autres mi
nistres, soutenus par le gouverneur de la
Gallicie, M. de Mensdorlï-Pouilly, se se
raient prononcés pour -la cessation ; La ma
jorité; aurait ainsi trouvé dans l'ancieji
ministre de l'Autriche en Russie le collè
gue appelé à succéder à M. de Rechberg.
Quoi qu'il en soit, la retraite de M. de
Rechberg passe pour une satisfaction
donnée à l'opinion ^publique. Il £tait géné
ralement regardé, à tort .ou à raison, vu
ses antépédens, comme le soutien et le
protecteur du parti de la réactionj et com
me le sejil obstacle aii large développe
ment des institutions constitutionnelles.
Toutes Iss fois que l'opposition du Reichs-
ratli insistait trop vivement sur une ré
ferme quelconque, M. de Schmerling di
sait confidentiellement aux députés qu'il
n'était pas tout puissant, qu'il était en
chaîné par M. de Rechberg et que trop
. .d'exigences le forceraient 4 céder sa place
s au parti qui n'a d'autre butque de renverser
la constitution. M. de Schmerling est donc
libre maintenant ; les entraves ont disparu^
et les réformes depuis si longtemps pro
mises, réformes da la justice, de la liberté
religieuse, du régime des associations
pourront se réaliser avec le concours du
Reichsrath. Ce nfest pas un simple, chan-.
gement de personnes que l'on veut voir à
Vienne dans la nomination de M. de Mens
doriï-Pouilly, c'est un changement de sys
tème.
Mais voilà qu'au moment en apparence
le plus propice, un obstacle imprévu,, pa
raît s'opposer à toutes ces espérances. Les
réformes que je viens d'indiquer concer- .
nont les pays slavo -allemands, dont l«s_in
térêts sont confiés au Reichsrath restreint:
mais le décret impérial convoque pour le
12 novembre prochain le Reichsrath plé-
nier, qui représente• l'empire entier> et'
dont la principalp- fopctioi^ ^st là discus
sion du budget. Cette mesure a été diyer'.
sement interprétée et combattue. Cepen
dant, outre l'intérêt puissant et impérieux
que présente la discussion du budget de
l'année proehaine, on veut voir dans ce
procédé un moyen pour,arriver à la solu
tion de la question hongroise.
En effet, on suppose que d'ici à peu de
temps la Diète hongroise serait convoquée,
qu'on lui présenterait, pour être insérée
dans les lois du pays, la'constitution dé
février, et qu'une commission mixte ^es
membres de la Diète et du Reichsrath délir
béreràit sur les modifications éventuelles
de la loi autrichienne et qui seraient rie
nature à amener tyae entente. On regarde
cojtnme un premier-pas'vers cette solution
la nomination d'une vingtaine de préfets^
la plupart honpnes -nouveaux et n'apparte
nant pas à l'aristocratie. Ayant, comme
préfets, siège et voix délibérative à la Cham
bre des magnats, ils formeraient la pre
mier noyau d'un parti gouvernemental qui
manquait complètementà la Diète de 1860,
Ces nominations ont été accueillies avec
pe_u de faveur ^ Hongrie, où les disposi
tions amicales du gouvernement autri
chien paraissent suspectes> On se de
mande si, avant toute convocation d'une
Diète, l'état de siège ne serait pas levé, si
les élections se feront d'après la loi de
1848 ou d'après une nouvelle loi octroyée;
enfin, si l'attitude du gouvernement en
vers la Diète -sesa plus concilian te et moins -i
doctrinaire qu'à la dernière session, qui a
duré si peu de temps.
On le voit donc, on avance, maïs on
n'est pas encore près de la solution. Peut-
être les esprits aujourd'hui sont-ils plus
calmes en Hongrie qu'il y a quatre ans ;
mais le Magyar s'agite et s'exalte faci
lement, et le passé est plein de souve
nirs douloureux pour lui.
A côté des questions relatives au déve
loppement de la vie constitutionnelle en
Autriche, se présente donc pour M. de
Schmerling celle plus difficile encore de
la pacification morale de Ja Honajje. On
croit ce ministre plus puissant tmjour-
d'hui que jamais et.probablement fortifié
encore par l'entrée de M. de Mensdorf, au
quel ses. antécédens plus militaires que
diplomatiques ou politiques laissent une
liberté d'aetibn complète.-Aussi espère-t
on qu'il prendra une nouvelle'attitude
dans la question polonaise envers la
Russie, dans la question allemande envers
la Prusse et dans la question italienne en
vers la France. Et, comme premièr# ga
rantie de ces dispositions plus conformes
au vœu général, on demande la révoca
tion de M. Bach, l'ambassadeur d'Autriche
à Rome, un des derniers représ^ntans de
l'ancien régime absolu! :
Pour: extrait : L. Bomface.
Nous lisons dans la partie officielle du
Moniteur de VAlgérie du 30 octobre :
« Chaque année des conventions sont pas
sées entre des Européens et des indigènes pour
les livraisons de laines à effectuer-ù des épo
ques déterminées; Ces transactions donnent
même "ordinairement lieu à' des avances éh
argent faites par les acheteurs/• ■
» Des ventes et des prêts de grains se font
également chaque hiver à des conditions de
paiement et de remboursement'analogues.
» Il arrive fréquemment qu'au moment fixé
pour la livraison, soit des laines, soit des
grains, ou pour le paiement des denrées qu'ils
ont achetées, les Arabes ne se trouvent pas en
mesure de remplir les obligations qu'Hs'ont
consenties.
» Beaucoup decommerçans ont pensé qu'en
pareil cas-, c'était à l'autorité -administrative
qu'il devaient s'adresser pour obtenir que des
mesures.fussent prises centre leurs débiteur:;,:
» Dn grand nombre de réclamations de cette
nature sont alors portéés aux coirimàndâns de
subdivisions, aux"préfets ou aux généraux
commandant les provinces et même au gou
verneur général de l'Algérie.
» Cette manière de procéder est le résultat
d'une erreur qu'il importe de faire cesser.
» L'autorité administrative n'intervient et
elle ne saurait intervenir en aucune façon
dans les conventions de cette nature;: elle
peut également'que rester étrangère aux dé
bats auxquels donne lteu leur inexécution >di
la part d'une des parties. v - 1 «
v .' n .'C'est à l'autorité judiciaire que ces sortes
de ( litiges doivént être déférés, les tribunaux
étant' sèula compétens pour trancher les con-
teStations : ' entre particuliers en matière d'in
térêts 1 privés, et pour faire assurer,- par l'in
termédiaire dfîsagens ministériels, l'exécution
dés décisions intervenues, .
» Eelairés désormais, sur la-véritable marche
qu'ils doivent suivre, les Européens éviteront
les retards: souvent ^préjudiciables qu'entraî
nait pour, eux la fausse direction donnée à
leurs réclamations. .
» Avertis dé nouveau que l'administration
entend plus que jamais n'intervenir- ni dans
leurs conventions, ni dans le règlement des
difficultés de toute sorte qui en sont trop sou
vent la couséquence, les indigènes se montre-
! ront plus circonspects dans leurslopérations
commerciales-; peut être se gçp,dr,ont-ils. mieux
compte qils par le passé des obligations qu'ils
acceptent avant- de contracter des engage-
mens souvent au-dessus de .leurs-ressources.
» 1 .' a ri m tnls traf iqtjtout en restant ; en_ ,de-
. hors des conventiôfla particulières entre-indi-
gèhes et Européens, continuera d'assurer
tous ia proteetion necessaira à la liberté com-
plè.tje des relations de. commerce.;
Le même journal donne les lïîmvelles
suivantes ^es opérations; militaires :
« L ^stribui du cercle de Boghar, qui ont
fait, le 21. octobre, leur soumission à M. le gé-
néral Yusufj'eur l'Oueil-Mzi, sont en grande
parUe-reveriués sur-leur territoire: |
m ; Les Oaled. Montas Cheraga qui, 11 y & quél-
qnes jours, avaient ^ujt^é- les. campemfens
qu'ils occu'paiérït'pour se jeter dans le Djebel
Sahari, afin d-y- faire cause commune avec les
Ojulfid Nayl, ont compris la faute qu'ils avaient
commis® et se çont empressés d-'enyoyer. à
Boghar huit des principaux de la tribu, avec
le càïd Ali-ben-Abderrhaman, protestant de
leur soumission.
« Le calme règne dans tout le Tell de la pro
vince.d'Algér; on annonce de Teniet-el-Ilaâd-
que lés populations, voyant Si Mohammed .et
Si Lalla se rejeter dans le Sud, ont repris leurs
campemens d'hiver et commencé leurs la
bours.
» Les tribus du cercle de Bousaûda, qui ont
fait leur soumission au colonel de Lacroix, ont
. presque entièrement rempliUe^Mndïèians^qui
leur ont été Û'xéeg. -
». Le colonel Seroka, qui avait pour mission
d'agir contre- les Ouled-Aïssa, du cercle de
Boussaâda, avait vu, le 24 octobre, se grouper
autour de son camp, il Aïn-Rich, plus de £00
tentes de cette tribu ; ces tentes ont fourni des
moyens de transport à sa-colonne.
» Dans la province ■ d'Oran, le Tell est tran
quille. Si Lalla qiii,'ie 20 octobre , couchait à
Sidi-Khalifa, sur le Chott, s'est rejeté dans le
Sud en apprenant que le général Doligny, par
ti de Gér-y ville dans la nuit du 21,-marchait
sur lui. »
L'évacuation du Jutland par les troupes
-austro-prussiennes doit avoir lieu trois se
maines après'l'échange des ratifications
du traité signé à Vienne, le 30 octobre, ei^-
tre les plénipotentiaires danois, prus5^ens
et autrichiens. •
Pour bâter le plus possible ce moment
impatiemment attendu par ; les popula
tions placées sous le régime onéreux de
l'occupation étrangère, le roi de-Danemark
a décidé de convoquer en séaftee extraor
dinaire pour le samedi 5 novembre le Ttigs-
raad qui, aux termes de là constitution du
18-npvepibre, est appelé à donner son as
sentiment aux conditions dç. paix. ;
Le Rigsdag a été invité à proroger ses
séances au 9 janvier-1865, son consente
ment étant nécessaire à cette prorogation
et lés deux assemblées ne pouvant, aux
termes de la constitution de la monarchie
danoise^ siéger simultanément. ' "
' -. '(Moniteur du soir.)
- — jiwi
La dernière lettre de- M-. Mirés à ses ac
tionnaires, lettre que nos lecteurs connais
sent, et qui a été.également reproduite par
la plupart des journaux quotidiens, a ins
piré à ces derniers des 1 appréciations dont
nous dev.ons constater l'unammité,.
Nous reproduirons l'article de la Presse :
« Les anciens actionnaire? de la 'Caisse gêiw-
» raie des chemins de fer f qui auront vu s'en-
rçloutir près' de cinquante millions dans
» cet Immense naufrago financier à!u moment-
» mêmè oùV le' succès de l'emprunt ottoman
» allait leur donner deux capitaux- pour un',,
» les anciens actionnaires de la Caisse qéwrdle
dès chemins de' fer n'ont "plus d'espoir de
» sauvetage que dans l'indomptable énergie
» dont- M. Mirés a fait preuve' depuis trois
» ans! Dire' que cette indomptable éner-
» gie ians l'adversité a surpassé l'inépuisa-
■ » Me habileté qu'il avait déployée dans le suç-
» cès, ce n'est que constater un simple fait'sur
» ' lequel l'opinion est unanime. Il est vraiment
» à déplorer qu'on use dans d'innombrables et
» d'inextricables chicanesjes trésors d'une telle
Feuilleton du Constitutionnel, 5 nov.
LA FORÊT DE BOND Y
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Quatrième partie.
: VII.
l'amulette.
Les historiens de la vie ds Cartouche,
aussi bien que les pièces de son proGès
conservées aux archives de l'Empire, cons
tatent que .ce drôle avait une manière de
harem ; ils nous apprennent même le nom
et jusqu'à la position sociale des femmes
qui le composaient, ^ ;
C'était, la Salomon, une belle juive, li
monadière et receleuse dans le voisinage
du Temple ;
Marie-le-Roy, grande blonde , vendant
des herbes à l'éventaire;
- Marie-Anne Bonnefoy,agaçante venve,et
également limonadière sur le pont Marie;
• Plus, une jeune lingère à l'air virginal,
aux longues paupières hypocrites, habi
tuellement vêtue, de -ssrge noire ét dont le
Bom ne nous a pas été conservé parce
qu'il avait fini par s'absorber dans le so
briquet de Margot la Religieuse.
Enfin, ce que le lecteur sait déjà f parmi
ces odalisques le rôle de sultane favorite
gtait tenu par Antoinette Néron, femme sé
parée du sieur Japineau, maître-d'hôtel
de l'ambassade française à Londres,, et fille
de la glorieuse Mme Néron.
, Quinze jours environ après le départ de
Philippe pour Londres, par les soins d'E^
veille-Chien, ces cinq beautés qui en par
tant du rouge flamboyant descendaient à
travers le blond, le châtain clair et le châ
tain foncé jusqu'au noir de jais, se trou
vèrent réunies.
L'ancien camarade, maintenant descendu
au grade élevé de premier lieutenant du
grand homme, leur avait donné assigna
tion au cabaret du Pistolet et la Pic , fau
bourg Saint-Martin, dans une salle inac
cessible au public et dite la salle sourde,
que possédait ce respectable établissement.
Toutes les invitées se connaissaient au
moins de vue. Toutes se savaient des
droits plus ou moins litigieux sur le cœur
du galant voleur, et son procédé, de les
faire trouver ensemble leur parut prodi^
gieusement insolent et Pacha.
En attendant le moment de dire son
fait à cet impudent volage, animées d'une
jalousie furieuse les donzelles commencè
rent par s'entreprendre, et cela sur un ton
si haut et avec une telle apparence de de
voir s'entre-dévorer, que, «sans l'interven
tion laborieusement sédative de M. le pre
mier lieutenant qui s'était, trouvé là pour
les recevoir, le capitaine, arrivant plus
tardj eût été exposé à ne plus trouver de
sa smala que des débris. ,
Enfin parut Cartouche, vêtu d'un blauâe
et de grandes guêtres à la paysanne; il
était.suivi d'un autre do ses lieutenans,
le sieur Balagriy, dit le Capucin, portant
en ce moment le costume de son surnom,
et d'un second personnage à barbe blan
che affectant l'habit et toute l'allure de ces
ermites de roman 'et de comédie, qui plus
que jamais venaient d'être remis- en mode
par l'immense succès de Gilblas. On sait
que dans les deux premiers volumes parus
en 17-15 se trouve le fameux épisode des
deux ermites picaresques, don Raphaël et
l'honnête Anibroise de Lamela.
— Eh bien, eh bien ! s'écria le héros epi
entrant, qu'est-ce que c'est que ces cris
et ces fureurs? ne deviez-vous pas suppo
ser, Mesdames, que, pour .vous assenir
hier, j'avaisquoique raison superlative, et
ne pouviez-vous attendre dans un cal
me un peu plus digne les explications aux
quelles, j'en conviens, vous avez droit?
Un mot va suffire pour calmer votre bouil
lon, et puisque vous m'y forcez par vos fa
çons inconvenantes qui sont faites pour
donner à l'hôte vénérable que j'amène, l'i=-
dée la plus mesquine de votre éducation ,
je vous dirai crûment et sans aller par
quatre chemins, que parmi vous, mes pou
lettes, il y a une Mme Judas.
-Une immense réclamation ayant suivi,
— Je vous répète, reprit l'accusateur,
que l'une de vous a commis contre moi
une trahison infâme. Qui? Si je vous
prends une à une, ce ne sera personne ;
mais ensemble, par: la. grande tendresse
que: vous vous portez, je suis toujours
sûr d'en avoir quatre avec moi pour cher
cher la coupable, Et afin de vous encoura
ger, mes bichonnes., je ne vous cacherai
pas ,que la peine -serait la mort si je sui
vais rçctà. le règlement.. .Ilem!. yoUà .qui
vous apprivoise! Maintenant donc,.silen
ce continu dansées rangs et attention !
— Capitaine! dit Eveille-Chien, pardon
de vous interrompre; mais je suis si -gros
de savoir comment a réussi votre prome.-
nade, que yous m'excuserez.;.
— Oui, mena-mi* répondit Cartouche,
j'excuse ta curiosité, elle est naturelle, et
-d'ailleurs aujourd'hui je suis tout tourné
à l'indulgence, attendu que mon- âme, on
peut le dire, nage .dans la jubilation.
-r-Ainsi, dit virement Eveille-Chien,
d'emblée vous avez mis la main sur la
chose?
: — D'emblée n'est pas le mot, mais par
la manière d'homme du métiei\dont le ca-
jnarade Balagny sait porter l'habit reli-
-gieux, il m'a été un compagnon un peu
plus utile que tu ne t'étais montré il y a
quatre ans, le 2 septembre 1715, date que
ni toi ni moi n'avons oubliée. Dang-, le
quartier;que j'avais toujours pen&é, aux
■environs de la maison Rouge, il a trouvé
ce respectable anachorète qui disait son
bréviaire, et aussitôt ces deux hommes
de Dieu de s'aboucher, et-de s'entendre,!
Bref et finalement, j'ai~visité la proprié
té du grenier jusqu'à la cave, et l'ayant
trouvée entièrement conforme au plan que
tu connais, j'en ai fait immédiatement l'acr
quisition. Ainsi donc, cher ami, me voilà
en possession de cette charmante .maison
de campagne que je rêvais depuis si longr
temps. • - . • :
: -r- Vivo le oapitaine ! s'écria Eveille-,
clyen en lançant son- chapeau en l'air et
en'le recevant sur la pointe de son doigt
où il le fit mouliner un moment.
J'aime ta joie, dit Cartouche ! jtjiais
elle ne doit pas me faire oublier le but
sévère de réunion; et d'abord j'aurai
l'honneur de confier à ces dames que, d[u
reste, comme, beaucoup d'hommes supèr-
rieurs, je ne me cache pas d'.être supersti
tieux. , .■ ■
— Eh bien! et, elles donc,, remarqua
Eveille-chien qui passent leur vie à se fai
re les cartes! ' .
— D'autres, c'est possible, dit Margot
la Religieuse; mais moi jamais.; c'est dé
tendu par notre sainte mère l'Eglise. .
. — Il y a quelques mois, reprit Cartour
che, après qu'un fou rire provoqué par la
pieuse .réclamation de la sœur grise se- fût
-apaisé, ayant eu l'occasion de jendre un
service au Grand-Thomas, le fameux den
tiste, du pont Neuf, il me fit présent d'un
.amulette. . . .
— Une allumette ! dit la fille.Néron ; eh
bien! ils ne sont pas pour les ruiner, ses
cadeaux au Grand-Thomas.,
— Fais donc pas ta maligne, j'ai dit un
amu et non pas une allumette, ou autre
ment un morceau de parchemin bénit dér
coupé d'une certaine manière qui devait
avoir la vertu de me garantir de tous les
dangers. Ce qu'il y a de s.ûr, c'est que cou
su dans un petit sachet.de soie verte et
porté sous ma .chemise, suspendu à un ru*
ban'de même couleur, Ce brimborion m'a
été très avantageux, car depuis que je le
possédais je me suis trouvé dans plus d'un
pas difficile dont je suis toujours sorti, crâ
nement;
— Si on peut croire à,des bêtises pa
reilles,! s'écria la Nér^>n ( .
- Cartouche la regarda jQx,émen.t, .elle le
regarda plus résolument encore, en ajou?-.
tant : Certainement que c'est une petitesse
de se fier à un morceau de peau de mouton.
—Eh bien! il faut, ma chère, .que tout le
monde aie soit pas de ton avis, car ce m'or-
.ceau jde peau de mouton, on s'est donné la
peine .de me de voler. • ■
- -rr-, Te voler, toi? quelque .chose deçà-"
ché entre cuir et chair. Eh bien ! où est-il
donc de malin qui a fait ce coup-là, que ie
lui donne mon cœur, dit Mariette-Roy la
marchande-de verdure, car ce ne serait pas
un homme,! ce serait le diable en per
sonne. . •
-r- Ce vol, continua Cartouche, n'a pu
être commis que la nuit, par quelqu'un
qui aura prolité de mon sommeil, pendant
qu'il était mon camarade dé lit.
.-r-Comme Dalila avecSamson, dit la
Salomon. .
En sa qualité de juive, elle avait un peu
ouï parler des Ecritures.
—Or, qui est-ce qui a l'honneur de par
tagerma couche ? '
— Eh bien! Eveille-Chien, donc, s'em-
pressa.de dire Antoinette Néron-, qu'il y a
■trois jours encore, je l'ai trouvé cquché
avec toi chez Savard, au Chariot-a'Or où '
vous n'aviez pu avoir qu'un lit pour vous
deux, avec un Limosin en plus.
— Dites .donc, eh ! vous, lit Eveille-
Chien j auriez»vx)us l'idée de me compro
mettre auprès du capitaine! Faudrait vous
lever plus matin, croyez-le, pour me dé
molir .dans son esprit-^ je suis l'ancien" des
anciens^ associé avant même 'qu'il eût
organisé sa troupe. . - ' * '
- Laisse-la donc dire, reprit Cartouche,
Ia choso n'a pu être pratiquée que par une
femmes le- sachet a- été ouvert pourif
prendre le parchemin, en place duquel on
a inséré un papier découpé dans le même
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