Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-11-04
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 04 novembre 1864 04 novembre 1864
Description : 1864/11/04 (Numéro 309). 1864/11/04 (Numéro 309).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49 AIMEE.--M. 309.
BUREAUX
rue de Valois (Palais-Royal),
VENDREDI 4 NOVEMBRE 1864.
TROIS MOIS..
SIX MOIS....
UN AN;.....,.
16 FR.
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ïocr LSg P4TS ÉTRiscras, voir la Tableau
' publiéles 5- et 20 de chaque mois.
imp. UBO^FACB, r/des Bçrjs-Enfftiis, iP,
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
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UN NUMÉRO âO CENTIMES,
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Les articles déposés ae sont pas rendus.
-4-
Les A nnonces sont reçues chez M. P anis , rue Notre-Bam^'-îtas-'Victoirea, n* 40
(place de la Bourse).
Les journaux' de Madrid enregistrent
aujourd'hui plusieurs nouvelles qui justi
fient nos constantes prévisions, quant au
désirréciproque de l'Espagne et du Pérou
de; donner une solution pacifique à leurs
différends actuels.
. D'une part, c'est le départ du général
Pareja pour Londres, d'ôù il se rendra im
médiatement au Pacifique ; le général Pa
reja, dit la Boisa, est chargé d'une mission
diplomatique près du gouvernement pé
ruvien et il est porteur dSardres réservés
pour se charger du commandement de
l'escadre espagnole, # si M. Pinzon, comme
on le prévoit, donne, sa démission pour ne
pas servir sous les ordres d'un général
moins ancien que lui.
Ajoutons que M. le général Pareja est
né à Lima, qu'il a de nombreuses et sym
pathiques relaiions au Pérou, et qu'à ces
divers titres; le choix du gouvernement
espagnol est à la fois Courtois et conci
liant.
D'autre part, la malle du Pacifique, ar
rivée le 30 à Southampton, annonce que
le gouvernement du Pérou envoie à Ma
drid M. Banduson, chargé d'une mission
extraordinaire.-
Au iûilieu des contradictions que nous si-;
gnalions hier et qui n'ont pas encofe cessé, 1
' l'opinion qui parait .prévaloir dans la pres
se autrichienne, c'est que la chute de M.
de Rechberg doit être principalement at
tribuée au dernier échec que 1',Autriche a
eubi dans sa politique commerciale, par
la reconstitution, sans sa participation, du
Zollverein modifié.
, On croitaussi que le comte de Méns-
dorff, sans rejeter tout lien d'amitié avec
la Prusse, cultivera, particulièrement l'al
liance des Etats secondaires, trop dédai
gneusement traités par M. de Rechberg.
« Le but de notre politique, dit à ce sujet
«' la Presse de Vienne, doit être de fortifier
» les petits 1 Etats; les intérêts de l'Autri-
» che seraient' sauvegardés fi les Etats se-,
» condaires s'unissaient pour former des
» corps d'armée homogènes, pour avoir
».' une représentation diplomatique unitai-
»• re et une législation analogue; » :
■ Le I e " 1 novembre, une assemblée gêné
râle du Natiohalvereiw a'eu lieu à Eisenach
elle a adopté une première résolution, qui
maintenant celle du 6 octobre 1862, re
connaît"' comme base légale la Constitu
tion impériale de 1849.' . - ,
. Quant au Sleswig-Holstein, il a été l'ob
jet d'un vote particulier en faveur du droit
des duchés de'disposer librement d'eux-
même; l'assemblée, a également protesté
contre l'annexion des duchés à la Prusse,
mais'elle demande l'incorporation du Sles-
w'ig à ïàConfédération germanique et l'en
trée du- Sleswig-Holstein dans le Zollverein.
Nous n'avons, aujourd'hui, reçu d'Italie
aucune nouvelle - digne de quelque in
térêt. ■ ,
ÂUGDSTB VXTB.
L'élection' présidentielle est ' devenue
aux Etats-Unis, sur les champs de ba
taille comme dans l'opinion, la préoccu
pation 'général è.' La stratégie électorale
commande désormais à la stratégie mili
taire.-Les^généraux du Nord ont ordre de
vainc'rè," moins pour a'viançer de quelques-
pas la conquête "du Sud, que pour- affer
mir les chan'cfes de M. Lincoln.. ;:-
Les réflexions pénibles que suggère cet
te guerre fratricide n'ont cessé' de Se pré
senterez foule à l'esprit ; mais il y a quel
que'chose de particulièrement triste dans
cette transformation du canoa en agent
électoral mis au service d'un intérêt, indi-:
vîduél.' La conscience s'afflig» de ce systè
me de réclames politiques dont la vie
des hommes est le prix. Mais c'était là
une des -conséquences funestes et faciles
à ; prévoir d'un état permanent de guer
re-sous un régime qui fait sortir pério
diquement le pouvoir d 7 une élection po
pulaire.-Le président en fonctions, ayanï
conçu l'ambition légitime d'être réélu, se
ser-t dans ce but de ses généraux aussi
bien que t de ses subordonnés de l'ordre ci
vil; il demande à ceux : ci d'organiser la
propagande, à ceux-là de remporter des
victoires pour mieux préparer le scrutin
en sa faveur; l'intérêt électoral .prédomine
dans les camps en même temps que sur le
forum; encore une fois ce résultat était
inévitable.
On ne peut donc s'étonner de la nou
velle qui nous est parvenue par le dernier
courrier, et d'après laquelle M. Lincoln,
peu. satisfait apparemment de la marche
des évènemens militaires, avait dépêché
trois de ses ministres auprès du général
Grant afin d'examiner avec lui s'il ne se
rait pas possible de gagner quelque gran- ;
de bataille avant le -jour de l'élection. Tel
serait, au dire de la plupart des journaux 5
e^ des correspondances, l'objet de cette
mission inusitée, dont nous n'avons plus
qu'à attendre le résultat.
Quanti la situation générale, telle qu'el
le ressort des faits aujourd'hiîi connus,
elle ne nous semble pas s'être en ces der
niers-temps sensiblement modifiée. Grant
est toujours devant Richmond et Peters-
burg, et ri«n n'indique qu'il puisse s'em
parer prochainement de l'une ou de l'au-:
tre de ces places importantes, dont la
chute, annoncée depuis si longtemps ,
viendrait fort à propos réaliser le vœu
de M. Lincoln, qui est de frapper au
dernier moment un grand coup de théâtre.
Au-delà du Mississipi, le général confé
déré Pries s'est avancé j usqu'au centre de
l'Etat du Missouri. La facilité avec laquelle
il prend les villes et ceupe les chemins de
fer permettrait de supposer que les fédé
raux ne sont pas. en forcé dans cette loin
taine région. En Géorgie, Sherman, serré
de près par Hood, se maintient à peine
dans Atlanta, et s'est vu plus d'une fois
menacé de perdre son armée.
, - La vallée de la Shenandoah, où Sheri-
dan se trouve maintenant aux prises avec
Longstreef, a été récemment le théâtro
d'un des plus barbares exploits de cette,
guerre. Par ordre^d'u général Grant cette
belle et fertiie,région a été ravagée, mise
à feu et. à sang; sur une longueur de 60;
milles et une largeur de 40 milles, entre
les montagnes Bleués et les montagnes du
nord, ce n'est plus qu'un affreux déserti
'Deux mille granges, une quantité énorme"
de céréales et de fourrages, des troupeaux
de bestiaux, un matériel agricole considé
rable,-tout a été livré aux flammes Cet
acte de véritable vandalisme est le succès:
militaire le plus certain accopipli depuis'
quoique ten^ps par les armes du Nord. '
Ce. S'ont. r des.excès d'un autre genre que
nous avong à signaler sur le terrain poli- .'
tique.-Bien "qus les récentes élections lo
cales de la Pensylvaniè, du Matyland; de
rindiana et de, l'Ohio, grâce, il est vrai, à
l'appoint des votes do l'armée, au moins
pour'les deux premiers de ces Etats, ren
dent aujourd'hui fort probable la réélec
tion du président Lincoln, celuirci ne dé
daigne pas d'avoir recours à des moyens
que regrettent" ses partisans eux-mêmes
et que> ses adversaires déclarent arbi
traires" et illégaux. -Ainsi , dans l'Etat du
Tennessee , lo gouverneur,' M. Andrew
Johnson j qui est en même temps candi
dat .V-la vice-présidence, a décidé que tout
citoyen qui voudrait exercer son droit de
vote, devrait avoir préalablement prêté
lo serment de s'opposer à un armistice ou
à toute négociation, tant que les confédé
rés n'auront pas déposé les armes.'
Ce> décret d'incapacité électorale équi
vaut à la radiation de tous les électeurs
démocrates de l'Etat du Tennessee. On-se
demande si M. Lincoln lui-même pourrait
répondre de nç se trouver jamais ofcligè
de violer un pareil serments-Les Tennes-
sien s, outrés de cette décision de leur gou
verneur, en ont appelé à M. Lincoln, qui
répondu à la députation de manière à
aisser clairement entendre qu'il approu
vait la m«sure, objet de la protestation, «t
qu'il était résolu à mener à sa guise-l'at-
faire de sa réélection. Cette réponse a pro
duit dans tous les Etats du Nord le plus*
fâcheux effet ; mais l'interprétation qu'on
en donne est caractéristique : puisque
M. Lincoln, dit-on, ose repousser ain
si des réclamations de- cette gravité , il
faut qu'il ait bien peu de souci de mécon
tenter les électeurs ; donc il a de bonnes
raisons de se croire le plus fort, et sait
d'avance qu'il sera réélu.
Le scrutin du 8 novembre dira jusqu'à
quel point eette -confiance du président
actuel est justifiée; mais, il faut,bien le
dire, à moins d'un échec éclatant des ar
mées du Nord, tout semble présager qu'el
le ne sera pas démentie par l'événement.
H.-M arie M artin.
tûmejnenf. abonné, par décret du 23 octobre,
a M. Mouton, la concession d'un chemin de
à
fer de Venloo par Wesel et Munster à Osna-r
bruck, pour le cas où la Prusse et les Pays-
Bas.lui donneraient également cette conces
sion. Le gouvernement hanovrien construira
aux frais du pays la ligne d'Osnabruck par
Brème à Hambourg. (Uavas-ËiUlier.)
COURS DE LA BOCaSg.
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir
Londres, 3 novembre.
Les arrangemens entre- la -France, l'Angle-.^
terre, les Pays-Bas et la Belgique, pour la fixa- >
tion des droits'sur les sucres, seront très pre- >
chaîneraient■■ signés; -
i . Londres; 3 novembre.
Bilan de la Banque d'Angleterre :
Augmentation : Numéraire, 167,432 liv. .st.;
réserve des billets, 80,060 liv. st.; Trésor,
64,39*24iv. sK< ■ ■■ •■
Diminution : . Portefeuille,. 68,020 < liv. st.;.
comptes particuliers,; 49,349 liv. st.
Le marché monétaire est meilleur, 82,000
liv. st., ont été déposées aujourd'hui à la
Banque. ' »
Le paquebot l'Edimbourg a apporté 227,000 .
dollars.
Francfort, 3 novembre, soir..
Dans la séance d'aujourd'hui à la Diète ger
manique, la lettre relative aux patentions du
duc d'Oldenbourg a été '"renvoyée au comité
du Holstein.
Le duc d'Augustenbourg a fait remettre des .
déclarations ultérieures jsur plusieurs points
de détail.
Hanovre, 3 novembre.
-La. Gazette de l'Allemagne septentrionale, qui -
parait dans notre ville, annonce que le gou- <
Feuilleton du ConstilulioBiiel, 4. nov.
LA FORÊT DE B0NDY
EPOQUE 1)E LA RÉGENCE.
Quatrième partie.
. VI.
jack sheppar1).
« Il y a un pou plus de deux ans, dit
Philippe, pendant que j ? étudiais à l'Uni
versité. dé Cambridge je m'étais intime
ment lié avec un de mes condisciples, le
jeune-Edouard Thornhill, fila du chevalier
sir James Thornhill, peintre du roi Geor
ges 1" et précédemment de la reine Anne :
c'est à lui que l'on doit les belles peintu
res du dôme de Saint-Paul et celles du
fameux hôpital de Greenwich.
>_> Co grand artiste eut la fantaisie d'être
membre du Parlement; il y fut élu, et,
pour célébrer son succès, ( il donna une fê
te splendide dans la belle'maison que lui-
même s'était construite dans Piccadilly.
» Présenté par le jeune Thornhill, j'as
sistais à cette i'ôt.e où se passa une scène
à la fois bouffonne et effrayante et que,
d'ailleurs, la bizarrerie des mœurs anglai
ses pouvait seule rendre possible. *
» On achevait d'exécuter un air de Haea-
del, quand on vint annoncer à l'amphi
tryon qu'un constable demandait à avoir
accès dans son salon,*pour y arrêter un
eélèbre voleur nommé Jack Sheppard,
qu'il avait reconnu au moment où ce mal
faiteur .s'introduisait effrontément comme
un invité, dans la maison.
» En Angleterre, quand un constable
s'est fait reconnaître en montrant son pe
tit bâton de laiton surmonté de la cou
ronne royale, il e t. partout le bienvenu.
» Celui qui se présentait, se faisant fort
de mettre la main sur Jack Sheppard, qui
n'eût été empressé de lui faciliter le moyen
de faire sa charge? Jack Sheppard était et
est encore la terreur de Londres; aussi
audacieux que Cartouche il a bien autre
ment do finesse, de dextérité et de res
sources, c'est dans toute l'acception élé
gante du mot, un vrai gentilhomme de la
nuit, comme en Angleterre se font appeler,
messieurs les voleurs. -
» Mettant depuis longtemps en défaut tous
les limiers de la police, il était parfaite
ment capable de s'être faufilé dans un sa
lon où il savait réunie la plus belle com
pagnie .des trois royaumes, pour y faire
au" milieu des diamans et des pierreries
dont elle étincelait, la rafle et le ravage
que l'on peut supposer.
» Après avoir averti ses convives de-la
visite qu'on luiannonçait,sir James Thorn
hill leur demanda la permission -de' fait#
tenir les portes closes pendant la recher
che à laquelle allait se livrer l'homme ! de
I policé ;*presque immédiatement après,ce-
I lui-ci fut introduit. . . '
» C'était un personnage d'une figure jo
viale et avenante, portant une perruque
ronde, des cuJotes de velours gris do lin
rayé, des bas de coton blanc, des souliers
à boucles d'argent et un vaste habit de
drap marron dans le genre do celui qu'af
fectionnent les quakers.
» Une singularité d'aiiieurs était à noter
dans ce costume alors courant parmi la.
bourgeoisie de Londres, c'était une énor
me gourde d'une mature en apparence
métallique et noirâtre, que le survenant
portail à son côté, suspendue par un cein
turon de cuir fauve • ée détail fut, d'ail
leurs, peu remarqué, fin certain éinoi, à
l'entrée de l'homme do la loi s'était ré
pandu dans toute l'assistance, et chacun,
pour peu qu'il fût au voisinage d'un visa
ge incpnnu, était occupé à so demander si
le hardi voleur ne le coudoyait pas.
» En entrant,'le seigneur constable était
on outre porteur d'un paquet d'imprimés;
c'était une légende disposée sur deux co- -
lonnes que surmontait une gravure sur
bois grossièrement exécutée. Elle repré
sentait un homme d'une figure patibu
laire et armé j usqu'aux dents.
— « La vio anecdotique et le portrait
de Jack Sheppard ! dit l'homme de police
en distribuant ses papiers:.;
: » Ce signalement , ajouta-t-il, Mylords
etMyladiôs, vous mettra à môme rie m'aider
dans'ma recherche. <
» Quand,au milieu d'un silence et d'une
attente qui se peut figurer, le constable,en
se promenant lentement., dans tous les
sens, eut scruté d'un-teil qu'il s'étudiait à
COURS DE CI.OTUBE
3 0/0 aucompt.
—Fin du mois.
41./2 au eompt.
—Fin du mois.
le 2
64.60
64 83
91.8a
91.75
le 3
64.70
64 95
91.90
» . »
HACSSS. BAISES
10
10
05
»
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Berlin, 2 novembre. '
Une lettre particulière adressée à la Gazette
de la Croix dit que la haute considération avec
laquelle M. de Bismark a été traité par l'Em
pereur des Français et tous las hauts fonction
naires de l'Etat, n'a pas été sans être remar
quée dans les cercles diplomatiques. Le carac
tère suivi des entretiens de M. de Bismark avec
les hommes qui se trouvent à la tête des affai
res en France -permet de croire que 'des délibé
rations -d'une importance plus qu'ordinaire
ont eu lieu.
Francfort, 3 novembre. -
- Le mémoire justificatif des prétentions du-
grand^duc d'Oldenbourg sera présenté dans la.
séance de la Diète germanique de ce .jour.
Copenhague, 3 novembre.
; Le Flyueposten dit savoir de bonne source'
que les Prussiens commenceront demain leur
mouvement de retraite par l'évacuation d'Al-'
borg. " - *
Saint-Pétersbourg, 2 novembre.
L'Invalide russe, répondant à l'article du jour
nal la France sur le voyage de l'empereur
Alexandre à Nice, dit que la Russie, de son cô
té, ne cherche pas non plus d'alliance et
qu'elle préfère conserver sa liberté d'actionfLa.
visite à Nice a été une visite de pure courtoi
sie et nullement politique.
^La feuille russe ajoute : « Le conseil donné
par le journal -la France au gdfvernement
français d'éviter un rapprochement : était inu-
tiley là tentative d'un pareil rapprochement
ne pouvant venir de la Russie. »
' Vienne, 2 novembre. ;
La Correspondance générale est en mesure de;
déclarer, de la manière la plus positive, que,'
'depuis la retraite de M. de Rechberg, la crise,
ministérielle est terminée, et que toute v com
munication concernant des motlilications ul-;
térieiires du cabinet autrichien doit être con-'
sidérée" commo appartenant au domaine des
inventions. . . "...
Turin, 2 novembre, au soir.
.Le préfet de Turin,a annulé la délibération,
de la municipalité, de cette ville qui approu
vait les conclusions de l'enquête Ara sur; les
évôiumens du -septembre.
'L'Opinioue, xiariant de la nouvelle donnée
par la jPersevcranza, dit que, d'après ses in for-.,
mations, le cardinal Antonelli n'a pas résolu
•'dodissoudrel'ariiKie pontificale,'mais detrans- '
former lesUroupos de ligne en gendarmerie.
Turin; 3 novembre.
! L'O pinione .annonce que lo gouvernement ro
main et les autorités françaises, sur la,deman
de du gouvernement italien, ont accordé l'ex
tradition du brigand fiarnevale.
,Emprunt italien^ 65.65. » .
k Vigo, 1 er novembre.
■ Le paquebot apporte des nouvelles de la Ha
vane de quinze jours de date. — Les nouvelles .
de Monte-Christi, du 0 octobre, portent que les
négociations pour la soumission des rebelles,
continuent. .
Madrid, le 2 novembre. .
«Lo maréchal Espartero approuve l'absten-''
tion des progressistes dans les futures élec
tions. ' (Havas~Itull?cr.)
, La Banque de France vient de réduire à
7 0/0 l'escompte des effets de commerce,
tout en maintenant à 8 0/0 le taux des
avances sur rentes ot sur actions de che
mins de fer. Tout en constatant par l'a
baissement de l'escompte commercial l'a
mélioration du marché . monétaire , la
Banque a cru prudent de ne pas aller
au-delà, jusqu'à ce que la situation fût
nettement dessinée.
L'encaisse métallique, d'une , semaine à
l'autre, ne présente qu'une augmentation
d'un million, tandis que le portefeuille a
augmenté d'environ 19 millions ; mais il
faut remarquer que, dans -ces chiffres,
sont compris la situation de quelques suc
cursales avant les rentrées du commence
ment de mois, de sorte que, selon toute
vraisemblance, le bilan de jeudi prochain
indiquerait un certain allégement du per-
tefeuille.
Quant à l'encaisse métallique, on nous
assure que, dans la journée d'aujour
d'hui jeudi, il a monté d'environ 3millions
au-delà des 274 millions portés au bilan.
^ • A uguste V itu.
ment suivi.
Le"22 aoûtj les^compagnîes de débarque
ment do la division navale, favorisées par
l'état de la mer," effectuèrent leur débar
quement au nombre de 400 hommes, sous
les ordres du capitaine de vaisseau Véron,
sur la plage même > de Bagdad, et prirent
possession de la ville au nom de fempe-
rëur Maximilien» • On s'occupa aussitôt de
mettre la place en état de défense, et dès
le premier jour nos. marins, établis dans
de solides positions, étaient en mesure de
résister "aux efforts de l'ennemi.
Pendant trente-cinq jours, la petite gar
nison de Bagdad sut se maintenir contre
toutes les attaques des troupes de Cortina,
et les embarcations légères , qui seules
avaient pu franchir la barre de la rivière,
prirent l'offensive de manière à attirer
toutes les forces de Cortina sur les bords
du Rio Grande.
Cependant le général Mejia s'avançait
sur Matamoras, et lorsqu'il s'y présenta,
le 26 septembre, il y. entra sans coup férir
et reçut la soumission de Cortina.
« Il est inutile, écrit Tamiral Bosse, de
faire ressortir les avantages qui résultè
rent de la soumission-de Matamoras, tant
au point de vue politique qu'au point de
vue commercial. Quatre-vingts navires de
toutes les nations sont en ce moment sur
rade, attendant que nous leur permettions
la communication. pour reprendre leurs
opérations, et la douane va en retirer des
sommes considérables.
) Déjà, en prévision du mouvement
commercial, un convoi de cinq cent mille
piastres attend à Montérey que les che
mins soient ouverts pour être dirigé sur
Matamoras.
» La soumission de Cortina à l'empire
aura un retentissement considérable dans
le pays. Elle enlève à Juarez les dernières
ressources qui lui restaient dans le Nord,
ot assure la pacification de l'Etat de 1 Ta-
maulipas. »
i . 1 Le mouvement de,notre commerce ex
térieur pour les neuf, premiers mois de
_ 1864 confirme toutes les espérances con-
; çues pendant les deux premiers trimés-
' très. . . -
■ Voici la marche des imporlatiôns pour
les quatre dernières années ,(9 mois) :
" 1801 1.795.855.000,
" • 1862 - 1 650.806 000 .
1863 •• # 1 790-290 000 .
1864.:.:.. \ 8-12 653.000
: Les plus fortes augmentations portent
sur les bestiaux, l'huile d'olive^ le lin, le
coton* les houille's, le cuivie, l'étain, etc.,,
tous produits naturels et non manufac
turés^ ...
"L'es, importations de" fontes et de
sont "décidément tombées à rien.
Voici maintenant le mouvement des ex
portations :
9 premiers de 1861
- — 1862
— . 1863,
1864
Ainsi l'augmentation do nos exporta
tions est do 819,530,000 fr. sur 1861, soit
de soixante-quinze pour cent en trois ans.
'La plus grosse augmentation provient
de nos tissus de laine, dont l'exportation
se chiffrait par 102 millions pour les neuf
premiers mois de 1861 et qui atteint 276
millions, c'est-à-dire plus du-double pour
les neuf premiers mois de 1864,
A uguste
fers-
1,395,164,000
1,616,443,000
•1,876,427,000
2,214,694,000
VlTU.
- Le ministre de la marine a reçu de l'a
miral Bosse, commandant en chef les for
ces navales françaises dans le golfe du
Mexique, des dépêches datées du 28 septem
bre qui lui annoncent la prise de Mata
moras.
On sait que l'amiral s'était rendu,^fevec
une partie des'bâtimens de la division na
vale/devant l'embouchure du Rio Grande
del Norte, afin de prendre part à l'expédi
tion ordonnée par le maréchal Bazaine
contre Matamoras.
Le rôle assigné à la marine dans, les
opérations combinées était de s'ompàrer:
de la ville de Bagdad qui commande l'em*
bouchure du fleuve, et d'attirer de ce côté,
en le-tenant en échec, le chef juariste
Cortina, quioccupait Matamoras. Pendant
ce temps, la place attaquée du côté de l'in
térieur par les généraux Castagny, Mejia
et le colonel Dupinj devait tomber au
pouvoir de nos troupes. . .
' Ce plan de campagne a été ponctuelle-
rendre impassible tous les recoins du sa-
! Ion, 1 il s'arrêta devant un portrait de mis-
triss Thornhill, exécuté par son mari, et,
après l'avoir quelque temps regardé,
voyant à ses côtés un jeune homme nom
me Iloghart, l'un des meilleurs élèves de
sir James Thornhill, et par qui il n'avait
• cessé d : ôtre louvoyé dans toutes ses évo
lutions, avec cette curiosité narquoise et
même.un peu insolente qui "s'apprend et
se pratique dans les ateliers de peinture,
— «Mon jeune ami, lui dit-il,combien
peut valoir un portrait de ce genre ?
—» Ça, dit le jeune apprenti, c'est lepor-
trait de la patronne, exécuté par le patron;
c'est dé la peinture faite avec amour ; par
conséquent, c'est sans prix.
.— » Fâcheux ! dit le constable, car i'au-
•• On écrit de Bologne :
. Le jury réuni depuis le 26 avril, pour juger
le grand procès de l'association des malfai
teurs, est entré', le 14 de ce mois, en délibéra
tion sur les 467 questions qui lui étaient po
sées et a rendu le il, après cinquante-sept
heures de séance* un verdict qui-déclare 72 des
inculpés coupables du délit d'association cri
minelle ayant pour but d attenter a la pro
priété. Presque tous les autres accusés, qui n'a-,
vaient à répondre a la justice que sur des
chefs d'accusation au nombre de vmgt-trojs,
rattachés plus,ou moia s directement au chet
principal, ont été également reconnus coupa
bles, et en résume sept seulement, dont une
femme déjà condamnée à Gênas, ont été ab
sous.-
La cour a rendu avant-hier-son arrêt qui
condamne H des inculpés aux travaux-forcés
à perpétuité et 70 à diverses peines, selon le de
gré de leur culpabilité. •
Ces 90 individus, ajoutés & S déjà condam
nés par la cour de ( perpétuité; -contre lesquels le ministère pu! lie
n'a pris aucune conclusion, à 3 qui sont morts
durant le cours des débals, à ^-contumaces et
aux 7 mis hors de cause, donnent le nombre 1
total de HO inculpés figurant dans le procès.
■ Une seule sentence capita'e a; été prononcée
pour l'assassinat des inspecteurs de pohce^Oivis-
selii et Fumagalli, cou tre le nommé. Brachelli,
contumace réfugie à Londres, auteur principal
du crime, le jury avant admis- des circonstan
ces atténuantes en faveur de ses eomabces. .
La population a suivi les deoats avec lin.té-
rêt le plus vif et le plus continu, et le verdict
du jury a produit une excellente impression.
Le jugement de 1 opinion publique.l avait,
idu reste, depuis longtemps devancé, et si quel
ques critiques ont pu. être soulevées par car
minés lacunes inevnanles dans 1 œuvre du par
quet et par i appei qu il a du fmre avant com
me pendant les jlfhats.. aux révélations irréfu
tables a un condamné, qui a jotésur toute cet
te affaire une lumière très yive,sinon trèspure,
l'immense majori lé de la population, se préoc-
•cupant avant tout du résultat à atteindre, et
très éclairée par les tristes souvenirs du passé
sur la moralité des inculpés et sur les sérieu-
■ses difficultés que leur puissante organisation
créait aux invéstlgatlons. do la justice, lui a-
su le plus grand gré de ses efforts et de son
inébranlable persévérance.
-.Plusieurs fois, dans le cours des débats, le
sentitnent public a eu occasion de se manifes-'
ter ouvertement à cet égard, lorsque les accu
sés, auxquels la plus grande latitude a été
laissée pour-fournir des explieations sur leur
conduite, paraissaient vouloir en appeler à lui
de leur honorabilité, et aucun témoignage, de
Sympathie et de gratitude n'a manqué aux or-
'ganes du ministère public, au président de la
cour- et au directeur de la police.
; L'effet moral de ce procès a été immense sur
3a population, qui,pendant près.de six mois
est entrée chaque jour dans tous , ses détails-
jpar la lecture des comptes rendus, dont -la
ivonte avait atteint le chiffre de 20,000 numé
ros, et on peut voir déjà quels fruits il est des
tiné. à porter par ce fait, que la moyenne des
délits qui était en 180) pour la province de
Bologne de 60 par semaine, n'est actuelle- !
ment que de KSV ,
' Un autre fait v "a *tme importance réels
produit dans le cours des débats. V
A-côté des dépositions confuses et pe
cluantes, ou même des fausses déclara-
dé quelques témoins, on a pu remarquer ^
titude nette et décidée du plus grand nombre,
qui malgré les injures et les menaces des ac
cusés n'ont pas hésité à déposer contre eux.
C'est là une circonstance d'autant plus no
table que Iji force principale de ces malfai
teurs résidait dans l'intimidation qu'ils exer
çaient sur les esprits, et que le défaut absolu
de. témoins à charge, j oint aux déclarations d.'a-
libi qu 'ils tenaient toujours prêtes, a pendant
lès deux premières années qui ont suivi l'an
nexion, -complètement paralysé les efforts do
la justice.
Le défaut de sûreté publique était depuis
longtemps à Bologne l'objet des préoccupations
générales, et le gouvernement du roi devait à
, tout prix, sous peine de succomber devant l'o
pinion publique sous le poids de son Impuis
sance, faire disparaître jusqu'au germe de cette
plaie séculaire.
On ne pourrait affirmer dès à présent qu'il
y soit encore complètement arrivé, notam
ment dans les Romagnës,où il reste beaucoup
à faire , mais il .est incohtestabl^Que le gou
vernement a fait un grand pas vers le but
qu'il'poursuit, et qu'il â porté un coup mortel
à ces criminelles associations dans la person
ne de leurs chefs. ' ' , -
Il a en même temps puissamment relevé le
moral de la population par l'énergique protec
tion dont il l'entoure, et préparé le terrain à 1
Un avenir de moralisation publique; par des
habitudes d'ordre et de travail, én donnant un
grand et rapfàb-.développement aux étàblisse-
mèns destinés à l'instruction des classes pau-'
vres. - ■
Les établissemens d'IûB^uction primaire
étaient, en 1859, dans là proviuv e de Bologne-
qui renferme une population de 40>,03b habi-
tans au nombre de t7â»fréquentés par 0,7.49 élè
ves des deux sexes. •
Ils se montent aujourd'hui, en y compre
nant les asiles pour l'enfance, les orphelinat^,' 1
les écoles du dimanche et celles du soir, qui
n'existaient "pas sous l'ancien régime, à 516:
fréquentés par 17,751 élèves des deux sexes,
présentant ainsi, pour " une période de cinq
ans , un accroissement de 344 écoles et de
11,002 élèves.
Ce sont là des résultats dont 1 importance
a'a pas besoin d'être relevée.
Quelques chiffres, puisés comme les précé-
dens à des sources authentiques, mettront à
meuie d'apprécier toute l importance de l œu-
vre de réparation à laquelle la magistrature de
ces provinces s'est consacrée avec vu dévoû-
ment et une persévérance admirables. .
• S'ins tenir comyte des nombreux' jugemeas -
rendus parles tribunaux en matière correc--
tionnelie, tes quatre cours d'assises du ressort-
de la cour d appel de lio'.ogne ont i«gé et con
damné, du mois do mai 180 i, epoque de i in--
stallutioa des-jugos, au it> octobï
année.
770; jugés
3)8: —
338 —.
30o —
A Bologne.
A l'orrare..
A l oni
A lia venue
GÔ7 co:
239
2,2!)
3Î7
de cette
damnés. '
Total... i.S'27 ——
Outre un grand nombre d'individus qui se
; trouvaient à la disposition do ïïv luslice et
dont on instruit encore la proeô?, MO sont in
culpés do crânes ou-de 4elus-contre les per
sonnes on les .propriétés, et auront à eomparair
tre prochainement devant les cours, d assises
du ressort de HoVoîme.
Daux-bafides, nine do soixanto-qmnzo, dans '
laquelle figureront encoie pour d'autres cri
mes plusieurs des'maifcutaurs'condiunnes ces
)ours-cr, i autre de soixante individus envi
ron, auront a répondre devant le jury- de Bo
logne d'ici a quelques mois, (i instruction n'é-
t'.mt pas encore comnletemen* terminée)-du
fait d'afsociation criiinnelle. •
La'Siconde de ces affaires se rattache à las-, .
sassirrat du sous pre&t a luioia, et tous las .in
dividus qui'y sont impliqués paraissent avoir
appartenu à laSoaetc do la Squadrjccia..
• .Cette.admire.semble-.devoirprese:it(-r un in
térêt tout, particulier pour le jour qu'elle peut 1
•jeter sur 1 organisa Hou des sociétés secrètes et
des sectes qui o'nt semé pendanfsi longtemps
•la (erreur dans les Romàgnes.
■ Le plus compromis des inculpés paraît être
'un nommé Benmnti, qui était, ù-l'epctiuo du
crime commis sur la personne de M., Murgia,
régisseur du couvent du lion-Pasteur, â Imola.
' La salle danà laquelle ônt.t-ii lU-u l'es débats '
'de la dernière alfiire sera .conservée dans l'é-
■tat ou elle se trouve en ce moment. En atten- ;
dant un nouveau jury est entré dès hier en
séance dans le local ordinaire réservé aux dé
bats. •
Pour extrait : c. piel.
Nouvelles d© l'Extérieur.
ALLEMAGNE.
[.a Gazette dv la Croix .parait considérer la no*
mination dé M. de Mensdorff comme favorable
à l'influence fi ançaise. '.
■ La Gazette de Cologne dit : « Le comte Recli-
•berg n'a fait qu'interpréter les vues politiques
de son souverain et de' sa cour, il n'a pas eu
proprement de politique à lui. On le sacrifie /
parce que l'on sent que le pays est mécontent
de la politique générale qui -a été suivie de
puis qu'il est ministre des allaires étrangères.
•'>
— » Ah çà l et Jack Sheppard, interrom
pit malicieusement le jeune Hoghart, nous
le perdons, il me semble, un peu do vue.
— » Jack Sheppard, jeune homme, ré
pondit le constable, donnez-moi la main
et veuillez prendre la peine de le présenter
à la compagnies Jaclc Sheppard, c'est moi,
avec votre permission ët pourvous servir.
» Hoghart avait fait un bond en arrière
et le même mouvement de surprise épou-
> van fée - s'étant produit parmi ceux qui
: étaient à portée de profiter de la confi
dence, l'audacieux voleur se trouva au
milieu d'un assez large espace vide qu'il
agrandit encore en se dirigeant vers une
i table où tout était préparé pour le thé.
» Prenant .un siège, il se disposait, sans
façon, à se verser une tasse de la bois
son nationale,quand, s'approchant de lui:
— » Quelle est cette bouffonnerie ? de
manda le maître de la maison ; vous êtes,
dites-vous, Jack Sheppard?
— « Lui-même, réponditle singulier per
sonnage , qui doit avoir fait des études,
car il ajouta : «Victime de l'injustice-de
mes concitoyens et des machinations delà
police, je suis venu comme Thémistocle
m'asseoir au foyer de-sir James Thornhill. »
» Et il remettait la main sur la théière,
mais lui arrêtant le bras :
— «Vous êtes un hardi coquin,lui ditle
peintre.. »,
— » Et vousunhôtepeugracieux,répon
dit Jack Sheppard en détachant de sa cein
ture sa gourde qu'il plaça devant lui sur
la table, mais prenez garde à qui vous par
lez, ajouta-t-il,'je suis accompagné.
» Cette affirmation comminatoire avait
quelquo ch»se de si probable qu'elle con
seilla à sir James un ton plus conciliant
tandis que chez le reste des témoins de la
scène .elle provoquait une épouvante qui
de proche en proche se communiqua jus
qu'aux extrémités du-salon.
— « Enfin, qu'êtes-vous venu faire ici ?
demanda le chevalier Thornhill à cet étran
ge convive.
'— » Vous allez le savoir; mais, d'abord,
permettez, comme on dit, que je fasse mon
lit. Vous voyez bien,ceci : vous vous ima
ginez qu'il s'agit d'une gourde ?
— «Que serait-ce bien autre chose?
—» Eh bieu 1 vous avez la berlue, et quoi
que vous ayez magnifiquement travaillé à
Greenwich pour les invalides de la mari
ne, on'voit bien que, de votre vie, vous
n'avez assisté à.une bataille navale. L'in
nocent objet ici présent, et dont vous n'a
vez pis la moindre défiance , est un obus ,
ou boulet creux renfermant une mixture !
de poudre à canon,-feu grégeois et mt-;
traille; puis, ce que vous prenez naïve
ment pour le goulot de la gourde, est une
ingénieuse batterie de pistolet dissimulée
d'une* façon toute charmante : voyez I je
n'ai qu'à pousser cette détente, la bombe
éclate, je suis tué, mais'je tue et mets la
maison à l'envers. C'est une mine porta
tive, un volcan à la main dont j'ai pris
l'habitude de me munir depuis que lu jus- '
tice s'est ingéniée de se,mêler de mes af
faires; vous admettez donc que.je no'suià
le très humble serviteur de personne, 6t
qu'il y a lieu de négocier avec moi.
• —«Mais, voyons! que prétendez-vous ?
dit James Thornhill avec assez de sang- ,
Iroid, est-ce une rançon qu'il faut vous
payer? .
, —-»Fidonc> répondit Jack Sheppard,
,c'est bon pour les pick-poksts d'exercer dans
les salons; j'ai une autre ambition; con
sidérez, je vous prie, ajouta-i,-il, en ihon-.
trant l'imprimé dont il avait fait une dis- *
tribution à son entrée, l'abominable por
traiture que l'on a faite de moi. Ai-je "assez
l'air d'Un brigand de théâtre ? Lù, j'en ap
pelle à l'impartialité de ces dames, que je
pris d'ailleurs de se rassurer, est-ce que
cette atroce imagç ine ressemble, et n'ai-
je pas droit de m'inscrire en faux ? Après
BUREAUX
rue de Valois (Palais-Royal),
VENDREDI 4 NOVEMBRE 1864.
TROIS MOIS..
SIX MOIS....
UN AN;.....,.
16 FR.
32 FR.
64 FR.
ïocr LSg P4TS ÉTRiscras, voir la Tableau
' publiéles 5- et 20 de chaque mois.
imp. UBO^FACB, r/des Bçrjs-Enfftiis, iP,
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
13 fa.
26 FR.
52 FR;
UN NUMÉRO âO CENTIMES,
Le mode d ' abonnement le plus simple.est l'envol d'un bon de poste ou d'un effet
- sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, rue de Valois, n* 10.
Les abonaemens datent des i* r et 16
de. c&aqas mois/
PARIS, 5 NOVEMBRE.
Les lettres m envois à 1 argent ttON affkaîîchjs sont refusés.
Les articles déposés ae sont pas rendus.
-4-
Les A nnonces sont reçues chez M. P anis , rue Notre-Bam^'-îtas-'Victoirea, n* 40
(place de la Bourse).
Les journaux' de Madrid enregistrent
aujourd'hui plusieurs nouvelles qui justi
fient nos constantes prévisions, quant au
désirréciproque de l'Espagne et du Pérou
de; donner une solution pacifique à leurs
différends actuels.
. D'une part, c'est le départ du général
Pareja pour Londres, d'ôù il se rendra im
médiatement au Pacifique ; le général Pa
reja, dit la Boisa, est chargé d'une mission
diplomatique près du gouvernement pé
ruvien et il est porteur dSardres réservés
pour se charger du commandement de
l'escadre espagnole, # si M. Pinzon, comme
on le prévoit, donne, sa démission pour ne
pas servir sous les ordres d'un général
moins ancien que lui.
Ajoutons que M. le général Pareja est
né à Lima, qu'il a de nombreuses et sym
pathiques relaiions au Pérou, et qu'à ces
divers titres; le choix du gouvernement
espagnol est à la fois Courtois et conci
liant.
D'autre part, la malle du Pacifique, ar
rivée le 30 à Southampton, annonce que
le gouvernement du Pérou envoie à Ma
drid M. Banduson, chargé d'une mission
extraordinaire.-
Au iûilieu des contradictions que nous si-;
gnalions hier et qui n'ont pas encofe cessé, 1
' l'opinion qui parait .prévaloir dans la pres
se autrichienne, c'est que la chute de M.
de Rechberg doit être principalement at
tribuée au dernier échec que 1',Autriche a
eubi dans sa politique commerciale, par
la reconstitution, sans sa participation, du
Zollverein modifié.
, On croitaussi que le comte de Méns-
dorff, sans rejeter tout lien d'amitié avec
la Prusse, cultivera, particulièrement l'al
liance des Etats secondaires, trop dédai
gneusement traités par M. de Rechberg.
« Le but de notre politique, dit à ce sujet
«' la Presse de Vienne, doit être de fortifier
» les petits 1 Etats; les intérêts de l'Autri-
» che seraient' sauvegardés fi les Etats se-,
» condaires s'unissaient pour former des
» corps d'armée homogènes, pour avoir
».' une représentation diplomatique unitai-
»• re et une législation analogue; » :
■ Le I e " 1 novembre, une assemblée gêné
râle du Natiohalvereiw a'eu lieu à Eisenach
elle a adopté une première résolution, qui
maintenant celle du 6 octobre 1862, re
connaît"' comme base légale la Constitu
tion impériale de 1849.' . - ,
. Quant au Sleswig-Holstein, il a été l'ob
jet d'un vote particulier en faveur du droit
des duchés de'disposer librement d'eux-
même; l'assemblée, a également protesté
contre l'annexion des duchés à la Prusse,
mais'elle demande l'incorporation du Sles-
w'ig à ïàConfédération germanique et l'en
trée du- Sleswig-Holstein dans le Zollverein.
Nous n'avons, aujourd'hui, reçu d'Italie
aucune nouvelle - digne de quelque in
térêt. ■ ,
ÂUGDSTB VXTB.
L'élection' présidentielle est ' devenue
aux Etats-Unis, sur les champs de ba
taille comme dans l'opinion, la préoccu
pation 'général è.' La stratégie électorale
commande désormais à la stratégie mili
taire.-Les^généraux du Nord ont ordre de
vainc'rè," moins pour a'viançer de quelques-
pas la conquête "du Sud, que pour- affer
mir les chan'cfes de M. Lincoln.. ;:-
Les réflexions pénibles que suggère cet
te guerre fratricide n'ont cessé' de Se pré
senterez foule à l'esprit ; mais il y a quel
que'chose de particulièrement triste dans
cette transformation du canoa en agent
électoral mis au service d'un intérêt, indi-:
vîduél.' La conscience s'afflig» de ce systè
me de réclames politiques dont la vie
des hommes est le prix. Mais c'était là
une des -conséquences funestes et faciles
à ; prévoir d'un état permanent de guer
re-sous un régime qui fait sortir pério
diquement le pouvoir d 7 une élection po
pulaire.-Le président en fonctions, ayanï
conçu l'ambition légitime d'être réélu, se
ser-t dans ce but de ses généraux aussi
bien que t de ses subordonnés de l'ordre ci
vil; il demande à ceux : ci d'organiser la
propagande, à ceux-là de remporter des
victoires pour mieux préparer le scrutin
en sa faveur; l'intérêt électoral .prédomine
dans les camps en même temps que sur le
forum; encore une fois ce résultat était
inévitable.
On ne peut donc s'étonner de la nou
velle qui nous est parvenue par le dernier
courrier, et d'après laquelle M. Lincoln,
peu. satisfait apparemment de la marche
des évènemens militaires, avait dépêché
trois de ses ministres auprès du général
Grant afin d'examiner avec lui s'il ne se
rait pas possible de gagner quelque gran- ;
de bataille avant le -jour de l'élection. Tel
serait, au dire de la plupart des journaux 5
e^ des correspondances, l'objet de cette
mission inusitée, dont nous n'avons plus
qu'à attendre le résultat.
Quanti la situation générale, telle qu'el
le ressort des faits aujourd'hiîi connus,
elle ne nous semble pas s'être en ces der
niers-temps sensiblement modifiée. Grant
est toujours devant Richmond et Peters-
burg, et ri«n n'indique qu'il puisse s'em
parer prochainement de l'une ou de l'au-:
tre de ces places importantes, dont la
chute, annoncée depuis si longtemps ,
viendrait fort à propos réaliser le vœu
de M. Lincoln, qui est de frapper au
dernier moment un grand coup de théâtre.
Au-delà du Mississipi, le général confé
déré Pries s'est avancé j usqu'au centre de
l'Etat du Missouri. La facilité avec laquelle
il prend les villes et ceupe les chemins de
fer permettrait de supposer que les fédé
raux ne sont pas. en forcé dans cette loin
taine région. En Géorgie, Sherman, serré
de près par Hood, se maintient à peine
dans Atlanta, et s'est vu plus d'une fois
menacé de perdre son armée.
, - La vallée de la Shenandoah, où Sheri-
dan se trouve maintenant aux prises avec
Longstreef, a été récemment le théâtro
d'un des plus barbares exploits de cette,
guerre. Par ordre^d'u général Grant cette
belle et fertiie,région a été ravagée, mise
à feu et. à sang; sur une longueur de 60;
milles et une largeur de 40 milles, entre
les montagnes Bleués et les montagnes du
nord, ce n'est plus qu'un affreux déserti
'Deux mille granges, une quantité énorme"
de céréales et de fourrages, des troupeaux
de bestiaux, un matériel agricole considé
rable,-tout a été livré aux flammes Cet
acte de véritable vandalisme est le succès:
militaire le plus certain accopipli depuis'
quoique ten^ps par les armes du Nord. '
Ce. S'ont. r des.excès d'un autre genre que
nous avong à signaler sur le terrain poli- .'
tique.-Bien "qus les récentes élections lo
cales de la Pensylvaniè, du Matyland; de
rindiana et de, l'Ohio, grâce, il est vrai, à
l'appoint des votes do l'armée, au moins
pour'les deux premiers de ces Etats, ren
dent aujourd'hui fort probable la réélec
tion du président Lincoln, celuirci ne dé
daigne pas d'avoir recours à des moyens
que regrettent" ses partisans eux-mêmes
et que> ses adversaires déclarent arbi
traires" et illégaux. -Ainsi , dans l'Etat du
Tennessee , lo gouverneur,' M. Andrew
Johnson j qui est en même temps candi
dat .V-la vice-présidence, a décidé que tout
citoyen qui voudrait exercer son droit de
vote, devrait avoir préalablement prêté
lo serment de s'opposer à un armistice ou
à toute négociation, tant que les confédé
rés n'auront pas déposé les armes.'
Ce> décret d'incapacité électorale équi
vaut à la radiation de tous les électeurs
démocrates de l'Etat du Tennessee. On-se
demande si M. Lincoln lui-même pourrait
répondre de nç se trouver jamais ofcligè
de violer un pareil serments-Les Tennes-
sien s, outrés de cette décision de leur gou
verneur, en ont appelé à M. Lincoln, qui
répondu à la députation de manière à
aisser clairement entendre qu'il approu
vait la m«sure, objet de la protestation, «t
qu'il était résolu à mener à sa guise-l'at-
faire de sa réélection. Cette réponse a pro
duit dans tous les Etats du Nord le plus*
fâcheux effet ; mais l'interprétation qu'on
en donne est caractéristique : puisque
M. Lincoln, dit-on, ose repousser ain
si des réclamations de- cette gravité , il
faut qu'il ait bien peu de souci de mécon
tenter les électeurs ; donc il a de bonnes
raisons de se croire le plus fort, et sait
d'avance qu'il sera réélu.
Le scrutin du 8 novembre dira jusqu'à
quel point eette -confiance du président
actuel est justifiée; mais, il faut,bien le
dire, à moins d'un échec éclatant des ar
mées du Nord, tout semble présager qu'el
le ne sera pas démentie par l'événement.
H.-M arie M artin.
tûmejnenf. abonné, par décret du 23 octobre,
a M. Mouton, la concession d'un chemin de
à
fer de Venloo par Wesel et Munster à Osna-r
bruck, pour le cas où la Prusse et les Pays-
Bas.lui donneraient également cette conces
sion. Le gouvernement hanovrien construira
aux frais du pays la ligne d'Osnabruck par
Brème à Hambourg. (Uavas-ËiUlier.)
COURS DE LA BOCaSg.
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir
Londres, 3 novembre.
Les arrangemens entre- la -France, l'Angle-.^
terre, les Pays-Bas et la Belgique, pour la fixa- >
tion des droits'sur les sucres, seront très pre- >
chaîneraient■■ signés; -
i . Londres; 3 novembre.
Bilan de la Banque d'Angleterre :
Augmentation : Numéraire, 167,432 liv. .st.;
réserve des billets, 80,060 liv. st.; Trésor,
64,39*24iv. sK< ■ ■■ •■
Diminution : . Portefeuille,. 68,020 < liv. st.;.
comptes particuliers,; 49,349 liv. st.
Le marché monétaire est meilleur, 82,000
liv. st., ont été déposées aujourd'hui à la
Banque. ' »
Le paquebot l'Edimbourg a apporté 227,000 .
dollars.
Francfort, 3 novembre, soir..
Dans la séance d'aujourd'hui à la Diète ger
manique, la lettre relative aux patentions du
duc d'Oldenbourg a été '"renvoyée au comité
du Holstein.
Le duc d'Augustenbourg a fait remettre des .
déclarations ultérieures jsur plusieurs points
de détail.
Hanovre, 3 novembre.
-La. Gazette de l'Allemagne septentrionale, qui -
parait dans notre ville, annonce que le gou- <
Feuilleton du ConstilulioBiiel, 4. nov.
LA FORÊT DE B0NDY
EPOQUE 1)E LA RÉGENCE.
Quatrième partie.
. VI.
jack sheppar1).
« Il y a un pou plus de deux ans, dit
Philippe, pendant que j ? étudiais à l'Uni
versité. dé Cambridge je m'étais intime
ment lié avec un de mes condisciples, le
jeune-Edouard Thornhill, fila du chevalier
sir James Thornhill, peintre du roi Geor
ges 1" et précédemment de la reine Anne :
c'est à lui que l'on doit les belles peintu
res du dôme de Saint-Paul et celles du
fameux hôpital de Greenwich.
>_> Co grand artiste eut la fantaisie d'être
membre du Parlement; il y fut élu, et,
pour célébrer son succès, ( il donna une fê
te splendide dans la belle'maison que lui-
même s'était construite dans Piccadilly.
» Présenté par le jeune Thornhill, j'as
sistais à cette i'ôt.e où se passa une scène
à la fois bouffonne et effrayante et que,
d'ailleurs, la bizarrerie des mœurs anglai
ses pouvait seule rendre possible. *
» On achevait d'exécuter un air de Haea-
del, quand on vint annoncer à l'amphi
tryon qu'un constable demandait à avoir
accès dans son salon,*pour y arrêter un
eélèbre voleur nommé Jack Sheppard,
qu'il avait reconnu au moment où ce mal
faiteur .s'introduisait effrontément comme
un invité, dans la maison.
» En Angleterre, quand un constable
s'est fait reconnaître en montrant son pe
tit bâton de laiton surmonté de la cou
ronne royale, il e t. partout le bienvenu.
» Celui qui se présentait, se faisant fort
de mettre la main sur Jack Sheppard, qui
n'eût été empressé de lui faciliter le moyen
de faire sa charge? Jack Sheppard était et
est encore la terreur de Londres; aussi
audacieux que Cartouche il a bien autre
ment do finesse, de dextérité et de res
sources, c'est dans toute l'acception élé
gante du mot, un vrai gentilhomme de la
nuit, comme en Angleterre se font appeler,
messieurs les voleurs. -
» Mettant depuis longtemps en défaut tous
les limiers de la police, il était parfaite
ment capable de s'être faufilé dans un sa
lon où il savait réunie la plus belle com
pagnie .des trois royaumes, pour y faire
au" milieu des diamans et des pierreries
dont elle étincelait, la rafle et le ravage
que l'on peut supposer.
» Après avoir averti ses convives de-la
visite qu'on luiannonçait,sir James Thorn
hill leur demanda la permission -de' fait#
tenir les portes closes pendant la recher
che à laquelle allait se livrer l'homme ! de
I policé ;*presque immédiatement après,ce-
I lui-ci fut introduit. . . '
» C'était un personnage d'une figure jo
viale et avenante, portant une perruque
ronde, des cuJotes de velours gris do lin
rayé, des bas de coton blanc, des souliers
à boucles d'argent et un vaste habit de
drap marron dans le genre do celui qu'af
fectionnent les quakers.
» Une singularité d'aiiieurs était à noter
dans ce costume alors courant parmi la.
bourgeoisie de Londres, c'était une énor
me gourde d'une mature en apparence
métallique et noirâtre, que le survenant
portail à son côté, suspendue par un cein
turon de cuir fauve • ée détail fut, d'ail
leurs, peu remarqué, fin certain éinoi, à
l'entrée de l'homme do la loi s'était ré
pandu dans toute l'assistance, et chacun,
pour peu qu'il fût au voisinage d'un visa
ge incpnnu, était occupé à so demander si
le hardi voleur ne le coudoyait pas.
» En entrant,'le seigneur constable était
on outre porteur d'un paquet d'imprimés;
c'était une légende disposée sur deux co- -
lonnes que surmontait une gravure sur
bois grossièrement exécutée. Elle repré
sentait un homme d'une figure patibu
laire et armé j usqu'aux dents.
— « La vio anecdotique et le portrait
de Jack Sheppard ! dit l'homme de police
en distribuant ses papiers:.;
: » Ce signalement , ajouta-t-il, Mylords
etMyladiôs, vous mettra à môme rie m'aider
dans'ma recherche. <
» Quand,au milieu d'un silence et d'une
attente qui se peut figurer, le constable,en
se promenant lentement., dans tous les
sens, eut scruté d'un-teil qu'il s'étudiait à
COURS DE CI.OTUBE
3 0/0 aucompt.
—Fin du mois.
41./2 au eompt.
—Fin du mois.
le 2
64.60
64 83
91.8a
91.75
le 3
64.70
64 95
91.90
» . »
HACSSS. BAISES
10
10
05
»
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Berlin, 2 novembre. '
Une lettre particulière adressée à la Gazette
de la Croix dit que la haute considération avec
laquelle M. de Bismark a été traité par l'Em
pereur des Français et tous las hauts fonction
naires de l'Etat, n'a pas été sans être remar
quée dans les cercles diplomatiques. Le carac
tère suivi des entretiens de M. de Bismark avec
les hommes qui se trouvent à la tête des affai
res en France -permet de croire que 'des délibé
rations -d'une importance plus qu'ordinaire
ont eu lieu.
Francfort, 3 novembre. -
- Le mémoire justificatif des prétentions du-
grand^duc d'Oldenbourg sera présenté dans la.
séance de la Diète germanique de ce .jour.
Copenhague, 3 novembre.
; Le Flyueposten dit savoir de bonne source'
que les Prussiens commenceront demain leur
mouvement de retraite par l'évacuation d'Al-'
borg. " - *
Saint-Pétersbourg, 2 novembre.
L'Invalide russe, répondant à l'article du jour
nal la France sur le voyage de l'empereur
Alexandre à Nice, dit que la Russie, de son cô
té, ne cherche pas non plus d'alliance et
qu'elle préfère conserver sa liberté d'actionfLa.
visite à Nice a été une visite de pure courtoi
sie et nullement politique.
^La feuille russe ajoute : « Le conseil donné
par le journal -la France au gdfvernement
français d'éviter un rapprochement : était inu-
tiley là tentative d'un pareil rapprochement
ne pouvant venir de la Russie. »
' Vienne, 2 novembre. ;
La Correspondance générale est en mesure de;
déclarer, de la manière la plus positive, que,'
'depuis la retraite de M. de Rechberg, la crise,
ministérielle est terminée, et que toute v com
munication concernant des motlilications ul-;
térieiires du cabinet autrichien doit être con-'
sidérée" commo appartenant au domaine des
inventions. . . "...
Turin, 2 novembre, au soir.
.Le préfet de Turin,a annulé la délibération,
de la municipalité, de cette ville qui approu
vait les conclusions de l'enquête Ara sur; les
évôiumens du -septembre.
'L'Opinioue, xiariant de la nouvelle donnée
par la jPersevcranza, dit que, d'après ses in for-.,
mations, le cardinal Antonelli n'a pas résolu
•'dodissoudrel'ariiKie pontificale,'mais detrans- '
former lesUroupos de ligne en gendarmerie.
Turin; 3 novembre.
! L'O pinione .annonce que lo gouvernement ro
main et les autorités françaises, sur la,deman
de du gouvernement italien, ont accordé l'ex
tradition du brigand fiarnevale.
,Emprunt italien^ 65.65. » .
k Vigo, 1 er novembre.
■ Le paquebot apporte des nouvelles de la Ha
vane de quinze jours de date. — Les nouvelles .
de Monte-Christi, du 0 octobre, portent que les
négociations pour la soumission des rebelles,
continuent. .
Madrid, le 2 novembre. .
«Lo maréchal Espartero approuve l'absten-''
tion des progressistes dans les futures élec
tions. ' (Havas~Itull?cr.)
, La Banque de France vient de réduire à
7 0/0 l'escompte des effets de commerce,
tout en maintenant à 8 0/0 le taux des
avances sur rentes ot sur actions de che
mins de fer. Tout en constatant par l'a
baissement de l'escompte commercial l'a
mélioration du marché . monétaire , la
Banque a cru prudent de ne pas aller
au-delà, jusqu'à ce que la situation fût
nettement dessinée.
L'encaisse métallique, d'une , semaine à
l'autre, ne présente qu'une augmentation
d'un million, tandis que le portefeuille a
augmenté d'environ 19 millions ; mais il
faut remarquer que, dans -ces chiffres,
sont compris la situation de quelques suc
cursales avant les rentrées du commence
ment de mois, de sorte que, selon toute
vraisemblance, le bilan de jeudi prochain
indiquerait un certain allégement du per-
tefeuille.
Quant à l'encaisse métallique, on nous
assure que, dans la journée d'aujour
d'hui jeudi, il a monté d'environ 3millions
au-delà des 274 millions portés au bilan.
^ • A uguste V itu.
ment suivi.
Le"22 aoûtj les^compagnîes de débarque
ment do la division navale, favorisées par
l'état de la mer," effectuèrent leur débar
quement au nombre de 400 hommes, sous
les ordres du capitaine de vaisseau Véron,
sur la plage même > de Bagdad, et prirent
possession de la ville au nom de fempe-
rëur Maximilien» • On s'occupa aussitôt de
mettre la place en état de défense, et dès
le premier jour nos. marins, établis dans
de solides positions, étaient en mesure de
résister "aux efforts de l'ennemi.
Pendant trente-cinq jours, la petite gar
nison de Bagdad sut se maintenir contre
toutes les attaques des troupes de Cortina,
et les embarcations légères , qui seules
avaient pu franchir la barre de la rivière,
prirent l'offensive de manière à attirer
toutes les forces de Cortina sur les bords
du Rio Grande.
Cependant le général Mejia s'avançait
sur Matamoras, et lorsqu'il s'y présenta,
le 26 septembre, il y. entra sans coup férir
et reçut la soumission de Cortina.
« Il est inutile, écrit Tamiral Bosse, de
faire ressortir les avantages qui résultè
rent de la soumission-de Matamoras, tant
au point de vue politique qu'au point de
vue commercial. Quatre-vingts navires de
toutes les nations sont en ce moment sur
rade, attendant que nous leur permettions
la communication. pour reprendre leurs
opérations, et la douane va en retirer des
sommes considérables.
) Déjà, en prévision du mouvement
commercial, un convoi de cinq cent mille
piastres attend à Montérey que les che
mins soient ouverts pour être dirigé sur
Matamoras.
» La soumission de Cortina à l'empire
aura un retentissement considérable dans
le pays. Elle enlève à Juarez les dernières
ressources qui lui restaient dans le Nord,
ot assure la pacification de l'Etat de 1 Ta-
maulipas. »
i . 1 Le mouvement de,notre commerce ex
térieur pour les neuf, premiers mois de
_ 1864 confirme toutes les espérances con-
; çues pendant les deux premiers trimés-
' très. . . -
■ Voici la marche des imporlatiôns pour
les quatre dernières années ,(9 mois) :
" 1801 1.795.855.000,
" • 1862 - 1 650.806 000 .
1863 •• # 1 790-290 000 .
1864.:.:.. \ 8-12 653.000
: Les plus fortes augmentations portent
sur les bestiaux, l'huile d'olive^ le lin, le
coton* les houille's, le cuivie, l'étain, etc.,,
tous produits naturels et non manufac
turés^ ...
"L'es, importations de" fontes et de
sont "décidément tombées à rien.
Voici maintenant le mouvement des ex
portations :
9 premiers de 1861
- — 1862
— . 1863,
1864
Ainsi l'augmentation do nos exporta
tions est do 819,530,000 fr. sur 1861, soit
de soixante-quinze pour cent en trois ans.
'La plus grosse augmentation provient
de nos tissus de laine, dont l'exportation
se chiffrait par 102 millions pour les neuf
premiers mois de 1861 et qui atteint 276
millions, c'est-à-dire plus du-double pour
les neuf premiers mois de 1864,
A uguste
fers-
1,395,164,000
1,616,443,000
•1,876,427,000
2,214,694,000
VlTU.
- Le ministre de la marine a reçu de l'a
miral Bosse, commandant en chef les for
ces navales françaises dans le golfe du
Mexique, des dépêches datées du 28 septem
bre qui lui annoncent la prise de Mata
moras.
On sait que l'amiral s'était rendu,^fevec
une partie des'bâtimens de la division na
vale/devant l'embouchure du Rio Grande
del Norte, afin de prendre part à l'expédi
tion ordonnée par le maréchal Bazaine
contre Matamoras.
Le rôle assigné à la marine dans, les
opérations combinées était de s'ompàrer:
de la ville de Bagdad qui commande l'em*
bouchure du fleuve, et d'attirer de ce côté,
en le-tenant en échec, le chef juariste
Cortina, quioccupait Matamoras. Pendant
ce temps, la place attaquée du côté de l'in
térieur par les généraux Castagny, Mejia
et le colonel Dupinj devait tomber au
pouvoir de nos troupes. . .
' Ce plan de campagne a été ponctuelle-
rendre impassible tous les recoins du sa-
! Ion, 1 il s'arrêta devant un portrait de mis-
triss Thornhill, exécuté par son mari, et,
après l'avoir quelque temps regardé,
voyant à ses côtés un jeune homme nom
me Iloghart, l'un des meilleurs élèves de
sir James Thornhill, et par qui il n'avait
• cessé d : ôtre louvoyé dans toutes ses évo
lutions, avec cette curiosité narquoise et
même.un peu insolente qui "s'apprend et
se pratique dans les ateliers de peinture,
— «Mon jeune ami, lui dit-il,combien
peut valoir un portrait de ce genre ?
—» Ça, dit le jeune apprenti, c'est lepor-
trait de la patronne, exécuté par le patron;
c'est dé la peinture faite avec amour ; par
conséquent, c'est sans prix.
.— » Fâcheux ! dit le constable, car i'au-
•• On écrit de Bologne :
. Le jury réuni depuis le 26 avril, pour juger
le grand procès de l'association des malfai
teurs, est entré', le 14 de ce mois, en délibéra
tion sur les 467 questions qui lui étaient po
sées et a rendu le il, après cinquante-sept
heures de séance* un verdict qui-déclare 72 des
inculpés coupables du délit d'association cri
minelle ayant pour but d attenter a la pro
priété. Presque tous les autres accusés, qui n'a-,
vaient à répondre a la justice que sur des
chefs d'accusation au nombre de vmgt-trojs,
rattachés plus,ou moia s directement au chet
principal, ont été également reconnus coupa
bles, et en résume sept seulement, dont une
femme déjà condamnée à Gênas, ont été ab
sous.-
La cour a rendu avant-hier-son arrêt qui
condamne H des inculpés aux travaux-forcés
à perpétuité et 70 à diverses peines, selon le de
gré de leur culpabilité. •
Ces 90 individus, ajoutés & S déjà condam
nés par la cour de (
n'a pris aucune conclusion, à 3 qui sont morts
durant le cours des débals, à ^-contumaces et
aux 7 mis hors de cause, donnent le nombre 1
total de HO inculpés figurant dans le procès.
■ Une seule sentence capita'e a; été prononcée
pour l'assassinat des inspecteurs de pohce^Oivis-
selii et Fumagalli, cou tre le nommé. Brachelli,
contumace réfugie à Londres, auteur principal
du crime, le jury avant admis- des circonstan
ces atténuantes en faveur de ses eomabces. .
La population a suivi les deoats avec lin.té-
rêt le plus vif et le plus continu, et le verdict
du jury a produit une excellente impression.
Le jugement de 1 opinion publique.l avait,
idu reste, depuis longtemps devancé, et si quel
ques critiques ont pu. être soulevées par car
minés lacunes inevnanles dans 1 œuvre du par
quet et par i appei qu il a du fmre avant com
me pendant les jlfhats.. aux révélations irréfu
tables a un condamné, qui a jotésur toute cet
te affaire une lumière très yive,sinon trèspure,
l'immense majori lé de la population, se préoc-
•cupant avant tout du résultat à atteindre, et
très éclairée par les tristes souvenirs du passé
sur la moralité des inculpés et sur les sérieu-
■ses difficultés que leur puissante organisation
créait aux invéstlgatlons. do la justice, lui a-
su le plus grand gré de ses efforts et de son
inébranlable persévérance.
-.Plusieurs fois, dans le cours des débats, le
sentitnent public a eu occasion de se manifes-'
ter ouvertement à cet égard, lorsque les accu
sés, auxquels la plus grande latitude a été
laissée pour-fournir des explieations sur leur
conduite, paraissaient vouloir en appeler à lui
de leur honorabilité, et aucun témoignage, de
Sympathie et de gratitude n'a manqué aux or-
'ganes du ministère public, au président de la
cour- et au directeur de la police.
; L'effet moral de ce procès a été immense sur
3a population, qui,pendant près.de six mois
est entrée chaque jour dans tous , ses détails-
jpar la lecture des comptes rendus, dont -la
ivonte avait atteint le chiffre de 20,000 numé
ros, et on peut voir déjà quels fruits il est des
tiné. à porter par ce fait, que la moyenne des
délits qui était en 180) pour la province de
Bologne de 60 par semaine, n'est actuelle- !
ment que de KSV ,
' Un autre fait v "a *tme importance réels
produit dans le cours des débats. V
A-côté des dépositions confuses et pe
cluantes, ou même des fausses déclara-
dé quelques témoins, on a pu remarquer ^
titude nette et décidée du plus grand nombre,
qui malgré les injures et les menaces des ac
cusés n'ont pas hésité à déposer contre eux.
C'est là une circonstance d'autant plus no
table que Iji force principale de ces malfai
teurs résidait dans l'intimidation qu'ils exer
çaient sur les esprits, et que le défaut absolu
de. témoins à charge, j oint aux déclarations d.'a-
libi qu 'ils tenaient toujours prêtes, a pendant
lès deux premières années qui ont suivi l'an
nexion, -complètement paralysé les efforts do
la justice.
Le défaut de sûreté publique était depuis
longtemps à Bologne l'objet des préoccupations
générales, et le gouvernement du roi devait à
, tout prix, sous peine de succomber devant l'o
pinion publique sous le poids de son Impuis
sance, faire disparaître jusqu'au germe de cette
plaie séculaire.
On ne pourrait affirmer dès à présent qu'il
y soit encore complètement arrivé, notam
ment dans les Romagnës,où il reste beaucoup
à faire , mais il .est incohtestabl^Que le gou
vernement a fait un grand pas vers le but
qu'il'poursuit, et qu'il â porté un coup mortel
à ces criminelles associations dans la person
ne de leurs chefs. ' ' , -
Il a en même temps puissamment relevé le
moral de la population par l'énergique protec
tion dont il l'entoure, et préparé le terrain à 1
Un avenir de moralisation publique; par des
habitudes d'ordre et de travail, én donnant un
grand et rapfàb-.développement aux étàblisse-
mèns destinés à l'instruction des classes pau-'
vres. - ■
Les établissemens d'IûB^uction primaire
étaient, en 1859, dans là proviuv e de Bologne-
qui renferme une population de 40>,03b habi-
tans au nombre de t7â»fréquentés par 0,7.49 élè
ves des deux sexes. •
Ils se montent aujourd'hui, en y compre
nant les asiles pour l'enfance, les orphelinat^,' 1
les écoles du dimanche et celles du soir, qui
n'existaient "pas sous l'ancien régime, à 516:
fréquentés par 17,751 élèves des deux sexes,
présentant ainsi, pour " une période de cinq
ans , un accroissement de 344 écoles et de
11,002 élèves.
Ce sont là des résultats dont 1 importance
a'a pas besoin d'être relevée.
Quelques chiffres, puisés comme les précé-
dens à des sources authentiques, mettront à
meuie d'apprécier toute l importance de l œu-
vre de réparation à laquelle la magistrature de
ces provinces s'est consacrée avec vu dévoû-
ment et une persévérance admirables. .
• S'ins tenir comyte des nombreux' jugemeas -
rendus parles tribunaux en matière correc--
tionnelie, tes quatre cours d'assises du ressort-
de la cour d appel de lio'.ogne ont i«gé et con
damné, du mois do mai 180 i, epoque de i in--
stallutioa des-jugos, au it> octobï
année.
770; jugés
3)8: —
338 —.
30o —
A Bologne.
A l'orrare..
A l oni
A lia venue
GÔ7 co:
239
2,2!)
3Î7
de cette
damnés. '
Total... i.S'27 ——
Outre un grand nombre d'individus qui se
; trouvaient à la disposition do ïïv luslice et
dont on instruit encore la proeô?, MO sont in
culpés do crânes ou-de 4elus-contre les per
sonnes on les .propriétés, et auront à eomparair
tre prochainement devant les cours, d assises
du ressort de HoVoîme.
Daux-bafides, nine do soixanto-qmnzo, dans '
laquelle figureront encoie pour d'autres cri
mes plusieurs des'maifcutaurs'condiunnes ces
)ours-cr, i autre de soixante individus envi
ron, auront a répondre devant le jury- de Bo
logne d'ici a quelques mois, (i instruction n'é-
t'.mt pas encore comnletemen* terminée)-du
fait d'afsociation criiinnelle. •
La'Siconde de ces affaires se rattache à las-, .
sassirrat du sous pre&t a luioia, et tous las .in
dividus qui'y sont impliqués paraissent avoir
appartenu à laSoaetc do la Squadrjccia..
• .Cette.admire.semble-.devoirprese:it(-r un in
térêt tout, particulier pour le jour qu'elle peut 1
•jeter sur 1 organisa Hou des sociétés secrètes et
des sectes qui o'nt semé pendanfsi longtemps
•la (erreur dans les Romàgnes.
■ Le plus compromis des inculpés paraît être
'un nommé Benmnti, qui était, ù-l'epctiuo du
crime commis sur la personne de M., Murgia,
régisseur du couvent du lion-Pasteur, â Imola.
' La salle danà laquelle ônt.t-ii lU-u l'es débats '
'de la dernière alfiire sera .conservée dans l'é-
■tat ou elle se trouve en ce moment. En atten- ;
dant un nouveau jury est entré dès hier en
séance dans le local ordinaire réservé aux dé
bats. •
Pour extrait : c. piel.
Nouvelles d© l'Extérieur.
ALLEMAGNE.
[.a Gazette dv la Croix .parait considérer la no*
mination dé M. de Mensdorff comme favorable
à l'influence fi ançaise. '.
■ La Gazette de Cologne dit : « Le comte Recli-
•berg n'a fait qu'interpréter les vues politiques
de son souverain et de' sa cour, il n'a pas eu
proprement de politique à lui. On le sacrifie /
parce que l'on sent que le pays est mécontent
de la politique générale qui -a été suivie de
puis qu'il est ministre des allaires étrangères.
•'>
— » Ah çà l et Jack Sheppard, interrom
pit malicieusement le jeune Hoghart, nous
le perdons, il me semble, un peu do vue.
— » Jack Sheppard, jeune homme, ré
pondit le constable, donnez-moi la main
et veuillez prendre la peine de le présenter
à la compagnies Jaclc Sheppard, c'est moi,
avec votre permission ët pourvous servir.
» Hoghart avait fait un bond en arrière
et le même mouvement de surprise épou-
> van fée - s'étant produit parmi ceux qui
: étaient à portée de profiter de la confi
dence, l'audacieux voleur se trouva au
milieu d'un assez large espace vide qu'il
agrandit encore en se dirigeant vers une
i table où tout était préparé pour le thé.
» Prenant .un siège, il se disposait, sans
façon, à se verser une tasse de la bois
son nationale,quand, s'approchant de lui:
— » Quelle est cette bouffonnerie ? de
manda le maître de la maison ; vous êtes,
dites-vous, Jack Sheppard?
— « Lui-même, réponditle singulier per
sonnage , qui doit avoir fait des études,
car il ajouta : «Victime de l'injustice-de
mes concitoyens et des machinations delà
police, je suis venu comme Thémistocle
m'asseoir au foyer de-sir James Thornhill. »
» Et il remettait la main sur la théière,
mais lui arrêtant le bras :
— «Vous êtes un hardi coquin,lui ditle
peintre.. »,
— » Et vousunhôtepeugracieux,répon
dit Jack Sheppard en détachant de sa cein
ture sa gourde qu'il plaça devant lui sur
la table, mais prenez garde à qui vous par
lez, ajouta-t-il,'je suis accompagné.
» Cette affirmation comminatoire avait
quelquo ch»se de si probable qu'elle con
seilla à sir James un ton plus conciliant
tandis que chez le reste des témoins de la
scène .elle provoquait une épouvante qui
de proche en proche se communiqua jus
qu'aux extrémités du-salon.
— « Enfin, qu'êtes-vous venu faire ici ?
demanda le chevalier Thornhill à cet étran
ge convive.
'— » Vous allez le savoir; mais, d'abord,
permettez, comme on dit, que je fasse mon
lit. Vous voyez bien,ceci : vous vous ima
ginez qu'il s'agit d'une gourde ?
— «Que serait-ce bien autre chose?
—» Eh bieu 1 vous avez la berlue, et quoi
que vous ayez magnifiquement travaillé à
Greenwich pour les invalides de la mari
ne, on'voit bien que, de votre vie, vous
n'avez assisté à.une bataille navale. L'in
nocent objet ici présent, et dont vous n'a
vez pis la moindre défiance , est un obus ,
ou boulet creux renfermant une mixture !
de poudre à canon,-feu grégeois et mt-;
traille; puis, ce que vous prenez naïve
ment pour le goulot de la gourde, est une
ingénieuse batterie de pistolet dissimulée
d'une* façon toute charmante : voyez I je
n'ai qu'à pousser cette détente, la bombe
éclate, je suis tué, mais'je tue et mets la
maison à l'envers. C'est une mine porta
tive, un volcan à la main dont j'ai pris
l'habitude de me munir depuis que lu jus- '
tice s'est ingéniée de se,mêler de mes af
faires; vous admettez donc que.je no'suià
le très humble serviteur de personne, 6t
qu'il y a lieu de négocier avec moi.
• —«Mais, voyons! que prétendez-vous ?
dit James Thornhill avec assez de sang- ,
Iroid, est-ce une rançon qu'il faut vous
payer? .
, —-»Fidonc> répondit Jack Sheppard,
,c'est bon pour les pick-poksts d'exercer dans
les salons; j'ai une autre ambition; con
sidérez, je vous prie, ajouta-i,-il, en ihon-.
trant l'imprimé dont il avait fait une dis- *
tribution à son entrée, l'abominable por
traiture que l'on a faite de moi. Ai-je "assez
l'air d'Un brigand de théâtre ? Lù, j'en ap
pelle à l'impartialité de ces dames, que je
pris d'ailleurs de se rassurer, est-ce que
cette atroce imagç ine ressemble, et n'ai-
je pas droit de m'inscrire en faux ? Après
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