Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-11-02
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 02 novembre 1864 02 novembre 1864
Description : 1864/11/02 (Numéro 307-308)-1864/11/03. 1864/11/02 (Numéro 307-308)-1864/11/03.
Description : Note : un seul fascicule pour mercredi et jeudi. Note : un seul fascicule pour mercredi et jeudi.
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Air AiTOË.-S, 507 ET 508,
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PARIS, 2 NOVEMBRE.
.!* s
LE VOYAGE DE L'EMPEREUR.
L'Empereur est rentré lundi soir au pa
lais de .Saint-Cloud, après avoir traversé
deux l'ois la France et avoir fait-une visite
do courtoisie à l'empereur et à l'impéra
trice de Russie. '
Toutes nos correspondances sont una
nimes pour témoigner de l'ardent enthou
siasme que les populations n'ont cessé de
faire éclater pendant tout ce voyage, et si
nous insérions les lettres qui nous arri
vent de toute part,.nous remplirions tout
notre journal.
Au départ, malgré.l'incognito dont vou
lait s'entourer Sa Majesté et en l'absence
d'hommages officiels, une feule immense
se pressait aux abords des gares, et les ac
clamations les plus chaleureuses, qui com
mençaient à. retentir dès que le train im
périal était en vue , continuaient long
temps encore après qu'il avait disparu à
l'horizon. . -
L'entrée à Lyon eut lieu sans aucune es
corte. Mais le peuple encombrait les rues
malgré la pluie et l'heure avancée, et
l'Empereur ne put résister au vœu popu
laire : Hdut se montrer au balcon de
la préfecture. On sait quelle brillante ré
ception attendait Napoléon III au retour.
La réception de 1850, qui a laissé de si pro
fonds souvenirs, a été dépassée.
À Valence, à Avignon, à Tarascon, un
immense malheur frappait le pays ; mais,
lorsqu 'arriva l'Emp8reur, la réparation se
montra à côté du désastre, et il est impos
sible, au dire de témoins oculaires, d'ex
primer l'affection et la confiance do ces
populations, qui ont la mémoire du cœur
et qui saluaient Napoléon III comme une
Providence.
A Nice, les témoignages les plus tou-
clians de (tévofrment et d'affection atten
daient l'auguste voyageur. Les nouveaux
en fan s de la grande fumil-ie française ont
ténu & honneur de sopresser autour de
Napoléon III et. de le suivre en l'accla
mant, à sa visite à l'empereur et à l'impé
ratrice de Russie, au spectacle, à la revue,
partout. L 'annexion e?t d'hier, niais le pa
triotisme est déjà vieux.
La réception impériale axu à Toulon un
caractère plus militaire. La population et
l'armée navale manifestaient la rnêmejeie
et le même bonheur. La sortie en rade de
l'fiscadre cuirassée a été un beau spec
tacle, et l'amiral Boiiet -Willaumez a ex
primé avec un rare à-propos les sentimens
de la flotte et du peuple, en disant à I'Em-
pereur combien, il était heureux d'avoir à
bord- du Solférino le vainqueur de Solfé-
rino..
Marseille enfin, la grande cité si pleine
d'avenir, n'oubliera pas de longtemps la
journée du 29 octobre. Pendant deux-heu
res et demie, la promenade de l'Empereur
dans les rues de Marseille a été une mar
che triomphale. Napoléon*lH n'avait d'au
tre escorte que le peuple; et celte en
thousiaste population marseillaise, dans
son empressement à le voir de plus près,
empêchait souvent les voitures de mar
cher. L'exaltation et l'émotion étaient au
comble.
Tel a été ce voyage, et tels sont les sen
timens qu'inspirent à la France le génie
et la bonté sur le trône. On dit que io
peuple est ingrat; c'est, au contraire, dans
le cœur • du peuple • qu'est la véritable
reconnaissance. S'il se trompe quelque
fois, c'est qu'on le trompe. Mais, quand
il est livré à: lui-même, quand il est livré à
ses propres inspirations, voilà comment il
entoure, comment il acclame, comment il
aime 1e plus sage des Souverains.
PAULIN LIMAYRAC.
BULLETIN POLITIQUE.
La presse allemande se livre aux com
mentaires les plus contradictoires sur le
changement ministériel qui vient de s'ac
complir à Vienne. D'après la Boersenhalle,
le comte de Mensdorff est « le représentant
convaincu» de l'espritqui ainspiré les en
trevues {le Carl.sbad et de Schoenbriinn.'
La Correspondance de Berlin , au contraire,
n'hésite pas à déclarer que, par la retraite
de M. de Rechberg, tout espoir est perdu
de maintenir l'union entre las deux gran
des puissances allemandes.
La mémo opposition de'vues se rencon
tre dans les journaux de Vienne.
Le plus sage serait donc de s'en-tenir à
l'opinion de la Gazette d*Augsbourg , qui se
borne à faire remarquer que le nom du
comte de Mensdorlï est si nouveau et si
peu compromis qu'il assure au nouveau
ministre la plus grande liberté d'action.
. Nous trouvons dans une correspondan
ce particulière de l'agence Ilavas l'analyse
du traité de paix signé entre le Danemark
et les puissances allemandes. L'article l or
ne.fait que reproduire l'article correspon
dant des préliminaires de paix. Le roi de
Dancmarkfait cession de tousses droitssur
les duchés de Sleswig-IIolstein et Lauen-
bourgen faveur du roi do Prusse et de l'em
pereur d'Autriche. Gomme équivalent du
territoire jutlandais de. Mogeltondcrn, de
l'Ile d'Amrom, des parties jutlandaises des
îles de Foehr, Syltet Roernœ, etc., que lé
Danemark a cédées aux duchés, une partie
du Sleswig septentrional -a été laissée au
Danemark.La presqu'île dç.Slenderup,qui
est située-en face de la Fionie, estcampriso
dansle^b'ioswig danois. En accordant cette
compensation pour les enclaves jutlan-'
daises, compensation qui était vivement dé
sirée par le Danemark à cause do laposition
stratégique du territoire cédé, les puissan
ces allemandes ont tenu à prouver que la
séparation du Sleswig d'avec la monarchie
danoise ne s'accomplissait pas en vue
d'un démembrement du Danemaïk. D'au
tre parti ié traité de paix ne contient au
cune stipulation destinée à garantir la lanî
gue de la population danoise qui habite le
Sleswig allemand.
L'article 6 stipule la nomination d'une
commission mixte, composée des plénipo
tentiaires prussiens, autrichiens et danois,
qui sera chargée de se rendre sur les
lieux afin de régler les détails de la nou
velle ligne de démarcation.
L'article 7 et ceux qui suivent s'occu
pent du règlement des affaires financières.
La quote-part de la dette danoise qui tom
be à la charge des duchés s'élève à 29 mil
lions derixdales (82 1 /2 millions de francs).
Le wo.le de paiement de cette somme par
les duchés au Danemark est réglé en
Feuilleton du Conslilulioiiuel,' 5. o- v.
LA FORÊT DE BONBY
EPOQUE DE LA REGf.NCS.
§uatrlèiti«
. .V.
co«mengemknt explications.
. (Suite. V-
Au moment où l'Auvergnat et Golingry
se séparaient, l'ablm, poussant, le ressort
d'une porte seercte, avait accèb dans le îo-
gënipnî où, depuis proa d'une année, s'a
britait clandestinement son faiTlùaie ordi
naire et exiraarinnam>. Après ce qui venait
rte s - 'wsor au moulin de Chel'cs, il
éprouvait le ^ oia ,rd '." h ', av ^ s i JriC "
tre, qui devait out-'î'" 11 '" l'euteho au
lit, une explication bih-icu»,?.°î:itmiK.uialo._
En entrant, M. '(ta Livry otayr ..une liu-
meur miiiSticrant .i5; ii \uuuit u<* faire con
tre i es têtes b'etonnpp qu il n avait pas su
prendre comme il lallait, ce que 1 on pou
vait aop .vler une mauvaise campagne.
Lo charnu du .bataiîle, en fin de cause,lui
éîait r'-:sléfmais pas plusquo Wellk'glon,
-il'n'avait remporté sa victoire de Water
loo ; sans l'intervention-du spectre qui
avai'l été son Biucher, et par son intenen-
fion inattendue, était venu tout dénouer,
il était parfaitement battu et. tes adver
saires n'en eussent fait qu'à lourtê.e.
Jlon'ine entier et de volonté absolue,
l'abbé ne pouvait accepter fadiement d'a
voir à un autro qu'à lui-même, obligation
d,'> son succès finals Quittant trop vite, à
son s^'C, t-on îû e d'instrun ent, Phi-ippc
que rïous affranchirons désormais de ^os
vilain nom ue Galoppe, semblait voiuyir
su donner dos aiis d'initiative et de com
mandement suprême ; en un mot, pour
ogrler l'argot d» Jbéatre, c était un dou
ble ayant dos a-pSratfope h se llis?er dans
les premiers rôles.
—Mon cher, dit l'abbé avec une grande
sécheresse, vous m'expliquerez votre étran
ge inspiration de venir vous jeter en pre
nant un engagement solennel au milieu
de la sotte réunion que vous avez dis
soute.
—Au hasard de ce qui peurrait arriver,
répondit le jeune homme, venu dans le
costume de mon emploi funéraire, j'étais
avec Gulingsy, derrière la porte, où j'en
tendais tout" Je vous sentais de plus en
plus fourvoyé; ces Bretons, avec qui, sans
trop vous rappeler le caractère de vos
compatriotes, vous aviez pris le ton du
commandement,, se montraient tout près
d'entrer en pleine révolte. -J'ai- subi com
me un entraînement violent-de les miter
par ce coup Je massue : l'effet, vous l'avez
v^u, a été foudroyant. '
— Oui ; mais, comme on dit, \ous avez
mangé le vert et le sec: avisant ï\ un em
barras, présent dont j'aime à m.é persua
der que - j'aurais fini par sortir, vous nous
avez'"créé pour Tavenir une situation inex
tricable ; vous engager à produire ce tes-
lamtmi et ceiu à un jour précis, était-ce
do la raison? ■
— Mais, un mois et cinq jours, répon
dit gaîment Philippe, pour chercher; c'est
une éternité.
— Et depuis quatre ans, moi, je cher
che sans avoir obtenu la moindre lumière.
— Justement, parce çue vous cher
chiez ; mais moi qui ne cherchais pas, j'ai
trouvé.
— Vous avez trouvé ? dit l'abbé on te
lovant avec émotion et. eu allant, serrer
presque violtirment le bras de sou inter
locuteur. .
— Ou', io testami. nl du roi, je sais c.ù
lepiendie:
. Mais où ? fit l'abbé avec une soi te de
fréi.ésie de curiosité.
— Où Dieu^ sans doute, a voulu- qu'il
allât pour humilier l'orgueil du despotis
me; aepcHuil polentes de.si'ih. •
— Enfin, il est ? - s'écria l'abbé, trépi
gnant d'impatience.
— Connaissez-vous Cartouche, le célè
bre voleur ?
— Parbleu I dit l'abbé-; il m'a adressé
Les lettres ou envois a'argent non affranchis sont refusés.
Les articles déposés he sont pas rendus.
Les Annonces sont reçues chez M. Païiis , rne Kotre-Dame-des-Vlctolres, a* 40
(place de la Bourse).
détail, par le traité de paix. Lo Dane
mark s'est obligé-de rendre ïes. navires de
commerce allemands et leur cargaison en
tant qu'ils n'ont pas encore été vendus
pour ces derniers, le Danemark est tenu à
accorder des dédommagemens aux pro
priétaires. .
y Nous avons aujourd'hui quelques dé
tails sur les faits qui ont déterminé le gou
vernement danois .à demander l'autorisa
tion de poursuivre M. Bille, membre du
Folksthing et rédacteur en chef du Dag-
blad. Ce journal, dont l'importance est
considérable en Danemark, avait publié'
une série d'articles pour établir que le
changement dans l'ordre de succession
opéré par la loi du 31 juillet 1833 avait,
été édicté on vue d'assurer l'intégrité de
la monarchie; que cette intégrité n'ayant
pas été maintenue, le pacte se trouvait;
•: rompu de plein droit, et qu'ainsi l'on de
vait revenir à l'ordre de succession légi
time, d'après lequel le prince de liesse
. serait appelé à régner sur le Danemark.,-
. Cette attaque audacieuse contre la dynas
tie régnante avait naturellement excité,
une très vive émotion, et le cabinet n'a pu-
éviter d'entamer les poursuites.
■ Les plus récentes nouvelles du Frioul
attestent que les tentatives dirigées contre,
quelques villages n'avaient aucune portée
et n'ont entraîné aucun-résultat;' notre cor
respondant particulier nous écrit dans le
même sens.
Les journaux italiens considèrent com
me à peu près imaginaires les renseigne-
mens fournis par une correspondaoce
adressée de Feltre, sous la date du 27 oc
tobre, à la Seniinella bresciana, et d'après
lesquels les bandes d'insurgés se seraient
maintenues en armes et s'augmenteraient
môme chaque jour.
■ Un décret de S. M. la reine d'Espagne
confie au cardinal Faente, archevêque de,
Burgos, l'éducation morale et religieuse
de S. A. R. le prince dos Asturies.
Une correspondance particulière, adres
sée à l'agence Ilavas, annonce que là Nou
velle-Grenade, le Venezuela, la Bolivie et
le Chili ont envoyé des représentans au
congrès américain proposé par le Pérou;
on attend prochainement l'envoyé de la
Confédération argentine,; mais jusqu'ici le
Brésil et les Etats du centre Amérique
n'ont pas montré le même empressement.
A ogcsth V ite,
Nous sommes heureux de pouvoir pu
blier le discours adressé à l'Empereur, à
son arrivée dans la gare de' Lyon, par
M. Rroelmann, président de la commis
sion municipale :
Sire,
Le conseil municipal de la viîlo de Lyon
prie Votrfc Majesté de recevoir l'assurance de
son profond respect et do son entier dëvoû-
ment, heureux de pouvoir lui oll'rir'un hom
mage au siège même de ludilité lyonnaise.
Ancien domaine dts échevins, ces salies sont
remplies de précieux souvenirs que couronne
ra celui de votre auguste visite-
Nous vous en remercions, Sire; croyez que
votre pensée est toujours vivante au milieu
de nous, et qu'il nous est doux d'avoir ici sous
les yeux une des pages les» plus touchantes de
l'histoire de votre règne.
Toute la bonté de votre cœur se révèle dans
rette peinture* en même temps que votre af
fection héréditaire pour la population lyon- •
naire. . - v
Cette affection, nous sommes habitués à la
retrouver dans nos jours d'épreuve et nous en
sortîmes profondément reconnaissans. .
Oui, Sire, nous ne pouvons oublier tout ce
que notre ville doit à Votre bienveillance dans'
le choix des administrateurs éminensque Vous"
lui donnez, tout ce qm'ello doit encore à la sa
gesse de Yotre politique, au libéralisme éclairé
l'autre jour un factuin, comme a son con
citoyen. .
— Eh bien ! sous la selie du chevalier
de Liliers, qu'il a assassiné dans la forêt
$e Bondv, avait été caché le papier que le
malheuivux jeune liorûme vous appor
tait.
— Louis XIV et Cartouche ! s 'y cria l'ab
bé, en joignant les mains, quel-étrange
décret delà Providence 1
Pressé de mieux s'expliquer, Philippe
raconta sa fameuse entrevue de l'hôtel
Desmarets. .
Toujours préoccupé des at/eintes qui
pouvaient être portées à l'a suprématie de
sa direction'-:
— Mais comment, se fait-il, demanda ai
grement l'abbé, que j'apprenne aujour
d'hui seulement tout ce détail ? Vous n'a
vez pas trouvé que la succès avec lequel
je vous avais disputé à la mort m'eût don-
îié quelque droit à votre confiance?
— A Dieu ne plaise que je puisse être
accusé, répondit le jeune homme avec
dignité, d'avoir manqué de gratitu-je en
vers votre Revérnnce ! Tout ce que vous
m'avez demandé, je l'ai fait, et sans parler
du médiocre attrait que j'ai pu trouver à
devenir dans vos mains une sorfo de ma-
rionnettefunè'ore, quand mon rôiiiest arri
vé, comme au sou perde la duchesse de Ber-
ry, à se compliquer de quelque péril, m'a-
vez-vous vu reculer ou manquer do sang-
froid , pour tenir jusqu'au bout .la ga
geure?
— Vous avrz mille fois
jeune ami, dit l'abbé avec apaisement et
en lenuani la main à son habile-interlocu
teur; mais convenez pourtant que j'aurais
dû pius tôt être mis au courant d'un pareil
secret.
— Et Voire Révérence ne réserve-t-elle
rien des siens, ou, pour mieux parler,
tous les miens, me les dit-(die?
— Comment, lies vôtres? fit curieuse
ment l'a bb?.
— Eh sans doute!- sur votre parole, je
me-suis laissé, par voire rare habileté,
disputer à la mort. Vous m avez presque
cautionné que j'avais été trempé sur le fait
de ina'dépioralde naissance; mais, à l'o
dieuse maternité dont vous me dégreviez,
raison , mon
- de vos vues commerciales, à votre sollicitude,
•^afln, pour les besoins inoraux et matériels
désolasses laborieuses.'
Encore Une fois, S're, merci pour nous et
pour nos enf'ans. ^
Aujourd'hui le bonheur de vous posséder au
milieu de nous aura peu de durée; mais, si
courte que Soit votre balte, elle nous permet de
saluer Votre Majesté à son passage et de lui re
nouveler l'expression de nos inaltérables sen-
timeus..
Daignez l'agréer, Sire, et rappeler à Sa Ma
jesté l'Impératrice sa gracieuse promesse. Dai
gnez lui dire que nos cœurs la' réclament,
ainsi que notre Jeune Prince, et que dans
nos vœux comme dans nos prières, nous
ne séparons de votre nom respecté, ni le sien
que les pauvres bénissent,-ni celui de l'au
guste enfant, espoir de la France.
Vive ' l'Empereur! vive' l'Impératrice! vive le
Prince Impérial !
L'Empereur a répondu dans les fermes
les plus sympathiques pour la population
et l'édilité lyonnaise. -
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 1 er novembre, au soir.
On annonce officiellement que, par suite de
l'insurrection qui a éclaté à la Guyane, le gou
vernement de Venezuela-a fermé et bloqué les
ports du littoral de la Guyane, de l'embouchu-
redfiVagres jusqu'à celle'duNavios. ,
La mêvne mesure est appliquée à tous les
canaux formés par l'embouchure de l'Orinoco;
et à tous les bords de cette rivière, Ciudad et
Bolivar 'compris* ■
v Southampton, 2 novembre.
•Des nouvelles de Bahia, du d3 octobre,- nous
apprennent que le navire confédéré lUorida a
été tapluré dans ce port par le vaisseau fédéral
Massachus'setts. Cet acte a causé une grande agi
tation à Bahià.
New-York, 22 octobre au soir.
Sli^ridan a été attaqué, par les confédérés
près d'Adar-Creck, le-19.
Au commencement de la bataille les fédé
raux ont été .mis en désordre, mais ensuite
Sheridan, arri vant sur le champ de bataille, a
coucentré son armée et chassé les confédérés,
leur prenant 20 canons et 1,6*00 prisonniers.
Le général confédéré Kamsen a été tué j tlood
s'est retiré vers le sud.
Le Ilichmond-Enqmrer recommande de re
courir à la conscription ; il demande de pius
que tous les-nègres armés soient déclarés li
bres.
. Le gouvernement confédéré de la Louisiane
recommande également la formation d'une ar
mée de nègres. . : -
Or, 212 Si/8. Coton faible 118.
Francfort, 1 er novembre, au soir.
Un télégramme de Vienne, adressé à la Ga
zette d'4-ugshourg, porte qu'une ouverture a été
fuite par le cabinet do ' Ssint-Péteisbourg, au
sujet-desa disposition éventuelle à faire, dans
l'intérêt public, des démarches auprès de la
cour d'Oldenbourg afin que celle-ci renonce à
poursuivre plus longtemps la revendication
de sep titres à la succession dans les duchés,
titres qui lui avaient été cédés par la Rus
sie.
Copenhague, 3t octobre au soir.
Loministre de l'intérieur a soumis au Folks
thing; la proposition d'ajourner le lligsdag
■■jusqu'au U janvier 180a.
• Copenhague, l° r novembre.
; Il semble ressortir de la déclaration que le
ministre de l'intérieur a faite dans la séance
du Folksthing, que la question constitution
nelle (celle qui a trait à la-modification de la
constitution), sera présentée au Kigsraad. M.
l'évêqtie Monrad demande que lus questions
financières soient proinpteineiit mises à l'ordre
du jour.
Vienne, 1" novembre au soir.
On mande d'Udine, le 31 cctobre. — C'est
à tort qu'on fait tant de bruit autour du
coup de main tenté, il y a une dizaine de
jours dans les bourgades de Spilembergo et de
Màniàgo. Cette tentative insensée se réduit à
de très petites proportions. Quarante individus
armés et habillés en garibaldiens ont fait ir
ruption dans des endroits privés d'une force
armée suffisante pour s'opposer à leurs vio
lences, mais ils ont bientôt dû se retirer de
vant l'attitude de la population et'se réfugier
dans les montagnes.
' On mande de Venise, le 31 octobre. — Loin
de s'alarmer de l'échautfouréo tentée dernière--'
ment'par quelques jeunes gen's dans la pro
vince d'Udine, les autorités impériales ont pu
constater, à cette occasion, là fausseté des
bruits répandus sur la-désaffection des pro
vinces italiennes de l'Autriche. Bien que cette
bande ait choisi un dimanche pour ses opéra
tions, personne parmi les liabitaus rassemblés
en grand nombre dans les endroits attaqués
avez-vous consenti à en substituer une au
tre ? La tranquillité de ma vie pourtantest
à ce prix; pour y neutraliser la bî'umè in
fecte où vous m'avez ramassé, que Voire
Révérence veuille bien y penser, ce qu'il
me faut, c'est l'évidence. '
—^iàuns que vous vous en doutiez, mon
enfant, répondit l'abbé, ces jours-ci un
grand pas a été fait vers cette lumière
dont je ne suis pas moins avide que vous.
Mais, dans uno question de filiation, ce
n'est pas-tout que. l'enfant: le père et Ja
mère peuvent aussi avoir à y ménager la
brusque apparition d'un jour Irop subitu-
mènt fait. 'Donnez-vous donc un peu de
patience, et maintenant, revenant, à la
question moins personnelle qui a'été le
point d.e départ de cette conversation,
comment pensez-vous que nous devions
. nous y prendre pour déposséder ce misé
rable?
—J ai fait eniamer avec lui une négocia
tion, répondu. Philippe Galoppe. llayc do
la lisio des vivuns,-je ne pouvais, ce qui
eut mieux valu, nie mettre en rapport
avec le droie.
— Et qui avtz-vous chargé de cette di
plomatie?
— J eu ai causé avec Colingrv. .
— Ainsi Golingry sachant avant moi les
choses; voila qui est au moins bizarre ,
dit l'aboe avec un inéconU'iitament con
tenu:- .-
. — Que votre Révérence veuille bien me
comprendre: J'ai dit à Golingry que j'avais
ne s'est laissé entraîner à participer aux dé
sordres.
Turin, 2 novembre.
Le ministre des travaux publics est parti afin
d'assister à l'inauguration du chemin de fer de
Pracchia à Pistoja. Le ministre se rendra en
suite à Florence afin do prendre des mesures
pour le prompt transfert de la capitale". '
On assure que lè ministre des travaux pu
blics a entamé des négociations avec le gou
vernement «anglais pour arriver à rétablisse
ment du passage de la malle des Indes à tra
vers l'Italie, au moyen de convois spéciaux
sur les lignes de Suse à Erindisi, aussitôt que
la ligne ae Trani à Brindisi sera achevée.
Milan, 1" novembre.
La Pencveranza publie des nouvelles de Ro
me dont nous lui laissons toute la responsa
bilité.
D'après ce journal, le gouvernement pontifi
cal aurait résolu de dissoudre ses troupes à
l'exception de la gendarmerie. •
- La Perseveranza prétend aussi que . les archi
ves du tribunal de la Sacrée Consulte, conte
nant les dossiers de tous les procès-politiques,
auraient été détruites par ordre de Mgr Sa-
gretti. ' ' '. -
Marseille, I er novembre.
• Rome, 2y octobre. —Le journal la Correspon
dance de Rome déclare que le cardinal - Antonel-
li n'a pas adressé au nonce à Paris de protes-.:
tation contre la convention du 15 septembre;'
Le gouvernement pontifical* garde une attitude'
pleine de réserve sans-rien faire qui pdisse
blesser le gouvernement de l'Empereur Napo
léon. - ' '' ' >*' ' ■
• Les gendarmes français et pontificaux réu
nis continuent la chasse des brigands; 'huit
ont été pris dans Roma même, munis de va
leurs et de bijoux.
Un détachement de zouaves a été envoyé
contre les brigands qui désolent les environs
de Palestrino. Des colonnes mobiles de chas
seurs pontificaux parcourent les frontières.' - j
Marseille, 2 novembre..
Les lettres do Constantinople du 26 octobre,
nous apprennent que les chrétiens de l'île de
Candie refusent l'impôt du sel comme con
traire à leurs conventions avec la Porte.
Les autorités turques ont de faibles moyens
de répression. '
L'émigration circassienne continue; la fa
mine et les maladies déciment affreusement
les érnigrans.
Bucharest, 1 er novembre.
Le prince Couza a promulgué la loi d'expro
priation pour cause d'utilité publique.
- Les élections aux conseils généraux dos dis
tricts, qui viennent d'avoir lieu, sont unani
mement favorables au gouvernement.
Suez, 31 octobre.
Nouveaux détails sur l'elfroyable ouragan
qui a dévasté Calcutta le :i octobre. On comp
te 112 navires perdus; 12,000 personnes ont
été noyées. Les pertes soat évaluéos-à 200 mil
lions, Une grande partie de la ville est inon
dée. Les villages ri^prains sont sous l'eau.
Dans l'attaque du fort Simonosak-i , le Du-
phix s'est distingué. L'ennemi a perdu 00 ca
nons: "
Lisbonne, 31 octobre.
• Le paquebot anglais Magdelena est arrivé du
Brésil et repart cj soir pour Southampton.
■ M. Diaz Vieira avait été nommé ministre des
affaires étrangères. , .
Change à Rio, le 8 octobre : Londres, 26 à 27;
Paris, 3;»0 à 360; II imbourg, CGO à 670.
- L°s cafés étaient calmas sur la base de 6,300
à 6,400 pour le good first. Stock, 60,000 sacs.
(Ilavas-Bul lier.)
Voici ies dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 2 novembre.
CAPTURE DE LA FLORIDA.
L'Index public la nouvelle officielle suivante
de la capture de la Florida.— Les autorités-con
fédérées à Londres ont reçu une dépêche télé-,
graphique, datée de Listoane. Dans -cette dé-
a reprendre des mains
Cartouche un
papier important, mais la teneur et la va
leur de l'écrit, il. les ignore aussi parfai
tement que son détenteur actuel.
Voulant absolument pour la joie de son
amour-propre qu'il y ëût faute.'commise :
— Mais se servir d'un do'rues gens, dit
3'abué, c'est tout faire remonter à moi.
Cartouche l .i-meme peut savoirque Co-
lmgry est l'homme de ma confiance.
— Aussi, répliqua Philippe qui avait
l'i a tout, n'est-ce point voire major-
uorne qui a eu la conférence avec ûolre
coquin? Nous lui avons dépêché de Rasoir,
et il s est très bien tiré de sa mission.-
— De mieux en mieux^ dit l'abbé ; un
autre tiers dans le secret : pour un peu,
pêche,Je capitaine Morris, commandant dè lu
Florida, annonce la prise de son navire à la
datè'du 7 octobre par le bateau à vapeur fé
déral Nassaehussetts dans la rade de B.iliia. Au
moment de la capture, la Vljrtda se trouvait,
sous les canons des forts brésiliens et de l'es
cadre brésilienne. Le capitaine Morris est
maintenant, à bord de l-i îluydulcna, frétée pour
Sauthampton.
Berlin, 2 novembre.
La Correspondance provinciale dit que les cau
ses de la retraite de tvi. de llecbberg ne .sem
blent pas se raltacner a la question des rela
tions entre l'Autriche et la Prusse. M. le com
te da Mensdorfl-PouLlly, déclaré l'organe of-
tioieuxdu cabinet de licrliu, est d'accord avec
l'empereur Français-Joseph, Dans cette con-
!e gazetier (ît; la Gazette de Hollande aura
été mis au fait du préférence à moi.
. — Non, Monsieur l'abbé, personneavant
vous n'a eu la-primeur-de-ma confidence,
ou pourtant si, quelqu'un, ifiais il y avait
à cette indiscrétion un intérêt de premier
ordre. -
— Eh 1 qui est, ce privilégié? demanda
l'abbé avec un ton d'aigreur cette fois très
marqués.
' — Jeauntton, répondit tranquillement
Philippe.
— Allons, mou cher, disons tout sim
plement que vous avez perdu la raison, et
que vous aviez juré de neutraliser l'arme
dans mes mains.
— Mais non, Monsieur, vous ne con
naissez pas Jeanneton," qui est, à la fois
une intelligence d'élite et un grand cœur.
Ainsi que moi, mais elle avec plus de dé
tournent, car eile -savait à peina le pour*
quoi de son œuvre, elle a consenti à être
votre instrument et nous a secondés à mi-
r.aclé dans toute la préparation du fameux
souper. Que Votre Révérence y prenne
garde.1 pour ceux qui-la secondent elle ai
me un peu trop lê rôle de l'ouvrier des
Gokèlins qui travaille derrière sa tapisserie
.sans la voir. Jeanneton avait deviné beau
coup ; j'ui achevé de lui tout dire, parce
qu'elle était digne de cette confiance, mais
aussi par une autre raison, partout èt : en
tout lieu triomphante, c'est qu'elle tient
les cordons de la bourse.
: — Mais, Monsieur, dit l'abbé , cette fois
tout à fait fâché, dès longtemps'j'ai mis en
réserve de quoi- faire les frais de mon en
treprise et n'ai point besoin de Jeanneton
pour trésol'ière de l'œuvre;
— De telle sorte,répondit Philippe sans
s'émouvoir, que, d'emblée, sans nurchan-
dér, sans y regarder, vous m'eussiez dit: Il
n'y a qu'à faire offrir à Cartouche un des
millions qui viennent de me ton.ber du
ciel ? ■■
— La somme, en oiîet, est concluante ?
fut obligé de dire l'abbé, et si l'offre a été
'sérieusement faite, joue m'étonne qu'a d'u
ne chose, c'est que'vous n'ayez pas dans
votre pocho le papier après lequel nous
courons,
— Cartouche a refusé, répondit Philip
yiction.de la nécessité d'une action sincère et
intime avec la Prusse dans l'intérêt commun
de l'Allemagne, le gouvernement autrichien
s'est donc empressé, de faire à Berlin la décla
ration que, par le changement ministériel, les
relations amicales entre ies deux gouverne-
mens ne seront pas altérées; que la PruSSe
et l'Autriche doivent occuper les pays qu'on
leur a cédés et qu'il est couséquemment né
cessaire de faire des démarches auprès delà
Diète germanique pour obtenir le départ pro
chain des troupes fédérales qui sont dans les
duchés.
Berlin; 2 novembre.
L'empereur de Russie et le grand-duc de
Saxe-Weimar sont arrivés à Potsdam. Ce soir
il y a diner à Sans-Souci et représentation de,
ballets à Berlin. , *.
, L'empereur de Russie a accepté l'invitation
•pour la chasse à Letzlinger qui aura lieu ven
dredi. Il partira samedi soir pour Saint-Pé
tersbourg.
Le prince Frédéric-Charles ne vient pas à la
chasse do Saint-Hubert. M. de Talleyrand a
reçu avant son audience de congé l'aigle noire
de Prusse et l'ambassadeur prussien à Paris,
le comte de Goltz, a reçu l'ordre de l'aigle
rouge de promièro classe.
' Alexandrie, I er novembre. .
Le Cambodge, des messageries impériales, est
arrivé à Suez le 30 octobre à midi, avec Cl pas
sagers, 1,121 colis, et les malles de l'Inde et do
la Chine.
Le Peluse, bateau correspondant à.la même,
compagnie, est parti d'Alexandrie pour Mar- r
seille, ce matin. (Havas-Bullier.) >
COURS'PS LA BOURSE.
cours de clotceb
3 0/0aucomçt.
—Fin du mois,
41/2 au compt.
—Fia du mois.
le 31
64.75
64.(35
91:90
91.75
le 2 HAUSSE. BAIS8I
64 60 > » » 15-
64 45 a ». » 20
91,85 a ' » » 05"
» . n b » 1 a
ITALIE.
(Correspondance particulière du Constitutionnel.)
Turin, 30 octobre;
La commission parlementaire chargée de
l'examen du projet de loi sur le transfert de la-
capitale a tenu plusieurs séances auxquelles
elle a invité les ministres des finances et de
l'intérieur. Hier au soir, elle a enfin nommé
pour son rapporteur M. Mosca. Son rapport
doit conclure à l'adoption pure et simple du
projet de loi ministériel. .
M. Mosca est un député lombard qui a tou
jours siégé au contre gauche et qui est, comme
tous les députés lombards, très enthousiaste du
transfert de la capitale à Florence.
Son rapport sera déposé jeudi prochain. La
-Chambre a été en effet convoquée à domicile
pour cette date. La première séance sera em
ployée à des vérifications de pouvoirs. ICnsuite
le ministre des finances entend faire l'exposé
de son administration.
On débite sur les finances italiennes do si
grands mensonges, on accrédite à chaque ins
tant des bruits si faux, qu'il est absolument
•nécessaire que le gouvernement rétablisse les-
faits sous leur véritable jour et que le public-
européen sache absolument à quoi s'en tenir.
-Dans,l'intérêt du crédit public, on -ne- saurait.
-assez'-féliciter M. Sella de l'idée défaire priîcé-:
der de son exposé financier tous les travaux de !
la session.
Le ministère présentera également jeudi'
prochain les projets de loi qui sont destinés à :
atténuer les pertes et les préjudices que la ville
de Turin doit naturellement éprouver à la
suite'du-transfert de la capitale.
Ces concessions sont de différentes natures. Il -
y a d'abord une diminution d'itnpôis, ensuite"
te gouvernement cherche à donner satisfac
tion à toutes les exigences les plus légitimes
des intérêts matériels. Deux lignes de.chemins ;
de-fer qui doivent aboutir à Turin, seront dé-,
crétées et construites au plus tôt, on cherchera'
à faciliter- iei rétablissement d un .grand en-,
trepôt commercial servant à la fois a la France 1
et à l'Italie. -,
Le ministre de la justice présentera do son-
côté un projet de loi pour tiansierer a 1 urm
le-siège-de-la cour de-cassation, qui était jus-,
qu'ici à Milan. Ce transfert est une mesure de
la plus stricts logique. La cour de cassation-
qui Siège à Milan a juridiction sur les provin-'
ces du Piémont et elle n'en a pas sur les pro-:
vinees de la Lomhardie. Avant 185U elle rési
dait à Turin. Après la paix de Villafranca, le
ministère Ratazzi, voulant assurer à la villa*
de Milan quelques avantages, imagina d'y
transférer la cour-de cassation qui siégeait à
Turin. Cotte mesure a occasioné beaucoup de
mécontentement ici et n'a pas causé la moin
dre satisfaction à-Milan* où cette cour suprêma:
ne répondait à aucun intérêt. ; :
pe, et je le comprends ; mon argumenta
tion l'avait trop convaincu ; je lui avais
monté la pièce qu il avait dans les mains-
à la valeur do lettres de grâces déjà enté
rinées, il aime encore mieux sa peau
qu'un million; c'est un goût assez répandu.
— Eh bien! en lin, qu'allez-vous- faire
maintenant ? dit l'abbé, il n'y a;plus qu'un
moyen, c'est que Colingry fasse enlever le
bohème. - , . '
— J'ai mieux que cela; je lui ai fait pro
poser un duel. .. •
— Autre folie; un duel avec Cartouche!
— Oui, un duel d'habileté et de ruse.
En un mot, j'ai'fait prévenir notre hom
me que le testament lui serait volé.
- — Je n'y comprends-plus rien, dit l'ab-
bé en arpentant avec agitation la chambre
où se passait la scène.
— Je ne pouvais faire autrement, répit-.
qua Philippe; même avec un voleur il
faut procéder honnêtement. Cartouche
m'avait confié son secret, je ne devais pas -
lui prendre de force ce qu'il ne voulait pas-
me vendre. Averti que la chose lui serait
dérobée, il nous en a solennellement déi
fiés; la gageure acceptée, j'ai carte blanche-
et nous pouvons mettre ies fers au feu.
C'est très chevaleresque, mais le suc
cès est maintenant impossible, ait l'abbé,
continuant, en grand' émoi, d'arpenter la
pièce. Déjà gardé par l'intérêt, le dépôt
qu'il fallait faire revenir dans nos mains,-
va l'être encore par l'amour-propre, qui,'
liîécisément chez cet homme, est Û'un dé
veloppement excessif. Je tiens tout pour
manqué et répète, en concluant, qu'avec
aussi peu de chances de notre côté, vous
ne deviez pas vous avancer comme vous
avez fait. •
— Je crois pouvoir affirmer, dit modes
tement Philippe, que, dans le temps mar
qué, le testament sera revenu à sa desti
nation, et votre Révérence veut-elle que ja
lui dise mon moyen ? .
— Si je le veux ! répondit l'abbé, poti-
vêz-vous me faire cette question ?
— Eh bien ! Monsieur l'abbé, sovez as
sez bon pour vous asseoir", et écoutez !
(La fuitï « ù'uit?:'«>/
abq.vxehms des départeseks.
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Lo mode d ' abonnement le plus simpltf»étét de poste ou d'un effet
sur Paris, à l'ordre da l'ADMiNisr&ATEà'a,'^5-Jùuj® al, rue de Valois, n* 10.
PARIS, 2 NOVEMBRE.
.!* s
LE VOYAGE DE L'EMPEREUR.
L'Empereur est rentré lundi soir au pa
lais de .Saint-Cloud, après avoir traversé
deux l'ois la France et avoir fait-une visite
do courtoisie à l'empereur et à l'impéra
trice de Russie. '
Toutes nos correspondances sont una
nimes pour témoigner de l'ardent enthou
siasme que les populations n'ont cessé de
faire éclater pendant tout ce voyage, et si
nous insérions les lettres qui nous arri
vent de toute part,.nous remplirions tout
notre journal.
Au départ, malgré.l'incognito dont vou
lait s'entourer Sa Majesté et en l'absence
d'hommages officiels, une feule immense
se pressait aux abords des gares, et les ac
clamations les plus chaleureuses, qui com
mençaient à. retentir dès que le train im
périal était en vue , continuaient long
temps encore après qu'il avait disparu à
l'horizon. . -
L'entrée à Lyon eut lieu sans aucune es
corte. Mais le peuple encombrait les rues
malgré la pluie et l'heure avancée, et
l'Empereur ne put résister au vœu popu
laire : Hdut se montrer au balcon de
la préfecture. On sait quelle brillante ré
ception attendait Napoléon III au retour.
La réception de 1850, qui a laissé de si pro
fonds souvenirs, a été dépassée.
À Valence, à Avignon, à Tarascon, un
immense malheur frappait le pays ; mais,
lorsqu 'arriva l'Emp8reur, la réparation se
montra à côté du désastre, et il est impos
sible, au dire de témoins oculaires, d'ex
primer l'affection et la confiance do ces
populations, qui ont la mémoire du cœur
et qui saluaient Napoléon III comme une
Providence.
A Nice, les témoignages les plus tou-
clians de (tévofrment et d'affection atten
daient l'auguste voyageur. Les nouveaux
en fan s de la grande fumil-ie française ont
ténu & honneur de sopresser autour de
Napoléon III et. de le suivre en l'accla
mant, à sa visite à l'empereur et à l'impé
ratrice de Russie, au spectacle, à la revue,
partout. L 'annexion e?t d'hier, niais le pa
triotisme est déjà vieux.
La réception impériale axu à Toulon un
caractère plus militaire. La population et
l'armée navale manifestaient la rnêmejeie
et le même bonheur. La sortie en rade de
l'fiscadre cuirassée a été un beau spec
tacle, et l'amiral Boiiet -Willaumez a ex
primé avec un rare à-propos les sentimens
de la flotte et du peuple, en disant à I'Em-
pereur combien, il était heureux d'avoir à
bord- du Solférino le vainqueur de Solfé-
rino..
Marseille enfin, la grande cité si pleine
d'avenir, n'oubliera pas de longtemps la
journée du 29 octobre. Pendant deux-heu
res et demie, la promenade de l'Empereur
dans les rues de Marseille a été une mar
che triomphale. Napoléon*lH n'avait d'au
tre escorte que le peuple; et celte en
thousiaste population marseillaise, dans
son empressement à le voir de plus près,
empêchait souvent les voitures de mar
cher. L'exaltation et l'émotion étaient au
comble.
Tel a été ce voyage, et tels sont les sen
timens qu'inspirent à la France le génie
et la bonté sur le trône. On dit que io
peuple est ingrat; c'est, au contraire, dans
le cœur • du peuple • qu'est la véritable
reconnaissance. S'il se trompe quelque
fois, c'est qu'on le trompe. Mais, quand
il est livré à: lui-même, quand il est livré à
ses propres inspirations, voilà comment il
entoure, comment il acclame, comment il
aime 1e plus sage des Souverains.
PAULIN LIMAYRAC.
BULLETIN POLITIQUE.
La presse allemande se livre aux com
mentaires les plus contradictoires sur le
changement ministériel qui vient de s'ac
complir à Vienne. D'après la Boersenhalle,
le comte de Mensdorff est « le représentant
convaincu» de l'espritqui ainspiré les en
trevues {le Carl.sbad et de Schoenbriinn.'
La Correspondance de Berlin , au contraire,
n'hésite pas à déclarer que, par la retraite
de M. de Rechberg, tout espoir est perdu
de maintenir l'union entre las deux gran
des puissances allemandes.
La mémo opposition de'vues se rencon
tre dans les journaux de Vienne.
Le plus sage serait donc de s'en-tenir à
l'opinion de la Gazette d*Augsbourg , qui se
borne à faire remarquer que le nom du
comte de Mensdorlï est si nouveau et si
peu compromis qu'il assure au nouveau
ministre la plus grande liberté d'action.
. Nous trouvons dans une correspondan
ce particulière de l'agence Ilavas l'analyse
du traité de paix signé entre le Danemark
et les puissances allemandes. L'article l or
ne.fait que reproduire l'article correspon
dant des préliminaires de paix. Le roi de
Dancmarkfait cession de tousses droitssur
les duchés de Sleswig-IIolstein et Lauen-
bourgen faveur du roi do Prusse et de l'em
pereur d'Autriche. Gomme équivalent du
territoire jutlandais de. Mogeltondcrn, de
l'Ile d'Amrom, des parties jutlandaises des
îles de Foehr, Syltet Roernœ, etc., que lé
Danemark a cédées aux duchés, une partie
du Sleswig septentrional -a été laissée au
Danemark.La presqu'île dç.Slenderup,qui
est située-en face de la Fionie, estcampriso
dansle^b'ioswig danois. En accordant cette
compensation pour les enclaves jutlan-'
daises, compensation qui était vivement dé
sirée par le Danemark à cause do laposition
stratégique du territoire cédé, les puissan
ces allemandes ont tenu à prouver que la
séparation du Sleswig d'avec la monarchie
danoise ne s'accomplissait pas en vue
d'un démembrement du Danemaïk. D'au
tre parti ié traité de paix ne contient au
cune stipulation destinée à garantir la lanî
gue de la population danoise qui habite le
Sleswig allemand.
L'article 6 stipule la nomination d'une
commission mixte, composée des plénipo
tentiaires prussiens, autrichiens et danois,
qui sera chargée de se rendre sur les
lieux afin de régler les détails de la nou
velle ligne de démarcation.
L'article 7 et ceux qui suivent s'occu
pent du règlement des affaires financières.
La quote-part de la dette danoise qui tom
be à la charge des duchés s'élève à 29 mil
lions derixdales (82 1 /2 millions de francs).
Le wo.le de paiement de cette somme par
les duchés au Danemark est réglé en
Feuilleton du Conslilulioiiuel,' 5. o- v.
LA FORÊT DE BONBY
EPOQUE DE LA REGf.NCS.
§uatrlèiti«
. .V.
co«mengemknt explications.
. (Suite. V-
Au moment où l'Auvergnat et Golingry
se séparaient, l'ablm, poussant, le ressort
d'une porte seercte, avait accèb dans le îo-
gënipnî où, depuis proa d'une année, s'a
britait clandestinement son faiTlùaie ordi
naire et exiraarinnam>. Après ce qui venait
rte s - 'wsor au moulin de Chel'cs, il
éprouvait le ^ oia ,rd '." h ', av ^ s i JriC "
tre, qui devait out-'î'" 11 '" l'euteho au
lit, une explication bih-icu»,?.°î:itmiK.uialo._
En entrant, M. '(ta Livry otayr ..une liu-
meur miiiSticrant .i5; ii \uuuit u<* faire con
tre i es têtes b'etonnpp qu il n avait pas su
prendre comme il lallait, ce que 1 on pou
vait aop .vler une mauvaise campagne.
Lo charnu du .bataiîle, en fin de cause,lui
éîait r'-:sléfmais pas plusquo Wellk'glon,
-il'n'avait remporté sa victoire de Water
loo ; sans l'intervention-du spectre qui
avai'l été son Biucher, et par son intenen-
fion inattendue, était venu tout dénouer,
il était parfaitement battu et. tes adver
saires n'en eussent fait qu'à lourtê.e.
Jlon'ine entier et de volonté absolue,
l'abbé ne pouvait accepter fadiement d'a
voir à un autro qu'à lui-même, obligation
d,'> son succès finals Quittant trop vite, à
son s^'C, t-on îû e d'instrun ent, Phi-ippc
que rïous affranchirons désormais de ^os
vilain nom ue Galoppe, semblait voiuyir
su donner dos aiis d'initiative et de com
mandement suprême ; en un mot, pour
ogrler l'argot d» Jbéatre, c était un dou
ble ayant dos a-pSratfope h se llis?er dans
les premiers rôles.
—Mon cher, dit l'abbé avec une grande
sécheresse, vous m'expliquerez votre étran
ge inspiration de venir vous jeter en pre
nant un engagement solennel au milieu
de la sotte réunion que vous avez dis
soute.
—Au hasard de ce qui peurrait arriver,
répondit le jeune homme, venu dans le
costume de mon emploi funéraire, j'étais
avec Gulingsy, derrière la porte, où j'en
tendais tout" Je vous sentais de plus en
plus fourvoyé; ces Bretons, avec qui, sans
trop vous rappeler le caractère de vos
compatriotes, vous aviez pris le ton du
commandement,, se montraient tout près
d'entrer en pleine révolte. -J'ai- subi com
me un entraînement violent-de les miter
par ce coup Je massue : l'effet, vous l'avez
v^u, a été foudroyant. '
— Oui ; mais, comme on dit, \ous avez
mangé le vert et le sec: avisant ï\ un em
barras, présent dont j'aime à m.é persua
der que - j'aurais fini par sortir, vous nous
avez'"créé pour Tavenir une situation inex
tricable ; vous engager à produire ce tes-
lamtmi et ceiu à un jour précis, était-ce
do la raison? ■
— Mais, un mois et cinq jours, répon
dit gaîment Philippe, pour chercher; c'est
une éternité.
— Et depuis quatre ans, moi, je cher
che sans avoir obtenu la moindre lumière.
— Justement, parce çue vous cher
chiez ; mais moi qui ne cherchais pas, j'ai
trouvé.
— Vous avez trouvé ? dit l'abbé on te
lovant avec émotion et. eu allant, serrer
presque violtirment le bras de sou inter
locuteur. .
— Ou', io testami. nl du roi, je sais c.ù
lepiendie:
. Mais où ? fit l'abbé avec une soi te de
fréi.ésie de curiosité.
— Où Dieu^ sans doute, a voulu- qu'il
allât pour humilier l'orgueil du despotis
me; aepcHuil polentes de.si'ih. •
— Enfin, il est ? - s'écria l'abbé, trépi
gnant d'impatience.
— Connaissez-vous Cartouche, le célè
bre voleur ?
— Parbleu I dit l'abbé-; il m'a adressé
Les lettres ou envois a'argent non affranchis sont refusés.
Les articles déposés he sont pas rendus.
Les Annonces sont reçues chez M. Païiis , rne Kotre-Dame-des-Vlctolres, a* 40
(place de la Bourse).
détail, par le traité de paix. Lo Dane
mark s'est obligé-de rendre ïes. navires de
commerce allemands et leur cargaison en
tant qu'ils n'ont pas encore été vendus
pour ces derniers, le Danemark est tenu à
accorder des dédommagemens aux pro
priétaires. .
y Nous avons aujourd'hui quelques dé
tails sur les faits qui ont déterminé le gou
vernement danois .à demander l'autorisa
tion de poursuivre M. Bille, membre du
Folksthing et rédacteur en chef du Dag-
blad. Ce journal, dont l'importance est
considérable en Danemark, avait publié'
une série d'articles pour établir que le
changement dans l'ordre de succession
opéré par la loi du 31 juillet 1833 avait,
été édicté on vue d'assurer l'intégrité de
la monarchie; que cette intégrité n'ayant
pas été maintenue, le pacte se trouvait;
•: rompu de plein droit, et qu'ainsi l'on de
vait revenir à l'ordre de succession légi
time, d'après lequel le prince de liesse
. serait appelé à régner sur le Danemark.,-
. Cette attaque audacieuse contre la dynas
tie régnante avait naturellement excité,
une très vive émotion, et le cabinet n'a pu-
éviter d'entamer les poursuites.
■ Les plus récentes nouvelles du Frioul
attestent que les tentatives dirigées contre,
quelques villages n'avaient aucune portée
et n'ont entraîné aucun-résultat;' notre cor
respondant particulier nous écrit dans le
même sens.
Les journaux italiens considèrent com
me à peu près imaginaires les renseigne-
mens fournis par une correspondaoce
adressée de Feltre, sous la date du 27 oc
tobre, à la Seniinella bresciana, et d'après
lesquels les bandes d'insurgés se seraient
maintenues en armes et s'augmenteraient
môme chaque jour.
■ Un décret de S. M. la reine d'Espagne
confie au cardinal Faente, archevêque de,
Burgos, l'éducation morale et religieuse
de S. A. R. le prince dos Asturies.
Une correspondance particulière, adres
sée à l'agence Ilavas, annonce que là Nou
velle-Grenade, le Venezuela, la Bolivie et
le Chili ont envoyé des représentans au
congrès américain proposé par le Pérou;
on attend prochainement l'envoyé de la
Confédération argentine,; mais jusqu'ici le
Brésil et les Etats du centre Amérique
n'ont pas montré le même empressement.
A ogcsth V ite,
Nous sommes heureux de pouvoir pu
blier le discours adressé à l'Empereur, à
son arrivée dans la gare de' Lyon, par
M. Rroelmann, président de la commis
sion municipale :
Sire,
Le conseil municipal de la viîlo de Lyon
prie Votrfc Majesté de recevoir l'assurance de
son profond respect et do son entier dëvoû-
ment, heureux de pouvoir lui oll'rir'un hom
mage au siège même de ludilité lyonnaise.
Ancien domaine dts échevins, ces salies sont
remplies de précieux souvenirs que couronne
ra celui de votre auguste visite-
Nous vous en remercions, Sire; croyez que
votre pensée est toujours vivante au milieu
de nous, et qu'il nous est doux d'avoir ici sous
les yeux une des pages les» plus touchantes de
l'histoire de votre règne.
Toute la bonté de votre cœur se révèle dans
rette peinture* en même temps que votre af
fection héréditaire pour la population lyon- •
naire. . - v
Cette affection, nous sommes habitués à la
retrouver dans nos jours d'épreuve et nous en
sortîmes profondément reconnaissans. .
Oui, Sire, nous ne pouvons oublier tout ce
que notre ville doit à Votre bienveillance dans'
le choix des administrateurs éminensque Vous"
lui donnez, tout ce qm'ello doit encore à la sa
gesse de Yotre politique, au libéralisme éclairé
l'autre jour un factuin, comme a son con
citoyen. .
— Eh bien ! sous la selie du chevalier
de Liliers, qu'il a assassiné dans la forêt
$e Bondv, avait été caché le papier que le
malheuivux jeune liorûme vous appor
tait.
— Louis XIV et Cartouche ! s 'y cria l'ab
bé, en joignant les mains, quel-étrange
décret delà Providence 1
Pressé de mieux s'expliquer, Philippe
raconta sa fameuse entrevue de l'hôtel
Desmarets. .
Toujours préoccupé des at/eintes qui
pouvaient être portées à l'a suprématie de
sa direction'-:
— Mais comment, se fait-il, demanda ai
grement l'abbé, que j'apprenne aujour
d'hui seulement tout ce détail ? Vous n'a
vez pas trouvé que la succès avec lequel
je vous avais disputé à la mort m'eût don-
îié quelque droit à votre confiance?
— A Dieu ne plaise que je puisse être
accusé, répondit le jeune homme avec
dignité, d'avoir manqué de gratitu-je en
vers votre Revérnnce ! Tout ce que vous
m'avez demandé, je l'ai fait, et sans parler
du médiocre attrait que j'ai pu trouver à
devenir dans vos mains une sorfo de ma-
rionnettefunè'ore, quand mon rôiiiest arri
vé, comme au sou perde la duchesse de Ber-
ry, à se compliquer de quelque péril, m'a-
vez-vous vu reculer ou manquer do sang-
froid , pour tenir jusqu'au bout .la ga
geure?
— Vous avrz mille fois
jeune ami, dit l'abbé avec apaisement et
en lenuani la main à son habile-interlocu
teur; mais convenez pourtant que j'aurais
dû pius tôt être mis au courant d'un pareil
secret.
— Et Voire Révérence ne réserve-t-elle
rien des siens, ou, pour mieux parler,
tous les miens, me les dit-(die?
— Comment, lies vôtres? fit curieuse
ment l'a bb?.
— Eh sans doute!- sur votre parole, je
me-suis laissé, par voire rare habileté,
disputer à la mort. Vous m avez presque
cautionné que j'avais été trempé sur le fait
de ina'dépioralde naissance; mais, à l'o
dieuse maternité dont vous me dégreviez,
raison , mon
- de vos vues commerciales, à votre sollicitude,
•^afln, pour les besoins inoraux et matériels
désolasses laborieuses.'
Encore Une fois, S're, merci pour nous et
pour nos enf'ans. ^
Aujourd'hui le bonheur de vous posséder au
milieu de nous aura peu de durée; mais, si
courte que Soit votre balte, elle nous permet de
saluer Votre Majesté à son passage et de lui re
nouveler l'expression de nos inaltérables sen-
timeus..
Daignez l'agréer, Sire, et rappeler à Sa Ma
jesté l'Impératrice sa gracieuse promesse. Dai
gnez lui dire que nos cœurs la' réclament,
ainsi que notre Jeune Prince, et que dans
nos vœux comme dans nos prières, nous
ne séparons de votre nom respecté, ni le sien
que les pauvres bénissent,-ni celui de l'au
guste enfant, espoir de la France.
Vive ' l'Empereur! vive' l'Impératrice! vive le
Prince Impérial !
L'Empereur a répondu dans les fermes
les plus sympathiques pour la population
et l'édilité lyonnaise. -
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 1 er novembre, au soir.
On annonce officiellement que, par suite de
l'insurrection qui a éclaté à la Guyane, le gou
vernement de Venezuela-a fermé et bloqué les
ports du littoral de la Guyane, de l'embouchu-
redfiVagres jusqu'à celle'duNavios. ,
La mêvne mesure est appliquée à tous les
canaux formés par l'embouchure de l'Orinoco;
et à tous les bords de cette rivière, Ciudad et
Bolivar 'compris* ■
v Southampton, 2 novembre.
•Des nouvelles de Bahia, du d3 octobre,- nous
apprennent que le navire confédéré lUorida a
été tapluré dans ce port par le vaisseau fédéral
Massachus'setts. Cet acte a causé une grande agi
tation à Bahià.
New-York, 22 octobre au soir.
Sli^ridan a été attaqué, par les confédérés
près d'Adar-Creck, le-19.
Au commencement de la bataille les fédé
raux ont été .mis en désordre, mais ensuite
Sheridan, arri vant sur le champ de bataille, a
coucentré son armée et chassé les confédérés,
leur prenant 20 canons et 1,6*00 prisonniers.
Le général confédéré Kamsen a été tué j tlood
s'est retiré vers le sud.
Le Ilichmond-Enqmrer recommande de re
courir à la conscription ; il demande de pius
que tous les-nègres armés soient déclarés li
bres.
. Le gouvernement confédéré de la Louisiane
recommande également la formation d'une ar
mée de nègres. . : -
Or, 212 Si/8. Coton faible 118.
Francfort, 1 er novembre, au soir.
Un télégramme de Vienne, adressé à la Ga
zette d'4-ugshourg, porte qu'une ouverture a été
fuite par le cabinet do ' Ssint-Péteisbourg, au
sujet-desa disposition éventuelle à faire, dans
l'intérêt public, des démarches auprès de la
cour d'Oldenbourg afin que celle-ci renonce à
poursuivre plus longtemps la revendication
de sep titres à la succession dans les duchés,
titres qui lui avaient été cédés par la Rus
sie.
Copenhague, 3t octobre au soir.
Loministre de l'intérieur a soumis au Folks
thing; la proposition d'ajourner le lligsdag
■■jusqu'au U janvier 180a.
• Copenhague, l° r novembre.
; Il semble ressortir de la déclaration que le
ministre de l'intérieur a faite dans la séance
du Folksthing, que la question constitution
nelle (celle qui a trait à la-modification de la
constitution), sera présentée au Kigsraad. M.
l'évêqtie Monrad demande que lus questions
financières soient proinpteineiit mises à l'ordre
du jour.
Vienne, 1" novembre au soir.
On mande d'Udine, le 31 cctobre. — C'est
à tort qu'on fait tant de bruit autour du
coup de main tenté, il y a une dizaine de
jours dans les bourgades de Spilembergo et de
Màniàgo. Cette tentative insensée se réduit à
de très petites proportions. Quarante individus
armés et habillés en garibaldiens ont fait ir
ruption dans des endroits privés d'une force
armée suffisante pour s'opposer à leurs vio
lences, mais ils ont bientôt dû se retirer de
vant l'attitude de la population et'se réfugier
dans les montagnes.
' On mande de Venise, le 31 octobre. — Loin
de s'alarmer de l'échautfouréo tentée dernière--'
ment'par quelques jeunes gen's dans la pro
vince d'Udine, les autorités impériales ont pu
constater, à cette occasion, là fausseté des
bruits répandus sur la-désaffection des pro
vinces italiennes de l'Autriche. Bien que cette
bande ait choisi un dimanche pour ses opéra
tions, personne parmi les liabitaus rassemblés
en grand nombre dans les endroits attaqués
avez-vous consenti à en substituer une au
tre ? La tranquillité de ma vie pourtantest
à ce prix; pour y neutraliser la bî'umè in
fecte où vous m'avez ramassé, que Voire
Révérence veuille bien y penser, ce qu'il
me faut, c'est l'évidence. '
—^iàuns que vous vous en doutiez, mon
enfant, répondit l'abbé, ces jours-ci un
grand pas a été fait vers cette lumière
dont je ne suis pas moins avide que vous.
Mais, dans uno question de filiation, ce
n'est pas-tout que. l'enfant: le père et Ja
mère peuvent aussi avoir à y ménager la
brusque apparition d'un jour Irop subitu-
mènt fait. 'Donnez-vous donc un peu de
patience, et maintenant, revenant, à la
question moins personnelle qui a'été le
point d.e départ de cette conversation,
comment pensez-vous que nous devions
. nous y prendre pour déposséder ce misé
rable?
—J ai fait eniamer avec lui une négocia
tion, répondu. Philippe Galoppe. llayc do
la lisio des vivuns,-je ne pouvais, ce qui
eut mieux valu, nie mettre en rapport
avec le droie.
— Et qui avtz-vous chargé de cette di
plomatie?
— J eu ai causé avec Colingrv. .
— Ainsi Golingry sachant avant moi les
choses; voila qui est au moins bizarre ,
dit l'aboe avec un inéconU'iitament con
tenu:- .-
. — Que votre Révérence veuille bien me
comprendre: J'ai dit à Golingry que j'avais
ne s'est laissé entraîner à participer aux dé
sordres.
Turin, 2 novembre.
Le ministre des travaux publics est parti afin
d'assister à l'inauguration du chemin de fer de
Pracchia à Pistoja. Le ministre se rendra en
suite à Florence afin do prendre des mesures
pour le prompt transfert de la capitale". '
On assure que lè ministre des travaux pu
blics a entamé des négociations avec le gou
vernement «anglais pour arriver à rétablisse
ment du passage de la malle des Indes à tra
vers l'Italie, au moyen de convois spéciaux
sur les lignes de Suse à Erindisi, aussitôt que
la ligne ae Trani à Brindisi sera achevée.
Milan, 1" novembre.
La Pencveranza publie des nouvelles de Ro
me dont nous lui laissons toute la responsa
bilité.
D'après ce journal, le gouvernement pontifi
cal aurait résolu de dissoudre ses troupes à
l'exception de la gendarmerie. •
- La Perseveranza prétend aussi que . les archi
ves du tribunal de la Sacrée Consulte, conte
nant les dossiers de tous les procès-politiques,
auraient été détruites par ordre de Mgr Sa-
gretti. ' ' '. -
Marseille, I er novembre.
• Rome, 2y octobre. —Le journal la Correspon
dance de Rome déclare que le cardinal - Antonel-
li n'a pas adressé au nonce à Paris de protes-.:
tation contre la convention du 15 septembre;'
Le gouvernement pontifical* garde une attitude'
pleine de réserve sans-rien faire qui pdisse
blesser le gouvernement de l'Empereur Napo
léon. - ' '' ' >*' ' ■
• Les gendarmes français et pontificaux réu
nis continuent la chasse des brigands; 'huit
ont été pris dans Roma même, munis de va
leurs et de bijoux.
Un détachement de zouaves a été envoyé
contre les brigands qui désolent les environs
de Palestrino. Des colonnes mobiles de chas
seurs pontificaux parcourent les frontières.' - j
Marseille, 2 novembre..
Les lettres do Constantinople du 26 octobre,
nous apprennent que les chrétiens de l'île de
Candie refusent l'impôt du sel comme con
traire à leurs conventions avec la Porte.
Les autorités turques ont de faibles moyens
de répression. '
L'émigration circassienne continue; la fa
mine et les maladies déciment affreusement
les érnigrans.
Bucharest, 1 er novembre.
Le prince Couza a promulgué la loi d'expro
priation pour cause d'utilité publique.
- Les élections aux conseils généraux dos dis
tricts, qui viennent d'avoir lieu, sont unani
mement favorables au gouvernement.
Suez, 31 octobre.
Nouveaux détails sur l'elfroyable ouragan
qui a dévasté Calcutta le :i octobre. On comp
te 112 navires perdus; 12,000 personnes ont
été noyées. Les pertes soat évaluéos-à 200 mil
lions, Une grande partie de la ville est inon
dée. Les villages ri^prains sont sous l'eau.
Dans l'attaque du fort Simonosak-i , le Du-
phix s'est distingué. L'ennemi a perdu 00 ca
nons: "
Lisbonne, 31 octobre.
• Le paquebot anglais Magdelena est arrivé du
Brésil et repart cj soir pour Southampton.
■ M. Diaz Vieira avait été nommé ministre des
affaires étrangères. , .
Change à Rio, le 8 octobre : Londres, 26 à 27;
Paris, 3;»0 à 360; II imbourg, CGO à 670.
- L°s cafés étaient calmas sur la base de 6,300
à 6,400 pour le good first. Stock, 60,000 sacs.
(Ilavas-Bul lier.)
Voici ies dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 2 novembre.
CAPTURE DE LA FLORIDA.
L'Index public la nouvelle officielle suivante
de la capture de la Florida.— Les autorités-con
fédérées à Londres ont reçu une dépêche télé-,
graphique, datée de Listoane. Dans -cette dé-
a reprendre des mains
Cartouche un
papier important, mais la teneur et la va
leur de l'écrit, il. les ignore aussi parfai
tement que son détenteur actuel.
Voulant absolument pour la joie de son
amour-propre qu'il y ëût faute.'commise :
— Mais se servir d'un do'rues gens, dit
3'abué, c'est tout faire remonter à moi.
Cartouche l .i-meme peut savoirque Co-
lmgry est l'homme de ma confiance.
— Aussi, répliqua Philippe qui avait
l'i a tout, n'est-ce point voire major-
uorne qui a eu la conférence avec ûolre
coquin? Nous lui avons dépêché de Rasoir,
et il s est très bien tiré de sa mission.-
— De mieux en mieux^ dit l'abbé ; un
autre tiers dans le secret : pour un peu,
pêche,Je capitaine Morris, commandant dè lu
Florida, annonce la prise de son navire à la
datè'du 7 octobre par le bateau à vapeur fé
déral Nassaehussetts dans la rade de B.iliia. Au
moment de la capture, la Vljrtda se trouvait,
sous les canons des forts brésiliens et de l'es
cadre brésilienne. Le capitaine Morris est
maintenant, à bord de l-i îluydulcna, frétée pour
Sauthampton.
Berlin, 2 novembre.
La Correspondance provinciale dit que les cau
ses de la retraite de tvi. de llecbberg ne .sem
blent pas se raltacner a la question des rela
tions entre l'Autriche et la Prusse. M. le com
te da Mensdorfl-PouLlly, déclaré l'organe of-
tioieuxdu cabinet de licrliu, est d'accord avec
l'empereur Français-Joseph, Dans cette con-
!e gazetier (ît; la Gazette de Hollande aura
été mis au fait du préférence à moi.
. — Non, Monsieur l'abbé, personneavant
vous n'a eu la-primeur-de-ma confidence,
ou pourtant si, quelqu'un, ifiais il y avait
à cette indiscrétion un intérêt de premier
ordre. -
— Eh 1 qui est, ce privilégié? demanda
l'abbé avec un ton d'aigreur cette fois très
marqués.
' — Jeauntton, répondit tranquillement
Philippe.
— Allons, mou cher, disons tout sim
plement que vous avez perdu la raison, et
que vous aviez juré de neutraliser l'arme
dans mes mains.
— Mais non, Monsieur, vous ne con
naissez pas Jeanneton," qui est, à la fois
une intelligence d'élite et un grand cœur.
Ainsi que moi, mais elle avec plus de dé
tournent, car eile -savait à peina le pour*
quoi de son œuvre, elle a consenti à être
votre instrument et nous a secondés à mi-
r.aclé dans toute la préparation du fameux
souper. Que Votre Révérence y prenne
garde.1 pour ceux qui-la secondent elle ai
me un peu trop lê rôle de l'ouvrier des
Gokèlins qui travaille derrière sa tapisserie
.sans la voir. Jeanneton avait deviné beau
coup ; j'ui achevé de lui tout dire, parce
qu'elle était digne de cette confiance, mais
aussi par une autre raison, partout èt : en
tout lieu triomphante, c'est qu'elle tient
les cordons de la bourse.
: — Mais, Monsieur, dit l'abbé , cette fois
tout à fait fâché, dès longtemps'j'ai mis en
réserve de quoi- faire les frais de mon en
treprise et n'ai point besoin de Jeanneton
pour trésol'ière de l'œuvre;
— De telle sorte,répondit Philippe sans
s'émouvoir, que, d'emblée, sans nurchan-
dér, sans y regarder, vous m'eussiez dit: Il
n'y a qu'à faire offrir à Cartouche un des
millions qui viennent de me ton.ber du
ciel ? ■■
— La somme, en oiîet, est concluante ?
fut obligé de dire l'abbé, et si l'offre a été
'sérieusement faite, joue m'étonne qu'a d'u
ne chose, c'est que'vous n'ayez pas dans
votre pocho le papier après lequel nous
courons,
— Cartouche a refusé, répondit Philip
yiction.de la nécessité d'une action sincère et
intime avec la Prusse dans l'intérêt commun
de l'Allemagne, le gouvernement autrichien
s'est donc empressé, de faire à Berlin la décla
ration que, par le changement ministériel, les
relations amicales entre ies deux gouverne-
mens ne seront pas altérées; que la PruSSe
et l'Autriche doivent occuper les pays qu'on
leur a cédés et qu'il est couséquemment né
cessaire de faire des démarches auprès delà
Diète germanique pour obtenir le départ pro
chain des troupes fédérales qui sont dans les
duchés.
Berlin; 2 novembre.
L'empereur de Russie et le grand-duc de
Saxe-Weimar sont arrivés à Potsdam. Ce soir
il y a diner à Sans-Souci et représentation de,
ballets à Berlin. , *.
, L'empereur de Russie a accepté l'invitation
•pour la chasse à Letzlinger qui aura lieu ven
dredi. Il partira samedi soir pour Saint-Pé
tersbourg.
Le prince Frédéric-Charles ne vient pas à la
chasse do Saint-Hubert. M. de Talleyrand a
reçu avant son audience de congé l'aigle noire
de Prusse et l'ambassadeur prussien à Paris,
le comte de Goltz, a reçu l'ordre de l'aigle
rouge de promièro classe.
' Alexandrie, I er novembre. .
Le Cambodge, des messageries impériales, est
arrivé à Suez le 30 octobre à midi, avec Cl pas
sagers, 1,121 colis, et les malles de l'Inde et do
la Chine.
Le Peluse, bateau correspondant à.la même,
compagnie, est parti d'Alexandrie pour Mar- r
seille, ce matin. (Havas-Bullier.) >
COURS'PS LA BOURSE.
cours de clotceb
3 0/0aucomçt.
—Fin du mois,
41/2 au compt.
—Fia du mois.
le 31
64.75
64.(35
91:90
91.75
le 2 HAUSSE. BAIS8I
64 60 > » » 15-
64 45 a ». » 20
91,85 a ' » » 05"
» . n b » 1 a
ITALIE.
(Correspondance particulière du Constitutionnel.)
Turin, 30 octobre;
La commission parlementaire chargée de
l'examen du projet de loi sur le transfert de la-
capitale a tenu plusieurs séances auxquelles
elle a invité les ministres des finances et de
l'intérieur. Hier au soir, elle a enfin nommé
pour son rapporteur M. Mosca. Son rapport
doit conclure à l'adoption pure et simple du
projet de loi ministériel. .
M. Mosca est un député lombard qui a tou
jours siégé au contre gauche et qui est, comme
tous les députés lombards, très enthousiaste du
transfert de la capitale à Florence.
Son rapport sera déposé jeudi prochain. La
-Chambre a été en effet convoquée à domicile
pour cette date. La première séance sera em
ployée à des vérifications de pouvoirs. ICnsuite
le ministre des finances entend faire l'exposé
de son administration.
On débite sur les finances italiennes do si
grands mensonges, on accrédite à chaque ins
tant des bruits si faux, qu'il est absolument
•nécessaire que le gouvernement rétablisse les-
faits sous leur véritable jour et que le public-
européen sache absolument à quoi s'en tenir.
-Dans,l'intérêt du crédit public, on -ne- saurait.
-assez'-féliciter M. Sella de l'idée défaire priîcé-:
der de son exposé financier tous les travaux de !
la session.
Le ministère présentera également jeudi'
prochain les projets de loi qui sont destinés à :
atténuer les pertes et les préjudices que la ville
de Turin doit naturellement éprouver à la
suite'du-transfert de la capitale.
Ces concessions sont de différentes natures. Il -
y a d'abord une diminution d'itnpôis, ensuite"
te gouvernement cherche à donner satisfac
tion à toutes les exigences les plus légitimes
des intérêts matériels. Deux lignes de.chemins ;
de-fer qui doivent aboutir à Turin, seront dé-,
crétées et construites au plus tôt, on cherchera'
à faciliter- iei rétablissement d un .grand en-,
trepôt commercial servant à la fois a la France 1
et à l'Italie. -,
Le ministre de la justice présentera do son-
côté un projet de loi pour tiansierer a 1 urm
le-siège-de-la cour de-cassation, qui était jus-,
qu'ici à Milan. Ce transfert est une mesure de
la plus stricts logique. La cour de cassation-
qui Siège à Milan a juridiction sur les provin-'
ces du Piémont et elle n'en a pas sur les pro-:
vinees de la Lomhardie. Avant 185U elle rési
dait à Turin. Après la paix de Villafranca, le
ministère Ratazzi, voulant assurer à la villa*
de Milan quelques avantages, imagina d'y
transférer la cour-de cassation qui siégeait à
Turin. Cotte mesure a occasioné beaucoup de
mécontentement ici et n'a pas causé la moin
dre satisfaction à-Milan* où cette cour suprêma:
ne répondait à aucun intérêt. ; :
pe, et je le comprends ; mon argumenta
tion l'avait trop convaincu ; je lui avais
monté la pièce qu il avait dans les mains-
à la valeur do lettres de grâces déjà enté
rinées, il aime encore mieux sa peau
qu'un million; c'est un goût assez répandu.
— Eh bien! en lin, qu'allez-vous- faire
maintenant ? dit l'abbé, il n'y a;plus qu'un
moyen, c'est que Colingry fasse enlever le
bohème. - , . '
— J'ai mieux que cela; je lui ai fait pro
poser un duel. .. •
— Autre folie; un duel avec Cartouche!
— Oui, un duel d'habileté et de ruse.
En un mot, j'ai'fait prévenir notre hom
me que le testament lui serait volé.
- — Je n'y comprends-plus rien, dit l'ab-
bé en arpentant avec agitation la chambre
où se passait la scène.
— Je ne pouvais faire autrement, répit-.
qua Philippe; même avec un voleur il
faut procéder honnêtement. Cartouche
m'avait confié son secret, je ne devais pas -
lui prendre de force ce qu'il ne voulait pas-
me vendre. Averti que la chose lui serait
dérobée, il nous en a solennellement déi
fiés; la gageure acceptée, j'ai carte blanche-
et nous pouvons mettre ies fers au feu.
C'est très chevaleresque, mais le suc
cès est maintenant impossible, ait l'abbé,
continuant, en grand' émoi, d'arpenter la
pièce. Déjà gardé par l'intérêt, le dépôt
qu'il fallait faire revenir dans nos mains,-
va l'être encore par l'amour-propre, qui,'
liîécisément chez cet homme, est Û'un dé
veloppement excessif. Je tiens tout pour
manqué et répète, en concluant, qu'avec
aussi peu de chances de notre côté, vous
ne deviez pas vous avancer comme vous
avez fait. •
— Je crois pouvoir affirmer, dit modes
tement Philippe, que, dans le temps mar
qué, le testament sera revenu à sa desti
nation, et votre Révérence veut-elle que ja
lui dise mon moyen ? .
— Si je le veux ! répondit l'abbé, poti-
vêz-vous me faire cette question ?
— Eh bien ! Monsieur l'abbé, sovez as
sez bon pour vous asseoir", et écoutez !
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