Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-22
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 22 octobre 1864 22 octobre 1864
Description : 1864/10/22 (Numéro 296). 1864/10/22 (Numéro 296).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
ABONNEMENS DES DÉPAUTEMMS.
trois mois 3y« ï8 fr.
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JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
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Les abonnemens datent des 1" et 16
de chaque mob.
PARIS, 21 OCTOBRE.
Les lettres ou envois d'argent non affranchis sont refusés.
Les articles déposés ne sont pas rendus.
Les Annonces sont reçues chez M. Pan », rue Notre-Dame-des-Vlctolres, n* 40
(place de la Bourse).
C'est lundi prochain que le Parlement
italien doit se réunir et qu'il,recevra com
munication du traité conclu avec la Fran
ce. Non-seulement' le ministère actuel est
décidé à défendre avec la plus vive éner
gie la clause de ce traité sur laquelle le
Parlement est appelé à se prononcer, mais
l'Italie assure qu'il fera ' de son adoption
une question de cabinet.
Un journal de Turin explique que les
économies auxquelles le ministre de la
guerre croit devoir procéder ne sauraient
en aucune façon affaiblir le système mili
taire du royaume. Tous les soldats envoyés
en congé dans leurs loyers après une ins
truction suffisante jpeuvent, en très peu de
jours, en vertu de la loi, être rappelés sous
les drapeaux et prêts à entrer en campa
gne. Les mesures ministérielles, tout en
procurant un dégrèvement considérable
au Trésor, laissent donc intacte l'organi
sation militaire.
Les travaux préparatoires pour le ca
nal du Sleswig-Holstein. qui doit relier la
Baltique à la mer du Nord se poursuivent
sans interruption. Mais on ne paraît pas
encore d'accord sur la direction à donner
au canal du côté de la Baltique, Dans l'in
térêt du commerce, le conseiller des bâti-
mens chargé d'établir l'avant-projet vou
drait le faire aboutir à Eckenfœrde". Dans
l'intérêt do la flotte, le ministre de la
marine démande, au contraire, qu'il se ter
mine à KM, le port d'Eckenfœrde ne
pouvant être mis en état de défense qu'au
moyen de travaux artificiels très coûteux,
tandis"quo le port de Kiel est fermé natu
rellement et peut être défendu par" de
simples batteries côtières. Il est clair,
comme le fait remarquer une correspon
dance de^la Gazette du Wtser, que les con
sidérations stratégiques t'emporteront dans
cette question. L'embouchure du canal
serait donc fixée, d'après elle, entre Kiel
.et Friedrichsort.
Les discussions aigre-douces recom
mencent entre la presse autrichienne et la
presse prussienne*. c 'est principalement la
question commerciale qui sert d'aliment
à ces débats, mais il est bien évident que
la question politique n'y est pas étrangè
re. On lit à ce ^ujet dans \a.NouvdlePressc
Ubre : « On annonce poyr demain l'arri^
» vée d'une déclaration définitive,du cabi-
» net prussien en réponse à une de-
» mande très catégorique de - celui dé
» Vienne. Cette correspondance se ratta- :
» che en première ligné à la question com-
;>»merciale, mais elle est aussi d'une hau-
» te importance pour toute notre position
» vis-à-vis de la Prusse. »
j Dans un article assez vif contre M. de
Bismark, VOst-Beutsche-Post s'exprime en
ces termes : « Malgré notre alliance aveb
« la Prusse, malgré la visite du roi Guil-
» laume à Schœnbrunn, malgré les confé-
» renceS réitérées de Prague et les bien-
» veillantes dépêches de M. de Bismark,
» notre gouvernement est impuissant à
s) s'édifier complètement sur les inten-
» tions réelles du cabinet de Berlin au
» sujet de nos affaires douanières, -et
» nous appréhendons que, dans l'af-
» faire des duchés, M. de Rechberg ne
)> connaisse pas davantage le dernier mot
» rie son collègue de Prusse'.' Partout où
» les rapports de la Prusse avec l'Autriche
» sont en jeu, nous ne trouvons qu'obs-
» curité. »
candidat. Toute infraction à cette règle de
conduite amènerait soit la destitution,soit
la mutation de son- auteur
La Epoca examine le décret voté par le
Congrès du Pérou et qui autorise le gou
vernement à employer tous les moyens
conformes à la loi des nations dans le
conflit survenu avec l'Espagne : il voit
dans. les termes de ce décret la preuve
qu'il existe dans les Chambres péruvien
nés deux partis, l'un favorable à la
paix, l'autre tendant à la guerre et dont
on a cherché à accorder tant bien que mal
les prétentions contraires. Le Morning-
Post, au contraire, croit, comme nous, que
les termes du décret révèlent un esprit do
conciliation'dontla diplomatie espagnole
voudra%ussi s'inspirer
JONCIÈBES.
TELBGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 21 octobre.
Le Daily-Néws et le Moming-Post démentent
que les puissances protectrices aient l'inten
tion d'intervenir en Grèce.
Le Daily News aie que lord John Russell ait
envoyé une note à Athènes.
Madrid, 20 octobre.
On lit dans las Notieias : « Il est inexact que
le gouvernement ait . l'intention de donner le
cours forcé au paptôr, ni qu'il veuille altérer
la valeur des monnaies. ( Savas-Bullier.)
Void la seule dépêche qui nous arrive
ce soir.:
, Madrid, 21 octobre.
La Epoca annonce que les actionnaires de la
Banque d'Espagne sont convoqués afin de dé
libérer sur une proposition ayant pour objet
d'augmenter de 73 millions de réaux le capi
tal social de cette banque, (Havas-Bullier.)
§ Nous lisons dans la Gazette de Madrid
«ne circulaire relative aux élections adres
sée aux chefs des tribunaux par le minis
tre de la justice et conçue dans le môme
«sprit que celle du ministre de l'intérieur.
M. Arrazola prescrit à tous les magistrats
de se borner à émettre personnellement
leur vote et à s'abstenir d'influencer; soft
4irecteràent, soit indirectement, les élec
teurs en faveur ou au préjudice d'aucun
comsra iA B ourse.
cocas de clotcmb le 20 le 21 hausse, baisse
3 O/Ô au cornpt. 64 80 64 90 #40 » »
—Fin du mois. 64 80 64 90 » 10 » »
4i/2aucompt. "91 90 91.85 » » » Oa
—Fin du ofbig. 92 75 » ,» » » s »
En réponse à quelques critiques qui lui
sont injustement adressées, l'administra
tion des postes publie dans le Moniteur les
explications suivantes, qui seront lues,
croyons-nous, avec intérêt :
Dans son numéro du 13 de ce mois, le Jour
nal des Débats contient un article qui renferme
diverses observations critiques sur les relations
postales entre ïa France et le Portugal et entre
la France et l'Angleterre.
Cet article présenté des erreurs de fait qu'il
convient de, relever.
Une convention postale, dit l'article, a été
conclue entre la France et le Portugal; cette
convention fixe à 20 centimes le port d'une
lettre de France pour Lisbonne, et à 80 centi
mes le port d'une lettre, du Portugal pour
France. Les motifs de cette taxe différentielle
et exorbitante, taxe qui méconnaît son temps
échappent à l'auteur de l'article.
Voici la vérité :
Aucune convention postale n'a été conclue
entre la France et le Portugal. Depuis plusieurs
années, le gouvernement, français a fait de
nombreux t lïortspo'ur amener le gouvernement
portugais à conclure un traité postal, admettant
l'affranchissement facultatif des lettres et basé
sur 163 principes, de réciprocité adoptés par
tous les Etats de l'Europe. Le gouvernement
portugais s'étant refusé à traiter sur "ces
.bases, les deux Etats sont i.estés dans les con
ditions respectives où ils se trouvaient anté
rieurement, c'est-à-dire que chacun d'eux, im
posant à ses correspondances l'obligàtiond'être
affranchies jusqu'à sa propre frontière,'perçoit
sur les correspondancesvenant de l'étranger une
taxé correspondant à celle appliquée par l'au
tre Etat. Le Portugal ayant récemment a-
baissé ses taxes, la Franceja immédiatement
abaissé les. siennes dans une mesure égale et
proportionnelle, et tel est l'objet du décret du
17 septembre dernier, inséré récemment au
Moniteur. En vertu de ce décret, l'ensemble des
taxes qui atteindront les correspondances
échangées entre les deux pays ne sera pas,
comme le dit l'article, de 20 centimes pour'
les lettres de Paris à Lisbonne, mais de 90 cen
times, et ne sera pas non plus, comme le dit
encore l'article, pour les lettres de Lisbonne à
Paris, de 80 centimes, mais de 93 centimes,
montant des taxes réunies de8 deux Etats.
L'article demande en outre où en est la né
gociation avec l'Angleterre relative au rema
niement du tarif postal, et affirme que l'An
gleterre propose de fixer à 15 grammes le poids
de la lettre internationale, aujourd'hui fixé à
7 gr. 1/2.
Là encore aucune négociation n'est ouverte.
L'office anglais accepterait sans doute le poids
de la demi-once anglaise (un peu moins de 18
grammes), mais ce point ne saurait être accepté
par la Franco comme l'étalon du poids de la
lettre simple d'une part, parce qu'il ne corres
pond à aucune division du système métrique;
d'autre part, parce que la France,ayant
adopté le poids de 10 grammes pour son
étalon intérieur, ne saurait accorderaux étran
gers une faveur qu'elle refuse à ses nationaux.
Accepter le poids de 15 grammes , ce serait
obliger l'office français à prendre également
cette base pour sa correspondance intérieure
et pour sa négociation avec tous les offices
étrangers, et à modifier par conséquent un ré.-
gime d'ensemble qui a été établi en vue. d'in
térêts généraux et non en vue d'intérêts parti
culiers, dont l'importance ne s'est pas révélée
jusqu'Ici.
Or, l'augmentation du poids de la lettre sim
ple n'est pas réclamée. Il a été reconnu, au
contraire, lors des discussions qui ont eu lieu
l'an dernier ,au congrès postal réuni à Paris,
que le poids moyen des .lettres circulant en
Angleterre était inférieur à 7 grammes et dé-
mi, qu'il était dé 7 grammes 086, et que les
lettres qui dépassaient ce poids représentaient
à peine le cinquième dés lettres échangées en
tre les deux pays. .
Enfin, on demande encore que le, prix des
imprimés ecKre les deux pays soit réduit de
manière à ce qu'il ne soit plus difficile à un
Français de s'abonner à un journal anglais ni
à un Anglais de recevoir un de nos journaux
ou revues.
Or, depuis huit ans, c'est-à-dire depuis la
convention du 24 septembre 1856, le prixd'ûn
paquet d'imprimés du poids de quarante gram
mes envoyé d'un point donné de là Francesiir
un point donné d'Angleterre, de Marseille aux
Orcades, ne coûte que 8 centimes, tandis.que
la taxe du même paquet, transporté par l'of
fice anglais d'un quartier de Londres à l'au
tre, coûte 10 centimes. Il semble difficile que
[ la libéralité puisse aller plus loin, puisque la
taxe internationalè dont ils'agit ne représente
pas même le prix de revient du transport dans
les deux Etats. ,
Si on veut établir une comparaison entre
l'administration des postes françaises et l'ad
ministration anglaise, il, .convient de rappeler
les faits suivans : la poste française transporte
des imprimés au prix de 1, de 2, de 3, de 4, de
5 centimes, tandis que l'Angleterre ne trans
porte pas un seul objet à un prix inférieur à
10 centimes.
Lés" lettres échangées entre la France et l'Al
gérie coûtent 20 centimes; celles échangées en
tre l'Angleterre et Malte et Gibraltar coûtent
62 cent. J/2 si elles sont affranchies, et 1 fr. 25
si elles ne sont pas affranchies. Les lettres
échangées entre la France et les Antilles fran
çaises coûtent 50 et 60 centimes, selon qu'elles
sont ou né sont pas affranchies. Celles échan
gées entré la métropole et les Antilles anglai
ses coûtent 1 fr. 25 ou 2 fr. 50.
L'envoi de la plus faible somme d'argent par
la poste donne lieu en Angleterre à la percep
tion d'une taxe minima de 31 c. ; en France,
l'envoi de 1 fr. coûte l e.; l'envoi de 5 fr., 5
c., et l'envoi de 10 fr., 10 c. ■ .
Le droit de chargement est en'France de 20
c.; en Angleterre, il est de 42 c. En cas de per
te d'un chargement, l'office français doit 50fr.
à l'expéditeur; l'office anglais ne doit rien.
11 semble que sous ces différens rapports la
France n'a rien à envier à l'Angleterre.
Mais, dit-on, la taxe des lettres n'est que de
10 cent, en Angleterre, tandis qu'elle est de
20 cent, en France; donc, le régime anglais
est plus libéral. Parler ainsi, c'est ignorer
que les deux termes qu'il s'agit de compa
rer n'ont aucune analogie entre eux. Les taxes
uniformes sont des taxes moyennes, propor-
tionnellesauxparcours moyens et aux services
rendus. Or, les parcours moyens et les services
-rendus sont absolument différens en Franceet
en Angleterre. La France et l'Algérie, séparées
par une mer, représentent une superficie de
927,000 kilomètres carrés ; les îles britanni
ques, séparées par des bras de mer, ne repré
sentent qu'une superficie de 291,694 kilomè
tres carrés. La France met à la disposition
du public 43,000 boîtes aux lettres et l'An
gleterre 15,000 ; la France emploie, quoti
diennement 20,000 hommes à porter des lettres
dans chacune des communes de l'Empire sans
exception, et elle a doté ses populations d'un
service rural complet que tous les Etats de
l'Europe lui envient, tandis qu'en Angleterre
les habitant d'une partie des Campagnes sont .
obligés de; porter leurs lettres et d'aller les
chercher à des bureaux de poste souvent très
éloignés, faute de service de distributions à
domicile.
Le service rendu est donc infiniment supé
rieur, chez nous à celui qui est rendu de l'au
tre côté du détroit, et dès lors il est,juste que
la rémunération en. soit plus.élevée, et il n'est
pas logique de comparer entre eux des procé
dés administratifs aussi différens les uns des
autres.
Tels sont les faits comparatifs applicables
aux deux offices; pour quiconque sait les lire,
ils témoignent que,- loin d'avoir profit à em
prunter les maximes anglaises, le commerce
français éprouverait de cet emprunt un véri
table dommage. • -
Un autre journal, l'Opinion nationale, a inséré
dans son numéro du 13* octobre une lettre si
gnée H, Bronzés, et contenant de? observations
critiques sur le service dés postes de la ban
lieue de Paris. •
tëft premier, lieu, cette lettre avancé que la
banlieue est moins bien servie aujourd'hui
qu'en 186&
Les seule* modifications que le service de la
banlieue ait reçues depuis 1860 sont lès sui
vantes : A cette époque, les levées de boîtes
quotidiennes étaient au nombre de 3, 4 ou 5,
selon les localités; elles sont aujoûrd'hui par
tout au nombre de 7. À la même époque, il y
avait 3 et -4 distributions par jour; il y en a
aujourd'hui 5 pour toutes lès communes an*
nexées. Loin d'avoir été amoindri depuis 1860,
le service postal de la banlieue a été amélioré.
La lettre ajoute que le courrier du Brésil ar
rivé le 1" octobre au soir, à Paris, n'a été dis
tribué dans la banlieue que le lendemain 2 à
midi. C'est encore Une erreur.
547 lettres originaires du Brésil ont été ap
portées à Paris le samedi 1" octobre, en dé
pêches closes, à six heures cinquante minutes
du ^ soir, par l'intermédiaire de l'Office an
glais, et distribuées le lendemain à la pre
mière heure; mais la masse des correspondan
ces du Brésil, contenant 14 à 15,000 lettres, a
été manipulée à Londres par l'Office anglais,
est arrivée à Paris le 2 octobre, à hnit heures
du matin, , a été expédiée dans la banlieue par
te courrier de neuf heures et distribuée entre
dix heures et midi. Le fait n'a donc rien que
de régulier, et; il est inexact de dire que le
courrier du Brésil, arrivé à Paris le 1 er octobre
au soir n'a été distribué dans la banlieue que
le lendemain à midi.
La,lettre se. plaint encore que Ifes- correspon
dances arrivées à Paris à cinq heures du matin
sont journellement distribuées dans les com-
.munes annexées à trois heures de l'après-midi.
Le fait est absolument impossible. Un premier
courrier part chaque matin de Paris pour la
banlieue à six heures dix minutes, et un se
cond à neuf heures dix minutes.
Les correspondances de province ou de l'é
tranger arrivées à l'hôtel des Postes avant six
heures sont comprises dans le premier envoi
et sont distribuées dans la banlieue en même
temps, si non un peu plus tôt que dans Paris.
Les correspondances qui arrivent accidentelle
ment après six heures du matin (et le moin
dre retard de chemin de fer fait franchir cette
limite), les correspondances qui arrivent ré
gulièrement après six heures (l'Angleterre ne
parvient qu'à huit heures) sont comprises dans
1 envoi-de neuf, heures dix minutes et sont
distribuées entre dix heures et midi.
Telle est l'organisation normale du service,
et elle ne saurait être modifiée sans porter le
plus.grand préjudice aux communes annexées:
retarder d'une heure le courrier de six heures
dix minutes du matin,- pour qu'il puisse em
porter un plus grand nombre de correspon
dances arrivées des départemens, serait entra
ver les relations des habitans de la banlieue
avec Paris. Il importe, en effet, que les corres
pondances de Paris, écrites la veille au soir
ou dans la nuit, parviennent aux habitans dë
la banlieue avant huit heures du matin, c'est-
à-dire avant I heure où commence le mouve-
. ment, des affaires et où les habitans de la ban
lieue se rendent eux-mêmes à Paris.
allemagne.
On s'occupe beaucoup en Allemagne du
projet d'entrevue de l'Empereur Napoléon
III ét dé l'empereur Alexandre II.
A Munich, on considère comme possir
ble l'entrée de M. de Pfordten dans le mi
nistère bavarois.
Les articles dans lesquels le proprié
taire du Dagbladet. insinue, que la sépa
ration du Sleswig et du Holstein du
reste de la monarchie danoise remet en
Suestion l'ordre de succession établi en
anemark par la loi du 31 juillet 1853,
produisent déjà quelque sensation en
Allemagne. Le roi Christian n'a pu être
accepté,des puissances signataires du trai
té de Londres qu'autant qu'il représentait
le principe de l'intégrité de la monarchie
danoise. Cette intégrité détruite, plusieurs
des renonciations dans lesquelles il pui
sait son titre (celle de la landgrave et du
princer Frédéric de Hesse) sont nulles et
de nul effet. Il, faut s'attendre à voir ces
questions prendre une grande importance
dans la polémique des journaux du Nord.
La Gazette de la Croix contient un arti
cle de fond consacré à établir que le roi
Christian IX était, avant les préliminaires
de Vienne, le souverain légitime des du
chés de Sleswig_ et de Holstein; Elle en
conclut que la Diète germanique ne peut
disposer seule du sort de ces duchés. On
va même jusqu'à nier le droit de la Diète
d'intervenir dans les questions de succes
sion. Cet article, d'une discussion serrée,
a évidemment une origine officielle.
Le Journal de Dresde a publié une série
d'articles inspirés par M, de Beust au su
jet du rôle des Etats secondaires dans le
conflit dano-allemand. Il relève l'impor
tance du concours que le plénipotentiaire
fédéral a prêté à Londres aux ministres
des grandes puissances allemandes. Il a
dégagé la question des embarras que pou
vait jeter dans le débat la traité de Lon- !
dres. Il a montré l'Allemagne unie pour
affirmer son droit sur le Sleswig-Holstein.
Les articles de la presse autrichienne
continuent à respirer un certain découra
gement; L'attitude du parti libéral est au
jourd'hui nettement prononcée. ; M. de
Schmerling souhaite le rétablissement de
bonnes relations avec là France.
La ^Nouvelle Presse de Vienne traite la
question de la garantie de la "Vénétie par
la Prusse. Si cette garantie a été promise:,
dit ce journal, le comte Rechberg a obte
nu là un beau suceès^qui peut le consoler
de.ses nombreux échecs, mais, il y a tant
de raisons pour que M. de Bismark se re
fuse à un acte semblable, qu'il y a lieu de
croire cette nouvelle controuvée. Nous, de
vons nous défier des illusions qui, en
1839, nous ont déjà perdus. Et, en effet,un
tel résultat est. dans la pâture des "choses.
La Prusse ne nous promettra de nous sou
tenir en Italie, que si nous lui abandon
nons le premier rang en Allemagne, et
c'est une condition à laquelle nous ne
pouvons souscrire.
La Gazette d'Augtbourg publie un article
de fond "sur le rôle qui convieiît à l'Autri
che dans la crise actuelle. Elle prêche la.
résignation et une entente avec la France.
•La Gazette d'Augsbaurg, organe du parti
de la grande Allemagne, et toujours très
hostile à ,1a Prusse, consacre-une ; série j
d'articles à la' situation actuelle en Prusse.
Ces articles caractérisent nettement l'atti
tude de M. de Bismark et peignent, avec
des couleurs vraies, la situation du parti
progressiste, bbligé.aûjourd'hui d'acç
ter et même de subir beaucoup, dès propo
sitions royales qu'il a rejetées l'an dernier,
A Altona,.il y a eu un, échange de poli
tesse très remarqué entre les troupès
prussiennes et hanovrLennes.
» Vers sept heures et comme la nuit se fai
sait; le lieutenant-colonel de La Jaille fit sonner
le ralliement, et sa cavalerie , sous la protec
tion des tirailleurs indigènes, rentra au camp
sans être un instant inquiétée.
. - » Dans ce combat, l'ennemi a éprouvé des
pertes sérieuses; de notre côté, nous avons eu
8 hommes tués dont 2 officiers et 11 blessés.
» Dans la matinée du 2 octobre, le colonel
de-Lacroix, toujours campé à Aïn-Dermel, fut
attaqué par les contingens insurgés, au nom
bre d'environ 3;500 fantassins.
» L'ennemi chercha d'abord, par des démons
trations, à nous attirer hors de nos lignes, mais •
bientôt, entraînés par leur ardeur, les rebelles
exécutèrent contre les quatre faces du camp de
véritables charges dans lesquelles nos soldats eu-
rent souvent à lutter corps à corps.Pendant plus
de deux heures, ces bandes, fanatisées vinrent.se
briser contre nos lignes sans pouvoir les enta
mer. Ecrasées par les feux de l'infanterie et de
l'artillerie, on les voyait, tourbillonner,.se re
tirer, puis se rallier et revenir encore à l'as
saut. Enfin, leurs efforts parurent se ralentir
et lè colonel de Lacroix, donnant à son tour
le signal de l'attaque, fit charger à la bayon-
nette sur toute la. ligne. Nos .troupes s'élancè
rent avec un irrésistible élan et ; sur tous les
points, l'ennemi fut culbuté et rejeté loin du
camp. Bientôt la plaine se couvrit de fuyards
emportant de longues files de morts et de
blessés.
» Les pertes de l'ennemi s'élèvent à 150 tués
et 300 blessés; les nôtres sont insignifiantes, 4
hommes tués et 13 blessés. .
. ^ Ces,deux combats font le plus grand hon
neur au colonel de Lacroix et à ses vaillantes
troupes. » _
c. pieu
ALGÉRIE. ,
Le Moniteur de l'Algérie du 17, publie les nou
velles suivantes du Sud :
« A la nouvelle de l'arrivée des, colonnes
Legrand et Jolivet. Si-Lala s'est dirigé vers
les puits d'El-Hammam, dans la direction du
Sud.
» Le colonel du Houlbec est à El-Hasaïba,pour
couvrir, la basse Mekerra.
» Le général Deligny opère contre les Mak-
nas; il a reçu la soumission des Hall Stitien.
» 1-e général Yusuf a quitté Djelfa, marchant
contre'les cônti.ngens du marabout Si Moham
med ould Si Hamza^
« Le 12 octobre, dans un engagement entre
nos goums et lés insurgés, le bach agha Si-
Chérif-bel-Arch a*été tué; ce cliet était resté
avec. le général Yusuf quand sbs .Ûulad-Nayls
ont fait défection. Son frère, Si Belkassem,qui
s'est montré dévoué et fidèle, est appelé, à lui
succéder dans son commandement.
» Le cercle de Bôusaâda est en paix.
» L'aman a été accordé aux tribus révoltées
» Elles sont en ce mo.munt campées à Tem
sali près du colonel de Lacroix; ces tribus exé
cutent les conditions qui leur,sont imposées.
. » Le colonel Seroka a répris le chemin de la
subdivision de Batna, la présence de. sa colon
ne n'étant pluS nécessaire dans le cercle de
Bôusaâda. » ' '
Dans son numéro du 15, le-même jour
nal donnait des détails sur les combats li
vrés dans les journées des 30 septembre et
2 octobre, par la colonne aux ordres du
colonel de Lacroix : ,
« Arrivé le 30, vers dix heures du matin, à
la source d'Aïn-Dermel, le colonel de Lacroix
établit son bivouac et fit couvrir l'entrée de la
gorge en arrière de laquelle il campait par le
bach-agha-de la Medjana et son goum.
» A quatre heures de l'après-midi, ce chef
indigène fit prévenir qu'il était attaqué par
des forces supérieures, 'jet le colonel, après
avoir fait reconnaître la position dé l'ennemi,
envoya le lieutenant-colonel de La Jaille avec
4 .escadrons de cavalerie et 150 tirailleurs inr-
digènes, montés sur des mulets, pour appuyer
le bach-agha et le dégager.
» A l'arrivée de cette colonne, l'ennemi sè
retira à Teniett Errihh, derrière les premiers
mamelons du Djebel-ben-Denzuy qui forment
deux chaînes parallèles, séparées par une plai
ne de 12 à 1,500 mètres dé largeur. La cavale
rie les y poursuivit. La première chaîné fut
enlevée èt couronnée sans difficulté, mais une
vive fusillade, partant de la seconde crête, fit
reculer les goums du bach-agha.
» Le lieutenant-colonel de La Jaille fit alors
attaquer la position de front et par les deux
ailes. Cette attaque, conduite avec vigueur,
réussit parfaitement, malgré les difficultés du !
terrain et le feu des fantassins ennemis, em- '
busqués- dans les broussailles. La plaine fut
bientôt balayëe par les charges successives de
la cavalerie; l'ennemi, sabré, dispersé par nos
cavaliers, évacua la position, et se retira dans
les ravins escarpés du Djebel-Denzir. Dans une
dernière et très brillante charge, les spahis
enlevèrent le drapeau des'insurgés.
MEXIQUE.
Le Courrier des Etats-Unis, du 8 octobre,
donne les détails suivans qu'il a reçus di
rectement du Mexique :
« Les nouvelles ne sont pas d'accord sur la
direction prise dans sa fuite par M. Juarez.
Son intention première a bien été de se jeter
dans le Chjhuaima, mais ses derniers fidèles
ont refusé de le suivre dans les vastes solitu
des de cette -province. Peut-être cherche-t-il à
se rabattre du côté du Pacifique. Le seul par
tisan influent qui lui restât, Ortega, paraît
avoir été fusillé par ses soldats. Quant à Do-
blado, il avait demandé à faire sa soumission
moyennant certaines- conditions. L'empereur
a fait répondre qu'il n'avait pas d'autres con
ditions à proposer que la garantie octroyée à
tous les dissidens ralliés. M. Doblado, qui es
pérait, en faisant sa paix particulière, fiûre dé
clarer certaines propriétés mal acquises invio
lables, s'est réfugié, comme on sait, aux Etats-
Unis.
» Voici la version véritable de l'affajre de
Cortinas. Celui-cï n'a passé le Rio-Grande que
pour prêter main forte aux troupes fédérales
dans une tentative faite par celles-ci"sur
Brownsville: Ins'truit de ce mouvement, le
contre-amiral Bosse fit demander à l'officier
qui commandait les unionistes de s'engager à
no pas laisser revenir Cortinas sur la rivé
mexicaine. L'engagement fut pris,-ce qui n'em
pêcha pas le chef libéral de reparaître un beau
jour à Matamoros. Là, il a été accueilli à coups
de fusil par la population elle-même.
, » Mazatlan est à la veille d'être occupé par les
impériaux. Ce port occupé, le juarisme n'aura
plus aucune relation avec l'extérieur. A l'in-
téiieur, le seul dissident qui r&iste encore est
M. Poriirio Diaz,qui n'a que 2,000 hommes dé
moralisés. Pour bien se rendre compte des
succès des impériaux, il faut mesurer les dis
tances qui séparent les divers districts. De San-
Luis à fdonterey il y a 360 milles de Monte
rez à Matamoros 225. Un corps français est
rentré à Mexico après une campagne de û'x
mois, pendant lesquels il a parcouru 3/)00
milles, juste 1,500 lieues de France. En géné
ral^ les combats se réduisent à des échavf-
fourées; la première charge met l'ennemi en
fuite, et l'on a à peine à regretter quelques
blessés. Une fois, dans une embuscade, cinq
zouaves périssent, et toute l'armée est indignée
de ces pertes inouïes.
» Le fait suivant est authentique. Dans l'ûa-
jaca, Porfirio Diaz fait attaquer par dix-huit
cents Mexicains un village qui avait pour tou
te garnison douze soldats de ligne. Ceux-ci sa
retranchent derrière une banicade improviséo
et tiennent trois quarts d'heure sans laisser
entamer leurs retranchemens. Une compi-
gniej entendant la fusillade, accourt au pus
de course, charge l'ennemi en flanc sans se
préoccuper-de sa force, le met en fuite, et dé
gage les intrépides assiégés, dont pas un n'é
tait tué; Mais tous étaient.blessés, y compris
leur, chef, le capitaine Noyer. Ce sont ces en-
gagemens qu'on transforme aux Etats-Unis
en Vêpres-Siciliennes-de nos troupes. '
» L'œuvre militaire est si près desaûn, que
M. le maréchal Bazaine est sur le point de ren
voyer en France 10,000 soldats, et n'attend
que l'arrivée des transports pour les rembar
quer, quoique la légion austro-belgo ne soit
pas prête à venir les remplacer. Parmi les par-
tans se trouvent le 99° de ligne, le 2° zouaves,
les 2° et-20 e bataillons de chasseurs à pied;
» Dans l'ordre politique, toutesles nouvelles
se bornent au voyage de l'empereur, qui a été
retardé par une maladie. A Dolorès, où le curé
Hidalgo a poussé le premier cri d'indépen
dance en 1810, l'empereur a prononcé le dis- .
Feuilleton du Constitutionnel, 22 cet.
LA FORÊT DE B0NDY
EPOQUE DE I,A REGENCE.
froUicme partie.
XXI.
UNB FAÇON DE PAYER SES DKTTES.
En présence .d'une grande, catastrophé
tes positiofts sociales s'égalisont èt je res
pect se perd. Ainsi s'explique qu'au lieu
de répondre dans la forme obséquieuse
dont il avait l'habitude, le caissier que
Law interrogeait d'yne façon si rogne à la
du chapitre précédent, se risquât iro
niquement h lui dire :
V Est-ce que Monseigneur est encore
■d'avis de mettre de îa bonne humeur à lâ-
icher soixanie millions qui nous arrivent
:à rembourser ?
•— Soixante millions, répéta Law, c'est
i&n peu vif I Et qui se présente avec cette
prétention ?
— Une espôce.de Mexicain appelé, si je
ne me trompe, le prince d'Acqua-Torto-
,sa; mais prenez-y garde, Monseigneur,
c'est une clique.
— Comment, une clique?
— Suivant votre ordre, j'ai expédié 1res
vivement M. le prince de Gonti. Eh bien!
à moins qu'il no fasse ie commerce de
louer des jfourgons pour le transport de
J'asgent, il doit être de co'nnivehcë avec
l'homme aux.60 millions, qui marche
d'ailleurs armé de Galoppe le procureur;
car ce sont des fourgons aux armes du prin
ce qui attendent pour emporter nos écus.
— Hum! dit le grand financier, ceci, en
effet, mérite attention, ne payez d'aucune
façon, ni lentement ni vite, et dites à M. le
prince d'AcquaTortosa qu'il me fasse l'hon
neur de venir me parler.
Pèiidarille.squèlquesmirjttfèsqui s'écou
lèrent jusqu'S l'arrivée de Vassivière, dont
l'intervention imprévue dans la combi
naison souterraine de Vanti-système' ne-tar
dera pas à .être expliquée, La^v sonna son
retour, ii put prendre le passe-temps dé
tempêter à la manière de l'abbé Dubois,
sur le peu-de zèle et de prestesse avec les
quels il était servi.
Un .peu après , voyant entrer.le prince
mexicain , sans presque lui donner le
temps de s'asseoir :
— Monsieur, lui dit le poteutat finan
cier, j'ai ici un sommier assez'exact des
fortunes qui se sont faites à là faveur du
système. D'après ce que j'y vois , votre
gain a d$ g'élevef de 7 à 8 millions ; vous,
me permettrez dfi m'pionner que vous vous
présentiez aujourd'hui au p^mboursèment
puur 60 millions de billets.
sont à vue, répondit fièrement
Vassiviere.
— Je ie sais; maî» quAO'l iî s'agit d'une
Hâljiahon aussi importante et aussi inso
lite, le directeur de la Banque à laquelle
ellaest réclamée maR^uerait h toutesles
règle» de la prudence, s'il ne contrôlait
l'origine des titres ; puisse espérer que
vous voudrez bien me donner quelques ex-
a plications? -
— Je pourrais m'y refuser, "mais je veux
bien vous dire que, sur le point d'épouser
Mme veuve Van Grool, à qui sans doute
vous ne-contestez pas un avoir d'une no
toriété aussi publique que'liquide, je suis
ici comme chef de la communauté,
— Qui va s'établir, remarqua Law, mais
qui n'existe pas encore.
— Gela importe peu, dit le prince mexi
cain, vous refusez-vous, oui ou non, à ho
norer les billets du rci ?
, —Je refuse , Monsieur, de rien taire
avant que Mme veuve Van'Grool m'ait ma
nifesté de vivevoix ses intentions. Il yatrois
jours à peine, elle me faisait exprimer le
désir d'être comprise dans une répartition
d'actions prochainement émissibles; désir
qui excluait toute idée de réaliser.
—r Qu'à cela ne tienne, dit Vassivière en
se levant, Mme Van Grool est en bas dans
son carrosse avec son procureur ;. je vais
l'engager à monter.
— Vous voyez, Monsieur, fit observer
L'aw, que Madame votre future s'est at
tendue elle-même à quelque complication
possible puisqu'elle s'est fait accompagner
d'un homme de loi.
Au lieu donc de produire de l'intimida
tion comme il s'y attendait, Vassivière, en
mentionnant la présence de Galoppe, n'a-
yait fait que fournir un argument à son
habile adversaire. -
Durant la courte absence du priqce
mexicain arriva le secrétaire envoyé chez
M. de La Vrillière. »
— C'est bien, dit Law èn décachetant
une epvoloppe de l'app'arencts la plus ma
gnifiquement officiel!e ? et, après pn avoir
tiré trois papiers'à double feuillet^ |1 les
plaça soigneusement dans u'ri des tiroirs .
de son bureau qu'il n'avait pas achevé de
refermer lorsque l'huissier annonça :
— Mmeveuve Van Grool... Mgr le prince
d'Acqua Tortosa.A maître Galoppe, pio
cureur au Parlement.
Eh bien ! Monsieur le directeur , dit
sans autre préambule la Vassivière aussi
tôt qu'elle eut pris place sur le fauteuil
qui lui avait été avancé, voilà M. le prince
d'Acqua-Tortosaqui prétend quela Banque
suspend ses paiernen's?
— C'est-à-dire qu'officieusement-, ré -
pondit le financier, elle les réfléchît elle
veut se rendre compte. Avant toute cho
se, j'ai désiré savoir, Madame, de votre
bouche si expressément votre intention
était de réaliser. 11. y a peu de jours enco
re, vous me faisiez demander par notre
amie commune, Mme Néron, une participa
tion dans la prochaine émission d'actions,
ce qui établissait de la façon la plus évi
dente la continuation de votre,confiance
dans le système...
— C'est possible, interrompit la veuve ;
mais, par la même Madame Néron, vou§
m'ave2 fait réponse que ce n'était pas pour
moi que le four chauffait, vu que j'étais
assez riche et que vousne vouliez pas nour
rir vos actionnaires à l'engrais...
— Ah ! Madame, interrompit Law à son
tour, dans ma bouche de pareilles expres
sions !
— E}nfm, quelque chose co.mme cela;
qqe j'étais assez 'riche et' que vous n'aimiez
pas lès colosses ; alors moi, n'ayant plus
rien à soigner à Paris, je pars pour le Mexi
que, où M. le prince d'Acqua-Tortosa,
mon futur, a ses propriétés, et naturelle
ment je veux emporter mon magot.
— §'il ne s'agissait que d'un i^fûs dont
la pensée semble vous' avoir été 'mal ren
due, on pourrait, dit Law'd'un ton conci
liant, vous montrer qu'il y a toujours
moyen de s'entendre.
— Impossible, mon cher Monsieur, que
j'entre dans vos offres ; nos préparatifs
sont faits, notre départ éminent, et je vous
prié de vouloir bien donner vos ordres
pour mon payement recta et sur-le-champ.
— Impossible, vous rëpondrai-je de
mon-côlé. M. le Régent, avec qui j'en cau
sais encore ce matin,, est formellement
opposé à ce que des sommes d'une cer
taine importance sortent brusquement du
royaume. '
— Mais je ne sais pas, dit aigrement la
veuve, de quoi M. 'le Régent se mêle. Les
billets de la Banque, oui ou non, sont-ils
pa3 r ables à présentation?
— En principe, oui; mais à toute yègle
il y a ses exceptions.
— JUors, Mongipur,.en sortant de votre
cabinet, Assisté de maître Galoppe, ici pré
sent, mon procureur et ami, je monte
chez le premier qotaire faire dresser une
protestation, et pendant ce temps, dans la
rue Quinpampoix, M." le prince d'Acqua
Tortosa ira faire connaître votre joli pro
cédé.
— Voici ce que je craignais, dit Law,
— Mais vous avez fichtre bien raison de
le craindre, repartit la Vassivière, car le
crédit de là Banque ne s'en trouvera pas
au mieux.
— C'est pour vous, Madame, répondit
froidement le financier, et non pour l'éta
blissement dont.j'ai l'honne^ de diriger
les opérations, que je redoute le danger
d'un coup de tète ; car' enfin, si je vous di
sais'qu'ayant le pressentiment de vivacités
pareilles, M. lè Ilëgent a ayisç,
— Gomment ! M. le logent se flatterait
d'empêcher uri notaire de recevoir ma pro
testation?
— Faites attention, Madame, que nous
ne sommes ici ni en Angleterre ni en Hol
lande, votre pays et le mien. Là, toutes
sortes de garanties assurent la liberté des
personnes, mais en France, avee ce diable
de pouvoir absolu !
—Vous ne parlez pas, Monsieur, sérieu
sement, dit le Mexicain avec hauteur,
quand vous laissez entendre à Madamo
des violences !
— Une violence, non, répondit.Law,
mais une mesure préventive et conserva
toire, à çe'u près comme ce qui se prati
que de créancier français à débiteur qui
ne l'est pas, et vous êtes étrangers,Madâma
et vous Monsieur le prince : il ne faut pas
l'oublier.
— Permettez, Monsieur le directeur, dit
Galoppe en interyenant, vous faites ici un
peu de confusion. Il y a bien dans.la loi
des formes expéditives pour faire payerle
créancier français par un débiteur étran
ger, mais quand c'est le Français qui doit,
je no connais pas, je l'avoue, do manière, '
expéditive non, pour le dispenser da
payer, '
— Monsieur le procureur, répondît le
haut financier, dans une affaire ae palais,,
je prendrais volontiers dç vos alinanachs,
mais il s'àgit ici d'une affaire d'Etat, je di
rai plus, d'i,]n oomplot contre la sûreté el
le créait de l'Etat. Dès lob les moyens
doivent être élevés à la hauteur des né
cessités du salut public, le plus imposant
des intérêts." .
— Voilà qui est drôle, s'écria la Vassi
vière ; demander son argent, c'est conspi
rer ; ■
Madame, M. le prince de Cont^ est
trois mois 3y« ï8 fr.
six mois.. ;;. d - 82 fr.
un an.. 64 fr.-
' PJtm lus pays KTEANeEas, voir la tableau
publié lss 5 et 20 de chaque mois.
Imp. L. BONIFACE, r. des Borts-Enfans, 19.
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
• Le mode d'abonnement le plus simple est l'envol d'un bon de poste ou d'un eHel
sur Paris, h l'ordre de l'administrateur du journal, rue de Valois, n* 10.
ABONNEMENS DE PARIS
* M» '
trois mois,...,...a ih fr.
six mois vïi 26 fr.
un an ... ;.v:.. . . .v §2 fr.
un numéro 20 centimes;
Les abonnemens datent des 1" et 16
de chaque mob.
PARIS, 21 OCTOBRE.
Les lettres ou envois d'argent non affranchis sont refusés.
Les articles déposés ne sont pas rendus.
Les Annonces sont reçues chez M. Pan », rue Notre-Dame-des-Vlctolres, n* 40
(place de la Bourse).
C'est lundi prochain que le Parlement
italien doit se réunir et qu'il,recevra com
munication du traité conclu avec la Fran
ce. Non-seulement' le ministère actuel est
décidé à défendre avec la plus vive éner
gie la clause de ce traité sur laquelle le
Parlement est appelé à se prononcer, mais
l'Italie assure qu'il fera ' de son adoption
une question de cabinet.
Un journal de Turin explique que les
économies auxquelles le ministre de la
guerre croit devoir procéder ne sauraient
en aucune façon affaiblir le système mili
taire du royaume. Tous les soldats envoyés
en congé dans leurs loyers après une ins
truction suffisante jpeuvent, en très peu de
jours, en vertu de la loi, être rappelés sous
les drapeaux et prêts à entrer en campa
gne. Les mesures ministérielles, tout en
procurant un dégrèvement considérable
au Trésor, laissent donc intacte l'organi
sation militaire.
Les travaux préparatoires pour le ca
nal du Sleswig-Holstein. qui doit relier la
Baltique à la mer du Nord se poursuivent
sans interruption. Mais on ne paraît pas
encore d'accord sur la direction à donner
au canal du côté de la Baltique, Dans l'in
térêt du commerce, le conseiller des bâti-
mens chargé d'établir l'avant-projet vou
drait le faire aboutir à Eckenfœrde". Dans
l'intérêt do la flotte, le ministre de la
marine démande, au contraire, qu'il se ter
mine à KM, le port d'Eckenfœrde ne
pouvant être mis en état de défense qu'au
moyen de travaux artificiels très coûteux,
tandis"quo le port de Kiel est fermé natu
rellement et peut être défendu par" de
simples batteries côtières. Il est clair,
comme le fait remarquer une correspon
dance de^la Gazette du Wtser, que les con
sidérations stratégiques t'emporteront dans
cette question. L'embouchure du canal
serait donc fixée, d'après elle, entre Kiel
.et Friedrichsort.
Les discussions aigre-douces recom
mencent entre la presse autrichienne et la
presse prussienne*. c 'est principalement la
question commerciale qui sert d'aliment
à ces débats, mais il est bien évident que
la question politique n'y est pas étrangè
re. On lit à ce ^ujet dans \a.NouvdlePressc
Ubre : « On annonce poyr demain l'arri^
» vée d'une déclaration définitive,du cabi-
» net prussien en réponse à une de-
» mande très catégorique de - celui dé
» Vienne. Cette correspondance se ratta- :
» che en première ligné à la question com-
;>»merciale, mais elle est aussi d'une hau-
» te importance pour toute notre position
» vis-à-vis de la Prusse. »
j Dans un article assez vif contre M. de
Bismark, VOst-Beutsche-Post s'exprime en
ces termes : « Malgré notre alliance aveb
« la Prusse, malgré la visite du roi Guil-
» laume à Schœnbrunn, malgré les confé-
» renceS réitérées de Prague et les bien-
» veillantes dépêches de M. de Bismark,
» notre gouvernement est impuissant à
s) s'édifier complètement sur les inten-
» tions réelles du cabinet de Berlin au
» sujet de nos affaires douanières, -et
» nous appréhendons que, dans l'af-
» faire des duchés, M. de Rechberg ne
)> connaisse pas davantage le dernier mot
» rie son collègue de Prusse'.' Partout où
» les rapports de la Prusse avec l'Autriche
» sont en jeu, nous ne trouvons qu'obs-
» curité. »
candidat. Toute infraction à cette règle de
conduite amènerait soit la destitution,soit
la mutation de son- auteur
La Epoca examine le décret voté par le
Congrès du Pérou et qui autorise le gou
vernement à employer tous les moyens
conformes à la loi des nations dans le
conflit survenu avec l'Espagne : il voit
dans. les termes de ce décret la preuve
qu'il existe dans les Chambres péruvien
nés deux partis, l'un favorable à la
paix, l'autre tendant à la guerre et dont
on a cherché à accorder tant bien que mal
les prétentions contraires. Le Morning-
Post, au contraire, croit, comme nous, que
les termes du décret révèlent un esprit do
conciliation'dontla diplomatie espagnole
voudra%ussi s'inspirer
JONCIÈBES.
TELBGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 21 octobre.
Le Daily-Néws et le Moming-Post démentent
que les puissances protectrices aient l'inten
tion d'intervenir en Grèce.
Le Daily News aie que lord John Russell ait
envoyé une note à Athènes.
Madrid, 20 octobre.
On lit dans las Notieias : « Il est inexact que
le gouvernement ait . l'intention de donner le
cours forcé au paptôr, ni qu'il veuille altérer
la valeur des monnaies. ( Savas-Bullier.)
Void la seule dépêche qui nous arrive
ce soir.:
, Madrid, 21 octobre.
La Epoca annonce que les actionnaires de la
Banque d'Espagne sont convoqués afin de dé
libérer sur une proposition ayant pour objet
d'augmenter de 73 millions de réaux le capi
tal social de cette banque, (Havas-Bullier.)
§ Nous lisons dans la Gazette de Madrid
«ne circulaire relative aux élections adres
sée aux chefs des tribunaux par le minis
tre de la justice et conçue dans le môme
«sprit que celle du ministre de l'intérieur.
M. Arrazola prescrit à tous les magistrats
de se borner à émettre personnellement
leur vote et à s'abstenir d'influencer; soft
4irecteràent, soit indirectement, les élec
teurs en faveur ou au préjudice d'aucun
comsra iA B ourse.
cocas de clotcmb le 20 le 21 hausse, baisse
3 O/Ô au cornpt. 64 80 64 90 #40 » »
—Fin du mois. 64 80 64 90 » 10 » »
4i/2aucompt. "91 90 91.85 » » » Oa
—Fin du ofbig. 92 75 » ,» » » s »
En réponse à quelques critiques qui lui
sont injustement adressées, l'administra
tion des postes publie dans le Moniteur les
explications suivantes, qui seront lues,
croyons-nous, avec intérêt :
Dans son numéro du 13 de ce mois, le Jour
nal des Débats contient un article qui renferme
diverses observations critiques sur les relations
postales entre ïa France et le Portugal et entre
la France et l'Angleterre.
Cet article présenté des erreurs de fait qu'il
convient de, relever.
Une convention postale, dit l'article, a été
conclue entre la France et le Portugal; cette
convention fixe à 20 centimes le port d'une
lettre de France pour Lisbonne, et à 80 centi
mes le port d'une lettre, du Portugal pour
France. Les motifs de cette taxe différentielle
et exorbitante, taxe qui méconnaît son temps
échappent à l'auteur de l'article.
Voici la vérité :
Aucune convention postale n'a été conclue
entre la France et le Portugal. Depuis plusieurs
années, le gouvernement, français a fait de
nombreux t lïortspo'ur amener le gouvernement
portugais à conclure un traité postal, admettant
l'affranchissement facultatif des lettres et basé
sur 163 principes, de réciprocité adoptés par
tous les Etats de l'Europe. Le gouvernement
portugais s'étant refusé à traiter sur "ces
.bases, les deux Etats sont i.estés dans les con
ditions respectives où ils se trouvaient anté
rieurement, c'est-à-dire que chacun d'eux, im
posant à ses correspondances l'obligàtiond'être
affranchies jusqu'à sa propre frontière,'perçoit
sur les correspondancesvenant de l'étranger une
taxé correspondant à celle appliquée par l'au
tre Etat. Le Portugal ayant récemment a-
baissé ses taxes, la Franceja immédiatement
abaissé les. siennes dans une mesure égale et
proportionnelle, et tel est l'objet du décret du
17 septembre dernier, inséré récemment au
Moniteur. En vertu de ce décret, l'ensemble des
taxes qui atteindront les correspondances
échangées entre les deux pays ne sera pas,
comme le dit l'article, de 20 centimes pour'
les lettres de Paris à Lisbonne, mais de 90 cen
times, et ne sera pas non plus, comme le dit
encore l'article, pour les lettres de Lisbonne à
Paris, de 80 centimes, mais de 93 centimes,
montant des taxes réunies de8 deux Etats.
L'article demande en outre où en est la né
gociation avec l'Angleterre relative au rema
niement du tarif postal, et affirme que l'An
gleterre propose de fixer à 15 grammes le poids
de la lettre internationale, aujourd'hui fixé à
7 gr. 1/2.
Là encore aucune négociation n'est ouverte.
L'office anglais accepterait sans doute le poids
de la demi-once anglaise (un peu moins de 18
grammes), mais ce point ne saurait être accepté
par la Franco comme l'étalon du poids de la
lettre simple d'une part, parce qu'il ne corres
pond à aucune division du système métrique;
d'autre part, parce que la France,ayant
adopté le poids de 10 grammes pour son
étalon intérieur, ne saurait accorderaux étran
gers une faveur qu'elle refuse à ses nationaux.
Accepter le poids de 15 grammes , ce serait
obliger l'office français à prendre également
cette base pour sa correspondance intérieure
et pour sa négociation avec tous les offices
étrangers, et à modifier par conséquent un ré.-
gime d'ensemble qui a été établi en vue. d'in
térêts généraux et non en vue d'intérêts parti
culiers, dont l'importance ne s'est pas révélée
jusqu'Ici.
Or, l'augmentation du poids de la lettre sim
ple n'est pas réclamée. Il a été reconnu, au
contraire, lors des discussions qui ont eu lieu
l'an dernier ,au congrès postal réuni à Paris,
que le poids moyen des .lettres circulant en
Angleterre était inférieur à 7 grammes et dé-
mi, qu'il était dé 7 grammes 086, et que les
lettres qui dépassaient ce poids représentaient
à peine le cinquième dés lettres échangées en
tre les deux pays. .
Enfin, on demande encore que le, prix des
imprimés ecKre les deux pays soit réduit de
manière à ce qu'il ne soit plus difficile à un
Français de s'abonner à un journal anglais ni
à un Anglais de recevoir un de nos journaux
ou revues.
Or, depuis huit ans, c'est-à-dire depuis la
convention du 24 septembre 1856, le prixd'ûn
paquet d'imprimés du poids de quarante gram
mes envoyé d'un point donné de là Francesiir
un point donné d'Angleterre, de Marseille aux
Orcades, ne coûte que 8 centimes, tandis.que
la taxe du même paquet, transporté par l'of
fice anglais d'un quartier de Londres à l'au
tre, coûte 10 centimes. Il semble difficile que
[ la libéralité puisse aller plus loin, puisque la
taxe internationalè dont ils'agit ne représente
pas même le prix de revient du transport dans
les deux Etats. ,
Si on veut établir une comparaison entre
l'administration des postes françaises et l'ad
ministration anglaise, il, .convient de rappeler
les faits suivans : la poste française transporte
des imprimés au prix de 1, de 2, de 3, de 4, de
5 centimes, tandis que l'Angleterre ne trans
porte pas un seul objet à un prix inférieur à
10 centimes.
Lés" lettres échangées entre la France et l'Al
gérie coûtent 20 centimes; celles échangées en
tre l'Angleterre et Malte et Gibraltar coûtent
62 cent. J/2 si elles sont affranchies, et 1 fr. 25
si elles ne sont pas affranchies. Les lettres
échangées entre la France et les Antilles fran
çaises coûtent 50 et 60 centimes, selon qu'elles
sont ou né sont pas affranchies. Celles échan
gées entré la métropole et les Antilles anglai
ses coûtent 1 fr. 25 ou 2 fr. 50.
L'envoi de la plus faible somme d'argent par
la poste donne lieu en Angleterre à la percep
tion d'une taxe minima de 31 c. ; en France,
l'envoi de 1 fr. coûte l e.; l'envoi de 5 fr., 5
c., et l'envoi de 10 fr., 10 c. ■ .
Le droit de chargement est en'France de 20
c.; en Angleterre, il est de 42 c. En cas de per
te d'un chargement, l'office français doit 50fr.
à l'expéditeur; l'office anglais ne doit rien.
11 semble que sous ces différens rapports la
France n'a rien à envier à l'Angleterre.
Mais, dit-on, la taxe des lettres n'est que de
10 cent, en Angleterre, tandis qu'elle est de
20 cent, en France; donc, le régime anglais
est plus libéral. Parler ainsi, c'est ignorer
que les deux termes qu'il s'agit de compa
rer n'ont aucune analogie entre eux. Les taxes
uniformes sont des taxes moyennes, propor-
tionnellesauxparcours moyens et aux services
rendus. Or, les parcours moyens et les services
-rendus sont absolument différens en Franceet
en Angleterre. La France et l'Algérie, séparées
par une mer, représentent une superficie de
927,000 kilomètres carrés ; les îles britanni
ques, séparées par des bras de mer, ne repré
sentent qu'une superficie de 291,694 kilomè
tres carrés. La France met à la disposition
du public 43,000 boîtes aux lettres et l'An
gleterre 15,000 ; la France emploie, quoti
diennement 20,000 hommes à porter des lettres
dans chacune des communes de l'Empire sans
exception, et elle a doté ses populations d'un
service rural complet que tous les Etats de
l'Europe lui envient, tandis qu'en Angleterre
les habitant d'une partie des Campagnes sont .
obligés de; porter leurs lettres et d'aller les
chercher à des bureaux de poste souvent très
éloignés, faute de service de distributions à
domicile.
Le service rendu est donc infiniment supé
rieur, chez nous à celui qui est rendu de l'au
tre côté du détroit, et dès lors il est,juste que
la rémunération en. soit plus.élevée, et il n'est
pas logique de comparer entre eux des procé
dés administratifs aussi différens les uns des
autres.
Tels sont les faits comparatifs applicables
aux deux offices; pour quiconque sait les lire,
ils témoignent que,- loin d'avoir profit à em
prunter les maximes anglaises, le commerce
français éprouverait de cet emprunt un véri
table dommage. • -
Un autre journal, l'Opinion nationale, a inséré
dans son numéro du 13* octobre une lettre si
gnée H, Bronzés, et contenant de? observations
critiques sur le service dés postes de la ban
lieue de Paris. •
tëft premier, lieu, cette lettre avancé que la
banlieue est moins bien servie aujourd'hui
qu'en 186&
Les seule* modifications que le service de la
banlieue ait reçues depuis 1860 sont lès sui
vantes : A cette époque, les levées de boîtes
quotidiennes étaient au nombre de 3, 4 ou 5,
selon les localités; elles sont aujoûrd'hui par
tout au nombre de 7. À la même époque, il y
avait 3 et -4 distributions par jour; il y en a
aujourd'hui 5 pour toutes lès communes an*
nexées. Loin d'avoir été amoindri depuis 1860,
le service postal de la banlieue a été amélioré.
La lettre ajoute que le courrier du Brésil ar
rivé le 1" octobre au soir, à Paris, n'a été dis
tribué dans la banlieue que le lendemain 2 à
midi. C'est encore Une erreur.
547 lettres originaires du Brésil ont été ap
portées à Paris le samedi 1" octobre, en dé
pêches closes, à six heures cinquante minutes
du ^ soir, par l'intermédiaire de l'Office an
glais, et distribuées le lendemain à la pre
mière heure; mais la masse des correspondan
ces du Brésil, contenant 14 à 15,000 lettres, a
été manipulée à Londres par l'Office anglais,
est arrivée à Paris le 2 octobre, à hnit heures
du matin, , a été expédiée dans la banlieue par
te courrier de neuf heures et distribuée entre
dix heures et midi. Le fait n'a donc rien que
de régulier, et; il est inexact de dire que le
courrier du Brésil, arrivé à Paris le 1 er octobre
au soir n'a été distribué dans la banlieue que
le lendemain à midi.
La,lettre se. plaint encore que Ifes- correspon
dances arrivées à Paris à cinq heures du matin
sont journellement distribuées dans les com-
.munes annexées à trois heures de l'après-midi.
Le fait est absolument impossible. Un premier
courrier part chaque matin de Paris pour la
banlieue à six heures dix minutes, et un se
cond à neuf heures dix minutes.
Les correspondances de province ou de l'é
tranger arrivées à l'hôtel des Postes avant six
heures sont comprises dans le premier envoi
et sont distribuées dans la banlieue en même
temps, si non un peu plus tôt que dans Paris.
Les correspondances qui arrivent accidentelle
ment après six heures du matin (et le moin
dre retard de chemin de fer fait franchir cette
limite), les correspondances qui arrivent ré
gulièrement après six heures (l'Angleterre ne
parvient qu'à huit heures) sont comprises dans
1 envoi-de neuf, heures dix minutes et sont
distribuées entre dix heures et midi.
Telle est l'organisation normale du service,
et elle ne saurait être modifiée sans porter le
plus.grand préjudice aux communes annexées:
retarder d'une heure le courrier de six heures
dix minutes du matin,- pour qu'il puisse em
porter un plus grand nombre de correspon
dances arrivées des départemens, serait entra
ver les relations des habitans de la banlieue
avec Paris. Il importe, en effet, que les corres
pondances de Paris, écrites la veille au soir
ou dans la nuit, parviennent aux habitans dë
la banlieue avant huit heures du matin, c'est-
à-dire avant I heure où commence le mouve-
. ment, des affaires et où les habitans de la ban
lieue se rendent eux-mêmes à Paris.
allemagne.
On s'occupe beaucoup en Allemagne du
projet d'entrevue de l'Empereur Napoléon
III ét dé l'empereur Alexandre II.
A Munich, on considère comme possir
ble l'entrée de M. de Pfordten dans le mi
nistère bavarois.
Les articles dans lesquels le proprié
taire du Dagbladet. insinue, que la sépa
ration du Sleswig et du Holstein du
reste de la monarchie danoise remet en
Suestion l'ordre de succession établi en
anemark par la loi du 31 juillet 1853,
produisent déjà quelque sensation en
Allemagne. Le roi Christian n'a pu être
accepté,des puissances signataires du trai
té de Londres qu'autant qu'il représentait
le principe de l'intégrité de la monarchie
danoise. Cette intégrité détruite, plusieurs
des renonciations dans lesquelles il pui
sait son titre (celle de la landgrave et du
princer Frédéric de Hesse) sont nulles et
de nul effet. Il, faut s'attendre à voir ces
questions prendre une grande importance
dans la polémique des journaux du Nord.
La Gazette de la Croix contient un arti
cle de fond consacré à établir que le roi
Christian IX était, avant les préliminaires
de Vienne, le souverain légitime des du
chés de Sleswig_ et de Holstein; Elle en
conclut que la Diète germanique ne peut
disposer seule du sort de ces duchés. On
va même jusqu'à nier le droit de la Diète
d'intervenir dans les questions de succes
sion. Cet article, d'une discussion serrée,
a évidemment une origine officielle.
Le Journal de Dresde a publié une série
d'articles inspirés par M, de Beust au su
jet du rôle des Etats secondaires dans le
conflit dano-allemand. Il relève l'impor
tance du concours que le plénipotentiaire
fédéral a prêté à Londres aux ministres
des grandes puissances allemandes. Il a
dégagé la question des embarras que pou
vait jeter dans le débat la traité de Lon- !
dres. Il a montré l'Allemagne unie pour
affirmer son droit sur le Sleswig-Holstein.
Les articles de la presse autrichienne
continuent à respirer un certain découra
gement; L'attitude du parti libéral est au
jourd'hui nettement prononcée. ; M. de
Schmerling souhaite le rétablissement de
bonnes relations avec là France.
La ^Nouvelle Presse de Vienne traite la
question de la garantie de la "Vénétie par
la Prusse. Si cette garantie a été promise:,
dit ce journal, le comte Rechberg a obte
nu là un beau suceès^qui peut le consoler
de.ses nombreux échecs, mais, il y a tant
de raisons pour que M. de Bismark se re
fuse à un acte semblable, qu'il y a lieu de
croire cette nouvelle controuvée. Nous, de
vons nous défier des illusions qui, en
1839, nous ont déjà perdus. Et, en effet,un
tel résultat est. dans la pâture des "choses.
La Prusse ne nous promettra de nous sou
tenir en Italie, que si nous lui abandon
nons le premier rang en Allemagne, et
c'est une condition à laquelle nous ne
pouvons souscrire.
La Gazette d'Augtbourg publie un article
de fond "sur le rôle qui convieiît à l'Autri
che dans la crise actuelle. Elle prêche la.
résignation et une entente avec la France.
•La Gazette d'Augsbaurg, organe du parti
de la grande Allemagne, et toujours très
hostile à ,1a Prusse, consacre-une ; série j
d'articles à la' situation actuelle en Prusse.
Ces articles caractérisent nettement l'atti
tude de M. de Bismark et peignent, avec
des couleurs vraies, la situation du parti
progressiste, bbligé.aûjourd'hui d'acç
ter et même de subir beaucoup, dès propo
sitions royales qu'il a rejetées l'an dernier,
A Altona,.il y a eu un, échange de poli
tesse très remarqué entre les troupès
prussiennes et hanovrLennes.
» Vers sept heures et comme la nuit se fai
sait; le lieutenant-colonel de La Jaille fit sonner
le ralliement, et sa cavalerie , sous la protec
tion des tirailleurs indigènes, rentra au camp
sans être un instant inquiétée.
. - » Dans ce combat, l'ennemi a éprouvé des
pertes sérieuses; de notre côté, nous avons eu
8 hommes tués dont 2 officiers et 11 blessés.
» Dans la matinée du 2 octobre, le colonel
de-Lacroix, toujours campé à Aïn-Dermel, fut
attaqué par les contingens insurgés, au nom
bre d'environ 3;500 fantassins.
» L'ennemi chercha d'abord, par des démons
trations, à nous attirer hors de nos lignes, mais •
bientôt, entraînés par leur ardeur, les rebelles
exécutèrent contre les quatre faces du camp de
véritables charges dans lesquelles nos soldats eu-
rent souvent à lutter corps à corps.Pendant plus
de deux heures, ces bandes, fanatisées vinrent.se
briser contre nos lignes sans pouvoir les enta
mer. Ecrasées par les feux de l'infanterie et de
l'artillerie, on les voyait, tourbillonner,.se re
tirer, puis se rallier et revenir encore à l'as
saut. Enfin, leurs efforts parurent se ralentir
et lè colonel de Lacroix, donnant à son tour
le signal de l'attaque, fit charger à la bayon-
nette sur toute la. ligne. Nos .troupes s'élancè
rent avec un irrésistible élan et ; sur tous les
points, l'ennemi fut culbuté et rejeté loin du
camp. Bientôt la plaine se couvrit de fuyards
emportant de longues files de morts et de
blessés.
» Les pertes de l'ennemi s'élèvent à 150 tués
et 300 blessés; les nôtres sont insignifiantes, 4
hommes tués et 13 blessés. .
. ^ Ces,deux combats font le plus grand hon
neur au colonel de Lacroix et à ses vaillantes
troupes. » _
c. pieu
ALGÉRIE. ,
Le Moniteur de l'Algérie du 17, publie les nou
velles suivantes du Sud :
« A la nouvelle de l'arrivée des, colonnes
Legrand et Jolivet. Si-Lala s'est dirigé vers
les puits d'El-Hammam, dans la direction du
Sud.
» Le colonel du Houlbec est à El-Hasaïba,pour
couvrir, la basse Mekerra.
» Le général Deligny opère contre les Mak-
nas; il a reçu la soumission des Hall Stitien.
» 1-e général Yusuf a quitté Djelfa, marchant
contre'les cônti.ngens du marabout Si Moham
med ould Si Hamza^
« Le 12 octobre, dans un engagement entre
nos goums et lés insurgés, le bach agha Si-
Chérif-bel-Arch a*été tué; ce cliet était resté
avec. le général Yusuf quand sbs .Ûulad-Nayls
ont fait défection. Son frère, Si Belkassem,qui
s'est montré dévoué et fidèle, est appelé, à lui
succéder dans son commandement.
» Le cercle de Bôusaâda est en paix.
» L'aman a été accordé aux tribus révoltées
» Elles sont en ce mo.munt campées à Tem
sali près du colonel de Lacroix; ces tribus exé
cutent les conditions qui leur,sont imposées.
. » Le colonel Seroka a répris le chemin de la
subdivision de Batna, la présence de. sa colon
ne n'étant pluS nécessaire dans le cercle de
Bôusaâda. » ' '
Dans son numéro du 15, le-même jour
nal donnait des détails sur les combats li
vrés dans les journées des 30 septembre et
2 octobre, par la colonne aux ordres du
colonel de Lacroix : ,
« Arrivé le 30, vers dix heures du matin, à
la source d'Aïn-Dermel, le colonel de Lacroix
établit son bivouac et fit couvrir l'entrée de la
gorge en arrière de laquelle il campait par le
bach-agha-de la Medjana et son goum.
» A quatre heures de l'après-midi, ce chef
indigène fit prévenir qu'il était attaqué par
des forces supérieures, 'jet le colonel, après
avoir fait reconnaître la position dé l'ennemi,
envoya le lieutenant-colonel de La Jaille avec
4 .escadrons de cavalerie et 150 tirailleurs inr-
digènes, montés sur des mulets, pour appuyer
le bach-agha et le dégager.
» A l'arrivée de cette colonne, l'ennemi sè
retira à Teniett Errihh, derrière les premiers
mamelons du Djebel-ben-Denzuy qui forment
deux chaînes parallèles, séparées par une plai
ne de 12 à 1,500 mètres dé largeur. La cavale
rie les y poursuivit. La première chaîné fut
enlevée èt couronnée sans difficulté, mais une
vive fusillade, partant de la seconde crête, fit
reculer les goums du bach-agha.
» Le lieutenant-colonel de La Jaille fit alors
attaquer la position de front et par les deux
ailes. Cette attaque, conduite avec vigueur,
réussit parfaitement, malgré les difficultés du !
terrain et le feu des fantassins ennemis, em- '
busqués- dans les broussailles. La plaine fut
bientôt balayëe par les charges successives de
la cavalerie; l'ennemi, sabré, dispersé par nos
cavaliers, évacua la position, et se retira dans
les ravins escarpés du Djebel-Denzir. Dans une
dernière et très brillante charge, les spahis
enlevèrent le drapeau des'insurgés.
MEXIQUE.
Le Courrier des Etats-Unis, du 8 octobre,
donne les détails suivans qu'il a reçus di
rectement du Mexique :
« Les nouvelles ne sont pas d'accord sur la
direction prise dans sa fuite par M. Juarez.
Son intention première a bien été de se jeter
dans le Chjhuaima, mais ses derniers fidèles
ont refusé de le suivre dans les vastes solitu
des de cette -province. Peut-être cherche-t-il à
se rabattre du côté du Pacifique. Le seul par
tisan influent qui lui restât, Ortega, paraît
avoir été fusillé par ses soldats. Quant à Do-
blado, il avait demandé à faire sa soumission
moyennant certaines- conditions. L'empereur
a fait répondre qu'il n'avait pas d'autres con
ditions à proposer que la garantie octroyée à
tous les dissidens ralliés. M. Doblado, qui es
pérait, en faisant sa paix particulière, fiûre dé
clarer certaines propriétés mal acquises invio
lables, s'est réfugié, comme on sait, aux Etats-
Unis.
» Voici la version véritable de l'affajre de
Cortinas. Celui-cï n'a passé le Rio-Grande que
pour prêter main forte aux troupes fédérales
dans une tentative faite par celles-ci"sur
Brownsville: Ins'truit de ce mouvement, le
contre-amiral Bosse fit demander à l'officier
qui commandait les unionistes de s'engager à
no pas laisser revenir Cortinas sur la rivé
mexicaine. L'engagement fut pris,-ce qui n'em
pêcha pas le chef libéral de reparaître un beau
jour à Matamoros. Là, il a été accueilli à coups
de fusil par la population elle-même.
, » Mazatlan est à la veille d'être occupé par les
impériaux. Ce port occupé, le juarisme n'aura
plus aucune relation avec l'extérieur. A l'in-
téiieur, le seul dissident qui r&iste encore est
M. Poriirio Diaz,qui n'a que 2,000 hommes dé
moralisés. Pour bien se rendre compte des
succès des impériaux, il faut mesurer les dis
tances qui séparent les divers districts. De San-
Luis à fdonterey il y a 360 milles de Monte
rez à Matamoros 225. Un corps français est
rentré à Mexico après une campagne de û'x
mois, pendant lesquels il a parcouru 3/)00
milles, juste 1,500 lieues de France. En géné
ral^ les combats se réduisent à des échavf-
fourées; la première charge met l'ennemi en
fuite, et l'on a à peine à regretter quelques
blessés. Une fois, dans une embuscade, cinq
zouaves périssent, et toute l'armée est indignée
de ces pertes inouïes.
» Le fait suivant est authentique. Dans l'ûa-
jaca, Porfirio Diaz fait attaquer par dix-huit
cents Mexicains un village qui avait pour tou
te garnison douze soldats de ligne. Ceux-ci sa
retranchent derrière une banicade improviséo
et tiennent trois quarts d'heure sans laisser
entamer leurs retranchemens. Une compi-
gniej entendant la fusillade, accourt au pus
de course, charge l'ennemi en flanc sans se
préoccuper-de sa force, le met en fuite, et dé
gage les intrépides assiégés, dont pas un n'é
tait tué; Mais tous étaient.blessés, y compris
leur, chef, le capitaine Noyer. Ce sont ces en-
gagemens qu'on transforme aux Etats-Unis
en Vêpres-Siciliennes-de nos troupes. '
» L'œuvre militaire est si près desaûn, que
M. le maréchal Bazaine est sur le point de ren
voyer en France 10,000 soldats, et n'attend
que l'arrivée des transports pour les rembar
quer, quoique la légion austro-belgo ne soit
pas prête à venir les remplacer. Parmi les par-
tans se trouvent le 99° de ligne, le 2° zouaves,
les 2° et-20 e bataillons de chasseurs à pied;
» Dans l'ordre politique, toutesles nouvelles
se bornent au voyage de l'empereur, qui a été
retardé par une maladie. A Dolorès, où le curé
Hidalgo a poussé le premier cri d'indépen
dance en 1810, l'empereur a prononcé le dis- .
Feuilleton du Constitutionnel, 22 cet.
LA FORÊT DE B0NDY
EPOQUE DE I,A REGENCE.
froUicme partie.
XXI.
UNB FAÇON DE PAYER SES DKTTES.
En présence .d'une grande, catastrophé
tes positiofts sociales s'égalisont èt je res
pect se perd. Ainsi s'explique qu'au lieu
de répondre dans la forme obséquieuse
dont il avait l'habitude, le caissier que
Law interrogeait d'yne façon si rogne à la
du chapitre précédent, se risquât iro
niquement h lui dire :
V Est-ce que Monseigneur est encore
■d'avis de mettre de îa bonne humeur à lâ-
icher soixanie millions qui nous arrivent
:à rembourser ?
•— Soixante millions, répéta Law, c'est
i&n peu vif I Et qui se présente avec cette
prétention ?
— Une espôce.de Mexicain appelé, si je
ne me trompe, le prince d'Acqua-Torto-
,sa; mais prenez-y garde, Monseigneur,
c'est une clique.
— Comment, une clique?
— Suivant votre ordre, j'ai expédié 1res
vivement M. le prince de Gonti. Eh bien!
à moins qu'il no fasse ie commerce de
louer des jfourgons pour le transport de
J'asgent, il doit être de co'nnivehcë avec
l'homme aux.60 millions, qui marche
d'ailleurs armé de Galoppe le procureur;
car ce sont des fourgons aux armes du prin
ce qui attendent pour emporter nos écus.
— Hum! dit le grand financier, ceci, en
effet, mérite attention, ne payez d'aucune
façon, ni lentement ni vite, et dites à M. le
prince d'AcquaTortosa qu'il me fasse l'hon
neur de venir me parler.
Pèiidarille.squèlquesmirjttfèsqui s'écou
lèrent jusqu'S l'arrivée de Vassivière, dont
l'intervention imprévue dans la combi
naison souterraine de Vanti-système' ne-tar
dera pas à .être expliquée, La^v sonna son
retour, ii put prendre le passe-temps dé
tempêter à la manière de l'abbé Dubois,
sur le peu-de zèle et de prestesse avec les
quels il était servi.
Un .peu après , voyant entrer.le prince
mexicain , sans presque lui donner le
temps de s'asseoir :
— Monsieur, lui dit le poteutat finan
cier, j'ai ici un sommier assez'exact des
fortunes qui se sont faites à là faveur du
système. D'après ce que j'y vois , votre
gain a d$ g'élevef de 7 à 8 millions ; vous,
me permettrez dfi m'pionner que vous vous
présentiez aujourd'hui au p^mboursèment
puur 60 millions de billets.
sont à vue, répondit fièrement
Vassiviere.
— Je ie sais; maî» quAO'l iî s'agit d'une
Hâljiahon aussi importante et aussi inso
lite, le directeur de la Banque à laquelle
ellaest réclamée maR^uerait h toutesles
règle» de la prudence, s'il ne contrôlait
l'origine des titres ; puisse espérer que
vous voudrez bien me donner quelques ex-
a plications? -
— Je pourrais m'y refuser, "mais je veux
bien vous dire que, sur le point d'épouser
Mme veuve Van Grool, à qui sans doute
vous ne-contestez pas un avoir d'une no
toriété aussi publique que'liquide, je suis
ici comme chef de la communauté,
— Qui va s'établir, remarqua Law, mais
qui n'existe pas encore.
— Gela importe peu, dit le prince mexi
cain, vous refusez-vous, oui ou non, à ho
norer les billets du rci ?
, —Je refuse , Monsieur, de rien taire
avant que Mme veuve Van'Grool m'ait ma
nifesté de vivevoix ses intentions. Il yatrois
jours à peine, elle me faisait exprimer le
désir d'être comprise dans une répartition
d'actions prochainement émissibles; désir
qui excluait toute idée de réaliser.
—r Qu'à cela ne tienne, dit Vassivière en
se levant, Mme Van Grool est en bas dans
son carrosse avec son procureur ;. je vais
l'engager à monter.
— Vous voyez, Monsieur, fit observer
L'aw, que Madame votre future s'est at
tendue elle-même à quelque complication
possible puisqu'elle s'est fait accompagner
d'un homme de loi.
Au lieu donc de produire de l'intimida
tion comme il s'y attendait, Vassivière, en
mentionnant la présence de Galoppe, n'a-
yait fait que fournir un argument à son
habile adversaire. -
Durant la courte absence du priqce
mexicain arriva le secrétaire envoyé chez
M. de La Vrillière. »
— C'est bien, dit Law èn décachetant
une epvoloppe de l'app'arencts la plus ma
gnifiquement officiel!e ? et, après pn avoir
tiré trois papiers'à double feuillet^ |1 les
plaça soigneusement dans u'ri des tiroirs .
de son bureau qu'il n'avait pas achevé de
refermer lorsque l'huissier annonça :
— Mmeveuve Van Grool... Mgr le prince
d'Acqua Tortosa.A maître Galoppe, pio
cureur au Parlement.
Eh bien ! Monsieur le directeur , dit
sans autre préambule la Vassivière aussi
tôt qu'elle eut pris place sur le fauteuil
qui lui avait été avancé, voilà M. le prince
d'Acqua-Tortosaqui prétend quela Banque
suspend ses paiernen's?
— C'est-à-dire qu'officieusement-, ré -
pondit le financier, elle les réfléchît elle
veut se rendre compte. Avant toute cho
se, j'ai désiré savoir, Madame, de votre
bouche si expressément votre intention
était de réaliser. 11. y a peu de jours enco
re, vous me faisiez demander par notre
amie commune, Mme Néron, une participa
tion dans la prochaine émission d'actions,
ce qui établissait de la façon la plus évi
dente la continuation de votre,confiance
dans le système...
— C'est possible, interrompit la veuve ;
mais, par la même Madame Néron, vou§
m'ave2 fait réponse que ce n'était pas pour
moi que le four chauffait, vu que j'étais
assez riche et que vousne vouliez pas nour
rir vos actionnaires à l'engrais...
— Ah ! Madame, interrompit Law à son
tour, dans ma bouche de pareilles expres
sions !
— E}nfm, quelque chose co.mme cela;
qqe j'étais assez 'riche et' que vous n'aimiez
pas lès colosses ; alors moi, n'ayant plus
rien à soigner à Paris, je pars pour le Mexi
que, où M. le prince d'Acqua-Tortosa,
mon futur, a ses propriétés, et naturelle
ment je veux emporter mon magot.
— §'il ne s'agissait que d'un i^fûs dont
la pensée semble vous' avoir été 'mal ren
due, on pourrait, dit Law'd'un ton conci
liant, vous montrer qu'il y a toujours
moyen de s'entendre.
— Impossible, mon cher Monsieur, que
j'entre dans vos offres ; nos préparatifs
sont faits, notre départ éminent, et je vous
prié de vouloir bien donner vos ordres
pour mon payement recta et sur-le-champ.
— Impossible, vous rëpondrai-je de
mon-côlé. M. le Régent, avec qui j'en cau
sais encore ce matin,, est formellement
opposé à ce que des sommes d'une cer
taine importance sortent brusquement du
royaume. '
— Mais je ne sais pas, dit aigrement la
veuve, de quoi M. 'le Régent se mêle. Les
billets de la Banque, oui ou non, sont-ils
pa3 r ables à présentation?
— En principe, oui; mais à toute yègle
il y a ses exceptions.
— JUors, Mongipur,.en sortant de votre
cabinet, Assisté de maître Galoppe, ici pré
sent, mon procureur et ami, je monte
chez le premier qotaire faire dresser une
protestation, et pendant ce temps, dans la
rue Quinpampoix, M." le prince d'Acqua
Tortosa ira faire connaître votre joli pro
cédé.
— Voici ce que je craignais, dit Law,
— Mais vous avez fichtre bien raison de
le craindre, repartit la Vassivière, car le
crédit de là Banque ne s'en trouvera pas
au mieux.
— C'est pour vous, Madame, répondit
froidement le financier, et non pour l'éta
blissement dont.j'ai l'honne^ de diriger
les opérations, que je redoute le danger
d'un coup de tète ; car' enfin, si je vous di
sais'qu'ayant le pressentiment de vivacités
pareilles, M. lè Ilëgent a ayisç,
— Gomment ! M. le logent se flatterait
d'empêcher uri notaire de recevoir ma pro
testation?
— Faites attention, Madame, que nous
ne sommes ici ni en Angleterre ni en Hol
lande, votre pays et le mien. Là, toutes
sortes de garanties assurent la liberté des
personnes, mais en France, avee ce diable
de pouvoir absolu !
—Vous ne parlez pas, Monsieur, sérieu
sement, dit le Mexicain avec hauteur,
quand vous laissez entendre à Madamo
des violences !
— Une violence, non, répondit.Law,
mais une mesure préventive et conserva
toire, à çe'u près comme ce qui se prati
que de créancier français à débiteur qui
ne l'est pas, et vous êtes étrangers,Madâma
et vous Monsieur le prince : il ne faut pas
l'oublier.
— Permettez, Monsieur le directeur, dit
Galoppe en interyenant, vous faites ici un
peu de confusion. Il y a bien dans.la loi
des formes expéditives pour faire payerle
créancier français par un débiteur étran
ger, mais quand c'est le Français qui doit,
je no connais pas, je l'avoue, do manière, '
expéditive non, pour le dispenser da
payer, '
— Monsieur le procureur, répondît le
haut financier, dans une affaire ae palais,,
je prendrais volontiers dç vos alinanachs,
mais il s'àgit ici d'une affaire d'Etat, je di
rai plus, d'i,]n oomplot contre la sûreté el
le créait de l'Etat. Dès lob les moyens
doivent être élevés à la hauteur des né
cessités du salut public, le plus imposant
des intérêts." .
— Voilà qui est drôle, s'écria la Vassi
vière ; demander son argent, c'est conspi
rer ; ■
Madame, M. le prince de Cont^ est
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