Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-21
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 21 octobre 1864 21 octobre 1864
Description : 1864/10/21 (Numéro 295). 1864/10/21 (Numéro 295).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49 ANNEE.--N. 295.
BUREAUX À PARIS { rué da Valoli (PalafcRoyaî;; n$ IO§
B VENDREDI 21 OCTOBRE 1864.
abomemens des dép artesiens.
. TROIS MOIS.'...Wïài i6 FR.
SIX MOIS.... 32 fr.
un an.. 64 fr,
% KC • '
' pars les pays étkangbes , voir le tableau
publié las S et 20 de chaque mois.
Imp. L. bon1face, i. des Bons-Enfans, 19.
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
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Les Annonces sont reçues chez M. Panis , rue Notre-Dame-des-VIctoIres, n* 40
(place de la Bourse).
PARIS, 20 OCTOBRE.
Aujourd'hui que la conclusion de la
paix entre le Danemark et l'Allemagne ne
fait plus question, on commence à ,parler
. des difficultés qui pourraient s'élever en
tre la Diète et les deux grandes puissances
allemandes a*u sujet des duchés. ■ -
On sait que le Sleswig-Holstein et le
Lauenbourg ont été cédés à la Prusse et à
l'Autriche.'Des que le traité de paix sera
èigné, les cabinets de Vienne et de Berlin
t voudraient; assure-t-on, en vertu de cette
cession, que les troupes d'exécution.fédé-
raie évacuassent le territoire des duchés^
et ils seraient d'accord pour présenter
- en commun à la Diète une proposition
tendante à ce but. La Bavière désire,
au contraire, que les troupes saxonnes et
hanovriennes continuent d'occuper • le
Sleswig-Holstein, tant que la question de
succession ne sera pas tranchée. Les Etats
secondaires semblent partager cette opi
nion, et ils prépareraient de leur côté une
proposition pour combattre celle de la
. Prusse et de l'Autriche.
Sur la question de succession peut-être
sera-t-il plus-facile de s'entendre, les deux
grandes puissances allemandes ayant ré
solu de convoquer,d'accord avec la Diète,
Une réunion de jurisconsultes; La Corrisr
■ pondance provinciale déclare h ce sujet que
. la Prusse, malgré tous les bruits coiir
traires qui ont été répandus, n'a mon
tré aucune préférence, ni pris aucun
engagement envers l'un des candidats.
Mais il n'en est pas tout-à-fait de môme
d'un certain nombre d'Etats. On se rap
pelle que plusieurs assemblées législati
ves se sont très nettement prononcées
pour le prince d'Augustenbourg : et ces
décisions ou plutôt ces manifestations an
ticipées peuvent susciter de longs débats
au sein de la Diète.
Plusieurs' feuilles allemandes démen
tent l'existence d'une convention géné-
râle qui aurait été conclue cet été entre
l'Autriche*, la Prusse et la Russie. On
avait parlé d'une prétendue garantie
donnée par la Prusse à l'Autriche pour
ses possessions extra-allemandes; Le Mo
niteur prussien s'est empressé de décla
rer que cette nouvelle était fausse. L 'Ost-
' Deutsche-Post relève aujourd'hui l'affec
tation que la' feuille officielle de- Ber
lin a mise à faire cette déclaration. « Elle
»> ne nous apprend, dit-elle, rien de nôu-
» veau. Nous n'avons pas douté un seul
» instant que-M. de Bismark ne se clian-
» gérait pas d'une obligation de cette
» nature et'qu'il ne pouvait s'en eharger.
» Nous en avons exposé les raisons il y a
» déjà des mois, et nous nous abstien-
» drons de nous' étendre de nouveau
» sur ce sujet. Nous tenons unique-
» ment à signaler ce fait que le gouver-
ï> nement prussien juge nécessaire de
» démentir la nouvelle d'une alliance plus
» étroite avec l'Autriche, lors même que
b l'on rie rencontre cette nouvelle que
» dans un journal français qui ne passe
» pas pour officiel. »
■ Le langage des feuilles autrichiennes,
devient dé plus en plus, conciliant à l'é
gard de la France; En constatant que le
cabinet de Vienne a échoué dans sa cam
pagne politico-commerciale, le Botschàf-
ter déclare qu'il n'a d'autre moyen de
se relever de son échec que d'entamer im
médiatement des relations directes avec'le
gouvernement français, de se placer sur
ïe terrain des traités européens^ et de s'y
engager plus avant que la Prusse et le
Zollverein.
La Gazette autrichienne annonce pour le
.Feuilleton
U FORÊT DE BONDY
ei'oqltî de la régence.
16jtiovembre la réunion des deux Cham
bres du Reichsrath. . -,
Le Moniteur prussien contient un décret
qui institue une nouvelle croix militaire
dite ; Croix de l'assaut de Dûppel.
Nous publions plus loin une dépêche
d'Athènes, annonçant que ,le roi George a
engagé, d'une manière sérieuse, l'assem
blée nationale à presser les débats relatifs
à la Constitution. On ne peut qu'applau
dir à l'attitude énergique que le jeune sou
verain vient de prendre, attitude qui nous
paraît de nature à, mettre un terme aux
intrigues des partis.
JONCIÈKES.
telegraphie privee.
« ' - Londres, 19 octobre, soir.
Lord Stanley a adressé, ce matin, un dis
cours à ses électeurs de King's Lynn; il a rap
pelé que, lors de la discussion de la question
danoise, dans le Parlement, le seul but que
son parti a cherché à obtenir a été l'expres
sion décidée de la, Chambre en faveur de la
non-intervention, ajoutant qu'il avait réussi
à obtenir ce résultat. Lord Stanley a ajouté :
Je ne désire pas que l'Angleterre ne donne
jamais de conseils ou n'exprime jamais d'opi
nion; mais je crois qu'il ne faut pas employer
la menace.
- Relativement à l'Amérique, il soutient que
la politique dp neutralité est parfaite ; il ne
croit pas que la guerre soit bientôt terminée.
Suivant lui, de grands cliangemens ne tarde
ront pas à se produire en Allemagne; il es
père que l'Angleterre n'interviendra pas dans
les évènemens qui pourront se produire. .
Suivant lui encore, le démembrement de la
Turquie n'est qu'une question de temps.
Enfin, lord Stanley termine en exprimant
la pensée que des réductions pourraient être
faites dans le budget de la marine.
Quant à la question du droit électoral, une
petite mes'uroj a-t-il dit, ne plairait pas ; une
grande serait impossible.
Berlin, 19 octobre.
On lit dans la Correspondance provinciale :
« Après la conclusion de la paix, la première
clîose dont il y aura lieu de s'occuper, dans les
duchés, sera de régler le gouvernement et l 'ad
ministration qui, en attendant, seront remis
entre les mains des Austro : Prussiens; on devra
ensuite déGider la question de la succession.
Dans ce but, la Prusse et l'Autriche, d'accord
avec la Diète germanique, convoqueront une
réunion d« Toutes les nouvelles répandues au sujet
d'une préférence accordée par le gouverne
ment prussien aux prétentions à la succes
sion d'un des jrinces candidats' reposent
sur des suppositions ou des aspirations par
ticulières tout à fait étrangères :) la Prusse. On
devra attendre la décision des jurisconsultes,
après quoi la Diète procédera à une résolution,
en tenant dûment compte de cette décision et
en prenant en considération l'ensemble des
intérêts de la Prusse et do l'Allemagne. »
(llavas-Bultier.)
Voici les dépêches que nous recevons co
soir : :î
Londres, 20 octobre, soir.
Le bilan delà Banque d'Angleterre présente
les changemens suivans sur celui de la semai
ne dernière : . ...
Diminution : La réserve des billets, S 1,833
liv. st.; Je compte du Trésor, 3,749,6iu liv. st.
Lo portefeuille, 2,142,130 liv. st.; le numérair
re, 3,805 liv. st.
Augmentation : Comptes courans particu
liers, 892,141 liv. sterling.
Vienne, 20 octobre.
Des renseignemens puisés à bonne source
•portent : la nouvelle de Berlin du 1.5 donnée
par la Nouvelle Presse, que les cabinets de Vien
ne et Berlin étaient tombés d'accord pour la
réunion d'un congrès européen est dénuée do
tout fondement.
Les mêmes renseignemens démentent égale
ment la nouvelle quo le gouvernement prus
sien aurait offert son intervention à l'Autriche
et à la France pour le règlement de la ques
tion vénitienne.
La signature du traité de paix est attendue
très "prochainement.
Athènes, 19 octobre.
Le roi se plaint de la lenteur des discussions
qui exaspèrent le peuple.
Il "vient de fixer un délai d'un mois pour
linir la Constitution et la loi électorale; ce dé
lai passé, le roi se réserve sa liberté d'action
et rend l'Assemblée responsable.
* (Uams-Itullier.)
Une dépêche particulière d'Athènes et
de la même date, que nous recevons en
même temps que la dépêche de- l'agence
Havas, nous apprend que le message royal
a été accueilli favorablement par la popu
lation et que la tranquillité est parfaite.
cours de la bourse.
codes de cloturb le 19 . le 20 hausse. busse
3 0/0aucompt. 64.50 64 80 » 30 » »
—Fin dii mois.. 64 65 64 80 » 15 » »
41/2aucomijt. 91.80.91 90 » 10 a »
—Fin du mois. 92 75 »,» s » s »
S'il est un exemple curieux et mémora
ble de la puissance du capital, c'est la
transformation opérée en moins de trois
années dans la production du coton.
Lorsque le' blocus des ports" sud-améri
cains interrompit d'une manière presque
absolue les envois en Europe, : il^ sembla
que l'industrie cotonnière était perdue ;
Liverpool et le Lancashire éprouvèrent
un instant le frisson de la mort. Gomment,
se disait-on; suppléer aux vastes récoltes
de la Géorgie et de la Louisiane qui, à elles
seules, satisfaisaient pour les cinq sixièmes
aux besoins de la Grande-Bretagne ? S'il
était naturel de tourner les regards vers
les pays qui, comme l'Inde, la Tur-.
quio et l'Egypte, prenaient déjà . une
part quelconque à l'approvisionnement
des manufactures européennes, il était
également invraisemblable que -ces pays
employassent moins de dix ans* moins
d'un quart de siècle peut-être, à dévelop
per leurs plantations dans des propor
tions assez vastes pour combler les vides
laissés sur le marché par le déficit améri
cain. .
L'invraisemblable cependant s'est réa
lisé : pendant que la guerre civile frappait
de stérilité les rives du Mississipi, d'autres
parties du monde, soudainement vivifiées
par les miracles de l'intelligence et du cré
dit, se couvraient à vue d'œil d'abondan
tes cultures, déjà suffisantes pour rassu
rer'l'industrie européenne sur son avenir.
Maîtres ab§olus de l'empire des Indes,
les Anglais, excités par l'aiguillon de la
nécessité, y ont l'ait de grandes choses;
mais nulle part, sans doute, le progrès des
cultures n'a été aussi rapide, aussi extra
ordinaire, qu'en Egypte; la création d'une
ÎVrande'production cotonnière aux bords
du Nil, est un fait économique dont on.ne
saurait trop signaler l'importance pour
les puissances méditerranéen!]es et pour
la France en particulier.
Il y a très peu d'années/ l'Egypte ne
fournissaitaux manufactures européennes,
qu'une faible quantitévde cotons, à peine
relevée distinctement dans les états de
douanes. Or, voici, d'après les documens
officiels, les quantités qu'elle a importées
en France et en Angleterre pendant les •
huit premiers mois de l'année courante:
■ " '. kilogrammes. ' valeur en francs.
Angleterre. 42,934.231 254.822.625 fr.
France 10.075.721 46.852.117
53.009.958 301.674.742
Ces chiffres, applicables aux huit pre
miers mois, correspondraient, poùrl'aûnée
entière, à une exportation de 80 millions
de kilogrammes, pour une valeur de 452
millions de francs. C'est donc - sans exa
gération aucune qu'on a pu évaluer à
500 millions de francs la récolte du' coton '
en Egypte pour l'année 1804;
L'effet inévitable de la création d'une,
telle-richesse agricole dans cette contrée
a été de diriger vers elle un mouvement'
proportionné de numéraire, dont voici le:
relevé, également d a"près les états officiels':
pour les huit premiers mois :
Exportation d'or de France
en Egypte /. . 38.455.900
' — d'Angleterre — , 38.049.325
Exportation d'argent d'An
gleterre eh Egypte......... . 113.813.175
Ensemble fr..;. 190 318.400
Comme il arrive toujours en de sem
blables comparaisons, le chiffré des mé
taux exportés est beaucoup plus fai
ble que la balance cherchée ; mais ici
la différence se comprend d'autant mieux
que, pendant les huit premiers mois de
1863, les états du board'of trade avaient ac
cusé une exportation d'or, et d'argent de
161 millions de francs d'Angleterre en
Egypte, pour une importation de cotons
qui ne dépassait pas à ce moment 136 mil
lions de francs. On peut conclure de là
que la spéculation avait dû faire des avan
ces aux producteurs égyptiens ou tout au
moins aux intermédiaires chargés de l'ap -
provisionnement.
' Du reste, en citant les chiffres du mou
vement métallique, nous n'avons voulu
que donner une idée de l'élan imprimé à
la richesse intérieure de l'Egypte par la
production du coton.
Il a suffi de. trois années à une popula
tion de. 3,350,000 habitans pour arriver à
une production annuelle de 80 millions
de kilogrammes, supérieure d'un cinquiè
me à l'ancienne production de l'Inde an
glaise, et presque égale aux quantités que
fournissaient en 1856 à l'Angleterre les
Indes et le Brésil réunis.
Un résultat aussi prompt et aussi large
ne s'expliquerait pas seulement par la fer
tilité du sol et.par son aptitude spéciale à
ce genre de culture; il faut l'attribuer
principalement à une énergique et sàga-
ce initiative de la part du gouvernement
égyptien, non moins qu'aux mesures li-
' bérales personnellement dues au vice-
roi actuel qui, en affranchissant les fel
lahs, a pour ainsi dire décuplé les for
ces productives de l'Egypte. Un autre acte
de S. A. Ismaïl-Pacha a dû jouer un grand
rôle dans le rapide développement de la
culture cotonnière; nous voulons parler
de la suppression des obstacles légaux qui
s'opposaient à la possession et à l'exploita
tion d-„:s propriétés immobilières par les
étrangers.
News sommes si accoutumés, dans l'Oc
cident de l'Europe, aux bieafaits inces-
sans de la liberté des personnes et des
transactions, qu'à peine y prenons-nous
garde; n.ais en Orient, su contraire, ce
sont des idées>encore si nouvelles qu'il
faut rendre un juste hommage au prince
assez éclairé et assez courageux pour les
avoir appliquées et l'ait prévaloir dès les
débuts d'un règne qui ne eompte pas eni-
core deux années accomplies. ' •
La grande propriété subsiste en Egypte,
et il est bon qu'elle s'y maintienne pour
donner l'exemple du travail régulier 'et
du progrès ; mais, dès aujourd'hui, la
propriété rurale y est si fortement consti
tuée qu'on n'évalue pas à moins des sept-
huitième* la par t revenant aux fellahs dans
la production du coton.
Cette culture s'étendra sans aucun dou
te, car la richesse qu'elle procure est un
irrésistible encouragement. Le commerce
maritime de la France doit y trouver le
plus précieux des élémens de fret, et tout
indique que, dans un avenir peu éloigïlé,
surtout lorsque le canal de Sue? sera ou
vert à la grande navigation et par consé
quent aux produits de l'Inde anglaise, le
port de Marseille; point d'arrivée naturel
des cotons de l'Inde et de l'Egypte, devien-'
dra, pour ce textile, le Liverpool des pays
méditerranéens.
Auguste Vite,
On écrit de Buènos-Ayres, le 13 septem
bre :
« L'aspect général des affaires devient de
plus en plus sombre dans la république de
l'Uruguay". Le» hostilités ont commencé entre
les forces nationales et celles du Brésil; les
agens diplomatiques et consulaires de cette
dernière puissance ' ont reçu leurs passeports
et se sont aussitôt retirés à Buenos-Ayres.
» L'entremise de M. Raffo, consul général
d'Italie, qui s'était rendu auprès de Florès pour;
. négocier de la paix, a complètement échoué. Le
général en chef de l'armée libératrice a remis à
M; Raffo, en le congédiant, une sorte d'ultima
tum,daté le 12 septembre, de son quartier gé
néral devant Mercédès, et portant: Renon
ciation absolue de M. Aguirre et du général
Florès aux. postes qu'ils occupent, laissant
ainsi le pays en pleine liberté d'élire un gou
vernement provisoire jusqu'au 1 er mars 1865,
au moyen du voté direct, la majorité du peu
ple servant d'arbitre et les partis devant se
soumettre à sa décision. Le général Florès
s'engage, pour' sa part, à s'éloigner du pays et
à vivre à l'étranger aussitôt que cet acte - de
souveraineté populaire sera réalisé sous la ga :
rantie du gouvernement de S. M; le roi d'Ita
lie, de Sa Majesté l'Empereur des Français et
de S. M. Catholique.
» Il est inutile d'ajouter que ce- programme
n'avait aucune chance d'être accepté. Florèà
compte d'ailleurs sur l'appui du Brésil, qui a
mis à sa disposition les canonnières de l'ami
ral Tamandaré sur le fleuve Uruguay, et lui a
offert le renfort de 1,300- volontaires du Rio-
Grande. .
. » Le 7 septembre, le ministère ayant donné
sa démission et le docteur Castellanos ayant
refusé d'en former un nouveau, le docteur
Carreras fut investi dmninistère général à-ti
tre de ministre du gouvernement et des rela
tions extérieures et de ministre provisoire des
finances.
» Desnouvelles de l'Assomption annoncent
que le Paraguay protesto contre toute occupa
tion brésilienne du territoire de l'Uruguay, et
qu'il est décidé à s'y opposer par la force." On
écrit aussi do Rio que le ministère est tombé
et que le nouveau cabinet s'est prononcé en
faveur de la paix.
» .D'autre part, H. Bustamente, secrétaire de
Florès, vient d'arriver à Buenos-Ayres, se ren
dant à Montevideo avec de nouvelles proposi
tions qui peuvent se résumer ainsi :
» M. Aguirre continuera ît exercer la prési
dence jusqu'aux élections;
•» Le ministère actuel sera dissous et rem
placé par un ministère mixte qui puisse sa
tisfaire les exigences des deux partis;
» Florè3 sera nommé commandant général
de la campagne;
» Les contributions levées par Florès et les
grades conférés'par lui seront reconnus;
■»■ Les Chambres seront entièrement renou
velées.
» Cette démarche, faite à la suite d'une en
trevue entre Florès et le général IJrqu'.zn, a
sans doute plus de chance d'ùtre accucilfioque
les précédentes, tout le monde ayant pu ontin
se convaincra des dangereuses "conséquences
de la marche suivie jusqu'à présent. Toule-
fois l'attitude du Paraguay, dont la nouvelle
arrivera à Montevideo en même temps que ces
propositions, pourrait comprometlre grave
ment leur succès. » (Moniteur.)
Le M nittur de ce matin publie le tableau de
laproductionet.de lu consommation du,sn-
cre. de betterave depuis le commencement de
la campagne 1804-1803 jusqu'à la lin du mois
de septembre 1804.
Il ressort de co tableau que le nombre de
fabriques en activité pendait cette période
était de 181, tandis que, l'année dernière, pen
dant l'époque correspondante, il n'était que'de
87 ; l'augmentation est donc de 91. Le nombre
des fabriques inacti vos était de 110, tandis que,
l'année dernière, il était de 212; différence; (ifi
en faveur de 1 SOI.
Le tableau des charges et entrées acwuse !
pour les reprises au commenceimmtde lacam-
pagne 11,159,038 kilogr. imposables-, 1,701,219
kilogr. non imposables; pour les quantités fa
briquées, 2,753,400 kilogr.;. pour, les entrées
imposables, 32,003. kilogr.; pour les entrées
non imposables : 190,410 ; total : 13,848,322
kilogr., ail lieu.de 10,308,^5 feilogr., résultat
du total relevé l'aflnée dernière h la môme
époque.
. Pour les décharges et sorties, le total ost de
3,390,431 liilog. U était de -i,882,170 kilogr.
dans la période correspondante de l'année dor-
aière; différence en moins: l,49>,0i9 kilogr. il
restait en fibriquo à la fin du mois • suores
achevés, 769,033 lîilogr, ; suores en cours de
fabrication et bas produits, ïi,oà3,39i kilog. La
différence avec l'année dernière est pour les
sucres achevés de 174,254 ltilog. en plus; pour
les sucres én cours de fabrication, de 1,601,420
kilogr. en plus. •
Le tableau des eiitrep&ts donne pour les
, . ->ffk %
levés, Tannée^
charges et entrées im total de
au lieu de 14,355,944 kilogr^
dernière à pareille* époque; difcéren,ce eiiVaug-
mentation : 8,300,771 kilogfc» Quant aux dé
charges et sorties, leur total Est de M ,221-,-ÇM
kilogr., au lieu de 8,490,790\jfilogiv constatés
l'année dernière ; augmentât!
11 restait en entrepôtà la lin
lions 041,021 kilogrammes, et l'a
5,805,154; dillérence en plus pour celte année:.
i>,775,867 kilogr.
angleterre.
Le duc de Newcastle, ex-secrétaire d'Etat
pour les colonies, est mort mardi soir à Clum-
ber.
L'état de délabrement de sa santé, qui l'a
vait obligé, il y à quelques mois, de se dé
mettre de ses fonctions ministérielles, faisait
prévoir depuis longtemps ce dénoûment. Ce
pendant l'homme d'Etat distingué que l'An
gleterre vient de perdre n'était pas âgé déplus
de cinquante-trois ans.
11 appartenait à la famille des Clintons, qui
sous le règne d'Elisabeth; possédait déjà le ti
tre de comte de Lincoln, et chez laquelle le ti
tre de duc de. Newcastle passa en 1705, à la
suite d'un mariage avec la descendante di
recte des derniers titulaires de'ce nom.
llenry Clinton, comte de Lincoln et plus
tard duc de Newcastle, naquit le 22 mai 1811.
Ainsi que la plupart des hommes marquans
qui, comme lui, se groupèrent au Parlement
autour de Robert Peel, il 'avait fait ses études
au collège d'I£ton,-et à celui de Christ-Cliurch,
à Oxford. Il entra dans la Chambre des com
munes comme représentant la circonscription
sud du comté de Nottingham.
En 1834, dans le premier et court passage
de Robert Peel au pouvoir, lord Lincoln fut
nommé lord de la trésorerie ; dans le second
ministère de Peel, én 1841, il occupa le poste
plus important, de commissaire des bois et fo
rêts. Lord LinGOln suivitla brillante évolution
qui fit passer le célèbre réformateur du camp"
protectionniste aux idées libre-échangistes les
plus larges, et en 1840, il revint au pouvoir
avec son chef. Repoussé par les électeurs de
Nottingiiam, il se fit nommer, par l'inlluence
de son beau-père, le duc de Ilamilton, pour le
bourg de Falkirk.
Le père de lord Lincoln, tory de la vieille
école et adversaire obstiné de toutes les ré
formes politiques, religieuses et*économiques,
mourut en 4854, tt l'homme dont la vie nous
occupe lu isuccéda à la pairie et au titre de duc
de Newcastle. Il entra en 1832 dans le ministère
de coalition à la tôle duquel était lord Aber-
deen, et eut l'administration de la guerre et
cello des colonies, réunies alors sous le même
secrétariat. Aux approches de la guerre delà
Crimée, on divisa les deux portefeuilles, et le
duc de Newcastle opta pourcelui Jola guerre»
Ce l'ut une malheureuse idée, car la mauvaise ■
organisation de l';:rm.'-c services
accessoires eut des régulais désasfreux ui Cri
mée, et lu nouveau ministre de la guerre fut
fiit Je bouc émissaire de i'impéj-ilie de ses
prédécesseurs "et aussi cle ; s finîtes de ses col
lègues, que la déclaration de guerre a>;ait
pris au dépolir* u et qui ne comptaient que
sur dos hostilités de courte durée. D, dut, en
février 1833, sous le coup des attaques dont il
était lcbjet aux Chambres et dftlis la presse,
résigner son por'eteuille entre les mains de
lord Paninure. Un comité d'enquête fut nom
mé, qui ne .justifia fui eu no des charges accu
mulées contre lui ;
U entra.dans le ministère Palmerston-Rus-
sJ.l e.î 1839, aveo lu titre, de secrétaire d'Etat
pour les colonies. C'est lui qui l'at chargé d'ac
compagner le jeune prince de «allés, l'année
suivante, dans son voyage au Canada, et aux
Etats-Unis, il montra dans celie mission déli
cate le pins grand tact et une impartialité re
marquable entre lt>s catholiques et les protes-
tans,
Lo principal événement de son ministère a
été la révolte des Maoris, dont il n'a-pas ea lu
satisfaction dt> n'ivv à bcîut.
L amirauté commence A éprouver, pour re
cruter les équipages de la ilott.e militairo, la
même difiJcullé qui préoccupe Je ministère de
la guerre à l'égard de Tarniée de terre. U
plupart des matelots engagés pour dix an? à
l'époque de la guerre de Crimée, et dont la
trfiTipi de service est sur le }>oint d'expirer,
ont notifié leur refus gagement. Déjà plus de mille - honim s de
cett: classe sont rentrés dans lu marine mar
chande. La principale cause du mécontente
ment do ces .nommés est le nouveau règlement
Troisième partie.
• XX. ■
' les , bureaux du Constitutionnel.
L'aristocratie la plus contestable ot
néanmoins la plus incontestée,l'aristocra
tie de l'argent, commençadu temps deLaw
à s'emparer des nobles habitations élevées
par l'aristocratie (les grandes situations
sociales et de la naissance. Le palais Maza-
rin, aujourd'hui Bibliothèque impériale,
.aurait pu, en n.l ( .) v s'appeler le Palais du
Système. Law s y était établi avec ses deux
(Créations fusionnées, la Compagnie des In
des et sa Banque, qui, devenue royale , ne
5ui avait plus paru décemment installée
où nous l'avons vue dans.le quartier Sain
te-Avoie. ,. -,
Personnellement, comme directeur de
la Compagnie des Indes, il habitait, cette
portion du-palais dite Vhôtel de lSevers, qui
,a son entrée rue Neuve-des-Petits-Champs,
presque au coin de la rue Yivienne.,
Daus la matinée du jour où la maison
de îa veuve isambard était agitfe pai* les
divers incidons exposes aux chapitre» pré-
-cédens, un des caissiers de la" Banque pé
nétrait d'un air eiïaré dans lé cabinet du
grand patron-, il était venu pour lui an
noncer que M. le prince' de Conti faisait
présenter au rembourseiuaU pour cinq 1
millions de billets et ,proh pudor! d-.:s four
gons de sa. maison stationnaient eiironté-
anent dans la cour de la Banque, prêts à
emporter cette riche dépouille.
— Eh bien! payez! lit gfceltfjment le
grand financier.
—Mais, Monseigneur, objecta l'employé,
par l'habitude-qu'avaient pris l'or etTar-
gent de venir humblement demander d'ê
tre reçus dans nos caisses.;.
— Yùus vous étiez persuadé, Interrom
pit Law, que l'idée d'en sortir leur était iï
tout jamais passée. Vous vous trompiez ,-
Monsieur, llien de plus normal que ce qui
arrive. Une Banque ost le mouvement per
pétuel du dehors au dedans et du dedans
au dehors.
w iînfjn, Monseigneur, répondit le cais
sier, j'ai cru devoir vous aviser, et, pour en
avoir le temps, j'ai ordonné quGl'onpayA-t
très lentement.
Vous avez eu tort, Monsieur ; il no
nous resterait en caisse que juste les cinq
millions , il faudrait mettre à les délivrer
toute la gi4ce possible : la bonne humeur
est un élément ce crédit, A-insi, allez, et
que M. le' prince de Conti soit satisfait
dans le pins bref délai possible.
Cela dit d'un ton doctoral, cl le caissier
sorti. .
— Ah! ah! dit le Unaïudop, mettant mal
en pratique satliéoriede laborinoUumoin',
voilà S. A. passée de la menace aux elfets !
Et, sans demander sa voiture, sortant
par une porte dérobée et gagnant à pied le
jardin du Palais-Royal dont il n'était sé
paré que parla largeur d'aile rue,il ^tra
versa rapidement et arriva aêseiï ému jus
qu'à l'antichambre du Régent.
— Son Altessè est visible? demanda t-ii
à l'huissier de service.
Celui-ci expliqua que le prince avait eu
besoin d'un papier dépo.sô à la chancelle
rie de sa maison; que, par deux fois, on lui
avait envoyé autre chose que ce qu'il de
mandait; alors, impatienté,il avait pris l r e
parti d'aller lut-même sut V-0nsf.ilter
Ja pièce attendue.
— Alors, dit La\v$ je le trouverai à la
chancellerie?
Pour sy.; 1 , Monseigneur.
On voit, quoique ceii(.?en'e))l rien d'of
ficiel, que, la Banque; je po*
binet pair où coulaient les actions comme l'aç-,
pelait pittoresquement* Mme Néron, était
couramment monseigneurisé. ,
— ltue des B.ons-Enfans, n'est-ce pas, la
chancellerie? demanda le potentat finan
cier,* ' -
— Oui, Monseigneur, en passant par Ja
cour des Fontaines, Votre Seigneurie y se
ra rendue dans un moment.
L'Ecossais reprit sa course, et, en quel
ques minutes, il fut devant cette porte do
bonne apparence que surmonte encore
aujourd'hui un écusson indiquant en let
tres d'or l'Hôtel de la Chancellerie a'Orléans.
Le seuil rapidement franchi, il se trou
va dans une pour où, cela va sans dire, il
ne se heurta pas fi la cage aérienne et mal
hospitalière qui, de nos jours., abrite nos
excellens et précieux colluborâteurs les ty
pographes, dont les habiles mains se char
gent-chaque jour de donner la vie exté
rieure au présent feuilleton.
,lprès avoir monté un perron dont il no
reste plus que la place, il fut. introduit
dans une vaste suite d'appartemens: deve
nus, par une série de transformations iné
narrables, bureaux et cabinets de rédac-'
tien. Enftn, après avoir passé par un.déli
cieux boudoii' -où siôge nittintehanî le se-,
crétaire général de l'administration, il
eut accès dans le splendide salon à boise
ries dorées et'ouvragées que décore ùn
plafond de Coypel et auquel, d'ailleurs;
hyoc un pieux" respect pour la conserva
tion de ce boàù luxe d-unè'aulre époque,
le Constitutionnel a donné l'alfectation uti:
le mais un jpeù prosaïque de son pl -ntu-
renx bureau d'abonnement.
En 1749, au lieu de s'éclairer imparfai-
iCiïiBp|i sur la triste rue de Valois, dont on
né' prévoyait pas enppve lg. chagrine exis-»
teijco, cette 'pièce prenait jour partais
vas|.e.s fenêtres ayant, comme la mq.igon
où nous avons fait cop.naissancp de Bi{llo'
Chausseiaie, une vue directe sur ie jardin
du Palais-Royal e.t au lieu d'être coupée
par cette double rangée de grillages der-
jrièrp Ipgqucls fonctionnent les divers ser-
discip!
tenues sur la paie,'sur les rations d'eau-de-
vie, et la « liste noire, » où le nom des délin
quant v-fisto inscrit après l'expiration de leur
peiné, indisposent surtout les marins.
Ce vide dans l^s rangs de l'armée de iner
préoccupe haaitocup les autorités. U y a quel-
voyez donc à arranger cela.
► Oui, je verrai, dit L,aw, anc 0 ptant.
ayoo une superbe assurance i'fi'opèce d'ab-
'dication. qué, le Régent,faisait dans ses
mains, au moyen de l'affaire du prince de
Conti : J'ai el^ectiyfiT^ e ^^ un e réplïqùetoute
faite; passez-r^oi l'artilleriii de Jeanneton,
je vous ç^ssérai les fourgons.
Sorti sur cette façon de bon mot, après
toutefois une phrase de congé, que le res
pect commandait, le haut et puissant sei
gneur de la finance ne trouva pas qu'il fût
de sa dignité de passer lui-même chez ' La
Vrilltère.ll alla donc se réintégrer dans
son cabinet, et de là, envoya un; secrétaire
porter un mot, qui accompagnait celui du
Régent.
Ce message veçait d'être expédié quàud,
ouvrant la porte du sanctuaire où trônait
le dieu Papyrus, le même liuissior qui, un
an avant, rue Sainte-Avoye, se décidait,
bien juste, à transmettre la demande d'au
dience de Jeanneton et do son étrange
mère, annonça avec une sorte d'emphase
empressée : « Madame la Bouquetière da
la compagnie ,des Indes. »
Qu'elle soit la bien arrivée ; l'aimable
femme !
Une fois, nous l'avons vue venir à point
pour désassombrir une situation long
temps tenue dans une atmosphère tumu-
làire. Ici elle va en quelque sorte renou
veler l'air dans notre récit, à la suite de la
cohabitation malsaine avee toute sorte de
joyeux gredins, où, penùant plusieurs cha
pitres, le relief qui devait être donné aux
-honteuses et burlesques , dill'ormités du
système nous a forcément entraîné.
Nous sommes des premiers à le recon
naître : à partir du momontoù le lecteur â
ité conduit h-Y Met è>$, Quatre-Provinces, il
s'est Uut dans notra narration comme une
s,ofi'.eur, de bagne. Larrons de rue et dé
trousseurs de .-salon; bigames d'intention'
. - .... • . • , , „ , - : sans pouvoir l'être; agioteurs, voleurs de
tre sens. Mais ce qui zn inquiété outre me- duc de Bourbqni |l ^ quitté fUrloux et titres, d'armes ot-do noms: procuveursà
sure, c est que,là, j entrevoisuivgrelot at- re^iendya c$ï'iâTpeHieiit h la charge; vous double main, courtisanes, commissaires. '
taclie et le syslenp est çerdu si l.aii met par-ltss cordons de 1^ ljourse t et jusqu'à une .contrefaçon dQ bourreau,
vices do la vaste comptabilité du journal,
elle était meublée avec une somptuosité
qui la rendait tout à fait digne d'avoir
Monsieur le Régent pour hôte, au mo
ment où messire Law s'y fit annoncer.
—Pardon, Monseigneur, dit le financier
en entrant, d'avoir pris sur moi dp vppir
vous relancer jusqu'ici, mais il sapasse
dos choses graves.,,
— Et quelles .donc, mon cher, demanda
le prince en se.laissant distraire d'un dos
sier,où avec le concour de son chancelier,
il élait occupé à faire une recherche.
— Si Sua Altesse le permet, je les lui
dirai à elle seule.
Le.chance}ipr s'étjînt retiré.:
~-Iiîh bien! voyons, qu'y a-t-il ? djt le
Régent^ vous avejs la figure à l'envers.
— Monseigneur, répondit le financier,
cette maison de Condé est insatiable ! J'ai
dû refuser, à M. le prince de Conti de lui
faire une délivrance d'actions proportion
née à ses faméliques prétentions. Il m'a
quitté en m'annonçaut que j'aurais de ses
jiP^V e }'P s ) çtjfin ce moment, en effet, il y a
dans' la cour de la Banque plusieurs four
gons prêts à emporter la valeur en numé
raire de cinq millions qu'il envoie réa
liser,
—■Il fallait ajourner, dit le Régent, et
me renvoyer ce fou, je lui aurais lave Ja
tête. •
— Monseigneur, répondit sentonqpusç-
mpnt Lav>'j 14 solvabilité d'une Banque
aipsi que la femme de César no doit pas
être soupçonnée. Le crédit, comment di-
rai-j'e,., c'est une virginité, uno r-osé que
le moindre souffle flétrit et-je devais.con-,
tenter mon créancier haut la .main et' ru
bis ,sur l'ongle. D'ailleurs, si la réalisation
s'arrêtait là, jusqu'à l'insolente et.publi
que marçifes^tion des l'qupgqns spraft une
dans la voie d8„Jéserter le papier pour re
tourner'au culte des métaux, soi-disant
précieux.
— J'entends cela; mais que faire?
— M'armer, Monseigneur !
Et comme Si lf> moyen proposé parle
financier était de ceux qui ne peuvent se
confier quo dans lo plus profond secret, en
expliquant sa pensée", il baissa à cc point
la voix que ses paroles dont nous saurons
1e sens^plus tard, dans le moment semblè
rent à peine saisissantes.
M^is, esprit prompt, le Régent comprit
presque sans avoir entendu, et il s'écria :
— Vous avez raison, c'est une question
de salut public , lo vin est tiré, il faut le
boire. J'irai jusqu'où il faudra; avant tout
sauvons lo sys'.èn\ç.
C'était presque ie iameux mol de Bilbo
quet: Sauvons fa caisse ! mais dans un ho
rizon plus élevé.et plus étendu.
En même temps.le prince prit un pa
pier, écrivit quelques mots? et dit a en le
donnant à ^avi — Passez chez La Vril-
Kppe.
Pendant que le financier pliait et mettait
dans sa poche ie papier qui pourrait être
compare -à la. céduîe remiso par lé juif
Isa^c à Ivanhoé pour lui procurer ûne
armure :
•— Mais , dites-moi, fit lo Régent, voilà
bien m; autï'-o sujet de querelle avec la
maison de Condé, et la manière dont votre
Jeanneton a arrangé hier soir le comte de
Charolais ?
•=-4hi no m'en parlez pas, Monsei-
giiaur, o'est une tête!
— Figurez-vous que, presque avant le so
leil levé, Monsieur le duc était chez moi ve
nu pour me porter les |)}aintes de son frère.
Je m'en suiii tii'é coriime j'ai pu, avec une
antithèse, en disant quo les couvreurs à
qui Charolais f dt la chasse s'abonneraient
volontiers à être fusillés avec des roses;
mais vous savez quel tenacçs t>rui,a,} esùe
duc de Bourbqni |l ^ quitté fUrioux et
retiendra certainement , f i la charge; vous
le par- les cordons de 1g. bourse.
9
BUREAUX À PARIS { rué da Valoli (PalafcRoyaî;; n$ IO§
B VENDREDI 21 OCTOBRE 1864.
abomemens des dép artesiens.
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publié las S et 20 de chaque mois.
Imp. L. bon1face, i. des Bons-Enfans, 19.
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
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UN NUMÉRO 2TO CENTIMES;
Les abonnemens datent des 1" et 16
de chaque mol».
Le mode d'abonnement la plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un elle»
sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal,Tue de Valois, n* 10.
La lettres ou envois
Les Annonces sont reçues chez M. Panis , rue Notre-Dame-des-VIctoIres, n* 40
(place de la Bourse).
PARIS, 20 OCTOBRE.
Aujourd'hui que la conclusion de la
paix entre le Danemark et l'Allemagne ne
fait plus question, on commence à ,parler
. des difficultés qui pourraient s'élever en
tre la Diète et les deux grandes puissances
allemandes a*u sujet des duchés. ■ -
On sait que le Sleswig-Holstein et le
Lauenbourg ont été cédés à la Prusse et à
l'Autriche.'Des que le traité de paix sera
èigné, les cabinets de Vienne et de Berlin
t voudraient; assure-t-on, en vertu de cette
cession, que les troupes d'exécution.fédé-
raie évacuassent le territoire des duchés^
et ils seraient d'accord pour présenter
- en commun à la Diète une proposition
tendante à ce but. La Bavière désire,
au contraire, que les troupes saxonnes et
hanovriennes continuent d'occuper • le
Sleswig-Holstein, tant que la question de
succession ne sera pas tranchée. Les Etats
secondaires semblent partager cette opi
nion, et ils prépareraient de leur côté une
proposition pour combattre celle de la
. Prusse et de l'Autriche.
Sur la question de succession peut-être
sera-t-il plus-facile de s'entendre, les deux
grandes puissances allemandes ayant ré
solu de convoquer,d'accord avec la Diète,
Une réunion de jurisconsultes; La Corrisr
■ pondance provinciale déclare h ce sujet que
. la Prusse, malgré tous les bruits coiir
traires qui ont été répandus, n'a mon
tré aucune préférence, ni pris aucun
engagement envers l'un des candidats.
Mais il n'en est pas tout-à-fait de môme
d'un certain nombre d'Etats. On se rap
pelle que plusieurs assemblées législati
ves se sont très nettement prononcées
pour le prince d'Augustenbourg : et ces
décisions ou plutôt ces manifestations an
ticipées peuvent susciter de longs débats
au sein de la Diète.
Plusieurs' feuilles allemandes démen
tent l'existence d'une convention géné-
râle qui aurait été conclue cet été entre
l'Autriche*, la Prusse et la Russie. On
avait parlé d'une prétendue garantie
donnée par la Prusse à l'Autriche pour
ses possessions extra-allemandes; Le Mo
niteur prussien s'est empressé de décla
rer que cette nouvelle était fausse. L 'Ost-
' Deutsche-Post relève aujourd'hui l'affec
tation que la' feuille officielle de- Ber
lin a mise à faire cette déclaration. « Elle
»> ne nous apprend, dit-elle, rien de nôu-
» veau. Nous n'avons pas douté un seul
» instant que-M. de Bismark ne se clian-
» gérait pas d'une obligation de cette
» nature et'qu'il ne pouvait s'en eharger.
» Nous en avons exposé les raisons il y a
» déjà des mois, et nous nous abstien-
» drons de nous' étendre de nouveau
» sur ce sujet. Nous tenons unique-
» ment à signaler ce fait que le gouver-
ï> nement prussien juge nécessaire de
» démentir la nouvelle d'une alliance plus
» étroite avec l'Autriche, lors même que
b l'on rie rencontre cette nouvelle que
» dans un journal français qui ne passe
» pas pour officiel. »
■ Le langage des feuilles autrichiennes,
devient dé plus en plus, conciliant à l'é
gard de la France; En constatant que le
cabinet de Vienne a échoué dans sa cam
pagne politico-commerciale, le Botschàf-
ter déclare qu'il n'a d'autre moyen de
se relever de son échec que d'entamer im
médiatement des relations directes avec'le
gouvernement français, de se placer sur
ïe terrain des traités européens^ et de s'y
engager plus avant que la Prusse et le
Zollverein.
La Gazette autrichienne annonce pour le
.Feuilleton
U FORÊT DE BONDY
ei'oqltî de la régence.
16jtiovembre la réunion des deux Cham
bres du Reichsrath. . -,
Le Moniteur prussien contient un décret
qui institue une nouvelle croix militaire
dite ; Croix de l'assaut de Dûppel.
Nous publions plus loin une dépêche
d'Athènes, annonçant que ,le roi George a
engagé, d'une manière sérieuse, l'assem
blée nationale à presser les débats relatifs
à la Constitution. On ne peut qu'applau
dir à l'attitude énergique que le jeune sou
verain vient de prendre, attitude qui nous
paraît de nature à, mettre un terme aux
intrigues des partis.
JONCIÈKES.
telegraphie privee.
« ' - Londres, 19 octobre, soir.
Lord Stanley a adressé, ce matin, un dis
cours à ses électeurs de King's Lynn; il a rap
pelé que, lors de la discussion de la question
danoise, dans le Parlement, le seul but que
son parti a cherché à obtenir a été l'expres
sion décidée de la, Chambre en faveur de la
non-intervention, ajoutant qu'il avait réussi
à obtenir ce résultat. Lord Stanley a ajouté :
Je ne désire pas que l'Angleterre ne donne
jamais de conseils ou n'exprime jamais d'opi
nion; mais je crois qu'il ne faut pas employer
la menace.
- Relativement à l'Amérique, il soutient que
la politique dp neutralité est parfaite ; il ne
croit pas que la guerre soit bientôt terminée.
Suivant lui, de grands cliangemens ne tarde
ront pas à se produire en Allemagne; il es
père que l'Angleterre n'interviendra pas dans
les évènemens qui pourront se produire. .
Suivant lui encore, le démembrement de la
Turquie n'est qu'une question de temps.
Enfin, lord Stanley termine en exprimant
la pensée que des réductions pourraient être
faites dans le budget de la marine.
Quant à la question du droit électoral, une
petite mes'uroj a-t-il dit, ne plairait pas ; une
grande serait impossible.
Berlin, 19 octobre.
On lit dans la Correspondance provinciale :
« Après la conclusion de la paix, la première
clîose dont il y aura lieu de s'occuper, dans les
duchés, sera de régler le gouvernement et l 'ad
ministration qui, en attendant, seront remis
entre les mains des Austro : Prussiens; on devra
ensuite déGider la question de la succession.
Dans ce but, la Prusse et l'Autriche, d'accord
avec la Diète germanique, convoqueront une
réunion d
d'une préférence accordée par le gouverne
ment prussien aux prétentions à la succes
sion d'un des jrinces candidats' reposent
sur des suppositions ou des aspirations par
ticulières tout à fait étrangères :) la Prusse. On
devra attendre la décision des jurisconsultes,
après quoi la Diète procédera à une résolution,
en tenant dûment compte de cette décision et
en prenant en considération l'ensemble des
intérêts de la Prusse et do l'Allemagne. »
(llavas-Bultier.)
Voici les dépêches que nous recevons co
soir : :î
Londres, 20 octobre, soir.
Le bilan delà Banque d'Angleterre présente
les changemens suivans sur celui de la semai
ne dernière : . ...
Diminution : La réserve des billets, S 1,833
liv. st.; Je compte du Trésor, 3,749,6iu liv. st.
Lo portefeuille, 2,142,130 liv. st.; le numérair
re, 3,805 liv. st.
Augmentation : Comptes courans particu
liers, 892,141 liv. sterling.
Vienne, 20 octobre.
Des renseignemens puisés à bonne source
•portent : la nouvelle de Berlin du 1.5 donnée
par la Nouvelle Presse, que les cabinets de Vien
ne et Berlin étaient tombés d'accord pour la
réunion d'un congrès européen est dénuée do
tout fondement.
Les mêmes renseignemens démentent égale
ment la nouvelle quo le gouvernement prus
sien aurait offert son intervention à l'Autriche
et à la France pour le règlement de la ques
tion vénitienne.
La signature du traité de paix est attendue
très "prochainement.
Athènes, 19 octobre.
Le roi se plaint de la lenteur des discussions
qui exaspèrent le peuple.
Il "vient de fixer un délai d'un mois pour
linir la Constitution et la loi électorale; ce dé
lai passé, le roi se réserve sa liberté d'action
et rend l'Assemblée responsable.
* (Uams-Itullier.)
Une dépêche particulière d'Athènes et
de la même date, que nous recevons en
même temps que la dépêche de- l'agence
Havas, nous apprend que le message royal
a été accueilli favorablement par la popu
lation et que la tranquillité est parfaite.
cours de la bourse.
codes de cloturb le 19 . le 20 hausse. busse
3 0/0aucompt. 64.50 64 80 » 30 » »
—Fin dii mois.. 64 65 64 80 » 15 » »
41/2aucomijt. 91.80.91 90 » 10 a »
—Fin du mois. 92 75 »,» s » s »
S'il est un exemple curieux et mémora
ble de la puissance du capital, c'est la
transformation opérée en moins de trois
années dans la production du coton.
Lorsque le' blocus des ports" sud-améri
cains interrompit d'une manière presque
absolue les envois en Europe, : il^ sembla
que l'industrie cotonnière était perdue ;
Liverpool et le Lancashire éprouvèrent
un instant le frisson de la mort. Gomment,
se disait-on; suppléer aux vastes récoltes
de la Géorgie et de la Louisiane qui, à elles
seules, satisfaisaient pour les cinq sixièmes
aux besoins de la Grande-Bretagne ? S'il
était naturel de tourner les regards vers
les pays qui, comme l'Inde, la Tur-.
quio et l'Egypte, prenaient déjà . une
part quelconque à l'approvisionnement
des manufactures européennes, il était
également invraisemblable que -ces pays
employassent moins de dix ans* moins
d'un quart de siècle peut-être, à dévelop
per leurs plantations dans des propor
tions assez vastes pour combler les vides
laissés sur le marché par le déficit améri
cain. .
L'invraisemblable cependant s'est réa
lisé : pendant que la guerre civile frappait
de stérilité les rives du Mississipi, d'autres
parties du monde, soudainement vivifiées
par les miracles de l'intelligence et du cré
dit, se couvraient à vue d'œil d'abondan
tes cultures, déjà suffisantes pour rassu
rer'l'industrie européenne sur son avenir.
Maîtres ab§olus de l'empire des Indes,
les Anglais, excités par l'aiguillon de la
nécessité, y ont l'ait de grandes choses;
mais nulle part, sans doute, le progrès des
cultures n'a été aussi rapide, aussi extra
ordinaire, qu'en Egypte; la création d'une
ÎVrande'production cotonnière aux bords
du Nil, est un fait économique dont on.ne
saurait trop signaler l'importance pour
les puissances méditerranéen!]es et pour
la France en particulier.
Il y a très peu d'années/ l'Egypte ne
fournissaitaux manufactures européennes,
qu'une faible quantitévde cotons, à peine
relevée distinctement dans les états de
douanes. Or, voici, d'après les documens
officiels, les quantités qu'elle a importées
en France et en Angleterre pendant les •
huit premiers mois de l'année courante:
■ " '. kilogrammes. ' valeur en francs.
Angleterre. 42,934.231 254.822.625 fr.
France 10.075.721 46.852.117
53.009.958 301.674.742
Ces chiffres, applicables aux huit pre
miers mois, correspondraient, poùrl'aûnée
entière, à une exportation de 80 millions
de kilogrammes, pour une valeur de 452
millions de francs. C'est donc - sans exa
gération aucune qu'on a pu évaluer à
500 millions de francs la récolte du' coton '
en Egypte pour l'année 1804;
L'effet inévitable de la création d'une,
telle-richesse agricole dans cette contrée
a été de diriger vers elle un mouvement'
proportionné de numéraire, dont voici le:
relevé, également d a"près les états officiels':
pour les huit premiers mois :
Exportation d'or de France
en Egypte /. . 38.455.900
' — d'Angleterre — , 38.049.325
Exportation d'argent d'An
gleterre eh Egypte......... . 113.813.175
Ensemble fr..;. 190 318.400
Comme il arrive toujours en de sem
blables comparaisons, le chiffré des mé
taux exportés est beaucoup plus fai
ble que la balance cherchée ; mais ici
la différence se comprend d'autant mieux
que, pendant les huit premiers mois de
1863, les états du board'of trade avaient ac
cusé une exportation d'or, et d'argent de
161 millions de francs d'Angleterre en
Egypte, pour une importation de cotons
qui ne dépassait pas à ce moment 136 mil
lions de francs. On peut conclure de là
que la spéculation avait dû faire des avan
ces aux producteurs égyptiens ou tout au
moins aux intermédiaires chargés de l'ap -
provisionnement.
' Du reste, en citant les chiffres du mou
vement métallique, nous n'avons voulu
que donner une idée de l'élan imprimé à
la richesse intérieure de l'Egypte par la
production du coton.
Il a suffi de. trois années à une popula
tion de. 3,350,000 habitans pour arriver à
une production annuelle de 80 millions
de kilogrammes, supérieure d'un cinquiè
me à l'ancienne production de l'Inde an
glaise, et presque égale aux quantités que
fournissaient en 1856 à l'Angleterre les
Indes et le Brésil réunis.
Un résultat aussi prompt et aussi large
ne s'expliquerait pas seulement par la fer
tilité du sol et.par son aptitude spéciale à
ce genre de culture; il faut l'attribuer
principalement à une énergique et sàga-
ce initiative de la part du gouvernement
égyptien, non moins qu'aux mesures li-
' bérales personnellement dues au vice-
roi actuel qui, en affranchissant les fel
lahs, a pour ainsi dire décuplé les for
ces productives de l'Egypte. Un autre acte
de S. A. Ismaïl-Pacha a dû jouer un grand
rôle dans le rapide développement de la
culture cotonnière; nous voulons parler
de la suppression des obstacles légaux qui
s'opposaient à la possession et à l'exploita
tion d-„:s propriétés immobilières par les
étrangers.
News sommes si accoutumés, dans l'Oc
cident de l'Europe, aux bieafaits inces-
sans de la liberté des personnes et des
transactions, qu'à peine y prenons-nous
garde; n.ais en Orient, su contraire, ce
sont des idées>encore si nouvelles qu'il
faut rendre un juste hommage au prince
assez éclairé et assez courageux pour les
avoir appliquées et l'ait prévaloir dès les
débuts d'un règne qui ne eompte pas eni-
core deux années accomplies. ' •
La grande propriété subsiste en Egypte,
et il est bon qu'elle s'y maintienne pour
donner l'exemple du travail régulier 'et
du progrès ; mais, dès aujourd'hui, la
propriété rurale y est si fortement consti
tuée qu'on n'évalue pas à moins des sept-
huitième* la par t revenant aux fellahs dans
la production du coton.
Cette culture s'étendra sans aucun dou
te, car la richesse qu'elle procure est un
irrésistible encouragement. Le commerce
maritime de la France doit y trouver le
plus précieux des élémens de fret, et tout
indique que, dans un avenir peu éloigïlé,
surtout lorsque le canal de Sue? sera ou
vert à la grande navigation et par consé
quent aux produits de l'Inde anglaise, le
port de Marseille; point d'arrivée naturel
des cotons de l'Inde et de l'Egypte, devien-'
dra, pour ce textile, le Liverpool des pays
méditerranéens.
Auguste Vite,
On écrit de Buènos-Ayres, le 13 septem
bre :
« L'aspect général des affaires devient de
plus en plus sombre dans la république de
l'Uruguay". Le» hostilités ont commencé entre
les forces nationales et celles du Brésil; les
agens diplomatiques et consulaires de cette
dernière puissance ' ont reçu leurs passeports
et se sont aussitôt retirés à Buenos-Ayres.
» L'entremise de M. Raffo, consul général
d'Italie, qui s'était rendu auprès de Florès pour;
. négocier de la paix, a complètement échoué. Le
général en chef de l'armée libératrice a remis à
M; Raffo, en le congédiant, une sorte d'ultima
tum,daté le 12 septembre, de son quartier gé
néral devant Mercédès, et portant: Renon
ciation absolue de M. Aguirre et du général
Florès aux. postes qu'ils occupent, laissant
ainsi le pays en pleine liberté d'élire un gou
vernement provisoire jusqu'au 1 er mars 1865,
au moyen du voté direct, la majorité du peu
ple servant d'arbitre et les partis devant se
soumettre à sa décision. Le général Florès
s'engage, pour' sa part, à s'éloigner du pays et
à vivre à l'étranger aussitôt que cet acte - de
souveraineté populaire sera réalisé sous la ga :
rantie du gouvernement de S. M; le roi d'Ita
lie, de Sa Majesté l'Empereur des Français et
de S. M. Catholique.
» Il est inutile d'ajouter que ce- programme
n'avait aucune chance d'être accepté. Florèà
compte d'ailleurs sur l'appui du Brésil, qui a
mis à sa disposition les canonnières de l'ami
ral Tamandaré sur le fleuve Uruguay, et lui a
offert le renfort de 1,300- volontaires du Rio-
Grande. .
. » Le 7 septembre, le ministère ayant donné
sa démission et le docteur Castellanos ayant
refusé d'en former un nouveau, le docteur
Carreras fut investi dmninistère général à-ti
tre de ministre du gouvernement et des rela
tions extérieures et de ministre provisoire des
finances.
» Desnouvelles de l'Assomption annoncent
que le Paraguay protesto contre toute occupa
tion brésilienne du territoire de l'Uruguay, et
qu'il est décidé à s'y opposer par la force." On
écrit aussi do Rio que le ministère est tombé
et que le nouveau cabinet s'est prononcé en
faveur de la paix.
» .D'autre part, H. Bustamente, secrétaire de
Florès, vient d'arriver à Buenos-Ayres, se ren
dant à Montevideo avec de nouvelles proposi
tions qui peuvent se résumer ainsi :
» M. Aguirre continuera ît exercer la prési
dence jusqu'aux élections;
•» Le ministère actuel sera dissous et rem
placé par un ministère mixte qui puisse sa
tisfaire les exigences des deux partis;
» Florè3 sera nommé commandant général
de la campagne;
» Les contributions levées par Florès et les
grades conférés'par lui seront reconnus;
■»■ Les Chambres seront entièrement renou
velées.
» Cette démarche, faite à la suite d'une en
trevue entre Florès et le général IJrqu'.zn, a
sans doute plus de chance d'ùtre accucilfioque
les précédentes, tout le monde ayant pu ontin
se convaincra des dangereuses "conséquences
de la marche suivie jusqu'à présent. Toule-
fois l'attitude du Paraguay, dont la nouvelle
arrivera à Montevideo en même temps que ces
propositions, pourrait comprometlre grave
ment leur succès. » (Moniteur.)
Le M nittur de ce matin publie le tableau de
laproductionet.de lu consommation du,sn-
cre. de betterave depuis le commencement de
la campagne 1804-1803 jusqu'à la lin du mois
de septembre 1804.
Il ressort de co tableau que le nombre de
fabriques en activité pendait cette période
était de 181, tandis que, l'année dernière, pen
dant l'époque correspondante, il n'était que'de
87 ; l'augmentation est donc de 91. Le nombre
des fabriques inacti vos était de 110, tandis que,
l'année dernière, il était de 212; différence; (ifi
en faveur de 1 SOI.
Le tableau des charges et entrées acwuse !
pour les reprises au commenceimmtde lacam-
pagne 11,159,038 kilogr. imposables-, 1,701,219
kilogr. non imposables; pour les quantités fa
briquées, 2,753,400 kilogr.;. pour, les entrées
imposables, 32,003. kilogr.; pour les entrées
non imposables : 190,410 ; total : 13,848,322
kilogr., ail lieu.de 10,308,^5 feilogr., résultat
du total relevé l'aflnée dernière h la môme
époque.
. Pour les décharges et sorties, le total ost de
3,390,431 liilog. U était de -i,882,170 kilogr.
dans la période correspondante de l'année dor-
aière; différence en moins: l,49>,0i9 kilogr. il
restait en fibriquo à la fin du mois • suores
achevés, 769,033 lîilogr, ; suores en cours de
fabrication et bas produits, ïi,oà3,39i kilog. La
différence avec l'année dernière est pour les
sucres achevés de 174,254 ltilog. en plus; pour
les sucres én cours de fabrication, de 1,601,420
kilogr. en plus. •
Le tableau des eiitrep&ts donne pour les
, . ->ffk %
levés, Tannée^
charges et entrées im total de
au lieu de 14,355,944 kilogr^
dernière à pareille* époque; difcéren,ce eiiVaug-
mentation : 8,300,771 kilogfc» Quant aux dé
charges et sorties, leur total Est de M ,221-,-ÇM
kilogr., au lieu de 8,490,790\jfilogiv constatés
l'année dernière ; augmentât!
11 restait en entrepôtà la lin
lions 041,021 kilogrammes, et l'a
5,805,154; dillérence en plus pour celte année:.
i>,775,867 kilogr.
angleterre.
Le duc de Newcastle, ex-secrétaire d'Etat
pour les colonies, est mort mardi soir à Clum-
ber.
L'état de délabrement de sa santé, qui l'a
vait obligé, il y à quelques mois, de se dé
mettre de ses fonctions ministérielles, faisait
prévoir depuis longtemps ce dénoûment. Ce
pendant l'homme d'Etat distingué que l'An
gleterre vient de perdre n'était pas âgé déplus
de cinquante-trois ans.
11 appartenait à la famille des Clintons, qui
sous le règne d'Elisabeth; possédait déjà le ti
tre de comte de Lincoln, et chez laquelle le ti
tre de duc de. Newcastle passa en 1705, à la
suite d'un mariage avec la descendante di
recte des derniers titulaires de'ce nom.
llenry Clinton, comte de Lincoln et plus
tard duc de Newcastle, naquit le 22 mai 1811.
Ainsi que la plupart des hommes marquans
qui, comme lui, se groupèrent au Parlement
autour de Robert Peel, il 'avait fait ses études
au collège d'I£ton,-et à celui de Christ-Cliurch,
à Oxford. Il entra dans la Chambre des com
munes comme représentant la circonscription
sud du comté de Nottingham.
En 1834, dans le premier et court passage
de Robert Peel au pouvoir, lord Lincoln fut
nommé lord de la trésorerie ; dans le second
ministère de Peel, én 1841, il occupa le poste
plus important, de commissaire des bois et fo
rêts. Lord LinGOln suivitla brillante évolution
qui fit passer le célèbre réformateur du camp"
protectionniste aux idées libre-échangistes les
plus larges, et en 1840, il revint au pouvoir
avec son chef. Repoussé par les électeurs de
Nottingiiam, il se fit nommer, par l'inlluence
de son beau-père, le duc de Ilamilton, pour le
bourg de Falkirk.
Le père de lord Lincoln, tory de la vieille
école et adversaire obstiné de toutes les ré
formes politiques, religieuses et*économiques,
mourut en 4854, tt l'homme dont la vie nous
occupe lu isuccéda à la pairie et au titre de duc
de Newcastle. Il entra en 1832 dans le ministère
de coalition à la tôle duquel était lord Aber-
deen, et eut l'administration de la guerre et
cello des colonies, réunies alors sous le même
secrétariat. Aux approches de la guerre delà
Crimée, on divisa les deux portefeuilles, et le
duc de Newcastle opta pourcelui Jola guerre»
Ce l'ut une malheureuse idée, car la mauvaise ■
organisation de l';:rm.'-c services
accessoires eut des régulais désasfreux ui Cri
mée, et lu nouveau ministre de la guerre fut
fiit Je bouc émissaire de i'impéj-ilie de ses
prédécesseurs "et aussi cle ; s finîtes de ses col
lègues, que la déclaration de guerre a>;ait
pris au dépolir* u et qui ne comptaient que
sur dos hostilités de courte durée. D, dut, en
février 1833, sous le coup des attaques dont il
était lcbjet aux Chambres et dftlis la presse,
résigner son por'eteuille entre les mains de
lord Paninure. Un comité d'enquête fut nom
mé, qui ne .justifia fui eu no des charges accu
mulées contre lui ;
U entra.dans le ministère Palmerston-Rus-
sJ.l e.î 1839, aveo lu titre, de secrétaire d'Etat
pour les colonies. C'est lui qui l'at chargé d'ac
compagner le jeune prince de «allés, l'année
suivante, dans son voyage au Canada, et aux
Etats-Unis, il montra dans celie mission déli
cate le pins grand tact et une impartialité re
marquable entre lt>s catholiques et les protes-
tans,
Lo principal événement de son ministère a
été la révolte des Maoris, dont il n'a-pas ea lu
satisfaction dt> n'ivv à bcîut.
L amirauté commence A éprouver, pour re
cruter les équipages de la ilott.e militairo, la
même difiJcullé qui préoccupe Je ministère de
la guerre à l'égard de Tarniée de terre. U
plupart des matelots engagés pour dix an? à
l'époque de la guerre de Crimée, et dont la
trfiTipi de service est sur le }>oint d'expirer,
ont notifié leur refus gagement. Déjà plus de mille - honim s de
cett: classe sont rentrés dans lu marine mar
chande. La principale cause du mécontente
ment do ces .nommés est le nouveau règlement
Troisième partie.
• XX. ■
' les , bureaux du Constitutionnel.
L'aristocratie la plus contestable ot
néanmoins la plus incontestée,l'aristocra
tie de l'argent, commençadu temps deLaw
à s'emparer des nobles habitations élevées
par l'aristocratie (les grandes situations
sociales et de la naissance. Le palais Maza-
rin, aujourd'hui Bibliothèque impériale,
.aurait pu, en n.l ( .) v s'appeler le Palais du
Système. Law s y était établi avec ses deux
(Créations fusionnées, la Compagnie des In
des et sa Banque, qui, devenue royale , ne
5ui avait plus paru décemment installée
où nous l'avons vue dans.le quartier Sain
te-Avoie. ,. -,
Personnellement, comme directeur de
la Compagnie des Indes, il habitait, cette
portion du-palais dite Vhôtel de lSevers, qui
,a son entrée rue Neuve-des-Petits-Champs,
presque au coin de la rue Yivienne.,
Daus la matinée du jour où la maison
de îa veuve isambard était agitfe pai* les
divers incidons exposes aux chapitre» pré-
-cédens, un des caissiers de la" Banque pé
nétrait d'un air eiïaré dans lé cabinet du
grand patron-, il était venu pour lui an
noncer que M. le prince' de Conti faisait
présenter au rembourseiuaU pour cinq 1
millions de billets et ,proh pudor! d-.:s four
gons de sa. maison stationnaient eiironté-
anent dans la cour de la Banque, prêts à
emporter cette riche dépouille.
— Eh bien! payez! lit gfceltfjment le
grand financier.
—Mais, Monseigneur, objecta l'employé,
par l'habitude-qu'avaient pris l'or etTar-
gent de venir humblement demander d'ê
tre reçus dans nos caisses.;.
— Yùus vous étiez persuadé, Interrom
pit Law, que l'idée d'en sortir leur était iï
tout jamais passée. Vous vous trompiez ,-
Monsieur, llien de plus normal que ce qui
arrive. Une Banque ost le mouvement per
pétuel du dehors au dedans et du dedans
au dehors.
w iînfjn, Monseigneur, répondit le cais
sier, j'ai cru devoir vous aviser, et, pour en
avoir le temps, j'ai ordonné quGl'onpayA-t
très lentement.
Vous avez eu tort, Monsieur ; il no
nous resterait en caisse que juste les cinq
millions , il faudrait mettre à les délivrer
toute la gi4ce possible : la bonne humeur
est un élément ce crédit, A-insi, allez, et
que M. le' prince de Conti soit satisfait
dans le pins bref délai possible.
Cela dit d'un ton doctoral, cl le caissier
sorti. .
— Ah! ah! dit le Unaïudop, mettant mal
en pratique satliéoriede laborinoUumoin',
voilà S. A. passée de la menace aux elfets !
Et, sans demander sa voiture, sortant
par une porte dérobée et gagnant à pied le
jardin du Palais-Royal dont il n'était sé
paré que parla largeur d'aile rue,il ^tra
versa rapidement et arriva aêseiï ému jus
qu'à l'antichambre du Régent.
— Son Altessè est visible? demanda t-ii
à l'huissier de service.
Celui-ci expliqua que le prince avait eu
besoin d'un papier dépo.sô à la chancelle
rie de sa maison; que, par deux fois, on lui
avait envoyé autre chose que ce qu'il de
mandait; alors, impatienté,il avait pris l r e
parti d'aller lut-même sut V-0nsf.ilter
Ja pièce attendue.
— Alors, dit La\v$ je le trouverai à la
chancellerie?
Pour sy.; 1 , Monseigneur.
On voit, quoique ceii(.?en'e))l rien d'of
ficiel, que, la Banque; je po*
binet pair où coulaient les actions comme l'aç-,
pelait pittoresquement* Mme Néron, était
couramment monseigneurisé. ,
— ltue des B.ons-Enfans, n'est-ce pas, la
chancellerie? demanda le potentat finan
cier,* ' -
— Oui, Monseigneur, en passant par Ja
cour des Fontaines, Votre Seigneurie y se
ra rendue dans un moment.
L'Ecossais reprit sa course, et, en quel
ques minutes, il fut devant cette porte do
bonne apparence que surmonte encore
aujourd'hui un écusson indiquant en let
tres d'or l'Hôtel de la Chancellerie a'Orléans.
Le seuil rapidement franchi, il se trou
va dans une pour où, cela va sans dire, il
ne se heurta pas fi la cage aérienne et mal
hospitalière qui, de nos jours., abrite nos
excellens et précieux colluborâteurs les ty
pographes, dont les habiles mains se char
gent-chaque jour de donner la vie exté
rieure au présent feuilleton.
,lprès avoir monté un perron dont il no
reste plus que la place, il fut. introduit
dans une vaste suite d'appartemens: deve
nus, par une série de transformations iné
narrables, bureaux et cabinets de rédac-'
tien. Enftn, après avoir passé par un.déli
cieux boudoii' -où siôge nittintehanî le se-,
crétaire général de l'administration, il
eut accès dans le splendide salon à boise
ries dorées et'ouvragées que décore ùn
plafond de Coypel et auquel, d'ailleurs;
hyoc un pieux" respect pour la conserva
tion de ce boàù luxe d-unè'aulre époque,
le Constitutionnel a donné l'alfectation uti:
le mais un jpeù prosaïque de son pl -ntu-
renx bureau d'abonnement.
En 1749, au lieu de s'éclairer imparfai-
iCiïiBp|i sur la triste rue de Valois, dont on
né' prévoyait pas enppve lg. chagrine exis-»
teijco, cette 'pièce prenait jour partais
vas|.e.s fenêtres ayant, comme la mq.igon
où nous avons fait cop.naissancp de Bi{llo'
Chausseiaie, une vue directe sur ie jardin
du Palais-Royal e.t au lieu d'être coupée
par cette double rangée de grillages der-
jrièrp Ipgqucls fonctionnent les divers ser-
discip!
tenues sur la paie,'sur les rations d'eau-de-
vie, et la « liste noire, » où le nom des délin
quant v-fisto inscrit après l'expiration de leur
peiné, indisposent surtout les marins.
Ce vide dans l^s rangs de l'armée de iner
préoccupe haaitocup les autorités. U y a quel-
voyez donc à arranger cela.
► Oui, je verrai, dit L,aw, anc 0 ptant.
ayoo une superbe assurance i'fi'opèce d'ab-
'dication. qué, le Régent,faisait dans ses
mains, au moyen de l'affaire du prince de
Conti : J'ai el^ectiyfiT^ e ^^ un e réplïqùetoute
faite; passez-r^oi l'artilleriii de Jeanneton,
je vous ç^ssérai les fourgons.
Sorti sur cette façon de bon mot, après
toutefois une phrase de congé, que le res
pect commandait, le haut et puissant sei
gneur de la finance ne trouva pas qu'il fût
de sa dignité de passer lui-même chez ' La
Vrilltère.ll alla donc se réintégrer dans
son cabinet, et de là, envoya un; secrétaire
porter un mot, qui accompagnait celui du
Régent.
Ce message veçait d'être expédié quàud,
ouvrant la porte du sanctuaire où trônait
le dieu Papyrus, le même liuissior qui, un
an avant, rue Sainte-Avoye, se décidait,
bien juste, à transmettre la demande d'au
dience de Jeanneton et do son étrange
mère, annonça avec une sorte d'emphase
empressée : « Madame la Bouquetière da
la compagnie ,des Indes. »
Qu'elle soit la bien arrivée ; l'aimable
femme !
Une fois, nous l'avons vue venir à point
pour désassombrir une situation long
temps tenue dans une atmosphère tumu-
làire. Ici elle va en quelque sorte renou
veler l'air dans notre récit, à la suite de la
cohabitation malsaine avee toute sorte de
joyeux gredins, où, penùant plusieurs cha
pitres, le relief qui devait être donné aux
-honteuses et burlesques , dill'ormités du
système nous a forcément entraîné.
Nous sommes des premiers à le recon
naître : à partir du momontoù le lecteur â
ité conduit h-Y Met è>$, Quatre-Provinces, il
s'est Uut dans notra narration comme une
s,ofi'.eur, de bagne. Larrons de rue et dé
trousseurs de .-salon; bigames d'intention'
. - .... • . • , , „ , - : sans pouvoir l'être; agioteurs, voleurs de
tre sens. Mais ce qui zn inquiété outre me- duc de Bourbqni |l ^ quitté fUrloux et titres, d'armes ot-do noms: procuveursà
sure, c est que,là, j entrevoisuivgrelot at- re^iendya c$ï'iâTpeHieiit h la charge; vous double main, courtisanes, commissaires. '
taclie et le syslenp est çerdu si l.aii met par-ltss cordons de 1^ ljourse t et jusqu'à une .contrefaçon dQ bourreau,
vices do la vaste comptabilité du journal,
elle était meublée avec une somptuosité
qui la rendait tout à fait digne d'avoir
Monsieur le Régent pour hôte, au mo
ment où messire Law s'y fit annoncer.
—Pardon, Monseigneur, dit le financier
en entrant, d'avoir pris sur moi dp vppir
vous relancer jusqu'ici, mais il sapasse
dos choses graves.,,
— Et quelles .donc, mon cher, demanda
le prince en se.laissant distraire d'un dos
sier,où avec le concour de son chancelier,
il élait occupé à faire une recherche.
— Si Sua Altesse le permet, je les lui
dirai à elle seule.
Le.chance}ipr s'étjînt retiré.:
~-Iiîh bien! voyons, qu'y a-t-il ? djt le
Régent^ vous avejs la figure à l'envers.
— Monseigneur, répondit le financier,
cette maison de Condé est insatiable ! J'ai
dû refuser, à M. le prince de Conti de lui
faire une délivrance d'actions proportion
née à ses faméliques prétentions. Il m'a
quitté en m'annonçaut que j'aurais de ses
jiP^V e }'P s ) çtjfin ce moment, en effet, il y a
dans' la cour de la Banque plusieurs four
gons prêts à emporter la valeur en numé
raire de cinq millions qu'il envoie réa
liser,
—■Il fallait ajourner, dit le Régent, et
me renvoyer ce fou, je lui aurais lave Ja
tête. •
— Monseigneur, répondit sentonqpusç-
mpnt Lav>'j 14 solvabilité d'une Banque
aipsi que la femme de César no doit pas
être soupçonnée. Le crédit, comment di-
rai-j'e,., c'est une virginité, uno r-osé que
le moindre souffle flétrit et-je devais.con-,
tenter mon créancier haut la .main et' ru
bis ,sur l'ongle. D'ailleurs, si la réalisation
s'arrêtait là, jusqu'à l'insolente et.publi
que marçifes^tion des l'qupgqns spraft une
dans la voie d8„Jéserter le papier pour re
tourner'au culte des métaux, soi-disant
précieux.
— J'entends cela; mais que faire?
— M'armer, Monseigneur !
Et comme Si lf> moyen proposé parle
financier était de ceux qui ne peuvent se
confier quo dans lo plus profond secret, en
expliquant sa pensée", il baissa à cc point
la voix que ses paroles dont nous saurons
1e sens^plus tard, dans le moment semblè
rent à peine saisissantes.
M^is, esprit prompt, le Régent comprit
presque sans avoir entendu, et il s'écria :
— Vous avez raison, c'est une question
de salut public , lo vin est tiré, il faut le
boire. J'irai jusqu'où il faudra; avant tout
sauvons lo sys'.èn\ç.
C'était presque ie iameux mol de Bilbo
quet: Sauvons fa caisse ! mais dans un ho
rizon plus élevé.et plus étendu.
En même temps.le prince prit un pa
pier, écrivit quelques mots? et dit a en le
donnant à ^avi — Passez chez La Vril-
Kppe.
Pendant que le financier pliait et mettait
dans sa poche ie papier qui pourrait être
compare -à la. céduîe remiso par lé juif
Isa^c à Ivanhoé pour lui procurer ûne
armure :
•— Mais , dites-moi, fit lo Régent, voilà
bien m; autï'-o sujet de querelle avec la
maison de Condé, et la manière dont votre
Jeanneton a arrangé hier soir le comte de
Charolais ?
•=-4hi no m'en parlez pas, Monsei-
giiaur, o'est une tête!
— Figurez-vous que, presque avant le so
leil levé, Monsieur le duc était chez moi ve
nu pour me porter les |)}aintes de son frère.
Je m'en suiii tii'é coriime j'ai pu, avec une
antithèse, en disant quo les couvreurs à
qui Charolais f dt la chasse s'abonneraient
volontiers à être fusillés avec des roses;
mais vous savez quel tenacçs t>rui,a,} esùe
duc de Bourbqni |l ^ quitté fUrioux et
retiendra certainement , f i la charge; vous
le par- les cordons de 1g. bourse.
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