Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-23
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124053 Nombre total de vues : 124053
Description : 23 octobre 1864 23 octobre 1864
Description : 1864/10/23 (Numéro 297). 1864/10/23 (Numéro 297).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k673707j
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49' ANNEE.—N. 297.
Bf'RRUX A PARIS { ri e ds Vsiols (P*'a!s-îloyaJ>ï IK 50;
DIMANCHE 25 OCTOBRE 1864.
TROIS MOIS -cô-i
six mois,.ï.,>?;;-v.
UN AN.
16 FR.
32 FR.
64 FR.
P3UK LBS PATS ÉTRANGERS, Vol? le tablGBU
publié las 5 et 20 de chaque mois,
mp. L, BOK1FACE, r. des Bcœs-Enfana, iS,
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
TROIS IS FR.
SIX MOIS ;. c4l » 26 FR.
L T N AN , ?i f s ; WÂ tir.
UN NUMÉRO CENTIMES;
Les abonnemens datent des i" et 16
de chaque iSolai
Le mode d'abonnement le plus simple est l'envoi d'un boa de poste ou d'un eftet
sur Paris, à l'ordre de l' administratepb du journal, rue de Valois, n* 10.
L îs lettres ou envois dargent NOS af ^& anchis sont refutiSt
Les articles déposés, ne sont pas rendtiâ.
js8S A nnonces sont reçues chez M. P anis , rué Kotre-Dame-des-Victoîres, a* 40
. (place de la BourseJ.
PARIS, 22- OCTOBRE.
LA CONVENTION DU 18 SEPTEMBRE.
- La polémique continue au sujet de la
convention du 15 septembre, et, après un
mois, elle n'est pas plus avancée que le
premier jour. Elle tourne dans un cercle
et elle n'en sortira pas, par-cette raison
bien simple que chaque opinion extrême
s'obstine à ne voir les choses qu'à son
point de vue, supprime les faits, tient pour
non avenus les engagement les plus for
mels, dénature les textes les plus clairs et
. ne croit qu'à ses propres illusions.
Laissons discuter entre eux la révolu
tion et l'ancien régime ; laissons s'épuiser
cette lutte qui ne peut aboutir à rien,
parce qu'elle ne procède que par hy
pothèses, et contentons-nous de reve
nir encore une fois à l'impartiale ap
préciation des choses, pour cette immense
partie du public qui ne veut pas plus
se laisser entraîner par ies idées révolu
tionnaires que par les idées rétrogrades,
et qui met le bon sens à -la place de la
passion.
Voyons donc les faits tels qu'il sont et
examinons si le gouvernement français et
le gouvernement italien, en signant le
traité de septembre, n'ont pas fait preu
ve de haute raison et n'ont pas obéi à une
sage politique.
Pouvions-nou? rester indéfiniment à Ro
me.? Nqd , et les partisans les plus exaltés
Û® lâ soïrveraineté temporelle du Saint-
Père n'oseraient le prétendre, car une. oc
cupation sans tei me aurait équivalu, en
définitive, à l'effacement et presque à la
chute de cette souveraineté temporelle.
Nous devions donc quitter. Home et Je
plus tôt possible, après quinze années d'oc
cupation, pour que cette occupation ne
changeât pas de caractère. Mais, d'un au
tre côté, pouvions-nous retirer nos soldats
de Rome en livrant le Saint-Siège sans dé
fense à une révolution intérieure ou à une
invasion du dehors? Cela était également
impossible, et nul ne s'y attendait très
certainement. Le drapeau de'la France
n'avait pas protégé le Saint-Siège pendant
quinze années pour qu'il pût disparaître
sans laisser des garanties à sa place. Ce
'sont ces garanties-qui sont stipulées si net
tement jet si formellement dans le traité
du 45 septembre.
. Que faisions-nous à Rome? Nous proté
gions le Saint-Père contre l'invasion pos
sible de ses Etats actuels par une force
régulière ou par une force •irrégplière. .Par
le tfaité, le gouvernement italien s'engage
non seulement à ne pas envahir le ter
ritoire pontifical, mais encore à ne pas per
mettre qu'il soit envahi. Comment ose-
±-on supposer qu'un tel engagement. ne
sera pas tenu? Comment ose-t-on suppo-*-
ser que ce qu'on ne fera pas directement,
on pourra l'entreprendre par des voies
détournées ? Comment ose-t-on supposer,
en d'autres termes, qu'un engagement
aussi solennel et aussi librement consenti
n'engage pas, et qu'on a jœué une comé
die? C'est là, nous l'avons déjà dit, une
sanglante injure au noble.caractère et .à la
loyauté du roi 'd'Italie. C'est une injure
aussi pour la France, qui a mis sa signa
ture au bas du traité.
L'occupation française avait un second
objet. Le Saint-Siège devait être à l'abri
Feuilleton du Conslitutiounel, 25 cet.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Troisième partie.
*• XXII.
la gare d'ivry.
En voyant sa maîtresse paraître sur le
perron de l'hôtel ou elle venait de faire
une campagne si malheureuse, le cocher
de la millionnaire avait avancé avec fra
cas son eprrosse, la veuve y monta avec
une sorte d'emportement et, à peine assi
se, elle cria à Galoppe :
— Passez-moi mon portefeuille!
Le précieux dépôt dont le procureur
était en effet resté chargé, fut remis aux
mains de sa propriétaire, qui l'installa sur
ses genoux comme un enfant bien aimé,
en le protégeant de ses deux mains en
tre-croisées. Ensuite,- comme il avait été
convenu que Galoppe ferait escorte h
à l'intéressant voyageur jusqu'à ce qu'il
eût été réintégré à lvry dans sa cache
habituelle, le procureur se disposait à fran
chir le marchepied, quand il fut abordé
par un grand laquais portant une autre
livrée que celle de la veuve, et qui, .en lui
remettant un fragment de carte bizarre
ment découpé, lai dit assez peu respec
tueusement : —Mon maître est là auprès
qui voudrait vous parler.
A son grand déplaisir, le procureur re-
d'un coup de. main révolutionnaire au
dedans. Le gouvernement impérial ne.l'a
point oublié, et toutes les précautions ent
été prises pour que la pouvoir pontifical
rentrât dans les conditions normales de
tout pouvoir et pût §e maintenir par ses
propres'forces. Le délai de deux ans fixé
pour l'évacuation n'a pas eu d'autres-mo
tifs. Ces deux ans ont été, en eiïet,
jugés nécessaires par la Franco "pour
que le Saint-Siège pût -constituer une
force armée suffisante- en rencontrant
toates les facilités pour une œuvre
semblable. -Peut-on dire qua toutes les
précautions suggérées par la prudence
humaine.n'ont pas été prises et que la
France n'a pas rempli sa mission jusqu'au
bout?
L'Italie faisant connaître son projet, de
changeront de capitale et d'une nou
velle organisation intérieure ; l'Italie ma
nifestant l'intention de ne pas attaquer
le territoire pontifical et dê ne pas permet
tre qu'onl'attaque,et le Saint-Siège retrou
vant les conditions auxquelles un gouver-»
nement est maître chez lui , que fût-
il arrivé si la France eât déclafé que,
nonobstant ces circonstances nouvelles,
elle maintenait son occupation? N'eût-on
pas été en droit de lui dire qu'elle man
quait à son programme, que l'occupation
n'était qu'un prétexte pouf d'autres pro
jets ? Et pendant que les uns l'auraient ac
cusée de" menacer l'Italie, d'autres ne
l'auraient-ils point accusée de vouloir do
miner le Saint-Siège? Notre drapeau, qui
ne doit jamais encourir un soupçon, eût
été dans une position des plus fausses.
"La conduite du gouvernement de l'Em
pereur, était donc toute tracée.
Et, maintenant, que les faiseurs d'hypo
thèses persistent à prétendre, d'une part,
que l'Italie ne tiendra pas ses engagemens ;
d'autre part, que Rome n'acceptera pas les
garanties qu'on lui offre. Ce sont là des exa
gérations de l'esprit de parti et des jeux de
polémique. La politique sérieuse ne rai
sonne pas ainsi,et il est évident pour tous
les hommes éclairés et impartiaux, que
la France n'a pu signer la convention de
septembre, sans admettre la sincérité du
gouvernement italien et sans compter sur
la sagesse du gouvernement pontifical.
Tous les intérêts qui sont chers à no-
trs pays et tous les principes qu'il repré
senté, ont été sauvegardés. L'Italie ne
pourra plus se plaindre de notre oc
cupation, et. Romè ne sera pas moins
sous la protection de garanties qui por
tent la signature de la France, "il n'y a pas
d'équivoque possible, et les entraînemens
du parti de la révolution n'ont pas plus de
chance de succès que les obstinations dû
parti de l'ancien régime.
La convention du 13 septembre a été
conclue de bonne foi : elle sera exécutée
de bonne foi.
PAULIN L1MAYRAC.
BULLETIN POLITIQUE.
On sait que la Prusse et l'Autriche avaient
conclu au mois de décembre; dernier une
convention particulière «pour l'affranchis
sement des duchés de Sleswig-Holstein. »
S'il faut en crcïrdleFrernclenblatt, cette con
vention aurait été récemment complétée
par un article additionnel portant que l'ac
tion commune des deux puissances con
tractantes s'étendra pareillement à la- re
constitution des pays à elles, cédés en un ,
Etat indépendant. Le Fremdenblatt ajoute
connut sur la carte les trèfles qui étaient
comme les armes parlantes de Cartouche,
et n'ayant pas envie de se brouiiler avec
cette dangereuse connaissance, il 1 s'em
pressa de se rendre à son invitation.
Cinquante pas plus loin et sans sortir de
l'hôtel, dans un coin de la cour qu'en
combrait en tout temps une émeute ds
solliciteurs, maître Galoppe trouva son
homme qui, le chapeau rabattu sur ses
yeux et le nez dans son manteau, lui dit
- avec un peu de hauteur :
— M'apprendrez-vous, Monsieur le pro
cureur, ce que signifient les allées et ve
nues de ce portefeuille?
. —Elles signifient que Law a fait d'a
bord des difficultés pour changer en ar
gent son contenu, et qu'à la fin il refuse
net.
— Gomment, il en est là, s'écria Cartou
che, soixante millions à rembourser le
mettent à quia. Hein ! mon -maître, comme
nous avions flairé où le bât le blessait P
— Oui, oui, dit Galoppe en essayant de
s'en aller, nous avions rencontré assez
juste, mais, si vous me le permettez, je
suis attendu...
— Du tout, je ne permets pas, dit Car
touche, vous avez un tas de choses à m'ex-
pliq'uer. Je ne vous pàrle pas de mon In
vitation; je sais qu'un soi-disant homme
de la police est allé vous détourner d'y cor
respondre, mais d'abord les époux Vassi-
vière, comment se fait-il que je les retrou
ve accouplés quand je les avais mis si
agréablement à couteau tiré!
— C'est justement ce dont je ne me suis
pas rendu compte, répondit Galoppe,
quand, en'sortant de la vente du camellia,
Yassivière, au désespoir, est venu me con
ter -sa rencontre avec le capitaine Van
Grool, où je vous ai aussitôt reconnu. Il
que ce nouvel article aurait été stipulé
avant qu'on eût eu connaissance du traité
franco-italien du 13 septembre.
- Nous ignorons si la nouvelle donnée
par le journal allemand est exacte ; mais,
d'après tout <îe qui se passe, ie cabinet de
Vienne semblerait peu disposé aujour
d'hui à seconder les prétentions de celui
de Berlin. Les journaux autrichiens sont
en général asseg hostiles à ces prétentions.
La Presse de Vienne déclare dans son der
nier numéro que, quelque peu impor-
portans que paraissent ies droits particu
liers réclamés par la Prusse, on ne sau
rait les .lui concéder, attendu qu'ils por
tent atteinte à la base de la Confédération
germanique et à l'égalité des droits com
muns. 0 . " ' -
Le double projet mis en avant par la
Prusse -d 'ériger Ren dsbourg en forteresse
fédérale j et Kiel en port fédéral j ne
liii pârait aucunement justifié pëif. lëâ
intérêts de l'Allemagne. La sûreté des
duchés n'exige pas, dit-elle, que Rends-
bourg ou quelque autre ville du Sleswig-
Holstein devienne une forteresse fédérale,
et le danger de débarquemens éventuels
des Français et des Russes n'a été évoqué
que pour frapper les imaginations et don
ner uii prétexte â la mesure. Il en est de.
môme de la transformation de Kiel en
grand port militaire : pour le cas d'une
guerre dans la,Bal tique le meilleur port
dans cette mer serait Dantzick, ce ne serait
pas Kiel. La Presse de Vienne ajoute que
quand bien même les deux grandes puis
sances s'entendraient pourréaliser ces pro
jets en faisant exécuter à frais communs
les travaux nécessaires dans ces deux pla
ces, il appartiendrait à la Confédération
germanique et non à laJPrussede fournir la
protection, l'argent et la garnison. Elle ter
mine en déclarant que le Lauenbourg doit
suivre la condition des duchés et que si la
Prusse prétendait le revendiquer pour se.
payer des frais de la guerre, ainsi qu'on
l'assure, elle violerait,par ce trafic indigne,
les droits et les principes fédéraux.
La Gazette de'Cologne dément, à son tour,
les bruits d'une crise ministérielle à Vien
ne : « Il est vrai, dit-elle, qu'il existait une
» intrigue pour forcer M. de Rechberg à
» donner sa démission, mais cette tenta-
» tive a échoué. »
Le Morning-Post , ainsi qu'une dépêche
nous l'a annoncé hier, se dit autorisé à
déclarer que le prétendu projet d'interven
tion dans les affaires .du royaume de Grèce
annoncé par le Times du 19 est dénué de
toute: espèçe de fondement." Ce dernier
journal publie aujourd!hui unenote adres
sée au mois de septembre dernier par le
comte Russell au ministre anglais à Athè
nes, qui explique la règle de conduite que
l'Angleterre se propose de suivre?' vis-à-
vis de la Grèce. Sollicité d'employer son •
influence auprès du parti anglais dans
l'Assemblée nationale pour hâter la dis
cussion de la Constitution, lord John Rus
sell ar'épondu que l'Angleterre n'entretenait
pas de rappprts avec les partis politiques à
Athènes, mais qu'elle serait prête à agir
d'accord avec la France et la Russie, pour
tout ,ce qui concerne les intérêts généraux
de la Grèce.
Il faut que le gouvernement hellénique
sache compter sur lui-môme. D'après les
dernières dépêches, nous voyons qu'il est
résolu à agir et à marcher avec décision..
Nous ne pouvons que le féliciter de cette
fermeté; c'est le'seul moyen d'inspirer la
confiance et de faire enfin cesser toutes
les hésitations et les inquiétudes depuis si
long-temps fatales à la Grèce.
JONCIÈRES.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 22 octobre.
Le Times publie la noté adressée le -19 sep
tembre par lord John Russell à M. Erskire, mi
nistre d'Angleterre à Athènes.
me semblait que , pour .la vengeance de
notre amie, le remariage était resté con
venu comme étant le pis qui pût arriver à
la veuve.
— J'avais quelque cliose de plus crous-.
tillàht à lui offrir, répondit Cartouche, et
sans ce misérable Law, ainsi que je comp
tais l'annoncer à vous et à la Fillon, dans
une heure d'ici, la Vassivière était nettoyée
de ses soixante millions écus...
— Oh ! fit Galoppe avec une sorte d'in
crédulité.
— Comme je vous le-dis, .mon cher, tou
tes mes mesures étaient prises ; mais vous
ferez connaître à la mère des Amours com
ment l'autre m'a coupé l'herbe sous pied.
Après ça, j'en conviens, le coup était chan- ,
ceux ; certains même disaient que j'y pour
rais laisser ma peau. Ma foi ! puisqu'il
manque par force majeure, il faut s'en con
soler et voir à autre chose. *
—Eh bien ! est-ce tout ce que vous vou
liez me demander? dit alors Galoppe, qui
aurait toujours bien voulu s'en aller.
" —Mais, certainement non, que vous.ne
m'avez pas tout dit, et, par exemple, la
manière que vous vous y êtes pris pour
.recoller le ménage? '
— Eh bien! dit Galoppe en marquant
quelque impatience, quand Vassivière
vint chez moi il parlait de tout bousculer,
de mettre bas sa principauté" et de rentrer
purement et simplement avec sa femme,
ce qui finissait fort sottement la co
médie; alors j'ai consenti à aller avec
lui à lvry. La Van Grool, de son côté, ne
voulait entendre à ritfn, elle n'avait qu'une
idée : réaliser et quitter la France. Mais
c'est bête cependant, lui" dis-je, de laisser
ainsi se perdre un titre de princesse et
pour r'avoir votre argent des mains de
Law, ce qui ne sera peut-êtr^ pas dçç plus
Le comte Sponedk avait. demandé à M. Ers-
kire que l'Angleterre employât son influence
•. sur le parti anglais dans' l'assemblée natio
nale, pour hâter la discussion de la eonstitu-
-îlOB,
Lord J. Russell répondit que l'Angleterre
n'avait pas do relations avec les partis politi
ques en Grèce, et qu'il désirait agir d'accôrd
avec la France" et la Riissid, au ( point de vue
des intérêts généraux de la Grècë.
L'Angleterre, a-t-il ajouté, ne veut pas in
fluer sur les décisions de l'assemblée grecque;
moins les puissances- étrangères intervien
dras t dans les affaires de Grèce^ mieux cela
vaudrA pour la paix de ee pays.
Altona, 22 octobre. ;
La Gazette du Sleswig-Èolstein annonce que
la Uiète germahiquë à pris la décision de faire
payer par le Holstein une partie' très Considé
rable des frais résultant de l'exécution fédé
rale et de l'administration civile dans ce du
chés " "
Athènes, 21 octobre.
Dans son message d'avant-liier, le rci avait
proposé la création d'un conseil d'Etat.
Les ministres ont déclaré aujourd'hui à l'as
semblée que la. Constitution ne serait pas si
gnée par Je roi si elle ne contenait pas,la
création de ce Conseil.,
Après discussions, la proposition royale a
été adoptée par 136'voix contre 124. Il y a eu
10 abstentions.
Turin, 21 octobre.
La Gazette officielle publie un décret ordon
nant que l'escadfe d'éfolutlons, actuellement
composée de deux divisiô'^ Soit réduite à une
seule. _ v
Le Diritto publie une déclaration de Garibal-
di qui se prononce contre la convention du 15
septembre.
Les journaux discutent toujours cette con
vention; ils publient plusieurs résolutions
d'asgociations politiques, les unes en faveur,
les autres contre la convention.
Emprunt italien, 65.05.
Nice, 21 octobre.
L'empereur et l'impératrice de Russie sont
arrivés à notre gare à cinq heures. Le comte
Skariatine, grand chambellan, a reçu LL. MM.
et leur a présenté le préfet, le général com
mandant, le maire et le commandant des
chasseurs de la garde.
La colonie russe, admise dans la gare, for
mait la haie sUr le passage. Le czar a adressé
quelques paroles de remerciemens aux auto
rités. LL. MM. sont ensuite montées en voitu
re pour se rendre à leur résidence, la villa
Peillon.
Malgré la pluie, une foulé énorme se pres
sait sur le parcours ; les rues traversées étaient
entièrement pavoisées aux couleurs russes et
françaises.
.La corvette russe Vitias est arrivée à Ville-
franche; le bruit court qu'elle sera mise à la
disposition du grand-duc héritier qu'elle irait
prendre à Civita - Vecchia, pour l'amener à
Nice.
Madrid, 2l'octobre, soir.
Demain matin-, lè conseil dçs ministres se
réunira pour s'occuper des affaires du Pérou.
. • (Havas-Bullier.)
Voici la seule dépêche qui nous arrive
ce soir : ■ ;
, , * , • Turin, 22_octobre.
Des lettres transmises de la Véhétie, confir
ment la nouvelle de l'envahissement de quel
ques parties du territoire du Frioul par des,
bandes.armées portant l'uniforme garibaldien.
• La^baad*; qài s'est emparée des caisses desper
cepteurs de Splilimbèrgo et de Moniago, était
commandée, dit-on, par Talassi, ancien capi
taine garibaldien. II a laissé un reçu régulier
des fonds qu'il a pris, et le drapeau italien a
été déployé pendant qu'il occupait ces loca
lités. -- Emprunt italien 63.20.
{Havas-Bullier.)
COÏJ&S BE LA BOOESS.
cours de clotdkb
3 0/0 au compt.
—Fiûûu mois.
41/2 au compt.
—Fin du xaois.
le 21
6190
64,90
91 85.
92 7a
IQ 22 IUUSSK.
65.10 Ï 20
65. » « 10
81.85 ». »
» » » B U
biîssb
» »
n »
ra©saveiles de l'âsrxàérgssgsur.
dfe de plus explicites, non que je
.-loute de la
MEXIQUE.
On écrit de la Nouvelle-Orléans, le 28' sep
tembre :
« L'un.des journaux du matin annonce que
le général Dupln, de l'armée impériale, s'est
emparé deMatamoras le 20 de ce mois. Cortina
s'est enfui à la première nouvelle de l'arrivée
des Français. La ville est parfaitement tran
quille et lesàifairesse font commede coutume.
. » On dit que les officiers de l'escadre qui se
trouve actuellement dans notre port, ont reçu
directement ees nouvelles ; c'est ce dont je n'ai,
pu m'assurer, pa3 plus que je n'ai réussi à
savoir si l'armée du général Dupin venait de
Bagdad ou de Monterey. Vraiment, en songeant
au peu de confiance que méritent souvent les
> renseignemens qui nous viennent par la ligne
de'Rio-Gràhdë, je me sens disposé à en âtten-
faciies, c'est un fameux prétexte que d'é
pouser un prince mexicain qu'on est obli
gée de suivre dans son pays.
— Au fait, dit- Cartouche, -je ne vois pas
ce que Law pouvait rétorquer contre cette
raison.
— li a rétorqué ~ qu'il ne payerait pas;
voilà tout. Quant à la Yassivière, elle fut,
frappée de l'argument, d'autant mieux
qu'étant mariée sous le régime dotal, sui
vant la mode du pays où a été fait son con
trat, elle restera toujours maîtresse de sa
fortune; elle a donc fini par accepter la
main du prince ; mais pour vous donner
une idée des charmes futurs de ce replâ
trage, quand, pour plus de vraisemblance,
il eut été convenu que son mari irait toucher
au nom de sa future, il a fallu absolument
que je vinsse avec elle accompagner son
portefeuille, et,pour le présenter a la cais
se, elle a exigé qu'il ne sortît pas de mes
mains, tant elle croit son noble époux ca
pable de filer avec.
A ce moment, Eveille-Chien, qui était
l'ambassadeur dépêché à Galoppe, se sé
parant d'un personnage de mauvaise mine
avec qui il avait causé un moment, se rap
procha de son patron et lui fit quelques
gestes émus. Cartouche lui répondit de la
même manière, et le procureur se dou
tant bien que, pendant ce temps, il était
maugréé par la Van Grool, profita de la
liberté que lui faisait ce colloque en pan
tomime pour s'échapper et regagner le
carrosse.
Comme celui-ci, après un assez long piaf
fement des chevaux auquel se complaisait
toujours l'orgueilleux cocher de la veuve,
avait déjà dépassé le seuil de l'hôtel, Car-
touqhe le rejoignit au pas de course et,
après avoir ordonné impérieusement d'ar
rêter, se présentant à là portière, il dit à
probabilité de la prise de Matamoras, biCJ 1 ai j
contraire ; car si elle n'est pas tombée le 20 au"
pouvoir des Français, comme on l'annonce, je
sais que la sdr»âis«it héroïque cité sera forcée
d'ouvrir ses portes â la première sommation"
des tfûap'es impériales.
» Nous avons reçu de nouveaux renseigne
mens sur l'occupation de Monterey, capitale du
Nuevo-Leon, et de Coihula, dernièrement en
core le siège du gouvernement erraiii de Jua-
rez. Le généîal ds Castagny est entré aans
cette ville le 19 août et, trois jours après, il a
publié les proclamations suifaptes :
«Mexicains! je viens parmi vous pouf vous
faire reconnaître Maximilien I" comme empereur
du Mexique, C 'est-à-dire que je vous apporte la
paix, l'ordre et la tranquillité; que vous allez être,
délivrés de ces intrigans qui, sous divers prétex
tes, n'onteesséde vous dépouillerpôtir s'enrichir à
vos dépens.Souvenez-vous de tout ce que Vous avez
souffert, desjesactions qui vous ont ruinés et hâtez-
vous de prodlàniar le prince éminent que la ma
jorité de vos compatriotes ont choisi pour leur
souverain. L'empire c'est la fin' de tous vos maux;
. . . .. —* j eg
ra
de
vos propriétés; êous îc's auspices, la richesse pu
blique va se développer, l'îAdépendance nationale
sera maintenue et, en un mot, 11 vous donnera
une prospérité que vous n'eussiez jaifltfis pu espé
rer au milieu des querelles qui vous divisent. Ac^
ceptèz donc. franchement l'empereur qui consa
cre son existence à votre bonheur et qui, complè
tement étranger à vos divisions, appelle à lui,
sans-distinction, tous les bons citoyens pour 1 ai
der à régénérer votre pays, .
» Dignes citoyens de tous les partis, qui désirez
la grandeur de votre patrie, ralliezrvous autour
du tréne impérial mexicain que la main géflêreu-
SÊ et dêsitrtéressée de la France vient de rétablir-
" » Habitdns cîuNuaVo-Leon, suivez l'exemple des
autres dêpartemens; cjne 1 les fils de la frontière
répètent à leur tour ce cii qui résonne en ce mo
ment partout dans le Mexique : « Longue vie a
l'empereur Maximilien ! »
» ds castagny , général de division, i
fi Le général s'est adressé ensuite aux habi-
tans de Coihiila dans les tenues suivans :
« Mexicains! N'aye2 auctiné défiance des trou
pes françaises; elles viennent Vous offrir .'a paix,
l'ordre et des garanties sérieuses pour vos personnes
comme pour vos propriétés. Notre venue dans sstte
contrée n'a d'autre obj et que de protéger vos intérêt#
et de chasser cette misérable bande de pillards
dont la seule espérance était de s'enrichir de
vos dépouilles. Aussi, vous l'avez vu, ils se sont
enfuis comme des lâches , sans oser accep
ter le combat. Que pourriez -Vous ' craindre
maintenant de tels- hommes?.Tant que S. M.
l'empereur Maximilien ne décrétera pas de
contributions, vous n'en aurez poirit' (t. payer.
On ne vous demandera que ies droits ordi
naires pour fournir aux nécessités de l'adminis
tration' municipale. Les troupes impériales vous
délivreront des bandits. N'hésitez donc pas un
moment à proclamer un prince éclairé entre les
mains duquel lé Mexique a remis son avenir.
» Etranger à vos longues dissensions politiques,
il n'est point prévenu par des opinions précon
çues et en désaccord avec les vôtres'. Il désirs qaa,
sans-distinction de parti, tous les bons Meticains;
qui aiment leur patri.e se groupent autour-de lui
et l'aident par leur coopération à. établir, d'une
manière permanente dans votre pays, la paix, le
bon ordre et la prospérité.
» A. dê C astagny.
» Quartier général, Saltillo, 26 août.»
«Juarez'a tout juste réussi à s'échapper de
Monterey-au moment oùles alliés y.entraient. If
s'est enfui dans s'a voiture escorté paruue trou
pe de cavaliers vétérans de Guanajuato. Les
troupes républicaines au nombre de 3,000 en-'
virou avec 30 pièces d'artillerie , après avoir
évacué Saltillo et Monterey, se sont' dirigées
vers Chihuahua où s'est retiré Juarez et où,
dit-on, ses partisans espèrent trouver enfin un
lieu de repos. Les républicains se débandent
en masse. Les bandes de Porfirio Diaz et d'Or-
tega étaient eu mutinerie ouverte lors des der
nières nouvelles et les hommes désertaient par
centaines. Avec le reste de son armée, environ
600 hommes, Diaz's'est replié sur sa capitale,
Oajaca, qu'il s'occnpoen ce moment do fortifier.
Dans quelques mois, si tout continue de mar
cher ainsi, les forces alliées n'auront, plus un
ennemi à combattre. •
» On annonce que ie général Doblado a fait
sa soumission à l'empire. Il est en ce moment
aux Etats-Unis, mais un sauf-conduit iui a été
expédié sur sa demande, et on s'attend à le
voir prochainement arriver dans la capitale.
Nous donnons ce renseignement sous la res
ponsabilité du Ver de, journal publié à Mexico,
et à qui nous l'empruntons.
«Une ordonnance publiée à Monterey le 1 er de
ce mois, abolit l'impôt de 25 0/0 promulgué en
186), ainsi que celui établi sur les cotons en
mai dernier. »
» Une compagnie anglaise vient de soumis--
sionner les travaux d'achèvement, du chemin
de fer entre Vera-Cruz et Mexico. On aspère
que quatre années suffiront pour, les terminer
entièrement.
» Le 16 septembre, l'ArdécJie est arrivée à la
Vera-Cruz, ayant à bord 700 hommes qui doi
vent être' répartis dans la légion étrangère.
Elle* amenait aussi de là Martinique, vingt-
quatre officiers et quarante-cinq soldats mexi
cains fait prisonniers à Puebla. Tous ent fait
leur soumission à l'empire. .
» L'empereur continue sa visite triomphale à
travers son empire. II . a visité* dernièrement
Queretaro, Celaga, San-Miguel, Trapueto et
plusieurs autres villes moins considérables.
On l'attendait prochainement à Guaaajua-
to. Le. général Uraga, qui faisait part:
l'armée républicaine", a été présenté à l'i
feur à Travueto. » ( Conesp. Haia
CANADA.
On écrit de Québec, le 26 septembre :
La conférence tenue £ Charlottesto'wn entre
les délégués du Nouvea ^.-Pruns'wiek, de la
Nouvelle-Ecosse et de l'île du Prince-Edouard,
et en présence de ceux du Canada, a dépas
sé les espérances de ses promoteurs. Non-
geulement les trois provinces maritimes ont
reconnu les avantages d'une-fusion en uri° seu
le, mais le gouvernement de Terre-Neuve, su^la
bruit de cette décision,a demandé d'être admis
à la discussion. Enfin , et c'est là le grand
succès, les délégués du Canada, frappés des
richesses territoriales des provinces maritimes
et de leur prospérité industrielle , se sont
montrés assez.enclins à réaliser le grand pro
jet de confédération 3e toutes les possessions
britanniques de l'Amériquè du Nord. Une nou
velle conférence devra donc s'ouvrir à Québec,
le 10 octobre, pour décider cette grande ques
tion. Le projet qui paraît avoir le plus de
chances assurerait à ' chaque Etat des ins
titutions distinctes pour le règlement de
ses propres affaires , et créerait un pouvoir
exécutif et un Parlement fédéral pour l'ex
pédition des intérêts communs. C'est assez,
comme on peut voir, la Constitution des Etats-
Unis appliquée à trois millions et demi de co
lons qui n'ont pas cessé de relever de la cau-
ronne britannique. Dans tous les cas, si ce vas
te plan offre des chances considérables de suc
cès, il a aussi ses ennemis et ceux-ci commen
cent à se révéler par la critique de certains
organes de la presse canadienne.
ÉTATS-UNIS.
On écrit de New-York^ le G octobre :
Le secrétaire du trésor fient de publier l'ex
posé de la situation financière à la date du 30
septembre; Le montant de la dette fédérale s'é
levait alors à 1,955,973,716 dollars produisant
81,778,643 dollars d intérêts, à savoir 5^.608,448
dollars payables en or et 27,170,197'dollars
payables en « greenbarks. »
JDepuis las juillet, jour auquel M. Tessendôa
est pntré dans l'exercice de ses..fonctions com
me secrétaire du trésor, la dette publique s'est .
accrue de -i£3,106,676 dollars et l'intérêt de
cette dette de 8,353,403 dollars. En moyenne,
l'augmentation quotidienne de la dette du S
juillet au 30 septembre a été de 1,884,525 dol-
l&TS*
Un nouvel emprunt de 40 miUions de dol
lars, dont l'intérêt annuel sera payable en or
à 6 0/0, vient d'être mis en adjudication. Le
succès de cette mesure financière dépendra
beaucoup de la tournure que prendront les
évènemens militaires en Virginie.
{Moniteur.)
AUSSI E. .
saiKT-pétersbodhg .- 2/io octobre. — D'après
les données recueillies jusqu'à ce jour, ie
nombre des bâtimens détruits par l'incendie-.
de Simbirsks'êlèvfi à j,lo6 dont 12 églises, 27
bâtimens de l'Etat, 3 édifices communaux,,
le. couvent du Saint-Faveur, ,<;t. 1,113 mal-;
sons particulières. Les galeries toutes les boutiques de la plis ce du marché
ont été la proie des flammes r it, dans le port
qui ^contenait plus de 30/i00- pièces de bois
de charpente et quantité d'objets en bois,, rien
n'a pu . être sauvé. .Une . gomme do 100,000
roubles a. été mise par, l'empereur à la dis
position du général baron Wraagel pour êiT6
distribuée aux plus nécessiteux à titre de pre-*
mier secours. Le ministère de l'intérieur a en
voyé 13,000 roubles; : enfin, tous les chefs pro
vinciaux ont été i^itorisés à ouvrir, des sous^
crip lions publiques tant en argent qu 'en na
ture -au profit, des.incendiés de &rnbirsk.
D'autres incendies . continuent leurs ravages
dans, les districts de ia province de Simbirsk>
Sont'-iis dus à la malveillance, comme on ie
croit généralement? Les recherchâmes plus
actives n'ont encore amené l'arrestation, d'au
cun coupable. Des gardes rurales ont été or
ganisées dans'tous les villages"; des patrouilles
dé cosaques parcourent le pays, fouillent les
forêts et tous les endroits dont,les abords sont
le plus difficiles. On a fait venir quatre sot-
nias de.l'armée d'Oi'cnljoarg', et deuxsotnias des
cosaques d'Astrakan,.en outre 'dés officiers et
soldats de l'armée régulière ont été mis à la
disposition des autorités locales* On doit es-r
pérer que ces mesures "mettront un terme au
fléau qui désole une de nos plus riches pro
vinces. • ; ; ,
'Les pertes occasionées par les incendies d'E-
katerinoslaw. sont évaluées à 250,000 roubles^
Les perquisitions faites dans ce gouverneniept
ont amené l'arrestation d'une centaine d'indi
vidus ; depuis cé'moment les sinistres ont cas
sé de se reproduire.- ' • .
L'exposition agricole qui vient d'être ouverte
à Moscou, est installée dans-la salle du manè-.
ge, appropriée à sa.destination .actuelle par
des iravauxintelligehs. Deux étages de gâte
ries courent le long dés murs, et les balustra
des sculptées de ces galeries portent les écus-
sons aux armes de tous les frouvernemens de
l'empire.
Les provinces les plus lointaines sont repré-
la Van Grool :
— Ma noble cousine veut-elle bien don
ner.une place à un jeune ecclésiastique de
sa connaissance ?
Depuis la veille au soir, il ne s'était rièn
passé de la Van Grool à son prétendu pa
rent, qui eût pu renouveler ses défiances;
au contraire,-elle fut heureuse de rencon
trer uh homme chez lequel elle était assu
rée d'une vive sympathie pour sa mésa
venture, et, s'expliquant-son déguisement
par le triple démêlé qu'en sa présence il
avait eu avec la justice, elle s'empressa de
lui accorder l'hospitalité demandée.
Quant à Vassivière , il ne vit pas avec
le même plaisir le trio se changer en qua
tuor ; mais cet homihe dont il n'avait en
core rien pti pénétrer et dont Gafoppe s'é
tait bien gardé de lui dire le fin mot, lui
faisait peur comme les ténèbres; il eut donc
soin de ne rien témoigner.,.
Pour le procureur, il redoutait de Car
touche quelque tour- de sou métier, et,.se
sentant tiraill* entre sa conscience, qui.
lui ordonnait d'avertir la veuve, et sa ?
peur, qui lui commandait de se taire,
pour nous servir d'un dicton qui évidem
ment a pris naissance à Pépoque où se
passe notre histoire, il aurait voulu être
soufflé au Mississipi.
Ce que put être la conversation pendant
le trajet de Paris à lvry on se le iigure fa
cilement. Les frais en furent faits par l'hor
rible félonie de Law et par un grand en
couragement donné au rapatriage des
époux du fait de Cartouche, lequel se dé
clara complètement revenu sur le compte
de Vassivière après l'avoir d'abord si mal
mené.
Devisant ainsi et suivant sans défiance
le bord de la Seine, les voyageurs étaient
arrivés à cette place que le capitaine pié-
montais, dans son exposé d'une manière
commode et facile de dévaliser la Vun
Grool, avait appelée la gare d'ivry, et qui •
était ainsi nommée parce q.ue cette gare
n'existait j>as.
Voilà qui a l'air quelque peu énigmâti-
que et.qui pourtant nous est très simple
ment expliqué par un passage de VHistoi
re de Paris de Dulaure :
« Sur la rive gauche de la Seine, dit-iL
près de l'hôpital général de la Salpétrière,'
on commença les travaux d'un bassin pro
pre à mettre les bateaux du commerce •
à l'abri- des glaces et des débordemens.
L'emplacement était vaste; son plan pré
sentait une demi-lune d'environ cent
toises de rayon, qui n'était séparée du
cours de la Seine que par le chemin de
halage. Aux deux extrémités de cette de
mi-lune , deux ouvertures couvertes
par deux ponts devaient y introduire les
eaux de la rivière. Déjà le terrain était
•creusé tout autour; des talus dessi
naient le plan de la Gare; et au-dessus
» d'une terrasse revêtue de maçonnerie
*. s'élevait un bâtiment destiné à l'admi
nistration de cette gare. Ce projet, qui
avait toutes les apparences de l'utilité
et dont l'exécution était fort avancée'
fut abandonné, parce que le Parlement -
refusa d'enregistrer les lettres-patentes
qui autorisaient cette construction. »
Dulaure ajoute, que pendant des années
le terrain resta inutile, désert et sans cul--
ture. Il en fu4 de lui comme de ce terrain
de Chaillot, sur lequel devait s'élever le
Palais du Roi de Rome et dont le capitaine
piémontais n'aurait pas manqué de com
parer aussi les terrassemens longtemps
abandonnés aux Abruzzes et aux Apen
nins.
Donc, le carrosse de la veuve Van Grool
Bf'RRUX A PARIS { ri e ds Vsiols (P*'a!s-îloyaJ>ï IK 50;
DIMANCHE 25 OCTOBRE 1864.
TROIS MOIS -cô-i
six mois,.ï.,>?;;-v.
UN AN.
16 FR.
32 FR.
64 FR.
P3UK LBS PATS ÉTRANGERS, Vol? le tablGBU
publié las 5 et 20 de chaque mois,
mp. L, BOK1FACE, r. des Bcœs-Enfana, iS,
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
TROIS IS FR.
SIX MOIS ;. c4l » 26 FR.
L T N AN , ?i f s ; WÂ tir.
UN NUMÉRO CENTIMES;
Les abonnemens datent des i" et 16
de chaque iSolai
Le mode d'abonnement le plus simple est l'envoi d'un boa de poste ou d'un eftet
sur Paris, à l'ordre de l' administratepb du journal, rue de Valois, n* 10.
L îs lettres ou envois dargent NOS af ^& anchis sont refutiSt
Les articles déposés, ne sont pas rendtiâ.
js8S A nnonces sont reçues chez M. P anis , rué Kotre-Dame-des-Victoîres, a* 40
. (place de la BourseJ.
PARIS, 22- OCTOBRE.
LA CONVENTION DU 18 SEPTEMBRE.
- La polémique continue au sujet de la
convention du 15 septembre, et, après un
mois, elle n'est pas plus avancée que le
premier jour. Elle tourne dans un cercle
et elle n'en sortira pas, par-cette raison
bien simple que chaque opinion extrême
s'obstine à ne voir les choses qu'à son
point de vue, supprime les faits, tient pour
non avenus les engagement les plus for
mels, dénature les textes les plus clairs et
. ne croit qu'à ses propres illusions.
Laissons discuter entre eux la révolu
tion et l'ancien régime ; laissons s'épuiser
cette lutte qui ne peut aboutir à rien,
parce qu'elle ne procède que par hy
pothèses, et contentons-nous de reve
nir encore une fois à l'impartiale ap
préciation des choses, pour cette immense
partie du public qui ne veut pas plus
se laisser entraîner par ies idées révolu
tionnaires que par les idées rétrogrades,
et qui met le bon sens à -la place de la
passion.
Voyons donc les faits tels qu'il sont et
examinons si le gouvernement français et
le gouvernement italien, en signant le
traité de septembre, n'ont pas fait preu
ve de haute raison et n'ont pas obéi à une
sage politique.
Pouvions-nou? rester indéfiniment à Ro
me.? Nqd , et les partisans les plus exaltés
Û® lâ soïrveraineté temporelle du Saint-
Père n'oseraient le prétendre, car une. oc
cupation sans tei me aurait équivalu, en
définitive, à l'effacement et presque à la
chute de cette souveraineté temporelle.
Nous devions donc quitter. Home et Je
plus tôt possible, après quinze années d'oc
cupation, pour que cette occupation ne
changeât pas de caractère. Mais, d'un au
tre côté, pouvions-nous retirer nos soldats
de Rome en livrant le Saint-Siège sans dé
fense à une révolution intérieure ou à une
invasion du dehors? Cela était également
impossible, et nul ne s'y attendait très
certainement. Le drapeau de'la France
n'avait pas protégé le Saint-Siège pendant
quinze années pour qu'il pût disparaître
sans laisser des garanties à sa place. Ce
'sont ces garanties-qui sont stipulées si net
tement jet si formellement dans le traité
du 45 septembre.
. Que faisions-nous à Rome? Nous proté
gions le Saint-Père contre l'invasion pos
sible de ses Etats actuels par une force
régulière ou par une force •irrégplière. .Par
le tfaité, le gouvernement italien s'engage
non seulement à ne pas envahir le ter
ritoire pontifical, mais encore à ne pas per
mettre qu'il soit envahi. Comment ose-
±-on supposer qu'un tel engagement. ne
sera pas tenu? Comment ose-t-on suppo-*-
ser que ce qu'on ne fera pas directement,
on pourra l'entreprendre par des voies
détournées ? Comment ose-t-on supposer,
en d'autres termes, qu'un engagement
aussi solennel et aussi librement consenti
n'engage pas, et qu'on a jœué une comé
die? C'est là, nous l'avons déjà dit, une
sanglante injure au noble.caractère et .à la
loyauté du roi 'd'Italie. C'est une injure
aussi pour la France, qui a mis sa signa
ture au bas du traité.
L'occupation française avait un second
objet. Le Saint-Siège devait être à l'abri
Feuilleton du Conslitutiounel, 25 cet.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Troisième partie.
*• XXII.
la gare d'ivry.
En voyant sa maîtresse paraître sur le
perron de l'hôtel ou elle venait de faire
une campagne si malheureuse, le cocher
de la millionnaire avait avancé avec fra
cas son eprrosse, la veuve y monta avec
une sorte d'emportement et, à peine assi
se, elle cria à Galoppe :
— Passez-moi mon portefeuille!
Le précieux dépôt dont le procureur
était en effet resté chargé, fut remis aux
mains de sa propriétaire, qui l'installa sur
ses genoux comme un enfant bien aimé,
en le protégeant de ses deux mains en
tre-croisées. Ensuite,- comme il avait été
convenu que Galoppe ferait escorte h
à l'intéressant voyageur jusqu'à ce qu'il
eût été réintégré à lvry dans sa cache
habituelle, le procureur se disposait à fran
chir le marchepied, quand il fut abordé
par un grand laquais portant une autre
livrée que celle de la veuve, et qui, .en lui
remettant un fragment de carte bizarre
ment découpé, lai dit assez peu respec
tueusement : —Mon maître est là auprès
qui voudrait vous parler.
A son grand déplaisir, le procureur re-
d'un coup de. main révolutionnaire au
dedans. Le gouvernement impérial ne.l'a
point oublié, et toutes les précautions ent
été prises pour que la pouvoir pontifical
rentrât dans les conditions normales de
tout pouvoir et pût §e maintenir par ses
propres'forces. Le délai de deux ans fixé
pour l'évacuation n'a pas eu d'autres-mo
tifs. Ces deux ans ont été, en eiïet,
jugés nécessaires par la Franco "pour
que le Saint-Siège pût -constituer une
force armée suffisante- en rencontrant
toates les facilités pour une œuvre
semblable. -Peut-on dire qua toutes les
précautions suggérées par la prudence
humaine.n'ont pas été prises et que la
France n'a pas rempli sa mission jusqu'au
bout?
L'Italie faisant connaître son projet, de
changeront de capitale et d'une nou
velle organisation intérieure ; l'Italie ma
nifestant l'intention de ne pas attaquer
le territoire pontifical et dê ne pas permet
tre qu'onl'attaque,et le Saint-Siège retrou
vant les conditions auxquelles un gouver-»
nement est maître chez lui , que fût-
il arrivé si la France eât déclafé que,
nonobstant ces circonstances nouvelles,
elle maintenait son occupation? N'eût-on
pas été en droit de lui dire qu'elle man
quait à son programme, que l'occupation
n'était qu'un prétexte pouf d'autres pro
jets ? Et pendant que les uns l'auraient ac
cusée de" menacer l'Italie, d'autres ne
l'auraient-ils point accusée de vouloir do
miner le Saint-Siège? Notre drapeau, qui
ne doit jamais encourir un soupçon, eût
été dans une position des plus fausses.
"La conduite du gouvernement de l'Em
pereur, était donc toute tracée.
Et, maintenant, que les faiseurs d'hypo
thèses persistent à prétendre, d'une part,
que l'Italie ne tiendra pas ses engagemens ;
d'autre part, que Rome n'acceptera pas les
garanties qu'on lui offre. Ce sont là des exa
gérations de l'esprit de parti et des jeux de
polémique. La politique sérieuse ne rai
sonne pas ainsi,et il est évident pour tous
les hommes éclairés et impartiaux, que
la France n'a pu signer la convention de
septembre, sans admettre la sincérité du
gouvernement italien et sans compter sur
la sagesse du gouvernement pontifical.
Tous les intérêts qui sont chers à no-
trs pays et tous les principes qu'il repré
senté, ont été sauvegardés. L'Italie ne
pourra plus se plaindre de notre oc
cupation, et. Romè ne sera pas moins
sous la protection de garanties qui por
tent la signature de la France, "il n'y a pas
d'équivoque possible, et les entraînemens
du parti de la révolution n'ont pas plus de
chance de succès que les obstinations dû
parti de l'ancien régime.
La convention du 13 septembre a été
conclue de bonne foi : elle sera exécutée
de bonne foi.
PAULIN L1MAYRAC.
BULLETIN POLITIQUE.
On sait que la Prusse et l'Autriche avaient
conclu au mois de décembre; dernier une
convention particulière «pour l'affranchis
sement des duchés de Sleswig-Holstein. »
S'il faut en crcïrdleFrernclenblatt, cette con
vention aurait été récemment complétée
par un article additionnel portant que l'ac
tion commune des deux puissances con
tractantes s'étendra pareillement à la- re
constitution des pays à elles, cédés en un ,
Etat indépendant. Le Fremdenblatt ajoute
connut sur la carte les trèfles qui étaient
comme les armes parlantes de Cartouche,
et n'ayant pas envie de se brouiiler avec
cette dangereuse connaissance, il 1 s'em
pressa de se rendre à son invitation.
Cinquante pas plus loin et sans sortir de
l'hôtel, dans un coin de la cour qu'en
combrait en tout temps une émeute ds
solliciteurs, maître Galoppe trouva son
homme qui, le chapeau rabattu sur ses
yeux et le nez dans son manteau, lui dit
- avec un peu de hauteur :
— M'apprendrez-vous, Monsieur le pro
cureur, ce que signifient les allées et ve
nues de ce portefeuille?
. —Elles signifient que Law a fait d'a
bord des difficultés pour changer en ar
gent son contenu, et qu'à la fin il refuse
net.
— Gomment, il en est là, s'écria Cartou
che, soixante millions à rembourser le
mettent à quia. Hein ! mon -maître, comme
nous avions flairé où le bât le blessait P
— Oui, oui, dit Galoppe en essayant de
s'en aller, nous avions rencontré assez
juste, mais, si vous me le permettez, je
suis attendu...
— Du tout, je ne permets pas, dit Car
touche, vous avez un tas de choses à m'ex-
pliq'uer. Je ne vous pàrle pas de mon In
vitation; je sais qu'un soi-disant homme
de la police est allé vous détourner d'y cor
respondre, mais d'abord les époux Vassi-
vière, comment se fait-il que je les retrou
ve accouplés quand je les avais mis si
agréablement à couteau tiré!
— C'est justement ce dont je ne me suis
pas rendu compte, répondit Galoppe,
quand, en'sortant de la vente du camellia,
Yassivière, au désespoir, est venu me con
ter -sa rencontre avec le capitaine Van
Grool, où je vous ai aussitôt reconnu. Il
que ce nouvel article aurait été stipulé
avant qu'on eût eu connaissance du traité
franco-italien du 13 septembre.
- Nous ignorons si la nouvelle donnée
par le journal allemand est exacte ; mais,
d'après tout <îe qui se passe, ie cabinet de
Vienne semblerait peu disposé aujour
d'hui à seconder les prétentions de celui
de Berlin. Les journaux autrichiens sont
en général asseg hostiles à ces prétentions.
La Presse de Vienne déclare dans son der
nier numéro que, quelque peu impor-
portans que paraissent ies droits particu
liers réclamés par la Prusse, on ne sau
rait les .lui concéder, attendu qu'ils por
tent atteinte à la base de la Confédération
germanique et à l'égalité des droits com
muns. 0 . " ' -
Le double projet mis en avant par la
Prusse -d 'ériger Ren dsbourg en forteresse
fédérale j et Kiel en port fédéral j ne
liii pârait aucunement justifié pëif. lëâ
intérêts de l'Allemagne. La sûreté des
duchés n'exige pas, dit-elle, que Rends-
bourg ou quelque autre ville du Sleswig-
Holstein devienne une forteresse fédérale,
et le danger de débarquemens éventuels
des Français et des Russes n'a été évoqué
que pour frapper les imaginations et don
ner uii prétexte â la mesure. Il en est de.
môme de la transformation de Kiel en
grand port militaire : pour le cas d'une
guerre dans la,Bal tique le meilleur port
dans cette mer serait Dantzick, ce ne serait
pas Kiel. La Presse de Vienne ajoute que
quand bien même les deux grandes puis
sances s'entendraient pourréaliser ces pro
jets en faisant exécuter à frais communs
les travaux nécessaires dans ces deux pla
ces, il appartiendrait à la Confédération
germanique et non à laJPrussede fournir la
protection, l'argent et la garnison. Elle ter
mine en déclarant que le Lauenbourg doit
suivre la condition des duchés et que si la
Prusse prétendait le revendiquer pour se.
payer des frais de la guerre, ainsi qu'on
l'assure, elle violerait,par ce trafic indigne,
les droits et les principes fédéraux.
La Gazette de'Cologne dément, à son tour,
les bruits d'une crise ministérielle à Vien
ne : « Il est vrai, dit-elle, qu'il existait une
» intrigue pour forcer M. de Rechberg à
» donner sa démission, mais cette tenta-
» tive a échoué. »
Le Morning-Post , ainsi qu'une dépêche
nous l'a annoncé hier, se dit autorisé à
déclarer que le prétendu projet d'interven
tion dans les affaires .du royaume de Grèce
annoncé par le Times du 19 est dénué de
toute: espèçe de fondement." Ce dernier
journal publie aujourd!hui unenote adres
sée au mois de septembre dernier par le
comte Russell au ministre anglais à Athè
nes, qui explique la règle de conduite que
l'Angleterre se propose de suivre?' vis-à-
vis de la Grèce. Sollicité d'employer son •
influence auprès du parti anglais dans
l'Assemblée nationale pour hâter la dis
cussion de la Constitution, lord John Rus
sell ar'épondu que l'Angleterre n'entretenait
pas de rappprts avec les partis politiques à
Athènes, mais qu'elle serait prête à agir
d'accord avec la France et la Russie, pour
tout ,ce qui concerne les intérêts généraux
de la Grèce.
Il faut que le gouvernement hellénique
sache compter sur lui-môme. D'après les
dernières dépêches, nous voyons qu'il est
résolu à agir et à marcher avec décision..
Nous ne pouvons que le féliciter de cette
fermeté; c'est le'seul moyen d'inspirer la
confiance et de faire enfin cesser toutes
les hésitations et les inquiétudes depuis si
long-temps fatales à la Grèce.
JONCIÈRES.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 22 octobre.
Le Times publie la noté adressée le -19 sep
tembre par lord John Russell à M. Erskire, mi
nistre d'Angleterre à Athènes.
me semblait que , pour .la vengeance de
notre amie, le remariage était resté con
venu comme étant le pis qui pût arriver à
la veuve.
— J'avais quelque cliose de plus crous-.
tillàht à lui offrir, répondit Cartouche, et
sans ce misérable Law, ainsi que je comp
tais l'annoncer à vous et à la Fillon, dans
une heure d'ici, la Vassivière était nettoyée
de ses soixante millions écus...
— Oh ! fit Galoppe avec une sorte d'in
crédulité.
— Comme je vous le-dis, .mon cher, tou
tes mes mesures étaient prises ; mais vous
ferez connaître à la mère des Amours com
ment l'autre m'a coupé l'herbe sous pied.
Après ça, j'en conviens, le coup était chan- ,
ceux ; certains même disaient que j'y pour
rais laisser ma peau. Ma foi ! puisqu'il
manque par force majeure, il faut s'en con
soler et voir à autre chose. *
—Eh bien ! est-ce tout ce que vous vou
liez me demander? dit alors Galoppe, qui
aurait toujours bien voulu s'en aller.
" —Mais, certainement non, que vous.ne
m'avez pas tout dit, et, par exemple, la
manière que vous vous y êtes pris pour
.recoller le ménage? '
— Eh bien! dit Galoppe en marquant
quelque impatience, quand Vassivière
vint chez moi il parlait de tout bousculer,
de mettre bas sa principauté" et de rentrer
purement et simplement avec sa femme,
ce qui finissait fort sottement la co
médie; alors j'ai consenti à aller avec
lui à lvry. La Van Grool, de son côté, ne
voulait entendre à ritfn, elle n'avait qu'une
idée : réaliser et quitter la France. Mais
c'est bête cependant, lui" dis-je, de laisser
ainsi se perdre un titre de princesse et
pour r'avoir votre argent des mains de
Law, ce qui ne sera peut-êtr^ pas dçç plus
Le comte Sponedk avait. demandé à M. Ers-
kire que l'Angleterre employât son influence
•. sur le parti anglais dans' l'assemblée natio
nale, pour hâter la discussion de la eonstitu-
-îlOB,
Lord J. Russell répondit que l'Angleterre
n'avait pas do relations avec les partis politi
ques en Grèce, et qu'il désirait agir d'accôrd
avec la France" et la Riissid, au ( point de vue
des intérêts généraux de la Grècë.
L'Angleterre, a-t-il ajouté, ne veut pas in
fluer sur les décisions de l'assemblée grecque;
moins les puissances- étrangères intervien
dras t dans les affaires de Grèce^ mieux cela
vaudrA pour la paix de ee pays.
Altona, 22 octobre. ;
La Gazette du Sleswig-Èolstein annonce que
la Uiète germahiquë à pris la décision de faire
payer par le Holstein une partie' très Considé
rable des frais résultant de l'exécution fédé
rale et de l'administration civile dans ce du
chés " "
Athènes, 21 octobre.
Dans son message d'avant-liier, le rci avait
proposé la création d'un conseil d'Etat.
Les ministres ont déclaré aujourd'hui à l'as
semblée que la. Constitution ne serait pas si
gnée par Je roi si elle ne contenait pas,la
création de ce Conseil.,
Après discussions, la proposition royale a
été adoptée par 136'voix contre 124. Il y a eu
10 abstentions.
Turin, 21 octobre.
La Gazette officielle publie un décret ordon
nant que l'escadfe d'éfolutlons, actuellement
composée de deux divisiô'^ Soit réduite à une
seule. _ v
Le Diritto publie une déclaration de Garibal-
di qui se prononce contre la convention du 15
septembre.
Les journaux discutent toujours cette con
vention; ils publient plusieurs résolutions
d'asgociations politiques, les unes en faveur,
les autres contre la convention.
Emprunt italien, 65.05.
Nice, 21 octobre.
L'empereur et l'impératrice de Russie sont
arrivés à notre gare à cinq heures. Le comte
Skariatine, grand chambellan, a reçu LL. MM.
et leur a présenté le préfet, le général com
mandant, le maire et le commandant des
chasseurs de la garde.
La colonie russe, admise dans la gare, for
mait la haie sUr le passage. Le czar a adressé
quelques paroles de remerciemens aux auto
rités. LL. MM. sont ensuite montées en voitu
re pour se rendre à leur résidence, la villa
Peillon.
Malgré la pluie, une foulé énorme se pres
sait sur le parcours ; les rues traversées étaient
entièrement pavoisées aux couleurs russes et
françaises.
.La corvette russe Vitias est arrivée à Ville-
franche; le bruit court qu'elle sera mise à la
disposition du grand-duc héritier qu'elle irait
prendre à Civita - Vecchia, pour l'amener à
Nice.
Madrid, 2l'octobre, soir.
Demain matin-, lè conseil dçs ministres se
réunira pour s'occuper des affaires du Pérou.
. • (Havas-Bullier.)
Voici la seule dépêche qui nous arrive
ce soir : ■ ;
, , * , • Turin, 22_octobre.
Des lettres transmises de la Véhétie, confir
ment la nouvelle de l'envahissement de quel
ques parties du territoire du Frioul par des,
bandes.armées portant l'uniforme garibaldien.
• La^baad*; qài s'est emparée des caisses desper
cepteurs de Splilimbèrgo et de Moniago, était
commandée, dit-on, par Talassi, ancien capi
taine garibaldien. II a laissé un reçu régulier
des fonds qu'il a pris, et le drapeau italien a
été déployé pendant qu'il occupait ces loca
lités. -- Emprunt italien 63.20.
{Havas-Bullier.)
COÏJ&S BE LA BOOESS.
cours de clotdkb
3 0/0 au compt.
—Fiûûu mois.
41/2 au compt.
—Fin du xaois.
le 21
6190
64,90
91 85.
92 7a
IQ 22 IUUSSK.
65.10 Ï 20
65. » « 10
81.85 ». »
» » » B U
biîssb
» »
n »
ra©saveiles de l'âsrxàérgssgsur.
dfe de plus explicites, non que je
.-loute de la
MEXIQUE.
On écrit de la Nouvelle-Orléans, le 28' sep
tembre :
« L'un.des journaux du matin annonce que
le général Dupln, de l'armée impériale, s'est
emparé deMatamoras le 20 de ce mois. Cortina
s'est enfui à la première nouvelle de l'arrivée
des Français. La ville est parfaitement tran
quille et lesàifairesse font commede coutume.
. » On dit que les officiers de l'escadre qui se
trouve actuellement dans notre port, ont reçu
directement ees nouvelles ; c'est ce dont je n'ai,
pu m'assurer, pa3 plus que je n'ai réussi à
savoir si l'armée du général Dupin venait de
Bagdad ou de Monterey. Vraiment, en songeant
au peu de confiance que méritent souvent les
> renseignemens qui nous viennent par la ligne
de'Rio-Gràhdë, je me sens disposé à en âtten-
faciies, c'est un fameux prétexte que d'é
pouser un prince mexicain qu'on est obli
gée de suivre dans son pays.
— Au fait, dit- Cartouche, -je ne vois pas
ce que Law pouvait rétorquer contre cette
raison.
— li a rétorqué ~ qu'il ne payerait pas;
voilà tout. Quant à la Yassivière, elle fut,
frappée de l'argument, d'autant mieux
qu'étant mariée sous le régime dotal, sui
vant la mode du pays où a été fait son con
trat, elle restera toujours maîtresse de sa
fortune; elle a donc fini par accepter la
main du prince ; mais pour vous donner
une idée des charmes futurs de ce replâ
trage, quand, pour plus de vraisemblance,
il eut été convenu que son mari irait toucher
au nom de sa future, il a fallu absolument
que je vinsse avec elle accompagner son
portefeuille, et,pour le présenter a la cais
se, elle a exigé qu'il ne sortît pas de mes
mains, tant elle croit son noble époux ca
pable de filer avec.
A ce moment, Eveille-Chien, qui était
l'ambassadeur dépêché à Galoppe, se sé
parant d'un personnage de mauvaise mine
avec qui il avait causé un moment, se rap
procha de son patron et lui fit quelques
gestes émus. Cartouche lui répondit de la
même manière, et le procureur se dou
tant bien que, pendant ce temps, il était
maugréé par la Van Grool, profita de la
liberté que lui faisait ce colloque en pan
tomime pour s'échapper et regagner le
carrosse.
Comme celui-ci, après un assez long piaf
fement des chevaux auquel se complaisait
toujours l'orgueilleux cocher de la veuve,
avait déjà dépassé le seuil de l'hôtel, Car-
touqhe le rejoignit au pas de course et,
après avoir ordonné impérieusement d'ar
rêter, se présentant à là portière, il dit à
probabilité de la prise de Matamoras, biCJ 1 ai j
contraire ; car si elle n'est pas tombée le 20 au"
pouvoir des Français, comme on l'annonce, je
sais que la sdr»âis«it héroïque cité sera forcée
d'ouvrir ses portes â la première sommation"
des tfûap'es impériales.
» Nous avons reçu de nouveaux renseigne
mens sur l'occupation de Monterey, capitale du
Nuevo-Leon, et de Coihula, dernièrement en
core le siège du gouvernement erraiii de Jua-
rez. Le généîal ds Castagny est entré aans
cette ville le 19 août et, trois jours après, il a
publié les proclamations suifaptes :
«Mexicains! je viens parmi vous pouf vous
faire reconnaître Maximilien I" comme empereur
du Mexique, C 'est-à-dire que je vous apporte la
paix, l'ordre et la tranquillité; que vous allez être,
délivrés de ces intrigans qui, sous divers prétex
tes, n'onteesséde vous dépouillerpôtir s'enrichir à
vos dépens.Souvenez-vous de tout ce que Vous avez
souffert, desjesactions qui vous ont ruinés et hâtez-
vous de prodlàniar le prince éminent que la ma
jorité de vos compatriotes ont choisi pour leur
souverain. L'empire c'est la fin' de tous vos maux;
. . . .. —* j eg
ra
de
vos propriétés; êous îc's auspices, la richesse pu
blique va se développer, l'îAdépendance nationale
sera maintenue et, en un mot, 11 vous donnera
une prospérité que vous n'eussiez jaifltfis pu espé
rer au milieu des querelles qui vous divisent. Ac^
ceptèz donc. franchement l'empereur qui consa
cre son existence à votre bonheur et qui, complè
tement étranger à vos divisions, appelle à lui,
sans-distinction, tous les bons citoyens pour 1 ai
der à régénérer votre pays, .
» Dignes citoyens de tous les partis, qui désirez
la grandeur de votre patrie, ralliezrvous autour
du tréne impérial mexicain que la main géflêreu-
SÊ et dêsitrtéressée de la France vient de rétablir-
" » Habitdns cîuNuaVo-Leon, suivez l'exemple des
autres dêpartemens; cjne 1 les fils de la frontière
répètent à leur tour ce cii qui résonne en ce mo
ment partout dans le Mexique : « Longue vie a
l'empereur Maximilien ! »
» ds castagny , général de division, i
fi Le général s'est adressé ensuite aux habi-
tans de Coihiila dans les tenues suivans :
« Mexicains! N'aye2 auctiné défiance des trou
pes françaises; elles viennent Vous offrir .'a paix,
l'ordre et des garanties sérieuses pour vos personnes
comme pour vos propriétés. Notre venue dans sstte
contrée n'a d'autre obj et que de protéger vos intérêt#
et de chasser cette misérable bande de pillards
dont la seule espérance était de s'enrichir de
vos dépouilles. Aussi, vous l'avez vu, ils se sont
enfuis comme des lâches , sans oser accep
ter le combat. Que pourriez -Vous ' craindre
maintenant de tels- hommes?.Tant que S. M.
l'empereur Maximilien ne décrétera pas de
contributions, vous n'en aurez poirit' (t. payer.
On ne vous demandera que ies droits ordi
naires pour fournir aux nécessités de l'adminis
tration' municipale. Les troupes impériales vous
délivreront des bandits. N'hésitez donc pas un
moment à proclamer un prince éclairé entre les
mains duquel lé Mexique a remis son avenir.
» Etranger à vos longues dissensions politiques,
il n'est point prévenu par des opinions précon
çues et en désaccord avec les vôtres'. Il désirs qaa,
sans-distinction de parti, tous les bons Meticains;
qui aiment leur patri.e se groupent autour-de lui
et l'aident par leur coopération à. établir, d'une
manière permanente dans votre pays, la paix, le
bon ordre et la prospérité.
» A. dê C astagny.
» Quartier général, Saltillo, 26 août.»
«Juarez'a tout juste réussi à s'échapper de
Monterey-au moment oùles alliés y.entraient. If
s'est enfui dans s'a voiture escorté paruue trou
pe de cavaliers vétérans de Guanajuato. Les
troupes républicaines au nombre de 3,000 en-'
virou avec 30 pièces d'artillerie , après avoir
évacué Saltillo et Monterey, se sont' dirigées
vers Chihuahua où s'est retiré Juarez et où,
dit-on, ses partisans espèrent trouver enfin un
lieu de repos. Les républicains se débandent
en masse. Les bandes de Porfirio Diaz et d'Or-
tega étaient eu mutinerie ouverte lors des der
nières nouvelles et les hommes désertaient par
centaines. Avec le reste de son armée, environ
600 hommes, Diaz's'est replié sur sa capitale,
Oajaca, qu'il s'occnpoen ce moment do fortifier.
Dans quelques mois, si tout continue de mar
cher ainsi, les forces alliées n'auront, plus un
ennemi à combattre. •
» On annonce que ie général Doblado a fait
sa soumission à l'empire. Il est en ce moment
aux Etats-Unis, mais un sauf-conduit iui a été
expédié sur sa demande, et on s'attend à le
voir prochainement arriver dans la capitale.
Nous donnons ce renseignement sous la res
ponsabilité du Ver de, journal publié à Mexico,
et à qui nous l'empruntons.
«Une ordonnance publiée à Monterey le 1 er de
ce mois, abolit l'impôt de 25 0/0 promulgué en
186), ainsi que celui établi sur les cotons en
mai dernier. »
» Une compagnie anglaise vient de soumis--
sionner les travaux d'achèvement, du chemin
de fer entre Vera-Cruz et Mexico. On aspère
que quatre années suffiront pour, les terminer
entièrement.
» Le 16 septembre, l'ArdécJie est arrivée à la
Vera-Cruz, ayant à bord 700 hommes qui doi
vent être' répartis dans la légion étrangère.
Elle* amenait aussi de là Martinique, vingt-
quatre officiers et quarante-cinq soldats mexi
cains fait prisonniers à Puebla. Tous ent fait
leur soumission à l'empire. .
» L'empereur continue sa visite triomphale à
travers son empire. II . a visité* dernièrement
Queretaro, Celaga, San-Miguel, Trapueto et
plusieurs autres villes moins considérables.
On l'attendait prochainement à Guaaajua-
to. Le. général Uraga, qui faisait part:
l'armée républicaine", a été présenté à l'i
feur à Travueto. » ( Conesp. Haia
CANADA.
On écrit de Québec, le 26 septembre :
La conférence tenue £ Charlottesto'wn entre
les délégués du Nouvea ^.-Pruns'wiek, de la
Nouvelle-Ecosse et de l'île du Prince-Edouard,
et en présence de ceux du Canada, a dépas
sé les espérances de ses promoteurs. Non-
geulement les trois provinces maritimes ont
reconnu les avantages d'une-fusion en uri° seu
le, mais le gouvernement de Terre-Neuve, su^la
bruit de cette décision,a demandé d'être admis
à la discussion. Enfin , et c'est là le grand
succès, les délégués du Canada, frappés des
richesses territoriales des provinces maritimes
et de leur prospérité industrielle , se sont
montrés assez.enclins à réaliser le grand pro
jet de confédération 3e toutes les possessions
britanniques de l'Amériquè du Nord. Une nou
velle conférence devra donc s'ouvrir à Québec,
le 10 octobre, pour décider cette grande ques
tion. Le projet qui paraît avoir le plus de
chances assurerait à ' chaque Etat des ins
titutions distinctes pour le règlement de
ses propres affaires , et créerait un pouvoir
exécutif et un Parlement fédéral pour l'ex
pédition des intérêts communs. C'est assez,
comme on peut voir, la Constitution des Etats-
Unis appliquée à trois millions et demi de co
lons qui n'ont pas cessé de relever de la cau-
ronne britannique. Dans tous les cas, si ce vas
te plan offre des chances considérables de suc
cès, il a aussi ses ennemis et ceux-ci commen
cent à se révéler par la critique de certains
organes de la presse canadienne.
ÉTATS-UNIS.
On écrit de New-York^ le G octobre :
Le secrétaire du trésor fient de publier l'ex
posé de la situation financière à la date du 30
septembre; Le montant de la dette fédérale s'é
levait alors à 1,955,973,716 dollars produisant
81,778,643 dollars d intérêts, à savoir 5^.608,448
dollars payables en or et 27,170,197'dollars
payables en « greenbarks. »
JDepuis las juillet, jour auquel M. Tessendôa
est pntré dans l'exercice de ses..fonctions com
me secrétaire du trésor, la dette publique s'est .
accrue de -i£3,106,676 dollars et l'intérêt de
cette dette de 8,353,403 dollars. En moyenne,
l'augmentation quotidienne de la dette du S
juillet au 30 septembre a été de 1,884,525 dol-
l&TS*
Un nouvel emprunt de 40 miUions de dol
lars, dont l'intérêt annuel sera payable en or
à 6 0/0, vient d'être mis en adjudication. Le
succès de cette mesure financière dépendra
beaucoup de la tournure que prendront les
évènemens militaires en Virginie.
{Moniteur.)
AUSSI E. .
saiKT-pétersbodhg .- 2/io octobre. — D'après
les données recueillies jusqu'à ce jour, ie
nombre des bâtimens détruits par l'incendie-.
de Simbirsks'êlèvfi à j,lo6 dont 12 églises, 27
bâtimens de l'Etat, 3 édifices communaux,,
le. couvent du Saint-Faveur, ,<;t. 1,113 mal-;
sons particulières. Les galeries
ont été la proie des flammes r it, dans le port
qui ^contenait plus de 30/i00- pièces de bois
de charpente et quantité d'objets en bois,, rien
n'a pu . être sauvé. .Une . gomme do 100,000
roubles a. été mise par, l'empereur à la dis
position du général baron Wraagel pour êiT6
distribuée aux plus nécessiteux à titre de pre-*
mier secours. Le ministère de l'intérieur a en
voyé 13,000 roubles; : enfin, tous les chefs pro
vinciaux ont été i^itorisés à ouvrir, des sous^
crip lions publiques tant en argent qu 'en na
ture -au profit, des.incendiés de &rnbirsk.
D'autres incendies . continuent leurs ravages
dans, les districts de ia province de Simbirsk>
Sont'-iis dus à la malveillance, comme on ie
croit généralement? Les recherchâmes plus
actives n'ont encore amené l'arrestation, d'au
cun coupable. Des gardes rurales ont été or
ganisées dans'tous les villages"; des patrouilles
dé cosaques parcourent le pays, fouillent les
forêts et tous les endroits dont,les abords sont
le plus difficiles. On a fait venir quatre sot-
nias de.l'armée d'Oi'cnljoarg', et deuxsotnias des
cosaques d'Astrakan,.en outre 'dés officiers et
soldats de l'armée régulière ont été mis à la
disposition des autorités locales* On doit es-r
pérer que ces mesures "mettront un terme au
fléau qui désole une de nos plus riches pro
vinces. • ; ; ,
'Les pertes occasionées par les incendies d'E-
katerinoslaw. sont évaluées à 250,000 roubles^
Les perquisitions faites dans ce gouverneniept
ont amené l'arrestation d'une centaine d'indi
vidus ; depuis cé'moment les sinistres ont cas
sé de se reproduire.- ' • .
L'exposition agricole qui vient d'être ouverte
à Moscou, est installée dans-la salle du manè-.
ge, appropriée à sa.destination .actuelle par
des iravauxintelligehs. Deux étages de gâte
ries courent le long dés murs, et les balustra
des sculptées de ces galeries portent les écus-
sons aux armes de tous les frouvernemens de
l'empire.
Les provinces les plus lointaines sont repré-
la Van Grool :
— Ma noble cousine veut-elle bien don
ner.une place à un jeune ecclésiastique de
sa connaissance ?
Depuis la veille au soir, il ne s'était rièn
passé de la Van Grool à son prétendu pa
rent, qui eût pu renouveler ses défiances;
au contraire,-elle fut heureuse de rencon
trer uh homme chez lequel elle était assu
rée d'une vive sympathie pour sa mésa
venture, et, s'expliquant-son déguisement
par le triple démêlé qu'en sa présence il
avait eu avec la justice, elle s'empressa de
lui accorder l'hospitalité demandée.
Quant à Vassivière , il ne vit pas avec
le même plaisir le trio se changer en qua
tuor ; mais cet homihe dont il n'avait en
core rien pti pénétrer et dont Gafoppe s'é
tait bien gardé de lui dire le fin mot, lui
faisait peur comme les ténèbres; il eut donc
soin de ne rien témoigner.,.
Pour le procureur, il redoutait de Car
touche quelque tour- de sou métier, et,.se
sentant tiraill* entre sa conscience, qui.
lui ordonnait d'avertir la veuve, et sa ?
peur, qui lui commandait de se taire,
pour nous servir d'un dicton qui évidem
ment a pris naissance à Pépoque où se
passe notre histoire, il aurait voulu être
soufflé au Mississipi.
Ce que put être la conversation pendant
le trajet de Paris à lvry on se le iigure fa
cilement. Les frais en furent faits par l'hor
rible félonie de Law et par un grand en
couragement donné au rapatriage des
époux du fait de Cartouche, lequel se dé
clara complètement revenu sur le compte
de Vassivière après l'avoir d'abord si mal
mené.
Devisant ainsi et suivant sans défiance
le bord de la Seine, les voyageurs étaient
arrivés à cette place que le capitaine pié-
montais, dans son exposé d'une manière
commode et facile de dévaliser la Vun
Grool, avait appelée la gare d'ivry, et qui •
était ainsi nommée parce q.ue cette gare
n'existait j>as.
Voilà qui a l'air quelque peu énigmâti-
que et.qui pourtant nous est très simple
ment expliqué par un passage de VHistoi
re de Paris de Dulaure :
« Sur la rive gauche de la Seine, dit-iL
près de l'hôpital général de la Salpétrière,'
on commença les travaux d'un bassin pro
pre à mettre les bateaux du commerce •
à l'abri- des glaces et des débordemens.
L'emplacement était vaste; son plan pré
sentait une demi-lune d'environ cent
toises de rayon, qui n'était séparée du
cours de la Seine que par le chemin de
halage. Aux deux extrémités de cette de
mi-lune , deux ouvertures couvertes
par deux ponts devaient y introduire les
eaux de la rivière. Déjà le terrain était
•creusé tout autour; des talus dessi
naient le plan de la Gare; et au-dessus
» d'une terrasse revêtue de maçonnerie
*. s'élevait un bâtiment destiné à l'admi
nistration de cette gare. Ce projet, qui
avait toutes les apparences de l'utilité
et dont l'exécution était fort avancée'
fut abandonné, parce que le Parlement -
refusa d'enregistrer les lettres-patentes
qui autorisaient cette construction. »
Dulaure ajoute, que pendant des années
le terrain resta inutile, désert et sans cul--
ture. Il en fu4 de lui comme de ce terrain
de Chaillot, sur lequel devait s'élever le
Palais du Roi de Rome et dont le capitaine
piémontais n'aurait pas manqué de com
parer aussi les terrassemens longtemps
abandonnés aux Abruzzes et aux Apen
nins.
Donc, le carrosse de la veuve Van Grool
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.3%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.3%.
- Collections numériques similaires La Grande Collecte La Grande Collecte /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "GCGen1"
- Auteurs similaires Véron Louis Véron Louis /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Véron Louis" or dc.contributor adj "Véron Louis")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k673707j/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k673707j/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k673707j/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k673707j/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k673707j
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k673707j
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k673707j/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest