Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-14
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 14 octobre 1864 14 octobre 1864
Description : 1864/10/14 (Numéro 288). 1864/10/14 (Numéro 288).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
Le moda l»'ABODîNEMENT.le plus:simple est renvoi d'un bon de posté où d'un efiet
sur Paris, à l'ordre de l'adshnistrâtkcr du journal, rue de "Valois, n* 10.
PARIS» 15 OCTOBRE.
les lettres ou envois if argent $on affranchis tont refais.
Les articles déposés ne sont pas rendus.'
les aboanemens datent des l-®* et
de chaque mois.
16
La réunion prochaine du Parlement de
Turin préoccupe d'une façon exclusive les
divers organes de la publicité en .Italie. Un
très grand nombre de journaux, il impor
te de le constater, font appel ^ la modéra]
tion et à la sagesse des partis.
. VOpiniont, entre autres, après avoir ex
primé l'avis qu'il eût été préférable de
convoquer un nouveau Parlement pour
statuer sur la situation créée par la con
vention du 15 septembre, reconnaît'ce
pendant que des considérations majeures,
et surtout l'urgence d'une décision, neper-
mettaient pas au gouvernement d'adopter
cette ligne.
La feuille turinoise exhorte donc toutes
les nuances du parti libéral à s'entendre
d'avance afin de prévenir un désaccord
qui deviendrait fatal à la cause nationale.
« Tous les amis du pays, dit l'Opinione m
» finissant, s'efforceront d"e concourir à la
» môme œuvre patriotique; c'estle meilleur
» moyen de montrer une entière confiance
» • dans les destinées de l'Italie, la Cham-.
» bre .'pourra ainsi consacrer ce qui lui
» reste de vie, au bien du pays et couron-
» ner utilement sa longue et pénible -car-
» rière. »
Un journal de Vienne avait répandu le
bruit que,dans le conseil des ministres au
trichiens, M. 1-e comte de Rechberg aurait
combattu l'idée d'une entente, avec la
France. Ce bruit est démenti aujourd'hui
par la Correspondance générale. L'organe
ministériel s'exprime ainsi à ce sujet :
« Un journal de Vienne, en discutant
» des questions de finances, a. prétendu
» que M. le comte de Rechberg avait com
» battu, dans le conseil des ministres, l'i-
» dée d'une entente avec la France. On
» nous affirme de la manière la plus posi-
» tive .que ce journal, qui se donne l'air
v d'être informé de ce qui se passe dans
». le conseil des ministres, s'est livré à des
» assertions tout à fait controuvées. »
' Go démenti a causé une grande satisfac
tion à Vienne, et la plupart des journaux
le prennent pour texte de leurs articles.
La Nouvelle Presse libre voit dans la note
de la Correspondancè générale «unepreu-
» ve qu'au soin du 'gouvernement la pré-
» pondérance est enfin acquise à la Irac-
» tion qui, depuis longtemps, i^approu-
». ve plus la marche de la politique ex-
» térieure de l'Autriche, et "qu'on s'ef-
» forcera maintenant de rechercher cette
» entente avec la France; qu'on évitait il
» y a peu de temps encore. Nous nous
» contentons,pour aujourd'hui d'indiquer
» ce revirement, qui s'est effectué chez
» nous aux affaires étrangères, »
Le Fremdènhlalt enregistre le démenti en
l'accompagnant également do réflexions
approbatives.
« Cette déclaration, dit la feuille vien-
» noise, ne surprendra: pas nQS lecteurs,
» car nous avons toujours été convaincus
» qu'un homme d'Etat aussi: expérimenté,
» aussi circonspect, ne s'iibandonneraitpas
» si facilement aux préjugés anti-français,
» et qu'on ne ^prendrait pas à la légère une
» décision qui intéresse les destinées de
» l'Europe. Au surplus, la convention du
» 15 septembre ne s'adresse pas-immédia-
» tement à l'Autriche ; la. France n'a, fait
des considérations relatives au traité de
commerce austro-prussien, en conseillant
■au cabinet viennois .de négocier directe
ment avec la France dans le cas où les
pourparlers avec la Prusse n'aboutiraient
[point.
Ces pourparlers, en effet, à en croire des
lettres de Berlin, semblent rencontrer des
difficultés.' L'Autriche, au moment de
•prolonger le traité de commerce de 1853,
^demande l'insertion d'une clause qui
lui. réserve le droit, d'entrer plus tard
dans le Zollverein. La Brusse se refuse à
un" pareil engagement en rappelant les
contestations auxquelles la clause analo- ;
:gue>du traité de 1853 a donné lieu. Tel est
actuellement l'état des choses pour ce qui
concerne cette, question. j
Les conférences de Vienne semblent
réellement toucher à leur terme. De Co
penhague, de Vienne et de Berlin, on ap
prend, en môme temps, que les difficultés
sont aplanies ou à peu près, tant pour la
question des froiitières que pour les ar
rangerons financiers. ■
A supposer que ces nouvelles'^ confir
mant, resterait toujours la grosse affaire
de succession. La Diète germanique en
est encore à attendre le mémoire du grand-
duc d'Oldenbourg et il est à craindre
qu'elle ne l'attende longtemps si elle ne se
décide pas h fixer un dernier délai à l'ex
piration duquel elle passerait outre.
Les feuilles féodales de Berlin nient
que la Diète soit un tribunal compétent
en matière de succession, et elles propo
sent que chacun des neuf ( principaux gou-
vernemens de la Confédération désigne
un jurisconsulte pour former une com
mission ; c'e.st sur l'avis de cette commis
sion que laDiète prononcerait en dernier
ressort. ■ . •
L'essentiel, dans tout cela, c'est qu'on
arrive promptement à une solution, et
qu'on arrache les populations S l'état d'in
certitude qqi pèse sur les duchés depuis
bientôt un an. ,
Les journaux de lîerlin démentent com
plètement les bruits d'après lesquels le
quartier-général de l'armée prussienne
dans les duchés serait transféré à Kiel.
Suivant l'Europe «!e Francfort, les né
gociations pour le mariage entre le prince
royal de Danemark avec la fille du roi de
Suède, auraient pchoué., ,
Edouard SIMQH.
| Les A nnoncés sonireçùes cîioz, É. P anis, rue Notre-Datae-des-Yictolres,
! ' (place de la Bourse).
■Le bilan hebdomadaire dé la Banque d'An
gleterre donne les résultats suivans :
Augmentation .- compte du Trésor, 145,643
liv. st.;comptes particuliers, 1,474,567 li-v. st.;
portefeuille, 1,086.024 liv. st.; réserve de bil-
' 1 12B,050 liv.' st.; encaisse métallique,
,nV40)-
Jets,
8,083 liv. livres st
Berlin, 13 octobre.
Un terme de quatre semaines a été fixé pour
les ratifications du traité d'adhésion au nou
veau Zollverein qui a été signé Mer.
Trieste, 13 octobre.
La malle du Levant apporte d_es lettres d'Ar
thèn«s du 7 octobre. 11 y est question d'une
dépêche du comte Russell, déclarant que l'An
gleterre ne reconnaît pas en Grèce de: parti an
glais,: et qu'elle condamnait toute démonstra-,
tion anarchique. La dépêche ajoute qu'au be
soin l'Angleterre prendrait, de concert avec la
France etla Russie, des mesures efficaces pour
affermir l'ordre publicet la nouvelle dynastie.
roc /In Prtwnf" - - 1 ■ 1 " '
port franc.
Valona "doit être déclaré
(llavas-BuUieï.)
GOÏTHS DE -LA BOTOSg.
COUBS DE CLOTURE
3 G/0 au compt,
—Fia du î/idie,
4 4/2 gu compt,
—Fia du mois.
le 12
65.10
65.45
92 20
92 75
le 13 mvses. baisse
65.20 K 10
65.15 » »
92 20 » »
» , a « »
aucune sorte dedemandes à l'Autriche.»
Le Frendenblatt termine son article par
TELEG51APIIJE PRÏVEE.
, . . ■ Trancfort, 13 octobre.'
L'Europe dit qùe les démarches faites confi
dentiellement, à Stockholm, pour fiancer la
princesse de Suède,' fille.UBiqne du roi Char
les XV avec lo prince héritier do Danemark,
auraient complètement échoué.
. , . Vienne, lia octobre.
La conférence s'est encope réunie aujour
d'hui. Une solution est imminente,à en joger
par la rapidité avec laquelle les séances se suc-
i cèdent.
■ Madrid, 13 octobre.
Consolidés espagnols, 49.90; dette différée^
'4b. — Amortissable i ro classe, 43.30; d° 2 o:
classe, 27.25. . ■ <
La Politica assure que les démocrates de-
! manderont l'autorisation de se'réunir, la mê-
i me feuilîe assuré que M. Mon acceptera l'am
bassade d'Espagne à Paris.
La Correspondencia et la Epoea disent que l'es»
cadre du Pacifique sera renforcée.
(Ilàvas-'Buiiiei•). '■
Le maréchaT ministre de la guerre a re
çu du gouverneur général de l'Algérie le
rapport ci-a'près,du général Jolivet, en
date du 2 octobre, rendant compte de la
lutte héroïque soutenue par sa colonne
contre le,s contingens nombreux de dissi-
dens an moment où elle poursuivait Si-
Lalla. Les journées des 29 et 30 septembre
auront inscrit, un nouveau souvenir de
•gk)ire. dans les annales de notre armée
d'Afrique.
A Monsieur le général commandant la division
d'Oran•
Aïn-el-IIadjar, le 2 octobre 1861.
■ Mon général,
Le 28 septembre, à deux heures de. l'après-
midi, j'étais prévenu par une reconnaissance
que les goums de: Si -Lalla avaient traversé les
Cliotts près d'El-May et occupaient Sfid et El-
Beïda. Pour connaître le point exact où se
trouvait le marabout avec le gros de ses for
ces, j'envoyai les cavaliers du goum en recon
naissance dans;plusieurs directions-; la plu
part n'ont pas reparu. ....
Le 29, j'étais informé que Si-Lalla était 'de
; sa personne à Sfid et je comptais allor-l'y atta-
■quer, lorsque j'appris, vers cinq heures du
soir, qu'iLavait quitté ce point à dix heures
du matin pour se retirer sur Bedrous. Je réso
lus de me.porter immédidtenient sur ce point
par une marche rapide, pour essayer d'y sur-
pxendre Si-Lalla et de rejeter les ermgrans
dansée Tell.
da, les éclaireurs nesignalèrent l'ennemi nulle
part.
. Les hommesmarchaientdepuis seize heures;
leur provision d'eau était épuisée ; le nombre
des traînards devenait de plus en plus consi
dérable. Je donnai l'ordre au chef du bureau
arabe d'envoyer une partie de son goum au
puits pour rapporter de l'eau, pendant quel'au-
trepartieirait à l'arrière-garderelever les hom
mes qui tombaient de fatigue. Cette mission fut
confiée à Ali-Ould-Kraled-ben-Kromsi, frère
du caïd des Ilassassenas-Cheragas, dont on
croyait pouvoir être sûr : 25 cavaliers des Has-
sassenas l'accompagnaient. A une heure, je
me trouvai à 4 kilomètres eiiviron des puits ;
l'infanterie, de plus en plus épuisée, n'avan
çait plus que lentement, et il était indispen
sable de multiplier les repos; Je meportai-en
avant pour tracer le camp et je me lis suivre
par la cavalerie. A leur, arrivée, les deux esca
drons déposèrent leur charge, et une centaine
d'hommes portant" des bidons et conduisant
des chevaux de main furent envoyés à la eo-.
lonne dorft j'avais [laissé lo commandement à ;
M. le chef do bataillon Louis, du 17 e de ligne,
avec ordre de faire encore une halte avant
d'arriver.
On me signala, à ce moment, quelques.ca
valiers sur les crêtes; j'envoyai un spahi les
reconnaître. Avant qu'il les eût atteints, et com -
me par un coup do théâtre, toutes les hau
teurs qui environnent le camp furent couron
nées par des fantassins, pendant que des cava
liers sans nombre, sortant des gorges, débou
chaient dan s la plaine; au milieu d'eux flottait
le drapeau du marabout. En un instant le camp ;
fut enveloppé et mes communications coupées,
avec la colonne. J'avais à ma disposition outre
mon état-major, composé de M. "Berguct, ca
pitaine d'état-major, mon . aide-de-camp, de
M. le capitaine Rothviller, mon chef du bu
reau arabe, et de l'agha Abd-el-Kader-Ben-
Daoud, 10 officiers et 80 cavaliers du 11 e chas- j
seurs, et une dizaine de spahis et de cavaliers
du goum : 104 hommes en tout. Cette,poignée
d'hommes, déploya une énergie héroïque. Je
disposai ma troupe autour du camp déjà éta
bli, en annonçant ma résolution de me main
tenir dans cette position jusqu'à l'arrivée de
la colonne. Le commandant de Berthois et ses
officiers surenteommuniquer à leur troupe une
confiance et un sang-froid qui pouvaient seuls'
nous sauvera Pendant une heure et demie, 90
cavaliers, combattant à pied, tinrent tête en
rase campagne, à des masses ennemies que
chaque mouvement voyait augmenter. Une
Voici les dépêches que nous repavons ce
soir :
Londres, 13 octobre, S.h. 50 du soir.'
Consolidés anglais, 88 1 /2,
J'organisai flans ce but une, colonne légère,
composée du-40° bataillon de cliysseurs à pied,
d'un bataillon du- 17s de ligne, de la section
d'artillerie et des 3° et 4 e .espadrons du 11 e
chasseurs à cheval; 40 cavaliers du goum mar- 1
cliaient en éclaireurs. Je laissai au camp un
bataillon du 17° et les hom'nios fatigués avec
des vivres pour vingt jours. La colonne se mit
eh manche à. six heures et demie du soir.
. Le iparabout, arrivé sans doute trop tard à
l'entrée du Chott, avait établi son campement"
: à El-Kerch. Je ne pus arriver à ce poinj; avant
'le jour; ma marche était d'ailleurs signalée
i aux dissidens, dont je trouvai le goum rangé
1 en bataille et couvrant la retraite des trou
peaux, qui se dirigeaient vers 'l'est,fprobable
ment dans l'intention de~ traverser le Chott à
El-May. Je me portai le. plus promptement pos
sible dans cette direction.
Le convoi organisé à- Saïda devait en partir
le 29; il,était indispensable de le protéger et,
; à cet effet, de surveiller l'ennemi après l'avoir ,
; refoulé dans île Tell. Il n'y avait pas d'eau à
i Kerch;.le point do campement le plus rappro-
! ché était El-Geïda, qui m'était indiqué comme
1 distant de El-Kerch de trois heures do marche
>enyiron. C'est sur.ee renseignement, donné
li par la caïd des Ouled-Mahalii; que je' me ddei-
idaià prendre cette direction, quo suivaient
dans leur retraite les contingens ennemis.
Mais leur marche étant beaucoup plus rapidé
que celle de ma colonne, je ne tardai pas à
perdre leurs traces, et lorsque nous arrivâmes
à onze heures en vue des montagnes d'El : Beï T
fusillade très vive partait de cette foule, qui
s'ébranla cinq fois avec des cris furieux pour
nous aborder, et se retira à chaque tentative
devant le mouvement en avant que je fis exé
cuter à mes .tirailleurs.
Quoique ménagées avec soin, les cartouches |
ne tardèrent point à s'épuiser. L 'ennemi, au-'
quel dés renforts arrivaient de tous les points,
nous pressait de plus en plus; plusieurs cava
liers étaient venus se faire tuer dans l'inté
rieur du camp. J'attendais avec anxiété que la'
colonne parût à. la descente du plateau ; elle y
arriva à trois heures ; quelques instars après,
l'artillerie comménça à-,tirer. Après une lutte
d'uùe'heure et demie, soutenue dans une dis
proportion numérique incroyable, l'ennemi
n'avait réussi ni à nous entamer, ni à nous
faire reculer. , . . v
il.parut renoncer alors ,k l'espoir d'enlever
le camp, et, .tout en continuant avec nous un
feu bien, nourri^ il fit un mouvement vers sa
droite en'dégageant deux des côtés du camp.
La colonne avai,t été retardée dans sa mar-^
che par los distributions d'eau faites auxhom-
mes ot par le nombre des traînards qui sè
multipliaient. Elle occupait, au moment où
lés efforts de l'ennemi allaient se tourner mà-
tro.elle, une longueur dé plus d'un kilomètre.
1511e fut attaquée avec, autant d'acharnement
que je l'avais été; des nuées de cavaliers l'as
saillirent de tous les côtés à la fois; des hom-
mes surpris furent tués à- bout portant, 1 et,silr
plusieurs points, on se battit à l'arme blanche.
En même temps, la presque totalité du goum :
faisait défection. ' . .
. je ne voulais .pas. que la tnarehe vers le
camp faite soivs le feii de l'ennemi eût l'appà-
rence d'une, retraite; j'arrêtai la tête de la
colonne et jë fis rétrograder deux compagnies
de chasseurs à
> pé à peu de distance,. A .cinq heures du matin,
je me dirigeai vers son bivac. Comme la veille,
H n',attendit pas mon attaque; et s'éloigna ra
pidement dans la direction de ' Sfid. Je devais
me porter le même jour à Timetlas, où le con
voi arrivait le lendemain. Je ne pouvais pourr
: suivre l'ennemi sans fatiguer ma troupe outre,
mesure : Je.me contentai de faire tirer sur les
; groupes les plus considérables quelques obus
qui accélérèrent leurretraite. Jo quittai El-Beïda
d'ans la journée pour aller camper à Timetlas,
et, le 2 octobre, j'arrivai à Aïn-El-Hadjar.
Dans l'attaque de la colonne, comme dans
celle du camp, l'ennemi avait été repoussé, et
le lendemain il n'avait pas osé recommencer
la lutte. Ses pertes ont dû être considérables ;
je les évalue à 400 tués, parmi lesquels le
pçrte-drapeau du marabout, et à un nom
bre au moins égal- de blessés. Quoique sensi
bles, les nôtres ont été moindres ; elles s'élè
vent à 82 tués dont un officier, et 27 blessés
dont..un officier.
Nous avons à regretter.la perte de M. le ca
pitaine adjudant-major Bayer, du 10 B bataillon
de chasseurs, officier du plus grand mérite,
atteint de doux balles au front.
J'aurai l'honneur de vous adresser ultérieu
rement des propositions de récompenses en fa
veur des officiers et soldats qui se sont le plus
distingués. Je vous prie de vouloir bien les ac
cueillir avec bienveillance et les appuyer au
près de M;-le gouverneur général.
. Je citerai, dès à présent, comme méritant
line mention spéciale;
11® régiment de chasseurs.
■ M. de Berthois, chef d'escadrons, a commu
niqué à sa troupe un entrain au-dessus de
toiit éloge.
M. Brécard, capitaine en second, a été pré
venir la colonne de la situation critique où se'
trouvait le camp en traversant la ligne en- ;
nemie.
M. d'Aupias, sous-lieutenant, blessé d'un
coup de feu à la cuisse droite; s'est tenu cons
tamment, dans l'angle le plus exposé, en diri
geant le feu des tirailleurs. - .
v Essartier, chasseur, a dégagé le chef de fan-'
fàre du 10" bataillon, entouré par plusieurs,.
Arabes.
qu'à l'avenir les Brakna abandonneraient aux
Trarza le quart des droits perçus par ces der
niers sur les gommes à d'escale de Podorl Gét
arrangement a été ratifié paR le gouvernfpr
du Sénégal, Ainsi, grâce à la politique prti-/;]
dente suivie par le gouvernement dans pettev>^
affaire, la traite des gommes s'est faite pG&i -.'V
blement jusqu'au bout, et notre commercerâL'aï
eu à supporter aucune interruption ni aunimV.
dommage.
, es ' , ^e que le fleuve du Sénégal nous a
fourm eette arinée les produits suivans : 1 mil-
600,000 kil. de gommes; 1,KSO,000 kil.
« . *l;.2,00O-
millier
lion
Dubourg, chasseur; a dégagé le chef de fan
fare du
Arabes.
10 e bataillon, entouré par plusieurs
10" bataillon de chasseur s,
pied pour dégager l'ârfîèrg-
garde; L'artiîleriej dont le tir n'avait produit
jusqu'alors que peu d'effet, so porta vers le
flanc gauche pour envoyer des - obus sut les
contingens qui s'étaiont massés dans cette di
rection. Ce mouvement eut un plein succès.
Les tirailleurs, ennemis s'éloignèrent 6t les :
crêtes se dégarnirent peu à peu. Je pus rentrer
ait camp à la-nuit, sans entendre un coup de
fusil sur mes derrières.
J'appris dans la'nuit que Si-L&îht avait oain- !
M. David, lieutenant,-qjii, chargé de rallier
les traînards, les a réunis enumfort peloton,,
et, après avoir formé plusieurs fois le carré, a
rejoint le camp-à huit heures du soir.
Bolle, sergent-fourrier, a réuni dix-huit
hommes égarés et a résisté énergiqùement
avec eux, jusqu'à ce qu'il ait été dégagé par la
i colonne.
Welsch, caporal,'blessé d'un «atip de feu et
de sept coups* de'yataga» en luttant corps à
; à corps avec l'ennemi.
17° de ligne.
M; d'Albertini, Jieutenant; s'est tenu cons- '
jtàtnmentàFarrière-garde, ralliant les tommes
isolés. ; • ...
Berlire, sergent, et.Bellevaux, sergent-four-,
rier; ont.employé.ieurs eiforts à soutenir et à '
ramener des traînards.
;■ Veuilles agréer, etc.
. Le général commandant la colonne'
■ • -- ; ■ ■ «f.- n...- •• . ^ •
u.v QuiiiuK'Oj ii
d'arachides; 9 à 10,000 barriques de mil;.2,0
gros d'or; 15,000 kil. de cuirs verts; 1 milIL-
de kil. d'ivoire, etc., ce qui fait que k Sénégal
est encore de beaucoup la rivière la plus pro-
iductive.de la côte occidentale d'Afrique. Les
1 ,600 ,000 kil. dégommés seuls valent aujour
d'hui, en France, près de 4,000,000 fr.
Les pays du Cayor et du Saloum jusqu'à la
Gambie sont en ce moment en proie à une af
freuse disette, duo surtout du manqua de ré
colte de l'année dernière, par suite de- la sé
cheresse. Une mortalité efi'rayante est la con
séquence do cette famine. Des secours en vi
vres sont distribués journellement à Saint-
Louis, à Bouëtville et à N'guiguis aux malheu
reux qui se sont réfugiés sur nos établisse-
mens. Ce fâcheux état de choses cessera bien
tôt, il faut l'espérer,-car los pluies abondantes
de cette année produisent partout une végéta
tion luxuriante, et la récolte du mil va comr-
mencer dans moins d'un mois.
Le Moniteur du. Sénégal publie;, dans son nu
méro du 13 septembre, une note très intéres
sante, sur la culture du coton dans la colonie
agricole, fondée, il y a deux ans, par Mgr Ko-
bès, près de Dakar. La première année, on a
défriché et planté 120 hectares de eot®n, avec
1S0 ouvriers, et la seconde année 228 hectares
avec 250 ouvriers. Chaque travailleur a un
champ de mil, qu'il exploite à son profit. Dans
la concession de M. Herzog, on a' défriché et ■
planté en coton 200 hect., outre les champs de
mil donnés à chaque ouvrier comme à Saint-
Joseph. Qn ne saurait encore indiquer aucun
chiffre exact pour le rendement de l'hectare. •
L'année présente s'annonce bien, les pluies ve
nues fin juin continuent assez régulièrement,
et si la suite répond au début, on aura, dans
les deux concessions, avant la fin de Tannée,'
plus de 300 hectares en, plein rapport, dont
80 environ de la deuxième année..
Sur la Côte-d'Or et dans le golîeA'e Bénin, la
petite vérole continue à faire-do grands rava-
1 ges. Quelques difficultés, qyi se sont élevées en
tre Porto-Novo et le rei de'Dahomey ont néces
sité la présence Sur les lieux du commandant
. l'amiral Laffon de
: de notre division navale, M,
Udébat qui v est arrivai
l Armorique.
quj y est arrivé le 8 septembre sur
Au Gabon, MM. Albigot et Touchard étaient
de retour de l'excursion qu'ils étaient ailes
faire avec le Pionnier sur l'Ogoway. Par suite
de la baisse des eaux, ces messieurs n'ont -pu
remonter ce fleuve plus haut que ne l'avaient
fait, en 1862, MM. Serval et Griffon du Bel-lay.
>lls ont .trouvé dans la rivière Fernan-Yas, M."
Duchaillu aui se disposait, à son .retour, à re-
Imonter le fleuve et à .traverser lîintérieur
l'Afrique sous cette latitude.
L. Bokiface,
do
du Sud,
JotrvET.
v,Le gouverneur général a.dpnnô des ins
tructions aux -généraux Legr^nd et Jolivet
pour qu'aussitôt qu'ils auront fait jonction
à Paya, ils se mettent à l.a poursuite, de
Si-Lalla, etiqu'ils le rejettent dans le sud,
dans - le cas où ils ne pourraient pas le
joindre. - ■ - . . ,
1^000 chevaux réguliers, soutenus par
quelques bataillons, seront chargés de cette
opération. -
Tout porteji croire qu'aygnt pou,etpous
action combinée des généraux Jusuf et
Deligny,les insurgés auront été rudement
châtiés,
ANGLETERRE.
On lit dans le Daily-Telegraph . Boltonviïiarâi.
Après avoir pris dans les magnifiques cam
pagnes du NorthWalès un repojs. nécessïiire à
sa santé et avoir été présenter ses hommages
à S. M. à Balmoral,; rémiheût diplomate qu en
; style parlementaire on désigne sous le titre
do : lo très honorable .gentleman, chancelier
de l'échiquier, 1 vient.de. commencer, dans son
pays natal mie ; visite qui promet d'avoir les
résultats les plus utiles pour cette contrée. •
Mardi soir, ù liolton, une adresse a été.pré-
.n A' -
SENEGAL '"ET COTE D'AFRIQUE.-
-Voici le résumé de nos correspondances de
:SaintrLouis, en'date du 18 septembre :
Grâçe à notre intermédiaire, la paix vient
'd'ôtre rétablie'entre les Trarza et les' Bi silma,
. tribus maures de la'rive droite du fieu vo qui
fournissent à nos traitans la plus grande par
tie de la gomme exportée du Sénégal.
-Ila été convenu entre les chefs de ce^ifeux
'grandes tribus, qui prennent le titps de rois.
sentée à. M.. Gladstone par .la corporation de
cette Ville et par un meeting "
seniblê sur le square du marc'
Feuilleton du Constitutionnel, 14
LA FORÊT DE B0NDY
EPOQUE DE U RÉGENCE.
troisième partie.
XV.
BR1ÏLAN DE COMMISSAIRES.
. —Que personne ne sorte! cria le magis
trat en voyant le capitaiue Van Groo'l qui,
sa noble cousine au bras, se dirigeait vers
la porte ; puis s'adressant à la maîtresse
du logis:
Belle dame, continua-t-il avec galan
terie , car les charmes de Jeanneton ap
privoisaient tout, même les commissaires,
•yous vous êtes fait ce soir 'avec M.leconite
de Charolais une -fâcheuse affaire, et qui
pourra bien se dénouer par une lettre de
^obet. Mais, Dieu merci ! je n'en suis-pas
porJf'Ur, et vous me voyez ici ès-autres
Ans : Ce pauvre prince , dans la bagarre
que vous- iiîl avez faite, a été volé d'une
bourse assez roiîdêleite; elle contenait, si
vous lo permettez', la bagatelle de> 500
louis. ■■ ^ ;
— Tiens, remarqua Mme Néron, lui,
aussi il donne dans l'or? il.ne manquait
plus qu« ça à ses perfections. :
— Son Altesse, répliqua le commissai
re, est restée en eifet dans ce préjugé; mais
ce n'est pas une raison pour attenter à sa
propriété. Je voudrais donc, chère Ma
dame Duplessis, que vous.eussiez la bonté
de me dire ce que c'est qu'une espèce d.e
marin qui, ce soir, a été remarqué dans
vos salons ? ,
Sans attendre 3a réponse de Jeanneton :
— Qu'appelez-vous, Monsieur, une es-
>^ce de marin ? dit le capitaine en g'avan-
çant i^rementet en prenant pour lui cette
désignatioiT dédaigneuse, voilà la premiè
re fois que j'enî^ds traiter d'espèce un of
ficier de la marine liuJ.^ n< Î3.ise. , ti
— A.h! c'est vous le personnage en
question? répondit le cojnmissaire; à yrai
dire, j'espérais peu 'vous rencontrer ici,
car je ne dois pas vous le cacher, parmi
les officieux qui s'empressaient autour de
lui pour le dérober aux violences d'ddor'a-
bles furies, le prince vous a particuliè
rement distingué.
■w Gharmé en vérité d'avoir été remar
qué par Son Altesse.
— Qhi entendons-nous:bien ; remarqué
dans ce sens que; vous seriez le zélé défen
seur qui l'aurait allégé de sa bourse.
— Monsieur! fit le marin avec un vif
; accent d'indignation.
' — Mon Dieu ! répliqua le commissaire,
je ne veui pas dire ; qu'en. pareil cas une
méprise ne soit pas possible ; je le faisais
observer au prince il n'y a qu'un moment,
pendant que j'avais l'honneur de recevoir
I sa déposition ; dans la situation agitée où
: il è'est trouvé, il ne devaitpas jouir de tout
son sang-froid, mais il se rappelle dos cir
constances et 'a fait des remarques qui
donnent ouverture à une enquête. Ainsi
Monsieur, d'abord, vos nom, profession
et domicile?
— Van Grool, capitaine au long-cours,
domicile ta Tulipe, bâtiment pour l'instant
au Havre.de Grâce, sur lequel j'ai amené
du Mississipi un échantillon de sauvages,
annoncé dans le papier que voici,
■■■ Et. il remit aux mains.,du magistrat, lin
exemplaire de cette façon de prospectus,
dont'Mme Néron, dans la matinée, avait
donné communication à la Vassivière.
Après avoir lu les premières lignes :
W; Le Mississipi, nié avec acharnement par
n ses détracteur^,arrive tous les jours à se
» mieux démontrer. »
Je connais ce papier, dit le commis
saire, Paris en est inondé.
. — Alors, reprit le capitaine, vous y avez
vu que les naturels venus sous ma con
duite doivent avoir l'honneur de travail 1 -
1er devant Sa Maj-ssté, Si même Mme la
bouquetière de la Compagnie des .In'les
ne s'y était pas opposée, je me serais fait
lin niaisir d'en flnnnftp «îa snir nno îHiip h
me permettrai de
un plaisir d'en donner ce soir une idée à
sa société, coijime j'espère bien les mon
trer un de ces jours au château d'Ivry,
chez Mme veuve Van Grool j" ma parente,
— Vous le seriez, lo parent de Mme veu
ve Van Grool ? demanda le magistrat d'un
ton fort adouci de curiosité.
— Son cousin germain, Monsieur, com
me vous l'indique assez mon nom,-et je
.. .... vous observer que si 3 a-
Vais été en peine de 500 l,ouis, je les aurais
probablement trouvés dans sa bourse,
sans avoir à dévaliser celle de M. le comte
de Charolais.
—■ Il 6st sûr, dit le commissaire, que
l'affaire change cPaspedt, et si notre célèbre
Missiâsipienne, ajouta-t-il en saluant gra
cieusement la millionnaire, vous recon
naît, en elfet, pour un membre de sa la-
i mille?...
— Mais certainement' que Monsieur est
mon parent, répondit la Vassivière, et je
ne sais pas où'M. de Charolais a pris l'i
dée qu'il vous a fait part.
■ —AhV dit le capitaine avec amertume,
c'est là une manière polie qu'ontMessieurs
les princes de reconnaître qu'on se mette
en quatre pour lçs tirer d'un mauvais pas.
; • ^- Allons,, capitaihç!dit le mc^gistrat.
d'un ton d'apaisement, la chose ne de
vant.pas avoir d'autre suite, ne vous lais
sez pas emporte» .à des manques de res
pect qui pourraient vous créer d'autres
embarras. Les princes, de' môme que la
justice,.peuvent se tromper, mais il n'y a
pas ferand'chose à dire quand, dès les pre
miers pas, comme ici, l'erreur vient à' être
reconnue,
Ce non-lieu prononcé, le commissaire
s'était obséquieusement approché de la
veu'vé Van Grool, et se faisant de la cir
constance une entrée auprès d'elle :
w Mon Dieu ! Madame, était-il en train
de lui dire, vous avez la main si heureuse
et vous devez être d'un si'excellent conseil,
que' j'oserai vous demander si relative
ment à quelques petites ûlles que j'ai cour
tisées...
Nous lie pouvons laisser un commissai-
: re sous le coup d'un début qui donnerait
! du-cynisme de ses mœurs l'idée, la moins
justiflée.Hâtons-nousdel'interromprepour
expliquer que, dans la langue du Système,
les petites filles étaient des actions de troisiè
me émission qu'on ne pouvait' souscrire
et se procurer qu'en à^ant par-devers soi
d'autres actions préexistantes, lesquelles,
dans Tordre où. elles avaient été jetées sur
la place, s'appelaient comme autant de gé
nérations ; les mères, les -filles et les petites-
filles. G'étau donc tout simplement une
consultation financière que, possédé com
me tout le monde alors de la fureur de
s'enrichir, le commissaire était en train
de demander à la plus habile rnanœùvriô-
rerlela rue QuinCampoix, quand il fut in
terrompu par la subite intervention d'un
autre officier de justice; il' est bon, en ef-
" fet, de le remarquer,- le nombre des pré ■
i posés au maintien de la- paix publique
était à cette époque véritablement prodi
gieux.
Outre les quarante huit- commissaires
de quartier,il y avait -Je lieutenaiit crimi
nel' de robe courte ; le prévôt de l'Isîe de
France ; le bailli du Palais ; les officiers de
la-coniiétablie, gendarmerie etmaréchaus-
sée de France; le prévôt général des Mon
naies ; dos archers, exempts, et sergens de
toutes classes et "dénominations ; des agens
secrets, vulgairement appellés mouches,
que l'on comptait par centaines,et enfin le
guet^piedet le guet achevai, tous gens en
tre qui les ^questions d'attributions et pré
rogatives sans cesse renaissantes créaient
des frottemens -et des ■ tiraiilemens où se
perdait touto la force de leur action res
pective. Tourmèntée pâr le luxe'et la mul
tiplicité do ses rouages, la police, au
temps delà Régence,' j-essemblait de tout
point à la machine de Marly qui, avec un
mécanisme étourdissant, arrivait à faire
très'peu de besogne.
Pénétrant ayee fracas au lieu où se
passe la scène, le nouveau venu ordonna
à'deux exempts dont il se présentait ac
compagné, de s'emparer de la porte et de
veiller à ce que personne ne sortît.
Le costume du commissaire arrivé le
premier pour instrumenter, étant une ro
be, rien d'extraordinaire à ce que, selon le
s,tyle judiciaire de Y époque, il s ; appelàt un
magistrat de robe longue ; mais sera-t-il
également facile de comprendre que, dans
un personnage bqtté, éperonnô , portant
habit, veste et chapeau galonnés d'argent
et de plus, à la manière de nos suisses d'é
glise, un large baudrier d'où pendait une
rapière, un magistrat dit de robe courte
dût être entj-evu.
En y pensant un peu, pourtant, on s'avi
sera qu'au fond de cette bizarrerie pour
rait biifti se rencontrer une métaphore.
Robe courte voulait dire robe retroussée,
comme devait la porter un magistrat d'ac
tion, qui, avant de les juger,ayant la fonc
tion de courir sus aux malfaiteurs,'auïait
été assez empêché de se mouvoir et de
d'ouvriers as-
UU XiAU.1 ■jhé. M..lo chaa-
celier ya répondu parti n discours très renjar-
1 quable dans lequel nous choisissons le passa-
.ge suivant : . -■■■■.•>*
Mesdames: et . Messieurs 1 , il ne me serait pas
; possible de me présenter aujourd'hui : devant
vous sans faire quelgrç, allusion à.,ce .qui
: vient de se passer <$p>& cette ville et à sa situa-
! tion' actuelle, J'&rappris avec beaucoup de peine
assurément-que partout dans le district du
sud dsiJjShcashire,", et. isurtout ipeut-êtrè dans
upe ville qui jusqu'à, présent avait échappé
' aux plus graades sou'fïraaœs de là récente dirt
sette, j'ai appris, distje,jqu!en ce .moment la,'
gêne s'y fait sentir avec une .violence extrê-i
-e m&m
dans les -pifs : ft4ttànsi :d'Q®e robe. ^Or,-à -j luiI force, d'être ï^fcronssé©, 'dans le. costume
notamment' du fonctionnaire que nous
avons isous les yeUx, la robe avait fini par
disparaître, m laissant plus après elle nue
son nom. ;
Disons du reste -que, essentiellement po
pulaire, ee magistrat j-pour tous tant que
noussommes, est une vieille connaissance.
Qui de nous, dans son enfance,-n'a
chanté en dansant en rond?
Qu'est-ce qui passe ici si tard '
Compagnons de la Marjolaine 1 ?
A quoi l'on nous répondait:.*
g 'est le Chevalier du Guet, etc.
monter à cheval s'il e£U eu à se démêler
Èh bien '. "précisément, celui de'17-lt) ve
nait de fâire invasion dans le salon de
Mme Duplessis.
^'Par^son' rioda' i de -PapMlon^e^a^FpaKrtroi-
sière ,ce représentant de l'autorité don
nait à une corpuleaoe et à -u-në rotondité
péti ordinaires un assez plaisant démenti,
Ancien officier, de cavalerie légère, c'était
on Provençal pur sanglot, dans un temps
où, encore ■ habité par des Parisiens, Pa
ris n'avait pas encore été pris d 'assant -par
la pravineè, dn pourrait s'étonner do voir
des fonctions essentiellement municipa
les confiées à un Marseillais s'il n ! y avait
à dire qu'ayant pu faire la finance de cette
charge, notre homme l'avait simplement
achetée. •
—Eh! mon bon; dit-il à son confrère
avec ce joyeux accent guttûMl et ces .mi
robolantes tournures de phrases qui 'dis
tinguent le français: de Marseille, allons-
. nous.aprôs le môme lièvre, q'ue l'on vevus
trouve' occvi'pant ici? •
" — Le même lièvre, dit le commissaire,
qu'ent'endez-vûus par ià?
— lïh donc, - un -vol 'de 'diamans, qu'il
s'est fait chez, notre belle bouquetière^ què
(j'egt un peu sa faute, 1 à cette Vénus.
î Comment, ma fautes s'écria Jeanne-
tljfjj'. - - * ■■ - ■ 1
— Que diable, ma chère, vous faites des
rangs dans les fauteuils que vous assoyez
le monde et me flanquez sur le troisième,
M m eC h r éti en- R uffl ai s et compagnie, dont
Chrétien; son *mari est juge-consul du
corps de la palleterie^ bohneterie et cha
pellerie '.'Vous pouviez bien, cette femme,
me la mettre sur le second, où elle n'est .
ças à portée qu'un drôle, vêtu de matelot, I
tra-répi de êStsmms =■ "dans- fes che
veux, et souffle .une 4e ses boucles ;d"ôreil- -
les dont. les. deux'.coûtèrent à .-Chrétien
plus do six mille livres !
Voyant une nouvellq-accusation qui ve
nait compliquer.la;sit,ûatMm ;de son adver
saire, Vassivière prit contre:lui' du cœur
et lui dit d'un air d'aimable sollicitude-:
. —r V&tu de matelot 4 Monsieur le capi
taine au long cours,, voilà qui aurait assez
l'air de vous regarder. '
L'attention du Ma-rsoillais ainsi éveille :
■—Ehl. troua de l'air l's'écria-t-il, i£> voici
ce Viedasse que Chrétien tout à l'heure me
fit son 1 signalement; allons, vous autres
donc! ajouta-t-il *en s l adressant à son .es-
aorte , ne, le «voyez-vous'pas le brigand^
qu'il faut lestement me le coffrer au Ghâ-
telet. , .-...c.... -v
Vous vâte.'j.M©nsieur le
Chevalier, dit lo commissaira., : «n s'inter-
posant, et quand.Monsieur j SBrait. coupa
ble, .je ne- permettrais pas que vousle mis
siez en état d'arrestation, : ; :
Ehl mon bon, ;ie ;me : . bifen •
que vous permissiez. Est-x:è .vous.ou le: rni-
qu'il m'a'vendu la charge;? ,
Mais justement. Tde .par^ votre charge
vous n'avez pas qualité .pour; faire une ar
restation hors du. cas de flagrant délit;-et
encoro faut-il que ce soit sui; le pavé de-la
rue.. ■ . ..(• .
■ — Aquo suffit (cela suffit). mon bon,
vous êtes, je le vai», nour les voleurs.
— Je no suis pa^: pour les voleurs,, mais
outre qu'il-n'est pas.prouvé que Monsieur
en soit un, moi aussi., j'ai acheté;.ma
charge et ne souffrirai pas que, procédant
hors "d9 votre compétence, voiis entrepre
niez sut? mes droits et.prérogatives, v
Témoin de ce: conflit qui pour. îe plus
grand bonlisuy ues malfaiteurs se.renou
velait à cbaqKe::moxx)0'ït.dans l'in»-true-
tion crimmeuo de L'époque, Vassivièrfe-fut;
entraîné à entrer plus avant encore dans • '
la voie agressive où il s'était. engagé et *
feignant de s'aviser d'un moyen do conci
liation entre les prétentions des deux hom
mes de justice :
— Monsieur le commissaire, di-t,4ly;il y
a part ici, ce. ma semble, pour t^y t je u"-
d0. Sur la lwnmmaTi'W"- - --
Vah'
parent
pour R l —jinvriim*.r
sur Paris, à l'ordre de l'adshnistrâtkcr du journal, rue de "Valois, n* 10.
PARIS» 15 OCTOBRE.
les lettres ou envois if argent $on affranchis tont refais.
Les articles déposés ne sont pas rendus.'
les aboanemens datent des l-®* et
de chaque mois.
16
La réunion prochaine du Parlement de
Turin préoccupe d'une façon exclusive les
divers organes de la publicité en .Italie. Un
très grand nombre de journaux, il impor
te de le constater, font appel ^ la modéra]
tion et à la sagesse des partis.
. VOpiniont, entre autres, après avoir ex
primé l'avis qu'il eût été préférable de
convoquer un nouveau Parlement pour
statuer sur la situation créée par la con
vention du 15 septembre, reconnaît'ce
pendant que des considérations majeures,
et surtout l'urgence d'une décision, neper-
mettaient pas au gouvernement d'adopter
cette ligne.
La feuille turinoise exhorte donc toutes
les nuances du parti libéral à s'entendre
d'avance afin de prévenir un désaccord
qui deviendrait fatal à la cause nationale.
« Tous les amis du pays, dit l'Opinione m
» finissant, s'efforceront d"e concourir à la
» môme œuvre patriotique; c'estle meilleur
» moyen de montrer une entière confiance
» • dans les destinées de l'Italie, la Cham-.
» bre .'pourra ainsi consacrer ce qui lui
» reste de vie, au bien du pays et couron-
» ner utilement sa longue et pénible -car-
» rière. »
Un journal de Vienne avait répandu le
bruit que,dans le conseil des ministres au
trichiens, M. 1-e comte de Rechberg aurait
combattu l'idée d'une entente, avec la
France. Ce bruit est démenti aujourd'hui
par la Correspondance générale. L'organe
ministériel s'exprime ainsi à ce sujet :
« Un journal de Vienne, en discutant
» des questions de finances, a. prétendu
» que M. le comte de Rechberg avait com
» battu, dans le conseil des ministres, l'i-
» dée d'une entente avec la France. On
» nous affirme de la manière la plus posi-
» tive .que ce journal, qui se donne l'air
v d'être informé de ce qui se passe dans
». le conseil des ministres, s'est livré à des
» assertions tout à fait controuvées. »
' Go démenti a causé une grande satisfac
tion à Vienne, et la plupart des journaux
le prennent pour texte de leurs articles.
La Nouvelle Presse libre voit dans la note
de la Correspondancè générale «unepreu-
» ve qu'au soin du 'gouvernement la pré-
» pondérance est enfin acquise à la Irac-
» tion qui, depuis longtemps, i^approu-
». ve plus la marche de la politique ex-
» térieure de l'Autriche, et "qu'on s'ef-
» forcera maintenant de rechercher cette
» entente avec la France; qu'on évitait il
» y a peu de temps encore. Nous nous
» contentons,pour aujourd'hui d'indiquer
» ce revirement, qui s'est effectué chez
» nous aux affaires étrangères, »
Le Fremdènhlalt enregistre le démenti en
l'accompagnant également do réflexions
approbatives.
« Cette déclaration, dit la feuille vien-
» noise, ne surprendra: pas nQS lecteurs,
» car nous avons toujours été convaincus
» qu'un homme d'Etat aussi: expérimenté,
» aussi circonspect, ne s'iibandonneraitpas
» si facilement aux préjugés anti-français,
» et qu'on ne ^prendrait pas à la légère une
» décision qui intéresse les destinées de
» l'Europe. Au surplus, la convention du
» 15 septembre ne s'adresse pas-immédia-
» tement à l'Autriche ; la. France n'a, fait
des considérations relatives au traité de
commerce austro-prussien, en conseillant
■au cabinet viennois .de négocier directe
ment avec la France dans le cas où les
pourparlers avec la Prusse n'aboutiraient
[point.
Ces pourparlers, en effet, à en croire des
lettres de Berlin, semblent rencontrer des
difficultés.' L'Autriche, au moment de
•prolonger le traité de commerce de 1853,
^demande l'insertion d'une clause qui
lui. réserve le droit, d'entrer plus tard
dans le Zollverein. La Brusse se refuse à
un" pareil engagement en rappelant les
contestations auxquelles la clause analo- ;
:gue>du traité de 1853 a donné lieu. Tel est
actuellement l'état des choses pour ce qui
concerne cette, question. j
Les conférences de Vienne semblent
réellement toucher à leur terme. De Co
penhague, de Vienne et de Berlin, on ap
prend, en môme temps, que les difficultés
sont aplanies ou à peu près, tant pour la
question des froiitières que pour les ar
rangerons financiers. ■
A supposer que ces nouvelles'^ confir
mant, resterait toujours la grosse affaire
de succession. La Diète germanique en
est encore à attendre le mémoire du grand-
duc d'Oldenbourg et il est à craindre
qu'elle ne l'attende longtemps si elle ne se
décide pas h fixer un dernier délai à l'ex
piration duquel elle passerait outre.
Les feuilles féodales de Berlin nient
que la Diète soit un tribunal compétent
en matière de succession, et elles propo
sent que chacun des neuf ( principaux gou-
vernemens de la Confédération désigne
un jurisconsulte pour former une com
mission ; c'e.st sur l'avis de cette commis
sion que laDiète prononcerait en dernier
ressort. ■ . •
L'essentiel, dans tout cela, c'est qu'on
arrive promptement à une solution, et
qu'on arrache les populations S l'état d'in
certitude qqi pèse sur les duchés depuis
bientôt un an. ,
Les journaux de lîerlin démentent com
plètement les bruits d'après lesquels le
quartier-général de l'armée prussienne
dans les duchés serait transféré à Kiel.
Suivant l'Europe «!e Francfort, les né
gociations pour le mariage entre le prince
royal de Danemark avec la fille du roi de
Suède, auraient pchoué., ,
Edouard SIMQH.
| Les A nnoncés sonireçùes cîioz, É. P anis, rue Notre-Datae-des-Yictolres,
! ' (place de la Bourse).
■Le bilan hebdomadaire dé la Banque d'An
gleterre donne les résultats suivans :
Augmentation .- compte du Trésor, 145,643
liv. st.;comptes particuliers, 1,474,567 li-v. st.;
portefeuille, 1,086.024 liv. st.; réserve de bil-
' 1 12B,050 liv.' st.; encaisse métallique,
,nV40)-
Jets,
8,083 liv. livres st
Berlin, 13 octobre.
Un terme de quatre semaines a été fixé pour
les ratifications du traité d'adhésion au nou
veau Zollverein qui a été signé Mer.
Trieste, 13 octobre.
La malle du Levant apporte d_es lettres d'Ar
thèn«s du 7 octobre. 11 y est question d'une
dépêche du comte Russell, déclarant que l'An
gleterre ne reconnaît pas en Grèce de: parti an
glais,: et qu'elle condamnait toute démonstra-,
tion anarchique. La dépêche ajoute qu'au be
soin l'Angleterre prendrait, de concert avec la
France etla Russie, des mesures efficaces pour
affermir l'ordre publicet la nouvelle dynastie.
roc /In Prtwnf" - - 1 ■ 1 " '
port franc.
Valona "doit être déclaré
(llavas-BuUieï.)
GOÏTHS DE -LA BOTOSg.
COUBS DE CLOTURE
3 G/0 au compt,
—Fia du î/idie,
4 4/2 gu compt,
—Fia du mois.
le 12
65.10
65.45
92 20
92 75
le 13 mvses. baisse
65.20 K 10
65.15 » »
92 20 » »
» , a « »
aucune sorte dedemandes à l'Autriche.»
Le Frendenblatt termine son article par
TELEG51APIIJE PRÏVEE.
, . . ■ Trancfort, 13 octobre.'
L'Europe dit qùe les démarches faites confi
dentiellement, à Stockholm, pour fiancer la
princesse de Suède,' fille.UBiqne du roi Char
les XV avec lo prince héritier do Danemark,
auraient complètement échoué.
. , . Vienne, lia octobre.
La conférence s'est encope réunie aujour
d'hui. Une solution est imminente,à en joger
par la rapidité avec laquelle les séances se suc-
i cèdent.
■ Madrid, 13 octobre.
Consolidés espagnols, 49.90; dette différée^
'4b. — Amortissable i ro classe, 43.30; d° 2 o:
classe, 27.25. . ■ <
La Politica assure que les démocrates de-
! manderont l'autorisation de se'réunir, la mê-
i me feuilîe assuré que M. Mon acceptera l'am
bassade d'Espagne à Paris.
La Correspondencia et la Epoea disent que l'es»
cadre du Pacifique sera renforcée.
(Ilàvas-'Buiiiei•). '■
Le maréchaT ministre de la guerre a re
çu du gouverneur général de l'Algérie le
rapport ci-a'près,du général Jolivet, en
date du 2 octobre, rendant compte de la
lutte héroïque soutenue par sa colonne
contre le,s contingens nombreux de dissi-
dens an moment où elle poursuivait Si-
Lalla. Les journées des 29 et 30 septembre
auront inscrit, un nouveau souvenir de
•gk)ire. dans les annales de notre armée
d'Afrique.
A Monsieur le général commandant la division
d'Oran•
Aïn-el-IIadjar, le 2 octobre 1861.
■ Mon général,
Le 28 septembre, à deux heures de. l'après-
midi, j'étais prévenu par une reconnaissance
que les goums de: Si -Lalla avaient traversé les
Cliotts près d'El-May et occupaient Sfid et El-
Beïda. Pour connaître le point exact où se
trouvait le marabout avec le gros de ses for
ces, j'envoyai les cavaliers du goum en recon
naissance dans;plusieurs directions-; la plu
part n'ont pas reparu. ....
Le 29, j'étais informé que Si-Lalla était 'de
; sa personne à Sfid et je comptais allor-l'y atta-
■quer, lorsque j'appris, vers cinq heures du
soir, qu'iLavait quitté ce point à dix heures
du matin pour se retirer sur Bedrous. Je réso
lus de me.porter immédidtenient sur ce point
par une marche rapide, pour essayer d'y sur-
pxendre Si-Lalla et de rejeter les ermgrans
dansée Tell.
da, les éclaireurs nesignalèrent l'ennemi nulle
part.
. Les hommesmarchaientdepuis seize heures;
leur provision d'eau était épuisée ; le nombre
des traînards devenait de plus en plus consi
dérable. Je donnai l'ordre au chef du bureau
arabe d'envoyer une partie de son goum au
puits pour rapporter de l'eau, pendant quel'au-
trepartieirait à l'arrière-garderelever les hom
mes qui tombaient de fatigue. Cette mission fut
confiée à Ali-Ould-Kraled-ben-Kromsi, frère
du caïd des Ilassassenas-Cheragas, dont on
croyait pouvoir être sûr : 25 cavaliers des Has-
sassenas l'accompagnaient. A une heure, je
me trouvai à 4 kilomètres eiiviron des puits ;
l'infanterie, de plus en plus épuisée, n'avan
çait plus que lentement, et il était indispen
sable de multiplier les repos; Je meportai-en
avant pour tracer le camp et je me lis suivre
par la cavalerie. A leur, arrivée, les deux esca
drons déposèrent leur charge, et une centaine
d'hommes portant" des bidons et conduisant
des chevaux de main furent envoyés à la eo-.
lonne dorft j'avais [laissé lo commandement à ;
M. le chef do bataillon Louis, du 17 e de ligne,
avec ordre de faire encore une halte avant
d'arriver.
On me signala, à ce moment, quelques.ca
valiers sur les crêtes; j'envoyai un spahi les
reconnaître. Avant qu'il les eût atteints, et com -
me par un coup do théâtre, toutes les hau
teurs qui environnent le camp furent couron
nées par des fantassins, pendant que des cava
liers sans nombre, sortant des gorges, débou
chaient dan s la plaine; au milieu d'eux flottait
le drapeau du marabout. En un instant le camp ;
fut enveloppé et mes communications coupées,
avec la colonne. J'avais à ma disposition outre
mon état-major, composé de M. "Berguct, ca
pitaine d'état-major, mon . aide-de-camp, de
M. le capitaine Rothviller, mon chef du bu
reau arabe, et de l'agha Abd-el-Kader-Ben-
Daoud, 10 officiers et 80 cavaliers du 11 e chas- j
seurs, et une dizaine de spahis et de cavaliers
du goum : 104 hommes en tout. Cette,poignée
d'hommes, déploya une énergie héroïque. Je
disposai ma troupe autour du camp déjà éta
bli, en annonçant ma résolution de me main
tenir dans cette position jusqu'à l'arrivée de
la colonne. Le commandant de Berthois et ses
officiers surenteommuniquer à leur troupe une
confiance et un sang-froid qui pouvaient seuls'
nous sauvera Pendant une heure et demie, 90
cavaliers, combattant à pied, tinrent tête en
rase campagne, à des masses ennemies que
chaque mouvement voyait augmenter. Une
Voici les dépêches que nous repavons ce
soir :
Londres, 13 octobre, S.h. 50 du soir.'
Consolidés anglais, 88 1 /2,
J'organisai flans ce but une, colonne légère,
composée du-40° bataillon de cliysseurs à pied,
d'un bataillon du- 17s de ligne, de la section
d'artillerie et des 3° et 4 e .espadrons du 11 e
chasseurs à cheval; 40 cavaliers du goum mar- 1
cliaient en éclaireurs. Je laissai au camp un
bataillon du 17° et les hom'nios fatigués avec
des vivres pour vingt jours. La colonne se mit
eh manche à. six heures et demie du soir.
. Le iparabout, arrivé sans doute trop tard à
l'entrée du Chott, avait établi son campement"
: à El-Kerch. Je ne pus arriver à ce poinj; avant
'le jour; ma marche était d'ailleurs signalée
i aux dissidens, dont je trouvai le goum rangé
1 en bataille et couvrant la retraite des trou
peaux, qui se dirigeaient vers 'l'est,fprobable
ment dans l'intention de~ traverser le Chott à
El-May. Je me portai le. plus promptement pos
sible dans cette direction.
Le convoi organisé à- Saïda devait en partir
le 29; il,était indispensable de le protéger et,
; à cet effet, de surveiller l'ennemi après l'avoir ,
; refoulé dans île Tell. Il n'y avait pas d'eau à
i Kerch;.le point do campement le plus rappro-
! ché était El-Geïda, qui m'était indiqué comme
1 distant de El-Kerch de trois heures do marche
>enyiron. C'est sur.ee renseignement, donné
li par la caïd des Ouled-Mahalii; que je' me ddei-
idaià prendre cette direction, quo suivaient
dans leur retraite les contingens ennemis.
Mais leur marche étant beaucoup plus rapidé
que celle de ma colonne, je ne tardai pas à
perdre leurs traces, et lorsque nous arrivâmes
à onze heures en vue des montagnes d'El : Beï T
fusillade très vive partait de cette foule, qui
s'ébranla cinq fois avec des cris furieux pour
nous aborder, et se retira à chaque tentative
devant le mouvement en avant que je fis exé
cuter à mes .tirailleurs.
Quoique ménagées avec soin, les cartouches |
ne tardèrent point à s'épuiser. L 'ennemi, au-'
quel dés renforts arrivaient de tous les points,
nous pressait de plus en plus; plusieurs cava
liers étaient venus se faire tuer dans l'inté
rieur du camp. J'attendais avec anxiété que la'
colonne parût à. la descente du plateau ; elle y
arriva à trois heures ; quelques instars après,
l'artillerie comménça à-,tirer. Après une lutte
d'uùe'heure et demie, soutenue dans une dis
proportion numérique incroyable, l'ennemi
n'avait réussi ni à nous entamer, ni à nous
faire reculer. , . . v
il.parut renoncer alors ,k l'espoir d'enlever
le camp, et, .tout en continuant avec nous un
feu bien, nourri^ il fit un mouvement vers sa
droite en'dégageant deux des côtés du camp.
La colonne avai,t été retardée dans sa mar-^
che par los distributions d'eau faites auxhom-
mes ot par le nombre des traînards qui sè
multipliaient. Elle occupait, au moment où
lés efforts de l'ennemi allaient se tourner mà-
tro.elle, une longueur dé plus d'un kilomètre.
1511e fut attaquée avec, autant d'acharnement
que je l'avais été; des nuées de cavaliers l'as
saillirent de tous les côtés à la fois; des hom-
mes surpris furent tués à- bout portant, 1 et,silr
plusieurs points, on se battit à l'arme blanche.
En même temps, la presque totalité du goum :
faisait défection. ' . .
. je ne voulais .pas. que la tnarehe vers le
camp faite soivs le feii de l'ennemi eût l'appà-
rence d'une, retraite; j'arrêtai la tête de la
colonne et jë fis rétrograder deux compagnies
de chasseurs à
> pé à peu de distance,. A .cinq heures du matin,
je me dirigeai vers son bivac. Comme la veille,
H n',attendit pas mon attaque; et s'éloigna ra
pidement dans la direction de ' Sfid. Je devais
me porter le même jour à Timetlas, où le con
voi arrivait le lendemain. Je ne pouvais pourr
: suivre l'ennemi sans fatiguer ma troupe outre,
mesure : Je.me contentai de faire tirer sur les
; groupes les plus considérables quelques obus
qui accélérèrent leurretraite. Jo quittai El-Beïda
d'ans la journée pour aller camper à Timetlas,
et, le 2 octobre, j'arrivai à Aïn-El-Hadjar.
Dans l'attaque de la colonne, comme dans
celle du camp, l'ennemi avait été repoussé, et
le lendemain il n'avait pas osé recommencer
la lutte. Ses pertes ont dû être considérables ;
je les évalue à 400 tués, parmi lesquels le
pçrte-drapeau du marabout, et à un nom
bre au moins égal- de blessés. Quoique sensi
bles, les nôtres ont été moindres ; elles s'élè
vent à 82 tués dont un officier, et 27 blessés
dont..un officier.
Nous avons à regretter.la perte de M. le ca
pitaine adjudant-major Bayer, du 10 B bataillon
de chasseurs, officier du plus grand mérite,
atteint de doux balles au front.
J'aurai l'honneur de vous adresser ultérieu
rement des propositions de récompenses en fa
veur des officiers et soldats qui se sont le plus
distingués. Je vous prie de vouloir bien les ac
cueillir avec bienveillance et les appuyer au
près de M;-le gouverneur général.
. Je citerai, dès à présent, comme méritant
line mention spéciale;
11® régiment de chasseurs.
■ M. de Berthois, chef d'escadrons, a commu
niqué à sa troupe un entrain au-dessus de
toiit éloge.
M. Brécard, capitaine en second, a été pré
venir la colonne de la situation critique où se'
trouvait le camp en traversant la ligne en- ;
nemie.
M. d'Aupias, sous-lieutenant, blessé d'un
coup de feu à la cuisse droite; s'est tenu cons
tamment, dans l'angle le plus exposé, en diri
geant le feu des tirailleurs. - .
v Essartier, chasseur, a dégagé le chef de fan-'
fàre du 10" bataillon, entouré par plusieurs,.
Arabes.
qu'à l'avenir les Brakna abandonneraient aux
Trarza le quart des droits perçus par ces der
niers sur les gommes à d'escale de Podorl Gét
arrangement a été ratifié paR le gouvernfpr
du Sénégal, Ainsi, grâce à la politique prti-/;]
dente suivie par le gouvernement dans pettev>^
affaire, la traite des gommes s'est faite pG&i -.'V
blement jusqu'au bout, et notre commercerâL'aï
eu à supporter aucune interruption ni aunimV.
dommage.
, es ' , ^e que le fleuve du Sénégal nous a
fourm eette arinée les produits suivans : 1 mil-
600,000 kil. de gommes; 1,KSO,000 kil.
« . *l;.2,00O-
millier
lion
Dubourg, chasseur; a dégagé le chef de fan
fare du
Arabes.
10 e bataillon, entouré par plusieurs
10" bataillon de chasseur s,
pied pour dégager l'ârfîèrg-
garde; L'artiîleriej dont le tir n'avait produit
jusqu'alors que peu d'effet, so porta vers le
flanc gauche pour envoyer des - obus sut les
contingens qui s'étaiont massés dans cette di
rection. Ce mouvement eut un plein succès.
Les tirailleurs, ennemis s'éloignèrent 6t les :
crêtes se dégarnirent peu à peu. Je pus rentrer
ait camp à la-nuit, sans entendre un coup de
fusil sur mes derrières.
J'appris dans la'nuit que Si-L&îht avait oain- !
M. David, lieutenant,-qjii, chargé de rallier
les traînards, les a réunis enumfort peloton,,
et, après avoir formé plusieurs fois le carré, a
rejoint le camp-à huit heures du soir.
Bolle, sergent-fourrier, a réuni dix-huit
hommes égarés et a résisté énergiqùement
avec eux, jusqu'à ce qu'il ait été dégagé par la
i colonne.
Welsch, caporal,'blessé d'un «atip de feu et
de sept coups* de'yataga» en luttant corps à
; à corps avec l'ennemi.
17° de ligne.
M; d'Albertini, Jieutenant; s'est tenu cons- '
jtàtnmentàFarrière-garde, ralliant les tommes
isolés. ; • ...
Berlire, sergent, et.Bellevaux, sergent-four-,
rier; ont.employé.ieurs eiforts à soutenir et à '
ramener des traînards.
;■ Veuilles agréer, etc.
. Le général commandant la colonne'
■ • -- ; ■ ■ «f.- n...- •• . ^ •
u.v QuiiiuK'Oj ii
d'arachides; 9 à 10,000 barriques de mil;.2,0
gros d'or; 15,000 kil. de cuirs verts; 1 milIL-
de kil. d'ivoire, etc., ce qui fait que k Sénégal
est encore de beaucoup la rivière la plus pro-
iductive.de la côte occidentale d'Afrique. Les
1 ,600 ,000 kil. dégommés seuls valent aujour
d'hui, en France, près de 4,000,000 fr.
Les pays du Cayor et du Saloum jusqu'à la
Gambie sont en ce moment en proie à une af
freuse disette, duo surtout du manqua de ré
colte de l'année dernière, par suite de- la sé
cheresse. Une mortalité efi'rayante est la con
séquence do cette famine. Des secours en vi
vres sont distribués journellement à Saint-
Louis, à Bouëtville et à N'guiguis aux malheu
reux qui se sont réfugiés sur nos établisse-
mens. Ce fâcheux état de choses cessera bien
tôt, il faut l'espérer,-car los pluies abondantes
de cette année produisent partout une végéta
tion luxuriante, et la récolte du mil va comr-
mencer dans moins d'un mois.
Le Moniteur du. Sénégal publie;, dans son nu
méro du 13 septembre, une note très intéres
sante, sur la culture du coton dans la colonie
agricole, fondée, il y a deux ans, par Mgr Ko-
bès, près de Dakar. La première année, on a
défriché et planté 120 hectares de eot®n, avec
1S0 ouvriers, et la seconde année 228 hectares
avec 250 ouvriers. Chaque travailleur a un
champ de mil, qu'il exploite à son profit. Dans
la concession de M. Herzog, on a' défriché et ■
planté en coton 200 hect., outre les champs de
mil donnés à chaque ouvrier comme à Saint-
Joseph. Qn ne saurait encore indiquer aucun
chiffre exact pour le rendement de l'hectare. •
L'année présente s'annonce bien, les pluies ve
nues fin juin continuent assez régulièrement,
et si la suite répond au début, on aura, dans
les deux concessions, avant la fin de Tannée,'
plus de 300 hectares en, plein rapport, dont
80 environ de la deuxième année..
Sur la Côte-d'Or et dans le golîeA'e Bénin, la
petite vérole continue à faire-do grands rava-
1 ges. Quelques difficultés, qyi se sont élevées en
tre Porto-Novo et le rei de'Dahomey ont néces
sité la présence Sur les lieux du commandant
. l'amiral Laffon de
: de notre division navale, M,
Udébat qui v est arrivai
l Armorique.
quj y est arrivé le 8 septembre sur
Au Gabon, MM. Albigot et Touchard étaient
de retour de l'excursion qu'ils étaient ailes
faire avec le Pionnier sur l'Ogoway. Par suite
de la baisse des eaux, ces messieurs n'ont -pu
remonter ce fleuve plus haut que ne l'avaient
fait, en 1862, MM. Serval et Griffon du Bel-lay.
>lls ont .trouvé dans la rivière Fernan-Yas, M."
Duchaillu aui se disposait, à son .retour, à re-
Imonter le fleuve et à .traverser lîintérieur
l'Afrique sous cette latitude.
L. Bokiface,
do
du Sud,
JotrvET.
v,Le gouverneur général a.dpnnô des ins
tructions aux -généraux Legr^nd et Jolivet
pour qu'aussitôt qu'ils auront fait jonction
à Paya, ils se mettent à l.a poursuite, de
Si-Lalla, etiqu'ils le rejettent dans le sud,
dans - le cas où ils ne pourraient pas le
joindre. - ■ - . . ,
1^000 chevaux réguliers, soutenus par
quelques bataillons, seront chargés de cette
opération. -
Tout porteji croire qu'aygnt pou,etpous
action combinée des généraux Jusuf et
Deligny,les insurgés auront été rudement
châtiés,
ANGLETERRE.
On lit dans le Daily-Telegraph . Boltonviïiarâi.
Après avoir pris dans les magnifiques cam
pagnes du NorthWalès un repojs. nécessïiire à
sa santé et avoir été présenter ses hommages
à S. M. à Balmoral,; rémiheût diplomate qu en
; style parlementaire on désigne sous le titre
do : lo très honorable .gentleman, chancelier
de l'échiquier, 1 vient.de. commencer, dans son
pays natal mie ; visite qui promet d'avoir les
résultats les plus utiles pour cette contrée. •
Mardi soir, ù liolton, une adresse a été.pré-
.n A' -
SENEGAL '"ET COTE D'AFRIQUE.-
-Voici le résumé de nos correspondances de
:SaintrLouis, en'date du 18 septembre :
Grâçe à notre intermédiaire, la paix vient
'd'ôtre rétablie'entre les Trarza et les' Bi silma,
. tribus maures de la'rive droite du fieu vo qui
fournissent à nos traitans la plus grande par
tie de la gomme exportée du Sénégal.
-Ila été convenu entre les chefs de ce^ifeux
'grandes tribus, qui prennent le titps de rois.
sentée à. M.. Gladstone par .la corporation de
cette Ville et par un meeting "
seniblê sur le square du marc'
Feuilleton du Constitutionnel, 14
LA FORÊT DE B0NDY
EPOQUE DE U RÉGENCE.
troisième partie.
XV.
BR1ÏLAN DE COMMISSAIRES.
. —Que personne ne sorte! cria le magis
trat en voyant le capitaiue Van Groo'l qui,
sa noble cousine au bras, se dirigeait vers
la porte ; puis s'adressant à la maîtresse
du logis:
Belle dame, continua-t-il avec galan
terie , car les charmes de Jeanneton ap
privoisaient tout, même les commissaires,
•yous vous êtes fait ce soir 'avec M.leconite
de Charolais une -fâcheuse affaire, et qui
pourra bien se dénouer par une lettre de
^obet. Mais, Dieu merci ! je n'en suis-pas
porJf'Ur, et vous me voyez ici ès-autres
Ans : Ce pauvre prince , dans la bagarre
que vous- iiîl avez faite, a été volé d'une
bourse assez roiîdêleite; elle contenait, si
vous lo permettez', la bagatelle de> 500
louis. ■■ ^ ;
— Tiens, remarqua Mme Néron, lui,
aussi il donne dans l'or? il.ne manquait
plus qu« ça à ses perfections. :
— Son Altesse, répliqua le commissai
re, est restée en eifet dans ce préjugé; mais
ce n'est pas une raison pour attenter à sa
propriété. Je voudrais donc, chère Ma
dame Duplessis, que vous.eussiez la bonté
de me dire ce que c'est qu'une espèce d.e
marin qui, ce soir, a été remarqué dans
vos salons ? ,
Sans attendre 3a réponse de Jeanneton :
— Qu'appelez-vous, Monsieur, une es-
>^ce de marin ? dit le capitaine en g'avan-
çant i^rementet en prenant pour lui cette
désignatioiT dédaigneuse, voilà la premiè
re fois que j'enî^ds traiter d'espèce un of
ficier de la marine liuJ.^ n< Î3.ise. , ti
— A.h! c'est vous le personnage en
question? répondit le cojnmissaire; à yrai
dire, j'espérais peu 'vous rencontrer ici,
car je ne dois pas vous le cacher, parmi
les officieux qui s'empressaient autour de
lui pour le dérober aux violences d'ddor'a-
bles furies, le prince vous a particuliè
rement distingué.
■w Gharmé en vérité d'avoir été remar
qué par Son Altesse.
— Qhi entendons-nous:bien ; remarqué
dans ce sens que; vous seriez le zélé défen
seur qui l'aurait allégé de sa bourse.
— Monsieur! fit le marin avec un vif
; accent d'indignation.
' — Mon Dieu ! répliqua le commissaire,
je ne veui pas dire ; qu'en. pareil cas une
méprise ne soit pas possible ; je le faisais
observer au prince il n'y a qu'un moment,
pendant que j'avais l'honneur de recevoir
I sa déposition ; dans la situation agitée où
: il è'est trouvé, il ne devaitpas jouir de tout
son sang-froid, mais il se rappelle dos cir
constances et 'a fait des remarques qui
donnent ouverture à une enquête. Ainsi
Monsieur, d'abord, vos nom, profession
et domicile?
— Van Grool, capitaine au long-cours,
domicile ta Tulipe, bâtiment pour l'instant
au Havre.de Grâce, sur lequel j'ai amené
du Mississipi un échantillon de sauvages,
annoncé dans le papier que voici,
■■■ Et. il remit aux mains.,du magistrat, lin
exemplaire de cette façon de prospectus,
dont'Mme Néron, dans la matinée, avait
donné communication à la Vassivière.
Après avoir lu les premières lignes :
W; Le Mississipi, nié avec acharnement par
n ses détracteur^,arrive tous les jours à se
» mieux démontrer. »
Je connais ce papier, dit le commis
saire, Paris en est inondé.
. — Alors, reprit le capitaine, vous y avez
vu que les naturels venus sous ma con
duite doivent avoir l'honneur de travail 1 -
1er devant Sa Maj-ssté, Si même Mme la
bouquetière de la Compagnie des .In'les
ne s'y était pas opposée, je me serais fait
lin niaisir d'en flnnnftp «îa snir nno îHiip h
me permettrai de
un plaisir d'en donner ce soir une idée à
sa société, coijime j'espère bien les mon
trer un de ces jours au château d'Ivry,
chez Mme veuve Van Grool j" ma parente,
— Vous le seriez, lo parent de Mme veu
ve Van Grool ? demanda le magistrat d'un
ton fort adouci de curiosité.
— Son cousin germain, Monsieur, com
me vous l'indique assez mon nom,-et je
.. .... vous observer que si 3 a-
Vais été en peine de 500 l,ouis, je les aurais
probablement trouvés dans sa bourse,
sans avoir à dévaliser celle de M. le comte
de Charolais.
—■ Il 6st sûr, dit le commissaire, que
l'affaire change cPaspedt, et si notre célèbre
Missiâsipienne, ajouta-t-il en saluant gra
cieusement la millionnaire, vous recon
naît, en elfet, pour un membre de sa la-
i mille?...
— Mais certainement' que Monsieur est
mon parent, répondit la Vassivière, et je
ne sais pas où'M. de Charolais a pris l'i
dée qu'il vous a fait part.
■ —AhV dit le capitaine avec amertume,
c'est là une manière polie qu'ontMessieurs
les princes de reconnaître qu'on se mette
en quatre pour lçs tirer d'un mauvais pas.
; • ^- Allons,, capitaihç!dit le mc^gistrat.
d'un ton d'apaisement, la chose ne de
vant.pas avoir d'autre suite, ne vous lais
sez pas emporte» .à des manques de res
pect qui pourraient vous créer d'autres
embarras. Les princes, de' môme que la
justice,.peuvent se tromper, mais il n'y a
pas ferand'chose à dire quand, dès les pre
miers pas, comme ici, l'erreur vient à' être
reconnue,
Ce non-lieu prononcé, le commissaire
s'était obséquieusement approché de la
veu'vé Van Grool, et se faisant de la cir
constance une entrée auprès d'elle :
w Mon Dieu ! Madame, était-il en train
de lui dire, vous avez la main si heureuse
et vous devez être d'un si'excellent conseil,
que' j'oserai vous demander si relative
ment à quelques petites ûlles que j'ai cour
tisées...
Nous lie pouvons laisser un commissai-
: re sous le coup d'un début qui donnerait
! du-cynisme de ses mœurs l'idée, la moins
justiflée.Hâtons-nousdel'interromprepour
expliquer que, dans la langue du Système,
les petites filles étaient des actions de troisiè
me émission qu'on ne pouvait' souscrire
et se procurer qu'en à^ant par-devers soi
d'autres actions préexistantes, lesquelles,
dans Tordre où. elles avaient été jetées sur
la place, s'appelaient comme autant de gé
nérations ; les mères, les -filles et les petites-
filles. G'étau donc tout simplement une
consultation financière que, possédé com
me tout le monde alors de la fureur de
s'enrichir, le commissaire était en train
de demander à la plus habile rnanœùvriô-
rerlela rue QuinCampoix, quand il fut in
terrompu par la subite intervention d'un
autre officier de justice; il' est bon, en ef-
" fet, de le remarquer,- le nombre des pré ■
i posés au maintien de la- paix publique
était à cette époque véritablement prodi
gieux.
Outre les quarante huit- commissaires
de quartier,il y avait -Je lieutenaiit crimi
nel' de robe courte ; le prévôt de l'Isîe de
France ; le bailli du Palais ; les officiers de
la-coniiétablie, gendarmerie etmaréchaus-
sée de France; le prévôt général des Mon
naies ; dos archers, exempts, et sergens de
toutes classes et "dénominations ; des agens
secrets, vulgairement appellés mouches,
que l'on comptait par centaines,et enfin le
guet^piedet le guet achevai, tous gens en
tre qui les ^questions d'attributions et pré
rogatives sans cesse renaissantes créaient
des frottemens -et des ■ tiraiilemens où se
perdait touto la force de leur action res
pective. Tourmèntée pâr le luxe'et la mul
tiplicité do ses rouages, la police, au
temps delà Régence,' j-essemblait de tout
point à la machine de Marly qui, avec un
mécanisme étourdissant, arrivait à faire
très'peu de besogne.
Pénétrant ayee fracas au lieu où se
passe la scène, le nouveau venu ordonna
à'deux exempts dont il se présentait ac
compagné, de s'emparer de la porte et de
veiller à ce que personne ne sortît.
Le costume du commissaire arrivé le
premier pour instrumenter, étant une ro
be, rien d'extraordinaire à ce que, selon le
s,tyle judiciaire de Y époque, il s ; appelàt un
magistrat de robe longue ; mais sera-t-il
également facile de comprendre que, dans
un personnage bqtté, éperonnô , portant
habit, veste et chapeau galonnés d'argent
et de plus, à la manière de nos suisses d'é
glise, un large baudrier d'où pendait une
rapière, un magistrat dit de robe courte
dût être entj-evu.
En y pensant un peu, pourtant, on s'avi
sera qu'au fond de cette bizarrerie pour
rait biifti se rencontrer une métaphore.
Robe courte voulait dire robe retroussée,
comme devait la porter un magistrat d'ac
tion, qui, avant de les juger,ayant la fonc
tion de courir sus aux malfaiteurs,'auïait
été assez empêché de se mouvoir et de
d'ouvriers as-
UU XiAU.1 ■jhé. M..lo chaa-
celier ya répondu parti n discours très renjar-
1 quable dans lequel nous choisissons le passa-
.ge suivant : . -■■■■.•>*
Mesdames: et . Messieurs 1 , il ne me serait pas
; possible de me présenter aujourd'hui : devant
vous sans faire quelgrç, allusion à.,ce .qui
: vient de se passer <$p>& cette ville et à sa situa-
! tion' actuelle, J'&rappris avec beaucoup de peine
assurément-que partout dans le district du
sud dsiJjShcashire,", et. isurtout ipeut-êtrè dans
upe ville qui jusqu'à, présent avait échappé
' aux plus graades sou'fïraaœs de là récente dirt
sette, j'ai appris, distje,jqu!en ce .moment la,'
gêne s'y fait sentir avec une .violence extrê-i
-e m&m
dans les -pifs : ft4ttànsi :d'Q®e robe. ^Or,-à -j luiI force, d'être ï^fcronssé©, 'dans le. costume
notamment' du fonctionnaire que nous
avons isous les yeUx, la robe avait fini par
disparaître, m laissant plus après elle nue
son nom. ;
Disons du reste -que, essentiellement po
pulaire, ee magistrat j-pour tous tant que
noussommes, est une vieille connaissance.
Qui de nous, dans son enfance,-n'a
chanté en dansant en rond?
Qu'est-ce qui passe ici si tard '
Compagnons de la Marjolaine 1 ?
A quoi l'on nous répondait:.*
g 'est le Chevalier du Guet, etc.
monter à cheval s'il e£U eu à se démêler
Èh bien '. "précisément, celui de'17-lt) ve
nait de fâire invasion dans le salon de
Mme Duplessis.
^'Par^son' rioda' i de -PapMlon^e^a^FpaKrtroi-
sière ,ce représentant de l'autorité don
nait à une corpuleaoe et à -u-në rotondité
péti ordinaires un assez plaisant démenti,
Ancien officier, de cavalerie légère, c'était
on Provençal pur sanglot, dans un temps
où, encore ■ habité par des Parisiens, Pa
ris n'avait pas encore été pris d 'assant -par
la pravineè, dn pourrait s'étonner do voir
des fonctions essentiellement municipa
les confiées à un Marseillais s'il n ! y avait
à dire qu'ayant pu faire la finance de cette
charge, notre homme l'avait simplement
achetée. •
—Eh! mon bon; dit-il à son confrère
avec ce joyeux accent guttûMl et ces .mi
robolantes tournures de phrases qui 'dis
tinguent le français: de Marseille, allons-
. nous.aprôs le môme lièvre, q'ue l'on vevus
trouve' occvi'pant ici? •
" — Le même lièvre, dit le commissaire,
qu'ent'endez-vûus par ià?
— lïh donc, - un -vol 'de 'diamans, qu'il
s'est fait chez, notre belle bouquetière^ què
(j'egt un peu sa faute, 1 à cette Vénus.
î Comment, ma fautes s'écria Jeanne-
tljfjj'. - - * ■■ - ■ 1
— Que diable, ma chère, vous faites des
rangs dans les fauteuils que vous assoyez
le monde et me flanquez sur le troisième,
M m eC h r éti en- R uffl ai s et compagnie, dont
Chrétien; son *mari est juge-consul du
corps de la palleterie^ bohneterie et cha
pellerie '.'Vous pouviez bien, cette femme,
me la mettre sur le second, où elle n'est .
ças à portée qu'un drôle, vêtu de matelot, I
tra-répi de êStsmms =■ "dans- fes che
veux, et souffle .une 4e ses boucles ;d"ôreil- -
les dont. les. deux'.coûtèrent à .-Chrétien
plus do six mille livres !
Voyant une nouvellq-accusation qui ve
nait compliquer.la;sit,ûatMm ;de son adver
saire, Vassivière prit contre:lui' du cœur
et lui dit d'un air d'aimable sollicitude-:
. —r V&tu de matelot 4 Monsieur le capi
taine au long cours,, voilà qui aurait assez
l'air de vous regarder. '
L'attention du Ma-rsoillais ainsi éveille :
■—Ehl. troua de l'air l's'écria-t-il, i£> voici
ce Viedasse que Chrétien tout à l'heure me
fit son 1 signalement; allons, vous autres
donc! ajouta-t-il *en s l adressant à son .es-
aorte , ne, le «voyez-vous'pas le brigand^
qu'il faut lestement me le coffrer au Ghâ-
telet. , .-...c.... -v
Vous vâte.'j.M©nsieur le
Chevalier, dit lo commissaira., : «n s'inter-
posant, et quand.Monsieur j SBrait. coupa
ble, .je ne- permettrais pas que vousle mis
siez en état d'arrestation, : ; :
Ehl mon bon, ;ie ;me : . bifen •
que vous permissiez. Est-x:è .vous.ou le: rni-
qu'il m'a'vendu la charge;? ,
Mais justement. Tde .par^ votre charge
vous n'avez pas qualité .pour; faire une ar
restation hors du. cas de flagrant délit;-et
encoro faut-il que ce soit sui; le pavé de-la
rue.. ■ . ..(• .
■ — Aquo suffit (cela suffit). mon bon,
vous êtes, je le vai», nour les voleurs.
— Je no suis pa^: pour les voleurs,, mais
outre qu'il-n'est pas.prouvé que Monsieur
en soit un, moi aussi., j'ai acheté;.ma
charge et ne souffrirai pas que, procédant
hors "d9 votre compétence, voiis entrepre
niez sut? mes droits et.prérogatives, v
Témoin de ce: conflit qui pour. îe plus
grand bonlisuy ues malfaiteurs se.renou
velait à cbaqKe::moxx)0'ït.dans l'in»-true-
tion crimmeuo de L'époque, Vassivièrfe-fut;
entraîné à entrer plus avant encore dans • '
la voie agressive où il s'était. engagé et *
feignant de s'aviser d'un moyen do conci
liation entre les prétentions des deux hom
mes de justice :
— Monsieur le commissaire, di-t,4ly;il y
a part ici, ce. ma semble, pour t^y t je u"-
d0. Sur la lwnmmaTi'W"- - --
Vah'
parent
pour R l —jinvriim*.r
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