Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-08
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 octobre 1864 08 octobre 1864
Description : 1864/10/08 (Numéro 282). 1864/10/08 (Numéro 282).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49' ANNEE.'—M. 282.
®y>.EAUX.A !'UU!> ! r.e lie Yi'o/t (PaîwMtojal), n. iOs
SAMEDI 8 OCTOBRE 1864. -
ABONXEXENS DES BÉPARTEMNS.
TROIS KOlS.'i .àsVtffi 16 FR.
SI MQIS ...;.rV.V*i .32 FR. 4
Lii> AN «.t. «......... 64 FR»
P JUB LES PAYS ÉTSAWfiERS, VOÎr 1« tablSSB ,
publié les 5 et 20 ds chaque mois,
laip. h, BON1FÀCB, r. fies Bons-Eufans, 19.
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Les articles déposés ne sont pas rendus.
Les Annonces sont reçues chez M. Panis , rue Noire-Daiïie-des-Yictoires, û "
(place de la Bourse}* v
PARIS, *7 OCTOBRE."
' Ainsi que nous l'avons annoncé hier, le
~ Moniteur, g uh^e ce matin la convention ÛU
15 septembre et les' divers documens qui
forment l'ensemble des arrangemens inter
venus entre la France et l'Italie.
Parmi ces pièces , que nous reprodui
sons plus loin , on trouvera une déclara
tion , signée à Paris le 3 octobre , et dans
laquelle on lit ce qui suit :
T( Le gouvernement de l'Empereur, dé-
y> sireux de se prêter à toute combinaison
» qui, sans altérer les arrangemens du 15
» septembre , serait propre à en faciliter
» l'exécution, consent à ce que le délai de
'» six mois pour la translation de la capi-
» taie de l'Italie "commence, ainsi que,le
» délai de deux ans pour l'évacuation du
» territoire pontifical, à la date du décret
» royal sanctionnant la loi qui va être
_)) présentée au Parlement italien. »
II y a trois jours, à propos des informa
tions erronées d'un journal de Turin, le
Constitutionnel disait : « La translation de
» la capitale étant le motif déterminant
?» des négociations et la principale con'di-
» tion du rappel de notre corps d'arme,
» doit précéder et non suivre \ exécution
» de cette dernière mesn^ „
La déclaration 3 octobre confirme ce
que nous a^ng dit sur les intentions du
8 0UVP Inement impérial.
Le Moniteur' publie ce matin un décret
Uommapj, ùuit sénateurs et un autre décret
por.tpjnt que les présidons de sections du
coûseïl d'Etat, comme les vice-présidens,
exerceront auprès du Sénat et du Corps
^Législatif, dans toutes les affaires, les attri
butions déterminées par l'ârt. 81 de la
Constitution.
La.presse étrangère ^s'occupe toujours
•des arra-ngemens relatifs aux affaires d'I
talie. '
Le Baily-JVews, feuille très dévouée à . la
cause italienne, proteste de la sincérité
des Italiens quant à l'exécution des engâ-
gemens qu'ils viennent de'contracter.
Le journal anglais dit :
«Une cbose dont nous pouvons être
w sûrs, e'est que les engagemens pris par
» Victor-Emmanuel vis-à-vis de l'Empe-
» reur des Français au sujet du Pape, ne
» resteront point une lettre-morte. On ne
» saurait douter que Napoléon III ne désire
« sincèrement assurer l'indépendance du
» chef de la catholicité en lui conservant
» son pouvoir temporel , et l'Italie n'a
» d'autre alternative que d'agir suivant
» ce désir. » ...
VEpoca de Madrid, envisageant la ques
tion au point de vue religieux qui prédo
mine • d.àns les préoccupations de l'Espa
gne, s'exprime ainsi :
« Plus nous méditons sur la convention
» franco-italienne, et moins nous y trou
ai vons des raisons de s'alarmer pour les
» intérêts- vraiment catholiques. L'état
w .de choses actuel était intolérable; de
» Père commun des fidèles vivait à la mer-
» cl d'une "volonté étrangère; une perpé-
» tuelle menace pesait sur le cathulicis-
» ,me; ce sont là des faits dont toute per-
» sonne impartiale et sans passion doit
» reconnaître l'exactitude.. Si la conven-
» tion améliore ce qui existait; si l'in-
0 dépendance et la liberté du pontifi-
» cat sont rétablies sur des bases plus
» solides qu'une occupation étrangère,
» nous devons reconnaître qu'au milieu
» de faits regrettables faits consommés et
» sur lesquels il est inutile d'insister, il
» s'offre encore aux peuples un moyen pour
» conserver le lien auguste qui rassemble
» les nations catholiques, qui les a Sauvées
» de grandes tourmentes, et qui surnagera
» dans la tourmente actuelle comme il
» surnage toujours après do longues et
» terribles convulsions que l'histoire en-
» registre dans ses annales. »
Un journal viennois, le Volksfréund, or-
Feuilleton du Constitutionnel, 8 cet..
"gane du parti catholique, est d'avis que
rien n'empêcherait l'Autriche de négocier
avec l'Italie par l'intermédiaire de là Fran
ce, et il ajoute : « Et, c'est là aussi qu'on
j> en viendra sans que notre honneur en
» éptouve le moindre préjudice.» La feuil
le autrichienne engage vivement le cabi
net de Vienne à entrer dans cette voie, en
avouant toutefois que « le- sentiment pa-
» triotique de beaucoup d'Autrichiens pro-
'» teste contre cette manière d'éviter des
» difficultés. »
La Gazette de la Croix apprend de Source
certaine que le Mémoire destiné à justifier
les droits du grand-duc d'Oldenbourg à la
succession des duchés seî?a présenté à la
diète du 13 au 20 octobre au plus tard.
En attendant, les correspondances de
Francfort donnent peu de chances à la
candidature oldenbourgeoise, et elles pré
tendent que le projet de faire examiner là
question par des jurisconsultes notables
n'aurait été mis en avant que pour traîner
les choses à la longue et prouver au grand-
duc Pierre qu'on n'a pas traité à la légère
ses prétentions.
... C.é qu'on voit de plus clair dans ce feu
croisé de projets et de contre-projets, c'est
le désir de retarder le plus possible la so
lution du différend, au grand détriment
des populations des duchés qui regardent
avec impatience ces lenteurs calculées.
Edouard Simon.
piSCRKTS.
NAPOLÉON, ■
Par la ?rû.ce de Dieu 8t là "Volonté nationale,
Empereur des Français,
A tous présens et à venir, saliït :
ÀVons décrété et décrétons ce gui siiit :
Art. I er . Sont élevés à la dignité' do sénateur :
MM. ledùc deMontebello, ancien ambassadeur',
Adolphe Bairot, ancien ambassadeur ;
Dar.boy, archevêque de Paris, grand au
mônier ;
Boinvilliers, président de sefction "au
conseil d-'Etat ;
Godelle, président de section au con
seil d'Etat;
le comte de Salignac-Fénelon, ancien
ministre plénipotentiaire ;
de Chabrier, ancien conseiller-maître
à la cour des comptes ;
le comte de- Niouwer.kerlto < surlnteiî-
dant dçs beaiix-arts. " •
Art, z. Noire ministre d'tëtat est chargé de
l'exécution du présent décret. »,
Fait au palais de Saint-Gloud, le S octobre
1864.
NAPQLËON.
Par l'Empereur :
Le ministre d'Etat,
e. bouher.
NAPOLEON,
A tous présens et à venir, salut :
Sur la proposition de notre ministre, d'Etat;
Vu l'article 10 du décret organique du 2S
janvier 1852, sur le conseil d'Etat, et l'article 7
du décret du 30 janvier suivant portant règle
ment intérieur du conseil d'Etat,
" Avons décrété et décrétons ce gui suit :
Art. 1 er . La section des,finances sera char
gée, à l'avenir, de l'examen des affaires affé
rentes aux directions de 1 agriculture, du com
merce intérieur et du commerce extérieur au
ministère de l'agriculture, du commerce et des
travaux publies, et de la Rédaction des projets
de lois qui se rapportent'aux matières ren
trant dans les attributions desdites directions.
Elle prendra le nom de Section des finances, de
l'agriculture et du commerce. .
Art. 2. La section des travaux publics sera
chargée, à l'avenir, del'examen des affaires af
férentes aux services placés par l'article 3 du
décret du 23 juin 1863 dans les attributions
du ministère de la maison de l'Empereur et
des Beaux-Arts, et de la rédaction des projets
de loi qui se rapportent auxdits services. Elle
prendra le nom de Section des travaux publics
et des beaux-arts.
Art. 3. Les présidens des sections du conseil
d'Etat exercent auprès du Sénat et du Corps-
Législatif, dans toutes les affaires, comme les
vice-présidens, les attributions déterminées
par l'article SI delà Constitution.
LA FORÊT DE B0HDY
EPOQUE DEsLA REGENCE.
Troisième partie.
X.
la comédie du système.
" Le mouvement que venait de se donner
la Fillon ayant fait quelque diversion à
§es pensées, immédiatement elle aborda
un autre chapitre, que dans-son esprit elle
avait mis à l'ordre du jour de la conféren
ce secrète demandée à M. G.aloppe ef, en
tamant le sujet sans transition :
_ j'ai fait, dit-elle, l'autre jour une drô
le de rencontre :
— Laquelle donc ? demanda le procu
reur.
— Je me suis trouvée nez-à-nez avec la
Vassivière, la nourrice de mon pauvre en
fant: en compagnie de la Néron, l'ancienHe
belle poissonnière, elle sortait du café Plu-
tus, vous savez? rue aux Ours. ,
— Oui, oui, dit Galoppe, l'endroit où se
tiennent les. dames du grand monde pen
dant que leurs courtiers agiotent pour
elles dans la rue Quincampoix; mais c'est
drôle que depuis plus de vingt ans passés
vous ayez .ainsi reconnu cette commère.
— Oh! les gens que j'ai dévisagés une
fois, c'est réglé : jamais je n'oublie leur
physionomie, jusqu'à les singe? même,
quand je veux m'en donner la peine. Je
Art. 1 er . M. de Forcade La Roquette, vice-
président dù conseil d'Etat, est chargé de pré
sider la section des finances, de l'agriculture
et du commerce.
Art. 2. M. Chaix d'Est-Ange, vice-président
du conseil d'Etat, est chargé de présider la
seetion dès travaux public* et des beaux-arts.
me le suis dit plus d'une fois : j'aurais pu
être une grande comédienne ; du reste
c'est à cé talent de me grimer et de me
rappeler les visages que j'ai dû d'êlre
choyée par M. d'Argenson comme pou
vant faire merveille dans sa police. -
— Dans tons les cas, dit le procureur,'
votre reconnaissance avec la Vassivière a
dû être tendre, car on peut dire que vous
l'avez comblée ; cette place que vous aviez
commencé par avoir pour son . mari à la
capitainerie.de M. le duc d'Orléans; la
nourriture* de votre petit si grassement
payée, et enfin ce bien que vous leur aviez
acheté en Auvergne quand l'incendie de
la Maison Rouge nous força de les y Iràns-
planter !
— C'est pour ça, répondit la Fillon, que
d'abord cette drôlesse a fait celle qui ne
me reconnaissait pas., ;
— Dame, ma chère, il faut en convenir,
vous êl'es changée, depuis une année sur
tout.
' — Mais quand je me nomme et que
l'impudente ose me répondre qu'on ne
parle pas à des femmes- de mon espèce !
— Diable! fil Galoppe, le propos était
vert.
— 11 y a mieux encore; buvant mon af
front, je la prie poliment de vouloir au
moins me rendre cette petite Groix que
nous avions mise au cou de l'enfant, et
que vous aviez négligé de reprendre ,
quand vous, êtes allé le chercher pour le
conduire à Juilly; savez-vous cë que cette
sans cœur me répond? :
— Sans doute que depuis le temps elle
l'a égarée, qu'elle cherchera..
■ — Elle me répond que, si je m'acharne
à entrer en conversation avec elle, elle va
appeler ses gens., . , •
— Ah ! au fait, c'est qu'elle en a des
gens! Savez'-vous que.c'*st une- de nos
Mississipiennes du plus fort ealibre? Ce-
Art. 1". Sont nommés conseillers d'Etat en
service ordinaire : M. Genteur, conseiller d'E
tat en service ordinaire, hors section, secré
taire général du ministère de l'instruction, pu
blique ; et M. Jalian, maître des requêtes de
l ro classe;
Art. 1 er . M. Ségaud, secrétaire général delà
préfecture de la Saine, est nommé conseiller
d'Etat en service ordinaire hors section.
(Ces quatre derniers décrets:sont, comûio le
précédent 1 , contresignés 'Ro'uher, et datés du 5
Octobre.)
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Berlin, 6 octobre.'
La Gazette de VAllemagne duNord assure, dans
Uile corïespondance de Kiel^qu'elle dit provenir
de bonne source, que, malgré tous les bruits
contraires, MM. Samwer et Franke ont expri
mé le désir d'être relevés de leurs fonctions, et
gue le duc d'Augustenbourg a résolu de fair j
choix de conseillers gui soient favorables à
l'union diplomatique et militaire des duchés
avec la Prusse. - ■ -
Berlin, G octobre. ...
La Bangue a élevé l'escompte des effets de
commerce à 7 0/0, ot un ordre du gouverne
ment doit l'autoriser également, ces jours-ci,
à élever le taux des prêts sur nantissemens.
Marseille, 7 octobre.
Le prince Humbert est arrivé à Marseille. Il
va s'embarquer immédiatement pour Gênes.
- Madrid, 6 octobre.
■ La Ëpoca annonce que M. Mon est nommé
ambassadeur d'Espagne à Paris, et que M. Pà-
checo va remplir les mêmes fonctions à Rome.
Le général Prim est arrivé, hier, à Madrid.
(Havas-Bullier.)
, Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 7 octobre.
Le correspondant spécial du Times mande
de New-York, à la date du 24 septembre, que
les dernières nouvelles de la vallée de la She-
nandoah démontrent les exagérations du pre
mier bulletin concernant le succès obtenu par
Sheridàn. La perte d'Early n'a pas dépassé
6,000 hommes, tandis que celle des fédéraux
a été aè pi'JS 4 ; so ° 611 tués ou blessés seu ~
lement. Les fédéraux ont même été un ins
tant jetés dans une grande confusion, et ils
allaient lâcher pieu Ç^2Bd ; au moyen d'une
charge désespérée de toute'sa cavalerie, Sheri
dàn est parvenu à tourner l'aile droite d'Early
et l'a contraint à battre en retraite.
Early s'est replié devant lès forces supérieures
de Sheridan, le 20, suivi par ce dernier, et, le
2t, il a f»it une halte à Fishers-Hill. Sheridan
l'a attaqué dans la soirée, mais il a été re
poussé. Le 22, Sheridan a recommencé l'atta-.
que à quatre heures de l'après-midi, et, après
une sanglante affaire, il à forcé Éarly à éva
cuer sa position et il M a enlevé seize canons.
On croit gu'Early s'est rétiré dans la direction
de Stanton. ~
Sherman et Hood ont échangé 2,000 prison
niers qu'ils avaient faits dans les récens com
bats d'Atlanta. La trêve a été renouvelée pour
faire sortir les hâbitans d'Atlanta.
Las correspondances de la Nouvelle-Orléans
du 15 knnonceiit "qu'à l'exception des garni
sons laissées dans les forts Morgan et Gaines,
toutes les troupes du général Granger sont re
venues dé Mobile à la Nouvelle-Orléans.-
Le bruit de l'apparition de deux stearqers
confédérés sur le lac Èrié n'était pas exact.
Londres, 7 octobre, 5 h. soir.
: Consolidés anglais, 88, faible. . . .
Il a été déposé aujourd'hui 50,000 liv. st. en
lingots à la Banque d'Angleterre, et il en a été
retiré 20,000.
Le Pensyltiânia a apporté 230,000 dollars, le
City-of-Manchester 330,000 dollars et 32,828 liv.
st. L'America a apporté 170,000 dollars. "
New-York, 21 septembre. .
Le Courrier des Etats-Unis publie de graves
révélations sur les fraudes pratiquées à Bru
xelles par des agens fédéraux d'enrôlement au
préj udicè d'émiçrans européens.
" Turin, 7 octobre.
On assure que le ministre de l'intérieur a '
annulé la délibération du conseil provincial-
de Turin, en date du 23 septembre, qui pro
testait contre la convention.
. La Gazette officielle publie le texte de la con
vention.
Le même journal publie une déclaration du
directeur général des postes démentant le bruit"
que les lettres et journaux aient été retenus à
la poste le 21 et le 22 septembre.
Emprunt italien, «7.20. ( Havas-Bullier.)
COURS DE LA BOURSE.
COURS DE clotubh le « le 7 (UtJSSBr BA1SSB.
3 0/Oaucompt. 65.65 65.30 » » » 3p
—Fin du mois, 65.85 65.65 » » » 20
41/2aucompt. 92. ». 92. » » » » »
—Fin du mois, 92 75* » , » » » » »
pendant il faut le reconnaître, son procé
dé manquait d'aménité. "
— Et vous croyez, dit la Fillon en s'a-
nimant, que la chose se passera ainsi ?
Ah ! non ; j'ai beau avoir pleuré toutes les
larmes de mon cœur et me dire à moi-mê
me que je suis une malheureuse, je ne
permettrai à personne dp me le flanquer à
la face. Ainsi, maître'Galoppe, dès de
main,vous allez lui lancer un papier.com-
me quoi elle,m'a injuriée, et je demande
réparation.
s — Mais c'est là, chère amie, permettez-
moi de veus le dire, un procès qni n'au
rait pas le sens commun : l'injure vous a
été faite seule à seule.
— Eh bien ! et la Néron qui a tout en =
tendu!
— La Néron ne vous Gonnaitpas, et ellq
ne' manquerait j pas de témoigner en faveur
de l'autre, sans compter que M. le lieute
nant criminel trouverait peut-être que...
dame!... dans votre position... qui n'est
pas absolument celle des onze mille vierges.-
— Dites donc tout de, suite , s'écria la
Fillon, que je suis la honte de la nature
et que tout le monde a le droit de me fou
ler aux pieds.
— Je ne dis,pas cela, puisque ma vieille
amitié, vous pouvez vous en souvenir, ne
vous a jamais fait défaut, mais ces magis
trats .sont si collet-monté.
—■ Et qu'est-ce que ça me fait les magis
trats? après ce que j'ai été à même de
voir de plus d'un de ces robins , • croyez-
vous qu'ils aient fortement mon estime ?
Mais quand ils me feraient perdre mon
procès, mon avocat rédigera un Mémoi
re : il 'dira à tout Paris ce que c'est que
cette femme qui a des gens. Quelque chose
de propre, une nourrice, et pas même sur
lieu, avant que je l'eusse prise à mon ser
vice !
—-Calmez-vous, ma bonne, calmez-vous,
■onj^sasa»
; Les docunlOns que nous publions ci-
dessous forment l'ensemble dek arrang'e-
imens qui viennent d'être conclus entre la
France et l'Italie.
Nous donnons à la suite une dépêche
adressée, sur ce sujets par S. Exc. le mi
nistre des affaires étrangères au ministre
de France à Turin.
convention entre la fbance et l'italie.
Leurs Majestés ffeapereur des Français et le
roi d'Italie, ayant résolu de conclure une con
vention, ont nommé pour leurs plénipoten
tiaires, savoir :
Sa Majesté l'Empereur des Français :
' M. Drouyn de Lhuys, sénateur de l'Empire,
'grand-croix de l'ordre impérial de la Légion-
d'Honfieur et de l'ordrè des. Saints-Maurice et
..Lazare, etc., etc., etc., son ministre et secré
taire d'Etat au département des affaires étran
gères; •
Ët Sa Majesté le roi d'Italie :
. M. le chevalier Constantin Nigra , -grand-
croix de l'ordre des Saints-Maurice et Lazare,
grand-officier de l'ordre impérial delà Légion-
d'IIonneur, etc., etc., son envoyé extraordi
naire et ministre plénipotentiaire près Sa Ma
jesté l'Empereur des Français ; •
Et M. le marquis Joachim Pèpoli, grand-croix
de l'ordre des Saints-Maurice èt Lazare, cheva
lier de l'ordre impérial de la Légion-d'Hon-
neur, etc., etc., son envoyé extraordinaire et
ministre plénipotentiaire près Sa Majesté l'Em
pereur de toutes les Russies:
: Lesquels, après s'être communiqué leurs
pleins pouvoirs respectifs, trouvés en bonne et
due forme, sont convenus -des articles sui-
vans: - -
Art. 1 er . L'Italie s'engage à ne pas attaguér
le territoire actuel du Saint-Père, et à empê
cher, même par la force, toute, attaque venant
de l'extérieur contre ledit territoire.
Art. 2. La France retirera ses troupes des
Etats pontificaux graduellement et à mesure
que l'armée du Saint-Père sera organisée. L'é
vacuation devra néanmoins être accomplie
JiATni A* J-
uduo xv uoiai ue udux 2lqs. - . ,
Art. 3. Le gouvernement italien s'interdit
tûiue réclamation contre rorg^'? atian ^ une
armée papale, composée même' de volontaires
catholiques étrangers,-suffisante pour mainte-
" nir l'autorité du Saint-Père et la tranquillité
tant à l'intérieur que sur la frontière de; ses
Etats, pourvu que cette force ne puisse dégé
nérer en moyen d'attaque contre le gouver
nement italien.
Art. 4. L'Italie se déclare prête à entrer, en
arrangement pour pren.îre à sa chargé une
part proportionnelle dè la dette des anciens
Etats de l'Eglise. , ,
Art. 5. La présente convention sera ratifiée
et les ratifications ën seront échangées datjs le
délai de quinze jours, ou plus tôt si faire .se
peut.
.En foi et témoignage de quoi, lès plénipo
tentiaires respectifs ont signé la présente con-
ventiqp et l'ont revêtue du cachet de leurs ar
més. ■ ■
Fait double à Paris, le quinzième jour du
mois de septembre de l'an de grâce mil huit
cent soixante-quatre.
(L. S.) Signé : D rouyn de L huys.
; N igha. ; *« -
' P epoli.
Protocole faisant suite à la- convention signée à Pa
ris entre la France et l'Italie, touchant l'évacua
tion des Etats pontificaux par les troupes fran
çaises.
La convention signée, en date ce ce jour,
entre Leurs Majestés l'Empereur des Français
et le roi d'Italie, n'aura de valeur exécutoire
que lorsgue S. M. le roi d'Italie aura décrété'la
translation de la capitale du royaume dans
l'endroit gui sera* ultérieurement déterminé
par sadite Majesté. Cette translation devra être
opérée, dans le terme de six mois, à dater de
ladite convention. ^ -
Le présent protocole "aura même force et va
leur que la convention susmentionnée. U sera
ratifié, et les ratifications en seront échangées
en même temps que .celles de ladite conven
tion. ' ■
Fait double à Paris, le 15 septembre f864.
(L, S.) Signé : drouyn de-liiuys.
NIGHA.
pepoli,
déclaration.
Aux termes de la convention du 15 septeiri-
dit le . procureur en continuant de faire
seul honneur au souper; je crois que, pour
Vous venger de la Vassivière. il se prépare,
sans que vous vous en mêliez, quelque
chose d'un peu plus cuisant que le Mé
moire de votre ffvocat.
— Mais quoi? fit la Fillon avec une cu
riosité impatiente.
— Vaus savez, dit Galoppe, qui se versa
un verre de vin ae Beaune dont, en maniè
re de viatique pour ses explications, il dé-,
gusta lentement quelques gorgées, que j'ai
toujours eu du goût pour le théâtre. Vous
auriez pu être actrice; moi j'aurais pu
être auteur, à preuve: une certaine tragé-
' die qu'étant clerc je m'étais avisé de
transcrire sur du papier marqué de l'étu
de et qui me fit une si terrible affaire avec
le patron. Eh bien ! ragaillardissant mes
instincts dramatiques, j'imagine un petit
canavas qu'on pourrait destiner au spec
tacle de la Foire, sous le titre, par exem
ple, du Mariage par récidive.
— Je ne ris plus, mon cher, dit mélan
coliquement la Fillon, et à moins que vo
tre drôlerie ne soit directement pour me
faire raison de la Vassivière, je ne suis pas
du tout curieuse que vous me l'a contiez."
— Vous allez voir , poursuivit Galoppe :
deux Auvergnats , mari et femme, s'ai
maient d'amour tendre; si bien qu'avec
le temps leur amour venant à ranpir ils
finissent par se battre comme chien ét
chat. Lassée de n'être pas la plus forte, un
beau matin la femme se laisse, enlever par
un gros marchand de fromages^de Rotter
dam venu s'approvisionner en Auvergne,
attendu que, dans le commercé, les produits
du Cantaise débitent très avantageusement
comme originaires de Hollande. Planté
là, le mari entre au service d'un jeune
chevalier de Malte partant pour ses cara
vanes ; en route, attaqué par un corsaire,
leur vaisseau est coulé ét voilà l'époux air-
bre 1864 et du protocole annexe,- le délai pour
la translation de la capitale du royaume d'I
talie avait été fixé à six mois à dater de ladite
convention, et l'évacuation des Etats Romains i
par les troupes françaises devait être effectuée
dans un terme de deux ans à partir de la date
du décret qui aurait ordonné la translation.
Les plénipotentiaires italiens supposaient
alors que dette mesure pourrait être prise en
vertu d'un décret qui serait rendu immédiate
ment-par S. M. le roi d'Italie. Dans cotte hypo
thèse, le point de départ des deux termes eût
été pïésquô simultané, et le gouvernement
italien aurait efi, pour transférer sa capitale,
lés six mois jugés nécessàlrési
Mais, d'un côté, le cabinet de Turin â pensé
qu'une mesure aussi importante réclamait iS
concours des Chambres et la présentation d u-
ne loi; de l'autre, le changement du ministère
italien a fait "ajourner du S au 24 octobre la
réunion du Parlement. Dans ces circonstances,
le point de départ primitivement convenu ne
laisserait plus un délai suffisant pour la trans
lation de la capitale.
Le gouvernement de l'Empereur, désireux
de se prêter à toute combinaison qui, sans al
térer lés arrangemer s du .15 septembre, serait
propre à en faciliter l'exécution, consent à, ce
que le délai de six mois pour la translation dé
la capitale de l'Italie commence, ainsi que le
délai de deux ans"pour l'évacuation du, terri
toire pontifical, à la date du décret royal sanc
tionnant la loi qui va être présentée au Parle
ment italien.
Fait double à Paris, le 3 octobre 1864.
Signé : drouyn dk lhuys.
n1gra.
Le ministre des affaires étrangères au baron de
Malaret, à, Turin.
Paris, le 23.septembre 180*.
Monsieur le baron, vous savez que ^ gou
vernement de l'Empereur s'est décidé à entrer
dans un arrangement avec le cabinet de Turin
pour -déterminer les conditions ' auxquelles
pourrait être effectuée l'évacuation de Rome
par nos troupes. J'ai l'honneur de vous en
voyer ci-annexé le texte de la convention qui
a été signée à cet effet, le IS de ce mois, entre
les plénipotentiaires dé S. M .vle roi d'Italie et
iioi : .cette convention a reçu les ratifications
de rEmpereur et dn Vicior -Emmanuel. .
Je crois utile de rarpeler brièvement quel
ques-unes des circonstances qui ont précédé
conclusjon.de cet acte Important, et de vous
indiquer en même îêrr.'ps les motifs qui ont
déterminé le gouvernement de l'Empereur à
se départir de la fin de non-recevoir qu'il avait
dû. opposer jusqu'ici aux suggestions du gou
vernement italien. . ; -
Appelé à m'expliquer au mois d'octobre lfS62
sur une communication du cabinet de Turin
qui, en affirmant le droit de l'Italie sur Ro
me, réclamait la remise de celte capitale et la
dépossesïion du Saint-Père, j'ai dû réfuser de
le suivre sur ce terrain et déclarer, au nom
de l'Empereur, que nous ne pouvions nous
prêter à aucune négociation qui n'aurait pas
pour objet de sauvegarder les deux intérêts qui
se recommandent également à notre sollicitu
de en Italie, et que nous étions bien décidés
à ne pas sacrifier l'un à l'autre. Après avoir
franchement'êxposé ainsi à quelles conditions
11 nous serait possible de -prendre en considé
ration les propositions qu'on croirait devoir
nous fa^re ultérieurement, nous avons ajouté
gu'on nous trouverait toujours prêts à les exa
miner.quand elles nous paraîtraient de natu
rel nous rapprocher du but gue nous vou
lions atteindre., C'est dans cet,e$prit gue nous
avons accueilli les diverses ouvertures qui
nous ont été faites depuis, bien qu'elles ne
répondissent pas assez complètement à nos
intentions pour servir de bases à un arrange
ment acceptable.
• Nous suivions en mémo temps, avec un
grand intérêt, les progrès qui s,e manifestaient
dans la.situation générale de l'Italie. Le gou
vernement italien comprimait avec résolutiou
et persévérance les passions anarciiiques, déjà
affaiblies par l'effet du temps et de la réflexion.
Dès idées modérées tendaient à prévaloir dans
les meilleurs esprits et à ouvrir la voie à
des tentatives sérieuses d'accommodement.
C'est dans ces circonstances favorables que le
gouvernement du roi Victor-Emmanuel s'est
décidé à une grande résolution. Préoccupé de
la nécessité de donner plus de cohésion à l'or
ganisation de l'Italie, il nous a fait part des
motifs politiques, stratégiques et administra
tifs qui le déterminaient à transférer. sur
un point plus central que Turin la capitale
du- royaume. L'Empereur, appréciant toute
l'importance de cette résolution, et tenant
compte à la fois des considérations que ja
viens do rappeler et des dispositions plus
conciliantes manifestées par le cabinet de
Turin, a pensé que le moment étaïï venu
de "régler les conditions qui lui permettraient,'
en assurant la sécurité du Saint-Père et de ses
possessions, de mettre Un à l'occupation mili
taire des Etats Romains. La convention du 15
septembre répond, selon nous, à toutes les né
cessités de la situation respective de l'Italie et
de Rome. Elle contribuera, nous l'espérons, à
hâter une réconciliation que nous appelons de
tous nos vœux et que l'Empereur lui-même
n'a cessâde recommander dans l'intérêt com
mun du Saint-Siège et de, l'Italie.
Aussitôt que le progrès de la négociation a
permis d'en espérer le succès, j'ai eu soin da
faire part à la cour de Rome des considéra-;
tions auxquelles nous avions obéi dans cette
circonstance, et j'ai adressé- à I'ambassad5ur
de Sa Majesté la dépêche dont vous trouverez
ci-joint copie. Je me suis empressé de lui an
noncer la signature de la convention et de lui
en faire connaître les clauses, pour qu'il en
informe le gouvernement de. Sa Sainteté.
J'espère que la cour de Rome appréciera nos
motifs et les garanties que nous avons stipu
lées dans son. intérêt. Si, au premier abord,
elle était disposée à voir d'un œil peu favora
ble les arrangemens que nous venons de con
clure avec une puissance dont la sépare enco
re le souvenir de récens griefs, la signature
de la France lui donnera du moins, nous n'en
doutons pas, la certitude de la loyale et sin
cère exécution des engagemens du 13 septem
bre, - -
Agréez, " -
. D rouyn de L huys.
On nous écrit d@ Fra£pf°rtj le 3 octo
bre 1864 :
L'intérêt-avec lequel le public allemand
suit la question des duchés, devenu ua
peu languissant dans les derniers temns-
à cause v!- e . ^ on 5 u -ar- ues négociations
et dès rénseîgii-? mens incomplets sur lés
résultats obtenus, intérêt, dis-je, a
été subitement effacé par' Ja nouvelle de
la convention franco-italienne du iS
septembre. L'impression a été surtout forfi
vive à Vienne. Je ne répéterai et na ré
sumerai pas - ici les articles de journaux,
ni des conjectures faites sur le but dix
voyage de lord Ûlarendon, arrivé à Vienne
au moment du départ de l'empereur pour
Ischl. Il est peut-être plus intéressant de
connaître les impressions produites sur le
public et d'apprécier, par l'examen .de la
situation générale de l'empire, l'attitude
que le peuple désire voir prendre au gou
vernement dans cette question si délicate
et si importante pour ses intérêts.
A plusieurs reprises déjà, et longtemps
avant que la convention franco-italienne
ne fut connue, l'opinion publique s'est
prononçée en Siveuf du rétablissement de
bonnes relations avec l'Italie.
On l'a désiré d'abord dans l'intérêt de
toute la population méridionale de l'empi
re qui seitrouve en relations continuelles
avec le Piémont., telle que celle de la Vé-
nétie, de la Dalmatie, du littoral, du Ty-
rol fLu sud. Puis, et c'est là l'appréciation
importante au point "de- vue politique, on
l'a désiré, parce qu'en rétablissant les bon-
nés relations avec le Piémont, c'est-à-dire
en reconnaissant le royaume d'Italie, on
se voyait à l'abri de toute .velléité de res
tauration des princes austro-italiens, im
populaires et, antipathique?- à l'Autriche
par les sacrifices nombreux faits, «ans pro
fit, en leur faveur.
La convention du 45 septembre trouve
donc les esprits favorablement disposés,
■et s'il ne s'agissait que du public, il saisi
rait avec empressement l'occasion qui se
présente pour faire cesser un état de cho
ses aussi préjudiciable aux intérêts . dé
l'Autriche en Italie qu'aux 'intérêts géné
raux de l'empire par la leurde charge
d'une afmée qui absorbe la majeure par
tie des ressources du pays. "
On désire donc vivement que le gou
vernement saisisse l'occasion qui se pré
sente, pour établir unè'paix durable et dé
livrer le pays de cetti perpétuelle menace:
de guerre qui épuise les finances. Celles -ci
en effet se trouvent actuellement dans un
vergnat, dès le début de sa liberté conju
gale, comme Regnard le poète comique et
bien d'autres en ce temps-ci, conduit es
clave en AJger
— Où une femme du sérail devient
amoureuse de lui, dit la Fillon, parodiant
la poétique du ge.nre. *
— Pas du tout, continua, Galoppe, où
pendant huit ans il est chez un renégat
poiy 1 tout faire : le jardin, la cuisine, l'é
curie, le, service du chasse-mouche, jus
qu'à, ce qu'un jour avec un grand sei
gneur mexicain, son compagnon de capti
vité, il parvienne à s'échapper sur une fe
louque et à gagner le plus prochain port
d'Espagne, celui d'Almeria.
— Pas nouveau, mon bon, votre cane
vas, dit la Fillon, et, pour l'inventer, n'a
pas fallu beaucoup vous creuser l'imagi
nation. , , :
— Attendez! attendez 1,dit le procureur.
Arrivés en Espagne nos gens ont une que
relle. Appelé en duel, le seigneur mexi
cain prend naturellement pour sëc.ond
son ami l'Auvergnat. Celui-ci se tire très
bien d'affaire,-'reçoit au travers du visage
une estâfilade qui se tournera pour lui en
une balafre magnifique et laisse sur le car
reau son adversaire. Pour le Mexicain,
moins heureux, il est blessé à mort, et en
mourant il n'a qu'une idée,faire l'Auver
gnat son héritier; mais héritier de tout : de
ses biens, de son nom, de ses armes, ce
pourquoi, en lui faisant jurer qu'il se don
nera le reste de sa vie pour don Luiz Al-
vaiez, prince d'Acqua-Tortosa, il-remet à
cet autre lui-même tous ses • titres et pa
piers do famille, que,durant sa captivité, il
n'a jamais -cessé de port.« sur lui dans un
étui de ferblanc.
—r, Oui, dit la Fillon en se moquant,
comme les gardes-françaises , quand ils
s'en vont du service.
— Devenu Excellence mexicaine, reprit
Galoppe, l'Auvergnat, après plusieurs
aventures'dont il est inutile de parler, ar
rive à Paris au fumet du système et là , on
peut dire que mon canevas est pris sur
nature, car la rue Quincampoix peut s'en
flatter, elle est pavée de tout ce qu'il y a
de véreux dans les généalogies des deux
mondes; Notre homme a de l'étoile , il
tripote de, main de maître et en moins
de quelques mois, a l'appui de sa prin
cipauté d'emprunt, il a realis'é, une
dizaine do millions. Malheureusement,
par le besoin de se rattraper du mauvais
temps qu'il a passe en Alger, il se trouve
qu'à dépenser deux fois plus vite qu'il
ne gagne, uB beau matin, l'illustre étran
ger arrivé à la gêne, n'a plus par devers
lui qu'un million à un million et demi. Il
redouble alors d'audace dans son jeu,
mais la veine l'a décidément quitté et plus
moyen de faire une seule opération heu
reuse; c'est alors quel'idéolui vient d'une
certaine veuve hollandaise, femme de qua
rante à quarante-cinq ans, d'autant plus
appétissante, qu'à fourgonner de son côté
dans le système , elle s'est fait une fortune
évaluée comme qui dirait de soixante à
soixanted-ix millions. . ' ,
— Oh !_ soixante millions, répéta l'in
terlocutrice d'an ton de doute.
— Oui,- ma chère, G0 millions, tout au^
tant, en« papier s'entend; vous me direz
que c'est à né pas le croire, mais ça est
pourtant; et si jamais on écrit les aima-
les du système, c'est une invraisemblance
vraie qu'avec bien d'autres choses îa pos-
ti'-nté sera obligée d'ava : cr '(1), mais lîour
en revenir à notre richarde qlje nous" ap
pellerons, s'il vous plaît la veuve Van-
Grool... <>
—- La veuve Van-Grool! s'écria la Fil-
(1) Voir Duliautchamp Histoire dû système il'
parle d'une veuve Chaumont qui avait fait line
fortune de cent millions et plus.
®y>.EAUX.A !'UU!> ! r.e lie Yi'o/t (PaîwMtojal), n. iOs
SAMEDI 8 OCTOBRE 1864. -
ABONXEXENS DES BÉPARTEMNS.
TROIS KOlS.'i .àsVtffi 16 FR.
SI MQIS ...;.rV.V*i .32 FR. 4
Lii> AN «.t. «......... 64 FR»
P JUB LES PAYS ÉTSAWfiERS, VOÎr 1« tablSSB ,
publié les 5 et 20 ds chaque mois,
laip. h, BON1FÀCB, r. fies Bons-Eufans, 19.
j~^T ( l '/S -' A
A J' %->'-« * ' ~Ufl
\* j .V
Le mode d I abonnemt e plus simplo esi l'eûvol d'un b^dôlpaet&'ou d'un eflet
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fft^OTTÎ
H kkjl jél Jt JÉL. IL
| JOURNAL POUTIQUE/LITTÉIIAÏRE, UNIVERSEL.
ABOXXopNS Dli mis.
' -rr, • i
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TROIS MOIS..V.t'a '13 FR. 1
six mois..'.;;v«..oï- >26 fr;
on anj '.>7.T.r c .v;7 §2 fr:
- ■ UN NUMÉRO 20 centimes;
Les abonnemens datent dos 1" e, 16
de chaqag mois.
Les lettres ou envois d'argent non affranchis ior.t ref%tii'u
Les articles déposés ne sont pas rendus.
Les Annonces sont reçues chez M. Panis , rue Noire-Daiïie-des-Yictoires, û "
(place de la Bourse}* v
PARIS, *7 OCTOBRE."
' Ainsi que nous l'avons annoncé hier, le
~ Moniteur, g uh^e ce matin la convention ÛU
15 septembre et les' divers documens qui
forment l'ensemble des arrangemens inter
venus entre la France et l'Italie.
Parmi ces pièces , que nous reprodui
sons plus loin , on trouvera une déclara
tion , signée à Paris le 3 octobre , et dans
laquelle on lit ce qui suit :
T( Le gouvernement de l'Empereur, dé-
y> sireux de se prêter à toute combinaison
» qui, sans altérer les arrangemens du 15
» septembre , serait propre à en faciliter
» l'exécution, consent à ce que le délai de
'» six mois pour la translation de la capi-
» taie de l'Italie "commence, ainsi que,le
» délai de deux ans pour l'évacuation du
» territoire pontifical, à la date du décret
» royal sanctionnant la loi qui va être
_)) présentée au Parlement italien. »
II y a trois jours, à propos des informa
tions erronées d'un journal de Turin, le
Constitutionnel disait : « La translation de
» la capitale étant le motif déterminant
?» des négociations et la principale con'di-
» tion du rappel de notre corps d'arme,
» doit précéder et non suivre \ exécution
» de cette dernière mesn^ „
La déclaration 3 octobre confirme ce
que nous a^ng dit sur les intentions du
8 0UVP Inement impérial.
Le Moniteur' publie ce matin un décret
Uommapj, ùuit sénateurs et un autre décret
por.tpjnt que les présidons de sections du
coûseïl d'Etat, comme les vice-présidens,
exerceront auprès du Sénat et du Corps
^Législatif, dans toutes les affaires, les attri
butions déterminées par l'ârt. 81 de la
Constitution.
La.presse étrangère ^s'occupe toujours
•des arra-ngemens relatifs aux affaires d'I
talie. '
Le Baily-JVews, feuille très dévouée à . la
cause italienne, proteste de la sincérité
des Italiens quant à l'exécution des engâ-
gemens qu'ils viennent de'contracter.
Le journal anglais dit :
«Une cbose dont nous pouvons être
w sûrs, e'est que les engagemens pris par
» Victor-Emmanuel vis-à-vis de l'Empe-
» reur des Français au sujet du Pape, ne
» resteront point une lettre-morte. On ne
» saurait douter que Napoléon III ne désire
« sincèrement assurer l'indépendance du
» chef de la catholicité en lui conservant
» son pouvoir temporel , et l'Italie n'a
» d'autre alternative que d'agir suivant
» ce désir. » ...
VEpoca de Madrid, envisageant la ques
tion au point de vue religieux qui prédo
mine • d.àns les préoccupations de l'Espa
gne, s'exprime ainsi :
« Plus nous méditons sur la convention
» franco-italienne, et moins nous y trou
ai vons des raisons de s'alarmer pour les
» intérêts- vraiment catholiques. L'état
w .de choses actuel était intolérable; de
» Père commun des fidèles vivait à la mer-
» cl d'une "volonté étrangère; une perpé-
» tuelle menace pesait sur le cathulicis-
» ,me; ce sont là des faits dont toute per-
» sonne impartiale et sans passion doit
» reconnaître l'exactitude.. Si la conven-
» tion améliore ce qui existait; si l'in-
0 dépendance et la liberté du pontifi-
» cat sont rétablies sur des bases plus
» solides qu'une occupation étrangère,
» nous devons reconnaître qu'au milieu
» de faits regrettables faits consommés et
» sur lesquels il est inutile d'insister, il
» s'offre encore aux peuples un moyen pour
» conserver le lien auguste qui rassemble
» les nations catholiques, qui les a Sauvées
» de grandes tourmentes, et qui surnagera
» dans la tourmente actuelle comme il
» surnage toujours après do longues et
» terribles convulsions que l'histoire en-
» registre dans ses annales. »
Un journal viennois, le Volksfréund, or-
Feuilleton du Constitutionnel, 8 cet..
"gane du parti catholique, est d'avis que
rien n'empêcherait l'Autriche de négocier
avec l'Italie par l'intermédiaire de là Fran
ce, et il ajoute : « Et, c'est là aussi qu'on
j> en viendra sans que notre honneur en
» éptouve le moindre préjudice.» La feuil
le autrichienne engage vivement le cabi
net de Vienne à entrer dans cette voie, en
avouant toutefois que « le- sentiment pa-
» triotique de beaucoup d'Autrichiens pro-
'» teste contre cette manière d'éviter des
» difficultés. »
La Gazette de la Croix apprend de Source
certaine que le Mémoire destiné à justifier
les droits du grand-duc d'Oldenbourg à la
succession des duchés seî?a présenté à la
diète du 13 au 20 octobre au plus tard.
En attendant, les correspondances de
Francfort donnent peu de chances à la
candidature oldenbourgeoise, et elles pré
tendent que le projet de faire examiner là
question par des jurisconsultes notables
n'aurait été mis en avant que pour traîner
les choses à la longue et prouver au grand-
duc Pierre qu'on n'a pas traité à la légère
ses prétentions.
... C.é qu'on voit de plus clair dans ce feu
croisé de projets et de contre-projets, c'est
le désir de retarder le plus possible la so
lution du différend, au grand détriment
des populations des duchés qui regardent
avec impatience ces lenteurs calculées.
Edouard Simon.
piSCRKTS.
NAPOLÉON, ■
Par la ?rû.ce de Dieu 8t là "Volonté nationale,
Empereur des Français,
A tous présens et à venir, saliït :
ÀVons décrété et décrétons ce gui siiit :
Art. I er . Sont élevés à la dignité' do sénateur :
MM. ledùc deMontebello, ancien ambassadeur',
Adolphe Bairot, ancien ambassadeur ;
Dar.boy, archevêque de Paris, grand au
mônier ;
Boinvilliers, président de sefction "au
conseil d-'Etat ;
Godelle, président de section au con
seil d'Etat;
le comte de Salignac-Fénelon, ancien
ministre plénipotentiaire ;
de Chabrier, ancien conseiller-maître
à la cour des comptes ;
le comte de- Niouwer.kerlto < surlnteiî-
dant dçs beaiix-arts. " •
Art, z. Noire ministre d'tëtat est chargé de
l'exécution du présent décret. »,
Fait au palais de Saint-Gloud, le S octobre
1864.
NAPQLËON.
Par l'Empereur :
Le ministre d'Etat,
e. bouher.
NAPOLEON,
A tous présens et à venir, salut :
Sur la proposition de notre ministre, d'Etat;
Vu l'article 10 du décret organique du 2S
janvier 1852, sur le conseil d'Etat, et l'article 7
du décret du 30 janvier suivant portant règle
ment intérieur du conseil d'Etat,
" Avons décrété et décrétons ce gui suit :
Art. 1 er . La section des,finances sera char
gée, à l'avenir, de l'examen des affaires affé
rentes aux directions de 1 agriculture, du com
merce intérieur et du commerce extérieur au
ministère de l'agriculture, du commerce et des
travaux publies, et de la Rédaction des projets
de lois qui se rapportent'aux matières ren
trant dans les attributions desdites directions.
Elle prendra le nom de Section des finances, de
l'agriculture et du commerce. .
Art. 2. La section des travaux publics sera
chargée, à l'avenir, del'examen des affaires af
férentes aux services placés par l'article 3 du
décret du 23 juin 1863 dans les attributions
du ministère de la maison de l'Empereur et
des Beaux-Arts, et de la rédaction des projets
de loi qui se rapportent auxdits services. Elle
prendra le nom de Section des travaux publics
et des beaux-arts.
Art. 3. Les présidens des sections du conseil
d'Etat exercent auprès du Sénat et du Corps-
Législatif, dans toutes les affaires, comme les
vice-présidens, les attributions déterminées
par l'article SI delà Constitution.
LA FORÊT DE B0HDY
EPOQUE DEsLA REGENCE.
Troisième partie.
X.
la comédie du système.
" Le mouvement que venait de se donner
la Fillon ayant fait quelque diversion à
§es pensées, immédiatement elle aborda
un autre chapitre, que dans-son esprit elle
avait mis à l'ordre du jour de la conféren
ce secrète demandée à M. G.aloppe ef, en
tamant le sujet sans transition :
_ j'ai fait, dit-elle, l'autre jour une drô
le de rencontre :
— Laquelle donc ? demanda le procu
reur.
— Je me suis trouvée nez-à-nez avec la
Vassivière, la nourrice de mon pauvre en
fant: en compagnie de la Néron, l'ancienHe
belle poissonnière, elle sortait du café Plu-
tus, vous savez? rue aux Ours. ,
— Oui, oui, dit Galoppe, l'endroit où se
tiennent les. dames du grand monde pen
dant que leurs courtiers agiotent pour
elles dans la rue Quincampoix; mais c'est
drôle que depuis plus de vingt ans passés
vous ayez .ainsi reconnu cette commère.
— Oh! les gens que j'ai dévisagés une
fois, c'est réglé : jamais je n'oublie leur
physionomie, jusqu'à les singe? même,
quand je veux m'en donner la peine. Je
Art. 1 er . M. de Forcade La Roquette, vice-
président dù conseil d'Etat, est chargé de pré
sider la section des finances, de l'agriculture
et du commerce.
Art. 2. M. Chaix d'Est-Ange, vice-président
du conseil d'Etat, est chargé de présider la
seetion dès travaux public* et des beaux-arts.
me le suis dit plus d'une fois : j'aurais pu
être une grande comédienne ; du reste
c'est à cé talent de me grimer et de me
rappeler les visages que j'ai dû d'êlre
choyée par M. d'Argenson comme pou
vant faire merveille dans sa police. -
— Dans tons les cas, dit le procureur,'
votre reconnaissance avec la Vassivière a
dû être tendre, car on peut dire que vous
l'avez comblée ; cette place que vous aviez
commencé par avoir pour son . mari à la
capitainerie.de M. le duc d'Orléans; la
nourriture* de votre petit si grassement
payée, et enfin ce bien que vous leur aviez
acheté en Auvergne quand l'incendie de
la Maison Rouge nous força de les y Iràns-
planter !
— C'est pour ça, répondit la Fillon, que
d'abord cette drôlesse a fait celle qui ne
me reconnaissait pas., ;
— Dame, ma chère, il faut en convenir,
vous êl'es changée, depuis une année sur
tout.
' — Mais quand je me nomme et que
l'impudente ose me répondre qu'on ne
parle pas à des femmes- de mon espèce !
— Diable! fil Galoppe, le propos était
vert.
— 11 y a mieux encore; buvant mon af
front, je la prie poliment de vouloir au
moins me rendre cette petite Groix que
nous avions mise au cou de l'enfant, et
que vous aviez négligé de reprendre ,
quand vous, êtes allé le chercher pour le
conduire à Juilly; savez-vous cë que cette
sans cœur me répond? :
— Sans doute que depuis le temps elle
l'a égarée, qu'elle cherchera..
■ — Elle me répond que, si je m'acharne
à entrer en conversation avec elle, elle va
appeler ses gens., . , •
— Ah ! au fait, c'est qu'elle en a des
gens! Savez'-vous que.c'*st une- de nos
Mississipiennes du plus fort ealibre? Ce-
Art. 1". Sont nommés conseillers d'Etat en
service ordinaire : M. Genteur, conseiller d'E
tat en service ordinaire, hors section, secré
taire général du ministère de l'instruction, pu
blique ; et M. Jalian, maître des requêtes de
l ro classe;
Art. 1 er . M. Ségaud, secrétaire général delà
préfecture de la Saine, est nommé conseiller
d'Etat en service ordinaire hors section.
(Ces quatre derniers décrets:sont, comûio le
précédent 1 , contresignés 'Ro'uher, et datés du 5
Octobre.)
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Berlin, 6 octobre.'
La Gazette de VAllemagne duNord assure, dans
Uile corïespondance de Kiel^qu'elle dit provenir
de bonne source, que, malgré tous les bruits
contraires, MM. Samwer et Franke ont expri
mé le désir d'être relevés de leurs fonctions, et
gue le duc d'Augustenbourg a résolu de fair j
choix de conseillers gui soient favorables à
l'union diplomatique et militaire des duchés
avec la Prusse. - ■ -
Berlin, G octobre. ...
La Bangue a élevé l'escompte des effets de
commerce à 7 0/0, ot un ordre du gouverne
ment doit l'autoriser également, ces jours-ci,
à élever le taux des prêts sur nantissemens.
Marseille, 7 octobre.
Le prince Humbert est arrivé à Marseille. Il
va s'embarquer immédiatement pour Gênes.
- Madrid, 6 octobre.
■ La Ëpoca annonce que M. Mon est nommé
ambassadeur d'Espagne à Paris, et que M. Pà-
checo va remplir les mêmes fonctions à Rome.
Le général Prim est arrivé, hier, à Madrid.
(Havas-Bullier.)
, Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 7 octobre.
Le correspondant spécial du Times mande
de New-York, à la date du 24 septembre, que
les dernières nouvelles de la vallée de la She-
nandoah démontrent les exagérations du pre
mier bulletin concernant le succès obtenu par
Sheridàn. La perte d'Early n'a pas dépassé
6,000 hommes, tandis que celle des fédéraux
a été aè pi'JS 4 ; so ° 611 tués ou blessés seu ~
lement. Les fédéraux ont même été un ins
tant jetés dans une grande confusion, et ils
allaient lâcher pieu Ç^2Bd ; au moyen d'une
charge désespérée de toute'sa cavalerie, Sheri
dàn est parvenu à tourner l'aile droite d'Early
et l'a contraint à battre en retraite.
Early s'est replié devant lès forces supérieures
de Sheridan, le 20, suivi par ce dernier, et, le
2t, il a f»it une halte à Fishers-Hill. Sheridan
l'a attaqué dans la soirée, mais il a été re
poussé. Le 22, Sheridan a recommencé l'atta-.
que à quatre heures de l'après-midi, et, après
une sanglante affaire, il à forcé Éarly à éva
cuer sa position et il M a enlevé seize canons.
On croit gu'Early s'est rétiré dans la direction
de Stanton. ~
Sherman et Hood ont échangé 2,000 prison
niers qu'ils avaient faits dans les récens com
bats d'Atlanta. La trêve a été renouvelée pour
faire sortir les hâbitans d'Atlanta.
Las correspondances de la Nouvelle-Orléans
du 15 knnonceiit "qu'à l'exception des garni
sons laissées dans les forts Morgan et Gaines,
toutes les troupes du général Granger sont re
venues dé Mobile à la Nouvelle-Orléans.-
Le bruit de l'apparition de deux stearqers
confédérés sur le lac Èrié n'était pas exact.
Londres, 7 octobre, 5 h. soir.
: Consolidés anglais, 88, faible. . . .
Il a été déposé aujourd'hui 50,000 liv. st. en
lingots à la Banque d'Angleterre, et il en a été
retiré 20,000.
Le Pensyltiânia a apporté 230,000 dollars, le
City-of-Manchester 330,000 dollars et 32,828 liv.
st. L'America a apporté 170,000 dollars. "
New-York, 21 septembre. .
Le Courrier des Etats-Unis publie de graves
révélations sur les fraudes pratiquées à Bru
xelles par des agens fédéraux d'enrôlement au
préj udicè d'émiçrans européens.
" Turin, 7 octobre.
On assure que le ministre de l'intérieur a '
annulé la délibération du conseil provincial-
de Turin, en date du 23 septembre, qui pro
testait contre la convention.
. La Gazette officielle publie le texte de la con
vention.
Le même journal publie une déclaration du
directeur général des postes démentant le bruit"
que les lettres et journaux aient été retenus à
la poste le 21 et le 22 septembre.
Emprunt italien, «7.20. ( Havas-Bullier.)
COURS DE LA BOURSE.
COURS DE clotubh le « le 7 (UtJSSBr BA1SSB.
3 0/Oaucompt. 65.65 65.30 » » » 3p
—Fin du mois, 65.85 65.65 » » » 20
41/2aucompt. 92. ». 92. » » » » »
—Fin du mois, 92 75* » , » » » » »
pendant il faut le reconnaître, son procé
dé manquait d'aménité. "
— Et vous croyez, dit la Fillon en s'a-
nimant, que la chose se passera ainsi ?
Ah ! non ; j'ai beau avoir pleuré toutes les
larmes de mon cœur et me dire à moi-mê
me que je suis une malheureuse, je ne
permettrai à personne dp me le flanquer à
la face. Ainsi, maître'Galoppe, dès de
main,vous allez lui lancer un papier.com-
me quoi elle,m'a injuriée, et je demande
réparation.
s — Mais c'est là, chère amie, permettez-
moi de veus le dire, un procès qni n'au
rait pas le sens commun : l'injure vous a
été faite seule à seule.
— Eh bien ! et la Néron qui a tout en =
tendu!
— La Néron ne vous Gonnaitpas, et ellq
ne' manquerait j pas de témoigner en faveur
de l'autre, sans compter que M. le lieute
nant criminel trouverait peut-être que...
dame!... dans votre position... qui n'est
pas absolument celle des onze mille vierges.-
— Dites donc tout de, suite , s'écria la
Fillon, que je suis la honte de la nature
et que tout le monde a le droit de me fou
ler aux pieds.
— Je ne dis,pas cela, puisque ma vieille
amitié, vous pouvez vous en souvenir, ne
vous a jamais fait défaut, mais ces magis
trats .sont si collet-monté.
—■ Et qu'est-ce que ça me fait les magis
trats? après ce que j'ai été à même de
voir de plus d'un de ces robins , • croyez-
vous qu'ils aient fortement mon estime ?
Mais quand ils me feraient perdre mon
procès, mon avocat rédigera un Mémoi
re : il 'dira à tout Paris ce que c'est que
cette femme qui a des gens. Quelque chose
de propre, une nourrice, et pas même sur
lieu, avant que je l'eusse prise à mon ser
vice !
—-Calmez-vous, ma bonne, calmez-vous,
■onj^sasa»
; Les docunlOns que nous publions ci-
dessous forment l'ensemble dek arrang'e-
imens qui viennent d'être conclus entre la
France et l'Italie.
Nous donnons à la suite une dépêche
adressée, sur ce sujets par S. Exc. le mi
nistre des affaires étrangères au ministre
de France à Turin.
convention entre la fbance et l'italie.
Leurs Majestés ffeapereur des Français et le
roi d'Italie, ayant résolu de conclure une con
vention, ont nommé pour leurs plénipoten
tiaires, savoir :
Sa Majesté l'Empereur des Français :
' M. Drouyn de Lhuys, sénateur de l'Empire,
'grand-croix de l'ordre impérial de la Légion-
d'Honfieur et de l'ordrè des. Saints-Maurice et
..Lazare, etc., etc., etc., son ministre et secré
taire d'Etat au département des affaires étran
gères; •
Ët Sa Majesté le roi d'Italie :
. M. le chevalier Constantin Nigra , -grand-
croix de l'ordre des Saints-Maurice et Lazare,
grand-officier de l'ordre impérial delà Légion-
d'IIonneur, etc., etc., son envoyé extraordi
naire et ministre plénipotentiaire près Sa Ma
jesté l'Empereur des Français ; •
Et M. le marquis Joachim Pèpoli, grand-croix
de l'ordre des Saints-Maurice èt Lazare, cheva
lier de l'ordre impérial de la Légion-d'Hon-
neur, etc., etc., son envoyé extraordinaire et
ministre plénipotentiaire près Sa Majesté l'Em
pereur de toutes les Russies:
: Lesquels, après s'être communiqué leurs
pleins pouvoirs respectifs, trouvés en bonne et
due forme, sont convenus -des articles sui-
vans: - -
Art. 1 er . L'Italie s'engage à ne pas attaguér
le territoire actuel du Saint-Père, et à empê
cher, même par la force, toute, attaque venant
de l'extérieur contre ledit territoire.
Art. 2. La France retirera ses troupes des
Etats pontificaux graduellement et à mesure
que l'armée du Saint-Père sera organisée. L'é
vacuation devra néanmoins être accomplie
JiATni A* J-
uduo xv uoiai ue udux 2lqs. - . ,
Art. 3. Le gouvernement italien s'interdit
tûiue réclamation contre rorg^'? atian ^ une
armée papale, composée même' de volontaires
catholiques étrangers,-suffisante pour mainte-
" nir l'autorité du Saint-Père et la tranquillité
tant à l'intérieur que sur la frontière de; ses
Etats, pourvu que cette force ne puisse dégé
nérer en moyen d'attaque contre le gouver
nement italien.
Art. 4. L'Italie se déclare prête à entrer, en
arrangement pour pren.îre à sa chargé une
part proportionnelle dè la dette des anciens
Etats de l'Eglise. , ,
Art. 5. La présente convention sera ratifiée
et les ratifications ën seront échangées datjs le
délai de quinze jours, ou plus tôt si faire .se
peut.
.En foi et témoignage de quoi, lès plénipo
tentiaires respectifs ont signé la présente con-
ventiqp et l'ont revêtue du cachet de leurs ar
més. ■ ■
Fait double à Paris, le quinzième jour du
mois de septembre de l'an de grâce mil huit
cent soixante-quatre.
(L. S.) Signé : D rouyn de L huys.
; N igha. ; *« -
' P epoli.
Protocole faisant suite à la- convention signée à Pa
ris entre la France et l'Italie, touchant l'évacua
tion des Etats pontificaux par les troupes fran
çaises.
La convention signée, en date ce ce jour,
entre Leurs Majestés l'Empereur des Français
et le roi d'Italie, n'aura de valeur exécutoire
que lorsgue S. M. le roi d'Italie aura décrété'la
translation de la capitale du royaume dans
l'endroit gui sera* ultérieurement déterminé
par sadite Majesté. Cette translation devra être
opérée, dans le terme de six mois, à dater de
ladite convention. ^ -
Le présent protocole "aura même force et va
leur que la convention susmentionnée. U sera
ratifié, et les ratifications en seront échangées
en même temps que .celles de ladite conven
tion. ' ■
Fait double à Paris, le 15 septembre f864.
(L, S.) Signé : drouyn de-liiuys.
NIGHA.
pepoli,
déclaration.
Aux termes de la convention du 15 septeiri-
dit le . procureur en continuant de faire
seul honneur au souper; je crois que, pour
Vous venger de la Vassivière. il se prépare,
sans que vous vous en mêliez, quelque
chose d'un peu plus cuisant que le Mé
moire de votre ffvocat.
— Mais quoi? fit la Fillon avec une cu
riosité impatiente.
— Vaus savez, dit Galoppe, qui se versa
un verre de vin ae Beaune dont, en maniè
re de viatique pour ses explications, il dé-,
gusta lentement quelques gorgées, que j'ai
toujours eu du goût pour le théâtre. Vous
auriez pu être actrice; moi j'aurais pu
être auteur, à preuve: une certaine tragé-
' die qu'étant clerc je m'étais avisé de
transcrire sur du papier marqué de l'étu
de et qui me fit une si terrible affaire avec
le patron. Eh bien ! ragaillardissant mes
instincts dramatiques, j'imagine un petit
canavas qu'on pourrait destiner au spec
tacle de la Foire, sous le titre, par exem
ple, du Mariage par récidive.
— Je ne ris plus, mon cher, dit mélan
coliquement la Fillon, et à moins que vo
tre drôlerie ne soit directement pour me
faire raison de la Vassivière, je ne suis pas
du tout curieuse que vous me l'a contiez."
— Vous allez voir , poursuivit Galoppe :
deux Auvergnats , mari et femme, s'ai
maient d'amour tendre; si bien qu'avec
le temps leur amour venant à ranpir ils
finissent par se battre comme chien ét
chat. Lassée de n'être pas la plus forte, un
beau matin la femme se laisse, enlever par
un gros marchand de fromages^de Rotter
dam venu s'approvisionner en Auvergne,
attendu que, dans le commercé, les produits
du Cantaise débitent très avantageusement
comme originaires de Hollande. Planté
là, le mari entre au service d'un jeune
chevalier de Malte partant pour ses cara
vanes ; en route, attaqué par un corsaire,
leur vaisseau est coulé ét voilà l'époux air-
bre 1864 et du protocole annexe,- le délai pour
la translation de la capitale du royaume d'I
talie avait été fixé à six mois à dater de ladite
convention, et l'évacuation des Etats Romains i
par les troupes françaises devait être effectuée
dans un terme de deux ans à partir de la date
du décret qui aurait ordonné la translation.
Les plénipotentiaires italiens supposaient
alors que dette mesure pourrait être prise en
vertu d'un décret qui serait rendu immédiate
ment-par S. M. le roi d'Italie. Dans cotte hypo
thèse, le point de départ des deux termes eût
été pïésquô simultané, et le gouvernement
italien aurait efi, pour transférer sa capitale,
lés six mois jugés nécessàlrési
Mais, d'un côté, le cabinet de Turin â pensé
qu'une mesure aussi importante réclamait iS
concours des Chambres et la présentation d u-
ne loi; de l'autre, le changement du ministère
italien a fait "ajourner du S au 24 octobre la
réunion du Parlement. Dans ces circonstances,
le point de départ primitivement convenu ne
laisserait plus un délai suffisant pour la trans
lation de la capitale.
Le gouvernement de l'Empereur, désireux
de se prêter à toute combinaison qui, sans al
térer lés arrangemer s du .15 septembre, serait
propre à en faciliter l'exécution, consent à, ce
que le délai de six mois pour la translation dé
la capitale de l'Italie commence, ainsi que le
délai de deux ans"pour l'évacuation du, terri
toire pontifical, à la date du décret royal sanc
tionnant la loi qui va être présentée au Parle
ment italien.
Fait double à Paris, le 3 octobre 1864.
Signé : drouyn dk lhuys.
n1gra.
Le ministre des affaires étrangères au baron de
Malaret, à, Turin.
Paris, le 23.septembre 180*.
Monsieur le baron, vous savez que ^ gou
vernement de l'Empereur s'est décidé à entrer
dans un arrangement avec le cabinet de Turin
pour -déterminer les conditions ' auxquelles
pourrait être effectuée l'évacuation de Rome
par nos troupes. J'ai l'honneur de vous en
voyer ci-annexé le texte de la convention qui
a été signée à cet effet, le IS de ce mois, entre
les plénipotentiaires dé S. M .vle roi d'Italie et
iioi : .cette convention a reçu les ratifications
de rEmpereur et dn Vicior -Emmanuel. .
Je crois utile de rarpeler brièvement quel
ques-unes des circonstances qui ont précédé
conclusjon.de cet acte Important, et de vous
indiquer en même îêrr.'ps les motifs qui ont
déterminé le gouvernement de l'Empereur à
se départir de la fin de non-recevoir qu'il avait
dû. opposer jusqu'ici aux suggestions du gou
vernement italien. . ; -
Appelé à m'expliquer au mois d'octobre lfS62
sur une communication du cabinet de Turin
qui, en affirmant le droit de l'Italie sur Ro
me, réclamait la remise de celte capitale et la
dépossesïion du Saint-Père, j'ai dû réfuser de
le suivre sur ce terrain et déclarer, au nom
de l'Empereur, que nous ne pouvions nous
prêter à aucune négociation qui n'aurait pas
pour objet de sauvegarder les deux intérêts qui
se recommandent également à notre sollicitu
de en Italie, et que nous étions bien décidés
à ne pas sacrifier l'un à l'autre. Après avoir
franchement'êxposé ainsi à quelles conditions
11 nous serait possible de -prendre en considé
ration les propositions qu'on croirait devoir
nous fa^re ultérieurement, nous avons ajouté
gu'on nous trouverait toujours prêts à les exa
miner.quand elles nous paraîtraient de natu
rel nous rapprocher du but gue nous vou
lions atteindre., C'est dans cet,e$prit gue nous
avons accueilli les diverses ouvertures qui
nous ont été faites depuis, bien qu'elles ne
répondissent pas assez complètement à nos
intentions pour servir de bases à un arrange
ment acceptable.
• Nous suivions en mémo temps, avec un
grand intérêt, les progrès qui s,e manifestaient
dans la.situation générale de l'Italie. Le gou
vernement italien comprimait avec résolutiou
et persévérance les passions anarciiiques, déjà
affaiblies par l'effet du temps et de la réflexion.
Dès idées modérées tendaient à prévaloir dans
les meilleurs esprits et à ouvrir la voie à
des tentatives sérieuses d'accommodement.
C'est dans ces circonstances favorables que le
gouvernement du roi Victor-Emmanuel s'est
décidé à une grande résolution. Préoccupé de
la nécessité de donner plus de cohésion à l'or
ganisation de l'Italie, il nous a fait part des
motifs politiques, stratégiques et administra
tifs qui le déterminaient à transférer. sur
un point plus central que Turin la capitale
du- royaume. L'Empereur, appréciant toute
l'importance de cette résolution, et tenant
compte à la fois des considérations que ja
viens do rappeler et des dispositions plus
conciliantes manifestées par le cabinet de
Turin, a pensé que le moment étaïï venu
de "régler les conditions qui lui permettraient,'
en assurant la sécurité du Saint-Père et de ses
possessions, de mettre Un à l'occupation mili
taire des Etats Romains. La convention du 15
septembre répond, selon nous, à toutes les né
cessités de la situation respective de l'Italie et
de Rome. Elle contribuera, nous l'espérons, à
hâter une réconciliation que nous appelons de
tous nos vœux et que l'Empereur lui-même
n'a cessâde recommander dans l'intérêt com
mun du Saint-Siège et de, l'Italie.
Aussitôt que le progrès de la négociation a
permis d'en espérer le succès, j'ai eu soin da
faire part à la cour de Rome des considéra-;
tions auxquelles nous avions obéi dans cette
circonstance, et j'ai adressé- à I'ambassad5ur
de Sa Majesté la dépêche dont vous trouverez
ci-joint copie. Je me suis empressé de lui an
noncer la signature de la convention et de lui
en faire connaître les clauses, pour qu'il en
informe le gouvernement de. Sa Sainteté.
J'espère que la cour de Rome appréciera nos
motifs et les garanties que nous avons stipu
lées dans son. intérêt. Si, au premier abord,
elle était disposée à voir d'un œil peu favora
ble les arrangemens que nous venons de con
clure avec une puissance dont la sépare enco
re le souvenir de récens griefs, la signature
de la France lui donnera du moins, nous n'en
doutons pas, la certitude de la loyale et sin
cère exécution des engagemens du 13 septem
bre, - -
Agréez, " -
. D rouyn de L huys.
On nous écrit d@ Fra£pf°rtj le 3 octo
bre 1864 :
L'intérêt-avec lequel le public allemand
suit la question des duchés, devenu ua
peu languissant dans les derniers temns-
à cause v!- e . ^ on 5 u -ar- ues négociations
et dès rénseîgii-? mens incomplets sur lés
résultats obtenus, intérêt, dis-je, a
été subitement effacé par' Ja nouvelle de
la convention franco-italienne du iS
septembre. L'impression a été surtout forfi
vive à Vienne. Je ne répéterai et na ré
sumerai pas - ici les articles de journaux,
ni des conjectures faites sur le but dix
voyage de lord Ûlarendon, arrivé à Vienne
au moment du départ de l'empereur pour
Ischl. Il est peut-être plus intéressant de
connaître les impressions produites sur le
public et d'apprécier, par l'examen .de la
situation générale de l'empire, l'attitude
que le peuple désire voir prendre au gou
vernement dans cette question si délicate
et si importante pour ses intérêts.
A plusieurs reprises déjà, et longtemps
avant que la convention franco-italienne
ne fut connue, l'opinion publique s'est
prononçée en Siveuf du rétablissement de
bonnes relations avec l'Italie.
On l'a désiré d'abord dans l'intérêt de
toute la population méridionale de l'empi
re qui seitrouve en relations continuelles
avec le Piémont., telle que celle de la Vé-
nétie, de la Dalmatie, du littoral, du Ty-
rol fLu sud. Puis, et c'est là l'appréciation
importante au point "de- vue politique, on
l'a désiré, parce qu'en rétablissant les bon-
nés relations avec le Piémont, c'est-à-dire
en reconnaissant le royaume d'Italie, on
se voyait à l'abri de toute .velléité de res
tauration des princes austro-italiens, im
populaires et, antipathique?- à l'Autriche
par les sacrifices nombreux faits, «ans pro
fit, en leur faveur.
La convention du 45 septembre trouve
donc les esprits favorablement disposés,
■et s'il ne s'agissait que du public, il saisi
rait avec empressement l'occasion qui se
présente pour faire cesser un état de cho
ses aussi préjudiciable aux intérêts . dé
l'Autriche en Italie qu'aux 'intérêts géné
raux de l'empire par la leurde charge
d'une afmée qui absorbe la majeure par
tie des ressources du pays. "
On désire donc vivement que le gou
vernement saisisse l'occasion qui se pré
sente, pour établir unè'paix durable et dé
livrer le pays de cetti perpétuelle menace:
de guerre qui épuise les finances. Celles -ci
en effet se trouvent actuellement dans un
vergnat, dès le début de sa liberté conju
gale, comme Regnard le poète comique et
bien d'autres en ce temps-ci, conduit es
clave en AJger
— Où une femme du sérail devient
amoureuse de lui, dit la Fillon, parodiant
la poétique du ge.nre. *
— Pas du tout, continua, Galoppe, où
pendant huit ans il est chez un renégat
poiy 1 tout faire : le jardin, la cuisine, l'é
curie, le, service du chasse-mouche, jus
qu'à, ce qu'un jour avec un grand sei
gneur mexicain, son compagnon de capti
vité, il parvienne à s'échapper sur une fe
louque et à gagner le plus prochain port
d'Espagne, celui d'Almeria.
— Pas nouveau, mon bon, votre cane
vas, dit la Fillon, et, pour l'inventer, n'a
pas fallu beaucoup vous creuser l'imagi
nation. , , :
— Attendez! attendez 1,dit le procureur.
Arrivés en Espagne nos gens ont une que
relle. Appelé en duel, le seigneur mexi
cain prend naturellement pour sëc.ond
son ami l'Auvergnat. Celui-ci se tire très
bien d'affaire,-'reçoit au travers du visage
une estâfilade qui se tournera pour lui en
une balafre magnifique et laisse sur le car
reau son adversaire. Pour le Mexicain,
moins heureux, il est blessé à mort, et en
mourant il n'a qu'une idée,faire l'Auver
gnat son héritier; mais héritier de tout : de
ses biens, de son nom, de ses armes, ce
pourquoi, en lui faisant jurer qu'il se don
nera le reste de sa vie pour don Luiz Al-
vaiez, prince d'Acqua-Tortosa, il-remet à
cet autre lui-même tous ses • titres et pa
piers do famille, que,durant sa captivité, il
n'a jamais -cessé de port.« sur lui dans un
étui de ferblanc.
—r, Oui, dit la Fillon en se moquant,
comme les gardes-françaises , quand ils
s'en vont du service.
— Devenu Excellence mexicaine, reprit
Galoppe, l'Auvergnat, après plusieurs
aventures'dont il est inutile de parler, ar
rive à Paris au fumet du système et là , on
peut dire que mon canevas est pris sur
nature, car la rue Quincampoix peut s'en
flatter, elle est pavée de tout ce qu'il y a
de véreux dans les généalogies des deux
mondes; Notre homme a de l'étoile , il
tripote de, main de maître et en moins
de quelques mois, a l'appui de sa prin
cipauté d'emprunt, il a realis'é, une
dizaine do millions. Malheureusement,
par le besoin de se rattraper du mauvais
temps qu'il a passe en Alger, il se trouve
qu'à dépenser deux fois plus vite qu'il
ne gagne, uB beau matin, l'illustre étran
ger arrivé à la gêne, n'a plus par devers
lui qu'un million à un million et demi. Il
redouble alors d'audace dans son jeu,
mais la veine l'a décidément quitté et plus
moyen de faire une seule opération heu
reuse; c'est alors quel'idéolui vient d'une
certaine veuve hollandaise, femme de qua
rante à quarante-cinq ans, d'autant plus
appétissante, qu'à fourgonner de son côté
dans le système , elle s'est fait une fortune
évaluée comme qui dirait de soixante à
soixanted-ix millions. . ' ,
— Oh !_ soixante millions, répéta l'in
terlocutrice d'an ton de doute.
— Oui,- ma chère, G0 millions, tout au^
tant, en« papier s'entend; vous me direz
que c'est à né pas le croire, mais ça est
pourtant; et si jamais on écrit les aima-
les du système, c'est une invraisemblance
vraie qu'avec bien d'autres choses îa pos-
ti'-nté sera obligée d'ava : cr '(1), mais lîour
en revenir à notre richarde qlje nous" ap
pellerons, s'il vous plaît la veuve Van-
Grool... <>
—- La veuve Van-Grool! s'écria la Fil-
(1) Voir Duliautchamp Histoire dû système il'
parle d'une veuve Chaumont qui avait fait line
fortune de cent millions et plus.
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