Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-09
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 09 octobre 1864 09 octobre 1864
Description : 1864/10/09 (Numéro 283). 1864/10/09 (Numéro 283).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49" ANJVEE.--N* $85.
BURE4UX
rae dé VaJott (Palais-RoyaJ)J n* Î0|
DIMANCHE 9 OCTOBKE 1864.
TROIS MOIS,, «. m » 0 js^
SIC MOIS..'«',TiVi r .ï
UN. AN.
ïMtJB lis pays ktringeïls, voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
Irnp. L, BONIFACE, r. des Bons-Enfana, 19.
.6 plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un eflel
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
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UN NUMÉRO CENTIMES.
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Le» lettres ou envoie et argent no» affranchis sont réfutés.
Les articles déposés ne sont pas rendus.
-Les abonnemens datent des !•» ej
de ehaqae moto,
PARIS, 8 OCTOBRE.
Nous reproduisons pîos~îoin, d'après
le Moniteur , la liste des nouvelles nomina
tions dans notre personnel diplomatique.
«
Les difficultés qui ont surgi au sein de
la conférence de Vienne, au sujet des ar-
rangemens financiers, ne sont toujours pas
aplanies. s
Le[Danemark a refusé d'admettre" le par
tage de l'actif de la monarchie, parce qu'un
pareil partage comprendrait, nécessaire
ment les fonds provenant du" rachat du
péage du Sund. Or, s'il est vrai que le péa
ge du Sund a été une source de revenu
particulière au Danemark proprement
dit, il est vrai, d'un autre côté, que
le rachat consenti par les puissances
européennes s'appliquait aussi aux droits
^ de transit perçus dans les 4 duchés ain
si qu'aux droits du canal *sleswig-hols-
teinois de l'Eider. De plus, le fonds de ra
chat a été affecté à l'extinction de la dette
commune de la monarchie, et les intérêts
de ce capital ont figuré, jusque dans ces
derniers temps, sur le budget çies recettes
communes. De là, la demande des duchés
de recevoir une partie proportionnelle des
fonds du Sund.
Le Danemark ayant repoussé cette de
mande, les puissances allemandes ont pro
posé le paiement d'une somme une foi»
payée.- On attend maintenant à Vienne la
réponse à cette proposition.
Malgré les assertions de la Gazette de
VAllemagne du Nord, la retraite de MM.
Samwer et Francke, conseillers du duc
d'Augustenbourg,n'est,suivant ^.corres
pondances de Hainbourg^gu'un faux bruit.
On affirme que M. de Bismark n'a même pas
songé à demander ce changement au-
quel les.nouvellistes rattachaient le ren
versement de la Constitution de 1848. Ce
qui paraît plus avéré, c'egt le succès par
tiel de M. d'Ahlefeldt, qui avait été envoyé
à Berlin pour préparer un rapprochement
entré le duc Frédéric et le cabinet prus
sien. A Kiel, on serait toujours disposé à
entrer dan s , une union intime avec la
Prusse, à la condition que cette alliance
ne revêtit pas le caractère d'un vasselage
. du souverain des* duchés vis-à-vis de la
cour de Berlin. ■»
. Les lettres de Vienne confirment la nou
velle d'une réduction de l'effectif de l'ar
mée. Cette mesure comprendra les régi-
mens d'infanterie et les trains d'équipage
de l'artillerie, et elle laissera en dehors la
cavalerie, cette arme, ayant subi, il y a
deux ans, une réduction-de moitié.
Le conseil de la bourgeoisie de Brème
avait soumis au Sénat une demande rela
tive à l'entrée de cette ville libre dans le
Zollverein. Le Sénat a favorablement ac
cueilli cette demande, et il a invité la
bourgeoisie à nommer un comité avec le
quel il pourrait entrer en pourparlers sur
cette question. .
La réunion des Chambres prussiennes,
retardée par le voyage de M. de Bismark
en France, n'aura pas lieu avant la pre
mière moitié de décembre.
Le Times consacre aux affaires d'Irlandé
un article dans lequel il constate que, dif
féremment de ce qui se voit "en Angleter
re, l'opposition, en Irlande, est anti-dynas
tique et non pas anti-ministérielle. La
feuille de la Cité part de, tà pour engager
le gouvernement à abolir la vice-royauté
dlrlande. •
E douard Smo».
général Mac-Clellan, plutôt que d'aug
menter, par leur scission, les chances de
réélection de M. Lincoln, Il n'y a donc
plus désormais en présence que deux con-
currens : le chef actuel du pouvoir et l'élu
de la convention démocratique de Chicago.
Diverses considérations ont déterminé
les démocrates partisans de la paix à sou
tenir le général Mac-Clellan malgré le vif
désappointement que leur a causé la
lettre de ce candidat. Depuis la publica
tion de cette lettre qui, on s'en souvient,
affectait d'ignorer certaines clauses du pro
gramme' de conciliation arrêté par les
chefs du parti, les amis du général se sont
attachés à atténuer le fâcheux effet qu'elle
a produit dans les rangs des pacifiques.
On affirme qu'ils ont donné à ceux-ci les
plus formelles assurances de l'intention
qu'aurait Mac-Clellan*, de se conformer
au programme tout entier , c'est-à-dire
Les A nnonces sont reçues chez M. P anis, rue Notre-Dame-des-'Victoires, :
(place de la Bourse),
•La lutte présidentielle en Amérique se
simplifie. M. Frémont, le républicain abo-
litionniste, a retiré définitivement sa can
didature, et les démocrates de paix, re
nonçant à toute espéranee de faire triom
pher un candidat qui leur appaitînt ex
clusivement, se sont-ralliés au nom du
d'inaugurer sa présidence par une propo
sition d'armistice et de convention géné
rale, Seulement, d'après ces adroits amis
du candidat démocrate, le ton guerrier
delà lettre était une tactique imposée par
les circonstances, une concession faite à
l'amour-propïe populaire flatté par de
récens succès. Si le général a .montré
des sentimens belliqueux, ce n'est point
que ces sentimens. soient réellement les
siens ai qu'il ait tenu à honneur de pro
clamer biefa haut son opinion et de dissi
per toutes les équivoques ; ce n'a point
été de sa part un acte de franchise, mais
simplement un calcul : il a voulu se met
tre au diapason du sentiment public et
enlever, par une manœuvre de guerre .élèc-
terale, le plus de suffrages possible à M.
Lincoln.
Cette explication,si elle est exacte, nous
force à regretter le premier jugement que
nous avons porté sur l'attitude prise par
le général Mac-Clellan. Noils l'avions loué
d'avoir dédaigné les sous-entendus et d'a
voir exprimé sa pensée avec la netteté et
la droiture d'un militaire, au risque mê
me de s'aliéner une fraction du parti
flémocrate. Il se trouverait, à croire les
commentaires dontses amis accompagnent
aujourd'hui son manifeste, que l'interpré
tation la plus naturelle et la pins bien
veillante pour lui aurait été la moins rap
prochée de la vérité.
Nous ne savons si les démocrates de la
paix aj outent plus de foi aux assurances par
ticulières des amis de Mac-Clellan qu'à ses
déclarations publiques. Mais, ce qui pa
raît surtout les avoir détournés du choix
d'une candidature nouvelle, c'est le désir,
prédominant dans le parti, d'empêcher
la réélection du président actuel. L'es
prit de disoiplinë a vaincu-chez eux les
répugnances et fait taire les dissentimens.
Ils ont compris qu'en se, divisant ils
manqueraient cegjiinement le but princi
pal qu'ils poursuivent en commuii. La
minorité des démocrates a donc fini par
consentir à agir d'accord avec la majorité,
non par prédilection pour le candidat Ju
parti, mais par aversion pour le .candidat
des adv rsaires.
M. Lincoln et ses partisans ont eu re
cours à une tactique analogue à celle
qu'on attribue au général Mac-Clellan. tin
des points du programme de ce dernier
comprend le respect dés droits des Etats,
et copséquemment l'abandon du système
d'abolition de l'esclavage par décrets éma
nant de-la seule autorité. du président.
Les amis' de M. Lincoln ont adopté un
moyen d'attirer à lui les suffrages que cette
opinion pouvait valoir à' Mac- Clellan :
dans un récent discours, dont nous avons
cité le passage le plus important, M. Se-
-\vard n'a-t-il pas laissé clairement entendre
que, la guerre terminée, le gouvernement
abandonnerait l'idée de poursuivre l'é
mancipation des esclaves? M. Lincoln ne
demande pas mieux que de promettre qu'il
respectera, à l'avenir, la Constitution fé
dérale sur ce point aussi scrupuleusement
que pourrait le faire un président démo
crate.
Il n'est plus besoin, du reste, d'insister
sur cette question des dispositions réel
les des autorités de Washington au su
jet dé l'esclavage. "Nous avons eu récem
ment une preuve remarquable que-l'erreur
qui assignait pour cause à la guerre d'Amé
rique une idée de philanthropie tend à se
dissiper. Le Journal des Débats a enfin re
connu lui-même, en termes très clairs et
très nets, que tel n'a • point été le mobile
du gouvernement fédéral. « Si les amis
du Sud en Europe, ont raison en quel
que ^chose, disait - il l'autre Jour, c'est
bien lorsqu'ils affirment que le Nord
n'a point fait cette guerre dans le but
de détruire l'esclavage. » Voilà donc un
point; important sur lequel toute contesta
tion semble abandonnée. L 'aveu méritait
d'être recueilli, et nous félicitons le Jour
nal des Débats de s'être résigné à le faire,
quoique tardivement.
H.-M arie M artin.
TELEGRAPHIE-PRIVEE.
Berlin, 7 octobre.
On lit dans la Gazette de l'Allemagne du Nord:
« D'après, ce qui a transpiré dés délibéra
tions de la conférence, les plénipotentiaires
danois auraient refusé, d'admettre, cnprinci- ■
pe , la répartition proportionnelle entre le
royaume elles .duchés des différentes sommes
formant l'actif de la monarchie. Les plénipo
tentiaires des grandes puissances allemandes
reprendraient, par suite, la proposition de li
quider cette affaire au moyen d'une somme
une fois payée. Le Danemark aurait accepté
cette proposition ad référendum, et une décla
ration à ce sujet serait attendue. » "
Madrid, t octobre.
Las Notifias assure que le conseil des minis
tres a décidé, hier, le rappel de l'amiral Pin-
zon. Il a adopté aussi des mesures pour^e ser
vice de l'armée du Pacifique.
{Havas-Bullier.')
. Marseille, 8 octobre.
Le» joûrnaux d'Alger du 5 publient la com
munication offliieille suivante : . .
La colonne Lacroix a battu le 30 septembre
et le 2 octobre, les révoltés de Bou-Saada
et de la subdivision d'Àumale. L'oncle de
Bou-Manza a attaqué, le 30, avec 1,500 hom
mes le général Jolivet qui l'a repoussé. Les
pertes ont été considérables. Les Français ont
eu 86 tués.; .
Le général Deligny a commencé ses opéra
tions le 2 octobre. {Eavm-Bullitr.)
CQUKS DE LA BOURSE.
cours de çlotgub le 7 le 8 hausse. busse.
05
25
»,
»
3 0/0 au corast,
—Fin du mois;
■ii/2au compt.
—Fin du mois.
65,30
65.65
92; »
92,75
65.25
65.40
92.40
» . »
»
»
40
u
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 8 octobre, 5 v h. soir.
Consolidés anglais, 88.
Les a\as de Melbourne du 2a août portent
que l'exportation dS l'or pendant le mois s'est
élevé seulement à 40,500 onces d'or.
Sunderland, S octobre, midi.
Les fêtes offertes aux-ofticiers et marins de
la frégate française lu Rmaé par la ville de
Sunderîand continuent avec beaucoup d'éclat.
Le maire, dan3 un discours accueilli avec
enthousiasme, a fait l'éloge le plus complet de •
l'Empereur ef de sa politique, et a porté un
toast au prince de Galles et au Prince-Impé
rial en exprimant l'espoir qu'ils seront unis,
un jour pour le bonheur de leurs peuples
comme le sont la reine et l'Empereur.
Bade, 8 octobre.
Lé roi des Belges est arrivé ici pour rendre
, viâite au roi et à la reine de Prusse. S. M. res
tera,plusieurs jours à Bade.
Berlin, 8 octobre.
Le baron de Budberg est arrivé à Berlin
pour y passer quatre ou cinq jours seulement.
Vienne, 8 octobre.
' On assure, dans les cercles hien informés,
que les conférences douanières de Prague se
ront reprises au premier jour en vue de la
conclusion d'un traité de .commerce entre
l'Autriche et le Zollverein, et que les plénipo
tentiaires de la Bavière et de la Saxe y pren
dront part.
Vienne, S octobre. *
On dit que, dans la conférence d'aujour-,
d'hui, les plénipotentiaires danois ont fait
connaître leurs instructions qui rendent pro
bable une solution définitive et prochaine. "
M. de Balan est arrivé ici ; il assistera proba
blement à la séance..
Alexandrie, 8 octobre.
On a des nouvelles de Calcutta du milieu de
septembre et de Caboul du 7 septembre. Mo
hamed Kbân avait pris le gouvernement de
Toorkestan. Afzulkhan avait été mis aux fers.
Sa fortune, évaluée à deux millions et'demi
de francs, a été confisquée.
Suez, 7 octobre.
Les avis de Shangliaï sont du 22 août. On
annoaçait du Japon que la situation allait en
se compliquant. On regardait comme proba
ble l'ouverture des hostilités dans le détroit
de Sitnonosaki et une attaque contre les forti
fications élevées par le prince de Nagato.
Les nouvelles de Melbourne, en date du 2;>
août, font espérer la conclusion de la paix dans
la Nouvelle-Zélande. Les insurgés manquaient
de vivres. On n'avait, du Teste, auçunè infor
mation sur. les opérations militaires.
Un grand mouv«ment a lieu dans le per
sonnel diplomatique. Le Moniteur piîblie
aujourd'hui le décret suivant :
NAPOLÉON,
Par la grâce de Dieu et la volonté nationale,
Empereur des Français,
A tous présens et à'venir, salut :
- Sur la proposition de notre ministre desaf-
faires étrangères,
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Art. i". M. le baron de Talleyrand-Périgord,
notre ambassadeur près S. M, le.roi de Prusse,
est nommé, en la même qualité, près S. M.
l'empereur de toutes les Russies, en remplace
ment de M. le duc de Montebello, élevé à la
dignité de sénateur. ,
... Art. 2. M. ^Benedetti, ministre plénipoten
tiaire de première classe, est nommé notre
ambassadeur près S. M. le roi dé Prusse, en
remplacement de M. le baron de Talleyrand-
Périgord.
Art. 3. M. Mercier, notre envoyé extraordi
naire et ministre plénipotentiaire près les Etats-
Unis* d'Amérique, est nommé notre ambassa
deur près S. M. la reine d'Espagne, en rempla
cement de M, Barrot (Adolphe), élevé à la di
gnité de sénateur.
Art. 4. M. le comte de Reculot, .notre envoyé
; extraordinaire et ministre plénipotentiaire
: près S. M. le roi de Portugal, est nommé notre
envoyé extraordinaire et ministre plénipoten-
; tiaire auprès de la Diète ; de la Confédération
germanique et ministre plénipotentiaire près
la ville libre de Francfort, en remplacement
de M. le comte de Salignac-Fénelon, élevé à' la
dignité de sénateur.
Art. S. M. Bourée, notre ministre plénipo
tentiaire près S. M. le roi des Hellènes, est
nommé notre envoyé extraordinaire et mi
nistre plénipotentiaire près S. M. le roi de
Portugal, en remplacement de M. le comte de
Reculot. -
Art. 6. M. de Gobineau, notre ministre plé
nipotentiaire près le shali de Perse, est nom
mé, en la même qualité, près S. M. le roi des
Hellènes, en remplacement de M. Bourée. j
Art. 7. M. le marquis de Châteaurenard, no- 1
tre ministre plénipotentiaire près S. A. R. l'é
lecteur de Hesse, est nommé notre envoyé ex
traordinaire et ministre plénipotentiaire près
les Etats-Unis d'Amérique, en remplacement
de M. Mercier.
-Art. 8. M. le comte de Massignac, secrétaire
de première classe, est nommé notre ministre
plénipotentiaire près le shah de Perse, en rem
placement de M. de Gobineau,
Art. 9. M. le comte de Bondy, secrétaire de
première classe, est nommé notre ministre
' plénipotentiaire près S. A. R.- l'électeur de
. Hesse, en remplacement de M. le marquis de
Châteaurenard.
A-rt. 10. En • exécution. de notre décret en
date du 18" août 1856, portant organisation du
corps des secrétaires d'ambassade et de léga
tion, sont nommés :
ne. J'ai lu avec attention cette collection et
surtout les critiques que mes paroles ont pro
voquées, mais ce n'est pas sans un extrême
étonnement, comme vous allez en jager.
» Comparant l'organisation delà société an
glaise avec la nôtre, j'avais dit que, puisque
chez nous les fonctions ' de l'autorité étaient
confiées non pas au corps électoral lui-même,
comme en Angleterre, mais à un% hiérarchie
ad ministrative constituée en dehors de ce corps,
il était impossible d'établir chez nous les for
mes de la liberté, anglaise sans sunordonner
l'autorité à la liberté et les ruiner, l'une par
l'autre; qne cette considération capitale nous
imposait donc l'obligation de fonder nos insti
tutions sur la séparation de l'autorité et de la
liberté, au lieu de les réunir dans les mêmes
mains comme en Angleterre. C'était là tout
mon discours. 1
«Assurément, j». n'avais pas la naïveté de
croire que tous ceux qui ont été nourris et
élevés dans les doctrines de l'école anglaisa
discuteraient avec impartialité une, théorie qui
condamne ces doctrines en France. Jejn'atten-
dais donc à de vives attaques, et, sous ce rap
port, je ne m'étais pas trompé. Mais j'espérais
apprendre au moins, par cette discussion, à
quels argumens serait immolée la théorie que
je venais d'exposer, et en ceci j'ai été complè
tement désappointe; car, entre tous les jour
naux français ou étrangers qui, ont critiqué mes
paroles, il ne s'en est pas trouvé un, pas un
seul, qui ait touché à la thèse que j'ai exposée.
Au lieu de considérer si la liberté en France
peut être fondée sur la séparation et l'indépen-
.dance réciproque de l'autorité et de la liberté,
c'est-à-dire sur l'impossibilité pour lepouvoir
législatif d'absorber .le pouvoir exécutif ou
d'être absorbé par.lui, on a, trouyéplus com
mode de dénaturer le sens de mes paroles, et de
me prêter des idées ou des sentimens qui ne
s'y trouvent ni directement ni indirectement.
«Comme la liberté fondée par l'Empire n'est,
après tout, qu'une application dès théories for
mulées par Locke et Montesquieu, il eût été ce
pendant curieux de voir des professeurs de li
béralisme s'attaquer à la doctrine capitale de
ces deux grands chefs du libéralisme moderne.
Rien n'eû.t été plus.piquant que la réfutation
par l'école dite libérale du célèbre chapitre de
l'Esprit des lois, où se trouvent exposées les
conditions de la liberté chez "tous les'peuples
Quand l'illustre philosophe démontrait, fl'iim
■» des abus et des exagérations de tout.genre ont
» dénaturé le principe de notre centralisation ad-
» ministrative. en substituant à l'action prompte
n ri ào ' — *- ••• * '
lentes formalités de
» dès autorités locales les
# l'administration centrale;
» Considérant qu'on peut gouverner de loin
» mais qu'on n'administre bien que de
près :
» qu'en conséquence, autant il importe de centra
» liser l'action gouvernementale de l'Etat, autant
» il est nécessaire de décentraliser l'action pure-
» ment administrative, etc. »
» Et ici pas d'équivoque : la décentralisation
que je n'ai cessé de favoriser, ce n'est pas seu
lement celle qui consiste dans la délégation de
certaines attributions du pouvoir central aux
autorités locales, mais celle qui doit émanciper
le pays lui-même. Si je suis bien informé, la
principale disposition du projet actuel concé
derait aux départemens et aux communes la
faculté de s'imposer un certain nombre de
centimes sans l'intervention du gouvernement.
, » Or, il y .a douze ans qu'une faculté analo
gue avait été concédée par lè décret que j'ai eu
l'honneur de proposer à l'approbation de l'Em-
pereùr. Il faut croire que cette mesure était
prématurée, que le moment n'était pas venu
d'en faire l'application définitive, puisque cet
te disposition fut rapportée par la loi du 10
juin 1833. ^
» Mais si je suis heureux de voir s'accomplir
enfin lë progrès que l'Emperegr avait cru pou
voir réaliser il y a douze ans, si je n'ai natu
rellement pas le droit de ' revendiquer l'hon
neur des mesures qu'on prépare aujourd'hui,
j'ai peut-être au moins celui de m'étonner, si
non de me plaindre, qu'en m'en suppose l'ad- ,
versaire.
» Non, quoique je sois toujours le partisan
déclaré de la centralisation, politique, qui est
la< première condition dé la,grandeur de l'Etat,
je reste aussi le partisan résolu dé la décentra
lisation administrative, qui doit finir par af-
franchir les départemens et les communes de
la-tutelle du gouvernement et apprendre au
pays à faire lui-même ses affaires.
» En résume, et à part des-objections acces
soires sans objet comme sans fondement, on.
n'a rien répondu à la doctrine que j'ai cru de
voir exposer. Les armes.de la critique'n'ont
pas même essayé de pénétrer aux abords de la
place ; et à l'heure qu'il 'est, la thèse de mon
discours est restée aussi inattaquée qu'elle me
paraît inattaquable,
» Agréez, mon cher Monsieur, avec mes re-
mercîmens, l'assurance de ,ma considération
la plus distinguée. » versigny .- »
Secrétaires de 1™ classe :
M. Lefebvre de Bebaine, rédacteur au dé
partement des affaires étrangères ( direction
politique), en remplacement de M. le comte de
Massignac. 1
M. Armand, rédacteur au département des
affaires étrangères (cabinet), en replacement
de M. le comte de Bondy.
Art. 11. Notre ministre des affaires étrangè
res est chargé de l'exécution du présent dé
cret.
Fait au palais de Saint-Cloud, le 5 octobre
1864.
philosophe démontrait d'une
manière si saisissante, que la liberté réside
dans la séparation des trois grands pouvoirs,
qui se retrouvent dans toute espèce de socié
tés, le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et
le.pouvoir judiciaire, et que, selon qu'ils sont
plus ou moins réunis dans les mains d'un hom
me ou d'une assemblée, ou plus ou moins séparés
et indépendans, c'est le despotisme ou la li
berté qui l'emporte, il ne se doutait pas qu'un
jour ses disciples infidèles, plus préoccupés de
buts particuliers-que de la liberté, elle-même,
renieraient ses doctrines. Que dis-je ? ils n'ont
pas osé les renier; mais, trouvant plus pru
dent de ne pas les reconnaître, ils ont passé à
côté sans les voir.
• » Savez-vous, en effet, comment ils en t con
sidéré la thèse de mon discours? Tantôt com
me la glorification de la centralisation admi
nistrative en opposition aux principes libé
raux du gouvernement, tantôt comme l'expo
sition .d'un régime politique qui immobilise
rait l'état présent en condamnant d'avance
tous les progrès que comporte la liberté.
» De ces deux attaques, la dernière me pa-
rattpuérile. Comment admettre, en effet, qu un
peuple qui dispose souverainement du pouvoir
législatif par le suffrage universel puisse être
privé contre son gré des progrès qu'il désire
rait voir accomplir ? En quoi le principe et la
forme de nos institutions seraient-ils un ob
stacle à la manifestation de sa velouté ? Du
moment que le pays est rendu maître de ses
destinées, sa liberté est fondée, car il a. le
moyen de réaliser, à son temps et à son heure,
tous les développemens qu'il peut juger conve-
nablos.C'est donc -à lui, plus encore qu'au fon
dateur de la liberté, qu'il appartient d'accélérer
ou de ralentir, suivant les circonstances , la
marche de ses institutions .Que si, rendu pru
dent par l'expérience de nos agitations passées,
il se montre moins pressé crue certains
cochiivchine.
Nous recevons le Courrier de S<4îgon du 25
août :
La. fête du 1S août a été fort brillante dans
notre colonie, dit ; ce journal; le peuple anna
mite est grand amateur de divertissemens et
dfc ifliiY. et îi Vest franchement réuni aux Eu-
célébrer dignement sotre fête
de favoriser toutes les aspirTtions de la liberté
c est là une disposition de l'opinion oublimie
Par l'Empereur : . '
Le ministre des affaires
étrangères , -
DBOUYN DE LHUYS.
NAPOLÉON.
On lit dans la Patrie là lettre suivante
adressée p.ar M, le duc de Persigny.à.^Pun
de ses amis : *
« Chamarande, le 20 septembre.
» Mon cher Monsieur,
» Je vous remercie infiniment de l'obligeanr
ce.avec laquelle, vous avez bien voulu faire re
cueillir pour moi les divers articles parus dans
les journaux sur mon discouis de Saint-Etien-
»
pressé que certains esprits
" iberté,
. opinion publique
qu'on peut approuver ou regretter, mais qui
n'affecte en rien la théorie de la liberté de
l'Empire.
» Quant aux idées qu'on me piête sur là cen
tralisation, et quoiqu'il ne soit--.ni dans mes
goûts ni dans mes habitudes de relever les
inexactitudes de la-polémique à mon égard,
j'avoue qu'après avoir essayé de.marquer mon
double passage au ministère par deux décrets
d£ décentralisation, et Dieu sait en dépit de
quelles résistances, je ne m'attendais pas à être
représenté comme un adversaire des projets
préparés aujourd'hui par le gouvernement sur
ces matières.
La vérité est que je n'ai pas attendu que la
décentralisation fût devenue populaire pour
m'en faire le partisan. C'est au lendemain du
coup d'Etat, et quand le pays avait bien d'au
tres préoccupations, que, cherchant à inter
préter les sentimens de l'Empereur, je formu
lai ainsi qu'il suit les considérant du, décret
du 28 mars 18S2 :
« Cons{déran| que, depuis la chute de l'Empire,
ropéens pour
nationale.
, Les jeux ont eu force amateurs, les courses
'de canots ont été charmantes, et l'on a surtout
remarqué,à la course des pirog;ues annamites,
les cris epôntanés de : Vive ÏEmptrew que je
taient les concurrent indigènes en passant en
poupe du Duperré.
Enfin, cette fête a- été complétée par un mé
téore qui eût été un coûtre -temps fâcheux en
tout autre pays, mais- qui a été accueilli ici
comme une bénédiction, nous voulons parler-
d'une pluie, torrentielle. En effet, la sécheresse'
dévenait inquiétante, les terres n'avaient pu
êtreirètournées et les riz repiqués, la pluie &
donc clos fort heureusement la fête, et, si elle ■
a fait un peu de tort aux illuminations , elle
a répandu la joie dans-les campagnes.
Le 10 août, àVseptsheures du matin, avait,
eu lieu la consécration de la chapelle de l'éta-;
blissement de la Sainte-Enfance. Mgr Lefeb- '
vre, évêque d'Lsauropolis", vicaire apostolique
delà basse Çochinchihe, présidait à cette céré
monie à laquelle assistaient M.'le gouverneur,
son état-major, la plupart des officiers des
différens corps présens à Saigon , et quelques
habitans notable» de la ville.
Le fameux Quan-Dinh, l'agent le plus actif
delà cour de Hué, vient enfin d'avoir le sorfe
/TU 'il
qu'il méritait : il a été tué le 20 courant
par un juste retour, il a succombé sous
et,
— 7 tjuouuujiotî sous les
.coups de ses compatriotes auxquels il avait
fait tant de mal.
La corps de Quan-Dinh, transporté à; Go-
cong et exposé au marché, a été recon.iiu
tnnf» ia 5 des villages les p]
foule constater la mort rie
«x qui passait p
pour invulnérable; La ct>ur de
A;M. les abonnés nouveaux peuvent
faire retirer dans les bureaux du journal
les feuilles contenant if)s parties de M j A
IIS publiées avant
la date de leur abonnement.
Feuilleton <îa Constilatioimel, 9 ' et
L
h
U
. EPOQUE DE LA, RÉGENCE.
Troisième partie.
XI.
i.aw et cartouche.
A peine le titre de cë chapitre lu, nous
jîqus sentons assailli d'une immense ré
clamation.
Le nom Je L;rw, traîtreusement accolé à
Cartouche,-ceitt 1*9peut-il supporter?
On no saurait le nïbr pourtant; la com
paraison se présente à l 'espr ^.presqu'iné-'
vitablé.' Par la force du synchronisé oui
les' a faits contemporains et qui à la-mê
me. époque les mit en possession de leur
imménse renommée, on est naturellement
amené au parallèFe, à part même'cette
circonstance que tous deux furent ce que
poliment l'oii peut appeler, de grands M-
placeurs du bien d'autrui.
Leurs procédés, il faut le reconnaître,
différèrent un peu, Cartouche, si l'on veut,
repréiefilerait notre forêt de Bondy, la
réslle,la buveuse de sang, celle dontlenom
est devenu proverbe, gui au XIV" siècle,
inaugurait sa terrible renommée de coupe-
gorge par le meurtre d'Aubry de Montdi-
dier autrement dit la fameuse histoire du-
Chien de Mgntargis; celle encore où, du
temps de aimé de Sévigné, des malfai
teurs massacraient lé père Païen , un pau
vre religieux dont, par quelques ligntsd'y-
ne de ses lettres, la spirituelle marquise
fi fait le nom et jè malheur immortels.
Mais sqijs la Régence, une autre forêt de
Bondy fit parley d'elle. Espèce de forêt de
Bondy morale et ait figuré, fonctionnant
dans Paris intrà muros, avec le consente-
ment et le concours de l'autorité publique;
son vrai norri n'avait rien d'effrayant : il au
rait plutôt frisé !. g ridicule ; la rue Quin-
campoix! son patron était saint Law- sous
l'invoiîation du vprtueuipersonnage, q'ify
faisait-on? Mon Dieu, on s'y rassemblait
pour la négociation des efïets'pubiies ; quoi
de plus édifiant!
Écoutons pourtant un historien qui n'est,
riônflîoips qu'hostile au désastreux Ecos
sais, Faisant la p^sinturp de cet inoffensif
marché de papiers, «des ruses inouïes,dit-
» il, employées pour remuer les fonds, dè-
b terminaient des fluctuations imprévues
» et terribles abîmant les uns, enrichissant
# les autres du matii} au soir. Des émissai-
i) res à la solda des grands agioteurs se
répandaient dans les groypps i s.ous tou-
» î?, sorte de déguisements, pour jouer
» des rôies appris à l'avance. Ades signaux
» convenus, tels qu'un coup de cloche,
» un coup de siffïet, une draperie déployée
» à une fenêtre, ils débitaient ,d?s pouyeb
» les vraies ou fausses, affichaient lacrain-
» te ou l'enthousiasme, ûifrgJpftt (l'acheter
» ou de vendre à tout.prix, Ces manœuvres
» effrontées coïncidant avec les efforts d'un
pouvoir absolu pour provoquer lahausse,
poussèrent et soutinrent pendant quin
ze jours à 20,000 livres des titres dont la
valeur nominale était de 500 livres. Tel
qui, dans les derniers mois de 171H,
aurait employé vingt mille livres en es
pèces à acheter de ces billets d'Etat qui
furent convertis en actions, aurait pu
» réaliser déux millions en or, à la fin de
» -17,19. >) (G ocuu T j Law, son histoire et son
époque. ) '
Et l'on remarquera que, préalablement
à ces jeux innocens. de la Bourse de l'épo
que , tojut l'argent monnayé du royaume
avait été adroitement pompé dans les cais
ses de l'Etat; que le papier par lequel pn
l'avait avantageusement remplacé, était jeté
sur la place, sans compter et hors de tou
te proportion entre le représentant et le
représenté. De telle sorte que si, dans la
rue Quinçampoi^, on ne tuait pas la vie,
au moins on y tuait la bourse le plus dex-
trerpent du monde.
Et encore, Gètte bonne chère nie, ne
faut-il pas tant lui laver les mains du
sang qu'elle n'aurait pas répandu, car un
autre historien -a écrit : u A l'exemple des
» joueurs on était cruel et Jmpitoyable;
celui qi|i vgpqit d'être ruiné par la baisse
subite des papiers dont il étoit porteur
ne craignoit pas d'égorger son ami en
l'engageant h les prendre avant qu'il en
connût la défaveur. Aussi y eut-il des
suicides, des assassinats et tout ce que
¥ la cupidité çt le désespoir peuvent en-
? fàntér de' crijfles, « ; ;
A ce tableau ajoutez pour couronne
ment, l'épouvantable âffaire du comte de
flore ei vous rne direz si' fcaw, le créateur
Se toute te mécanique^ comme aimait à écri
re Saint-Simon, ti ôu uevàit ueuGmêr cet
immeogg désordre inoral, a son nom si
mal placé à côté de celui de Cartouche,
.uuium, a. tue recon.îiu par
toute la population; des villages les plus éloi
gnés on venait e» foule constater la mort d.
ce partisan fameux qui passait pour insai
sissable et pour invulnérable: La ct>ur d<
Hué perd dans Quan-Dinh son agent le plus ac
tif et'le plus dévoué ; avec lui s'éteint le der
nier ' chef d'insurrection un peu sérieux. Nos
populattoB» Sont délivras d'un ennemi dan
gereux- et inquiétant. Cette expédition, qui.
termine sr heureusement la poursuite infati
gable qu« M. le lieutenant de vaisseau, Gou-
geard donnait à Quan-Dinh depuis plus d'un
an, fait le plus • grand honneur à ee vig®u-
reux officier ; c'est à. sa persistance .intelligen
te et à se© activité que notre colonie doit ces
heureux résultat.
ANGLETERRE.
La Société d'agriculture de Norih-Walsham
parce ; qi}'après tout il n'avait pas pris pa
tente de voleur et qu'il ne fut pas rompq
en place de Grève, r
Sans doute ces deux grands perturba
teurs de M propriété n'eurent pas même
fin, ce qui était conséquent à leur maniè
re respective d'opérer.
Cartouche était un mal élevé, il procé
dait comme un sot' et un brutal par la vio
lence; aussi, tout additionné, ses sanglans
profits s'éleyant à peine à quelques cent
mille francs, il fut roué, sans emporter
l'estime de personne.
.Law, au contraire, savait son monde,
c 'était un homme d'esprit, il avait un sys-
. tème ; il procédait par l'insinuation, la ré
clame, le prospectus; en un mot, extir
pait sans douleur ; aussi eut-il à sa disposi-:
tion des milliards et trouve-t-il aujourd'hui
des apologistes. Quant, à être pendu, le
Parlement voulait qu'il le fût, mais est-ce
que cela se fait? Ces grands manieucs de'
' millions ont beau crée? autour d'eux d'im
menses ruines, ils finissent toujours par
s'en étirer parce qu'en dépouillant les,uns,
c'est-à-dire tout le monde, ils enrichissent
les autres, c'est-à-dire quelques amis puis-
sans, comme le duc de Bourbon qui in
extremis prêta à Law fugitif et gagnant au
pied, Son carrosse et sa livrée pour s'ostra-
ciser à Bruxelles, cet asile de tout temps
classique de la déconfiture et de la ban
queroute.
Mais de ces deux visiteurs de poches le
plus incontestablement désastreux et fa
tal ca ha fui pas le truand , coupeur de
bourses. Jamais le vol à main armée ne se
répandra épidémiquement da,ns les mœurs
d'un peuple, Au contraire, le culte de l'ar-
gentj Ce qu'un ancien a appelé Sanctissima
avmnarum majestas , la très sainte majesté
del'éeu.parla contagion dr 1-épmplé y
peut, infectant de son virus la masse en
tière des humeurs d'une nation, aller vi
cier chez elle tous les instincts élevés et
nobles, y abolir le goût du travail par la
passion du gain facile ; le saint respect
du droit, du juste, de la parole donnée par
le triomphe incessamment cherché de la
finasserie cauteleuse et des habiletés cu
pides. Qui donc aimera la patrie quand,
êmietté dans ses intérêts et ses jouissan
ces égoïstes, chaque individu n'aura plus
que son bien-être pour horizon ? Qui pen
sera à la liberté, à.la dignité socîaCïe, 1
quand, engourdi dans les habitudes d'un
luxe effréné passé à l'état de besoin et
sommeillant dans l'énervante atmosphère
des plaisirs achetés, le citoyen, à peine en
lui, gardera l'étoffe d 4 ian homme.
Au dire d'un contemporain, voilà ce que
Law avait fait de notre malheureux pays.
« Il n'y avait plus dans Paris ni eommer-
» ce, ni société. L'artisan dans sa bouti
que, le marchand dans son comptoir, le
magistrat et l'homme de lettres dans
.. leur cabinet ne s'occupoient que du prix
» des actions. La nouvellfe du jour-étoit
» leùr gain ou leur perte ;- on s'interro-
i> geoit làrdessus avant que de se saluer. Il
» n'y avoit pas-d'autre conversation dans
» les cercles, et le jeu des actions rempla-
» çoit tous les autres. »
Un homme est jugé quand, par la fu
neste magie de ses idées, comme une au
tre Circé, il est ainsi parvenu à hestialiser
toute -une époque. Qu'on ne nous parle
donc plus d'avoir du respect" pour le génie
financier de Law ; on s'étonne de voir son
nom irrévérencieusement placé à côté de
celui de Cartouche; nous allons voir bien
autre chose, le roi des voieurs "se posant
avec lui daris les ternies d'une rivalité ex*
pressa eV'd'flc&rée,
Après avoir serré Ôaloppe sur son cœur
êt pendant le temps que mit celui -Gi à re-
embrassade ■ ia ' eUr " de 1» cette
— Monsieur, lui dit l'I^mme de l'ar
moire, vous veDez de vous acquérir un
ami dont le nom n'est pas sans être arrivé
A - uuù CH1ÀVÇ
jusqu'il vous : Je m'appelle Louis -Domi
nique Cartouche; mais, continua-t-il, j'ai
interrompu votre repas. Veuillez tionc, je
vous pria, vous remettra à table, oùje-
m'invite sans façon à être des vôtres ; cof
fré depuis longtemps déjà dans cette ar~
moira, j'en sors avec un appétit !
^-~G*est tout —'
simple, dit Galoppo, en-
l'exer-
cice, le grand air ! ■ . »
Et l'honneur de votre
ajouta ce singulier commenstu eu onrani
sa main à la Fillon pour la reconduire h,
sa place.
— Mais nous avions fini, Monsieur, dit
celle-ci, qui avait replacé son loup surson
VICQWû ^ 1 J A*".1 ï 1
j.— iuup ISfJkJL blUU
visage et sembla vouloir décliner la poli
tesse.
— Ah ! Madame, répondit Cartouche, je
n'attendais pas ça de vous ; nous sommes
deux célébrités ; chacun dans notre genre,
tous deux en butte au préjugé; je vousl'a-
voue, je pensais être reçu moins froide
ment, et que vous ne me Cacheriez pas
vos traits, d'autant mieux, comme je vous
l'ai dit, que j'ai eu l'honneur de connaître
Monsieur votre fils,
— Mais est-ce bian vrai, et dans quelle
circonstance ? dit la Fillon qui se démas
qua et, en s.o décidant à s'asseoir, fit ciVnû,
^ «, o asseoir, fit signes
à Galoppe d'en prend ce aussi le parti. Dé
barrassé d'une souqaenille de toile qu'iï
partait par-dessus un habit de velours râ
pé, mais avec .quelque nrétantirm t
gànce, Cartouche, sans affectation, avait
laissé entrevoir, sortant de chacune des
poches de sa veste, le pommeau d'un pis-
+/-*!
tolet.
t
BURE4UX
rae dé VaJott (Palais-RoyaJ)J n* Î0|
DIMANCHE 9 OCTOBKE 1864.
TROIS MOIS,, «. m » 0 js^
SIC MOIS..'«',TiVi r .ï
UN. AN.
ïMtJB lis pays ktringeïls, voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
Irnp. L, BONIFACE, r. des Bons-Enfana, 19.
.6 plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un eflel
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
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s.sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, rue de Valois, n'
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-Les abonnemens datent des !•» ej
de ehaqae moto,
PARIS, 8 OCTOBRE.
Nous reproduisons pîos~îoin, d'après
le Moniteur , la liste des nouvelles nomina
tions dans notre personnel diplomatique.
«
Les difficultés qui ont surgi au sein de
la conférence de Vienne, au sujet des ar-
rangemens financiers, ne sont toujours pas
aplanies. s
Le[Danemark a refusé d'admettre" le par
tage de l'actif de la monarchie, parce qu'un
pareil partage comprendrait, nécessaire
ment les fonds provenant du" rachat du
péage du Sund. Or, s'il est vrai que le péa
ge du Sund a été une source de revenu
particulière au Danemark proprement
dit, il est vrai, d'un autre côté, que
le rachat consenti par les puissances
européennes s'appliquait aussi aux droits
^ de transit perçus dans les 4 duchés ain
si qu'aux droits du canal *sleswig-hols-
teinois de l'Eider. De plus, le fonds de ra
chat a été affecté à l'extinction de la dette
commune de la monarchie, et les intérêts
de ce capital ont figuré, jusque dans ces
derniers temps, sur le budget çies recettes
communes. De là, la demande des duchés
de recevoir une partie proportionnelle des
fonds du Sund.
Le Danemark ayant repoussé cette de
mande, les puissances allemandes ont pro
posé le paiement d'une somme une foi»
payée.- On attend maintenant à Vienne la
réponse à cette proposition.
Malgré les assertions de la Gazette de
VAllemagne du Nord, la retraite de MM.
Samwer et Francke, conseillers du duc
d'Augustenbourg,n'est,suivant ^.corres
pondances de Hainbourg^gu'un faux bruit.
On affirme que M. de Bismark n'a même pas
songé à demander ce changement au-
quel les.nouvellistes rattachaient le ren
versement de la Constitution de 1848. Ce
qui paraît plus avéré, c'egt le succès par
tiel de M. d'Ahlefeldt, qui avait été envoyé
à Berlin pour préparer un rapprochement
entré le duc Frédéric et le cabinet prus
sien. A Kiel, on serait toujours disposé à
entrer dan s , une union intime avec la
Prusse, à la condition que cette alliance
ne revêtit pas le caractère d'un vasselage
. du souverain des* duchés vis-à-vis de la
cour de Berlin. ■»
. Les lettres de Vienne confirment la nou
velle d'une réduction de l'effectif de l'ar
mée. Cette mesure comprendra les régi-
mens d'infanterie et les trains d'équipage
de l'artillerie, et elle laissera en dehors la
cavalerie, cette arme, ayant subi, il y a
deux ans, une réduction-de moitié.
Le conseil de la bourgeoisie de Brème
avait soumis au Sénat une demande rela
tive à l'entrée de cette ville libre dans le
Zollverein. Le Sénat a favorablement ac
cueilli cette demande, et il a invité la
bourgeoisie à nommer un comité avec le
quel il pourrait entrer en pourparlers sur
cette question. .
La réunion des Chambres prussiennes,
retardée par le voyage de M. de Bismark
en France, n'aura pas lieu avant la pre
mière moitié de décembre.
Le Times consacre aux affaires d'Irlandé
un article dans lequel il constate que, dif
féremment de ce qui se voit "en Angleter
re, l'opposition, en Irlande, est anti-dynas
tique et non pas anti-ministérielle. La
feuille de la Cité part de, tà pour engager
le gouvernement à abolir la vice-royauté
dlrlande. •
E douard Smo».
général Mac-Clellan, plutôt que d'aug
menter, par leur scission, les chances de
réélection de M. Lincoln, Il n'y a donc
plus désormais en présence que deux con-
currens : le chef actuel du pouvoir et l'élu
de la convention démocratique de Chicago.
Diverses considérations ont déterminé
les démocrates partisans de la paix à sou
tenir le général Mac-Clellan malgré le vif
désappointement que leur a causé la
lettre de ce candidat. Depuis la publica
tion de cette lettre qui, on s'en souvient,
affectait d'ignorer certaines clauses du pro
gramme' de conciliation arrêté par les
chefs du parti, les amis du général se sont
attachés à atténuer le fâcheux effet qu'elle
a produit dans les rangs des pacifiques.
On affirme qu'ils ont donné à ceux-ci les
plus formelles assurances de l'intention
qu'aurait Mac-Clellan*, de se conformer
au programme tout entier , c'est-à-dire
Les A nnonces sont reçues chez M. P anis, rue Notre-Dame-des-'Victoires, :
(place de la Bourse),
•La lutte présidentielle en Amérique se
simplifie. M. Frémont, le républicain abo-
litionniste, a retiré définitivement sa can
didature, et les démocrates de paix, re
nonçant à toute espéranee de faire triom
pher un candidat qui leur appaitînt ex
clusivement, se sont-ralliés au nom du
d'inaugurer sa présidence par une propo
sition d'armistice et de convention géné
rale, Seulement, d'après ces adroits amis
du candidat démocrate, le ton guerrier
delà lettre était une tactique imposée par
les circonstances, une concession faite à
l'amour-propïe populaire flatté par de
récens succès. Si le général a .montré
des sentimens belliqueux, ce n'est point
que ces sentimens. soient réellement les
siens ai qu'il ait tenu à honneur de pro
clamer biefa haut son opinion et de dissi
per toutes les équivoques ; ce n'a point
été de sa part un acte de franchise, mais
simplement un calcul : il a voulu se met
tre au diapason du sentiment public et
enlever, par une manœuvre de guerre .élèc-
terale, le plus de suffrages possible à M.
Lincoln.
Cette explication,si elle est exacte, nous
force à regretter le premier jugement que
nous avons porté sur l'attitude prise par
le général Mac-Clellan. Noils l'avions loué
d'avoir dédaigné les sous-entendus et d'a
voir exprimé sa pensée avec la netteté et
la droiture d'un militaire, au risque mê
me de s'aliéner une fraction du parti
flémocrate. Il se trouverait, à croire les
commentaires dontses amis accompagnent
aujourd'hui son manifeste, que l'interpré
tation la plus naturelle et la pins bien
veillante pour lui aurait été la moins rap
prochée de la vérité.
Nous ne savons si les démocrates de la
paix aj outent plus de foi aux assurances par
ticulières des amis de Mac-Clellan qu'à ses
déclarations publiques. Mais, ce qui pa
raît surtout les avoir détournés du choix
d'une candidature nouvelle, c'est le désir,
prédominant dans le parti, d'empêcher
la réélection du président actuel. L'es
prit de disoiplinë a vaincu-chez eux les
répugnances et fait taire les dissentimens.
Ils ont compris qu'en se, divisant ils
manqueraient cegjiinement le but princi
pal qu'ils poursuivent en commuii. La
minorité des démocrates a donc fini par
consentir à agir d'accord avec la majorité,
non par prédilection pour le candidat Ju
parti, mais par aversion pour le .candidat
des adv rsaires.
M. Lincoln et ses partisans ont eu re
cours à une tactique analogue à celle
qu'on attribue au général Mac-Clellan. tin
des points du programme de ce dernier
comprend le respect dés droits des Etats,
et copséquemment l'abandon du système
d'abolition de l'esclavage par décrets éma
nant de-la seule autorité. du président.
Les amis' de M. Lincoln ont adopté un
moyen d'attirer à lui les suffrages que cette
opinion pouvait valoir à' Mac- Clellan :
dans un récent discours, dont nous avons
cité le passage le plus important, M. Se-
-\vard n'a-t-il pas laissé clairement entendre
que, la guerre terminée, le gouvernement
abandonnerait l'idée de poursuivre l'é
mancipation des esclaves? M. Lincoln ne
demande pas mieux que de promettre qu'il
respectera, à l'avenir, la Constitution fé
dérale sur ce point aussi scrupuleusement
que pourrait le faire un président démo
crate.
Il n'est plus besoin, du reste, d'insister
sur cette question des dispositions réel
les des autorités de Washington au su
jet dé l'esclavage. "Nous avons eu récem
ment une preuve remarquable que-l'erreur
qui assignait pour cause à la guerre d'Amé
rique une idée de philanthropie tend à se
dissiper. Le Journal des Débats a enfin re
connu lui-même, en termes très clairs et
très nets, que tel n'a • point été le mobile
du gouvernement fédéral. « Si les amis
du Sud en Europe, ont raison en quel
que ^chose, disait - il l'autre Jour, c'est
bien lorsqu'ils affirment que le Nord
n'a point fait cette guerre dans le but
de détruire l'esclavage. » Voilà donc un
point; important sur lequel toute contesta
tion semble abandonnée. L 'aveu méritait
d'être recueilli, et nous félicitons le Jour
nal des Débats de s'être résigné à le faire,
quoique tardivement.
H.-M arie M artin.
TELEGRAPHIE-PRIVEE.
Berlin, 7 octobre.
On lit dans la Gazette de l'Allemagne du Nord:
« D'après, ce qui a transpiré dés délibéra
tions de la conférence, les plénipotentiaires
danois auraient refusé, d'admettre, cnprinci- ■
pe , la répartition proportionnelle entre le
royaume elles .duchés des différentes sommes
formant l'actif de la monarchie. Les plénipo
tentiaires des grandes puissances allemandes
reprendraient, par suite, la proposition de li
quider cette affaire au moyen d'une somme
une fois payée. Le Danemark aurait accepté
cette proposition ad référendum, et une décla
ration à ce sujet serait attendue. » "
Madrid, t octobre.
Las Notifias assure que le conseil des minis
tres a décidé, hier, le rappel de l'amiral Pin-
zon. Il a adopté aussi des mesures pour^e ser
vice de l'armée du Pacifique.
{Havas-Bullier.')
. Marseille, 8 octobre.
Le» joûrnaux d'Alger du 5 publient la com
munication offliieille suivante : . .
La colonne Lacroix a battu le 30 septembre
et le 2 octobre, les révoltés de Bou-Saada
et de la subdivision d'Àumale. L'oncle de
Bou-Manza a attaqué, le 30, avec 1,500 hom
mes le général Jolivet qui l'a repoussé. Les
pertes ont été considérables. Les Français ont
eu 86 tués.; .
Le général Deligny a commencé ses opéra
tions le 2 octobre. {Eavm-Bullitr.)
CQUKS DE LA BOURSE.
cours de çlotgub le 7 le 8 hausse. busse.
05
25
»,
»
3 0/0 au corast,
—Fin du mois;
■ii/2au compt.
—Fin du mois.
65,30
65.65
92; »
92,75
65.25
65.40
92.40
» . »
»
»
40
u
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 8 octobre, 5 v h. soir.
Consolidés anglais, 88.
Les a\as de Melbourne du 2a août portent
que l'exportation dS l'or pendant le mois s'est
élevé seulement à 40,500 onces d'or.
Sunderland, S octobre, midi.
Les fêtes offertes aux-ofticiers et marins de
la frégate française lu Rmaé par la ville de
Sunderîand continuent avec beaucoup d'éclat.
Le maire, dan3 un discours accueilli avec
enthousiasme, a fait l'éloge le plus complet de •
l'Empereur ef de sa politique, et a porté un
toast au prince de Galles et au Prince-Impé
rial en exprimant l'espoir qu'ils seront unis,
un jour pour le bonheur de leurs peuples
comme le sont la reine et l'Empereur.
Bade, 8 octobre.
Lé roi des Belges est arrivé ici pour rendre
, viâite au roi et à la reine de Prusse. S. M. res
tera,plusieurs jours à Bade.
Berlin, 8 octobre.
Le baron de Budberg est arrivé à Berlin
pour y passer quatre ou cinq jours seulement.
Vienne, 8 octobre.
' On assure, dans les cercles hien informés,
que les conférences douanières de Prague se
ront reprises au premier jour en vue de la
conclusion d'un traité de .commerce entre
l'Autriche et le Zollverein, et que les plénipo
tentiaires de la Bavière et de la Saxe y pren
dront part.
Vienne, S octobre. *
On dit que, dans la conférence d'aujour-,
d'hui, les plénipotentiaires danois ont fait
connaître leurs instructions qui rendent pro
bable une solution définitive et prochaine. "
M. de Balan est arrivé ici ; il assistera proba
blement à la séance..
Alexandrie, 8 octobre.
On a des nouvelles de Calcutta du milieu de
septembre et de Caboul du 7 septembre. Mo
hamed Kbân avait pris le gouvernement de
Toorkestan. Afzulkhan avait été mis aux fers.
Sa fortune, évaluée à deux millions et'demi
de francs, a été confisquée.
Suez, 7 octobre.
Les avis de Shangliaï sont du 22 août. On
annoaçait du Japon que la situation allait en
se compliquant. On regardait comme proba
ble l'ouverture des hostilités dans le détroit
de Sitnonosaki et une attaque contre les forti
fications élevées par le prince de Nagato.
Les nouvelles de Melbourne, en date du 2;>
août, font espérer la conclusion de la paix dans
la Nouvelle-Zélande. Les insurgés manquaient
de vivres. On n'avait, du Teste, auçunè infor
mation sur. les opérations militaires.
Un grand mouv«ment a lieu dans le per
sonnel diplomatique. Le Moniteur piîblie
aujourd'hui le décret suivant :
NAPOLÉON,
Par la grâce de Dieu et la volonté nationale,
Empereur des Français,
A tous présens et à'venir, salut :
- Sur la proposition de notre ministre desaf-
faires étrangères,
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Art. i". M. le baron de Talleyrand-Périgord,
notre ambassadeur près S. M, le.roi de Prusse,
est nommé, en la même qualité, près S. M.
l'empereur de toutes les Russies, en remplace
ment de M. le duc de Montebello, élevé à la
dignité de sénateur. ,
... Art. 2. M. ^Benedetti, ministre plénipoten
tiaire de première classe, est nommé notre
ambassadeur près S. M. le roi dé Prusse, en
remplacement de M. le baron de Talleyrand-
Périgord.
Art. 3. M. Mercier, notre envoyé extraordi
naire et ministre plénipotentiaire près les Etats-
Unis* d'Amérique, est nommé notre ambassa
deur près S. M. la reine d'Espagne, en rempla
cement de M, Barrot (Adolphe), élevé à la di
gnité de sénateur.
Art. 4. M. le comte de Reculot, .notre envoyé
; extraordinaire et ministre plénipotentiaire
: près S. M. le roi de Portugal, est nommé notre
envoyé extraordinaire et ministre plénipoten-
; tiaire auprès de la Diète ; de la Confédération
germanique et ministre plénipotentiaire près
la ville libre de Francfort, en remplacement
de M. le comte de Salignac-Fénelon, élevé à' la
dignité de sénateur.
Art. S. M. Bourée, notre ministre plénipo
tentiaire près S. M. le roi des Hellènes, est
nommé notre envoyé extraordinaire et mi
nistre plénipotentiaire près S. M. le roi de
Portugal, en remplacement de M. le comte de
Reculot. -
Art. 6. M. de Gobineau, notre ministre plé
nipotentiaire près le shali de Perse, est nom
mé, en la même qualité, près S. M. le roi des
Hellènes, en remplacement de M. Bourée. j
Art. 7. M. le marquis de Châteaurenard, no- 1
tre ministre plénipotentiaire près S. A. R. l'é
lecteur de Hesse, est nommé notre envoyé ex
traordinaire et ministre plénipotentiaire près
les Etats-Unis d'Amérique, en remplacement
de M. Mercier.
-Art. 8. M. le comte de Massignac, secrétaire
de première classe, est nommé notre ministre
plénipotentiaire près le shah de Perse, en rem
placement de M. de Gobineau,
Art. 9. M. le comte de Bondy, secrétaire de
première classe, est nommé notre ministre
' plénipotentiaire près S. A. R.- l'électeur de
. Hesse, en remplacement de M. le marquis de
Châteaurenard.
A-rt. 10. En • exécution. de notre décret en
date du 18" août 1856, portant organisation du
corps des secrétaires d'ambassade et de léga
tion, sont nommés :
ne. J'ai lu avec attention cette collection et
surtout les critiques que mes paroles ont pro
voquées, mais ce n'est pas sans un extrême
étonnement, comme vous allez en jager.
» Comparant l'organisation delà société an
glaise avec la nôtre, j'avais dit que, puisque
chez nous les fonctions ' de l'autorité étaient
confiées non pas au corps électoral lui-même,
comme en Angleterre, mais à un% hiérarchie
ad ministrative constituée en dehors de ce corps,
il était impossible d'établir chez nous les for
mes de la liberté, anglaise sans sunordonner
l'autorité à la liberté et les ruiner, l'une par
l'autre; qne cette considération capitale nous
imposait donc l'obligation de fonder nos insti
tutions sur la séparation de l'autorité et de la
liberté, au lieu de les réunir dans les mêmes
mains comme en Angleterre. C'était là tout
mon discours. 1
«Assurément, j». n'avais pas la naïveté de
croire que tous ceux qui ont été nourris et
élevés dans les doctrines de l'école anglaisa
discuteraient avec impartialité une, théorie qui
condamne ces doctrines en France. Jejn'atten-
dais donc à de vives attaques, et, sous ce rap
port, je ne m'étais pas trompé. Mais j'espérais
apprendre au moins, par cette discussion, à
quels argumens serait immolée la théorie que
je venais d'exposer, et en ceci j'ai été complè
tement désappointe; car, entre tous les jour
naux français ou étrangers qui, ont critiqué mes
paroles, il ne s'en est pas trouvé un, pas un
seul, qui ait touché à la thèse que j'ai exposée.
Au lieu de considérer si la liberté en France
peut être fondée sur la séparation et l'indépen-
.dance réciproque de l'autorité et de la liberté,
c'est-à-dire sur l'impossibilité pour lepouvoir
législatif d'absorber .le pouvoir exécutif ou
d'être absorbé par.lui, on a, trouyéplus com
mode de dénaturer le sens de mes paroles, et de
me prêter des idées ou des sentimens qui ne
s'y trouvent ni directement ni indirectement.
«Comme la liberté fondée par l'Empire n'est,
après tout, qu'une application dès théories for
mulées par Locke et Montesquieu, il eût été ce
pendant curieux de voir des professeurs de li
béralisme s'attaquer à la doctrine capitale de
ces deux grands chefs du libéralisme moderne.
Rien n'eû.t été plus.piquant que la réfutation
par l'école dite libérale du célèbre chapitre de
l'Esprit des lois, où se trouvent exposées les
conditions de la liberté chez "tous les'peuples
Quand l'illustre philosophe démontrait, fl'iim
■» des abus et des exagérations de tout.genre ont
» dénaturé le principe de notre centralisation ad-
» ministrative. en substituant à l'action prompte
n ri ào ' — *- ••• * '
lentes formalités de
» dès autorités locales les
# l'administration centrale;
» Considérant qu'on peut gouverner de loin
» mais qu'on n'administre bien que de
près :
» qu'en conséquence, autant il importe de centra
» liser l'action gouvernementale de l'Etat, autant
» il est nécessaire de décentraliser l'action pure-
» ment administrative, etc. »
» Et ici pas d'équivoque : la décentralisation
que je n'ai cessé de favoriser, ce n'est pas seu
lement celle qui consiste dans la délégation de
certaines attributions du pouvoir central aux
autorités locales, mais celle qui doit émanciper
le pays lui-même. Si je suis bien informé, la
principale disposition du projet actuel concé
derait aux départemens et aux communes la
faculté de s'imposer un certain nombre de
centimes sans l'intervention du gouvernement.
, » Or, il y .a douze ans qu'une faculté analo
gue avait été concédée par lè décret que j'ai eu
l'honneur de proposer à l'approbation de l'Em-
pereùr. Il faut croire que cette mesure était
prématurée, que le moment n'était pas venu
d'en faire l'application définitive, puisque cet
te disposition fut rapportée par la loi du 10
juin 1833. ^
» Mais si je suis heureux de voir s'accomplir
enfin lë progrès que l'Emperegr avait cru pou
voir réaliser il y a douze ans, si je n'ai natu
rellement pas le droit de ' revendiquer l'hon
neur des mesures qu'on prépare aujourd'hui,
j'ai peut-être au moins celui de m'étonner, si
non de me plaindre, qu'en m'en suppose l'ad- ,
versaire.
» Non, quoique je sois toujours le partisan
déclaré de la centralisation, politique, qui est
la< première condition dé la,grandeur de l'Etat,
je reste aussi le partisan résolu dé la décentra
lisation administrative, qui doit finir par af-
franchir les départemens et les communes de
la-tutelle du gouvernement et apprendre au
pays à faire lui-même ses affaires.
» En résume, et à part des-objections acces
soires sans objet comme sans fondement, on.
n'a rien répondu à la doctrine que j'ai cru de
voir exposer. Les armes.de la critique'n'ont
pas même essayé de pénétrer aux abords de la
place ; et à l'heure qu'il 'est, la thèse de mon
discours est restée aussi inattaquée qu'elle me
paraît inattaquable,
» Agréez, mon cher Monsieur, avec mes re-
mercîmens, l'assurance de ,ma considération
la plus distinguée. » versigny .- »
Secrétaires de 1™ classe :
M. Lefebvre de Bebaine, rédacteur au dé
partement des affaires étrangères ( direction
politique), en remplacement de M. le comte de
Massignac. 1
M. Armand, rédacteur au département des
affaires étrangères (cabinet), en replacement
de M. le comte de Bondy.
Art. 11. Notre ministre des affaires étrangè
res est chargé de l'exécution du présent dé
cret.
Fait au palais de Saint-Cloud, le 5 octobre
1864.
philosophe démontrait d'une
manière si saisissante, que la liberté réside
dans la séparation des trois grands pouvoirs,
qui se retrouvent dans toute espèce de socié
tés, le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et
le.pouvoir judiciaire, et que, selon qu'ils sont
plus ou moins réunis dans les mains d'un hom
me ou d'une assemblée, ou plus ou moins séparés
et indépendans, c'est le despotisme ou la li
berté qui l'emporte, il ne se doutait pas qu'un
jour ses disciples infidèles, plus préoccupés de
buts particuliers-que de la liberté, elle-même,
renieraient ses doctrines. Que dis-je ? ils n'ont
pas osé les renier; mais, trouvant plus pru
dent de ne pas les reconnaître, ils ont passé à
côté sans les voir.
• » Savez-vous, en effet, comment ils en t con
sidéré la thèse de mon discours? Tantôt com
me la glorification de la centralisation admi
nistrative en opposition aux principes libé
raux du gouvernement, tantôt comme l'expo
sition .d'un régime politique qui immobilise
rait l'état présent en condamnant d'avance
tous les progrès que comporte la liberté.
» De ces deux attaques, la dernière me pa-
rattpuérile. Comment admettre, en effet, qu un
peuple qui dispose souverainement du pouvoir
législatif par le suffrage universel puisse être
privé contre son gré des progrès qu'il désire
rait voir accomplir ? En quoi le principe et la
forme de nos institutions seraient-ils un ob
stacle à la manifestation de sa velouté ? Du
moment que le pays est rendu maître de ses
destinées, sa liberté est fondée, car il a. le
moyen de réaliser, à son temps et à son heure,
tous les développemens qu'il peut juger conve-
nablos.C'est donc -à lui, plus encore qu'au fon
dateur de la liberté, qu'il appartient d'accélérer
ou de ralentir, suivant les circonstances , la
marche de ses institutions .Que si, rendu pru
dent par l'expérience de nos agitations passées,
il se montre moins pressé crue certains
cochiivchine.
Nous recevons le Courrier de S<4îgon du 25
août :
La. fête du 1S août a été fort brillante dans
notre colonie, dit ; ce journal; le peuple anna
mite est grand amateur de divertissemens et
dfc ifliiY. et îi Vest franchement réuni aux Eu-
célébrer dignement sotre fête
de favoriser toutes les aspirTtions de la liberté
c est là une disposition de l'opinion oublimie
Par l'Empereur : . '
Le ministre des affaires
étrangères , -
DBOUYN DE LHUYS.
NAPOLÉON.
On lit dans la Patrie là lettre suivante
adressée p.ar M, le duc de Persigny.à.^Pun
de ses amis : *
« Chamarande, le 20 septembre.
» Mon cher Monsieur,
» Je vous remercie infiniment de l'obligeanr
ce.avec laquelle, vous avez bien voulu faire re
cueillir pour moi les divers articles parus dans
les journaux sur mon discouis de Saint-Etien-
»
pressé que certains esprits
" iberté,
. opinion publique
qu'on peut approuver ou regretter, mais qui
n'affecte en rien la théorie de la liberté de
l'Empire.
» Quant aux idées qu'on me piête sur là cen
tralisation, et quoiqu'il ne soit--.ni dans mes
goûts ni dans mes habitudes de relever les
inexactitudes de la-polémique à mon égard,
j'avoue qu'après avoir essayé de.marquer mon
double passage au ministère par deux décrets
d£ décentralisation, et Dieu sait en dépit de
quelles résistances, je ne m'attendais pas à être
représenté comme un adversaire des projets
préparés aujourd'hui par le gouvernement sur
ces matières.
La vérité est que je n'ai pas attendu que la
décentralisation fût devenue populaire pour
m'en faire le partisan. C'est au lendemain du
coup d'Etat, et quand le pays avait bien d'au
tres préoccupations, que, cherchant à inter
préter les sentimens de l'Empereur, je formu
lai ainsi qu'il suit les considérant du, décret
du 28 mars 18S2 :
« Cons{déran| que, depuis la chute de l'Empire,
ropéens pour
nationale.
, Les jeux ont eu force amateurs, les courses
'de canots ont été charmantes, et l'on a surtout
remarqué,à la course des pirog;ues annamites,
les cris epôntanés de : Vive ÏEmptrew que je
taient les concurrent indigènes en passant en
poupe du Duperré.
Enfin, cette fête a- été complétée par un mé
téore qui eût été un coûtre -temps fâcheux en
tout autre pays, mais- qui a été accueilli ici
comme une bénédiction, nous voulons parler-
d'une pluie, torrentielle. En effet, la sécheresse'
dévenait inquiétante, les terres n'avaient pu
êtreirètournées et les riz repiqués, la pluie &
donc clos fort heureusement la fête, et, si elle ■
a fait un peu de tort aux illuminations , elle
a répandu la joie dans-les campagnes.
Le 10 août, àVseptsheures du matin, avait,
eu lieu la consécration de la chapelle de l'éta-;
blissement de la Sainte-Enfance. Mgr Lefeb- '
vre, évêque d'Lsauropolis", vicaire apostolique
delà basse Çochinchihe, présidait à cette céré
monie à laquelle assistaient M.'le gouverneur,
son état-major, la plupart des officiers des
différens corps présens à Saigon , et quelques
habitans notable» de la ville.
Le fameux Quan-Dinh, l'agent le plus actif
delà cour de Hué, vient enfin d'avoir le sorfe
/TU 'il
qu'il méritait : il a été tué le 20 courant
par un juste retour, il a succombé sous
et,
— 7 tjuouuujiotî sous les
.coups de ses compatriotes auxquels il avait
fait tant de mal.
La corps de Quan-Dinh, transporté à; Go-
cong et exposé au marché, a été recon.iiu
tnnf» ia 5 des villages les p]
foule constater la mort rie
«x qui passait p
pour invulnérable; La ct>ur de
A;M. les abonnés nouveaux peuvent
faire retirer dans les bureaux du journal
les feuilles contenant if)s parties de M j A
IIS publiées avant
la date de leur abonnement.
Feuilleton <îa Constilatioimel, 9 ' et
L
h
U
. EPOQUE DE LA, RÉGENCE.
Troisième partie.
XI.
i.aw et cartouche.
A peine le titre de cë chapitre lu, nous
jîqus sentons assailli d'une immense ré
clamation.
Le nom Je L;rw, traîtreusement accolé à
Cartouche,-ceitt 1*9peut-il supporter?
On no saurait le nïbr pourtant; la com
paraison se présente à l 'espr ^.presqu'iné-'
vitablé.' Par la force du synchronisé oui
les' a faits contemporains et qui à la-mê
me. époque les mit en possession de leur
imménse renommée, on est naturellement
amené au parallèFe, à part même'cette
circonstance que tous deux furent ce que
poliment l'oii peut appeler, de grands M-
placeurs du bien d'autrui.
Leurs procédés, il faut le reconnaître,
différèrent un peu, Cartouche, si l'on veut,
repréiefilerait notre forêt de Bondy, la
réslle,la buveuse de sang, celle dontlenom
est devenu proverbe, gui au XIV" siècle,
inaugurait sa terrible renommée de coupe-
gorge par le meurtre d'Aubry de Montdi-
dier autrement dit la fameuse histoire du-
Chien de Mgntargis; celle encore où, du
temps de aimé de Sévigné, des malfai
teurs massacraient lé père Païen , un pau
vre religieux dont, par quelques ligntsd'y-
ne de ses lettres, la spirituelle marquise
fi fait le nom et jè malheur immortels.
Mais sqijs la Régence, une autre forêt de
Bondy fit parley d'elle. Espèce de forêt de
Bondy morale et ait figuré, fonctionnant
dans Paris intrà muros, avec le consente-
ment et le concours de l'autorité publique;
son vrai norri n'avait rien d'effrayant : il au
rait plutôt frisé !. g ridicule ; la rue Quin-
campoix! son patron était saint Law- sous
l'invoiîation du vprtueuipersonnage, q'ify
faisait-on? Mon Dieu, on s'y rassemblait
pour la négociation des efïets'pubiies ; quoi
de plus édifiant!
Écoutons pourtant un historien qui n'est,
riônflîoips qu'hostile au désastreux Ecos
sais, Faisant la p^sinturp de cet inoffensif
marché de papiers, «des ruses inouïes,dit-
» il, employées pour remuer les fonds, dè-
b terminaient des fluctuations imprévues
» et terribles abîmant les uns, enrichissant
# les autres du matii} au soir. Des émissai-
i) res à la solda des grands agioteurs se
répandaient dans les groypps i s.ous tou-
» î?, sorte de déguisements, pour jouer
» des rôies appris à l'avance. Ades signaux
» convenus, tels qu'un coup de cloche,
» un coup de siffïet, une draperie déployée
» à une fenêtre, ils débitaient ,d?s pouyeb
» les vraies ou fausses, affichaient lacrain-
» te ou l'enthousiasme, ûifrgJpftt (l'acheter
» ou de vendre à tout.prix, Ces manœuvres
» effrontées coïncidant avec les efforts d'un
pouvoir absolu pour provoquer lahausse,
poussèrent et soutinrent pendant quin
ze jours à 20,000 livres des titres dont la
valeur nominale était de 500 livres. Tel
qui, dans les derniers mois de 171H,
aurait employé vingt mille livres en es
pèces à acheter de ces billets d'Etat qui
furent convertis en actions, aurait pu
» réaliser déux millions en or, à la fin de
» -17,19. >) (G ocuu T j Law, son histoire et son
époque. ) '
Et l'on remarquera que, préalablement
à ces jeux innocens. de la Bourse de l'épo
que , tojut l'argent monnayé du royaume
avait été adroitement pompé dans les cais
ses de l'Etat; que le papier par lequel pn
l'avait avantageusement remplacé, était jeté
sur la place, sans compter et hors de tou
te proportion entre le représentant et le
représenté. De telle sorte que si, dans la
rue Quinçampoi^, on ne tuait pas la vie,
au moins on y tuait la bourse le plus dex-
trerpent du monde.
Et encore, Gètte bonne chère nie, ne
faut-il pas tant lui laver les mains du
sang qu'elle n'aurait pas répandu, car un
autre historien -a écrit : u A l'exemple des
» joueurs on était cruel et Jmpitoyable;
celui qi|i vgpqit d'être ruiné par la baisse
subite des papiers dont il étoit porteur
ne craignoit pas d'égorger son ami en
l'engageant h les prendre avant qu'il en
connût la défaveur. Aussi y eut-il des
suicides, des assassinats et tout ce que
¥ la cupidité çt le désespoir peuvent en-
? fàntér de' crijfles, « ; ;
A ce tableau ajoutez pour couronne
ment, l'épouvantable âffaire du comte de
flore ei vous rne direz si' fcaw, le créateur
Se toute te mécanique^ comme aimait à écri
re Saint-Simon, ti ôu uevàit ueuGmêr cet
immeogg désordre inoral, a son nom si
mal placé à côté de celui de Cartouche,
.uuium, a. tue recon.îiu par
toute la population; des villages les plus éloi
gnés on venait e» foule constater la mort d.
ce partisan fameux qui passait pour insai
sissable et pour invulnérable: La ct>ur d<
Hué perd dans Quan-Dinh son agent le plus ac
tif et'le plus dévoué ; avec lui s'éteint le der
nier ' chef d'insurrection un peu sérieux. Nos
populattoB» Sont délivras d'un ennemi dan
gereux- et inquiétant. Cette expédition, qui.
termine sr heureusement la poursuite infati
gable qu« M. le lieutenant de vaisseau, Gou-
geard donnait à Quan-Dinh depuis plus d'un
an, fait le plus • grand honneur à ee vig®u-
reux officier ; c'est à. sa persistance .intelligen
te et à se© activité que notre colonie doit ces
heureux résultat.
ANGLETERRE.
La Société d'agriculture de Norih-Walsham
parce ; qi}'après tout il n'avait pas pris pa
tente de voleur et qu'il ne fut pas rompq
en place de Grève, r
Sans doute ces deux grands perturba
teurs de M propriété n'eurent pas même
fin, ce qui était conséquent à leur maniè
re respective d'opérer.
Cartouche était un mal élevé, il procé
dait comme un sot' et un brutal par la vio
lence; aussi, tout additionné, ses sanglans
profits s'éleyant à peine à quelques cent
mille francs, il fut roué, sans emporter
l'estime de personne.
.Law, au contraire, savait son monde,
c 'était un homme d'esprit, il avait un sys-
. tème ; il procédait par l'insinuation, la ré
clame, le prospectus; en un mot, extir
pait sans douleur ; aussi eut-il à sa disposi-:
tion des milliards et trouve-t-il aujourd'hui
des apologistes. Quant, à être pendu, le
Parlement voulait qu'il le fût, mais est-ce
que cela se fait? Ces grands manieucs de'
' millions ont beau crée? autour d'eux d'im
menses ruines, ils finissent toujours par
s'en étirer parce qu'en dépouillant les,uns,
c'est-à-dire tout le monde, ils enrichissent
les autres, c'est-à-dire quelques amis puis-
sans, comme le duc de Bourbon qui in
extremis prêta à Law fugitif et gagnant au
pied, Son carrosse et sa livrée pour s'ostra-
ciser à Bruxelles, cet asile de tout temps
classique de la déconfiture et de la ban
queroute.
Mais de ces deux visiteurs de poches le
plus incontestablement désastreux et fa
tal ca ha fui pas le truand , coupeur de
bourses. Jamais le vol à main armée ne se
répandra épidémiquement da,ns les mœurs
d'un peuple, Au contraire, le culte de l'ar-
gentj Ce qu'un ancien a appelé Sanctissima
avmnarum majestas , la très sainte majesté
del'éeu.parla contagion dr 1-épmplé y
peut, infectant de son virus la masse en
tière des humeurs d'une nation, aller vi
cier chez elle tous les instincts élevés et
nobles, y abolir le goût du travail par la
passion du gain facile ; le saint respect
du droit, du juste, de la parole donnée par
le triomphe incessamment cherché de la
finasserie cauteleuse et des habiletés cu
pides. Qui donc aimera la patrie quand,
êmietté dans ses intérêts et ses jouissan
ces égoïstes, chaque individu n'aura plus
que son bien-être pour horizon ? Qui pen
sera à la liberté, à.la dignité socîaCïe, 1
quand, engourdi dans les habitudes d'un
luxe effréné passé à l'état de besoin et
sommeillant dans l'énervante atmosphère
des plaisirs achetés, le citoyen, à peine en
lui, gardera l'étoffe d 4 ian homme.
Au dire d'un contemporain, voilà ce que
Law avait fait de notre malheureux pays.
« Il n'y avait plus dans Paris ni eommer-
» ce, ni société. L'artisan dans sa bouti
que, le marchand dans son comptoir, le
magistrat et l'homme de lettres dans
.. leur cabinet ne s'occupoient que du prix
» des actions. La nouvellfe du jour-étoit
» leùr gain ou leur perte ;- on s'interro-
i> geoit làrdessus avant que de se saluer. Il
» n'y avoit pas-d'autre conversation dans
» les cercles, et le jeu des actions rempla-
» çoit tous les autres. »
Un homme est jugé quand, par la fu
neste magie de ses idées, comme une au
tre Circé, il est ainsi parvenu à hestialiser
toute -une époque. Qu'on ne nous parle
donc plus d'avoir du respect" pour le génie
financier de Law ; on s'étonne de voir son
nom irrévérencieusement placé à côté de
celui de Cartouche; nous allons voir bien
autre chose, le roi des voieurs "se posant
avec lui daris les ternies d'une rivalité ex*
pressa eV'd'flc&rée,
Après avoir serré Ôaloppe sur son cœur
êt pendant le temps que mit celui -Gi à re-
embrassade ■ ia ' eUr " de 1» cette
— Monsieur, lui dit l'I^mme de l'ar
moire, vous veDez de vous acquérir un
ami dont le nom n'est pas sans être arrivé
A - uuù CH1ÀVÇ
jusqu'il vous : Je m'appelle Louis -Domi
nique Cartouche; mais, continua-t-il, j'ai
interrompu votre repas. Veuillez tionc, je
vous pria, vous remettra à table, oùje-
m'invite sans façon à être des vôtres ; cof
fré depuis longtemps déjà dans cette ar~
moira, j'en sors avec un appétit !
^-~G*est tout —'
simple, dit Galoppo, en-
l'exer-
cice, le grand air ! ■ . »
Et l'honneur de votre
ajouta ce singulier commenstu eu onrani
sa main à la Fillon pour la reconduire h,
sa place.
— Mais nous avions fini, Monsieur, dit
celle-ci, qui avait replacé son loup surson
VICQWû ^ 1 J A*".1 ï 1
j.— iuup ISfJkJL blUU
visage et sembla vouloir décliner la poli
tesse.
— Ah ! Madame, répondit Cartouche, je
n'attendais pas ça de vous ; nous sommes
deux célébrités ; chacun dans notre genre,
tous deux en butte au préjugé; je vousl'a-
voue, je pensais être reçu moins froide
ment, et que vous ne me Cacheriez pas
vos traits, d'autant mieux, comme je vous
l'ai dit, que j'ai eu l'honneur de connaître
Monsieur votre fils,
— Mais est-ce bian vrai, et dans quelle
circonstance ? dit la Fillon qui se démas
qua et, en s.o décidant à s'asseoir, fit ciVnû,
^ «, o asseoir, fit signes
à Galoppe d'en prend ce aussi le parti. Dé
barrassé d'une souqaenille de toile qu'iï
partait par-dessus un habit de velours râ
pé, mais avec .quelque nrétantirm t
gànce, Cartouche, sans affectation, avait
laissé entrevoir, sortant de chacune des
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