Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-07
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 07 octobre 1864 07 octobre 1864
Description : 1864/10/07 (Numéro 281). 1864/10/07 (Numéro 281).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49" ANÏfflEŒ.—M. 281.
ABONNESIENS DES DËPARTEMENS.
BUREAUX A PARIS ! rue ; Va!ois {Paîais-Rpyal)J n| iOf
VENDREDI 7 OCTOBRE 1864,
trois moisj <ïïv,'. ^'â 18 fr.
sn mois .32 fr,
un ajs„. 64 fà.
" pjijb les pats btiungbbs , voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaqu& mois,
Imp. L, BONIFACE, r. des Bons-Enfans, 19.
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
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TROIS MOIS.,,.,,3 fa, FR.
SIX MOIS....^,.^, 20 FR.
UN AN; Mi*tUN NUMÉRO 20 CENTIMES;
S
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de chaque mois,'
Les A nnonces sont reçues chez M. P anis , rue Notre-Dame-des-Victoires, n* 40
- J (place de la Bourse). *
PARIS, 0 OCTOBRE.
La dépêche de S. Exc. M. Drouyn de
Lhuys à M. le comte de Sartiges a fait com
prendre à tout le monde les motifs de hau
te politique qui ont déterminé le gouver
nement impérial à mettre fin à une situa
tion qu'il avait toujours déclarée provisoi
re et à substituer à une garantie matérielle
une autre garantie non moins solide, celle
d'un engagement formel pris par le gou
vernement italien vis-à-vis de la France.
Pour tous les esprits désintéressés, la
situation j depuis la dépêche du 12 septem
bre, s'est dégagée de ses obscurités et de
ses embarras, et l'opinion s'est pronon
cée. Il est vrai qu'à côté de cet immen
se public qui se préoccupe sincèrement
des intérêts delà France et de la Religion,
il est un petit nombre d'hommes pour
lesquels les intérêts religieux ne sont
qu'un moyen d'opposition politique. Nous
nous attendions , il faut , bien l'avouer,
à ce que ces adversaires systématiques
chercheraient dans la convention "du 15
septembre ce qui n'y est pas; mais ils ont
dépassé notre attente. Nous n'aurions ja
mais eru, en" effet, qu'ils pussent meltre
£n avant, avec tant de violence et d'acri
monie, les griefs imaginaires dont ils font
si grand bruit dans leurs journaux et
que le plus simple examen fait évanouir.
^ Nous ne voulons parler aujourd'hui que
d'un seul de ces prétendus griefs. Le voici
fidèlement traduit : C'est au moment, dit-
on, où la France déclare au Saint-Père
qu'elle va l'abandonner, qu'elle croit op
portun de lui adresse* des reproches,
tandis qu'elle garde le silence sur lés laits
qu'elle pourrait avec tant de raison repro
cher au gouvernement italien.
La réponse est facile.
d 'abord la France n'abandonne pas le
Saint-Père, c'est là une calomnie. La Fran
ce retire ses troupes de Rome; , mais,, fidèle
à la mission qu'elle s'était donnée, elle
ne se retire que lorsque la sûreté du Saint-
Siège est garantie par un engagement
pris vis-à-vis d'elle par le gouvernement
italien-,de ne point attaquer et de ne point
laisser attaquer, le ; territoire pontifical.
Et, après avoir ainsi couvert le Saint-Siè
ge contre les dangers extérieurs, elle lui
donne les moyens de se protéger' lui-mê-
même au dedans par la création et l'en
tretien d'jine force armée suffisante.
Ou voit-on, ensuite, que la lettre -au
comte de Sartiges cpntienne des repro
ches ? Le gouvernement impérial faisait
part au gouvernement.du Saint-Père de la
résolution qu'il venait de prendre. Il avait
évidemment à expliquer, d'abord, pour
quoi il prenait cette résolution, et seconde
ment quelles garanties devaient assurer,
après comme avant notre occupation, la
sécurité et l'indépendance du Saint-Siège.
C'est dans cet ordre d'idées que se renfer
me la note du 12 septembre,
Pour rappeler les principes auxquels
a toujours obéi le gouvernement impé
rial, .il fallait nécessairement faire un re
tour en arrière, et, en parlant de notre
politique, il était impossible de passer
sous silence la politique de la cour de
Rome Voilà pourquoi la dépêche parle
de certains actes du gouvernement romain;
Feuilleton du Constitutionnel, 7- f: ct.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Troisième partie.
• IX.
l'hotel des quatre provinces.
VHôtel des Quatre Provinces était une
vaste auberge située rue Bourtibourg,
quartier Saints-Avoie, non loin de l'hôtel
de Mesmes, 1 où, dans le principe, on s'en
souvient, fut établie la banque de Law.
Par suite de ce voisinage, pendant tout
je temps que dura la grande folie du pa-
•pierrmonnaie, ce gîte qui va. servir de
point de départ à un bizarre imbroglio où
se déroulera dans son invraisemblable vé
rité, ce que l'on pourrait appeler la Comé
die du système., fut pour les agioteurs un
lieu favori dé rendez-vous.
Les étrangers et provinciaux de la classe
bourgeoise y descendaient de préférence,
et, sans y loger, les Parisiens venaient .y
faire carrousse. Atlirés par ce grand con
cours exotique avec lequel au débotté se
brassaient.d'immenses affaires, ils l'étaient
encore par une spécialité gastronomique,
à «avoir celle des chapons au gros sel que
confectionnait avec une supériorité sans
pareille le «uisinier de la maison.
Lorsqu'après la .destitution de la rue
Quincampoix , pendant long - temps le
cratère du grand volcan financier, les
joueurs eurent été successivement chas
sés de l'hôtel de Soissons et de l'espèce de
Bourse en plein vent qu'ils finirent.par ins
tituer place Vendôme, devant l'établisse-
mais elle ne les blâme pas, elle ne les juge
même pas; elle se born e à> dire que plusieurs
de ces actes peuvent ne pas être confor
mes à l'opinion de notre pays, ce qui,
on en conviendra, a des inconvéniens.
Car , si la France , présente à Rome ,
laisse s'accomplir ces actes sans élever
des protestations, n'en devient-elle pas en
quelque sorte responsable, puisqu'on peut
dire qu'ils s'accomplissent à l'ombre de
son drapeau, grâce à sa protection? Et
si, au contraire, se prévalant de la pré
sence de ses troupes à Rome, la Fran
ce faisait à ce sujet quelques observations
au gouvernement pontifical, ne s'exp'ose-
rait-elle pas à ce qu'on l'accusât aussitôt
de porter atteinte à son indépendance?
Gé double inconvénient était une des
nombreuses raisons qui militaient en fa
veur d'une solution définitive, il a été ex
posé comme les autres, mais, encore une
fois, sans aucun caractère de blâme ou
de récrimination.
Quant aux reproches- que certains jour
naux regrettent de ne pas trouver dans la
dépèchedu 12 septembre à l'adresse dugou-
verne'ment italien j nous ne voyons pas ce
qui aurait' pu les justifier. En admettant
qu'il y ait des griefs à formuler de ce côté,
pourquoi le gouvernement français au
rait-il dû les exposer au gouvernement
■pontifical? A Rome, il parle des affaires de
Rome ; à Turin, des affaires d'Italie.
PAUJJN L1MAYRAC.
,Nous croyons savoir que le Moniteur pu
bliera demain le texte de la convention
du 15 septembre, ainsi qu'une dépêche de
S. Esc. M. Drouyn de Lhuys à M. le ba
ron de Malaret, notre chargé d'affaires à
Tunn.—p. l.
C'es,t à tort que des journaux étrangers
et le Nouvelliste de Rouen ont annoncé qu'u
ne lettre aurait été adressée au Saint-Père
par Sa Majesté l'Impératrice.
L'Impératrice n'a écrit aucune lettre à
Sa Sainteté. l. boni face.
BULLETIN POLITIQUE.
- La pressé étrangère, en continuant à
discuter la convention, du 15 septembre,
accentue de plus en plus l'utilité de la
réunion d'un Congrès général. Nous avons
cité, çes jours-ci, les articles de plusieurs
journaux de Vienne et de Berlin qui expo
saient cette idée. Aujourd'hui encore, c'est
la Presse de Vienne qui cherche à démon
trer l'opportunité d'un Congrès, soit au
point de vue européen soit au point de
vue particulier des intérêts autrichiens.
« Le Congrès, » teile est la conclusion dé
cet article, « n'ouvrira pas les portes du
» temple de la guerre; de ses délibéra-
» tions devra sortir, au contraire, la paix
de l'Europe. »
Nous retrouvons encore la même pen
sée traitée dans une feuille de Madrid,
VEpoca. La feuille espagnole prétend que
le voyage de lord Clarendon à Vienne a
pour but « d'amener une entente qui pour-
» ra, dans un avenir prochain, se tradui-
» re en réunion d'un Congrès européen. »
Les-partis en Italie se préparent pour la
prochaine campagne parlementaire. Le
journal l'Italie, en- reconnaissant que le
pays a besoin du concours de tous les
hommes de cœur et de talent, exprime
l'espoir que la représentation se montrera
à la hauteur de la situation.
ment floral de Jeanneton, ce fut à Y hôtel
des Quatre Provinces qu'ils allèrent cher
cher un asile et faire leur dernière étape :
le-même quartier qui «avait vu les pre
miers pas du Gargantua à son enfance,
vit aussi les suprêmes convulsions du co
losse expirant.
Une certaine veuve Isambard, matrone
plus que sexagénaire, était la prêtresse de
ce. temple- de l'agio ; mais, contradiction
assez singulière, personne moins que cette
femme de bon sens ne croyait au succès
des plans financiers de l'Ecossais.
Ni la contagion de l'enthousiasme uni
versel au milieu duquel elle vivait, ni la
fréquence des controverses dans lesquelles
ses hôtes prenaient plaisir à entrer avec
elle, n'étaient parvenues à modifier "son
instinct et à lui faire prendre confiance
dans ce qu'elle appelait les reliques de cet
intrigant de Law. Jamais, quelle que fût la
dépréciation des monnaies, elle ne con?
sentit à être payée autrement qu'en écus ;
pour elle, créons le mot, la papyrophobie
était devenue une religion.
Du reste, conséquente dans ses idées
jusqu'à l'héroïsme, voici l'étrange gage de
fidélité-que c^ttç vieille incorruptible osa,
dans une Occurrence remarquable, donner
à ses convictions. .
Afin d'installer la préénïînence du billet
de banque sur l'argent et pour dégoûter
de la possession et de l'usage des métaux
précieux, il n'était sorte de tracasseries
dont le génie de Law ne s'avisât à leur
endroit. Mais quand une abjuration simo-
niaque à laquelle il se décida en vue du
contrôle général, eut permis au Régent de.
le mettre officiellement à la tête des finan
ces de l'Etat et au curé de Saint-Roch. de
le taire, assez burlesquement, marguillier
de sa paroisse, il alla bien au-delà de la
tracasserie. Sentant venir l'agonie de son
œuvre , il prit un de ces partis violens et
désespérés, faits , ce semble, pour mesu
rer le degré de résignation où à de cer
taines époques peut être poussée la pa-
La même feuille nous apprend que le
marquis de Pepoli s'est présenté comme
candidat dans un des collèges électoraux
du royaume, afin de pouvoir discuter lui-
même, devant le Parlement^ la question de
la translation de la capitale.
Le gouvernement italien a envoyé à Flo*
ïence deux ingénieurs pour, faire un rap?
port sur les localités disponibles et qui
pourraient être affectées aux différens ser- .
vices administratifs. Un devis sera présen
té aux "Chambres qui auront à voter les
fonds nécessaires pour la translation du
siège du gouvernement.
Un journal italien croit savoir que le
sixième grand commandement de l'armée
sera confié au prince Humbert,
Les correspondances d'Allemagne consta
tent que la marche des conférences de Vien
ne est devenue plus satisfaisante. Les diffi
cultés financières,.qui ont été jusqu'ici le
principal obstacle, vont probablement être
aplanies par un compromis. Au reste, les
puissances allemandes n'ont pas posé d'ul
timatum au Danemark. Une correspon
dance ministérielle de Berlin assure, du
moins, que l'envoi-de M. de Balan à Vienne
4g<été-.rôo.Uyk,BW cette paisan^jqua Ja pré
sence de ce diplomate, ■ très initié aux,af
faires des duchés," faciliterait un arranger
ment en écartant 4out.es les objections.qui
n'ont pas directement trait à la signature
de la paix. Un nouveau projet d'arrange
ment a été présenté dans la séance d'hier
à laquelle assistait M. de Balan.
On écrit de Berlin que M. d'Ahlefeld,
envoyé du duc d'Augustenbourg, a eu un
long entretien avec M. de Bismark. Il pa
rait que les rapports ,du prince avec la
Prusse sont devenus plus amieaux que'
par le passé.
Les négociations entre l'Autriche et la
Prussé "au sujet des affaires commerciales
subissent un moment d'interruption,mais
elles ne sont nullement rompues.. Ainsi que
nous l'avons dit hier, le succès de ces pour
parlers est aujourd'hui bien plus probable
qu 'il y a quinze j'ouïs, alors que les Etats
du Sud n'avaient pas encore accédé au
traité de commerce franco-prussien et
ûux nouvelles co'nventiors constitutives
du Zollverein.
Ces traités fondamentaux étant mainte
nant au-dessus de toute atteinte, il n'y a
plus en présence que deux grands terril
toires, comme le Zollverein et l'Autriche,
pour lesquels il s'agit de trouver les'con-
ditions convenant le mieux au développe
ment de leurs relations commerciales. On
doit donc désirer que les conférences de
Prague soient couronnées-de succès : le
èommeree de tous les pays en profitera.
A propos du traité de commerce fran.co-
alleman;1, nous tenons à reotifier une opi
nion erronée qui s'est glissée dans un cer
tain nombre de journaux. Beaucoup de
personnes semblent croire que le traité
signé entre la France et les Etats du- Zoll
verein n'entrera en vigueur qu'au 1 er jan
vier 1866, c'est-à-dire à l'expiration des
traités.qui lient actuellement les Etats al
lemands, Cette interprétation n'est pas
exacte. L'art. 33 delà convention franco-al
lemande dit que le traité entrera en vigueur
deux mois après l'échange des ratifications.
Or, si la conférence douanière, réunie en ce
moment à Berlin, termine promptement
les 1 fornfalités qui restent encore à rem
plir l'échange des ratifications avec la
France pourrait s'effectuer d'ici à la fin,
du mois, et le traité serait alors mis à
.exécution à partir du 1 er janvier prochain.
Le Timm a reçu dés dépêches annon
çant q.ue des délégués de l'est et de l'ouest
du Canada assistaient au meeting dés re-
présentans dés provinces maritimes de
tience des peuples. - ,
Par uh arrêt du conseil, il fut ordonné
«qu'aucune personne de quelque état et
» condition qu'elle fût, eu pût garder che?
» elle plus de cinq cents livres en espèces
» monnoyées ou lingots, à peine de confisr
» cation de ce qui serait trouvé d'excédant,
» et de dix mille livres d'amende, » et,
comme encouragement à ' la délation, la
moitié des sommes trouvées dans les mains
des rêfractâires fut vertueusement attri
buée /en prime aux dénonciateurs qui
les signaleraient. '
La veuve Isambard n'attendit pas d'être
dénoncée, elle-même criait à tout venant
qu'elle avait chez elle un magot, et quand
ofi l'engageait à ne le pas dire si haut,
ce qui finirait-par attirer une descente à
son domicile :
— Qu'on vienne, répondait-elle fière
ment et aussitôt je ferme ma maison !
Cette! menace, à tout prendre, ressem
blait assez à celle du gamin de Paris en
nuyé de la longueur d'un entr'acte et
criant à pleins poumons : « Levez la toile
ou je m'en vifs. »
L'attitude intrépide de la veuve Isam
bard eut pourtant tout l'effet qu'elle en
avait attendu. Malgré la brusquerie et l'ér
nergique franchise tle ses propos, elle
étaitgénéralement aimée et respectée. Tous
les Mississipieiis s'entremirent ; ils eurent
peur de n'avoir plus où reposer leurs têtes
et qu'une disette de .chapons au gros sel
ne se. déclarât. Cet entêtement dé vieille
femme fut d'ailleurs pris du côté plaisant;
on jugea qu'il ne tirait pas à conséquen
ce, et Law finit par dire en riant que Car
touche, devenu le voleur à ia mode, se
chargerait un beau, matin d'être l'exécu
teur de l'arrêt méconnu.
Ce qu'il y a de positif, c'est que la veuve
Isambard fut laissée en possession de ^es
épargnes et concurremment avec le pre
mier président de la cour des comptes .qui,
du haut de sa grande pasition, fit aussi
résistance, elle fut seule à jouir de l'im-
la Nouvelle-Ecosse,du New-Brunswick . et
de l'île du Prince-Edouard, qui se sont
réunis à l'effet de délibérer sur l'opportu
nité de former une union des contrées
qu'ils représentent. Ces dépêches ajoutent
que les délégués de la conférence ont exa
miné la question sous un large point de
vue et déclaré qu'il serait bon et avanta
geux d'organiser une fédération générale
de toutes les provinces.
Il a été résolu qu'une nouvelle assemblée
se réunirait à Halifax dans la quinzaine,
et qu'une conférence générale s'ouvrirait
plus tard à Québec. D'après le New-York-
Commercial-Advertisêr ;, l'opposition la plus
sérieuse se trouve" dans Test du Canada^ où
domine Mément français et où il existe
encore bon nombre fl'esprits quine veulent
pas renoncer à l'idée d'une nouvelle na
tionalité franco-américaine. Dans cette
"partie du Canada , les Français tiennent
à leur influença, et jamais ils n'accepte
raient une .confédération qui ne l^ur ao-
corderait pas les droits les plus étendus.
EDOUARD SIMON.
TELEGRAPHIE. PRIVEE.
Francfort, 0 .octobre. ,
v L'Europe publie l'analyse détaillé/} d.e dé- N
■peShe que M. Drouyn de Luys a adressée le 23
septembre à M. de Malaret,ministre de France
à Turin, en-lui transmettant la convention
franco-italienne., * :
Le ministre de l'Empereur explique les ré
sistances qu'il a dû opposer aux premières de
mandes du gouvernement italien, qui no saur
regardaient pas les intérêts du Saint-Père, et
, lès conditions qu'il a posées tout d abord pour.
concilier, selon la pensée de 1 Empereur. les
deux intérêts en présence.
M. Drouyn de Lhuys indique la nouvelle dé
marché du cabinet de I ann. basée sur la
« grande résolution » de choisir une autre capi
tale que Rome, les circonstances de lapaise-
ment, en Italie, des partis exaltés et les dispo
sitions à la conciliation, toujours poursuivies
par le gouvernement de 1 Empereur, se mani
festant enfin à Turin et permettant la signa
ture de là convention.
. M. Drouyn de Lhuys montre que la meil
leure garantie et la plus certaine pour la Pa
pauté, se trouve dans la longue et scrupuleuse
exécution de la convention, et.qu on ne sau
rait douter . de cette exécution scrupuleuse,
puisque la convention porte la signature de la
France.
Vienne, 5 octobre.
On dit que, dans la conférence d'aujour
d'hui, les plénipotentiaires danois ont fait des
concessions sur la question de frontière et sur
la question de flnances^mais qu'ils persistent à
exclure de l'actif le rachat du péage du Sund.
On a finalement présenté un nouveau projet
d'arrangement avec le Danemark. M. de Balan
assistait à la séance.
: Turin, S octobre.
La reine de .Hollande, est arrivée ici, venant
de Suisse. S. M. repart pour Venise..
La Gazette officielle publie la dépêche de M.
Drouyn de Lliuys à M. de; Sartiges.
Emprunt italien, 67.20.
Madrid, S octobre.
On mande de San-Domingo que la général
Gandara, après sa victoire de Puerto-Plata,
/est retourné à Monte-.Ch'risti. Le général'a en
voyé en Espagne M. Figueroa pour informer
■le gouvernement de la vérîtablesituation dans
l'île. (llavas-Rullier.)
Voici les dépêches que no-us recevons ce
soir :
Londres, 6 octobre.
- Le bilan hebdomadaire de- la Banque d'An-
gletcrre donne les résultats suivans :
Diminution : Réservé des Jâillêts, 1,229,790
liv. st.; encaisse métallique, 122,913 liv. st. ;
escompte du trésor, 200,367 liv. st. ; comptes
particuliers, 857,186 liv. st.
Augmentation : Portefeuille, 432,371 liv. st.
New-York, 23 septembre
• (par le Pemsylvanio). ■
Le général Pricè & passé la rivière d'Arkan-
sas et s'avance dans le Missouri. ,
MM. Frémoiit et Coc^rane ont retiré, leur
candidature à la présidence. Les démocrates
partisans de la paix ont résolu de soutenir la
candidature, de Mac-Clellan.
Le Richmond-Enquirer mentionné le bruit que
le général Sherman aurait proposé une confé
rence pour la paix au gouvernement d'eC Géor
gie et au vicè-prèsidênt Stephens.
Les avis de Matamoros du 9 confirment l'oc-
-cupâtion de Brownsville par le général mexi
cains Cortinas.
, Les corsaires confédérés .du lac Erié ont été
capturés.
munité que sa résolution obstihée lui
avait conquise. . *
Près d'un an avaot qu'il lui fût donné
de remporter cette mémorable victoire et
très peu &e jours aprps les incompréhen
sibles êvènemens dont le,Luxembourg ve
nait d'être le théâtre,' un homme portant
le costume des,gens du Palais et accusant
largement la cinquantaine, se présenta un
soir chez l'hôtesse des Quatre- Provinces. Il
devait être avec elle dans des rapports de
vieille ot intime connaissance, car il lui dit :
. — La mère i. Un de vos chapons les plus
dodus, deux bouteilles de Beaune et une
chambre à feu.
— Impossible, mon pauvre cher hom
me, lui fut-il répondu, pas le plus petit
coin à disposer.
— Ah çà ! ce n'est pas à moi que vous
croyez parler: une pareille fin de non re-
' cevoir à Galoppe, votre procureur ? •
— Qui, moi, répondit là veuve, oublier
mon bon Galoppe et son fameux coup
de main dans mes procès avec les héri
tiers de feu mon mari, on a plus de cœur
que ça, mon Loulou; mais pensez donc
étrangers accourus à Paris pour s'engrais
ser du système. Aujourd'hui, la Hollande et
la Normandie ont fait leur débarquemenf.
Voyez vous-même, visitez Ja maison du
haut en bas et si vous trouvez un trou où
vous mettre, je vous donne le souper par
dessus le marché. ' .
— Parler d'héberger gratis, pour un hô
telier, c'est jurer parle Styx. Restant danc
convaincu :
— C'est désolant, dit le procureur, j'a
vais pris rendez-vous ici avec une dame
po\ir parler affaires, — oui, affaires, et des
plus sérieuses, répéta-t-il en voyant l'air
narquois de la veuve. La personne que
j'attends est une femme, de cinquante ans
passés, mais qui a cependant ses raisons
•de vouloir que notre entrevue soit secrète.
Elle va être d'une belle humeur quand elle
saura qu'il nous faut chercher fortune ail-
New- York, 24 septembre.
Le gépéral fédéral' Sheridan a poursuivi
Early jusqu'à Stcasburg et lui a fait subir une
nouvelle défaite à Flsh«r-Hills. Les confédérés
ont perdu seize canons. Les fédéraux conti
nuent à les poursuivra.
Aucun engagement n'a eu lieu à Petcisburg.
Or, 210 3/4. Coton, 15S.
Berlin, 6 octobre.
Le roi doit êtie de retour de Bade le 14 au
matin.
Le prince et la princesse de Prusse, avec
leurs enfans, doivent aller.passer deux mois à
Nies, après le baptême de leur nouveaux-né,
qui doit avoir lieu le 18.
' Bucharest, 5 octobre.
Le Moniteur roumain promulgue un décret
ordonnant l'application du système décimal
des poids et mesures dans les principautés.
Le partage des terres destinées aux paysans
s'effectue paisiblement. (B*.vas-2ullier,)
- La fimette officielle du Royaume, du 4, pu
blie le document suivant, dont le télégra
phe nous avait déjà donné un résumé :
Rapport au roi en date du 19 septerribre dernier,
pour la convocation du Parlement.
■' ■ Sire,
Lorsque Votre Majesté voulut bien nous confier
l'administration de l'Etat, les circonstances étaient
telles qu'i] eût"été peu digne at. d'une médiocre
utilité de rççommeçper les p.6gociatioi)s relatives
â la question romaine. Cependant \p gouverne r
ment de Votre Majesté, tout en consacrant prin
cipalement ses soins à l'organisation intérieure
àu royaume, ne perdait pas de vue cette grande
question et attendait l'occasion de la reprendre.
Aussi lorsque.. les changemeus survenus dans
la politique générale et dans les relations des
puissanpes »oug parurent offrir cette opportunité,
nous nous empressâmes de la saisir.
Des discussions-et des délibérations du Parle
ment sur la question de jîome ressortent deux
principes fondamentaux; qui nous parurent'domi
ner toute Ja question et devoir servir, do règle de
conduite au gouvernement de Votre Majesté. L'an,
C'est que ia question romaine doit ôtre- résolue'
par des -moyens de rordre moral et non do l'or-
âre matériel: car ia violence, dans ua cas pareil,
ne résoudrait aucune dnflculté ; l'autre, c'est qu'il
fanait se mettre d'accord avec la France pour
l'application du principe de non-intervèntion aux
aflaires de Rome. ,
L'Empereur des Français a toujours désiré pou
voir retirer ses troupes de Rome, non-seulement
parce que la résolution de cesser l'occupation était
conforme aux principes de droit public, en vertu
desquels il règne, et que sa politique et ses ar
mes ont soutenus en Europe; ruais aussi parce
que là reconstitution de l'Italie, à laquelle la na
tion française a puissamment coopéré, sera l'une
des glofres principales de son règne. "
-Mais l'Empereur ne croyait pouvoir abandonner,
ën lui retirant brusquement son appui, un pou
voir auquel il accordait, depuis quinzé ans, là
protection de ses armes. H fallait donc, pour arri
ver à l'évacuation du territoire pontifical, rassu
rer les Français, leur montrer et montrer à l'Eu
rope qu'ils peuvent quitter Rome sans faillir à
leurs propres sentiment envers la Papauté. Que
pouvait faire le gouvernement dans ce sens ?
Il ne pouvait que promettre t^e ne pas attaquer
le territoire que les troupes françaises avaient oc-.
cùpé, et empêcher que des bandes armées venues
du territoire du rojaume n attaquassent ce môme
territoire.
Une telle promesse, loyalement fané et tenue
avéc fermeté, ne uétrutt m ne diminue, selon
nous* les droits et les aspirations de ia nation, et
maintient seulement le principe de l appncation
dès seules forces morales, de remploi de tous les
moyens que ia civilisation moderne fournit pour
le triomphe des idées de liberté et de nationalité.
Nous avons aonc conseillé, fraupifement A Votre
Majesté d'accepter un tel engagement, comme
"cQrréspectir du déppt des troupes françaises d i-,
talie, et nous sommes prêts a en assumer la res
ponsabilité devant le Panepient et uevant la na
tion.
D'un côte, u n'y a rien dans cet engagement
qui soit en contradiction avec nos principes : de
l'autre, u aura pour effet de l'ajre cesser cette at
tente inquiété, cette anxiéié quiaguait les esprits,
et d'établir un intervalle entre ia situauon acr
tuelle et ceiie qui doit avoir pour résultat iinai ia
réconciliation entre riuîiise et ritaue.
Nous avons la conviction que los Italiens.-qui
ont donné, dans ces dernières années, tant de
preuves de sagacité-et de sasesse. comprendront
la convenance de ces accqras. et. appréciant l'ex
trême importance du résultat oMenu; ia cessation
de l'intervention française à Rome, approuveront
une politique qui doit être prudente aussi bien
que forte.
Il est également d'une grande importance de
supprimer ainsi une cause ..permanente de diver
gence entre 1 Italie et ia France, de ne pus laisser
les liens qui doivent unir les deux nations dans
le présent et dans 1 avenir, se relâcher squs lm-
fluenee d'un état de choses qui. indéfiniment pro
longé; pouvait compromettre, en môme temps
que la dignité de la nation, ses alliances nalu-
relles. '
Cependant le gouvernement do Votre Majesté,
en se préoccupant de la question de Rome, n'ou
bliait.pas celle de Venise. L Autriche est campee
en Vênétie dans l'une des plus fortes positions que
la nature et 1 art militaire aient faites, et son ar
mée rivalise en nombre, en valeur et on matériel
avec les plus redoutables d'Europe. Si. en ce mo
ment, elle ne menace pas le royaume d'Italie,
telles alliances peuvent se former, telles éventua-
leurs et nous gtter quelque part où je ne
saurais, comme ici, ; lui cautionner une
absence complète de curiosité et une.dis
crétion à toute épreuve. .
— Voyons, papa, la main sur la cons
cience, il s'agit de causer affaires ?
— Mais oui} malheureuse, suis-je donc
d'un âge à supposer ?...
~.— Eh ! eh ! fit l'hôtelière, on en voit sou
vent de moins conservés; mais,, enfin, je
veux vous croire, et, pour vous, je ferai
ce que je ne ferais, ni pour un ambassa
deur, ni pour un archevêque : j'ai ma
chambre à coucher, où'je peux vous met
tre; voyez, ça .vous va-t-il?
Galoppe s'étant hâté d'accepter : .
— Éh bien ! allez, dit la veuve, au-de
vant de votre dame. Moi , pendant ce
temps, je mettrai le couvert, allumerai du
feu et dressçrai sur table. Quand je vous
entendrai, je filerai par le corridor, alors
vous retirerez la clé que je laisserai st /r la
porte ét surtout qu'on ne vous entende
pas! Si on savait que je prête ma cham
bre, tout le monde me la demanderait
quand je suis à court, comme aujourd'hui
et je n'ai pas envie d'y,installer le premier
venu, attendu, entre nous, que, dans ma
grande armoire à secret, j'ai quarante
mille livres en bel et bon louis de Noaiiles
et bien entendu, je ne serais pas flattée
qu'on me-les sifflât.
Restée seule, comme la veuve arrivée à
la porte (Je la chambre dont elle venait de
disposer, avait 4éjàmis la clé dans la ser
rure, elle fut pliis qu'étonnée d'entendre
à'I'intérieur un bruit ■ sourd que rien ne
lui expliquait. ...
On commençait alors à beaucoup parler
de Cartouche arrivant enfin à cette célé
brité dont il était si friand. Des idées de
voleurs passèrent par l'esprit de Mme Isam
bard qui, craignant de ' se trouver lace à
face avec quelque dangereux malfaiteur,
au lieu d'ouvrir sa porte, donna un double
tour à la serrure en même temps que d'u
ne voix émue elle clamait à l'aide, en inter-
lisis surgir, aux dangers desquelles il est ind s"
pensable et urgent de parer, V - •
A peine l'Italie se fut-elle réunie sous le scep r.e
de la dynastie de Savoie, que Votre Majesté so
gea avant tout à l'organisation d'un système s
néral de défense du nouveau royaume. Votre Ma
jesté jugeait avec, raison que, sans un système de
défense bien combiné, notre indépendance poli
tique, pas plus que notre indépendance militaire,
ne pouvaient être assurées.
if etfvit,évident que le système dêfonsif dos an
ciens Etats- sardes ne pouvait plus ôtre celui de
l'Italie. La position-de l'Autriche, le rapprocho-
ment de la frontière française résultant de la réu
nion dé la Savoie à la France, exigeaient que le
siège du gouvernement, qui a tant d'importance
dan|"les guerres modernes, et qui en aurait une
eseore plus grande pour l'Italie dans les condi
tions spèoiales où elle se trouve, fût transféré dé
Turin dans une ville mieuï-gituée eouscë rapport.
Parmi les principales villes du territoire actuel
du royaume, il éjait incontestable .que Florence
offrait les meilleures conditions à cause de sa. si
tuation typographique et des lignes du Pô et de
l'Apennin qui la protègent. Les chef»- supérieurs
des armées de terre et de mer consultés par Vo
tre Majesté, ont- été de cet avis, et il devint indisr
pensable- .de- baser 1 sur - cette donnée l'organisa
tion de la défense du royaume que Votre Majesté
avait â cœur. .-
Cette détermination, d'aillqqrs, bien que moti
vée essentiellement par des raisons d'ordre, inté
rieur, se lie étroitement au traité, dont elle a rtn-
du possible la conclusion. Au dehors, on effet, et
surtout aux yeux de la France , elle se présente
comme une preuve , comme un gage de la fer
meté de notre résolution de renoncer à employer
la violence contre ,la papauté.» Un autre résultat
en sera que l'efficacité des moyens moraux dont
l'Italie, se servira agira d'autant mieux à Rome,
que le siège du gouvernement en sera plus voi
sin, que les rapports seront plus fréq.uens, Ja com
munauté -d'intérêts et d'habitudes plus ancienno
etplusintimo. -
il est certainement douloureux de devoir quit
ter cette antique et njjble. viUe de Turin, si capa
ble de présider à la fondation du nouvel Etat, isi
propre 4 favoriser le. .développement des Institu
tions représentatives. Il est douloureux aassi de
troubler de^ intérô!?, de déconcerter des prévi
sions que le gouvernement- de- .Votre Majesté a
toutefois la ferme intontion de ménager en em
ployait les teaipéramens convenables. Nous le
sentons : mais pous ijCii.esitons pas à compter sur
la générosité de ce p,euple àjj"sein duquel est : n.ée
et a lleuri 1^ liberté deTIJ'alie, qui a versé le sang
d'e ses flls et ses trésors ponr le bien de la patrie
commune, et qui ne recula jamais devant aiicnn
sacrifice pour assurer l'unité- de la patrie, il ac
querra ainsi un grand titre de plus au dévoûment
et à ja gratitude des autres provinces italiennes.
C'est, sur vouSj Sire, qui avez toujours donné
l'exemple de toutes les abnégations, c'est sur vous
qjie ce peuple se modèle, et 11 ne saurait hésiter,
lui qui voit ses rois n'épargner ni leur vie ni leur
couronne, et se consacrer avant tout et en toute
circonstance à l'Italie.
Permettez; Sire, "qu'en cet instant, l'âme pro
fondément émue, nous vous exprimions les sen-
timens do toute la nation, qui vous révère .ef vous
aime et qui sent que sa destinée est indissoluble
ment liée â la vôtre et à celle de votre dynastie.
La convention avec la France, entant qu'il n'en
résultera pas comme conséquence effective une
obligation pécuniaire, est de par le .Statut un objet
de prérogative royale et ne réclame pas la sanction
du Parlement. Quant à la translation du siège du
gouvernement à Florence, cette mesure, en dehors
de sa gravité intrinsèque, entraîne une dépense
p.t. nous dp.vrons proooser d'inscrire au budget de
18U5 un crédit spécial pour y faire face. L'une et
l'autre Chamijre jugerontceïtainement convenable
de discuter à cette occasion.un objet qui touche
.de si.près aux intérêts vitaux de la nation..
Nous désirons voir cette ..discussion se-produire
sans retard; et nous soumettons en conséquence
a Votre Majesté un décret par lequel le Parle
ment est convoqué pour le.5 du mois prochain.
MM. Mjnghetti, — l'eruzzi, — Cugia, — Pisa-
1 nelli,— Menabrea, — Visconti-Venosta,—
Minghetti pour G. itlanna,—Délia Uovere;
(Correspondance particulière du Cmsti'utiorâiel.)
- - Ne-w-Vorlfj ! 19 septembre.
Il est bon, je crois,- de connaître un peu plus
intimement qu'on ne le fait d'ordinaire par
là voie .des journaux -les personnages qui
jouent un rôle saillant dans notre pays. Je
vous ai donné dans ma dernière lettre un
portrait de Sherman ; permettez-moi de vous
présenter aujourd'hui J^s deux candidats dé
mocrates, dop.t les meetings viennent de rati
fier le choix dans les grandes villes , des
Etats-Unis.
-Le .bruit avait couru dans Chicago, la vcilje
de mon départ, que Mac-Clelfan était en ville.
Ayant pris immédiatement des informations
aiiX sources les meilleures, je ma suis con
vaincu que le général se trouvait bien loin de
nous, sur la propriété qu'il a récemment
achetée dans l'Etat de New-Jersey, à Orange-
Mountain.
C'est line .plaisanterie de jeunes gens qui
av3 .it répandu la fausse rumeur.
On était en fête dans les rues, mais le va
carme patriotique n'était pas fait pour plaire
à tout les monde. Deux voyageurs, qui habi
taient un des principaux hôtels de la ville,
imaginèrent le moyen que voici pour obtenir
du silence :
L'un d'eux so mit à la croisée et dit à la fou
le que le héros de la journée venait d'arriver
à l'instant.
Aussitôt des hurralis se firent entendre, mê-
pellant tous les valets et toutes les cham
brières de la maison.
. Des forces assez imposantes étant réu
nies, la veuve autour d'elle commanda le
silence et, l'oreille à la porte, elle écouta.
. A tout ce délai, ii n'y avait pas péril, la
chambre était'situéeau troisième étage, et,
à moins de vouloir se rompre le cou, le
malfaiteur ne pouvait songer à faire re
traite par la fenêtre.
Bientôt on sut à quoi s'en tenir; le bruit
d'une porcelaine tombant en éclats, immé
diatement suivi d'un duo de matoux en
tonné et se continuant dans les tons les
plus érotiqu.es, dénoncèrent l'espèce d'in
trus auxquels on avait affaire. La veuve
alors ouvrit sa porte, et comme confirma
tion à la révélation musicale qu'ils avaient
faite.de leurprésence, deux ignobles chats
de gouttière passèrent comme une flèche
dans les jambes des assiégeans. .
Un immense éclat de rire aurait donc
dénoué l'aventure, si, honteuse de sa peur
et désolée du bris d'une tasse dont se ser
vait habituellement feu son mari, la veuve
n'eût vigoureusement entrepris une de ses
servantes, en lui reprochant d'avoir enfer
mé ces deux animaux dàhs la chambre
qu'elle avait faitele matin, sans regarder à
rien comme une Ifàhe et une sans soin qu'elle
était.
A quoi la servante répondit :
— Est-ce que c'est ma faute moi, si de
puis plus de huit jours tous les chats du
quartier se sont comme donné rendez-
vous dans la maison. On passe sa vie à
nettoyer les escaliers et je le disais ce ma
tin : Est-ce qu'il y a ici une vieille sorciè
re pour- attirer tant de matoux ?
On comprend qu'à la suite d'une riposte
si peu mesurée et parente, la chambrière eut immédiate
ment son congé, et quand toutes choses
disposées pour, recevoir ses hôtes, Mme
Isambard en les entendant monter l'esca
lier, fit la discrète retraite dont elle était
convenue, elle n'était pas encore remise
ABONNESIENS DES DËPARTEMENS.
BUREAUX A PARIS ! rue ; Va!ois {Paîais-Rpyal)J n| iOf
VENDREDI 7 OCTOBRE 1864,
trois moisj <ïïv,'. ^'â 18 fr.
sn mois .32 fr,
un ajs„. 64 fà.
" pjijb les pats btiungbbs , voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaqu& mois,
Imp. L, BONIFACE, r. des Bons-Enfans, 19.
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
'• • '* • • • • - - , * - - 5 1 ' - • "
. ' ' . '/ ' . ' ' . i ... " . • •
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TROIS MOIS.,,.,,3 fa, FR.
SIX MOIS....^,.^, 20 FR.
UN AN; Mi*t
S
Les abonnemens datent des i" et 16
de chaque mois,'
Les A nnonces sont reçues chez M. P anis , rue Notre-Dame-des-Victoires, n* 40
- J (place de la Bourse). *
PARIS, 0 OCTOBRE.
La dépêche de S. Exc. M. Drouyn de
Lhuys à M. le comte de Sartiges a fait com
prendre à tout le monde les motifs de hau
te politique qui ont déterminé le gouver
nement impérial à mettre fin à une situa
tion qu'il avait toujours déclarée provisoi
re et à substituer à une garantie matérielle
une autre garantie non moins solide, celle
d'un engagement formel pris par le gou
vernement italien vis-à-vis de la France.
Pour tous les esprits désintéressés, la
situation j depuis la dépêche du 12 septem
bre, s'est dégagée de ses obscurités et de
ses embarras, et l'opinion s'est pronon
cée. Il est vrai qu'à côté de cet immen
se public qui se préoccupe sincèrement
des intérêts delà France et de la Religion,
il est un petit nombre d'hommes pour
lesquels les intérêts religieux ne sont
qu'un moyen d'opposition politique. Nous
nous attendions , il faut , bien l'avouer,
à ce que ces adversaires systématiques
chercheraient dans la convention "du 15
septembre ce qui n'y est pas; mais ils ont
dépassé notre attente. Nous n'aurions ja
mais eru, en" effet, qu'ils pussent meltre
£n avant, avec tant de violence et d'acri
monie, les griefs imaginaires dont ils font
si grand bruit dans leurs journaux et
que le plus simple examen fait évanouir.
^ Nous ne voulons parler aujourd'hui que
d'un seul de ces prétendus griefs. Le voici
fidèlement traduit : C'est au moment, dit-
on, où la France déclare au Saint-Père
qu'elle va l'abandonner, qu'elle croit op
portun de lui adresse* des reproches,
tandis qu'elle garde le silence sur lés laits
qu'elle pourrait avec tant de raison repro
cher au gouvernement italien.
La réponse est facile.
d 'abord la France n'abandonne pas le
Saint-Père, c'est là une calomnie. La Fran
ce retire ses troupes de Rome; , mais,, fidèle
à la mission qu'elle s'était donnée, elle
ne se retire que lorsque la sûreté du Saint-
Siège est garantie par un engagement
pris vis-à-vis d'elle par le gouvernement
italien-,de ne point attaquer et de ne point
laisser attaquer, le ; territoire pontifical.
Et, après avoir ainsi couvert le Saint-Siè
ge contre les dangers extérieurs, elle lui
donne les moyens de se protéger' lui-mê-
même au dedans par la création et l'en
tretien d'jine force armée suffisante.
Ou voit-on, ensuite, que la lettre -au
comte de Sartiges cpntienne des repro
ches ? Le gouvernement impérial faisait
part au gouvernement.du Saint-Père de la
résolution qu'il venait de prendre. Il avait
évidemment à expliquer, d'abord, pour
quoi il prenait cette résolution, et seconde
ment quelles garanties devaient assurer,
après comme avant notre occupation, la
sécurité et l'indépendance du Saint-Siège.
C'est dans cet ordre d'idées que se renfer
me la note du 12 septembre,
Pour rappeler les principes auxquels
a toujours obéi le gouvernement impé
rial, .il fallait nécessairement faire un re
tour en arrière, et, en parlant de notre
politique, il était impossible de passer
sous silence la politique de la cour de
Rome Voilà pourquoi la dépêche parle
de certains actes du gouvernement romain;
Feuilleton du Constitutionnel, 7- f: ct.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Troisième partie.
• IX.
l'hotel des quatre provinces.
VHôtel des Quatre Provinces était une
vaste auberge située rue Bourtibourg,
quartier Saints-Avoie, non loin de l'hôtel
de Mesmes, 1 où, dans le principe, on s'en
souvient, fut établie la banque de Law.
Par suite de ce voisinage, pendant tout
je temps que dura la grande folie du pa-
•pierrmonnaie, ce gîte qui va. servir de
point de départ à un bizarre imbroglio où
se déroulera dans son invraisemblable vé
rité, ce que l'on pourrait appeler la Comé
die du système., fut pour les agioteurs un
lieu favori dé rendez-vous.
Les étrangers et provinciaux de la classe
bourgeoise y descendaient de préférence,
et, sans y loger, les Parisiens venaient .y
faire carrousse. Atlirés par ce grand con
cours exotique avec lequel au débotté se
brassaient.d'immenses affaires, ils l'étaient
encore par une spécialité gastronomique,
à «avoir celle des chapons au gros sel que
confectionnait avec une supériorité sans
pareille le «uisinier de la maison.
Lorsqu'après la .destitution de la rue
Quincampoix , pendant long - temps le
cratère du grand volcan financier, les
joueurs eurent été successivement chas
sés de l'hôtel de Soissons et de l'espèce de
Bourse en plein vent qu'ils finirent.par ins
tituer place Vendôme, devant l'établisse-
mais elle ne les blâme pas, elle ne les juge
même pas; elle se born e à> dire que plusieurs
de ces actes peuvent ne pas être confor
mes à l'opinion de notre pays, ce qui,
on en conviendra, a des inconvéniens.
Car , si la France , présente à Rome ,
laisse s'accomplir ces actes sans élever
des protestations, n'en devient-elle pas en
quelque sorte responsable, puisqu'on peut
dire qu'ils s'accomplissent à l'ombre de
son drapeau, grâce à sa protection? Et
si, au contraire, se prévalant de la pré
sence de ses troupes à Rome, la Fran
ce faisait à ce sujet quelques observations
au gouvernement pontifical, ne s'exp'ose-
rait-elle pas à ce qu'on l'accusât aussitôt
de porter atteinte à son indépendance?
Gé double inconvénient était une des
nombreuses raisons qui militaient en fa
veur d'une solution définitive, il a été ex
posé comme les autres, mais, encore une
fois, sans aucun caractère de blâme ou
de récrimination.
Quant aux reproches- que certains jour
naux regrettent de ne pas trouver dans la
dépèchedu 12 septembre à l'adresse dugou-
verne'ment italien j nous ne voyons pas ce
qui aurait' pu les justifier. En admettant
qu'il y ait des griefs à formuler de ce côté,
pourquoi le gouvernement français au
rait-il dû les exposer au gouvernement
■pontifical? A Rome, il parle des affaires de
Rome ; à Turin, des affaires d'Italie.
PAUJJN L1MAYRAC.
,Nous croyons savoir que le Moniteur pu
bliera demain le texte de la convention
du 15 septembre, ainsi qu'une dépêche de
S. Esc. M. Drouyn de Lhuys à M. le ba
ron de Malaret, notre chargé d'affaires à
Tunn.—p. l.
C'es,t à tort que des journaux étrangers
et le Nouvelliste de Rouen ont annoncé qu'u
ne lettre aurait été adressée au Saint-Père
par Sa Majesté l'Impératrice.
L'Impératrice n'a écrit aucune lettre à
Sa Sainteté. l. boni face.
BULLETIN POLITIQUE.
- La pressé étrangère, en continuant à
discuter la convention, du 15 septembre,
accentue de plus en plus l'utilité de la
réunion d'un Congrès général. Nous avons
cité, çes jours-ci, les articles de plusieurs
journaux de Vienne et de Berlin qui expo
saient cette idée. Aujourd'hui encore, c'est
la Presse de Vienne qui cherche à démon
trer l'opportunité d'un Congrès, soit au
point de vue européen soit au point de
vue particulier des intérêts autrichiens.
« Le Congrès, » teile est la conclusion dé
cet article, « n'ouvrira pas les portes du
» temple de la guerre; de ses délibéra-
» tions devra sortir, au contraire, la paix
de l'Europe. »
Nous retrouvons encore la même pen
sée traitée dans une feuille de Madrid,
VEpoca. La feuille espagnole prétend que
le voyage de lord Clarendon à Vienne a
pour but « d'amener une entente qui pour-
» ra, dans un avenir prochain, se tradui-
» re en réunion d'un Congrès européen. »
Les-partis en Italie se préparent pour la
prochaine campagne parlementaire. Le
journal l'Italie, en- reconnaissant que le
pays a besoin du concours de tous les
hommes de cœur et de talent, exprime
l'espoir que la représentation se montrera
à la hauteur de la situation.
ment floral de Jeanneton, ce fut à Y hôtel
des Quatre Provinces qu'ils allèrent cher
cher un asile et faire leur dernière étape :
le-même quartier qui «avait vu les pre
miers pas du Gargantua à son enfance,
vit aussi les suprêmes convulsions du co
losse expirant.
Une certaine veuve Isambard, matrone
plus que sexagénaire, était la prêtresse de
ce. temple- de l'agio ; mais, contradiction
assez singulière, personne moins que cette
femme de bon sens ne croyait au succès
des plans financiers de l'Ecossais.
Ni la contagion de l'enthousiasme uni
versel au milieu duquel elle vivait, ni la
fréquence des controverses dans lesquelles
ses hôtes prenaient plaisir à entrer avec
elle, n'étaient parvenues à modifier "son
instinct et à lui faire prendre confiance
dans ce qu'elle appelait les reliques de cet
intrigant de Law. Jamais, quelle que fût la
dépréciation des monnaies, elle ne con?
sentit à être payée autrement qu'en écus ;
pour elle, créons le mot, la papyrophobie
était devenue une religion.
Du reste, conséquente dans ses idées
jusqu'à l'héroïsme, voici l'étrange gage de
fidélité-que c^ttç vieille incorruptible osa,
dans une Occurrence remarquable, donner
à ses convictions. .
Afin d'installer la préénïînence du billet
de banque sur l'argent et pour dégoûter
de la possession et de l'usage des métaux
précieux, il n'était sorte de tracasseries
dont le génie de Law ne s'avisât à leur
endroit. Mais quand une abjuration simo-
niaque à laquelle il se décida en vue du
contrôle général, eut permis au Régent de.
le mettre officiellement à la tête des finan
ces de l'Etat et au curé de Saint-Roch. de
le taire, assez burlesquement, marguillier
de sa paroisse, il alla bien au-delà de la
tracasserie. Sentant venir l'agonie de son
œuvre , il prit un de ces partis violens et
désespérés, faits , ce semble, pour mesu
rer le degré de résignation où à de cer
taines époques peut être poussée la pa-
La même feuille nous apprend que le
marquis de Pepoli s'est présenté comme
candidat dans un des collèges électoraux
du royaume, afin de pouvoir discuter lui-
même, devant le Parlement^ la question de
la translation de la capitale.
Le gouvernement italien a envoyé à Flo*
ïence deux ingénieurs pour, faire un rap?
port sur les localités disponibles et qui
pourraient être affectées aux différens ser- .
vices administratifs. Un devis sera présen
té aux "Chambres qui auront à voter les
fonds nécessaires pour la translation du
siège du gouvernement.
Un journal italien croit savoir que le
sixième grand commandement de l'armée
sera confié au prince Humbert,
Les correspondances d'Allemagne consta
tent que la marche des conférences de Vien
ne est devenue plus satisfaisante. Les diffi
cultés financières,.qui ont été jusqu'ici le
principal obstacle, vont probablement être
aplanies par un compromis. Au reste, les
puissances allemandes n'ont pas posé d'ul
timatum au Danemark. Une correspon
dance ministérielle de Berlin assure, du
moins, que l'envoi-de M. de Balan à Vienne
4g<été-.rôo.Uyk,BW cette paisan^jqua Ja pré
sence de ce diplomate, ■ très initié aux,af
faires des duchés," faciliterait un arranger
ment en écartant 4out.es les objections.qui
n'ont pas directement trait à la signature
de la paix. Un nouveau projet d'arrange
ment a été présenté dans la séance d'hier
à laquelle assistait M. de Balan.
On écrit de Berlin que M. d'Ahlefeld,
envoyé du duc d'Augustenbourg, a eu un
long entretien avec M. de Bismark. Il pa
rait que les rapports ,du prince avec la
Prusse sont devenus plus amieaux que'
par le passé.
Les négociations entre l'Autriche et la
Prussé "au sujet des affaires commerciales
subissent un moment d'interruption,mais
elles ne sont nullement rompues.. Ainsi que
nous l'avons dit hier, le succès de ces pour
parlers est aujourd'hui bien plus probable
qu 'il y a quinze j'ouïs, alors que les Etats
du Sud n'avaient pas encore accédé au
traité de commerce franco-prussien et
ûux nouvelles co'nventiors constitutives
du Zollverein.
Ces traités fondamentaux étant mainte
nant au-dessus de toute atteinte, il n'y a
plus en présence que deux grands terril
toires, comme le Zollverein et l'Autriche,
pour lesquels il s'agit de trouver les'con-
ditions convenant le mieux au développe
ment de leurs relations commerciales. On
doit donc désirer que les conférences de
Prague soient couronnées-de succès : le
èommeree de tous les pays en profitera.
A propos du traité de commerce fran.co-
alleman;1, nous tenons à reotifier une opi
nion erronée qui s'est glissée dans un cer
tain nombre de journaux. Beaucoup de
personnes semblent croire que le traité
signé entre la France et les Etats du- Zoll
verein n'entrera en vigueur qu'au 1 er jan
vier 1866, c'est-à-dire à l'expiration des
traités.qui lient actuellement les Etats al
lemands, Cette interprétation n'est pas
exacte. L'art. 33 delà convention franco-al
lemande dit que le traité entrera en vigueur
deux mois après l'échange des ratifications.
Or, si la conférence douanière, réunie en ce
moment à Berlin, termine promptement
les 1 fornfalités qui restent encore à rem
plir l'échange des ratifications avec la
France pourrait s'effectuer d'ici à la fin,
du mois, et le traité serait alors mis à
.exécution à partir du 1 er janvier prochain.
Le Timm a reçu dés dépêches annon
çant q.ue des délégués de l'est et de l'ouest
du Canada assistaient au meeting dés re-
présentans dés provinces maritimes de
tience des peuples. - ,
Par uh arrêt du conseil, il fut ordonné
«qu'aucune personne de quelque état et
» condition qu'elle fût, eu pût garder che?
» elle plus de cinq cents livres en espèces
» monnoyées ou lingots, à peine de confisr
» cation de ce qui serait trouvé d'excédant,
» et de dix mille livres d'amende, » et,
comme encouragement à ' la délation, la
moitié des sommes trouvées dans les mains
des rêfractâires fut vertueusement attri
buée /en prime aux dénonciateurs qui
les signaleraient. '
La veuve Isambard n'attendit pas d'être
dénoncée, elle-même criait à tout venant
qu'elle avait chez elle un magot, et quand
ofi l'engageait à ne le pas dire si haut,
ce qui finirait-par attirer une descente à
son domicile :
— Qu'on vienne, répondait-elle fière
ment et aussitôt je ferme ma maison !
Cette! menace, à tout prendre, ressem
blait assez à celle du gamin de Paris en
nuyé de la longueur d'un entr'acte et
criant à pleins poumons : « Levez la toile
ou je m'en vifs. »
L'attitude intrépide de la veuve Isam
bard eut pourtant tout l'effet qu'elle en
avait attendu. Malgré la brusquerie et l'ér
nergique franchise tle ses propos, elle
étaitgénéralement aimée et respectée. Tous
les Mississipieiis s'entremirent ; ils eurent
peur de n'avoir plus où reposer leurs têtes
et qu'une disette de .chapons au gros sel
ne se. déclarât. Cet entêtement dé vieille
femme fut d'ailleurs pris du côté plaisant;
on jugea qu'il ne tirait pas à conséquen
ce, et Law finit par dire en riant que Car
touche, devenu le voleur à ia mode, se
chargerait un beau, matin d'être l'exécu
teur de l'arrêt méconnu.
Ce qu'il y a de positif, c'est que la veuve
Isambard fut laissée en possession de ^es
épargnes et concurremment avec le pre
mier président de la cour des comptes .qui,
du haut de sa grande pasition, fit aussi
résistance, elle fut seule à jouir de l'im-
la Nouvelle-Ecosse,du New-Brunswick . et
de l'île du Prince-Edouard, qui se sont
réunis à l'effet de délibérer sur l'opportu
nité de former une union des contrées
qu'ils représentent. Ces dépêches ajoutent
que les délégués de la conférence ont exa
miné la question sous un large point de
vue et déclaré qu'il serait bon et avanta
geux d'organiser une fédération générale
de toutes les provinces.
Il a été résolu qu'une nouvelle assemblée
se réunirait à Halifax dans la quinzaine,
et qu'une conférence générale s'ouvrirait
plus tard à Québec. D'après le New-York-
Commercial-Advertisêr ;, l'opposition la plus
sérieuse se trouve" dans Test du Canada^ où
domine Mément français et où il existe
encore bon nombre fl'esprits quine veulent
pas renoncer à l'idée d'une nouvelle na
tionalité franco-américaine. Dans cette
"partie du Canada , les Français tiennent
à leur influença, et jamais ils n'accepte
raient une .confédération qui ne l^ur ao-
corderait pas les droits les plus étendus.
EDOUARD SIMON.
TELEGRAPHIE. PRIVEE.
Francfort, 0 .octobre. ,
v L'Europe publie l'analyse détaillé/} d.e dé- N
■peShe que M. Drouyn de Luys a adressée le 23
septembre à M. de Malaret,ministre de France
à Turin, en-lui transmettant la convention
franco-italienne., * :
Le ministre de l'Empereur explique les ré
sistances qu'il a dû opposer aux premières de
mandes du gouvernement italien, qui no saur
regardaient pas les intérêts du Saint-Père, et
, lès conditions qu'il a posées tout d abord pour.
concilier, selon la pensée de 1 Empereur. les
deux intérêts en présence.
M. Drouyn de Lhuys indique la nouvelle dé
marché du cabinet de I ann. basée sur la
« grande résolution » de choisir une autre capi
tale que Rome, les circonstances de lapaise-
ment, en Italie, des partis exaltés et les dispo
sitions à la conciliation, toujours poursuivies
par le gouvernement de 1 Empereur, se mani
festant enfin à Turin et permettant la signa
ture de là convention.
. M. Drouyn de Lhuys montre que la meil
leure garantie et la plus certaine pour la Pa
pauté, se trouve dans la longue et scrupuleuse
exécution de la convention, et.qu on ne sau
rait douter . de cette exécution scrupuleuse,
puisque la convention porte la signature de la
France.
Vienne, 5 octobre.
On dit que, dans la conférence d'aujour
d'hui, les plénipotentiaires danois ont fait des
concessions sur la question de frontière et sur
la question de flnances^mais qu'ils persistent à
exclure de l'actif le rachat du péage du Sund.
On a finalement présenté un nouveau projet
d'arrangement avec le Danemark. M. de Balan
assistait à la séance.
: Turin, S octobre.
La reine de .Hollande, est arrivée ici, venant
de Suisse. S. M. repart pour Venise..
La Gazette officielle publie la dépêche de M.
Drouyn de Lliuys à M. de; Sartiges.
Emprunt italien, 67.20.
Madrid, S octobre.
On mande de San-Domingo que la général
Gandara, après sa victoire de Puerto-Plata,
/est retourné à Monte-.Ch'risti. Le général'a en
voyé en Espagne M. Figueroa pour informer
■le gouvernement de la vérîtablesituation dans
l'île. (llavas-Rullier.)
Voici les dépêches que no-us recevons ce
soir :
Londres, 6 octobre.
- Le bilan hebdomadaire de- la Banque d'An-
gletcrre donne les résultats suivans :
Diminution : Réservé des Jâillêts, 1,229,790
liv. st.; encaisse métallique, 122,913 liv. st. ;
escompte du trésor, 200,367 liv. st. ; comptes
particuliers, 857,186 liv. st.
Augmentation : Portefeuille, 432,371 liv. st.
New-York, 23 septembre
• (par le Pemsylvanio). ■
Le général Pricè & passé la rivière d'Arkan-
sas et s'avance dans le Missouri. ,
MM. Frémoiit et Coc^rane ont retiré, leur
candidature à la présidence. Les démocrates
partisans de la paix ont résolu de soutenir la
candidature, de Mac-Clellan.
Le Richmond-Enquirer mentionné le bruit que
le général Sherman aurait proposé une confé
rence pour la paix au gouvernement d'eC Géor
gie et au vicè-prèsidênt Stephens.
Les avis de Matamoros du 9 confirment l'oc-
-cupâtion de Brownsville par le général mexi
cains Cortinas.
, Les corsaires confédérés .du lac Erié ont été
capturés.
munité que sa résolution obstihée lui
avait conquise. . *
Près d'un an avaot qu'il lui fût donné
de remporter cette mémorable victoire et
très peu &e jours aprps les incompréhen
sibles êvènemens dont le,Luxembourg ve
nait d'être le théâtre,' un homme portant
le costume des,gens du Palais et accusant
largement la cinquantaine, se présenta un
soir chez l'hôtesse des Quatre- Provinces. Il
devait être avec elle dans des rapports de
vieille ot intime connaissance, car il lui dit :
. — La mère i. Un de vos chapons les plus
dodus, deux bouteilles de Beaune et une
chambre à feu.
— Impossible, mon pauvre cher hom
me, lui fut-il répondu, pas le plus petit
coin à disposer.
— Ah çà ! ce n'est pas à moi que vous
croyez parler: une pareille fin de non re-
' cevoir à Galoppe, votre procureur ? •
— Qui, moi, répondit là veuve, oublier
mon bon Galoppe et son fameux coup
de main dans mes procès avec les héri
tiers de feu mon mari, on a plus de cœur
que ça, mon Loulou; mais pensez donc
ser du système. Aujourd'hui, la Hollande et
la Normandie ont fait leur débarquemenf.
Voyez vous-même, visitez Ja maison du
haut en bas et si vous trouvez un trou où
vous mettre, je vous donne le souper par
dessus le marché. ' .
— Parler d'héberger gratis, pour un hô
telier, c'est jurer parle Styx. Restant danc
convaincu :
— C'est désolant, dit le procureur, j'a
vais pris rendez-vous ici avec une dame
po\ir parler affaires, — oui, affaires, et des
plus sérieuses, répéta-t-il en voyant l'air
narquois de la veuve. La personne que
j'attends est une femme, de cinquante ans
passés, mais qui a cependant ses raisons
•de vouloir que notre entrevue soit secrète.
Elle va être d'une belle humeur quand elle
saura qu'il nous faut chercher fortune ail-
New- York, 24 septembre.
Le gépéral fédéral' Sheridan a poursuivi
Early jusqu'à Stcasburg et lui a fait subir une
nouvelle défaite à Flsh«r-Hills. Les confédérés
ont perdu seize canons. Les fédéraux conti
nuent à les poursuivra.
Aucun engagement n'a eu lieu à Petcisburg.
Or, 210 3/4. Coton, 15S.
Berlin, 6 octobre.
Le roi doit êtie de retour de Bade le 14 au
matin.
Le prince et la princesse de Prusse, avec
leurs enfans, doivent aller.passer deux mois à
Nies, après le baptême de leur nouveaux-né,
qui doit avoir lieu le 18.
' Bucharest, 5 octobre.
Le Moniteur roumain promulgue un décret
ordonnant l'application du système décimal
des poids et mesures dans les principautés.
Le partage des terres destinées aux paysans
s'effectue paisiblement. (B*.vas-2ullier,)
- La fimette officielle du Royaume, du 4, pu
blie le document suivant, dont le télégra
phe nous avait déjà donné un résumé :
Rapport au roi en date du 19 septerribre dernier,
pour la convocation du Parlement.
■' ■ Sire,
Lorsque Votre Majesté voulut bien nous confier
l'administration de l'Etat, les circonstances étaient
telles qu'i] eût"été peu digne at. d'une médiocre
utilité de rççommeçper les p.6gociatioi)s relatives
â la question romaine. Cependant \p gouverne r
ment de Votre Majesté, tout en consacrant prin
cipalement ses soins à l'organisation intérieure
àu royaume, ne perdait pas de vue cette grande
question et attendait l'occasion de la reprendre.
Aussi lorsque.. les changemeus survenus dans
la politique générale et dans les relations des
puissanpes »oug parurent offrir cette opportunité,
nous nous empressâmes de la saisir.
Des discussions-et des délibérations du Parle
ment sur la question de jîome ressortent deux
principes fondamentaux; qui nous parurent'domi
ner toute Ja question et devoir servir, do règle de
conduite au gouvernement de Votre Majesté. L'an,
C'est que ia question romaine doit ôtre- résolue'
par des -moyens de rordre moral et non do l'or-
âre matériel: car ia violence, dans ua cas pareil,
ne résoudrait aucune dnflculté ; l'autre, c'est qu'il
fanait se mettre d'accord avec la France pour
l'application du principe de non-intervèntion aux
aflaires de Rome. ,
L'Empereur des Français a toujours désiré pou
voir retirer ses troupes de Rome, non-seulement
parce que la résolution de cesser l'occupation était
conforme aux principes de droit public, en vertu
desquels il règne, et que sa politique et ses ar
mes ont soutenus en Europe; ruais aussi parce
que là reconstitution de l'Italie, à laquelle la na
tion française a puissamment coopéré, sera l'une
des glofres principales de son règne. "
-Mais l'Empereur ne croyait pouvoir abandonner,
ën lui retirant brusquement son appui, un pou
voir auquel il accordait, depuis quinzé ans, là
protection de ses armes. H fallait donc, pour arri
ver à l'évacuation du territoire pontifical, rassu
rer les Français, leur montrer et montrer à l'Eu
rope qu'ils peuvent quitter Rome sans faillir à
leurs propres sentiment envers la Papauté. Que
pouvait faire le gouvernement dans ce sens ?
Il ne pouvait que promettre t^e ne pas attaquer
le territoire que les troupes françaises avaient oc-.
cùpé, et empêcher que des bandes armées venues
du territoire du rojaume n attaquassent ce môme
territoire.
Une telle promesse, loyalement fané et tenue
avéc fermeté, ne uétrutt m ne diminue, selon
nous* les droits et les aspirations de ia nation, et
maintient seulement le principe de l appncation
dès seules forces morales, de remploi de tous les
moyens que ia civilisation moderne fournit pour
le triomphe des idées de liberté et de nationalité.
Nous avons aonc conseillé, fraupifement A Votre
Majesté d'accepter un tel engagement, comme
"cQrréspectir du déppt des troupes françaises d i-,
talie, et nous sommes prêts a en assumer la res
ponsabilité devant le Panepient et uevant la na
tion.
D'un côte, u n'y a rien dans cet engagement
qui soit en contradiction avec nos principes : de
l'autre, u aura pour effet de l'ajre cesser cette at
tente inquiété, cette anxiéié quiaguait les esprits,
et d'établir un intervalle entre ia situauon acr
tuelle et ceiie qui doit avoir pour résultat iinai ia
réconciliation entre riuîiise et ritaue.
Nous avons la conviction que los Italiens.-qui
ont donné, dans ces dernières années, tant de
preuves de sagacité-et de sasesse. comprendront
la convenance de ces accqras. et. appréciant l'ex
trême importance du résultat oMenu; ia cessation
de l'intervention française à Rome, approuveront
une politique qui doit être prudente aussi bien
que forte.
Il est également d'une grande importance de
supprimer ainsi une cause ..permanente de diver
gence entre 1 Italie et ia France, de ne pus laisser
les liens qui doivent unir les deux nations dans
le présent et dans 1 avenir, se relâcher squs lm-
fluenee d'un état de choses qui. indéfiniment pro
longé; pouvait compromettre, en môme temps
que la dignité de la nation, ses alliances nalu-
relles. '
Cependant le gouvernement do Votre Majesté,
en se préoccupant de la question de Rome, n'ou
bliait.pas celle de Venise. L Autriche est campee
en Vênétie dans l'une des plus fortes positions que
la nature et 1 art militaire aient faites, et son ar
mée rivalise en nombre, en valeur et on matériel
avec les plus redoutables d'Europe. Si. en ce mo
ment, elle ne menace pas le royaume d'Italie,
telles alliances peuvent se former, telles éventua-
leurs et nous gtter quelque part où je ne
saurais, comme ici, ; lui cautionner une
absence complète de curiosité et une.dis
crétion à toute épreuve. .
— Voyons, papa, la main sur la cons
cience, il s'agit de causer affaires ?
— Mais oui} malheureuse, suis-je donc
d'un âge à supposer ?...
~.— Eh ! eh ! fit l'hôtelière, on en voit sou
vent de moins conservés; mais,, enfin, je
veux vous croire, et, pour vous, je ferai
ce que je ne ferais, ni pour un ambassa
deur, ni pour un archevêque : j'ai ma
chambre à coucher, où'je peux vous met
tre; voyez, ça .vous va-t-il?
Galoppe s'étant hâté d'accepter : .
— Éh bien ! allez, dit la veuve, au-de
vant de votre dame. Moi , pendant ce
temps, je mettrai le couvert, allumerai du
feu et dressçrai sur table. Quand je vous
entendrai, je filerai par le corridor, alors
vous retirerez la clé que je laisserai st /r la
porte ét surtout qu'on ne vous entende
pas! Si on savait que je prête ma cham
bre, tout le monde me la demanderait
quand je suis à court, comme aujourd'hui
et je n'ai pas envie d'y,installer le premier
venu, attendu, entre nous, que, dans ma
grande armoire à secret, j'ai quarante
mille livres en bel et bon louis de Noaiiles
et bien entendu, je ne serais pas flattée
qu'on me-les sifflât.
Restée seule, comme la veuve arrivée à
la porte (Je la chambre dont elle venait de
disposer, avait 4éjàmis la clé dans la ser
rure, elle fut pliis qu'étonnée d'entendre
à'I'intérieur un bruit ■ sourd que rien ne
lui expliquait. ...
On commençait alors à beaucoup parler
de Cartouche arrivant enfin à cette célé
brité dont il était si friand. Des idées de
voleurs passèrent par l'esprit de Mme Isam
bard qui, craignant de ' se trouver lace à
face avec quelque dangereux malfaiteur,
au lieu d'ouvrir sa porte, donna un double
tour à la serrure en même temps que d'u
ne voix émue elle clamait à l'aide, en inter-
lisis surgir, aux dangers desquelles il est ind s"
pensable et urgent de parer, V - •
A peine l'Italie se fut-elle réunie sous le scep r.e
de la dynastie de Savoie, que Votre Majesté so
gea avant tout à l'organisation d'un système s
néral de défense du nouveau royaume. Votre Ma
jesté jugeait avec, raison que, sans un système de
défense bien combiné, notre indépendance poli
tique, pas plus que notre indépendance militaire,
ne pouvaient être assurées.
if etfvit,évident que le système dêfonsif dos an
ciens Etats- sardes ne pouvait plus ôtre celui de
l'Italie. La position-de l'Autriche, le rapprocho-
ment de la frontière française résultant de la réu
nion dé la Savoie à la France, exigeaient que le
siège du gouvernement, qui a tant d'importance
dan|"les guerres modernes, et qui en aurait une
eseore plus grande pour l'Italie dans les condi
tions spèoiales où elle se trouve, fût transféré dé
Turin dans une ville mieuï-gituée eouscë rapport.
Parmi les principales villes du territoire actuel
du royaume, il éjait incontestable .que Florence
offrait les meilleures conditions à cause de sa. si
tuation typographique et des lignes du Pô et de
l'Apennin qui la protègent. Les chef»- supérieurs
des armées de terre et de mer consultés par Vo
tre Majesté, ont- été de cet avis, et il devint indisr
pensable- .de- baser 1 sur - cette donnée l'organisa
tion de la défense du royaume que Votre Majesté
avait â cœur. .-
Cette détermination, d'aillqqrs, bien que moti
vée essentiellement par des raisons d'ordre, inté
rieur, se lie étroitement au traité, dont elle a rtn-
du possible la conclusion. Au dehors, on effet, et
surtout aux yeux de la France , elle se présente
comme une preuve , comme un gage de la fer
meté de notre résolution de renoncer à employer
la violence contre ,la papauté.» Un autre résultat
en sera que l'efficacité des moyens moraux dont
l'Italie, se servira agira d'autant mieux à Rome,
que le siège du gouvernement en sera plus voi
sin, que les rapports seront plus fréq.uens, Ja com
munauté -d'intérêts et d'habitudes plus ancienno
etplusintimo. -
il est certainement douloureux de devoir quit
ter cette antique et njjble. viUe de Turin, si capa
ble de présider à la fondation du nouvel Etat, isi
propre 4 favoriser le. .développement des Institu
tions représentatives. Il est douloureux aassi de
troubler de^ intérô!?, de déconcerter des prévi
sions que le gouvernement- de- .Votre Majesté a
toutefois la ferme intontion de ménager en em
ployait les teaipéramens convenables. Nous le
sentons : mais pous ijCii.esitons pas à compter sur
la générosité de ce p,euple àjj"sein duquel est : n.ée
et a lleuri 1^ liberté deTIJ'alie, qui a versé le sang
d'e ses flls et ses trésors ponr le bien de la patrie
commune, et qui ne recula jamais devant aiicnn
sacrifice pour assurer l'unité- de la patrie, il ac
querra ainsi un grand titre de plus au dévoûment
et à ja gratitude des autres provinces italiennes.
C'est, sur vouSj Sire, qui avez toujours donné
l'exemple de toutes les abnégations, c'est sur vous
qjie ce peuple se modèle, et 11 ne saurait hésiter,
lui qui voit ses rois n'épargner ni leur vie ni leur
couronne, et se consacrer avant tout et en toute
circonstance à l'Italie.
Permettez; Sire, "qu'en cet instant, l'âme pro
fondément émue, nous vous exprimions les sen-
timens do toute la nation, qui vous révère .ef vous
aime et qui sent que sa destinée est indissoluble
ment liée â la vôtre et à celle de votre dynastie.
La convention avec la France, entant qu'il n'en
résultera pas comme conséquence effective une
obligation pécuniaire, est de par le .Statut un objet
de prérogative royale et ne réclame pas la sanction
du Parlement. Quant à la translation du siège du
gouvernement à Florence, cette mesure, en dehors
de sa gravité intrinsèque, entraîne une dépense
p.t. nous dp.vrons proooser d'inscrire au budget de
18U5 un crédit spécial pour y faire face. L'une et
l'autre Chamijre jugerontceïtainement convenable
de discuter à cette occasion.un objet qui touche
.de si.près aux intérêts vitaux de la nation..
Nous désirons voir cette ..discussion se-produire
sans retard; et nous soumettons en conséquence
a Votre Majesté un décret par lequel le Parle
ment est convoqué pour le.5 du mois prochain.
MM. Mjnghetti, — l'eruzzi, — Cugia, — Pisa-
1 nelli,— Menabrea, — Visconti-Venosta,—
Minghetti pour G. itlanna,—Délia Uovere;
(Correspondance particulière du Cmsti'utiorâiel.)
- - Ne-w-Vorlfj ! 19 septembre.
Il est bon, je crois,- de connaître un peu plus
intimement qu'on ne le fait d'ordinaire par
là voie .des journaux -les personnages qui
jouent un rôle saillant dans notre pays. Je
vous ai donné dans ma dernière lettre un
portrait de Sherman ; permettez-moi de vous
présenter aujourd'hui J^s deux candidats dé
mocrates, dop.t les meetings viennent de rati
fier le choix dans les grandes villes , des
Etats-Unis.
-Le .bruit avait couru dans Chicago, la vcilje
de mon départ, que Mac-Clelfan était en ville.
Ayant pris immédiatement des informations
aiiX sources les meilleures, je ma suis con
vaincu que le général se trouvait bien loin de
nous, sur la propriété qu'il a récemment
achetée dans l'Etat de New-Jersey, à Orange-
Mountain.
C'est line .plaisanterie de jeunes gens qui
av3 .it répandu la fausse rumeur.
On était en fête dans les rues, mais le va
carme patriotique n'était pas fait pour plaire
à tout les monde. Deux voyageurs, qui habi
taient un des principaux hôtels de la ville,
imaginèrent le moyen que voici pour obtenir
du silence :
L'un d'eux so mit à la croisée et dit à la fou
le que le héros de la journée venait d'arriver
à l'instant.
Aussitôt des hurralis se firent entendre, mê-
pellant tous les valets et toutes les cham
brières de la maison.
. Des forces assez imposantes étant réu
nies, la veuve autour d'elle commanda le
silence et, l'oreille à la porte, elle écouta.
. A tout ce délai, ii n'y avait pas péril, la
chambre était'situéeau troisième étage, et,
à moins de vouloir se rompre le cou, le
malfaiteur ne pouvait songer à faire re
traite par la fenêtre.
Bientôt on sut à quoi s'en tenir; le bruit
d'une porcelaine tombant en éclats, immé
diatement suivi d'un duo de matoux en
tonné et se continuant dans les tons les
plus érotiqu.es, dénoncèrent l'espèce d'in
trus auxquels on avait affaire. La veuve
alors ouvrit sa porte, et comme confirma
tion à la révélation musicale qu'ils avaient
faite.de leurprésence, deux ignobles chats
de gouttière passèrent comme une flèche
dans les jambes des assiégeans. .
Un immense éclat de rire aurait donc
dénoué l'aventure, si, honteuse de sa peur
et désolée du bris d'une tasse dont se ser
vait habituellement feu son mari, la veuve
n'eût vigoureusement entrepris une de ses
servantes, en lui reprochant d'avoir enfer
mé ces deux animaux dàhs la chambre
qu'elle avait faitele matin, sans regarder à
rien comme une Ifàhe et une sans soin qu'elle
était.
A quoi la servante répondit :
— Est-ce que c'est ma faute moi, si de
puis plus de huit jours tous les chats du
quartier se sont comme donné rendez-
vous dans la maison. On passe sa vie à
nettoyer les escaliers et je le disais ce ma
tin : Est-ce qu'il y a ici une vieille sorciè
re pour- attirer tant de matoux ?
On comprend qu'à la suite d'une riposte
si peu mesurée et parente, la chambrière eut immédiate
ment son congé, et quand toutes choses
disposées pour, recevoir ses hôtes, Mme
Isambard en les entendant monter l'esca
lier, fit la discrète retraite dont elle était
convenue, elle n'était pas encore remise
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