Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-06
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124053 Nombre total de vues : 124053
Description : 06 octobre 1864 06 octobre 1864
Description : 1864/10/06 (Numéro 280). 1864/10/06 (Numéro 280).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k673690p
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
M: AlOTEEvHV.,. $80,.-
BUREAUX A PARIS J tm do Valois (Palais-Rdyal),' n« 10?
JEUDI 6 OCTOBRE 1864.
ABONNEÏÏENS DES D&ARTEMENS.
. TROIS HfOlSffîiïiïSM, 16, FR .
SIX M0is..';iîvrr.".2, 32 FR.
6^j fr»
POUH LBS PATS -ÉTRANGERS, VOlT 19 tableSU
publié. las 5 et 20 de chaque mois,
ipip. i, BONlFACK, t . des. Bona-Enfans, i?,,
-J
Le mode D'abonnement le plus simple e^t Penvol d'un bon de poste ou d'un eSeï
» sur Paris, à, l'ordre de l'adminisxbatpcb du Journal, rue de Valois, n* 10.
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
| Le» lettret ou envois et argent non affranchis tont refuiis, I
1 Les articles déposés ne sont pas rendus. |
ABONNEMÉNS DE PARIS.
'S
TROIS MOIS ......;TSi' 13 FR.
SIX MOIS....ï.;.;ïi 26 FR.
UN AN; ,...T..T.7i7 82 FR.
UN NUMÉRO CENTIMES.
Les abonnemens datent dea 1*' et 10
de chaque moto.
Les A nnonces sont reçues chez M. P anis , rue Notre-Dame-des-Victoires, n*
(place de la! Bourse).
PARIS, 5 OCTOBRE.
Un télégramme de Bade annonce, que
l'Impératrice des Français est arrivée hier
dans cette ville. Sa Majesté, a été saluée, à
la gare: du chemin de fer par le roi de
Prusse, le grand-duc et la grande-duchés-,
sjé. de Bade. Un public nombreux qui s'é
tait réuni aux abords de la gare, a accueil
li l'Impératrice avec des démonstrations
d'une profonde sympathie.
Les journaux anglais ne s'occupent que
des affaires d'Italie et de la dépêche de M.
Drouyn de Lhuys. Tous les organes de la
presse, àp quelque .opinion, qu'ils appar-
tiennentj continuent à approuver sans con
dition la politique du gouvernement fran
çais.
■ Nous avons eité hier un article de la
Presse de Vienne qui se prononçait pour la
réunion d'un Congrès général.-La Gazette
de l'Allemagne du Nord, organe ministériel de
Berlin, émet -la même pensée. La feuille
prussienne est d'avis que « le Congrès, qui
« était destiné à consolider l'ordre des
» ; choses en Europe aurait beaucoup plus
nl.de chances "de succès, en ce moment,
»* où, en Italie aussi, il pourrait se baser
»; sur une situation qui. offre plus d'élé
» mens positifs et durables, » .
Une correspondance adressée de Berlin
à l'agence Havas parle également du Con
grès. « Il est certain, dit cette lettre, quë
»' si on reproduisait aujourd'hui l'idée dii
» Congrès, elle serait mieux accueillie en
» Prusse que jamais, en présence des gra-
» ,ves complications de la politique euro-
t. péenne. ».
. Rien de nouveau de la conférence de
Vienne. A Berlin comme à Copenhague on
s'accuse, les jins' les.autres, de traîner les
négociations en longueur. LaPrusse a en
voyé un second plénipoténtiaire à Vienne,
dans la personne de M. Balan, ancien am
bassadeur à Copenhague.
M. de Beust, pendant son récent séjour
à.Vienne , a fait une nouvelle démarche
en faveur des duchés cruellement éprou
vés par la prolongation du provisoire ac
tuel. La tentative du ministre saxon s'est
basée surtout sur cette considération que
la solution définitive de la ^question suc
cessorale exigerait en tout cas encore un
«ërtain laps de temps, et qu'il serait juste
de ne pas faire trop souffrir les duchés de
cette .situation anormale. A en croire la
Gazette de Cologne, M.: de Beust- aurait
proposé que les* puissances allemandes
procédassent sans retard à l'organisa
tion du nouvel' Et,ai, en établissant une
représentation nationale , une armée et
une administration • régulière, de ma -
nière à rendre inutile le. séjour prolongé
des troupes fédérales dans les duchés. On
avait parlé aussi de soumettre la ques
tion de succession k une conférence, de
jurisconsultes dont l'avis fournirait les
élémens à la décision fédérale. M. de
Beust est d'avis, et avec raison, qu'une
pareille procédure, loin de hâter la solu
tion, ne ferait que la retarder, et qu'elle
n'aboutirait qu'à ajouter une consultation
de plus au "dossier déjà, très, volumineux
de cette interminable affaire.
Des lettres de Copeahague donnent à
- entendre que le gouvernement d'Olden
bourg.a pu se procurer, une des rares, cor
pies du mémoirë ■ d'un juriste allemand
sur la question de succession. Voilà à quoi
se réduisent les bruits d'après .lesquels te
cabinet de Copenhague! aurait secondé les
prétentions du : grand-duc d'Oldenbourg.
Ce-qui est certain, c'est que l'œuvre ■ de la
cour grand-ducale, est dtsplus laborieuses,
puisque, malgré les invitations pressantes
de la Diète, son mémoire n'est toujours
pas prêt" pour être soumis à l'examen de
l'assemblée fédérale.
C'est le 8 novembre que le Reichsrath
autrichien doit se réunir en session ordi
naire, qui s'ouvre ainsi, cette année, plus
tard que d'habitude. >
{ Le gouvernement anglais a nommé lord
1 Wodehouse vice-roi d'Irlande. Ce choix
• qui est généralement approuvé par le pu-
Iblic anglais, est une déception pour les
i Irlandais qui avaient vivement sollicité
lia nomination du,prince de Galles à cette
i charge importante.Le prince avait favora-
jblement accueilli la demande des Irlan-
■ dais, mais il paraît que la reine n'a pas
Ijugé convenable d'y adhérer.
! Le Times reçoit des informations de Ma-
jdrid qui expriment l'espoir que le nour
jveau cabinet donnera satisfaction aux
i créanciers étrangers de l'Espagne. M. Bar-
izanallana,ministre des finances, aurait dé-
Ijà adressé une circulaire à ce sujet. Cette
affaire ne pourra cependant être réglée
que d'ici à quelques mois, les Cortès de-r
:vant être consultées à cet égard.
! EDOUARD SIMON;
i On se rappelle qu'au mois d'avril de
i l'année dernière des commissaires dési
gnés par les gouvernemens de France, de
'Belgique, de la Grande-Bretagne et des
Pays-Bas, s'étaient réunis en conférence
internationale à Paris pour élucider les
questions complexes que soulève la diver*
igence des législations étrangères sur les
sucres, et préparer les voies à une entente
(ultérieure sur les moyens de supprimer les
primes contenues dans ladrawbackaccor
dé aux sucres raffinés.
~ Les résultats des travaux auxquels s'é
tait livrée la conférence ayant été soumis
par chacun des gouvernemens à une étude
approfondie, MM. Barbier, directeur géné
ral des douanes et des contributions indi
rectes, Herbet, directeur des consulats et
affaires commerciales au département des
affaires étrangères, et Ozenne, directeur
du commerce extérieur au département de
l'agriculture, du commerce et des travaux
publics, furent chargés, au mois de juillet
dernier, de se rendre àla Haye, à Bruxelles
et à Londres,pour lever les objections qu'a
vait pu faire. naître cet examen et aplanir
les difficultés qui s'opposaient à un accord
définitif. ,
Les délégués du gouvernement de l'Em
pereur réussirent dans leur mission, et
des arrangemens furent conclus avec cha
cun des gouvernemens intéressés. Ces ar-
irangeinens n'avaient toutefois qu'un ca
ractère partiel et provisoire; il devenait
nécessaire de les fondre en une convention
collective applicable à ,1a fois aux quatre
puissances contractantes.
Une nouvelle conférence a clé récem
ment convoquée dans ce but à Paris. Réu
nie au ministère des finances seus la pré
sidence de M. le directeur général des
douanes et dos contributions indirectes,
'elle vient de terminer ses travaux après
'aveir consacré trois semaines à la discus-
ision d'un projet d'arrangement général
;qui satisfit à toutes les exigences. Les
commissaires des divers gouvernemens
'ont réussi à se mettre d'accord sur un en
semble do dispositions qui devront faire
l'objet'd'une convention diplomatique à
intervenir dans le délai d'un mois au plus
tard.
Cette solution répond au vœu si sou
vent exprimé par nos assemblées délibé
rantes, qui désiraient voir mettre un ter
me à un état de choses onéreux pour le
Trésor par la conclusion d'un acte inter
national qui rétablît l'équilibre dans la
concurrence entre les raffineurs de sucres
des différons pays. {Moniteur.)
| Le prince, a .été reçu par le sultan avec de
! grands honneurs. Lo sultan est allé erisuito.
'rendre visite à S. A. à l'ambassade de France,*
] honneur jusqu'ici réservé aux princes du sang,
i L'affaire des couvens est ajournée. Le clergé
i refuse les. propositions du prince Couza en di-
; sant que les couvens sont sa propriété, et que
i personne n'a le droit de les dépouiller.
Le règlement dë l'affaire du Liban a été pu-
iblié. Le rerrésentant de l'Italie a été exclu.
; Il a protesté et réservé les droits de son gou
vernement. •!
; ' - Madrid, 4 octobre, j .
; Les avis de-Lima du 28 août constatent le
: mécontentement,des populations par suite] de
î la stagnation commerciale, provenant du con-
| flit avec l'Espagne. On trouve que l'attitude du,
i gouvernement froisse les intérêts généraux.,
t Plusieurs députés péruviens ont présenté une'
I proposition tendant à ouvrir des négociations
amicales avec l'Espagne. ( Havas-Bullier.) '
Nous apprenons que Sa Majesté l'Impé
ratrice arrive Ge soir de Bade au palais de
Saint-Cloud.
Le prince Humbert, qui devait partir
aujourd'hui pour Turin, a remis son dé
part à demain.
Le prince Napoléon est arrivé de Suisse
ce matin.
TELEGRAPIIIE PRIVEE.
Copenhague, 4 octobre.
Dans les -deux Chambres du Rigsdag, le parti
des Amis des paysans a proposé une adresse au
roi qui insiste particulièrement sur le main
tien de la liberté et .de l'indépendance, et sur
l'intégrité "du pacte fondamental du o juin
1840.
Marseille, S octobre. -
Les lettres de Constantinople, du 28 septem
bre, annoncent que lé prince Murât et sa fa
mille étaient arrivés le vendredi précédent; Le
personnel de l'ambassade de France et un haut
personnage de la cour étaient allés le compli
menter.
; Voici les dépêchés que nous recevons ce-
-soir :
Bade, S,octobre, 10 h:*du matin.
' Sa Majesté l'Impératrice des Français a dîné
hier chez le grand-duc et la grande-ducliesse
; de Bade.
i Ce matin, à neuf heures, Sa. Majesté a quit
té Bade pour retourner à Paris. Elle a été ac
compagnée à la gare par le grand-duc, la
; grande-duchesse et le roi de Prusse,
i M. le comte de Goltz et M, de Bismark sont'
(également partis ce matin. M. de Bismark se,
■rend à Biarritz.
i Stockholm, 5 octobre.
i Le prince et la princesse de Galles sont par
tis hier pour retourner à Copenhague. La fa
mille royale les a accompagnés jusqu'à la garé-
et le prince Oscar jusqu'à Gothenbourg.
Berlin, S, octobre.
Un télégramme de Munich annonce que la
démission de Mi de Schrenck a été acceptée.
M. de Neumayer prend provisoirement le por
tefeuille des affaires étrangères, et M. Pfenfert,
celui du commerce. M. de Schrenck est provi
soirement miS en disponibilité : il doit être
appelé à d'autres fonctions.
Berlin, 5, octobre.
La Gazette de l'Allemagne du Nord annonce
que le ministre plénipotentiaire prussien en
iGrèce a présenté au roi Getorges les lettres par
lesquelles la cour de Berlin reconnaît le nou
veau gouvernement hellénique.
Berlin, 5 octobre.
> La Correspondance provinciale dit que l'attitu
de ferme des grandes puissances allemandes
doit avoir' déterminé le gouvernement danois
à prêter la main à une solution satisfaisante
des difficultés financières. On espère que l'œu
vre de la paix sera promptement conduite à
bonne fin.
r La convocation du Parlement ne peut guère
être attendue avant la premièrei quinzaine de
décembre. •
> Le conseiller provincial, M. Ahlefeld, a eu
avec M. de Bismark une longue conversation
qui pourrait bien avoir contribué à éclaircir
ila position du duc d'Augustenbourg, position
qui jusqu'ici avait,été-plusieurs fois fausso-
jment établie, particulièrement vis-à-vis de la
■'Prusse. . "
, - Vienne, 5 octobre.
: On annonce de bonne source que les-négo -
'dations au sujet de la question douanière; ou
vertes à Prague sont ajournées mais non pas
rompues. M. de Ilock doit retourner à Prague
aprps avoir reçu les instructions verbales qu'il
est venu chercher. (Havas-Bullier.)
- COSJRS. DE LA BOCRSË..
COURS DE CLOTORB le i le 5 HAUSSE. BAISSE.
3 0/0 aucompt. 65.45 65.55 # 10 » »
—Fin du mois. 65 85 65.85 » » » »
41/2 au compt. 92 10 92. » » » » 10
—Fis du mois. 92 75 » . « • »■ n •»
La reconstitution de l'Union douanière
allemande est aujourd'hui un fait accom
pli. Le délai extrême, accordé par la Prus
se aux incertitudes et aux résistances des ?
Etats dissidens, expirait le 1 er de ce mois.
Avant' l'échéance de ce terme, tous les
membres du Zollverein actuel ont envoyé
leur adhésion à Berlin ; la Bavière, le Wur
temberg, la Hesse. grand-ducale et Nassau,
se sont rendus à la dernière heure. L'uni
té commerciale, dont la Prusse a posé les
premières bases en 1833, en fondant ie
Zollverein, pourra donc se développer et
se consolider, pendant une nouvelle pé
riode de douze ans, à la faveur des s ges
réformes qu'elle; ^-introduites dans le ré-.
gime du Zollverein renouvelé.
Nous ne saurions voir avec indifférence
un vaste territoire, contigu à notre fron
tière, ne former qu'un seul groupe-doua
nier, au lieu de se hérisser de lignes de
douanes intérieures presque infranchissa
bles pour notre commerce ; nous ne pour
rions donc qu'applaudir au "succès de la
Prusse, quand même nous n'aurions pas
«n intérê t plus direct encore dans la ques
tion. Mais on sait que le. cabinet de Ber-
' lin, lorsqu'il a mis en demeure les Etats
dont l'Autriche encourageait l'opposition,
leur a imposé comme une condition essen
tielle de leur rentrée; dans le Zollverein,
une pleine et entière adhésion aux quatre
traités conclus avec la France le 2 août
1862.
A notre exemple, en effet, la Prusse
avait résolu d'accomplir la réforme, de sa
législation douanière par la voie de con
ventions internationales, et une fois de
plus nous voyons les stipulations arrêtées
de'concèrt éntre la.France et la Grande-
- Bretagne servir de base au remaniement
du tarif d'une grande puissance indus
trielle. Le gouvernement français n'a pas
la prétention d'avoir découvert les princi
pes consacres. par son régime convention
nel, mais le premier il les a traduits dans
un .ensemble, de dispositions-solidaires, et,
prenant ùne initiative hardie, il a démon
tré," par une expérience concluante, puis
qu'elle s'exerçait sur l'industrie la plus
vaste et jusqu'alors la plus protégée, l'uti
lité de la reforme économique accomplie
par les traites de 1860. Il a fait plus : en- Su
bordonnant à une juste réciprocité l'exten
sion des avantages concédés pour la premiè
re fois à l'Angleterre, il a offert-aûx gouver
nemens embarrassés par des résistances
intérieures le moyen d'en triompher. Sin
guliers contrats, il est vrai, que ceux par
lesquels deux pays échangent les modifi
cations de leurs tarifs et portent en compte
comme des sacrifices les mesures qui leur
sont les plus profitables! C'.e.st néanmoins
grâce à ce système de compensations que
la réforme économique fait aujourd'hui le
tour de l'Europe, sous l'impulsion de la
diplomatie française. '
' Est-il besoin de rappeler les bases sur
lesquelles reposent nos cçnventions : af
franchissement des matières premières,
réduction des droits d'entrée sur les pro
duits fabriqués à un taux qui n'exclue pas
la concurrence étrangère, abolition des
droits de sortie et, de transit, suppression-
deS- taxes différentielles, assimilation des
produits importés aux produits indigènes,
ou nationalisation des; produits étrangers
après l'acquittement des droits de doua
ne, reconnaissance et garantie des droits
de la propriété industrielle et intellectuel
le. Le grand caractère do cette réforme,
■ c'est qu'elle s'accomplit au profit de tous ;
les avantages qui nous sont concédés^
nous ne demandons pas qu'ils constituent
pour nous un monopole : nous sommes,
heureux et, pour ainsi dire, flattés, de voir
les négociateurs des autres puissances sui
vre les nôtres à Bruxelles, à Turin, à Ber
lin et se borner à demander l'application
aux'produits de leur pays du régime que
nous avons obtenu pour les nôtres.
Il est, d'ailleurs, évident que si nous ne
réclamons pas de privilège pour la Fran
ce, nous ne ■ saurions admettre qu'on en
établît contre elle sur les marchés étran
gers. C'est Cependant la disposition con^
sacrant ce- principe libéral qui a soulevé
les plus vives résistances en Allemagne.
Non pas qu'on se refusât, à adhérer au
principe même de l'unification de: tarif et ;
de l'égalité-de traitement pour toutes, les
importations du dehors ; mais il s'agissait
de savoir si le droiteommundes étrangers
était applicable à l'Autriche sur le mar
ché allemand- On voit que des intérêts
commerciaux n'étaientpas seulsen jeu dans
la lutte qui s'est engagée sur l'art. 31 de
notro traité de commerce, lutte qui a pro^
duit tant do congrès, de conférences, et
dont le retentissement a parfois dominé
celui même de la grande question des du
chés. Quoi qu'il en soit, nous ne pouvons
que nous féliciter de l'issue de ce. débat,
puisqu'elle permet à la Prusse de ratifier,
au nom du Zollverein tout entier, les en
gagement qu'elle a conclus avec la Fran
ce en 1862.
Le commerce et la marine des deux
sécration définitive du régime dont ils at
tendent depuis plus de deux ans la mise
;en vigueur. Il est clair, en effet, que, puis-
jque le traité leur assure réciproquement
! des avantages, ils doivent être pressés
, d'en jouir. Pour rendre sensible l'intérêt
; de nos armateurs ou expéditeurs dans la
question, il nous suffirait de rappeler le
; droit différentiel de 11 fr. 25 par tonneau
i de jauge allemande, dont nos navires sont
i grevés à leur arrivée dans les ports prus-
i siens, et dont ils seront entièrement af
franchis sous le régime qui. assimilera le
pavillon des deux pays à l'intercourse di-
; rect. Citons ;encore les droits afférens ànos
i draps, qui de 225 fr. tomberont à 75 fr. par
1100 kil., à nos soieries qui de 825 fr. des
cendront à 300, ànos articles de coton de
toute sorte, grevés actuellement d'une
taxe uniforme,de 375 fr.,«qui sera rempla
cée par des taxes variant de 75 à 225, sui-
vantla finesse du tissu., Mentionnons aus
si la porcelaine blanche, les savons de toi
lette, les ojivrages en cuir qui paieront 13 à
15 fr. par 100 kil., au lieu de75, et enfin les
livres et estampes, les instrumens de chi
mie et de physique qui entrent en fran
chise de tous droits. Nous pourrions mul
tiplier ces exemples et montrer sur un
grand nombre d'autres produits les. taxes
actuelles réduites dans une proportion.du
tiers ou de la moitié. Nous nous borne
rons à> signaler les vins, soumis désormais
à un droit unique de-30 fr. par 100 kil. à
leur entrée dans le Zollverein, sans qu'ils
puissent être grevés d'aucune charge addi-
tionnelleavantleur mise en consommation.
;Le régime nouveau sera surtout favorable
aux expéditions de nos vins en bouteille qui,
dans l'état actuel, ne paient guère moins
de 60 fr. par 100 kil. Il serait facile de dé
montrer que le commerce et l'industrie
allemande ne sont pas moins intéressés à
entrer promptement en possession des dé-
grèvemens que les traités du 2 août leur
assurent à leur entrée en France.
La différence entre les taxes des tarifs
généraux et celles des tarifs convention
nels n'est pas l'unique-raison qui"doive
faire désirer la prompte application du
nouveau. régime. Quelles opérations sé
rieuses peuvent en effet s'engager dans l'at
tente des dégrèvemens annoncés, quel né
gociant, peut effectuer sur une grande
échelle des approvisionnemens destinés à
perdre^de-leur valeur par la réduction des
droits- de douanes ? Pour atténuer les in-
convéniens d'un semblable état de transi
tion,-ne conviendrait-il pas.de l'abréger le
plus possible;, à l'exemple de ce grand peu-
iplequ'on ne peutaccuser do nepas enten
dre ses.intérêts, et .chez lequel les bills qui
modifient la législation; douanière sont
exécutes aussitôt que le télégraphe appor
te dans les ports du royaume, le résultat
du vote du Parlement? Nops faisons donc
des vœux sincères pour que les deux gou
vernemens de, Franco et de Prusse sV.n-
tendentsans retard surl'époque de lamise
en vigueur des traités qu'ils- sont aujour-'
d'bul-en mesure de ratifier,, et ne laissent
pas plus longtemps le commerce des deux
pays dans une incertitude toujours^ préj u
diciable au, développement des transac
tions,
L, BO mface.
■ A l'ouverture de la nouvelle session des
Etats-généraux des Pays-Bas,, le ministre."
des finances a annonce à la seconde Cham
bre la présentatien prochaine-de diverses
mesures financières, notamment d'un pro
jet pour, îa. suppression des octrois dans
tout le royaume des Pays-Bas. La suppres
sion totale de l'accise-communale des vins
permettrait au gouvernement néerlandais
de .donner satisfaction aux demandes de
la-France et de conclure ayee elles le traité
de commerce dont la négociation est pen
dante. Le ministre a dqtiné à cette occa
sion un aperçu de cette négociation et a
vivement recommandé aux Chambres l'a
doption des mesures qui faciliteront la
conclusion du traité avec la France.
(Moniteur du soir.)
jïHïemÇ
y sjfc-'.v ••
Les' questions de droit commerciMJon't'-
étroitement liées au mouvement éconotnl-
que. Le rôle des intérêts, matériels est si
cansidérable dans la société moderne, que
les affaires privées, lorsqu'elles soulèvent
des questions d'intérêt général, demeurent
en quelque sorte, des points d'observa
tion sur lesquels se fixe.l'attention de la
presse. Un journal, le Globe , en a jugé
ainsi, et il vient d'intervenir dans le débat
des associés de la Caisse générale des Che
mins d» fer et de sês liquidateurs. Il est à
désirer que cette intervention puisse con
tribuer à faire la lumière sur des questions
qui intéressent l'opinion publique, et,
dans le cas particulier, un grand nombre
de familles qui demandent et -attendent
une solution avec une vive impatience.
E mile C hédi È d .
Le résumé comparatif publié par l'ad
ministration des douanes et des contribu--
tions indirectes pour les huit premiers
mois de 1864, montre que l'élan imprimé
à notre commerce extérieur ne s'est pas
ralenti. . " ;
Les importations, qui, pendant les,pre
miers mois de l'année, ne dépassaient pas
colles de 1863 et demeuraient très inférieu
res à celles de 1861, se sont énergique-
ment relevées. Elles s'élèvent, pour les
huit premiers mois, àfr.. . 1,600,236,000
Pour 1863, elles étaient de 1,553,268,000
Pour 1862 1,464,181,000
Pour 1861 . . 1,580,242,000
Si l'on retranche de ces chiffres l'impor
tation 'des céréales, on trouve que l'impor
tation de& autres marchandises ressort
En 1864, à . . . . 1,584,207,000.
En 1863, à ... . 1,516,171,000
En 1862, à ... . 1,345,391;000 *
*En 1861, à . . . . 1,480,472,000
L'augmentation de l'année 1864 sur les
précédentes, excepté 1861, tient surtout à
l'introduction de plus en plus grande des
cotons, comme - le montre le tableau sui
vant de la valeur des cotons importés :
1861.... 260.824.000
1862.... 73.477.000
■1863.... -158.793.000
1864.... 230.327 000
' Cette augmentation ne tient pas seule
ment "à l'élévation des prix; mais aussi à
l'accroissement des quantités : l'importa
tion, qui était tombée en 1862 à 22,608,000
kilog., s'étantrelevéepour-1864à49,336,000
'kilogr.
Outre le coton, les principaux articles
'dont l'importation présente un - accroisse
ment sur 1863, sont : les bestiaux, 4 mil
lions ; t'huile- d'elivej 4 millions; les su
cres, 1 million; le lin, 18 millions; le
chanvre et lé jute, 5 millions; les houilles,
6 millions ; les cendres et regrets d'o'rfè-
vrej 2 millions; le cuivre, 3 millions ; les
nattes et chapeaux de paille,,6 raillions ; '
les bâtimens de mer en fer, 4millions '
les marchandises non dénommées, 23 mil. •
lions. . •
Il y a, au contraire, diminutieh- à l'im
portation des viandes fraîches et - salées
pour. 10 millions; des.peaux brutes pour
G millions ; des. laines pour 4 millions ; des
soies et bourres de soie*pour 33millions;
-des graisses pour 8, millions ; des fontes
pour4Q millions; des tissus delaine pour
:2 millions; des ouvrages en métaux pour
3 millions,
l Grâce à l'initiative de n«s producteurs,
et'aux efforts courageux qui leur ont valu
des succès mérités, l'importation dés fon
tes anglaises, qui avait dépassé 15 millions
dans les huit premiers-mois de- 1862, est
tombée à 2,237,000 fr. en 1864; celle des
fers anglais de 17 millions en 1862 à.
713,000 fr., c'est-à-dire à rien en 1864.
Quant à la coutellerie anglaise, qu'on
croyait si redoutable, voiei son: bilan :
Importation en i 862 261,000 fr.
— 1803 144,000
— - 1864 138,000
C'est surtout â l'exportation qu'on juge
Féuilklon du Conslilullomiel, G oct.
LA FORÊT DE
EPOQUE DE LA RÉGEKCE.
Troisième partie.
VIII.
ABONDANCE DE NOTAIRES.
En se posant en énergique adversaire de
toyte créance superstitieuse. Dubois se
montrait un homme très en avant des idées
de son temps."
Au XVIII e siècle, le siècle de Voltaire et
de Diderot, la créance, aux esprits avait
cessé d'être naîtye, mais elle n'en persis
tait pas moins, s'étant seulement faite pé.r
dante et-raisonnée.
En 1751, dom Calmet, abbé de Senon-
nes, savant d'ailleurs recommandable, par
dç beaux .travaux d'érudition,- publiait,
avec, un immense retentissement dans ce
qu'on appelait alors la République des
Lettres, son Traité sur les apparitions de s
Esprits et sur les vampires ou les reveuans de
Hongrie et de Moravie.
- Le vampirisme, do^fc nous faisons au
jourd'hui des mélodrames, était alors une
foi assez nouvelle, et, en l'étudiant d'un
grand sérieux, dom Calmet citait à. l'appui
de ses crédules aperçus, non seulement
un grand nombre d'articles empruntés
aux journaux contemporains, mais des
rapports officiels avec attestations de mé
decins, magistrats et autres hommes pu
blics. - .
Et quant au chapitre précédent, feu le
chevalier de Liliers invoquait 1& traité de
Michel Rauffj De Masticatione mortwrum in
tumulis , qu'on n'aille pas croire qu'il eût
cité un livre en l'air, et dont le titre était
inventé pour son besoin du moment. •
Ce traité est indiqué fort sérieusement,
ainsi qu'un autre travail de Philippe
Rehrius sur la même matière, dans une
dissertation imprimée à Leipzig, en 1728,
èt plus précise encore sur la question,
cette dissertation nous dit expressément
la manière dont les morts mangent dans
leurs tombeaux. « On les entend, dit l'au-
» teur, doué sans doute d'une grande fi-
» nesse de l'ouïe, manger comme des
» porcs, avec un-certain bruit sourd, gron-
« dant et garnissant. »
Marchant ainsi en avant, d'idées encore
si installées, Dubois était exposé à toutes
lés malencontres éternellement réservées
à ceux qui, en la devançant, essayent de se
faire les tambours-majors de leur époque,
etdans la'circonstance il fallait qu'il eût
été soumis à une rudp épreuve pour qu'à
peine entré et séparé eneore par- un grand
espace de la table où était.assis le R 'gent, *
il s'écriât :
— Monseigneur, je viens vous demander,
compte d'une mystification qui, j'ose le
croire, m'a été faite sans votre aveu.
— Mais-, répliqua sèchement le prince,
avant de me demander compte, tu ne fe
rais pas mal de demander excuse à Mme
de Berry, pour ta façoa de t'indroduir^.
Nous ne sommes pas ici au Pdlais-Iloyal
où j'ai lé tort de tôïlaisser prendra toutes
sortes de libertés. ,
— Madame la duchesse voudra bien me
pardonner; en proie à une vive et légitime '
émotion, j'ai peut-être un. pau négligé la
forme, mais Son Altesse sait combien je-
suis son serviteur, en même temps que le
serviteur dévoué de toute sa famille.
— Bien! bien 1 l'abbé, dit la duchosse,
prenez un siège; tenez, entre le Père Itei-
glet et Mme de Ivîouchy ; à table oîj. l'on ne
vous voit plus, vous n'pus conterez le su
jet de votre émotion, qui a dû être singu
lière, pour avoir jeté votre perruque pres
que tout entière sur ■ l'oreille gauche et
avoir ainsi offensé vos manchettes.
— Ceci,, Madame, .est l'œuvre de vos
grands drôles. '
— Dont peut-être^'répliqua Mme de
Berry, vous n'avez pas suffisamment res
pecté la consigne; habituellement vous
êtes moins tapageur, etjComme-.yous dites,
vous vous coulez., , :
Assiset le désordredeson costume répa
ré, Daboisavisaparmilesconvivesle eheva-.
lier, qui sans s'inquiéler de sa venue^ pour
un personnage d'outre-tombe s'occupait
d'un détail a-sse? mondain. Mme de Berry
! avait laissé tomber son: mouchoir ..qa-ïi
s'était empressé de ramasser ; magnifique
ment brodé aux armes de la princesse, et
: garni d'une valencienne merveilleuse, ce
mouchoir avait fait l'admiration du fantô
me qui, en le remettant aux mains de
la: duebesse venait - de dire comme Tar
tuffe :
Qa travaille aujourd'hui d 'un air- miraculeux. '
Quand Dubois s'écria :
— Ah l ab.! le prétendu spectre est ici !
Alofs bien des choses s'expliquent.
— Expliques-en une seulement, lui cria
le Régent ; ton invasion de barbare et ce
qui t'amène à pareille heure.
— Cet homme va iqentir, Monseigneur;
dit le chevalier; permettes-moi de parler
à sa place, je sais tout bien mieux que lui.
— Ainsi, c'est vous, insolent drôle, dit.
Dubois avec colère, qui m'avez mis en
proie à cette persécution?
— Je dois d'abord apprendre à Votre Al
tesse, poursuivit le chevalier, sans daigner
répondre à la yiqlento interpellation dont
il venait d^ôtre l'objet, que le funeste con
seiller qui a passé sa.viç à exercer §ur elle
l'influence la plus corruptrice, s'épouvan
te à l'idée que, par un renversement visible
des lois de la nature, vous paissiez être
amené à regretter les fâcheux, entraîne-
mens qui, delà part du feu roi, votre on
cle, vous ont valu d'être appelé un fan
faron de crimes.
t Diable! dit le prince, nous montons
en chaire, voyons, chevalier, comment
vous vous tirez d'un sermon.
—Monseigneur, répliqua feu Liliers, vous
même a\ea placé la question sur eu terrain;
Vous avez demandé à l'abbéMe Livry une ;
opération de nécromancie, en lui laissant
entendre que, 1 devant une apparition, votre.
scepticisme religieux pourrait perdre de
sa confiance et de son inflexibilité. On m'a
appelé,.je suis venu; mais la déplorable
intervention de ces bandits de la forêt à
troublé le mystère et m'a empêché d'éle-,-
ver vers vous un cri de la tombe qui peut
être eût été à votre oçev*r endurci.
-es Ainsi, dit le Régent, sans ces di.an-,
t-res de Faux-sauniers eu ce moment je se
rais un zélé croyant! -,
— Un répit me fut donné pour faire mon :
œuvre, continuaM. de Liliers que ce ton
.de moquerie ne parut d'aucune façon
émouvoir ; je voulus me représenter à vous ;
et vous fis savoir par Mlle Chausseraie,
mon ancienne amie, qui, elle, ne se mé
prit pas sur ma mission, que, le soir même,
je vous demanderais à souper; cette mena
ce de ma présence vous remit en mémoire.
les effigies en cire de deux gentilshommes
tués au siège de Vérue, lesquelles sorties
Iraîchej et riantes des mains\lu sculpteur,
devinrent pâles et tirées.comme des visa
ges de trépassés, aussitôt que fut connue
la fin funesterdes modèles.
Le Régent ne riait.plus,.et il regarda Io
chevalier d'un air étonné ; '
— Votre œil, reprit M. de, Liliers, mo
demande , Monseigneur, comment j'ai pu
savoir^ue, ce matin, vous aviez eu ce sou
venir ? Comment ai-je su aussi que je
vous ai; remis-en mémoire la, comédie, le
Festin du Pierre et que Sganarelle Dubois s'ef
força de persuader à Don Juan d'Orléans de
décliner la visite du Commandeur?
-- C'est vrai cela, mon père? Demanda
curieusement la-duehe'sse-de Berry.
De plus on plus surpris, le Prince ne ré
pandit pas.- " ' , •
-=-Demêmequ'il est vrai v Madame ,pour-
su^-it le chevalier, que M. le Régent m'a
vait mis au défi de deviner le lieu où il sou-
perait ce soir; c'est au Luxembourg que
je suis venu.tout droit, sans passer parle
Palaigr— Mais, Monseigneur, cria Dubois, ne
soyez donc pas ainsi consterné, Jcanneton
labouquetière était là quand v.ous-avezpar-
lé ; il aura tout su par elle.
— C'est par elle aussi, répliqua dédai
gneusement M. de Liliers, que j'ai été avi
sé des, mesures prises pour m'empêflher
de pénéti-er ce soir jusqu'à M. 1e Régent.
t - Et qui aurait pris ces mesures ? de
manda .vivement le prince.
— Qui, Monseigneur ? un valet raison-
BUREAUX A PARIS J tm do Valois (Palais-Rdyal),' n« 10?
JEUDI 6 OCTOBRE 1864.
ABONNEÏÏENS DES D&ARTEMENS.
. TROIS HfOlSffîiïiïSM, 16, FR .
SIX M0is..';iîvrr.".2, 32 FR.
6^j fr»
POUH LBS PATS -ÉTRANGERS, VOlT 19 tableSU
publié. las 5 et 20 de chaque mois,
ipip. i, BONlFACK, t . des. Bona-Enfans, i?,,
-J
Le mode D'abonnement le plus simple e^t Penvol d'un bon de poste ou d'un eSeï
» sur Paris, à, l'ordre de l'adminisxbatpcb du Journal, rue de Valois, n* 10.
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
| Le» lettret ou envois et argent non affranchis tont refuiis, I
1 Les articles déposés ne sont pas rendus. |
ABONNEMÉNS DE PARIS.
'S
TROIS MOIS ......;TSi' 13 FR.
SIX MOIS....ï.;.;ïi 26 FR.
UN AN; ,...T..T.7i7 82 FR.
UN NUMÉRO CENTIMES.
Les abonnemens datent dea 1*' et 10
de chaque moto.
Les A nnonces sont reçues chez M. P anis , rue Notre-Dame-des-Victoires, n*
(place de la! Bourse).
PARIS, 5 OCTOBRE.
Un télégramme de Bade annonce, que
l'Impératrice des Français est arrivée hier
dans cette ville. Sa Majesté, a été saluée, à
la gare: du chemin de fer par le roi de
Prusse, le grand-duc et la grande-duchés-,
sjé. de Bade. Un public nombreux qui s'é
tait réuni aux abords de la gare, a accueil
li l'Impératrice avec des démonstrations
d'une profonde sympathie.
Les journaux anglais ne s'occupent que
des affaires d'Italie et de la dépêche de M.
Drouyn de Lhuys. Tous les organes de la
presse, àp quelque .opinion, qu'ils appar-
tiennentj continuent à approuver sans con
dition la politique du gouvernement fran
çais.
■ Nous avons eité hier un article de la
Presse de Vienne qui se prononçait pour la
réunion d'un Congrès général.-La Gazette
de l'Allemagne du Nord, organe ministériel de
Berlin, émet -la même pensée. La feuille
prussienne est d'avis que « le Congrès, qui
« était destiné à consolider l'ordre des
» ; choses en Europe aurait beaucoup plus
nl.de chances "de succès, en ce moment,
»* où, en Italie aussi, il pourrait se baser
»; sur une situation qui. offre plus d'élé
» mens positifs et durables, » .
Une correspondance adressée de Berlin
à l'agence Havas parle également du Con
grès. « Il est certain, dit cette lettre, quë
»' si on reproduisait aujourd'hui l'idée dii
» Congrès, elle serait mieux accueillie en
» Prusse que jamais, en présence des gra-
» ,ves complications de la politique euro-
t. péenne. ».
. Rien de nouveau de la conférence de
Vienne. A Berlin comme à Copenhague on
s'accuse, les jins' les.autres, de traîner les
négociations en longueur. LaPrusse a en
voyé un second plénipoténtiaire à Vienne,
dans la personne de M. Balan, ancien am
bassadeur à Copenhague.
M. de Beust, pendant son récent séjour
à.Vienne , a fait une nouvelle démarche
en faveur des duchés cruellement éprou
vés par la prolongation du provisoire ac
tuel. La tentative du ministre saxon s'est
basée surtout sur cette considération que
la solution définitive de la ^question suc
cessorale exigerait en tout cas encore un
«ërtain laps de temps, et qu'il serait juste
de ne pas faire trop souffrir les duchés de
cette .situation anormale. A en croire la
Gazette de Cologne, M.: de Beust- aurait
proposé que les* puissances allemandes
procédassent sans retard à l'organisa
tion du nouvel' Et,ai, en établissant une
représentation nationale , une armée et
une administration • régulière, de ma -
nière à rendre inutile le. séjour prolongé
des troupes fédérales dans les duchés. On
avait parlé aussi de soumettre la ques
tion de succession k une conférence, de
jurisconsultes dont l'avis fournirait les
élémens à la décision fédérale. M. de
Beust est d'avis, et avec raison, qu'une
pareille procédure, loin de hâter la solu
tion, ne ferait que la retarder, et qu'elle
n'aboutirait qu'à ajouter une consultation
de plus au "dossier déjà, très, volumineux
de cette interminable affaire.
Des lettres de Copeahague donnent à
- entendre que le gouvernement d'Olden
bourg.a pu se procurer, une des rares, cor
pies du mémoirë ■ d'un juriste allemand
sur la question de succession. Voilà à quoi
se réduisent les bruits d'après .lesquels te
cabinet de Copenhague! aurait secondé les
prétentions du : grand-duc d'Oldenbourg.
Ce-qui est certain, c'est que l'œuvre ■ de la
cour grand-ducale, est dtsplus laborieuses,
puisque, malgré les invitations pressantes
de la Diète, son mémoire n'est toujours
pas prêt" pour être soumis à l'examen de
l'assemblée fédérale.
C'est le 8 novembre que le Reichsrath
autrichien doit se réunir en session ordi
naire, qui s'ouvre ainsi, cette année, plus
tard que d'habitude. >
{ Le gouvernement anglais a nommé lord
1 Wodehouse vice-roi d'Irlande. Ce choix
• qui est généralement approuvé par le pu-
Iblic anglais, est une déception pour les
i Irlandais qui avaient vivement sollicité
lia nomination du,prince de Galles à cette
i charge importante.Le prince avait favora-
jblement accueilli la demande des Irlan-
■ dais, mais il paraît que la reine n'a pas
Ijugé convenable d'y adhérer.
! Le Times reçoit des informations de Ma-
jdrid qui expriment l'espoir que le nour
jveau cabinet donnera satisfaction aux
i créanciers étrangers de l'Espagne. M. Bar-
izanallana,ministre des finances, aurait dé-
Ijà adressé une circulaire à ce sujet. Cette
affaire ne pourra cependant être réglée
que d'ici à quelques mois, les Cortès de-r
:vant être consultées à cet égard.
! EDOUARD SIMON;
i On se rappelle qu'au mois d'avril de
i l'année dernière des commissaires dési
gnés par les gouvernemens de France, de
'Belgique, de la Grande-Bretagne et des
Pays-Bas, s'étaient réunis en conférence
internationale à Paris pour élucider les
questions complexes que soulève la diver*
igence des législations étrangères sur les
sucres, et préparer les voies à une entente
(ultérieure sur les moyens de supprimer les
primes contenues dans ladrawbackaccor
dé aux sucres raffinés.
~ Les résultats des travaux auxquels s'é
tait livrée la conférence ayant été soumis
par chacun des gouvernemens à une étude
approfondie, MM. Barbier, directeur géné
ral des douanes et des contributions indi
rectes, Herbet, directeur des consulats et
affaires commerciales au département des
affaires étrangères, et Ozenne, directeur
du commerce extérieur au département de
l'agriculture, du commerce et des travaux
publics, furent chargés, au mois de juillet
dernier, de se rendre àla Haye, à Bruxelles
et à Londres,pour lever les objections qu'a
vait pu faire. naître cet examen et aplanir
les difficultés qui s'opposaient à un accord
définitif. ,
Les délégués du gouvernement de l'Em
pereur réussirent dans leur mission, et
des arrangemens furent conclus avec cha
cun des gouvernemens intéressés. Ces ar-
irangeinens n'avaient toutefois qu'un ca
ractère partiel et provisoire; il devenait
nécessaire de les fondre en une convention
collective applicable à ,1a fois aux quatre
puissances contractantes.
Une nouvelle conférence a clé récem
ment convoquée dans ce but à Paris. Réu
nie au ministère des finances seus la pré
sidence de M. le directeur général des
douanes et dos contributions indirectes,
'elle vient de terminer ses travaux après
'aveir consacré trois semaines à la discus-
ision d'un projet d'arrangement général
;qui satisfit à toutes les exigences. Les
commissaires des divers gouvernemens
'ont réussi à se mettre d'accord sur un en
semble do dispositions qui devront faire
l'objet'd'une convention diplomatique à
intervenir dans le délai d'un mois au plus
tard.
Cette solution répond au vœu si sou
vent exprimé par nos assemblées délibé
rantes, qui désiraient voir mettre un ter
me à un état de choses onéreux pour le
Trésor par la conclusion d'un acte inter
national qui rétablît l'équilibre dans la
concurrence entre les raffineurs de sucres
des différons pays. {Moniteur.)
| Le prince, a .été reçu par le sultan avec de
! grands honneurs. Lo sultan est allé erisuito.
'rendre visite à S. A. à l'ambassade de France,*
] honneur jusqu'ici réservé aux princes du sang,
i L'affaire des couvens est ajournée. Le clergé
i refuse les. propositions du prince Couza en di-
; sant que les couvens sont sa propriété, et que
i personne n'a le droit de les dépouiller.
Le règlement dë l'affaire du Liban a été pu-
iblié. Le rerrésentant de l'Italie a été exclu.
; Il a protesté et réservé les droits de son gou
vernement. •!
; ' - Madrid, 4 octobre, j .
; Les avis de-Lima du 28 août constatent le
: mécontentement,des populations par suite] de
î la stagnation commerciale, provenant du con-
| flit avec l'Espagne. On trouve que l'attitude du,
i gouvernement froisse les intérêts généraux.,
t Plusieurs députés péruviens ont présenté une'
I proposition tendant à ouvrir des négociations
amicales avec l'Espagne. ( Havas-Bullier.) '
Nous apprenons que Sa Majesté l'Impé
ratrice arrive Ge soir de Bade au palais de
Saint-Cloud.
Le prince Humbert, qui devait partir
aujourd'hui pour Turin, a remis son dé
part à demain.
Le prince Napoléon est arrivé de Suisse
ce matin.
TELEGRAPIIIE PRIVEE.
Copenhague, 4 octobre.
Dans les -deux Chambres du Rigsdag, le parti
des Amis des paysans a proposé une adresse au
roi qui insiste particulièrement sur le main
tien de la liberté et .de l'indépendance, et sur
l'intégrité "du pacte fondamental du o juin
1840.
Marseille, S octobre. -
Les lettres de Constantinople, du 28 septem
bre, annoncent que lé prince Murât et sa fa
mille étaient arrivés le vendredi précédent; Le
personnel de l'ambassade de France et un haut
personnage de la cour étaient allés le compli
menter.
; Voici les dépêchés que nous recevons ce-
-soir :
Bade, S,octobre, 10 h:*du matin.
' Sa Majesté l'Impératrice des Français a dîné
hier chez le grand-duc et la grande-ducliesse
; de Bade.
i Ce matin, à neuf heures, Sa. Majesté a quit
té Bade pour retourner à Paris. Elle a été ac
compagnée à la gare par le grand-duc, la
; grande-duchesse et le roi de Prusse,
i M. le comte de Goltz et M, de Bismark sont'
(également partis ce matin. M. de Bismark se,
■rend à Biarritz.
i Stockholm, 5 octobre.
i Le prince et la princesse de Galles sont par
tis hier pour retourner à Copenhague. La fa
mille royale les a accompagnés jusqu'à la garé-
et le prince Oscar jusqu'à Gothenbourg.
Berlin, S, octobre.
Un télégramme de Munich annonce que la
démission de Mi de Schrenck a été acceptée.
M. de Neumayer prend provisoirement le por
tefeuille des affaires étrangères, et M. Pfenfert,
celui du commerce. M. de Schrenck est provi
soirement miS en disponibilité : il doit être
appelé à d'autres fonctions.
Berlin, 5, octobre.
La Gazette de l'Allemagne du Nord annonce
que le ministre plénipotentiaire prussien en
iGrèce a présenté au roi Getorges les lettres par
lesquelles la cour de Berlin reconnaît le nou
veau gouvernement hellénique.
Berlin, 5 octobre.
> La Correspondance provinciale dit que l'attitu
de ferme des grandes puissances allemandes
doit avoir' déterminé le gouvernement danois
à prêter la main à une solution satisfaisante
des difficultés financières. On espère que l'œu
vre de la paix sera promptement conduite à
bonne fin.
r La convocation du Parlement ne peut guère
être attendue avant la premièrei quinzaine de
décembre. •
> Le conseiller provincial, M. Ahlefeld, a eu
avec M. de Bismark une longue conversation
qui pourrait bien avoir contribué à éclaircir
ila position du duc d'Augustenbourg, position
qui jusqu'ici avait,été-plusieurs fois fausso-
jment établie, particulièrement vis-à-vis de la
■'Prusse. . "
, - Vienne, 5 octobre.
: On annonce de bonne source que les-négo -
'dations au sujet de la question douanière; ou
vertes à Prague sont ajournées mais non pas
rompues. M. de Ilock doit retourner à Prague
aprps avoir reçu les instructions verbales qu'il
est venu chercher. (Havas-Bullier.)
- COSJRS. DE LA BOCRSË..
COURS DE CLOTORB le i le 5 HAUSSE. BAISSE.
3 0/0 aucompt. 65.45 65.55 # 10 » »
—Fin du mois. 65 85 65.85 » » » »
41/2 au compt. 92 10 92. » » » » 10
—Fis du mois. 92 75 » . « • »■ n •»
La reconstitution de l'Union douanière
allemande est aujourd'hui un fait accom
pli. Le délai extrême, accordé par la Prus
se aux incertitudes et aux résistances des ?
Etats dissidens, expirait le 1 er de ce mois.
Avant' l'échéance de ce terme, tous les
membres du Zollverein actuel ont envoyé
leur adhésion à Berlin ; la Bavière, le Wur
temberg, la Hesse. grand-ducale et Nassau,
se sont rendus à la dernière heure. L'uni
té commerciale, dont la Prusse a posé les
premières bases en 1833, en fondant ie
Zollverein, pourra donc se développer et
se consolider, pendant une nouvelle pé
riode de douze ans, à la faveur des s ges
réformes qu'elle; ^-introduites dans le ré-.
gime du Zollverein renouvelé.
Nous ne saurions voir avec indifférence
un vaste territoire, contigu à notre fron
tière, ne former qu'un seul groupe-doua
nier, au lieu de se hérisser de lignes de
douanes intérieures presque infranchissa
bles pour notre commerce ; nous ne pour
rions donc qu'applaudir au "succès de la
Prusse, quand même nous n'aurions pas
«n intérê t plus direct encore dans la ques
tion. Mais on sait que le. cabinet de Ber-
' lin, lorsqu'il a mis en demeure les Etats
dont l'Autriche encourageait l'opposition,
leur a imposé comme une condition essen
tielle de leur rentrée; dans le Zollverein,
une pleine et entière adhésion aux quatre
traités conclus avec la France le 2 août
1862.
A notre exemple, en effet, la Prusse
avait résolu d'accomplir la réforme, de sa
législation douanière par la voie de con
ventions internationales, et une fois de
plus nous voyons les stipulations arrêtées
de'concèrt éntre la.France et la Grande-
- Bretagne servir de base au remaniement
du tarif d'une grande puissance indus
trielle. Le gouvernement français n'a pas
la prétention d'avoir découvert les princi
pes consacres. par son régime convention
nel, mais le premier il les a traduits dans
un .ensemble, de dispositions-solidaires, et,
prenant ùne initiative hardie, il a démon
tré," par une expérience concluante, puis
qu'elle s'exerçait sur l'industrie la plus
vaste et jusqu'alors la plus protégée, l'uti
lité de la reforme économique accomplie
par les traites de 1860. Il a fait plus : en- Su
bordonnant à une juste réciprocité l'exten
sion des avantages concédés pour la premiè
re fois à l'Angleterre, il a offert-aûx gouver
nemens embarrassés par des résistances
intérieures le moyen d'en triompher. Sin
guliers contrats, il est vrai, que ceux par
lesquels deux pays échangent les modifi
cations de leurs tarifs et portent en compte
comme des sacrifices les mesures qui leur
sont les plus profitables! C'.e.st néanmoins
grâce à ce système de compensations que
la réforme économique fait aujourd'hui le
tour de l'Europe, sous l'impulsion de la
diplomatie française. '
' Est-il besoin de rappeler les bases sur
lesquelles reposent nos cçnventions : af
franchissement des matières premières,
réduction des droits d'entrée sur les pro
duits fabriqués à un taux qui n'exclue pas
la concurrence étrangère, abolition des
droits de sortie et, de transit, suppression-
deS- taxes différentielles, assimilation des
produits importés aux produits indigènes,
ou nationalisation des; produits étrangers
après l'acquittement des droits de doua
ne, reconnaissance et garantie des droits
de la propriété industrielle et intellectuel
le. Le grand caractère do cette réforme,
■ c'est qu'elle s'accomplit au profit de tous ;
les avantages qui nous sont concédés^
nous ne demandons pas qu'ils constituent
pour nous un monopole : nous sommes,
heureux et, pour ainsi dire, flattés, de voir
les négociateurs des autres puissances sui
vre les nôtres à Bruxelles, à Turin, à Ber
lin et se borner à demander l'application
aux'produits de leur pays du régime que
nous avons obtenu pour les nôtres.
Il est, d'ailleurs, évident que si nous ne
réclamons pas de privilège pour la Fran
ce, nous ne ■ saurions admettre qu'on en
établît contre elle sur les marchés étran
gers. C'est Cependant la disposition con^
sacrant ce- principe libéral qui a soulevé
les plus vives résistances en Allemagne.
Non pas qu'on se refusât, à adhérer au
principe même de l'unification de: tarif et ;
de l'égalité-de traitement pour toutes, les
importations du dehors ; mais il s'agissait
de savoir si le droiteommundes étrangers
était applicable à l'Autriche sur le mar
ché allemand- On voit que des intérêts
commerciaux n'étaientpas seulsen jeu dans
la lutte qui s'est engagée sur l'art. 31 de
notro traité de commerce, lutte qui a pro^
duit tant do congrès, de conférences, et
dont le retentissement a parfois dominé
celui même de la grande question des du
chés. Quoi qu'il en soit, nous ne pouvons
que nous féliciter de l'issue de ce. débat,
puisqu'elle permet à la Prusse de ratifier,
au nom du Zollverein tout entier, les en
gagement qu'elle a conclus avec la Fran
ce en 1862.
Le commerce et la marine des deux
tendent depuis plus de deux ans la mise
;en vigueur. Il est clair, en effet, que, puis-
jque le traité leur assure réciproquement
! des avantages, ils doivent être pressés
, d'en jouir. Pour rendre sensible l'intérêt
; de nos armateurs ou expéditeurs dans la
question, il nous suffirait de rappeler le
; droit différentiel de 11 fr. 25 par tonneau
i de jauge allemande, dont nos navires sont
i grevés à leur arrivée dans les ports prus-
i siens, et dont ils seront entièrement af
franchis sous le régime qui. assimilera le
pavillon des deux pays à l'intercourse di-
; rect. Citons ;encore les droits afférens ànos
i draps, qui de 225 fr. tomberont à 75 fr. par
1100 kil., à nos soieries qui de 825 fr. des
cendront à 300, ànos articles de coton de
toute sorte, grevés actuellement d'une
taxe uniforme,de 375 fr.,«qui sera rempla
cée par des taxes variant de 75 à 225, sui-
vantla finesse du tissu., Mentionnons aus
si la porcelaine blanche, les savons de toi
lette, les ojivrages en cuir qui paieront 13 à
15 fr. par 100 kil., au lieu de75, et enfin les
livres et estampes, les instrumens de chi
mie et de physique qui entrent en fran
chise de tous droits. Nous pourrions mul
tiplier ces exemples et montrer sur un
grand nombre d'autres produits les. taxes
actuelles réduites dans une proportion.du
tiers ou de la moitié. Nous nous borne
rons à> signaler les vins, soumis désormais
à un droit unique de-30 fr. par 100 kil. à
leur entrée dans le Zollverein, sans qu'ils
puissent être grevés d'aucune charge addi-
tionnelleavantleur mise en consommation.
;Le régime nouveau sera surtout favorable
aux expéditions de nos vins en bouteille qui,
dans l'état actuel, ne paient guère moins
de 60 fr. par 100 kil. Il serait facile de dé
montrer que le commerce et l'industrie
allemande ne sont pas moins intéressés à
entrer promptement en possession des dé-
grèvemens que les traités du 2 août leur
assurent à leur entrée en France.
La différence entre les taxes des tarifs
généraux et celles des tarifs convention
nels n'est pas l'unique-raison qui"doive
faire désirer la prompte application du
nouveau. régime. Quelles opérations sé
rieuses peuvent en effet s'engager dans l'at
tente des dégrèvemens annoncés, quel né
gociant, peut effectuer sur une grande
échelle des approvisionnemens destinés à
perdre^de-leur valeur par la réduction des
droits- de douanes ? Pour atténuer les in-
convéniens d'un semblable état de transi
tion,-ne conviendrait-il pas.de l'abréger le
plus possible;, à l'exemple de ce grand peu-
iplequ'on ne peutaccuser do nepas enten
dre ses.intérêts, et .chez lequel les bills qui
modifient la législation; douanière sont
exécutes aussitôt que le télégraphe appor
te dans les ports du royaume, le résultat
du vote du Parlement? Nops faisons donc
des vœux sincères pour que les deux gou
vernemens de, Franco et de Prusse sV.n-
tendentsans retard surl'époque de lamise
en vigueur des traités qu'ils- sont aujour-'
d'bul-en mesure de ratifier,, et ne laissent
pas plus longtemps le commerce des deux
pays dans une incertitude toujours^ préj u
diciable au, développement des transac
tions,
L, BO mface.
■ A l'ouverture de la nouvelle session des
Etats-généraux des Pays-Bas,, le ministre."
des finances a annonce à la seconde Cham
bre la présentatien prochaine-de diverses
mesures financières, notamment d'un pro
jet pour, îa. suppression des octrois dans
tout le royaume des Pays-Bas. La suppres
sion totale de l'accise-communale des vins
permettrait au gouvernement néerlandais
de .donner satisfaction aux demandes de
la-France et de conclure ayee elles le traité
de commerce dont la négociation est pen
dante. Le ministre a dqtiné à cette occa
sion un aperçu de cette négociation et a
vivement recommandé aux Chambres l'a
doption des mesures qui faciliteront la
conclusion du traité avec la France.
(Moniteur du soir.)
jïHïemÇ
y sjfc-'.v ••
Les' questions de droit commerciMJon't'-
étroitement liées au mouvement éconotnl-
que. Le rôle des intérêts, matériels est si
cansidérable dans la société moderne, que
les affaires privées, lorsqu'elles soulèvent
des questions d'intérêt général, demeurent
en quelque sorte, des points d'observa
tion sur lesquels se fixe.l'attention de la
presse. Un journal, le Globe , en a jugé
ainsi, et il vient d'intervenir dans le débat
des associés de la Caisse générale des Che
mins d» fer et de sês liquidateurs. Il est à
désirer que cette intervention puisse con
tribuer à faire la lumière sur des questions
qui intéressent l'opinion publique, et,
dans le cas particulier, un grand nombre
de familles qui demandent et -attendent
une solution avec une vive impatience.
E mile C hédi È d .
Le résumé comparatif publié par l'ad
ministration des douanes et des contribu--
tions indirectes pour les huit premiers
mois de 1864, montre que l'élan imprimé
à notre commerce extérieur ne s'est pas
ralenti. . " ;
Les importations, qui, pendant les,pre
miers mois de l'année, ne dépassaient pas
colles de 1863 et demeuraient très inférieu
res à celles de 1861, se sont énergique-
ment relevées. Elles s'élèvent, pour les
huit premiers mois, àfr.. . 1,600,236,000
Pour 1863, elles étaient de 1,553,268,000
Pour 1862 1,464,181,000
Pour 1861 . . 1,580,242,000
Si l'on retranche de ces chiffres l'impor
tation 'des céréales, on trouve que l'impor
tation de& autres marchandises ressort
En 1864, à . . . . 1,584,207,000.
En 1863, à ... . 1,516,171,000
En 1862, à ... . 1,345,391;000 *
*En 1861, à . . . . 1,480,472,000
L'augmentation de l'année 1864 sur les
précédentes, excepté 1861, tient surtout à
l'introduction de plus en plus grande des
cotons, comme - le montre le tableau sui
vant de la valeur des cotons importés :
1861.... 260.824.000
1862.... 73.477.000
■1863.... -158.793.000
1864.... 230.327 000
' Cette augmentation ne tient pas seule
ment "à l'élévation des prix; mais aussi à
l'accroissement des quantités : l'importa
tion, qui était tombée en 1862 à 22,608,000
kilog., s'étantrelevéepour-1864à49,336,000
'kilogr.
Outre le coton, les principaux articles
'dont l'importation présente un - accroisse
ment sur 1863, sont : les bestiaux, 4 mil
lions ; t'huile- d'elivej 4 millions; les su
cres, 1 million; le lin, 18 millions; le
chanvre et lé jute, 5 millions; les houilles,
6 millions ; les cendres et regrets d'o'rfè-
vrej 2 millions; le cuivre, 3 millions ; les
nattes et chapeaux de paille,,6 raillions ; '
les bâtimens de mer en fer, 4millions '
les marchandises non dénommées, 23 mil. •
lions. . •
Il y a, au contraire, diminutieh- à l'im
portation des viandes fraîches et - salées
pour. 10 millions; des.peaux brutes pour
G millions ; des. laines pour 4 millions ; des
soies et bourres de soie*pour 33millions;
-des graisses pour 8, millions ; des fontes
pour4Q millions; des tissus delaine pour
:2 millions; des ouvrages en métaux pour
3 millions,
l Grâce à l'initiative de n«s producteurs,
et'aux efforts courageux qui leur ont valu
des succès mérités, l'importation dés fon
tes anglaises, qui avait dépassé 15 millions
dans les huit premiers-mois de- 1862, est
tombée à 2,237,000 fr. en 1864; celle des
fers anglais de 17 millions en 1862 à.
713,000 fr., c'est-à-dire à rien en 1864.
Quant à la coutellerie anglaise, qu'on
croyait si redoutable, voiei son: bilan :
Importation en i 862 261,000 fr.
— 1803 144,000
— - 1864 138,000
C'est surtout â l'exportation qu'on juge
Féuilklon du Conslilullomiel, G oct.
LA FORÊT DE
EPOQUE DE LA RÉGEKCE.
Troisième partie.
VIII.
ABONDANCE DE NOTAIRES.
En se posant en énergique adversaire de
toyte créance superstitieuse. Dubois se
montrait un homme très en avant des idées
de son temps."
Au XVIII e siècle, le siècle de Voltaire et
de Diderot, la créance, aux esprits avait
cessé d'être naîtye, mais elle n'en persis
tait pas moins, s'étant seulement faite pé.r
dante et-raisonnée.
En 1751, dom Calmet, abbé de Senon-
nes, savant d'ailleurs recommandable, par
dç beaux .travaux d'érudition,- publiait,
avec, un immense retentissement dans ce
qu'on appelait alors la République des
Lettres, son Traité sur les apparitions de s
Esprits et sur les vampires ou les reveuans de
Hongrie et de Moravie.
- Le vampirisme, do^fc nous faisons au
jourd'hui des mélodrames, était alors une
foi assez nouvelle, et, en l'étudiant d'un
grand sérieux, dom Calmet citait à. l'appui
de ses crédules aperçus, non seulement
un grand nombre d'articles empruntés
aux journaux contemporains, mais des
rapports officiels avec attestations de mé
decins, magistrats et autres hommes pu
blics. - .
Et quant au chapitre précédent, feu le
chevalier de Liliers invoquait 1& traité de
Michel Rauffj De Masticatione mortwrum in
tumulis , qu'on n'aille pas croire qu'il eût
cité un livre en l'air, et dont le titre était
inventé pour son besoin du moment. •
Ce traité est indiqué fort sérieusement,
ainsi qu'un autre travail de Philippe
Rehrius sur la même matière, dans une
dissertation imprimée à Leipzig, en 1728,
èt plus précise encore sur la question,
cette dissertation nous dit expressément
la manière dont les morts mangent dans
leurs tombeaux. « On les entend, dit l'au-
» teur, doué sans doute d'une grande fi-
» nesse de l'ouïe, manger comme des
» porcs, avec un-certain bruit sourd, gron-
« dant et garnissant. »
Marchant ainsi en avant, d'idées encore
si installées, Dubois était exposé à toutes
lés malencontres éternellement réservées
à ceux qui, en la devançant, essayent de se
faire les tambours-majors de leur époque,
etdans la'circonstance il fallait qu'il eût
été soumis à une rudp épreuve pour qu'à
peine entré et séparé eneore par- un grand
espace de la table où était.assis le R 'gent, *
il s'écriât :
— Monseigneur, je viens vous demander,
compte d'une mystification qui, j'ose le
croire, m'a été faite sans votre aveu.
— Mais-, répliqua sèchement le prince,
avant de me demander compte, tu ne fe
rais pas mal de demander excuse à Mme
de Berry, pour ta façoa de t'indroduir^.
Nous ne sommes pas ici au Pdlais-Iloyal
où j'ai lé tort de tôïlaisser prendra toutes
sortes de libertés. ,
— Madame la duchesse voudra bien me
pardonner; en proie à une vive et légitime '
émotion, j'ai peut-être un. pau négligé la
forme, mais Son Altesse sait combien je-
suis son serviteur, en même temps que le
serviteur dévoué de toute sa famille.
— Bien! bien 1 l'abbé, dit la duchosse,
prenez un siège; tenez, entre le Père Itei-
glet et Mme de Ivîouchy ; à table oîj. l'on ne
vous voit plus, vous n'pus conterez le su
jet de votre émotion, qui a dû être singu
lière, pour avoir jeté votre perruque pres
que tout entière sur ■ l'oreille gauche et
avoir ainsi offensé vos manchettes.
— Ceci,, Madame, .est l'œuvre de vos
grands drôles. '
— Dont peut-être^'répliqua Mme de
Berry, vous n'avez pas suffisamment res
pecté la consigne; habituellement vous
êtes moins tapageur, etjComme-.yous dites,
vous vous coulez., , :
Assiset le désordredeson costume répa
ré, Daboisavisaparmilesconvivesle eheva-.
lier, qui sans s'inquiéler de sa venue^ pour
un personnage d'outre-tombe s'occupait
d'un détail a-sse? mondain. Mme de Berry
! avait laissé tomber son: mouchoir ..qa-ïi
s'était empressé de ramasser ; magnifique
ment brodé aux armes de la princesse, et
: garni d'une valencienne merveilleuse, ce
mouchoir avait fait l'admiration du fantô
me qui, en le remettant aux mains de
la: duebesse venait - de dire comme Tar
tuffe :
Qa travaille aujourd'hui d 'un air- miraculeux. '
Quand Dubois s'écria :
— Ah l ab.! le prétendu spectre est ici !
Alofs bien des choses s'expliquent.
— Expliques-en une seulement, lui cria
le Régent ; ton invasion de barbare et ce
qui t'amène à pareille heure.
— Cet homme va iqentir, Monseigneur;
dit le chevalier; permettes-moi de parler
à sa place, je sais tout bien mieux que lui.
— Ainsi, c'est vous, insolent drôle, dit.
Dubois avec colère, qui m'avez mis en
proie à cette persécution?
— Je dois d'abord apprendre à Votre Al
tesse, poursuivit le chevalier, sans daigner
répondre à la yiqlento interpellation dont
il venait d^ôtre l'objet, que le funeste con
seiller qui a passé sa.viç à exercer §ur elle
l'influence la plus corruptrice, s'épouvan
te à l'idée que, par un renversement visible
des lois de la nature, vous paissiez être
amené à regretter les fâcheux, entraîne-
mens qui, delà part du feu roi, votre on
cle, vous ont valu d'être appelé un fan
faron de crimes.
t Diable! dit le prince, nous montons
en chaire, voyons, chevalier, comment
vous vous tirez d'un sermon.
—Monseigneur, répliqua feu Liliers, vous
même a\ea placé la question sur eu terrain;
Vous avez demandé à l'abbéMe Livry une ;
opération de nécromancie, en lui laissant
entendre que, 1 devant une apparition, votre.
scepticisme religieux pourrait perdre de
sa confiance et de son inflexibilité. On m'a
appelé,.je suis venu; mais la déplorable
intervention de ces bandits de la forêt à
troublé le mystère et m'a empêché d'éle-,-
ver vers vous un cri de la tombe qui peut
être eût été à votre oçev*r endurci.
-es Ainsi, dit le Régent, sans ces di.an-,
t-res de Faux-sauniers eu ce moment je se
rais un zélé croyant! -,
— Un répit me fut donné pour faire mon :
œuvre, continuaM. de Liliers que ce ton
.de moquerie ne parut d'aucune façon
émouvoir ; je voulus me représenter à vous ;
et vous fis savoir par Mlle Chausseraie,
mon ancienne amie, qui, elle, ne se mé
prit pas sur ma mission, que, le soir même,
je vous demanderais à souper; cette mena
ce de ma présence vous remit en mémoire.
les effigies en cire de deux gentilshommes
tués au siège de Vérue, lesquelles sorties
Iraîchej et riantes des mains\lu sculpteur,
devinrent pâles et tirées.comme des visa
ges de trépassés, aussitôt que fut connue
la fin funesterdes modèles.
Le Régent ne riait.plus,.et il regarda Io
chevalier d'un air étonné ; '
— Votre œil, reprit M. de, Liliers, mo
demande , Monseigneur, comment j'ai pu
savoir^ue, ce matin, vous aviez eu ce sou
venir ? Comment ai-je su aussi que je
vous ai; remis-en mémoire la, comédie, le
Festin du Pierre et que Sganarelle Dubois s'ef
força de persuader à Don Juan d'Orléans de
décliner la visite du Commandeur?
-- C'est vrai cela, mon père? Demanda
curieusement la-duehe'sse-de Berry.
De plus on plus surpris, le Prince ne ré
pandit pas.- " ' , •
-=-Demêmequ'il est vrai v Madame ,pour-
su^-it le chevalier, que M. le Régent m'a
vait mis au défi de deviner le lieu où il sou-
perait ce soir; c'est au Luxembourg que
je suis venu.tout droit, sans passer parle
Palaigr
soyez donc pas ainsi consterné, Jcanneton
labouquetière était là quand v.ous-avezpar-
lé ; il aura tout su par elle.
— C'est par elle aussi, répliqua dédai
gneusement M. de Liliers, que j'ai été avi
sé des, mesures prises pour m'empêflher
de pénéti-er ce soir jusqu'à M. 1e Régent.
t - Et qui aurait pris ces mesures ? de
manda .vivement le prince.
— Qui, Monseigneur ? un valet raison-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.22%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 83.22%.
- Collections numériques similaires musique traditionnelle étrangère musique traditionnelle étrangère /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "musique traditionnelle étrangère"Ya benti yelli thab erraks (1) ; Ya benti yelli thab erraks (2) / Dalila Taliana, chant /ark:/12148/bpt6k1083037b.highres El paso del Ebro / harmonisation et orchestration de Rodolfo Halffter ; Rodolfo Halffter, dir.. El tragala (Siglo XIX) / Harmonis et orchestr. de G. Pittaluga ; Gustavo Pittaluga, dir. /ark:/12148/bpt6k1082788r.highres
- Auteurs similaires musique traditionnelle étrangère musique traditionnelle étrangère /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=dc.subject adj "musique traditionnelle étrangère"Ya benti yelli thab erraks (1) ; Ya benti yelli thab erraks (2) / Dalila Taliana, chant /ark:/12148/bpt6k1083037b.highres El paso del Ebro / harmonisation et orchestration de Rodolfo Halffter ; Rodolfo Halffter, dir.. El tragala (Siglo XIX) / Harmonis et orchestr. de G. Pittaluga ; Gustavo Pittaluga, dir. /ark:/12148/bpt6k1082788r.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k673690p/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k673690p/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k673690p/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k673690p/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k673690p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k673690p
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k673690p/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest