Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-10-05
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 05 octobre 1864 05 octobre 1864
Description : 1864/10/05 (Numéro 279). 1864/10/05 (Numéro 279).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49 ANNEE.—N. 979.
ABOSNÏHENS SES DÉPARTEMBNS,
•&", '* "
' TROIS MOIS^SÏÏfcïS 16 FR.
SIX MOlS..ÎÏ ?ÎTVîÏÏÏ 32 FR.
DN 64 FR.
*oo* us pats frnuKGBM ,-YoIr le tableau
■ • publié I«s s et 80 de chaque moto.
Imp. L. BONIFA.CS. r. des Bons-Ênfans, i9.
BUREAUX k PARIS | rue do Valoî* (Palais-Royal); n? 105
B
MERCREDI 5 OCTOBRE 1864.
mmm
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
ABONNEMENS DE PARIS.
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es
TROIS MOIS....V.".S 13 FR.
Six mois ....;.^;;? 26 FR.
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Les articles déposés ne sont pas rendus.
Les Annonces sont reçues chez M. Panb , rue Notre -Daiûe-des-Victoires, n* 40
(place de la Bourse).
PARIS, 4 OCTOBRE.
La convention du 45 septembre conti
nue à absorber à peu près exclusivement
l'opinion en Europe , et l'es journaux de
tous tes pays reflètent cette préoccupation
du public. ' .
En Autriche, où des intérêts, très oppo-,
,isés se heurtent dans là question italienne,,
les appréciations des journaux sont natu
rellement très variées.
. Eh général, la presse autrichienne se
lait remarquer par un langage prudent et
modéré.
y C'est ainsi .que l' Ost-Deutsche-Po?t con
seille de ne pas montrer trop de raideur
et d'examiner la convention comme une
œuvre sérieuse. Ce journal est d'avis qu'il
dépend de l'Autriche de faire tourner la
convention à son avantage ou à,son préju
dice selon la ligne de conduite qu'elle
'adoptera.
La Presse de Vienne insiste surtout sur
l'utilité d'une entente de l'Autriche avec
la France sur les affaires de la Péninsule,
et elle revient à l'idée d'un congrès géné
ral. Tous les arrangemens directs entre
Vienne et Turin seraient incomplets, sui
vant la feuille viennoise, si l'adhésion de
la France leurfaisàit défaut. « Nous avons
a un intérêt réel, dit la Presse , à conserver
» de bons rapports avec la France, et
» noiis avons lieu de croire que, de
,» son' côté, elle est disposée à rester
» avec nous sur un pied amical. Napo-
a léon III est un souverain qui mérite d'ê-
» tre écouté; c'est un penseur profond, et
» la réalisation de son projet de congrès
» général nous paraît le seul moyen de
» mettre un terme aux inquiétudes tou-
» jours renaissantes de l'Europe. »
Le Botschafter publie une correspon
dance de Londres qui conseille à l'Autri
che" de reconnaître le royaume d'Italie
dans ses limites actuelles, et de satisfaire
à la fois la France et l'Angleterre.
Le Wanderer , enfin se prononce contre
toute idée de coalition et trouve que l'a
bandon de laVénétie serait préférable à
une pareille politique.
Dans les journaux italiens, il n'y a au
jourd'hui à signaler qu'un article de la
Discussionc qui établit la situation du Parr
.. lement vis-à-vis de la convention du.15'
septembre, tes stipulations relatives à l'é
vacuation de Rome ne sauraient don
ner lieu à un vote des Chambres, le roi
ayant seul le droit de conclure des traités
avec les puissances étrangères. En revan-
. che, le Parlement aiira à décider la quesr
tion de la translation de la capitale, puis
qu'il aura à voter les crédits nécessaires à
l'exécution de cette mesure.
- Les arrangemens financiers entre le Da
nemark etles duchés rétardent toujours la
signature délapàikàVieane* Auprojet d'un
' pàrtagë de l'actif, les plénipotentiaires da
nois ont opposé le contre-projet d'une
somme une fois pour, toutes payée et l'ar
bitrage: d'uile puissance neutre. Les puis
sances allemandes ont repoussé cette der
nière* proposition et annoncé leur inten
tion de poser un ultimatum dans cette af
faire. De nouvelles instructions sont atten
dues de Copenhague..
Lbs lettres de Berlin nous apprennent
que le cabinet prussien hésite à entrer en
négociation avec le duc d'Augustenbourg
a~\ant que la paix ne soit signée avec le
Danemark. Toutefois il est hors de douté
que là famille royale de Prusse est favora
ble à la reconnaissance des droits de ce
prince au-trône des duchés.
La conférence douanière qui s'est tenue
à Prague entre les plénipotentiaires de
l'Autriche et de la Prusse, a été ajournée.
On sait qu'il ne s'agit plus. aujourd'hui
que du renouvellement du traité de com
merce entre le Zsllvereiu et l'Autriche,
le traité franco-allemand ayant été adopté
par tous les membres du Zollverein. 11 est
donc probable que les cabinets de Vien
ne et de Berlin finiront par. tomber d'ac
cord sur, les facilités à, accorder à leur
commerce.
La reconnaissance du roi Georges par
le cabinet de Vienne est maintenant un
fait accompli. Le ministre d'Autriche a
présenté âu roi des Hellènes ses lettres -de
créance.
La Gazètte allemande de Saint-Pétersbourg
critique dans des termes assez, acerbes la
dernière encyclique du Pape relative à la
Pologne, , et elle donne à entendre que "le
gouvernement russe n'en tiendra aucun
compte. _
Le nouveau cabinet espagnol n'a-encore
pris aucune résolution dans les questions
• du Pérou et de Saint-Domingue.
En attendant, un télégramme de Madrid
annonce que le gouvernement péruvien a
répondu négativement aux réclamations
espagnoles.
Le Moniteur publie ce matin une circu
laire de M. le "ministre de l'instruction
publique aux recteurs 5 pour engager
les professeurs des Facultés à faire dans
les villes les plus importantes de nos dé-
partemens, des feourà publics à la por
tée de toutes les classes de ,1a société.
On ne saurait qu'applaudir à la pensée
qui a inspiré S. Exc. M. Duruy et dont
la réalisation contribuera puissamment
à répandre les bienfaits de la science
parmi les ; masses et à élever le niveau
intellectuel de la grande majorité de
la population. Il n'est pas douteux que
l'invitation de M. le ministre de l'instruc
tion publique trouvera un accueil empres
sé chez les professeurs des Facultés dé
partementales.
• edouard simon.
Un de nos compatriotes qui habite
Rome, et dont la situation et le caractère
nous inspirent toute confiance, nous adres
se une lettre qui sera lue très certaine
ment avec, intérêt et que nous insérons
d'autant plus volontiers que le dévoûment
de l'auteur au Saint-Siège ne peut être
douteux. c. piel. .
Rome, le 29 septembre 1864.
Monsieur,
Habitant Rome depuis longues années *
je prends la. liberté, de vous adresser les-
observations que m'a inspirées la conven
tion franco-italienne qui vient d'être con
clue. Les articles que vous avez publiés
m'ont permis d'en ap^ïèciër le But ét le
seîls, et j'ai^beau y réfléchir, je ne puis me
persuader que la solidité du pouvoir du
Saint-Père soit menacée par cette con
vention. 11 me semble qu'il dépend de la
catholicité tout entièfS ët dii gouvernement
pontifical en particulier d'en tirer, au con
traire, des avantages considérables.
Lé meilleur moyen pour que la conven
tion franco-italienne prûdUis'é des résul
tats pratiques et utiles est de s'assurer à
l'avance :
4° Que le Pape ait intérêt à s'y confor
mer;
2° Que ses sujets obtiennent des avan
tages tels qu'ils aient intérêt eux-riièmés
à rester sous sa souveraineté.
Pour remplir la première condition, il
faut parvenir à débarrasser la Papauté dés
difficultés qui l'ont accablée depuis lon
gues années. Ces difficultés sont de trois
sortes : Financières, administratives et politi
ques.
Difficultés financières t Elles Sëfont le
vées le jour où le gouvernement pontifical
n'ayant plus de dettes, tous les services se
ront cependant assurés, et où il aura une
armée, sûffisante payée.
Le gouvernement pontifical doit environ
500 et au plus 600 millions ou 25 à 30 mil
lions de francs de rentes. Prenons ce der
nier chiffre. Au prorata des cinq-sixièmes,
conformément au rapport de la population
des anciennes provinces des Etats de l'Eglise
avec la population des provinces restant
actuellement au Pape, le gouvernement
italien devra payer, au lieu et place du
gouvernement pontifical, 25 millions d'in
térêt. Il restera 5 millions de fr. d'intérêt
de dettes à la charge du gouvernement pon
tifical. Ilfaudra en outre 13 millions au plus '
par an pour solder l'armée de 12 à 15,000
hommes.C'estdonc unesommeannuelle de
18 millions de fr. à trouver, somme qui de
vrait être fournie principalement par les
gouvernemens des nations catholiques :
France, Autriche, Italie, Espagne, Portu
gal,Belgique,Bavière, Mexique, Brésil,etc.,
au prorata du chiffre de leurs popula
tions respectives comprenant ensemble 145
millions d'habitans, ce qui ferait un mil
lion de francs à payer par 8 millions d'ha
bitans.
Il m'est impossible de croire que les puis
sances dont les gouvernemens ne sont pas
catholiques,jnais qui renferment un grand
nombre de catholiques, ne tiendraient pas
également à honneur de contribuer à
la sécurité du Saint-Père. Tels seraient,
par exemple, la Prûsse pour les pro-
vincës rhénanes, la Russie pour la Polo
gne-, la Suisse, pour les cantons catholi
ques, les Pays-Bas, les Etats de Wurtem
berg et de Bade dont la moitié de la po
pulation est catholique, la Saxe dont le
souverain est catholique, et enfin les Répu
bliques de l'Amérique du Sud. Ce ne serait
plus sur une population de 1 ,145 millions,
mais bien d'environ 200 millions, mettons
seulement de 180 millions, que porterait
le poids des dépenses nécessaires au sou
tien de la Papauté, dépenses qui iraient en
diminuant, lorsque des rapports réguliers
viendraient à s'établir entre le Pape et ses
sujets, ce qui permettrait de se contenter
d'une armée moins nombreuse On arrive
rait ainsi facilement à une aepense qui
n'excéderait pas 15 à 16 millions de francs
par an, et représenterait une contribution
4e 1 million de francs par chaque douzai
ne de millions de population catholique.
Le règlement de cette somme se ferait
tous les ans à Rome, au moyen de confé
rences entre les ambassadeurs et repré
sentai des divers Etats qui y contribue
raient et qui s'entendraient avec le gou
vernement pontifical.
L'armée soldée, lè gouvernement ponti
fical, déchargé de sa delte 2 àiirait à suffire
aux autres services, ce qui lui serait faci
le et au-delà, avec les produits du denier
deSaint-Pierre, qui fournit environ 10 mil
lions par an* sahs compter la ressource
, des propriétés domaniales (biens de la cou
ronne) du patrimoine de l'Eglise. Par suite
de la dénonciation dy gouvernement ponti
fical à tûiit impôt sur ses sujets; puisqu'il
n'en aurait pas besoin, les questions finan-
cièffes se trouveraient réduites à des taxes
locales, librement votées par les munici
palités pour être employées sur les lieux
mêmes. •
Difficultés administratives. —A l'aide d'une
organisation icsrto; tjue l'on pourrait, don
ner aux municipalités, de la concession de
libertés étendues locales ou municipales,
de la franchise des ports,-de la suppres
sion, des douanes de terre devenues inuti
les, il nous samble que les difficultés ad
ministratives disparaîtraient.
. Difficultés politiques, — Les considéra
tions et combinaisons qiii Viennent d'être
exposées s'appliquent également aux ques
tions politiques. Pas d'impôt gouverne
mental, par conséquent pas de Cham
bre pour le voter. Liberté entière accordée
aux sujets romains d'entrer au service du
gouvernement italien, pas de conscrip
tion, comme cela existe déjà, etc.' En som
me, atténuation presque complète des dif
ficultés politiques.
Tous ces avantages nous paraissent de
voir assurer à la Papauté le dévouement
de ses sujets, au moins d'une façon suffi
sant» pour que les troubles et les excita
tions révolutionnaires y trouvent peu de
points d'appui, surtout avec une armée
de 12 à 15,000 hommes. ..
* On peut ajouter à cette situation privi
légiée qu'auraient les sujets du Pape, aux
avantages résultant des redevances consi
dérables venues annuellement du dehors,
ceux provenant des dépenses faites par les
officiers et soldats étrangers, et le bénéfice
. des sommes importées par les nombreux
voyageurs que n'attirerait plus la Papauté
si elle venait à quitter Rome. .
- Les deux conditions indiquées plus haut
pour que la Papauté ét ses sujets aient
également intérêt à se conformer à la con
vention sê trouveraient ainsi remplies,
Rome prendrait plus que jamais le rôle
de ville universelle, et la Papauté sentirait
la-nécessité de retourner aux traditions
du passé en appelant tout le monde ca
tholique aux honneurs de l'Eglise romai
ne. On doit reconnaître au reste que le
Pape Pie IX est*déjà entré dans cette voie.
Veuillez agréer, etc., etc.
. Pour extrait : c. piel.
TELEGRAPHIE PRIVEE. .
Londres, 3 octobre, soir.
Il à été déposé aujourd'hui 142,000 liv. sterl.
à la Banque d'Angleterre.
' L'orge a baissé de 6 pences à 1 shilling, et
l'avoine- de 1 shilling.
Lord,AVodehouse est nommé lord-lieutenant
d'Irlande, en remplacement de lord Carliste,
démissionnaire.-
Copenhague, .3 octobre. '
Le Rigsdag a repris aujourd'hui ses séances..
Ses premières délibérations porteront sùr des
projets de loi relatifs aux finances, au jury et
au code pénal.
Berlin, -4 octobre-. •
Les journaux de ce matin annoncent que
M. de Hasselbach est de retour de Prague.
M. de Hasselbach a été reçu immédiatement
par le ministre des finances. On dit qu'il ne
rétournera plus à Prague.
Francfort, 4 octobre.
Le journal les Deux-Mondes annonce que l'im
pératrice Eugénie a changé, hier, au dernier
moment, son itinéraire. Partie de Schwalbach,
à quatre heures, dans, sa propre voiture, elle
s'ést rendue directement à Mayence, où elle a
pris le chemin de fer. S. M. a passé la nuit à,
Marihéim; Ce matiii, elle est pârtie itour flei- •
delberg, ft'ôii elle sè reridra à Bade par l'esptess
ordinaire. Le convoi impérial partira de Wies-
baden à dix heures, pour être â ti'dii heures à
Bade. ' . '
., Saint-Pétersbourg, 4 octobre.
La Gazette dlteiriande de Saint -Pétersbourg
déclare que l'encyclique du Pape est l'œuvre
des jésuites qui craignent de perdre leur puis
sance par la réorganisation de l'instruction
primaire efl Pologne. ,L,a Gazette ajoute que la
Russie considère d'ailleurs fcetto encyclique
avec une indifférence parfaite.
Les fiançailles du grand-duc héritier avec
19 princesse Dagmar ont été annoncées diman
che par loi coups de canon,
. Vienne, 3 octobre.
La Nouvelle presse libre annonce que, dans la
coiiférencB de samedi, les plénipotentiaires des
puissances allemandes ont déclaré inexécuta
ble le projet tendant à fairs décider par un ar
bitre la question de liquidation, en manifes
tant l'intention .de poser aux Danois un ulti
matum pour qu'ils aient à se prononcer dans
cette affaire. Les plénipotentiaires du Dane
mark ont donné connaissance de ce fait à leur
gouvernement, dont on attend aujourd'hui la
réponse. Aussitôt que cette réponse sera arri
vée, la conférence se réunira de nouveau.
, La Gazette autrichienne dément la nouvelle
que la démission àujudex curies de la Hongrie,
M. 15 comte Andrassy, ait été acceptée.
Bucharest, 3 octobre.
Les journaux attaquent très vivement le
Journal des Débats à l'occasion de ses articles
contre la loi rurale. '
Le prince Couza a visité Jassy. Il a été l'ob
jet, dans cette ville, d'une réception enthou
siaste.
Turin, 3 octobre.
Emprunt italien, 67.25.
Messine, 3 octobre.
Les avis d'Athènes portent que le ministre
d'Autriche a présenté au roi ses lettres de
créance. - . .
Marseille, 4 octobre.
Les lettres de Rome da 1" octobre annon
cent qu'une dizaine d'individus, arrêtés le 29,
ont été remis en liberté et que la tranquillité
est rétablie. Toutefois le Pape a ordonné des
prières publiques et des processions quotidien
nes pour l'octave du'Rosaire, vu la gravité des
circonstances. *
Madrid, 3 octobre.
Le Pérou a répondu négativement aux ré
clamations espagnoles. Le consul général du
Pérou, M. Moreira, était cependant autorisé à
traiter, à Madrid,, mais l'Esfmgnen'apas main
tenu ses premières propositions, en objectant
-les mauvais traitemens subis par M. Mazarrp-
do. La réponse du gouvernement de Lima nie
ces mauvais traitemens. ( Eavas-Sullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir : ■ , ■ •
Bade, 4 octobre.
L'Impératrice Eugénie est arrivée ici à une
heure. .Le grand-duc et la grande-duchesse de
Bade, ainsi que le roi de Prusse étaient allés à
la rencontre de'Sa Majesté.
Londres, 4 octobre, S hi 18 soir.
Consolidés anglais, 88 1/2.
11 a été déposé aujourd'hui 73,000 liv. st.' à
la Banque d'Angleterre. La situation moné
taire s'est beaucoup améliorée. On discuté la
probabilité d'une prochaine réduction de l'es
compte. .
Francfort, 4 octobre.
La Gazette des Postes a reçu de Vienne le télé
gramme suivant :,
« La conférence se réunit demain. La répon
se du Danemark est arrivée ; elle est emprein
te d'une tell# déférence qu'on est autorisé à es
pérer une prompte conclusion de la paix. »
, Turin,; 4 octobre.
La Gazette officielle publie le rapport suivant
des anciens ministres au roi, qui accompa
gnait le décret de convocation du Parlement.
Au moment où nous avons pris le gouver
nement, la-question romaine se trouvait dans
de telles conditions qu'il aurait été peu. digne
et inutile d'entamer immédiatement de .nou
veaux, pourparlers. Le gouvernement atten
dait lé moment opportun 3 ,et il s'est empres
sé de;le saisir, lorsqu'il a jugé que les^condi-
tions générales de l'Europe étaient favorables.
Après les délibérations .du Parlement qui de
vaient servir de guide au gouvernement)
question romaine ne devait être résolue c_
par des moyens moraux.- On devait procé
der d'accord avec la France pour obtenir
l'applicatioa-da prinplpe de non intervention.
L'empereur des Français a toujours désiré
pouvoir fetirer ses troupes de Rome, non-
seulement parte que cet acte est conforme
aux principes de drelt public qui sont la ba
sé de l'Empire et dé ea politique, mais aussi
parce que la résurrection de l'Italie sera une
des principalss gloires de son règne. Mais
l'Empereur croyait ne pas pouvoir abandon-
nef, en lui retirant d'un seul coup son appui,
cette puissance qu'il avait pendant quinze ans
protégée parses armes. Pour rassurer les sen-
timens catholiques, le gouvernement italien
ne pouvait que promettre de ne pas attaquer
le territoire pontifical et empêcher qu'il fût
attaqué par des bandes irrégulières au côté
de la frontière du royaume.
ggCette promesse loyalement donnée ei ferme
ment maintenue ne détruit pas, n'amoindrit
pas le droit et les aspirations de la nation,
mais elle confirme la nécessité d'opérer par les
seules forces morales pour faire triompher l'i
dée nationale. Néanmoins, tandis que le gou
vernement se préoccupait de la question ro-
mainej il n'oubliait pas la question vénitienne.
L'Autriche campée en Vénétie peut devenir une
menace dans certaines éventualités qu'il faut
prévoir.
. La principale pensée du roi a toujours 'été
d'organiser un système de défense qui exi
geait li transfert du siège du gouvernement
dans une. localité mieux située. Les con
sidérations militaires ont fait choisir Flo
rence. Ce transfert, quoique étant un fait,
essentiellement intérieur, se rattache au traité.
dont II a faeilité la conclusion, parce qu'il a
été regardé par la France comme un gage que
l'Italie a renoncé à l'usage des moyens violens
vis-à-vis de la Papauté.
Le rapport parle ensuite du sacrifice imposé
à Turin, dont on rappelle les mérites. L 'an
cien cabinet exprime la confiance que cette
ville imitera l'exemple du roi', qui s'est dévoué
entièrement àTItalie.
Emprunt italien, 67.30. (Havas-Bullier.)
COURS DE tA BOURSE.
COURS DE CLQTURK le 3 le 4 HAUSSE. BAISSB.
3 0/0auc6mpt. 65.60 65.43 » ' » » 15
—Fin du mois, 65.85 65.85 s » » »
41/2 au compt. 92.40 92.10 a » » 30
—Fin du mois. 92.75 », « b » » »
.Les nouvelles du Brésil, en date du 4
septembre, annoncent un changement de
ministère .dans cet empire. C'est sur une
question de chemin de fer que la derniè
re ad ministration a été renversée.
Le nouveau cabinet a "pour président
don Francisco Furtado, qui est .chargé du -
portefeuille de la justice. Au dçpart du
paquebot, le ministre des affaires étran
gères n'était pas encore désigné.
(Moniteur du soir.)
Le Moniteur de l'Algérie du 28 septembre
nous apporte les nouvelles suivantes.:
« Aussitôt après avoir. pris le commande
ment de la province de Constantine, M. le gé
néral Périgot s'est porté avec une colonne dans
le Zouagha et le Ferdjiouah pour y régler les
affaires et pour'procéder à une organisation
rendue nécessaire par suite de l'internement
en France du cheikh Bou-Akkaz-ben-Achour.
,» Cette opération n'avait rencontré aucune
résistance, et le général avait pris toutes ses
dispositions pour quitter cette région et pas
ser, dans celle des Babors quand, dans la. nuit
du 25 septembre, une vingtaine de partisans
du régime récemment renversé vinrent tirer
quelques coups de fusil : sur le camp fran
çais., Le lendemain, au départ de la colonne,
quelques contingens kabyles attaquèrent le
flanc droit ét l'arrière-garde, comme protes
tation ; contre les. mesures nouvelles. Cette
insulte fut punie, sur l'heure;. le général
Périgot arrêta sa colonne et la fit camper A
Meregnioun, : sur le bord de TOued-el-Kebir.
Quatre bataillons sans sacs furent lancés conî
wm
esmm
Feuilleton dn Constitutionnel, 5 «et.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Troisième partie.
■■ VII.
, le spectre couleur de rose.
Mme de Berry avait eu tort de s'inquié
ter, le chevalier était venu, sans son
cheval. '
Mais il entra vêtu en sportman de l'épo
que et exactement comme il l'était le jour
de sa mort: bottes' molles à genouillères^
culotte de peau de daim, veste pareille ;
large habit de drap bleu galonné en or et
à brandebourgs; de chapeau point (Eveille-
Chien se l'était approprié), une seule main
gantée, l'autre gant étant resté au bord
de l'étang Beauclaire, et l'Spée en verrouil.
; Ii paraissait d'ailleurs avoir pris qùel-
ques soins de sa personne ; coiffé au der-.
nier goût et poudré de frais* il exhalait
une forte odeur depommadeàla jonquille
que dut apprécier le Régent, connaisseujp
®n parfums, et les aimant violens et à la
passion, jusqu'à 1 descendre ces études de
chimie, qui avaient failli lui : coûter si'
cher, k fabriquer lui-même des eaux de
toilette et de mouchoir.
S'adressant à Mme do Berry, qui avait
refait une place à sa droite en criant réso
lument, comme don Juan : Un couvert à
Monsieur!
—Madame, lui dit le survenant, j'ai à
m'excuser du costume "plus que négligé
dans • lequel je me présente à Votre Al
tesse; mais nous n'avons pas," vous le sa
vez, grandes toilettes de rechange, ét-j'a-
jouterai que, rendu \ la terre d'une façorf
moins sommaire, l'habit d'uniforme dont
je me fusse trouvé revêtu eût été bien
plus étrange sncore dans Une réunion si
joyeiisé et si distinguée. . , s
Prononcé d'une parole grave, avec uni
visage pâle et défait comme serait celui
d'ùn homme fraîchement relevé d'une
grande maladie, ce débutposait carrément
ou une réalité effrayante ou un froid mys
tificateur bien sûr de son rôle et décidé à
le jouer haut la*màini :
P ;
le
Tous plus ou moins sceptiques, tous
lus ou" moins en ménage douteux avec
eur conscience; les assistaiis avaient inté
rêt et partant pente naturelle à opter du
côté de la mystification. Là réalité d'ail
leurs, comme il arrive toujours,,s'était
trouvée bien moins terrifiante que ce que
chacun avait pu rêver; il y eut donc com
me un accord général et tacite pour ac
cepter le spectre sous bénéfice d'inventai
re. Provisoirement, on le laisserait se po
ser et s'étaler à l'aise, comme on fit plus
tard pour le fameux comte de Saint-Ger
main et pour Cagliostro, dont on était bien
loin de tout comprendre, mais dont on
écoutait, sans sourciller ét en s'en amu
sant, les immenses bourdes; quand le mo
ment viendrait, il serait temps's'il y. avait
lieu, d'avoir peur et de réfléchir; c'est dans
ce sentiment que, prenant la parole avec
un,semblànt parfait de gravité, le prince
dit au survenant :
• — Monsieur, j'ai accepté avec empresse
ment l'occasion de me rencontrer, ici avec
voui : mais sur votre personnalité régne
une brume qu'il conviendrait de dissi er ;
répondez donc, je vous prie* avec une
franchise qui, d'aucune manière, nè sau
rait altérer la bienveillance naturelle qùe
"je ressens poiir vous : Etes-vous vivant
comme vous en avez tout l'air, ou effectif
vement mort ainsi que vous le prétendez?
— Mort! Monseigneur, répondit le che
valier avec une profonde inciination.de
tête, assassiné le 2 septembre 1715 dans
la forêt de Bondy'où je suis ontreposi' 1 , ain
si que vous avez pu vous en convaincre
vous-même, au pied du deuxième arbre à
droite,près de Y Ormeaux harangues, et inau
gurant ainsi le rçgne de, "la justice sous
votre glorieuse régence qui, le matin, avait
été proclamée par le Parlement.
—Soit, Monsieur, admettonspourun mo
ment que vous soyez ce que vous dites...
— Un moment, interrompit lè chevalier
avec un sourire triste, on ne divise plus
le temps, Monseigneur, quand on s'est
abîmé dans l'océan de l'éternité.
— Enfin, poursuivit le Régent, envoyé
dites-vous, de ce monde où l'on ne compté
plus même par siècles, j'imagine que vous
voudrezbien commencer par produire vos
lettres de créance; ■ - s
—■ C'èst-ji-dire, prouver à'Votre Altesse
que sérieusement j'ai fait divorce avec la
yie? Eh bien! immédiatement, Monsei
gneur, cette preuve n'est pas en mon pou
voir, car, sous la violente influence de ré
vocation que j'ai subie, je vis, je pense, je
vois. Ce luxe qui m'entoure, ces blanches
épaules, ces frais sourires de femmes, ces
étincelantes paillettes de l'esprit semées,
dit-on, à pleines mains dans ces soupers
de Votre Altesse, dont j'ai ambitionné un
fugitif aperçu, tout cela, je me sens capa
ble de le goûter et d'en être ému; mais
seulement* hélas! jusqu'à l'heure, mal-
"heureusement prochaine, où, rappelé à la
sombre réalité, j'irai redormir mon som
meil et rendre au sépulcre ce qui lui a été
momentanément dérobé.
— Mais enfin, Monsieur, mangez-vous?
lui demanda brusquement Canillac,
croyant pousser un argument d'une ri
poste difficile.
Pourquoi pas, Monsieur? répondit, le
chevalier; est-ce que les vampires, les
broucolaques, les goules, les lamies ne
mangent pas, et faut-il vous apprendre
qu'un Allemand, Michel Rautï, a pu
blié un savant traité de Masticatione mor-
tuorum in tumtdis? Seulement j'ai l'estomac
paresseux (comme.le père Reiglet, dit en
aparté Mnïe de Mouchy), et-ue lui -confie
que des choses de digestion Cacile, un
biscuit, par exemple, arrosé de vin.de
Champagne.
-r- Monsieur de Ilorn, dit vivement
Brancas, passez donc les biscuits !
; Le-chevalier jeta un regard rapide sur
celui dont le nom venait d'être prononcé,
prit quelques pâtisserie? sur son assiette,
et,.au lieu'dé se servir du verre qui avait
été placé plein devant lui, il demanda à
Mme de Berry l'honneur .de s'approprier
le sien, disant qu'au contact du cristal
touché par une si belle bouche, il boirait
peu -fi'.re un supplément de quelques ins-
tans de vie. •
— Une chose certaine* c'est qu'il est
amusant et do bonne compagnie, dit Mme.
de Berry bas à son père qu'elle avait pour
voisin de gauche.
Après que l'assistance, avec une certaine
curiosité, eut vu le chevalier prendre sa
nourriture, à peu près comme elle eût fait
pour le lion de la ménagerie :
• — Ainsi, Monsieur, reprit le Régent,
sous la force d'une évocation qui ne me
paraissait avoir donné pour résultat que
le: fait, j'en conviens assez curieux, du
tournoiement enragé d'une table, vous se
riez revenu au .monde d'une façon provi
soire; en vous, il faudrait admettré , en
quelque façon, un ichappé du grand ba
gne de la mort, qui vous réclamerait au
premier moment. •
— On ne peut mieux résumer, Monsei
gneur.
— Et assisterons-nous, Monsieur, à vo
tre second trépas, demanda le comte.de
Horn ; avez-vous une idée de l'heure ?
— Et vous, Monsieur le,comte, répliqua
le chevalier dont la figure et la voix s'ani
mèrent, vous là savez, votre heure ?
— Non, vraiment ! et je ne m'en soucie
guère.. -, . .
— Vous avez tort, Monsieur le comte,
reprit le fantôme. faisant allusion à une
odieuse scène de débauche sacrilège consi
gnée dans tous les Mémoires, du temps,-
car, après les monstrueuses profanations
qu'avec vos scandaleux amis vous jugeâtes
plaisant, il y a quelques jours, d'accumu
ler à l'enterrement du procureur Nig'eon,
■ je doute fort que vos derniers momens
soient bénis. Les autres saluent les morts
quand ils passent; vous, vous les insultez
et troublez lèurs funérailles.
— Equipée de jeunes gens, après boire,
dit le duc. d'Orléans.
— Et qui vous a paru plaisante, Monsei
gneur, je le sais, mais prenez garde qu'à :
vos obsèques aussi il ne se passe d'étranges
choses: on*a cruellement ri à celles de
Louis XIV. .
— Ah ! dit le Régent en interrompant,
• vous le prènez sur un ton terriblement
.tragique! Vous étiez plus réjouissant tout
à l'heure!-Après tout, les coupables dégri
sés ont été faire -excuse à M. le curé de
" Saint-Germain-l'Auxerrois, qui lui-même
a demandé qu'on cessât les poursuites.
— Et moi je vous dis, répliqua le cheva 1
lier d'une voix tonnante, que M. le comte
de Ilorn finira mal : c(ue sur votre règne,
Monseigneur, déjà passablement riche en
scandales, ses galtés sacrilèges impriment
un dégoût qui aura son écho dans l'his
toire. Insulter de g'aîté de cœur un cer
cueil! les plus monstrueux scélérats ne
l'ont jamais fait. Là où vou^* voyez étour-
derie, légèreté, moi j'aperçois un crime
• èn herbe.
Le comte de Ilorn' affecta de beaucoup
rire à cette sortie prophétique; mais sous
la barre du bourreau elle a dû lui revenir
en mémoire.
— Chacun, Monsieur, dit Noce, prêche
pour âon saint et vous devez en effet trou
ver mauvais qu'on trouble les pompes fu
nèbres, mais puisque vous êtes en train de
prévoir, soyez donc * assez bon pour nous
dirç la bonne aventure de no.tre ami Law:
déjà deux fois décrété de prise de corps
par le Parlement, finira-t-il définitivement
par être pendu?
— M. Law, répliqua.gravement le che-
"valieiyce n'est pys un crime, c'est une co-
. lossale banqueroute en floraison : il finira
à l'aumône. . », • ..
La prédiction parut du dernier bouffon.
Law venait ^d'acheter, successivement
les terres seigneuriales deLigny, de Boissy,
de Domfront,, de Lamàrche, de Tancar-
ville et de Guermànde. ;
— Ah! ah! : Monsieur, dit-il, au .cheva
lier, il paraît qu'au pays d'où vous arri
vez on a des idées en finances; elles sont
un peu arriérées, je dois vous en avertir, s
— Au pays d'où je viens, Monsieur la
réformateur, on juge un système qui est le
dépouillement universel au profit de quel
ques-uns; un système qui dans ses moin
dres détails, accuse votre rare imprévoyan
ce et votre prodigieux dédain de l'ordre et
de la probité commerciale. Le papier,"n'est-
il pas vrai, est là monnaie par excellence ;
l'or est une chimère ?
— Abominablement gênante , ajouta
Law, se prêtant mal aux transactions.
Eh bien !'dit le chevalier, enrégimen
tant parmi ses argumens un fait qui réel
lement venait de se passer, ce papier, le
fondement de tout votre édifice financier^
votre outil universel, vous le jetez sur la
place, entouré de telles garanties, qu'a-
vant-hier, dans la vertueuse rue Quincam-
poix, un abbé a pu faire prendre des billets
d enterrement pour des actions .de votre
Mississipi.
•— Ce détail a dû vous frapper, en effet,
dit gaîment M..deRiom, et j'avoue que,
pour le Système, il sent furieusement l'o
raison funèbre.
.— Mais, il n'y a pas à rire, dit la vieille
princesse de Léon, l'observation de mon
sieur le décédé, est fort juste, et vous de
vriez, mon cher Law, prendre des précau
tions ; le fait est que personne ne sera plus
sûr des valeurs qu'il a dans les mains, et
cette négligence inciilpe terriblement vo
tre administration.
— Elle inculperait encore plus mon gou
vernement, Madame la princesse', dit le
Régent, car c'est avec l'attache royale que
circulent ces titres si facilement falsifia-
bies. Du reste, au pays d'où vient Mon
sieur, pour parler comme'Law* peut-
être ne suis-je pas non plus trop bien ac
commodé.
— Vous me faites } Monseigneur, répon-
-dit le chevalier ainsi provoqué, l'effet de
ces gentilshommes, qui après le guet bien
rossè, s'en vont finir la nuit à la Halle,
trouvant leur plaisir à se faire agonir par
les poissardes. Mais je,n'ai pas, comme
ces dames, le génie- de l'invective. Au con
traire, je suis tout sucre et tout.miel,'et en
regardant dans lelointain des siècles, j'en-.
trevois'de votre époque une louange et
une fortune singulières; on proclamera
que par excellence elle fut celle du bien
manger et du bien boire; celle de l'élé
gance,. du plaisir à toute bride ; celle des
faciles et rapides amours ; votre populari
té finissant par aller aux nues, vous
brillerez en vignette sur les flacons des
parfumeuses, et quelle gloire comparable
à celle de votre règne, qui aura eu pour
Egérie et pour cardinal de Richelieu, le ver
tueux, le sage, l'incorruptible, en un mot,
le vénérable abbé Dubois !
— Bien salé, papa! cria Mme de Berry.
— Mais oui, pas mal, dit. en riant le
prince, seulement Dubois,,cardinal, c'est
un, peu chargé, car personne rie voudrait
cautionner qu'il ait tait sa première com
munion. ',
— Eh ! eh ! fit Noce, en une matinée, on
a le temps de recevoir bien dés sacre-
mèns ! ■ '
— .Mais, moi, chevalier, demanda la d u-
"chesse, la fille de ce grand homme, la pos
térité ne dira-t-elle rien de ma personne?
— Elle en dira, Madame la duchesse, eo
qui s'en dit déjà v que, célèbre par l'esprit,
la beauté, les grâces, faute du lest de l'é
ducation, vous fûtes une riante nacelle
battue par . la tempête de toutes les pas
sions et allant un peu échouer à tous les
écueils. Quand ils vous voient aller pren
dre votre respiration chez les Carmélites,
les anges du ciel se réjouissent et espèrent,
car ils savent l'histoire de la Madeleine ;
mais le lendemain, quand vous en sortez,
ils pleurent, et trouvent prudent,avec leurs
grandes.ailes, de hausserl'ôventail et de sa
voiler la face. ' . ,,
— Mais* mon père, dit à mi-voix la du
chesse au Régent, on n'a pas plus d'esprit
que ce garçon et il mecharmeavec son in
solence à la vanille; si l'on était Sûr qu'il
.n'a pas* comme le.cheval de Roland, l'in
convénient d'être mort, il donnerait l'idée
d'une infidélité à ce,gros bête de Riom. ' .
Comme la.princesse achevait cette phra
se* une sorte, de tumulte se fit dans l'anti
chambre; la porte s'ouvrit brusquement,
et faisant la burlesque entrée d'un comique
qui a eu des malheurs, l'air furieux, lés
Vêfemens en désordre et, de la. laçon "la
plus imprévue,.venant lui-même donnér
un démenti à son triomphant billet,'pa
rut le tempétueux abbé Dubois.
Charles
(£a suite à deiûain.)
ABOSNÏHENS SES DÉPARTEMBNS,
•&", '* "
' TROIS MOIS^SÏÏfcïS 16 FR.
SIX MOlS..ÎÏ ?ÎTVîÏÏÏ 32 FR.
DN 64 FR.
*oo* us pats frnuKGBM ,-YoIr le tableau
■ • publié I«s s et 80 de chaque moto.
Imp. L. BONIFA.CS. r. des Bons-Ênfans, i9.
BUREAUX k PARIS | rue do Valoî* (Palais-Royal); n? 105
B
MERCREDI 5 OCTOBRE 1864.
mmm
JOURNAL POLITIQUE, LITTÉRAIRE, UNIVERSEL.
ABONNEMENS DE PARIS.
* -
es
TROIS MOIS....V.".S 13 FR.
Six mois ....;.^;;? 26 FR.
un ajv; 52 fr;
UN NUMÉRO 20 centimes;
Les abonnemens datent des i« et 16
de chaque mois.
Le mode d'abonnement le plus simple est l'envol d'an bon de poste on d'an eflet I
gsur Paris, à l'ordre de l' admiihstratbcr du journal, rue de Valois, n* 10, |
Lbi lettre* ou envois chargent kon affranchis sont refuiit.
Les articles déposés ne sont pas rendus.
Les Annonces sont reçues chez M. Panb , rue Notre -Daiûe-des-Victoires, n* 40
(place de la Bourse).
PARIS, 4 OCTOBRE.
La convention du 45 septembre conti
nue à absorber à peu près exclusivement
l'opinion en Europe , et l'es journaux de
tous tes pays reflètent cette préoccupation
du public. ' .
En Autriche, où des intérêts, très oppo-,
,isés se heurtent dans là question italienne,,
les appréciations des journaux sont natu
rellement très variées.
. Eh général, la presse autrichienne se
lait remarquer par un langage prudent et
modéré.
y C'est ainsi .que l' Ost-Deutsche-Po?t con
seille de ne pas montrer trop de raideur
et d'examiner la convention comme une
œuvre sérieuse. Ce journal est d'avis qu'il
dépend de l'Autriche de faire tourner la
convention à son avantage ou à,son préju
dice selon la ligne de conduite qu'elle
'adoptera.
La Presse de Vienne insiste surtout sur
l'utilité d'une entente de l'Autriche avec
la France sur les affaires de la Péninsule,
et elle revient à l'idée d'un congrès géné
ral. Tous les arrangemens directs entre
Vienne et Turin seraient incomplets, sui
vant la feuille viennoise, si l'adhésion de
la France leurfaisàit défaut. « Nous avons
a un intérêt réel, dit la Presse , à conserver
» de bons rapports avec la France, et
» noiis avons lieu de croire que, de
,» son' côté, elle est disposée à rester
» avec nous sur un pied amical. Napo-
a léon III est un souverain qui mérite d'ê-
» tre écouté; c'est un penseur profond, et
» la réalisation de son projet de congrès
» général nous paraît le seul moyen de
» mettre un terme aux inquiétudes tou-
» jours renaissantes de l'Europe. »
Le Botschafter publie une correspon
dance de Londres qui conseille à l'Autri
che" de reconnaître le royaume d'Italie
dans ses limites actuelles, et de satisfaire
à la fois la France et l'Angleterre.
Le Wanderer , enfin se prononce contre
toute idée de coalition et trouve que l'a
bandon de laVénétie serait préférable à
une pareille politique.
Dans les journaux italiens, il n'y a au
jourd'hui à signaler qu'un article de la
Discussionc qui établit la situation du Parr
.. lement vis-à-vis de la convention du.15'
septembre, tes stipulations relatives à l'é
vacuation de Rome ne sauraient don
ner lieu à un vote des Chambres, le roi
ayant seul le droit de conclure des traités
avec les puissances étrangères. En revan-
. che, le Parlement aiira à décider la quesr
tion de la translation de la capitale, puis
qu'il aura à voter les crédits nécessaires à
l'exécution de cette mesure.
- Les arrangemens financiers entre le Da
nemark etles duchés rétardent toujours la
signature délapàikàVieane* Auprojet d'un
' pàrtagë de l'actif, les plénipotentiaires da
nois ont opposé le contre-projet d'une
somme une fois pour, toutes payée et l'ar
bitrage: d'uile puissance neutre. Les puis
sances allemandes ont repoussé cette der
nière* proposition et annoncé leur inten
tion de poser un ultimatum dans cette af
faire. De nouvelles instructions sont atten
dues de Copenhague..
Lbs lettres de Berlin nous apprennent
que le cabinet prussien hésite à entrer en
négociation avec le duc d'Augustenbourg
a~\ant que la paix ne soit signée avec le
Danemark. Toutefois il est hors de douté
que là famille royale de Prusse est favora
ble à la reconnaissance des droits de ce
prince au-trône des duchés.
La conférence douanière qui s'est tenue
à Prague entre les plénipotentiaires de
l'Autriche et de la Prusse, a été ajournée.
On sait qu'il ne s'agit plus. aujourd'hui
que du renouvellement du traité de com
merce entre le Zsllvereiu et l'Autriche,
le traité franco-allemand ayant été adopté
par tous les membres du Zollverein. 11 est
donc probable que les cabinets de Vien
ne et de Berlin finiront par. tomber d'ac
cord sur, les facilités à, accorder à leur
commerce.
La reconnaissance du roi Georges par
le cabinet de Vienne est maintenant un
fait accompli. Le ministre d'Autriche a
présenté âu roi des Hellènes ses lettres -de
créance.
La Gazètte allemande de Saint-Pétersbourg
critique dans des termes assez, acerbes la
dernière encyclique du Pape relative à la
Pologne, , et elle donne à entendre que "le
gouvernement russe n'en tiendra aucun
compte. _
Le nouveau cabinet espagnol n'a-encore
pris aucune résolution dans les questions
• du Pérou et de Saint-Domingue.
En attendant, un télégramme de Madrid
annonce que le gouvernement péruvien a
répondu négativement aux réclamations
espagnoles.
Le Moniteur publie ce matin une circu
laire de M. le "ministre de l'instruction
publique aux recteurs 5 pour engager
les professeurs des Facultés à faire dans
les villes les plus importantes de nos dé-
partemens, des feourà publics à la por
tée de toutes les classes de ,1a société.
On ne saurait qu'applaudir à la pensée
qui a inspiré S. Exc. M. Duruy et dont
la réalisation contribuera puissamment
à répandre les bienfaits de la science
parmi les ; masses et à élever le niveau
intellectuel de la grande majorité de
la population. Il n'est pas douteux que
l'invitation de M. le ministre de l'instruc
tion publique trouvera un accueil empres
sé chez les professeurs des Facultés dé
partementales.
• edouard simon.
Un de nos compatriotes qui habite
Rome, et dont la situation et le caractère
nous inspirent toute confiance, nous adres
se une lettre qui sera lue très certaine
ment avec, intérêt et que nous insérons
d'autant plus volontiers que le dévoûment
de l'auteur au Saint-Siège ne peut être
douteux. c. piel. .
Rome, le 29 septembre 1864.
Monsieur,
Habitant Rome depuis longues années *
je prends la. liberté, de vous adresser les-
observations que m'a inspirées la conven
tion franco-italienne qui vient d'être con
clue. Les articles que vous avez publiés
m'ont permis d'en ap^ïèciër le But ét le
seîls, et j'ai^beau y réfléchir, je ne puis me
persuader que la solidité du pouvoir du
Saint-Père soit menacée par cette con
vention. 11 me semble qu'il dépend de la
catholicité tout entièfS ët dii gouvernement
pontifical en particulier d'en tirer, au con
traire, des avantages considérables.
Lé meilleur moyen pour que la conven
tion franco-italienne prûdUis'é des résul
tats pratiques et utiles est de s'assurer à
l'avance :
4° Que le Pape ait intérêt à s'y confor
mer;
2° Que ses sujets obtiennent des avan
tages tels qu'ils aient intérêt eux-riièmés
à rester sous sa souveraineté.
Pour remplir la première condition, il
faut parvenir à débarrasser la Papauté dés
difficultés qui l'ont accablée depuis lon
gues années. Ces difficultés sont de trois
sortes : Financières, administratives et politi
ques.
Difficultés financières t Elles Sëfont le
vées le jour où le gouvernement pontifical
n'ayant plus de dettes, tous les services se
ront cependant assurés, et où il aura une
armée, sûffisante payée.
Le gouvernement pontifical doit environ
500 et au plus 600 millions ou 25 à 30 mil
lions de francs de rentes. Prenons ce der
nier chiffre. Au prorata des cinq-sixièmes,
conformément au rapport de la population
des anciennes provinces des Etats de l'Eglise
avec la population des provinces restant
actuellement au Pape, le gouvernement
italien devra payer, au lieu et place du
gouvernement pontifical, 25 millions d'in
térêt. Il restera 5 millions de fr. d'intérêt
de dettes à la charge du gouvernement pon
tifical. Ilfaudra en outre 13 millions au plus '
par an pour solder l'armée de 12 à 15,000
hommes.C'estdonc unesommeannuelle de
18 millions de fr. à trouver, somme qui de
vrait être fournie principalement par les
gouvernemens des nations catholiques :
France, Autriche, Italie, Espagne, Portu
gal,Belgique,Bavière, Mexique, Brésil,etc.,
au prorata du chiffre de leurs popula
tions respectives comprenant ensemble 145
millions d'habitans, ce qui ferait un mil
lion de francs à payer par 8 millions d'ha
bitans.
Il m'est impossible de croire que les puis
sances dont les gouvernemens ne sont pas
catholiques,jnais qui renferment un grand
nombre de catholiques, ne tiendraient pas
également à honneur de contribuer à
la sécurité du Saint-Père. Tels seraient,
par exemple, la Prûsse pour les pro-
vincës rhénanes, la Russie pour la Polo
gne-, la Suisse, pour les cantons catholi
ques, les Pays-Bas, les Etats de Wurtem
berg et de Bade dont la moitié de la po
pulation est catholique, la Saxe dont le
souverain est catholique, et enfin les Répu
bliques de l'Amérique du Sud. Ce ne serait
plus sur une population de 1 ,145 millions,
mais bien d'environ 200 millions, mettons
seulement de 180 millions, que porterait
le poids des dépenses nécessaires au sou
tien de la Papauté, dépenses qui iraient en
diminuant, lorsque des rapports réguliers
viendraient à s'établir entre le Pape et ses
sujets, ce qui permettrait de se contenter
d'une armée moins nombreuse On arrive
rait ainsi facilement à une aepense qui
n'excéderait pas 15 à 16 millions de francs
par an, et représenterait une contribution
4e 1 million de francs par chaque douzai
ne de millions de population catholique.
Le règlement de cette somme se ferait
tous les ans à Rome, au moyen de confé
rences entre les ambassadeurs et repré
sentai des divers Etats qui y contribue
raient et qui s'entendraient avec le gou
vernement pontifical.
L'armée soldée, lè gouvernement ponti
fical, déchargé de sa delte 2 àiirait à suffire
aux autres services, ce qui lui serait faci
le et au-delà, avec les produits du denier
deSaint-Pierre, qui fournit environ 10 mil
lions par an* sahs compter la ressource
, des propriétés domaniales (biens de la cou
ronne) du patrimoine de l'Eglise. Par suite
de la dénonciation dy gouvernement ponti
fical à tûiit impôt sur ses sujets; puisqu'il
n'en aurait pas besoin, les questions finan-
cièffes se trouveraient réduites à des taxes
locales, librement votées par les munici
palités pour être employées sur les lieux
mêmes. •
Difficultés administratives. —A l'aide d'une
organisation icsrto; tjue l'on pourrait, don
ner aux municipalités, de la concession de
libertés étendues locales ou municipales,
de la franchise des ports,-de la suppres
sion, des douanes de terre devenues inuti
les, il nous samble que les difficultés ad
ministratives disparaîtraient.
. Difficultés politiques, — Les considéra
tions et combinaisons qiii Viennent d'être
exposées s'appliquent également aux ques
tions politiques. Pas d'impôt gouverne
mental, par conséquent pas de Cham
bre pour le voter. Liberté entière accordée
aux sujets romains d'entrer au service du
gouvernement italien, pas de conscrip
tion, comme cela existe déjà, etc.' En som
me, atténuation presque complète des dif
ficultés politiques.
Tous ces avantages nous paraissent de
voir assurer à la Papauté le dévouement
de ses sujets, au moins d'une façon suffi
sant» pour que les troubles et les excita
tions révolutionnaires y trouvent peu de
points d'appui, surtout avec une armée
de 12 à 15,000 hommes. ..
* On peut ajouter à cette situation privi
légiée qu'auraient les sujets du Pape, aux
avantages résultant des redevances consi
dérables venues annuellement du dehors,
ceux provenant des dépenses faites par les
officiers et soldats étrangers, et le bénéfice
. des sommes importées par les nombreux
voyageurs que n'attirerait plus la Papauté
si elle venait à quitter Rome. .
- Les deux conditions indiquées plus haut
pour que la Papauté ét ses sujets aient
également intérêt à se conformer à la con
vention sê trouveraient ainsi remplies,
Rome prendrait plus que jamais le rôle
de ville universelle, et la Papauté sentirait
la-nécessité de retourner aux traditions
du passé en appelant tout le monde ca
tholique aux honneurs de l'Eglise romai
ne. On doit reconnaître au reste que le
Pape Pie IX est*déjà entré dans cette voie.
Veuillez agréer, etc., etc.
. Pour extrait : c. piel.
TELEGRAPHIE PRIVEE. .
Londres, 3 octobre, soir.
Il à été déposé aujourd'hui 142,000 liv. sterl.
à la Banque d'Angleterre.
' L'orge a baissé de 6 pences à 1 shilling, et
l'avoine- de 1 shilling.
Lord,AVodehouse est nommé lord-lieutenant
d'Irlande, en remplacement de lord Carliste,
démissionnaire.-
Copenhague, .3 octobre. '
Le Rigsdag a repris aujourd'hui ses séances..
Ses premières délibérations porteront sùr des
projets de loi relatifs aux finances, au jury et
au code pénal.
Berlin, -4 octobre-. •
Les journaux de ce matin annoncent que
M. de Hasselbach est de retour de Prague.
M. de Hasselbach a été reçu immédiatement
par le ministre des finances. On dit qu'il ne
rétournera plus à Prague.
Francfort, 4 octobre.
Le journal les Deux-Mondes annonce que l'im
pératrice Eugénie a changé, hier, au dernier
moment, son itinéraire. Partie de Schwalbach,
à quatre heures, dans, sa propre voiture, elle
s'ést rendue directement à Mayence, où elle a
pris le chemin de fer. S. M. a passé la nuit à,
Marihéim; Ce matiii, elle est pârtie itour flei- •
delberg, ft'ôii elle sè reridra à Bade par l'esptess
ordinaire. Le convoi impérial partira de Wies-
baden à dix heures, pour être â ti'dii heures à
Bade. ' . '
., Saint-Pétersbourg, 4 octobre.
La Gazette dlteiriande de Saint -Pétersbourg
déclare que l'encyclique du Pape est l'œuvre
des jésuites qui craignent de perdre leur puis
sance par la réorganisation de l'instruction
primaire efl Pologne. ,L,a Gazette ajoute que la
Russie considère d'ailleurs fcetto encyclique
avec une indifférence parfaite.
Les fiançailles du grand-duc héritier avec
19 princesse Dagmar ont été annoncées diman
che par loi coups de canon,
. Vienne, 3 octobre.
La Nouvelle presse libre annonce que, dans la
coiiférencB de samedi, les plénipotentiaires des
puissances allemandes ont déclaré inexécuta
ble le projet tendant à fairs décider par un ar
bitre la question de liquidation, en manifes
tant l'intention .de poser aux Danois un ulti
matum pour qu'ils aient à se prononcer dans
cette affaire. Les plénipotentiaires du Dane
mark ont donné connaissance de ce fait à leur
gouvernement, dont on attend aujourd'hui la
réponse. Aussitôt que cette réponse sera arri
vée, la conférence se réunira de nouveau.
, La Gazette autrichienne dément la nouvelle
que la démission àujudex curies de la Hongrie,
M. 15 comte Andrassy, ait été acceptée.
Bucharest, 3 octobre.
Les journaux attaquent très vivement le
Journal des Débats à l'occasion de ses articles
contre la loi rurale. '
Le prince Couza a visité Jassy. Il a été l'ob
jet, dans cette ville, d'une réception enthou
siaste.
Turin, 3 octobre.
Emprunt italien, 67.25.
Messine, 3 octobre.
Les avis d'Athènes portent que le ministre
d'Autriche a présenté au roi ses lettres de
créance. - . .
Marseille, 4 octobre.
Les lettres de Rome da 1" octobre annon
cent qu'une dizaine d'individus, arrêtés le 29,
ont été remis en liberté et que la tranquillité
est rétablie. Toutefois le Pape a ordonné des
prières publiques et des processions quotidien
nes pour l'octave du'Rosaire, vu la gravité des
circonstances. *
Madrid, 3 octobre.
Le Pérou a répondu négativement aux ré
clamations espagnoles. Le consul général du
Pérou, M. Moreira, était cependant autorisé à
traiter, à Madrid,, mais l'Esfmgnen'apas main
tenu ses premières propositions, en objectant
-les mauvais traitemens subis par M. Mazarrp-
do. La réponse du gouvernement de Lima nie
ces mauvais traitemens. ( Eavas-Sullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir : ■ , ■ •
Bade, 4 octobre.
L'Impératrice Eugénie est arrivée ici à une
heure. .Le grand-duc et la grande-duchesse de
Bade, ainsi que le roi de Prusse étaient allés à
la rencontre de'Sa Majesté.
Londres, 4 octobre, S hi 18 soir.
Consolidés anglais, 88 1/2.
11 a été déposé aujourd'hui 73,000 liv. st.' à
la Banque d'Angleterre. La situation moné
taire s'est beaucoup améliorée. On discuté la
probabilité d'une prochaine réduction de l'es
compte. .
Francfort, 4 octobre.
La Gazette des Postes a reçu de Vienne le télé
gramme suivant :,
« La conférence se réunit demain. La répon
se du Danemark est arrivée ; elle est emprein
te d'une tell# déférence qu'on est autorisé à es
pérer une prompte conclusion de la paix. »
, Turin,; 4 octobre.
La Gazette officielle publie le rapport suivant
des anciens ministres au roi, qui accompa
gnait le décret de convocation du Parlement.
Au moment où nous avons pris le gouver
nement, la-question romaine se trouvait dans
de telles conditions qu'il aurait été peu. digne
et inutile d'entamer immédiatement de .nou
veaux, pourparlers. Le gouvernement atten
dait lé moment opportun 3 ,et il s'est empres
sé de;le saisir, lorsqu'il a jugé que les^condi-
tions générales de l'Europe étaient favorables.
Après les délibérations .du Parlement qui de
vaient servir de guide au gouvernement)
question romaine ne devait être résolue c_
par des moyens moraux.- On devait procé
der d'accord avec la France pour obtenir
l'applicatioa-da prinplpe de non intervention.
L'empereur des Français a toujours désiré
pouvoir fetirer ses troupes de Rome, non-
seulement parte que cet acte est conforme
aux principes de drelt public qui sont la ba
sé de l'Empire et dé ea politique, mais aussi
parce que la résurrection de l'Italie sera une
des principalss gloires de son règne. Mais
l'Empereur croyait ne pas pouvoir abandon-
nef, en lui retirant d'un seul coup son appui,
cette puissance qu'il avait pendant quinze ans
protégée parses armes. Pour rassurer les sen-
timens catholiques, le gouvernement italien
ne pouvait que promettre de ne pas attaquer
le territoire pontifical et empêcher qu'il fût
attaqué par des bandes irrégulières au côté
de la frontière du royaume.
ggCette promesse loyalement donnée ei ferme
ment maintenue ne détruit pas, n'amoindrit
pas le droit et les aspirations de la nation,
mais elle confirme la nécessité d'opérer par les
seules forces morales pour faire triompher l'i
dée nationale. Néanmoins, tandis que le gou
vernement se préoccupait de la question ro-
mainej il n'oubliait pas la question vénitienne.
L'Autriche campée en Vénétie peut devenir une
menace dans certaines éventualités qu'il faut
prévoir.
. La principale pensée du roi a toujours 'été
d'organiser un système de défense qui exi
geait li transfert du siège du gouvernement
dans une. localité mieux située. Les con
sidérations militaires ont fait choisir Flo
rence. Ce transfert, quoique étant un fait,
essentiellement intérieur, se rattache au traité.
dont II a faeilité la conclusion, parce qu'il a
été regardé par la France comme un gage que
l'Italie a renoncé à l'usage des moyens violens
vis-à-vis de la Papauté.
Le rapport parle ensuite du sacrifice imposé
à Turin, dont on rappelle les mérites. L 'an
cien cabinet exprime la confiance que cette
ville imitera l'exemple du roi', qui s'est dévoué
entièrement àTItalie.
Emprunt italien, 67.30. (Havas-Bullier.)
COURS DE tA BOURSE.
COURS DE CLQTURK le 3 le 4 HAUSSE. BAISSB.
3 0/0auc6mpt. 65.60 65.43 » ' » » 15
—Fin du mois, 65.85 65.85 s » » »
41/2 au compt. 92.40 92.10 a » » 30
—Fin du mois. 92.75 », « b » » »
.Les nouvelles du Brésil, en date du 4
septembre, annoncent un changement de
ministère .dans cet empire. C'est sur une
question de chemin de fer que la derniè
re ad ministration a été renversée.
Le nouveau cabinet a "pour président
don Francisco Furtado, qui est .chargé du -
portefeuille de la justice. Au dçpart du
paquebot, le ministre des affaires étran
gères n'était pas encore désigné.
(Moniteur du soir.)
Le Moniteur de l'Algérie du 28 septembre
nous apporte les nouvelles suivantes.:
« Aussitôt après avoir. pris le commande
ment de la province de Constantine, M. le gé
néral Périgot s'est porté avec une colonne dans
le Zouagha et le Ferdjiouah pour y régler les
affaires et pour'procéder à une organisation
rendue nécessaire par suite de l'internement
en France du cheikh Bou-Akkaz-ben-Achour.
,» Cette opération n'avait rencontré aucune
résistance, et le général avait pris toutes ses
dispositions pour quitter cette région et pas
ser, dans celle des Babors quand, dans la. nuit
du 25 septembre, une vingtaine de partisans
du régime récemment renversé vinrent tirer
quelques coups de fusil : sur le camp fran
çais., Le lendemain, au départ de la colonne,
quelques contingens kabyles attaquèrent le
flanc droit ét l'arrière-garde, comme protes
tation ; contre les. mesures nouvelles. Cette
insulte fut punie, sur l'heure;. le général
Périgot arrêta sa colonne et la fit camper A
Meregnioun, : sur le bord de TOued-el-Kebir.
Quatre bataillons sans sacs furent lancés conî
wm
esmm
Feuilleton dn Constitutionnel, 5 «et.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Troisième partie.
■■ VII.
, le spectre couleur de rose.
Mme de Berry avait eu tort de s'inquié
ter, le chevalier était venu, sans son
cheval. '
Mais il entra vêtu en sportman de l'épo
que et exactement comme il l'était le jour
de sa mort: bottes' molles à genouillères^
culotte de peau de daim, veste pareille ;
large habit de drap bleu galonné en or et
à brandebourgs; de chapeau point (Eveille-
Chien se l'était approprié), une seule main
gantée, l'autre gant étant resté au bord
de l'étang Beauclaire, et l'Spée en verrouil.
; Ii paraissait d'ailleurs avoir pris qùel-
ques soins de sa personne ; coiffé au der-.
nier goût et poudré de frais* il exhalait
une forte odeur depommadeàla jonquille
que dut apprécier le Régent, connaisseujp
®n parfums, et les aimant violens et à la
passion, jusqu'à 1 descendre ces études de
chimie, qui avaient failli lui : coûter si'
cher, k fabriquer lui-même des eaux de
toilette et de mouchoir.
S'adressant à Mme do Berry, qui avait
refait une place à sa droite en criant réso
lument, comme don Juan : Un couvert à
Monsieur!
—Madame, lui dit le survenant, j'ai à
m'excuser du costume "plus que négligé
dans • lequel je me présente à Votre Al
tesse; mais nous n'avons pas," vous le sa
vez, grandes toilettes de rechange, ét-j'a-
jouterai que, rendu \ la terre d'une façorf
moins sommaire, l'habit d'uniforme dont
je me fusse trouvé revêtu eût été bien
plus étrange sncore dans Une réunion si
joyeiisé et si distinguée. . , s
Prononcé d'une parole grave, avec uni
visage pâle et défait comme serait celui
d'ùn homme fraîchement relevé d'une
grande maladie, ce débutposait carrément
ou une réalité effrayante ou un froid mys
tificateur bien sûr de son rôle et décidé à
le jouer haut la*màini :
P ;
le
Tous plus ou moins sceptiques, tous
lus ou" moins en ménage douteux avec
eur conscience; les assistaiis avaient inté
rêt et partant pente naturelle à opter du
côté de la mystification. Là réalité d'ail
leurs, comme il arrive toujours,,s'était
trouvée bien moins terrifiante que ce que
chacun avait pu rêver; il y eut donc com
me un accord général et tacite pour ac
cepter le spectre sous bénéfice d'inventai
re. Provisoirement, on le laisserait se po
ser et s'étaler à l'aise, comme on fit plus
tard pour le fameux comte de Saint-Ger
main et pour Cagliostro, dont on était bien
loin de tout comprendre, mais dont on
écoutait, sans sourciller ét en s'en amu
sant, les immenses bourdes; quand le mo
ment viendrait, il serait temps's'il y. avait
lieu, d'avoir peur et de réfléchir; c'est dans
ce sentiment que, prenant la parole avec
un,semblànt parfait de gravité, le prince
dit au survenant :
• — Monsieur, j'ai accepté avec empresse
ment l'occasion de me rencontrer, ici avec
voui : mais sur votre personnalité régne
une brume qu'il conviendrait de dissi er ;
répondez donc, je vous prie* avec une
franchise qui, d'aucune manière, nè sau
rait altérer la bienveillance naturelle qùe
"je ressens poiir vous : Etes-vous vivant
comme vous en avez tout l'air, ou effectif
vement mort ainsi que vous le prétendez?
— Mort! Monseigneur, répondit le che
valier avec une profonde inciination.de
tête, assassiné le 2 septembre 1715 dans
la forêt de Bondy'où je suis ontreposi' 1 , ain
si que vous avez pu vous en convaincre
vous-même, au pied du deuxième arbre à
droite,près de Y Ormeaux harangues, et inau
gurant ainsi le rçgne de, "la justice sous
votre glorieuse régence qui, le matin, avait
été proclamée par le Parlement.
—Soit, Monsieur, admettonspourun mo
ment que vous soyez ce que vous dites...
— Un moment, interrompit lè chevalier
avec un sourire triste, on ne divise plus
le temps, Monseigneur, quand on s'est
abîmé dans l'océan de l'éternité.
— Enfin, poursuivit le Régent, envoyé
dites-vous, de ce monde où l'on ne compté
plus même par siècles, j'imagine que vous
voudrezbien commencer par produire vos
lettres de créance; ■ - s
—■ C'èst-ji-dire, prouver à'Votre Altesse
que sérieusement j'ai fait divorce avec la
yie? Eh bien! immédiatement, Monsei
gneur, cette preuve n'est pas en mon pou
voir, car, sous la violente influence de ré
vocation que j'ai subie, je vis, je pense, je
vois. Ce luxe qui m'entoure, ces blanches
épaules, ces frais sourires de femmes, ces
étincelantes paillettes de l'esprit semées,
dit-on, à pleines mains dans ces soupers
de Votre Altesse, dont j'ai ambitionné un
fugitif aperçu, tout cela, je me sens capa
ble de le goûter et d'en être ému; mais
seulement* hélas! jusqu'à l'heure, mal-
"heureusement prochaine, où, rappelé à la
sombre réalité, j'irai redormir mon som
meil et rendre au sépulcre ce qui lui a été
momentanément dérobé.
— Mais enfin, Monsieur, mangez-vous?
lui demanda brusquement Canillac,
croyant pousser un argument d'une ri
poste difficile.
Pourquoi pas, Monsieur? répondit, le
chevalier; est-ce que les vampires, les
broucolaques, les goules, les lamies ne
mangent pas, et faut-il vous apprendre
qu'un Allemand, Michel Rautï, a pu
blié un savant traité de Masticatione mor-
tuorum in tumtdis? Seulement j'ai l'estomac
paresseux (comme.le père Reiglet, dit en
aparté Mnïe de Mouchy), et-ue lui -confie
que des choses de digestion Cacile, un
biscuit, par exemple, arrosé de vin.de
Champagne.
-r- Monsieur de Ilorn, dit vivement
Brancas, passez donc les biscuits !
; Le-chevalier jeta un regard rapide sur
celui dont le nom venait d'être prononcé,
prit quelques pâtisserie? sur son assiette,
et,.au lieu'dé se servir du verre qui avait
été placé plein devant lui, il demanda à
Mme de Berry l'honneur .de s'approprier
le sien, disant qu'au contact du cristal
touché par une si belle bouche, il boirait
peu -fi'.re un supplément de quelques ins-
tans de vie. •
— Une chose certaine* c'est qu'il est
amusant et do bonne compagnie, dit Mme.
de Berry bas à son père qu'elle avait pour
voisin de gauche.
Après que l'assistance, avec une certaine
curiosité, eut vu le chevalier prendre sa
nourriture, à peu près comme elle eût fait
pour le lion de la ménagerie :
• — Ainsi, Monsieur, reprit le Régent,
sous la force d'une évocation qui ne me
paraissait avoir donné pour résultat que
le: fait, j'en conviens assez curieux, du
tournoiement enragé d'une table, vous se
riez revenu au .monde d'une façon provi
soire; en vous, il faudrait admettré , en
quelque façon, un ichappé du grand ba
gne de la mort, qui vous réclamerait au
premier moment. •
— On ne peut mieux résumer, Monsei
gneur.
— Et assisterons-nous, Monsieur, à vo
tre second trépas, demanda le comte.de
Horn ; avez-vous une idée de l'heure ?
— Et vous, Monsieur le,comte, répliqua
le chevalier dont la figure et la voix s'ani
mèrent, vous là savez, votre heure ?
— Non, vraiment ! et je ne m'en soucie
guère.. -, . .
— Vous avez tort, Monsieur le comte,
reprit le fantôme. faisant allusion à une
odieuse scène de débauche sacrilège consi
gnée dans tous les Mémoires, du temps,-
car, après les monstrueuses profanations
qu'avec vos scandaleux amis vous jugeâtes
plaisant, il y a quelques jours, d'accumu
ler à l'enterrement du procureur Nig'eon,
■ je doute fort que vos derniers momens
soient bénis. Les autres saluent les morts
quand ils passent; vous, vous les insultez
et troublez lèurs funérailles.
— Equipée de jeunes gens, après boire,
dit le duc. d'Orléans.
— Et qui vous a paru plaisante, Monsei
gneur, je le sais, mais prenez garde qu'à :
vos obsèques aussi il ne se passe d'étranges
choses: on*a cruellement ri à celles de
Louis XIV. .
— Ah ! dit le Régent en interrompant,
• vous le prènez sur un ton terriblement
.tragique! Vous étiez plus réjouissant tout
à l'heure!-Après tout, les coupables dégri
sés ont été faire -excuse à M. le curé de
" Saint-Germain-l'Auxerrois, qui lui-même
a demandé qu'on cessât les poursuites.
— Et moi je vous dis, répliqua le cheva 1
lier d'une voix tonnante, que M. le comte
de Ilorn finira mal : c(ue sur votre règne,
Monseigneur, déjà passablement riche en
scandales, ses galtés sacrilèges impriment
un dégoût qui aura son écho dans l'his
toire. Insulter de g'aîté de cœur un cer
cueil! les plus monstrueux scélérats ne
l'ont jamais fait. Là où vou^* voyez étour-
derie, légèreté, moi j'aperçois un crime
• èn herbe.
Le comte de Ilorn' affecta de beaucoup
rire à cette sortie prophétique; mais sous
la barre du bourreau elle a dû lui revenir
en mémoire.
— Chacun, Monsieur, dit Noce, prêche
pour âon saint et vous devez en effet trou
ver mauvais qu'on trouble les pompes fu
nèbres, mais puisque vous êtes en train de
prévoir, soyez donc * assez bon pour nous
dirç la bonne aventure de no.tre ami Law:
déjà deux fois décrété de prise de corps
par le Parlement, finira-t-il définitivement
par être pendu?
— M. Law, répliqua.gravement le che-
"valieiyce n'est pys un crime, c'est une co-
. lossale banqueroute en floraison : il finira
à l'aumône. . », • ..
La prédiction parut du dernier bouffon.
Law venait ^d'acheter, successivement
les terres seigneuriales deLigny, de Boissy,
de Domfront,, de Lamàrche, de Tancar-
ville et de Guermànde. ;
— Ah! ah! : Monsieur, dit-il, au .cheva
lier, il paraît qu'au pays d'où vous arri
vez on a des idées en finances; elles sont
un peu arriérées, je dois vous en avertir, s
— Au pays d'où je viens, Monsieur la
réformateur, on juge un système qui est le
dépouillement universel au profit de quel
ques-uns; un système qui dans ses moin
dres détails, accuse votre rare imprévoyan
ce et votre prodigieux dédain de l'ordre et
de la probité commerciale. Le papier,"n'est-
il pas vrai, est là monnaie par excellence ;
l'or est une chimère ?
— Abominablement gênante , ajouta
Law, se prêtant mal aux transactions.
Eh bien !'dit le chevalier, enrégimen
tant parmi ses argumens un fait qui réel
lement venait de se passer, ce papier, le
fondement de tout votre édifice financier^
votre outil universel, vous le jetez sur la
place, entouré de telles garanties, qu'a-
vant-hier, dans la vertueuse rue Quincam-
poix, un abbé a pu faire prendre des billets
d enterrement pour des actions .de votre
Mississipi.
•— Ce détail a dû vous frapper, en effet,
dit gaîment M..deRiom, et j'avoue que,
pour le Système, il sent furieusement l'o
raison funèbre.
.— Mais, il n'y a pas à rire, dit la vieille
princesse de Léon, l'observation de mon
sieur le décédé, est fort juste, et vous de
vriez, mon cher Law, prendre des précau
tions ; le fait est que personne ne sera plus
sûr des valeurs qu'il a dans les mains, et
cette négligence inciilpe terriblement vo
tre administration.
— Elle inculperait encore plus mon gou
vernement, Madame la princesse', dit le
Régent, car c'est avec l'attache royale que
circulent ces titres si facilement falsifia-
bies. Du reste, au pays d'où vient Mon
sieur, pour parler comme'Law* peut-
être ne suis-je pas non plus trop bien ac
commodé.
— Vous me faites } Monseigneur, répon-
-dit le chevalier ainsi provoqué, l'effet de
ces gentilshommes, qui après le guet bien
rossè, s'en vont finir la nuit à la Halle,
trouvant leur plaisir à se faire agonir par
les poissardes. Mais je,n'ai pas, comme
ces dames, le génie- de l'invective. Au con
traire, je suis tout sucre et tout.miel,'et en
regardant dans lelointain des siècles, j'en-.
trevois'de votre époque une louange et
une fortune singulières; on proclamera
que par excellence elle fut celle du bien
manger et du bien boire; celle de l'élé
gance,. du plaisir à toute bride ; celle des
faciles et rapides amours ; votre populari
té finissant par aller aux nues, vous
brillerez en vignette sur les flacons des
parfumeuses, et quelle gloire comparable
à celle de votre règne, qui aura eu pour
Egérie et pour cardinal de Richelieu, le ver
tueux, le sage, l'incorruptible, en un mot,
le vénérable abbé Dubois !
— Bien salé, papa! cria Mme de Berry.
— Mais oui, pas mal, dit. en riant le
prince, seulement Dubois,,cardinal, c'est
un, peu chargé, car personne rie voudrait
cautionner qu'il ait tait sa première com
munion. ',
— Eh ! eh ! fit Noce, en une matinée, on
a le temps de recevoir bien dés sacre-
mèns ! ■ '
— .Mais, moi, chevalier, demanda la d u-
"chesse, la fille de ce grand homme, la pos
térité ne dira-t-elle rien de ma personne?
— Elle en dira, Madame la duchesse, eo
qui s'en dit déjà v que, célèbre par l'esprit,
la beauté, les grâces, faute du lest de l'é
ducation, vous fûtes une riante nacelle
battue par . la tempête de toutes les pas
sions et allant un peu échouer à tous les
écueils. Quand ils vous voient aller pren
dre votre respiration chez les Carmélites,
les anges du ciel se réjouissent et espèrent,
car ils savent l'histoire de la Madeleine ;
mais le lendemain, quand vous en sortez,
ils pleurent, et trouvent prudent,avec leurs
grandes.ailes, de hausserl'ôventail et de sa
voiler la face. ' . ,,
— Mais* mon père, dit à mi-voix la du
chesse au Régent, on n'a pas plus d'esprit
que ce garçon et il mecharmeavec son in
solence à la vanille; si l'on était Sûr qu'il
.n'a pas* comme le.cheval de Roland, l'in
convénient d'être mort, il donnerait l'idée
d'une infidélité à ce,gros bête de Riom. ' .
Comme la.princesse achevait cette phra
se* une sorte, de tumulte se fit dans l'anti
chambre; la porte s'ouvrit brusquement,
et faisant la burlesque entrée d'un comique
qui a eu des malheurs, l'air furieux, lés
Vêfemens en désordre et, de la. laçon "la
plus imprévue,.venant lui-même donnér
un démenti à son triomphant billet,'pa
rut le tempétueux abbé Dubois.
Charles
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