Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-09-14
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 14 septembre 1864 14 septembre 1864
Description : 1864/09/14 (Numéro 258). 1864/09/14 (Numéro 258).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
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publié les 5 et 20 de chaque mois.
!mp, L. BONlFACE, r. des Bons-Enfans, l§;
JOURNAL POLITIQUEj LITTERAIRE, UNIVERSEL.
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PARIS, 15 SEPTEMBRE
Les nouvelles reçues aujourd'hui de
Vienne et de Berlin présentent un-con
traste remarquable avec celles de la se
maine dernière.
Il y a quelques jours à peine, tout allait
bien ou à peu près, entre l'Autriche et la
Prusse, et les travaux de la conférence de
Vienne marchaient à souhait. Aujour
d'hui, on annonce le contraire de toutes
ces bonnes nouvelles.-
Le fait le plus important et qui semblerait
accuser un refroidissement notable entre
les cours de Vienne et de Berlin, est rap
porté par la 1 Correspondance générale , or
gane ministériel de Vienne : cette feuille
annonce que «le voyage projeté et déjà
i) préparé, de l'empereur.François-Joseph
» à Berlin, n'aura point lieu. »
Un autre fait assez significatif est, que
les conférences douanières entre l'Autri
che et la Prusse ne se tiendront, pas, com
me on l'avait arrêté d'abord,à Berlin* mais
à Prague, et la date de l'ouverture n'est
pas encore fixée.
Voici maintenant un article de la Ga
zette nationale de Berlin qui est, en quel
que sorte, le - commentaire de ce qui pré
cède.
«Les derniers pourparlers de Yienne,
dit la feuille berlinoise, ne « font nulle-
» ment prévoir que l'alliance austro-prus-
» sienne doive se prolonger au-delà du but
» momentané pour lequel elle a été con-
» due» Il n'y a pas à croire qu'elle du-
» rera»au-dslà de la conclusion de la paix
» avec le Danemark, paix qui aura proba-
» bleraent des résultats positifs à l'extérieur
» mais qui sans doute sera riche en ger-
# mes de discordes intérieures pour l'Al-
» lemagne. Non-seulement, on ne s'est pas
» entendu à Vienne sur "l'avenir des du-
» chés, mais l'Autriche a profité de cette
» occasion pour ouvrir de nouveau la
» lutte sur un a.'àtre point, où elle at-
» taque la Çru'sse de la façon lâ plus
» sensible. Un Etat qui renonce à sa li-
» berté commerciale , : cesse d'être une
» grande puissance. La Prusse n'a pu se
» résigner au traité qui faisait entrevoir
» une union douanière future avec l'Au-
» triche, qu'après la défaite complète qu'eK
» le avait, éprouvée ôn j 850, et sa sou-
» mission forcée à la Diète germanique
» restaurée. Si on lui demande, aujour-
» d'hui, à. Vienne, de renouveler un acte
» de ce genre, cela prouve sans doute que
» l'Autriche poursuit avec ténacité sa po-
» liiique traditionnelle ; mais cela prouve
» aussi qu'il est impossible au gouverne-
» ment prussien de - maintenir l'alliance
» autrichienne au-delà des questions brû-
» lantes du jour. »
La Gazette natiomk part de là pour com
battre l'union douanière avec "l'Autriche,
union qui, suivant cette feuille, ne serait
jamais acceptée par les Chambres prus
siennes. Le journal berlinois termitie son
article par une violente sortie contre l'Au
triche et la Diète qu'il accuse de paralyser
la politique prussienne dans les duchés.
Voilà pour l'Autriche et ; la Prusse.
Quant aux négociations de ces deux puis
sances avec le Danemark, elles se trou
veraient dans une phase peu rassurante
pour la paix , si toutefois la Nouvelle
Presse libre de Vienne est bien renseignée.
Ce journal parle d'un revirement qui se
serait manifesté dans l'attitude .'des pléni
potentiaires danois. Le Danemark revien
drait sur la cession du Sleswig septentrio-,
nal, et M. Bluhme, président du conseil à
Copenhague, aurait proposé le vote po
pulaire dans la partie nord du duché.
Des paroles aigres auraient été échangées
de part et d'autre. » Lamine par la guerre,
aurait dit Un plénipotentiaire danois, se
rait toujours préférable à Une paix désas
treuse; car supposant même que vous
vous empariez de la Fionie et de la See-
lande, que vous bombardiez Gopénhague
et nous forciez de capitulerai nous reste
ra toujours les chances provenant de l'em
barras des alliés de disposa? de leur con
quête et de la nécessité qui sera infaillible
ment imposée à l'Europe de faire quelque
chose, » A. cela les plénipotentiaires alle
mands auraient- répondu : « La guerrfe
peut être poursuivie d'une fttçon qui n'a
boutisse pas à une conquête et par suitô
ne donne pas prétexte à Une immixtion
européenne. Il lie sera nécessaire pour
cela que de continuer à occuper le Jut-
land, de permettre aux duchés de se cons
tituer et d'avoir une armée propre ; les
alliés pourront se conteûtér alors de lais
ser un petit h timbre de troupes dans le
~ï>ays, la guerre sera purement défensive et
tôt ou tard le Danemark sera forcé d'im
plorer de nouveau la paix. »
Il va sans dire que nous laissons à la
feuille viennoise toute la responsabilité de
ses assertions qui, hâtons-nous de l'ajou
ter, sont en accord parfait avec ce qu'on
apprend sur les .manifestations si natu
relles du patriotisme danois.
D'un article de la Correspondance générale
de Vienne, il parait résulter du* reste que
les puissances allemandes; sont disposées
à garantir la nationalité danoise dans le
Nord-Sleswig contre toute oppression ad
ministrative.
, La Gazette badoise apprend de Francfort
que le roi de Prusse a affirmé tout récem
ment, et en présence de M. de Bismark,
que la reconnaissance et l'intronisation
du duc d'Augustenbourg était une chose
indubitable, fermement arrêtée, et qui se
réaliserait très prochainement.
. Dans les duchés, on ne paraît pas avoir
la même conviction, si l'on peut en juger
d'après un article de la Gazette de Kiel, qui
est plein d'amertume envers la Prusse.
Cet article, que nous publions plus-loin,
se plaint dans des termes très vifs de l'é
tat de tutelle dans lequel les grandes puis
sances allemandes maintiennent les du
chés.
■Les correspondances d'Amérique par
lent encore de sanglans combats, comme
on en a tant vu pendant la durée. de cette
malheureuse guerre, combats qui coû
tent énormément de monde et qui ne dé-,
cident rien du tout,
- La prise d'Atlanta, annoncée par les dé
pêches du 2, n'est pas confirmée par celles'
du 3. Toutefois, le fait paraît avéré. Les
confédérés, après un engagement meur
trier, ont remporté un petit avantage sur
le corps de Hancock ej se sont mis en
possession de presque toute la ligne du
chemin de fer de Weldon.
A la date du I er , il ne s'était, rien passé
de nouveau devant Petersburg.
Puisque certains journaux étrangers ne
se lassent pas de mettre en circulation
de fausses nouvelles, il ne faut pas se
lasser: de leur donner des démentis.
Quelques-unes de ces feuilless'obstinent à
prétendra que S. Exc. M. Drouyn de Lhuys
est resté, avec intention, éloigné de Paris
pendant le séjour du prince Humbert. Cer
tes, M. le ministre des affaires étrangères
eût pu être absent à ce moment sans qu'on
eût le droit, d?en tirer aucune conséquence.
Mais le fait n'est même pas exact, puisque
M. Drouyn de Lhuys a interrompu son sé
jour dans le département de l'Aisne, où
5; Exc. était allée présider le conseil géné
ral, pour venir assister, à Saint-Gloud, au
grand dîner en l'honneur du prince-ïoyal i
d'Italie» •
Edouard Simon.
L'e Moniteur de ce matin publie, et nous
reproduisons deux documensqui attestent
la constante sollicitude le progrès des sciences'.
Dans un rapport à l'Empereur, approu
vé par Sa Majesté, M. le ministre de l'ins
truction "publique rend compte des résul
tats du concours institué dès 1882 pour
un prix de cinquante mille francs en faveur
de l'auteur des applications les plus uti
les de la pile de Volta. Un autre rapport
adressé au ministre par M..Dumàs, pré
sident de la commission chargée déjuger
les travaux présentés à ce concqurs^ renou
velé en 1837, offre un exposé des plus in-
téressans des conquêtes de la science dans
cette voie spéciale des.études relatives à
l'électricité. .
- Lê sâvànt que cette commission a dési
gné comme méritant la haute récompense
due à la libéralité dé l'Empereur, a été
d'abord un simple ouvrier, puis, grâce à
un travail persévérant, est devenu le chef
d'un des premiers établissemens de l'Eu
rope. « M. Ruhmkorff, dit fort bien M. Du
mas, restera comme un type digne de ser
vir de modèle à ces nombreux et intelli-
gens ouvriers qui peuplent les ateliers de
précision de la capitale. »
Les encouragemens de l'Empereur ne '
s'arrêteront pas là : conformément aii
vœu exprimé par la commission et ap
puyé par M. Duruy, le concours restera
ouvert dans les mêmes conditions pour
une nouvelle période de cinq années.
Rarement les sciences auront été aussi
favorisées, et les savans. aussi honorés
que sous le règne de Napoléon III. Ce
sera dans l'histoire un des titres les plus
glorieux du second Empire d'avoir sti
mulé les triomphes pacifiques de la science
aussi bien que d'avoir porté plus haut que
jamais là grandeur politique de la France.
H.-Marie Martin.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 13 septembre.
Lord Palmerstonarendu hier visite au prin
ce Humbert, S. A. R. a dîné, le soir, chez le
premier lord de la trésorerie.
Le prince est jftrti ce matin, pour Dun-
caster.
Berlin, 13 septembre.
. La Gazette de Spener annonce, comme le te
nant de bonne, source, qu'on attend, au pre
mier jour, l'adhésion de quelques-uns des
Etats du Sud de l'Allemagne au nouveau Zoll-
verein et que tous ces Etats auront proba
blement donné leur adhésion avant le 1 er oc
tobre.
Le prince Gortchakoff a passé hier, à Berlin.
:•■■■■ Vienne, 12 septembre.
À propos de l'agitation contre la pression
allemande qui, d'après quelques journaux, se
serait manifestée dans le nord du Sleswig, la
Correspondance générale assure que les grandes
puissances allemandes prendront les mesures
convenables afin que,-dans l'organisation fu-.
ture des duchés, il ne soit pas exercé sur les
habitans parlant danois une pression sembla
ble à celle que les Danois ont exercée eux-mô-.
mes sur les Allemands et afin que le libre usa
ge de leur langue soit maintenu intégrale
ment à l'église, à l'école et dans l'administra- .
tion communale.
Rome, 12 septembre.
Le pape est rentré à Rome ce soir à 6 heures.
Sa Sainteté a- été accueillie par les acclama
tions d'une foule immense accourue sur son
Marseille, 13 septembre.
Les lettres de Rome du 10 annoncent que le
Pape a résolu inopinément d'envoyer Mgr Mer
glia au Mexique, non comme simple internon
ce, mais avec la qualité de nonce. Mgr. Meglia
sera, de plus, nommé archevêque dans le con
sistoire du 19.
M. de Kisséleff est à Rom&, mais à titre de
simple particulier. Ses lettresde rappel ont été
-déjàprésentées par le bdron Meyendorff.
L'es consolidés romains ont monté & .TO« .
A Naplès, l'anniversaire de l'entrée de Gari-
baldi a été eélébré avec éclat. Il y a eu illumi
nation et feu d'artifice. La municipalité a fait
des distributions de vivres et des largesses aux
•oeuvres de bienfaisance; L'escadre anglaise
était attendue. On faisait des préparatifs au
palafé pour un séjour prolongé du prince
Humberti
Madrid, 12 septembre.
La nomination de M. Gonzalez Bravo à l'am
bassade d'Espagne à Roase ne paraîtra pas à
la (kaette de Madrid avant d'avoir été notifiée
au pape. ( Havas-Êiillièri)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir : . ,
■ - Londres, 13.septembre. .
" 11 a été déposé aujourd'hui 2,000 liv. st. à la
BîSique d'Angleterre.
Le Marché monétaire est à la baisse.
Le Garnwalt, venant de Port-Philipp, a ap
porté 2,000 onces d'or.
, Berlin, 13 septembre;
La haute cour de JUstiCe a décidé aujour
d'hui que les princes, Cïzariorîslîi fit Hadziyill
ne subiraient pas de prison préventive, moyéîl-
nant une caution de 10,000 thalers pour le pre
mier et sans caution pour le second; ,
Raguse, 13 septembre.
Le Wanderer et d'autres journaux serbes et
allemands ont parlé d'une insurrection de
l'Herzégovine et d'un combat. qui aurait.eu
lieu 4 Kolascin. Toutes ces nouvelles sontfaiis-
ses. 11 y a seulement une certaine agitation
dans l'Herzégovine.
Lisbonne, 13 septembre.
Les élections se sont tranquillement passées.
Le gouvernement a obtenu une très impor
tante majorité.
La section de prolongement du railway de
Béjà a étéinaugurée. IJIavàs-BuUier.)
CÔURS DE LA BOURSE.
COCHS DE CLOTURB le 12 le 13 HAUSSK. BÀISSB
3 0/0 aucompt. 66.65 66.65 a » » »
—Fin du mois. 66.15 66.75 » . <> » »
41/2aucompt. 92.70 92 50 » ». » 20
—Fin du mois. 92 70 93.60 a # » a
Par le paquebot laFtoride,. arrivé le 11
Saint-Nazaire, le ministre de la guerre
reçu des'nouvelles de Mexico et de Vera-
Cruz en date des 10 et .14 août. .
Le général en chef annonce que l'empe
reur Maximilien a quitté Mexico le 10 août
pour entreprendre une tournée dans les
Etats de .Queretaro, Guanajuato et .San-
Luis. Ce voyage devra produire un excel
lent effet moral, et la confiance témoignée
par le souverain en visitant les provinces
de l'intérieur viendra en aide à la pacifica
tion générale de l'empire.
Malgré les opérations militaires en cours
d'exécutionpour la poursuite et., la des
truction des guérillas, ce fléau du Mexi
que, le général en chef prenait les mesu
res nécessaires pour le rapatriement des
troupes qui doivent rentrer prochaine
ment en France. ;
Au départ du courrier de Mexico* au
cun fait militaire un peu important, n'a
vait été signalé -mais, par une dépêche
télégraphique arrivée à Vera-Cruz , le 13,
avant le départ,de la Floride, le général
en chef faisait connaître que, le ,1 er .août,
le lieutenant-colonel Tourre avait forcé le
passage de la C.andebria et occupé le mê
me jour Huajutla. C'est,, dit-il, une bril
lante affaire pour nos troupes ; l'ennemi
y a perdu beaucoup de monde. La. même
dépêche annonçait que, le 10 août, le co
lonel Giraud avait été attaqué à Téotitlan
par Porfirio Diaz avec. 2,500 hommes .et 4
pièces de canon ; le combat a duré cinq à
six heures ; l'ennemi a été . battu et a per
du, en tués, blessés et prisonniers,, plus
de 700 hommes. Nous avons eu 5 tués et
28 blessés. ■
Enfin, le 14 août, une seconde dépêche
télégraphique annonçait que le :9, près de
Tocula, le colonel Clinchant a battu le gé
néral Néri, qui avait pris position avec
2,500 hommes et 10 pièces de canon. L'en
nemi a eu 100 tués, 250 blessés; et. on lui
a enlevé 6 canons ; le général Etcheverria
a été fait prisonnier.
La situation politique à Vera-Cruz con
tinue à être excellente; la population aug
mente (le jour en jour, et le pays semble
prendre un aspect tout nouveau d'activité
et dfl copiiriffi
. L'état sanitaire est bon. Les hôpitaux
de Vera-Cruz et de Soledad sont presque
vides. {Moniteur.)
Le 6 août, l'association de bienfaisancé
française, suisse et belge, s'est réunie à
Mexico;
M. de Montholon, ministre de France,
a prononcé à cette occasion un discours
dont nous citerons quelques passages :
* « llabitué depuis longtemps à vivîe dans un
centro de labeur commercial, je sais tout ce
que cette existence de l'homme voué aux affai
res a de mérite réel : j'en ai connu les- espé
rances et les déboires; mais j'ai pu aussi en ap
précier les effets incommensurables pour tous
ceux qui s'y dévouent comme pour lë pays de
leur adoption. Ouand les uns prospèrent, l'au
tre progresse et vice versâ,,
«Vous me direz à cela que dans les fempsde
révolution on peut aussi gagner de l'argent;
— c'est vrai ; mais on peut le perdre plus fa
cilement encore ; et le commerce vous le
savez, Messieurs i n'est pas uli simple jeu
àc hasard. La stabilité lui est avant tout
nécessaire. Mais comment acquérir? — Com
ment? — Par l'unité d'action et de seiitiment
appuyée sur le bon droit. Soyez vrais et vous
serez forts et respectés; Le gouvernement qui
aura votre soutien cordial et sans arrière pen
sée vous donnera, lui. la sécurité qui, depuis
tdnt d'années, vous a fait défaut.
»-Je sais; Messieurs.quilest malaisé dévoua
demander votre soutien pour un état de cho
ses qui vient de .naître} ëh bien.l Messieurs,
moi qui suis heureusement a meme de péné
trer un peu plus avant que vous ne pouvez le
faire dans la pensée qui dirige, je n hésite pas
à vous le dire : Soyez sans crainte, mar
chez avec confiance \ Oui, Messieurs , 1 a-
venir vous prouvera bientôt que le penie
qui dirige aujourd'hui les destinées de la
France «t montre à chaque pas à 1 Europe et
à l'Amérique le chemin de la vérité, a été une
fois de plus guidé ■ par la voix de la Provi
dence, lorsque du doigt il indiqua le rocher de
Miramar au peuple mexicain, qui lui deman
dait un souverain. • .
» Ce souverain. Messieurs, vous l'avez au
jourd'hui. Ne soyez pas trop impatiens; at
tendez-le avec confiance.
. b .... Enfans de notre ehère patrie, nous sa
vons que Dleu protége la France ; disons-nous
aussi i Dieu protégera ses œuvres. Les Belges
nous disent que l'union fait la force, restons
donc unis et nous serons forts. Enfin vous, les
descendans de Guillaume Tell, pouvez-vous ou
blier que l'ordre seul peut donner la liberté ?
— Aidez-nous donc à repousser loin de nous
toute idée de désaceord.
» Quant à moi, Messieurs, qui suis â jjOPe-
connu de vous, permettez-moi de vous dire
sans vanité quelle est la devise", que m'ont lé
guée mes ancêtres, c'est : Il défend J'opprimé.
Soyez sûrs,- Messieurs, que si l'un de vous l'é
tait jamais, vous aurez en moi un défenseur
aussi chaleureux qu'il; serait fort, car on est
toujours fort quand on parle au nom de la
France et de la justice. »
GRANDE MAREE AU IIAVRÉ
ET VIOLENT MASCARET A CAUDE1ÎEC.
Je tiens . promesse à aaes lecteurs du
Constitutionnel en les= renseignant sur la
grande marée du samedi 17 septembre et
du dimanche 18 au matin. . ,
Ce sera une des plus fortes marées de
notre époque. Déjà à la marée d'août,
l'Océan a envahi la terre au-delà de ses li
mites ordinaires. Quant au mascaret, un
ingénieur autorisé (en français, ayant auto-
rite) m'écrit queje mascaret de septembre
sera ass-arément plus fort que celui du mois
d'août quia inondé les plaines riveraines.
Caudebec et Villequ er sont les points où
le mascaret sera au maximum.
, Un trairt soi-disant, de plaisir mettra à
bon marché, dimanche matin, 1rs amateurs
au Havre sur les bords de l'Atlantique, je
leur souhaite une tempête.
Notez ceci, l'administration du chemin
de fer a bien voulu autoriser un arrêt fa
cultatif à Yvetot, d'où, après 10 à 12 kilo
mètres de parcours par les plus beaux si
tes de Ja Normandie,on se trouvera à Cau
debec; on , sera repris à .Yvetot dans la
nuit par le retour du,train de plaisir. .
Un ouvrier, qui se trouvait chez moi di
manche dernier et qui écoutait tous. les
plans et tous les embarras des futurs visi
teurs dj.i mascaret à Caudebec, nous dit :
Pour neuf francs et quelques centimes;
moi, je me régalerai de votre m^scaréV
Les troisièmes, places, dans le tïf"
plaisir, coûtent neuf .francs, aller
tour. J'arrêterai à Yvétot. J'irai à
Caudebec et j'en reviendrai de même pour
prendre le train âè retour à Yvetot. Lun
di, je serai à ma besogne après m'être se
coué les oreilles en plein air tout le diman
che. Il y a du pain et du vin et un cerve
las partout.
Où est le temps, il y à cinquante ans;
que la diligence mettait deux jours pour
aller de Paris à Rouen et couchait à Mantes?
•Il y aura à Caudebec une solennité nau
tique dimanche prochain, 18 septembre.
Les voyageurs du train de plaisir de sa
medi soir, qui se seront arrêtés à Yvetot,
auront à Caudebec, le dïmanché, en outre
du mascaret le spectacle d'uner<%ste,aYec
fêté municipale, etc. Nos marins ' de la
basse, fidne ont prouvé près de Sébastopol
que quand on a bravé le mascaret oh ne
redoute plus rien.
Pour ceux qui, libres d'occupations de
bureaux et de commerce, voudraient,
comme disait l'oiîvrier, se régaler du mas
caret de Caudebec, le samedi et le di
manche, on donnera à prix tffs réduits
des billets d'aller et de retour pour Yve
tot, à partir de vendredi 16 septembre svec
retour facultatif jusqu'au dimanche soir,'
évitant ainsi les agrémens des trains dé
plaisir. Le prix sera à peu près le cinquiè
me de ce que me coûtait, il y a quarante
ans, une visite au mascaret à Quillebœuf.
Avec l'épidémie' de marées et de bains
de mer, qui semble avoir envahi le pu
blic, MM. les municipaux de Caudebec au
ront sans doute pleine satisfaction.
Quant aux observateurs du mascaret du
soir à onze heures, comme l'an dernier,
le prince Napoléon, la pleine lune rendra
le spectacle, encore plus pittoresque. On
pourra dire : voilà la bête qui fait le dom
mage, voilà, la force occulte qui bouleverse
tout.
BABUIET,
de l'Institut.
SÉNÉGAL ET DÉPENDANCES.
Nos correspondances du Sénégal sont du iS
août, l'expédition dû Fouta a porté ses fruits';
l'almamy de ce pays, Mohamadou, s'est rendu
en personne à Saldé, lors du passage du géné
ral Faidherbe, devant ce poste, pour lui an
noncer que les Bosséiabé, à. la suite du justa
châtiment qui leur a été infligé* le 19 juillet
dernier, avaient fait leur soumission entre ses
mains et que les perturbateurs Abdoul-Bouba-
.kar, Moîiammed-Ould-Eyba et Sainba-Ouma-
né, avaitsHÎ dû quitter le pays. _
La mort du faux prophète El-Hadj-Omarest
confirmée; c'est à ftundou-Allah, capitale du
Macina: sur les rives dp Niger,.que cet événe
ment a eu lieu il y-a; un peu plus d un an. Les
Ouled -Èmbarek, enn&mjs d'El-H;il 1 J-O rnar ) ont
profité de sa mort pour .reprepdre pression
du Ilaodh, d'où ce dernier, les, avait chasse^,-
pour envahir le Ivaarta. Le chef d'un autro
tribu,' les Ehel-Sidi-Mahmoud, .vient d'écrire
au commandant de l'arrondissement: de Bakol
qu'il -va rétablir avec cette ville les relations
commerciales que la guerre mainte d'El-lIadj-
Omar avait interrompues. Cette, tribu appor
tait autrefois beaucoup de gommes à Bakel.
La fête de. l'Empereur a,été célébrée le lu
août, avec beaucoup d'enthousiasme,, à Saint-
Louis j Vu la disette qui règne cette année
dans les pays voisins du chef-lièii.'une somme
de ;;00 fr. a été'misé'à la disposition du maire
de la'ville, pour achats de vivres à distribuer
aux indigens. . .
.- Quelques plaisons de commerce de Saint-
Louis ont .commencé cette. année à acheter
pour l'exportation, le coton que les indigènes
du Sénégal cultivent de toute antiquité. Les
quantités ainsi traitées s'élèvent déjà à plus
de" 80,000 kilogrammes. Les prix oni varié,
suivant les qualités, -de 50 centimes à 1 fr- le
kiloR. tfè, coton récolté c^ez les Serrères est le
plus estimé; il y en a de .deux qualités : la
première est achetée .1-fr,, le kilog. brut et
donne de 30 à'3i 0/0jde coton égrené,; la se
conde est achetée'-0.80-et,» donne 29 0/0. Ge
qu'il y a de curieux à noter- c'est que 20,000
kll. de coton brut ont . été expédiés de notre
colonie.en .Amérique.;-,, r;
Un.autre fait intéréssant vient de 'se passer
à Saint-Louis,; des Maures Trarza de la tive
droite du Sénégal, ont apporté dans cette:vil]e
3,000 kilog. de coton cultivé par eux à .six ou
sept lieues des bords du fleuve, ils n'en-ont
obtenu que 40 centimes le kilog. Nous aurons
donc à classer parmi nos cotons du Sénégal
ceux du Sahara. . ,
Feuilleton du Constitutionnel, (4 sept.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE m RÉGENCE.
Deuxième partie.
XI.
LE LEVER DE L ETOILE. .
Le lendemain du départ, si douloureux
au cœur de Mlle de Lambilly, sa manda
taire, munie de la lettre par laquelle la
pauvrp enfant avait tranquillisé sa con
science, êe présentait chez Mme Galoppe.
Celle-ci ne se trouva pas au logis.
Comme Mlle Chausseraie se montrait
assez contrariée :
— Mais, Monsieur y est, dit la servante
par laquelle elle était reçue, il a venu hier
de.son grand voyagé". . : t...
D'ordinaire, offrir Monsieur quand on
demande Madame ? ne passe point pour
un équivalent; mais ici il y avait bénéfice
appréciable. Pour le succès de la diploma
tie que la Chausseraie s,'était proposée,
causer avec le procureur devenait infini
ment plus intéressant que d'échanger des
politesses avec sa femme;, elle dit donc
qu'elle verrait volontiers Maître Galoppe,
si cela.ne le dérangeait pas. ,
— Ah ! b"en, oui ! une belle dame com
me vous, déranger Monsieur ! fit la naïve
chambtiere , venez, mêmement, par ici.
Et elle conduisit la visiteuse à l'étude,
qui était séparée du logement de Galoppe.
Se heurtant à une porte fermée :
— En v'ià d'une autre ! s'écria la ser
vante, tous nos clercs ensauvés, il n'y a
pas moyen d'en jouir; Monsieur, cepen
dant, ajouta-kelle, doit êtrs là, pour sûr.
Et elle frappa rudement. . ;
Après une longue et bruyante insistan
ce, le procureur vint ouvrir et en voyant
le grand air de Mlle Chausseraie,- au lieu
de rabrouer sa domestique, ce à quoi il
n'eût pas manqué, si elle eût fait ce tapage
pouf un client de petite apparence, il
s'excusa en disant que ses.jeunes gens,
tous absens, pour une élection qui se fai
sait à la basoche, il s'était enfermé afin
que le premier venu ne pénétrât pas
d'emblée à son cabinet.
Pendant que Mlle Chausseraie prenait
séance, en démêlant chez maître Galoppe,
homme de mine astucieuse et de carrurei
épaisse, un type qui pouvait flotter entre
le Rouergat, le Limousin et l'Auvergnat ^
elle se demandait comment de ce massif
et cauteleux personnage , à la franche et
élégante figure du pseudo-chevalier de
Liliers pouvait être suivie une trace de fi
liation.
Tout en faisant, à part elle, cette remar
que : .
— Monsieur, dit-elle, je n'ai pas l'hon
neur ,d'être une plaideuse : J'avais deman
dé à voir Mme Galoppe.
— Elle est sortie, repartit Galoppe, pour
une œuvre de charité. Le Parlement a or
donné une quête dans toutes les paroisses
de Paris au profit des incendiés du Petit-
.Pont; ma femme est une des dames dési
gnées. .
Cette explication à fournir n'était pas
désagréable pour l'amour-propre du pro
cureur, elle posait Mme Galoppe comme
l'une des notables de son quartier.
— C'est aussi ce cruel événement, ré
pondit Mlle Chausseraie, qui est l'occasion
de ma visite. M. votre fils s'est conduit là
comme un héros.
—11 est vrai, dit modestement Galoppe,
. on parle un peu du dévoûment qu'il a mon
tré pour la fille d'un conseiller au Parle
ment de Bretagne; M. le premier Prési
dent a bien voulu l'en complimenter.
— Dès hier, Monsieur, le père et la fille
se seraient fait un devoir Se venir appor
ter ici l'expression de leur gratitude, mais
M. de Lambilly, esprit remuant et tête
bretonne, s'est fait des affaires avec le gou-
v«rnement, et, sur un ordre de M. le Ré
gent, il a dû brusquement quitter Paris. -
.-n Je sais , dit le procureur, un procès
d'une nature assez délicate qu'il se propo
sait d'entamer contré la mémoire du feu
roi!
— Oui, cela et plusieurs autres impru
dences l'ont mis dans l'impossibilité de
venir remercier Monsieur votre fils. Ayant
eu le bonheur de recueillir ces pauvres
amis après le désastre, je me suis volon
tiers chargée d'être leur interprète. J'ap
portais do la part de Mlle de Lambilly
une lettre, à l'adresse de Mme Galoppe;
puisqu'elle n'est pas chez elle, j'ai pensé
que vous voudriez bien me recevoir; la
reconnaissance est une dette criarde qui
doit s'acquitter rubis sur l'ongle.
—.Et qui doisrje remercier de ce gra
cieux empressement? demanda Galoppe.
Mlle Chausseraie n'eut pas le temps de
répondre : se précipitant comme une ava
lanche dans le cabinet où elle était reçue,
le personnel entier de l'étude, moins le
premier clerc, lui coupa la parole : -.
— Patron, dit l'un des envahisseurs,
nous venons de faire, un choix assez succu
lent : votre héritier, procureur-général
de la basoche sans scrutin et par acclama
tion ! Quoique tout frais dans la corpora
tion, sa belle conduite, le jour de l'incen
die, lui a valu l'unanimité des suffrages.
— Pardon, Madame, dit le procureur à
la visiteuse, de l'interruption assez dis
courtoise de cette jeunesse! Puis s'adres-
sant aux porteurs dé la triomphante nou
velle : Ehbien! Messieurs, ajouta-t-il, c'est
le cas de justifier, par un redoublement
d'assiduité et de zèle, l'honneur qui vient
d'être fait à l'étude, allez donc vous re
mettre à la requête qûe vous »aviez com
mencée ce matin; Il en faut cinq copies
et qu'elle soit signifiée aujourd'hui même.
— Il est gentil, lé patron, dit un des
jeunes étourdis en s'en allant, on confère
à sa progéniture la seconde charge du
royaume, et, en réjouissance, il nous colle
à une requête pour le restant de la jour
née !
La bande désappointée ayant fini de vi
der la place :
— Vous vouliez donc bien me dire, re
prit Galoppe que j'avais l'honneur de re-
" cevoir... • , ........ . ,
— Mademoiselle Chausseraie, lui fut-il
répondu. ., •
— Ah ! Mademoiselle, s'écria le procu-.
reur, c'est le ciel qui vous envoie!
— Non, dit en riant la visiteuse, je
viens tout bonnement de la part de Thé^
rèse de Lambilly.' i
— Je ne reprends rien de mon exclama-;
tion, continua Galoppe; déjà pour moi, ce
serait un indigne honneur que la visite
d'une personne aussi remarquable par son
esprit et par les illustres amitiés dont elle
a toujours été honorée; mais jugez, Made
moiselle, de ma bonne fortune; ce matin
même je méditais l'indiscrète pensée d'une
descente chez vous.
— Et qui m'eût valu cet avantage ? ré
pondit Mlle Chausseraie avec une politesse
mêlée d'étonnement. .
— Comme procureur attaché à la chan
cellerie de la maison d'Orléans, je suis as
sez au courant de ce qui se passe au Pa
lais-Royal, et n'ignore pas votre toute
puissance auprès du grand patron.
— C'est exagérer singulièrement mon
crédit; cependant, si je pouvais vous être
bonne à quelque chose. ,,
' — Mademoiselle , continua Galoppe ,
avec un accent de mystérieux émoi, un
grand danger nous menace tous deux.
— Et lequel? demanda Mlle Chausse
raie, témoignant d'une médiocre créance
à cette révélation inquiétante.
— Cette affaire du chevalier de Liliers,
repvtile procureur, où, il y a trois ansj
l'abbé Dubois essaya de vous compromet
tre ; elle vient de se réveiller tout à
coup.
— Je sais cela: Une singulière ressemr
blance dont moi-même j'ai commencé par
être la dupe, a poussé ltebbé à une dé+
marche ridicule ; il a voulu faire arrêter
Monsieur votre fils.
■ — Mais savez-vous de même qûe^ mal
gré des preuves très concluantes ,. son
agent ne s'est pas retiré convaincu ; que
mon fils a été laissé en liberté seulement
sur parole, et que l'on s'est réservé de fai
re sur lui, lors .de - mon retour, une en
quête à fond ?
— Non , dit Mlle Chausseraie, Dubois
m'avait conté sa méprise , sans me dire
qu'il eût conservé quelques doutes; il est
du reste ainsi fait que l'on doit se trouver
magnifiquement traité quand on obtient
de lui la moitié d'une-vérité;
— Cette réticence seule , continua Ga
loppe se faisant de plus en plus aîarmis^
te, indique de sa part le plus mauvais
vouloir; il n'a eu l'air de se confier à
vous que pour mieux vous endormir sur
ses intentions perfides.
:— Ses intentions, je m'en Soucie tout
aussi peu que de ses tracasseries d'il y a
trois ans. Quant à vous, Monsieur,qu'avez-
vous'à craindre? La personnalité acceptée
sous bénéfice d'inventaire, vous êtes-là
pour en faire l'évidence. Votre (ils est vo
tre fils, donc il n'est pas le chevalier de
Liliers, cela saute aux yeux; ■
— Précisément, dit Galoppe, j'ai des
raisons de désirer que la question no soit
pas entraînée sur ce terrain, c'est pour
quoi je voulais vous supplier d'intervenir
auprès de. M. le Régent, pour qu'il mît fin
aux curiosités de cet insupportable-abbé.
—Permettez, répliqua Mlle Chausseraie,
en voulant couper court à la curiosité de
Dubois, vous, excitez la mienne, car enfin,
que peut vous faire, je vous prie, une mi
se en demeure d'établir votre paternité ?
■ —Je vous disi Mademoiselle r quo c'est
là remuer tout un passé menaçant.
— Mais comment, encore une fois ? A
moins cependant que, sous la simple res
semblance aujourd'hui acceptée, ne se ca
che la réalité d'abord entrevu». . ;
— Non ! mille fois non ! ce n'est pas sur
l'homme qu'il avait autrefois essayé dé
vous donner pour complice, que l'abbé
Dubois peut se flatter d'avoir mis la maini
— Eh bien ! alors ? _ n
—Je ne puis m'expliqùer.mieux, du Ga
loppe poussé à bout, m.ais v croyez-le, en
refusant de vous entremettre.pour étouf
fer d'inutiles recherches, vous nous ex
posez aux chances, les plus périlleuses.'
— Si vous disiez nu au lieu de nous, ré
pondit Mlle Chausseraie, n'achetant pas fa
cilement chat en poche, vous seriez proba
blement dans :1a vérité, car,, pour mon
compte, je suis fort tranquille,.et vous, ne
parviendrez pas à me faire prendre peur,
je vous en préviens. , .•
— Mais alors, Mademoiselle,: dit le pro
cureur en voyant qu'il n'y; avait rien à
obtenir du procédé de l'intimidation, si,'
au nom des rapports bienveillans qui ont
comméncé de s'établir entre nous; .au nom
du souvenir qu'ont dû voûs laisser les in
quisitions de ce prestolet de. Dubois, je
vous suppliais de me procurer la sauve
garde de Monsieur le Régent !
— Je vous répondrais* répliqua Mlle
Chausseraie qûi n'était pas femme à voir
se dresser devant elle une nouvelle com
plication mystérieuse,.sans vouloir en être
saluée en passant, que ja suis naturelle
ment serviable; que j'ai été mêlée à beau
coup et à de grandes choses de ce temps-
ci ; que je m'y suis fait la réputation d'un
certain-flair et d'une certaine entente et
que pour ne pas compromettre ma renom
mée de fille passablement avisée et pré
voyante, quand je marché dans les ténè
bres, j'ai l 'habitude de mettre les mains
devant : moi ; c'est la manière , vous le
sâvez,'de ne pas se faire de bosses. au
front....
Comprenant ce que si bien parler vou
lait dire :
—Mon Dieu, Mademoiselle, dit Gijloppe,
je serais heureux d : être avec vous sur le
pied d'une confiance sans réserve, mais
fait-on co qu'on veut?
— De même, répondit la Chausseraie,'
que je-serais heureuse de vous prêter l'ap
pui de mon faible crédit; mais, sans être
un> astre ou une planète, je ne gravite ja
mais que selon certaines lois inflexibles^
publié les 5 et 20 de chaque mois.
!mp, L. BONlFACE, r. des Bons-Enfans, l§;
JOURNAL POLITIQUEj LITTERAIRE, UNIVERSEL.
Les abonnemens datent des 1" ef 16
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Les Annonces sont reçues chez M. PAiïifc, ?tté Notre-Damerdes-Vi&taires, n* &9
(place de la Bourse).
PARIS, 15 SEPTEMBRE
Les nouvelles reçues aujourd'hui de
Vienne et de Berlin présentent un-con
traste remarquable avec celles de la se
maine dernière.
Il y a quelques jours à peine, tout allait
bien ou à peu près, entre l'Autriche et la
Prusse, et les travaux de la conférence de
Vienne marchaient à souhait. Aujour
d'hui, on annonce le contraire de toutes
ces bonnes nouvelles.-
Le fait le plus important et qui semblerait
accuser un refroidissement notable entre
les cours de Vienne et de Berlin, est rap
porté par la 1 Correspondance générale , or
gane ministériel de Vienne : cette feuille
annonce que «le voyage projeté et déjà
i) préparé, de l'empereur.François-Joseph
» à Berlin, n'aura point lieu. »
Un autre fait assez significatif est, que
les conférences douanières entre l'Autri
che et la Prusse ne se tiendront, pas, com
me on l'avait arrêté d'abord,à Berlin* mais
à Prague, et la date de l'ouverture n'est
pas encore fixée.
Voici maintenant un article de la Ga
zette nationale de Berlin qui est, en quel
que sorte, le - commentaire de ce qui pré
cède.
«Les derniers pourparlers de Yienne,
dit la feuille berlinoise, ne « font nulle-
» ment prévoir que l'alliance austro-prus-
» sienne doive se prolonger au-delà du but
» momentané pour lequel elle a été con-
» due» Il n'y a pas à croire qu'elle du-
» rera»au-dslà de la conclusion de la paix
» avec le Danemark, paix qui aura proba-
» bleraent des résultats positifs à l'extérieur
» mais qui sans doute sera riche en ger-
# mes de discordes intérieures pour l'Al-
» lemagne. Non-seulement, on ne s'est pas
» entendu à Vienne sur "l'avenir des du-
» chés, mais l'Autriche a profité de cette
» occasion pour ouvrir de nouveau la
» lutte sur un a.'àtre point, où elle at-
» taque la Çru'sse de la façon lâ plus
» sensible. Un Etat qui renonce à sa li-
» berté commerciale , : cesse d'être une
» grande puissance. La Prusse n'a pu se
» résigner au traité qui faisait entrevoir
» une union douanière future avec l'Au-
» triche, qu'après la défaite complète qu'eK
» le avait, éprouvée ôn j 850, et sa sou-
» mission forcée à la Diète germanique
» restaurée. Si on lui demande, aujour-
» d'hui, à. Vienne, de renouveler un acte
» de ce genre, cela prouve sans doute que
» l'Autriche poursuit avec ténacité sa po-
» liiique traditionnelle ; mais cela prouve
» aussi qu'il est impossible au gouverne-
» ment prussien de - maintenir l'alliance
» autrichienne au-delà des questions brû-
» lantes du jour. »
La Gazette natiomk part de là pour com
battre l'union douanière avec "l'Autriche,
union qui, suivant cette feuille, ne serait
jamais acceptée par les Chambres prus
siennes. Le journal berlinois termitie son
article par une violente sortie contre l'Au
triche et la Diète qu'il accuse de paralyser
la politique prussienne dans les duchés.
Voilà pour l'Autriche et ; la Prusse.
Quant aux négociations de ces deux puis
sances avec le Danemark, elles se trou
veraient dans une phase peu rassurante
pour la paix , si toutefois la Nouvelle
Presse libre de Vienne est bien renseignée.
Ce journal parle d'un revirement qui se
serait manifesté dans l'attitude .'des pléni
potentiaires danois. Le Danemark revien
drait sur la cession du Sleswig septentrio-,
nal, et M. Bluhme, président du conseil à
Copenhague, aurait proposé le vote po
pulaire dans la partie nord du duché.
Des paroles aigres auraient été échangées
de part et d'autre. » Lamine par la guerre,
aurait dit Un plénipotentiaire danois, se
rait toujours préférable à Une paix désas
treuse; car supposant même que vous
vous empariez de la Fionie et de la See-
lande, que vous bombardiez Gopénhague
et nous forciez de capitulerai nous reste
ra toujours les chances provenant de l'em
barras des alliés de disposa? de leur con
quête et de la nécessité qui sera infaillible
ment imposée à l'Europe de faire quelque
chose, » A. cela les plénipotentiaires alle
mands auraient- répondu : « La guerrfe
peut être poursuivie d'une fttçon qui n'a
boutisse pas à une conquête et par suitô
ne donne pas prétexte à Une immixtion
européenne. Il lie sera nécessaire pour
cela que de continuer à occuper le Jut-
land, de permettre aux duchés de se cons
tituer et d'avoir une armée propre ; les
alliés pourront se conteûtér alors de lais
ser un petit h timbre de troupes dans le
~ï>ays, la guerre sera purement défensive et
tôt ou tard le Danemark sera forcé d'im
plorer de nouveau la paix. »
Il va sans dire que nous laissons à la
feuille viennoise toute la responsabilité de
ses assertions qui, hâtons-nous de l'ajou
ter, sont en accord parfait avec ce qu'on
apprend sur les .manifestations si natu
relles du patriotisme danois.
D'un article de la Correspondance générale
de Vienne, il parait résulter du* reste que
les puissances allemandes; sont disposées
à garantir la nationalité danoise dans le
Nord-Sleswig contre toute oppression ad
ministrative.
, La Gazette badoise apprend de Francfort
que le roi de Prusse a affirmé tout récem
ment, et en présence de M. de Bismark,
que la reconnaissance et l'intronisation
du duc d'Augustenbourg était une chose
indubitable, fermement arrêtée, et qui se
réaliserait très prochainement.
. Dans les duchés, on ne paraît pas avoir
la même conviction, si l'on peut en juger
d'après un article de la Gazette de Kiel, qui
est plein d'amertume envers la Prusse.
Cet article, que nous publions plus-loin,
se plaint dans des termes très vifs de l'é
tat de tutelle dans lequel les grandes puis
sances allemandes maintiennent les du
chés.
■Les correspondances d'Amérique par
lent encore de sanglans combats, comme
on en a tant vu pendant la durée. de cette
malheureuse guerre, combats qui coû
tent énormément de monde et qui ne dé-,
cident rien du tout,
- La prise d'Atlanta, annoncée par les dé
pêches du 2, n'est pas confirmée par celles'
du 3. Toutefois, le fait paraît avéré. Les
confédérés, après un engagement meur
trier, ont remporté un petit avantage sur
le corps de Hancock ej se sont mis en
possession de presque toute la ligne du
chemin de fer de Weldon.
A la date du I er , il ne s'était, rien passé
de nouveau devant Petersburg.
Puisque certains journaux étrangers ne
se lassent pas de mettre en circulation
de fausses nouvelles, il ne faut pas se
lasser: de leur donner des démentis.
Quelques-unes de ces feuilless'obstinent à
prétendra que S. Exc. M. Drouyn de Lhuys
est resté, avec intention, éloigné de Paris
pendant le séjour du prince Humbert. Cer
tes, M. le ministre des affaires étrangères
eût pu être absent à ce moment sans qu'on
eût le droit, d?en tirer aucune conséquence.
Mais le fait n'est même pas exact, puisque
M. Drouyn de Lhuys a interrompu son sé
jour dans le département de l'Aisne, où
5; Exc. était allée présider le conseil géné
ral, pour venir assister, à Saint-Gloud, au
grand dîner en l'honneur du prince-ïoyal i
d'Italie» •
Edouard Simon.
L'e Moniteur de ce matin publie, et nous
reproduisons deux documensqui attestent
la constante sollicitude
Dans un rapport à l'Empereur, approu
vé par Sa Majesté, M. le ministre de l'ins
truction "publique rend compte des résul
tats du concours institué dès 1882 pour
un prix de cinquante mille francs en faveur
de l'auteur des applications les plus uti
les de la pile de Volta. Un autre rapport
adressé au ministre par M..Dumàs, pré
sident de la commission chargée déjuger
les travaux présentés à ce concqurs^ renou
velé en 1837, offre un exposé des plus in-
téressans des conquêtes de la science dans
cette voie spéciale des.études relatives à
l'électricité. .
- Lê sâvànt que cette commission a dési
gné comme méritant la haute récompense
due à la libéralité dé l'Empereur, a été
d'abord un simple ouvrier, puis, grâce à
un travail persévérant, est devenu le chef
d'un des premiers établissemens de l'Eu
rope. « M. Ruhmkorff, dit fort bien M. Du
mas, restera comme un type digne de ser
vir de modèle à ces nombreux et intelli-
gens ouvriers qui peuplent les ateliers de
précision de la capitale. »
Les encouragemens de l'Empereur ne '
s'arrêteront pas là : conformément aii
vœu exprimé par la commission et ap
puyé par M. Duruy, le concours restera
ouvert dans les mêmes conditions pour
une nouvelle période de cinq années.
Rarement les sciences auront été aussi
favorisées, et les savans. aussi honorés
que sous le règne de Napoléon III. Ce
sera dans l'histoire un des titres les plus
glorieux du second Empire d'avoir sti
mulé les triomphes pacifiques de la science
aussi bien que d'avoir porté plus haut que
jamais là grandeur politique de la France.
H.-Marie Martin.
TELEGRAPHIE PRIVEE.
Londres, 13 septembre.
Lord Palmerstonarendu hier visite au prin
ce Humbert, S. A. R. a dîné, le soir, chez le
premier lord de la trésorerie.
Le prince est jftrti ce matin, pour Dun-
caster.
Berlin, 13 septembre.
. La Gazette de Spener annonce, comme le te
nant de bonne, source, qu'on attend, au pre
mier jour, l'adhésion de quelques-uns des
Etats du Sud de l'Allemagne au nouveau Zoll-
verein et que tous ces Etats auront proba
blement donné leur adhésion avant le 1 er oc
tobre.
Le prince Gortchakoff a passé hier, à Berlin.
:•■■■■ Vienne, 12 septembre.
À propos de l'agitation contre la pression
allemande qui, d'après quelques journaux, se
serait manifestée dans le nord du Sleswig, la
Correspondance générale assure que les grandes
puissances allemandes prendront les mesures
convenables afin que,-dans l'organisation fu-.
ture des duchés, il ne soit pas exercé sur les
habitans parlant danois une pression sembla
ble à celle que les Danois ont exercée eux-mô-.
mes sur les Allemands et afin que le libre usa
ge de leur langue soit maintenu intégrale
ment à l'église, à l'école et dans l'administra- .
tion communale.
Rome, 12 septembre.
Le pape est rentré à Rome ce soir à 6 heures.
Sa Sainteté a- été accueillie par les acclama
tions d'une foule immense accourue sur son
Marseille, 13 septembre.
Les lettres de Rome du 10 annoncent que le
Pape a résolu inopinément d'envoyer Mgr Mer
glia au Mexique, non comme simple internon
ce, mais avec la qualité de nonce. Mgr. Meglia
sera, de plus, nommé archevêque dans le con
sistoire du 19.
M. de Kisséleff est à Rom&, mais à titre de
simple particulier. Ses lettresde rappel ont été
-déjàprésentées par le bdron Meyendorff.
L'es consolidés romains ont monté & .TO« .
A Naplès, l'anniversaire de l'entrée de Gari-
baldi a été eélébré avec éclat. Il y a eu illumi
nation et feu d'artifice. La municipalité a fait
des distributions de vivres et des largesses aux
•oeuvres de bienfaisance; L'escadre anglaise
était attendue. On faisait des préparatifs au
palafé pour un séjour prolongé du prince
Humberti
Madrid, 12 septembre.
La nomination de M. Gonzalez Bravo à l'am
bassade d'Espagne à Roase ne paraîtra pas à
la (kaette de Madrid avant d'avoir été notifiée
au pape. ( Havas-Êiillièri)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir : . ,
■ - Londres, 13.septembre. .
" 11 a été déposé aujourd'hui 2,000 liv. st. à la
BîSique d'Angleterre.
Le Marché monétaire est à la baisse.
Le Garnwalt, venant de Port-Philipp, a ap
porté 2,000 onces d'or.
, Berlin, 13 septembre;
La haute cour de JUstiCe a décidé aujour
d'hui que les princes, Cïzariorîslîi fit Hadziyill
ne subiraient pas de prison préventive, moyéîl-
nant une caution de 10,000 thalers pour le pre
mier et sans caution pour le second; ,
Raguse, 13 septembre.
Le Wanderer et d'autres journaux serbes et
allemands ont parlé d'une insurrection de
l'Herzégovine et d'un combat. qui aurait.eu
lieu 4 Kolascin. Toutes ces nouvelles sontfaiis-
ses. 11 y a seulement une certaine agitation
dans l'Herzégovine.
Lisbonne, 13 septembre.
Les élections se sont tranquillement passées.
Le gouvernement a obtenu une très impor
tante majorité.
La section de prolongement du railway de
Béjà a étéinaugurée. IJIavàs-BuUier.)
CÔURS DE LA BOURSE.
COCHS DE CLOTURB le 12 le 13 HAUSSK. BÀISSB
3 0/0 aucompt. 66.65 66.65 a » » »
—Fin du mois. 66.15 66.75 » . <> » »
41/2aucompt. 92.70 92 50 » ». » 20
—Fin du mois. 92 70 93.60 a # » a
Par le paquebot laFtoride,. arrivé le 11
Saint-Nazaire, le ministre de la guerre
reçu des'nouvelles de Mexico et de Vera-
Cruz en date des 10 et .14 août. .
Le général en chef annonce que l'empe
reur Maximilien a quitté Mexico le 10 août
pour entreprendre une tournée dans les
Etats de .Queretaro, Guanajuato et .San-
Luis. Ce voyage devra produire un excel
lent effet moral, et la confiance témoignée
par le souverain en visitant les provinces
de l'intérieur viendra en aide à la pacifica
tion générale de l'empire.
Malgré les opérations militaires en cours
d'exécutionpour la poursuite et., la des
truction des guérillas, ce fléau du Mexi
que, le général en chef prenait les mesu
res nécessaires pour le rapatriement des
troupes qui doivent rentrer prochaine
ment en France. ;
Au départ du courrier de Mexico* au
cun fait militaire un peu important, n'a
vait été signalé -mais, par une dépêche
télégraphique arrivée à Vera-Cruz , le 13,
avant le départ,de la Floride, le général
en chef faisait connaître que, le ,1 er .août,
le lieutenant-colonel Tourre avait forcé le
passage de la C.andebria et occupé le mê
me jour Huajutla. C'est,, dit-il, une bril
lante affaire pour nos troupes ; l'ennemi
y a perdu beaucoup de monde. La. même
dépêche annonçait que, le 10 août, le co
lonel Giraud avait été attaqué à Téotitlan
par Porfirio Diaz avec. 2,500 hommes .et 4
pièces de canon ; le combat a duré cinq à
six heures ; l'ennemi a été . battu et a per
du, en tués, blessés et prisonniers,, plus
de 700 hommes. Nous avons eu 5 tués et
28 blessés. ■
Enfin, le 14 août, une seconde dépêche
télégraphique annonçait que le :9, près de
Tocula, le colonel Clinchant a battu le gé
néral Néri, qui avait pris position avec
2,500 hommes et 10 pièces de canon. L'en
nemi a eu 100 tués, 250 blessés; et. on lui
a enlevé 6 canons ; le général Etcheverria
a été fait prisonnier.
La situation politique à Vera-Cruz con
tinue à être excellente; la population aug
mente (le jour en jour, et le pays semble
prendre un aspect tout nouveau d'activité
et dfl copiiriffi
. L'état sanitaire est bon. Les hôpitaux
de Vera-Cruz et de Soledad sont presque
vides. {Moniteur.)
Le 6 août, l'association de bienfaisancé
française, suisse et belge, s'est réunie à
Mexico;
M. de Montholon, ministre de France,
a prononcé à cette occasion un discours
dont nous citerons quelques passages :
* « llabitué depuis longtemps à vivîe dans un
centro de labeur commercial, je sais tout ce
que cette existence de l'homme voué aux affai
res a de mérite réel : j'en ai connu les- espé
rances et les déboires; mais j'ai pu aussi en ap
précier les effets incommensurables pour tous
ceux qui s'y dévouent comme pour lë pays de
leur adoption. Ouand les uns prospèrent, l'au
tre progresse et vice versâ,,
«Vous me direz à cela que dans les fempsde
révolution on peut aussi gagner de l'argent;
— c'est vrai ; mais on peut le perdre plus fa
cilement encore ; et le commerce vous le
savez, Messieurs i n'est pas uli simple jeu
àc hasard. La stabilité lui est avant tout
nécessaire. Mais comment acquérir? — Com
ment? — Par l'unité d'action et de seiitiment
appuyée sur le bon droit. Soyez vrais et vous
serez forts et respectés; Le gouvernement qui
aura votre soutien cordial et sans arrière pen
sée vous donnera, lui. la sécurité qui, depuis
tdnt d'années, vous a fait défaut.
»-Je sais; Messieurs.quilest malaisé dévoua
demander votre soutien pour un état de cho
ses qui vient de .naître} ëh bien.l Messieurs,
moi qui suis heureusement a meme de péné
trer un peu plus avant que vous ne pouvez le
faire dans la pensée qui dirige, je n hésite pas
à vous le dire : Soyez sans crainte, mar
chez avec confiance \ Oui, Messieurs , 1 a-
venir vous prouvera bientôt que le penie
qui dirige aujourd'hui les destinées de la
France «t montre à chaque pas à 1 Europe et
à l'Amérique le chemin de la vérité, a été une
fois de plus guidé ■ par la voix de la Provi
dence, lorsque du doigt il indiqua le rocher de
Miramar au peuple mexicain, qui lui deman
dait un souverain. • .
» Ce souverain. Messieurs, vous l'avez au
jourd'hui. Ne soyez pas trop impatiens; at
tendez-le avec confiance.
. b .... Enfans de notre ehère patrie, nous sa
vons que Dleu protége la France ; disons-nous
aussi i Dieu protégera ses œuvres. Les Belges
nous disent que l'union fait la force, restons
donc unis et nous serons forts. Enfin vous, les
descendans de Guillaume Tell, pouvez-vous ou
blier que l'ordre seul peut donner la liberté ?
— Aidez-nous donc à repousser loin de nous
toute idée de désaceord.
» Quant à moi, Messieurs, qui suis â jjOPe-
connu de vous, permettez-moi de vous dire
sans vanité quelle est la devise", que m'ont lé
guée mes ancêtres, c'est : Il défend J'opprimé.
Soyez sûrs,- Messieurs, que si l'un de vous l'é
tait jamais, vous aurez en moi un défenseur
aussi chaleureux qu'il; serait fort, car on est
toujours fort quand on parle au nom de la
France et de la justice. »
GRANDE MAREE AU IIAVRÉ
ET VIOLENT MASCARET A CAUDE1ÎEC.
Je tiens . promesse à aaes lecteurs du
Constitutionnel en les= renseignant sur la
grande marée du samedi 17 septembre et
du dimanche 18 au matin. . ,
Ce sera une des plus fortes marées de
notre époque. Déjà à la marée d'août,
l'Océan a envahi la terre au-delà de ses li
mites ordinaires. Quant au mascaret, un
ingénieur autorisé (en français, ayant auto-
rite) m'écrit queje mascaret de septembre
sera ass-arément plus fort que celui du mois
d'août quia inondé les plaines riveraines.
Caudebec et Villequ er sont les points où
le mascaret sera au maximum.
, Un trairt soi-disant, de plaisir mettra à
bon marché, dimanche matin, 1rs amateurs
au Havre sur les bords de l'Atlantique, je
leur souhaite une tempête.
Notez ceci, l'administration du chemin
de fer a bien voulu autoriser un arrêt fa
cultatif à Yvetot, d'où, après 10 à 12 kilo
mètres de parcours par les plus beaux si
tes de Ja Normandie,on se trouvera à Cau
debec; on , sera repris à .Yvetot dans la
nuit par le retour du,train de plaisir. .
Un ouvrier, qui se trouvait chez moi di
manche dernier et qui écoutait tous. les
plans et tous les embarras des futurs visi
teurs dj.i mascaret à Caudebec, nous dit :
Pour neuf francs et quelques centimes;
moi, je me régalerai de votre m^scaréV
Les troisièmes, places, dans le tïf"
plaisir, coûtent neuf .francs, aller
tour. J'arrêterai à Yvétot. J'irai à
Caudebec et j'en reviendrai de même pour
prendre le train âè retour à Yvetot. Lun
di, je serai à ma besogne après m'être se
coué les oreilles en plein air tout le diman
che. Il y a du pain et du vin et un cerve
las partout.
Où est le temps, il y à cinquante ans;
que la diligence mettait deux jours pour
aller de Paris à Rouen et couchait à Mantes?
•Il y aura à Caudebec une solennité nau
tique dimanche prochain, 18 septembre.
Les voyageurs du train de plaisir de sa
medi soir, qui se seront arrêtés à Yvetot,
auront à Caudebec, le dïmanché, en outre
du mascaret le spectacle d'uner<%ste,aYec
fêté municipale, etc. Nos marins ' de la
basse, fidne ont prouvé près de Sébastopol
que quand on a bravé le mascaret oh ne
redoute plus rien.
Pour ceux qui, libres d'occupations de
bureaux et de commerce, voudraient,
comme disait l'oiîvrier, se régaler du mas
caret de Caudebec, le samedi et le di
manche, on donnera à prix tffs réduits
des billets d'aller et de retour pour Yve
tot, à partir de vendredi 16 septembre svec
retour facultatif jusqu'au dimanche soir,'
évitant ainsi les agrémens des trains dé
plaisir. Le prix sera à peu près le cinquiè
me de ce que me coûtait, il y a quarante
ans, une visite au mascaret à Quillebœuf.
Avec l'épidémie' de marées et de bains
de mer, qui semble avoir envahi le pu
blic, MM. les municipaux de Caudebec au
ront sans doute pleine satisfaction.
Quant aux observateurs du mascaret du
soir à onze heures, comme l'an dernier,
le prince Napoléon, la pleine lune rendra
le spectacle, encore plus pittoresque. On
pourra dire : voilà la bête qui fait le dom
mage, voilà, la force occulte qui bouleverse
tout.
BABUIET,
de l'Institut.
SÉNÉGAL ET DÉPENDANCES.
Nos correspondances du Sénégal sont du iS
août, l'expédition dû Fouta a porté ses fruits';
l'almamy de ce pays, Mohamadou, s'est rendu
en personne à Saldé, lors du passage du géné
ral Faidherbe, devant ce poste, pour lui an
noncer que les Bosséiabé, à. la suite du justa
châtiment qui leur a été infligé* le 19 juillet
dernier, avaient fait leur soumission entre ses
mains et que les perturbateurs Abdoul-Bouba-
.kar, Moîiammed-Ould-Eyba et Sainba-Ouma-
né, avaitsHÎ dû quitter le pays. _
La mort du faux prophète El-Hadj-Omarest
confirmée; c'est à ftundou-Allah, capitale du
Macina: sur les rives dp Niger,.que cet événe
ment a eu lieu il y-a; un peu plus d un an. Les
Ouled -Èmbarek, enn&mjs d'El-H;il 1 J-O rnar ) ont
profité de sa mort pour .reprepdre pression
du Ilaodh, d'où ce dernier, les, avait chasse^,-
pour envahir le Ivaarta. Le chef d'un autro
tribu,' les Ehel-Sidi-Mahmoud, .vient d'écrire
au commandant de l'arrondissement: de Bakol
qu'il -va rétablir avec cette ville les relations
commerciales que la guerre mainte d'El-lIadj-
Omar avait interrompues. Cette, tribu appor
tait autrefois beaucoup de gommes à Bakel.
La fête de. l'Empereur a,été célébrée le lu
août, avec beaucoup d'enthousiasme,, à Saint-
Louis j Vu la disette qui règne cette année
dans les pays voisins du chef-lièii.'une somme
de ;;00 fr. a été'misé'à la disposition du maire
de la'ville, pour achats de vivres à distribuer
aux indigens. . .
.- Quelques plaisons de commerce de Saint-
Louis ont .commencé cette. année à acheter
pour l'exportation, le coton que les indigènes
du Sénégal cultivent de toute antiquité. Les
quantités ainsi traitées s'élèvent déjà à plus
de" 80,000 kilogrammes. Les prix oni varié,
suivant les qualités, -de 50 centimes à 1 fr- le
kiloR. tfè, coton récolté c^ez les Serrères est le
plus estimé; il y en a de .deux qualités : la
première est achetée .1-fr,, le kilog. brut et
donne de 30 à'3i 0/0jde coton égrené,; la se
conde est achetée'-0.80-et,» donne 29 0/0. Ge
qu'il y a de curieux à noter- c'est que 20,000
kll. de coton brut ont . été expédiés de notre
colonie.en .Amérique.;-,, r;
Un.autre fait intéréssant vient de 'se passer
à Saint-Louis,; des Maures Trarza de la tive
droite du Sénégal, ont apporté dans cette:vil]e
3,000 kilog. de coton cultivé par eux à .six ou
sept lieues des bords du fleuve, ils n'en-ont
obtenu que 40 centimes le kilog. Nous aurons
donc à classer parmi nos cotons du Sénégal
ceux du Sahara. . ,
Feuilleton du Constitutionnel, (4 sept.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE m RÉGENCE.
Deuxième partie.
XI.
LE LEVER DE L ETOILE. .
Le lendemain du départ, si douloureux
au cœur de Mlle de Lambilly, sa manda
taire, munie de la lettre par laquelle la
pauvrp enfant avait tranquillisé sa con
science, êe présentait chez Mme Galoppe.
Celle-ci ne se trouva pas au logis.
Comme Mlle Chausseraie se montrait
assez contrariée :
— Mais, Monsieur y est, dit la servante
par laquelle elle était reçue, il a venu hier
de.son grand voyagé". . : t...
D'ordinaire, offrir Monsieur quand on
demande Madame ? ne passe point pour
un équivalent; mais ici il y avait bénéfice
appréciable. Pour le succès de la diploma
tie que la Chausseraie s,'était proposée,
causer avec le procureur devenait infini
ment plus intéressant que d'échanger des
politesses avec sa femme;, elle dit donc
qu'elle verrait volontiers Maître Galoppe,
si cela.ne le dérangeait pas. ,
— Ah ! b"en, oui ! une belle dame com
me vous, déranger Monsieur ! fit la naïve
chambtiere , venez, mêmement, par ici.
Et elle conduisit la visiteuse à l'étude,
qui était séparée du logement de Galoppe.
Se heurtant à une porte fermée :
— En v'ià d'une autre ! s'écria la ser
vante, tous nos clercs ensauvés, il n'y a
pas moyen d'en jouir; Monsieur, cepen
dant, ajouta-kelle, doit êtrs là, pour sûr.
Et elle frappa rudement. . ;
Après une longue et bruyante insistan
ce, le procureur vint ouvrir et en voyant
le grand air de Mlle Chausseraie,- au lieu
de rabrouer sa domestique, ce à quoi il
n'eût pas manqué, si elle eût fait ce tapage
pouf un client de petite apparence, il
s'excusa en disant que ses.jeunes gens,
tous absens, pour une élection qui se fai
sait à la basoche, il s'était enfermé afin
que le premier venu ne pénétrât pas
d'emblée à son cabinet.
Pendant que Mlle Chausseraie prenait
séance, en démêlant chez maître Galoppe,
homme de mine astucieuse et de carrurei
épaisse, un type qui pouvait flotter entre
le Rouergat, le Limousin et l'Auvergnat ^
elle se demandait comment de ce massif
et cauteleux personnage , à la franche et
élégante figure du pseudo-chevalier de
Liliers pouvait être suivie une trace de fi
liation.
Tout en faisant, à part elle, cette remar
que : .
— Monsieur, dit-elle, je n'ai pas l'hon
neur ,d'être une plaideuse : J'avais deman
dé à voir Mme Galoppe.
— Elle est sortie, repartit Galoppe, pour
une œuvre de charité. Le Parlement a or
donné une quête dans toutes les paroisses
de Paris au profit des incendiés du Petit-
.Pont; ma femme est une des dames dési
gnées. .
Cette explication à fournir n'était pas
désagréable pour l'amour-propre du pro
cureur, elle posait Mme Galoppe comme
l'une des notables de son quartier.
— C'est aussi ce cruel événement, ré
pondit Mlle Chausseraie, qui est l'occasion
de ma visite. M. votre fils s'est conduit là
comme un héros.
—11 est vrai, dit modestement Galoppe,
. on parle un peu du dévoûment qu'il a mon
tré pour la fille d'un conseiller au Parle
ment de Bretagne; M. le premier Prési
dent a bien voulu l'en complimenter.
— Dès hier, Monsieur, le père et la fille
se seraient fait un devoir Se venir appor
ter ici l'expression de leur gratitude, mais
M. de Lambilly, esprit remuant et tête
bretonne, s'est fait des affaires avec le gou-
v«rnement, et, sur un ordre de M. le Ré
gent, il a dû brusquement quitter Paris. -
.-n Je sais , dit le procureur, un procès
d'une nature assez délicate qu'il se propo
sait d'entamer contré la mémoire du feu
roi!
— Oui, cela et plusieurs autres impru
dences l'ont mis dans l'impossibilité de
venir remercier Monsieur votre fils. Ayant
eu le bonheur de recueillir ces pauvres
amis après le désastre, je me suis volon
tiers chargée d'être leur interprète. J'ap
portais do la part de Mlle de Lambilly
une lettre, à l'adresse de Mme Galoppe;
puisqu'elle n'est pas chez elle, j'ai pensé
que vous voudriez bien me recevoir; la
reconnaissance est une dette criarde qui
doit s'acquitter rubis sur l'ongle.
—.Et qui doisrje remercier de ce gra
cieux empressement? demanda Galoppe.
Mlle Chausseraie n'eut pas le temps de
répondre : se précipitant comme une ava
lanche dans le cabinet où elle était reçue,
le personnel entier de l'étude, moins le
premier clerc, lui coupa la parole : -.
— Patron, dit l'un des envahisseurs,
nous venons de faire, un choix assez succu
lent : votre héritier, procureur-général
de la basoche sans scrutin et par acclama
tion ! Quoique tout frais dans la corpora
tion, sa belle conduite, le jour de l'incen
die, lui a valu l'unanimité des suffrages.
— Pardon, Madame, dit le procureur à
la visiteuse, de l'interruption assez dis
courtoise de cette jeunesse! Puis s'adres-
sant aux porteurs dé la triomphante nou
velle : Ehbien! Messieurs, ajouta-t-il, c'est
le cas de justifier, par un redoublement
d'assiduité et de zèle, l'honneur qui vient
d'être fait à l'étude, allez donc vous re
mettre à la requête qûe vous »aviez com
mencée ce matin; Il en faut cinq copies
et qu'elle soit signifiée aujourd'hui même.
— Il est gentil, lé patron, dit un des
jeunes étourdis en s'en allant, on confère
à sa progéniture la seconde charge du
royaume, et, en réjouissance, il nous colle
à une requête pour le restant de la jour
née !
La bande désappointée ayant fini de vi
der la place :
— Vous vouliez donc bien me dire, re
prit Galoppe que j'avais l'honneur de re-
" cevoir... • , ........ . ,
— Mademoiselle Chausseraie, lui fut-il
répondu. ., •
— Ah ! Mademoiselle, s'écria le procu-.
reur, c'est le ciel qui vous envoie!
— Non, dit en riant la visiteuse, je
viens tout bonnement de la part de Thé^
rèse de Lambilly.' i
— Je ne reprends rien de mon exclama-;
tion, continua Galoppe; déjà pour moi, ce
serait un indigne honneur que la visite
d'une personne aussi remarquable par son
esprit et par les illustres amitiés dont elle
a toujours été honorée; mais jugez, Made
moiselle, de ma bonne fortune; ce matin
même je méditais l'indiscrète pensée d'une
descente chez vous.
— Et qui m'eût valu cet avantage ? ré
pondit Mlle Chausseraie avec une politesse
mêlée d'étonnement. .
— Comme procureur attaché à la chan
cellerie de la maison d'Orléans, je suis as
sez au courant de ce qui se passe au Pa
lais-Royal, et n'ignore pas votre toute
puissance auprès du grand patron.
— C'est exagérer singulièrement mon
crédit; cependant, si je pouvais vous être
bonne à quelque chose. ,,
' — Mademoiselle , continua Galoppe ,
avec un accent de mystérieux émoi, un
grand danger nous menace tous deux.
— Et lequel? demanda Mlle Chausse
raie, témoignant d'une médiocre créance
à cette révélation inquiétante.
— Cette affaire du chevalier de Liliers,
repvtile procureur, où, il y a trois ansj
l'abbé Dubois essaya de vous compromet
tre ; elle vient de se réveiller tout à
coup.
— Je sais cela: Une singulière ressemr
blance dont moi-même j'ai commencé par
être la dupe, a poussé ltebbé à une dé+
marche ridicule ; il a voulu faire arrêter
Monsieur votre fils.
■ — Mais savez-vous de même qûe^ mal
gré des preuves très concluantes ,. son
agent ne s'est pas retiré convaincu ; que
mon fils a été laissé en liberté seulement
sur parole, et que l'on s'est réservé de fai
re sur lui, lors .de - mon retour, une en
quête à fond ?
— Non , dit Mlle Chausseraie, Dubois
m'avait conté sa méprise , sans me dire
qu'il eût conservé quelques doutes; il est
du reste ainsi fait que l'on doit se trouver
magnifiquement traité quand on obtient
de lui la moitié d'une-vérité;
— Cette réticence seule , continua Ga
loppe se faisant de plus en plus aîarmis^
te, indique de sa part le plus mauvais
vouloir; il n'a eu l'air de se confier à
vous que pour mieux vous endormir sur
ses intentions perfides.
:— Ses intentions, je m'en Soucie tout
aussi peu que de ses tracasseries d'il y a
trois ans. Quant à vous, Monsieur,qu'avez-
vous'à craindre? La personnalité acceptée
sous bénéfice d'inventaire, vous êtes-là
pour en faire l'évidence. Votre (ils est vo
tre fils, donc il n'est pas le chevalier de
Liliers, cela saute aux yeux; ■
— Précisément, dit Galoppe, j'ai des
raisons de désirer que la question no soit
pas entraînée sur ce terrain, c'est pour
quoi je voulais vous supplier d'intervenir
auprès de. M. le Régent, pour qu'il mît fin
aux curiosités de cet insupportable-abbé.
—Permettez, répliqua Mlle Chausseraie,
en voulant couper court à la curiosité de
Dubois, vous, excitez la mienne, car enfin,
que peut vous faire, je vous prie, une mi
se en demeure d'établir votre paternité ?
■ —Je vous disi Mademoiselle r quo c'est
là remuer tout un passé menaçant.
— Mais comment, encore une fois ? A
moins cependant que, sous la simple res
semblance aujourd'hui acceptée, ne se ca
che la réalité d'abord entrevu». . ;
— Non ! mille fois non ! ce n'est pas sur
l'homme qu'il avait autrefois essayé dé
vous donner pour complice, que l'abbé
Dubois peut se flatter d'avoir mis la maini
— Eh bien ! alors ? _ n
—Je ne puis m'expliqùer.mieux, du Ga
loppe poussé à bout, m.ais v croyez-le, en
refusant de vous entremettre.pour étouf
fer d'inutiles recherches, vous nous ex
posez aux chances, les plus périlleuses.'
— Si vous disiez nu au lieu de nous, ré
pondit Mlle Chausseraie, n'achetant pas fa
cilement chat en poche, vous seriez proba
blement dans :1a vérité, car,, pour mon
compte, je suis fort tranquille,.et vous, ne
parviendrez pas à me faire prendre peur,
je vous en préviens. , .•
— Mais alors, Mademoiselle,: dit le pro
cureur en voyant qu'il n'y; avait rien à
obtenir du procédé de l'intimidation, si,'
au nom des rapports bienveillans qui ont
comméncé de s'établir entre nous; .au nom
du souvenir qu'ont dû voûs laisser les in
quisitions de ce prestolet de. Dubois, je
vous suppliais de me procurer la sauve
garde de Monsieur le Régent !
— Je vous répondrais* répliqua Mlle
Chausseraie qûi n'était pas femme à voir
se dresser devant elle une nouvelle com
plication mystérieuse,.sans vouloir en être
saluée en passant, que ja suis naturelle
ment serviable; que j'ai été mêlée à beau
coup et à de grandes choses de ce temps-
ci ; que je m'y suis fait la réputation d'un
certain-flair et d'une certaine entente et
que pour ne pas compromettre ma renom
mée de fille passablement avisée et pré
voyante, quand je marché dans les ténè
bres, j'ai l 'habitude de mettre les mains
devant : moi ; c'est la manière , vous le
sâvez,'de ne pas se faire de bosses. au
front....
Comprenant ce que si bien parler vou
lait dire :
—Mon Dieu, Mademoiselle, dit Gijloppe,
je serais heureux d : être avec vous sur le
pied d'une confiance sans réserve, mais
fait-on co qu'on veut?
— De même, répondit la Chausseraie,'
que je-serais heureuse de vous prêter l'ap
pui de mon faible crédit; mais, sans être
un> astre ou une planète, je ne gravite ja
mais que selon certaines lois inflexibles^
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