Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-09-13
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 septembre 1864 13 septembre 1864
Description : 1864/09/13 (Numéro 257). 1864/09/13 (Numéro 257).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49* an:
MARDI 15 SEPTEMBRE 1864.
TRQIS^MOIS
SIX M01S..,.V. ? r..»
UN AN....-
focs le* pays ÉTRiNGEBs, voir le tableau
publi6 les 5 et 20" de chaque moisj a .
Imp. L. BONiFACE; r. 4 m Bons-Bnïaas,'!#.
. s il £h' ^%X '
Le mode dUbonotmkot le pl'tts simple eèt l'envoi d'un JjoiïTfo^&e au d'un^fiet
gsur Pc^iSj' à'l'ordïeMe L'APMDyigxaATHim 'Au journal, rue dé liais, n ? ÎO.* ;
»1POMTÏOïp*^
TvaiipjflE:.,.:- - i. ; •.:^y~-ë71 /. «.--m ; ^ ■ -
TROIS MOIS..
SIX1 MOIS.....
UN AN. .
13 FR.
26 FR.
52 FR.
PARI-S» ■ j-t-SEPtBMBBf]-
lu lettres ou envois a ' firgerU mon , kFFUAWCHis % ont reftuit .
: . Les.artiele3 déposés qe sont pas rendus.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES.
Les aborraemens datent des l" et 16
dejCbaqne mois.
Noûs faisons connaître' plus^ojiï. le
mouvement dans les • préfectures :ameoè
ment du Rhône, et qui était attendu de^
puis quelques jours.
La malle de New-York apporte le pro
gramme de la convention dé Chicago qui
a adopté le général Mac-Clellan pour can
didat à la présidence. Ce programme, tout
en faisant des vœux pour la paix, de-
■ mande cependant le maintien de l'Union,
c'est-à-dire une condition que repousse
jusqu'ici le Sud de toutes ses forces. -
Le bruit courait à New-York que Juarez
était arrivé à la Nouvelle-Orléans,
Le roi de Prusse a rendu hier visite à
l'Impératrice des Français, à Schwalbach.
Les feuilles de Berlin annoncent que les
- grandes puissances allemandes veulent
convoquer les Etats du Sleswig-IIolstein
pour provoquer leur vote dans la question
de succession.
Quant à la dépêche anglaise, récemment
envoyée à Berlin, la Correspondance Zeid-
Itr, organe ministériel, pense que: M. - de
Bismark n'y répondra pas de sitôt, et
elle fonde, sur le prochain rappel de
M. Buchànan, ambassadeur anglais à Ber
lin, l'espoir que les relations entre les ca
binets britannique et prussi en s'-am éJiA-,
reront; « l'ambassadeur actuel », dit cette
correspondance, «a toujours élevé d'une
» octave le ton des notes anglaises et aug-
» menté ainsi la dissonance. »
La reconnaissance du nouveau roi des
Hellènes par l'Autriche est maintenant
hors de doute. Les journaux libéraux de
"Vienne approuvent le cabinet d'avoir rom
pu avec des traditions surannées, en re
connaissant un trône qui a été élevé par
le suffrage populaire. Ils paraissent espé
rer que l'affaire de Grèce sera un précé
dent pour* la reconnaissance future du
royaume d'Italie.
D'ici à quelques jours, on attend à Ma
drid la réponse définitive du gouverne
ment péruvien au projet d'arrangement
dent ~ M. Moreira , consul du Pérou en
Espagne, avait pris l'initiative, et qui
avait reçu l'approbation du cabinet de Ma
drid. VEpoca persiste à croire que, sous
peu, ce conflit recevra une solution satis
faisante pour les deux nations.
E doïjakd S w <>&.
/ Les A nnonces sont reçues chez M. P anis , rue Notre *bame -des-Victoires, n' 40
(place de la Bourse).
yQir;àiquelles' : conditions les Etats/du Sud
consentiraient à unq convention générale.
Commencer par déclarer que làipaix ne"
pourra être rétablie guè Pif»
'n'est-ce pas l pon'|inuer. purement é|
par' la- motî de M«4e sénatcua; "Waïsse,.; Lairuptément^a politiqÙH'âôM."-Êtncoln?
chargé de l'administration du départe- Il ne serait pas'impossible toutefois que
T>UAr,~ «<■ <>»!' — J -- 1 -
- I 110
les confédérés, en supposant le succès du
candidat de 'la convention de Chicago
fussent disposés à admettre le principe
de .l'armistice. Alors s'ouvriraient forcé
ment des négociations qui, l'opinion pu
blique aidant, mèneraient peut-être le
gouvernement fédéral plus loin que n'a
voulu aller le programme de Chicago.
Quant à la signification .qu'on doitatta
cherau choix qui a été fait du général Mac
Cléllan , elle ne nous semble pas la plus
conforme au sentiment pacifique qui s'est
manifesté depuis quelque temps avec une
si grande force aux Etats-Unis. A moins
qu'il ne faille renverser pour les Améri
cains les lois ordinaires du raisonnement :
un avocat élevé à la présidence a passé
ses quatre années de pouvoir ,à faire la
guerre ; un général pourrait bien être
élu pour conclure ]a paix. Toutefois, la
"conséquence ne semble pas tellement ri
goureuse qu'elle doive rassurer complète
ment ceux qui désirent avant tout voir
mettre un terme à une effroyable effusion
dé sang.
On
Chicago a été célébré, avec enthousiasme, par
les démocrates.
j Le 2 septembre, M. Stanton a envoyé une
! nouvelle officielle annonçant l'occupation d'A-
i tlaata par Sherman, pui§ nno:grande bataille
! à East-Point, avec des pertes considérables des
î^cux côtés, sacs autres; détails,
1 Le bruit cburt que Juarw-est ' arrivé à i<>
Nouvelle-Orléans.
Le Tallahassée est arrivé à Wilmington.
New-York, 2 septembre (par le P eruvian).
Sherman'a occupé Atlanta après un com
bat livré à East-Point, dont les détails ne sont
pas connus. On assure que l'armée de Ilood a
subi de grandes pertes. Le général "confédéré
Hardee a été tué.
grande JLadÉcision règne à la Bntir-m .
L'or se tient entre 231
est 245 3/4.
et'254. Là dernière cote
la convention de Chicago s'est arrêlôo
au choix qui avait été prévu; elle a propo
sé le général Mac-Clellan comme candidat
du'parti démocrate à la présidence.
L'analyse télégraphique du programme
adbpté dans cette convention donnerait
lieu de supposer que les membres du parti,'
désignés sqùs le nom d e-démocrates de
guerre , y ont obtenu la prépondérance
sur la. fraction composée des démocrates
de paix. En effet, d'après ces premières in
formations, la réunion politique de Chi
cago a. insert en tête de sa profession de
foi, ces mots: Fidélité à l'Union, qui sem
blent écarter, tout d'abordl'idée de consen
tement à la séparation définitive des Etats
duSud. Ilest vraique,danslebut sansdoute
d'assurer l'unité du vofe, le programme
émet le vœu qu'il soit fait des efforts
pour amener la cessation des hostilités et
que: l'armistice soit mis .à profit poiir' ren
dre possible une convocation, de délégués
de-tous les Etats de l'Union et. arriver
ainsi au rétablissement de la paix.
" Mais la question est précisément de sa-
Feuilleton du Constitutioanel, 13 sept
sait, au surplus, que la convention
de Chicago, dépourvue de tout'caractère
légal, n'a .jeud;autr^jiaLaJW4aHdflP^
un mot d'ordre' au parti qu'elle a eu la
prôlention de représenter; Elle n'a pu dé
truire dans-l'opinion publique les tendan
ces de plus en plus caractérisées vers la
paix. Rien n'empêche surtout que îes évè-
nemens militaires ou des incidens à l'inté
rieur rie viennent au dernier moment in
firmer ses décisions.Dans ce cas, la scission
s'opérerait au- sein du parti démocrate,
et il se pourrait que tant de divisions
n'aboutissent ni à - l'élection du géné
ral Mac-C!ellan , ni à la réélection de
M. Lincoln.~ Le choix du président ap
partiendrait alors au congrès, et qui peut
prévoir ce qui sortirait de cette crise nou
velle ? :
II.;-"M A!UE M AUTIX.
■" ~■ rr»-*'WCITiliTTÎ 1 "||—i ni ' ' '—I ■ -
TELEGRAPHIE PRIVEE.
■ Liverpool, 1 1 septembre. ^
L'Asia a apporté 21,892" dollars. ,
New-York, 20 août, soir.
Dans l'engagement de Weldon, les fédéraux
ont jjerdu la possession du railway sur un
parcours de 4 milles, mais ils occupent encore
3 milles de cette voie. Les pertes sont considé
rables des deux côtés. *
L'amiral Fprragut a capturé le fort Morgan
a^vec"sa garnison.
New-York, 30 août.
Le bruit court que Butler doit remplacer
M. Dixon.
Le bruit se maintient que le gouvernement
fait des efforts dans,le.sens de la paix.
On dit que le ministre des finanpes a reçu,
une proposition d'Allemagne pour un emprunt
d'un milliard remboursable en soixante-quinze
ans à 3 0/0 ; 20 0/0 seraient payés èn argent,
10 en notes et le reste- en obligations encore
dues par les Etats-Unis.
New-York, 1" septembre, soir.
Le programme de la convention de Chicago
se résume ainsi !
Fidélité à l'Union, mais le bien public de
mande qu'il soit fait des efforts immédiats
pour amener la cessation des hostilités dans
le but de convoquer les Etats et d'employer
d'autres mesures pour rétabllr la paix sur la
base de l'Union. Une intervention militaire
dans les élections serait considérée comme ré
volutionnaire et conséquemment provoquerait
une --résistance
Le bruit court qu'Early est toujours en face
de Shéridan.
On mande de Mobile que 4,000 fédéraux sont
à Graûts-Pase.. . .
Le ministre des finances a ouvert une
souscription publique pour 931 millions de
dollars, solde de l'emprunt à 6 0/0 amortissa
ble en 1881. .
Le choix de Mâc-Clellan à la convention de
New-York, 3 septembre, soir.
On n'a reçu aucune confirmation ultérieure
de la prise d'Atlanta.
Ëaily s'avance vers "Winchester.
Le ministre plénipotentiaire du Mexique est
arrivé à "Washington.
Or, 240 ifè. — Coton, 185.
Schwalbach, il septembre.
La visite du roi de Prusse à l'Impératrice
des Français a duré une heure. Le roi est re
parti à six heures et demie avec M. de Uern-
storff.
La reino de Hollande est arrivée. Elle doit
passer plusieurs jours avec l'Impératrice.
Francfort, 12 septembre.
M. de Savigny s'est rendu hier à Cologne,
par ordre du roi, pour assister aux funérailles
du cardinal-archevêque, Mgr de Geissel-.-
Francfort, 12 septémbre.
Les Deux-Myndes donnent les nouvelles sui
vantes :
Le roi de Prusse est revenu hier soir avec
M. de Bernstorll". Il a eu un long entretien à
l'hôtel de Russie avec M. Von der Pfordten, re
présentant de la Bavière à la Diète, et le bourg
mestre Muller. S. M. est partie ce matin pour'
Berlin avec M. de Bismark. M. de Savigny était
déjà parti hier matin pour une destination
inconnue, - - — -
■ ' " i - 1 —-Athènes, 1! septembre, 8 h. m.
Les lettres de Saint-Pétersbourg annoncent
les fiançailles du roi Georges avec la grande-
duchesse de Russie Alexandrievaa.
La dette grecque de ) 824-1825 est reconnue.
Le capital primitif de 7 millions sterling est
consolidé à 2 millions 230,000 livres sterling,
avec intérêts à 5 0/0. Les puissances, très favo
rables à cette mesure, ont fait d'importantes
concessions. Les bons, primitivement de 100 '
liv. st., sont capitalisés à 45 liv. st. et les cou--
pons à 15 liv. st.
' Marseille, 12 septembre.
Les lettres de Tunis, du 4, annoncent que,
sur la plainte de M. de Beauval, le bey a fait sor
tir de sa eapitaleles zouaves tunisieris.Ces zoua
ves avaient envahi le consulat d'Espagne et com
mencé à dévaliser le consul, qui en a référé à Ma
drid. On attend une réparation. Sur la réqui
sition du général tunisien Osman, les bâti-
mens anglais ont capturé un navire maltais
qui apportait des munitions et des canons aux
insurgés. ' •
Le bey a expédié une colonne .dans l'iuté-
rieur du pays, mais l'insurrection persiste.,
Plusieurs chefs, venant recevoir l'investi tu-
ré, ont déclaré que la-paix- était impossible si
le bey refusait de renvoyer le khasnadar, de
réduire les impôts et de réformer les tribu-,
naux. Les villes de Monastir et de Sïax ont
repoussé avec violence les agehs du bey.
Ces nouvelles sont extraites du Sémaphore
de Marseille. - - - - ■
Londres, 12 septembre, S h. soir.
Consolidés anglais, 88 7/16.
11 a été déposé aujourd'hui 25,000 liv. st. à
la Banque d'Angleterre.
Le prince Humbertest descendu à l'ambas
sade italienne où il demeurera pendant toute
la durée de son séjour à Londres. S. À. dîne ce
soir chez lord Palmerston.
■ Southampton, 12 septembre.
Le Jérôme-Napoléon, ayant à bord le prince
Napoléon,, la princesse Clotilde et le prince
Humbect, est arrivé ici ce matin. LL. AA. ont
débarqué dans les doclts. Le prince Humbert
s'est dirigé vers Londres par un train spécial.
Leprince et la princesse Napoléon se sont'
réembarqués sur leur yacht.
Berlin, 12 septembre.
Une conférence douanière doit avoir lieu à
Prague entre l'Autriche et la Prusse. Lu date
de l'ouverture de cette conférence n'est pas
encore fixée. . '
. Berne," 12 septembre.
L'Autriche, refusant l'extradition de Lan- ,
giewieî!, le conseil fédéral ne continuera pas
les négociations sans renoncer cependant à
faire valoir le droit sur lequel se base sa de-,
mande. - ■ illuvas-Bullier.)
COURS DE LA BOURSE.
cotms de cj.otcue le 10 le 12 hausse, baisse
3 0/0 au compt. 66,50 66.65
—Fin du mois. 66.70 66.75
41/2 au compt. • 92 70 92.70
~Fja âuraoLs. 93?60 92 7^
,»lo »
» 05
» >' u
J>i h>iS r 'r^0*
"Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 12 septembre.
Le Times a reçu de son correspondant spé
cial de New-York les nouvelles suivantes :
Le 25 août, les confédérés attaquèrent, à plu
sieurs reprises, le corps de Hancock, sur le;
chemin de fer de Weldon, mais saas avantage
marqué jusqu'à cinq heures de l'après-midi.
A ce moment, après une sanglante mêlée, ils
réussirent à rompre les lignes de l'ennemi,
dont les troupes se disséminèrent dans toutes
les directions. Les confédérés ontfaitungrand
nombre de prisonniers, captpré plusieurs ca
nons et sont rentrés en possession de toute la
ligne du chemin de fer,, sauf une étendue de
quatre milles. Le nombre des tués et blessés
est évalué à 5,000 de chaque côté.
Le 28 août, Shéridan a reconnu que les con
fédérés avaient disparu devant lui. On suppo-\
sait qu'ils s'étaient repliés sur Martinsburg.
Grant et 'Sherman ont envoyédesextraits des
journaux de Richmond et de Mobile du 27, an
nonçant l'occupation du fort Morgan par les
troupes fédérales sans expliquer si les confédé
rés l'avaient rendu, s'il avait sauté ou, enfin,
s'il avait été emporté d'assaut.
Le 1" septembre, le'ministre Stanton a an
noncé officiellement qu'il n'avait été tenté au
cune opération devant Petersburg, en ajou
tant que Forest, Wheeler et Morgan opéraient
de concert contre les communications de Sher
man.
Nous recevons des nouvelles de Mexico
jusqu'au 11 août.
L'empereur était parti la veille pour visiter
l'intérieur de l'empire et s'informe person
nellement de l'état des esprits, des arts et de
l'agriculture, étudier les besoins et recueillir
les vœux des populations. Pendant cette ab
sence. S. M. l'impératrice représentera le sou
verain et les affaires publiques seront diri
gées par MM. \eiazquez de Léon et ternando
Harrïirez. Les commissions instituées part em
pereur organiseront les diilérens services pu
blics et prépareront les lois organiques qui
doivent devenir laObase de la Constitution mo
narchique.
Avant son départ, dit l 'Estafette. S. M. a tra--
cé il son ministère quelques projets d une
haute importance qui-ont pour but de réfor
mer l'administration de la justice, l'instruc
tion puLlique et de réglementer la presse, Les
rescrits impériaux que nous reproduisons ici,
ont été très favorablement accueillis par l'o
pinion publique. Sans être une déclaration
formelle , de principes, cés actes préparatoires |
indiquent clairement la tendance du souve
rain à concilier les esprits fit à fonder son
gouvernement sur la tolérance et la liberté.
"Voici la teneur de ces'ordonnances :
CIRCUUMB.
« Secrétairerie d'Etat et du ministère do l'inté
rieur. — Circulaire n? 53. — Mexico, le 27 juil-
let -1-S64.
» Les plus vifs désir» et les efforts les plus cons*
taire de'B". M. l'empereur tendent à effacer toute
trace des dissensions qui pendant si longtemps ont
désolé le pays et de renouer les liens de fraternité
qui'doivent unir la grande famille mexicaine.
L'empereur ne peut don® voir avec indifférence
qu'en parlant de certains individus on se sert de
qualifications odiëiisés qui sont en désaccord avec
sa politique et ses sentimens bienveillans.
» C'est dans cette pensée que,- dam le décret
que S. M. a daigné rendre le 6 du çourant et par
lequel 11 appelle autour de lui tous ceux qui ont
combattu ou combattent encore l'empire sans s'ê
tre souillés d'aucun crime, on â.évité d'employer
le mot indulto (grâce.)
» S, M. m'ordonne de vous faire savoir que tous
ne devrez exiger des personnes qui déposent le»
armes et veulent rentrer dans la vie privée au
cune manifestation. II BufUra de savoir que' ce»
personnes ont l'intention de'vivre pacifiquement,
et l'on ne pourra leur demander compte de leurs
opinions et de leurs sentimens. S. M. m'ordonne
aussi de vous recommander la plus grande mesu
re et circonspection dans le langage officiel, éli
minant les phrases et qualifications dont les par
fis se sont jusqu'à ce jour fait une arme, et qui ne
Iservent qu'à entretenir le feu de la discorde.
: » S. M. ordonne enfin que les-publications de la
presse périodiqueeoient, à oet éyard. l'objst d'une
turveiliance particulière, et que des poursuites
soient intentées contre les contrevenons ainsi que I
l'exigent l'union et la concorde qui doivent rô
gner entre tous les. Mexicains. ■' i » .
» Le sous-secrétaire d'Etat et du ministère de
l'intérieur, ' ' » j.-m. Gonzalez de la vbga. »
JUSTICE ET INSTRUCTION PUBLIQUE»
' - ï'étude des questions relatives à l'organisa
tion de la justice et à l'instruction publique
va être confiée à des commissions, spéciales,
ainsi qu'on le verra par la lettre snivante,
adressée par S. M. l'empereur i- l'un de ses mi
nistres, M. José Fernando Ramirez.
«Mon cher ministre 1). José Fernando Ramirez,
» Considérant que l'administration do la justlee
et l'instruction publique sont des élémens essen
tiels d'ordre, de moralité et de civilisation, mon
intention .est de leur consacrer tous mes soins.
En conséquence, je vous autorise à nommer deux,
commissions dont vous serez le président, qui se
ront. chargées d'organiser ces deux branches du
gouvernement sur les bases suivantes :
» Commission de Justice. —Inamovibilité de la ma
gistrature. — Organisation des tribunaux.et com
pétence.— Contentieux administratif. — Organisa
tion du ministère public. — Emolcmens des Ju
ges ; responsabilité. — Publicité des débats en
toutes les instances. — llapide expédition des af
faires litigieuses, tant en matière civile qu'en ma
tière criminelle. — Codes. — Améliorations des
prisons. — Police judiciaire. \
» Commission tfe l'Instruction publique. — Unité
dans le système. — Organisation du professorat.—
Emoluments.—Ecoles primaires. — Ecoles norma^
les; —^Collèges et Lycées. — Ecole polytechnique.,
— Grades littéraires.'— Bibliothèque de l'Etat.
Musée de l'Etat. —Académie .des Sciences; idem
• d'Histoire, idem de Langues. — Gréation d'un mi;
nistére de l'Intruction publique." *
» Ces commissions "pourront se subdiviser pour
la plus grande facilité et la plus prompte expédi
tion de leurs travaux? mon désir étant de =roir ré
soudre ces qu«stioa84e.*ee tootela'Tàpiiiit6 quen^*4
clame leur importance, 'Ja 'lè'i recommande 'ïu
zèle et au patriotisme de nos collaborateurs.
a Signé I MAilMlUEN.
» Palais de Mexico, le 3 août 1864. »
LA PRESSE.
Dans une lettre adressée à M. le ministre
d'Etat, le gouvernement impérial vient d'ex
primer ses vues, sur la liberté de la presse
Voici ce document : " "
« Mon cher ministre Velazquez de Léon.—En at
tendant que la commission chargée d'organiser
l'administration de lai justiep. m'ait soumis ses tra
vaux, j'ai jugé opportun d'étendre l'action de la
presse. En conséquence, à partir du 8 du courant
et jusqu'à nouvel ordre, la censure préalable est
supprimée. Cnacun pourra émettre librement ses
opinions sur les actes officiels et en signaler les
inconvéniens. mais sans provoque^ la désobéis
sance, et en observant le respect dQ. à l'autorité
» Les allusions offensives. les récriminations
qui tendent i. entretenir la discorde et à irriter
l'esprit de parti, ainsi que les aUaques à la vie
privée, seront réprimées conformément aux dis
positions législatives en vigueur sur la matière,
sans préjudice des .poursuites et des peines qui
atteindront les abus que les tribunaux sont appe
lés à juger. A cet égard lajustice suivra son cours
ordinaire. J'en recommande -strictement le res
pect aux juges, tant dans ce genre de délits, que
dans les autres affairés qui leur sont soumises, en
leur rappelant que la: justice est la base fonda
mentale de l'ordre , de la paix, de la prospérité,
et, en un mot, l'élément essentiel de toate société
civilisé». -,
» Les rédacteurs de journaux sont relevés des
avertissemens qu'ils ont reçus jusqu'à ce jour.
» Mexico, le 7 août 1864.
Pour copie : vblazocsz dk râm, »
LEVÉE DD BLOCUS.
Le Journal officiel publiait le 2 août le dé
cret suivant, en daté du 29 juillet :
. « M aximilien , empereur du Mexique;
» Voulant donner au commerce une preuve de
1 intérêt que nous prenons à sa liberté et à sa
prospérité,
» Avons décrété et décrétons :
» Art.-1 er . Est levé le blocus do tous les ports de
l'empire, tant sur le golfe du Mexique que sur le
Pacifique.
» Notre secrétairerie des finaaces, en commu
niquant le présent décret aux douanes maritimes,
leur transmettra les instructions nécessaires.
» Fait au palais de Mexico, le 29 juillet 1864,
'* 'MlHMlLttN. *
Les nouvelles militaires sont tout«s fa
vorables; mais l«s puaristes continuent
leurs déprédations et leurs atrocités sur
les points qu'ils" occupent encore. Les
adhésions des dissidens-continuent. Les
journaux en publient de longues nomen
clatures: généraux, eolonels; lieuUnans-
colonels, officiers de tous grades.
M. Salazar Ilarregui, qui remplissait les
fonctions de secrétaire d'Etat au fomento,
a été nommé par S. M. gouverneur de
lïuçatan avec de pleins pouvoirs,
i M. Raigosa, sous-secrétaire d'Etat
Justice,, est parti hier matin avec l-'e
reur, et il est remplacé au ministèri
M. Francisco Talavera.
M. Juan de la Peza accompagne -
dans le voyage de l'intérieur, et il est
placé au ministère de la guerre par ]
général Rafaël Espinosa.
L'empereur a ordonné qu'un monument
soit érigé au centre de la place du Palais,
en commémoration de l'indépendance
mexicaine. L'empereur en doit poser
première pierre le 16 septembre.
Pour extrait : l. bquiface.
la
La Retista de Vera-Gruz publie la dé
claration suivante- de l'amiral Bosse sur
l'exécution de la-levée du blocus-:
FORCES NAVALES FRANÇAISES CANS LB GOLFS
DU MEXIQCE.
L'amiral commandant en chef fait savoir au
commerce qu'il a donné des ordres pour que le
décret de S. M. l'empereur Maximilien'l" qui
lève le blocus, tant dans le golfo de Mexique que
dans l'océan Paciflquei'soit mis immédiatement à
exécution dans l'étendue de son commandement.
■IL est bien-entendu que 1« transport-de la con
trebande de guerre, reste, interdit et que tout bâti
ment expédié par Juarez ou par ses-agens à desti
nation d'un port non soumjs au gouvernement de
l'empire, continuerai être considéré "comme en
nemi et traité comme tel. * " "
Sacriflcios, Bellone, le 10 août itfii. •
L'amiral commandant en chef,
- < A. B OS»B.-
sud
Voici les dernières nouvelles du
4opîx.ées par. le Moniteur- dé V Algérie»:
m « Le général commandant ïa - division
d'Oran annonce, par une dépêche télégra
phique arrivée à Mascara le 6 septembre,
que le mouvement combiné des colonnes
du général ■ Martineau et du colonel Pé-
chot dans le Nador, a eu le résultat qu'on
en attendait.
«Les Ouled-Sidi-Mansour,lesmarabouts
des Ouled-Klrelif, qui avaient amené les
cdntingens ennemis'dans le Tell, une frac
tion des Harrars et la majeure partie des
dissidens du cerclé *' 1 ' A —-
_. d'Ami-Moussa ont été
atteints. Leurs troupeaux, leurs tentes,
400 de leurs femmes sont restés entre les
mains des troupes. Près de 500 combat-
tans. réfugiés dans les parties difficiles de
la montagne, ont été entourés par nos co
lonnes et ont succombé. ,
» Nos pertes-sont insignifiantes, grâce
aux mesures prises pour l'aip concourir à
l'opération, malgré les distances et les dif
ficultés de toute nature, des masses consi
dérables. Elles se bornent à 3 hommes
tuéâi dont 1 tirailleur et 2 cavaliers des
Hachem, et à 3 blessés, dont ï zouave et 2
cavaliers des S damas.
» Le général commandant la division
d'Oran a dû arriver le 6 septembre à Aïn-
Medrissa, d'où il a poussé une reconnais
sance d» 200 chevaux sUr Guetifâ, afin de
protéger.la routa que suit, pour ramener
ses nombreuses prises, l'agha Si-Ahmed- ,
Ould-Kadhy, dont les goums ont marché
avec la colonne du général. Martineau. »
Par décret rendu sur la proposition du
ministre de l'intérieur, : ont été nommés :
Préfet du département du Rhône, M. Henri
Chevreau, conseiller d'Etat^ préfet delà Lôire-
Inférièure, en remplacement de M. Vaïsse, dé
cédé. '
Préfet du département de la Lolre-Inférieu-
ré, M. Mercier-Lacombe, ancien directeur géné
ral des services civils de l'Algérie, en rempla
cement de M. Henri Chevreau.
Préfet du département du Puy-de-Dôme, M. .
taillard. préfet de Lot-et-Garonne, en rempla
cement de M. le comté' dé Préssac, mis en non-
activité "sur sa demande et pour cause de santé.
Préfet du département de Lot-et -Garonne,
M. Féart, préfet d'IUe-et-Vilaine, en remplace-:
ment de M. Paillard.
Préfet du département d'IUe-et-Vilaine, M.
Lefebvre, préfet du Morbihan, en remplace
ment dé M. Féart.
Préfet du département du Morbihan, M. Re-
neufve;'soûs-préfet de . Riom, en remplace
ment de M. Lefebvre.
Préfet du département des Pyrénées-Orien
tales, M. Lempereur de Saint-Pierre, sous-pré-
ïel de Reims, en remplacement de M. le comte
de Coëtlogon.
Par décret rendu sur la proposition du
M'OQUE DE LA RÉGEMCE.
Deuxième partie.
X.
COMBIEN THÉRÈSE-ÉTAIT POLIE.
Golingry avait expliqué d'une façon à
peu près plausible qu'accouru de Livry au
milieu de la nuit il se fût trouvé si à point
au logis de sa riièce.
Mais, à vrai dire, il n'était pas venu
pour elle : un autre intérêt l'avait attiré
sur lé théâtre de l'incendie.
Le motif de ra présence à Paris, dans la
nuit du 27 avril 1718, il fautencor& le
chercher.dans le journal de l'avocat Bar
bier, qui djt, en terminant une assez lon
gue description de la catastrophe :
« M. le Régent eut peur à la nouvelle de
» cette désolation:Tout le peuple qui fut en
a l'air, toute la nuit, fit appréhender appa-
» remmentou un pillage ou quelque chose
» de pis: parce que cela se termine quel-
» quefois en émotion, surtout quand il y a
n du mécontentement. »
Dr-ce mécontentement existait :1e Régent
l'avait provoqué par le scandale de ses
mœu »'S - îwi ' facilite à li\rer en pâture à
l'a'wdittj des dti co;;i' Ja fortune pu
blique dont il avait promis d'être si bon
ménager; et enfin par l'influence de plus
en pius coinprcïieMante qu'il laissait
prendre dans les all'd)i à Dubois, l'hom
me le plus décensidéré du royaume.
Celui-ci, commençant dès lors à mettre
sur le feu la cuisine de son car(Jipalat f
avait brouillé Philippe d'Orléans avec les
jansénistes : en vue de se rendre agréable
à la cour de Rome, il poussait à la persé
cution de ce partiqui s'était vu caressé et
choyé au commencement de la Régence :
or le jansénisme, il ne fallait pas s'y trom-
peiy c'était, avec uce partie du clergé, les
trois quarts de- la magistrature et de la
bourgeoisie.
La noblesse, d'autre part, se prononçait
avec vivacité dans la lutte des princes du
sang contre les, légitimés; e't le Régent,
suivant sa maxime de diviser pour régner,
affectant de ne point prendre parti, se
créait de fervens ennemis et parmi ceux
qui voulaient abaisser la descendance il
légitime de Louis XIV et parmi ceux qui
voulaient Ja maintenir dans son éléva
tion.
Dans le camp de Mme Du îylaine, l'hos
tilité commençait à graviter vers la cons
piration; par le soin qu'avait pris Faîtière
duchesse de faire imprimer les Mémoires
du cardinal de RetZj -tout récemment décou
verts, se pouvait mesurer l'horizon de ses
projets et de ses .espéranGes.
Enfin, l'appui non équivoque prêté par
Philippe d'Orléans aux aventureuses con
ceptions du génie de Law, le mettait cha
que joui» de plus en plus mal avec le Par
lement; cette compagnie, ayant ouï parler
que le financier écossais psoposgit de rem
bourser les charges, voyait en lui, non pas
au figuré, mais littéralement,.un-homme
à pendre.
Formée de tous ees élémens,, une im*-
mense marée de désaffection s'en allait
donc montant de moment en moment au
tour de la personne du Régent, et ce flot
menaçant, il y avait un homme qui en ob
servait pdtieaiment le progrès. ,
Jusqu'au moment où il' aurait recouvré
le testament de Louis XIV, l'abbé de Li
vry semblait s'être interdit toute déiU3F-
che active et toute manifestation directe
d,e Sfift i?nplapson inaction,il suivais tous lesmouvemens
(Je g.Qii ejanemij s.e réservant bien d'entrer
énergiquement dans la-sphère du mouve
ment aussitôt qu'une occasion quelcon
que viendrait à se présenter.
C'était lui et non pas Colingry, quoique
celui-ci s'en fût vanté, qui, le premier,
avait remarqué sur Paris la lueur lointai
ne d'un incendie. A l'éclat aussi bien qu'à
l'étendue de cette sinistre clarté, devinant
aussitôt un grand désastre, il avait fait
éveiller son homme de confiance et lui
avait donné l'ordre de prendre avec lui
quelques-uns des gens déterminés dont il
disposait : avec eux, il devait se jeter-au
miiieu de la confusion qu'on pouvait pré
juger inévitable, afin de l'attiser et de la
tourner en émotion populaire s'il se trou
vait qu'on y eût la main.
Quand Golingry eut vu sur pied le ré
giment des gardes; que dans la foule il
eut constaté plus de curiosité que d'agita
tion et quand d'ailleurs il eut appris que
lès mousquetaires et les gendarmes de la
maison du roi avaient ordre de se tenir
prêts à monter à cheval, il jugea qu'il n'y
ayait rien à faire et ce fut alors que l'oncle
reparaissant sous l'agent de l'abbé, il
avait eu l'idée de venir chercher des nou
velles de sa biep^aimée Jeanneton, -
Après que Golingry eut pris congé, en
faisant remarquer à sa nièce que c'était
plus que jamais le moment de pousser
chaudement son procès en séparation ,
Jeanneton voulant, à la nuit, qui d'ailleurs
s'avançait, une fin moips agitée que son-
commencement, prit le parti dp dire à M.
de Lambilly l'anxiété de sa fille au sujét
dufameux journal. Gomme,enraême temps
qu'elle lui demandait de s'en dessaisir,
elle le suppliait d'être clément et de ne
pas trop gronder la pauvre malade, ensup-
posant qu'il eût lu des choses qui ne fus
sent pas de son goût^ -
r— Tenez, ait le conseiller en lui remet
tant l'album .objet de tant 'dé diplomatie,
rendez-lui ses écrivassepies et né'lui lais*
sez pas savoir que j'en ai pris connaissance;
ce sont des rêveries de petite fille auxquel
les il n'y a pas l'ombre d'importance.
Mme Duplessis revint alors auprès de
^Thérèse à laquelle elle fit croire que son
père la remettait en possession avant d'a
voir eu le temps de lire.
— Ah ! chère Madame, que vous êtes
bonne, s'écria • Thérèse en lui jetant les
bras au cou. Ce serait bien le cas de dire
avec Figaro : « Peste ! coramil'utilité vous
a bientôt rapproché- les distances! » Deux
femmes occupées du même homme et fi
nissant de bon jeu par s'embrasser!
Dansla matinée, Jeanneton etit une autre
visite ; instruite du désastre, Mlle Chaus-
seraie avait aussitôt pensé au conseiller et
à Thérèse et parvenue à. savoir'.que la
bouquetière leur avait donné provisoi
rement asile, elle venait leur offrir un lo
gement plus convenable tt plus définitif
Sans son pavillon du château de Madrid.
Getté proposition, le conseiller l'avait
déjà refusée sous prétexte de ne pas déso
bliger son ami Pralart; mais maintenant; il
n'avait plus cette excuse, et bien qu'au fond
peut-être il ne vît pas dans la maison
d'une personne placée comme Mlle Chaus-
seraie un séjour parfaitement convenable
pour sa fille, il finit par se rendre à des
iîjstanceg chaleureusement faites ; il avait
pour cela ses raisons.
Quand il fut installé au bois de Bou-
— Chère Mademoiselle, dit-il, hors de
la présence de Thérèse, à celle qui lui
donnait l'hospitalité , ne pourrie? - yqus
par vd|re prédit obtenir pour moi*et mes
amis, un exeat qui nous permette enfin de
reprendre le chemin de la Bretagne ?
—-■-Si vraiment, répondit Mlle Chausse-
raie, cela doit être facile ; hier, au conseil
de Régence, fut lu un 'mémoire justificatif
que vous avez présenté : il a paru un peu
Se-rir mais, en somma.- trfcs mi
-j . - - — vm vk
gulièfeîpent ^outé après ce-
îa, pourtant,"qui vous pressé donc de quit
ter Paris ?
— Vous comprenez, chacun a chez soi
ses affaires, et puis, malgré le gracieux
empressement avec lequel on est reçu, on
craint toujours d'être à charge ; en somme/
le camp volant est une situation à faire
cesser le plus tôt qu'on peut.
— Je vous jure, répliqua Mile Chausse-
raie, que vous ne me gênez oii aucune ma
nière; loin de là : je serais charmée dé fai
re goûter un peu Paris à cètté pauvre Thé- :
rèse. Chez ce libraire janséniste où vous
l'aviez confinée, elle ne devait pas s'amu
ser du tout.
— Eh bien ! au contraire, dit le conséil-
lèr, c'est surtout à cause de Thérèse que
j'ai hâte de retourner en Bretagne, Ici elle
m'inquiète beaucoup.
— Mais pourquoi? dit la Chausseraie.
— Voyons au juste, demandaM.deLam
billy, quelle donnée avez-vous sur la vie
ou sur la mort de ce cousin, l'objet dé ses
constantes préoccupations?
— A vous dire frai, après beaucoup et
de nouvelles perquisitions faites depuis
que vous êtes ici, j'ai pour elle bien peu
u'espoir qu'elle doive le revoir jamais."
— Raison de plus alors pour enlever
cette sotte epîant,
— Au contraire nous.la distrairons.
— N'y comptez pas, ce souvenir est tel
lement installé chez elle que rien ne l'en
fera démordre; à défaut de l'original, elle
en viêndrait à se rendre fo,Uç de la copie,.
— Qui, dit MU e Chausseraie d'un ton
dédaigneu?;, cé. jeune olerc deprocuréur
que j'ai' surpris faisant la cour à Jean
neton ?
— Détrompez-vous, il ne pense pas à
votre bouquetière : quand vous l'y avez vu,
il était chez elle pour affaire. C'est un gar
çon parfaitement sérieux, fort supérieur
pour l'intelligençft à paon neveu le cheva
lier i, telles enseignes, qu'il est l'auteur
de ce mémoire qui, à vous en croire, a fait
1 admiration du Regent.
— Mais , demanda
d'un ton moins
et ce sera bi«n autre chose
saura qu'elle lui doit la vie !
— Et pomment cela ?
— Dans l'incendie de cette nuit, il est
allé l'enlever au milieu des flammes -
sans lui la malheureuse enfant
perdue.
quand elle
était
anda Mlle Chausserai?,
léger, est-ce qu'il oserait
penser à Thérèsçs 1
— Je u'en s.ais rien , mais î»
\ M mà le Ouvert de
sais qu'elle
son cousin
— Et ce dévoûment, elle l'ignore?
— Elle était évanouie, ce qui faisait
pour elle tout le péril, et le médecin a re
commandé de ne pas lui révéler tout d'a
bord le danger qu'elle a couru. ; 1
— Vous m'en direz tant;- cela tourne à
être un homme avec lequel il pourrait y
avoir à compter.
—Vous le sentez bien, dit M. de Lam
billy, malgré sa ressemblance avec le che
valier et malgré des talens auxquels je-'
rends pleine justice, je n'ai pas la pensées
dedonnèr Thérèse au fils d'un procureur.
A ce moment, delà part de Mlle Chaus
serai®, complet changement de front.
On se rappelle son caractère; elle aimait
à se mêler. Intrigues embrouillées, diplo
maties difficiles l'attiraient instinctive
ment. Or, ici, évidemment, «'offrait à dé
vider un écheveau tout à fait digne d'elle.
Un amour étrangementné, un ménechme#
une fille sauvée des flammes, comme dans
les comédies et les romans, et peut-être
un mariage à faire, mais ayant tout l'air
de devoir être contrarié, certes il y avait là
pâture pour son génie. On ne s'étonnera
donc pas de la voir faussant compagnie à. .
l'aristocratique point de vu® du conseil
ler, lui rappeler assez malicieusement que
ses tendances politiques ne concordaient
pas d'une manière parfaite avec ce mépris „
qu'il semblait faire de la bourgeoisie.
— Tout ce que vous voudrez, repariit
vivement le magistrat, jamais Thérès/a ne
s'appellera Mm Galoppe, '
—. Permettes, répliqua la Chausseraie
u'aooeptant pas cet argument péremptoire
aui prétendait couper court à toute l'im
mixtion qu'elle avait d'abord entrevue, Ga
loppe est riche, et si demain il achetait
pour son fils use charge d« conseiller au
MARDI 15 SEPTEMBRE 1864.
TRQIS^MOIS
SIX M01S..,.V. ? r..»
UN AN....-
focs le* pays ÉTRiNGEBs, voir le tableau
publi6 les 5 et 20" de chaque moisj a .
Imp. L. BONiFACE; r. 4 m Bons-Bnïaas,'!#.
. s il £h' ^%X '
Le mode dUbonotmkot le pl'tts simple eèt l'envoi d'un JjoiïTfo^&e au d'un^fiet
gsur Pc^iSj' à'l'ordïeMe L'APMDyigxaATHim 'Au journal, rue dé liais, n ? ÎO.* ;
»1POMTÏOïp*^
TvaiipjflE:.,.:- - i. ; •.:^y~-ë71 /. «.--m ; ^ ■ -
TROIS MOIS..
SIX1 MOIS.....
UN AN. .
13 FR.
26 FR.
52 FR.
PARI-S» ■ j-t-SEPtBMBBf]-
lu lettres ou envois a ' firgerU mon , kFFUAWCHis % ont reftuit .
: . Les.artiele3 déposés qe sont pas rendus.
UN NUMÉRO 20 CENTIMES.
Les aborraemens datent des l" et 16
dejCbaqne mois.
Noûs faisons connaître' plus^ojiï. le
mouvement dans les • préfectures :ameoè
ment du Rhône, et qui était attendu de^
puis quelques jours.
La malle de New-York apporte le pro
gramme de la convention dé Chicago qui
a adopté le général Mac-Clellan pour can
didat à la présidence. Ce programme, tout
en faisant des vœux pour la paix, de-
■ mande cependant le maintien de l'Union,
c'est-à-dire une condition que repousse
jusqu'ici le Sud de toutes ses forces. -
Le bruit courait à New-York que Juarez
était arrivé à la Nouvelle-Orléans,
Le roi de Prusse a rendu hier visite à
l'Impératrice des Français, à Schwalbach.
Les feuilles de Berlin annoncent que les
- grandes puissances allemandes veulent
convoquer les Etats du Sleswig-IIolstein
pour provoquer leur vote dans la question
de succession.
Quant à la dépêche anglaise, récemment
envoyée à Berlin, la Correspondance Zeid-
Itr, organe ministériel, pense que: M. - de
Bismark n'y répondra pas de sitôt, et
elle fonde, sur le prochain rappel de
M. Buchànan, ambassadeur anglais à Ber
lin, l'espoir que les relations entre les ca
binets britannique et prussi en s'-am éJiA-,
reront; « l'ambassadeur actuel », dit cette
correspondance, «a toujours élevé d'une
» octave le ton des notes anglaises et aug-
» menté ainsi la dissonance. »
La reconnaissance du nouveau roi des
Hellènes par l'Autriche est maintenant
hors de doute. Les journaux libéraux de
"Vienne approuvent le cabinet d'avoir rom
pu avec des traditions surannées, en re
connaissant un trône qui a été élevé par
le suffrage populaire. Ils paraissent espé
rer que l'affaire de Grèce sera un précé
dent pour* la reconnaissance future du
royaume d'Italie.
D'ici à quelques jours, on attend à Ma
drid la réponse définitive du gouverne
ment péruvien au projet d'arrangement
dent ~ M. Moreira , consul du Pérou en
Espagne, avait pris l'initiative, et qui
avait reçu l'approbation du cabinet de Ma
drid. VEpoca persiste à croire que, sous
peu, ce conflit recevra une solution satis
faisante pour les deux nations.
E doïjakd S w <>&.
/ Les A nnonces sont reçues chez M. P anis , rue Notre *bame -des-Victoires, n' 40
(place de la Bourse).
yQir;àiquelles' : conditions les Etats/du Sud
consentiraient à unq convention générale.
Commencer par déclarer que làipaix ne"
pourra être rétablie guè Pif»
'n'est-ce pas l pon'|inuer. purement é|
par' la- motî de M«4e sénatcua; "Waïsse,.; Lairuptément^a politiqÙH'âôM."-Êtncoln?
chargé de l'administration du départe- Il ne serait pas'impossible toutefois que
T>UAr,~ «<■ <>»!' — J -- 1 -
- I 110
les confédérés, en supposant le succès du
candidat de 'la convention de Chicago
fussent disposés à admettre le principe
de .l'armistice. Alors s'ouvriraient forcé
ment des négociations qui, l'opinion pu
blique aidant, mèneraient peut-être le
gouvernement fédéral plus loin que n'a
voulu aller le programme de Chicago.
Quant à la signification .qu'on doitatta
cherau choix qui a été fait du général Mac
Cléllan , elle ne nous semble pas la plus
conforme au sentiment pacifique qui s'est
manifesté depuis quelque temps avec une
si grande force aux Etats-Unis. A moins
qu'il ne faille renverser pour les Améri
cains les lois ordinaires du raisonnement :
un avocat élevé à la présidence a passé
ses quatre années de pouvoir ,à faire la
guerre ; un général pourrait bien être
élu pour conclure ]a paix. Toutefois, la
"conséquence ne semble pas tellement ri
goureuse qu'elle doive rassurer complète
ment ceux qui désirent avant tout voir
mettre un terme à une effroyable effusion
dé sang.
On
Chicago a été célébré, avec enthousiasme, par
les démocrates.
j Le 2 septembre, M. Stanton a envoyé une
! nouvelle officielle annonçant l'occupation d'A-
i tlaata par Sherman, pui§ nno:grande bataille
! à East-Point, avec des pertes considérables des
î^cux côtés, sacs autres; détails,
1 Le bruit cburt que Juarw-est ' arrivé à i<>
Nouvelle-Orléans.
Le Tallahassée est arrivé à Wilmington.
New-York, 2 septembre (par le P eruvian).
Sherman'a occupé Atlanta après un com
bat livré à East-Point, dont les détails ne sont
pas connus. On assure que l'armée de Ilood a
subi de grandes pertes. Le général "confédéré
Hardee a été tué.
grande JLadÉcision règne à la Bntir-m .
L'or se tient entre 231
est 245 3/4.
et'254. Là dernière cote
la convention de Chicago s'est arrêlôo
au choix qui avait été prévu; elle a propo
sé le général Mac-Clellan comme candidat
du'parti démocrate à la présidence.
L'analyse télégraphique du programme
adbpté dans cette convention donnerait
lieu de supposer que les membres du parti,'
désignés sqùs le nom d e-démocrates de
guerre , y ont obtenu la prépondérance
sur la. fraction composée des démocrates
de paix. En effet, d'après ces premières in
formations, la réunion politique de Chi
cago a. insert en tête de sa profession de
foi, ces mots: Fidélité à l'Union, qui sem
blent écarter, tout d'abordl'idée de consen
tement à la séparation définitive des Etats
duSud. Ilest vraique,danslebut sansdoute
d'assurer l'unité du vofe, le programme
émet le vœu qu'il soit fait des efforts
pour amener la cessation des hostilités et
que: l'armistice soit mis .à profit poiir' ren
dre possible une convocation, de délégués
de-tous les Etats de l'Union et. arriver
ainsi au rétablissement de la paix.
" Mais la question est précisément de sa-
Feuilleton du Constitutioanel, 13 sept
sait, au surplus, que la convention
de Chicago, dépourvue de tout'caractère
légal, n'a .jeud;autr^jiaLaJW4aHdflP^
un mot d'ordre' au parti qu'elle a eu la
prôlention de représenter; Elle n'a pu dé
truire dans-l'opinion publique les tendan
ces de plus en plus caractérisées vers la
paix. Rien n'empêche surtout que îes évè-
nemens militaires ou des incidens à l'inté
rieur rie viennent au dernier moment in
firmer ses décisions.Dans ce cas, la scission
s'opérerait au- sein du parti démocrate,
et il se pourrait que tant de divisions
n'aboutissent ni à - l'élection du géné
ral Mac-C!ellan , ni à la réélection de
M. Lincoln.~ Le choix du président ap
partiendrait alors au congrès, et qui peut
prévoir ce qui sortirait de cette crise nou
velle ? :
II.;-"M A!UE M AUTIX.
■" ~■ rr»-*'WCITiliTTÎ 1 "||—i ni ' ' '—I ■ -
TELEGRAPHIE PRIVEE.
■ Liverpool, 1 1 septembre. ^
L'Asia a apporté 21,892" dollars. ,
New-York, 20 août, soir.
Dans l'engagement de Weldon, les fédéraux
ont jjerdu la possession du railway sur un
parcours de 4 milles, mais ils occupent encore
3 milles de cette voie. Les pertes sont considé
rables des deux côtés. *
L'amiral Fprragut a capturé le fort Morgan
a^vec"sa garnison.
New-York, 30 août.
Le bruit court que Butler doit remplacer
M. Dixon.
Le bruit se maintient que le gouvernement
fait des efforts dans,le.sens de la paix.
On dit que le ministre des finanpes a reçu,
une proposition d'Allemagne pour un emprunt
d'un milliard remboursable en soixante-quinze
ans à 3 0/0 ; 20 0/0 seraient payés èn argent,
10 en notes et le reste- en obligations encore
dues par les Etats-Unis.
New-York, 1" septembre, soir.
Le programme de la convention de Chicago
se résume ainsi !
Fidélité à l'Union, mais le bien public de
mande qu'il soit fait des efforts immédiats
pour amener la cessation des hostilités dans
le but de convoquer les Etats et d'employer
d'autres mesures pour rétabllr la paix sur la
base de l'Union. Une intervention militaire
dans les élections serait considérée comme ré
volutionnaire et conséquemment provoquerait
une --résistance
Le bruit court qu'Early est toujours en face
de Shéridan.
On mande de Mobile que 4,000 fédéraux sont
à Graûts-Pase.. . .
Le ministre des finances a ouvert une
souscription publique pour 931 millions de
dollars, solde de l'emprunt à 6 0/0 amortissa
ble en 1881. .
Le choix de Mâc-Clellan à la convention de
New-York, 3 septembre, soir.
On n'a reçu aucune confirmation ultérieure
de la prise d'Atlanta.
Ëaily s'avance vers "Winchester.
Le ministre plénipotentiaire du Mexique est
arrivé à "Washington.
Or, 240 ifè. — Coton, 185.
Schwalbach, il septembre.
La visite du roi de Prusse à l'Impératrice
des Français a duré une heure. Le roi est re
parti à six heures et demie avec M. de Uern-
storff.
La reino de Hollande est arrivée. Elle doit
passer plusieurs jours avec l'Impératrice.
Francfort, 12 septembre.
M. de Savigny s'est rendu hier à Cologne,
par ordre du roi, pour assister aux funérailles
du cardinal-archevêque, Mgr de Geissel-.-
Francfort, 12 septémbre.
Les Deux-Myndes donnent les nouvelles sui
vantes :
Le roi de Prusse est revenu hier soir avec
M. de Bernstorll". Il a eu un long entretien à
l'hôtel de Russie avec M. Von der Pfordten, re
présentant de la Bavière à la Diète, et le bourg
mestre Muller. S. M. est partie ce matin pour'
Berlin avec M. de Bismark. M. de Savigny était
déjà parti hier matin pour une destination
inconnue, - - — -
■ ' " i - 1 —-Athènes, 1! septembre, 8 h. m.
Les lettres de Saint-Pétersbourg annoncent
les fiançailles du roi Georges avec la grande-
duchesse de Russie Alexandrievaa.
La dette grecque de ) 824-1825 est reconnue.
Le capital primitif de 7 millions sterling est
consolidé à 2 millions 230,000 livres sterling,
avec intérêts à 5 0/0. Les puissances, très favo
rables à cette mesure, ont fait d'importantes
concessions. Les bons, primitivement de 100 '
liv. st., sont capitalisés à 45 liv. st. et les cou--
pons à 15 liv. st.
' Marseille, 12 septembre.
Les lettres de Tunis, du 4, annoncent que,
sur la plainte de M. de Beauval, le bey a fait sor
tir de sa eapitaleles zouaves tunisieris.Ces zoua
ves avaient envahi le consulat d'Espagne et com
mencé à dévaliser le consul, qui en a référé à Ma
drid. On attend une réparation. Sur la réqui
sition du général tunisien Osman, les bâti-
mens anglais ont capturé un navire maltais
qui apportait des munitions et des canons aux
insurgés. ' •
Le bey a expédié une colonne .dans l'iuté-
rieur du pays, mais l'insurrection persiste.,
Plusieurs chefs, venant recevoir l'investi tu-
ré, ont déclaré que la-paix- était impossible si
le bey refusait de renvoyer le khasnadar, de
réduire les impôts et de réformer les tribu-,
naux. Les villes de Monastir et de Sïax ont
repoussé avec violence les agehs du bey.
Ces nouvelles sont extraites du Sémaphore
de Marseille. - - - - ■
Londres, 12 septembre, S h. soir.
Consolidés anglais, 88 7/16.
11 a été déposé aujourd'hui 25,000 liv. st. à
la Banque d'Angleterre.
Le prince Humbertest descendu à l'ambas
sade italienne où il demeurera pendant toute
la durée de son séjour à Londres. S. À. dîne ce
soir chez lord Palmerston.
■ Southampton, 12 septembre.
Le Jérôme-Napoléon, ayant à bord le prince
Napoléon,, la princesse Clotilde et le prince
Humbect, est arrivé ici ce matin. LL. AA. ont
débarqué dans les doclts. Le prince Humbert
s'est dirigé vers Londres par un train spécial.
Leprince et la princesse Napoléon se sont'
réembarqués sur leur yacht.
Berlin, 12 septembre.
Une conférence douanière doit avoir lieu à
Prague entre l'Autriche et la Prusse. Lu date
de l'ouverture de cette conférence n'est pas
encore fixée. . '
. Berne," 12 septembre.
L'Autriche, refusant l'extradition de Lan- ,
giewieî!, le conseil fédéral ne continuera pas
les négociations sans renoncer cependant à
faire valoir le droit sur lequel se base sa de-,
mande. - ■ illuvas-Bullier.)
COURS DE LA BOURSE.
cotms de cj.otcue le 10 le 12 hausse, baisse
3 0/0 au compt. 66,50 66.65
—Fin du mois. 66.70 66.75
41/2 au compt. • 92 70 92.70
~Fja âuraoLs. 93?60 92 7^
,»lo »
» 05
» >' u
J>i h>iS r 'r^0*
"Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres, 12 septembre.
Le Times a reçu de son correspondant spé
cial de New-York les nouvelles suivantes :
Le 25 août, les confédérés attaquèrent, à plu
sieurs reprises, le corps de Hancock, sur le;
chemin de fer de Weldon, mais saas avantage
marqué jusqu'à cinq heures de l'après-midi.
A ce moment, après une sanglante mêlée, ils
réussirent à rompre les lignes de l'ennemi,
dont les troupes se disséminèrent dans toutes
les directions. Les confédérés ontfaitungrand
nombre de prisonniers, captpré plusieurs ca
nons et sont rentrés en possession de toute la
ligne du chemin de fer,, sauf une étendue de
quatre milles. Le nombre des tués et blessés
est évalué à 5,000 de chaque côté.
Le 28 août, Shéridan a reconnu que les con
fédérés avaient disparu devant lui. On suppo-\
sait qu'ils s'étaient repliés sur Martinsburg.
Grant et 'Sherman ont envoyédesextraits des
journaux de Richmond et de Mobile du 27, an
nonçant l'occupation du fort Morgan par les
troupes fédérales sans expliquer si les confédé
rés l'avaient rendu, s'il avait sauté ou, enfin,
s'il avait été emporté d'assaut.
Le 1" septembre, le'ministre Stanton a an
noncé officiellement qu'il n'avait été tenté au
cune opération devant Petersburg, en ajou
tant que Forest, Wheeler et Morgan opéraient
de concert contre les communications de Sher
man.
Nous recevons des nouvelles de Mexico
jusqu'au 11 août.
L'empereur était parti la veille pour visiter
l'intérieur de l'empire et s'informe person
nellement de l'état des esprits, des arts et de
l'agriculture, étudier les besoins et recueillir
les vœux des populations. Pendant cette ab
sence. S. M. l'impératrice représentera le sou
verain et les affaires publiques seront diri
gées par MM. \eiazquez de Léon et ternando
Harrïirez. Les commissions instituées part em
pereur organiseront les diilérens services pu
blics et prépareront les lois organiques qui
doivent devenir laObase de la Constitution mo
narchique.
Avant son départ, dit l 'Estafette. S. M. a tra--
cé il son ministère quelques projets d une
haute importance qui-ont pour but de réfor
mer l'administration de la justice, l'instruc
tion puLlique et de réglementer la presse, Les
rescrits impériaux que nous reproduisons ici,
ont été très favorablement accueillis par l'o
pinion publique. Sans être une déclaration
formelle , de principes, cés actes préparatoires |
indiquent clairement la tendance du souve
rain à concilier les esprits fit à fonder son
gouvernement sur la tolérance et la liberté.
"Voici la teneur de ces'ordonnances :
CIRCUUMB.
« Secrétairerie d'Etat et du ministère do l'inté
rieur. — Circulaire n? 53. — Mexico, le 27 juil-
let -1-S64.
» Les plus vifs désir» et les efforts les plus cons*
taire de'B". M. l'empereur tendent à effacer toute
trace des dissensions qui pendant si longtemps ont
désolé le pays et de renouer les liens de fraternité
qui'doivent unir la grande famille mexicaine.
L'empereur ne peut don® voir avec indifférence
qu'en parlant de certains individus on se sert de
qualifications odiëiisés qui sont en désaccord avec
sa politique et ses sentimens bienveillans.
» C'est dans cette pensée que,- dam le décret
que S. M. a daigné rendre le 6 du çourant et par
lequel 11 appelle autour de lui tous ceux qui ont
combattu ou combattent encore l'empire sans s'ê
tre souillés d'aucun crime, on â.évité d'employer
le mot indulto (grâce.)
» S, M. m'ordonne de vous faire savoir que tous
ne devrez exiger des personnes qui déposent le»
armes et veulent rentrer dans la vie privée au
cune manifestation. II BufUra de savoir que' ce»
personnes ont l'intention de'vivre pacifiquement,
et l'on ne pourra leur demander compte de leurs
opinions et de leurs sentimens. S. M. m'ordonne
aussi de vous recommander la plus grande mesu
re et circonspection dans le langage officiel, éli
minant les phrases et qualifications dont les par
fis se sont jusqu'à ce jour fait une arme, et qui ne
Iservent qu'à entretenir le feu de la discorde.
: » S. M. ordonne enfin que les-publications de la
presse périodiqueeoient, à oet éyard. l'objst d'une
turveiliance particulière, et que des poursuites
soient intentées contre les contrevenons ainsi que I
l'exigent l'union et la concorde qui doivent rô
gner entre tous les. Mexicains. ■' i » .
» Le sous-secrétaire d'Etat et du ministère de
l'intérieur, ' ' » j.-m. Gonzalez de la vbga. »
JUSTICE ET INSTRUCTION PUBLIQUE»
' - ï'étude des questions relatives à l'organisa
tion de la justice et à l'instruction publique
va être confiée à des commissions, spéciales,
ainsi qu'on le verra par la lettre snivante,
adressée par S. M. l'empereur i- l'un de ses mi
nistres, M. José Fernando Ramirez.
«Mon cher ministre 1). José Fernando Ramirez,
» Considérant que l'administration do la justlee
et l'instruction publique sont des élémens essen
tiels d'ordre, de moralité et de civilisation, mon
intention .est de leur consacrer tous mes soins.
En conséquence, je vous autorise à nommer deux,
commissions dont vous serez le président, qui se
ront. chargées d'organiser ces deux branches du
gouvernement sur les bases suivantes :
» Commission de Justice. —Inamovibilité de la ma
gistrature. — Organisation des tribunaux.et com
pétence.— Contentieux administratif. — Organisa
tion du ministère public. — Emolcmens des Ju
ges ; responsabilité. — Publicité des débats en
toutes les instances. — llapide expédition des af
faires litigieuses, tant en matière civile qu'en ma
tière criminelle. — Codes. — Améliorations des
prisons. — Police judiciaire. \
» Commission tfe l'Instruction publique. — Unité
dans le système. — Organisation du professorat.—
Emoluments.—Ecoles primaires. — Ecoles norma^
les; —^Collèges et Lycées. — Ecole polytechnique.,
— Grades littéraires.'— Bibliothèque de l'Etat.
Musée de l'Etat. —Académie .des Sciences; idem
• d'Histoire, idem de Langues. — Gréation d'un mi;
nistére de l'Intruction publique." *
» Ces commissions "pourront se subdiviser pour
la plus grande facilité et la plus prompte expédi
tion de leurs travaux? mon désir étant de =roir ré
soudre ces qu«stioa84e.*ee tootela'Tàpiiiit6 quen^*4
clame leur importance, 'Ja 'lè'i recommande 'ïu
zèle et au patriotisme de nos collaborateurs.
a Signé I MAilMlUEN.
» Palais de Mexico, le 3 août 1864. »
LA PRESSE.
Dans une lettre adressée à M. le ministre
d'Etat, le gouvernement impérial vient d'ex
primer ses vues, sur la liberté de la presse
Voici ce document : " "
« Mon cher ministre Velazquez de Léon.—En at
tendant que la commission chargée d'organiser
l'administration de lai justiep. m'ait soumis ses tra
vaux, j'ai jugé opportun d'étendre l'action de la
presse. En conséquence, à partir du 8 du courant
et jusqu'à nouvel ordre, la censure préalable est
supprimée. Cnacun pourra émettre librement ses
opinions sur les actes officiels et en signaler les
inconvéniens. mais sans provoque^ la désobéis
sance, et en observant le respect dQ. à l'autorité
» Les allusions offensives. les récriminations
qui tendent i. entretenir la discorde et à irriter
l'esprit de parti, ainsi que les aUaques à la vie
privée, seront réprimées conformément aux dis
positions législatives en vigueur sur la matière,
sans préjudice des .poursuites et des peines qui
atteindront les abus que les tribunaux sont appe
lés à juger. A cet égard lajustice suivra son cours
ordinaire. J'en recommande -strictement le res
pect aux juges, tant dans ce genre de délits, que
dans les autres affairés qui leur sont soumises, en
leur rappelant que la: justice est la base fonda
mentale de l'ordre , de la paix, de la prospérité,
et, en un mot, l'élément essentiel de toate société
civilisé». -,
» Les rédacteurs de journaux sont relevés des
avertissemens qu'ils ont reçus jusqu'à ce jour.
» Mexico, le 7 août 1864.
Pour copie : vblazocsz dk râm, »
LEVÉE DD BLOCUS.
Le Journal officiel publiait le 2 août le dé
cret suivant, en daté du 29 juillet :
. « M aximilien , empereur du Mexique;
» Voulant donner au commerce une preuve de
1 intérêt que nous prenons à sa liberté et à sa
prospérité,
» Avons décrété et décrétons :
» Art.-1 er . Est levé le blocus do tous les ports de
l'empire, tant sur le golfe du Mexique que sur le
Pacifique.
» Notre secrétairerie des finaaces, en commu
niquant le présent décret aux douanes maritimes,
leur transmettra les instructions nécessaires.
» Fait au palais de Mexico, le 29 juillet 1864,
'* 'MlHMlLttN. *
Les nouvelles militaires sont tout«s fa
vorables; mais l«s puaristes continuent
leurs déprédations et leurs atrocités sur
les points qu'ils" occupent encore. Les
adhésions des dissidens-continuent. Les
journaux en publient de longues nomen
clatures: généraux, eolonels; lieuUnans-
colonels, officiers de tous grades.
M. Salazar Ilarregui, qui remplissait les
fonctions de secrétaire d'Etat au fomento,
a été nommé par S. M. gouverneur de
lïuçatan avec de pleins pouvoirs,
i M. Raigosa, sous-secrétaire d'Etat
Justice,, est parti hier matin avec l-'e
reur, et il est remplacé au ministèri
M. Francisco Talavera.
M. Juan de la Peza accompagne -
dans le voyage de l'intérieur, et il est
placé au ministère de la guerre par ]
général Rafaël Espinosa.
L'empereur a ordonné qu'un monument
soit érigé au centre de la place du Palais,
en commémoration de l'indépendance
mexicaine. L'empereur en doit poser
première pierre le 16 septembre.
Pour extrait : l. bquiface.
la
La Retista de Vera-Gruz publie la dé
claration suivante- de l'amiral Bosse sur
l'exécution de la-levée du blocus-:
FORCES NAVALES FRANÇAISES CANS LB GOLFS
DU MEXIQCE.
L'amiral commandant en chef fait savoir au
commerce qu'il a donné des ordres pour que le
décret de S. M. l'empereur Maximilien'l" qui
lève le blocus, tant dans le golfo de Mexique que
dans l'océan Paciflquei'soit mis immédiatement à
exécution dans l'étendue de son commandement.
■IL est bien-entendu que 1« transport-de la con
trebande de guerre, reste, interdit et que tout bâti
ment expédié par Juarez ou par ses-agens à desti
nation d'un port non soumjs au gouvernement de
l'empire, continuerai être considéré "comme en
nemi et traité comme tel. * " "
Sacriflcios, Bellone, le 10 août itfii. •
L'amiral commandant en chef,
- < A. B OS»B.-
sud
Voici les dernières nouvelles du
4opîx.ées par. le Moniteur- dé V Algérie»:
m « Le général commandant ïa - division
d'Oran annonce, par une dépêche télégra
phique arrivée à Mascara le 6 septembre,
que le mouvement combiné des colonnes
du général ■ Martineau et du colonel Pé-
chot dans le Nador, a eu le résultat qu'on
en attendait.
«Les Ouled-Sidi-Mansour,lesmarabouts
des Ouled-Klrelif, qui avaient amené les
cdntingens ennemis'dans le Tell, une frac
tion des Harrars et la majeure partie des
dissidens du cerclé *' 1 ' A —-
_. d'Ami-Moussa ont été
atteints. Leurs troupeaux, leurs tentes,
400 de leurs femmes sont restés entre les
mains des troupes. Près de 500 combat-
tans. réfugiés dans les parties difficiles de
la montagne, ont été entourés par nos co
lonnes et ont succombé. ,
» Nos pertes-sont insignifiantes, grâce
aux mesures prises pour l'aip concourir à
l'opération, malgré les distances et les dif
ficultés de toute nature, des masses consi
dérables. Elles se bornent à 3 hommes
tuéâi dont 1 tirailleur et 2 cavaliers des
Hachem, et à 3 blessés, dont ï zouave et 2
cavaliers des S damas.
» Le général commandant la division
d'Oran a dû arriver le 6 septembre à Aïn-
Medrissa, d'où il a poussé une reconnais
sance d» 200 chevaux sUr Guetifâ, afin de
protéger.la routa que suit, pour ramener
ses nombreuses prises, l'agha Si-Ahmed- ,
Ould-Kadhy, dont les goums ont marché
avec la colonne du général. Martineau. »
Par décret rendu sur la proposition du
ministre de l'intérieur, : ont été nommés :
Préfet du département du Rhône, M. Henri
Chevreau, conseiller d'Etat^ préfet delà Lôire-
Inférièure, en remplacement de M. Vaïsse, dé
cédé. '
Préfet du département de la Lolre-Inférieu-
ré, M. Mercier-Lacombe, ancien directeur géné
ral des services civils de l'Algérie, en rempla
cement de M. Henri Chevreau.
Préfet du département du Puy-de-Dôme, M. .
taillard. préfet de Lot-et-Garonne, en rempla
cement de M. le comté' dé Préssac, mis en non-
activité "sur sa demande et pour cause de santé.
Préfet du département de Lot-et -Garonne,
M. Féart, préfet d'IUe-et-Vilaine, en remplace-:
ment de M. Paillard.
Préfet du département d'IUe-et-Vilaine, M.
Lefebvre, préfet du Morbihan, en remplace
ment dé M. Féart.
Préfet du département du Morbihan, M. Re-
neufve;'soûs-préfet de . Riom, en remplace
ment de M. Lefebvre.
Préfet du département des Pyrénées-Orien
tales, M. Lempereur de Saint-Pierre, sous-pré-
ïel de Reims, en remplacement de M. le comte
de Coëtlogon.
Par décret rendu sur la proposition du
M'OQUE DE LA RÉGEMCE.
Deuxième partie.
X.
COMBIEN THÉRÈSE-ÉTAIT POLIE.
Golingry avait expliqué d'une façon à
peu près plausible qu'accouru de Livry au
milieu de la nuit il se fût trouvé si à point
au logis de sa riièce.
Mais, à vrai dire, il n'était pas venu
pour elle : un autre intérêt l'avait attiré
sur lé théâtre de l'incendie.
Le motif de ra présence à Paris, dans la
nuit du 27 avril 1718, il fautencor& le
chercher.dans le journal de l'avocat Bar
bier, qui djt, en terminant une assez lon
gue description de la catastrophe :
« M. le Régent eut peur à la nouvelle de
» cette désolation:Tout le peuple qui fut en
a l'air, toute la nuit, fit appréhender appa-
» remmentou un pillage ou quelque chose
» de pis: parce que cela se termine quel-
» quefois en émotion, surtout quand il y a
n du mécontentement. »
Dr-ce mécontentement existait :1e Régent
l'avait provoqué par le scandale de ses
mœu »'S - îwi ' facilite à li\rer en pâture à
l'a'wdittj des dti co;;i' Ja fortune pu
blique dont il avait promis d'être si bon
ménager; et enfin par l'influence de plus
en pius coinprcïieMante qu'il laissait
prendre dans les all'd)i à Dubois, l'hom
me le plus décensidéré du royaume.
Celui-ci, commençant dès lors à mettre
sur le feu la cuisine de son car(Jipalat f
avait brouillé Philippe d'Orléans avec les
jansénistes : en vue de se rendre agréable
à la cour de Rome, il poussait à la persé
cution de ce partiqui s'était vu caressé et
choyé au commencement de la Régence :
or le jansénisme, il ne fallait pas s'y trom-
peiy c'était, avec uce partie du clergé, les
trois quarts de- la magistrature et de la
bourgeoisie.
La noblesse, d'autre part, se prononçait
avec vivacité dans la lutte des princes du
sang contre les, légitimés; e't le Régent,
suivant sa maxime de diviser pour régner,
affectant de ne point prendre parti, se
créait de fervens ennemis et parmi ceux
qui voulaient abaisser la descendance il
légitime de Louis XIV et parmi ceux qui
voulaient Ja maintenir dans son éléva
tion.
Dans le camp de Mme Du îylaine, l'hos
tilité commençait à graviter vers la cons
piration; par le soin qu'avait pris Faîtière
duchesse de faire imprimer les Mémoires
du cardinal de RetZj -tout récemment décou
verts, se pouvait mesurer l'horizon de ses
projets et de ses .espéranGes.
Enfin, l'appui non équivoque prêté par
Philippe d'Orléans aux aventureuses con
ceptions du génie de Law, le mettait cha
que joui» de plus en plus mal avec le Par
lement; cette compagnie, ayant ouï parler
que le financier écossais psoposgit de rem
bourser les charges, voyait en lui, non pas
au figuré, mais littéralement,.un-homme
à pendre.
Formée de tous ees élémens,, une im*-
mense marée de désaffection s'en allait
donc montant de moment en moment au
tour de la personne du Régent, et ce flot
menaçant, il y avait un homme qui en ob
servait pdtieaiment le progrès. ,
Jusqu'au moment où il' aurait recouvré
le testament de Louis XIV, l'abbé de Li
vry semblait s'être interdit toute déiU3F-
che active et toute manifestation directe
d,e Sfift i?nplap
(Je g.Qii ejanemij s.e réservant bien d'entrer
énergiquement dans la-sphère du mouve
ment aussitôt qu'une occasion quelcon
que viendrait à se présenter.
C'était lui et non pas Colingry, quoique
celui-ci s'en fût vanté, qui, le premier,
avait remarqué sur Paris la lueur lointai
ne d'un incendie. A l'éclat aussi bien qu'à
l'étendue de cette sinistre clarté, devinant
aussitôt un grand désastre, il avait fait
éveiller son homme de confiance et lui
avait donné l'ordre de prendre avec lui
quelques-uns des gens déterminés dont il
disposait : avec eux, il devait se jeter-au
miiieu de la confusion qu'on pouvait pré
juger inévitable, afin de l'attiser et de la
tourner en émotion populaire s'il se trou
vait qu'on y eût la main.
Quand Golingry eut vu sur pied le ré
giment des gardes; que dans la foule il
eut constaté plus de curiosité que d'agita
tion et quand d'ailleurs il eut appris que
lès mousquetaires et les gendarmes de la
maison du roi avaient ordre de se tenir
prêts à monter à cheval, il jugea qu'il n'y
ayait rien à faire et ce fut alors que l'oncle
reparaissant sous l'agent de l'abbé, il
avait eu l'idée de venir chercher des nou
velles de sa biep^aimée Jeanneton, -
Après que Golingry eut pris congé, en
faisant remarquer à sa nièce que c'était
plus que jamais le moment de pousser
chaudement son procès en séparation ,
Jeanneton voulant, à la nuit, qui d'ailleurs
s'avançait, une fin moips agitée que son-
commencement, prit le parti dp dire à M.
de Lambilly l'anxiété de sa fille au sujét
dufameux journal. Gomme,enraême temps
qu'elle lui demandait de s'en dessaisir,
elle le suppliait d'être clément et de ne
pas trop gronder la pauvre malade, ensup-
posant qu'il eût lu des choses qui ne fus
sent pas de son goût^ -
r— Tenez, ait le conseiller en lui remet
tant l'album .objet de tant 'dé diplomatie,
rendez-lui ses écrivassepies et né'lui lais*
sez pas savoir que j'en ai pris connaissance;
ce sont des rêveries de petite fille auxquel
les il n'y a pas l'ombre d'importance.
Mme Duplessis revint alors auprès de
^Thérèse à laquelle elle fit croire que son
père la remettait en possession avant d'a
voir eu le temps de lire.
— Ah ! chère Madame, que vous êtes
bonne, s'écria • Thérèse en lui jetant les
bras au cou. Ce serait bien le cas de dire
avec Figaro : « Peste ! coramil'utilité vous
a bientôt rapproché- les distances! » Deux
femmes occupées du même homme et fi
nissant de bon jeu par s'embrasser!
Dansla matinée, Jeanneton etit une autre
visite ; instruite du désastre, Mlle Chaus-
seraie avait aussitôt pensé au conseiller et
à Thérèse et parvenue à. savoir'.que la
bouquetière leur avait donné provisoi
rement asile, elle venait leur offrir un lo
gement plus convenable tt plus définitif
Sans son pavillon du château de Madrid.
Getté proposition, le conseiller l'avait
déjà refusée sous prétexte de ne pas déso
bliger son ami Pralart; mais maintenant; il
n'avait plus cette excuse, et bien qu'au fond
peut-être il ne vît pas dans la maison
d'une personne placée comme Mlle Chaus-
seraie un séjour parfaitement convenable
pour sa fille, il finit par se rendre à des
iîjstanceg chaleureusement faites ; il avait
pour cela ses raisons.
Quand il fut installé au bois de Bou-
— Chère Mademoiselle, dit-il, hors de
la présence de Thérèse, à celle qui lui
donnait l'hospitalité , ne pourrie? - yqus
par vd|re prédit obtenir pour moi*et mes
amis, un exeat qui nous permette enfin de
reprendre le chemin de la Bretagne ?
—-■-Si vraiment, répondit Mlle Chausse-
raie, cela doit être facile ; hier, au conseil
de Régence, fut lu un 'mémoire justificatif
que vous avez présenté : il a paru un peu
Se-rir mais, en somma.- trfcs mi
-j . - - — vm vk
gulièfeîpent ^outé après ce-
îa, pourtant,"qui vous pressé donc de quit
ter Paris ?
— Vous comprenez, chacun a chez soi
ses affaires, et puis, malgré le gracieux
empressement avec lequel on est reçu, on
craint toujours d'être à charge ; en somme/
le camp volant est une situation à faire
cesser le plus tôt qu'on peut.
— Je vous jure, répliqua Mile Chausse-
raie, que vous ne me gênez oii aucune ma
nière; loin de là : je serais charmée dé fai
re goûter un peu Paris à cètté pauvre Thé- :
rèse. Chez ce libraire janséniste où vous
l'aviez confinée, elle ne devait pas s'amu
ser du tout.
— Eh bien ! au contraire, dit le conséil-
lèr, c'est surtout à cause de Thérèse que
j'ai hâte de retourner en Bretagne, Ici elle
m'inquiète beaucoup.
— Mais pourquoi? dit la Chausseraie.
— Voyons au juste, demandaM.deLam
billy, quelle donnée avez-vous sur la vie
ou sur la mort de ce cousin, l'objet dé ses
constantes préoccupations?
— A vous dire frai, après beaucoup et
de nouvelles perquisitions faites depuis
que vous êtes ici, j'ai pour elle bien peu
u'espoir qu'elle doive le revoir jamais."
— Raison de plus alors pour enlever
cette sotte epîant,
— Au contraire nous.la distrairons.
— N'y comptez pas, ce souvenir est tel
lement installé chez elle que rien ne l'en
fera démordre; à défaut de l'original, elle
en viêndrait à se rendre fo,Uç de la copie,.
— Qui, dit MU e Chausseraie d'un ton
dédaigneu?;, cé. jeune olerc deprocuréur
que j'ai' surpris faisant la cour à Jean
neton ?
— Détrompez-vous, il ne pense pas à
votre bouquetière : quand vous l'y avez vu,
il était chez elle pour affaire. C'est un gar
çon parfaitement sérieux, fort supérieur
pour l'intelligençft à paon neveu le cheva
lier i, telles enseignes, qu'il est l'auteur
de ce mémoire qui, à vous en croire, a fait
1 admiration du Regent.
— Mais , demanda
d'un ton moins
et ce sera bi«n autre chose
saura qu'elle lui doit la vie !
— Et pomment cela ?
— Dans l'incendie de cette nuit, il est
allé l'enlever au milieu des flammes -
sans lui la malheureuse enfant
perdue.
quand elle
était
anda Mlle Chausserai?,
léger, est-ce qu'il oserait
penser à Thérèsçs 1
— Je u'en s.ais rien , mais î»
\ M mà le Ouvert de
sais qu'elle
son cousin
— Et ce dévoûment, elle l'ignore?
— Elle était évanouie, ce qui faisait
pour elle tout le péril, et le médecin a re
commandé de ne pas lui révéler tout d'a
bord le danger qu'elle a couru. ; 1
— Vous m'en direz tant;- cela tourne à
être un homme avec lequel il pourrait y
avoir à compter.
—Vous le sentez bien, dit M. de Lam
billy, malgré sa ressemblance avec le che
valier et malgré des talens auxquels je-'
rends pleine justice, je n'ai pas la pensées
dedonnèr Thérèse au fils d'un procureur.
A ce moment, delà part de Mlle Chaus
serai®, complet changement de front.
On se rappelle son caractère; elle aimait
à se mêler. Intrigues embrouillées, diplo
maties difficiles l'attiraient instinctive
ment. Or, ici, évidemment, «'offrait à dé
vider un écheveau tout à fait digne d'elle.
Un amour étrangementné, un ménechme#
une fille sauvée des flammes, comme dans
les comédies et les romans, et peut-être
un mariage à faire, mais ayant tout l'air
de devoir être contrarié, certes il y avait là
pâture pour son génie. On ne s'étonnera
donc pas de la voir faussant compagnie à. .
l'aristocratique point de vu® du conseil
ler, lui rappeler assez malicieusement que
ses tendances politiques ne concordaient
pas d'une manière parfaite avec ce mépris „
qu'il semblait faire de la bourgeoisie.
— Tout ce que vous voudrez, repariit
vivement le magistrat, jamais Thérès/a ne
s'appellera Mm Galoppe, '
—. Permettes, répliqua la Chausseraie
u'aooeptant pas cet argument péremptoire
aui prétendait couper court à toute l'im
mixtion qu'elle avait d'abord entrevue, Ga
loppe est riche, et si demain il achetait
pour son fils use charge d« conseiller au
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