Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-09-03
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 septembre 1864 03 septembre 1864
Description : 1864/09/03 (Numéro 247). 1864/09/03 (Numéro 247).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49' ARMÉE.—N. 247.
BUREAUX; A-PARIS : rue de Valois (Palais-Royal); n; 10:
SAMEDI 3 SEPTEMBRE 1864.
ABONNEHENS DES DËPARTEMENS
tr01sp01sê.';1i.v;sg 16. FR,
six Hois.'.'.Tïv.'.r.ï 32 fu:
unun ,............. 65 fr.
pom lus pats étrangers , voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
Iffip. L. BQN1FACG, r. des Bons-Enfans, 19.
Le mode d'abonnement le plus simple est l'envoi d'un lfcfl ;dè \npsfe ou d'un eflet
sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, nlëae Valois, n° 10.
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
t Les lettres ou envois a'argent non affranchis sont réfutés. j
î Les articles déposés ne sont pas rendus. »
trois mois ..' 13 fr.
six mois....;....». 26 fr.
UN AN."..... 52 fr.
un numéro 20 centimes.
Les abonnemens datent des l« et 16
de: chaque mois.
Les Annonces sont reçues chez M. Panis , rue Notre-Dame-des-Victoires, n'
(place de la Bourse).
"A la demande d'un grand nombre d'a
bonnés nouveaux, nous venons de faire
réimprimer tout ce qui a paru jusqulici
du xoman dé m. chaules rabou, LI l
FOSÈT DE BOIDY.
MM. les abonnés nouveaux peuvent
faire retirer dans les bureaux du journal
les feuilles contenant les parties de ILA
FOSMET IMS .BlWKWlT, publiées avant
la. date de leur abonnement, et se mettre
ainsi âu courant de cette œuvre si drama
tique dans son ensemble et si attachante
dans ses détails.
PARIS, 2 SEPTEMBRE.
Les lettres, de Francfort portent que le
mémoire justificatif de la cour d'Olden
bourg n'apas été remis jusqu'ici à la Diète
germanique. On attribue à ce retard diffé
rentes causes, parmi lesquelles se place,
en première ligne, le refus, du prince de
Wasa de renoncer aux droits'qu'il pos
sède comme chef de. la seconde branciie
gottorpienne. Ce refus, dit-on, a retardé
aussi l'envoi^ de la part de l'empereur
de Russie, de l'acte par .'lequel ce souve
rain renonce à ses droits en faveur du
grand-duc d'Oldenbourg. Au reste, la re
nonciation de l'empereur Alexandre ne
suffirait même pas, lé czar pouvant bien
s'engager pour ses enfans mineurs, mais
non pas pour son fils aîné, le - grand-duc
héritier de Russie, qui est majeur, niyour
ses trois frères, les grands-ducs Cons
tantin, Nicolas et Michel. Lorsque tous les
princes que nous venons de nommer au
ront.formellement renoncé à leurs droits,
alors seulement les prétentions de la bran
che cadette d'Oldenbourg pourraient être
soumises, à l'examen de la . Diète germa^
nique.
Le mystère plane toujours sur l'entre
vue des souverains d'Autriche et de Prusse
à Vienne. En attendant, le langage des
feuilles de Vienne n'esl pas de nature à
rassurer les partisans de l'entente austro^
prussienne. L 'Ost-Deustche- Post surtout
persiste à affirmer .que la question du Sles-
wig-Holstein trouve les deux puissan
ces.désunies. Suivant cette feuille, l'Au-.
triche désirerait-la. prompte installation
d'un gouvernement définitif et le concours
de la Diète germanique au règlement de
la question : deux points auxquels M. de
Bismark n'a p;is voulu donner son assen
timent.
Un article de la Correspondance provin
ciale, organe ministériel de Berlin, vient
indirectement en s aide à la feuille vien
noise. En précisant les queslions dans les
quelles l'Autriche et la Prusse devraient se
donner la main et en vantant le-avanta
ges de leur union, la correspondance offi
cieuse de-Berlin donne clairement à En
tendre que l'Autriche n'a pas rempli les
conditions qui permettent à..la Prusse de
marcher de concert avec le cabinet de
Vienne.
On sait que, sur le désir de M. do Bis
mark, l'Autriche a consenti à appeler à
Vienne M; de Scheel-Plessen poûr assister
les cabinets allemands dans leurs négocia
tions avec le Danemark. Le comte de
Rechberg a voulu adjoindre* à. M. de
Scheel le banquier Reincke d'Altona;
mais M. de Bismark aurait fait observer,
si nous ènerovpnsie Llotjd de Vienne, que
ce financier, én sa qualité d'ancien vice-
président de la Diète holsteinoise, était
impropre à remplir une mission de cette
nature.
On comprend difficilement un pareil
argument. Si M. Reincke a été vice-prési
dent, M. de Scheel-Plessen a été, pendant
quelque temps, président de l'assemblée
des Etats. La différence entre ces deux
hommes politiques n'est donc que celle-
ci : M. Reincke jouit de la confiance de ses
compatriotes, tandis que le choix de M. de
Scheel-Plessen ne soulève que des protes
tations et des murmures dans les .duchés.
■ A l'heure qu'il' 1 est, il se signe dans les
duchés une déclaration très importante
relative aux conférences de Vienne. Dans
cette pièce il est dit que la conclusion de
lapaix, sans le consentement de la repré
sentation légale des 'duchés, ne serait que
la répétition de la faute que les puissances
allemandes ont commise en 1832 en signant
le protocole de Londres. Les pétitionnai
res espèrent que les grandes puissances
fédérées ne demanderont pas aux duchés
de prendre à leur charge une part de la
dette danoise sans répartition préalable de
l'actif et du passif entre' les duchés et le
Danemark. Ils expriment la conviction que,
sans le concours d'hommes de confiance
des duchés', an n'arrivera pas à. un règle
ment juste et satisfaisant-de la question
financière ; enfin, ils déclarent les intérêts
du Sleswig-IIolstein gravement compromis
par le concours de M. de Scheel-Plessen.
Le cabinet de Vienne a délégué M. de
Ilock, chef de section au ministère des fi
nances, pour représenter l'Autriche aux
conférences qui doivent s'ouvrir à Ber
lin à l'effet d'amener une entente avec la
Prusse sur les questions douanières et
commerciales.
L'anniversaire de la journée d'Aspro-
monte a été marqué à Livourne par des
désordres regrettables ; vers la fin du jour,
les gardes de sûreté publique et les gen
darmes ont dû charger la foule pour la dis
perser. La Nazione accuse l'inertie do l'au
torité civile, qui ne s'est montrée nulle
part.
Auguste Mitu.
L'Empereur, à la revue d'aujourd'hui, a
donné le grand cordon delà Légion-d'Hon-
neur h M. le duc de Montebello.
Le général prussien de Roon, ministre
de la guerre et de la marine, a c!û quitter
Châlons après la revue pour se rendre à
Paris.
L'Empereur-est attendu de main ù Saint-
Cloud.
TûLftGUAPiiiE pïirvF.i;.
Londres, 1 er septembre, 10 h. du soir.
Consolidés anglais, 88 1/2.
Il a été déposé aujourd'hui o,000 liv. sterl. à
la Banque d'Angleterre.
Le marché monétaire est meilleur.
Le Norfolk, venant de Port-Philipp, a apporté
7,825 onces d'oj.
Londres, 2 septembre.
. Le bilan hebdomadaire do la Banque d'An
gleterre constate une augmentation de 520,747
livres sterling dana le compte du Trésor, de
livres sterling dans le portefeuille et
de 148,282 livres sterling dans l'encaisse mé
tallique.
11 y a diminution dans les comptes particu
liers de 640,410 livres sterling, et dans la ré
serve des billets de 80,045 livres sterling.
Copenhague, 1 er septembre.
Le Folksthing a adopté, hier, après de vifs
débats, les propositions du comité militaire et
du comité politique.
La clôture doit avoir lieu aujourd'hui.
Le grand-duc Nicolas est arrivé. 11 est des
cendu à l'ambassade de Russie.
Copenhague, 1 er septembre.
: Aujourd'hui, à quatre heures de l'après-mi-
-di, a eu lieu la clôture du Rigsraad.
Le président du conseil a lu un court mes
sage royal dans lequel le roi ordonne la clô
ture de la session en se réservant, s'il le trou
ve nécessaire, de convoquer les Chambres en
session extraordinaire.
Berne, 2 septembre.
Un arrêté du conseil fédéral, en date d'au
jourd'hui, casse la décision du bureau électo
ral de Genève, et déclare valide l'élection de
M. Clienevlère. ~ •
Trieste, 2 septembre. -
Les lettres de Constantinople du 27 août di
sent qu'un mouvement insurrectionnel a écla
té, dàns l'arrondissement de Payaz, en Syrie.:
Les insurgés occupent les routes de Marasch à
Alexandrette et d'Adana à Alep.
Marseille, 2 septembre.
Les lettres de Rome du 31 annoncent la.
mort du cardinal Savelli, ex-ministre et an
cien gouverneur de Rome. Le cardinal était né
en Corse en 1792. Le prince Borghèse doit re
cevoir le Pape dimanche prochain dans sa villa
de Frascati.
Lyon, 2 septembre.
Les funérailles du sénateur Vaïsse, admi
nistrateur du département du Rhône, ont eu
lieu ce matin à dix heures. Une foule consi
dérable et recueillie se pressait partout sur le
passage du convoi funèbre. :
Madrid, i " septembre.
Le marquis de Rivera, ministre plénipoten
tiaire de la cour de Madrid en - Portugal, doit
aller représenter l'Espagne auprès de l'empe
reur du Mexique. - ....
M. "Mon est arrivé hier à Madrid.
Voici lès dépêches"que nous recevons ce '
soir :
Belgrade, 2 septembre.
L'adresse en réponse au message d'ouvertu
re de la session a été remise au prince. L'As
semblée témoigne au prince sa satisfaction et
sa reconnaissance, et lui réitère la promesse
d'un concours absolu.
Marseille, 2 septembre.
Les avis de Tunis sont du- 30 août. Le3 in
surgés avaient reçu huit canons et dès ren
forts. Ils continuaient à menacer le Khas-
nadar. Oa disait que- celui-ci se disposnit
à partir. Cependant les tribus étaient divi
sées et il y avait entre elles des luttes fré
quentes. Des agens secrets poussaient toujours
à l'adoption de la suzeraineté du sultan. L'es
cadre anglaise avait été renforcée.
' „ . (Havas-Bullier.)
cours ï)e la bourse,
coons do clotciib le 1 er lo 2 iuussu. haïsse
3 0/0 au compt. • 66 60 66.60 » ». » »
—Fin f'U mois. 60 90 66 75 » » » 15
41/2 aucomot- 94 75 94 90 » 15 » »
—Fin du mois. 93 60 » , # » a a
Nous venons de lire dans un journal
de Bordeaux uno des plus étranges dia
tribes qui aient encore été dirigées contre
les finances de l'Empire. Après le premier
moment d'étonnement, nous avons re
connu, au fond de l'article édité parle
Courrier de la Gironde , des raisonnemens
qui s'étaient produits naguères dans un
journal de nos frontières de l'Est. Des Al
pes à l'Océan, un môme Jérémie financier,
se donnant à se.s frais le plaisir de l'ubi
quité, crie au gouvernement impérial:
Sois maudit au couchant!
Sols maudit à l'aurore !
"En dehors dessatisfactionsintimes d'une
personnalité qui recherché le bruit, il est
impossible de saisir l'opportunité d'une
publication -qui n'ajoute rien aux argu-
mens produits par l'opposition dans la
session dernière et qui ne tient pas compte
des réfutations opposées à ces mêmes ar-
gumens. ■
Lé thème du Courrier de la Gironde, c'est
! que tous les gouvernemens, hormis celui
de l'Empereur, ont supérieurement géré
les finances de là France; un éloge bien
^sentide la Restauration précède un éloge
non moins chaleureux du gouvernement
de juillet, et la République de 1848 elle-
même recueille en passant quelques té
moignages d'estime. Rien n'empêche mê-
: me de penser que le panégyrique eût été
plus complet , s'il n'avait fallu garder
quelque précaution, afin d'arriver à l'as-
: sertion suivante, qu'il est nécessaire de
; placer dans toute sa beauté sous les yeux
; du lecteur : '
« Bien qu'en février 1848 la monarchie
|» de juillet se.trouvât: dans une situation
J» financière parfaitement équilibrée,.... le
: » gouvernement républicain liquida cette
» situation d'une manière désastreuse par
!» suite de son discrédit financier; singu-
i » lière chose! le^facilités qu'a trouvées le
I » gouvernement , impérial pour se procu-
ï » curer de l'argent ont conduit au même rè-
! n sultat I »
î La chose est singulière eh effet, plus que
! singulière: nous la trouvons prodigieuse!
Comment !. l'Empire est arrivé aux mêmes
résultats financiers que la République de
; 1848 T Voilà une découverte qui appartient
i en propre au Courrier de la Gironde ; ni M.
i Thiers ni M. Berryer rie s'en étaient avisés
i dans la discussion du budget de 1865;
si 11 "manque cependant à l'Empire, pour
' que la comparaison puisse l'atteindre ,
: d'avoir consolidé les fonds des caisses d'é-
; pargne, des tontines et des bons du Tré-
i sor, d'avoir infligé au pays l'impôt des
; quarante-cinq centimes, et d'avoir exécu-
i té cette fameuse conversion de 3 0/0 en
î 5 0/0 qui assure une place à part à M.Gar-
: nier-Pagès parmi les ministres des finan
ces passés ou futurs. -
■ "Une des critiques les plus vives du Cour-
, rier de la Gironde porte sur la suspension
dé l'amortissement et sur son application
temporaire aux grands travaux publics ; il
oublie que le gouvernement de juillet, ob
jet de son admiration particulière, donna
le même emploi à 900 millions prélevés
sur la dotation de l'amortissement.
"Quant aux aggravations d'impôt dont
on accuse le gouvernement impérial, c'est
une erreur complète; les impôts nouveaux
établis dans la période 1848-1864 sont
compensés par des di'grèveniens équiva-
lens ; le tableau des uns et des autres a été
communiqué il y a deux ans au Corps
Législatif, et, depuis ce temps, le se
cond décime de l'enregistrement à été
; réduit de • moitié. Cependant, il a été
1 consacré en douze ans plus d'un milliard
. aux travaux publics extraordinaires, en
: même temps que les traitemens des petits
• fonctionnaires étaient augmentés, le bud-
i jet de l'instruction publique doublé, etc.
: Tout le monde sait cela, excepté le Cour-
; rier de la Gironde.
; Mais, dit-on, la dette consolidée, qui
i n'était que de 176 millions au 24 février
ï 1848, est aujourd'hui de 342 millions. Nous
■ ne faisons aucune difficulté de dire au
; Courrier de la Gironde que le vrai chiffre
1 est même de 343 millions. Le montant des
\ rentes inscrites au 1" janvier 1852 s'éle-
; vait à 227 millions. L'Empire a donc créé
> 116 millions dé rentes, dont le service an
nuel n'emploie qu'un peu plus du quart
- de l'accroissement normal du revenu pu
blic depuis 1847.
î Ces 116 millions de rente représentent
un capital réalisé d'environ 2,320 millions
qui ont été complètement absorbés par
les dépenses de guerre. Fallait-il faire la
guerre de.Grimée? Fallait-il faire la guer
re d'Italie? Fallait-il protéger le Pape à
Rome, et les chrétiens en Syrie, en Chine
et en Cochinchine ? Fallait-il venger nos
nationaux assassinés et dépouillés au Mexi
que ? Ces questions peuvent être posées
pour l'agrément de certains dilettante $o\ir
tiques, bien qu'elles soient résolues de
puis longtemps par l'adhésion du pays;
mais enfin, ce ne sont pas là des questions
financières.
Aussi, lorsque les écrivains orléanistes
nous répètent à satiété que le gouverne
ment de juillet n'a fait, en dix-huit ans,
que deux ou trois petits emprunts, c'est
exactement comme s'ils disaient : «Nous
n'avons pas tenutêteà la Russie en Orient,
nous n'avons pas affranchi l'Italie, nous
n'avons pas étendu.notre influence et no
tre commerce dans l'extrême Orient, nous
n!avonsjpas rendu à la France ses frontiè
res dès. Alpes.»
C'est parfaitement vrai; mais y a-t-il là
de quoi faire les fiers?
Auguste Vitu.
SOUSCRIPTION
i ouverte dans les bureaux
du CONSTITUTIONNEL
poce venir an secours des incendiés de limoges.
10° liste.
MM.
Grellé, abonné, 12, faubourg Saint-
Honoré
A. Mouchy, 24, rue Beauvau
Mme Vve Boutet, abonnée -
Deschamps Thouroude , 271,' rue
Saint-Honoré
Un abonné,
Bonnet, entrepreneur de menuiserie
Henneton, Félix, propriétaire
F. Cozzi, 45, rue Sainte-Placide
Trois anonymes
Haranger, à Ris (Seine-et-Oise)
Lecoq • .-
B., abonné, 16, rue de Vaugirard
Mlle B.j 16 ,-Tue de Vaugirard
J. D.
Jules Deslandes
Mmes Lenolr, abonnées, 10 et
rue de Savoie ■ ' •
S.
Stoffel, capitaine d'artillerie
Mme F. E. C.
Giron, 46, rue de la Tour, à Passy
Brican, 89, rue Ménilmoutant
Pierre Lantclme, abonné, 10, rue
Chanoinesse .
Le docteur Henri Roger
Lé comte de Rongrade
Clappier
Hippoiyte Duchesne, 0, rue du Re
gard
Un abonné
.12,
25
50
20
5
20
.20
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.10
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Listes précédentes
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AMÉRIQUE DU NORD.
Les journaux et lettres de New-York qui
nous arrivent vont jusqu'au 20 août. Ils ajou
tent peu de chose aux faits militaires que le
télégraphe ..a déjà fait connaître. Nous y trou
vons, en revanche, des détails intéressans sur
le ? mouvement politique qui s'opère dans l'o
pinion aux EtatJ-Unis. L'événement lè plus
Important à ce point de vue est la convention
jle Syracuse dans l'Etat de New-York. Nous
empruntons le compte-rendu suivant au Cour
rier des Etats-Unis du 20 août :
! Le parti de la paix s'est définitivement constitué
et organisé jeudi dans l'Etat-Empire, et les ac
clamations populaires qui ont accueilli les ora
teurs de Syracuse permettent d'foêiéifclê!
Inei V» i-» n nnii A ni. iï.'
défaire l'œuvre de la sagesse,et dé^uiièï lea priBn.
cipes fondamentaux du gouvernement
: 2* Grâce à Dieu, les passions se c®me»tAt*1e'
itemps est venu de faire entendre au peuple le
langage de la raison et de là modération, de pré
venir la destruction des institution» qui ont fait
la grandeur de l'Union. ,
. 3° La convention en appelle au peuple améri
cain pour arriver à une suspension d'hostilités et
à un mode de conciliation. '
4° C'est le devoir de la convention qui se réuni
ra à Chicago le 29 août, de viser à la paix et de dé
clarer que 1e but du parti démocrate, s'il triom
phe, est de mettre un terme à la guerre en con
voquant une convention de tous les Etats, et de
conclure préalablement un armistice assez long .
pour permettre aux Etats souverains de réfléchir
et de délibérer.
5» La convention de Chicago doit se garder d'é
lire un démocrate, de guerre ! Toute, la question
se résume en ces mots Aurons-nous la paix ou
la guerre î un démocrate de guerre est voué aux
mêmes erremens que'lés-candidats républicains
déjà mîs en avant; s'a .candidature n'a pas de rai
son d'être. Le pays no peut être sauvé que par un
président et un programme tout en faveur de la '•
pair. '
6° L'assemblée de Syracuse proteste solennelle
ment contre les infâmes'usurpations de l'admi
nistration actuelle. En refusant à dés Etats souve
rains tous leurs droitâ constitutioûnels, 'elle les a
déliés de tQute allégeance. EUè a'êtabli le 'despo
tisme militaire suï les ruines de la constitution.
Elle continue une guerre'sans excusé dans le but
avoué d'exterminer huit millions ' d'hommes li
bres. Elle a chercHé' à soulever les plus mauvaises
passions humaines pour aàservir les-Américains ;
elle a foulé aux pieds la-liberté de -la presse, de
la parole et de l'individu ; ellea dîcté des élections
à la pointe de la baïonnette- elle-a'tout'assujetti
à une tyrannie militaire irrespotiMable'. J! ; :
T Tous ces maux doivent disparaître,' et, avant
tout, la liberté du scrutin doit être respectée. Lès
citoyens de New-York avertissent l'administration '
qu'ils ne toléreront ni la loi martiale ni l'inter
vention de la soldatesque dans les élections, ni
de nouvelles arrestations arbitraires dans leur
Etat. ■
8» La réponse de M. Lincoln à MM. Clay et Hol-
combe prouve que le seul but premier en
poursuivant la guerre est de renverser les insti
tutions d'Etats. •
»o Un comité central du parti de la paix est
nommé pour l'Etat de New-York.
Ces résolutions , assez significatives par elles-
mêmes, n'ont pas besoin de commentaires.
Parmi les discours qui ont été prononcés, ceux
de MM. Vallandigham et Fernando Wood, surtout
celui du dernier, méritent d'être signalés.
M. Vallandigham ne s'est pas posé en victime
et n'a pas dit un mot de ses griefs particuliers .
contre l'administration. Il a exprimé l'opinion que
les masses démocratiques étaient aujourd'hui pour
la paix, ce qui n'était pas il y a trois ans. Aujour- .
d'hui, tant de sacrifices ont été faits, tant de sang
a été répandu, le tout en vain, qu'il faut bien fi
nir par où on aurait dû commencer, par des ef
forts pour s'arranger avec le Sud à 1 amiable. La
forme républicaine s'oppose à ce que l'on subju
gue des Etats par la force des armes. Le triom
phe même-assurerait la ruine des institutions
libres.
M. Fernando Wood a abordé le côté pratique de
la question-.<11 reconnaît qu'elle est hérissée de
difficultés, mais plus. on. tardera, plus les difficul
tés augmenteront, et'le mieux est de les envisa
ger résolûment. Ld -premier, point est de conclura
un armistice, et sf le gouvernement central s'y'
refuse, pourquoi les'Etats; agissant en leur capa
cité souveraine; ne-nommeraient-ils pas des com
missaires à cet effet? Ce sont les Etats qui sont la
source de toute autorité ; si le gouvernement fé
déral,.gui n ? est que leur agent, se refuse'à obéir
à leurs vœux, ils peuvent agir par eux-mêmes. On
formerait de cette manière une convention - qui
discuterait les plans de conciliation et d'arrange
ment.
. Le discours de M. Wood :n'a pas la prétention
d'être un programme, mais, il réfute l'argument
qui consiste à s'effrayer d'une réconciliation parce-
qu'il faudrait se charger de la dette du Sud.Mais,
si l'on accepte cette dette, c'est que le Sud sera
rentré, et avec un léger impôt sur le coton, le
riz, le tabac et quelques autres articles d'expor
tation, on couvrira plus facilement les dettes réu-
nies du Nord et du Sud, qu'on necouvrira la seule
dette du Nord, laissé à lui-même.
: A propos de la convention de Chicago, M.
iWood a exprimé l'espoir 'qu'elle adopterait un
programme pacifique. 11 a. toute confiance dans
les délégués qui s'y réuniront, et qui ne verront
de salut que dans cette devise : Armistice et con
vention nationale, dans laquelle les Etats seront
représentés également dans leur capacité souv'e»
raine, comme ayant des droits égaux,
: On lit dans le même journal î
Le jour même où avait lieu la convention de Sy
racuse, une convention semblable était convo
quée à Springfleld (Illinois), et y réunissait une
foule considérable. C'est.le cas d'appliquer à M.
Lincoln le proverbe que nul n'est prophète en son
pays, car on lui a décoché plus de vérités et de
traite malins à Springfleld que partout ailleurs.
Feuilleton du Constitutionnel, 3 sept.
LA FORÊT DE BONDY
epoque U de la régence.
Deuxième partie.
II.
la maison du, parvis notre-dame.
— Vous voyez, Maman, dit Jeannefon à
Mme Néron, quand lo fuicre qui lés avait
amenées se lut remis eh route, je vous
tutu V* •-> AUV V .._V-- J u
depuis près dê vingt ans que" nous ne ndus
étions vus ! mais sans sa Lùgueule de fem
me qui est venue mettre, lù. son nez, il était
tout chose en te regardant. ' ■
— Pourvu , reprit Jeanneton , qu'elle
n'aille pas,prendre de la jalousie, cette
pauvre dame, car elle a dû trouver singu
lier... '
— Quoi, singulier? interrompit Mme
Néron, qu'un liommejeinbrasse sa fil... sa
filleule, sous le suffrage de sa mère ; Ça lui
irait bien, ma foi, d'être jalouse, avec son
viu.répaisan ! ■
— Quel dommage ! dit la fleuriste; sans
cette tache, elle serait d'une beauté ac-
uvwamaw j v.— - -
un, son farceur de mari, qui aurait fait
pour moi des l'oîies et, qui en a donné du
souci à défunt ce pauvre Néron !
.Coupant court à ces souvenirs de sa mè
re,. sur.lesquels elle n'aimait pas à s'appe
santir : .
" — Ah çà ! mapian, dit Jeannelon,ii s'pn
va bientôt onze heures, vous dînez avec
moi, n'est-ce pas? Je ne veux pas que vous
vous remettiez en route, pour liagny sans
avoir pris quelque chose.
> — Et où çà que tu me régales ; chez le-
traiteur ?.demanda Mme Néron.
— Oh! non, dit Jeannetpn, fleux fem
mes feules ce ne serait pas çofjyjenablp.
J'ararrangé à mon logement du parvis
Notre-Dame un-petit ambigu qui nous '
attend. •
— Mais pourquoi pas dans ton arricre-
boutiqué du Palais? ça-t'aurait moins dé
rangée.
— Mademoiselle de comptoir peut très
bien me remplacer pendant quelques heu
res, répondit la bouquetière 'j à mon loge
ment, nous serons plus tranquilles.
— A.h:çà! dit Mme Néron, il y a une
chose ; si ton mari en est, moi je tire ma
révérence; je n'aime'pas à me trouver
avec de pareils moigricaux.
— Il ne viendra pas certainement, dit
Jeanneton ; il est de garde aujourd'hui.
— Tu dis ça, répondit là poissonnière,
comme tu dirais autre chose. Ta fille de
boutique m'a confié que depuis huit jours
tu n'en avais pas entendu parler.
— Depuis plus de huit jours ! il y a de
l'exagération, dit la fleuriste d'un ton pi-"
que, et Mlle Babet ferait bien de parler de
ce qu'elle sait. "
— Ah! t'en es toujours coiffée, dit Mme
Néron, et il a raison de t'en faire voir!
-=• Vous vous trompez, ma mère, répli-,
qua Jeanneton, mpn affection pour lui s'en
va tous les jours diminuant, et la preuve,
c'est que je me' trouve heureuse qu'il n'y
ai t pas eu d'en fans de notre mariage, mais
ce n'est pas une raison pour aller publier
P£ir tout les affaires démon ménage. Ainsi,
tout à l'heure, chez mon parrain, votre
premier mot est hii conter que je suis-
mal mariée.
: — Tiens donc ! J'y allais en partie pour
qu'il n'en ignore. On dit qu'il a le bras
long et je voulais lui insinuer de te déma
rier.
— Mais, maman, c'est un rêve. Il n'y
aurait que le Parlement ou l'offlcialité
pour prqnqpcer la nullité. Justement, M;
Law est très mal avec la magistrature ; je
saîs bien ce que j'entends dire tous les
jours au Palais; et auprès de l'officialité,
un tribunal ecclésiastique, la belle recom
mandation qu'un protestant!
— Moi, j'insiste que tu n'es pas atta
chée solidement! La bénédiction devait t ; ê-
tro donnée par le cijLré de ta parois'se; Ga-
loppe, mon procureur,'"inp l ! a l)l^n dit :
t'as Été ombrée à Livry ; c'est iin'cas duru-
mant.
— Sans doute, dit Jeanneton, ce serait
un cas dirimant, si M. l'abbé de Livrv n'a
vait pas demandé à M$r l'archevêque la
permission de me marier à l'abbaye;
mais, vous le pensez bien, un homme
aussi instruit n'aura pas manqué de faire
tout ce qu'il fallait. •
Cette conversation, par où nous voyons
que Mlle Chausseraie avait été bien inspi
rée en préjugeant mal du mariage de sa
protégée avec M. Duples'sis d'Antrague,
conduisit les deux interlocutrices jusqu'au
logis de la bouquetière; mais avant d'y
pénétrer, et pendant -que la turbulente
Mme Néron prend querelle avec le cocher
qui l'a conduite et à qui elle marchande
le-prix de sa longue station à l'hôtel de.
M'esnies, qu'il nous soit permis d'entrer
dans quelques détails domestiques et ré
trospectifs, lesquels trouvent naturelle
ment leur place ici.
En réalité; à la fin du chapitre précé
dent, Mme Néron se vantait quand elle
prétendait s'être opposée au mariage qui'
avait si déplorablemeht tourné.
■ Tant qu'elle avait été dans les affaires
elle s'était souciée de ses filles à peu près
comme de deux mitaines dépareillées.
Jeanneton, la plus jeune, était restée hon
nête femme, parce qu'en elle la nature
avait mis tous les instincts du bon que
Colingcy, son oncle, avait soigneusement
développés. Mlle Néron l'aînee, au con
traire, était venue au monde avec toutes
sortes de dispositions à mal faire, 'et mal
elle avait fait, suivant sa pente, sans que
sa mère y mît d'autre oostacle que, de
loin en loin, une brutale correction, bon^
ne Jout au plus à précipiter sa chuté.
Iffirs donc que Golingry était venu par
ler à sa sœur du parti qui s'
BUREAUX; A-PARIS : rue de Valois (Palais-Royal); n; 10:
SAMEDI 3 SEPTEMBRE 1864.
ABONNEHENS DES DËPARTEMENS
tr01sp01sê.';1i.v;sg 16. FR,
six Hois.'.'.Tïv.'.r.ï 32 fu:
unun ,............. 65 fr.
pom lus pats étrangers , voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois.
Iffip. L. BQN1FACG, r. des Bons-Enfans, 19.
Le mode d'abonnement le plus simple est l'envoi d'un lfcfl ;dè \npsfe ou d'un eflet
sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, nlëae Valois, n° 10.
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
t Les lettres ou envois a'argent non affranchis sont réfutés. j
î Les articles déposés ne sont pas rendus. »
trois mois ..' 13 fr.
six mois....;....». 26 fr.
UN AN."..... 52 fr.
un numéro 20 centimes.
Les abonnemens datent des l« et 16
de: chaque mois.
Les Annonces sont reçues chez M. Panis , rue Notre-Dame-des-Victoires, n'
(place de la Bourse).
"A la demande d'un grand nombre d'a
bonnés nouveaux, nous venons de faire
réimprimer tout ce qui a paru jusqulici
du xoman dé m. chaules rabou, LI l
FOSÈT DE BOIDY.
MM. les abonnés nouveaux peuvent
faire retirer dans les bureaux du journal
les feuilles contenant les parties de ILA
FOSMET IMS .BlWKWlT, publiées avant
la. date de leur abonnement, et se mettre
ainsi âu courant de cette œuvre si drama
tique dans son ensemble et si attachante
dans ses détails.
PARIS, 2 SEPTEMBRE.
Les lettres, de Francfort portent que le
mémoire justificatif de la cour d'Olden
bourg n'apas été remis jusqu'ici à la Diète
germanique. On attribue à ce retard diffé
rentes causes, parmi lesquelles se place,
en première ligne, le refus, du prince de
Wasa de renoncer aux droits'qu'il pos
sède comme chef de. la seconde branciie
gottorpienne. Ce refus, dit-on, a retardé
aussi l'envoi^ de la part de l'empereur
de Russie, de l'acte par .'lequel ce souve
rain renonce à ses droits en faveur du
grand-duc d'Oldenbourg. Au reste, la re
nonciation de l'empereur Alexandre ne
suffirait même pas, lé czar pouvant bien
s'engager pour ses enfans mineurs, mais
non pas pour son fils aîné, le - grand-duc
héritier de Russie, qui est majeur, niyour
ses trois frères, les grands-ducs Cons
tantin, Nicolas et Michel. Lorsque tous les
princes que nous venons de nommer au
ront.formellement renoncé à leurs droits,
alors seulement les prétentions de la bran
che cadette d'Oldenbourg pourraient être
soumises, à l'examen de la . Diète germa^
nique.
Le mystère plane toujours sur l'entre
vue des souverains d'Autriche et de Prusse
à Vienne. En attendant, le langage des
feuilles de Vienne n'esl pas de nature à
rassurer les partisans de l'entente austro^
prussienne. L 'Ost-Deustche- Post surtout
persiste à affirmer .que la question du Sles-
wig-Holstein trouve les deux puissan
ces.désunies. Suivant cette feuille, l'Au-.
triche désirerait-la. prompte installation
d'un gouvernement définitif et le concours
de la Diète germanique au règlement de
la question : deux points auxquels M. de
Bismark n'a p;is voulu donner son assen
timent.
Un article de la Correspondance provin
ciale, organe ministériel de Berlin, vient
indirectement en s aide à la feuille vien
noise. En précisant les queslions dans les
quelles l'Autriche et la Prusse devraient se
donner la main et en vantant le-avanta
ges de leur union, la correspondance offi
cieuse de-Berlin donne clairement à En
tendre que l'Autriche n'a pas rempli les
conditions qui permettent à..la Prusse de
marcher de concert avec le cabinet de
Vienne.
On sait que, sur le désir de M. do Bis
mark, l'Autriche a consenti à appeler à
Vienne M; de Scheel-Plessen poûr assister
les cabinets allemands dans leurs négocia
tions avec le Danemark. Le comte de
Rechberg a voulu adjoindre* à. M. de
Scheel le banquier Reincke d'Altona;
mais M. de Bismark aurait fait observer,
si nous ènerovpnsie Llotjd de Vienne, que
ce financier, én sa qualité d'ancien vice-
président de la Diète holsteinoise, était
impropre à remplir une mission de cette
nature.
On comprend difficilement un pareil
argument. Si M. Reincke a été vice-prési
dent, M. de Scheel-Plessen a été, pendant
quelque temps, président de l'assemblée
des Etats. La différence entre ces deux
hommes politiques n'est donc que celle-
ci : M. Reincke jouit de la confiance de ses
compatriotes, tandis que le choix de M. de
Scheel-Plessen ne soulève que des protes
tations et des murmures dans les .duchés.
■ A l'heure qu'il' 1 est, il se signe dans les
duchés une déclaration très importante
relative aux conférences de Vienne. Dans
cette pièce il est dit que la conclusion de
lapaix, sans le consentement de la repré
sentation légale des 'duchés, ne serait que
la répétition de la faute que les puissances
allemandes ont commise en 1832 en signant
le protocole de Londres. Les pétitionnai
res espèrent que les grandes puissances
fédérées ne demanderont pas aux duchés
de prendre à leur charge une part de la
dette danoise sans répartition préalable de
l'actif et du passif entre' les duchés et le
Danemark. Ils expriment la conviction que,
sans le concours d'hommes de confiance
des duchés', an n'arrivera pas à. un règle
ment juste et satisfaisant-de la question
financière ; enfin, ils déclarent les intérêts
du Sleswig-IIolstein gravement compromis
par le concours de M. de Scheel-Plessen.
Le cabinet de Vienne a délégué M. de
Ilock, chef de section au ministère des fi
nances, pour représenter l'Autriche aux
conférences qui doivent s'ouvrir à Ber
lin à l'effet d'amener une entente avec la
Prusse sur les questions douanières et
commerciales.
L'anniversaire de la journée d'Aspro-
monte a été marqué à Livourne par des
désordres regrettables ; vers la fin du jour,
les gardes de sûreté publique et les gen
darmes ont dû charger la foule pour la dis
perser. La Nazione accuse l'inertie do l'au
torité civile, qui ne s'est montrée nulle
part.
Auguste Mitu.
L'Empereur, à la revue d'aujourd'hui, a
donné le grand cordon delà Légion-d'Hon-
neur h M. le duc de Montebello.
Le général prussien de Roon, ministre
de la guerre et de la marine, a c!û quitter
Châlons après la revue pour se rendre à
Paris.
L'Empereur-est attendu de main ù Saint-
Cloud.
TûLftGUAPiiiE pïirvF.i;.
Londres, 1 er septembre, 10 h. du soir.
Consolidés anglais, 88 1/2.
Il a été déposé aujourd'hui o,000 liv. sterl. à
la Banque d'Angleterre.
Le marché monétaire est meilleur.
Le Norfolk, venant de Port-Philipp, a apporté
7,825 onces d'oj.
Londres, 2 septembre.
. Le bilan hebdomadaire do la Banque d'An
gleterre constate une augmentation de 520,747
livres sterling dana le compte du Trésor, de
livres sterling dans le portefeuille et
de 148,282 livres sterling dans l'encaisse mé
tallique.
11 y a diminution dans les comptes particu
liers de 640,410 livres sterling, et dans la ré
serve des billets de 80,045 livres sterling.
Copenhague, 1 er septembre.
Le Folksthing a adopté, hier, après de vifs
débats, les propositions du comité militaire et
du comité politique.
La clôture doit avoir lieu aujourd'hui.
Le grand-duc Nicolas est arrivé. 11 est des
cendu à l'ambassade de Russie.
Copenhague, 1 er septembre.
: Aujourd'hui, à quatre heures de l'après-mi-
-di, a eu lieu la clôture du Rigsraad.
Le président du conseil a lu un court mes
sage royal dans lequel le roi ordonne la clô
ture de la session en se réservant, s'il le trou
ve nécessaire, de convoquer les Chambres en
session extraordinaire.
Berne, 2 septembre.
Un arrêté du conseil fédéral, en date d'au
jourd'hui, casse la décision du bureau électo
ral de Genève, et déclare valide l'élection de
M. Clienevlère. ~ •
Trieste, 2 septembre. -
Les lettres de Constantinople du 27 août di
sent qu'un mouvement insurrectionnel a écla
té, dàns l'arrondissement de Payaz, en Syrie.:
Les insurgés occupent les routes de Marasch à
Alexandrette et d'Adana à Alep.
Marseille, 2 septembre.
Les lettres de Rome du 31 annoncent la.
mort du cardinal Savelli, ex-ministre et an
cien gouverneur de Rome. Le cardinal était né
en Corse en 1792. Le prince Borghèse doit re
cevoir le Pape dimanche prochain dans sa villa
de Frascati.
Lyon, 2 septembre.
Les funérailles du sénateur Vaïsse, admi
nistrateur du département du Rhône, ont eu
lieu ce matin à dix heures. Une foule consi
dérable et recueillie se pressait partout sur le
passage du convoi funèbre. :
Madrid, i " septembre.
Le marquis de Rivera, ministre plénipoten
tiaire de la cour de Madrid en - Portugal, doit
aller représenter l'Espagne auprès de l'empe
reur du Mexique. - ....
M. "Mon est arrivé hier à Madrid.
Voici lès dépêches"que nous recevons ce '
soir :
Belgrade, 2 septembre.
L'adresse en réponse au message d'ouvertu
re de la session a été remise au prince. L'As
semblée témoigne au prince sa satisfaction et
sa reconnaissance, et lui réitère la promesse
d'un concours absolu.
Marseille, 2 septembre.
Les avis de Tunis sont du- 30 août. Le3 in
surgés avaient reçu huit canons et dès ren
forts. Ils continuaient à menacer le Khas-
nadar. Oa disait que- celui-ci se disposnit
à partir. Cependant les tribus étaient divi
sées et il y avait entre elles des luttes fré
quentes. Des agens secrets poussaient toujours
à l'adoption de la suzeraineté du sultan. L'es
cadre anglaise avait été renforcée.
' „ . (Havas-Bullier.)
cours ï)e la bourse,
coons do clotciib le 1 er lo 2 iuussu. haïsse
3 0/0 au compt. • 66 60 66.60 » ». » »
—Fin f'U mois. 60 90 66 75 » » » 15
41/2 aucomot- 94 75 94 90 » 15 » »
—Fin du mois. 93 60 » , # » a a
Nous venons de lire dans un journal
de Bordeaux uno des plus étranges dia
tribes qui aient encore été dirigées contre
les finances de l'Empire. Après le premier
moment d'étonnement, nous avons re
connu, au fond de l'article édité parle
Courrier de la Gironde , des raisonnemens
qui s'étaient produits naguères dans un
journal de nos frontières de l'Est. Des Al
pes à l'Océan, un môme Jérémie financier,
se donnant à se.s frais le plaisir de l'ubi
quité, crie au gouvernement impérial:
Sois maudit au couchant!
Sols maudit à l'aurore !
"En dehors dessatisfactionsintimes d'une
personnalité qui recherché le bruit, il est
impossible de saisir l'opportunité d'une
publication -qui n'ajoute rien aux argu-
mens produits par l'opposition dans la
session dernière et qui ne tient pas compte
des réfutations opposées à ces mêmes ar-
gumens. ■
Lé thème du Courrier de la Gironde, c'est
! que tous les gouvernemens, hormis celui
de l'Empereur, ont supérieurement géré
les finances de là France; un éloge bien
^sentide la Restauration précède un éloge
non moins chaleureux du gouvernement
de juillet, et la République de 1848 elle-
même recueille en passant quelques té
moignages d'estime. Rien n'empêche mê-
: me de penser que le panégyrique eût été
plus complet , s'il n'avait fallu garder
quelque précaution, afin d'arriver à l'as-
: sertion suivante, qu'il est nécessaire de
; placer dans toute sa beauté sous les yeux
; du lecteur : '
« Bien qu'en février 1848 la monarchie
|» de juillet se.trouvât: dans une situation
J» financière parfaitement équilibrée,.... le
: » gouvernement républicain liquida cette
» situation d'une manière désastreuse par
!» suite de son discrédit financier; singu-
i » lière chose! le^facilités qu'a trouvées le
I » gouvernement , impérial pour se procu-
ï » curer de l'argent ont conduit au même rè-
! n sultat I »
î La chose est singulière eh effet, plus que
! singulière: nous la trouvons prodigieuse!
Comment !. l'Empire est arrivé aux mêmes
résultats financiers que la République de
; 1848 T Voilà une découverte qui appartient
i en propre au Courrier de la Gironde ; ni M.
i Thiers ni M. Berryer rie s'en étaient avisés
i dans la discussion du budget de 1865;
si 11 "manque cependant à l'Empire, pour
' que la comparaison puisse l'atteindre ,
: d'avoir consolidé les fonds des caisses d'é-
; pargne, des tontines et des bons du Tré-
i sor, d'avoir infligé au pays l'impôt des
; quarante-cinq centimes, et d'avoir exécu-
i té cette fameuse conversion de 3 0/0 en
î 5 0/0 qui assure une place à part à M.Gar-
: nier-Pagès parmi les ministres des finan
ces passés ou futurs. -
■ "Une des critiques les plus vives du Cour-
, rier de la Gironde porte sur la suspension
dé l'amortissement et sur son application
temporaire aux grands travaux publics ; il
oublie que le gouvernement de juillet, ob
jet de son admiration particulière, donna
le même emploi à 900 millions prélevés
sur la dotation de l'amortissement.
"Quant aux aggravations d'impôt dont
on accuse le gouvernement impérial, c'est
une erreur complète; les impôts nouveaux
établis dans la période 1848-1864 sont
compensés par des di'grèveniens équiva-
lens ; le tableau des uns et des autres a été
communiqué il y a deux ans au Corps
Législatif, et, depuis ce temps, le se
cond décime de l'enregistrement à été
; réduit de • moitié. Cependant, il a été
1 consacré en douze ans plus d'un milliard
. aux travaux publics extraordinaires, en
: même temps que les traitemens des petits
• fonctionnaires étaient augmentés, le bud-
i jet de l'instruction publique doublé, etc.
: Tout le monde sait cela, excepté le Cour-
; rier de la Gironde.
; Mais, dit-on, la dette consolidée, qui
i n'était que de 176 millions au 24 février
ï 1848, est aujourd'hui de 342 millions. Nous
■ ne faisons aucune difficulté de dire au
; Courrier de la Gironde que le vrai chiffre
1 est même de 343 millions. Le montant des
\ rentes inscrites au 1" janvier 1852 s'éle-
; vait à 227 millions. L'Empire a donc créé
> 116 millions dé rentes, dont le service an
nuel n'emploie qu'un peu plus du quart
- de l'accroissement normal du revenu pu
blic depuis 1847.
î Ces 116 millions de rente représentent
un capital réalisé d'environ 2,320 millions
qui ont été complètement absorbés par
les dépenses de guerre. Fallait-il faire la
guerre de.Grimée? Fallait-il faire la guer
re d'Italie? Fallait-il protéger le Pape à
Rome, et les chrétiens en Syrie, en Chine
et en Cochinchine ? Fallait-il venger nos
nationaux assassinés et dépouillés au Mexi
que ? Ces questions peuvent être posées
pour l'agrément de certains dilettante $o\ir
tiques, bien qu'elles soient résolues de
puis longtemps par l'adhésion du pays;
mais enfin, ce ne sont pas là des questions
financières.
Aussi, lorsque les écrivains orléanistes
nous répètent à satiété que le gouverne
ment de juillet n'a fait, en dix-huit ans,
que deux ou trois petits emprunts, c'est
exactement comme s'ils disaient : «Nous
n'avons pas tenutêteà la Russie en Orient,
nous n'avons pas affranchi l'Italie, nous
n'avons pas étendu.notre influence et no
tre commerce dans l'extrême Orient, nous
n!avonsjpas rendu à la France ses frontiè
res dès. Alpes.»
C'est parfaitement vrai; mais y a-t-il là
de quoi faire les fiers?
Auguste Vitu.
SOUSCRIPTION
i ouverte dans les bureaux
du CONSTITUTIONNEL
poce venir an secours des incendiés de limoges.
10° liste.
MM.
Grellé, abonné, 12, faubourg Saint-
Honoré
A. Mouchy, 24, rue Beauvau
Mme Vve Boutet, abonnée -
Deschamps Thouroude , 271,' rue
Saint-Honoré
Un abonné,
Bonnet, entrepreneur de menuiserie
Henneton, Félix, propriétaire
F. Cozzi, 45, rue Sainte-Placide
Trois anonymes
Haranger, à Ris (Seine-et-Oise)
Lecoq • .-
B., abonné, 16, rue de Vaugirard
Mlle B.j 16 ,-Tue de Vaugirard
J. D.
Jules Deslandes
Mmes Lenolr, abonnées, 10 et
rue de Savoie ■ ' •
S.
Stoffel, capitaine d'artillerie
Mme F. E. C.
Giron, 46, rue de la Tour, à Passy
Brican, 89, rue Ménilmoutant
Pierre Lantclme, abonné, 10, rue
Chanoinesse .
Le docteur Henri Roger
Lé comte de Rongrade
Clappier
Hippoiyte Duchesne, 0, rue du Re
gard
Un abonné
.12,
25
50
20
5
20
.20
10
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10'
5
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40
25
40
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20
n
10
Listes précédentes
Total
557
8.274 50
8.831 50
AMÉRIQUE DU NORD.
Les journaux et lettres de New-York qui
nous arrivent vont jusqu'au 20 août. Ils ajou
tent peu de chose aux faits militaires que le
télégraphe ..a déjà fait connaître. Nous y trou
vons, en revanche, des détails intéressans sur
le ? mouvement politique qui s'opère dans l'o
pinion aux EtatJ-Unis. L'événement lè plus
Important à ce point de vue est la convention
jle Syracuse dans l'Etat de New-York. Nous
empruntons le compte-rendu suivant au Cour
rier des Etats-Unis du 20 août :
! Le parti de la paix s'est définitivement constitué
et organisé jeudi dans l'Etat-Empire, et les ac
clamations populaires qui ont accueilli les ora
teurs de Syracuse permettent d'foêiéifclê!
Inei V» i-» n nnii A ni. iï.'
défaire l'œuvre de la sagesse,et dé^uiièï lea priBn.
cipes fondamentaux du gouvernement
: 2* Grâce à Dieu, les passions se c®me»tAt*1e'
itemps est venu de faire entendre au peuple le
langage de la raison et de là modération, de pré
venir la destruction des institution» qui ont fait
la grandeur de l'Union. ,
. 3° La convention en appelle au peuple améri
cain pour arriver à une suspension d'hostilités et
à un mode de conciliation. '
4° C'est le devoir de la convention qui se réuni
ra à Chicago le 29 août, de viser à la paix et de dé
clarer que 1e but du parti démocrate, s'il triom
phe, est de mettre un terme à la guerre en con
voquant une convention de tous les Etats, et de
conclure préalablement un armistice assez long .
pour permettre aux Etats souverains de réfléchir
et de délibérer.
5» La convention de Chicago doit se garder d'é
lire un démocrate, de guerre ! Toute, la question
se résume en ces mots Aurons-nous la paix ou
la guerre î un démocrate de guerre est voué aux
mêmes erremens que'lés-candidats républicains
déjà mîs en avant; s'a .candidature n'a pas de rai
son d'être. Le pays no peut être sauvé que par un
président et un programme tout en faveur de la '•
pair. '
6° L'assemblée de Syracuse proteste solennelle
ment contre les infâmes'usurpations de l'admi
nistration actuelle. En refusant à dés Etats souve
rains tous leurs droitâ constitutioûnels, 'elle les a
déliés de tQute allégeance. EUè a'êtabli le 'despo
tisme militaire suï les ruines de la constitution.
Elle continue une guerre'sans excusé dans le but
avoué d'exterminer huit millions ' d'hommes li
bres. Elle a chercHé' à soulever les plus mauvaises
passions humaines pour aàservir les-Américains ;
elle a foulé aux pieds la-liberté de -la presse, de
la parole et de l'individu ; ellea dîcté des élections
à la pointe de la baïonnette- elle-a'tout'assujetti
à une tyrannie militaire irrespotiMable'. J! ; :
T Tous ces maux doivent disparaître,' et, avant
tout, la liberté du scrutin doit être respectée. Lès
citoyens de New-York avertissent l'administration '
qu'ils ne toléreront ni la loi martiale ni l'inter
vention de la soldatesque dans les élections, ni
de nouvelles arrestations arbitraires dans leur
Etat. ■
8» La réponse de M. Lincoln à MM. Clay et Hol-
combe prouve que le seul but premier en
poursuivant la guerre est de renverser les insti
tutions d'Etats. •
»o Un comité central du parti de la paix est
nommé pour l'Etat de New-York.
Ces résolutions , assez significatives par elles-
mêmes, n'ont pas besoin de commentaires.
Parmi les discours qui ont été prononcés, ceux
de MM. Vallandigham et Fernando Wood, surtout
celui du dernier, méritent d'être signalés.
M. Vallandigham ne s'est pas posé en victime
et n'a pas dit un mot de ses griefs particuliers .
contre l'administration. Il a exprimé l'opinion que
les masses démocratiques étaient aujourd'hui pour
la paix, ce qui n'était pas il y a trois ans. Aujour- .
d'hui, tant de sacrifices ont été faits, tant de sang
a été répandu, le tout en vain, qu'il faut bien fi
nir par où on aurait dû commencer, par des ef
forts pour s'arranger avec le Sud à 1 amiable. La
forme républicaine s'oppose à ce que l'on subju
gue des Etats par la force des armes. Le triom
phe même-assurerait la ruine des institutions
libres.
M. Fernando Wood a abordé le côté pratique de
la question-.<11 reconnaît qu'elle est hérissée de
difficultés, mais plus. on. tardera, plus les difficul
tés augmenteront, et'le mieux est de les envisa
ger résolûment. Ld -premier, point est de conclura
un armistice, et sf le gouvernement central s'y'
refuse, pourquoi les'Etats; agissant en leur capa
cité souveraine; ne-nommeraient-ils pas des com
missaires à cet effet? Ce sont les Etats qui sont la
source de toute autorité ; si le gouvernement fé
déral,.gui n ? est que leur agent, se refuse'à obéir
à leurs vœux, ils peuvent agir par eux-mêmes. On
formerait de cette manière une convention - qui
discuterait les plans de conciliation et d'arrange
ment.
. Le discours de M. Wood :n'a pas la prétention
d'être un programme, mais, il réfute l'argument
qui consiste à s'effrayer d'une réconciliation parce-
qu'il faudrait se charger de la dette du Sud.Mais,
si l'on accepte cette dette, c'est que le Sud sera
rentré, et avec un léger impôt sur le coton, le
riz, le tabac et quelques autres articles d'expor
tation, on couvrira plus facilement les dettes réu-
nies du Nord et du Sud, qu'on necouvrira la seule
dette du Nord, laissé à lui-même.
: A propos de la convention de Chicago, M.
iWood a exprimé l'espoir 'qu'elle adopterait un
programme pacifique. 11 a. toute confiance dans
les délégués qui s'y réuniront, et qui ne verront
de salut que dans cette devise : Armistice et con
vention nationale, dans laquelle les Etats seront
représentés également dans leur capacité souv'e»
raine, comme ayant des droits égaux,
: On lit dans le même journal î
Le jour même où avait lieu la convention de Sy
racuse, une convention semblable était convo
quée à Springfleld (Illinois), et y réunissait une
foule considérable. C'est.le cas d'appliquer à M.
Lincoln le proverbe que nul n'est prophète en son
pays, car on lui a décoché plus de vérités et de
traite malins à Springfleld que partout ailleurs.
Feuilleton du Constitutionnel, 3 sept.
LA FORÊT DE BONDY
epoque U de la régence.
Deuxième partie.
II.
la maison du, parvis notre-dame.
— Vous voyez, Maman, dit Jeannefon à
Mme Néron, quand lo fuicre qui lés avait
amenées se lut remis eh route, je vous
tutu V* •-> AUV V .._V-- J u
depuis près dê vingt ans que" nous ne ndus
étions vus ! mais sans sa Lùgueule de fem
me qui est venue mettre, lù. son nez, il était
tout chose en te regardant. ' ■
— Pourvu , reprit Jeanneton , qu'elle
n'aille pas,prendre de la jalousie, cette
pauvre dame, car elle a dû trouver singu
lier... '
— Quoi, singulier? interrompit Mme
Néron, qu'un liommejeinbrasse sa fil... sa
filleule, sous le suffrage de sa mère ; Ça lui
irait bien, ma foi, d'être jalouse, avec son
viu.répaisan ! ■
— Quel dommage ! dit la fleuriste; sans
cette tache, elle serait d'une beauté ac-
uvwamaw j v.— - -
un, son farceur de mari, qui aurait fait
pour moi des l'oîies et, qui en a donné du
souci à défunt ce pauvre Néron !
.Coupant court à ces souvenirs de sa mè
re,. sur.lesquels elle n'aimait pas à s'appe
santir : .
" — Ah çà ! mapian, dit Jeannelon,ii s'pn
va bientôt onze heures, vous dînez avec
moi, n'est-ce pas? Je ne veux pas que vous
vous remettiez en route, pour liagny sans
avoir pris quelque chose.
> — Et où çà que tu me régales ; chez le-
traiteur ?.demanda Mme Néron.
— Oh! non, dit Jeannetpn, fleux fem
mes feules ce ne serait pas çofjyjenablp.
J'ararrangé à mon logement du parvis
Notre-Dame un-petit ambigu qui nous '
attend. •
— Mais pourquoi pas dans ton arricre-
boutiqué du Palais? ça-t'aurait moins dé
rangée.
— Mademoiselle de comptoir peut très
bien me remplacer pendant quelques heu
res, répondit la bouquetière 'j à mon loge
ment, nous serons plus tranquilles.
— A.h:çà! dit Mme Néron, il y a une
chose ; si ton mari en est, moi je tire ma
révérence; je n'aime'pas à me trouver
avec de pareils moigricaux.
— Il ne viendra pas certainement, dit
Jeanneton ; il est de garde aujourd'hui.
— Tu dis ça, répondit là poissonnière,
comme tu dirais autre chose. Ta fille de
boutique m'a confié que depuis huit jours
tu n'en avais pas entendu parler.
— Depuis plus de huit jours ! il y a de
l'exagération, dit la fleuriste d'un ton pi-"
que, et Mlle Babet ferait bien de parler de
ce qu'elle sait. "
— Ah! t'en es toujours coiffée, dit Mme
Néron, et il a raison de t'en faire voir!
-=• Vous vous trompez, ma mère, répli-,
qua Jeanneton, mpn affection pour lui s'en
va tous les jours diminuant, et la preuve,
c'est que je me' trouve heureuse qu'il n'y
ai t pas eu d'en fans de notre mariage, mais
ce n'est pas une raison pour aller publier
P£ir tout les affaires démon ménage. Ainsi,
tout à l'heure, chez mon parrain, votre
premier mot est hii conter que je suis-
mal mariée.
: — Tiens donc ! J'y allais en partie pour
qu'il n'en ignore. On dit qu'il a le bras
long et je voulais lui insinuer de te déma
rier.
— Mais, maman, c'est un rêve. Il n'y
aurait que le Parlement ou l'offlcialité
pour prqnqpcer la nullité. Justement, M;
Law est très mal avec la magistrature ; je
saîs bien ce que j'entends dire tous les
jours au Palais; et auprès de l'officialité,
un tribunal ecclésiastique, la belle recom
mandation qu'un protestant!
— Moi, j'insiste que tu n'es pas atta
chée solidement! La bénédiction devait t ; ê-
tro donnée par le cijLré de ta parois'se; Ga-
loppe, mon procureur,'"inp l ! a l)l^n dit :
t'as Été ombrée à Livry ; c'est iin'cas duru-
mant.
— Sans doute, dit Jeanneton, ce serait
un cas dirimant, si M. l'abbé de Livrv n'a
vait pas demandé à M$r l'archevêque la
permission de me marier à l'abbaye;
mais, vous le pensez bien, un homme
aussi instruit n'aura pas manqué de faire
tout ce qu'il fallait. •
Cette conversation, par où nous voyons
que Mlle Chausseraie avait été bien inspi
rée en préjugeant mal du mariage de sa
protégée avec M. Duples'sis d'Antrague,
conduisit les deux interlocutrices jusqu'au
logis de la bouquetière; mais avant d'y
pénétrer, et pendant -que la turbulente
Mme Néron prend querelle avec le cocher
qui l'a conduite et à qui elle marchande
le-prix de sa longue station à l'hôtel de.
M'esnies, qu'il nous soit permis d'entrer
dans quelques détails domestiques et ré
trospectifs, lesquels trouvent naturelle
ment leur place ici.
En réalité; à la fin du chapitre précé
dent, Mme Néron se vantait quand elle
prétendait s'être opposée au mariage qui'
avait si déplorablemeht tourné.
■ Tant qu'elle avait été dans les affaires
elle s'était souciée de ses filles à peu près
comme de deux mitaines dépareillées.
Jeanneton, la plus jeune, était restée hon
nête femme, parce qu'en elle la nature
avait mis tous les instincts du bon que
Colingcy, son oncle, avait soigneusement
développés. Mlle Néron l'aînee, au con
traire, était venue au monde avec toutes
sortes de dispositions à mal faire, 'et mal
elle avait fait, suivant sa pente, sans que
sa mère y mît d'autre oostacle que, de
loin en loin, une brutale correction, bon^
ne Jout au plus à précipiter sa chuté.
Iffirs donc que Golingry était venu par
ler à sa sœur du parti qui s'
- Jeanneton, la poissonnière avait répondu
que Mademoiselle sa fille ayant dérogé
jusqu'à vouloir être fleuriste, elle pouvait
se marier comme elle voudrait, mais
qu'elle ne lui ficherait pas un sou de dot.
Gela dit, pour la noce , dont elle avait
laissé tous les frais à la charge du sergent
aux gaj'des, elle's'était fait faire une toi-
lette de reine. Au repas elle s'était grisée
et avait évoqué au sujet de la naissance et
du fameux baptême de Jeanneton mille
inconvenans souvenirs ; puis, après avoir
commencé parfaire gaîté des terribles ja
lousies de feu M. Néron , le vin tournant
chez elle au tpndre et au lamentable, elle
s'était mise à regretter le pauvre cher hom
me avec des hoquets et des sanglots, si
bien que foret, avait été de la délacer. Beau
spécimen, on en conviendra, de sa pieuse
et'édifiànte maternité et de la-pré voyante
sollicitude avec laquelle une si respectable
dame devait en effet veiller-à l'établisse
ment de ses enfans !• ■' > ' *
Plus tard, se retirant des affaires, Mme
Néron avait laissé son fonds à sa fille aînée
qu'en mêmie témps elle avait mariée à un
sieur Japineau chef d'office d'une grande
maison. Presqu'inutile de dire qu'au bout
de six mois le ménage était à l'envers. Ne
pouvant tenir aux désordres et à l'infernal
caractère de sa femme, le sieiir Japineau
avait été heureux de se séparer d'elle en
suivant à Londres le duc d'Aumont que le
roi y envoyait'comme son ambassadeur,
et bientôt s'entreverra un étrange' usage
que l'épousé délassée avait, alors, fait de
sa liberté.
Pour Mme Néron, maîtresse, en quit
tant le commerce, d'une jolie fortune, elle
s'était retirée au village de Gagny pour y
vivre en rentière, dans le voisinage de son
frère Golingry; mais l'ennui bientôt s'était
emparé d'elle, compie il arrive à presque
tous les marchands 1 un peu après qu'ils
ont rompu leur chaîne, et par désœuvre
ment, cette mère, jusque-là si peu tendre,
s'était mise à raffoler de sa fille Jeanneton.
■" Réussissant à miracle dans son métier
de fleuriste, cette chère enfant, à force de
succès, avait fini par faire amnistier son
goût et son talent supérieur pour les bou
quets. Sur ce ? était intervenu le dérange
ment du mari, nouvelle et plus précieuse
diversion pour la poissonnière en retrai
te, qui, à brouiller irrémédiablement les
épau*, avait mis toute l'activité des ins
tincts les plus tracassierg et les plus dis-
solvans.
Les choses, malgré la douceur de Jean
neton et sa lenteur à se déprendre de ses
illusions de bonheur conjugal, en étant
arrivées à une chance, chaque jour phjs
prochaine, de séparation judiciaire, l'a
mour maternel del'ïmplaoable Mme Néron
avait tourné eq une vraie passion : trois
fois au moins par semaine, elle accourait
de Gagny à Paris pour pleurer avec sa
fille, c'est-à-dire pour lui retourner le
poignard dans le cœur et la circonvenir
de détestables conseils, n'allant à rien
moins qu'à lu} faire prendre un consola
teur parmi les ïoupfrans de toute volée
qui muguetaient sans cesse autour d'elle,
car la belle bouquetière était devenue à ce
point à la mode que le surnom d e Jemne-
tonr Vénus avait fini par lui en rester,
Heureusement, malgré les encourage-
mens maternels et malgré les obsessions
de mille espèces dont elle était l'objet,
Jeanneton avait su se conserver sage et
dans une particularité que nous ne tarde
rons pas à faire connaître au lecteur, s'é
tait rencontré pour elle un puissant pré
servatif contre les mauvais entraînemens..
Par exemple, une autre persécution à la
quelle il lui était moins facile de se sous
traire, c'était une avalanche de cadeaux
dont la quinteuse matrone, après lui avoir
refusé une dot; passait maintenant sa vie
à la combler. ' ' ;
Jamais plus, eette étrange femme n'ar
rivait chez sa fille sans apporter tantôt une-
belle étoffe de robe qui, disait-elle, l'avait
séduite en passant devant un étalage; tan
tôt un bijou, une pièce d'argenterie ou,
plus prosaïquement, un pain de sucre,
quelques livres de chocolat, des bouteilles
de liqueurs, de vins d'Espagne, ou des
boîtes de fruits confits.
— Mais," maman, disait alors la bonne
Jeannetonj tâchant de tarir le flux désor
donné de cette façon de corne d'abondan
ce, pensez donc plutôt à ma sœur. Elle a
bien mieux que moi besoin de vos bontés.
— Ta sœur ! s'écriait Mme Néron, p&ux-
tu bien me parler de cette gueuse, quand
dans ton enfance elle t'a fait souffrir mort
et passion 1 '
— Il y a si longtemps ! reprenait la bou
quetière, tout est oublié^ D'ailleurs, elle
vous a donné plus de satisfaction que moi,
et s'est mise sans résistance à votre com
merce. - -•
— Oui, et elle m'y a fait de l'honneur,
qu'elle a perdu mon fonds, un des plus
anciens de la halle, ayant tout mangé avec
des écorniflaurs, dont son mari a dû la-
plante? là et maintenant ils lui en donnent, ;
ses amoureux 1
— Il n'y paraît guère, si toutefois elle en
a, reprenait Jeanneton. II y a quelques
jours elle vint me trouver chez moi de
grand matin et j'ai eu l'âme navré.e dff la
voir si pauvrement vêtue, - -
— Et tu as le cœurdela recevoir, et tu
lui en /qwrres^'en iuis sûre,pour l'encou
rager dans le vice. ■
— Mais, maman, reprenait la fleuriste
les larmes aux yeux, c'est ma sœur cepen
dant, et un peu d'aide peut l'empêcher de
tourner tout-à-fait à mal. '
— Ta y perdras tes peines, va S sa desti-
\ née e§t écrit? ; çllç boute de la fa-
• *' ^ ^ ^ -r-?.-' ■ -r . » .. »■
mille. - ; ^
— Ma mère, je vous en supplie, ne dites
donc pas de pareilles choses t
— Je te répète que j'ai mes rei^seigne-
mens ; elle a tout ce qu'il y a -ie pis en
fait de fréquentations. Un jo'ir elle vien
dra te voir en souillon; le lendemain on
la rencontrera parée comme une châsse,
avec des bracelets^et des pendeloques.Ton
mari et elle, car 4ls se voient, je le sais,
seraient associés à des malfaiteurs que ça
ne m'étonnerait pas.
*-■ Ahmaman, quelle idée ! s'écriait
Jeanneton avec désespoir;
Et la clôture de ces sortes de conversa
tions où Mme Néron allait montant tou
jours le diapason de son courroux mater- -
nel, était invariablement cette prédiction
effroyable : • . .
— Ta sœur, c'est moi qui te le dis, ellft
finira en place de Grève!
Si la terrible poissonnière ne menaça pas
du même dénouement le cocher à qui elle
marchandait son,salaire, au moins parlait-
elle de l'envoyer au For-l'Evêque. Voyant
autour de cet éternel débat un rassemble
ment se former, Jeanneton voulut en finir
et elle se décida à un coup d'état,, celui de'
payer de sa poche le supplément de prix
qui depuis près d'un quart d'heure était
en litige.
— Je n'aime pas qu'on me donne tort,
dit aigrement Mme Néron, en montant
l'escalier qui conduisait chez sa fille, ce
n'est paspour l'argent que je me chamail
lais, je n'y tiens pas, tu dois bien le savoir,
mais c'est pour l'amour-propre de ne pas
être dévalisée.
—- Mon Dieu, maman, répondit Jeanne-
ton, vous ne faites que trop pour moi,
mais le moùde s'amassait et dans cette
maison je dois éviter des esclandres;
Elle avait raison : elle habitait sur le
parvis Notre-Dame, ee que les concierges
appellent une.maison tranquille. Ses colo
cataires étaient quelques prêtres habitués
et quelques ménages d'employés de l'égli
se. Jeanneton avait désiré prendre là son
logement parce qu'elle n'y était pas loin de *
ses affaires et qu'ayant jour sur la plai.ee
dont est précédée la grande cathédrale, ce
logis était plus riant et plus aéré que les
autres habitations de la Cité. Elle y
était d'ailleurs mieux protégée Que par
tout ailleurs, eontre les scenes que de
temps en temps venait lui iairo soa
mari quand il ly,i, faUajt de l'argent pour
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