Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-09-02
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 septembre 1864 02 septembre 1864
Description : 1864/09/02 (Numéro 246). 1864/09/02 (Numéro 246).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49' ANNÉE;--M. 246.
BUREAUX A PAUIS : rue de Valois (Palais-Royal); ni 10;
B
VENDREDI.2 SEPTEMBRE 1864.
m
,->~":-}J_-r^}?. ïiï't J* >>»'•*
4B0NNI BIENS DES DEPARTEMENS..
Tiiôis M0is..-.;-. t .;sù 16 m,
SIX MOIS... 32 F«. .
UN AN.'. ;.... 64 FR.
POIR LES PAYS ÉTBANGERS, Voir le tableau
publié les S et 20 de chaque mois,
imp. L. BON1FACE, r. des Bons-Enfans, 19.'
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
ABONNEMENS DE PARIS.
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trois mois. ..... i.-i 13 fr,
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I ... ■ (place de la Bourse).
A la demande d'un grand nombre d'a
bonnés nouveaux, nous venons de faire
réimprimer tout : ce qui a paru jusqu'ici
du roman do m. charles rabou, fii&
FttHSÈT ®B BOSMV.
' MM. les abonnés nouveaux peuvent
faire retirer dans-les bureaux du journal
l'es feuilles contenant les parties de ILA
E^SSET ©Si - M4MBSïi"SVfM^M+éfts avapt-f
la-date de leur abonnement.
PARIS 9 1 er SEPTEMBRE
La Session des Conseils Généraux
< en 1864,- i .
Les conseils généraux ont clos leur ses
sion, et cette session comptera parmi les
plus fécondes. Non seulement, un ordre
admirable, fi dirigé ces importans travaux,
mais, diaprés les nombreux procès-ver
baux que nous avpns sous les yeux , oii
peut dire que jamais-le dévoûmentpour
les affaires municipales et ^ départemental
les, et l'intelligence de ces affaires n'ont
été poûssé's si loin. ' ' *•• • ' 1
C!estlà un des plus heureux symptômes
des bonnes dispositions du pays ; c'est
Ih, enracine temps, le résultat ou mieux,
la récompense d'une sage politique sous
un gouvernement fort.
. Mécontente et inquiète , sans - sécurité
au dedans et sans grandeur au ûeMrsjla
.France, livrée aux passions des partis, s'a
gite et s'épuise dans de vaines et intermi
nables querelles. Au contraire, là France,
calme et sûre du lendemain, rétablie'dans
sa puissance morale et respectée des gou-
vernemens et des peuples, poursuit et
réaiise, toutes les améliorations possibles
dans les voies diverses de l'activité hu
maine. • , r.
C'est un tel spectacle auquel nous venons
d'assister,èt le patriotisme doit s'en réjouir;
mais il doit se féliciter surtout de voir, par
les discours des ministres dé l'Empereur,
discours qui ont eu un si grand retentis
sement en France et même en Europe, que
l'esprit de,progrès est, pour:ainsi parler,
l'âme flu gouvernement, et qu'à aucune
époque et dans aucun pays, le pouvoir ne
s'est donné pour tâche un plus vaste,dé
veloppement des travaux utiles et des ré
formes possibles.-
Avec quelle hauteur de vues, avec quel
généreux sentiment dé la liberté, M. le
ministre d'Etat a déroulé,'en traits rapides
et profonds, l'histoire des conseils géné
raux, en démontrant qu'on pouvait' au
jourd'hui , sans danger, . étendre leurs
attributions 1 et leur donner une plus lar
ge participation aux affaires départemen
tales! M.. le président .{lu .conseil d'E
tat a parlé dans le même sens avec une
éloquence sympathique , en ouvrant la
session du conseil général de Ja Seine-
Inférieure, et M. le garde des sceaux, pré'
sident du conseil général de Seine-et-Oise.,
a annoncé également, dans une allocution
des plus chaleureuses, la réforme libérale
qui se prépare en faveur des conseils 'gé
néraux... ' j-'.,- ■ '
A1 dsî *, 7e 'gouvernement impérial se
montre l'ami de toutes les libertés corn?,
patibl.es.avec l'ordre, et dès qu'une réfor
me est possible, il là réalise; il sait faire
la part de la tradition, comme la part des
idées nouvelles; il est à la fois hardi et
modéré, hardi dans la conception, modéré
'dans la pratique; il devance même .quel
quefois son temps ;.et puisque les nécessités
de l'histoire ont amené le nom deTurgot
dans le récit de M. Rouher^ nous deman
dons à l'homme d'Etat qui a attaché spn
nom à la plus grande;réforme économique
de ce siècle la.permission d'évoquer un
rapprochement' que tout le monde a fait ?
éxeepté lui. . i
Un. ayitr.e ministre de l'Empereur à
tracé le programme des grands travaux
et deg réformes économiques, qui doi
vent, dans un prochain avenir, porter
la France au plus haut degré de prospé
rité. La ville de Marseille a accueilli par
des applaudissemens unanimes le discours
de M. Behic, et l'industrie française tout
entière" a fait."comme le commerce! mar
seillais'. No;TMion3 , - - p'cts" < qu'eh ' fafgfant
connaître les projets et les plans,destinés
à compléter l'œuvre considérable « déjà
» commencée sur tous les points avec au-
» tant de vigueur que de succès, » M.
le ministre du commerce, de l'agricul
ture et' des travaux publics s'est plu à
rendre un éclatant hommago à son émi-
nent prédécesseur qui a eu « l'honneur
» insigne de poser les principales assises
» de ce bel édifice, après en avoir des-
» siné le plan sous l'inspiration directe
» de son auguste auteur. »
En présence de telles manifestations de
la pensée gouvernementale, qui pourrait
contester à l'Empire l'esprit de progrès
et d'initiative ? De même, eh présence des
immenses résultats déjà acquis, qui .ose
rait refuser au pouvoir que la France-a ac
clamé et qu'elle entoure de-ses ardentes
et inébranlables sympathies, l'esprit de
modération et .de sagesse, si nécessaire
à l'application et au succès des meilleures
idées?- .. • - H-.
L'Empire, on l'a dit bien souvent,' réali
se'des promesses faites par d'autres, et
que les autres ne seraient jamais parvenus
à faire sortir de la sphère des utopies.
Pourquoi ?Précisémentparcequ'il est l'Em
pire, c'est-à-dire un pouvoir fort, assis sur
lès larges bases de la volonté nationale ;
un pouvoir qui a !e temps devant lui,
qui domine les partis et n'est point Con
damné à se défendre jour par jour et
à s'épuiser dans des luttes stériles ; f un
pouvoir, en un mot, qui' se trouve da'ns
les conditions normales, car il est le point
de jonction entre les traditions historique^
et les'idées modernes,, et il peut exécuter,
avec.vigueur ce q«4i a conçu avec matu
rité.- ......
Dans la sphère restreinte du départe
ment , de v môme que dans la . sphère
plus large de l'Etat'; nous retrouvons ; la
politique impériale animée du même dé
sir de développer le plus promptement et
le plus sûrement les principes de 89;' nous
retrouvons la même pensée : donner à la
France tous les, bienfaits du progrès, en
fà sauvant de tous les excès de la révolu
tion.,. , . ' " ' i; ;
Aces divers points-de vue,la session
des conseils généraux qui„vient d'être clo
se sera mémorable : .ce sera une date si-
gnificative dans les annales de nos .réfor
mes administratives et dans l'histoire de
notre prospérité publique.
J., X, ^paulin limayrac. )
Le Journal des Débats revient sur le dis
cours dq M. de Persigny, etpar conséquent
sur la question de la liberté politique. Ce
journal raisonne, noks aimons à le recon
naître, avec beaucoup de modération et
de" réserve; cependant il est facile de voir
qu'il entreprend au fond l'apologie des
Chartes de 1815 et de 18,30.Nous ne lais
serons pas cet article.sans réponse. .
, P aulin L imayrac.
; BULLETIN POLITIQUE.
La Gazette cCAugsbourg nous apporte au
jourd'hui le texte de la' ; dépêche autri
chienne "du 28 juillet dont' il avait été si
souvent question depuis.quinze jours dans
les feuilles allemandes; ce document de
mande'! comme'-On sait,l'ouverture de né
gociations immédiates sur les affaires comr
merciales aux conditions suivantes : 1" pro
messe préliinih'air'o et obligatoire d'une
union douanière entre l'Autriche et: le Zoll-
\efeln,mêmeau dèlà duterûieïiétuellement
fixé pour la durée de celui-ci;^ 'conclusion
des négociations avant que le traité avec
la, France né. soit ratifié. L 'Autriche persis
te^: demander qu'en cas d'accession desa.
part à l'entente douanière entre'la France
et le ZoUVe'rein ,'elle jouisse de faveurs
particulières sur quelques produits non
dénctmmés ; dans, la dépêche. Celle-ci se
termine par la» phrase comminatoire que
nous avons.déjà citée',d'.a.près la 'Presst,
de Vienne, ^mais que nous; croyons der
■voir reproduire dans son texte authen
tique : « Si,, contre toute attente , le ;
» gouvernement prussien refuse d'accep-
» ! ter -les négociations, offertes^ nous de-
» v'rons, à notre grand-regret, y voir Uh
» manque à ses obligations" convention -
» nelles envers nous, et nous ne pourrons
» nous faire illusion sur l'incompatibilité
» d'un procédé'pareil avec les relations
» d'amitié fédérale qui
subsistent
: Î 0-
si
#, heureusement entre lesMeux gouyerne-
» miens. » -
Il paraît qu'une sorte de< scission s'est
déclarée dans le cabinet prussien au sujet
des demandes de l'Autriche; les ministres
. .&u.,co.mmerce e t des finances s'y oppo
sent énergiqU'ement,' parce qu'ils les con
sidèrent comme, dangereuses pôur les in
térêts commerciaux de la Pru'sSe; mais
M. de Bismark, inclinerait à quelques sa
crifices matériel g'pour obtenir, en échan-
' ge, des concessions utiles à sa politique. Cô
qu'il y a de positif, c'est ■ que les négocia-;-
tions réclamées pari'Aatfiche né sont pas
endore : ouvertes ; èt il n'y a pas de temps
à perdre, puisque M. de Rechberg, dans la
circulaire. dont nous , avons parlé plus
haut, déclare péremptoirement que tout
doit être réglé "pour le mois d'octobre, afin
que le cabinet autrichien puisse se pré
senter devant le Reichsrath avec une solu
tion décisive. * -, ' 1 :
. Les {dernières nouvelles de New-York
signalent un nouvel échec de Grant, qui a
perdu 3,008 hommes dans une attaque
contre le'chemin dë 1er ;-de Weldon ; une
dé ses divisions a repassé 1 le : James-Rivér;
Le èorps confédéré comniiandé par Ear-
ly s'avance vers le nord ; cette marche ex
cite une vive agitation dans le Maryla'nd.
Ce n'est pliis .'seulement,"dans les mee
tings et dans les journaux-qu'il est ques
tion d'armistice et de paix; .ce n'est plus
seulement le parti 1 démocrate qui songe à
arrêter l'effusion du saDg. Une délégation
tib"mbreuse dë républicains très inflùens
de New-York est partie le 12 août pour
"Washington, afin de conseiller à M. Lin-
coln un armistice de six mois, pendant
lequel on réunirait une convention de
tous les Etats pour discuter les bases d'un
arrangement. Ces délégués na sont pas des
hommes du « parti de la paix, » mais, dit
le Wew-Jersey-Guardian ^ ils sont mainte
nant convaincus que lô pays-est las de la
guerre; soit à cause de là' manière dont
elle a été conduite, soit à cause"du but que
l'on avoue aujourd'hui.
A uguste V itu.
CAMP DE CIIALOXS
» ,. , , "31 août.
Voulant hier. soir, jusqu'au dernier mo-
ment'vous donner des renseignemens sur
l'arrivée de l'Empereur et l'pffet produit
par sa présence ici; je n'ai pu vous parler
aussi longuement (ju'e je l'aurais voulu des
détails de la belle' soirée de mardi et, en
tre autres choses , des illuminations du
camp et des deux villages de Mourme-
lon. Les effets produits par les illumina
tions de tout le camp ont été réellement
-_féariques,-et les cordons de feu de toutes
couleurs, lanternes ( vénitiennes, transpa-
rens, dont plusieurspeintsav.ee unbongoût
très artistique (ceux de l'hôpital, de la ca
valerie et de l'artillerie étaient surtout re-
marauables),, auraient faU. pâlir l^s plus
brillantes^, illuminations .dp Paris. Depuis
la gare' jusqu'à l'extrémité de la 3 e divi
sion, la distance est déplus de 6,000 mètres.
Le front' de 'banaière paraissait embrasé
de feux de rA'ille teintes, :
L'Empereur, Leurs. Altesses impériales
et royale le prince impérial, le prince
Humbert d'Italie, le pTince. Napoléon,
suivis des invités et.de leur maison mili
taire,: avaient, au moment de la retraite
aux flambeaux, pris place en deliors des
parterres qui se trouvent devant le quartier
impérial. S, M. l'Empereur tenait par la
main le jeune Prince, son fils, qui parais
sait heureux de ce ravissant spectacle.La.
foule par laquelle ils se trouvaient en
quelque sorte entourés, témoignait,parles
acclamations les plus vives, et les plus réi
térées, la joie qu'elle éprouvait deles.voir
de si près. , '■ •..*...
Dans les deux villages, les illuminations
étaient aussHrès belles, et toutes les mai
sons étaient ornées de drapeaux aux cou
leurs françaises et italiennes. A minuit
passé, et quoique la retraité dans le camp
feût battu à onze heures, le public et la
troupe sans aucun désordre éirculaient en
core dans les r'iîes.' J
: i Aujourd'hui-à onze heures, il y a eu
grandes manœuvres auxquelles ont assisté
l'Empereur ^t le. Prince Impérial,le prince
Napoléon et le prince Humbert. L'Empe
reur est monté à cheval sur le terrain; il
«était accompagné des invités militaires^
parmi lésquels se trouvait le ministre de
la guerre de Prusse, M. de Roon, 'et de sa
.maison ' militaire. Le Prince' Impérial",
comme hier, portant l'uniforine de caporal
au 97° de ligne, et accompagné de "son
écuyer,"précédait le cortège de l'Empereur,
et on admirait' la' gr&cë aveoïaqùelle il diri
geait son cheval'. : v - ^
■ Le 4 programme »des ; 'manœuvres était
l'attaque desiouvrages Blancs : Un corps
d'arlnée ennemi^ venant de :Vouziers, est
censé avoir traversé^ hier, la Suippe'à
SaintrHilaire-et Jonchery et il a pris .posi
tion *5 ur leshauteurà qui jbordeotula/rive
droite de la petite-riviere le haut Cheneu,
sa gauche appuyée sur les ouvrages
Blancs (travaux de fortifications de cam
pagne établis dans les plaines du camp).
Le. corps d'armée, qui est présumé venir
de Châlons, à traversé la Vesle à Bouy et
marche à sa Tencontre. Le commandant
en chef de ce dernier "corpsy le maréchal
duc de Magenta, après avoir reconnu la
position des ouvrages, se décide à les at
taquer par leur droite en s'établissant
dans les bois qui-se trouvent de ce côté.
"La 3 e division d'infanterie est placée sur
deux lighes parallèles à la rivière du Che-
neu, en arrière d'un des bois. Deux batail
lons' de chaque régiment forment cette
première ligne; le 3' bataillon de chaque
régiment et le bataillon de-chasseurs à pied
sont.en deuxième ligne; . ■
. La 1" diyision à la gauche de la 3 e et
dans le même ordre. <.
_ J^a 2 e diyision, qui est de. réserve, est
placée en arrière du pentre des deux divi
sions, en colonnes serrées, par régiment.
La division de.cavalerie légère, 1 er et lO''
chasseurs, 6* .èt 8 e hussards,. destinée à
flanquer la droite, du corps, s'établit en
échelons par régiment en arrière et sur la
droite de la 3" division.
La division de dragons, 1", 2 e , 4* et 7
dragons, s'établit sur deux lignes un peu
en arrière sur la droite de la division de
réserve.
Pour combattre l'artillerie ennemie des
ouvrages Blancs, une grande batterie est
placée derrière un bouquet de bois, hors
de la vue des adversaires;selle est sous-les
ordres du camp. ■ - . -
Cette batterie, à un signal, s'est portée,
à. droite et s'est établie à la hauteur de la
butte de tir de l'infanterie. , !
Clest à ce moment que l'Empereur arri-
yalt'.sur le terrain. Sa Majesté, les prin
ces et leur suite sont montés sur cette but
te, pour observer l'attaque qui commen
çait. .W'.T,''--"; i.
L'action s'est engagée en échelo:
gauche; La l re division formaflt s
Ions par régiment et la S 1 ! division
gade. - ^
Le signal :d'àttaque dfe la 4™ division
par 4'ouverture du feu de la
grande batterie.
• C'est alors que l'Empereur iest monté à
cheval pour.suivr.é lés mouyeinens.
La i" division a cherché 'à enlever les
bois qûi' se trouvaient devarit"èlle, de ma
nière à'prendre les ouvrages en flanc.
Elle était suivie dans ce mouvement par
la 3 e division', qui .cependant ne débou-
chàit des bois que lorsque, la première
dvait emporté ceux qui étaient devant elle.
Les troupes de la 2''division marchaient
de front Bur l'ennemi avec le gros de l'ar
tillerie: '
. t Enfin, la 3 e division, après force feux de
toute nature, tournant, lçs ouvrages par
leur gauche, appûjeë'par les 'deux divi
sions de cavalerie, qui .par leurs formida
bles'chargés ébranlaient lés troupes enne
mies, les a "débusquées et a terminé la ba
taille en les mettant en déroute.'
.Cette canonnade, ces feux de l'infante-
rié,.ces : évolutions de. l'infanterie et les
chargés de la cavalerie, qui pnt'xlvi'é près
de quâtre heures étaiént 'èlqctrîsans pour
les simples : spect&.ïettrë, ét ,j pl1i'sieurs fois
l'Empereur a téiùoigné'sa satisfaction des
mouvemens qui-ontété;ex €CUtési ,rr
Sa Majesté, accompagnée dp M. le géné
ral de Montebèllo, est rémontée'en voitu
sion,"etia'remarqué les cliâ.rmans jardins
disposés devant lés tentes.4b. cette di-.
vision. ..• ;,
JL.e Prince Impérial, "et les princes Na
poléon et Humbert d'Italie sont retournés
au pavillon à cheval, accompagnés de tojjt
l'état-major et des invités.
M. le maréchal Canrobert est arrivé à
la résidence impériale pendant les ma
nœuvres. • 1
Demain l'Empereur doit assister à des
exercices de -tir au canon et aux armes
d'infanterie.
On annonce la revue d'honneur pour
vendredi, et le départ de Sa Majesté pour
le lendemain. >
, : " B oniface -D emabet.
Une autre correspondance ajoute quel
ques détails sur cette' journée : ,
« Le prince Humbert paraissait, dû haut
de la butte de l'infanterie,- suivre avec le
plus vif intérêt -toutesi lés Opérations, et
adresser da fréquentes questions au prin
ce -Napoléon et ^u ;due de Magenta. L'Em
pereur expliquait: ail Prince Impérial es
qui se passait sous ses yeux.' S. M. portait,
ainsi que le prince Napoléon et le jeune
prince Humbêrtv le grand ceirdon rouge
par-dessus la capote.-Les états-majors et
les troupes étaient en tenue de manœuvre,
sac aados. On avait distribué trente car
touches par homme dans l'infanterie.
» Au fur et à mesuré, que chaque batail-
lon, escadron ou ^batterie passait, près de
la butte ou à portée dé l'Empereur et du
Prince Impérial, il faisait retentir l'air de
ses cris d'enthousiasme auxquels répon- *
daient ceux des nombreux'curieux venus
pour assister aux mai^œu vres et qui entou
raient SaMajesté. ï !..,
» Les jeunes .soldats de la réserve^ qu'il
serait bien difficile fie distinguer des vieux
troupiers, regagneront dimanche, leurs
foyers, ut le camp.ssra. définitivement levé
le 1 septgmbre,.-nVo ;
Au moment de mettre sous presse,ilous
Fcuilléton du ConstituUonnel, 2 sept -
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE BE la RÉGENCE.
Denxième partie.
une bïatiîfée de jlaw. »
Situé rue Sainte-Avoia, l'hôtel de Mes-
mes, avait commencé par appartenir au
connétable Anne de Montmorency. Henri
II venait souvent l'y visiter et parfois mé-
mey-passait-quiilques jours,-ctf qui valut
à. cette noble habitation le nom de logis
du Roy. Elle subit un commencement de
déchéance en passant des Montmorency à
Antoine dé Mesmes, premier président du
Parlement. En 1718, époque où se reprend
notre récit, c'en étaitjait de son antique
gloire; le-logis du roi," deux ans avant,
avait été acheté par messire Law, .qui
était venu s'y établir.avec les bureaux de
SA Banque Générale. , , -
JLaw. dès lors-, n'était doue plus cecher-
cheur.que trois ans.plus tôt, en 1715, nous
avons vu à l'état anxieux d'u,n maniaque
possédé par une idée fixe. Admis pour un
îinancier de premier qrdri 1 , avec s^ ban-
tfue fondée au in odes ^capital dô six mil
lions, il avait rendu au commerce .'et au
crédit publio.de véritables services, et dans
le succès dé sa création, toutes les prévi
sions avaient été dépassées. Mais pour lui,
ce n'était là qu'une première, étape, et l'i
magination toujours tendue aux grandes
aventures dans la fondation de la Compa
gnie a Occident , 11 venait, de trouver pour
ses projets. ultérieurs un admirable le
vier. ...
Lacompag^iti d'Occident, capilal social i
1Ô0 millions; avait pour objet l'exploita
tion de la Louisiane, vaste pays arrosé par
le Mi3Jîi5sipi, grand fleuve de l'Amérique
du Nord. Ce nom dii fleuve finit par deve
nir pour le public la raison sociale de l'en
treprise ; on dirait le.s actions du Mississi-
pi, et les porteurs de ccê jetions,s'appe-
lérent-les Missisisipiens.
•-Découverte$ qvdqu&s dix ans plus .i^t
paruu Jaardi navigateur nommé Robert
de Lasalle, les contrées lointaines qui al
laient servir és, pfé4exte A la plus prodi
gieuse conception financière qui ait jamais
• été tentée, avaient déjà'pàrlé à l'imagina
tion avait acheté . du- gou vernement de' Louis
XIV le droit exclusif d'y faire le com
merce. - ' ' * ' ■- ; ' '
Cet essai avait été malheureux, mais
pour les giands faiseurs de l'espece- de
Law la question n'est pas qu'une affaire
soit intrinsèquement bonne; au contraire,
cela'les gêne; si heureuse que puisse être
une spéculation qui repose sur des bases
solides et positives ,' elle se cireonscritk
de certains résultats qui ont leurs bornes
et leur horizon, tandis qu'une entreprisé
qui a seulement de l'aspect^ mais un as
pect noyé dans les brouillards, c'çg| l'in
fini. Seulement l'infini est quelque «hose
d'as.sez difficile ?i manier, ef; pour faire ve
nir à lui }fi eapitaljilfaut terriblement s'in
génier.
Une grande question! Etant'supposé no
tre contemporain, pour lancer sa grandio
se affaire du .Mississipi, Law se serait-il
contenté de notre moyen courant, la qua
trième pae;e des journaux? Cela est peu
croyable. Il avait dans l'imagination trop
d'activité, dans l'esprit trop dé ressources
pour se réduire à ce procédé banal de la
publicité ostensiblement payée, Maisons
tous les cas, cet appeau qu'il eût-gang
doute trouvé trop naïf et trop ■ peu digne
dè îni, il ne l'avait pas à^sa disposition.
Comment y guppléait-ilj c'est ce que "va
voir le lecteur sul'veijt bien jjpus suivre h
l'hôtel do Mesmes, dans le catiinét'dù grand
financier. ■*
Nous sommes au mois d'avril de l'année
1718. 11 est sept heures dt} inatin. et ! de
puis plus d'une heure, assis devant" un
splondide bureau "de Boulo, Jean-Law est
à ses 1 chiffres qu'il a quittés pour donner
son. attention à la. lecture d'un volumineux
mémoire historique , géographique et
commercial sur' le Mississipi, dont lui-
même a fourni les matériaux à' la plumé
habile, mais quelque peu vénale de l'abbé
Terrasson. '
Ce travail lu et approuvé, ; • '/
— Maintenant, l'abbé, dit Law parlant
notre langue avec aisance, mais non sans
un accent anglais ^..ssez prononcé : Avant
e bel exposé a l'i:
livrer ce bel expos
'impression, H
,'jt^ j .. 1 il ^
faudrait m'en faire plusieurs Réductions.
Le grand travaji dont vous 'venéz' de' rné
donner communication sera pour le Ué-
gent, le conseil de Ré^euce, l'abbé Dubois,
en un mot tout ce qui gouverne ; mais la
jjpbiesse à.laquelle la déclaration du roi
permet dfî souscrire nos actions sans déro
ger à ses titres et'qualités t vous le gaye^- ellp'
n'est pas liseuse; j'ai .donc besoin pour
elle d'un résumé court en même temps-
que substantiel, où il y ait beaucoup de
promesses et de millions en perspective.
Ensuite la bourgeoisie. ; ;
. —^ La bourgeoisie,' interrompit l'abbé,
. n'est pas comme la noblesse qui débute
dans les affaires, une matière facilement
inflammable. Elle a de l'expérience, des
lumières, et chez elle la défiance est ins- 1
tinctivè. • : 1 :
— Eh bien je m'en rapporte à votre
bileté;,"*; vous lui parlerez avec mesure,
vous adressant plus -à son esprit qu'à son
imagination. Le clergé, vous'savez mieux
que moi ce qu'il y a à lui dire de spécial ;
quant àu populaire.;, -
Le populaire, dit l'abbé Terrasson, ce
sera la partie amusante du travail. Là, on
peut s*en donner à cœur joie,^se permettre
toutes les'bourdes,'"et quelque chose dans
le genrè des discours que les racoleurs du
quai de la Ferraille adressent aux badauds
et gens 4e campagne sera parfaitement de
mise, • * •
— Mon cher abbé, dit Law, en congé- -
diant son rédacteur de réclamées écrites,
faites tout cela lestement et venez me lire
.avant'd'imprimer; vous le savez, il ne rïte ;
déplaît pas d'entrer dans les détails.
L'abbé sorti, le financier regarda la 1
pepâule^ elle marquait huit heures,
' —• Est-ce qu-'il y a déjà du inondé dans
le salon d'attente ?.demanda-t-il à l'huis
sier de son cabinet. -
—Oui, "Votre Honneur, répondit, à l'an-
gjaige, l'homme à qui s'adressait la ques
tion. v
•— Et qui? demànda Law.
— Il y a d'abord la comtesse de Verue
pt lfj. princesse de Léon, M. le duc de la
Forcé, M. le copite de Lagsay, M.'^e I^a-
mothe-Cadillac, ancien officier de' marlne;
Watteau; le peintre 1 ; quelques autrès per
sonnes, inconnues et deux bourgeoise^
vraiment étonnantes.
— Et eu quoi étonnantes? dit le finan
cier, qui au nom de M. Lamothe-Cadillac
s'était mis à écrire,. : j
W II y on a une, Blondit l'huigsi'Br, qui
a commencé par se disputer avec le suisse
parce qu'il ne voulait pas laisser entrer
son fiacre dans la cour de l'hôtel : e'est
une femme de forte corpulence, ayant des
pendans d'oreille eu diamans et des ba
gues plein ses gros doigts rpuges. :
.-r- Et l'autre? fit Law en cacha tant le
billet qu'il venait Récrire et en y mettant
l'adressé. ; '
L'autre, répliqua l'huissier, c'est une
vraie*béàuté d'une mise modeste niais des
plus galaptes. Ttl:'Watteau ne-peut pas ge
lasser de la' regarder, et jé m'étonnerais
, ; bien si avant'de sortir il ne-.lui proposait
pas de faire son portrait.
— Et ëlles n'opt pas dit leur nom?
—— lia grôssej quand jé lè lui ai deman
dé, a dit qu'elle-était uné'des amies de Vo
tre Honneur et qu'elle sé nommerait pour
que je l'annonce,-quand son : 'tour d'entrer
serait venu.
— II viendra, s'il vient;répliqua le finan
cier; mais d'abord faites porter à oheval,
çïjeg M. "le- lieùtenant de pôlice, ce mot
que je viens-d'écrire, étyàvànt, introdui
sez M. Watteau... •' ' ' :
— M. Wàttéau? dit l'huissier. Il avait
besoin que l'ordre lui lût répété, un ar
tiste passant avant les gens de qualité qu'il
avait nommés'f- '
— Ouij M. Watteaji, répéta Law, d'a
bord ceux qui travaillent et dont le temps
est le capital. <' .
Watteau admis dans le sanctuaire.
-^ Voyons, notre grand : artiste, dit le fi
nancier au peintre qui apportait deux des
sins dont il avait reçu la commande.
Antoine Watteau, alors âgé de trente-
quatre ans, était à l'apogéé d'une renom
mée qui,"après un sômmèil'de plus d'un
siècle, obtient de nos jours un reverdisse-:
ment singulier. Miné par la phthisie, son
extérieur était langoureux ét maladif'.Avéo
une modestie qui n'avaft tien, de joué, il
dit que; dans son état d'é santé languis
sant, il avait bien peur de n'avoir pas
réussi. - '. ' --, '• " ' ■■■ y
'•—.D'abord, la légende est parfaite- re
marqua Law en lis^nt au bas du dessin
qu'il avait sous les .yeux : les, Français arri
vant au Mississipi sont accueillis avec tram-:
port par les sauvages et les sàumgesses: :Le
)àysage;' ajoutà-t-il, est délicieux; dans!
'inyentioù de ceg a^iqiaux fantastiques ev
pes plaqtes d'une venue gigantesque
qui donnent à la fertilité du pays un si
excellent certificat,til y a untMmagination
énorme. Quant à vos sauvagessei, pour
elles seules on. ferait "ïe voyage. I;
— Il rie faut pas aller si loin, répondit le!
eintre pour en rencontrer,çie plus adopaT
Ips; et c|ans votre antichambre vqus eh
ave* une qui vaut toutes les miennes.
' -r Oui, dit Law, en continuant de par
courir le dessin avee sa loupe, car le dé-
tail en était infini, c'est ce que m'a dit
mon huissier, Ah çà! poursu|vit-il, qu-est-
pe gu0 Gette chàîue 4e montagnes qui bor
nent l'horizon et où jl v a quelque chose
d'écrit?
" — Ge sont, répondit Watteau, des mon
tagnes métallifères, avec le nom çlu métal
que chacune egt censée porter dans ses
flancs.' Or, argent, cuivre,,, mercure; en
suite comme il ne faut pas surfairp, j'en 1
. ..... su . f. k;, ■
F
)"
}
ai modestement réduit une à ne produire
que du plomb.
—■ On n'est pas plus ingénieux! s'éfcria
le financier.
— J'avais presque envie, continua 1©
spirituel artiste, d'adapter un robinet à
chaque montagne pour indiquer qu'il n'y
avait qu'à-tourner pour faire couler toute
oette richesse; mais j'ai eu peur que le
fond du tableau ne ressemblât à une bou
tique de liquoristé. ' .
- Du tout, du tout, répliqua Law, qui-
savait qu'en lait de hâblerie il y a rare
ment danger à frapper trop fort ; l'idée est
tout à fait piquante et il faut retoucher
votre dessin dans ce sens; par exemple, je
ne me rends pas bien compte,-ajouta-t-il,
de ce que les sauvages et les sauvagesses
échangent contre des couteaux, des pei
gnes; Ses marmites, de petits miroirs et des
bouteilles.
—.Mais, Monsieur, répondit Watteau, ce
sont* des-morceaux d'or et d'argent gros
comme le poing qu'il donnent pour de
l'eau de-vie et de menues marchandises.
C'est d'autant plus drôle que dans votre
antichambre un vieux Monsieur s'égosille
à proùvér à M, le duci de La Force que ja-'
rijais ou ç'a reotteilli une paillette d'or à*
la Louisiane. •
"— Eh'bienldans quelque temps,-s'écria 1
Law, par ordre du roi on es essayera des '
lingots à la Monnaie. Et, l'autre dessin ,
poursuivit-il, qu'est-ce qu'il représente?
r '-<»-■ Ça-, dit Watteau, c'est im appël aux
capitaux religieux. Comment trouvez-vous
la légende? Les indiens idolâtres demandent
avec instance aux révérends pêpes fém 'les de
leur conférer le baptêrne., ti ils dansent de joie
en apprenant que plusieurs collèges vont être
fondés pour Véducation de léûrs enfans.
Law ne prévoyait pas encore le moment
où,, par l'appât du contrôle général des
finances^ il stfrairconduit à emîjra^ser le
catholicisme:'"" °° - 1
ou, pour mieù
qui CPOyait « i w(0 i-nu, uuuia ravis-
sans les sauvages demandant d'office à être
baptisés, et il rit surtout de leur enthou
siasme pour ces collèges de jégyites qu'on,
leur montrait en perspective!
Se levant ç| allant ouvrir une caisse, il.
jp tir+i un paquet de billets de banque, et,
e remettant à Watteau :
Est-ce bien comme cela? demanda'
t-il. ..
: — C'est plu? que les dessins ne valent,
répandit l'artiste, seulement si vous aviez
de la monnaie métallique? "
— Ah! voilà bien le préjugé} s'éoria
Law; l'argent toujours préièré au pa^'*
dont l'aveuiç çaurtaut est, tmn n "^ se '
— J'ai, dit le peintre, le plus grand res
pect pour les billets de banque, mais j'ha
bite Nogent-sur-Marne, où ils ne se chan
gent pas facilement comme à Paris; d'ail
leurs, je ne suis pas un homme de l'ave- '
"nir, et j'ai si peu de temps à vivre que,
;très probablement je ne verrai pas l'apo
théose du papier.
— Avant un an, mon cher, il n'y aura
plus d'autre monnaie en France; mais il
iaut servir les gens à leur guise.
; Et, p'renjmt.troisjouleaux de mille li
vres en-louis d'or, il les plaça devant
Watteau en lui demandant s'il était; con-
, tent.
— Quand comme moi, répondit l'im
mortel artiste, on a fait des tableaux à six
livres la pièce, on doit se trouver surpayé.
—Eh bien ! dit Law, en faisant quelques,
pas pour le reconduire j donnez cela à gra
ver au plus tôt et arrangez-vous pour que
le tirag» soit aussi considérable que pos
sible.
L'huissier, rentrant aussitôt, demanda
qui il introduirait : il ne crut pas devoir
laisser ignorer que les gens de qualité
commençaient à prendre de l'impatience;
—Faites entrer M. de Lamothe-Cadillac,
répondit Law, et dites que j'ai à causer
assez longuement avec lui; ceux qui s'en
nuieront d'attendre ont toute liberté de se
retirer. , .
On voit que la financier arri vait à un
; aplomb presque ministériel et que l'im-
. pertinence n était pas loin.
Prenant de lui-même un siège avant d'y
être invité::
— Monsieur, dit l'officier de marine,
qui était un vieillard à cheveux blancs,
mais avec l'apparence d'une énergie et
d'une résolution toutes Juvéniles, je vous
ai "demandé par écrit une audience : vous
sâveï, j'imagine, à quelle intention?
. — Je m'en doute, répondit Law, mais,
veuillez néanmoins vous expliquér.
■ —11 est peut-être à votre connaissance, '
il continua M, de Lamothe-Cadillac, qu'au-
i;trefois J'ai eu, le fâcheux honneur d'être
gouverneur de la Louisiane , ce que vous,
appelez aujourd'hui le Mississipi.
— Pourquoi fâcheux? demanda Law.
— Parce que je ne connais pas un pays
plus abominable, que j'ai manqué d'y
laisser mes os et que tous ceux qui coïnme
Crozat, dont vous avez repris le privilège,
essayeront de coloniser t^Vte "contrée de
malheur, y perdront i£ ur argent et feront
des victimes.
j;. ^Tisieur, dit le financier, il y a long-
» -„»iips que vous avez gouverné ces régions
I dont il vous est resté un si méchant sou-
! venir?" '
BUREAUX A PAUIS : rue de Valois (Palais-Royal); ni 10;
B
VENDREDI.2 SEPTEMBRE 1864.
m
,->~":-}J_-r^}?. ïiï't J* >>»'•*
4B0NNI BIENS DES DEPARTEMENS..
Tiiôis M0is..-.;-. t .;sù 16 m,
SIX MOIS... 32 F«. .
UN AN.'. ;.... 64 FR.
POIR LES PAYS ÉTBANGERS, Voir le tableau
publié les S et 20 de chaque mois,
imp. L. BON1FACE, r. des Bons-Enfans, 19.'
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
ABONNEMENS DE PARIS.
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Les abonnemens datent des 1" et 16
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sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, rue de Valois, n° 10.
Le» lettres ou envois
I Les A nnonces sont reçues chez M. P anis , rue Notre-Dame-des-Victoires, n* 40
I ... ■ (place de la Bourse).
A la demande d'un grand nombre d'a
bonnés nouveaux, nous venons de faire
réimprimer tout : ce qui a paru jusqu'ici
du roman do m. charles rabou, fii&
FttHSÈT ®B BOSMV.
' MM. les abonnés nouveaux peuvent
faire retirer dans-les bureaux du journal
l'es feuilles contenant les parties de ILA
E^SSET ©Si - M4MBSïi"SVfM^M+éfts avapt-f
la-date de leur abonnement.
PARIS 9 1 er SEPTEMBRE
La Session des Conseils Généraux
< en 1864,- i .
Les conseils généraux ont clos leur ses
sion, et cette session comptera parmi les
plus fécondes. Non seulement, un ordre
admirable, fi dirigé ces importans travaux,
mais, diaprés les nombreux procès-ver
baux que nous avpns sous les yeux , oii
peut dire que jamais-le dévoûmentpour
les affaires municipales et ^ départemental
les, et l'intelligence de ces affaires n'ont
été poûssé's si loin. ' ' *•• • ' 1
C!estlà un des plus heureux symptômes
des bonnes dispositions du pays ; c'est
Ih, enracine temps, le résultat ou mieux,
la récompense d'une sage politique sous
un gouvernement fort.
. Mécontente et inquiète , sans - sécurité
au dedans et sans grandeur au ûeMrsjla
.France, livrée aux passions des partis, s'a
gite et s'épuise dans de vaines et intermi
nables querelles. Au contraire, là France,
calme et sûre du lendemain, rétablie'dans
sa puissance morale et respectée des gou-
vernemens et des peuples, poursuit et
réaiise, toutes les améliorations possibles
dans les voies diverses de l'activité hu
maine. • , r.
C'est un tel spectacle auquel nous venons
d'assister,èt le patriotisme doit s'en réjouir;
mais il doit se féliciter surtout de voir, par
les discours des ministres dé l'Empereur,
discours qui ont eu un si grand retentis
sement en France et même en Europe, que
l'esprit de,progrès est, pour:ainsi parler,
l'âme flu gouvernement, et qu'à aucune
époque et dans aucun pays, le pouvoir ne
s'est donné pour tâche un plus vaste,dé
veloppement des travaux utiles et des ré
formes possibles.-
Avec quelle hauteur de vues, avec quel
généreux sentiment dé la liberté, M. le
ministre d'Etat a déroulé,'en traits rapides
et profonds, l'histoire des conseils géné
raux, en démontrant qu'on pouvait' au
jourd'hui , sans danger, . étendre leurs
attributions 1 et leur donner une plus lar
ge participation aux affaires départemen
tales! M.. le président .{lu .conseil d'E
tat a parlé dans le même sens avec une
éloquence sympathique , en ouvrant la
session du conseil général de Ja Seine-
Inférieure, et M. le garde des sceaux, pré'
sident du conseil général de Seine-et-Oise.,
a annoncé également, dans une allocution
des plus chaleureuses, la réforme libérale
qui se prépare en faveur des conseils 'gé
néraux... ' j-'.,- ■ '
A1 dsî *, 7e 'gouvernement impérial se
montre l'ami de toutes les libertés corn?,
patibl.es.avec l'ordre, et dès qu'une réfor
me est possible, il là réalise; il sait faire
la part de la tradition, comme la part des
idées nouvelles; il est à la fois hardi et
modéré, hardi dans la conception, modéré
'dans la pratique; il devance même .quel
quefois son temps ;.et puisque les nécessités
de l'histoire ont amené le nom deTurgot
dans le récit de M. Rouher^ nous deman
dons à l'homme d'Etat qui a attaché spn
nom à la plus grande;réforme économique
de ce siècle la.permission d'évoquer un
rapprochement' que tout le monde a fait ?
éxeepté lui. . i
Un. ayitr.e ministre de l'Empereur à
tracé le programme des grands travaux
et deg réformes économiques, qui doi
vent, dans un prochain avenir, porter
la France au plus haut degré de prospé
rité. La ville de Marseille a accueilli par
des applaudissemens unanimes le discours
de M. Behic, et l'industrie française tout
entière" a fait."comme le commerce! mar
seillais'. No;TMion3 , - - p'cts" < qu'eh ' fafgfant
connaître les projets et les plans,destinés
à compléter l'œuvre considérable « déjà
» commencée sur tous les points avec au-
» tant de vigueur que de succès, » M.
le ministre du commerce, de l'agricul
ture et' des travaux publics s'est plu à
rendre un éclatant hommago à son émi-
nent prédécesseur qui a eu « l'honneur
» insigne de poser les principales assises
» de ce bel édifice, après en avoir des-
» siné le plan sous l'inspiration directe
» de son auguste auteur. »
En présence de telles manifestations de
la pensée gouvernementale, qui pourrait
contester à l'Empire l'esprit de progrès
et d'initiative ? De même, eh présence des
immenses résultats déjà acquis, qui .ose
rait refuser au pouvoir que la France-a ac
clamé et qu'elle entoure de-ses ardentes
et inébranlables sympathies, l'esprit de
modération et .de sagesse, si nécessaire
à l'application et au succès des meilleures
idées?- .. • - H-.
L'Empire, on l'a dit bien souvent,' réali
se'des promesses faites par d'autres, et
que les autres ne seraient jamais parvenus
à faire sortir de la sphère des utopies.
Pourquoi ?Précisémentparcequ'il est l'Em
pire, c'est-à-dire un pouvoir fort, assis sur
lès larges bases de la volonté nationale ;
un pouvoir qui a !e temps devant lui,
qui domine les partis et n'est point Con
damné à se défendre jour par jour et
à s'épuiser dans des luttes stériles ; f un
pouvoir, en un mot, qui' se trouve da'ns
les conditions normales, car il est le point
de jonction entre les traditions historique^
et les'idées modernes,, et il peut exécuter,
avec.vigueur ce q«4i a conçu avec matu
rité.- ......
Dans la sphère restreinte du départe
ment , de v môme que dans la . sphère
plus large de l'Etat'; nous retrouvons ; la
politique impériale animée du même dé
sir de développer le plus promptement et
le plus sûrement les principes de 89;' nous
retrouvons la même pensée : donner à la
France tous les, bienfaits du progrès, en
fà sauvant de tous les excès de la révolu
tion.,. , . ' " ' i; ;
Aces divers points-de vue,la session
des conseils généraux qui„vient d'être clo
se sera mémorable : .ce sera une date si-
gnificative dans les annales de nos .réfor
mes administratives et dans l'histoire de
notre prospérité publique.
J., X, ^paulin limayrac. )
Le Journal des Débats revient sur le dis
cours dq M. de Persigny, etpar conséquent
sur la question de la liberté politique. Ce
journal raisonne, noks aimons à le recon
naître, avec beaucoup de modération et
de" réserve; cependant il est facile de voir
qu'il entreprend au fond l'apologie des
Chartes de 1815 et de 18,30.Nous ne lais
serons pas cet article.sans réponse. .
, P aulin L imayrac.
; BULLETIN POLITIQUE.
La Gazette cCAugsbourg nous apporte au
jourd'hui le texte de la' ; dépêche autri
chienne "du 28 juillet dont' il avait été si
souvent question depuis.quinze jours dans
les feuilles allemandes; ce document de
mande'! comme'-On sait,l'ouverture de né
gociations immédiates sur les affaires comr
merciales aux conditions suivantes : 1" pro
messe préliinih'air'o et obligatoire d'une
union douanière entre l'Autriche et: le Zoll-
\efeln,mêmeau dèlà duterûieïiétuellement
fixé pour la durée de celui-ci;^ 'conclusion
des négociations avant que le traité avec
la, France né. soit ratifié. L 'Autriche persis
te^: demander qu'en cas d'accession desa.
part à l'entente douanière entre'la France
et le ZoUVe'rein ,'elle jouisse de faveurs
particulières sur quelques produits non
dénctmmés ; dans, la dépêche. Celle-ci se
termine par la» phrase comminatoire que
nous avons.déjà citée',d'.a.près la 'Presst,
de Vienne, ^mais que nous; croyons der
■voir reproduire dans son texte authen
tique : « Si,, contre toute attente , le ;
» gouvernement prussien refuse d'accep-
» ! ter -les négociations, offertes^ nous de-
» v'rons, à notre grand-regret, y voir Uh
» manque à ses obligations" convention -
» nelles envers nous, et nous ne pourrons
» nous faire illusion sur l'incompatibilité
» d'un procédé'pareil avec les relations
» d'amitié fédérale qui
subsistent
: Î 0-
si
#, heureusement entre lesMeux gouyerne-
» miens. » -
Il paraît qu'une sorte de< scission s'est
déclarée dans le cabinet prussien au sujet
des demandes de l'Autriche; les ministres
. .&u.,co.mmerce e t des finances s'y oppo
sent énergiqU'ement,' parce qu'ils les con
sidèrent comme, dangereuses pôur les in
térêts commerciaux de la Pru'sSe; mais
M. de Bismark, inclinerait à quelques sa
crifices matériel g'pour obtenir, en échan-
' ge, des concessions utiles à sa politique. Cô
qu'il y a de positif, c'est ■ que les négocia-;-
tions réclamées pari'Aatfiche né sont pas
endore : ouvertes ; èt il n'y a pas de temps
à perdre, puisque M. de Rechberg, dans la
circulaire. dont nous , avons parlé plus
haut, déclare péremptoirement que tout
doit être réglé "pour le mois d'octobre, afin
que le cabinet autrichien puisse se pré
senter devant le Reichsrath avec une solu
tion décisive. * -, ' 1 :
. Les {dernières nouvelles de New-York
signalent un nouvel échec de Grant, qui a
perdu 3,008 hommes dans une attaque
contre le'chemin dë 1er ;-de Weldon ; une
dé ses divisions a repassé 1 le : James-Rivér;
Le èorps confédéré comniiandé par Ear-
ly s'avance vers le nord ; cette marche ex
cite une vive agitation dans le Maryla'nd.
Ce n'est pliis .'seulement,"dans les mee
tings et dans les journaux-qu'il est ques
tion d'armistice et de paix; .ce n'est plus
seulement le parti 1 démocrate qui songe à
arrêter l'effusion du saDg. Une délégation
tib"mbreuse dë républicains très inflùens
de New-York est partie le 12 août pour
"Washington, afin de conseiller à M. Lin-
coln un armistice de six mois, pendant
lequel on réunirait une convention de
tous les Etats pour discuter les bases d'un
arrangement. Ces délégués na sont pas des
hommes du « parti de la paix, » mais, dit
le Wew-Jersey-Guardian ^ ils sont mainte
nant convaincus que lô pays-est las de la
guerre; soit à cause de là' manière dont
elle a été conduite, soit à cause"du but que
l'on avoue aujourd'hui.
A uguste V itu.
CAMP DE CIIALOXS
» ,. , , "31 août.
Voulant hier. soir, jusqu'au dernier mo-
ment'vous donner des renseignemens sur
l'arrivée de l'Empereur et l'pffet produit
par sa présence ici; je n'ai pu vous parler
aussi longuement (ju'e je l'aurais voulu des
détails de la belle' soirée de mardi et, en
tre autres choses , des illuminations du
camp et des deux villages de Mourme-
lon. Les effets produits par les illumina
tions de tout le camp ont été réellement
-_féariques,-et les cordons de feu de toutes
couleurs, lanternes ( vénitiennes, transpa-
rens, dont plusieurspeintsav.ee unbongoût
très artistique (ceux de l'hôpital, de la ca
valerie et de l'artillerie étaient surtout re-
marauables),, auraient faU. pâlir l^s plus
brillantes^, illuminations .dp Paris. Depuis
la gare' jusqu'à l'extrémité de la 3 e divi
sion, la distance est déplus de 6,000 mètres.
Le front' de 'banaière paraissait embrasé
de feux de rA'ille teintes, :
L'Empereur, Leurs. Altesses impériales
et royale le prince impérial, le prince
Humbert d'Italie, le pTince. Napoléon,
suivis des invités et.de leur maison mili
taire,: avaient, au moment de la retraite
aux flambeaux, pris place en deliors des
parterres qui se trouvent devant le quartier
impérial. S, M. l'Empereur tenait par la
main le jeune Prince, son fils, qui parais
sait heureux de ce ravissant spectacle.La.
foule par laquelle ils se trouvaient en
quelque sorte entourés, témoignait,parles
acclamations les plus vives, et les plus réi
térées, la joie qu'elle éprouvait deles.voir
de si près. , '■ •..*...
Dans les deux villages, les illuminations
étaient aussHrès belles, et toutes les mai
sons étaient ornées de drapeaux aux cou
leurs françaises et italiennes. A minuit
passé, et quoique la retraité dans le camp
feût battu à onze heures, le public et la
troupe sans aucun désordre éirculaient en
core dans les r'iîes.' J
: i Aujourd'hui-à onze heures, il y a eu
grandes manœuvres auxquelles ont assisté
l'Empereur ^t le. Prince Impérial,le prince
Napoléon et le prince Humbert. L'Empe
reur est monté à cheval sur le terrain; il
«était accompagné des invités militaires^
parmi lésquels se trouvait le ministre de
la guerre de Prusse, M. de Roon, 'et de sa
.maison ' militaire. Le Prince' Impérial",
comme hier, portant l'uniforine de caporal
au 97° de ligne, et accompagné de "son
écuyer,"précédait le cortège de l'Empereur,
et on admirait' la' gr&cë aveoïaqùelle il diri
geait son cheval'. : v - ^
■ Le 4 programme »des ; 'manœuvres était
l'attaque desiouvrages Blancs : Un corps
d'arlnée ennemi^ venant de :Vouziers, est
censé avoir traversé^ hier, la Suippe'à
SaintrHilaire-et Jonchery et il a pris .posi
tion *5 ur leshauteurà qui jbordeotula/rive
droite de la petite-riviere le haut Cheneu,
sa gauche appuyée sur les ouvrages
Blancs (travaux de fortifications de cam
pagne établis dans les plaines du camp).
Le. corps d'armée, qui est présumé venir
de Châlons, à traversé la Vesle à Bouy et
marche à sa Tencontre. Le commandant
en chef de ce dernier "corpsy le maréchal
duc de Magenta, après avoir reconnu la
position des ouvrages, se décide à les at
taquer par leur droite en s'établissant
dans les bois qui-se trouvent de ce côté.
"La 3 e division d'infanterie est placée sur
deux lighes parallèles à la rivière du Che-
neu, en arrière d'un des bois. Deux batail
lons' de chaque régiment forment cette
première ligne; le 3' bataillon de chaque
régiment et le bataillon de-chasseurs à pied
sont.en deuxième ligne; . ■
. La 1" diyision à la gauche de la 3 e et
dans le même ordre. <.
_ J^a 2 e diyision, qui est de. réserve, est
placée en arrière du pentre des deux divi
sions, en colonnes serrées, par régiment.
La division de.cavalerie légère, 1 er et lO''
chasseurs, 6* .èt 8 e hussards,. destinée à
flanquer la droite, du corps, s'établit en
échelons par régiment en arrière et sur la
droite de la 3" division.
La division de dragons, 1", 2 e , 4* et 7
dragons, s'établit sur deux lignes un peu
en arrière sur la droite de la division de
réserve.
Pour combattre l'artillerie ennemie des
ouvrages Blancs, une grande batterie est
placée derrière un bouquet de bois, hors
de la vue des adversaires;selle est sous-les
ordres
Cette batterie, à un signal, s'est portée,
à. droite et s'est établie à la hauteur de la
butte de tir de l'infanterie. , !
Clest à ce moment que l'Empereur arri-
yalt'.sur le terrain. Sa Majesté, les prin
ces et leur suite sont montés sur cette but
te, pour observer l'attaque qui commen
çait. .W'.T,''--"; i.
L'action s'est engagée en échelo:
gauche; La l re division formaflt s
Ions par régiment et la S 1 ! division
gade. - ^
Le signal :d'àttaque dfe la 4™ division
par 4'ouverture du feu de la
grande batterie.
• C'est alors que l'Empereur iest monté à
cheval pour.suivr.é lés mouyeinens.
La i" division a cherché 'à enlever les
bois qûi' se trouvaient devarit"èlle, de ma
nière à'prendre les ouvrages en flanc.
Elle était suivie dans ce mouvement par
la 3 e division', qui .cependant ne débou-
chàit des bois que lorsque, la première
dvait emporté ceux qui étaient devant elle.
Les troupes de la 2''division marchaient
de front Bur l'ennemi avec le gros de l'ar
tillerie: '
. t Enfin, la 3 e division, après force feux de
toute nature, tournant, lçs ouvrages par
leur gauche, appûjeë'par les 'deux divi
sions de cavalerie, qui .par leurs formida
bles'chargés ébranlaient lés troupes enne
mies, les a "débusquées et a terminé la ba
taille en les mettant en déroute.'
.Cette canonnade, ces feux de l'infante-
rié,.ces : évolutions de. l'infanterie et les
chargés de la cavalerie, qui pnt'xlvi'é près
de quâtre heures étaiént 'èlqctrîsans pour
les simples : spect&.ïettrë, ét ,j pl1i'sieurs fois
l'Empereur a téiùoigné'sa satisfaction des
mouvemens qui-ontété;ex €CUtési ,rr
Sa Majesté, accompagnée dp M. le géné
ral de Montebèllo, est rémontée'en voitu
sion,"etia'remarqué les cliâ.rmans jardins
disposés devant lés tentes.4b. cette di-.
vision. ..• ;,
JL.e Prince Impérial, "et les princes Na
poléon et Humbert d'Italie sont retournés
au pavillon à cheval, accompagnés de tojjt
l'état-major et des invités.
M. le maréchal Canrobert est arrivé à
la résidence impériale pendant les ma
nœuvres. • 1
Demain l'Empereur doit assister à des
exercices de -tir au canon et aux armes
d'infanterie.
On annonce la revue d'honneur pour
vendredi, et le départ de Sa Majesté pour
le lendemain. >
, : " B oniface -D emabet.
Une autre correspondance ajoute quel
ques détails sur cette' journée : ,
« Le prince Humbert paraissait, dû haut
de la butte de l'infanterie,- suivre avec le
plus vif intérêt -toutesi lés Opérations, et
adresser da fréquentes questions au prin
ce -Napoléon et ^u ;due de Magenta. L'Em
pereur expliquait: ail Prince Impérial es
qui se passait sous ses yeux.' S. M. portait,
ainsi que le prince Napoléon et le jeune
prince Humbêrtv le grand ceirdon rouge
par-dessus la capote.-Les états-majors et
les troupes étaient en tenue de manœuvre,
sac aados. On avait distribué trente car
touches par homme dans l'infanterie.
» Au fur et à mesuré, que chaque batail-
lon, escadron ou ^batterie passait, près de
la butte ou à portée dé l'Empereur et du
Prince Impérial, il faisait retentir l'air de
ses cris d'enthousiasme auxquels répon- *
daient ceux des nombreux'curieux venus
pour assister aux mai^œu vres et qui entou
raient SaMajesté. ï !..,
» Les jeunes .soldats de la réserve^ qu'il
serait bien difficile fie distinguer des vieux
troupiers, regagneront dimanche, leurs
foyers, ut le camp.ssra. définitivement levé
le 1 septgmbre,.-nVo ;
Au moment de mettre sous presse,ilous
Fcuilléton du ConstituUonnel, 2 sept -
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE BE la RÉGENCE.
Denxième partie.
une bïatiîfée de jlaw. »
Situé rue Sainte-Avoia, l'hôtel de Mes-
mes, avait commencé par appartenir au
connétable Anne de Montmorency. Henri
II venait souvent l'y visiter et parfois mé-
mey-passait-quiilques jours,-ctf qui valut
à. cette noble habitation le nom de logis
du Roy. Elle subit un commencement de
déchéance en passant des Montmorency à
Antoine dé Mesmes, premier président du
Parlement. En 1718, époque où se reprend
notre récit, c'en étaitjait de son antique
gloire; le-logis du roi," deux ans avant,
avait été acheté par messire Law, .qui
était venu s'y établir.avec les bureaux de
SA Banque Générale. , , -
JLaw. dès lors-, n'était doue plus cecher-
cheur.que trois ans.plus tôt, en 1715, nous
avons vu à l'état anxieux d'u,n maniaque
possédé par une idée fixe. Admis pour un
îinancier de premier qrdri 1 , avec s^ ban-
tfue fondée au in odes ^capital dô six mil
lions, il avait rendu au commerce .'et au
crédit publio.de véritables services, et dans
le succès dé sa création, toutes les prévi
sions avaient été dépassées. Mais pour lui,
ce n'était là qu'une première, étape, et l'i
magination toujours tendue aux grandes
aventures dans la fondation de la Compa
gnie a Occident , 11 venait, de trouver pour
ses projets. ultérieurs un admirable le
vier. ...
Lacompag^iti d'Occident, capilal social i
1Ô0 millions; avait pour objet l'exploita
tion de la Louisiane, vaste pays arrosé par
le Mi3Jîi5sipi, grand fleuve de l'Amérique
du Nord. Ce nom dii fleuve finit par deve
nir pour le public la raison sociale de l'en
treprise ; on dirait le.s actions du Mississi-
pi, et les porteurs de ccê jetions,s'appe-
lérent-les Missisisipiens.
•-Découverte$ qvdqu&s dix ans plus .i^t
paruu Jaardi navigateur nommé Robert
de Lasalle, les contrées lointaines qui al
laient servir és, pfé4exte A la plus prodi
gieuse conception financière qui ait jamais
• été tentée, avaient déjà'pàrlé à l'imagina
tion
XIV le droit exclusif d'y faire le com
merce. - ' ' * ' ■- ; ' '
Cet essai avait été malheureux, mais
pour les giands faiseurs de l'espece- de
Law la question n'est pas qu'une affaire
soit intrinsèquement bonne; au contraire,
cela'les gêne; si heureuse que puisse être
une spéculation qui repose sur des bases
solides et positives ,' elle se cireonscritk
de certains résultats qui ont leurs bornes
et leur horizon, tandis qu'une entreprisé
qui a seulement de l'aspect^ mais un as
pect noyé dans les brouillards, c'çg| l'in
fini. Seulement l'infini est quelque «hose
d'as.sez difficile ?i manier, ef; pour faire ve
nir à lui }fi eapitaljilfaut terriblement s'in
génier.
Une grande question! Etant'supposé no
tre contemporain, pour lancer sa grandio
se affaire du .Mississipi, Law se serait-il
contenté de notre moyen courant, la qua
trième pae;e des journaux? Cela est peu
croyable. Il avait dans l'imagination trop
d'activité, dans l'esprit trop dé ressources
pour se réduire à ce procédé banal de la
publicité ostensiblement payée, Maisons
tous les cas, cet appeau qu'il eût-gang
doute trouvé trop naïf et trop ■ peu digne
dè îni, il ne l'avait pas à^sa disposition.
Comment y guppléait-ilj c'est ce que "va
voir le lecteur sul'veijt bien jjpus suivre h
l'hôtel do Mesmes, dans le catiinét'dù grand
financier. ■*
Nous sommes au mois d'avril de l'année
1718. 11 est sept heures dt} inatin. et ! de
puis plus d'une heure, assis devant" un
splondide bureau "de Boulo, Jean-Law est
à ses 1 chiffres qu'il a quittés pour donner
son. attention à la. lecture d'un volumineux
mémoire historique , géographique et
commercial sur' le Mississipi, dont lui-
même a fourni les matériaux à' la plumé
habile, mais quelque peu vénale de l'abbé
Terrasson. '
Ce travail lu et approuvé, ; • '/
— Maintenant, l'abbé, dit Law parlant
notre langue avec aisance, mais non sans
un accent anglais ^..ssez prononcé : Avant
e bel exposé a l'i:
livrer ce bel expos
'impression, H
,'jt^ j .. 1 il ^
faudrait m'en faire plusieurs Réductions.
Le grand travaji dont vous 'venéz' de' rné
donner communication sera pour le Ué-
gent, le conseil de Ré^euce, l'abbé Dubois,
en un mot tout ce qui gouverne ; mais la
jjpbiesse à.laquelle la déclaration du roi
permet dfî souscrire nos actions sans déro
ger à ses titres et'qualités t vous le gaye^- ellp'
n'est pas liseuse; j'ai .donc besoin pour
elle d'un résumé court en même temps-
que substantiel, où il y ait beaucoup de
promesses et de millions en perspective.
Ensuite la bourgeoisie. ; ;
. —^ La bourgeoisie,' interrompit l'abbé,
. n'est pas comme la noblesse qui débute
dans les affaires, une matière facilement
inflammable. Elle a de l'expérience, des
lumières, et chez elle la défiance est ins- 1
tinctivè. • : 1 :
— Eh bien je m'en rapporte à votre
bileté;,"*; vous lui parlerez avec mesure,
vous adressant plus -à son esprit qu'à son
imagination. Le clergé, vous'savez mieux
que moi ce qu'il y a à lui dire de spécial ;
quant àu populaire.;, -
Le populaire, dit l'abbé Terrasson, ce
sera la partie amusante du travail. Là, on
peut s*en donner à cœur joie,^se permettre
toutes les'bourdes,'"et quelque chose dans
le genrè des discours que les racoleurs du
quai de la Ferraille adressent aux badauds
et gens 4e campagne sera parfaitement de
mise, • * •
— Mon cher abbé, dit Law, en congé- -
diant son rédacteur de réclamées écrites,
faites tout cela lestement et venez me lire
.avant'd'imprimer; vous le savez, il ne rïte ;
déplaît pas d'entrer dans les détails.
L'abbé sorti, le financier regarda la 1
pepâule^ elle marquait huit heures,
' —• Est-ce qu-'il y a déjà du inondé dans
le salon d'attente ?.demanda-t-il à l'huis
sier de son cabinet. -
—Oui, "Votre Honneur, répondit, à l'an-
gjaige, l'homme à qui s'adressait la ques
tion. v
•— Et qui? demànda Law.
— Il y a d'abord la comtesse de Verue
pt lfj. princesse de Léon, M. le duc de la
Forcé, M. le copite de Lagsay, M.'^e I^a-
mothe-Cadillac, ancien officier de' marlne;
Watteau; le peintre 1 ; quelques autrès per
sonnes, inconnues et deux bourgeoise^
vraiment étonnantes.
— Et eu quoi étonnantes? dit le finan
cier, qui au nom de M. Lamothe-Cadillac
s'était mis à écrire,. : j
W II y on a une, Blondit l'huigsi'Br, qui
a commencé par se disputer avec le suisse
parce qu'il ne voulait pas laisser entrer
son fiacre dans la cour de l'hôtel : e'est
une femme de forte corpulence, ayant des
pendans d'oreille eu diamans et des ba
gues plein ses gros doigts rpuges. :
.-r- Et l'autre? fit Law en cacha tant le
billet qu'il venait Récrire et en y mettant
l'adressé. ; '
L'autre, répliqua l'huissier, c'est une
vraie*béàuté d'une mise modeste niais des
plus galaptes. Ttl:'Watteau ne-peut pas ge
lasser de la' regarder, et jé m'étonnerais
, ; bien si avant'de sortir il ne-.lui proposait
pas de faire son portrait.
— Et ëlles n'opt pas dit leur nom?
—— lia grôssej quand jé lè lui ai deman
dé, a dit qu'elle-était uné'des amies de Vo
tre Honneur et qu'elle sé nommerait pour
que je l'annonce,-quand son : 'tour d'entrer
serait venu.
— II viendra, s'il vient;répliqua le finan
cier; mais d'abord faites porter à oheval,
çïjeg M. "le- lieùtenant de pôlice, ce mot
que je viens-d'écrire, étyàvànt, introdui
sez M. Watteau... •' ' ' :
— M. Wàttéau? dit l'huissier. Il avait
besoin que l'ordre lui lût répété, un ar
tiste passant avant les gens de qualité qu'il
avait nommés'f- '
— Ouij M. Watteaji, répéta Law, d'a
bord ceux qui travaillent et dont le temps
est le capital. <' .
Watteau admis dans le sanctuaire.
-^ Voyons, notre grand : artiste, dit le fi
nancier au peintre qui apportait deux des
sins dont il avait reçu la commande.
Antoine Watteau, alors âgé de trente-
quatre ans, était à l'apogéé d'une renom
mée qui,"après un sômmèil'de plus d'un
siècle, obtient de nos jours un reverdisse-:
ment singulier. Miné par la phthisie, son
extérieur était langoureux ét maladif'.Avéo
une modestie qui n'avaft tien, de joué, il
dit que; dans son état d'é santé languis
sant, il avait bien peur de n'avoir pas
réussi. - '. ' --, '• " ' ■■■ y
'•—.D'abord, la légende est parfaite- re
marqua Law en lis^nt au bas du dessin
qu'il avait sous les .yeux : les, Français arri
vant au Mississipi sont accueillis avec tram-:
port par les sauvages et les sàumgesses: :Le
)àysage;' ajoutà-t-il, est délicieux; dans!
'inyentioù de ceg a^iqiaux fantastiques ev
pes plaqtes d'une venue gigantesque
qui donnent à la fertilité du pays un si
excellent certificat,til y a untMmagination
énorme. Quant à vos sauvagessei, pour
elles seules on. ferait "ïe voyage. I;
— Il rie faut pas aller si loin, répondit le!
eintre pour en rencontrer,çie plus adopaT
Ips; et c|ans votre antichambre vqus eh
ave* une qui vaut toutes les miennes.
' -r Oui, dit Law, en continuant de par
courir le dessin avee sa loupe, car le dé-
tail en était infini, c'est ce que m'a dit
mon huissier, Ah çà! poursu|vit-il, qu-est-
pe gu0 Gette chàîue 4e montagnes qui bor
nent l'horizon et où jl v a quelque chose
d'écrit?
" — Ge sont, répondit Watteau, des mon
tagnes métallifères, avec le nom çlu métal
que chacune egt censée porter dans ses
flancs.' Or, argent, cuivre,,, mercure; en
suite comme il ne faut pas surfairp, j'en 1
. ..... su . f. k;, ■
F
)"
}
ai modestement réduit une à ne produire
que du plomb.
—■ On n'est pas plus ingénieux! s'éfcria
le financier.
— J'avais presque envie, continua 1©
spirituel artiste, d'adapter un robinet à
chaque montagne pour indiquer qu'il n'y
avait qu'à-tourner pour faire couler toute
oette richesse; mais j'ai eu peur que le
fond du tableau ne ressemblât à une bou
tique de liquoristé. ' .
- Du tout, du tout, répliqua Law, qui-
savait qu'en lait de hâblerie il y a rare
ment danger à frapper trop fort ; l'idée est
tout à fait piquante et il faut retoucher
votre dessin dans ce sens; par exemple, je
ne me rends pas bien compte,-ajouta-t-il,
de ce que les sauvages et les sauvagesses
échangent contre des couteaux, des pei
gnes; Ses marmites, de petits miroirs et des
bouteilles.
—.Mais, Monsieur, répondit Watteau, ce
sont* des-morceaux d'or et d'argent gros
comme le poing qu'il donnent pour de
l'eau de-vie et de menues marchandises.
C'est d'autant plus drôle que dans votre
antichambre un vieux Monsieur s'égosille
à proùvér à M, le duci de La Force que ja-'
rijais ou ç'a reotteilli une paillette d'or à*
la Louisiane. •
"— Eh'bienldans quelque temps,-s'écria 1
Law, par ordre du roi on es essayera des '
lingots à la Monnaie. Et, l'autre dessin ,
poursuivit-il, qu'est-ce qu'il représente?
r '-<»-■ Ça-, dit Watteau, c'est im appël aux
capitaux religieux. Comment trouvez-vous
la légende? Les indiens idolâtres demandent
avec instance aux révérends pêpes fém 'les de
leur conférer le baptêrne., ti ils dansent de joie
en apprenant que plusieurs collèges vont être
fondés pour Véducation de léûrs enfans.
Law ne prévoyait pas encore le moment
où,, par l'appât du contrôle général des
finances^ il stfrairconduit à emîjra^ser le
catholicisme:'"" °° - 1
ou, pour mieù
qui CPOyait « i w(0 i-nu, uuuia ravis-
sans les sauvages demandant d'office à être
baptisés, et il rit surtout de leur enthou
siasme pour ces collèges de jégyites qu'on,
leur montrait en perspective!
Se levant ç| allant ouvrir une caisse, il.
jp tir+i un paquet de billets de banque, et,
e remettant à Watteau :
Est-ce bien comme cela? demanda'
t-il. ..
: — C'est plu? que les dessins ne valent,
répandit l'artiste, seulement si vous aviez
de la monnaie métallique? "
— Ah! voilà bien le préjugé} s'éoria
Law; l'argent toujours préièré au pa^'*
dont l'aveuiç çaurtaut est, tmn n "^ se '
— J'ai, dit le peintre, le plus grand res
pect pour les billets de banque, mais j'ha
bite Nogent-sur-Marne, où ils ne se chan
gent pas facilement comme à Paris; d'ail
leurs, je ne suis pas un homme de l'ave- '
"nir, et j'ai si peu de temps à vivre que,
;très probablement je ne verrai pas l'apo
théose du papier.
— Avant un an, mon cher, il n'y aura
plus d'autre monnaie en France; mais il
iaut servir les gens à leur guise.
; Et, p'renjmt.troisjouleaux de mille li
vres en-louis d'or, il les plaça devant
Watteau en lui demandant s'il était; con-
, tent.
— Quand comme moi, répondit l'im
mortel artiste, on a fait des tableaux à six
livres la pièce, on doit se trouver surpayé.
—Eh bien ! dit Law, en faisant quelques,
pas pour le reconduire j donnez cela à gra
ver au plus tôt et arrangez-vous pour que
le tirag» soit aussi considérable que pos
sible.
L'huissier, rentrant aussitôt, demanda
qui il introduirait : il ne crut pas devoir
laisser ignorer que les gens de qualité
commençaient à prendre de l'impatience;
—Faites entrer M. de Lamothe-Cadillac,
répondit Law, et dites que j'ai à causer
assez longuement avec lui; ceux qui s'en
nuieront d'attendre ont toute liberté de se
retirer. , .
On voit que la financier arri vait à un
; aplomb presque ministériel et que l'im-
. pertinence n était pas loin.
Prenant de lui-même un siège avant d'y
être invité::
— Monsieur, dit l'officier de marine,
qui était un vieillard à cheveux blancs,
mais avec l'apparence d'une énergie et
d'une résolution toutes Juvéniles, je vous
ai "demandé par écrit une audience : vous
sâveï, j'imagine, à quelle intention?
. — Je m'en doute, répondit Law, mais,
veuillez néanmoins vous expliquér.
■ —11 est peut-être à votre connaissance, '
il continua M, de Lamothe-Cadillac, qu'au-
i;trefois J'ai eu, le fâcheux honneur d'être
gouverneur de la Louisiane , ce que vous,
appelez aujourd'hui le Mississipi.
— Pourquoi fâcheux? demanda Law.
— Parce que je ne connais pas un pays
plus abominable, que j'ai manqué d'y
laisser mes os et que tous ceux qui coïnme
Crozat, dont vous avez repris le privilège,
essayeront de coloniser t^Vte "contrée de
malheur, y perdront i£ ur argent et feront
des victimes.
j;. ^Tisieur, dit le financier, il y a long-
» -„»iips que vous avez gouverné ces régions
I dont il vous est resté un si méchant sou-
! venir?" '
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