Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-08-31
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 août 1864 31 août 1864
Description : 1864/08/31 (Numéro 244). 1864/08/31 (Numéro 244).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
pour les pays èthanqebls , voir le tableau
publié les 5 et 20 de chaque mois,
imp. L. BON1FACE, r. desBons-Enfans, 19,
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE ? UNIVERSEL.
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(place de la Bourse).
1ISTOIM
DO
«IMT IT DI L'EMPIRE
PAB É. A. THIERS
"20 VOLUMES m-8* RElIÉi,
Nous croyons être agréables à nos abon
nés en leur donnant avis que quelques se
maines nous séparent de l'époque à la
quelle il ne nous sera plus possible de
leur offrir aux prix exceptionnels et de fa
veur l'Histoire du Consulat et de l'Empire,
en 20 volumes reliés, par M. Thiers.
Les demandes doivent donc nous être
adressées avant le 1" octobre prochain,
jour de l'expiration de notre traité avec
l'éditeur de cet ouvrage.
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Les 20 vol. sans gravures
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ter, pour le port de l'ouvrage, la boîte et
l 'emballage, 7 fr.
MM. les abonnés qui n'ont pas encore
reçu les volumes complémentaires, du 17"
au 20" inclusivement, sont priés de les
faire retirer .d'ici au 30 septembre pro
chain, dernier délai.
PARIS, 50 AOUT.
Seul entre tous les journaux autrichiens
le Botschafler affirme les bons résultats de
l'entrevue qui vient d'avoir lieu entre l'em
pereur et le roi de Prusse. Toutes les au
tres feuilles déclarent qu'en dehors des
témoignages d'estime personnelle échan
gés par les deux souverains, les questions
ai'ont pas fait un pas : le seul fruit que
M. de Bismark aurait tiré de son séjour à
Vienne serait la conviction aujourd'hui
acquise que l'Autriche ne cédera rien de
sa position ni. de son influence en Alle
magne, et ne permettra même pas que la
Prusse s'assure;-à l'égard des duchés, une
suzeraineté effective qui serait l'équiva
lent d'une annexion.
VOst,-Deutsche - Post, qui parait animé
d'une répulsion' de plus cri plus vive con
tre la Prusse, ne veut pas admettre que le
rôle de l'Autriche l'appelle surtout du côte
■de l'Oriènt, comme le prétendaientlesjour-;
naux prussiens que nous citions hier;
M, de Bismark aurait un jour déclaré
qu'à soïi avis le centre de gravité de l'Au
triche était à Bude, en Hongrie; l 'Ost-
Deutsche-Post démontre - que ces paroles;
sont la formule polie d'un arrêt d'expul
sion prononcé contre l'Autriche en tant
que puissance allemande.
La Gazette d'Augsbourg confirme expres
sément l'insuccès de la politique prus
sienne à Vienne! «L'Autriche, dit-elle, sau-
» vegardera le droit de l'Allemagne et n'en,
» abandonnera pas même l'épaisseur d'un
» cheveu.»,
On sait que les enclaves jutlandaises du
duché deSleswigontété cédées,danslespré-
liminaires de paix aux deux grandes puis-;
sances allemandes.,.Un. certain nombre;
d'habitans de ces enclaves, ont adressé une;
pétition au roi ' Christian pour réclamer;
contre l'incorporation'.fie leur territoire
dans le futur Etat de Sleswig-Holstein.
Le pa«ti de la paix prend chaque jour;
plus de consistance aux Etats-Unis,. Une'
convention démocratique, réunie à Syra- ;
'"cuse, a déclaré qu'elle n'appuieraitlçchoix
de la convention de Chicago que si lé can
didat désigné est favorable à la paix.
A peine rentrés à Cronstadt, les officiers
de l'escadre russe dè l'Atlantique ont reçu
de l'empereur l'ordre d'aller rendre'visite;
au ministre américain, le général Gâssius
Clay v et de le remercier dû brillant accueil
fait à la marine russe dans les pons des
Etats-Unis. M. Cassius Clay a répondu
qu'il était fier d'exprimer les sentimens
d'estime et d'admiration du peuple amé
ricain pour l'empereur Alexandre, « li
bérateur de son peuple et .consola
teur de l'humanité. » Un des secrétaires 1
de la légation,M. Henry Bergh, a expliqué
ensuite les sympathies qui unissent si
chaleureusement l'Amérique du Nord et
la Russie, par cela seul que « la Russie et
» les Etats-Unis marchent tous deux dans
» le même chemin, celui de la civilisation
» véritable. »
A u&cste V itu,
L'Empereur, accompagné de Son Altes
se Impériale le Prince Impérial, de S. A.
R. le prince Humbert d'Italie et de S. A. I.
le prince Napoléon, est parti directement
du château de Saint-Gloud aujourd'hui, à
midi, pour le camp de Ghâlons.
La suite de l'Empereur se compose du
général Fleury, premier écuyer, des géné
raux de Montebello et de Castelnau, aides-
de-camp, d'officiers d'ordonnance, de M.
Bavillier, écuyer commandant, et de M.
le baron H. Larrey, chirurgien ordinaire.
Le Prince Impérial est sirîvi de son
écuyer, MÎ Bachon, et de son précepteur,
M. Monnier.
Deux aides de . camp accompagnent le
prince Nâpoléon,.et cinq officiers italiens
le prince Humbert, indépendamment du
général Mollard et du prince Poniatowski,
ecuyer de l'Empereur, attachés à sa per
sonne par ordre de Sa Majesté.
MM. Gh. Laffitte, administrateur delà
compagnie de l'Ouest, et Jullien, direc
teur, ont eu aussi l'honneur d'açcompa-
gner Sa Majesté Impériale au départ.
Arrivée à midi et demi à la bifurcation
de La Villette, Sa Majesté a été reçue par
M. Thouvtnel, président, et les membres
du-conseil d'administration de la compa
gnie des chemins de fer de l'Est, et par
MM. Sauvage, directeur, Jacqmin, direc
teur de l'exploitation, et Ledru, ingénieur
en chef de la voie, directeur des travaux.
Sur l'invitation de l'Empereur. M. Thou-
venel a pris place dans le train impérial.
Une lettre du camp de Châlons nous
apprend que le maréchal Forey y'était ar-;
rivé de Lille la veille ;■ il est descendu au.
pavillon impérial. . j
Des étrangers de marque arrivent à tout;
instant. On porte le nombre des invités à'
plus de quatre-vingts. . ,
Le camp , déjà fort >orné par les soins,
des artistes en tous genres que comptant}
les régimens , reçoit à chaque instant'
de nouvelles décorations. On y prodigue;
le? fleurs, le feuillage, la sculpture d'or
nement et même de. ronde-bosse.
L'Empereur était attendu Aujourd'hui à;
quatre heures, et l'on croyait que les ma
nœuvres commenceraient le lendemain. ;
L. K oniface.
On lit dans l'Estafette de Mexico, 29 juil
let : f
Le fait le plus important de la quinzaine est
l'installation définitive des commissions chan
gées d'élaborer des projets d'organisation des!
finances et de l'armée. En dehors de ces deux;
branches de l'administration, il n'est pas une;
question de haut intérêt politique qui ne soit;
à l'étude. L'empire traverse, du reste, une pé-:
riode de .recueillement et d'enquête laborieuse
'sans laquelle il eût été impossible de ne pas;
s'égarer dans le chaos que les révolutions ont.
légué au. Mexique. Si l'intérêt personnel s'ir
rite quelquefois de ces lenteurs, le pays en gé
néral sait qu'il a tout à gagner à l'examen ap
profondi de la situation, et il attend avecçon-
li&ncd*
S. M. l'empereur a institué des audiences!
publiques tous les dimanches. Chacun est ad-i
mis, sans distinction de nationalité, à exposer,
> ses griefs, à proposer quelque projet d'utilitéi
publique ou à solliciter quelque faveur. On'
sait beaucoup de gré à l'empereur d'avoir ins
titué, ces audiences; S. M. témoigne par là de
sa sollicitude pôur • tous les intérêts et de son
désir de tout connaître par elle-même.
Du reste, la popularité des jeunes souverains
jïûfeU-qu'augmenter: LL. MM: lie pâîâîsSent
jamais en public sans être saluées des accla
mations les plus chaleureuses.
Pendant la quinzaine qui vient de s'écouler,
un grand nombre d'établissemens d'éducation
publique ou de*bienfaisànce ont eu l'honneur
de recevoir la visite de S. M. l'impératrice,
dont la bienveillance, là sollicitudë édlairée
pour le progrès moral et intellectuel de la jeu
nesse et la Mute intelligence, laissent partout 1
une profonde impression.
Les chefs dissidens se rallient chaque jour
en plus grand nombre au gouvernement im
périal, et le désarroi est complet dans les rangs -
des forces armées qui tiennent encore là cam
pagne» C'est surtout dans le département de
Jalisco, où se trouvait massée la seule force
dissidente qui eût quelque ressemblance avec
un corps d'armée, que ces symptômes de dis
solution sont plus prononcés.
Depuis que le général Uraga a donné son
adhésion à l'empire, la petite armée dont il
avait le commandement en chef s'est fraction
née sous les ordres de plusieurs chefs qui sè
sont rendus entièrement indépendaiis les uns
des autres et agissent pour leur propre compte..
Il a été procédé, le jeudi U juillet, à> la
chancellerie de la légation de France, au ra-
- chat d'une partie des bons de la convention -
de 1853, conformément aux termes de cette
convention.
Chargé d'une mission extraordinaire, M. Pa- /
blo Martinez del Rio doit partir prochainement'
pour l'Europe, pour notifier à plusieurs cours,
-notamment à* celles de Constantinople et d'A
thènes, l'avènemônt de S. M. l'empereur Maxi-
milien au trône du Mexique.
TÉLÉGRAP HIE PRIVÉE.
New-York, 20 août (par l'Eibernian.)
Le général Grant mande que ses opérations
sur la rive gauche du James river ont eu un
résultat favorable mais non décisif. Les confé
dérés ont laissé entre ses mains 400 prisonniers
et ont dû laisser leurs blessés et leurs morts
sur le champ de bataille. Du côté des fédéraux,
il y a eu 1,000 morts ou blessés. Grant s'est
avancé "en reconnaissance dans la direction de
Richmond jusqu'à Loir-Oaks.
• La cavalerie de Sheridan çi remporté à Front-
Royal un avantage sur la cavalerie de Long-
street; les fédéraux auraient fait 300 prison
niers.
D'après une autre version, Shéridan, au
contraire, aurait été battu et sa serait retiré
sur Har.pers-Ferry. .
Le fort Morga'n, près de Mobile, ayant refusé
de se rendre, l'amiral Farragut a dirigé contre
lui, par mer ,et par terre, deux attaques qui
sont restées sans succès. Le fort Morgan est
approvisionné pour six mois et il est défendu
par une forte garnison.
La guerre avec les indigènes, dans le Kansas,
prend de plus grandes proportions,
Le, croiseur; confédéré Taltahassée, entré dans
le port d'Halifax, avait déjà obtenu 300 tonnes
de charbon, quand l'amiral • anglais Hope lui
a ordonné de quitter; le port. le Taltahassée s'est
dirigé, vers l'Est. Deux canonnières fédérales
sont à sa poursuite. ,
Une convention démocratique, en faveur de
la paix, s'e?t réunie à Syracuse. On y a résolu
de n'appuyer le choix do la convention do
Chicago que si le candidat désigné est favora
ble à la paix. L'assemblée a adopté d'autres
résolutions: en faveur d'un-armistice et de la
convocation d'une convention de tous les Etats
à l'effet de chercher un moyen - de réconcilia
tion. MM. Vallandigham et Fernando Wood ont
prononcé dos discours en faveur de la paix.
Or, 256 7/8.—Change sur Londres, 279.—Co
ton, 179 à 180. -
' Turin, 30 août.,
Les arrestations continuent à Trente et en
Vénétie. Le bruit court que la police a décou
vert des dépôts d'armes, de munitions et de
drapeaux tricolores.
Emprunt italien, 67.60.
Madrid, 30 août.
Les magasins de .marchandises et de maté
riel de la gare du. Sud ont brûlé hier.
Le deuxième procès de l 'Iberia a.été jugé, au
jourd'hui, par le conseil de guerre. Ce journal
a été acquitté. ( Havas-Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres; 30 août 4 h. 30 soir.
Consolidés anglais* 88 3/4 à 7/8.
Le marché monétaire est calme. .
On dit que le duc. de Suthèrland a offert, son
hôtel au prince Humbert pour toute la durée
du séjour que l» prince .doit faire à Londres.
Londres, 30 août.;
Le Times a reçu de son correspondant spé
cial de New-York ies nouvelles suivantes en
date du 20 août: .. ..
• On annonce ce matin que le général confé
déré Early a battu Sheridan. Celui-ci s'est re
tiré-^wiiaqper'a-Ferr y. , V'
L'amiral Farragut ayant sommé le fort Mor
gan de se rendre à discrétion, le commandant
confédéré lui a répondu par un refus en ajou
tant qu'il avait des provisions pour six mois
et qu'il était décidé à se défendre jusqu'à la
dernière extrémité. ■
Dans la grande convention eh faveur de la
paix tenue à Syracuse on a entendu MM. Val
landigham, Fernando Wood et autres notabi
lités du parti démocrate. Les résolutions adop
tées dénoncent les actes de M. Lincoln et font
un appel au peuple des Etats: Unis pour qu'il
soit fait un grand effort afin d'amener un ar
mistice et une convention générale de tous le»
Etats.
Un meeting semblable a été tenu à Spring-
field dans l'Illinois.
" Rien de nouveau d'Atlanta.
Perlin, 30 août.
La Gazette de la Croix .dit qu il n'est pas
question d'un retrait de troupes, mêmp pour
le Jutland seulement, et-par conséquent d'un
rappel de l'armée d'occupation, avant la con
clusion définitive de la paix.
(Havas-Bullier.)
cours de. cloture
3 0/0 aucompt.
—Findu mois.
41/2 au compt.
—Fin du mois.
COURS DE LA BOURSE. .
le 29 -le 30 hausse. baisse
66.35
66.35
94.50
93.60
66.30
66.35
94.75
». »
».
»■
25
»
05
»
»
»
Nos correspondances de Vienne et de
Francfort s'accordent à affirmer que le
projet, dû à l'initiative de M. de Bismark,
d'établir dans les duchés un gouverne
ment intérimaire, a été abandonné quant
à présent. A .ce qu'il paraît, l'Autriche et
la Prusse n'ont pu s'entendre sur l'organi
sation de cet intérim , et ce qui est cer
tain , c'est que l'attitude hostile prise par
les populations du Sleswig-Holstein vis-à-
vis du projet prussien, n'a pas peu contri
bué àfaire échouer la proposition de M.
de Bismark.
Les mêmes correspondances, à propos
de l'assemblée de'Neumiinster, font re
marquer combien la popularité de la Prus
se a "souffert depuis un mois! Dans.la réu
nion des sociétés patriotiques du 25 juillet,
la proposition, relative à l'union militaire
et diplomatiquo avec-3a Prusse, obtenait
encore 98 voix sur 200. La résolution adop
tée dans l'assemblée de Neumiinster rie,
parle plus que de£' « rapports intimes avec;
"». la Prusse, qu'autant que l'exigeraient les
» intérêts de VAllemagne. »
La cour d'Oldenbourg n'a toujours pas
envoyé son mémorandum à Francfort. Uir
des jurisconsultes chargés de défendre les
prétentions du grand-duc Pierre, ayant
vainement compulsé les archives d'Olden
bourg, se serait adressé, dit-on, à -Vienne'
pour savoir s'il n!existait pas dans les
archives impériales des pièces! pouvant
servir à l'appui de ces prétentions. Bref,
tout semble annoncer que cette can dida-
ture, faute de pièces justificatives, ne pour
ra être prise en considération par là Diète
germanique.
L. Boniface.
On nous écrit de Francfort, le 26 août :
Quand l'année passée,, à pareille épo
que, je, me trouvais à Francfort lors du
congrès des princes, j'ai dû acquérir la
conviction qufe l'unité de l'Allemagne, ce 7
rêve séculaire, n'était réalisable, qu'au
prix d'une révolution, morale ou maté
rielle, partant ,d'en haut ou d'en bas. Pré
tendre que pacifiquement et volontaire
ment trente et quelques souverains abdi-
quént en faveur d'une ou de deux puis
sances, ce serait se laisser aller à des illu
sions ; prétendre que l'une des deux gran
des puissances reconnaisse la suprématie
de l'autre, ce serait oublier les enseigne-
mens élémentaires de l'histoire.
Un changement ne pourrait donc se faire
que par la force ; au mépris des droits éta
blis, et, dans ce cas, la forte est bien près
de la résolution, qu'il y ait ou qu'il n jr
ait pas (le barricades. Ce n'est pas en bas
que 1 on à eù ce'co,urage; l'exemple a été
donné d'en haut, dans la question des du
chés. Aussi cette question, outre l'intérêt
de-l'agrandissement territorial, offre-t-elle
encore celui de savoir si l'organisation pro
jetée pour le Sleswig-Holstein et la mar
che suivie dans cette affaire doivent ser
vir de modèle et de principes dans l'orga
nisation future de l'Allemagne et dans 1 at
titude des deux grandes puissances à l'é
gard des Etats secondaires.
A ce point de vue, l'organisation proje
tée des duchés mérite donc de fixer l'at
tention. Je dis organisation projetée, car
rien ne paraît encore décidé et tout dé
pend, à ce que l'on suppose, d» l'entrevue
du roi de Prusse et de l'empereur d'Autri
che, quia eu lieu, cette semaine, àVienne.
On a beaucoup exalté l'importance de ces
entretiens, et les enthousiastes en prédi
sent l'unité de l'Allemagne comme résul
tat inévitable.
Suivant eux, en effet, et en cherchant à
comprendre des opinions plus ou moins
clairement exprimées, cette unité de l'Al
lemagne pourrait bien s'obtenir, grâce à
l'alliance, austro-prussienne, par le parta
ge des Etats secondaires entre les deux
grandes puissances. Mais je vais trop loin
en disant partage:, nous n'en sommes pas
encore là; ce serait uneattitude trop nette.
Pour le moment , il s'agit soulement de
faire que les duchés s'appuient sur la Prus
se, et puisque l'Autriche a autant de droits
que la Prusse sa rivale, un autre Etat se
condaire, et ce serait la Saxe, s'appuierait
sur l'Autriche. Le reste des.Etats de l'Alle
magne, plus faibles que par le passé et
plus impuissans que jamais à soutenir l'i-■
dée de la triade, finiraient nécessairement
par s'appuyer sur l'une ou l'autre des deux
grandes puissances germaniques.
J'emploie ici le terme d'appuyer, fort
usité à l'heure qu'il est en Allemagne. Pour
savoir au- juste ce que veut dire cette ex
pression, il faut chercher dans des com-.
paraisons et des métaphores une explica
tion plus ou moins difficile. Ce qui paraît
déplus précis, c'est que l'on entend par là
, identité des affaires militaires; maritimes
et diplomatiques,.modelée sur la Consti
tution des Etats-Unis ou de la Suisse. Le
prince qui s'appuie se verrait alors réduit
au rôle de gouverneur héréditaire si l'on ,
veut, ayant même à ses côtés une Cham
bre (les représentans.
Ces intentions prêtées au gouvernement
; prussien , reçoivent, bien entendu, dans
l'Allemagne centrale, l'accueil le plus dé- :
favorable, et il en a été de même dans les
-duchés. Là, on est blessé de dispositions
prises sans re consentement du peuple ou
de ses- représentai ; les populations se
montrent surtout fort irritées des préten
tions des feuilles prussiennes qui récla
ment ouvertement l'abolition de la Cons-
. titution de 1848, valable- encore actuelle- >
ment dans les duchés, et elles repoussent
un régime militaire orné de «hobereaux< »
Où trouver. secours contre cette situa-:
tion? Les Etats secondaires ne manquent
certainement pas de bonne volonté, maisi
la moindre démonstration les intimide et:
la jalousie les a empêchés jusqu'à présent
de s'entendre. On peut lire les déclamations
les plusrpatriotiques dans les journaux of
ficiels de la Saxe et de la Bavière, mais
une simple note envoyée de Vienne et de
Berlin à Dresde a suffi pour faire avorte^
les réclamations de Mi de Beust, contré les
préliminaires de paix signés à Vienne.
On ne peut.donc s'attendre à une résis
tance sérieuse de ce côté, et si d'autres :
edmbinaisons ne viennent au secours des-
Etats secondaires, ceux-ci succomberont
tôt ou tard.
, 11 .n'est ,pas étonnant que,, dans ces cir-,
constances, on entende dé nouveau parler;
du Meinbmd. Ce résultat est regardé comm e i
une conséquence nécessaire delà situation
actuelle, rendue d'autant plus probable que
les puissances et surtout la Prusse, persévé
reront davantage dans leur conduite ac
tuelle. G'estainsi, par exemple, queleclioix
annoncé de M. Scheel-Plessen comme pré-
sident de l'administration proviso^ dj^
duchés a fort irrité les esprits à csjùsejj^.
l'impopularité de cet homme d'StaœiMP.^
a été de même de la défense faite à
' de Hambourg par le gouvernement
sien, de ratifier une convention de lig
télégraphiques conclue avec les commis
saires civils du Holstein, défense dont lp
Sénat n'a pas tenu compte et qui avait été
motivée par l'importanee internatipnale
de cette convention dépassant, disait-on,
là compétence des commissaires.
Pour extrait : L. Boniface.
SOUSCRIPTION
ouverte dans les bureaux
du CONSTITUTIONNEL
pour venib au secoues des incendiés de limoges.
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Auguste Odier, 108, rue St-Lazare 100
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Gauthier, 20, avenue deSuffren
Fournier, 2f8, Faub.-Saint-Martin
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20
20
20
20
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25-
40
25
15
10
' 5
10
10
9
20
20
719
7.555
50
8.274 50
On,Ht dans le Times, du 26 août :■ . ;
« M. Edouard Lazard-, banquier français de
Moorgale ^treet, a ouvert, dans ses bureaux de
la Cité une,souscription en faveur des incen
diés de Limoges. »
M. Delangle, premier vice-président du
Sénat, vient de prononcer, au comice agri
cole de l'arrondissement de Cosne, un dis
cours éloquent, consacré principalement
à retracer, les progrès accomplis par l'agri
culture depuis un demi-siècle. M. Delangle
a aussi rappelé à ses auditeurs ni ver nais
les témoignages si nombreux de sollici
tude que le gouvernement impérial a don
nés aux intérêts agricoles.
Le . discours, de M. Delangle, fréquem
ment interrompu par les chaleureux ap-
plaudissemens de l'assemblée^ ne sera pas
accueilli avec moins de sympathie .par
. tous ceux qui apprécient l'importance des
améliorations agricoles. . _ -
,C." PIEL.
Messieurs et chers compairiotes, - -
Laissez-moi d'abord et avant tout me félici
ter de .vous voir réunis autî>m),de moi. L'an
née dernière, par un fait indépendant de ma
volonté, et à mon grand déplaisir, je vous ju
re, J 'ai' manqué au rendez-vous du comice. Au
jourd'hui je. suis à mon poste,, sain de corpà,
d'esprit aussi j'espère,, tout à fait heureux d. a-
voir à distribuer des couronnes aux concur-
rens dont les sùli'rages du jury ont constaté la
supériorité. (Applaudissemens).
Je ne songe point à faire un discours. De
quel sujet vous pourrais-je entretenir qui cap
tivât votre attention et charmât v,os, esprits ?
Le thème-privilégié des allocutions, dans, lps
fêtes agricoles, c'est l'excellence de l'agricultu
re. On aime à célébrer les avantages attachés
à sa pratique, le bien qu'en retire le pays, les.
efforts et' la persévérance qu'elle impose, lès
A la demande d'un grand nombre d'a
bonnés nouveaux, nous venons de faire
réimprimer tout ce qui a paru jusqu'ici
du roman de m. C harles • rabou , la.
FORÊT DE BOID1.
MM. les abonnés pourront, , à partir du
d" septembre, faire retirer dans les bu
reaux du journal les feuilles contenant les
•parties de LA FOUET DE BONI»Y,
publiées avant la date de leur abonne
ment, et se mettre ainsi au courant de
cette œuyre. si dramatique dans son en
semble et si attachante dans ses détails.
Feuilleton du Constitutionnel, 31 août.
LA FORÊT DE B0NDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Première partie.
XIII.
LÀ GRANDE DESINTERESSEE.
Mme de Maintenon n'avait fait aucune
difficulté peu? recevoir l'abbé de Livry;
seulement, avant de permettre qu'il fût in
troduit, à sa chambre, ainsi qu'à sa per
sonne, elle avait voulu quelques arrange-
mens.
• Ainsi elle avait ordonné d'abaisser les
rideaux de ses fenêtres qu'un instant avant
elle venait de faire relever afin d'avoir
plus de jour pour une lecture; puis, com
me Mazarin à son lit de mort, elle avait,
Dieu le leur pardonne, mis un soupçon
de rouge ; il y avait trop peu de temps
qu'elle avait quitté le théâtre pour se croi-
ee entièrement hors de rôle.
Maintenant, comment, sans le passeport
de l'épiscopat, lè visiteur avait-il été ad
mis ?
D 'abord, l'espèce de faveur où il avait
été ,auprès de Louis XIV, la marquise, ne
l'ignorait pas.
Après eela,il portait unerohepourlaquel
le, à tous les degrés de la hiérarchie clé
ricale, l'auguste dévote professait une con
sidération respectueuse.
Ajoutons, qu'il avait une renommée de
religieux aussi- distingué par son intelli
gence que par la singulière régularité-de
sa vie. Enfin', durant la vie du roi, n'ayant
jamais demandé .à être présenté à la fem
me qui pouvait tout, aussitôt le roi mort,
à la femme qui ne pouvait plus rien, il
demandait une audience; le procédé lais
sait supposer à sa visite un objet qui n'a
vait rien de personnel, et probablement il
parlerait de quelque ch.ose ayant de l'inté
rêt : en voilà certes, plus qu'il n'en fallait,
pour qu'un quart d'heure après son arri
vée à Saint-Gyr, l'abbé se trouvât en tête
à tête avec le plus prodigieux exemple des
vicissitudes humaines qui jamais peut-être
se soit rencontré.
Mme de Maintenon avait alors près de
quatre-vingts ans. Elle était droite et sè
che, ce qui lui maintenait la taille jeune,
ne laissait pas voir de cheveux sous ses
coiffes de veuve, mais ne cachait pas de
même deux mains d'une conservation et
d'une blancheur admirables, que mettait
encore mieux en yaleur le noir mat d'une
robe d'étamine du Maris sur laquelle elles
se détachaient.
Assise avec un peu de la roideur et
de la froideur du marbre , quand M. de
Livry entra, elle le salua d'une légère in
clination de tête qu'elle fit servir, en y joi
gnant un coup d'œil, à indiquer un pliant,
d'avance préparé pour le visiteur. Avec
son grand air et sa physionomie glacée et
impassible , elle avait l'air d'une figure de
la Résignation,mais une résignation rêche,
aride, et qui ne s'humilie pas.
— Madame, lui dit Tabbé, il m'en a
coûté de venir me jeter au travers d'une si
juste douleur encore cruellement récente;
mais au nom même de celui' que vous
pleurez,, j'accemplis un devoir, et ainsi ma
démarche porte avec elle son excuse.
La marquise salua de nouveau : elle ac
ceptait l'excuse et engageait son interlo
cuteur à poursuivre.
— Je viens Madame, continua M. de Li
vry, vous entretenir d'un sujet, j'oserai
dire si délicat, et tant d'intérêts peuvent s'y
trouver compromis, que j'ai besoin de me
rappeler ce que vous avez été à celui au
nom de qui je vais vous parler pour être
bien, sûr qu'en m'ouvrant même à votre
So/iûftïéje neçommets pas une imprudence.
— Ma Solidité , répliqua la marquise, a
quatre-vingts ans, et le roi, qui se plaisait
à m'honorer de ce nom, avait pu s'aperce
voir que j'allais de moins en moins le mé
ritant. Si c'est un conseil que vous venez
me demander, les pauvres lumières dq
mon esprit ont encore bien baissé depuis
ce dernier coup. Si c'est un concours, je ne
me mêle plus de rien": ma vie est mainte
nant close entre ces quatre murs, où je
n'entends plus rien demander qu'à Dieu.
— L'habit que je porte, répondit l'abbé,
doit vous faire penser, Madame, que je
m'entretiens aussi quelquefois avec Dieu,
et c'est de lui que j'ai appris qu'il est de
certaines situations élevées dont on ne
saurait cire si brusquement dérois qu'el
les ne laissent après elle une suite. Il ne
s'agit pas seulement de la volonté du roi
qui nous a créé tous deux nos devoirs,
mais.il s'agit aussi du salut du royaume,
auquel a entendu pourvoir cette auguste
volonté.
— Soyez assez bon pour sortir du pré
ambule et préciser, dit la marquise.
— Eh bien ! Madame, j'oserai vous de
mander si vous avez eu quelque connais
sance d'un testament que le roi aurait fait
à l'appui de celui que le Parlement a traité
avec un si parfait respect?
— Assurément, je ne connais rien de
pareil; le roi me disait beaucoup de cho
ses; il avçiit même bien voulu me confier
la teneur de l'acte qui a été méconnu , il
serait donc toutrà-fait extraordinaire qu'il
en eût dressé un autre à mon insu.
—Je me suis mal expliqué, Madame, en
disant que le roi aurait fait uh second tes
tament k l'appui du premier; c'est à ren
contre que je devais dire, car le second
change tout de fond en comblp ; le roi
avait prévu la forfaiture du Parlement et,
comme on dit familièremént, il n'avait pas
voulu avoir tout son jeu sur' une seule
carte. ■ . '
— Alors, dit : Mme de Maintenon avec
une curiosité qui la fit un moment sortir
de son rôle de grande désintéressée, cet
acte de la. seconde dernière volonté du roi,
serait pour vous quelque chose de plus
qu'un ouï-dire?
— J'y crois, répondit M. de Livry; com
me on croit à une réalité dont on a la cer
titude morale sans l'avoir vue de ses yeux
et touchée de ses mains.
Et il raconta, à peu -de chose près, tout
ce que le lecteur sait déjà.
Après avoir écouté avec une attention
qui s'étudia à ne paraître que tiède, et qui
s'accentua seulement par un petit sourire
de dédain quand fut prononcé le n.om de
MlleChausseraie,
— Monsieur l'abbé, dit la marquise,
Yotre Révérence me permettra de lui faire
remarquer que tout ce qu'elle vient de
m'exposer est prodigieusement romanes
que. Le point de départ surtout ne don- :
ne pas une entière confiance. "Vous savez
ce que c'est que Mlle Ghausseraie ? ,
— Madame, répondit l'abbé, il est de
notoriété que le roi avait pour elle des cô
tés de confidence, et personne moins que
vous ne peut ignorer qu'à eette entrée dé
robée qu'elle avait su se faire dans l'esprit
de son glorieux maître, Monsieur le car
dinal de Noailles a dû d'échapper aux vio
lences que méditait contre lui le père Tel-
lier.
L'argument était vif : la Ghausseraie
avait l'ait ce que n'avait .pas fait Mme de
Maintenon/bien que par le mariage de sa
nièce,Mlled'Aubigné,elléfût devenue l'al
liée de la famille de. Noailles. Aussi ce'fut
avec une nuance d'aigreur que la marqui
se demanda à l'abbé quelle importance
après tout il attachait à cette pièce, qui,
peut-être n'existant pas, n'était pas, dans,
tous les cas en sapossession; sans compter
qu'après un premier affront fait aux dis
positions du roi,, elle était de nature à
menacer sa mémoire de quelque autre ou
trage encore plus sanglant.
— A cela, s'il plaît à Dieu, nous àvjsë-
rons, répondit l'abbé. Quand le roi d'Es
pagne, M. le duc Du Maine, vous, Mada
me, que je tiens pour Une alliée pilissçtkijte'
et efficace,-et moi, humble instrument, 1
nous-serons entendus pour mettre en pré
sence des Etats-Généraux ce M. le Régent
de fabriquéparlementaire, veuillez croire,
Madame la marquise, qu'il trouvera à qui
parler! • .
— Ainsi, répliqua Mme de Maintenon,
c'est une conspiration appuyée nébuleu-
sement sur le tiers-état dans laquelle vous
venez m'offrir d'entrer sur la foi de Mlle
Ghausseraie? "
— Eh! Madame, répondit l'abbé en s'a-
nimant, laissons là Mlle Ghausseraie, elle
n'est digne d'avoir, ni dans votre mémoi
re, ni dans votre esprit, la place qu'elle
semble vouloir y usurper, et Dieu pour
ses desseins se sert, vous le savez, des ins-
trumens les plus imprévus. Mais où peut
se mesurer la grandeur du péril qui me
nace l'intrusion de M. le duc d'Orléans,
c'est dans l'émoi singulier de tout ce qui
l'entoure, rien qu'à" la vague apparence
d'un fantôme se dressant devant lui dans
l'ombre. D'ailleurs, Madame, lesEtats-Gé -
néraux expressément voulus par le roi,
cela ne peut s'appeler une conspiration ;
quand les trois ordres qui représentent
l'universalité du peuple français, le clergé,
la noblesse et la bourgeoisie sont réunis,
cela s'appelle un grand recours national.
— Appelez la chose comme vous vou
drez , repartit la marquise , vous n'y en
trez pas moins dans une voie obscure, dé
sarmé au premier pas de l'arme dont vous
entendez vous servir et côtoyant d'affreux
précipices'. Voyez! avant d'avoir mis la
main à l'œuvre, déjà du sang et des victi
mes!. Avec les ressources de l'art où vous
excellez., 'vous avez disputé M. de Laval à
la mort, mais ce malheureux jeune hom
me, qui selon toute apparence est allé àjel-
le, sans préparation jt, &yqc.,une.Gqnscien-
ce chargée, n'est-ce pas une leçon ter
rible ? . . r r . ,
r Je h'excelle'.dâns .rien, Madame,, ré
pondit l!abbé qui avait saisi, tout enve-
loppée qu'elle f'ût, l'intention' de le rappe
ler finement à sa chirurgie-, mais j'ai con
fiance- en .Dieu ; Louis XIV, après m'avôir
, donûéplùs. d'une preuve dé sa bonté, a
;.daigné compter sur moi pour l'exécution
; d'une volonté qui est maintenant tout l 'a
venir de la France. J'exécute," sans regar
der s'il y a autour de moi des précipices*
mais en cherchant s'il y a des cœurs dé-
voués à mon unisson et des bras pour me
seconder dans ce dévoûment,
— Monsieur, reprit sèchement la mar
quise, je crois aussi exécuter la volonté du
roi - en restant en dehors de ce que je tiens
pour une folle entreprise. Si le roi m'y
avait voulue, au point où j'en étais avec
lui, vous daignerez bien admettre qu'il
m'en eût parlé.
— Mon; Dieu ! Madame, je n'entends pas
que le roi ait pensé à vous associer à nos
dangers; je crois, au contraire, dô l'affec
tion dont il était pour vous, que son in
tention a été de vous laisser tranquille
ment abritée dans la calme retraite qui
dès longtemps vous ctaît préparée. C'est,
moi,qui, dans un zèle indiscret peut-être,
et dans mon désespoir de me voir désar
mé, comme vous le disiez il y a un mo
ment, suis venu de mon chef pour vous
prier de suppléer l'arme absente. Ne pou
vant produire la pièce dont il m'était com
mandé de faire usage, j'avais pensé qu'au
près du roi d'Espagne et auprès' de M. le
duc Du Maine, votre parole serait bien au
trement; significative que mon humble af
firmation. . ■ k .
— Qui, moi, Monsieur, s'écria la mar
quise, que j'atteste une chose que je n'ai
pas vue et à laquelle je ne crois pas , je
publié les 5 et 20 de chaque mois,
imp. L. BON1FACE, r. desBons-Enfans, 19,
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE ? UNIVERSEL.
Le mode abonnement le plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un eflet | Le» lettres ou envois argent non affranchis sont refuséï. I
sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, rue de Valois, n° 10, j Les articles déposés ne sont pas rendus. - , '
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Les A nnonces sont reçues .chez M. P anis, rue Notre -Dame-des- Victoires, n 40
(place de la Bourse).
1ISTOIM
DO
«IMT IT DI L'EMPIRE
PAB É. A. THIERS
"20 VOLUMES m-8* RElIÉi,
Nous croyons être agréables à nos abon
nés en leur donnant avis que quelques se
maines nous séparent de l'époque à la
quelle il ne nous sera plus possible de
leur offrir aux prix exceptionnels et de fa
veur l'Histoire du Consulat et de l'Empire,
en 20 volumes reliés, par M. Thiers.
Les demandes doivent donc nous être
adressées avant le 1" octobre prochain,
jour de l'expiration de notre traité avec
l'éditeur de cet ouvrage.
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Les 20 vol. sans gravures
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65
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Les abonnés de province auront à ajou
ter, pour le port de l'ouvrage, la boîte et
l 'emballage, 7 fr.
MM. les abonnés qui n'ont pas encore
reçu les volumes complémentaires, du 17"
au 20" inclusivement, sont priés de les
faire retirer .d'ici au 30 septembre pro
chain, dernier délai.
PARIS, 50 AOUT.
Seul entre tous les journaux autrichiens
le Botschafler affirme les bons résultats de
l'entrevue qui vient d'avoir lieu entre l'em
pereur et le roi de Prusse. Toutes les au
tres feuilles déclarent qu'en dehors des
témoignages d'estime personnelle échan
gés par les deux souverains, les questions
ai'ont pas fait un pas : le seul fruit que
M. de Bismark aurait tiré de son séjour à
Vienne serait la conviction aujourd'hui
acquise que l'Autriche ne cédera rien de
sa position ni. de son influence en Alle
magne, et ne permettra même pas que la
Prusse s'assure;-à l'égard des duchés, une
suzeraineté effective qui serait l'équiva
lent d'une annexion.
VOst,-Deutsche - Post, qui parait animé
d'une répulsion' de plus cri plus vive con
tre la Prusse, ne veut pas admettre que le
rôle de l'Autriche l'appelle surtout du côte
■de l'Oriènt, comme le prétendaientlesjour-;
naux prussiens que nous citions hier;
M, de Bismark aurait un jour déclaré
qu'à soïi avis le centre de gravité de l'Au
triche était à Bude, en Hongrie; l 'Ost-
Deutsche-Post démontre - que ces paroles;
sont la formule polie d'un arrêt d'expul
sion prononcé contre l'Autriche en tant
que puissance allemande.
La Gazette d'Augsbourg confirme expres
sément l'insuccès de la politique prus
sienne à Vienne! «L'Autriche, dit-elle, sau-
» vegardera le droit de l'Allemagne et n'en,
» abandonnera pas même l'épaisseur d'un
» cheveu.»,
On sait que les enclaves jutlandaises du
duché deSleswigontété cédées,danslespré-
liminaires de paix aux deux grandes puis-;
sances allemandes.,.Un. certain nombre;
d'habitans de ces enclaves, ont adressé une;
pétition au roi ' Christian pour réclamer;
contre l'incorporation'.fie leur territoire
dans le futur Etat de Sleswig-Holstein.
Le pa«ti de la paix prend chaque jour;
plus de consistance aux Etats-Unis,. Une'
convention démocratique, réunie à Syra- ;
'"cuse, a déclaré qu'elle n'appuieraitlçchoix
de la convention de Chicago que si lé can
didat désigné est favorable à la paix.
A peine rentrés à Cronstadt, les officiers
de l'escadre russe dè l'Atlantique ont reçu
de l'empereur l'ordre d'aller rendre'visite;
au ministre américain, le général Gâssius
Clay v et de le remercier dû brillant accueil
fait à la marine russe dans les pons des
Etats-Unis. M. Cassius Clay a répondu
qu'il était fier d'exprimer les sentimens
d'estime et d'admiration du peuple amé
ricain pour l'empereur Alexandre, « li
bérateur de son peuple et .consola
teur de l'humanité. » Un des secrétaires 1
de la légation,M. Henry Bergh, a expliqué
ensuite les sympathies qui unissent si
chaleureusement l'Amérique du Nord et
la Russie, par cela seul que « la Russie et
» les Etats-Unis marchent tous deux dans
» le même chemin, celui de la civilisation
» véritable. »
A u&cste V itu,
L'Empereur, accompagné de Son Altes
se Impériale le Prince Impérial, de S. A.
R. le prince Humbert d'Italie et de S. A. I.
le prince Napoléon, est parti directement
du château de Saint-Gloud aujourd'hui, à
midi, pour le camp de Ghâlons.
La suite de l'Empereur se compose du
général Fleury, premier écuyer, des géné
raux de Montebello et de Castelnau, aides-
de-camp, d'officiers d'ordonnance, de M.
Bavillier, écuyer commandant, et de M.
le baron H. Larrey, chirurgien ordinaire.
Le Prince Impérial est sirîvi de son
écuyer, MÎ Bachon, et de son précepteur,
M. Monnier.
Deux aides de . camp accompagnent le
prince Nâpoléon,.et cinq officiers italiens
le prince Humbert, indépendamment du
général Mollard et du prince Poniatowski,
ecuyer de l'Empereur, attachés à sa per
sonne par ordre de Sa Majesté.
MM. Gh. Laffitte, administrateur delà
compagnie de l'Ouest, et Jullien, direc
teur, ont eu aussi l'honneur d'açcompa-
gner Sa Majesté Impériale au départ.
Arrivée à midi et demi à la bifurcation
de La Villette, Sa Majesté a été reçue par
M. Thouvtnel, président, et les membres
du-conseil d'administration de la compa
gnie des chemins de fer de l'Est, et par
MM. Sauvage, directeur, Jacqmin, direc
teur de l'exploitation, et Ledru, ingénieur
en chef de la voie, directeur des travaux.
Sur l'invitation de l'Empereur. M. Thou-
venel a pris place dans le train impérial.
Une lettre du camp de Châlons nous
apprend que le maréchal Forey y'était ar-;
rivé de Lille la veille ;■ il est descendu au.
pavillon impérial. . j
Des étrangers de marque arrivent à tout;
instant. On porte le nombre des invités à'
plus de quatre-vingts. . ,
Le camp , déjà fort >orné par les soins,
des artistes en tous genres que comptant}
les régimens , reçoit à chaque instant'
de nouvelles décorations. On y prodigue;
le? fleurs, le feuillage, la sculpture d'or
nement et même de. ronde-bosse.
L'Empereur était attendu Aujourd'hui à;
quatre heures, et l'on croyait que les ma
nœuvres commenceraient le lendemain. ;
L. K oniface.
On lit dans l'Estafette de Mexico, 29 juil
let : f
Le fait le plus important de la quinzaine est
l'installation définitive des commissions chan
gées d'élaborer des projets d'organisation des!
finances et de l'armée. En dehors de ces deux;
branches de l'administration, il n'est pas une;
question de haut intérêt politique qui ne soit;
à l'étude. L'empire traverse, du reste, une pé-:
riode de .recueillement et d'enquête laborieuse
'sans laquelle il eût été impossible de ne pas;
s'égarer dans le chaos que les révolutions ont.
légué au. Mexique. Si l'intérêt personnel s'ir
rite quelquefois de ces lenteurs, le pays en gé
néral sait qu'il a tout à gagner à l'examen ap
profondi de la situation, et il attend avecçon-
li&ncd*
S. M. l'empereur a institué des audiences!
publiques tous les dimanches. Chacun est ad-i
mis, sans distinction de nationalité, à exposer,
> ses griefs, à proposer quelque projet d'utilitéi
publique ou à solliciter quelque faveur. On'
sait beaucoup de gré à l'empereur d'avoir ins
titué, ces audiences; S. M. témoigne par là de
sa sollicitude pôur • tous les intérêts et de son
désir de tout connaître par elle-même.
Du reste, la popularité des jeunes souverains
jïûfeU-qu'augmenter: LL. MM: lie pâîâîsSent
jamais en public sans être saluées des accla
mations les plus chaleureuses.
Pendant la quinzaine qui vient de s'écouler,
un grand nombre d'établissemens d'éducation
publique ou de*bienfaisànce ont eu l'honneur
de recevoir la visite de S. M. l'impératrice,
dont la bienveillance, là sollicitudë édlairée
pour le progrès moral et intellectuel de la jeu
nesse et la Mute intelligence, laissent partout 1
une profonde impression.
Les chefs dissidens se rallient chaque jour
en plus grand nombre au gouvernement im
périal, et le désarroi est complet dans les rangs -
des forces armées qui tiennent encore là cam
pagne» C'est surtout dans le département de
Jalisco, où se trouvait massée la seule force
dissidente qui eût quelque ressemblance avec
un corps d'armée, que ces symptômes de dis
solution sont plus prononcés.
Depuis que le général Uraga a donné son
adhésion à l'empire, la petite armée dont il
avait le commandement en chef s'est fraction
née sous les ordres de plusieurs chefs qui sè
sont rendus entièrement indépendaiis les uns
des autres et agissent pour leur propre compte..
Il a été procédé, le jeudi U juillet, à> la
chancellerie de la légation de France, au ra-
- chat d'une partie des bons de la convention -
de 1853, conformément aux termes de cette
convention.
Chargé d'une mission extraordinaire, M. Pa- /
blo Martinez del Rio doit partir prochainement'
pour l'Europe, pour notifier à plusieurs cours,
-notamment à* celles de Constantinople et d'A
thènes, l'avènemônt de S. M. l'empereur Maxi-
milien au trône du Mexique.
TÉLÉGRAP HIE PRIVÉE.
New-York, 20 août (par l'Eibernian.)
Le général Grant mande que ses opérations
sur la rive gauche du James river ont eu un
résultat favorable mais non décisif. Les confé
dérés ont laissé entre ses mains 400 prisonniers
et ont dû laisser leurs blessés et leurs morts
sur le champ de bataille. Du côté des fédéraux,
il y a eu 1,000 morts ou blessés. Grant s'est
avancé "en reconnaissance dans la direction de
Richmond jusqu'à Loir-Oaks.
• La cavalerie de Sheridan çi remporté à Front-
Royal un avantage sur la cavalerie de Long-
street; les fédéraux auraient fait 300 prison
niers.
D'après une autre version, Shéridan, au
contraire, aurait été battu et sa serait retiré
sur Har.pers-Ferry. .
Le fort Morga'n, près de Mobile, ayant refusé
de se rendre, l'amiral Farragut a dirigé contre
lui, par mer ,et par terre, deux attaques qui
sont restées sans succès. Le fort Morgan est
approvisionné pour six mois et il est défendu
par une forte garnison.
La guerre avec les indigènes, dans le Kansas,
prend de plus grandes proportions,
Le, croiseur; confédéré Taltahassée, entré dans
le port d'Halifax, avait déjà obtenu 300 tonnes
de charbon, quand l'amiral • anglais Hope lui
a ordonné de quitter; le port. le Taltahassée s'est
dirigé, vers l'Est. Deux canonnières fédérales
sont à sa poursuite. ,
Une convention démocratique, en faveur de
la paix, s'e?t réunie à Syracuse. On y a résolu
de n'appuyer le choix do la convention do
Chicago que si le candidat désigné est favora
ble à la paix. L'assemblée a adopté d'autres
résolutions: en faveur d'un-armistice et de la
convocation d'une convention de tous les Etats
à l'effet de chercher un moyen - de réconcilia
tion. MM. Vallandigham et Fernando Wood ont
prononcé dos discours en faveur de la paix.
Or, 256 7/8.—Change sur Londres, 279.—Co
ton, 179 à 180. -
' Turin, 30 août.,
Les arrestations continuent à Trente et en
Vénétie. Le bruit court que la police a décou
vert des dépôts d'armes, de munitions et de
drapeaux tricolores.
Emprunt italien, 67.60.
Madrid, 30 août.
Les magasins de .marchandises et de maté
riel de la gare du. Sud ont brûlé hier.
Le deuxième procès de l 'Iberia a.été jugé, au
jourd'hui, par le conseil de guerre. Ce journal
a été acquitté. ( Havas-Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :
Londres; 30 août 4 h. 30 soir.
Consolidés anglais* 88 3/4 à 7/8.
Le marché monétaire est calme. .
On dit que le duc. de Suthèrland a offert, son
hôtel au prince Humbert pour toute la durée
du séjour que l» prince .doit faire à Londres.
Londres, 30 août.;
Le Times a reçu de son correspondant spé
cial de New-York ies nouvelles suivantes en
date du 20 août: .. ..
• On annonce ce matin que le général confé
déré Early a battu Sheridan. Celui-ci s'est re
tiré-^wiiaqper'a-Ferr y. , V'
L'amiral Farragut ayant sommé le fort Mor
gan de se rendre à discrétion, le commandant
confédéré lui a répondu par un refus en ajou
tant qu'il avait des provisions pour six mois
et qu'il était décidé à se défendre jusqu'à la
dernière extrémité. ■
Dans la grande convention eh faveur de la
paix tenue à Syracuse on a entendu MM. Val
landigham, Fernando Wood et autres notabi
lités du parti démocrate. Les résolutions adop
tées dénoncent les actes de M. Lincoln et font
un appel au peuple des Etats: Unis pour qu'il
soit fait un grand effort afin d'amener un ar
mistice et une convention générale de tous le»
Etats.
Un meeting semblable a été tenu à Spring-
field dans l'Illinois.
" Rien de nouveau d'Atlanta.
Perlin, 30 août.
La Gazette de la Croix .dit qu il n'est pas
question d'un retrait de troupes, mêmp pour
le Jutland seulement, et-par conséquent d'un
rappel de l'armée d'occupation, avant la con
clusion définitive de la paix.
(Havas-Bullier.)
cours de. cloture
3 0/0 aucompt.
—Findu mois.
41/2 au compt.
—Fin du mois.
COURS DE LA BOURSE. .
le 29 -le 30 hausse. baisse
66.35
66.35
94.50
93.60
66.30
66.35
94.75
». »
».
»■
25
»
05
»
»
»
Nos correspondances de Vienne et de
Francfort s'accordent à affirmer que le
projet, dû à l'initiative de M. de Bismark,
d'établir dans les duchés un gouverne
ment intérimaire, a été abandonné quant
à présent. A .ce qu'il paraît, l'Autriche et
la Prusse n'ont pu s'entendre sur l'organi
sation de cet intérim , et ce qui est cer
tain , c'est que l'attitude hostile prise par
les populations du Sleswig-Holstein vis-à-
vis du projet prussien, n'a pas peu contri
bué àfaire échouer la proposition de M.
de Bismark.
Les mêmes correspondances, à propos
de l'assemblée de'Neumiinster, font re
marquer combien la popularité de la Prus
se a "souffert depuis un mois! Dans.la réu
nion des sociétés patriotiques du 25 juillet,
la proposition, relative à l'union militaire
et diplomatiquo avec-3a Prusse, obtenait
encore 98 voix sur 200. La résolution adop
tée dans l'assemblée de Neumiinster rie,
parle plus que de£' « rapports intimes avec;
"». la Prusse, qu'autant que l'exigeraient les
» intérêts de VAllemagne. »
La cour d'Oldenbourg n'a toujours pas
envoyé son mémorandum à Francfort. Uir
des jurisconsultes chargés de défendre les
prétentions du grand-duc Pierre, ayant
vainement compulsé les archives d'Olden
bourg, se serait adressé, dit-on, à -Vienne'
pour savoir s'il n!existait pas dans les
archives impériales des pièces! pouvant
servir à l'appui de ces prétentions. Bref,
tout semble annoncer que cette can dida-
ture, faute de pièces justificatives, ne pour
ra être prise en considération par là Diète
germanique.
L. Boniface.
On nous écrit de Francfort, le 26 août :
Quand l'année passée,, à pareille épo
que, je, me trouvais à Francfort lors du
congrès des princes, j'ai dû acquérir la
conviction qufe l'unité de l'Allemagne, ce 7
rêve séculaire, n'était réalisable, qu'au
prix d'une révolution, morale ou maté
rielle, partant ,d'en haut ou d'en bas. Pré
tendre que pacifiquement et volontaire
ment trente et quelques souverains abdi-
quént en faveur d'une ou de deux puis
sances, ce serait se laisser aller à des illu
sions ; prétendre que l'une des deux gran
des puissances reconnaisse la suprématie
de l'autre, ce serait oublier les enseigne-
mens élémentaires de l'histoire.
Un changement ne pourrait donc se faire
que par la force ; au mépris des droits éta
blis, et, dans ce cas, la forte est bien près
de la résolution, qu'il y ait ou qu'il n jr
ait pas (le barricades. Ce n'est pas en bas
que 1 on à eù ce'co,urage; l'exemple a été
donné d'en haut, dans la question des du
chés. Aussi cette question, outre l'intérêt
de-l'agrandissement territorial, offre-t-elle
encore celui de savoir si l'organisation pro
jetée pour le Sleswig-Holstein et la mar
che suivie dans cette affaire doivent ser
vir de modèle et de principes dans l'orga
nisation future de l'Allemagne et dans 1 at
titude des deux grandes puissances à l'é
gard des Etats secondaires.
A ce point de vue, l'organisation proje
tée des duchés mérite donc de fixer l'at
tention. Je dis organisation projetée, car
rien ne paraît encore décidé et tout dé
pend, à ce que l'on suppose, d» l'entrevue
du roi de Prusse et de l'empereur d'Autri
che, quia eu lieu, cette semaine, àVienne.
On a beaucoup exalté l'importance de ces
entretiens, et les enthousiastes en prédi
sent l'unité de l'Allemagne comme résul
tat inévitable.
Suivant eux, en effet, et en cherchant à
comprendre des opinions plus ou moins
clairement exprimées, cette unité de l'Al
lemagne pourrait bien s'obtenir, grâce à
l'alliance, austro-prussienne, par le parta
ge des Etats secondaires entre les deux
grandes puissances. Mais je vais trop loin
en disant partage:, nous n'en sommes pas
encore là; ce serait uneattitude trop nette.
Pour le moment , il s'agit soulement de
faire que les duchés s'appuient sur la Prus
se, et puisque l'Autriche a autant de droits
que la Prusse sa rivale, un autre Etat se
condaire, et ce serait la Saxe, s'appuierait
sur l'Autriche. Le reste des.Etats de l'Alle
magne, plus faibles que par le passé et
plus impuissans que jamais à soutenir l'i-■
dée de la triade, finiraient nécessairement
par s'appuyer sur l'une ou l'autre des deux
grandes puissances germaniques.
J'emploie ici le terme d'appuyer, fort
usité à l'heure qu'il est en Allemagne. Pour
savoir au- juste ce que veut dire cette ex
pression, il faut chercher dans des com-.
paraisons et des métaphores une explica
tion plus ou moins difficile. Ce qui paraît
déplus précis, c'est que l'on entend par là
, identité des affaires militaires; maritimes
et diplomatiques,.modelée sur la Consti
tution des Etats-Unis ou de la Suisse. Le
prince qui s'appuie se verrait alors réduit
au rôle de gouverneur héréditaire si l'on ,
veut, ayant même à ses côtés une Cham
bre (les représentans.
Ces intentions prêtées au gouvernement
; prussien , reçoivent, bien entendu, dans
l'Allemagne centrale, l'accueil le plus dé- :
favorable, et il en a été de même dans les
-duchés. Là, on est blessé de dispositions
prises sans re consentement du peuple ou
de ses- représentai ; les populations se
montrent surtout fort irritées des préten
tions des feuilles prussiennes qui récla
ment ouvertement l'abolition de la Cons-
. titution de 1848, valable- encore actuelle- >
ment dans les duchés, et elles repoussent
un régime militaire orné de «hobereaux< »
Où trouver. secours contre cette situa-:
tion? Les Etats secondaires ne manquent
certainement pas de bonne volonté, maisi
la moindre démonstration les intimide et:
la jalousie les a empêchés jusqu'à présent
de s'entendre. On peut lire les déclamations
les plusrpatriotiques dans les journaux of
ficiels de la Saxe et de la Bavière, mais
une simple note envoyée de Vienne et de
Berlin à Dresde a suffi pour faire avorte^
les réclamations de Mi de Beust, contré les
préliminaires de paix signés à Vienne.
On ne peut.donc s'attendre à une résis
tance sérieuse de ce côté, et si d'autres :
edmbinaisons ne viennent au secours des-
Etats secondaires, ceux-ci succomberont
tôt ou tard.
, 11 .n'est ,pas étonnant que,, dans ces cir-,
constances, on entende dé nouveau parler;
du Meinbmd. Ce résultat est regardé comm e i
une conséquence nécessaire delà situation
actuelle, rendue d'autant plus probable que
les puissances et surtout la Prusse, persévé
reront davantage dans leur conduite ac
tuelle. G'estainsi, par exemple, queleclioix
annoncé de M. Scheel-Plessen comme pré-
sident de l'administration proviso^ dj^
duchés a fort irrité les esprits à csjùsejj^.
l'impopularité de cet homme d'StaœiMP.^
a été de même de la défense faite à
' de Hambourg par le gouvernement
sien, de ratifier une convention de lig
télégraphiques conclue avec les commis
saires civils du Holstein, défense dont lp
Sénat n'a pas tenu compte et qui avait été
motivée par l'importanee internatipnale
de cette convention dépassant, disait-on,
là compétence des commissaires.
Pour extrait : L. Boniface.
SOUSCRIPTION
ouverte dans les bureaux
du CONSTITUTIONNEL
pour venib au secoues des incendiés de limoges.
• 9° liste.
. MM.
Auguste Odier, 108, rue St-Lazare 100
Papillon • 50
Un abonné anonyme 50
Brillet, à Nogent 40
L. Champion, 15, rue N c -St-Eustache 30
A. M. h M. 5
J. G., abonné 20
Un lecteur . • 5
Chabert, à Beauvais . 5
F. P. 10
Un abonné 10
Une abonnée 30
Breton, fabricant de carmin, 7, rue
de la Poterie 10
Delor me, avoué honoraire 20
Chiuier, 89, rue Saint -Sauveur 50
Chamarante père, à Choisy-le-Roi 10
Delfosse. 19, rue d'Angôulème-du-
Temple
L. M., abonné
Desserin, rue Grande-Fontaine, à
Saint-6ermain-en-Laye
Garnier^rue Boileau, à Auteuil
M. C.
C. S. M., abonné
Mme V e C. H., abonnée
Ch. B. ..
Mme veuve Q., abonnée à Epmay
J. V.D.,
J. B. R.j à Argenteuil
De Larac, 35, rue Saint-Lazare
Gauthier Lathuille, restaurateur,
9, Grande-Rue. à Batignolles
. M. et Mme C. D., abonnés, à ^eullly
Gauthier, 20, avenue deSuffren
Fournier, 2f8, Faub.-Saint-Martin
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719
7.555
50
8.274 50
On,Ht dans le Times, du 26 août :■ . ;
« M. Edouard Lazard-, banquier français de
Moorgale ^treet, a ouvert, dans ses bureaux de
la Cité une,souscription en faveur des incen
diés de Limoges. »
M. Delangle, premier vice-président du
Sénat, vient de prononcer, au comice agri
cole de l'arrondissement de Cosne, un dis
cours éloquent, consacré principalement
à retracer, les progrès accomplis par l'agri
culture depuis un demi-siècle. M. Delangle
a aussi rappelé à ses auditeurs ni ver nais
les témoignages si nombreux de sollici
tude que le gouvernement impérial a don
nés aux intérêts agricoles.
Le . discours, de M. Delangle, fréquem
ment interrompu par les chaleureux ap-
plaudissemens de l'assemblée^ ne sera pas
accueilli avec moins de sympathie .par
. tous ceux qui apprécient l'importance des
améliorations agricoles. . _ -
,C." PIEL.
Messieurs et chers compairiotes, - -
Laissez-moi d'abord et avant tout me félici
ter de .vous voir réunis autî>m),de moi. L'an
née dernière, par un fait indépendant de ma
volonté, et à mon grand déplaisir, je vous ju
re, J 'ai' manqué au rendez-vous du comice. Au
jourd'hui je. suis à mon poste,, sain de corpà,
d'esprit aussi j'espère,, tout à fait heureux d. a-
voir à distribuer des couronnes aux concur-
rens dont les sùli'rages du jury ont constaté la
supériorité. (Applaudissemens).
Je ne songe point à faire un discours. De
quel sujet vous pourrais-je entretenir qui cap
tivât votre attention et charmât v,os, esprits ?
Le thème-privilégié des allocutions, dans, lps
fêtes agricoles, c'est l'excellence de l'agricultu
re. On aime à célébrer les avantages attachés
à sa pratique, le bien qu'en retire le pays, les.
efforts et' la persévérance qu'elle impose, lès
A la demande d'un grand nombre d'a
bonnés nouveaux, nous venons de faire
réimprimer tout ce qui a paru jusqu'ici
du roman de m. C harles • rabou , la.
FORÊT DE BOID1.
MM. les abonnés pourront, , à partir du
d" septembre, faire retirer dans les bu
reaux du journal les feuilles contenant les
•parties de LA FOUET DE BONI»Y,
publiées avant la date de leur abonne
ment, et se mettre ainsi au courant de
cette œuyre. si dramatique dans son en
semble et si attachante dans ses détails.
Feuilleton du Constitutionnel, 31 août.
LA FORÊT DE B0NDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Première partie.
XIII.
LÀ GRANDE DESINTERESSEE.
Mme de Maintenon n'avait fait aucune
difficulté peu? recevoir l'abbé de Livry;
seulement, avant de permettre qu'il fût in
troduit, à sa chambre, ainsi qu'à sa per
sonne, elle avait voulu quelques arrange-
mens.
• Ainsi elle avait ordonné d'abaisser les
rideaux de ses fenêtres qu'un instant avant
elle venait de faire relever afin d'avoir
plus de jour pour une lecture; puis, com
me Mazarin à son lit de mort, elle avait,
Dieu le leur pardonne, mis un soupçon
de rouge ; il y avait trop peu de temps
qu'elle avait quitté le théâtre pour se croi-
ee entièrement hors de rôle.
Maintenant, comment, sans le passeport
de l'épiscopat, lè visiteur avait-il été ad
mis ?
D 'abord, l'espèce de faveur où il avait
été ,auprès de Louis XIV, la marquise, ne
l'ignorait pas.
Après eela,il portait unerohepourlaquel
le, à tous les degrés de la hiérarchie clé
ricale, l'auguste dévote professait une con
sidération respectueuse.
Ajoutons, qu'il avait une renommée de
religieux aussi- distingué par son intelli
gence que par la singulière régularité-de
sa vie. Enfin', durant la vie du roi, n'ayant
jamais demandé .à être présenté à la fem
me qui pouvait tout, aussitôt le roi mort,
à la femme qui ne pouvait plus rien, il
demandait une audience; le procédé lais
sait supposer à sa visite un objet qui n'a
vait rien de personnel, et probablement il
parlerait de quelque ch.ose ayant de l'inté
rêt : en voilà certes, plus qu'il n'en fallait,
pour qu'un quart d'heure après son arri
vée à Saint-Gyr, l'abbé se trouvât en tête
à tête avec le plus prodigieux exemple des
vicissitudes humaines qui jamais peut-être
se soit rencontré.
Mme de Maintenon avait alors près de
quatre-vingts ans. Elle était droite et sè
che, ce qui lui maintenait la taille jeune,
ne laissait pas voir de cheveux sous ses
coiffes de veuve, mais ne cachait pas de
même deux mains d'une conservation et
d'une blancheur admirables, que mettait
encore mieux en yaleur le noir mat d'une
robe d'étamine du Maris sur laquelle elles
se détachaient.
Assise avec un peu de la roideur et
de la froideur du marbre , quand M. de
Livry entra, elle le salua d'une légère in
clination de tête qu'elle fit servir, en y joi
gnant un coup d'œil, à indiquer un pliant,
d'avance préparé pour le visiteur. Avec
son grand air et sa physionomie glacée et
impassible , elle avait l'air d'une figure de
la Résignation,mais une résignation rêche,
aride, et qui ne s'humilie pas.
— Madame, lui dit Tabbé, il m'en a
coûté de venir me jeter au travers d'une si
juste douleur encore cruellement récente;
mais au nom même de celui' que vous
pleurez,, j'accemplis un devoir, et ainsi ma
démarche porte avec elle son excuse.
La marquise salua de nouveau : elle ac
ceptait l'excuse et engageait son interlo
cuteur à poursuivre.
— Je viens Madame, continua M. de Li
vry, vous entretenir d'un sujet, j'oserai
dire si délicat, et tant d'intérêts peuvent s'y
trouver compromis, que j'ai besoin de me
rappeler ce que vous avez été à celui au
nom de qui je vais vous parler pour être
bien, sûr qu'en m'ouvrant même à votre
So/iûftïéje neçommets pas une imprudence.
— Ma Solidité , répliqua la marquise, a
quatre-vingts ans, et le roi, qui se plaisait
à m'honorer de ce nom, avait pu s'aperce
voir que j'allais de moins en moins le mé
ritant. Si c'est un conseil que vous venez
me demander, les pauvres lumières dq
mon esprit ont encore bien baissé depuis
ce dernier coup. Si c'est un concours, je ne
me mêle plus de rien": ma vie est mainte
nant close entre ces quatre murs, où je
n'entends plus rien demander qu'à Dieu.
— L'habit que je porte, répondit l'abbé,
doit vous faire penser, Madame, que je
m'entretiens aussi quelquefois avec Dieu,
et c'est de lui que j'ai appris qu'il est de
certaines situations élevées dont on ne
saurait cire si brusquement dérois qu'el
les ne laissent après elle une suite. Il ne
s'agit pas seulement de la volonté du roi
qui nous a créé tous deux nos devoirs,
mais.il s'agit aussi du salut du royaume,
auquel a entendu pourvoir cette auguste
volonté.
— Soyez assez bon pour sortir du pré
ambule et préciser, dit la marquise.
— Eh bien ! Madame, j'oserai vous de
mander si vous avez eu quelque connais
sance d'un testament que le roi aurait fait
à l'appui de celui que le Parlement a traité
avec un si parfait respect?
— Assurément, je ne connais rien de
pareil; le roi me disait beaucoup de cho
ses; il avçiit même bien voulu me confier
la teneur de l'acte qui a été méconnu , il
serait donc toutrà-fait extraordinaire qu'il
en eût dressé un autre à mon insu.
—Je me suis mal expliqué, Madame, en
disant que le roi aurait fait uh second tes
tament k l'appui du premier; c'est à ren
contre que je devais dire, car le second
change tout de fond en comblp ; le roi
avait prévu la forfaiture du Parlement et,
comme on dit familièremént, il n'avait pas
voulu avoir tout son jeu sur' une seule
carte. ■ . '
— Alors, dit : Mme de Maintenon avec
une curiosité qui la fit un moment sortir
de son rôle de grande désintéressée, cet
acte de la. seconde dernière volonté du roi,
serait pour vous quelque chose de plus
qu'un ouï-dire?
— J'y crois, répondit M. de Livry; com
me on croit à une réalité dont on a la cer
titude morale sans l'avoir vue de ses yeux
et touchée de ses mains.
Et il raconta, à peu -de chose près, tout
ce que le lecteur sait déjà.
Après avoir écouté avec une attention
qui s'étudia à ne paraître que tiède, et qui
s'accentua seulement par un petit sourire
de dédain quand fut prononcé le n.om de
MlleChausseraie,
— Monsieur l'abbé, dit la marquise,
Yotre Révérence me permettra de lui faire
remarquer que tout ce qu'elle vient de
m'exposer est prodigieusement romanes
que. Le point de départ surtout ne don- :
ne pas une entière confiance. "Vous savez
ce que c'est que Mlle Ghausseraie ? ,
— Madame, répondit l'abbé, il est de
notoriété que le roi avait pour elle des cô
tés de confidence, et personne moins que
vous ne peut ignorer qu'à eette entrée dé
robée qu'elle avait su se faire dans l'esprit
de son glorieux maître, Monsieur le car
dinal de Noailles a dû d'échapper aux vio
lences que méditait contre lui le père Tel-
lier.
L'argument était vif : la Ghausseraie
avait l'ait ce que n'avait .pas fait Mme de
Maintenon/bien que par le mariage de sa
nièce,Mlled'Aubigné,elléfût devenue l'al
liée de la famille de. Noailles. Aussi ce'fut
avec une nuance d'aigreur que la marqui
se demanda à l'abbé quelle importance
après tout il attachait à cette pièce, qui,
peut-être n'existant pas, n'était pas, dans,
tous les cas en sapossession; sans compter
qu'après un premier affront fait aux dis
positions du roi,, elle était de nature à
menacer sa mémoire de quelque autre ou
trage encore plus sanglant.
— A cela, s'il plaît à Dieu, nous àvjsë-
rons, répondit l'abbé. Quand le roi d'Es
pagne, M. le duc Du Maine, vous, Mada
me, que je tiens pour Une alliée pilissçtkijte'
et efficace,-et moi, humble instrument, 1
nous-serons entendus pour mettre en pré
sence des Etats-Généraux ce M. le Régent
de fabriquéparlementaire, veuillez croire,
Madame la marquise, qu'il trouvera à qui
parler! • .
— Ainsi, répliqua Mme de Maintenon,
c'est une conspiration appuyée nébuleu-
sement sur le tiers-état dans laquelle vous
venez m'offrir d'entrer sur la foi de Mlle
Ghausseraie? "
— Eh! Madame, répondit l'abbé en s'a-
nimant, laissons là Mlle Ghausseraie, elle
n'est digne d'avoir, ni dans votre mémoi
re, ni dans votre esprit, la place qu'elle
semble vouloir y usurper, et Dieu pour
ses desseins se sert, vous le savez, des ins-
trumens les plus imprévus. Mais où peut
se mesurer la grandeur du péril qui me
nace l'intrusion de M. le duc d'Orléans,
c'est dans l'émoi singulier de tout ce qui
l'entoure, rien qu'à" la vague apparence
d'un fantôme se dressant devant lui dans
l'ombre. D'ailleurs, Madame, lesEtats-Gé -
néraux expressément voulus par le roi,
cela ne peut s'appeler une conspiration ;
quand les trois ordres qui représentent
l'universalité du peuple français, le clergé,
la noblesse et la bourgeoisie sont réunis,
cela s'appelle un grand recours national.
— Appelez la chose comme vous vou
drez , repartit la marquise , vous n'y en
trez pas moins dans une voie obscure, dé
sarmé au premier pas de l'arme dont vous
entendez vous servir et côtoyant d'affreux
précipices'. Voyez! avant d'avoir mis la
main à l'œuvre, déjà du sang et des victi
mes!. Avec les ressources de l'art où vous
excellez., 'vous avez disputé M. de Laval à
la mort, mais ce malheureux jeune hom
me, qui selon toute apparence est allé àjel-
le, sans préparation jt, &yqc.,une.Gqnscien-
ce chargée, n'est-ce pas une leçon ter
rible ? . . r r . ,
r Je h'excelle'.dâns .rien, Madame,, ré
pondit l!abbé qui avait saisi, tout enve-
loppée qu'elle f'ût, l'intention' de le rappe
ler finement à sa chirurgie-, mais j'ai con
fiance- en .Dieu ; Louis XIV, après m'avôir
, donûéplùs. d'une preuve dé sa bonté, a
;.daigné compter sur moi pour l'exécution
; d'une volonté qui est maintenant tout l 'a
venir de la France. J'exécute," sans regar
der s'il y a autour de moi des précipices*
mais en cherchant s'il y a des cœurs dé-
voués à mon unisson et des bras pour me
seconder dans ce dévoûment,
— Monsieur, reprit sèchement la mar
quise, je crois aussi exécuter la volonté du
roi - en restant en dehors de ce que je tiens
pour une folle entreprise. Si le roi m'y
avait voulue, au point où j'en étais avec
lui, vous daignerez bien admettre qu'il
m'en eût parlé.
— Mon; Dieu ! Madame, je n'entends pas
que le roi ait pensé à vous associer à nos
dangers; je crois, au contraire, dô l'affec
tion dont il était pour vous, que son in
tention a été de vous laisser tranquille
ment abritée dans la calme retraite qui
dès longtemps vous ctaît préparée. C'est,
moi,qui, dans un zèle indiscret peut-être,
et dans mon désespoir de me voir désar
mé, comme vous le disiez il y a un mo
ment, suis venu de mon chef pour vous
prier de suppléer l'arme absente. Ne pou
vant produire la pièce dont il m'était com
mandé de faire usage, j'avais pensé qu'au
près du roi d'Espagne et auprès' de M. le
duc Du Maine, votre parole serait bien au
trement; significative que mon humble af
firmation. . ■ k .
— Qui, moi, Monsieur, s'écria la mar
quise, que j'atteste une chose que je n'ai
pas vue et à laquelle je ne crois pas , je
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