Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-08-30
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 août 1864 30 août 1864
Description : 1864/08/30 (Numéro 243). 1864/08/30 (Numéro 243).
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49* ANNÉE.—M. 245.
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ABOSNfcMENS, DES- DÉPARTEMENS
BUREAUX] A PARIS : rue da Valois (Palais-Royal); nî lOi
trois mois ïïî.'.ïï 16 fb.
six mois..7»» , «o'»v«» 32 fr.
UN AN
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publié les 5 et 20.de chaque mois.
Imp. L. BON1FACE, r. des -Bons-Enfans, 19.
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JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE,
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-Les A nnoncés ;stmt reçues chez-Mi,*
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MARDI 50 AOUT 1864.
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£ a N % rue Notref r Daiiie-des i -Victoii , ési .û * 1 iO!
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CONSULAT ET M L'EMPIRE
;'p!atî V a. thiers l ! • j-
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20 VOttraLES m-8* RELIÉS.
Nous croyons être agréables à nos abon
nés en* leur donnant avis que quelques se
maines nous séparent de l'époque, à la
quelle il ne nous sera plus possible de
leur offrir aux prix exceptionnels et de fa
veur l'Histoire du Consulat et de l'Empire,
en 20'volumes reliés, j>ar M. T xiiers.
Les demandes doivent donc nous.êtr a
adressées avant le 1" octobre prochain,
jour de l'expiration de notre traité avec
l'éditeur de cet ouvrage.
Les 20 vol. sans gravures. f.
Avec gravures .. - . , . 65 i
Atlas • ... 20
MM. les abonnés qui n'ont pas on/cor»
reçu les volumes complémentaires,; du 17"
au 20? inclusivement, sont pri .es de les 3
faire retirer d'ici au 30. seplejnbrâ^pro»-
chain, dernier délai.
paris; 29 aout.
. Il n'est plus question en Allemagne de
l'affaire de Rendsbourg, et le roi de Saxe
lui-même a évité d'y faire allusion dans le
discours' qu'il a prononcé la semaine dér-
iiière pour la clôture des Chambres. Ce
pendant, -le 24 août, la Diète a été saisie des
a-apports préparés par-les commissaires fé
déraux et le général en chef 1 ; il est proba
ble que ces documens'retardataires seront
pieusement .déposés aux archives fédé-
'Tales'. • ■ "
La question d'une alliance austro-prus
sienne est présentée, dans la presse alle
mande, sous deux faces très dissemblantes.
Les (journaux prussiens, tels que la Ga
zette de la Croix et lejPublieiste , ne se préoc
cupent que du gouvernement intérieur de
l'Allemagne. L'un etl'autreabondentenpa-
roles menaçantes contre les petits Etats ; on
Comprend à leur langage que si la Prusse
n'absorbé pas tout le nord-ouest, c'est
• qu'elle n'ose pas le faire sans l'assenti
ment de 1 ? Autriche, et que si les deux Etats
ire se sont pas déjà partagé l'Allemagrie,
c'est qu'il leur serait difficile de s'entendre
à ! ce sujet. Le Publiciste convient d'ailleurs,
avec une ingénuité parfaite, qu'une com
binaison dans laquelle,la Prusse «s'arron-:
'dirait «seule, obtiendrait toutes ses préfé
rences.En retour d'une abdication complè
te de l'Autriche du .côté de l'Allemagne, le
Publiciite lui offre libéralement l'appui de
ta Prusse du côté de l'Orient. Quant au
Bhin et'à l'Italie, |le grave journal se ré
serve, l'intérêt de là Prusse n'étant plus
aussi clair. Enfin, quant aux conventions
commerciales, on ne demande qu'une cho
se à l'Autriche : c'est de se taire et de lais
ser la Prusse .agir librement. !
La presse autrichienne, au contraire,
trouve que les journaux de Berlin mettent
la charrue devant les bœufs, car, à leur
point de vue, la question commerciale do
mine tout, et lorsque les intérêts seront
satisfaits, c'est alors seulement qu'on pour
ra parler d'amitié politique et d'alliance.
Mais si l'on en croit la Correspondance gé
nérale, M. de Bismark, pendant son séjour
à Schœnbrûnn, aurait décliné toutè con
versation à fond sur les traités de com
merce, en excipant de son incompétence
personnelle, promettant toutefois d'en
voyer immédiatement à Vienne M. d'Itzen-
A la demande d'un grand nombre d'a
bonnés nouveaux, nous venons de faire
réimprimer tout ce qui a paru jusqu'ici
'■du* roman de m. C harles rabou, I j%
FORÊT ME
■MM. les abonnés pourront, à partir du
septembre, faire retirer dans les bu
reaux du journal les feuilles contenant les
parties de LA FOMÈT DE BftWUÏ,
publiées avant la date de leur abonne
ment, et se mettre ainsi au courant de
cette œuvre si dramatique dans son en
semble et si attachante dans ses détails.
Feuilleton du Constitutionnel, 50 aoûf.
U FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Première partie.
XII.
A SAINT-CYR.
Mme de Liliers, on s'en souvient, avait
vainement sollicité pour son fils, le che
valier, le patronage de Mme de Mainte-
non; le jeune homme s'était montre trop
peu docile à la direction qu'aurait enten
du lui imprimer sa dévote protectrice.
Mais antérieurement, la châtelaine de Bre
tagne avait eu meilleure chance quand,
pour une nièce à elle, Mlle de Lambilly,
elle avait sollicité une place "dans la mai-
s6n de Saint-Cyr, où elle-même avait été
éievée.
C'était même sur le succès de cette pre
plita, çainistrè du - commerce prussien,
r 4ui suivrait l'affairé rivec M. de Rechberg.-
La question a, parait-il, été posée d'une
manière : catégorique- dans une dépêche
autrichienne qui demanderait l'ouverture
immédiate de négociations commerciales
sur la base des stipulations de Milnich. Au
dire de la Presse de Vienne , -cette dépêche
contiendrait, un paragraphe ainsi conçu ■:
« Dans, la cas .où le cabinet prussien se
». refuserait, contre toute attente, à con-
» sentir de suite aux négociations offertes,
» nous y verrions, _ à notre suprême, re-
» gret, l'iiiobservation des engagemens
\ contractés avec nous par des traités: et
» nous ne nous tromperions aucunement
» en reconnaissant que de tels procédés
» sont inconciliables avec les rapports, d'a-
» mitiô fédérale si heureusement établis
» entre les deux gouvernemens. » En ré
ponse à cette mise en demeure, M. de Bis :
mark aurait verbalement déclaré que le !
nœud de la question était â Paris, que ce
pendant il appuyerait volontiers auprès de
là France la demande de certaines modi
fications à l'article: 31 du traité de com-
merce franco L prussie"n.
«•--^Mais—les' modifications -à espérer se
raient insuffisantes pour contenter l'Au
triche, s'il faut en croire les informations
de la Gazette de Cologne, d'après lesquelles
on serait parfaitement d'accord au sein
du cabinet prussien pour reconnaître
qu'on ne peut demander pour l'Autriche
dé faveurs spéciales ■ sans ruiner la base
même du traité.Tout se réduirait au chan
gement de quelques 1 articles- de tarifs ,
changemens auxquels la'France accéde
rait sans doute, mais qui profiteraient à
tous les Etats compris dans le traité.
On trouvera plus loin des nouvelles de la
guerre d'Amérique; tout paraissait se pré
parer du côté des confédérés pour une in-r-
vasion sérieuse des Etats du Nord. Les
idées • de paix font des- progrès incessans ;
le New-York-Herald va jusqu'à demander
l'envoi de commissaires à Richmond pour
négocier un armistice de six mois.
: A uguste Vmr,
Par une circulairé.du 13 août, M. lemi-
nistre de l'instruction publique invite MM.
les préfets à entretenir les conseils géné
raux d'un projet relatif à l'établissement
d'^ne école Normale destinée à préparer
des maîtres pour l'enseignement spécial.
On sait que l'organisation de cet enseigne
ment n'attend plus , pour être pleine
ment mise en vigueur , que le vote de
la loi qui n'a pu être soumise, dans la der
nière session, aux délibérations du Corps-;
Législatif. Les conseils généraux seraient
appelés à contribuer au succès du nouvel
enseignement, au moyen de bourses dé
partementales. Ces bourses fondées plus
particulièrement, en faveur des élèves des
écoles Normalesprimair.es; ayant accompli
leur troisième anrçée d'études, seraient
données après un examen au concours
d'où ne seraient sans doute pas exclus les
candidats sortis d'autres écoles. « Une
grande institution serait ainsi créée ins
tantanément et presque .sans frais, puis
que la dépense de chaque département
serait très minime, parfois même nulle,
deux bourses à l'école supérieure pou
vant, dans certains cas, dispenser de deux
bourses à l'école Normale primaire. » :
C'est une idée neuve et hardie que d'ap
peler tous les départemens de l'Empire à
contribuer aux frais d'une œuvre utile,
qu'aucun d'eux peut-être n'eût été en me
sure d'exécuter seul et dont ils profiteront
tous proportionnellement à leur mise de
fonds/C'est de la centralisation bien en
tendue et en quelque sorte .volontaiFe.
Mais cette fois. Paris ne sera pas le siè
ge nécessaire de la nouvelle institution;
il n'est pas question non plus de construi
re sur quelque point du territoire un coû
teux édifice : selon les termes de la lettre
ministérielle, les départemens n'auront
mière ambition qu'elle avait cavé pour
celui de sa seconde requête, car une ad
mission dans le royal pensionnat était une
bien autre mer à boire que cette protec
tion vague et'générale dont Mme de Li
liers se serait contentée pour son fils.
î)'abord, c'était en vue des filles pauvres
de la noblesse militaire qu'avait été faite
la fondation de Saint-Cyr, et la noblesse de
Mlle de LambiUy était de robe; son père,
M. de LambiUy, frère de Mme de Liliers,
était conseiller au parlement dé Breta
gne. ; _
Ensuite; il s'en fallait de beaucoup qu'il,
fût en mesure de fournir un certifisat de
pauvreté délivré par l'évêque de son dio
cèse asnsi que l'exigeaient les règlemens.
Notoirement, au contraire, M. de Lambilly
était plus qu'aisé, et il avait fallu donner
une forte entorse à l'esprit de l'institution,
pour que sa situation de fortune ne de
vînt pas un obstacle impossible à tourner.
Non pas pourtant que cet abus fût sans
exemple : les courtisans, qui prennent de
"toutes mains, sous prétexte de faire profi
ter leurs filles de l'incomparable éducation,
comme ils disaient, qui se donnaità Saint-
Cyr, hésitaient d'autant moins à se risquer
sur les brisées des familles pauvres, qu'ils
savaient ainsi so faire bien noter auprès
de Mme de Maintenon. Même quand ils
étaient refusés, ils avaient fait acte d'admi
ration pour l'œuvre qui était l'honneur et
même un peu l'orgueil de sa vie ; et, refu
sés, il s'en fallait bien qu'ils le fussent tou
jours, en vertu de l'axiome : omnia hibenti
dabitvr et des accommodemens qu'il de
vait bien y avoir avec Saint-Cyr, puisqu'on
en trouve même, dit-on,"avec le paradis.
Quoi qu'il en fût,Mlle de Lambilly avait
forcé la porte, et bientôt sa touchante
beauté, sa douceur, son esprit fin-et naïf,
qui, dès son extrême jeunesse, se dérobait
sous une sorte de langueur mélancolique,'
avaient fait d'elle une des élèves - chéries
de Mme de Maintenon. Enfant, elle était
l'une des petites filles que la marquise ai
d'autre sacrifice à faire* que la valeur de
deux bourses d'école Normale primaire
« quelque peu accrues pour aider aux dé
penses générales » ; d'ailleurs le local exis
te j les conditions-d'installation matérielle
ont été étudiées d'avance, au point-de ne
plus offrir que des difficultés secondaire^.
Voici les principales .données du projet
en vue duquel on a provoqué l'adhésion
éventuelle des conseils généraux. . I
L'école Normale Supérieure : de l'ensei
gnement spécial serait installée! à Gluny,
dans les bâtimens'vacans de la célèbre
abbaye des Bénédictins. Reconstruit en
4750, à la veille de la révolution, acheté
en 1801 par la ville de Cluny, ce magnifique
édifice reste encore en grande partiainutilp
et inoccupé. La municipalité de ,Cluny en
.céderait gratuitement ; à l'E tat laipropriété
et-le eonseil général de Saône-et-Loire a
déjà voté une somme de lOOjOOO francs
pour "être consacrée au rachat- des par
celles dont la jouissance a été aliénée et
aux dépenses de la nouvelle appropria
tion, Les murs sont du reste en parfait
état et n'exigent-. aucune réparation de
gros œuvre. • '
- ; La superficie totale des bâtimens de
Cluny est de 6,646 mètres carrés , celle
des cours de 5,670, celle des jardins plan
tés d'art res plusieurs fois centenaires; est
de 55,496; ce gui donne une, superfice to-
talë deprès 'de^ hectares. "
Il serait donc facile, d'affecter au service
des élèvesrmaîtres de vastes terrains où
ils mettraient en pratique les notions gé
nérales de culture qui leur seraient.don
nées au rez-de-chaussée; on pourrait faci
lement organiser, à .côté des salles d'é
tudes, des atefiers semblables à ceux que
possède, l'école professionnelle des Mul
house. Les laboratoires*, les. collections,
les bibliothèques, l'administration^ de
l'école et même le personnel , enseignant
tiendraient à l'aise au premier étage, avec
des dortoirs pouvant recevoir environ'300
lits, à raison de 15 mètres cubes d'air
par -chaque lit; Enfin, l'un des bras de
la croix grecque que représentait l'ancien
ne basilique ayant échappé, avec sa. flèche
légère^ au marteau de 93, on y installerait
à-peu de frais la chapelle , de l'établisse
ment.
Ainsi serg.it rendue à l'étude, 1 à la vie in
tellectuelle, une maison antique et'illustre,
dont le nom appartient l'histoire de la civi
lisation moderne. A ceux que choquerait ce
rapprochement des souvenirs çieux du
moyen-âge avec les préoccupations d'un
siècle industriel, nous répondrions que les
Bénédictins eux-mêmes^ parmi leurs sa-
vans travaux,.ne dédaignaient pas ies arts
utiles, et qu'ils ont perfectionné les ; pro
cédés pratiques de l'architecture, de la pein
ture murale, de l'enluminure, de la » verre
rie, de l'orfèvrerie, de labijouterie, etc.C'est
ainsi que toutes les applications de l'esprit
sont solidaires et que la Spéculation don
ne perpétuellement la main àla Pratique.
l,. bosiface.
Nous trouvons dans les journaux'd'Al
ger du 25, la communication suivante :
XOUVËLLES VU SUD. . ."
Le mouvement insurrectionnel qui s'est
produit dans lè sud de -la subdivision de
Médéah, n'a fait aucun nouveau progrès.
Les tribus dissidentes sont dans les en
virons de Bel-Kheitar et sur l'Ouerq, souf
frant beaucoup du manque d'eau et de
pâturages. Elles, envoient, la nuiti, des
goums qui cherchent à-prendre dans
-leurs silos les grains-qu'elle? y ont laissés.
Le 19 août, des cavaliers de Zenakra-Ma-,
houcha, en assez grand nombre, se sont
avancés ainsi près de Boghar, pour qu'une
partie de la garnison ait dû se porter con
tre eux. Après avoir échangé quelques
coups de fusil avec nos goums, ces cava
liers se sont retirés avant l'arrivée de -nos
troupes. ■
Ces maraudeurs qui reviennent ainsi
vers les campémens abandonnés de leurs
tribus, rendent impossibles les communi
cations entie Boghar et Djelfa'. C'est parmi
eux que sont les assassins de MM. Mollard
et d'Esguilles, ainsi que les gens qui ont
dépouillé et maltraité des voituriers et pil
leurs chargemens.
Ces assassinats, ces vols, ces actes de
brigandage sont l'objet d'instructions judi
ciaires qui en feront peser toute la respon
sabilité sur les vrais coupables, le jour où
le ealme sera rétabli. II sera procédé à l'é
gard de ces coupables comme.il ;l'a été; em
1860, à l'égard'des Kabyles qui, dans la
province de 1 Gonstantine, ont pillé l'éta- 1
blissement de MM: Bock et Delacroix ,
après avoir assassiné l'un d'eux et plusieurs
ouvriers ; ils seront traduits devant les
conseils de guerre,' sans préjudice de l'ac
tion civile. •
Des dispositions sont prises pour réta
blir les communications • entre Boghar et
Djelfa, et, le28 août, un convoi, sous l'es
corte d'une . colonne,^ partira de .Boghar'
pour Djelfa.
; Cette opération, combinée avec le moiï-,
vement que font et^ ce moment les troupes
sous les ordres du'xolonel Archinard, au
ra pour résultat jd^ rejeter loin du Tell les
populations, "insurgées.. Elle les éloignera
despoints sur. les.quels >elles..trouvent; à
grand'peine de l'eau et deavivres* . , -
Aussi, tous les efforts de ces popula
tions -tendent-ils à faire une invasion dans
le Tell,- espérant .s'y ; approvisionner par
des razzias et entraîner quelques tribus,
dans leur cause. ' , . j
,Un mouvement dans ce^ sens viept'd'ê-
tre;tenté.par les gens de Si-Mohammed,
entre Tiaret et Teniet-el-Hâad,; ornais ie,
^colonel -P^chot, d'une part, , sorti de Tià-.
"ret avec les-troupes sous ses ordres, les ;
a repoussés . au moyen de ses gôums que.
commandait l'agha Ben-Aouda, et qui, se,'
sentant soutenus par notre cavalerie, ont
vigoureusement donné : d'un autre , côté,,
le colonel Dumont, partide.Toukrias, s'é-,
;laît porté-à Sehaïn-Aïoun,jet ;les insurgés,
ont dû se rejeter précipitamment^dans, le
Sud. - - 1
' . Les mesures prises pour couvrir le Tell
ont, copme on le voit, atteint le but qu'on
se proposait. ^ ,
Protégées ainsi par nos troupes contre
les tentatives des insurgés, les itribus du
Tell resteront, sans doute, dans le devoir,
■et- ne se laisseront point* aller aux'sollici-
tations dequelques fanatiques qui ne crai
gnent pas d'appeler sur ellesies-malheura.
qui sont partout et toujours la conséquén--
.ce des.insurrections et des révoltes'.., ,, v.;
(Communication officielle.)
Le départ dé .l'Empereur pourle camp'
de Châlons est remis àdemain mardi: '
Aujourd'hui, à une -heure, le prince.
Humbert est parti par le chemin de feride 1
la rive gauche,"avec le -prince Napoléon,
'pour aller 'visiter '■ incognito le rriusée de ;
;Versàiïlés.',,r'.',*' '
> : Hier,,S. A. ,R.' ë?t alIée.àVince'nnes'dans
; lamatinée, également "en compagnie du
prince-Napoléon. ; .
fi Le prince^ Humbert a dîné à Saint-Cloud
avec le prince Napoléon et la princesse-
Marie-Clotilde. ,L. B oniface; i
On lit dans lë Courrier du Ctnire :
: S." A. 1. le prince Jérôme Napoléon, à peine)
,,de retour de son,Voyage. en Ecosse^ a voulu
montrer à notre ville, gu'il n'avait pas oublié
le chaleureux e't cordial .accueil qu'il en,-a re-,
çu en 18o8. : S. A. 1. la princesse Clotilde s'est
jointe à lui pour cette bonne œuvre, et yoiçi
'la lettre qu'a reçue hier matin M, le maire de
.Limoges : , .. ' ., i '
, , ' « Paris, le 25 août 1864.
» Monsieur le maire, .
» En rentrant à Paris après un court voya
ge , .j'apprends le malheur qui vient de frap
per votre ville."Je-tiens à m'associer à'la sous-i
, cription ouverte pour lès victimes de ce déplo-,
rable événement, et je veux donner un témoi
gnage de ma sympathie à."votre laborieuse et
^ intéressante population, dont j'ai pu appré
cier le mérite à l'Exposition de 18S8-. " • ■ - '
» Je vous fais remettre, au nom de la prin
cesse Marie-Clotilde et, au mien, deux mille
francs pour les victimes de l'incendie du 15
août. " ■ • -
» Recevez, Monsieur le maire, l'assurance de'
ma considération très distinguée. • ■ ■
• » NAPOLÉON JÉRÔME. I)
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
Liverpool, 28 août.
.L'Âfrica a apporté 31,270 dollars.
■ New-York, 16 août.
Le bruit court que Grant a retiré une grande
partie des troupes qui se trouvaient devant'
Petersburg. i : ;
. New-York, 16 août, soir.
Le 2 e corps de l'armée de Grant "s'est-avancé,
sur la rivière James, où il amis en déroute, à
Dutch-Gap, un corps confédéré. Les fédéraux
ont fait 500 prisonniers, pris 7 canons et oc-,-
cupé Dutch-Gap. ' * * " , - ■
■ Burnside a donné sa démission ; il est rem- '
placé par 1 Vilcone.- ~ , ,
Butler fait creuser un canal à travers la pé-'
ninsule afin que les canonnières 1 fédérales,;
puissent triompher plus aisément des''Obsta
cles que leur 1 opposent-les confédérés dàns la*
rivière James. ~ 1
Early se retire rapidement à travers, la val-*
lée de la Shenandoahj poursuivi par Sheri- :
dan. v
Le bruit court que Lee organisé une forte
invasion des Etats du Nord. . , : .
Un .rapport du commodora Farragut conflr-,
mêla-reddition, sans.conditions, du fortjGai-,
nés, avec une garnison de -800: hommes, dont
50 officiers et des approvisionnemens pour 'un i
an. La garnison du fort Powel s'est échappée
en abandonnant,, 18' canons : en bon état. Les-
fédéraux se disposent ' à investir ,1e fort Moi}-']
gan,. en laissant des garnisons. dans. J[es forts;
Gainss et Powêl. ■ , ,
, Shermanfistà un mille du railway de Ma-,
con. - :
; -4',800 confédérés ont passé la rivièreOhio
à Sabine-Bende 1 et se sont emparés de huit'
steamers; , , • , . ' , ; , ; J ■ ' "
i.' ' Les confédérés menacent Ilenderson dans |e,
Kentudty« ; . . --j
..■•Le corsaire confédéré Tallahassée a détruit-
vingt-trois navires.'
- Le York -Herald conseille l'envoi de commis-'
saires, à Richmond, pour négocier un armis-
, tice de six mois. On convoquerait, dans cçt In- ;
jterva,He,- une convention :de ,tous • les,- Etats'
tpojir .délibérer sur les ^meilleurs. moyens < ^d'ar
river è. la conclusion .de, la paix. ,. , i
■"-Or; .255 B/8i Ghangeisur. Londres, 27&. '■
" ' New-York,_ 18'. août.
Le bruit-court que le commandant confédé-4
ré en Géorgie, général Hood* >a réussi' à ren-i
, forcer.Whçeler avec. de. la cavalerie. JViieeler a'
demand'é là reddition de Balton. Les. fédéraux
ont. répondu par un refus et ont' repoussé'
Wheeler. ; . .. ' ■ , i ,
' Un corps fédéral s'avance du côté de'Pensà-
cola pour prendre Mobile à ,reverg.
Le commodore, Parragut bombarde Mobile, r
au moyen de < deux - bâtimens : stationnés j en >
dehors de la-'barre de la rivière Dog. i ' .
- L'agitation en- faveur de la paix augmente'
" dans la presse et dans Ja population.' , t .
: .LeQàllahassiê a-3>rA^i glus ,de.S0. navires.! ' s
' xCotbn 176.^177^1,j,,
. j Copenhague, 27 août.
, Le président du conseil des «ninistres a dé
claré, dans le Rigsraad, ' que le gouvernement, J
dans les négociations ouvertes pour la paix, 4
'9'efforçait d,e protéger, les' droits' politiques et
nationaux deà Sjleswigois., Cçs paroles on't ren-
, contré jiine vive, approbation. auprès du Rigs-
m > , j . i
Copenhague, 28 août.
' Le comité politique du Folksthing dit dans:
son rapport :,« Conflaris dans la solidarité dei
la Suède pour la cause du Nord, çt aprè,s ien'
avoir délibéré avec lé gouvernement de Stock
holm, nous ayons envoyé à la Diète germani
que la réponse du 27 août l'863. 1 ■ " 1 i r
j » Animéparlamêmé confiance, le Rigsraad a,
aecepté et le roi a ratifié 'lauGonstitution dui 18
novembre. Les négooiations.;ouvertes en vue»
d'uneiallianoe aveeda Suède; ont donc exeroé
une influence fatale sur les affaires, .du Dj.ne- ;
maïk.» • ,. , . , i. i. j, ' j :
On .attend l'arrivée du grand-duc héritier,
de Rfipsie, Nicolas Alexandfevitch. :. ,, i .,
Municli, 28 août.
• M. de Bismark a eu, hiep et .aujourd'hui, de;
longues conférences ayee le.,ministre d'i^tat^,
M.-deSclirenk,:et est reparti cesoir. ,, ■ , . ;
M. de ïanp, aide de camp général du roi, a
accompagné M. de Bismark jusqu'à Ja gare. ■
Turin,: 28 août. 1
Le roi a reçu l'envoyé mexicain, M. Barada-,
rian, qui lui a .présenté Jes.lettres par lesquelr,
les l'empereur-Maximilien notifié .a,îi roi d'Ita
lie son avènement au trône.... '.-r* - , j
M'. Baradariah part demain pour la Suisse,
où il va- également présenter ses lettres de
créance au conseil fédéral. ■■ ■' .
■ " Messine, 28 août.
Les lettres d'Athènes .constatent que l'élec
tion de M. Menisis, candidat, du gouvernement 1
comme président de.l'assemblée, a été accueil-'
lie javec faveur par la population., ; - ,
On mande,de Chine que l'armée anglo-chi-;
"noise a pris deux villes aux insurgés. Elle as
siège Nankin qufseraitràla veille"de capituler.
., Dans le. Boutan, (Lnde septentrlojialê), on fait
des préparatifs de guerre cpntre Içs Aaglais.. \
• " Alexandrie, 29 août. •
L'Erimanthe, des Messageries Impériales, ve
nant de l'Indo-Chine, est arrivé ù Suez, le 27,
à huit heures du. soir,- avec 95 passagers et
1,122 colis de marchandises. ,i
%e Pefose, bateau correspondant'de là même
■ compagnie, est. parti' aujourd'hui; pour,. îMar-.
seille: (HmasrBullieï.)
Voici les dépêche^ 'que nous recevons ce
soir ; ; ' >
Londres, 29 août.
: Le Times a reçu de son correspondant spé
cial de -New-York les nouvelles suivantés en
date du 18 août'i -
DeS' dépêches de source confédérée de la
Nouvelle-Orléans, mandent que Beauregard,
à la tête de 20'J0.00-hommes, est arrivé à Atlan-
f .ta, mais , on ne sait pas! s'il se propose de-ren
forcer Hood ou de défendît Mobiles- 1 !
Shermanaperdu plus : deli,500 hommes dans
trois tentatives infructueuses pour réoccuper
la jqute .de Mû.con,sida'ns îles . journées des 5, .
"6 et* 7.. „ . -i" --
Dans la nuit du 13, deux corps de l'armée de
Grant ont été transportés au nord de la rivière
Jamèfe. Dimanche-ils, ont attaqué i les ■ confédé
rés,qui se sont repliés d'abord sur < Richmond
en attendant des renforts. A l'arrivée de, ces
renforts, les confédérés ont attaqué à 'leur
tour-et fait reculer les fédéraux'., Là perte a été
de 1 ; 000 -hommes. Les fédéraux prétendent
avoir fait 600 prisonniers et pris '8 /canons.)
- Des escarmouches ont continué pendant trois
jours consécutifs ;san,s' résultat, définitif. On
suppose que. ce mouvement, avait'pour objet
, de protéger Butler qui s'lefforce -dé tourner le
canal James. On croit qu'une attaque combi-'
née ne tarderai pas à'être dirigée'confcre Drurys
■Bluffi
Le rapport officiel de l'amiral Farragùt est
arrivé. La flotte qui a ,attaqué. Mobile se com
posait de 18 frégates et monitors. Les navires
défilèrent devant le fort Morgan, ^'avançant
en colonne serrée sur. deux-.de front; A peu de
distancej le monitor fédéral Tecumseh sauta -
sous le feu ennemi et sdmbra aussitôt avec
presque tout son équipage.' Après, être entrée
dans le port,:la flotte se divisa.pour, attaquer
'Vfspadre confédérée, qui, se composait, du na
vire à éperbn Tennessee et des canonnières Se-
ilinafiMorgm .et Gainesi La:Selinarîu.t .prompte-
i ment: capfcuréeyet Morgan vet Gaines ne- tardè
rent pas à'aller s'échouer sur la côte; mais le
• Tennessee■ séul tint tête à toute la flotte fédérale
.pendant unè heui;e et demie. .11 ne,..se rendit
^'qijeior'sguîil ,se trouva c'ompfètement désem
paré. Les.frégates ,fédérales Hartford, ét '■.Ùneida
■ont été.mises thors de- combat ' et le Philippe a
•brûlé. 11 • ' ' • " -
' lies journaux de Richmond, du 12, disent
que la chute des forts Gaines et 'Powel est'loin
dè constituer.la pjise de Mobile, et. que, dana
•unrayou;de trènte,milles, jd existe encore une
série de'formidables ouvrages- dé, défense,-ain-
^si que^des obstacles dnnomlrables..destinés à
-empêcher .l'-approche' desi navires ennemis.
Le croiseur confédéré Tallahassee 1 â - capturé
/v ÎWA MUMC tiAnf i^Anhirl iYli .1 . * t /fil fil A Wi il
i pour
/ 1 "" Spiithâmpton, : 29 aôût.
• * la ' Shannon' a apporté 7,343 ,112 dollars dont
64,479 pour le dividende mexicain. 1
•Les avis du J?hili portent que la correspon
dance' 1 échangée-entre- ce pays 'et l'Espagne a
été soumise in èxtenso à un 'meetiiig public
,qui l'a'approuvée.',",' , '. ' ,,, ;}
, .lLp P^rou .fait,des préparatifs pour se défen
dre à outrance,, . ,. ;
i-is.Les -lettres '.d'Haïti rendent compte de l'exé
cution du général Longuefosse et des autres
chefs du dernier complot. 1
* ;'U,ne.autre ' tèntative a eu Heu à Haïti pour'
renverser lè gouvernement.; Elle a échoué.
.... Vienne, 30 août.
On mande de Bucharest que lailoi rurale qui
vient d'être promulguée par^lei. prince Gouza,
.sera mise-en-vigueur le 24 avril 1865.
: K « . Marseille,,29,août.
Le courrier de Tunis apporte des lettres du
21.
' Suivant la notification faite aux -consuls
par le gouvernement tunisien, il y a quatorze
tribus soumises, mais les lettres ajoutent que
.quarante tribus so^t encore sous les armes.
Plusieurs ; chefs qui, s'étaient soumis ont été
.tués.par. leurs, hommes qui ne. veulent pas de
la paix. ., .;• • .
Moustapha-Azan, signataire de cette paix, a
été obligé de rentrer à Tunis; il n'était plus
en sûreté au milieu- des. tribus. Les troubles
continueni; à Sfax et à Sousse. La plupart - des
tribus.persistént à réclamer,la destitution du
khasnadar. ; 0n a ressenti trois . s,ecousses de
tremblement de terre à Tunis.] ;
■ . > ' ■ Suez, 28 août.
Les avis de Bombay du 9 disent que sir Tre-
velyan a recommandé- l'introduction de la li-
vre, sterling dans les Indes sur le pied d'une
livre pour dix-roupies. , ( Ïïavas-Bullier.)
; COURS DE cours dç _(X0TUB,B ' le V ',1e'29_ hausse. BAISSB
.30/0aucompt. 66 23 66.35 « 10 » »
—Fin du mois. '66 35 66 35 » » » »
41/2 aucompt. 94 65 94.50 » » » 15
-r-Fiadu'mois» 93 60 » 8 ,» » a
mait à avoir dans sa chambre pour faire
emploi direct et immédiat de son aptitude
particulière aux fonctions de la pédago
gie ; jeune fille, avec Mlle d'Aumale, cette
spirituelle nièce de la maréchalede'Schom-
berg, qui,nous a laissé un si curieux ma
nuscrit sur la fondatrice de Saint-Cyr,
elle partageait auprès de celle-ci les fonc
tions de demoiselle de compagnie, que,
dans la maison, ' chacun leur enviait; Ces
fonctions consistaient à faire la conversa
tion à la veuve pseudo-royale, quand elle
étaitd'humeur causante; à être sa lectrice,
son secrétaire, et à introduire le petit nom
bre de personnes qu'elle consentît à rece
voir dans la retraite où. elle se renferma
après la mort du roi.
Le samedi qui suivit cette mort, c'est-à-
dire le 7 septembre qui devint, comme on
le verra tout à l'heure, une date historique
à Saint-Cyr, Mlle d'Aumale, dans une .
pièce de passage dont était précédée la
chambre de Mme de Maintenon,- s'occu
pait à la lecture d'une lettre qu'elle venait
de recevoir de Paris. Assez curieuse des
bruits du monde et ayant une plume fa
cile, elle entretenait plus d'une correspon
dance et cela avec l'agrément de la sévère
marquise qui, tout en parlant dédaigneu
sement des' écrivaiilcriesde Mlle d'Aumale,
y trouvait néanmoins son compte. En effet
toutes les lettres ayant quelqu'intérêt lui
étaient communiquées à. mesure, et elles
finissaient par lui constituer une sorte-de
Gazette à la main , qui dans sa réclusion
moins oublieuse du monde qu'elle ne le
laissait croire, la tenait à peu près au cou
rant de toutes les nouvelles.
— Ah ! mon Dieu! s'écria tout à coup
Mlle d'Aumale se parlant à elle-même :
Voilà cette pauvreThéVèsebien chanceuse!
Elle venait de lire dans la' lettre qu'elle
avait sous les yeux, l'histoire du duel de
M. de Laval avec le jeune Liliers, celle de
la cure merveilleuse opérée par l'abbé de
Livry et enfin celle de la disparition du
chevalier. Tous évènemens du jour et qui
faisaient ^grand bruit.
Thérèse de Lambilly étant la cousine
du malheureux jeune homme , ri ne faut
pas uhe grande perspicacité pour soup
çonner, sur l'exclamation de Mlle d'Au
male, qu'entre ces deux jeunes gens s'é
tait produit l'effet bien connu du cousina
ge. Sans savoir cela le lecteur n'a même
besoin, que de sa mémoire : précédem
ment nous avons vu Mlle Chausseraie es
sayant de tempérer les ardeurs du ' che
valier en lui rappelant que, d'enfance , il
y avait promesse de mariage, de lui à une
jeune personne qui pour le'moment, ne
fut pas plus amplement désignée.
Nous avons vu également que, dans le
tourbillon de la vie parisienne, lé cheva
lier paraissait bien mettre un peu en oubli
ces anciennes visées de famille, mais île
pauvre garçon était-il si coupable' et n'é
tait-ce pas à Mme Je Maintenon que ses
échappées par ailleurs, devaient être re
prochées?
Comment ! Mme de Maintenon? Va-ton
dire quandelle avait commencé par le ser-
moner et qu'elle ne lui avait refusé son
appui qu'à cause de sa résistance àdeve-'
nir dans ses mains un modèle accompli,
de toutes les vertus chrétiennes ? i
Eh bien! c'est cela même. Comme toutes
les convertisseuses, Mme de Maintenon
avait eu là maia rude, et en rêvant pour
son catéchumène la perfection absolue, elle
s'était refusé la' ressource d'une route
fleurie par laquelle assez facilement "il eût
pu y être conduit. '
• Sa cousine et lui avaient été élevés en
semble ; dès leurs plus jeunes ans, ils se'
savaient destinés l'un à l'autre.K dix ans,-,
Mlle de Lambilly part pour le pension
nat royal où elle .gagne ses seize ans, la
mémoire toujouri pleine de ce cousin,
qui, lui, s'en va sur ses dix-huit an£. 'Un
beau jour, un" éclair, ils se revoient". Une
douairière de Bretagne, Mme dê la Coc-
querie, figure assez singulière, dffut il sera
parlé plus tard, et que M. de fâmliilly
avait chargée d'une lettre pour sa fille, a
l'idée bien naturelle, en la portant à Saint-
Cyr, de se faire accompagner du chevalier
avec qui elle était venue de. Ilénnes, en
acceptant le soin de lé chaperonner. Ap
pelée au parloir, Thérèse reconnaît son
cousin, malgré les six années d'absence
qui,, d'un enfant, ont fait un homtne, et;
avec une naïveté tout à là louange, de son
éducation, sans plus de façon, elle se jette'
à son cou. ' .
Sur ce, intervient la religieuse surveil
lante.
—Monsieur est votre frère ? demanda-t-
elle à Thérèse.
Non, ma mère... c'est mon cousin.
— Comment alors, a-t-on donné ici, ac
cès à un étranger? La règle, vous le savez'
bien, n'autorise qu'un père ou un_frère à
vous voir au parloir/ ,
— C'est moi, Madame, dit la douairière
de Bretagne avec sa tête bretonnante, qui
•ai pris sur moi de dire à la tourière que
le chevalier de Liliers était.lé frère de Ma-.'
demoiselle. Il n'est, que son cousin,-"c'est
vrai, mais il est aussi son fiancé; de temps
immémorial les deux familles ont arrangé
ce mariage. ;
— Je ne saurais, sous aucun'pretexte,
répondit la surveillante, tolérer une aussi
flagrante violation de nos usages» ; '
Et malgré les réclamations de la'Breton
ne s'ingéniant à prou ver que, même dans
les couvens, il ne doit pas y avoir de règle
sans exception, voilà nos jeunes gens sé
parés avant d'avoir eu le temps dô se dire
quatre parolesét à l'émoi de la surveillante,
ou eût dit que, comme le Capitole, Saint-
Cyr venait d'être sauvé.
La tourière sans doute fut bien gron
dée,.mais il ne parut.pas pourtant que
Mme de Maintenon eût été avisée de l'ef-
'froyable péril auquel avait échappé lamai-
son$ car, quelques jours plus 'tard,' ayant
Thérèse de Lambilly dans sa chambre : !
' — Mignone, lui'ait-elle, votre tante m'a
adressé son .fils le chevalier.
-t 'J o-tv&r
— Ah! fit Thérèse, qui avait été préve
nue par la supérieure que la marquise ne
serait pas étourdie du petit désordre dans la-
quel, elle était tombée* .puis avec une cu
riosité', timide, elle ajouta : On lo dit assez
bien, ce jeune homme !
— Mon .enfant, pour parler le langage
de Mlle Balb'ien, ma.femme de chambre,
je vous avouerai qu'il.nè m'est pas rc>mu
du tout. !
— C'est singulier, dit Thérèse doulou
reusement surprise, je l'avais laissé un
très joli blondin, et mon père m'a écrit
plusieurs,fois que, généralement sa figure
plaisait.: .
— Il ne s'agit pas de cela, répondit la
marquise; il est passable de.visage et il le
sait trops mais il a le ton provincial, le
.verbe haut,.comme s'il parlait toujours à
sa meute, le regard hardi et'un fond, je
crois, très léger d'instruction religieuse.
—r Ah l.Madame;, dit Thérèse, nous le
lui compléterons,'car vous sa'vez lé's'idées
de mon père et de ma tante.'
-, —ri Je, sais, dans tous les cas, répliqua
sèchement, Mme de Maintenon, que ce
n'esf pas vous, qui aurez lapeîne de ie prê-
, eher, car. sous aucun prétexte il ne mettra
le pied-à.Saint-Cyr..'. ■ ,
Et comme en fait de Saint-Cyr surtout,
chaque mot dë là voulante marquise était
un arrêt du Parlement, entre les promis
plus la moindre,communication possible.
Lui à Paris, sans lest, et sans le contre.-
pôids qu'eût fait la douce influence de sa
cousine, reste livré à toute la fougue dé
ses entraînemens. Elle, dans ; sa' solitude,
passe sa vie,à commenter, le méchant por
trait qui lui à été fait de l'ami de son en
fance ;,é£ certes la conciliation n'est pas
facile, car Mctddme a vu, c'est-à-dire l'ora
cle ;de Dejphes a parlé; , mais pourtant
. Thérèse aussi a vu, et bien qu'on l'ait em
pêchée dé voir à son'.aise, elle est bonne
physionomiste, et sous l'agréable extérieur
qu'elle se rappelle à merveille, comment
peuvent s'admettre toutes les vilaines cho-
gn
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pocr les pays étrangers, voir le tableau
publié les 5 et 20.de chaque mois.
Imp. L. BON1FACE, r. des -Bons-Enfans, 19.
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. uà 0 Cj •-* » ' ■ • • * ^ j ^
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE,
- Le mode d'abonnement le plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un eflet i
' £sur Paris, à l'ordre da jl administrateur du journal, rue de Valois, n" 10s - - I
. Let lettres ou envois tfargpté non affranchis «rçifc réfutés.
Les articles'déposés ne sont pas rendus.
ILJlUi . b 'iS i
UlfJ bJ
Jîru't 3 ' ! i 'P S'''
•"'•X Z ÎS CllflH.t
il. ' " '1
—y <■ -*t
tu
-Les A nnoncés ;stmt reçues chez-Mi,*
^ -I—-—^
— .
MARDI 50 AOUT 1864.
' TROIS - MOIS.'J!à0W3 UJ
'àix
•ràr
> si
>,i-, , .1-r'f.'l 6b »l
- ! Le a abonnemens ''SitfÇifffîé
u de robaque Tmp]£. u C0£ ^[ L . T
r !P ..'j,, - , j - h Jn»>* n i 9 î.'_ t
£ a N % rue Notref r Daiiie-des i -Victoii , ési .û * 1 iO!
^ ifc&W "■£ Ti*
BISTOIBE
du
CONSULAT ET M L'EMPIRE
;'p!atî V a. thiers l ! • j-
* . .
20 VOttraLES m-8* RELIÉS.
Nous croyons être agréables à nos abon
nés en* leur donnant avis que quelques se
maines nous séparent de l'époque, à la
quelle il ne nous sera plus possible de
leur offrir aux prix exceptionnels et de fa
veur l'Histoire du Consulat et de l'Empire,
en 20'volumes reliés, j>ar M. T xiiers.
Les demandes doivent donc nous.êtr a
adressées avant le 1" octobre prochain,
jour de l'expiration de notre traité avec
l'éditeur de cet ouvrage.
Les 20 vol. sans gravures. f.
Avec gravures .. - . , . 65 i
Atlas • ... 20
MM. les abonnés qui n'ont pas on/cor»
reçu les volumes complémentaires,; du 17"
au 20? inclusivement, sont pri .es de les 3
faire retirer d'ici au 30. seplejnbrâ^pro»-
chain, dernier délai.
paris; 29 aout.
. Il n'est plus question en Allemagne de
l'affaire de Rendsbourg, et le roi de Saxe
lui-même a évité d'y faire allusion dans le
discours' qu'il a prononcé la semaine dér-
iiière pour la clôture des Chambres. Ce
pendant, -le 24 août, la Diète a été saisie des
a-apports préparés par-les commissaires fé
déraux et le général en chef 1 ; il est proba
ble que ces documens'retardataires seront
pieusement .déposés aux archives fédé-
'Tales'. • ■ "
La question d'une alliance austro-prus
sienne est présentée, dans la presse alle
mande, sous deux faces très dissemblantes.
Les (journaux prussiens, tels que la Ga
zette de la Croix et lejPublieiste , ne se préoc
cupent que du gouvernement intérieur de
l'Allemagne. L'un etl'autreabondentenpa-
roles menaçantes contre les petits Etats ; on
Comprend à leur langage que si la Prusse
n'absorbé pas tout le nord-ouest, c'est
• qu'elle n'ose pas le faire sans l'assenti
ment de 1 ? Autriche, et que si les deux Etats
ire se sont pas déjà partagé l'Allemagrie,
c'est qu'il leur serait difficile de s'entendre
à ! ce sujet. Le Publiciste convient d'ailleurs,
avec une ingénuité parfaite, qu'une com
binaison dans laquelle,la Prusse «s'arron-:
'dirait «seule, obtiendrait toutes ses préfé
rences.En retour d'une abdication complè
te de l'Autriche du .côté de l'Allemagne, le
Publiciite lui offre libéralement l'appui de
ta Prusse du côté de l'Orient. Quant au
Bhin et'à l'Italie, |le grave journal se ré
serve, l'intérêt de là Prusse n'étant plus
aussi clair. Enfin, quant aux conventions
commerciales, on ne demande qu'une cho
se à l'Autriche : c'est de se taire et de lais
ser la Prusse .agir librement. !
La presse autrichienne, au contraire,
trouve que les journaux de Berlin mettent
la charrue devant les bœufs, car, à leur
point de vue, la question commerciale do
mine tout, et lorsque les intérêts seront
satisfaits, c'est alors seulement qu'on pour
ra parler d'amitié politique et d'alliance.
Mais si l'on en croit la Correspondance gé
nérale, M. de Bismark, pendant son séjour
à Schœnbrûnn, aurait décliné toutè con
versation à fond sur les traités de com
merce, en excipant de son incompétence
personnelle, promettant toutefois d'en
voyer immédiatement à Vienne M. d'Itzen-
A la demande d'un grand nombre d'a
bonnés nouveaux, nous venons de faire
réimprimer tout ce qui a paru jusqu'ici
'■du* roman de m. C harles rabou, I j%
FORÊT ME
■MM. les abonnés pourront, à partir du
septembre, faire retirer dans les bu
reaux du journal les feuilles contenant les
parties de LA FOMÈT DE BftWUÏ,
publiées avant la date de leur abonne
ment, et se mettre ainsi au courant de
cette œuvre si dramatique dans son en
semble et si attachante dans ses détails.
Feuilleton du Constitutionnel, 50 aoûf.
U FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE LA RÉGENCE.
Première partie.
XII.
A SAINT-CYR.
Mme de Liliers, on s'en souvient, avait
vainement sollicité pour son fils, le che
valier, le patronage de Mme de Mainte-
non; le jeune homme s'était montre trop
peu docile à la direction qu'aurait enten
du lui imprimer sa dévote protectrice.
Mais antérieurement, la châtelaine de Bre
tagne avait eu meilleure chance quand,
pour une nièce à elle, Mlle de Lambilly,
elle avait sollicité une place "dans la mai-
s6n de Saint-Cyr, où elle-même avait été
éievée.
C'était même sur le succès de cette pre
plita, çainistrè du - commerce prussien,
r 4ui suivrait l'affairé rivec M. de Rechberg.-
La question a, parait-il, été posée d'une
manière : catégorique- dans une dépêche
autrichienne qui demanderait l'ouverture
immédiate de négociations commerciales
sur la base des stipulations de Milnich. Au
dire de la Presse de Vienne , -cette dépêche
contiendrait, un paragraphe ainsi conçu ■:
« Dans, la cas .où le cabinet prussien se
». refuserait, contre toute attente, à con-
» sentir de suite aux négociations offertes,
» nous y verrions, _ à notre suprême, re-
» gret, l'iiiobservation des engagemens
\ contractés avec nous par des traités: et
» nous ne nous tromperions aucunement
» en reconnaissant que de tels procédés
» sont inconciliables avec les rapports, d'a-
» mitiô fédérale si heureusement établis
» entre les deux gouvernemens. » En ré
ponse à cette mise en demeure, M. de Bis :
mark aurait verbalement déclaré que le !
nœud de la question était â Paris, que ce
pendant il appuyerait volontiers auprès de
là France la demande de certaines modi
fications à l'article: 31 du traité de com-
merce franco L prussie"n.
«•--^Mais—les' modifications -à espérer se
raient insuffisantes pour contenter l'Au
triche, s'il faut en croire les informations
de la Gazette de Cologne, d'après lesquelles
on serait parfaitement d'accord au sein
du cabinet prussien pour reconnaître
qu'on ne peut demander pour l'Autriche
dé faveurs spéciales ■ sans ruiner la base
même du traité.Tout se réduirait au chan
gement de quelques 1 articles- de tarifs ,
changemens auxquels la'France accéde
rait sans doute, mais qui profiteraient à
tous les Etats compris dans le traité.
On trouvera plus loin des nouvelles de la
guerre d'Amérique; tout paraissait se pré
parer du côté des confédérés pour une in-r-
vasion sérieuse des Etats du Nord. Les
idées • de paix font des- progrès incessans ;
le New-York-Herald va jusqu'à demander
l'envoi de commissaires à Richmond pour
négocier un armistice de six mois.
: A uguste Vmr,
Par une circulairé.du 13 août, M. lemi-
nistre de l'instruction publique invite MM.
les préfets à entretenir les conseils géné
raux d'un projet relatif à l'établissement
d'^ne école Normale destinée à préparer
des maîtres pour l'enseignement spécial.
On sait que l'organisation de cet enseigne
ment n'attend plus , pour être pleine
ment mise en vigueur , que le vote de
la loi qui n'a pu être soumise, dans la der
nière session, aux délibérations du Corps-;
Législatif. Les conseils généraux seraient
appelés à contribuer au succès du nouvel
enseignement, au moyen de bourses dé
partementales. Ces bourses fondées plus
particulièrement, en faveur des élèves des
écoles Normalesprimair.es; ayant accompli
leur troisième anrçée d'études, seraient
données après un examen au concours
d'où ne seraient sans doute pas exclus les
candidats sortis d'autres écoles. « Une
grande institution serait ainsi créée ins
tantanément et presque .sans frais, puis
que la dépense de chaque département
serait très minime, parfois même nulle,
deux bourses à l'école supérieure pou
vant, dans certains cas, dispenser de deux
bourses à l'école Normale primaire. » :
C'est une idée neuve et hardie que d'ap
peler tous les départemens de l'Empire à
contribuer aux frais d'une œuvre utile,
qu'aucun d'eux peut-être n'eût été en me
sure d'exécuter seul et dont ils profiteront
tous proportionnellement à leur mise de
fonds/C'est de la centralisation bien en
tendue et en quelque sorte .volontaiFe.
Mais cette fois. Paris ne sera pas le siè
ge nécessaire de la nouvelle institution;
il n'est pas question non plus de construi
re sur quelque point du territoire un coû
teux édifice : selon les termes de la lettre
ministérielle, les départemens n'auront
mière ambition qu'elle avait cavé pour
celui de sa seconde requête, car une ad
mission dans le royal pensionnat était une
bien autre mer à boire que cette protec
tion vague et'générale dont Mme de Li
liers se serait contentée pour son fils.
î)'abord, c'était en vue des filles pauvres
de la noblesse militaire qu'avait été faite
la fondation de Saint-Cyr, et la noblesse de
Mlle de LambiUy était de robe; son père,
M. de LambiUy, frère de Mme de Liliers,
était conseiller au parlement dé Breta
gne. ; _
Ensuite; il s'en fallait de beaucoup qu'il,
fût en mesure de fournir un certifisat de
pauvreté délivré par l'évêque de son dio
cèse asnsi que l'exigeaient les règlemens.
Notoirement, au contraire, M. de Lambilly
était plus qu'aisé, et il avait fallu donner
une forte entorse à l'esprit de l'institution,
pour que sa situation de fortune ne de
vînt pas un obstacle impossible à tourner.
Non pas pourtant que cet abus fût sans
exemple : les courtisans, qui prennent de
"toutes mains, sous prétexte de faire profi
ter leurs filles de l'incomparable éducation,
comme ils disaient, qui se donnaità Saint-
Cyr, hésitaient d'autant moins à se risquer
sur les brisées des familles pauvres, qu'ils
savaient ainsi so faire bien noter auprès
de Mme de Maintenon. Même quand ils
étaient refusés, ils avaient fait acte d'admi
ration pour l'œuvre qui était l'honneur et
même un peu l'orgueil de sa vie ; et, refu
sés, il s'en fallait bien qu'ils le fussent tou
jours, en vertu de l'axiome : omnia hibenti
dabitvr et des accommodemens qu'il de
vait bien y avoir avec Saint-Cyr, puisqu'on
en trouve même, dit-on,"avec le paradis.
Quoi qu'il en fût,Mlle de Lambilly avait
forcé la porte, et bientôt sa touchante
beauté, sa douceur, son esprit fin-et naïf,
qui, dès son extrême jeunesse, se dérobait
sous une sorte de langueur mélancolique,'
avaient fait d'elle une des élèves - chéries
de Mme de Maintenon. Enfant, elle était
l'une des petites filles que la marquise ai
d'autre sacrifice à faire* que la valeur de
deux bourses d'école Normale primaire
« quelque peu accrues pour aider aux dé
penses générales » ; d'ailleurs le local exis
te j les conditions-d'installation matérielle
ont été étudiées d'avance, au point-de ne
plus offrir que des difficultés secondaire^.
Voici les principales .données du projet
en vue duquel on a provoqué l'adhésion
éventuelle des conseils généraux. . I
L'école Normale Supérieure : de l'ensei
gnement spécial serait installée! à Gluny,
dans les bâtimens'vacans de la célèbre
abbaye des Bénédictins. Reconstruit en
4750, à la veille de la révolution, acheté
en 1801 par la ville de Cluny, ce magnifique
édifice reste encore en grande partiainutilp
et inoccupé. La municipalité de ,Cluny en
.céderait gratuitement ; à l'E tat laipropriété
et-le eonseil général de Saône-et-Loire a
déjà voté une somme de lOOjOOO francs
pour "être consacrée au rachat- des par
celles dont la jouissance a été aliénée et
aux dépenses de la nouvelle appropria
tion, Les murs sont du reste en parfait
état et n'exigent-. aucune réparation de
gros œuvre. • '
- ; La superficie totale des bâtimens de
Cluny est de 6,646 mètres carrés , celle
des cours de 5,670, celle des jardins plan
tés d'art res plusieurs fois centenaires; est
de 55,496; ce gui donne une, superfice to-
talë deprès 'de^ hectares. "
Il serait donc facile, d'affecter au service
des élèvesrmaîtres de vastes terrains où
ils mettraient en pratique les notions gé
nérales de culture qui leur seraient.don
nées au rez-de-chaussée; on pourrait faci
lement organiser, à .côté des salles d'é
tudes, des atefiers semblables à ceux que
possède, l'école professionnelle des Mul
house. Les laboratoires*, les. collections,
les bibliothèques, l'administration^ de
l'école et même le personnel , enseignant
tiendraient à l'aise au premier étage, avec
des dortoirs pouvant recevoir environ'300
lits, à raison de 15 mètres cubes d'air
par -chaque lit; Enfin, l'un des bras de
la croix grecque que représentait l'ancien
ne basilique ayant échappé, avec sa. flèche
légère^ au marteau de 93, on y installerait
à-peu de frais la chapelle , de l'établisse
ment.
Ainsi serg.it rendue à l'étude, 1 à la vie in
tellectuelle, une maison antique et'illustre,
dont le nom appartient l'histoire de la civi
lisation moderne. A ceux que choquerait ce
rapprochement des souvenirs çieux du
moyen-âge avec les préoccupations d'un
siècle industriel, nous répondrions que les
Bénédictins eux-mêmes^ parmi leurs sa-
vans travaux,.ne dédaignaient pas ies arts
utiles, et qu'ils ont perfectionné les ; pro
cédés pratiques de l'architecture, de la pein
ture murale, de l'enluminure, de la » verre
rie, de l'orfèvrerie, de labijouterie, etc.C'est
ainsi que toutes les applications de l'esprit
sont solidaires et que la Spéculation don
ne perpétuellement la main àla Pratique.
l,. bosiface.
Nous trouvons dans les journaux'd'Al
ger du 25, la communication suivante :
XOUVËLLES VU SUD. . ."
Le mouvement insurrectionnel qui s'est
produit dans lè sud de -la subdivision de
Médéah, n'a fait aucun nouveau progrès.
Les tribus dissidentes sont dans les en
virons de Bel-Kheitar et sur l'Ouerq, souf
frant beaucoup du manque d'eau et de
pâturages. Elles, envoient, la nuiti, des
goums qui cherchent à-prendre dans
-leurs silos les grains-qu'elle? y ont laissés.
Le 19 août, des cavaliers de Zenakra-Ma-,
houcha, en assez grand nombre, se sont
avancés ainsi près de Boghar, pour qu'une
partie de la garnison ait dû se porter con
tre eux. Après avoir échangé quelques
coups de fusil avec nos goums, ces cava
liers se sont retirés avant l'arrivée de -nos
troupes. ■
Ces maraudeurs qui reviennent ainsi
vers les campémens abandonnés de leurs
tribus, rendent impossibles les communi
cations entie Boghar et Djelfa'. C'est parmi
eux que sont les assassins de MM. Mollard
et d'Esguilles, ainsi que les gens qui ont
dépouillé et maltraité des voituriers et pil
leurs chargemens.
Ces assassinats, ces vols, ces actes de
brigandage sont l'objet d'instructions judi
ciaires qui en feront peser toute la respon
sabilité sur les vrais coupables, le jour où
le ealme sera rétabli. II sera procédé à l'é
gard de ces coupables comme.il ;l'a été; em
1860, à l'égard'des Kabyles qui, dans la
province de 1 Gonstantine, ont pillé l'éta- 1
blissement de MM: Bock et Delacroix ,
après avoir assassiné l'un d'eux et plusieurs
ouvriers ; ils seront traduits devant les
conseils de guerre,' sans préjudice de l'ac
tion civile. •
Des dispositions sont prises pour réta
blir les communications • entre Boghar et
Djelfa, et, le28 août, un convoi, sous l'es
corte d'une . colonne,^ partira de .Boghar'
pour Djelfa.
; Cette opération, combinée avec le moiï-,
vement que font et^ ce moment les troupes
sous les ordres du'xolonel Archinard, au
ra pour résultat jd^ rejeter loin du Tell les
populations, "insurgées.. Elle les éloignera
despoints sur. les.quels >elles..trouvent; à
grand'peine de l'eau et deavivres* . , -
Aussi, tous les efforts de ces popula
tions -tendent-ils à faire une invasion dans
le Tell,- espérant .s'y ; approvisionner par
des razzias et entraîner quelques tribus,
dans leur cause. ' , . j
,Un mouvement dans ce^ sens viept'd'ê-
tre;tenté.par les gens de Si-Mohammed,
entre Tiaret et Teniet-el-Hâad,; ornais ie,
^colonel -P^chot, d'une part, , sorti de Tià-.
"ret avec les-troupes sous ses ordres, les ;
a repoussés . au moyen de ses gôums que.
commandait l'agha Ben-Aouda, et qui, se,'
sentant soutenus par notre cavalerie, ont
vigoureusement donné : d'un autre , côté,,
le colonel Dumont, partide.Toukrias, s'é-,
;laît porté-à Sehaïn-Aïoun,jet ;les insurgés,
ont dû se rejeter précipitamment^dans, le
Sud. - - 1
' . Les mesures prises pour couvrir le Tell
ont, copme on le voit, atteint le but qu'on
se proposait. ^ ,
Protégées ainsi par nos troupes contre
les tentatives des insurgés, les itribus du
Tell resteront, sans doute, dans le devoir,
■et- ne se laisseront point* aller aux'sollici-
tations dequelques fanatiques qui ne crai
gnent pas d'appeler sur ellesies-malheura.
qui sont partout et toujours la conséquén--
.ce des.insurrections et des révoltes'.., ,, v.;
(Communication officielle.)
Le départ dé .l'Empereur pourle camp'
de Châlons est remis àdemain mardi: '
Aujourd'hui, à une -heure, le prince.
Humbert est parti par le chemin de feride 1
la rive gauche,"avec le -prince Napoléon,
'pour aller 'visiter '■ incognito le rriusée de ;
;Versàiïlés.',,r'.',*' '
> : Hier,,S. A. ,R.' ë?t alIée.àVince'nnes'dans
; lamatinée, également "en compagnie du
prince-Napoléon. ; .
fi Le prince^ Humbert a dîné à Saint-Cloud
avec le prince Napoléon et la princesse-
Marie-Clotilde. ,L. B oniface; i
On lit dans lë Courrier du Ctnire :
: S." A. 1. le prince Jérôme Napoléon, à peine)
,,de retour de son,Voyage. en Ecosse^ a voulu
montrer à notre ville, gu'il n'avait pas oublié
le chaleureux e't cordial .accueil qu'il en,-a re-,
çu en 18o8. : S. A. 1. la princesse Clotilde s'est
jointe à lui pour cette bonne œuvre, et yoiçi
'la lettre qu'a reçue hier matin M, le maire de
.Limoges : , .. ' ., i '
, , ' « Paris, le 25 août 1864.
» Monsieur le maire, .
» En rentrant à Paris après un court voya
ge , .j'apprends le malheur qui vient de frap
per votre ville."Je-tiens à m'associer à'la sous-i
, cription ouverte pour lès victimes de ce déplo-,
rable événement, et je veux donner un témoi
gnage de ma sympathie à."votre laborieuse et
^ intéressante population, dont j'ai pu appré
cier le mérite à l'Exposition de 18S8-. " • ■ - '
» Je vous fais remettre, au nom de la prin
cesse Marie-Clotilde et, au mien, deux mille
francs pour les victimes de l'incendie du 15
août. " ■ • -
» Recevez, Monsieur le maire, l'assurance de'
ma considération très distinguée. • ■ ■
• » NAPOLÉON JÉRÔME. I)
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
Liverpool, 28 août.
.L'Âfrica a apporté 31,270 dollars.
■ New-York, 16 août.
Le bruit court que Grant a retiré une grande
partie des troupes qui se trouvaient devant'
Petersburg. i : ;
. New-York, 16 août, soir.
Le 2 e corps de l'armée de Grant "s'est-avancé,
sur la rivière James, où il amis en déroute, à
Dutch-Gap, un corps confédéré. Les fédéraux
ont fait 500 prisonniers, pris 7 canons et oc-,-
cupé Dutch-Gap. ' * * " , - ■
■ Burnside a donné sa démission ; il est rem- '
placé par 1 Vilcone.- ~ , ,
Butler fait creuser un canal à travers la pé-'
ninsule afin que les canonnières 1 fédérales,;
puissent triompher plus aisément des''Obsta
cles que leur 1 opposent-les confédérés dàns la*
rivière James. ~ 1
Early se retire rapidement à travers, la val-*
lée de la Shenandoahj poursuivi par Sheri- :
dan. v
Le bruit court que Lee organisé une forte
invasion des Etats du Nord. . , : .
Un .rapport du commodora Farragut conflr-,
mêla-reddition, sans.conditions, du fortjGai-,
nés, avec une garnison de -800: hommes, dont
50 officiers et des approvisionnemens pour 'un i
an. La garnison du fort Powel s'est échappée
en abandonnant,, 18' canons : en bon état. Les-
fédéraux se disposent ' à investir ,1e fort Moi}-']
gan,. en laissant des garnisons. dans. J[es forts;
Gainss et Powêl. ■ , ,
, Shermanfistà un mille du railway de Ma-,
con. - :
; -4',800 confédérés ont passé la rivièreOhio
à Sabine-Bende 1 et se sont emparés de huit'
steamers; , , • , . ' , ; , ; J ■ ' "
i.' ' Les confédérés menacent Ilenderson dans |e,
Kentudty« ; . . --j
..■•Le corsaire confédéré Tallahassée a détruit-
vingt-trois navires.'
- Le York -Herald conseille l'envoi de commis-'
saires, à Richmond, pour négocier un armis-
, tice de six mois. On convoquerait, dans cçt In- ;
jterva,He,- une convention :de ,tous • les,- Etats'
tpojir .délibérer sur les ^meilleurs. moyens < ^d'ar
river è. la conclusion .de, la paix. ,. , i
■"-Or; .255 B/8i Ghangeisur. Londres, 27&. '■
" ' New-York,_ 18'. août.
Le bruit-court que le commandant confédé-4
ré en Géorgie, général Hood* >a réussi' à ren-i
, forcer.Whçeler avec. de. la cavalerie. JViieeler a'
demand'é là reddition de Balton. Les. fédéraux
ont. répondu par un refus et ont' repoussé'
Wheeler. ; . .. ' ■ , i ,
' Un corps fédéral s'avance du côté de'Pensà-
cola pour prendre Mobile à ,reverg.
Le commodore, Parragut bombarde Mobile, r
au moyen de < deux - bâtimens : stationnés j en >
dehors de la-'barre de la rivière Dog. i ' .
- L'agitation en- faveur de la paix augmente'
" dans la presse et dans Ja population.' , t .
: .LeQàllahassiê a-3>rA^i glus ,de.S0. navires.! ' s
' xCotbn 176.^177^1,j,,
. j Copenhague, 27 août.
, Le président du conseil des «ninistres a dé
claré, dans le Rigsraad, ' que le gouvernement, J
dans les négociations ouvertes pour la paix, 4
'9'efforçait d,e protéger, les' droits' politiques et
nationaux deà Sjleswigois., Cçs paroles on't ren-
, contré jiine vive, approbation. auprès du Rigs-
m > , j . i
Copenhague, 28 août.
' Le comité politique du Folksthing dit dans:
son rapport :,« Conflaris dans la solidarité dei
la Suède pour la cause du Nord, çt aprè,s ien'
avoir délibéré avec lé gouvernement de Stock
holm, nous ayons envoyé à la Diète germani
que la réponse du 27 août l'863. 1 ■ " 1 i r
j » Animéparlamêmé confiance, le Rigsraad a,
aecepté et le roi a ratifié 'lauGonstitution dui 18
novembre. Les négooiations.;ouvertes en vue»
d'uneiallianoe aveeda Suède; ont donc exeroé
une influence fatale sur les affaires, .du Dj.ne- ;
maïk.» • ,. , . , i. i. j, ' j :
On .attend l'arrivée du grand-duc héritier,
de Rfipsie, Nicolas Alexandfevitch. :. ,, i .,
Municli, 28 août.
• M. de Bismark a eu, hiep et .aujourd'hui, de;
longues conférences ayee le.,ministre d'i^tat^,
M.-deSclirenk,:et est reparti cesoir. ,, ■ , . ;
M. de ïanp, aide de camp général du roi, a
accompagné M. de Bismark jusqu'à Ja gare. ■
Turin,: 28 août. 1
Le roi a reçu l'envoyé mexicain, M. Barada-,
rian, qui lui a .présenté Jes.lettres par lesquelr,
les l'empereur-Maximilien notifié .a,îi roi d'Ita
lie son avènement au trône.... '.-r* - , j
M'. Baradariah part demain pour la Suisse,
où il va- également présenter ses lettres de
créance au conseil fédéral. ■■ ■' .
■ " Messine, 28 août.
Les lettres d'Athènes .constatent que l'élec
tion de M. Menisis, candidat, du gouvernement 1
comme président de.l'assemblée, a été accueil-'
lie javec faveur par la population., ; - ,
On mande,de Chine que l'armée anglo-chi-;
"noise a pris deux villes aux insurgés. Elle as
siège Nankin qufseraitràla veille"de capituler.
., Dans le. Boutan, (Lnde septentrlojialê), on fait
des préparatifs de guerre cpntre Içs Aaglais.. \
• " Alexandrie, 29 août. •
L'Erimanthe, des Messageries Impériales, ve
nant de l'Indo-Chine, est arrivé ù Suez, le 27,
à huit heures du. soir,- avec 95 passagers et
1,122 colis de marchandises. ,i
%e Pefose, bateau correspondant'de là même
■ compagnie, est. parti' aujourd'hui; pour,. îMar-.
seille: (HmasrBullieï.)
Voici les dépêche^ 'que nous recevons ce
soir ; ; ' >
Londres, 29 août.
: Le Times a reçu de son correspondant spé
cial de -New-York les nouvelles suivantés en
date du 18 août'i -
DeS' dépêches de source confédérée de la
Nouvelle-Orléans, mandent que Beauregard,
à la tête de 20'J0.00-hommes, est arrivé à Atlan-
f .ta, mais , on ne sait pas! s'il se propose de-ren
forcer Hood ou de défendît Mobiles- 1 !
Shermanaperdu plus : deli,500 hommes dans
trois tentatives infructueuses pour réoccuper
la jqute .de Mû.con,sida'ns îles . journées des 5, .
"6 et* 7.. „ . -i" --
Dans la nuit du 13, deux corps de l'armée de
Grant ont été transportés au nord de la rivière
Jamèfe. Dimanche-ils, ont attaqué i les ■ confédé
rés,qui se sont repliés d'abord sur < Richmond
en attendant des renforts. A l'arrivée de, ces
renforts, les confédérés ont attaqué à 'leur
tour-et fait reculer les fédéraux'., Là perte a été
de 1 ; 000 -hommes. Les fédéraux prétendent
avoir fait 600 prisonniers et pris '8 /canons.)
- Des escarmouches ont continué pendant trois
jours consécutifs ;san,s' résultat, définitif. On
suppose que. ce mouvement, avait'pour objet
, de protéger Butler qui s'lefforce -dé tourner le
canal James. On croit qu'une attaque combi-'
née ne tarderai pas à'être dirigée'confcre Drurys
■Bluffi
Le rapport officiel de l'amiral Farragùt est
arrivé. La flotte qui a ,attaqué. Mobile se com
posait de 18 frégates et monitors. Les navires
défilèrent devant le fort Morgan, ^'avançant
en colonne serrée sur. deux-.de front; A peu de
distancej le monitor fédéral Tecumseh sauta -
sous le feu ennemi et sdmbra aussitôt avec
presque tout son équipage.' Après, être entrée
dans le port,:la flotte se divisa.pour, attaquer
'Vfspadre confédérée, qui, se composait, du na
vire à éperbn Tennessee et des canonnières Se-
ilinafiMorgm .et Gainesi La:Selinarîu.t .prompte-
i ment: capfcuréeyet Morgan vet Gaines ne- tardè
rent pas à'aller s'échouer sur la côte; mais le
• Tennessee■ séul tint tête à toute la flotte fédérale
.pendant unè heui;e et demie. .11 ne,..se rendit
^'qijeior'sguîil ,se trouva c'ompfètement désem
paré. Les.frégates ,fédérales Hartford, ét '■.Ùneida
■ont été.mises thors de- combat ' et le Philippe a
•brûlé. 11 • ' ' • " -
' lies journaux de Richmond, du 12, disent
que la chute des forts Gaines et 'Powel est'loin
dè constituer.la pjise de Mobile, et. que, dana
•unrayou;de trènte,milles, jd existe encore une
série de'formidables ouvrages- dé, défense,-ain-
^si que^des obstacles dnnomlrables..destinés à
-empêcher .l'-approche' desi navires ennemis.
Le croiseur confédéré Tallahassee 1 â - capturé
/v ÎWA MUMC tiAnf i^Anhirl iYli .1 . * t /fil fil A Wi il
i pour
/ 1 "" Spiithâmpton, : 29 aôût.
• * la ' Shannon' a apporté 7,343 ,112 dollars dont
64,479 pour le dividende mexicain. 1
•Les avis du J?hili portent que la correspon
dance' 1 échangée-entre- ce pays 'et l'Espagne a
été soumise in èxtenso à un 'meetiiig public
,qui l'a'approuvée.',",' , '. ' ,,, ;}
, .lLp P^rou .fait,des préparatifs pour se défen
dre à outrance,, . ,. ;
i-is.Les -lettres '.d'Haïti rendent compte de l'exé
cution du général Longuefosse et des autres
chefs du dernier complot. 1
* ;'U,ne.autre ' tèntative a eu Heu à Haïti pour'
renverser lè gouvernement.; Elle a échoué.
.... Vienne, 30 août.
On mande de Bucharest que lailoi rurale qui
vient d'être promulguée par^lei. prince Gouza,
.sera mise-en-vigueur le 24 avril 1865.
: K « . Marseille,,29,août.
Le courrier de Tunis apporte des lettres du
21.
' Suivant la notification faite aux -consuls
par le gouvernement tunisien, il y a quatorze
tribus soumises, mais les lettres ajoutent que
.quarante tribus so^t encore sous les armes.
Plusieurs ; chefs qui, s'étaient soumis ont été
.tués.par. leurs, hommes qui ne. veulent pas de
la paix. ., .;• • .
Moustapha-Azan, signataire de cette paix, a
été obligé de rentrer à Tunis; il n'était plus
en sûreté au milieu- des. tribus. Les troubles
continueni; à Sfax et à Sousse. La plupart - des
tribus.persistént à réclamer,la destitution du
khasnadar. ; 0n a ressenti trois . s,ecousses de
tremblement de terre à Tunis.] ;
■ . > ' ■ Suez, 28 août.
Les avis de Bombay du 9 disent que sir Tre-
velyan a recommandé- l'introduction de la li-
vre, sterling dans les Indes sur le pied d'une
livre pour dix-roupies. , ( Ïïavas-Bullier.)
; COURS DE
.30/0aucompt. 66 23 66.35 « 10 » »
—Fin du mois. '66 35 66 35 » » » »
41/2 aucompt. 94 65 94.50 » » » 15
-r-Fiadu'mois» 93 60 » 8 ,» » a
mait à avoir dans sa chambre pour faire
emploi direct et immédiat de son aptitude
particulière aux fonctions de la pédago
gie ; jeune fille, avec Mlle d'Aumale, cette
spirituelle nièce de la maréchalede'Schom-
berg, qui,nous a laissé un si curieux ma
nuscrit sur la fondatrice de Saint-Cyr,
elle partageait auprès de celle-ci les fonc
tions de demoiselle de compagnie, que,
dans la maison, ' chacun leur enviait; Ces
fonctions consistaient à faire la conversa
tion à la veuve pseudo-royale, quand elle
étaitd'humeur causante; à être sa lectrice,
son secrétaire, et à introduire le petit nom
bre de personnes qu'elle consentît à rece
voir dans la retraite où. elle se renferma
après la mort du roi.
Le samedi qui suivit cette mort, c'est-à-
dire le 7 septembre qui devint, comme on
le verra tout à l'heure, une date historique
à Saint-Cyr, Mlle d'Aumale, dans une .
pièce de passage dont était précédée la
chambre de Mme de Maintenon,- s'occu
pait à la lecture d'une lettre qu'elle venait
de recevoir de Paris. Assez curieuse des
bruits du monde et ayant une plume fa
cile, elle entretenait plus d'une correspon
dance et cela avec l'agrément de la sévère
marquise qui, tout en parlant dédaigneu
sement des' écrivaiilcriesde Mlle d'Aumale,
y trouvait néanmoins son compte. En effet
toutes les lettres ayant quelqu'intérêt lui
étaient communiquées à. mesure, et elles
finissaient par lui constituer une sorte-de
Gazette à la main , qui dans sa réclusion
moins oublieuse du monde qu'elle ne le
laissait croire, la tenait à peu près au cou
rant de toutes les nouvelles.
— Ah ! mon Dieu! s'écria tout à coup
Mlle d'Aumale se parlant à elle-même :
Voilà cette pauvreThéVèsebien chanceuse!
Elle venait de lire dans la' lettre qu'elle
avait sous les yeux, l'histoire du duel de
M. de Laval avec le jeune Liliers, celle de
la cure merveilleuse opérée par l'abbé de
Livry et enfin celle de la disparition du
chevalier. Tous évènemens du jour et qui
faisaient ^grand bruit.
Thérèse de Lambilly étant la cousine
du malheureux jeune homme , ri ne faut
pas uhe grande perspicacité pour soup
çonner, sur l'exclamation de Mlle d'Au
male, qu'entre ces deux jeunes gens s'é
tait produit l'effet bien connu du cousina
ge. Sans savoir cela le lecteur n'a même
besoin, que de sa mémoire : précédem
ment nous avons vu Mlle Chausseraie es
sayant de tempérer les ardeurs du ' che
valier en lui rappelant que, d'enfance , il
y avait promesse de mariage, de lui à une
jeune personne qui pour le'moment, ne
fut pas plus amplement désignée.
Nous avons vu également que, dans le
tourbillon de la vie parisienne, lé cheva
lier paraissait bien mettre un peu en oubli
ces anciennes visées de famille, mais île
pauvre garçon était-il si coupable' et n'é
tait-ce pas à Mme Je Maintenon que ses
échappées par ailleurs, devaient être re
prochées?
Comment ! Mme de Maintenon? Va-ton
dire quandelle avait commencé par le ser-
moner et qu'elle ne lui avait refusé son
appui qu'à cause de sa résistance àdeve-'
nir dans ses mains un modèle accompli,
de toutes les vertus chrétiennes ? i
Eh bien! c'est cela même. Comme toutes
les convertisseuses, Mme de Maintenon
avait eu là maia rude, et en rêvant pour
son catéchumène la perfection absolue, elle
s'était refusé la' ressource d'une route
fleurie par laquelle assez facilement "il eût
pu y être conduit. '
• Sa cousine et lui avaient été élevés en
semble ; dès leurs plus jeunes ans, ils se'
savaient destinés l'un à l'autre.K dix ans,-,
Mlle de Lambilly part pour le pension
nat royal où elle .gagne ses seize ans, la
mémoire toujouri pleine de ce cousin,
qui, lui, s'en va sur ses dix-huit an£. 'Un
beau jour, un" éclair, ils se revoient". Une
douairière de Bretagne, Mme dê la Coc-
querie, figure assez singulière, dffut il sera
parlé plus tard, et que M. de fâmliilly
avait chargée d'une lettre pour sa fille, a
l'idée bien naturelle, en la portant à Saint-
Cyr, de se faire accompagner du chevalier
avec qui elle était venue de. Ilénnes, en
acceptant le soin de lé chaperonner. Ap
pelée au parloir, Thérèse reconnaît son
cousin, malgré les six années d'absence
qui,, d'un enfant, ont fait un homtne, et;
avec une naïveté tout à là louange, de son
éducation, sans plus de façon, elle se jette'
à son cou. ' .
Sur ce, intervient la religieuse surveil
lante.
—Monsieur est votre frère ? demanda-t-
elle à Thérèse.
Non, ma mère... c'est mon cousin.
— Comment alors, a-t-on donné ici, ac
cès à un étranger? La règle, vous le savez'
bien, n'autorise qu'un père ou un_frère à
vous voir au parloir/ ,
— C'est moi, Madame, dit la douairière
de Bretagne avec sa tête bretonnante, qui
•ai pris sur moi de dire à la tourière que
le chevalier de Liliers était.lé frère de Ma-.'
demoiselle. Il n'est, que son cousin,-"c'est
vrai, mais il est aussi son fiancé; de temps
immémorial les deux familles ont arrangé
ce mariage. ;
— Je ne saurais, sous aucun'pretexte,
répondit la surveillante, tolérer une aussi
flagrante violation de nos usages» ; '
Et malgré les réclamations de la'Breton
ne s'ingéniant à prou ver que, même dans
les couvens, il ne doit pas y avoir de règle
sans exception, voilà nos jeunes gens sé
parés avant d'avoir eu le temps dô se dire
quatre parolesét à l'émoi de la surveillante,
ou eût dit que, comme le Capitole, Saint-
Cyr venait d'être sauvé.
La tourière sans doute fut bien gron
dée,.mais il ne parut.pas pourtant que
Mme de Maintenon eût été avisée de l'ef-
'froyable péril auquel avait échappé lamai-
son$ car, quelques jours plus 'tard,' ayant
Thérèse de Lambilly dans sa chambre : !
' — Mignone, lui'ait-elle, votre tante m'a
adressé son .fils le chevalier.
-t 'J o-tv&r
— Ah! fit Thérèse, qui avait été préve
nue par la supérieure que la marquise ne
serait pas étourdie du petit désordre dans la-
quel, elle était tombée* .puis avec une cu
riosité', timide, elle ajouta : On lo dit assez
bien, ce jeune homme !
— Mon .enfant, pour parler le langage
de Mlle Balb'ien, ma.femme de chambre,
je vous avouerai qu'il.nè m'est pas rc>mu
du tout. !
— C'est singulier, dit Thérèse doulou
reusement surprise, je l'avais laissé un
très joli blondin, et mon père m'a écrit
plusieurs,fois que, généralement sa figure
plaisait.: .
— Il ne s'agit pas de cela, répondit la
marquise; il est passable de.visage et il le
sait trops mais il a le ton provincial, le
.verbe haut,.comme s'il parlait toujours à
sa meute, le regard hardi et'un fond, je
crois, très léger d'instruction religieuse.
—r Ah l.Madame;, dit Thérèse, nous le
lui compléterons,'car vous sa'vez lé's'idées
de mon père et de ma tante.'
-, —ri Je, sais, dans tous les cas, répliqua
sèchement, Mme de Maintenon, que ce
n'esf pas vous, qui aurez lapeîne de ie prê-
, eher, car. sous aucun prétexte il ne mettra
le pied-à.Saint-Cyr..'. ■ ,
Et comme en fait de Saint-Cyr surtout,
chaque mot dë là voulante marquise était
un arrêt du Parlement, entre les promis
plus la moindre,communication possible.
Lui à Paris, sans lest, et sans le contre.-
pôids qu'eût fait la douce influence de sa
cousine, reste livré à toute la fougue dé
ses entraînemens. Elle, dans ; sa' solitude,
passe sa vie,à commenter, le méchant por
trait qui lui à été fait de l'ami de son en
fance ;,é£ certes la conciliation n'est pas
facile, car Mctddme a vu, c'est-à-dire l'ora
cle ;de Dejphes a parlé; , mais pourtant
. Thérèse aussi a vu, et bien qu'on l'ait em
pêchée dé voir à son'.aise, elle est bonne
physionomiste, et sous l'agréable extérieur
qu'elle se rappelle à merveille, comment
peuvent s'admettre toutes les vilaines cho-
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