Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-08-10
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 août 1864 10 août 1864
Description : 1864/08/10 (Numéro 223). 1864/08/10 (Numéro 223).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49" A5MÉE.—X. 225.
. BiVfflafl i I f i
lÀBOMËStEKS DES DÉPMTEWENS.
T^QIS Mois 16 ràfï
:;â2 jffiè
UN' ^ ;\r;:wî7T:- J. 64- rau-i
; pona iBs pats èthangebs, voirletabJeau
~ publié les'5 et 20 de chaque mois.
Imp. L. BONIFACE, r; des Bons-Tîiifans, 19,
BURE^ilX; A PARIS » rueV^ojs ffal^oy^ Bj jÇ&iyj
MERCREDI 10 AOUT 1864.
trois mois,.7...'..'"5 13 fr.
six mois ....;.;...;;' 26 FR;
un an. .. . . . ...... ; 52 FBJ
un numéro 20 centim
flfj%
POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
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I-
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(place de la Bourse).
\
PAflliS, 9 AOUT.
Les lettrés de Vienne portent que le
cabinet autrichien- désire d'en finir au
jslus vite aven'là questionides duchés. Lej
çabinët impérial recommanderai ty à ce j
qu'on di^ là: prompte réorganisation .du?
gou veroiident' (Jes duchés et l'installation j
'|n djiiri Frédéric ^Ill.à qui il donne déci-
âémcjnt lapréférence sur , tous les autres
préïendans. .v. >
- Les feuilles'qui passent pour exprimer*
que l'Autriche, de son côté, ne fera rien;
jquipjuisse froisser les. vœux de TAlleina-:
gne ou les droits de la Confédération ger
manique; ■ ! » ' -
; Une; coiréspphdahce dé' Vienne, âdres-;
Sée. à : la Boersenhulle, iaîit observer que si!
la paix était poùclue sàns la participation]
fle la Diète, lqs puissance^ étrangères pour-'
raient, être amenées ( à refuser < leur assenti- ;
ment. au nouvel orelre de choses dans le
1 novd de l'Europe. •
-L'échange des prisonniers danois et al-;
lem^nds ,*a commencé à s'effectuèr. Lesi
isoldate danois, qui avait £té internés dans!
ïes pjbçtc^§'fortes de l'Autriche, ont été diri-
"çés-isu®! Lubeck et Stettin.pour être em-:
Marqués à bord des bâtimens de la marine
danoise; D'un autre côté, on apprend !
tfeFlensbourg que les soldats sléswigois :
qui .servaient dans l'armée, danoise, ont*
été licençiés et amenés à Flensbourg, où
la ipopûlation leur a fait un chaleureux
accueil. ■ ■
-Le parti' léodàl et rétrograde delà no-
TilesSe'holsteinoise a tenu: hier,, une as-i
semblée à Kiél pour délibérer sur l'atti-j
iode qu'il convient de prendre, dans les
conjonctures actuelles, j A la tête de cette
réunion sont les Comtes Blome, Reventlow-
Fary.e et Scheel-Plessen, c*f st-à^-dire trois
adversaires de la constitution libérale . de
18-18, que le duc Frédéric "VIII a juré d'ob
server et que les populations ont reconnue
comme loi fondamentale des duchés.
Le gouvernement autrichien s'occupe;
en ce moment de la réorganisation admi
nistrative et judiciaire de la.Hongrie. Le
chancelier aulique prépare un projet de
loi - sur les autorités appelées à diriger,
les comitats. On parle aussi de nombreux;
'chaugemens.danâ - le personnel adminis
tratif du'royaiijne., ...
' Les,difficultés qui avaient subsisté en-.
tre le Monténégro et la. Porte, au sujet de;
la, délimitation jdes frontières, sont .main
tenant aplanies à la satisfaction des, .deux
!parties.LeMoritenegro : conserve le territoire
■qui lui a été réconnu par les grandes puis-i
sances-et il recevra de la Porté une indem-
.nité pour Ieé districts- qu'il occupait en
'1838. et -1859. - ... V
Les journaux "de Madrid annoncent la
prochaine arrivée d'une fission du gou
vernement péruvienv :'chargèë d'arranger
. e conflit qui .s'est éleyé^.entre les deux
tais. ; ' ! ; ;" VÉcohomist publie j sur-lç Mexique ,
un article dans lequel la feuille anglaise
.rend pleinement justice à la politique de la
.France et à la sagesse.de l'empereur Maxi-:
milien. Après avoir énuméré toutes les
forces du nouvel empire, VEconomist n'hé-;
site pas à déclarer que tout lait présager lei
succès de cette grande œuvre commencée
sous l'égide de la France.
ÉDOUARD SIMON.
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
Londres, 9 août.
Le Morning-Post soutient que la Prusse veut;
s'annexer les duchés cédés par le, Danemark. '<
: Le Daily-News dit que toute l'Angleterre .dé
sire l'alliance avec la France, basée sur des;
. principes de liberté. .
Dublin, lundi 8 août, soir. I
On vient dé poser la première pierre du mo-j
nument élevé à la mémoire d'O'Connell. Ja-«
mais on n'avait vu une pareille démonstration
"populaire à Dublin; Le peuple avait organisé î
une procession immense. L'enthousiasme étaitî
énorme. — , î
Le soir, au banquet présidé par le lord-mai
re, un toast la reine a été chaleureusement'
'accueilli. • "
Flensbourg,-8 àoût. ;
; Trois vapeurs danois ont amené, 1 ici,, mille!
soldats licenciés, originaires du Sleswig. Ac-f
-clamés ' par les milliers -de personnes - qui lés
-attendaient, ils ont débarqué en chantant des
hymnes nationaux et en portant des vivats £t
la patrie et à ses libérateurs.Les sépt habitans, ;
■qui avalent été emmenés comme -prisonniers
par le capitaine Hammer, sont également re-i
venus. :
- • - ' 1 Copenhague, 9 août. • ; I
Le Berlingske Tidende annonce que, pendant®
l'armistice, quinzé régimens seront transférés
-dans l'ile de Seeland. Cinq "de ces régimens
tiendront garnison à Copenhague. 1 v
Berlin 8 août.
., Le roi ne reviendra, dit-on, à Berlin que vers
le commencement de septembre; il se rendra
Jin septembre à Baden pour célébrer l'anni -i
versaire de la naissance de la reine.
.■ *■■■■' Kiel, le9 août; i
: Vingt-trois prélats et memhres jde l'ordre;
équestre du Sleswig-Holstein se: sont présen
tés lundi, 8 août,, à ,l'assemblée de l'ordre
équestre à Kiel. Il leur a été soumis un pro
jet d'adresse-aux commissaires pour le Sle3-
wig et le .IIolstein dans, lequel- on deman
de un gouvernement commun pour le Sles-j
■wig-Holstein, gouvernement qui serait autant
que possible placé sous la protection de la
Prusse, avec laquelle l'union , la plus intime
semble commandée comme urgente. '
Après des discussions très vives, cinq des
membres ont. refusé de signer. Ce sont MM.
Ahlefeld, d'Olpenitz, Baudissin,. de Knoop,
Luckner, de Schulenburg, le chanoine Ahle-
leld et M. de Rantzau de Rohlsdorf. M. Blome
de lleiligenstadt était absent. . :
.■ i '........ Marseille, 9 août, ;
, Les lettres de' Rome du 16 août, portent que
le Pape a écrit à l'empereur "d'Autriche relati
vement aux persécutions des catholiques en
'Russie.
, Mgr'Nardi', auditeur de rote pour l'Autriche,
est parti pour là Suisse et l'Allemagne.
Un traité' de 'commerce entre lto'me et la
France a été signé. . ', ' -. !... ' • :
> ; ' ;. {Havds-Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir;: . '
. . " Lohdrès, 9 août;
Consolidés anglais, 89, 4- à S/8 pour fin sep-;
tembre. ',. ~ <
.. Consolidés turcs, 49 3/8..'.!... • ...
3 0/0 mexicain, 28 1/2. . ' '. V . 7
Toutes les troupes anglaisés ont été Retirées
de, la frontière du royaume d'Asliantée,, en
A'friqué. . , ■ '
. , „ Londres, 9 août.'
, \Ii& Damasaus apporte des nouvelles de New-
York jusqu'au 29 au soir, ; ...
Les lignes de Shermàn entourent Atlanta
plus étroitement; la cavalerie de Wlieeler a
mis les fédéraux en déroute près de Decatur et
. s'est emparée de lçur camp; ■ ; „
Iiardee opère sur les derrières, de Sherman
qui a été renforcé par Rousseau, après avoir
. détruit 30 milles 4u. chemin de fer da.Mont-*
6'ommery à.Atlanta. Lee a cherché le 20 à tour a
ner la position de Butler à Befnltida-Hundfeaâ.
Grant a envoyé lè â° corps sur la rive nord
fie ltt rivière James pour arrêter le mouvement
de Lee et a thassé les confédérés de leurs re-
tranchemens, en leur prônant 4 canonsj ayant
continué d'avancer, il a fait attaquer les forti
fications confédérées; le Combat continué.
Tarly est ëncoré à- Fàlling-Water sur la rive
vlrginienne duPotomac. Les fédéraux gardent
les forts du Potomac, à Williamsport. Les au
torités militaires • de Baltimore ont enrôlé
tous les nègres dans l'armée. La guerre des
guérillas continue dans,1e Missouri;, la cava
lerie confédérée est rentrée, dans le Kentucky.
. Le bruit court que ,.le gouvernement a été
informé que plusieurs milliers de personnes,
parmi lesquelles M. Vallândigham, ont le pro
jet d'établir une confédération du Nord-Est.
Le Herald assure que la cour.maritime a dé
cidé que les, naufragés de l'Alabama , sauvés
par le Deerlmnd doivent $ tre considéras com
me prisonniers de guerre. Le Heraïd ajbute que
le gouvernement approuve cette décision. .. ,
■New-York, 30, juillet. . >
.! Grant a fait avancer deux corps: au> nord de
la rivières James:et s'est retranché à 10 milléS
de Richmond ; le bruit court qu'il a abandon
né le siège de ' Petersburg, et qu'il fera une
démonstration contre le fort Darling. t
Le mouvement des troupes de Lee en arriè
re de Butler est occasi,oné : par le mouvement
de Grant. Une. force considérable. de cavaferie
confédérée : est entrée ce matin à Chainb'ert-
burg en Pensylvànie. Howard remplacé Maç-
pherson. L'or est à 25o 3/i.
" V ■ . Hambourg, 9 août.
Lar Feuille officielle du Steswig contient une
notification du prince FrédéricrCharles qui
nomme le baron Lederer commissaire ciyil, en
remplacement de M. Revertera.
■ 1 Copenhague, 8 août. J
Le roi a passé en revue, cette après-midi,
les troupes récemment arrivées. L'ancien di
recteur de la police Branstrup,a été nommé
préfet de*police de Copenhague; • ■
■ ' • ■ . {Uavas-Bullier.) -
COURS DE LA BOURSE.
cours de cloture
le 8
30/0aucompt; 66.20
.-r -Fin du mois. 66.40
41/2 au compt; 94.93
—Fin du mois. ; 93.60.
le 9 HAUSSE. BAISSE,
66.20 m » » »
'66.40 ^
94.CO » » » 35
» . » s » a a
Une dcpôchè d'Athènes, datée du 6 août,
annonce qu'un nouveau i ministère vien t
d'être formé. M; Canaris est président du
conseil et ministre de la-marine ; M. Go-
moundouros entre à l'intérieur, M. Satiô-
copoulos aux finances, M.: Carnalis à la
guerre, Mi. Delyanni ,'au'x affaires étrangè
res, M. Londo's à .la j usticë, et par intérim
aux cultes.
• -lu .,'1
On écrit.^a ïokohama, le.3 juin-^ --
« M. Duchesne, de Bellecourt, ancien minis
tre et consùl". général de France au Japon, a
quitté Yokohama le 28 mai, baissant dans tou
te la colonie européenne de très" vifs regrets.
Avant de partir, il â mis M. Léon-Hoches-,-son
successeur, aii courant de la situation, et l'a
accompagné à .Yeddo, devant le Gorogio.
» Au moment où M. Roches a pris posses
sion .de son poste, le ministre d'Angleterre ve
nait de recevoir.l'ordre d'agir énergiquement
contre le prince de Nagato. Les consuls de Hol
lande èt des Etats-Unis ayantpro.mis de se'join-
dre à sir Rutherford. Al'cock, lé :minis'tre de
France n'a pas hésité à leur prêter son con
cours moral. .. . , , ■
i> Toùt'porte à croire, que la question des
étrangers sert de prétexte au mikado et aux
daïmios pour créer des.embarras du taïkoun ,
dont ils jalousent le pouvoir, et que le sou
verain temporel, inquiet .de cette opposition,
ne serait pas mécontent, de son côté, défai
re disparaître les motifs' sur lesquels oii.se
fonde pour combattre son autorité. : ;
» Quoi qu'il en soit, le Conqùeror, vaisseau
anglais à deux ppn'ts, a déjà mouillé sur la ra
de de Yokohama, et dans un ; mois au plus
tard, les forces anglaises sur ce point doivèût
s 'élever," dit-on, à 18 bâtimens portant 170 ca
nons, 2,600 marins et 1,500 hommes do trou
pes de débarquement. ' ' : ' ;
» il est permis de croire qu'en présence de
Ces forces imposantes, le gouvernement japo
nais témoignera des, .dispositions les plus con
ciliantes. » ■' '' i (Moniteur .du soir.)>
Le garde de sceaux, ministre de la jus
tice et des cultes, a adressé la circulaire
suivante à NN. SS. les archevêques et éve-
ques: •
• Paris, le 19 juillet 1864.
Monseigneur, " ' v '
Dans peu. de, jours, une double solennité
.conviera les populations à célébrer une.des
grandes fêtes > de, l'Eglise,. en mènie -temps
. qu 'un ainniversaire chér à la France. C 'est lé
Srivilège du ministre dés cultes, Monseigneur,
'être, à cette-occasion,- l'interprète des seriti-
meris religieux de l'Empereur, en venant, (de
mander. au .clergé, et aux fidèles'des prières
'pourle'souverain qui a tant de titres à notre
reconnaâssanc'ej et, pour la famille, impériale,
objet de notre attachement et ! de notre espoir.
.Je^sais avec quel empressement Votre: Gran
deur répondra à ce pieux désir, et; je suis;as-
.suré de devancer ses intentioas en l'invitant
-, à vouloir, bien ordonner qu'un Te Beum suivi.
du Domine'salvum ^soit;chantéi:le lb août^ dans
toutes les églises de son diocèse, à l'issue de la.
î -messe paroissiale, M. le;préfet concertera avec ;
l'autorité ecclésiastique les mesures que cette
cérémonie peut réclamer.- ' ■ ■ .
Agréez, Monseigneur y l'assurance, : de ma
haute considération.-
Le garde des sceaux, ministre de la
justice et des cultes, '
J. BAROCHE. T
Une circulaire analogue a été adressée à MM.
les présidons du directoire des l'Eglise de la
confession. d'Augsbourg, du consistoire cen
tral des israélites et des consistoires "des Egli-,
ses réformées. - - ■ ■<
Archevêché de Parb.
. ; Paris, 4 août 1864.
. -, Monsieur le,curé, ;. ,.... • i -
Lasolennité de l'Assomption, célébrée dans toute.
l'Eglise catholique dès les premiers temps de l'ère
: chrétienne, a pris parmi nous, il y a plus de-deux
siéclos, un caractère national. Nos aïeux qrltratifié
. le vœu de Louis XIII, consacrant son royaume à la
sainte Mère de Dieu, etjfaisant du îîi août un des
jours les plus chers à là France. L'immortel auteur
du Concordat a continué la noble et touchante tsa-
: dition de ses prédécesseurs, et, y mfilant une dé ces
vues supérieures dont ni avait. le seoret, il a voulu
■ que le pays ot le souverain, dont les intérêts , no
sont pas séparés, fussent en.même; temps l'objet
de la jpriôre publique; et que la fête patronale de
• l'Empereur concourût avec la fête patronale de la
France. Ces deux grands noms se .trouvant unis
aujourd'hui comme il y a soixante aiis, nous som
mes invités à les porter ensemble au pied'des
• autels"-dans- une cérémonie qui est à la. fois un
acte de patriotisme et'de religion. Tel est, comme
voiis le verrez, le sens , de la .lettre; ci-jqmtfi jiue
^ 'adresse :S ; i Exc. M. le ministre dé la justice et
des cultes, interprétant.les chrétiennes intentions
de l'Km^reuf.- >- -- - - - • t ~
'•■ C'est pourquoi, Monsieur le curé,-en obéissant,
le jour de l'Assomption, aux sentimens de notre
. piété envers la vierge Marie,, en applaudissant à
son glorieux triomphe, nous demanderons qu'elle
veuille bien ôtre'iiotre médiatrice auprès' de Dieù,
lui faire agréer l'expression de notre reconnais
sance pour les bienfaits, dont il nous a comblés j et
solliciter pour nous les > faveurs.) nouvelles - dott
nous avons besoin; . n ;.
: Le passé et le présent nous inspirent une-vive
gratitude. La grandeur,, et ; l'éclat des destinées,
l'heureuse fortune des armes et Jeprestige de cent
"victoires, un ascendant moral que T§ monde.éntiér
proclame ou du moins-subit; une succession dul- ;
Justrts monarques qui: n»i trouve-son égale-dans;
aucùne autre monarchie temporelle, una prospé-'
, rité que développent,- chaque. Jour, le travail, le
courage et le génie de ses enfans, la France a re
çu. deDieu toutes ces choses et elle les possède à
un degré qui fait l'envie du l'admiration de l'Eu
rope. •'
l>h bien! ce que nous demanderonsjdans> notre
prière, c'est que' l'avenir réponde -à "toutes splendeurs du passé «t du présent. .Que Dieu con-
"tinue donc parmi nous ce qu'il.a commencé!>Q.u'il
protège et "bénisse l'Empereur, l'impératrico et le
Prince Impérial! Qu'il soit asec la France, et qu'a-'
" près lui avoir donné de transformer ses Villes par
■ l'industrieet lès arts; ! d ? assurer ët â'décroître ; le
bien-être au milieu des populations satisfaites, ét
dfliTéaliser, ûansun court espacedequinzeans, des
exploits et des merveilles qui suffiraient à couvrir ■
de gloire plus d'un grand règne, qu il lui donne -
encore, qu'il lui donné, surtout ne marcher dans
les voies du progrès moral ! , Que l'enfance soit
docile, disciplinée et respectueuseI Que la jeu-,
nesse ait .des mœurs régulières, pleines d'honneur
et de gravité! Que l'ftge mûr obéisse en tout au:
sentiment du devoir! Que la vieillesse revienne '
et s'attache aux croyances-et aux pratiques delà
religion ! Et qu'ainsi le pays tout entier s'affermis
se dans ces vertus modestes et fortes .qui sont la
première condition, et le principe le plus efficace :
de l'ordre, de la paix et de la prospérité,des .em- :
pires t ] ■ ■ "• ■ •. ?
A ces causes, et selon l'usage établi, un TcCeurçi, i
suivi de la prière pour l'Empereur, sera, chanté, le
16 août, dans toutes les églises du diocèse, a lis-;
sue de la messe paroissiale. :
Agréez, etc. , „ . i
- - • Qkorgœs , archevêque de Pans,,
■■i.inti . : grand aumônier de l'Empereur.
(Suit le texte de la lettre de M; le ministre delà;
justice et des cultes, que npus donnons plus haut.) ;
■. M., le ministre de l'intérieur a adressé la 1
lettre suivante à MM. les préfets, à rocca-
sion du 13 août : -, / •■...., i !
Paris, le ;2 août 1864.
.: Monsieur le Préfet, la France ya bientôt eélé- ■
brer la fêté, de l'Empereur. Vous voudrcz bie'n
vous concerter avec les autorités ecclésiastique, ■
civile et militaire, pour qu'elle réponde digne-i
ment aux sentimens du pays. ■- ■
Dans l'exécution du programme de'cette,
fête'nationale! je'recommande spécialement à •
votre sollicitude les distributions de secours ^
aux indigens. Faites en sorte que les adminis
trations .municipales se. pénètrent bièn.de.la-
pensée que, plus elles étendront le cercle de
leur action charitable, plus elles sont assurées :
de donner à l'Empereur les satisfactions aux
quelles le'cœur de Sa Majesté est le plus sen
sible., - . . ,■
. Je,vous prié de m'adresser un rapport, sur la
célébration.dé la fête du 1S août dans votrè dé
partement.'
Recevez,' Monsieur le préfet, l'assurance de
ma considération très distinguée.
Le ministre de l'intérieur^ ' .
, , ,, . Signé.:. BpCDET. :
Ministère ticlaSlaisonde l'Empereur
et «les lîeaux -Arts.
• FÊTE' NATIONALE BU lS'AOtT 1864.
Le 15 août, à six heures du -matin, des sal
ves tirées par le canon des Invalides annonce-:
ront la fête nationale. ,
Ces ' salves seront répétées le soir à six
heures. J . '
Le matin,, des secours eu nature seront dis
tribués aux- familles indigentes dans chacun
des vingt arrondissemens de Paris. Cette dis
tribution sera faite par les soins des maires
et des membres des bureaux de - bienfaisance.
A une heure, une messe solennelle sera cé
lébrée dans l'égliée métropolitaine. Des dépu-'
tations des grands corps de. l'Etat et des auto
rités civiles'et militaires, assisteront ; à cette
messe, qui "sera terminée ,par un Te Jjeum.
Dans -toutes-les autres églises de Paris/ à
l'issue- de la grand'messe,-il sera -également
chanté'un..TeI)e«/n.
• Tète de jour.' -. ■ ■.. "• "■ -
La fête de; jour aura lieu simultanément -à
l'esplanade des-Invalides, :sur la Seine et à la
place du Trône,'depuis une heure de i'après-
midi jusqu!à six heures du soir... •, '
A 1 esplanade des Invalides'j deux grands
théâtres! de "pantomimes militaires et,deux:
théâtres d!'acrobates. alterneront leurs repré
sentations.'. j; j h •" '
Quatre mâ,ts de cocagne garnis de prix se
ront livrés aiix 'concurreijs. A cinq heures, un.
grand ballën s'erilèvera jde l'esplanade.
Sur la Seine, "dans le Bassin entre le pont des,
Invalides et, celui d'Iéna, : des régates • auront-
lieu à : unè heure.. - t .-' -, '
A la-place du Trône,- à partir de deux.heu-
res, des pantomimes et des jeux: de -Iunambu-j
'les seront -exécutés alternativement .surtfleux
théâtres éfevés spécialement .à droite et à gau
che du rond-point, i ..-.j-,:
' ' SpeQtacïçs,,gratuits;' , ,
A une heure, des-représentations gratuités
serontdonnées au Théâtre Impérial; de ; l'Opé- i
ra ,iiau .Théâtres-Français, au 4kéâtre .impérial;
"dé l'Odéon: aux théâtres du Gymnase, du Vau
deville, des Variétés, du Palais-Royal, au théâ-
'tre impérial du Châtelet, aux théâtres delà
Porte -Saint-Martin, de la Gaité, de 1 Ambigu-
Comique, des Folies-Dramatiques, des Folies-
Marigny, à l'Hippodrome et aux deux Cirques
•Napoléon fet de l'Impératrice;
Fête de nuit,. ' ,
A la nuit, le jardîn des Tuileries, la plsce de
la Concorde, les deux-fontaines.de cette P.lacç,
la grande avenue des Champs-Elysées, les con
tre-allées et les bosquets, le quai d Orsay et
l'esplanade des Invalides, adorés de lustres,
de mâts avec bannières ou écus "5ons, de pilas
tres supportant des vases; des girandoles ou
d'autres motifs, et reliés entre eux' par. une
frise et des guirlandes, seront illuminés au
. moyen du gaz et de lanternes et verres de cou
leur. " , . v .. ■ ■ .. '
La rue de Rivoli , le quai de Billy, les abords du
Champ de.Mars, los palais des grands corps de l'E
tat, les hôtels des différens ministères et les bâti
mens aifectés aux servicés qui en dépendent,
'l'Iîôtél-de-Ville, les mairies de Paris, le palais
de l'Industrie, l!arc de. triomphe .de l'Etoile, la
colonne Vendôme, la tour Saint-Jacques de la
Boucherje, le Palais-dô-Justice, l'église Sainte-
Geneviève, les portes Saint-Denis et Saint-
Martin, seront également illuminés, ainsi que
"la.colonne de Juillet, la place du Trône, le
terre-plein du pont Neuf, les Halles centrales
et tous les autres édifices publics.
• A neuf heures du soir, deux feux d'artifice
séront-tiréS, l'un à l'entrée ' du Champ-de-
Mars et sur le pontd'léna, l'autre à la place
du Trône.
" Paris, lé 6 août 1864. . ... .....
On sait que l'émigration caucasienne
est pour le moment un des grands, em
barras de la Turquie. ■
Le Journal de Constani'inopli' < dans son
numéro du 22 juillet, publie uns analyse
du rapport que M; le docteur Barozzi qui
s'est rendu, il y a quelque temps sur le
littoral asiatique de la mer Noire pour y
organiser le service sanitaire, et y étudier
la condition des .émigrés circassiens,. à
adressé à l'intendance sanitaire à son re
tour à Constantinople.
Nous croyons que ce travail sera lu avec
intérêt. v ,
Après avoir fait un récit détaille des pri
vations que ces malheureux souffrent du
rant leur traversée d'Abasie en Anatolie
et après avoir décrit les maladies de toutes
sortes qui se sont développées parmi eux,
le docteur Barozzi expose ainsi qu'il suit
les mesures qui d'après lui pourraient re
médier à cet état de choses : • :
« Que doit-on cependant l'aire pour remé
dier à l'état actuel' des choses, et pour conju
rer les dangers sérieux qui menacent? La pre
mière chose à faire serait d 'empêcher, que de
nouveaux arrivages augmentassent l'encom
brement des émigrés dans les pays où ils sont
campés; Que le gouvernement régularise
l'embarquement sur les côtes cïrcassiennes'y
èt le dirige suivant son .plan de colonisation,
l'agglomération ne sera pas ainsi accrue. Ces
mesures ne seront pas tardives/ elles auront
des Conséquences importantes parce que' de
grandes masses d'émigrés se préparent_ à se
"mettré en mouvement, ét d'autres arrivent
tous les jours. Ces nouveaux convois aggravent
la triste .conditionïde leuis..:pr.édécesseurs à
Trébizonde et à Samsoun, où les ressources sont
loin d'augmenter dans la même proportion.
Des mesures doivent être également prises pour
empêcher l'encombrement sur les lieux où ces
émigrans se sont déjà embarqués_ en les en
voyant de suite dans les. localités,oû ils seront
déiinitivementlrtstallés: Ces mesures devraient
être prises aussi vite qu'e-possible,- parce-que si
'l'hiver trouvé - ces infortunés d ans leur - ffro-
'sente situation, une catastrophe est inévita'bW.'
* Les moyens' d'action doivent ; rablemént développés. L'argent est indispéo-
sàble. lJàëration par jour' 'd'approvisionnement
doit étre"assUrée à chaque individui L'e;pain
et les biscuits, quand: , mêmç r ils l séraiént. en
grande quantité né suffisent-pas". Il est essen-,
tiel de varier un'peùia nourritùre deséinigrés.
Ils n'étaient pàs'accoututhés>tupain-dans leur
•pays/i}s préfèrentlëriégu'mes secs et la forme
Feuilleton ilii Constitutionnel, 10 août.
UK FORÊT DE BONDY
EPOaiE DE LA RÉGENCE.
PreiiiUrc partie.' '
■ • - ■ . "'.y, -•
> i r. : ■ ■ ■ 1 ■ .
JEANNETON XA BOUQUETIÈRE. .
-..'(Suite.)-' ; ,
— Àh c'esttoi, Jë^nnetpn/fit.Mlle Ghaus-
éraie,.en voyant.entrer sa protégée, tu as
pris le deuil, c'est Men ? pela !
— Ce pauvre qher roi!, répondit la fleu-;
riste, il y en a assez qui l'insultent ': c'est;
vrai que la fin de son; règne n'a pas été !
'heureuse, et qu'il s'était laissé ensorceler ;
par cette vieille 1 ' Màinte'non ; mais qu'y l
pouvait-il faire, si elle ayait un charme?:
J'ai lu dans les histoires qu'à l'empereur;
Charlemagne autant en était arrivé. 1
Comment, Jeanneton, dit en riant;
Mlle Chausseraie, tu lis des lives d'his-,
toire ? ; •
— II le faut hieh , Mademoiselle, pour;
ne pas ètre tout à fait une idiote. :
Et je le vois, tu en veux toujours à:
Mme de Maintenon. ... >
— Ah! pour ça, oui, la méchante.fem-?
me! dit Jeanneton en rajustant ses barbes
qu'une glace placée en face d'elle lui mon
trait dérangées, puisqu'elle avait le roi,,
elle.ne pouvait j)as laisser ma marraine à'
"Monsieur - d'Orléans ? Ensuite lui, il faut;
en convenir, il a manqué de caractère ! t
* — Comment voulàis-tu' qu'il résistât aui
Toij à là marquisé et à toute une intrigue;
organisée pour les séparer? ■ j
— Il n'y a qu'un mqt, répliqua Jeanne-;
ton' d'un petit ton capable, M. le Régent:
aimait-il Mme d'Argénton?
— Sans doute, répondit la Chausseraie,
et même, ajoutâ-t-elleavec une parfaite:
bonne foi, c'est à vrai dire la seule femme ■
qu'il ait jamais aimée , jusqu'à faire pour;
elle des vers,.quoiqu'il n'y entende rien.
— Eli bien'. quand on aime, dit vivement;
'la bouquetière, cfeat à' la vie à la mort;-
tant .pis pour ceux auxquels cela ne con
vient pas, , ,
. —Cependant tu as pardonné à M. la Ré
gent, car on dit que tului as présenté,-des
flours à sa sortie du Parlement? m ; -
C'était mon devoir.? Ne suis-je pas la
bouquètière du Palais ? Puisque c'est Mes-
sieurs qui mé louent'mon échoppe dans les
galeries marchandes et qu'ils venaient de
le proclamer Régent, je ne pouvais pas al--
ler désavouer le Parlement. 1 , :
, ■*- Non-seulement tu ne l'as pas désa-
voué, mais tu as fait très spirituellement
les^ choses j'* et ton bouquet symbolique
était ravissant; pour un hommô qui mon
te au, pouvoir, des soucis et des'roses, il
11e se peut rien de plus parlant;
— Ah ! Mademoiselle, dit Jeanneton en,
riant* vous y avez été prise comme les au
tres! :
, — Comment? il y avait un autre sens à
ton oifrande?. ■ ■
— Si comme moi vous. étiez dans les
fleurs, répondit' la bouquetière en bais
sant la voix, vous sauriez tous 'les usagés.
Ëh bien! je vous le dis, pour vous seule,
quand le bourreau entre . en -charge, c'est
un bouquet.pareil que lui; offrent ses va
lets. .. 1 . ■ . t i
- —Maisc'est mal, Jeanneton,que d'avoir
eu, à part toi, une pareille idée; le Régent
ne sera pas un maître cruel,-il sera plutôt
trop facile et trop débonnaire.
— C'est possible, mais c'est un débau
ché. Le lendemain, M. Cauchè, son valet
de chambre,, passa à mon échoppe pour
m'apporter une bague,: eticomme, en me
la remettant, ! il me dit de venir quand je
voudrais, souper au Palais-Itoyal; qu'il
m'introduirait par la- petite porto de la
rue de Richelieu, i et que c'était la manière
que mes fleurs me fussent encore mieux
payées, je lui jetai son bijou au nez* w
r— Qu'importe, répliqua Mlle Chausse
raie, cela se dit à de plus grandes dames
que toi. La-question est de prendre pour
ce qu'elles valent les insolences de valets
officieux et de n'y pas répondre.
. — Avec cela, dit Jeanneton. prenant une
petite mine imposante, qu'il choisissait'
bien son temps ce Monsieur l'ambassa
deur, quand je suis à l'heure de me marier!
— Ah ! tu te mariesj ma belle? - '
•— Oui-, Mademoiselle, et c'était même
pour vous en faire part que j'étais venue
aujourd'hui, et aussi pour vous .demander
où,je pourrais écrire à ma marraine, Mme.
d'Argénton. . -'v ;
Ta marraine, mon enfant, répondit
Mlle Chausseraie, ne s'appelle plus Mme
d'Argénton ; elle a épousé le chevalier
d'Oppède, un brigadier des gardes du>
corps. ... f
— Comment 1 , elle aussi? dit Jeanneton
avec découragement. . m
— Mais que veux-tu, ma fille, il faut
bien faire une-fin.
—' Pourtant^ Mademoiselle, si elle eût
attendu, maintenant que M. le Régent est
le maître, ils auraient pu tout r'arranger.
— Non, dit Mlle Chausseraie,en fille qui
avait plus "vécu, brisées de colère ou par
..maladresse, les plus belles porcelaim s d : e
Chine ne se réparent jamais ; bien; jnais à
propos, ajouta-t-elle en ramenant adroite
ment sa préoccupation du moment, qu'est-
ce que ; va devenir le chevalier, de Lilier§,
en apprenant que tu te. maries? :
— Ah ! MademoiselliB, répéta Jeanneton
d'un ton pincé, je crois que cela lui ;sera
bien égal. ; ; ...... ... ,
—- Tu crois? mais, il étaitfou de toi- n
— Fou de moi ? répéta la jeûne fille en
hochant la tête, je sais bien de qui il était
fou! Je riais avec luij ajoutât-elle, quand
je le rencontrais ici;; il venait quelquefois
m'acheter des fleurs quand il passait du
côté du Palais...
— Avec ça qu'il y avait souvenUiffaire !
interrompit en riant Mlle Chausseraie. ■
• ~ Enfin, Mademoiselle, quoiqu'il soit
très aimable, jamais je n'avais pensé que
ce lût un homme pour moi. 1
— Eh bien! ma pauvre enfant, tu ne sais
pas, ce méchant garçon? je suis horrible
ment en peine de lui; figure-toi qu'il s'est
battu en duel.
— Si jeune! fit Jeanneton dont les yeux
s'animèrent! Ah! c'est bien ça!
— Comment folle, c'est bien? Et s'il
avait été tué?
— Oh! il ne l'a pas été et je suis, bien
sûre qu'il a blessé Vautre. : - .
— C'est vrai, mais il a été obligé, de s.e
cacher, et je ne sais ce qu'il est devenu: .
— Il : se retrouvera, et vous, lui ferez
bien mon compliment , dit naïvement
Jeanneton; en même temps comme en a
parte, elle ajoutait : moi, j'aime les hom
mes ae courage!
— Eh bien! ijia fille, avec M. de Liliers,
tu ne pouvais pas mieux tomber. >
— Oh ! Mademoiselle, jè ne suis pas non
plus trop mal tombé avec M. DUpiessis r
d'Antragues ; mon oncle dit que c'est
un des plus braves jeunes gens du régi
ment.
— Gomment! ton prétendu s'appelle
Duplessis d'Entragues?
— Oui," Mademoiselle, mais Antragues
par un A; il" 11'est pas de la famille des
Balzac d'Éntrague; ce qui n'empêche pas
qu'il ne soit très bon gentilhomme et sol-,
dat aux gardes françaises où mon oncle a
longtemps.servi comme sergent. ■
■ —C'est bien-singulier, remarqua . Mlle
Chausseraie, qu'avec un jpareil nom, il ne;
soit que soldat.'' i '
— Que vôulez-vous,-Mademoiselle', il
;est très courageux', très distingué ;.de ma- ;
' nière's, mais sa fâmillè a'eù des malheurs. :
. ,: t — Prends garde, mon enfant, les j.eu-'
inès gens de famille qui s'engagent ainsi
idans'les troupes, ont souvent un passé fâ-i
cheux. > •• "■ ~ |
— Il m'aime et je l'aime,; répliqua Jean -i
neton avec une voix qui ailant naturé]le,-1
^ment au cœnr, mit à jSrononcer.ee mot': 1
"Je l'aime, un charme et jine musique,qui!
■ne sesauraient'exprinier; d'ailleurs, ajou-'i
ta-t-elle, c'est mon oncle, un. homme très ;
prudent et très sensé; qui a arrangé tout
cela; vous le comprenez, dans le-régiment ;
où il était si' considéré, -il a pu prendrèi
tous ses renseignemeh's.
—C'est que, vois-tu biéh? dit Mlle Chaus- ;
seraie, un coçur naïf et tendre comme.le
tien, s'il venait à.s'être mal adressé, cB -se- i
raitafl'reux. . • .
. . — Je crois bieii, répondit la fleuriste, ;
que si je vous le présentais, vous seriez i
rassurée. '
— Et pourquoi ne pas l'avoir amené?
, — Il a dit qu'il n'osait pas; mais ce n'est
pas là le motif. Il est-,fier,, et c'est tout
simplement que devant une belle demoi-
.selle comme vous", il n'a pas voulu pa- :
raître en habitde soldat.'Après cela, avez-
vous envie de le voir?
• — Mais sans doute, dit la Chausseraie.'
— Tenez, Mademoiselle, de cette fenê
tre je puis vous le montrer : il m'attend
en bas dans le jardin du Palais : Royal. :
; — Est-ce que c'est ce grand garçon, de
manda celle pour qui se faisait l'exhibi
tion, que j 'aperçois auprès du bassin cau
sant avec.cette jolie bourgeoise ? !
.— Oui, Mademoiselle,, justement, ré-
■pondit Jeanneton ; puis, par réflexion,
mais qu'est-ce qu'il peut donc, ajouta-t-,
elle, avoir à dire à cette femme ? ' -" ■ ■ '
j —Tu vois ! ma belle, dit la' Chaussôraie,
jl a bon air, mais je-lui trouve des façons
bien hardies !
- — Ah ! il la quitte, dit Jeanneton avec
soulagement,-et tenez, il vous salue, nous
ayant aperçues à travers les vitres. Je me
doutais bien qu'il avait l'œil ici,'et il ii'aii-
iraltpas osé arrêter une femme, sachant
être, vu, si ç'avait étô pour quelque chose
de mal. Ça ne fait rien, je vais joliment le
faire expliquer. .' \
' - Et, presque sans prendre congé, elle se
disposait à sortir pour cette exécution. ,
— Mais, ton mariage, dit Mlle Chaussé-
-raie en la retenant, est-ce qu'il se fait pro-"
|..chainemept? ., . , ,
— Il devait so faire,dans deux "jours...;
mais'la mort du roi va nous retarder, i
—Ahl .c'est vrai, te.voilà en deuil ! [
" — Ce n'est pas ;cela, Mademoiselle ; des
' pètites gejis pomme nous ne sont pas as
treints,à l'étiquette,de la cou^; ,m i ais ; p'est
l'abbé de'Livry qui devait nous marier, et
il a fait dire que d'ici à une quinzaine là;
nocerne pourrait pas- se faire décemment
à l'abbaye.'; ......
— Tu connais l'abbé de Liyry? s'écria
Mlle Chaùsseràie.;. -, :[ ■
. Sans douté,, est-ce que mon oncle
Colingry ; depuis qu'il a quitté le service,:
n'est pas le concierge ét le factotum de sa
maison ?. ;
-. — Et tu le vois l'abbé, tu lui parles ?
- v ' '— Comme à vous, Mademoiselle; il n'est
"pas fier : il est même, très bon pour moi, ;
puisque je lui dois ma petite aisance. ^
— Comment cela? dit Mlle Chausseraie;
avec étonnement. . : * ^ :
'—.Mais sans doute , reprit la bouque
tière, les plus belles fleurs que-je vous ap
porte viennent des jardins de l'abbaye qui;
sont magnifiques;.c'est là qiie je vais faire
ma moisson. . . .
.— Et tu parles à l'abbé quand tu veux,?;
—Dam! oui; quand iln'est pas enfermé
dans son laboratoire, et que je le rencon-
tre dans les jardins.
— Mais enfin, continua Mite Chausse-
r<ûe avec uhe ,sorte d'impatience, si je te
chargeais pour ; lui- d'une commission,
pourrais-tu la faire"?
- — Je crois bien qiie oui, Mademoiselle; 1
s'il ne .voulait pas me recevoir tout' de
suite,j'attendrais. , '!
-r- Ainsi ii te serait possible, sans interr j
mêdiaire, de lui remettre un(3 lettre ? "■ I
— Sans intermédiaire , ce ! serait . pius ,
long, tandis'que si je la faisais passer par!
mon oncle... •■*.,/
— Noir, je ne yeux pas' d'oncle ni dej
personne; , Voilà là question : j'écris une :
leitre ; peux-tu, dans un délai, très cour|, ?
,1a remettre en-mains propres à l'abbé ? i j
— Mademoiselle, il me semble que pourj
: vous je ferais des'choses plus .difficiles, j
- —,Éh bien! je vais écrire et aussitôt : tu ;
t'en vas à Livry. ■ j
; — llien ; n'èst plus facile, j'ai'én. bas mon ;
chevalier,' et quoique'je .né puisse guère!
arriver qu'à la nuit close, avec lui je n'ai !
pas peur de traverser la forêt,
— Oui, mais à ton chevalier, il ne faut!
rien dire. * ' ' ' ■ '
, - — Ah! Mademoiselle, je n'ai pas besoin j
de lui parler de vos secret.-, j!ai bien assez j
!pour toute notre route de là querelle que j
je vais-lui faire : au. : sujet dé cette femme
"avec laquelle il bavardait.. -
, .Mlle Chausserais'.étfcjrivit. rapidement.un
"billet àvép unp.'liqueur .incolore quî ne
-laissait pas de 'traces sur le papier; livrée
comme elle l'était àmiMamenéas secrètes,
elle devait naturellement Connaître les en
cres de sympathie. Pendant ce ; :temps, sans
trop se faire"voir, 4'eàrinéton donnait dans
lé, jardin' un.','coup .d'œil,. qui ne parut pas
lui mettre un autrèjisâEtel ép lête.
Le billet écrit et l-cacheté. ;,, ■ 1 .
— Tu m'entends, dit Mlic. Chausseraie,'
itout au plus, si cela était; indispensable,
pour que l'abbé ait'le mot; ce soir même,
tu dirais 'à ton oncle qué tu ■ es chaînée
d'une let^e/'mais'sàpis'më gommer .etsans
.entrer d^ns.aucuné explication.
— Compris, ^Mademoiselle, et. si l'abbé
-ïne donnait une réponse ?
. —- Il ne t'en donnera pas et ne reviens
pas me-voir que je ne te l'aie fait dire. En
portant d'ici, regarde bien ■ si tu n'es pas
suivie par quelques gens.de mauvaise mi
ne ; puis, avant ; de te. mettre en route au
bras ,de. : ton futur, faites quelques tours
dans.le jardin et tâchez de vous perdre dans
la foiile pour dépister les curieux.
— Mademoiselle me fait trembler, dit
Jeanneton de sa douce voix profondément
émue. ■ ; -, ■
— Comment, tu as peur? ; ' r
, —Ah! pas pourIrnoi;.mais tarit de pré
cautions, montrent,' que Mademoiselle a
quelqu© cjiose à craindre, e't^e.voudrais
mieux faire que d'être sa messagère.
— Embrasse-moi, dit Mlle Chausseraie,'
c'est la Providence 1 qui t'a envoyée. Tu di
ras aussi à l'abbé, retiens bien cette phra
se, c'est, lin; mot d'ordre : feu et, chaleur font
voir bien des choses. , .'y
.-.— Feu et-chaleur font voir bien des
choses, .répqta Jeanneton, et. elle ajouta :
Mais vous avez oublié de mettre l'adresse!
.. — C'est inutile^ réçondit la Chausse
raie ; je n'ai' pas '■ signé non plus, tu n'au
rais qu'à perdre-ma lettre.
— Ah!,Ma'derp;oisbH'è,-'îl^'y a pas de
danger,..répliqua' Jeannqtoh, en plaçant le'
billet dans son corsagej'là où Mlle d'Hau-
.tefort,défiait Louis XIII;do prendre les
.siens. •. 4 .. „ • '•, ,
Jeanneton n'était'pas sortie depuis untf
minute:-qu'on annonçait à' Mlle Chaus
seraie . 4t "
- n L'abbé Dubois, de la part de M. le Ré-
•gent; » ■ -
l ' ' ' - Charles RiitOU.
, (f.a svile à demain.)
I
. BiVfflafl i I f i
lÀBOMËStEKS DES DÉPMTEWENS.
T^QIS Mois 16 ràfï
:;â2 jffiè
UN' ^ ;\r;:wî7T:- J. 64- rau-i
; pona iBs pats èthangebs, voirletabJeau
~ publié les'5 et 20 de chaque mois.
Imp. L. BONIFACE, r; des Bons-Tîiifans, 19,
BURE^ilX; A PARIS » rueV^ojs ffal^oy^ Bj jÇ&iyj
MERCREDI 10 AOUT 1864.
trois mois,.7...'..'"5 13 fr.
six mois ....;.;...;;' 26 FR;
un an. .. . . . ...... ; 52 FBJ
un numéro 20 centim
flfj%
POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL.
les abonnement ti&iset dos l'f/œt JjS- ; ? V: , 4 _
de chaque mois. • -v A v/£Î^ f,
Le mode d'abonnement le plus simple est l'envoi d'un bon de posté ou d'un efiet
sur Paris,-à l'ordre de l'administra-tece du journal; rue de Valois, n° 10. ■
Les lettres ou envois chargent non affranchis sont refusés,
. Les articles déposés pe sont pas rendu?.'
I-
Les A nnonces sont reçus chez M. P anis , rue Notre-Dame-des^Victoires, n # 4(
(place de la Bourse).
\
PAflliS, 9 AOUT.
Les lettrés de Vienne portent que le
cabinet autrichien- désire d'en finir au
jslus vite aven'là questionides duchés. Lej
çabinët impérial recommanderai ty à ce j
qu'on di^ là: prompte réorganisation .du?
gou veroiident' (Jes duchés et l'installation j
'|n djiiri Frédéric ^Ill.à qui il donne déci-
âémcjnt lapréférence sur , tous les autres
préïendans. .v. >
- Les feuilles'qui passent pour exprimer*
que l'Autriche, de son côté, ne fera rien;
jquipjuisse froisser les. vœux de TAlleina-:
gne ou les droits de la Confédération ger
manique; ■ ! » ' -
; Une; coiréspphdahce dé' Vienne, âdres-;
Sée. à : la Boersenhulle, iaîit observer que si!
la paix était poùclue sàns la participation]
fle la Diète, lqs puissance^ étrangères pour-'
raient, être amenées ( à refuser < leur assenti- ;
ment. au nouvel orelre de choses dans le
1 novd de l'Europe. •
-L'échange des prisonniers danois et al-;
lem^nds ,*a commencé à s'effectuèr. Lesi
isoldate danois, qui avait £té internés dans!
ïes pjbçtc^§'fortes de l'Autriche, ont été diri-
"çés-isu®! Lubeck et Stettin.pour être em-:
Marqués à bord des bâtimens de la marine
danoise; D'un autre côté, on apprend !
tfeFlensbourg que les soldats sléswigois :
qui .servaient dans l'armée, danoise, ont*
été licençiés et amenés à Flensbourg, où
la ipopûlation leur a fait un chaleureux
accueil. ■ ■
-Le parti' léodàl et rétrograde delà no-
TilesSe'holsteinoise a tenu: hier,, une as-i
semblée à Kiél pour délibérer sur l'atti-j
iode qu'il convient de prendre, dans les
conjonctures actuelles, j A la tête de cette
réunion sont les Comtes Blome, Reventlow-
Fary.e et Scheel-Plessen, c*f st-à^-dire trois
adversaires de la constitution libérale . de
18-18, que le duc Frédéric "VIII a juré d'ob
server et que les populations ont reconnue
comme loi fondamentale des duchés.
Le gouvernement autrichien s'occupe;
en ce moment de la réorganisation admi
nistrative et judiciaire de la.Hongrie. Le
chancelier aulique prépare un projet de
loi - sur les autorités appelées à diriger,
les comitats. On parle aussi de nombreux;
'chaugemens.danâ - le personnel adminis
tratif du'royaiijne., ...
' Les,difficultés qui avaient subsisté en-.
tre le Monténégro et la. Porte, au sujet de;
la, délimitation jdes frontières, sont .main
tenant aplanies à la satisfaction des, .deux
!parties.LeMoritenegro : conserve le territoire
■qui lui a été réconnu par les grandes puis-i
sances-et il recevra de la Porté une indem-
.nité pour Ieé districts- qu'il occupait en
'1838. et -1859. - ... V
Les journaux "de Madrid annoncent la
prochaine arrivée d'une fission du gou
vernement péruvienv :'chargèë d'arranger
. e conflit qui .s'est éleyé^.entre les deux
tais. ; ' ! ; ;" VÉcohomist publie j sur-lç Mexique ,
un article dans lequel la feuille anglaise
.rend pleinement justice à la politique de la
.France et à la sagesse.de l'empereur Maxi-:
milien. Après avoir énuméré toutes les
forces du nouvel empire, VEconomist n'hé-;
site pas à déclarer que tout lait présager lei
succès de cette grande œuvre commencée
sous l'égide de la France.
ÉDOUARD SIMON.
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
Londres, 9 août.
Le Morning-Post soutient que la Prusse veut;
s'annexer les duchés cédés par le, Danemark. '<
: Le Daily-News dit que toute l'Angleterre .dé
sire l'alliance avec la France, basée sur des;
. principes de liberté. .
Dublin, lundi 8 août, soir. I
On vient dé poser la première pierre du mo-j
nument élevé à la mémoire d'O'Connell. Ja-«
mais on n'avait vu une pareille démonstration
"populaire à Dublin; Le peuple avait organisé î
une procession immense. L'enthousiasme étaitî
énorme. — , î
Le soir, au banquet présidé par le lord-mai
re, un toast la reine a été chaleureusement'
'accueilli. • "
Flensbourg,-8 àoût. ;
; Trois vapeurs danois ont amené, 1 ici,, mille!
soldats licenciés, originaires du Sleswig. Ac-f
-clamés ' par les milliers -de personnes - qui lés
-attendaient, ils ont débarqué en chantant des
hymnes nationaux et en portant des vivats £t
la patrie et à ses libérateurs.Les sépt habitans, ;
■qui avalent été emmenés comme -prisonniers
par le capitaine Hammer, sont également re-i
venus. :
- • - ' 1 Copenhague, 9 août. • ; I
Le Berlingske Tidende annonce que, pendant®
l'armistice, quinzé régimens seront transférés
-dans l'ile de Seeland. Cinq "de ces régimens
tiendront garnison à Copenhague. 1 v
Berlin 8 août.
., Le roi ne reviendra, dit-on, à Berlin que vers
le commencement de septembre; il se rendra
Jin septembre à Baden pour célébrer l'anni -i
versaire de la naissance de la reine.
.■ *■■■■' Kiel, le9 août; i
: Vingt-trois prélats et memhres jde l'ordre;
équestre du Sleswig-Holstein se: sont présen
tés lundi, 8 août,, à ,l'assemblée de l'ordre
équestre à Kiel. Il leur a été soumis un pro
jet d'adresse-aux commissaires pour le Sle3-
wig et le .IIolstein dans, lequel- on deman
de un gouvernement commun pour le Sles-j
■wig-Holstein, gouvernement qui serait autant
que possible placé sous la protection de la
Prusse, avec laquelle l'union , la plus intime
semble commandée comme urgente. '
Après des discussions très vives, cinq des
membres ont. refusé de signer. Ce sont MM.
Ahlefeld, d'Olpenitz, Baudissin,. de Knoop,
Luckner, de Schulenburg, le chanoine Ahle-
leld et M. de Rantzau de Rohlsdorf. M. Blome
de lleiligenstadt était absent. . :
.■ i '........ Marseille, 9 août, ;
, Les lettres de' Rome du 16 août, portent que
le Pape a écrit à l'empereur "d'Autriche relati
vement aux persécutions des catholiques en
'Russie.
, Mgr'Nardi', auditeur de rote pour l'Autriche,
est parti pour là Suisse et l'Allemagne.
Un traité' de 'commerce entre lto'me et la
France a été signé. . ', ' -. !... ' • :
> ; ' ;. {Havds-Bullier.)
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir;: . '
. . " Lohdrès, 9 août;
Consolidés anglais, 89, 4- à S/8 pour fin sep-;
tembre. ',. ~ <
.. Consolidés turcs, 49 3/8..'.!... • ...
3 0/0 mexicain, 28 1/2. . ' '. V . 7
Toutes les troupes anglaisés ont été Retirées
de, la frontière du royaume d'Asliantée,, en
A'friqué. . , ■ '
. , „ Londres, 9 août.'
, \Ii& Damasaus apporte des nouvelles de New-
York jusqu'au 29 au soir, ; ...
Les lignes de Shermàn entourent Atlanta
plus étroitement; la cavalerie de Wlieeler a
mis les fédéraux en déroute près de Decatur et
. s'est emparée de lçur camp; ■ ; „
Iiardee opère sur les derrières, de Sherman
qui a été renforcé par Rousseau, après avoir
. détruit 30 milles 4u. chemin de fer da.Mont-*
6'ommery à.Atlanta. Lee a cherché le 20 à tour a
ner la position de Butler à Befnltida-Hundfeaâ.
Grant a envoyé lè â° corps sur la rive nord
fie ltt rivière James pour arrêter le mouvement
de Lee et a thassé les confédérés de leurs re-
tranchemens, en leur prônant 4 canonsj ayant
continué d'avancer, il a fait attaquer les forti
fications confédérées; le Combat continué.
Tarly est ëncoré à- Fàlling-Water sur la rive
vlrginienne duPotomac. Les fédéraux gardent
les forts du Potomac, à Williamsport. Les au
torités militaires • de Baltimore ont enrôlé
tous les nègres dans l'armée. La guerre des
guérillas continue dans,1e Missouri;, la cava
lerie confédérée est rentrée, dans le Kentucky.
. Le bruit court que ,.le gouvernement a été
informé que plusieurs milliers de personnes,
parmi lesquelles M. Vallândigham, ont le pro
jet d'établir une confédération du Nord-Est.
Le Herald assure que la cour.maritime a dé
cidé que les, naufragés de l'Alabama , sauvés
par le Deerlmnd doivent $ tre considéras com
me prisonniers de guerre. Le Heraïd ajbute que
le gouvernement approuve cette décision. .. ,
■New-York, 30, juillet. . >
.! Grant a fait avancer deux corps: au> nord de
la rivières James:et s'est retranché à 10 milléS
de Richmond ; le bruit court qu'il a abandon
né le siège de ' Petersburg, et qu'il fera une
démonstration contre le fort Darling. t
Le mouvement des troupes de Lee en arriè
re de Butler est occasi,oné : par le mouvement
de Grant. Une. force considérable. de cavaferie
confédérée : est entrée ce matin à Chainb'ert-
burg en Pensylvànie. Howard remplacé Maç-
pherson. L'or est à 25o 3/i.
" V ■ . Hambourg, 9 août.
Lar Feuille officielle du Steswig contient une
notification du prince FrédéricrCharles qui
nomme le baron Lederer commissaire ciyil, en
remplacement de M. Revertera.
■ 1 Copenhague, 8 août. J
Le roi a passé en revue, cette après-midi,
les troupes récemment arrivées. L'ancien di
recteur de la police Branstrup,a été nommé
préfet de*police de Copenhague; • ■
■ ' • ■ . {Uavas-Bullier.) -
COURS DE LA BOURSE.
cours de cloture
le 8
30/0aucompt; 66.20
.-r -Fin du mois. 66.40
41/2 au compt; 94.93
—Fin du mois. ; 93.60.
le 9 HAUSSE. BAISSE,
66.20 m » » »
'66.40 ^
94.CO » » » 35
» . » s » a a
Une dcpôchè d'Athènes, datée du 6 août,
annonce qu'un nouveau i ministère vien t
d'être formé. M; Canaris est président du
conseil et ministre de la-marine ; M. Go-
moundouros entre à l'intérieur, M. Satiô-
copoulos aux finances, M.: Carnalis à la
guerre, Mi. Delyanni ,'au'x affaires étrangè
res, M. Londo's à .la j usticë, et par intérim
aux cultes.
• -lu .,'1
On écrit.^a ïokohama, le.3 juin-^ --
« M. Duchesne, de Bellecourt, ancien minis
tre et consùl". général de France au Japon, a
quitté Yokohama le 28 mai, baissant dans tou
te la colonie européenne de très" vifs regrets.
Avant de partir, il â mis M. Léon-Hoches-,-son
successeur, aii courant de la situation, et l'a
accompagné à .Yeddo, devant le Gorogio.
» Au moment où M. Roches a pris posses
sion .de son poste, le ministre d'Angleterre ve
nait de recevoir.l'ordre d'agir énergiquement
contre le prince de Nagato. Les consuls de Hol
lande èt des Etats-Unis ayantpro.mis de se'join-
dre à sir Rutherford. Al'cock, lé :minis'tre de
France n'a pas hésité à leur prêter son con
cours moral. .. . , , ■
i> Toùt'porte à croire, que la question des
étrangers sert de prétexte au mikado et aux
daïmios pour créer des.embarras du taïkoun ,
dont ils jalousent le pouvoir, et que le sou
verain temporel, inquiet .de cette opposition,
ne serait pas mécontent, de son côté, défai
re disparaître les motifs' sur lesquels oii.se
fonde pour combattre son autorité. : ;
» Quoi qu'il en soit, le Conqùeror, vaisseau
anglais à deux ppn'ts, a déjà mouillé sur la ra
de de Yokohama, et dans un ; mois au plus
tard, les forces anglaises sur ce point doivèût
s 'élever," dit-on, à 18 bâtimens portant 170 ca
nons, 2,600 marins et 1,500 hommes do trou
pes de débarquement. ' ' : ' ;
» il est permis de croire qu'en présence de
Ces forces imposantes, le gouvernement japo
nais témoignera des, .dispositions les plus con
ciliantes. » ■' '' i (Moniteur .du soir.)>
Le garde de sceaux, ministre de la jus
tice et des cultes, a adressé la circulaire
suivante à NN. SS. les archevêques et éve-
ques: •
• Paris, le 19 juillet 1864.
Monseigneur, " ' v '
Dans peu. de, jours, une double solennité
.conviera les populations à célébrer une.des
grandes fêtes > de, l'Eglise,. en mènie -temps
. qu 'un ainniversaire chér à la France. C 'est lé
Srivilège du ministre dés cultes, Monseigneur,
'être, à cette-occasion,- l'interprète des seriti-
meris religieux de l'Empereur, en venant, (de
mander. au .clergé, et aux fidèles'des prières
'pourle'souverain qui a tant de titres à notre
reconnaâssanc'ej et, pour la famille, impériale,
objet de notre attachement et ! de notre espoir.
.Je^sais avec quel empressement Votre: Gran
deur répondra à ce pieux désir, et; je suis;as-
.suré de devancer ses intentioas en l'invitant
-, à vouloir, bien ordonner qu'un Te Beum suivi.
du Domine'salvum ^soit;chantéi:le lb août^ dans
toutes les églises de son diocèse, à l'issue de la.
î -messe paroissiale, M. le;préfet concertera avec ;
l'autorité ecclésiastique les mesures que cette
cérémonie peut réclamer.- ' ■ ■ .
Agréez, Monseigneur y l'assurance, : de ma
haute considération.-
Le garde des sceaux, ministre de la
justice et des cultes, '
J. BAROCHE. T
Une circulaire analogue a été adressée à MM.
les présidons du directoire des l'Eglise de la
confession. d'Augsbourg, du consistoire cen
tral des israélites et des consistoires "des Egli-,
ses réformées. - - ■ ■<
Archevêché de Parb.
. ; Paris, 4 août 1864.
. -, Monsieur le,curé, ;. ,.... • i -
Lasolennité de l'Assomption, célébrée dans toute.
l'Eglise catholique dès les premiers temps de l'ère
: chrétienne, a pris parmi nous, il y a plus de-deux
siéclos, un caractère national. Nos aïeux qrltratifié
. le vœu de Louis XIII, consacrant son royaume à la
sainte Mère de Dieu, etjfaisant du îîi août un des
jours les plus chers à là France. L'immortel auteur
du Concordat a continué la noble et touchante tsa-
: dition de ses prédécesseurs, et, y mfilant une dé ces
vues supérieures dont ni avait. le seoret, il a voulu
■ que le pays ot le souverain, dont les intérêts , no
sont pas séparés, fussent en.même; temps l'objet
de la jpriôre publique; et que la fête patronale de
• l'Empereur concourût avec la fête patronale de la
France. Ces deux grands noms se .trouvant unis
aujourd'hui comme il y a soixante aiis, nous som
mes invités à les porter ensemble au pied'des
• autels"-dans- une cérémonie qui est à la. fois un
acte de patriotisme et'de religion. Tel est, comme
voiis le verrez, le sens , de la .lettre; ci-jqmtfi jiue
^ 'adresse :S ; i Exc. M. le ministre dé la justice et
des cultes, interprétant.les chrétiennes intentions
de l'Km^reuf.- >- -- - - - • t ~
'•■ C'est pourquoi, Monsieur le curé,-en obéissant,
le jour de l'Assomption, aux sentimens de notre
. piété envers la vierge Marie,, en applaudissant à
son glorieux triomphe, nous demanderons qu'elle
veuille bien ôtre'iiotre médiatrice auprès' de Dieù,
lui faire agréer l'expression de notre reconnais
sance pour les bienfaits, dont il nous a comblés j et
solliciter pour nous les > faveurs.) nouvelles - dott
nous avons besoin; . n ;.
: Le passé et le présent nous inspirent une-vive
gratitude. La grandeur,, et ; l'éclat des destinées,
l'heureuse fortune des armes et Jeprestige de cent
"victoires, un ascendant moral que T§ monde.éntiér
proclame ou du moins-subit; une succession dul- ;
Justrts monarques qui: n»i trouve-son égale-dans;
aucùne autre monarchie temporelle, una prospé-'
, rité que développent,- chaque. Jour, le travail, le
courage et le génie de ses enfans, la France a re
çu. deDieu toutes ces choses et elle les possède à
un degré qui fait l'envie du l'admiration de l'Eu
rope. •'
l>h bien! ce que nous demanderonsjdans> notre
prière, c'est que' l'avenir réponde -à "toutes
"tinue donc parmi nous ce qu'il.a commencé!>Q.u'il
protège et "bénisse l'Empereur, l'impératrico et le
Prince Impérial! Qu'il soit asec la France, et qu'a-'
" près lui avoir donné de transformer ses Villes par
■ l'industrieet lès arts; ! d ? assurer ët â'décroître ; le
bien-être au milieu des populations satisfaites, ét
dfliTéaliser, ûansun court espacedequinzeans, des
exploits et des merveilles qui suffiraient à couvrir ■
de gloire plus d'un grand règne, qu il lui donne -
encore, qu'il lui donné, surtout ne marcher dans
les voies du progrès moral ! , Que l'enfance soit
docile, disciplinée et respectueuseI Que la jeu-,
nesse ait .des mœurs régulières, pleines d'honneur
et de gravité! Que l'ftge mûr obéisse en tout au:
sentiment du devoir! Que la vieillesse revienne '
et s'attache aux croyances-et aux pratiques delà
religion ! Et qu'ainsi le pays tout entier s'affermis
se dans ces vertus modestes et fortes .qui sont la
première condition, et le principe le plus efficace :
de l'ordre, de la paix et de la prospérité,des .em- :
pires t ] ■ ■ "• ■ •. ?
A ces causes, et selon l'usage établi, un TcCeurçi, i
suivi de la prière pour l'Empereur, sera, chanté, le
16 août, dans toutes les églises du diocèse, a lis-;
sue de la messe paroissiale. :
Agréez, etc. , „ . i
- - • Qkorgœs , archevêque de Pans,,
■■i.inti . : grand aumônier de l'Empereur.
(Suit le texte de la lettre de M; le ministre delà;
justice et des cultes, que npus donnons plus haut.) ;
■. M., le ministre de l'intérieur a adressé la 1
lettre suivante à MM. les préfets, à rocca-
sion du 13 août : -, / •■...., i !
Paris, le ;2 août 1864.
.: Monsieur le Préfet, la France ya bientôt eélé- ■
brer la fêté, de l'Empereur. Vous voudrcz bie'n
vous concerter avec les autorités ecclésiastique, ■
civile et militaire, pour qu'elle réponde digne-i
ment aux sentimens du pays. ■- ■
Dans l'exécution du programme de'cette,
fête'nationale! je'recommande spécialement à •
votre sollicitude les distributions de secours ^
aux indigens. Faites en sorte que les adminis
trations .municipales se. pénètrent bièn.de.la-
pensée que, plus elles étendront le cercle de
leur action charitable, plus elles sont assurées :
de donner à l'Empereur les satisfactions aux
quelles le'cœur de Sa Majesté est le plus sen
sible., - . . ,■
. Je,vous prié de m'adresser un rapport, sur la
célébration.dé la fête du 1S août dans votrè dé
partement.'
Recevez,' Monsieur le préfet, l'assurance de
ma considération très distinguée.
Le ministre de l'intérieur^ ' .
, , ,, . Signé.:. BpCDET. :
Ministère ticlaSlaisonde l'Empereur
et «les lîeaux -Arts.
• FÊTE' NATIONALE BU lS'AOtT 1864.
Le 15 août, à six heures du -matin, des sal
ves tirées par le canon des Invalides annonce-:
ront la fête nationale. ,
Ces ' salves seront répétées le soir à six
heures. J . '
Le matin,, des secours eu nature seront dis
tribués aux- familles indigentes dans chacun
des vingt arrondissemens de Paris. Cette dis
tribution sera faite par les soins des maires
et des membres des bureaux de - bienfaisance.
A une heure, une messe solennelle sera cé
lébrée dans l'égliée métropolitaine. Des dépu-'
tations des grands corps de. l'Etat et des auto
rités civiles'et militaires, assisteront ; à cette
messe, qui "sera terminée ,par un Te Jjeum.
Dans -toutes-les autres églises de Paris/ à
l'issue- de la grand'messe,-il sera -également
chanté'un..TeI)e«/n.
• Tète de jour.' -. ■ ■.. "• "■ -
La fête de; jour aura lieu simultanément -à
l'esplanade des-Invalides, :sur la Seine et à la
place du Trône,'depuis une heure de i'après-
midi jusqu!à six heures du soir... •, '
A 1 esplanade des Invalides'j deux grands
théâtres! de "pantomimes militaires et,deux:
théâtres d!'acrobates. alterneront leurs repré
sentations.'. j; j h •" '
Quatre mâ,ts de cocagne garnis de prix se
ront livrés aiix 'concurreijs. A cinq heures, un.
grand ballën s'erilèvera jde l'esplanade.
Sur la Seine, "dans le Bassin entre le pont des,
Invalides et, celui d'Iéna, : des régates • auront-
lieu à : unè heure.. - t .-' -, '
A la-place du Trône,- à partir de deux.heu-
res, des pantomimes et des jeux: de -Iunambu-j
'les seront -exécutés alternativement .surtfleux
théâtres éfevés spécialement .à droite et à gau
che du rond-point, i ..-.j-,:
' ' SpeQtacïçs,,gratuits;' , ,
A une heure, des-représentations gratuités
serontdonnées au Théâtre Impérial; de ; l'Opé- i
ra ,iiau .Théâtres-Français, au 4kéâtre .impérial;
"dé l'Odéon: aux théâtres du Gymnase, du Vau
deville, des Variétés, du Palais-Royal, au théâ-
'tre impérial du Châtelet, aux théâtres delà
Porte -Saint-Martin, de la Gaité, de 1 Ambigu-
Comique, des Folies-Dramatiques, des Folies-
Marigny, à l'Hippodrome et aux deux Cirques
•Napoléon fet de l'Impératrice;
Fête de nuit,. ' ,
A la nuit, le jardîn des Tuileries, la plsce de
la Concorde, les deux-fontaines.de cette P.lacç,
la grande avenue des Champs-Elysées, les con
tre-allées et les bosquets, le quai d Orsay et
l'esplanade des Invalides, adorés de lustres,
de mâts avec bannières ou écus "5ons, de pilas
tres supportant des vases; des girandoles ou
d'autres motifs, et reliés entre eux' par. une
frise et des guirlandes, seront illuminés au
. moyen du gaz et de lanternes et verres de cou
leur. " , . v .. ■ ■ .. '
La rue de Rivoli , le quai de Billy, les abords du
Champ de.Mars, los palais des grands corps de l'E
tat, les hôtels des différens ministères et les bâti
mens aifectés aux servicés qui en dépendent,
'l'Iîôtél-de-Ville, les mairies de Paris, le palais
de l'Industrie, l!arc de. triomphe .de l'Etoile, la
colonne Vendôme, la tour Saint-Jacques de la
Boucherje, le Palais-dô-Justice, l'église Sainte-
Geneviève, les portes Saint-Denis et Saint-
Martin, seront également illuminés, ainsi que
"la.colonne de Juillet, la place du Trône, le
terre-plein du pont Neuf, les Halles centrales
et tous les autres édifices publics.
• A neuf heures du soir, deux feux d'artifice
séront-tiréS, l'un à l'entrée ' du Champ-de-
Mars et sur le pontd'léna, l'autre à la place
du Trône.
" Paris, lé 6 août 1864. . ... .....
On sait que l'émigration caucasienne
est pour le moment un des grands, em
barras de la Turquie. ■
Le Journal de Constani'inopli' < dans son
numéro du 22 juillet, publie uns analyse
du rapport que M; le docteur Barozzi qui
s'est rendu, il y a quelque temps sur le
littoral asiatique de la mer Noire pour y
organiser le service sanitaire, et y étudier
la condition des .émigrés circassiens,. à
adressé à l'intendance sanitaire à son re
tour à Constantinople.
Nous croyons que ce travail sera lu avec
intérêt. v ,
Après avoir fait un récit détaille des pri
vations que ces malheureux souffrent du
rant leur traversée d'Abasie en Anatolie
et après avoir décrit les maladies de toutes
sortes qui se sont développées parmi eux,
le docteur Barozzi expose ainsi qu'il suit
les mesures qui d'après lui pourraient re
médier à cet état de choses : • :
« Que doit-on cependant l'aire pour remé
dier à l'état actuel' des choses, et pour conju
rer les dangers sérieux qui menacent? La pre
mière chose à faire serait d 'empêcher, que de
nouveaux arrivages augmentassent l'encom
brement des émigrés dans les pays où ils sont
campés; Que le gouvernement régularise
l'embarquement sur les côtes cïrcassiennes'y
èt le dirige suivant son .plan de colonisation,
l'agglomération ne sera pas ainsi accrue. Ces
mesures ne seront pas tardives/ elles auront
des Conséquences importantes parce que' de
grandes masses d'émigrés se préparent_ à se
"mettré en mouvement, ét d'autres arrivent
tous les jours. Ces nouveaux convois aggravent
la triste .conditionïde leuis..:pr.édécesseurs à
Trébizonde et à Samsoun, où les ressources sont
loin d'augmenter dans la même proportion.
Des mesures doivent être également prises pour
empêcher l'encombrement sur les lieux où ces
émigrans se sont déjà embarqués_ en les en
voyant de suite dans les. localités,oû ils seront
déiinitivementlrtstallés: Ces mesures devraient
être prises aussi vite qu'e-possible,- parce-que si
'l'hiver trouvé - ces infortunés d ans leur - ffro-
'sente situation, une catastrophe est inévita'bW.'
* Les moyens' d'action doivent ; rablemént développés. L'argent est indispéo-
sàble. lJàëration par jour' 'd'approvisionnement
doit étre"assUrée à chaque individui L'e;pain
et les biscuits, quand: , mêmç r ils l séraiént. en
grande quantité né suffisent-pas". Il est essen-,
tiel de varier un'peùia nourritùre deséinigrés.
Ils n'étaient pàs'accoututhés>tupain-dans leur
•pays/i}s préfèrentlëriégu'mes secs et la forme
Feuilleton ilii Constitutionnel, 10 août.
UK FORÊT DE BONDY
EPOaiE DE LA RÉGENCE.
PreiiiUrc partie.' '
■ • - ■ . "'.y, -•
> i r. : ■ ■ ■ 1 ■ .
JEANNETON XA BOUQUETIÈRE. .
-..'(Suite.)-' ; ,
— Àh c'esttoi, Jë^nnetpn/fit.Mlle Ghaus-
éraie,.en voyant.entrer sa protégée, tu as
pris le deuil, c'est Men ? pela !
— Ce pauvre qher roi!, répondit la fleu-;
riste, il y en a assez qui l'insultent ': c'est;
vrai que la fin de son; règne n'a pas été !
'heureuse, et qu'il s'était laissé ensorceler ;
par cette vieille 1 ' Màinte'non ; mais qu'y l
pouvait-il faire, si elle ayait un charme?:
J'ai lu dans les histoires qu'à l'empereur;
Charlemagne autant en était arrivé. 1
Comment, Jeanneton, dit en riant;
Mlle Chausseraie, tu lis des lives d'his-,
toire ? ; •
— II le faut hieh , Mademoiselle, pour;
ne pas ètre tout à fait une idiote. :
Et je le vois, tu en veux toujours à:
Mme de Maintenon. ... >
— Ah! pour ça, oui, la méchante.fem-?
me! dit Jeanneton en rajustant ses barbes
qu'une glace placée en face d'elle lui mon
trait dérangées, puisqu'elle avait le roi,,
elle.ne pouvait j)as laisser ma marraine à'
"Monsieur - d'Orléans ? Ensuite lui, il faut;
en convenir, il a manqué de caractère ! t
* — Comment voulàis-tu' qu'il résistât aui
Toij à là marquisé et à toute une intrigue;
organisée pour les séparer? ■ j
— Il n'y a qu'un mqt, répliqua Jeanne-;
ton' d'un petit ton capable, M. le Régent:
aimait-il Mme d'Argénton?
— Sans doute, répondit la Chausseraie,
et même, ajoutâ-t-elleavec une parfaite:
bonne foi, c'est à vrai dire la seule femme ■
qu'il ait jamais aimée , jusqu'à faire pour;
elle des vers,.quoiqu'il n'y entende rien.
— Eli bien'. quand on aime, dit vivement;
'la bouquetière, cfeat à' la vie à la mort;-
tant .pis pour ceux auxquels cela ne con
vient pas, , ,
. —Cependant tu as pardonné à M. la Ré
gent, car on dit que tului as présenté,-des
flours à sa sortie du Parlement? m ; -
C'était mon devoir.? Ne suis-je pas la
bouquètière du Palais ? Puisque c'est Mes-
sieurs qui mé louent'mon échoppe dans les
galeries marchandes et qu'ils venaient de
le proclamer Régent, je ne pouvais pas al--
ler désavouer le Parlement. 1 , :
, ■*- Non-seulement tu ne l'as pas désa-
voué, mais tu as fait très spirituellement
les^ choses j'* et ton bouquet symbolique
était ravissant; pour un hommô qui mon
te au, pouvoir, des soucis et des'roses, il
11e se peut rien de plus parlant;
— Ah ! Mademoiselle, dit Jeanneton en,
riant* vous y avez été prise comme les au
tres! :
, — Comment? il y avait un autre sens à
ton oifrande?. ■ ■
— Si comme moi vous. étiez dans les
fleurs, répondit' la bouquetière en bais
sant la voix, vous sauriez tous 'les usagés.
Ëh bien! je vous le dis, pour vous seule,
quand le bourreau entre . en -charge, c'est
un bouquet.pareil que lui; offrent ses va
lets. .. 1 . ■ . t i
- —Maisc'est mal, Jeanneton,que d'avoir
eu, à part toi, une pareille idée; le Régent
ne sera pas un maître cruel,-il sera plutôt
trop facile et trop débonnaire.
— C'est possible, mais c'est un débau
ché. Le lendemain, M. Cauchè, son valet
de chambre,, passa à mon échoppe pour
m'apporter une bague,: eticomme, en me
la remettant, ! il me dit de venir quand je
voudrais, souper au Palais-Itoyal; qu'il
m'introduirait par la- petite porto de la
rue de Richelieu, i et que c'était la manière
que mes fleurs me fussent encore mieux
payées, je lui jetai son bijou au nez* w
r— Qu'importe, répliqua Mlle Chausse
raie, cela se dit à de plus grandes dames
que toi. La-question est de prendre pour
ce qu'elles valent les insolences de valets
officieux et de n'y pas répondre.
. — Avec cela, dit Jeanneton. prenant une
petite mine imposante, qu'il choisissait'
bien son temps ce Monsieur l'ambassa
deur, quand je suis à l'heure de me marier!
— Ah ! tu te mariesj ma belle? - '
•— Oui-, Mademoiselle, et c'était même
pour vous en faire part que j'étais venue
aujourd'hui, et aussi pour vous .demander
où,je pourrais écrire à ma marraine, Mme.
d'Argénton. . -'v ;
Ta marraine, mon enfant, répondit
Mlle Chausseraie, ne s'appelle plus Mme
d'Argénton ; elle a épousé le chevalier
d'Oppède, un brigadier des gardes du>
corps. ... f
— Comment 1 , elle aussi? dit Jeanneton
avec découragement. . m
— Mais que veux-tu, ma fille, il faut
bien faire une-fin.
—' Pourtant^ Mademoiselle, si elle eût
attendu, maintenant que M. le Régent est
le maître, ils auraient pu tout r'arranger.
— Non, dit Mlle Chausseraie,en fille qui
avait plus "vécu, brisées de colère ou par
..maladresse, les plus belles porcelaim s d : e
Chine ne se réparent jamais ; bien; jnais à
propos, ajouta-t-elle en ramenant adroite
ment sa préoccupation du moment, qu'est-
ce que ; va devenir le chevalier, de Lilier§,
en apprenant que tu te. maries? :
— Ah ! MademoiselliB, répéta Jeanneton
d'un ton pincé, je crois que cela lui ;sera
bien égal. ; ; ...... ... ,
—- Tu crois? mais, il étaitfou de toi- n
— Fou de moi ? répéta la jeûne fille en
hochant la tête, je sais bien de qui il était
fou! Je riais avec luij ajoutât-elle, quand
je le rencontrais ici;; il venait quelquefois
m'acheter des fleurs quand il passait du
côté du Palais...
— Avec ça qu'il y avait souvenUiffaire !
interrompit en riant Mlle Chausseraie. ■
• ~ Enfin, Mademoiselle, quoiqu'il soit
très aimable, jamais je n'avais pensé que
ce lût un homme pour moi. 1
— Eh bien! ma pauvre enfant, tu ne sais
pas, ce méchant garçon? je suis horrible
ment en peine de lui; figure-toi qu'il s'est
battu en duel.
— Si jeune! fit Jeanneton dont les yeux
s'animèrent! Ah! c'est bien ça!
— Comment folle, c'est bien? Et s'il
avait été tué?
— Oh! il ne l'a pas été et je suis, bien
sûre qu'il a blessé Vautre. : - .
— C'est vrai, mais il a été obligé, de s.e
cacher, et je ne sais ce qu'il est devenu: .
— Il : se retrouvera, et vous, lui ferez
bien mon compliment , dit naïvement
Jeanneton; en même temps comme en a
parte, elle ajoutait : moi, j'aime les hom
mes ae courage!
— Eh bien! ijia fille, avec M. de Liliers,
tu ne pouvais pas mieux tomber. >
— Oh ! Mademoiselle, jè ne suis pas non
plus trop mal tombé avec M. DUpiessis r
d'Antragues ; mon oncle dit que c'est
un des plus braves jeunes gens du régi
ment.
— Gomment! ton prétendu s'appelle
Duplessis d'Entragues?
— Oui," Mademoiselle, mais Antragues
par un A; il" 11'est pas de la famille des
Balzac d'Éntrague; ce qui n'empêche pas
qu'il ne soit très bon gentilhomme et sol-,
dat aux gardes françaises où mon oncle a
longtemps.servi comme sergent. ■
■ —C'est bien-singulier, remarqua . Mlle
Chausseraie, qu'avec un jpareil nom, il ne;
soit que soldat.'' i '
— Que vôulez-vous,-Mademoiselle', il
;est très courageux', très distingué ;.de ma- ;
' nière's, mais sa fâmillè a'eù des malheurs. :
. ,: t — Prends garde, mon enfant, les j.eu-'
inès gens de famille qui s'engagent ainsi
idans'les troupes, ont souvent un passé fâ-i
cheux. > •• "■ ~ |
— Il m'aime et je l'aime,; répliqua Jean -i
neton avec une voix qui ailant naturé]le,-1
^ment au cœnr, mit à jSrononcer.ee mot': 1
"Je l'aime, un charme et jine musique,qui!
■ne sesauraient'exprinier; d'ailleurs, ajou-'i
ta-t-elle, c'est mon oncle, un. homme très ;
prudent et très sensé; qui a arrangé tout
cela; vous le comprenez, dans le-régiment ;
où il était si' considéré, -il a pu prendrèi
tous ses renseignemeh's.
—C'est que, vois-tu biéh? dit Mlle Chaus- ;
seraie, un coçur naïf et tendre comme.le
tien, s'il venait à.s'être mal adressé, cB -se- i
raitafl'reux. . • .
. . — Je crois bieii, répondit la fleuriste, ;
que si je vous le présentais, vous seriez i
rassurée. '
— Et pourquoi ne pas l'avoir amené?
, — Il a dit qu'il n'osait pas; mais ce n'est
pas là le motif. Il est-,fier,, et c'est tout
simplement que devant une belle demoi-
.selle comme vous", il n'a pas voulu pa- :
raître en habitde soldat.'Après cela, avez-
vous envie de le voir?
• — Mais sans doute, dit la Chausseraie.'
— Tenez, Mademoiselle, de cette fenê
tre je puis vous le montrer : il m'attend
en bas dans le jardin du Palais : Royal. :
; — Est-ce que c'est ce grand garçon, de
manda celle pour qui se faisait l'exhibi
tion, que j 'aperçois auprès du bassin cau
sant avec.cette jolie bourgeoise ? !
.— Oui, Mademoiselle,, justement, ré-
■pondit Jeanneton ; puis, par réflexion,
mais qu'est-ce qu'il peut donc, ajouta-t-,
elle, avoir à dire à cette femme ? ' -" ■ ■ '
j —Tu vois ! ma belle, dit la' Chaussôraie,
jl a bon air, mais je-lui trouve des façons
bien hardies !
- — Ah ! il la quitte, dit Jeanneton avec
soulagement,-et tenez, il vous salue, nous
ayant aperçues à travers les vitres. Je me
doutais bien qu'il avait l'œil ici,'et il ii'aii-
iraltpas osé arrêter une femme, sachant
être, vu, si ç'avait étô pour quelque chose
de mal. Ça ne fait rien, je vais joliment le
faire expliquer. .' \
' - Et, presque sans prendre congé, elle se
disposait à sortir pour cette exécution. ,
— Mais, ton mariage, dit Mlle Chaussé-
-raie en la retenant, est-ce qu'il se fait pro-"
|..chainemept? ., . , ,
— Il devait so faire,dans deux "jours...;
mais'la mort du roi va nous retarder, i
—Ahl .c'est vrai, te.voilà en deuil ! [
" — Ce n'est pas ;cela, Mademoiselle ; des
' pètites gejis pomme nous ne sont pas as
treints,à l'étiquette,de la cou^; ,m i ais ; p'est
l'abbé de'Livry qui devait nous marier, et
il a fait dire que d'ici à une quinzaine là;
nocerne pourrait pas- se faire décemment
à l'abbaye.'; ......
— Tu connais l'abbé de Liyry? s'écria
Mlle Chaùsseràie.;. -, :[ ■
. Sans douté,, est-ce que mon oncle
Colingry ; depuis qu'il a quitté le service,:
n'est pas le concierge ét le factotum de sa
maison ?. ;
-. — Et tu le vois l'abbé, tu lui parles ?
- v ' '— Comme à vous, Mademoiselle; il n'est
"pas fier : il est même, très bon pour moi, ;
puisque je lui dois ma petite aisance. ^
— Comment cela? dit Mlle Chausseraie;
avec étonnement. . : * ^ :
'—.Mais sans doute , reprit la bouque
tière, les plus belles fleurs que-je vous ap
porte viennent des jardins de l'abbaye qui;
sont magnifiques;.c'est là qiie je vais faire
ma moisson. . . .
.— Et tu parles à l'abbé quand tu veux,?;
—Dam! oui; quand iln'est pas enfermé
dans son laboratoire, et que je le rencon-
tre dans les jardins.
— Mais enfin, continua Mite Chausse-
r<ûe avec uhe ,sorte d'impatience, si je te
chargeais pour ; lui- d'une commission,
pourrais-tu la faire"?
- — Je crois bien qiie oui, Mademoiselle; 1
s'il ne .voulait pas me recevoir tout' de
suite,j'attendrais. , '!
-r- Ainsi ii te serait possible, sans interr j
mêdiaire, de lui remettre un(3 lettre ? "■ I
— Sans intermédiaire , ce ! serait . pius ,
long, tandis'que si je la faisais passer par!
mon oncle... •■*.,/
— Noir, je ne yeux pas' d'oncle ni dej
personne; , Voilà là question : j'écris une :
leitre ; peux-tu, dans un délai, très cour|, ?
,1a remettre en-mains propres à l'abbé ? i j
— Mademoiselle, il me semble que pourj
: vous je ferais des'choses plus .difficiles, j
- —,Éh bien! je vais écrire et aussitôt : tu ;
t'en vas à Livry. ■ j
; — llien ; n'èst plus facile, j'ai'én. bas mon ;
chevalier,' et quoique'je .né puisse guère!
arriver qu'à la nuit close, avec lui je n'ai !
pas peur de traverser la forêt,
— Oui, mais à ton chevalier, il ne faut!
rien dire. * ' ' ' ■ '
, - — Ah! Mademoiselle, je n'ai pas besoin j
de lui parler de vos secret.-, j!ai bien assez j
!pour toute notre route de là querelle que j
je vais-lui faire : au. : sujet dé cette femme
"avec laquelle il bavardait.. -
, .Mlle Chausserais'.étfcjrivit. rapidement.un
"billet àvép unp.'liqueur .incolore quî ne
-laissait pas de 'traces sur le papier; livrée
comme elle l'était àmiMamenéas secrètes,
elle devait naturellement Connaître les en
cres de sympathie. Pendant ce ; :temps, sans
trop se faire"voir, 4'eàrinéton donnait dans
lé, jardin' un.','coup .d'œil,. qui ne parut pas
lui mettre un autrèjisâEtel ép lête.
Le billet écrit et l-cacheté. ;,, ■ 1 .
— Tu m'entends, dit Mlic. Chausseraie,'
itout au plus, si cela était; indispensable,
pour que l'abbé ait'le mot; ce soir même,
tu dirais 'à ton oncle qué tu ■ es chaînée
d'une let^e/'mais'sàpis'më gommer .etsans
.entrer d^ns.aucuné explication.
— Compris, ^Mademoiselle, et. si l'abbé
-ïne donnait une réponse ?
. —- Il ne t'en donnera pas et ne reviens
pas me-voir que je ne te l'aie fait dire. En
portant d'ici, regarde bien ■ si tu n'es pas
suivie par quelques gens.de mauvaise mi
ne ; puis, avant ; de te. mettre en route au
bras ,de. : ton futur, faites quelques tours
dans.le jardin et tâchez de vous perdre dans
la foiile pour dépister les curieux.
— Mademoiselle me fait trembler, dit
Jeanneton de sa douce voix profondément
émue. ■ ; -, ■
— Comment, tu as peur? ; ' r
, —Ah! pas pourIrnoi;.mais tarit de pré
cautions, montrent,' que Mademoiselle a
quelqu© cjiose à craindre, e't^e.voudrais
mieux faire que d'être sa messagère.
— Embrasse-moi, dit Mlle Chausseraie,'
c'est la Providence 1 qui t'a envoyée. Tu di
ras aussi à l'abbé, retiens bien cette phra
se, c'est, lin; mot d'ordre : feu et, chaleur font
voir bien des choses. , .'y
.-.— Feu et-chaleur font voir bien des
choses, .répqta Jeanneton, et. elle ajouta :
Mais vous avez oublié de mettre l'adresse!
.. — C'est inutile^ réçondit la Chausse
raie ; je n'ai' pas '■ signé non plus, tu n'au
rais qu'à perdre-ma lettre.
— Ah!,Ma'derp;oisbH'è,-'îl^'y a pas de
danger,..répliqua' Jeannqtoh, en plaçant le'
billet dans son corsagej'là où Mlle d'Hau-
.tefort,défiait Louis XIII;do prendre les
.siens. •. 4 .. „ • '•, ,
Jeanneton n'était'pas sortie depuis untf
minute:-qu'on annonçait à' Mlle Chaus
seraie . 4t "
- n L'abbé Dubois, de la part de M. le Ré-
•gent; » ■ -
l ' ' ' - Charles RiitOU.
, (f.a svile à demain.)
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