Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-08-09
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 09 août 1864 09 août 1864
Description : 1864/08/09 (Numéro 222). 1864/08/09 (Numéro 222).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49* ANNÉE.—N.- 222.
BUREAUX A PARIS : rue de Valois (Palais-Royal)," n. 10;
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MARDI 9 AOUT 1864.
ABOmHENS DES
aiefc eV-
DEPARTESIENS. —
"ntJ'r'îM sf.T.- !? """• *"•«'»"
'SIX MOIS.*■.•••«.«•
■ 16 m
32 FR.
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fijcîi ttS PAtà ÊTRÀNtÉBS, voir lé tableau > i . X
publié les 8 et'20.de chaque mois. ,, . . . , ,
Imp. L. B0N1FACE, r. des Bons-Enfans, 19.
; , Le .mode d'abonnement le plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un eliet
v t; sur-Paris; à l'ordre de l'administrateur du journal, rue de Valois, n° 10; '
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'TROIS
M 9' I §V>«d , ;Wa. : rh 1
JOURNAL PGLITIQUEyLIlTERAffiEvUNIVERSEE.
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SIX MOIS.... ;i :,i'.i /';26 FR. 1
J}N >*N• .«i . 20Iij $2 FRJ -
a-, ti r.lsi) iw'-" '
UN NtfMÉRG S20 CENTIMES;
f-eff abonnemena tiatenfdëa 1« et
v de chaque mois,. : \
Les lettres > ou envois d'argent non affiianchis sont refusés.
f ; îies'articles déposés ne sont pas rendus.
I
Les A nnonces sont reçus chez M. Panis , rue Notre-Dame-des-Victoires, itf 40 ;?
(place de la Bourse),
.•AlV-
'1CL
MlUS, 8 AOUT.
Le Moniteur prussien publie' le texte com
plet de l'armistice et des; préliminaires de
paix eqt r e l'Allemagne et le Danemark. Les
fèuilles d'outre-Rhin, n'ayant rien à ajou
ter .aux publications officielles du Moni
teur prussien et de la Gazette de Vienne, rar
mènent la discussion sur le. terrain très
épineux de la question de succession; v
- Pendant que -certains journaux pssaient
de faire oublier^ ."leursJeçteurs l'origine
et, le but de \la;guerre contre je; Danemark,
d'autres fe .illes rappellent que l'Autriche
e ! t là^Prùssè ont, de leur, propre initiative,
déclaré la guerre pour sauvegarder l'indé
pendance _des duchés^ Ces puissances sont
àujourd'hui gardiennes d'un dépôt :-qu'ël-
les se- ft'âtént dope. de ; le rendre à qui
de-droitiiTei .est à peu près le langage de
la plupart des organes qui expriment le
-voeu-populaire»
Mais plus est grand e l'incer titu de àl'égard
des intentions du cabinet de Berlin et plus
' le " chRirip .reste-ouvert aux conjectures èt
aux bruits contradictoires. A en croire le
correspondant.-berlifiqis de' la. Gazette de
Cologne, le 'gouvernement prtissien cher
cherait toujoufs à traîner" la décision *à
la loiigue,' et la flq du conflit serait encore
loin. .. '
La Gazette d'Àagsboufg apprendde Ber
lin des nouvelles -tout opposées. D'à -
près cette feuille, on croirait, dans les ré
gions Officielles de la capitale prussienne,
que les droits du duc Frédéric "VIU se
raient bientôt reconifus. De plus," on écrit
de Vienne,, au même .journal, que, dans
les négociaticns.-pour la paix, less.puissan
ces contractantes s'adjoindront .un reprô-
• Sentant de la Diète germanique. En outre,
dès que la Diète se serait prononcée,'on
trouverait aussi"une forme pour-appeler
' un' représentait du' duc .Frédéric au sein
de la conférence de Viennes j ;
Ce qu'il importé de constater au milieu
de Ces discussions à perte de vue des
journaux allemands, c'est que, dans'les'
duchés mêmçs, toutes les insinuations et
toutes' les tentatives, du dehors n'ont pu
changer jusqu'ici le», courant de l'opinion.
LéspopulationsduSleswig-Holstein repoys-
sçnt toutes les prétentions ot toutes' les
/ • -j-'" ■r-'' ' • . .* * c
combinaisons, contraires à leurs vtçux ma-
infestés-en-tant -d'occasions et. qui .sont :
■l'indépendance des duchés sous IjO sceptre
du duc d'Augustenbourg.- Ge sentiment
est trop prafoâttëmiui t .flui-aciné dans, tou
tes les classes de la population pour ne pas
.faire réfléchir ceux qui vaudraient exagé
rer. les' conséquences du droit de; con-
quête.- ~ • /
" Les frais delà guerre jïe"montent, pour
les deOx grandes puissances allemandes,
à la somme de 100 mil.'ions de f. - anc$, jiont
00' millions sera'ient.è la.charge de la Prus
se et io millions à celle de : .l'Autriche,'
D'après- un: bruit répandu è Berlin, la
eoiir de. Gopenîtague aurait demandé l'in
sertion* dans la:-constitution - future du
SIeswig:Holstein, d'iine elaus'e interdisant'
au souverain dès duchés l'acceptation d'u
ne autre-, couronne. On voudrait prévenir
ainsi cette éventualité; qu'un parti à Copen
hague offrit au futur duc, au détriment de
lâ'dynastie de Christian IXj là couronne de
Danemark, afin de-rétablir ainsi'l'ancienné
composition territoriale/de la monarchie
danoise, :
ÉDOUARl) SIMON.
L'Empereur,, parti hier, au matin de Vi
chy à huit heures, est arrivé à Montluçon*
à onze heures dix minutes. Reçu à la gare
par le corps municipal-; il s'est 1 rendu à
l'Hôsel-de-Ville à : trâvers des flots de-po-;
pulatiôns accourues :de- touà Ies-environs !
et qui faisaient éclater le plus vif enthou
siasme; ' . ' -, ' .,
Après la présentation des autorités dé la
ville et de l'arrondissement, Sa .'Majesté a-
visité les principales usines. Partout l'ac
cueil a été des plus chaleureux et des plus
sympathiques; Le cortège impérial a quit
te Montluçon à une heure quarante-cinq
minutes. 1 ■
L'Empereur s'est arrêté pour dîner à : la
gare 'des Aubrais.pendant une demi-heure,
SàMajesté est arrivée au palais.deSaint-
Cloud à.neuf heui-és et un quart.\, '
• " ÏKLEGRAPHIE' PàTVÈÉ.
• Copenhague, 6. août.
Le roi a ouvert, aujourd'hui le.Rigsraad. S.
M. a dit qu'elle; avait senti le vif d&sir de voir
autour d'elle les élus de la nation, bien que
les circonstances du.. moment. voulussent un
ajournement immédiat du Parlement. Le roi
a-déploré les sacrifices douloureux qui doivent
être faits, malgré là vaillance de .l'armée et de
la''Hotte et malgré le dévouement du peuple.
Abandonné par l'Europe, le . Danemark -était
obligé de céder à des forces supérieures et de
terminer une gïienv.rdoût' la continuation au
rait entraîné de nouvelles pertes. •
Athènes, 6 août.
Un nouveau ministère vient d'être formé,
M.-Canaris est président duconseil et minisfre
de la marine. Jl. Comouudouros entre à l'inté
rieur ; M. Satiocepoulosi aux- finances ; M* Gar-
■nalis à la. guerre ; M; Deleyannis -aux 'affaires
étrangères; M. Lon dos à la justice et-par inté
rim aux cultes. •
• '{Havas BuUier.)>--
Voici les dépêches que nous recevons ce
snir : "
Londres, 8 août, 4 h. 4î>.
Consolidés turcs,-4» 3/8; ' • ■ ?- -
'3 0/0 mexicain, 28 }/2. ■ '
■Consolidés anglais, 8U à 89 1/S.
Le-'-marchiS monétairs-est meilleur.-
Les craintes d'une nouvelle yiijjiii'ntalion
du- taux de l'esco'nple sout dissipées.
Il y ,a de grands uchaisde.blfo 1
' Copenhague,'7 août.
Les séances du Iligsraad viennent ■ d'èlre
ajournées au 3 oclobre,-
On lit-dans le Berlingstyfidende.i' ■ .
L'emprunt qui devait .être'.primitivement de
20 millions, et qui a 6ï(s d'abord réduit à 13,
vient .-enuore d'être réduit à-12 millions de
thalersj dans lesquels serout compris ,'ies six
millions exigée pour la dette .flottante;: ' ,
- Madrid, 8 août.
,. La Razon Eïpcmola démontre dans un article
.important, que la lot sur les réunions publi
ques est exécutable dans la province, de. Bis
caye, jnalgré ses privilèges. "
3 0/0 dette intérieure, îîi. 10. ' .
3 0/0 difl'érée, 40,50. (Hçvas-Huilier).
On ncrasiécrit de Pékin le 27 mai :
« L'attitude peut être irréfléchie de nos
missionnaires dans certaines provinces de
l'empire chinois vient de produire de tris
tes résultats. Le dernier côurriér arrivant
de-Qhin'e apporte ia nouvelle- que dans
plusieurs districts du Sze Tchusin et dii ^
Tchly occidental, les «chrétiens indigènes
ont- été 1 dernièrement ■ en ' butte , de la
part du reste tî^ la 'population, à des trai-
'.tetiiens indignes ileùfs, maisons ont "été
pîlléës ; où ', a ^truiîes 'V plusieurs d'entre
eux" ont même succombé: 11 paraît que,
$e. leur, côté, les .autorités, au -Iie ,U; de
porter un prompt remède au mal, se
sontmontrées la plupart, du temps indif
férentes et quelquefois même hostiles aux
populations-chrétiennes. - 1
» Le ministre' de "France, à Pékin,-dès
qu'il eût-connaissance'de ce fègr'êttable
état de .choseSj S 'emprëèsa' de fiiire.auprès
du g'oùverhémént impérial de la.Çhineune
hèmarche dans la. forme purement oîfl
cièuso d'abord, afin d'éloigner de l'esprit
des ministres chinois le soupçon toujours
vivant èn .eux-- que la propagande "reli
gieuse à laquelle la France don ne-son ap
pui .cache un but politique, et qu'en.îavori-
sant son développement,rie gouvernémènt
français tend à s'assurer un droit -éven-
tijél d'ingérencë dans'les affaires™ tërieà-
reà dû GéJèst'e-Enipîre/L'esipremièrs èt ccm-
ciliàns'efforts du .ministrè ' .de l'empereur
âyant échoué s auprès du gouvernement
chinois, : M. Berthemy- n'a^pliis/ihésité à
revendiquer officiellement:un'droit inscrit
dans nos traités'a «ecila Chine.-
■ »' La : communication'offlcièlle du'minis
tre de, Praûce 'ti-avait ; pas éncctre reçu de
réponse au'départ dii courrier. » . ;
'. Poux.iextraifcêjJL». B oniface.^ _
COURS OE LA BOURSE.
COimS DE CLOTURE
3^i/0 aucompt.
—Fin du mois»
41/2 au compt.
—Fin du mois.
.le 6 r
66.25
«j6.3O
94 15
93.GO
le 8 , HAJJSSB.
66.2C),
$6.40 » .-OS
94,93 » 20
lin»
;h "
BAISSE.
03
» »
- » »
Là ! futùré. i .chambre.- moldo-val aque s®
coraposèra de 160 membres^ dont 85 pour
la Valachie et 75 pour la- Moldavie. Sur ce
nombre de 100 députés,- les' 56'villes' des
deux principautés e'u-enverront 91, tandis
que les communes rurales^ bien que -plus
nombreuses et possédant un 'territoire
plus étendu, ne seront représentées que
par 69 députes.- - ^ :
; ..Une ordonnance priticièré, 1 en'dàté du
18/6 juillet-dernier, publiée dans le Mojii-
ïcur de Bucharest, convoqua pour la pre
mière fois, en vértu de-la loi communale
du 31 mai dernier,.les collèges électoraux
qin auront à éïiro J !^s conseils 'commu
naux.' L'\s élections dés villes clu-t's-iii'iix
dès districts devront'se réunir 1 et'^rovédér
aiix élections'le 26. juillet (7 août); .Ceux
.des autres villes, te,,2/-l4'août et ceux des
villages du 13/23 au Jo/27. du morne m'ois.
. i . L. lîO.VH ACK. _ .
' Le roi dos Belges a visité 'auj'atnfd'hu'i, vers "
■quatre heures, le Jardind'Àcclimatâtioh. S. M.
était ,a!ci;omp.aguée L de "S»"E&çJr.JB.',Oro , .iyn.de
Lhuys,-ministre des affaires étrangères,et pré
sident de la Société d'acclimatation. Cette visite, _
qui rappelle celledu roi Ferdinand de Portugal,
a duré près'de deux Tieuiesi C'est : uri véribbIo
honneur.jjour le jardin d'acclimatation .de
Pàris d'attirer ainsi les souverains étrangers^
ef la satisfaction que le roi dès Belges a 1 , daigné
' montrer dans sa visite d'aujourd'hui, est d'au
tant plus précieuse, que ce souverain a,' ! ;dans
ses'Eta'ts, à Anvers et à ' Bruxelles, doux jar
dins du même, genre, qui peuvent servir de
modèles. eu. WEt..,- ,
j. Notre correspondant de. Turin a été inexac-
•4pnient iafbrraé. S. Exc, M.' Itouher, ministre
7 d'Etat, pendant son excursion en Italie, .voya
geait tout à fait-incognito. Il est arrivé à Turin
à 'Oûze heures-du'soir et 'il en est réparti le
lendemain'à onze heures du matin. Il, n'a'fait
et il ne lui a été fait aucune visite. .
' ■■-.>' , " L.'BtttfiïAtiiîi ..
La distribution des prix du 1 concours
génénla ed lieu aujourd'hui à la Sor-
bonni.- -
.A onze heures et demie, les membres
de la haute'magistrature 1 et des facultés
des bttres, des sciences, tde théologie-et
dé Hi^'decinej ont pénétré' dans le grand
ampli théâtre dont les tribunes êtaiteht
deià'empiies. 1 ' •
S. Exc. M. Duruy, miDisfre de Finstruc-
t'ionpubliquè, est arrivé à midi; il a pris
pla.ee. sur ,l'estrade d'hoùneur^ayant à sa
drote ; MgcDarboy, archevêque de Paris ;
à sa fauche, S. Éic. -l& maréchal Magnan
etil3 l général Méllinet-; autour du miiiistfe
siégeaient les fligbî ta'ire^- 'dé' l'Uni ver sité 'et
iin^raïidîti'dmbre démembre^ del'Institut.
' La séance s'est ouverte : sëloii l'Usage par
le discours latin,., prononcé par M. pel-
toiry profe^séhr.àu,lyc'éë Bonaparte" \ ce
discours ,â été ^coiitéi.ëvec une . 'attentive
intelligence manifestée, par de fréquen
tes et sympathiques.interruptions.. - r
-,. Au moment où S. Exc. Mi> le^ministre
de l'instruction' publiquè ■ s'est ievé- pour
. .preridrç la fiarol'ej -de- vives acblamations
sont, venues témoiguer de l'affection 'res
pectueuse que M v D$r.u$ a àii^nspire^àla
jejûnesse.,de,nds lycû-ës.-„ J
Nous n'essaierons -pas cl'analys.er-le dis-
.cours du .miuistre..'Il'faut le lire iuut en
tier pour se; bien pénétrer- de l'esprit gé
néreux qui J'animie en toutes ses~partie^.
Mais nous pouvons dire, pour en avoir été
témoin, et pour l'avoir-éprouvé, que cha-
' cune des paroles de l'orateur-'allait drtiitàu
cœur dô'son-jeune â'iiditoiré ët de l'assis-
.tancé' qui 'répondàit par de's^ccjarnations
presque incessantes'aux plans dé î-e/brr^es
libérales", aux pensées ■ hardies j aux7ap(?r-
çus généraux,àtoûtcediscours quitteudait
: par toutes les.vaies;-de pratique etJ-de. per
suasion à faire dè ces enfans qui i'écoù-
•taie^t ; dës homiflfes'-'Utiles et dévoués-à la
patrie.' ' 1 ' 1 1 ' • ■ " " ;
'- La distribution !des;prix a commencé'ini-
rriïdiàtemënt après, par la mention.'d^s
lauréats qui ont remporté des couronnés
dans les. cbpcburs-aéparteméntkux. J M. le
rûjnlsôfe a'ieiiu'à proclàme'r lui-m6mé le
ijo,m Uês .vainfiueurs.'". "
. * 'Lorsque S. Exe,. M. Duruy 'a levé la
sôàhce, il a .été accompagné-jusqu'asa sor
tie par -'les- chaleumux applaudissemens
de la jeunesse Bt-du public.
Voioî le discours de S. Exe: M.-Duruy;
nous donnons 7 plus loin la liste' des lau-
5réà r fsi" " ' "•-* 1 ''
, BoSIFAÇK-DEiMARET.
.. Me-sieurs, - . ' l . - -
. Chaque année, l'Université vient tenir- ses
grandes assises, dans fean yieux palais, dé Spr-;
"bonne, qu.'ellp espère' bien rajeunir iin jour.
-.Elle j célèbre la fête du, travail et do la jeu-
pessa; elip y.distrihueJos couronnes.aux vain-
.(ji'vujs çt.jes çonsui'is aux. vaincus : mais elle
doit encQfe y çeudie t+oiiipto a'u.pays, qui noùs
regarde)et-gùi'nous écoute,.des'efforts qu'elle
a tenté3^:t*'de w?ux-qtii-iui restent à lâire, pour
répondre à la 1 confiance du souverain et de la
Vrance^-- - -
'L'an dernier, à pareil-jour, je vous annon^
çais pusieurs mesures qui ont été exécutées.
Un-esprit dehiltefunestefaisait déserter pré
maturément nos écoles et-..aurait fini par
transformer er» un je -ne sais~.,quoi sans
honneur et 'sans nom nos grandes elasse?
d'humanités , ' celles où l'enfant se. fait hoSij
me; où, au contact des belles choses de l!arf
et de la pensée, l'intelligence reçoit une sej-
cotissti qui la force à s'élever et' à s'ouvrir. }
• Pour arrêter"-cette désertion, d'où serait Tér
sulté, avec le -temps, un = affaissement deTesr
prit de la France, la dernière classe du lycée
est redevepue.le couronnement nécessaire, ftes
hautes études. Des enseignement ah'cièn^y onf
été ranimés et étendus; un enseignement,P|OU-r
veau y aété iutrpduit, afin que no^ enfans eh sôrj
tent meilleurs citoyens,car nbus'deyons lèspréj-
pareràtissipour les devoirs publics, désormais,
sout-l) é ter.neljionne.ur de l'humanité ■; mais ils
connaîtront mieux notre société moderne,-$uç
le christianisme - et' la-philosophie ont 'péné+
tréejjusque-daiïssesplus intimes profo'iideùïsj
Jda ï'esprit-'de cliaritéy. de lumière et justice]
' Pfig â présent i jjous pbûvons', npus„tôUcitor
co.uronner ; des -vétérans de.philosophie, volon-
tairement revenus au lycée, tout, en demeu|
■rant attachés à do'plus hautes écoles. : j
--Cette réformé â pour corollaire^celle du .bao-j
calauréat, l^faut. simpliflef ,16s., rouages 'prôgrammps^^ cet e,xaœen.,Pour mpn comptei
jë ifiëÇ{îraispa,S|élo.igné:depenseriquficet{é régie?
meàtatiànco impliquée pourrait seréduire -à un
seul articlaïquî.nïinquiéterait ici personne,-^
qu5on rédigerait en bien peu-de iïî'Ms} «Lès éjtèf
teuSfournîrontla preuve q^ù'jJsontfaitdÇb'onne^
«•humàriîtés.')5'Le décret.de Î808 n.'ejCi:d,ç.maii^
dait pas,'davantage: ,T.à^t;^pis..pour,,les pares-,
s'eux; .oû'îes. ii},capables^ pour tou%.ceux qui.ré-j
duisifnt'qei exam'éii à un .effort de ■ mémoire,
cownje poun ,ceuXi:qui Jes y aident.-Peu^tre
aurioils-notiS'aiûBi-moins-de bacheliers, Ce'qui
ne serait-pas un ! Tnàl j $* mais nous-lesiaurions
meilleurs, ce qui serait un'très-grand bien, et
les administrations.'quinous,- demandent ,c^
'(diplore|é.y;,trou,yeraient;ùné garantie de -plus^
,,'irLa bifurcation en-troisième-est ;to,mbée-souâ
vos'applaudissemens, auxquels ont répondu
oeux-de' l'opinion? publique; parce que'ce'&ys-j
tème 'imposait '-aux - etifatis- deux- obligation^'
prématurées. Il'souihettait.des volontés vacili
lantes.'é .HCQfe 'étmul jécl&rées^à la nécessité ,^e
choisir ,irré.vpbiift.lémeîlt outrejles.,lettres fit lea
fipiçnces, èt'il çopdi^daitdesesprits tcopJeji-T
•lifts ài.de? études qui,ipour" être ;fécondes >--ex-i-i
ganti uneimaturité-q-ue l'âge seul peut donner^
i .t>Devons a nousifairô ; un 'pas de plus et suppri-;
merla bifurcation èn-,secondè? ! ;, ' :
J To'js les- reriseigneniens ( qùe j ai demandas
hè.^me sont 'pag'enfiore.pàfcvepus,, t'inspeçtipri.
géùéralç reiitre .àî peines le, conseil .impérial n'a
pu être'çëuni .p^rce que l'enquête -n'est -point
termdn„ée, ; peut-être -paSisufflsantei car -c'est -surtout 'én
niatière'd'éducation qii'iî faut délibérer long
temps, pour avoir le; ûroit d'agu;.Dnsuit c Avec
résoiiuio.n; '[
'Çepejid&nt peu ii. peu la vérité çe dégage,. Si
les'avis autorisés diffèrent sur les moyens,
tous sont d'accord sur le but : donner une
culture générale à l'esprit de nos enfans, tout
en leur assurant ' le faoile accès des' carrières'
où-ils veulent entrer et vivre. ■
Je serais certainement heureux de rie voir,
sortir de nos lycées que de jeunes hommes qui
auraient 'conversé'avec Isaie-et Platon, Eschyle
et Pascal, Horace et Newton, pourquiunchant!
de l'I/jwie-et de VEnéicteSQVL. une oraison funè-;
}jre dè Bossuet auraient autant de charme 1
qu'une experience.déLa^vp'isiep,ou un théorème;
de Lagrange ; qui, eniln^irouveraient, au-ter-;
me de leurs études,, un.- seul baccalauréat at
testant, Jl chaque admission nouvelle, que l'U-
niversifé remet-àla'iBOCiété un esprit large-:
ment ouvert, je veux dire'une force et une ri-i
chesse de plus. , V i \ ,
Mais il e'st 'des nécessités. ! ihexoràl)les : avec 1
lesquelles il"'faut. 'cpmptèri, L'entrée,.de quel-
ques écoles d,u gouvernement ' "n'est point per-j
mise au-delàid'un.certainiâge,-,que les exigen-[
ces de Ja .via militaire .permettraient'difficile—|
ment de-reculer^ et nous a-vouspu,-cette 'an-i
cents à l'Ecole dè /Saint-Cyi'; !ce ,qui
trois ou quatre fois autant,^'.élè.Yes ^laçé^^èr-
of co HlQnnQîmf à . t ".
problème, .j'en ai- ,1a çpnflançe,' sera
■bientôt'-et heureusement résolu;' L'.U.niy.ersité
saura trouVëi* le moyen 4e_conduiïe. au jjiit les
> enfans qui lui sont'confiég, tout, en, donnant à
ses élèves littéraires ' plus de s.cience., et à $es
élèves scientifiques plus de littérature.quc les
uns et les autres n'en reçoivent.aujourd'hui.
- Il rie sera : point-nécessaire,:pour, cela,^d'aug
menter les programmes et ,d'àccrô3|re;la diver
sité des étudesii Nous comptons; ,au cpritrâire,
diminuer les. uns et simplifier, leç autres. "
: - Quelques esprits, qui cherchaient, consçi'ën-
eîeasenient la vérité; auraïènt„Youlu qu|o,ri en
seignât aux élèves de nos, lycées tput.ee qui,
dans temonde de la nature èt dans celui de l'iri-
dUBtrie^'oifre- de '^intërêt^'depui^les détails
attrayans- dé'certciiries r sçièncés jùsqù^àus; pro-
cédésïcu-rieux- de certairiés professions. C'était
méconnaîtrelecÉiractèreêlèvédel'egsejgném^nt
-sécontlaiïe.Ën'fait-d'éduôatiori génëràlej'ilfaiit
éviter une abondance stérile, et gagner en i»ro-
fo»deur> heàucoup plûs J qu'éri f surfaçej „On qp-
ra-donniS à ; l'enfant-- ce "qui est, nécessaire 1 à
■rhomme,; et ^inis 'dans sà main la' cl& dè' (pûtes
les'carrières, 1 loftiqiftm.jbfiffè mis daBs; son" es-
prit/des-f ualités qui lui sèrorifpartpwiiêcès- .
saires -poup honbrèr- son r ïï6m' et .porter : pliis
haut sa'fortune. Ecartons avec soin, de ïips.ly-
cées; les-études qiii ne s'adressent qu'à lk mé
moire ou ài'M curiosité^ celles qui-1< r laiksént
l'esprit.où elleS leftrouvent;-». V.'
. Nous- pouvons'Tè' ■ faire" d'au tarit riiîéux^qtfà
upe ibil'urfucatibri ! factic'è'éëràsubstîtùée;bieh-
tôt, -je l'espèréj une-bifurcation nâtur'élle :-je
veux>direrengefgnèmërit%gécialqu'uné pôpu-
lation ;i chaque ; 'joar' plus ■ nombreuse,; jiphu
chercher, avec le désir-ëtilë besoin îdë déipâri-
der. â l'étude,.des'-ConndiM'drices'ac([uisèg'à bref
délai tôt i iEUBédiatémeM^'pplic'àblel;' ^' : ;
i ,.JLa soifnoetvéritable'estla^théirié.' Âyèç-elie
seulement pn-fait'de-ces'hoînmes qùï, • dé tem^s
à autre, laissent-tomber dh ; -haut de leurs étu-
.des'fau8tèi»ftt:qu6l(pe» vérités pratiques. que
d'.industrie-rama8se;coffime,i<;elles 4ui" se'sont
échappées'des ïnains>dePapin;'d'Ampère'et,de
Cheweul.'cii c '> < " .". ,' l i
-Desrlihéoriesôbien éloignées^W apparence,
du mond^i'iréelj'donnent- chaqûe-.-'jour qais-
gance-à des arts nouveaux. Ce s'ont »lès consi-
dératibns'Jesiplus abstraites ; qui ont 1 conduit,
en optique, à rinven»iï)ri deê phares^ëf'de, la
photographie ; «n» î chimie * à la ■ découverte
. de ;tant fie . merveilles'aqni proâuiséut- 1 'dés
valeurs -incalculables et -renouvellent ■■rin-
dustrie ■ icomme : l'agriculture ■; . en ;pliysi-
4Be> .en- mécanique»rationnelle, à la création
de ces machines -délicates.-ou'puissahtës^qui
montrent-la matière frémissant sous la.^riain
de l'homme 1 , mais domptée.-'N'est-ce pas,-'en«
fin^-.ces grands songeurs, Copernic, - Képléi-,
Galilée, Newton, .Laplace,- qui, en constituant
l'astronomie; moderne^ ont transformé la - na
vigation ; et le vieux. Jupiter à qui déjà Fran
klin a arraché sa foudre, rie vemi-t-il pds,-
quelque-jour; grîtoe à une science' née d'hier,
les tempêtes, échappées denses mains ! débiles^
déchaîner sur-nous des- fureurs Souvent "im
puissantes ? , - - - . ' : - ■ .
Dans un; entresol du château de Versailles,
quelque» hommes se>réunissent autour de ce
lui que Louis XV.appelait le Penseur; et voiîà
la transformation économique-dei la société qui
com-mence.i La médecine . crée l-liygiène, 'et la
viehumaineest prolongée, Je ne parle point des
doctrinesidesiphilosophesetides jurisconsultes,
qui codifient-.l'ordre social et--font'rentrer
réqi/iié,-da»a»la lo} ; ni de celles des -politiques,
auxquels il a i éf-él irévélé par- de -mémorables
et récents exemples que les intérêts trouvent
leur, sauvegarde dansées pensées les plus gé-
.néreù^es*j ; .ifeiea,iiûifr-Uique dans les hàbileté3
d'autrefoj^.-if'j >.ici
t Voulezi-vouB,-contre'çeiix/s'ïl en est encore^
qui prétendraient »réduire j, réducâtiori' natio
nale à ïune sorte d'apprentissage ^universel,
voulea-vous' une preuve de plus qu'il faut,
• comme la vettafe antique; sous pëinë 'démortj
Feuilleton duTconstiUitioHne], 9 août.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE JLA RÉGENCE.
. . » -> i • ^ ; ^ j -j
v Première partie.
, "V ' ' T V: • '
JEANNETON LA BOUQUETIÈRE,
• - . <
La nuit de Mlle Chausserais fut pleine
d'angoisîe; Jamais elle ne put sé décidera
se mettre au lit.. . . ,
( ..Si..son jeune: champion revenaitvain-
quëùi' ou ayant plus'pacifiquement réussi',
ne'dallait-il pas qu'elle fût sur pied pour le
recevoir? Et.pourtant à un dénoûment si
désirable,. qu.elie apparence? .Unenfant,
ayant affaireà'nn adversaire de tpùt'é |'a T
çon habi e et Redoutable.' •' "...
■ Une'àhxiété, quand elle se prolonge, a
ses phases, tàntôt-dtj surexcitation, tantôt
d'apaisement; c'est une sorte de dialogue
entre,la .crainte et l'espérance. .
Durant les premières heures d'attente,
lîinquiétude* de la pativ^e femme ne put
qu'être horrible ; line solution prompte et
tragique Vivait êtie entrevue. Vingt fois
elle alla aux fenètres de sa maison, celles
qui donnaient,sur la riie dés Bons-EnPans,
pour y chercher'.If ,fin de son- douté. Elle
avait Compris que là était le thMtre le plus
probable dé la' jvnc'qntri?. Ecoutant, au
loia, eilé s'attendait' tôûjours à recueillir
un truit 'le ; paî»j.de paroies op un clique
tis d ôpées,- et s'irritait du silence absolu
qui'semhiaït'prendre plaisir#çm'elopper
les mortelles'heures de cette êtefneiïè 'nùit.
Miuuit sonne; qùânâ il ne lui, fut plus
possible d'adme.ttre qu'un dénouement
quelconque n'eût pas eu ie temps-de se
produ re, ses idées prirent une autre di
rection. ■■ ' '.
Si; cepçnaant, se dit->elie, lé chevalier
avait eu rai-on de son adversaire! il avait
tant de cœur ; tant ,de désir dé plaire, èt
la jeunesse est soùvépt'si heureuse'!,
1 ItenEré ^cn po>s^s#iori dû pr.écic-ux dé-
pôr, continuait l'esprit rasséréné de- Mlle
Chausserais; quelle a dû être sà première
pensée? de veuir trionrpher-'et cueillirva ré
compense.—Non., desgéns faits comme lui,
l'oei^re encore ihiichevëe;"ne se reposent
pas. Il savait les-difflcultés'entrevues pour
entrer en commuijic.atidn avec ratibé. de
Livry. Le secret ayant commencé d'être
entamé,l'urgence de cette communication:
devenait plus évidente; sans doute,'pôur
;Criupér ' au ' plus. court, le' ehevâlier s!en
était chargé. Or, aller'ti Livry et en' reve
nir, fût-ce inême avec le beau clieval'sur
lequel il .se montrait au CQurs-la-Ileine et
que, par parenthèse, il irianiâit. avec une
.grâce parfaite, ne laissait pas de .prendre
du temps; Mais,- mon Dieu ! pour aller à
Livry, né fallait-il pas traverser cette af
freuse forètde Bondy? et si, chemin fai
sant, il était tombé dans une de ses embû
ches? Ou bien, autre désolante idée, si
violemment dépossédé, M. de -Laval s'é
tait, adressé à M. d'Argenson et qu'appré
hendé par sa police, si. vigilante, le. pauvre
garçon eût été conduit à-la Bastille!-,
Comme on aime toujours à se leurrer,
Mlle Cliausseraie finit ' par se prendre à
une supposition qui, au milieu du pêle-
mêle de ses sombres suppositions,"fit glis
ser la lueur 'd'un sourire.
' « Le petit sot, se dit-elle", esf capable d'ê
tre de relo'ur; mais sachant le 1 respect qu'il
me doit, vous verrez qu'il n'aura pas osé
venir ifie rendre compte aù mi-lieu de la
nuit; et demain matin môme, il est homme
à attendre qu'il soit heure con vènable pour
se présenter"chez Ma Majesté! .
Brisée d'émotion et de fatigue, la confi
dente jlu grand roi, à la suite de? cette_
consolante explication, se jeta tout habil-"
iéesur'u'n canapé où. un péti de calmant
sommeil vint la Aisiter.
Sur le matin; par sa femme de cham-
brCj; lui furent apportées quelques, ru
meurs de quartieivEllys étaient de la na
ture la plus effrayante. On parlait'-d'un
bruit d'armes et d'aUercatiomentendu par
quelques habitans de la rue ; d'une mare
de sang ^trouvée'sur, le : pavé; sans comp
ter plusieurs enjolivémens dans le genre
terrible qui en pareil ca c ; ne manquent ja
mais (i'être'faitsà ïhis/oire. '/ , .'
-Redévèpùe folle' d'inquiétude ; Mlîè
Ghausseraie envoya à la fois aux. nouvelles
chez l'un et chez l'autre des adversaires. Au
logis de M. ce.Laval,"on..sut que la veille
au soir il' avait été rapporté la g : orge trans
percée d'un coupd'épêe. Deux chirurgiens
se relayant auprès du blessé; trouvaient
sà situation extrêmement grave et ne ré
pondaient nullement de le sauver, comme
disent» les faits-Paris. D'instant en ins
tant,' il éprouvait (les défaillances et n'a
vait pas un seul moment recouvréla pa
role. Déjà deux fois dans la matinée, Joli-
bois, l'agent le plus affidé, où; comme- on
disait', l'àtiîé"damnée dé M. d'Argenson; s'é
tait présenté poûr recevoir sa déposition,
mais il avait dû se retirer devant l'ordre
formel des médecins ayant défendu, sous'
peine de sa vïé, que le malade communi
quât avec qui,que ce fût.'
L'homme envoyé chez le chevalier n'é-,
tait pas de retour que, que sé brriisapt avéc
- i" î >,f;. lo iU '
•lui, le domestique .de M. deiLiliers, un fir
'dèle-Breton, dont sa mère ^'avaiii- laijt.ac-
compagner à Paris, se présentait chez Mlle
Ghausseraie.
■: —Eh bien! Yvony demanda- celle -ci avec
anxiété, votre maître ? ■ ■
^ — Mademoiselle, il m'a ordonné de ve
nir ici, pas trop matin, pour vous dire que
tout allait bien, mais il n'a pas voula écrire
et dit qu'il ne faut pas trop parler, etbieri
ge défier. ■
— Mais lui, fit avec• impatience Mlle
Ghausseraie, comment est-il ?
1 —- A vrai vous dire, Mademoiselle, en
rentrant hier soir, fl'm'a'paru; un peu : sur
naturel-, même qu'il' avait. un habit que je
rie lui. ai jamais, connu et qui n'était pas
du tout à sa'.taillë„de manière que' l'ayant
ôté, sa chemise s'est trouvée pleine de
sang. " ; ' '■ \ ■■ - •; ; .
— Ainsi 'blçssé? s'écria Mlle Çhausse-
raië. .',,. .■ ■. '
— S'entend, Mademoiselle, égratigné ;
qu'aussitôt je lui ai mis une compresse
avec de l'eau de la Reine de Hongrie,-mais
non sans peine ; il ne voulait pas se laisser
ranger , et me disait toujours : Va me cher
cher maselle.
" — Il y ava.it donc dans son esprit un peu
,dë trouble?'
—Ah.l mais, non, Mademoiselle, à prou
ve qu'ayant lait ce qu'il m'ordonnait,il
vous découd très proprement Je galon et
le velours ; prend • dans ce 'drôle d'habit
qu'il a apporté un paquet- Cacheté,et vous
l'insinue, au milieu de l'étoupe, sous le
bois-delà selle.., / : v" '
. t -Alors, dit Mlle Ghausseraie, coupant
court aux détails, il est ; parti à cheval ?
- —r .Oui, Mademoiselle, après m'avoir dit
de hiettre des pistolets dans les fontes et
sans vouloir être accompagné^mais'seule*
ment qu'avant de partir il ni-'a ordonné de
venir vous conter bien tout ce que je lui
a.vais vu. faire, et ensuite de n'en parler à
personne, tfi qui n'était nullement néces
saire, ayant lacilernent compris qti^il y
avait là un mystère.
' — Et la durée de son absence, il ne vous
l'a pas laissé pressentir ? , .
— M'a dit-au contraire qu'elle pourrait
être -plus ou moins longue, se ion ce qu'il
conviendrait avec une personne qu'il al
lait "voir, et que surtout vous ne vous in
quiétiez pas : que l'homme, U ne m'a pas
prononcé ïe nom, avait un peu parlé,
qu'on ne savait rieri' pourtant, mais, qu'il
fallait se garer de M. d'Argenson; qjue
pour lui, peut-être, il s'en irait-du .côté du
Midi; et m'a -lait faire sa valise et,a pris
tout l'argent qu'il avg.it,-tie me laissant
juste que le nécessaire, et me 1 disant que -
si, par suite de son, absence plus longue
qu'il lié pensài.t, je''venais'à manquer, je
tté craignisse pas de m'adresser à Made-
•' I H' <:i, * l . i !Î , 1 m-Xl i -i I j : - . —
moiselle. . > ; i
... ttt. Gçpur-d'orI -,s'écria la .Ghausseraie
charmée; de cette amicale confiance.,* -,
■ —Ge qui n'empêche pas, dit en finis
sant le' fidèle serviteur y que' tout cela ne
me-tourmente-beaùcoup, car Mme la ba
ronne m'avait reçdu comme* responsable
dé.M. le^chevàUerj et si çè^'àyait été que
je devais' venir ce mâtin vous rendre comp
té,.je l'aurais suivi même à pied.. t
. Quoiqu'au fond du cœur de Mlle Chaus-
fe"eràie' ; tbûtés ces révélations.dissent lais
ser ènçoreibi^n de l'a .sollicitude, ^lle s'em
ploya: à rassurer l'honnête Breton en lui
recommandant-, même vis-à-vis 'de Mme
de Liliers, une discrétion 1 à toute épreuve ;
ensuite elle le congédia après iùi avoir
intimé de dire à tous ceux qui' pourraient
^interroger que Jé chevalier était parti' à
îr'aric étrier pour la , Bretagne, en appre
nant qup la baronne sa mère était .grave
ment indisposée. , , -
•• Au milieu de cette espèce de tranquillité
relative qu'elleavaitrecouvrée,Mlle Ghaus
seraie 1 eut ' une visite imprévue qu'une
heure avant elle ne se fût pas senti le cou
page de recevoir. L'hominë" qui se présen
tait à sa pqrte,, prochainemant .destiné à
une immense célébrité européenne,n'avait
pas encore commencé son voyage pour lq
postérité.
- Il n'était m ce moment que l'Ecossais
Jean Law, comme saint -Vinccnt-de-Paul,
pour un homme qui l'avait connu long
temps avant sa canonisation, était tou
jours resté «Monsieur Vincent, 'un'fort
» honnête homme qui, seulement avait
» l'habitude de tricher au piquet. »
- Pour ses pauvres, aurait dû ajouter ce
déshabilleur de saints, mais cela il ne le
dis.ait pas. —
; Dix -huit ans plus tôt, Law avait fait à
Paris un premier voyage. Il y arrivait les
poches pleines de p ans financiers qu'il
paspait'sa vie à colporter dans toute l'Eu-
rope, en , attendant que la France, à ses
risques et périls, consentît à être l'anima
vilis ou matière brute de ses expériences.
Les projets de l'audacieux économiste
n'ayant été accueillis, par aucun des mi
nistres de Louis XIV, Law n'en avait p,as
moins prolongé son séjour à Paris où ,il
s'était occupé de ses plaisirs faute de pou
voir' s'occiiper d'affaires.
. Du jeu, où, en sa qualité d'habile calcu
lateur, il-était heureux,.se faisant' un mé
tier et une sorte de noblesse, iï s'était fau
filé dans le plus grand monde. Il taillait
habituellement lé - Pharaon chez la Duclos,
là Rachel de l'épOqùe, et reçus«hez Mlle .le
Séry, la future comtesse d'Àrgenton, il y
rencontrait le .jeune duc d'Orléans, dont
il était singulièrement'goûté,
.. Assez riche et assez tourné à la dépense
pour suivre avec éclat le train de la dé-
-ce dé,Mma.')d9. Maintepiau n-était'.parvenue
qu'à mettre un- vernis .de -dévotion; Jean
Law s'était .passé la./dîstra'étîçm 'de Mme
Néron qui, au même temps,'jnôus'l'àvons
déjà dity était à la mode dans les fantai
sies rotuiîères'dë la' Cfâdrv'Sûus- lfe couvert
db M. Nérori,i l^'p.i> : r5téùï:aux Mites 1 i il ep
avait eu très probablement ,1a petite Jeanr
nèton, : l'élève de>la-Vassivière"et; à- défaut
d'une patcrhltê;pîus 1, e!xtériôure,,'.avait aù
.moins ".tenu !a. el^a,Te, parrain "dè 'l'eniant
dont la naissance-avait été pour-jlui- une
vraie joie. : '. ' r '' -•
Ge Ibaptêmê où M. Jé d^c'.d'Orioâns lui
avait pèrmis d'avoir pour' commère Mlle
de Séry, s'était fait-avec une magnificence
qurn'aVait' pas lafèsé",dl?-causë'r 'quelque
'écàndale.' Mme 'dQ, Mairil.cnon'.cbnsgntait à
elévei- pour le compte du roi,-les erifans de
'l'adultère; mais elle n'entendait pas qu'on
les baptisât" à grànd 'fraèas' dans le'qpbi
ffer dés halles."EUé.' s'était 'plainte au roi.
le roiàM. d'Argenson, lequel- avait mande
le fastueux Ecossais et sous le prétexte ' peu
obligeant qu'il'"avait trop dejionheur au
jeu', il lui avait- .signifié, d'avoir à quitter
Paris dans les vingt-quatre heures et- le
royâutné dan's la huitaine. : . \ "
Après cette inésaventure," au flairé d'Un
nouveau règne, -messiro Law s'était de lui-
même'relevé de soii ostracisme,et' accouru
aussitôt à, Paris, sa première visite* avait
été pour le Régent, son ancienne connais
sance. Mais, un-jour de première'représen
tation de côrtédie royale; Je moyen de pé
nétrer jusqu'au personnage principal?,Il
n'avait pu même entrevoir le visage de ce
lui chez lequel à ; u.ne autre époque il avait
ses'grandes'entrées. Prenant alors l'alar
me de cet' échec",'il avait pensé à Mlle
Ghausseraie : qu'il avait autrefois connue
chez Mme d'Argenton et était venu pour
lui demander de l'appuyer du grand cré
dit dont chacun l'avait assuré qu'elle était
en possession^ ■ - . . , .
- IHombait m'ai, comme on le voit, car
pour le moment,.sauf à pencher plus tstrd
de ce côté, la dépositaire du contre-testa
ment de Louis XIVj se trouvait dans une
sourde hostilité :avec.le Palais-Royal.
Mlle Ghausseraie pourtant ne reçut pas
mal le solliciteur, et si elle n'osa, lui pro
mettre une intervention bien active, elle
mit au moins utie extrême courtoisie ;'i
l'entendre, sans rien laisser pel-cer de l'en
nui ;qu'était;de nature à lui causer l'énor
me étalement'donné'par unesorle de ma
niaque à" son idée fixe.: '■■:
..Depuis que Law avait quitté là France,
bien des années s'étaient écoulées; or,
pendant-tout ce temps, n'ayant pas cessé
de cohabiter avec 1 a même pensée, il s'en
était laissé envahir au point de se persua
der de très bonne foi que le monde en-
;.n ° ~ " " ,
tier entrait en partage de sa constante -et
jmpérieusB^préoccupation.'Sans'acception
•de temps ou de personnes, quel que fût
i'auditeur'qui lui, était "{ivré, il le saturait
de sa-banque, dqj son' papier-monnaie ,ét
de ses -vastes aperçus , de crédit ipublic, ne
së spuciapt' pas n)êine d^ôtre compris,,
'poùry.d qùîune ooeasion. telle quelle; lui
^ût faite de se parler à lui-même ses-idéés;.
.. - Essayant -de'donner un autre tour, à cette
-Cr.uellov conversation , Mlle Chausseraia
s'dngétiia ; de parler au futur surintendant
dBs fiïfa'dcesv'dë jeanneton, sa filleule, qui
iStâit'-'d'eveniiè l'une .des jolies ûlles dô Pa>
Ytë'èt p'our, laquelle, sans ;doute,-j ajouta-t-
ellej il,sé>proposait de faire quelque chose..
Il s'agissai t hiew de cela ? Tel était chez ce
parrain'dénaturé l'envahissement de son
infatuation, qu'à- peine parut-il entendre
et-se souvenir.- Jeànneton ! est-ce que c'é^
tait corome le Mississipi, une affaire, une
entreprise susceptible d'être mise, en ac
tions? " . ..i
Cette visite pourtant eut son' terme ^
parce que tout finit, et ce fut peut-être à la
bonne inspiration?qu'avait eue Mlle Ghaus
seraie d'appeler mentalement à son aidé
l'aimable figure. de Jeannetori, que, peu
après le départ de l'assommant Ecossais»
elle-dut, si Ton peut ainsi parler, le «.ra
fraîchissement d'une audience que venait
lui demander cette charmante fille. La
voir,, c'était oublier tous les ennuis^ tou
tes les peines; d'elle on' pouvait dire' ce
qu'André Chénier a dit de sa Jeune Captive :
1 Sà bienvenue au jour lui rit dans tous lçs yeux»
Jeànneton. avait alors vingt ans, et,
bien qu'à la suite de l'incendie de la. Mai
son Rouge, les Vassivière disparus avec
l'enfant de rechange que» )eur avait pro
curé Golingry, se fussent ainsi trouvés
dans l'impossibilité de donner à sa nièce
adorée la salutaire hospitalité qu'il était
venu leur demander pour elle, la jolie en
fant s'était démêlée comme elle avait pu,
et ce qu'il y a de sûr, c'est que, dix-huit
ans plus tard, il n'était plus question pour
elle d'étiolement et de malicgrerié.
Au poisson maternel elle avait préféré le*
galant commerce, des fleurs, mais ce, n'é-
taiupoint parce qu'elle était bouquetière/
qu'à tout moment,pour louer son éblouis
sante beauté, ses nombreux adorateurs se
trouvaient entraînés à quelque fade com-
paraison. Dé fait, avec le port .élancé et la
blancheur d'un lys^ Jeànneton, dans l'é
clat de son teint', reflétait la'fraîche splen
deur Tï'un. buisson de roses ; par horreur
du lieu-commun, fallait-il chercher en de
hors de la vérité et ne pas dire une res
semblance qui tout d'abord sautait
.yeu.x?
Charles EÏABOU.
{La suite à demain.)
aux
BUREAUX A PARIS : rue de Valois (Palais-Royal)," n. 10;
B
MARDI 9 AOUT 1864.
ABOmHENS DES
aiefc eV-
DEPARTESIENS. —
"ntJ'r'îM sf.T.- !? """• *"•«'»"
'SIX MOIS.*■.•••«.«•
■
32 FR.
04 FR.
-/\\\
fijcîi ttS PAtà ÊTRÀNtÉBS, voir lé tableau > i . X
publié les 8 et'20.de chaque mois. ,, . . . , ,
Imp. L. B0N1FACE, r. des Bons-Enfans, 19.
; , Le .mode d'abonnement le plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un eliet
v t; sur-Paris; à l'ordre de l'administrateur du journal, rue de Valois, n° 10; '
yjj ûiiic
'TROIS
M 9' I §V>«d , ;Wa. : rh 1
JOURNAL PGLITIQUEyLIlTERAffiEvUNIVERSEE.
;)&3 id-t».
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SIX MOIS.... ;i :,i'.i /';26 FR. 1
J}N >*N• .«i . 20Iij $2 FRJ -
a-, ti r.lsi) iw'-" '
UN NtfMÉRG S20 CENTIMES;
f-eff abonnemena tiatenfdëa 1« et
v de chaque mois,. : \
Les lettres > ou envois d'argent non affiianchis sont refusés.
f ; îies'articles déposés ne sont pas rendus.
I
Les A nnonces sont reçus chez M. Panis , rue Notre-Dame-des-Victoires, itf 40 ;?
(place de la Bourse),
.•AlV-
'1CL
MlUS, 8 AOUT.
Le Moniteur prussien publie' le texte com
plet de l'armistice et des; préliminaires de
paix eqt r e l'Allemagne et le Danemark. Les
fèuilles d'outre-Rhin, n'ayant rien à ajou
ter .aux publications officielles du Moni
teur prussien et de la Gazette de Vienne, rar
mènent la discussion sur le. terrain très
épineux de la question de succession; v
- Pendant que -certains journaux pssaient
de faire oublier^ ."leursJeçteurs l'origine
et, le but de \la;guerre contre je; Danemark,
d'autres fe .illes rappellent que l'Autriche
e ! t là^Prùssè ont, de leur, propre initiative,
déclaré la guerre pour sauvegarder l'indé
pendance _des duchés^ Ces puissances sont
àujourd'hui gardiennes d'un dépôt :-qu'ël-
les se- ft'âtént dope. de ; le rendre à qui
de-droitiiTei .est à peu près le langage de
la plupart des organes qui expriment le
-voeu-populaire»
Mais plus est grand e l'incer titu de àl'égard
des intentions du cabinet de Berlin et plus
' le " chRirip .reste-ouvert aux conjectures èt
aux bruits contradictoires. A en croire le
correspondant.-berlifiqis de' la. Gazette de
Cologne, le 'gouvernement prtissien cher
cherait toujoufs à traîner" la décision *à
la loiigue,' et la flq du conflit serait encore
loin. .. '
La Gazette d'Àagsboufg apprendde Ber
lin des nouvelles -tout opposées. D'à -
près cette feuille, on croirait, dans les ré
gions Officielles de la capitale prussienne,
que les droits du duc Frédéric "VIU se
raient bientôt reconifus. De plus," on écrit
de Vienne,, au même .journal, que, dans
les négociaticns.-pour la paix, less.puissan
ces contractantes s'adjoindront .un reprô-
• Sentant de la Diète germanique. En outre,
dès que la Diète se serait prononcée,'on
trouverait aussi"une forme pour-appeler
' un' représentait du' duc .Frédéric au sein
de la conférence de Viennes j ;
Ce qu'il importé de constater au milieu
de Ces discussions à perte de vue des
journaux allemands, c'est que, dans'les'
duchés mêmçs, toutes les insinuations et
toutes' les tentatives, du dehors n'ont pu
changer jusqu'ici le», courant de l'opinion.
LéspopulationsduSleswig-Holstein repoys-
sçnt toutes les prétentions ot toutes' les
/ • -j-'" ■r-'' ' • . .* * c
combinaisons, contraires à leurs vtçux ma-
infestés-en-tant -d'occasions et. qui .sont :
■l'indépendance des duchés sous IjO sceptre
du duc d'Augustenbourg.- Ge sentiment
est trop prafoâttëmiui t .flui-aciné dans, tou
tes les classes de la population pour ne pas
.faire réfléchir ceux qui vaudraient exagé
rer. les' conséquences du droit de; con-
quête.- ~ • /
" Les frais delà guerre jïe"montent, pour
les deOx grandes puissances allemandes,
à la somme de 100 mil.'ions de f. - anc$, jiont
00' millions sera'ient.è la.charge de la Prus
se et io millions à celle de : .l'Autriche,'
D'après- un: bruit répandu è Berlin, la
eoiir de. Gopenîtague aurait demandé l'in
sertion* dans la:-constitution - future du
SIeswig:Holstein, d'iine elaus'e interdisant'
au souverain dès duchés l'acceptation d'u
ne autre-, couronne. On voudrait prévenir
ainsi cette éventualité; qu'un parti à Copen
hague offrit au futur duc, au détriment de
lâ'dynastie de Christian IXj là couronne de
Danemark, afin de-rétablir ainsi'l'ancienné
composition territoriale/de la monarchie
danoise, :
ÉDOUARl) SIMON.
L'Empereur,, parti hier, au matin de Vi
chy à huit heures, est arrivé à Montluçon*
à onze heures dix minutes. Reçu à la gare
par le corps municipal-; il s'est 1 rendu à
l'Hôsel-de-Ville à : trâvers des flots de-po-;
pulatiôns accourues :de- touà Ies-environs !
et qui faisaient éclater le plus vif enthou
siasme; ' . ' -, ' .,
Après la présentation des autorités dé la
ville et de l'arrondissement, Sa .'Majesté a-
visité les principales usines. Partout l'ac
cueil a été des plus chaleureux et des plus
sympathiques; Le cortège impérial a quit
te Montluçon à une heure quarante-cinq
minutes. 1 ■
L'Empereur s'est arrêté pour dîner à : la
gare 'des Aubrais.pendant une demi-heure,
SàMajesté est arrivée au palais.deSaint-
Cloud à.neuf heui-és et un quart.\, '
• " ÏKLEGRAPHIE' PàTVÈÉ.
• Copenhague, 6. août.
Le roi a ouvert, aujourd'hui le.Rigsraad. S.
M. a dit qu'elle; avait senti le vif d&sir de voir
autour d'elle les élus de la nation, bien que
les circonstances du.. moment. voulussent un
ajournement immédiat du Parlement. Le roi
a-déploré les sacrifices douloureux qui doivent
être faits, malgré là vaillance de .l'armée et de
la''Hotte et malgré le dévouement du peuple.
Abandonné par l'Europe, le . Danemark -était
obligé de céder à des forces supérieures et de
terminer une gïienv.rdoût' la continuation au
rait entraîné de nouvelles pertes. •
Athènes, 6 août.
Un nouveau ministère vient d'être formé,
M.-Canaris est président duconseil et minisfre
de la marine. Jl. Comouudouros entre à l'inté
rieur ; M. Satiocepoulosi aux- finances ; M* Gar-
■nalis à la. guerre ; M; Deleyannis -aux 'affaires
étrangères; M. Lon dos à la justice et-par inté
rim aux cultes. •
• '{Havas BuUier.)>--
Voici les dépêches que nous recevons ce
snir : "
Londres, 8 août, 4 h. 4î>.
Consolidés turcs,-4» 3/8; ' • ■ ?- -
'3 0/0 mexicain, 28 }/2. ■ '
■Consolidés anglais, 8U à 89 1/S.
Le-'-marchiS monétairs-est meilleur.-
Les craintes d'une nouvelle yiijjiii'ntalion
du- taux de l'esco'nple sout dissipées.
Il y ,a de grands uchaisde.blfo 1
' Copenhague,'7 août.
Les séances du Iligsraad viennent ■ d'èlre
ajournées au 3 oclobre,-
On lit-dans le Berlingstyfidende.i' ■ .
L'emprunt qui devait .être'.primitivement de
20 millions, et qui a 6ï(s d'abord réduit à 13,
vient .-enuore d'être réduit à-12 millions de
thalersj dans lesquels serout compris ,'ies six
millions exigée pour la dette .flottante;: ' ,
- Madrid, 8 août.
,. La Razon Eïpcmola démontre dans un article
.important, que la lot sur les réunions publi
ques est exécutable dans la province, de. Bis
caye, jnalgré ses privilèges. "
3 0/0 dette intérieure, îîi. 10. ' .
3 0/0 difl'érée, 40,50. (Hçvas-Huilier).
On ncrasiécrit de Pékin le 27 mai :
« L'attitude peut être irréfléchie de nos
missionnaires dans certaines provinces de
l'empire chinois vient de produire de tris
tes résultats. Le dernier côurriér arrivant
de-Qhin'e apporte ia nouvelle- que dans
plusieurs districts du Sze Tchusin et dii ^
Tchly occidental, les «chrétiens indigènes
ont- été 1 dernièrement ■ en ' butte , de la
part du reste tî^ la 'population, à des trai-
'.tetiiens indignes ileùfs, maisons ont "été
pîlléës ; où ', a ^truiîes 'V plusieurs d'entre
eux" ont même succombé: 11 paraît que,
$e. leur, côté, les .autorités, au -Iie ,U; de
porter un prompt remède au mal, se
sontmontrées la plupart, du temps indif
férentes et quelquefois même hostiles aux
populations-chrétiennes. - 1
» Le ministre' de "France, à Pékin,-dès
qu'il eût-connaissance'de ce fègr'êttable
état de .choseSj S 'emprëèsa' de fiiire.auprès
du g'oùverhémént impérial de la.Çhineune
hèmarche dans la. forme purement oîfl
cièuso d'abord, afin d'éloigner de l'esprit
des ministres chinois le soupçon toujours
vivant èn .eux-- que la propagande "reli
gieuse à laquelle la France don ne-son ap
pui .cache un but politique, et qu'en.îavori-
sant son développement,rie gouvernémènt
français tend à s'assurer un droit -éven-
tijél d'ingérencë dans'les affaires™ tërieà-
reà dû GéJèst'e-Enipîre/L'esipremièrs èt ccm-
ciliàns'efforts du .ministrè ' .de l'empereur
âyant échoué s auprès du gouvernement
chinois, : M. Berthemy- n'a^pliis/ihésité à
revendiquer officiellement:un'droit inscrit
dans nos traités'a «ecila Chine.-
■ »' La : communication'offlcièlle du'minis
tre de, Praûce 'ti-avait ; pas éncctre reçu de
réponse au'départ dii courrier. » . ;
'. Poux.iextraifcêjJL». B oniface.^ _
COURS OE LA BOURSE.
COimS DE CLOTURE
3^i/0 aucompt.
—Fin du mois»
41/2 au compt.
—Fin du mois.
.le 6 r
66.25
«j6.3O
94 15
93.GO
le 8 , HAJJSSB.
66.2C),
$6.40 » .-OS
94,93 » 20
lin»
;h "
BAISSE.
03
» »
- » »
Là ! futùré. i .chambre.- moldo-val aque s®
coraposèra de 160 membres^ dont 85 pour
la Valachie et 75 pour la- Moldavie. Sur ce
nombre de 100 députés,- les' 56'villes' des
deux principautés e'u-enverront 91, tandis
que les communes rurales^ bien que -plus
nombreuses et possédant un 'territoire
plus étendu, ne seront représentées que
par 69 députes.- - ^ :
; ..Une ordonnance priticièré, 1 en'dàté du
18/6 juillet-dernier, publiée dans le Mojii-
ïcur de Bucharest, convoqua pour la pre
mière fois, en vértu de-la loi communale
du 31 mai dernier,.les collèges électoraux
qin auront à éïiro J !^s conseils 'commu
naux.' L'\s élections dés villes clu-t's-iii'iix
dès districts devront'se réunir 1 et'^rovédér
aiix élections'le 26. juillet (7 août); .Ceux
.des autres villes, te,,2/-l4'août et ceux des
villages du 13/23 au Jo/27. du morne m'ois.
. i . L. lîO.VH ACK. _ .
' Le roi dos Belges a visité 'auj'atnfd'hu'i, vers "
■quatre heures, le Jardind'Àcclimatâtioh. S. M.
était ,a!ci;omp.aguée L de "S»"E&çJr.JB.',Oro , .iyn.de
Lhuys,-ministre des affaires étrangères,et pré
sident de la Société d'acclimatation. Cette visite, _
qui rappelle celledu roi Ferdinand de Portugal,
a duré près'de deux Tieuiesi C'est : uri véribbIo
honneur.jjour le jardin d'acclimatation .de
Pàris d'attirer ainsi les souverains étrangers^
ef la satisfaction que le roi dès Belges a 1 , daigné
' montrer dans sa visite d'aujourd'hui, est d'au
tant plus précieuse, que ce souverain a,' ! ;dans
ses'Eta'ts, à Anvers et à ' Bruxelles, doux jar
dins du même, genre, qui peuvent servir de
modèles. eu. WEt..,- ,
j. Notre correspondant de. Turin a été inexac-
•4pnient iafbrraé. S. Exc, M.' Itouher, ministre
7 d'Etat, pendant son excursion en Italie, .voya
geait tout à fait-incognito. Il est arrivé à Turin
à 'Oûze heures-du'soir et 'il en est réparti le
lendemain'à onze heures du matin. Il, n'a'fait
et il ne lui a été fait aucune visite. .
' ■■-.>' , " L.'BtttfiïAtiiîi ..
La distribution des prix du 1 concours
génénla ed lieu aujourd'hui à la Sor-
bonni.- -
.A onze heures et demie, les membres
de la haute'magistrature 1 et des facultés
des bttres, des sciences, tde théologie-et
dé Hi^'decinej ont pénétré' dans le grand
ampli théâtre dont les tribunes êtaiteht
deià'empiies. 1 ' •
S. Exc. M. Duruy, miDisfre de Finstruc-
t'ionpubliquè, est arrivé à midi; il a pris
pla.ee. sur ,l'estrade d'hoùneur^ayant à sa
drote ; MgcDarboy, archevêque de Paris ;
à sa fauche, S. Éic. -l& maréchal Magnan
etil3 l général Méllinet-; autour du miiiistfe
siégeaient les fligbî ta'ire^- 'dé' l'Uni ver sité 'et
iin^raïidîti'dmbre démembre^ del'Institut.
' La séance s'est ouverte : sëloii l'Usage par
le discours latin,., prononcé par M. pel-
toiry profe^séhr.àu,lyc'éë Bonaparte" \ ce
discours ,â été ^coiitéi.ëvec une . 'attentive
intelligence manifestée, par de fréquen
tes et sympathiques.interruptions.. - r
-,. Au moment où S. Exc. Mi> le^ministre
de l'instruction' publiquè ■ s'est ievé- pour
. .preridrç la fiarol'ej -de- vives acblamations
sont, venues témoiguer de l'affection 'res
pectueuse que M v D$r.u$ a àii^nspire^àla
jejûnesse.,de,nds lycû-ës.-„ J
Nous n'essaierons -pas cl'analys.er-le dis-
.cours du .miuistre..'Il'faut le lire iuut en
tier pour se; bien pénétrer- de l'esprit gé
néreux qui J'animie en toutes ses~partie^.
Mais nous pouvons dire, pour en avoir été
témoin, et pour l'avoir-éprouvé, que cha-
' cune des paroles de l'orateur-'allait drtiitàu
cœur dô'son-jeune â'iiditoiré ët de l'assis-
.tancé' qui 'répondàit par de's^ccjarnations
presque incessantes'aux plans dé î-e/brr^es
libérales", aux pensées ■ hardies j aux7ap(?r-
çus généraux,àtoûtcediscours quitteudait
: par toutes les.vaies;-de pratique etJ-de. per
suasion à faire dè ces enfans qui i'écoù-
•taie^t ; dës homiflfes'-'Utiles et dévoués-à la
patrie.' ' 1 ' 1 1 ' • ■ " " ;
'- La distribution !des;prix a commencé'ini-
rriïdiàtemënt après, par la mention.'d^s
lauréats qui ont remporté des couronnés
dans les. cbpcburs-aéparteméntkux. J M. le
rûjnlsôfe a'ieiiu'à proclàme'r lui-m6mé le
ijo,m Uês .vainfiueurs.'". "
. * 'Lorsque S. Exe,. M. Duruy 'a levé la
sôàhce, il a .été accompagné-jusqu'asa sor
tie par -'les- chaleumux applaudissemens
de la jeunesse Bt-du public.
Voioî le discours de S. Exe: M.-Duruy;
nous donnons 7 plus loin la liste' des lau-
5réà r fsi" " ' "•-* 1 ''
, BoSIFAÇK-DEiMARET.
.. Me-sieurs, - . ' l . - -
. Chaque année, l'Université vient tenir- ses
grandes assises, dans fean yieux palais, dé Spr-;
"bonne, qu.'ellp espère' bien rajeunir iin jour.
-.Elle j célèbre la fête du, travail et do la jeu-
pessa; elip y.distrihueJos couronnes.aux vain-
.(ji'vujs çt.jes çonsui'is aux. vaincus : mais elle
doit encQfe y çeudie t+oiiipto a'u.pays, qui noùs
regarde)et-gùi'nous écoute,.des'efforts qu'elle
a tenté3^:t*'de w?ux-qtii-iui restent à lâire, pour
répondre à la 1 confiance du souverain et de la
Vrance^-- - -
'L'an dernier, à pareil-jour, je vous annon^
çais pusieurs mesures qui ont été exécutées.
Un-esprit dehiltefunestefaisait déserter pré
maturément nos écoles et-..aurait fini par
transformer er» un je -ne sais~.,quoi sans
honneur et 'sans nom nos grandes elasse?
d'humanités , ' celles où l'enfant se. fait hoSij
me; où, au contact des belles choses de l!arf
et de la pensée, l'intelligence reçoit une sej-
cotissti qui la force à s'élever et' à s'ouvrir. }
• Pour arrêter"-cette désertion, d'où serait Tér
sulté, avec le -temps, un = affaissement deTesr
prit de la France, la dernière classe du lycée
est redevepue.le couronnement nécessaire, ftes
hautes études. Des enseignement ah'cièn^y onf
été ranimés et étendus; un enseignement,P|OU-r
veau y aété iutrpduit, afin que no^ enfans eh sôrj
tent meilleurs citoyens,car nbus'deyons lèspréj-
pareràtissipour les devoirs publics, désormais,
sout-l) é ter.neljionne.ur de l'humanité ■; mais ils
connaîtront mieux notre société moderne,-$uç
le christianisme - et' la-philosophie ont 'péné+
tréejjusque-daiïssesplus intimes profo'iideùïsj
Jda ï'esprit-'de cliaritéy. de lumière et justice]
' Pfig â présent i jjous pbûvons', npus„tôUcitor
co.uronner ; des -vétérans de.philosophie, volon-
tairement revenus au lycée, tout, en demeu|
■rant attachés à do'plus hautes écoles. : j
--Cette réformé â pour corollaire^celle du .bao-j
calauréat, l^faut. simpliflef ,16s., rouages 'prôgrammps^^ cet e,xaœen.,Pour mpn comptei
jë ifiëÇ{îraispa,S|élo.igné:depenseriquficet{é régie?
meàtatiànco impliquée pourrait seréduire -à un
seul articlaïquî.nïinquiéterait ici personne,-^
qu5on rédigerait en bien peu-de iïî'Ms} «Lès éjtèf
teuSfournîrontla preuve q^ù'jJsontfaitdÇb'onne^
«•humàriîtés.')5'Le décret.de Î808 n.'ejCi:d,ç.maii^
dait pas,'davantage: ,T.à^t;^pis..pour,,les pares-,
s'eux; .oû'îes. ii},capables^ pour tou%.ceux qui.ré-j
duisifnt'qei exam'éii à un .effort de ■ mémoire,
cownje poun ,ceuXi:qui Jes y aident.-Peu^tre
aurioils-notiS'aiûBi-moins-de bacheliers, Ce'qui
ne serait-pas un ! Tnàl j $* mais nous-lesiaurions
meilleurs, ce qui serait un'très-grand bien, et
les administrations.'quinous,- demandent ,c^
'(diplore|é.y;,trou,yeraient;ùné garantie de -plus^
,,'irLa bifurcation en-troisième-est ;to,mbée-souâ
vos'applaudissemens, auxquels ont répondu
oeux-de' l'opinion? publique; parce que'ce'&ys-j
tème 'imposait '-aux - etifatis- deux- obligation^'
prématurées. Il'souihettait.des volontés vacili
lantes.'é .HCQfe 'étmul jécl&rées^à la nécessité ,^e
choisir ,irré.vpbiift.lémeîlt outrejles.,lettres fit lea
fipiçnces, èt'il çopdi^daitdesesprits tcopJeji-T
•lifts ài.de? études qui,ipour" être ;fécondes >--ex-i-i
ganti uneimaturité-q-ue l'âge seul peut donner^
i .t>Devons a nousifairô ; un 'pas de plus et suppri-;
merla bifurcation èn-,secondè? ! ;, ' :
J To'js les- reriseigneniens ( qùe j ai demandas
hè.^me sont 'pag'enfiore.pàfcvepus,, t'inspeçtipri.
géùéralç reiitre .àî peines le, conseil .impérial n'a
pu être'çëuni .p^rce que l'enquête -n'est -point
termdn„ée, ;
niatière'd'éducation qii'iî faut délibérer long
temps, pour avoir le; ûroit d'agu;.Dnsuit c Avec
résoiiuio.n; '[
'Çepejid&nt peu ii. peu la vérité çe dégage,. Si
les'avis autorisés diffèrent sur les moyens,
tous sont d'accord sur le but : donner une
culture générale à l'esprit de nos enfans, tout
en leur assurant ' le faoile accès des' carrières'
où-ils veulent entrer et vivre. ■
Je serais certainement heureux de rie voir,
sortir de nos lycées que de jeunes hommes qui
auraient 'conversé'avec Isaie-et Platon, Eschyle
et Pascal, Horace et Newton, pourquiunchant!
de l'I/jwie-et de VEnéicteSQVL. une oraison funè-;
}jre dè Bossuet auraient autant de charme 1
qu'une experience.déLa^vp'isiep,ou un théorème;
de Lagrange ; qui, eniln^irouveraient, au-ter-;
me de leurs études,, un.- seul baccalauréat at
testant, Jl chaque admission nouvelle, que l'U-
niversifé remet-àla'iBOCiété un esprit large-:
ment ouvert, je veux dire'une force et une ri-i
chesse de plus. , V i \ ,
Mais il e'st 'des nécessités. ! ihexoràl)les : avec 1
lesquelles il"'faut. 'cpmptèri, L'entrée,.de quel-
ques écoles d,u gouvernement ' "n'est point per-j
mise au-delàid'un.certainiâge,-,que les exigen-[
ces de Ja .via militaire .permettraient'difficile—|
ment de-reculer^ et nous a-vouspu,-cette 'an-i
cents à l'Ecole dè /Saint-Cyi'; !ce ,qui
trois ou quatre fois autant,^'.élè.Yes ^laçé^^èr-
of co HlQnnQîmf à . t ".
problème, .j'en ai- ,1a çpnflançe,' sera
■bientôt'-et heureusement résolu;' L'.U.niy.ersité
saura trouVëi* le moyen 4e_conduiïe. au jjiit les
> enfans qui lui sont'confiég, tout, en, donnant à
ses élèves littéraires ' plus de s.cience., et à $es
élèves scientifiques plus de littérature.quc les
uns et les autres n'en reçoivent.aujourd'hui.
- Il rie sera : point-nécessaire,:pour, cela,^d'aug
menter les programmes et ,d'àccrô3|re;la diver
sité des étudesii Nous comptons; ,au cpritrâire,
diminuer les. uns et simplifier, leç autres. "
: - Quelques esprits, qui cherchaient, consçi'ën-
eîeasenient la vérité; auraïènt„Youlu qu|o,ri en
seignât aux élèves de nos, lycées tput.ee qui,
dans temonde de la nature èt dans celui de l'iri-
dUBtrie^'oifre- de '^intërêt^'depui^les détails
attrayans- dé'certciiries r sçièncés jùsqù^àus; pro-
cédésïcu-rieux- de certairiés professions. C'était
méconnaîtrelecÉiractèreêlèvédel'egsejgném^nt
-sécontlaiïe.Ën'fait-d'éduôatiori génëràlej'ilfaiit
éviter une abondance stérile, et gagner en i»ro-
fo»deur> heàucoup plûs J qu'éri f surfaçej „On qp-
ra-donniS à ; l'enfant-- ce "qui est, nécessaire 1 à
■rhomme,; et ^inis 'dans sà main la' cl& dè' (pûtes
les'carrières, 1 loftiqiftm.jbfiffè mis daBs; son" es-
prit/des-f ualités qui lui sèrorifpartpwiiêcès- .
saires -poup honbrèr- son r ïï6m' et .porter : pliis
haut sa'fortune. Ecartons avec soin, de ïips.ly-
cées; les-études qiii ne s'adressent qu'à lk mé
moire ou ài'M curiosité^ celles qui-1< r laiksént
l'esprit.où elleS leftrouvent;-». V.'
. Nous- pouvons'Tè' ■ faire" d'au tarit riiîéux^qtfà
upe ibil'urfucatibri ! factic'è'éëràsubstîtùée;bieh-
tôt, -je l'espèréj une-bifurcation nâtur'élle :-je
veux>direrengefgnèmërit%gécialqu'uné pôpu-
lation ;i chaque ; 'joar' plus ■ nombreuse,; jiphu
chercher, avec le désir-ëtilë besoin îdë déipâri-
der. â l'étude,.des'-ConndiM'drices'ac([uisèg'à bref
délai tôt i iEUBédiatémeM^'pplic'àblel;' ^' : ;
i ,.JLa soifnoetvéritable'estla^théirié.' Âyèç-elie
seulement pn-fait'de-ces'hoînmes qùï, • dé tem^s
à autre, laissent-tomber dh ; -haut de leurs étu-
.des'fau8tèi»ftt:qu6l(pe» vérités pratiques. que
d'.industrie-rama8se;coffime,i<;elles 4ui" se'sont
échappées'des ïnains>dePapin;'d'Ampère'et,de
Cheweul.'cii c '> < " .". ,' l i
-Desrlihéoriesôbien éloignées^W apparence,
du mond^i'iréelj'donnent- chaqûe-.-'jour qais-
gance-à des arts nouveaux. Ce s'ont »lès consi-
dératibns'Jesiplus abstraites ; qui ont 1 conduit,
en optique, à rinven»iï)ri deê phares^ëf'de, la
photographie ; «n» î chimie * à la ■ découverte
. de ;tant fie . merveilles'aqni proâuiséut- 1 'dés
valeurs -incalculables et -renouvellent ■■rin-
dustrie ■ icomme : l'agriculture ■; . en ;pliysi-
4Be> .en- mécanique»rationnelle, à la création
de ces machines -délicates.-ou'puissahtës^qui
montrent-la matière frémissant sous la.^riain
de l'homme 1 , mais domptée.-'N'est-ce pas,-'en«
fin^-.ces grands songeurs, Copernic, - Képléi-,
Galilée, Newton, .Laplace,- qui, en constituant
l'astronomie; moderne^ ont transformé la - na
vigation ; et le vieux. Jupiter à qui déjà Fran
klin a arraché sa foudre, rie vemi-t-il pds,-
quelque-jour; grîtoe à une science' née d'hier,
les tempêtes, échappées denses mains ! débiles^
déchaîner sur-nous des- fureurs Souvent "im
puissantes ? , - - - . ' : - ■ .
Dans un; entresol du château de Versailles,
quelque» hommes se>réunissent autour de ce
lui que Louis XV.appelait le Penseur; et voiîà
la transformation économique-dei la société qui
com-mence.i La médecine . crée l-liygiène, 'et la
viehumaineest prolongée, Je ne parle point des
doctrinesidesiphilosophesetides jurisconsultes,
qui codifient-.l'ordre social et--font'rentrer
réqi/iié,-da»a»la lo} ; ni de celles des -politiques,
auxquels il a i éf-él irévélé par- de -mémorables
et récents exemples que les intérêts trouvent
leur, sauvegarde dansées pensées les plus gé-
.néreù^es*j ; .ifeiea,iiûifr-Uique dans les hàbileté3
d'autrefoj^.-if'j >.ici
t Voulezi-vouB,-contre'çeiix/s'ïl en est encore^
qui prétendraient »réduire j, réducâtiori' natio
nale à ïune sorte d'apprentissage ^universel,
voulea-vous' une preuve de plus qu'il faut,
• comme la vettafe antique; sous pëinë 'démortj
Feuilleton duTconstiUitioHne], 9 août.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUE DE JLA RÉGENCE.
. . » -> i • ^ ; ^ j -j
v Première partie.
, "V ' ' T V: • '
JEANNETON LA BOUQUETIÈRE,
• - . <
La nuit de Mlle Chausserais fut pleine
d'angoisîe; Jamais elle ne put sé décidera
se mettre au lit.. . . ,
( ..Si..son jeune: champion revenaitvain-
quëùi' ou ayant plus'pacifiquement réussi',
ne'dallait-il pas qu'elle fût sur pied pour le
recevoir? Et.pourtant à un dénoûment si
désirable,. qu.elie apparence? .Unenfant,
ayant affaireà'nn adversaire de tpùt'é |'a T
çon habi e et Redoutable.' •' "...
■ Une'àhxiété, quand elle se prolonge, a
ses phases, tàntôt-dtj surexcitation, tantôt
d'apaisement; c'est une sorte de dialogue
entre,la .crainte et l'espérance. .
Durant les premières heures d'attente,
lîinquiétude* de la pativ^e femme ne put
qu'être horrible ; line solution prompte et
tragique Vivait êtie entrevue. Vingt fois
elle alla aux fenètres de sa maison, celles
qui donnaient,sur la riie dés Bons-EnPans,
pour y chercher'.If ,fin de son- douté. Elle
avait Compris que là était le thMtre le plus
probable dé la' jvnc'qntri?. Ecoutant, au
loia, eilé s'attendait' tôûjours à recueillir
un truit 'le ; paî»j.de paroies op un clique
tis d ôpées,- et s'irritait du silence absolu
qui'semhiaït'prendre plaisir#çm'elopper
les mortelles'heures de cette êtefneiïè 'nùit.
Miuuit sonne; qùânâ il ne lui, fut plus
possible d'adme.ttre qu'un dénouement
quelconque n'eût pas eu ie temps-de se
produ re, ses idées prirent une autre di
rection. ■■ ' '.
Si; cepçnaant, se dit->elie, lé chevalier
avait eu rai-on de son adversaire! il avait
tant de cœur ; tant ,de désir dé plaire, èt
la jeunesse est soùvépt'si heureuse'!,
1 ItenEré ^cn po>s^s#iori dû pr.écic-ux dé-
pôr, continuait l'esprit rasséréné de- Mlle
Chausserais; quelle a dû être sà première
pensée? de veuir trionrpher-'et cueillirva ré
compense.—Non., desgéns faits comme lui,
l'oei^re encore ihiichevëe;"ne se reposent
pas. Il savait les-difflcultés'entrevues pour
entrer en commuijic.atidn avec ratibé. de
Livry. Le secret ayant commencé d'être
entamé,l'urgence de cette communication:
devenait plus évidente; sans doute,'pôur
;Criupér ' au ' plus. court, le' ehevâlier s!en
était chargé. Or, aller'ti Livry et en' reve
nir, fût-ce inême avec le beau clieval'sur
lequel il .se montrait au CQurs-la-Ileine et
que, par parenthèse, il irianiâit. avec une
.grâce parfaite, ne laissait pas de .prendre
du temps; Mais,- mon Dieu ! pour aller à
Livry, né fallait-il pas traverser cette af
freuse forètde Bondy? et si, chemin fai
sant, il était tombé dans une de ses embû
ches? Ou bien, autre désolante idée, si
violemment dépossédé, M. de -Laval s'é
tait, adressé à M. d'Argenson et qu'appré
hendé par sa police, si. vigilante, le. pauvre
garçon eût été conduit à-la Bastille!-,
Comme on aime toujours à se leurrer,
Mlle Cliausseraie finit ' par se prendre à
une supposition qui, au milieu du pêle-
mêle de ses sombres suppositions,"fit glis
ser la lueur 'd'un sourire.
' « Le petit sot, se dit-elle", esf capable d'ê
tre de relo'ur; mais sachant le 1 respect qu'il
me doit, vous verrez qu'il n'aura pas osé
venir ifie rendre compte aù mi-lieu de la
nuit; et demain matin môme, il est homme
à attendre qu'il soit heure con vènable pour
se présenter"chez Ma Majesté! .
Brisée d'émotion et de fatigue, la confi
dente jlu grand roi, à la suite de? cette_
consolante explication, se jeta tout habil-"
iéesur'u'n canapé où. un péti de calmant
sommeil vint la Aisiter.
Sur le matin; par sa femme de cham-
brCj; lui furent apportées quelques, ru
meurs de quartieivEllys étaient de la na
ture la plus effrayante. On parlait'-d'un
bruit d'armes et d'aUercatiomentendu par
quelques habitans de la rue ; d'une mare
de sang ^trouvée'sur, le : pavé; sans comp
ter plusieurs enjolivémens dans le genre
terrible qui en pareil ca c ; ne manquent ja
mais (i'être'faitsà ïhis/oire. '/ , .'
-Redévèpùe folle' d'inquiétude ; Mlîè
Ghausseraie envoya à la fois aux. nouvelles
chez l'un et chez l'autre des adversaires. Au
logis de M. ce.Laval,"on..sut que la veille
au soir il' avait été rapporté la g : orge trans
percée d'un coupd'épêe. Deux chirurgiens
se relayant auprès du blessé; trouvaient
sà situation extrêmement grave et ne ré
pondaient nullement de le sauver, comme
disent» les faits-Paris. D'instant en ins
tant,' il éprouvait (les défaillances et n'a
vait pas un seul moment recouvréla pa
role. Déjà deux fois dans la matinée, Joli-
bois, l'agent le plus affidé, où; comme- on
disait', l'àtiîé"damnée dé M. d'Argenson; s'é
tait présenté poûr recevoir sa déposition,
mais il avait dû se retirer devant l'ordre
formel des médecins ayant défendu, sous'
peine de sa vïé, que le malade communi
quât avec qui,que ce fût.'
L'homme envoyé chez le chevalier n'é-,
tait pas de retour que, que sé brriisapt avéc
- i" î >,f;. lo iU '
•lui, le domestique .de M. deiLiliers, un fir
'dèle-Breton, dont sa mère ^'avaiii- laijt.ac-
compagner à Paris, se présentait chez Mlle
Ghausseraie.
■: —Eh bien! Yvony demanda- celle -ci avec
anxiété, votre maître ? ■ ■
^ — Mademoiselle, il m'a ordonné de ve
nir ici, pas trop matin, pour vous dire que
tout allait bien, mais il n'a pas voula écrire
et dit qu'il ne faut pas trop parler, etbieri
ge défier. ■
— Mais lui, fit avec• impatience Mlle
Ghausseraie, comment est-il ?
1 —- A vrai vous dire, Mademoiselle, en
rentrant hier soir, fl'm'a'paru; un peu : sur
naturel-, même qu'il' avait. un habit que je
rie lui. ai jamais, connu et qui n'était pas
du tout à sa'.taillë„de manière que' l'ayant
ôté, sa chemise s'est trouvée pleine de
sang. " ; ' '■ \ ■■ - •; ; .
— Ainsi 'blçssé? s'écria Mlle Çhausse-
raië. .',,. .■ ■. '
— S'entend, Mademoiselle, égratigné ;
qu'aussitôt je lui ai mis une compresse
avec de l'eau de la Reine de Hongrie,-mais
non sans peine ; il ne voulait pas se laisser
ranger , et me disait toujours : Va me cher
cher maselle.
" — Il y ava.it donc dans son esprit un peu
,dë trouble?'
—Ah.l mais, non, Mademoiselle, à prou
ve qu'ayant lait ce qu'il m'ordonnait,il
vous découd très proprement Je galon et
le velours ; prend • dans ce 'drôle d'habit
qu'il a apporté un paquet- Cacheté,et vous
l'insinue, au milieu de l'étoupe, sous le
bois-delà selle.., / : v" '
. t -Alors, dit Mlle Ghausseraie, coupant
court aux détails, il est ; parti à cheval ?
- —r .Oui, Mademoiselle, après m'avoir dit
de hiettre des pistolets dans les fontes et
sans vouloir être accompagné^mais'seule*
ment qu'avant de partir il ni-'a ordonné de
venir vous conter bien tout ce que je lui
a.vais vu. faire, et ensuite de n'en parler à
personne, tfi qui n'était nullement néces
saire, ayant lacilernent compris qti^il y
avait là un mystère.
' — Et la durée de son absence, il ne vous
l'a pas laissé pressentir ? , .
— M'a dit-au contraire qu'elle pourrait
être -plus ou moins longue, se ion ce qu'il
conviendrait avec une personne qu'il al
lait "voir, et que surtout vous ne vous in
quiétiez pas : que l'homme, U ne m'a pas
prononcé ïe nom, avait un peu parlé,
qu'on ne savait rieri' pourtant, mais, qu'il
fallait se garer de M. d'Argenson; qjue
pour lui, peut-être, il s'en irait-du .côté du
Midi; et m'a -lait faire sa valise et,a pris
tout l'argent qu'il avg.it,-tie me laissant
juste que le nécessaire, et me 1 disant que -
si, par suite de son, absence plus longue
qu'il lié pensài.t, je''venais'à manquer, je
tté craignisse pas de m'adresser à Made-
•' I H' <:i, * l . i !Î , 1 m-Xl i -i I j : - . —
moiselle. . > ; i
... ttt. Gçpur-d'orI -,s'écria la .Ghausseraie
charmée; de cette amicale confiance.,* -,
■ —Ge qui n'empêche pas, dit en finis
sant le' fidèle serviteur y que' tout cela ne
me-tourmente-beaùcoup, car Mme la ba
ronne m'avait reçdu comme* responsable
dé.M. le^chevàUerj et si çè^'àyait été que
je devais' venir ce mâtin vous rendre comp
té,.je l'aurais suivi même à pied.. t
. Quoiqu'au fond du cœur de Mlle Chaus-
fe"eràie' ; tbûtés ces révélations.dissent lais
ser ènçoreibi^n de l'a .sollicitude, ^lle s'em
ploya: à rassurer l'honnête Breton en lui
recommandant-, même vis-à-vis 'de Mme
de Liliers, une discrétion 1 à toute épreuve ;
ensuite elle le congédia après iùi avoir
intimé de dire à tous ceux qui' pourraient
^interroger que Jé chevalier était parti' à
îr'aric étrier pour la , Bretagne, en appre
nant qup la baronne sa mère était .grave
ment indisposée. , , -
•• Au milieu de cette espèce de tranquillité
relative qu'elleavaitrecouvrée,Mlle Ghaus
seraie 1 eut ' une visite imprévue qu'une
heure avant elle ne se fût pas senti le cou
page de recevoir. L'hominë" qui se présen
tait à sa pqrte,, prochainemant .destiné à
une immense célébrité européenne,n'avait
pas encore commencé son voyage pour lq
postérité.
- Il n'était m ce moment que l'Ecossais
Jean Law, comme saint -Vinccnt-de-Paul,
pour un homme qui l'avait connu long
temps avant sa canonisation, était tou
jours resté «Monsieur Vincent, 'un'fort
» honnête homme qui, seulement avait
» l'habitude de tricher au piquet. »
- Pour ses pauvres, aurait dû ajouter ce
déshabilleur de saints, mais cela il ne le
dis.ait pas. —
; Dix -huit ans plus tôt, Law avait fait à
Paris un premier voyage. Il y arrivait les
poches pleines de p ans financiers qu'il
paspait'sa vie à colporter dans toute l'Eu-
rope, en , attendant que la France, à ses
risques et périls, consentît à être l'anima
vilis ou matière brute de ses expériences.
Les projets de l'audacieux économiste
n'ayant été accueillis, par aucun des mi
nistres de Louis XIV, Law n'en avait p,as
moins prolongé son séjour à Paris où ,il
s'était occupé de ses plaisirs faute de pou
voir' s'occiiper d'affaires.
. Du jeu, où, en sa qualité d'habile calcu
lateur, il-était heureux,.se faisant' un mé
tier et une sorte de noblesse, iï s'était fau
filé dans le plus grand monde. Il taillait
habituellement lé - Pharaon chez la Duclos,
là Rachel de l'épOqùe, et reçus«hez Mlle .le
Séry, la future comtesse d'Àrgenton, il y
rencontrait le .jeune duc d'Orléans, dont
il était singulièrement'goûté,
.. Assez riche et assez tourné à la dépense
pour suivre avec éclat le train de la dé-
-ce dé,Mma.')d9. Maintepiau n-était'.parvenue
qu'à mettre un- vernis .de -dévotion; Jean
Law s'était .passé la./dîstra'étîçm 'de Mme
Néron qui, au même temps,'jnôus'l'àvons
déjà dity était à la mode dans les fantai
sies rotuiîères'dë la' Cfâdrv'Sûus- lfe couvert
db M. Nérori,i l^'p.i> : r5téùï:aux Mites 1 i il ep
avait eu très probablement ,1a petite Jeanr
nèton, : l'élève de>la-Vassivière"et; à- défaut
d'une patcrhltê;pîus 1, e!xtériôure,,'.avait aù
.moins ".tenu !a. el^a,Te, parrain "dè 'l'eniant
dont la naissance-avait été pour-jlui- une
vraie joie. : '. ' r '' -•
Ge Ibaptêmê où M. Jé d^c'.d'Orioâns lui
avait pèrmis d'avoir pour' commère Mlle
de Séry, s'était fait-avec une magnificence
qurn'aVait' pas lafèsé",dl?-causë'r 'quelque
'écàndale.' Mme 'dQ, Mairil.cnon'.cbnsgntait à
elévei- pour le compte du roi,-les erifans de
'l'adultère; mais elle n'entendait pas qu'on
les baptisât" à grànd 'fraèas' dans le'qpbi
ffer dés halles."EUé.' s'était 'plainte au roi.
le roiàM. d'Argenson, lequel- avait mande
le fastueux Ecossais et sous le prétexte ' peu
obligeant qu'il'"avait trop dejionheur au
jeu', il lui avait- .signifié, d'avoir à quitter
Paris dans les vingt-quatre heures et- le
royâutné dan's la huitaine. : . \ "
Après cette inésaventure," au flairé d'Un
nouveau règne, -messiro Law s'était de lui-
même'relevé de soii ostracisme,et' accouru
aussitôt à, Paris, sa première visite* avait
été pour le Régent, son ancienne connais
sance. Mais, un-jour de première'représen
tation de côrtédie royale; Je moyen de pé
nétrer jusqu'au personnage principal?,Il
n'avait pu même entrevoir le visage de ce
lui chez lequel à ; u.ne autre époque il avait
ses'grandes'entrées. Prenant alors l'alar
me de cet' échec",'il avait pensé à Mlle
Ghausseraie : qu'il avait autrefois connue
chez Mme d'Argenton et était venu pour
lui demander de l'appuyer du grand cré
dit dont chacun l'avait assuré qu'elle était
en possession^ ■ - . . , .
- IHombait m'ai, comme on le voit, car
pour le moment,.sauf à pencher plus tstrd
de ce côté, la dépositaire du contre-testa
ment de Louis XIVj se trouvait dans une
sourde hostilité :avec.le Palais-Royal.
Mlle Ghausseraie pourtant ne reçut pas
mal le solliciteur, et si elle n'osa, lui pro
mettre une intervention bien active, elle
mit au moins utie extrême courtoisie ;'i
l'entendre, sans rien laisser pel-cer de l'en
nui ;qu'était;de nature à lui causer l'énor
me étalement'donné'par unesorle de ma
niaque à" son idée fixe.: '■■:
..Depuis que Law avait quitté là France,
bien des années s'étaient écoulées; or,
pendant-tout ce temps, n'ayant pas cessé
de cohabiter avec 1 a même pensée, il s'en
était laissé envahir au point de se persua
der de très bonne foi que le monde en-
;.n ° ~ " " ,
tier entrait en partage de sa constante -et
jmpérieusB^préoccupation.'Sans'acception
•de temps ou de personnes, quel que fût
i'auditeur'qui lui, était "{ivré, il le saturait
de sa-banque, dqj son' papier-monnaie ,ét
de ses -vastes aperçus , de crédit ipublic, ne
së spuciapt' pas n)êine d^ôtre compris,,
'poùry.d qùîune ooeasion. telle quelle; lui
^ût faite de se parler à lui-même ses-idéés;.
.. - Essayant -de'donner un autre tour, à cette
-Cr.uellov conversation , Mlle Chausseraia
s'dngétiia ; de parler au futur surintendant
dBs fiïfa'dcesv'dë jeanneton, sa filleule, qui
iStâit'-'d'eveniiè l'une .des jolies ûlles dô Pa>
Ytë'èt p'our, laquelle, sans ;doute,-j ajouta-t-
ellej il,sé>proposait de faire quelque chose..
Il s'agissai t hiew de cela ? Tel était chez ce
parrain'dénaturé l'envahissement de son
infatuation, qu'à- peine parut-il entendre
et-se souvenir.- Jeànneton ! est-ce que c'é^
tait corome le Mississipi, une affaire, une
entreprise susceptible d'être mise, en ac
tions? " . ..i
Cette visite pourtant eut son' terme ^
parce que tout finit, et ce fut peut-être à la
bonne inspiration?qu'avait eue Mlle Ghaus
seraie d'appeler mentalement à son aidé
l'aimable figure. de Jeannetori, que, peu
après le départ de l'assommant Ecossais»
elle-dut, si Ton peut ainsi parler, le «.ra
fraîchissement d'une audience que venait
lui demander cette charmante fille. La
voir,, c'était oublier tous les ennuis^ tou
tes les peines; d'elle on' pouvait dire' ce
qu'André Chénier a dit de sa Jeune Captive :
1 Sà bienvenue au jour lui rit dans tous lçs yeux»
Jeànneton. avait alors vingt ans, et,
bien qu'à la suite de l'incendie de la. Mai
son Rouge, les Vassivière disparus avec
l'enfant de rechange que» )eur avait pro
curé Golingry, se fussent ainsi trouvés
dans l'impossibilité de donner à sa nièce
adorée la salutaire hospitalité qu'il était
venu leur demander pour elle, la jolie en
fant s'était démêlée comme elle avait pu,
et ce qu'il y a de sûr, c'est que, dix-huit
ans plus tard, il n'était plus question pour
elle d'étiolement et de malicgrerié.
Au poisson maternel elle avait préféré le*
galant commerce, des fleurs, mais ce, n'é-
taiupoint parce qu'elle était bouquetière/
qu'à tout moment,pour louer son éblouis
sante beauté, ses nombreux adorateurs se
trouvaient entraînés à quelque fade com-
paraison. Dé fait, avec le port .élancé et la
blancheur d'un lys^ Jeànneton, dans l'é
clat de son teint', reflétait la'fraîche splen
deur Tï'un. buisson de roses ; par horreur
du lieu-commun, fallait-il chercher en de
hors de la vérité et ne pas dire une res
semblance qui tout d'abord sautait
.yeu.x?
Charles EÏABOU.
{La suite à demain.)
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