Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-08-06
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32747578p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 août 1864 06 août 1864
Description : 1864/08/06 (Numéro 219). 1864/08/06 (Numéro 219).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49'ANNÉEN. 21 9,
BUREAUX A PARIS : rue , de:Y^lqis s) (Paîaiâ-Royal), n. 10
CixOJ
m£1
SAMEDItîAOUT 1864.
ABQNW'MS DES DÉPARTEHENS.
trois mois ïïï.voaïâ
six mois. .•»••••î ••
un an. .
«•oçb uas pats éthakgebs ; voir le tableau
-publié les 5 et 20 Qfy chaque mois.
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JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL,
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", ' . " ... (place de la
ÂBÔMEHENS DE PARIS*
TROIS MOlSj.V. ... ~i 13 FRi.
SIX MOISi. . 28 FR.
UN AN. 52 FR. 1
UN NUMÉRO 20 ■CENTIMES; '
• tes abanneiaeM datent îles 4" et. 16 3
. - ,, da çhaque mois. '■
r,ue Notre-Dame-des-Yictoires, n° 40
Bdurseji' \
pàws, 5 aovt.
Depuis que^aes jours,il circule dans les
polémiques/ gt, dans les correspondances
certaines.^umeurs auxquelles il faut ré
pond^ si fausses qu'elles "soient, si
déliées qu'elles soient de vérité, t?t même
&& -vraisemblance, ces. rumeurs feraient
leur, chemin-dans le monde, pour peu
«qu'on ne les arrêtât es au passage, en les
réduisant à leur-v^i'eur. ■
G?est ce quQx&ous allons faire. , =
Mais qu'tra nous permette de dire au
paravant qjj'il y a toujours eu, dans
tous les. temps, à, côté d'une politique vraie
eVsérieuse, une politique imaginaire et de
•fantaisie; l'une, qui se décide après grave
examen • et réflexion profonde, qui prend
une décision et crée une initiative ; l'autre,
qui attend que les évènemens se soient pro
duits pour se prononcer ietTjui alors repro-
«che à .sà ; rivale, de s'être décidée à la
'légère etde n'avoir pas poussé la for
tune jusqu'au bout. Ces deux politiques
né se ressemblent pas; car s'il est difficile
«d'agir, il est .toujours facile de disserter
•après, ïoup et de démontrer comment
il. aiwait fallu s'y prendre. La politique
amateur, qui n'est qu'une politique de
jparade, qui ne se compromet jamais
parce qu'elle se contente d'émettre des
vœux et des regrets, ne ressemble donc
en rien'.à la politique d'action qui a toute
la responsabilité ^ qui ne s'avance qu'à
bon escient*'tft qui ne doit pas se com
promettre, parce qu'en se compromettant
elle>p^me, elle compromet tout le monde.
Arrivons au fait.
On açcus'e le gouvernement français d'a-
"voir laissé échapper xine excellente occa
sion d'obtenir des agraniissèmens territo-
jriaux auxquels il a droit et que lui offrait
l'Angleterre. Une seiale : cîiose est vraie,
ctestque le cabinet de Lo'ndres,dans le
but de conserver ses possessions.'au.'roi
Christian j-serait passé volontiers de la
"mauvaise .humeur à là violence, et de l'aç-
-îtion diplomatiques l'action militaire» Mais
tcomijaent ? Grâc'e à, nous e't pkr la guerre.
•'Quelle guerre? la guerre avec l'Allemagne
et, par conséquent, une guerre continen
tale. La France en eût fait tous les frais,
"elle en èût porté, tout le'p'oids. Pendant ce
temps, tandis que nos soldats se seraient
fait' tiier, tandis quenotre sang aurait coulé
à flots, et que notretrésor se serait imposé
. les plus durs sacrifices, l'Angleterre se serait
promenée sur'les mers, capturant les na
vires des ^elligérans, proie facile,, ét se
donnanVun rôle glorieux, presque gratuit
et co^nmode. . . . . ; ,
tlette proposition était tout à l'honneur
et à J'avantage' de' l'Angleterre. Fallait-il,
l'accepter avec empressement? Nous ne le
pensons pas, et ceux qui reprochentaU gou-i
Terpement^ français Savoir repoussé de
telles, ouvertures ne le pensent pas non
ylus", puisque, pour donner de la vraisem
blance à leurs critiques d'aujourd'hui," ils'
sont obligés d'inventer des propositions s
de. dédommagement qui n'ont jamais été
faites, lis parlent,' pour la France,, d'agran-,
'dissemens territoriaux, qui nous auraient ;
été promis formellement, ou, dans une
àùtré version, dont On nous aurait fait en-.
trevoir la perspective. Or, il p'y a eu nij
promesse ni perspective. L'Angleterre n'a
rien offert, et là France n'a rien demandé, '
voilà la vérité. Ni lord Cl'àrendon dans ses'
voyages (nous l'affirmons et nous ne.crai-
tnofts pas d'être démoli), ni le cabinet de
Londres dans ses déplies,- n'ont fait au-,
cune allusion aux frontiî||es du Rhin pour-
la France. Las discussions; du Parlement*
où tout a été dit, du côté'•'àu ministère et"
du côté de l'opposition, ont-elles fait en
trevoir quoi que oce;. soit à ce sujet ? Non.
En faveur de la thèse de nos adversaires,
il y a eu seulement, au début, des articles"
du Times et du Morning-Post qu'il serait
trop naïf deprendre au sérieux. On n'enga
ge pas la fortune de la France sur des arti
cles de journaux anglais!
Ainsi, guerre continentale "soutenue par
là France,-et promenade maritime delà flot-.
te anglaise; énormes sacrifices de notre part,
sans compensations promises, et, de l'autre
côté, satisfactionsde toute sorte sansaucu-
ne espèce de "sacrifices, tels sont les résultats
que regrettent nos contradicteurs. Nous
continuons à penser qu'un patriotisme
clairvoyant a inspiré le gouvernement
français, lorsqu'il a refusé dé se jeter dans,
une telle aventure. . ;
Ceux qui lui reprochent maintenant ..sa
prudence et sa sagesse ,« seraient les pre
miers à lui - en faire un crime, s]il avait agi
autrement. Cela importe peu, du rester Ce"
qui, importe beaucoup; gu^nd on est un-
grandgouvernementj c'est de ne pas se lais."
ser entraîner par un premier mouvement; -
c'est de peser tous les intérêts dans une
balance,équita.ble, ! de reconnaî^* 0 ^ s | g3
droits, de condar^or toutes les injustices,
sans Saettre le monde 'ôn feu, et en restant ,
dans une réserve qui est une grande force.
Ainsi a fait le gouvernement impérial. Et,
si sa politique a mécontenté ceux qui sont
toujours inécontens et les partisans ■ de
la guerre à tout prix-, ellôà obtenu, ce qui
est une compensation,-les suffrages de cet
immense public à la fois patriote et con
servateur qui est le ; pays,tout entier.»
PAULIN LlilAYHAC,
■ ; , " ' '-t ii jSÏ î;j C j.-' -j"* ! ...
BULLETIN POLitlQUE.
Nous avons aujourd'hui sous les yeux
le texte de l'article de la Gazette de Vienne,
dont nous avions parlé il y a deux jours,
d'après une-analyse télégraphique ; cette
analyse était" parf&ïtèînçnt exacte ; nous
retrouvons, en effet, ;..dans le texte origi
nal, la phrase essentielle que nous avons
citée sur les, des nationalités.- , ' . . ;
■ Cette pensée ,est reprise- et développée
: dans,un article du Bôtschafter, qui féli
cite l'Autriche d'avoir. évité le danger de
créer par ses propres armes un précé
dent préjudiciable pour elle* Il est évi
dent, comme le dit le Bôtschafter , que
le principe des nationalités n'aurait pro
curé à l'Allemagne- que ; la moitié du,
Sleswig, tandis'qu'au contraire ce qu'il ap-
ipelle « le droit » lui a donné les duchés:
tout entiers,, y r compris des districts pure- .
ment.danois. Mais:« le droit «tel que "l'en
tend le Bôtschafter ressemble à s'y mé
prendre à ce que la langue de l'histoire ap
pelle Je droit de conquête. Le Bôtschafter
promet,' il ; est vrai, aux Danois incor
porés à l'Allemagne qu'ils seront traités
avec équité et douceur.;, mais' la satisfac
tion que les promesses du Bôtschafter sont
de nature à. inspirer aux populations- eût;
sans doute été plus entière si,elles avaient;
été consultées sur les conditions de leur;
bonheur à venir. \
Le même journal fait remarquer qu'un;
des «plus grands avantages promis à l'Al-
Jemagne par les préliminaires de paix se
trouve dans la'possession des îles de la:
mer dû Nord, non-seulement à cause, dbj
leur population qui est frisonne, c'est-à-
dire d'origine germanique, mais surtout à
cause de. leur situation, qui ouvre l'açcès
des mers à la future flotte aîiemande.
îtous avions accûeilli avec gmpressa- -
, ment lanouvelîe fournie par plusieurs jour
naux^ d'outre Rhin que les préliminaires 1 '
de paix contenaient une clause aux termes ,
de laquelle les grandes puissances aile»
mands s'interdisaient de garder les du
chés. Des correspondances, privées assu
rent aujourd'hui que cette clause n'existe
pas;; seulement, ,1e comte de' Rechberg
et M. de Bismark auraient donné aux plé
nipotentiaires danois, ainsi qu'aux ambas
sadeurs de France et d'Angleterre à Vien
ne,des explications verbales sur leurs inten
tions. La Prusse et l'Autriche garderaient
les duchés, sous .leur tutelle jusqu'à ce
que la question de succession fût ré
solue; la Diète germanique) qui a som
mé le duc d'Augustenbourg et le grand-
duc d'Oldenbourg -de justifier-leurs .pré
tentions ,à la succession dans, le Hûlst'ein,;
prescrirait.le.mode selon, lequel lés droits
des prétendans seront examinés ; puis,
comme la Prusse et l'Autriche ont tou
jours sQutenu l'indivisibilité des. duchés 1
de Holstein et de Sleswig, le prétendant
qui serait reconnu duc de Holstein par la
Diète sucQéderait aussi nécessairement
dans le Sleswig. :
. Quoi qu'il en soit, l'opinion générale en
Allemagne se prononcé pour l'installation;
aussi prompte que possible 1 du duc d'Au- !
gùstenbourg; la Gazcitc dû'peuple de Ber- :
lin, qui se . fait l'interprète, de cette -
nion, demar^^y.g^ attendantrïnstalla-
T;ron d'un gouvernement, définitif dans le
duchéj la Prù'ssé déclare hautement que sa
politique ne tend pas à «he extension ter-;
ritoriale,' mais seulement à une augmen
tation dè forces intérieures pour l'Allema-,
gne. « C'est à ce prix, seulement, déclare
» ce-journal-, qu'on évitera les conflits in-
ii tériéurs èt qu'on se réjouira sincèrement
V de là délivrance, du Sleswig-Holstein^ »
Le gouvernement bavarois poursuit sa
résolution de demander l'éloignement im
médiate des'troupes prussiennes de Rends-
liourg; cotte résolution est motivée dans
les termes.suivans paf la (jazeite> de,Ba-
vière : « Le .gouvernement bavarois voit
» dans l'occupation .dB la ville de Rends-
», bourg, qui formé une partiejntégran-
» te du duché de- Holstein, administré au
»" nom.de ià Diète, occupation accomplie
» contrairement à là volonté de la Diète, et
» qui n'était pas commandée, même par
>> des considérations militaires , une me-
sure qui -est en contradiction ouverte
.» î avecila.droit .fédéral existant,jqui lèse
» gravement l'autorité et la j considération
» de la Confédération, et"qui contient" un T
» précédent très grave, pour là sûreté et
» l'indépendance des Etats fédéraux plus
» petits. » ■ ■ ; ■ -
■ Cette détermination du gouvernement
. bavarois-ét-la résolution de la Chambre
-des députés saxons sont'fort mal accueil
lies par -quelques journaux. « Grâce à la
» vale,ur de ..nos armées, dit une .côr-
» respondance prussienne de la Boer-
» senhatle, au génie de ses chefs, à, la
» sagesse dé nos, diplomates,, nous som-
m mes débarrassés de l'ennemi étranger;.
» il faut espérer que nous en finirons aus-
"» si avec nos chers-amis allemands.» C'est
.à.pen pr^sl'idée qu'exprimait l'autre jpurla
-Waterland, lorsqu'il se réjouissait de voir
donner une leçon à « l'arrogance de l'Alle
magne. »
On annonce que les conférences pour
la rédaction définitive de l'instrument de
paix entre le Danemark et les puissances
allemandes s'ouvriront à Vienne la semai
ne prochaine. Le gouvernement danois; ;
dans la douloureuse situation que luljoqt
.faite les derniers évènemens de la guerre,*
rencontre malheureusement de nouveaux
embarras à l'intérieur; le Folkstinga adopté,
.. dans sa séance àu 3 août,uneproposi tion ap - ,
puyéepar MM. Hall et Bille, déclarant que •
le silence imposé au-Rigsraad au sujet des
négociations engagées n'implique pasl'àp-'
projjation de la-conduite suivie dans cette
-affairepar iejjçiuve'rnemënt. •'
'•i* ■v'^» .. t . ... t ... ... », ;■ . ■ . !
Oirn'apàs reçiï do nouvelles récentes
d'Amérique; toutefois, le bruit. de la prise
d'Atlanta ne s'est pas confirmé.
. ACfiCSTE Vnxc.
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
. . , Londres, 4 août, soir. :
'Gonâôlidés anglaisj 89 3/S'à l/2i
Consolidés turcs, 49.3 /4-
3 O/Ô mexicain, j 28 3/4.
Le iilan hebdomadaire' dé la Banque d'An
gleterre donne les résultats suivans :
•.» Augment'ati'on: Compte du Trésor, 104,658 liv»
stefl.; portefeuille} 383-, 166 liv. slerl. ; !
Diminution : .Comptes particuliers, 199,095
liv. sterl.;.r6ser I TO-de biilets, 426,195 liv. sterl.;
encaisse métallique, 119,282 liv." sterl.
1 , - ■ ' ; l.ondros, î> iioût.
t Le-Morning-Post dit' cjùç. les"dernlers événe-
mens n'ont pas rétabli ,1g. conflancp .pjiblique
et que l'Angleterre ne peut,pas se" trouver sa
tisfaite du démembrement du Oauemark qui
termine la guerre* .L'êquilibro'européen, '.dit
le Post, 'a été "dérangé 'par la cession des du
chés,, et nous ; rie pouvons considérer,qu'avec
crainte les moyens par lesquels il "p.eut être
rétabli.' Une, "intervention . de l'Angleterre-
dans le Nord de l'Europe peut être seulement
ajournée! . ,. . ,
- "Copenhague, 4 aofft. -
- Le ■ Folksthirig a adopté ', dans ?a séance
d'hier; une proposition laite par 30 membres, -
! parmi lesquels on- remarque MM.'Hall et'Bille,
et déclarant qu'il ne faut pas tirer du silence r
imposé au Riçsraad,- au sujet delà cpmmuhi-
„xation 4es négociai ' engagées çbh$ê—
fueHeè^qué-le "Folksthirig-approuve' là cdn-'
^ ûite saivie dans cette, affaire par le.gouver
nement. , : "j , • '
■ Madrid,! août", i,
. Le vice-àmiràl Lobs est .parti, par, là voie
des Antilles, pour aller rejoindre l'escadre au
Pacifique. ••'. *.
Le conseil des .ministre s'est - occupé de me
sures administratives. t ,. (Ilavas-Bullitr.)
très impériaux; les. membres desoomités-
de déclamation etdes études musicales,jet,
presque tous les professeurs dûjGôriserVaj:
toire, notamment MM; Samson' et Ma'ssart,
qui devaient bientôt■; l'un et l'autfe, rece
voir de la main même du ministre la ré
compense de leurs longs et.honorables-
services. -, V
La séance ayant été déclarée ouverte, le,
ministre a prononcé le discours suivant : ;
Jeunes élève?,... ■> ' - 1
Plus l'art est' libre., 'plpsi il -importe qu'au
seuil de J? carrière, au début de la vie, l'es
prit s'éclaire et i'irUeiiigericô se fortifie -par les
leçons du talent et par le^ conseils de l'expé
rience. . ,,. ■
Depuis le.'jour' où, .pour, .la .première fois,
j'entrai, il y a> un an^. dans cette cncein le,
appelé Â d .la, veille à l'honneur de -d iriger l'ad
ministration-des Beaux-Arts, une grande et
importante-réforme,, due à la volonté li^ale
et,à l'initiative généreuse ' dé'l'Empereur, est
venue,"èri affranchissant l'industrie théiltrale
des anciennes entraves dont elle se plaignait,
ouvrir aux artistes un champ plus vaste et
imprimer aux arts un nouvel essor.
1 En supprimant les "privilèges et les mono
poles,-eù donnant à tous les théâtres le droit,
exclusivement réservé n^guéfe â la Corpédie-
Fràriçâis'e et à ï'Od^on, de = repiésenter libre
ment- les chefe-d'-oéuvre de l'ancien répertoire,
la nouvèllë lSgislation-a voulu 'encore élever
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :. - , ' - ■
- iLoridresj S août, 4 h. 1/2 soir.
Consolidés anglais, 89 1/16.
Consolidés turcs, 49 1/4. ' ;
3 0/0 mexicain^ 283/8. î>- II —
On- > craint une nouvelle augmentation de .
l'Escompte.
*Ui il
• : I,es recrues ont. été congédiées» Les,troupes
s tati'onnéés dans l'ile de l'ionie corc
■ Copenhague^ 4 août.
jgédiéesi Les;tto^, .
l'ionie commencent à
"revenir ici." ■_ -
""^,V'Varsovie, S août; :
Le riiembro du gouvernèmerit national'Tran*
gott et les chefs de détachement Kra'j'ëwaki,
- Toc2yski, Zu'linski ét lézioranskl'ont été'pen-
■ dus ce matin'sùr le glacis de la citadelle. ' ,
Onze fonctionriaires 'du gouvernement na-
tionàl, condamnés àtniort, ont' ëù leur peine
•. commuée et'se^ont-énvoyés,' les uns aux tra
vaux-forcés-dans les mines, les autres .dans
les forteresses de Sibérie. ( âavas-Bullier.)
COURS DE LA BOURSE.
COtJBS DE CLOTURE
3 0/0 au compt.
—Fin du mois.
4 i/à au-compt.
—Fin du mois.
le 4
66.10
66.35
94.60
93 60
le 5 UAD3SK. DUSSE
66.20;,* .10-
66,30
94.60 <
u . »
»
05
».
»
Hier jeudi," a eu lieu la ■distribution des,
prix du Conservatoire impérial de musi-'
que et dé déclamation, à là suite des con
cours de, l'année scolaire 18,63-1864. ,.
Le maréchal Vaillantininistre d.e la
maison.de l'Empereur, et des Beaux-Arts,
accompagné de M. le. comte Baciocchi,
premier chambellan de l'Empereur, surin-
tendâiit général des théâtres ; de M. Al
phonse' Gautier, conseiller d'Etat, secré
taire général du ministère de M. Camil
le Doûcet, ■;directeur de ràdministration
des théâtres; du lieutenant-colonel Mo-
rival, - aide-de-camp du . maréchal, et de'
M. Delacharme, chef du cabinet do Son :
Excellence,-a été conduit par M. Auber.
membre de l'Institut,'' directeur du Con
servatoire,' dans la. partie de la grande sal
le qui, comme d'ordinaire, avait été pré-_;
parée pour cette cérémonie. — '
- On remarquait en outre, aux côtés du
ministre, M. le général -Mellinet, com
mandant des gardes nationales de.:la : Sej-!
ne ; MM.. Ambroise Thomas et, Clapisson., 1
membres de .l'Institut ; M. Edouard Mon- 1
nais, commissaire impénal ; M. Lassaba-
th-ie, administrateur* du -Conservatoire-; ;
MM. Emile Perrin, Edouard Thierry, de
L'euven et deLa Ro unat, directeurs des théâ-
.de, dignes interprètes, et rc'est; alors quela bu- ;
jiériûrité des. ^tudes sérieuse? sé -fera mieux
sentir, c'est alôrë cjiie ceilï qui, comme vous,-
au lieu dé se livrer au capricieui hasard des-
ïnspirations personnelles^ viennent puiser à la
boprie source et s'instriilte 'à la bonne école,
se. ïéjouiront d'avoir ..édifié leurs tal'ens sur
des, hases solides et d'âtflir recueilli, le : secret
de bien dire de la bouche môme dé ègux qui -
le possédaienti - *' " *-• ' . - ' -
La'licé est ouverte pour, tous, ppur.ccux du
dehors ^omme-poUï éeûx.dù dedans, sans que.
personne.ait à,répondre, de son -origine ; mais
dans cette riïèléë,- dtfat M' public sera le 16-
■ mbin-et- le jugé, les -enfans auront à cœur, je n'en doute pas,' de soutenir
partout et toujours l'honneur de leur drapeau.
~Pàr suite dé l'a 'rébrga.nisation générale des
écoles artistiques dél'ËtaV cTest ici qu'ont eu
lieu cette année^ et qu'auront lieu,dorénavant
leâ cdncdufsli^' composition musicale pour
le grand prix de liomé. • * - , ,
;. Comme d'habitude,- ï«- nom- du -lauréat V 'à
être proclamé devant vous .avant tous les au
tres; mais c'est ailleurs qu'ayee ses caiiiarades
vainqueurs dans les divers concours dé l'école
des BeauxvArts, il recevra le prix .qui.l'attend;
c'est, ailleurs qu'il entendra exécuter-l'œuvre)
graciEuse*et brillante qui ' vient' ^'Ôtre classée
en première ligne par.un jury spécial, que le
sort renouvellera chaque apnée., , ,,
Jusqu'à, cq jour, Jeunçs élèves, combien d'en
tre vos aînés, qui, partis trop.tard pour aller
compléter à Ilome^des- études heureusement
- commencées à Paris,' ont eu à regretter d'Être
demeurés trop longtemps loin do la, îïière-pa-
5 trie, et de n'y être, revenus que dans un âge
Irop avancé, oubliés du public, étrangers chez
eux, et quand-partoutlaplac&'était déjâpr-içe!
' C'est dans le but de protéger vos'carrières,;
en les mettant à l'.abri;de ce.danger, que lTige,
réglementaire pour l'admission aux. concours;
ar/été fixé à yingt-cinqïansjià partir de l'an-:
■ née 1867,- et que, tout en améliorant pour les
lauréats le chiffre de leur pension, la-durée de
leur absence a été notablement réduite.
' Ep. effet, jeunes"élèves, il_ ne suffit pas de
bien faire, it faut encore hien faire à propos,
"partir à l'heure propice et revenir au moment
favorable.,, ■
Tandis que l-'importanco du Conservatoire:
-s ; augmentait' ainsi par une attribution ad mi -.
ni^trative nouvelle, le gouvernement s'effor
çait d'en' accroître le"lustre, par des encourage-
mens d'un .autre ordre. ■ . -, i
. llier y mie collection précieuse, due aux.lon
gues et intelligentes recherches d'un de vos ;
maîtres, commençait : et achevait presque en
même temps la création d'un musée instru-
-mental'qui; désormais, aura le double ' attrait
de la' science et de l'art pour les visiteurs
étrangers.',
Aujourd'hui, un trésor plus précieux encore
est livré à la' curiosité publique et s'ouvre à
vos travaux quutidiens f reléguée j'adis dans
un lieu peu digne d'elle, et peu abordable,
pour vous, la bibliothèque du Conservatoire
sprt pour ainsi dire de ses ■ ténèbres;'étalant
a vec .orgueil au .gra,nd jour le luxe.-fie ses-rares,
.manuscrits et de ses partitions un^jues. ' '
• Objets -constant de notre sol ^icitÈde', alàezr
'voiis jeunes élèves , ; comine nous ïfâus effort
çons ,de .vous .aider, nous-mêmes ; tragfaïlleÊ
sans relâché;sans 1 découragement; èt ne
reposez qu'après lafatigue, pour recommorices
ensuite avec plus d'ardeur. ,
< Quels modèles' n'avez-vops, pas sous, ivos:
yeux?' votre illustre directeur !... :général et
soldat dans l'armée : des arts, commandant
d'une - main, combattant dê l'autre, et 4ui,
chaque année, celle-ci encore, par de nou
veaux 1 succès, continue à donner, à tous la
conseil et l'exemple j vos, .habiles professeurs
dévoués et infatigables; vos anciens camara
des devenus des artistes et qui vofls montrent
le chemin, ceux qui commencent et ceux qui
finissent; ceux'qui naissent à la gloire et ceux
qui succombent couverts de lauriers ! ,'n >
Je .regrette d'attrister un moment cette fête;
niais quand" je vous parle-de gloire, commbnt
«oublier le glorieux maître dont la vie, co^ma
le talent, doit être'pour tbiis le plus heau e,t 1&
plus grand, modèle! Honoré ,dans sonipays,
possesseur d'une'immense fortune, .Meyérheer
mettait lo travail au-dessus de tous ces dons ;
né les sacrifiant.;pas, mais,- se sacrifiant'iui-
même, il a vécu pour travailler, et il èstmort
en travaillant .?,ur le champ d'honneur des
■ artistes j'■ 1
Menihré du cbmltê des études musicales du
ÇbriseïvatQire, il .était des nôtres iciy comme
ailleurs, comme-partout; aussi aimais-je à lui
appliquer ce vers du vieil Horace et du vieux
Corneille : ' " . "
■ Dans les murs, hors des murs, tout parle de sa
■ ■ - -. .gloire.
La gloire, n'est pasingrate,- mes amis, elle se
donne à qui la mérite. - Méritez-la donc par le
travail'; c'est le plus sûr moyen de l'obtenir,
et la Têcïiûpense manque rarement à qui ren
est.digne;, j! . -, -■ .. ■ ">
. Depuis un an. je n'ai< cessé de suivre vos étu
des; avec'Un- 1 intérêt toujours croissant |. rien
de ce-qui 'touchait à'vos travaux ne m'a laissé
indifférent,; hier encore, j'assistais - avec plai-
sip à'yos dernières -.luttes, .et,; témoin des ef
forts de touSj- je -suis heureux de venir en ce
moment couronner-les élèves et remercier les
-maîtresi' • 1 }
Si lé choix est "délicat et difficile.,entre»tous
ceux qui" font, hienj.du;m9ins l'honneur qui
s'adresse aux-iuns -doitril être, déjà ^our les au
tres un-encouragement'précieux et une dou'ce
'espéranedi • ' î. 1
Déux de vos professeurs, que, de.longs et
utiles.services signalaient particulièrement- à
une apguste .bienveillance, viennent d'obte
nir la première, la plus enviée des récôirir
penses. - : 1 ■ ; . ,
L'Emperèur, en'ce moment éloigné de Pa
ris, "mais dont la..paternelle sollicitude n'est
jamaisi absente, accorde la croix, de là Légion-
d'Honneur à M.,Massart, professeur de violon,
depuis plus de vingt ans, ainsi qu'à l'un dejs
doyens de'cette maison, je pourrais dire l'une
de ses gloires,à,votre excellent maître,M. Sam^
.son.-, ' ,\v • " -
Ce,.,chaleureux- discours.,, si plein de
sympathie pour l'art et pour les art-istesy-ét
été souvent interrompu par les applaudis-
semens du jeune auditoire. 11 était impos
sible de commenter avec plus 'de justesse
et d'élévation le décret consacrant la.li
berté des.thcâtyes et d'indiquer en termes
plus heureux les-conséquences qu'il,doit
avoir.,'M. Je maréchal ¥aillant; a montré
une fo'is d&pliis iqu'il sait aussi bien par*
1er aux. soldats -«-de. l'armée - des arts}»
qu'aux -soldats dîune, autre armée dans
laquelle il à conquis le grade le piue glo
rieux. ■'
La nouvelle que l'Empereur daignait âc-
corder.la croix ai} -la'Légion-d'Honneùr èt
M. Samson et à-M-. Massart, a été accueil
lie. par des^acclama'ûo.ns unanimes. , -
' La séance s'est terniiuée parun ex'erçicé
dramatique et lyrique e^éculé.par les prln-f
cipaûx lauréats et composé d'une bai-n
lade pour le ; violon, par M. Chomanows-
ki,, -d'un.:-airrr.de Lucie efc>- Lamtrmoor
chanté par Mlle Daram, de la -marche
et du finale du Croise, de Wèber, exé-v
cutés sur le-piario par Mlle • Paulé Gay-|
rard; d'un fragment à'ffamlct,,joué par,
MM. Etienne de' Rhéville et Charpentier,
et d'un ' fragmènt des Noces[ de Jeannette,
par M. Troy et Mlle MauduiL
C. PlËL.
Feuilleton du Constitutionnel, 6 août.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUElBE LA REGENCE.
Première partie.
ce que c'était que L'autographe. . ,
Le mouvement violent par lequel- Mile
Chaus,seraie avait essayé de-prévenir l'ef-
Iractiôn n'avait fait que la précipiter.
. —Monsieur, : disait-elle', cependant ce
que vous faites'là e&t infâme! - ,
- Puis, comme à tout prix elle, semblait
résolue à avoir raison de cet odieux abus
de confiance : ' _ - , -
— Voyons, ma chère!-dit.M. de Laval
en faisant tout ce qu'il fallait pour main
tenir sa possession violente, nous n'allons
pas, je pense, nous colleter?
— Je vous dis,-Monsieur, que je veux
ces papiers.
». Et moi, je vous dis, que je veux les
interroger : ils intéressent peut-être tout
notre avenir.
* _ Et. -vous êtes. gentilhomme !. s'ecria
avec dégoût Mlle Chausseraie.
— Laissez-moi ,.donc .tranquille. Votre
Monsieur Louis XlV. en a fait bien d'au
tres : c'est sous son règne qu'a commencé
la violation du secret de la poste; vingt
fois, peut-être, vos lettres et les miennes
ont passé éventrées,..sous ses yeux-. '
— Une dernière lois* dit Mlle Chausse-
raie avec dignité, voulez-vous me rendre
le dépôt dont ni vous, ni moi n'avons le
droit de disposer ?
— Non, répondit M. de Laval en mettant
le paquet dans sapoche, et si-vous ne-vou
lez pas être raisonnable,-comme j'aime à
lire tranquille, je vous;quitte la place et
vais m'enfermer chez inoi.
La menace lit son effet.
—■ Vous êtes odieusement lâche, dit
Mlle Chausseraie en se laissant tomber
surun siège où die se mit à sangloter,
son,mouchoir sur ses yeux. >
Laval, quila surveillait d'un regard sour
nois,ne l'eut, pas plus tôt vue revenue à un
calme relatif qu'il se mit en devoir de con
tenter sa curiosité. Il -.arrêta^ d'abord son
attention sur un papier plié en quatre
avec toute l'apparence-d'une lettre. Ce pa
pier lu, il passa à une autre pièce écrite
sur un parchemin flexible et qui, à la di
mension près, avait la forme d'un brevet.
Le tout fut ensuite placé dans sa poche à
l'abri d'un retour offensif de la belle affli
gée; puis, s'approchant d'elle et, essayant
de lui prendre la main :, • - y
— Vous avez raison ji-dit-il,-.ja -suis un
grand misérable d'avoir voulu me rendre
compte. Au jeu qu'on vous faisait jouer,-
qu'y avait il d'engagé ? presque rien, vo
tre tête, cela vaut-il la peine d'en parler ?
— Que voulez-vous dire? demanda la
Chausseraie avec une curiosité incrédule,
mais qui pourtant ne,pouvait être absolu
ment exempte d'émotion. -
— Vous plaît-il, répliqua M. de Laval,
être édifiée sur le-crime- d'Etat, dont l'é-
goïsme posthume de votre excellent maî
tre vous faisait passivement complice 1,
J'ai lu , maintenant, il vous faudrait
écouter. ■" .
• Mile Chausseraie ne répondit pas,'elle
devait désirer voir clair dans l'étrange ré
vélation de M.de Lival. mais il ne pouvait
lui convenir "d'acquiescer, d'une manière
expresse, au déloyal procédé par lequel il
s'était renseigné.- - -
— Qui ne dit.mot consent, reprit le
-comte, ne voulant pas lui laisser le béné
fice de sa protestation muette.
■Et allant s'asseoir à l'autre bout de l'ap
partement, toujours-pour se garer d'une
surprise qui aurait voulu le déposséder
' de sa brutale conquête: •»
—Ecoutez chère, dit-ih..
Mais avec la-permission dp nos -lecteurs*
nous l'interromprons pour un fait per
sonnel ; on sait qu'en pareil cas la parole-
est de droit: •
Selon nous, qnand- un- romancier de
mande le concours de l'histoire, son pre
mier devoir est» de se montrer déférent et
respectueux pour elle. Sans doute avec
cette grave associée quelques libertés doi
vent lui être permises, mais sous peine de
désobliger les esprits cultivés, ces libertés
ne doivent point dépasser une certaine me
sure. Les données historiques que l'ima
gination appelle dans son domaine,- ne,
sauraient convenablement "y tomber-des
nues. Elles doivent j si elles ne sont pas ex
pressément acceptées parla tradition, a voir
néanmoins leur fondement quelque part,'
soit dans-l'a logique des évènemens et-des.
caractères, soit dans cette portion réser
vée du fonds anecâotique -où l'annaliste
sérieux ne puise qu'avec défiance et réser
ve,-tan dis qu'au contraire le conteur a le - ;
! droit d'y prendre à pleines maiiis.
■' • Ainsi, le fait et-l'intention quo nous al
lons -attribuer à la grande-figure de Louis
XIV ne sont pas consacrés par les histo
riens de son règne, mais' des ■ auteurs gra
ves et soigneusement informes ; Lémon-
tey, par exemple , parie.du document-
dont M. de Laval se dispose à donner lec
ture, comme ayant laissé parmi les con
temporains une vague renommée de'son
existence; c'est donc - -par la plus légitime
des exhumations j qu'en empruntant la
prohabilité à l'histoire secrète de la - lié;
genceynous en avons fait en quelque sorte
l'axe depotre drame. Ceci bien expliqué;
nous écoutons Mi de Laval, qui commen
ça par donner- lecture de la lettre suivan
te, adressée par le feu roi à M. de Livry. v
« Mon cher abbé,
» Aussitôt' les. présentes reçues , je vous
» charge de vous rendie à Maorid auprès de
» Philippe'V; moii-pctit^fiis bien aymé, afin
» » trouverez cy-annexé.' , , ;
. » Je . vous ai -choisi*pour-, cette mission-de
»-confiance, comme sûr dé votre entier dé-
» vouement à ma "personne, dévouement qus,
» de mon côté, j'ai reconnu du mieux qu'il
» m'a été possible. . ^
» Plusieurs autres de mes sujets) -par leur
» qualité et par-une plus entière connai'ssun-
» ce de's affaires-dugouvernement, m?auroient-
« pu paroître mieux désignés pour le but que
» je me suis proposé; mais; de votre côté, je
» n'a vois pas à craindre cette froideur de liilé--
» lité que trop souvent, après s.i. aiort, un
» souverain rencontre dans les courtisans par
» lesqnels ita été le plus adulé, •
- * D'ailleurs, je connoys vos sentiments re-
» lativement aux malheurs qui ont affligé les,
» diemières années do mon règne, et, comme
» Vauban et Hois-Guilleberi, vous ô : u3 d'avis
», que pour le soulagement des peuples la yo-
» Ion té d'un seul n'est pas l'instrument le.
» plus efficace. Pendant. ma vie, là machine
»" ainsi montée ne pouvait fonctionner d T au-,
» tre sorte, mais un homme de moins, l'hori-
» zb'i cliangtî du tout au -tout, et je crois qu'en
» effet, après moy, les Etats-généraux sont le
» vray-remède. > ,
» La^présente n'étant à autre lin, je prie
» Dieu, mon cher abbé, qu'il vous ait - en sa
» sainte et digne garde. .
î ■ . .: . » louis.,» .
— Eh bien ! demanda Mlle Chausseraie, -
que voyez-vous dans cette lettre de s-i com-
promettant? En vue de régler l'avenir- de
la Régence plus: d'une fois on,s'est assem
blé dans ma^-maison de Madrid ; au bois
do Boulogne etdà on parlait couramment
des Etats-Généraux; M. de;Saint-Simon,
l'un des' confidens les plus-' écoutés de
M.de duc- d-'Orléans, avait mis cette idée
en route. - — . -
— Le bon apôtre couronné, ditM. de
Laval en commentant la lettre qu'il venait
de lire; c'est le chien du jardinier; de-son
cercueil ne Tpouvant-maintenir le despotis
me il n'en veut plus pour personne après
1 ui;■ mais écoutez,continua-t-iJ, la manière
dont le digne homme entend faire préva
loir sa politique de libéra. -
« Informé, dit-il, de certaines pratiques et
» sourdes menées de. mon neveu , Philippe
» d'Orléans; auquel, pour de fortes raisons bien
» connues de tous* j'ai dû par mon testament
» ne pas attribuer les pleines fonctions de la
» Régence; ët étant possible .qu'Hgissant avec
» lui, de complicité et poussé-par cet esprit
» dé turbulence et d'envahissement dont it a
» donné -tant de preuves durant les'-premières-'
« années'de nion règue, le Parlement, auquel'
» j'ai conflé un acte contenant le dépôt de mes
» dernières volontés* ne vienne à les mécon-
» naître, comme-il a faitda celte du roi Louis
» le treizième, mon honoré père.:
»tîn vue d'éviter qu'uneintrigue^éditieuse:
» ne règle le gouverriement ; de l'Etat, pendant
» la minorité du, dauphin mon p'etii.-fils, j'en-
» tends et je veuji qu'à défaut ue l'exécuiion.
» des,-dispositions prises et arzêtées dans mon
» testament sus-mentionné; les Ktats-Gonéraux
» sovent appellés à prononcer.
» Et comme le roy Philippe. V mon petit-fiis,
" Par l'attribution ,qui lui a été faite de là
» couronna d'Espagne, se trouve le tuteur le
«. plus, désintéressé,, en même temps,quo le
» plus naturel des droits-du jeune prince soii
», neveu,, c'est^ à ( lui, ■ en désignant en France,
» comme subrogé,tuteur,desdits droits, ll.'lft
» duc du Alàine,.que je confie le soin dê pour-r
» voir à la convocation des Etais du royaume
» auxquels seuls peut appartenir le droit de
» suppléer la volonté du souverain, alors que
» par la mort il a été mis liorsde mesure dé
» la faire respecter,. ■ , ^
», Eii, conséquence,, en cas où il serait porté
» atteinte à l'expression de ma volonté consia
j>.gnée .dans mon testament faite à- Marlyxn
» dale.-du deuxième'auguste 1714 et, dans mes
» deux'codicilles en date du treizième avril et
» treizième auguste 171 ii, notre volonté défini-'
» tive et dernière, 1 écrite ici de notre main, est
» à ce qu'à la dili^wice de Philippe V, roy-
«.-d'Espagne -, ayant .pour le représenter et sup-
» pléer dans le royaume, notre fils bien aym&
» le. duc du. Maine, les trois Etats do France/
» £oyent"immédiatement appelles, ôs-lins que,.
» par leur organe, la.nation française décide 1^,
» question de là régence pour la plus grande'
'» prospérité-de l'Etat et l'ornière sécurité ' d&s
» destinées-"royales du Dauphin mineur appellé
» par sa naissance à le gouverner. ■ '
» Fait à .Versailles,.le seizième auguste ifffj,
. . Louis. ... :
Sang paraître émue ,dô la ré\éiation et'
revenant toujours à luie idée ■ d'installa
tion personnelle au.miHcu de l'avenir en
core nébuleux dû nouveau règne :
— Avais-je tort, dit Mlle Chausseraie';*
quand je prcss6ntais_ que ' ma pente était,
du côte de M. Du ■ Maine j'et quand je vour
lais vous voir iucjincr du côté'deM. le Ré- -
gent? Evi-lemment U lutte sera chaude;
l'un ayant l'avancé du pcnîvoir'déjà orcu-..
]>é; l'autre armé de ,tc testament si digne
et si royal,!I -est vraiment difficile de pré- '
voir auquel des deux la victoire pourra
BUREAUX A PARIS : rue , de:Y^lqis s) (Paîaiâ-Royal), n. 10
CixOJ
m£1
SAMEDItîAOUT 1864.
ABQNW'MS DES DÉPARTEHENS.
trois mois ïïï.voaïâ
six mois. .•»••••î ••
un an. .
«•oçb uas pats éthakgebs ; voir le tableau
-publié les 5 et 20 Qfy chaque mois.
Imp. L. BON1FACE, r.dès Bons-Enfans, 19
16 fr.
32 fr.
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t
Le mode d'abonnement le plus simple !esJkfenvoi d'i ^onde nnstp on rt'
- sur Paris, à l'ordre* de
JOURNAL POLITIQUE, LITTERAIRE, UNIVERSEL,
un ellét
b 10.
Les lettres ou envois chargent non affranchis sont refusés.
Les articles, déposés ne sont pas rendus. '.V
Les Annonces sont reçus che2 M. Panis ^
", ' . " ... (place de la
ÂBÔMEHENS DE PARIS*
TROIS MOlSj.V. ... ~i 13 FRi.
SIX MOISi. . 28 FR.
UN AN. 52 FR. 1
UN NUMÉRO 20 ■CENTIMES; '
• tes abanneiaeM datent îles 4" et. 16 3
. - ,, da çhaque mois. '■
r,ue Notre-Dame-des-Yictoires, n° 40
Bdurseji' \
pàws, 5 aovt.
Depuis que^aes jours,il circule dans les
polémiques/ gt, dans les correspondances
certaines.^umeurs auxquelles il faut ré
pond^ si fausses qu'elles "soient, si
déliées qu'elles soient de vérité, t?t même
&& -vraisemblance, ces. rumeurs feraient
leur, chemin-dans le monde, pour peu
«qu'on ne les arrêtât es au passage, en les
réduisant à leur-v^i'eur. ■
G?est ce quQx&ous allons faire. , =
Mais qu'tra nous permette de dire au
paravant qjj'il y a toujours eu, dans
tous les. temps, à, côté d'une politique vraie
eVsérieuse, une politique imaginaire et de
•fantaisie; l'une, qui se décide après grave
examen • et réflexion profonde, qui prend
une décision et crée une initiative ; l'autre,
qui attend que les évènemens se soient pro
duits pour se prononcer ietTjui alors repro-
«che à .sà ; rivale, de s'être décidée à la
'légère etde n'avoir pas poussé la for
tune jusqu'au bout. Ces deux politiques
né se ressemblent pas; car s'il est difficile
«d'agir, il est .toujours facile de disserter
•après, ïoup et de démontrer comment
il. aiwait fallu s'y prendre. La politique
amateur, qui n'est qu'une politique de
jparade, qui ne se compromet jamais
parce qu'elle se contente d'émettre des
vœux et des regrets, ne ressemble donc
en rien'.à la politique d'action qui a toute
la responsabilité ^ qui ne s'avance qu'à
bon escient*'tft qui ne doit pas se com
promettre, parce qu'en se compromettant
elle>p^me, elle compromet tout le monde.
Arrivons au fait.
On açcus'e le gouvernement français d'a-
"voir laissé échapper xine excellente occa
sion d'obtenir des agraniissèmens territo-
jriaux auxquels il a droit et que lui offrait
l'Angleterre. Une seiale : cîiose est vraie,
ctestque le cabinet de Lo'ndres,dans le
but de conserver ses possessions.'au.'roi
Christian j-serait passé volontiers de la
"mauvaise .humeur à là violence, et de l'aç-
-îtion diplomatiques l'action militaire» Mais
tcomijaent ? Grâc'e à, nous e't pkr la guerre.
•'Quelle guerre? la guerre avec l'Allemagne
et, par conséquent, une guerre continen
tale. La France en eût fait tous les frais,
"elle en èût porté, tout le'p'oids. Pendant ce
temps, tandis que nos soldats se seraient
fait' tiier, tandis quenotre sang aurait coulé
à flots, et que notretrésor se serait imposé
. les plus durs sacrifices, l'Angleterre se serait
promenée sur'les mers, capturant les na
vires des ^elligérans, proie facile,, ét se
donnanVun rôle glorieux, presque gratuit
et co^nmode. . . . . ; ,
tlette proposition était tout à l'honneur
et à J'avantage' de' l'Angleterre. Fallait-il,
l'accepter avec empressement? Nous ne le
pensons pas, et ceux qui reprochentaU gou-i
Terpement^ français Savoir repoussé de
telles, ouvertures ne le pensent pas non
ylus", puisque, pour donner de la vraisem
blance à leurs critiques d'aujourd'hui," ils'
sont obligés d'inventer des propositions s
de. dédommagement qui n'ont jamais été
faites, lis parlent,' pour la France,, d'agran-,
'dissemens territoriaux, qui nous auraient ;
été promis formellement, ou, dans une
àùtré version, dont On nous aurait fait en-.
trevoir la perspective. Or, il p'y a eu nij
promesse ni perspective. L'Angleterre n'a
rien offert, et là France n'a rien demandé, '
voilà la vérité. Ni lord Cl'àrendon dans ses'
voyages (nous l'affirmons et nous ne.crai-
tnofts pas d'être démoli), ni le cabinet de
Londres dans ses déplies,- n'ont fait au-,
cune allusion aux frontiî||es du Rhin pour-
la France. Las discussions; du Parlement*
où tout a été dit, du côté'•'àu ministère et"
du côté de l'opposition, ont-elles fait en
trevoir quoi que oce;. soit à ce sujet ? Non.
En faveur de la thèse de nos adversaires,
il y a eu seulement, au début, des articles"
du Times et du Morning-Post qu'il serait
trop naïf deprendre au sérieux. On n'enga
ge pas la fortune de la France sur des arti
cles de journaux anglais!
Ainsi, guerre continentale "soutenue par
là France,-et promenade maritime delà flot-.
te anglaise; énormes sacrifices de notre part,
sans compensations promises, et, de l'autre
côté, satisfactionsde toute sorte sansaucu-
ne espèce de "sacrifices, tels sont les résultats
que regrettent nos contradicteurs. Nous
continuons à penser qu'un patriotisme
clairvoyant a inspiré le gouvernement
français, lorsqu'il a refusé dé se jeter dans,
une telle aventure. . ;
Ceux qui lui reprochent maintenant ..sa
prudence et sa sagesse ,« seraient les pre
miers à lui - en faire un crime, s]il avait agi
autrement. Cela importe peu, du rester Ce"
qui, importe beaucoup; gu^nd on est un-
grandgouvernementj c'est de ne pas se lais."
ser entraîner par un premier mouvement; -
c'est de peser tous les intérêts dans une
balance,équita.ble, ! de reconnaî^* 0 ^ s | g3
droits, de condar^or toutes les injustices,
sans Saettre le monde 'ôn feu, et en restant ,
dans une réserve qui est une grande force.
Ainsi a fait le gouvernement impérial. Et,
si sa politique a mécontenté ceux qui sont
toujours inécontens et les partisans ■ de
la guerre à tout prix-, ellôà obtenu, ce qui
est une compensation,-les suffrages de cet
immense public à la fois patriote et con
servateur qui est le ; pays,tout entier.»
PAULIN LlilAYHAC,
■ ; , " ' '-t ii jSÏ î;j C j.-' -j"* ! ...
BULLETIN POLitlQUE.
Nous avons aujourd'hui sous les yeux
le texte de l'article de la Gazette de Vienne,
dont nous avions parlé il y a deux jours,
d'après une-analyse télégraphique ; cette
analyse était" parf&ïtèînçnt exacte ; nous
retrouvons, en effet, ;..dans le texte origi
nal, la phrase essentielle que nous avons
citée sur les,
■ Cette pensée ,est reprise- et développée
: dans,un article du Bôtschafter, qui féli
cite l'Autriche d'avoir. évité le danger de
créer par ses propres armes un précé
dent préjudiciable pour elle* Il est évi
dent, comme le dit le Bôtschafter , que
le principe des nationalités n'aurait pro
curé à l'Allemagne- que ; la moitié du,
Sleswig, tandis'qu'au contraire ce qu'il ap-
ipelle « le droit » lui a donné les duchés:
tout entiers,, y r compris des districts pure- .
ment.danois. Mais:« le droit «tel que "l'en
tend le Bôtschafter ressemble à s'y mé
prendre à ce que la langue de l'histoire ap
pelle Je droit de conquête. Le Bôtschafter
promet,' il ; est vrai, aux Danois incor
porés à l'Allemagne qu'ils seront traités
avec équité et douceur.;, mais' la satisfac
tion que les promesses du Bôtschafter sont
de nature à. inspirer aux populations- eût;
sans doute été plus entière si,elles avaient;
été consultées sur les conditions de leur;
bonheur à venir. \
Le même journal fait remarquer qu'un;
des «plus grands avantages promis à l'Al-
Jemagne par les préliminaires de paix se
trouve dans la'possession des îles de la:
mer dû Nord, non-seulement à cause, dbj
leur population qui est frisonne, c'est-à-
dire d'origine germanique, mais surtout à
cause de. leur situation, qui ouvre l'açcès
des mers à la future flotte aîiemande.
îtous avions accûeilli avec gmpressa- -
, ment lanouvelîe fournie par plusieurs jour
naux^ d'outre Rhin que les préliminaires 1 '
de paix contenaient une clause aux termes ,
de laquelle les grandes puissances aile»
mands s'interdisaient de garder les du
chés. Des correspondances, privées assu
rent aujourd'hui que cette clause n'existe
pas;; seulement, ,1e comte de' Rechberg
et M. de Bismark auraient donné aux plé
nipotentiaires danois, ainsi qu'aux ambas
sadeurs de France et d'Angleterre à Vien
ne,des explications verbales sur leurs inten
tions. La Prusse et l'Autriche garderaient
les duchés, sous .leur tutelle jusqu'à ce
que la question de succession fût ré
solue; la Diète germanique) qui a som
mé le duc d'Augustenbourg et le grand-
duc d'Oldenbourg -de justifier-leurs .pré
tentions ,à la succession dans, le Hûlst'ein,;
prescrirait.le.mode selon, lequel lés droits
des prétendans seront examinés ; puis,
comme la Prusse et l'Autriche ont tou
jours sQutenu l'indivisibilité des. duchés 1
de Holstein et de Sleswig, le prétendant
qui serait reconnu duc de Holstein par la
Diète sucQéderait aussi nécessairement
dans le Sleswig. :
. Quoi qu'il en soit, l'opinion générale en
Allemagne se prononcé pour l'installation;
aussi prompte que possible 1 du duc d'Au- !
gùstenbourg; la Gazcitc dû'peuple de Ber- :
lin, qui se . fait l'interprète, de cette -
nion, demar^^y.g^ attendantrïnstalla-
T;ron d'un gouvernement, définitif dans le
duchéj la Prù'ssé déclare hautement que sa
politique ne tend pas à «he extension ter-;
ritoriale,' mais seulement à une augmen
tation dè forces intérieures pour l'Allema-,
gne. « C'est à ce prix, seulement, déclare
» ce-journal-, qu'on évitera les conflits in-
ii tériéurs èt qu'on se réjouira sincèrement
V de là délivrance, du Sleswig-Holstein^ »
Le gouvernement bavarois poursuit sa
résolution de demander l'éloignement im
médiate des'troupes prussiennes de Rends-
liourg; cotte résolution est motivée dans
les termes.suivans paf la (jazeite> de,Ba-
vière : « Le .gouvernement bavarois voit
» dans l'occupation .dB la ville de Rends-
», bourg, qui formé une partiejntégran-
» te du duché de- Holstein, administré au
»" nom.de ià Diète, occupation accomplie
» contrairement à là volonté de la Diète, et
» qui n'était pas commandée, même par
>> des considérations militaires , une me-
sure qui -est en contradiction ouverte
.» î avecila.droit .fédéral existant,jqui lèse
» gravement l'autorité et la j considération
» de la Confédération, et"qui contient" un T
» précédent très grave, pour là sûreté et
» l'indépendance des Etats fédéraux plus
» petits. » ■ ■ ; ■ -
■ Cette détermination du gouvernement
. bavarois-ét-la résolution de la Chambre
-des députés saxons sont'fort mal accueil
lies par -quelques journaux. « Grâce à la
» vale,ur de ..nos armées, dit une .côr-
» respondance prussienne de la Boer-
» senhatle, au génie de ses chefs, à, la
» sagesse dé nos, diplomates,, nous som-
m mes débarrassés de l'ennemi étranger;.
» il faut espérer que nous en finirons aus-
"» si avec nos chers-amis allemands.» C'est
.à.pen pr^sl'idée qu'exprimait l'autre jpurla
-Waterland, lorsqu'il se réjouissait de voir
donner une leçon à « l'arrogance de l'Alle
magne. »
On annonce que les conférences pour
la rédaction définitive de l'instrument de
paix entre le Danemark et les puissances
allemandes s'ouvriront à Vienne la semai
ne prochaine. Le gouvernement danois; ;
dans la douloureuse situation que luljoqt
.faite les derniers évènemens de la guerre,*
rencontre malheureusement de nouveaux
embarras à l'intérieur; le Folkstinga adopté,
.. dans sa séance àu 3 août,uneproposi tion ap - ,
puyéepar MM. Hall et Bille, déclarant que •
le silence imposé au-Rigsraad au sujet des
négociations engagées n'implique pasl'àp-'
projjation de la-conduite suivie dans cette
-affairepar iejjçiuve'rnemënt. •'
'•i* ■v'^» .. t . ... t ... ... », ;■ . ■ . !
Oirn'apàs reçiï do nouvelles récentes
d'Amérique; toutefois, le bruit. de la prise
d'Atlanta ne s'est pas confirmé.
. ACfiCSTE Vnxc.
TÉLÉGRAPHIE PRIVÉE.
. . , Londres, 4 août, soir. :
'Gonâôlidés anglaisj 89 3/S'à l/2i
Consolidés turcs, 49.3 /4-
3 O/Ô mexicain, j 28 3/4.
Le iilan hebdomadaire' dé la Banque d'An
gleterre donne les résultats suivans :
•.» Augment'ati'on: Compte du Trésor, 104,658 liv»
stefl.; portefeuille} 383-, 166 liv. slerl. ; !
Diminution : .Comptes particuliers, 199,095
liv. sterl.;.r6ser I TO-de biilets, 426,195 liv. sterl.;
encaisse métallique, 119,282 liv." sterl.
1 , - ■ ' ; l.ondros, î> iioût.
t Le-Morning-Post dit' cjùç. les"dernlers événe-
mens n'ont pas rétabli ,1g. conflancp .pjiblique
et que l'Angleterre ne peut,pas se" trouver sa
tisfaite du démembrement du Oauemark qui
termine la guerre* .L'êquilibro'européen, '.dit
le Post, 'a été "dérangé 'par la cession des du
chés,, et nous ; rie pouvons considérer,qu'avec
crainte les moyens par lesquels il "p.eut être
rétabli.' Une, "intervention . de l'Angleterre-
dans le Nord de l'Europe peut être seulement
ajournée! . ,. . ,
- "Copenhague, 4 aofft. -
- Le ■ Folksthirig a adopté ', dans ?a séance
d'hier; une proposition laite par 30 membres, -
! parmi lesquels on- remarque MM.'Hall et'Bille,
et déclarant qu'il ne faut pas tirer du silence r
imposé au Riçsraad,- au sujet delà cpmmuhi-
„xation 4es négociai ' engagées çbh$ê—
fueHeè^qué-le "Folksthirig-approuve' là cdn-'
^ ûite saivie dans cette, affaire par le.gouver
nement. , : "j , • '
■ Madrid,! août", i,
. Le vice-àmiràl Lobs est .parti, par, là voie
des Antilles, pour aller rejoindre l'escadre au
Pacifique. ••'. *.
Le conseil des .ministre s'est - occupé de me
sures administratives. t ,. (Ilavas-Bullitr.)
très impériaux; les. membres desoomités-
de déclamation etdes études musicales,jet,
presque tous les professeurs dûjGôriserVaj:
toire, notamment MM; Samson' et Ma'ssart,
qui devaient bientôt■; l'un et l'autfe, rece
voir de la main même du ministre la ré
compense de leurs longs et.honorables-
services. -, V
La séance ayant été déclarée ouverte, le,
ministre a prononcé le discours suivant : ;
Jeunes élève?,... ■> ' - 1
Plus l'art est' libre., 'plpsi il -importe qu'au
seuil de J? carrière, au début de la vie, l'es
prit s'éclaire et i'irUeiiigericô se fortifie -par les
leçons du talent et par le^ conseils de l'expé
rience. . ,,. ■
Depuis le.'jour' où, .pour, .la .première fois,
j'entrai, il y a> un an^. dans cette cncein le,
appelé Â d .la, veille à l'honneur de -d iriger l'ad
ministration-des Beaux-Arts, une grande et
importante-réforme,, due à la volonté li^ale
et,à l'initiative généreuse ' dé'l'Empereur, est
venue,"èri affranchissant l'industrie théiltrale
des anciennes entraves dont elle se plaignait,
ouvrir aux artistes un champ plus vaste et
imprimer aux arts un nouvel essor.
1 En supprimant les "privilèges et les mono
poles,-eù donnant à tous les théâtres le droit,
exclusivement réservé n^guéfe â la Corpédie-
Fràriçâis'e et à ï'Od^on, de = repiésenter libre
ment- les chefe-d'-oéuvre de l'ancien répertoire,
la nouvèllë lSgislation-a voulu 'encore élever
Voici les dépêches que nous recevons ce
soir :. - , ' - ■
- iLoridresj S août, 4 h. 1/2 soir.
Consolidés anglais, 89 1/16.
Consolidés turcs, 49 1/4. ' ;
3 0/0 mexicain^ 283/8. î>- II —
On- > craint une nouvelle augmentation de .
l'Escompte.
*Ui il
• : I,es recrues ont. été congédiées» Les,troupes
s tati'onnéés dans l'ile de l'ionie corc
■ Copenhague^ 4 août.
jgédiéesi Les;tto^, .
l'ionie commencent à
"revenir ici." ■_ -
""^,V'Varsovie, S août; :
Le riiembro du gouvernèmerit national'Tran*
gott et les chefs de détachement Kra'j'ëwaki,
- Toc2yski, Zu'linski ét lézioranskl'ont été'pen-
■ dus ce matin'sùr le glacis de la citadelle. ' ,
Onze fonctionriaires 'du gouvernement na-
tionàl, condamnés àtniort, ont' ëù leur peine
•. commuée et'se^ont-énvoyés,' les uns aux tra
vaux-forcés-dans les mines, les autres .dans
les forteresses de Sibérie. ( âavas-Bullier.)
COURS DE LA BOURSE.
COtJBS DE CLOTURE
3 0/0 au compt.
—Fin du mois.
4 i/à au-compt.
—Fin du mois.
le 4
66.10
66.35
94.60
93 60
le 5 UAD3SK. DUSSE
66.20;,* .10-
66,30
94.60 <
u . »
»
05
».
»
Hier jeudi," a eu lieu la ■distribution des,
prix du Conservatoire impérial de musi-'
que et dé déclamation, à là suite des con
cours de, l'année scolaire 18,63-1864. ,.
Le maréchal Vaillantininistre d.e la
maison.de l'Empereur, et des Beaux-Arts,
accompagné de M. le. comte Baciocchi,
premier chambellan de l'Empereur, surin-
tendâiit général des théâtres ; de M. Al
phonse' Gautier, conseiller d'Etat, secré
taire général du ministère de M. Camil
le Doûcet, ■;directeur de ràdministration
des théâtres; du lieutenant-colonel Mo-
rival, - aide-de-camp du . maréchal, et de'
M. Delacharme, chef du cabinet do Son :
Excellence,-a été conduit par M. Auber.
membre de l'Institut,'' directeur du Con
servatoire,' dans la. partie de la grande sal
le qui, comme d'ordinaire, avait été pré-_;
parée pour cette cérémonie. — '
- On remarquait en outre, aux côtés du
ministre, M. le général -Mellinet, com
mandant des gardes nationales de.:la : Sej-!
ne ; MM.. Ambroise Thomas et, Clapisson., 1
membres de .l'Institut ; M. Edouard Mon- 1
nais, commissaire impénal ; M. Lassaba-
th-ie, administrateur* du -Conservatoire-; ;
MM. Emile Perrin, Edouard Thierry, de
L'euven et deLa Ro unat, directeurs des théâ-
.de, dignes interprètes, et rc'est; alors quela bu- ;
jiériûrité des. ^tudes sérieuse? sé -fera mieux
sentir, c'est alôrë cjiie ceilï qui, comme vous,-
au lieu dé se livrer au capricieui hasard des-
ïnspirations personnelles^ viennent puiser à la
boprie source et s'instriilte 'à la bonne école,
se. ïéjouiront d'avoir ..édifié leurs tal'ens sur
des, hases solides et d'âtflir recueilli, le : secret
de bien dire de la bouche môme dé ègux qui -
le possédaienti - *' " *-• ' . - ' -
La'licé est ouverte pour, tous, ppur.ccux du
dehors ^omme-poUï éeûx.dù dedans, sans que.
personne.ait à,répondre, de son -origine ; mais
dans cette riïèléë,- dtfat M' public sera le 16-
■ mbin-et- le jugé, les -enfans
partout et toujours l'honneur de leur drapeau.
~Pàr suite dé l'a 'rébrga.nisation générale des
écoles artistiques dél'ËtaV cTest ici qu'ont eu
lieu cette année^ et qu'auront lieu,dorénavant
leâ cdncdufsli^' composition musicale pour
le grand prix de liomé. • * - , ,
;. Comme d'habitude,- ï«- nom- du -lauréat V 'à
être proclamé devant vous .avant tous les au
tres; mais c'est ailleurs qu'ayee ses caiiiarades
vainqueurs dans les divers concours dé l'école
des BeauxvArts, il recevra le prix .qui.l'attend;
c'est, ailleurs qu'il entendra exécuter-l'œuvre)
graciEuse*et brillante qui ' vient' ^'Ôtre classée
en première ligne par.un jury spécial, que le
sort renouvellera chaque apnée., , ,,
Jusqu'à, cq jour, Jeunçs élèves, combien d'en
tre vos aînés, qui, partis trop.tard pour aller
compléter à Ilome^des- études heureusement
- commencées à Paris,' ont eu à regretter d'Être
demeurés trop longtemps loin do la, îïière-pa-
5 trie, et de n'y être, revenus que dans un âge
Irop avancé, oubliés du public, étrangers chez
eux, et quand-partoutlaplac&'était déjâpr-içe!
' C'est dans le but de protéger vos'carrières,;
en les mettant à l'.abri;de ce.danger, que lTige,
réglementaire pour l'admission aux. concours;
ar/été fixé à yingt-cinqïansjià partir de l'an-:
■ née 1867,- et que, tout en améliorant pour les
lauréats le chiffre de leur pension, la-durée de
leur absence a été notablement réduite.
' Ep. effet, jeunes"élèves, il_ ne suffit pas de
bien faire, it faut encore hien faire à propos,
"partir à l'heure propice et revenir au moment
favorable.,, ■
Tandis que l-'importanco du Conservatoire:
-s ; augmentait' ainsi par une attribution ad mi -.
ni^trative nouvelle, le gouvernement s'effor
çait d'en' accroître le"lustre, par des encourage-
mens d'un .autre ordre. ■ . -, i
. llier y mie collection précieuse, due aux.lon
gues et intelligentes recherches d'un de vos ;
maîtres, commençait : et achevait presque en
même temps la création d'un musée instru-
-mental'qui; désormais, aura le double ' attrait
de la' science et de l'art pour les visiteurs
étrangers.',
Aujourd'hui, un trésor plus précieux encore
est livré à la' curiosité publique et s'ouvre à
vos travaux quutidiens f reléguée j'adis dans
un lieu peu digne d'elle, et peu abordable,
pour vous, la bibliothèque du Conservatoire
sprt pour ainsi dire de ses ■ ténèbres;'étalant
a vec .orgueil au .gra,nd jour le luxe.-fie ses-rares,
.manuscrits et de ses partitions un^jues. ' '
• Objets -constant de notre sol ^icitÈde', alàezr
'voiis jeunes élèves , ; comine nous ïfâus effort
çons ,de .vous .aider, nous-mêmes ; tragfaïlleÊ
sans relâché;sans 1 découragement; èt ne
reposez qu'après lafatigue, pour recommorices
ensuite avec plus d'ardeur. ,
< Quels modèles' n'avez-vops, pas sous, ivos:
yeux?' votre illustre directeur !... :général et
soldat dans l'armée : des arts, commandant
d'une - main, combattant dê l'autre, et 4ui,
chaque année, celle-ci encore, par de nou
veaux 1 succès, continue à donner, à tous la
conseil et l'exemple j vos, .habiles professeurs
dévoués et infatigables; vos anciens camara
des devenus des artistes et qui vofls montrent
le chemin, ceux qui commencent et ceux qui
finissent; ceux'qui naissent à la gloire et ceux
qui succombent couverts de lauriers ! ,'n >
Je .regrette d'attrister un moment cette fête;
niais quand" je vous parle-de gloire, commbnt
«oublier le glorieux maître dont la vie, co^ma
le talent, doit être'pour tbiis le plus heau e,t 1&
plus grand, modèle! Honoré ,dans sonipays,
possesseur d'une'immense fortune, .Meyérheer
mettait lo travail au-dessus de tous ces dons ;
né les sacrifiant.;pas, mais,- se sacrifiant'iui-
même, il a vécu pour travailler, et il èstmort
en travaillant .?,ur le champ d'honneur des
■ artistes j'■ 1
Menihré du cbmltê des études musicales du
ÇbriseïvatQire, il .était des nôtres iciy comme
ailleurs, comme-partout; aussi aimais-je à lui
appliquer ce vers du vieil Horace et du vieux
Corneille : ' " . "
■ Dans les murs, hors des murs, tout parle de sa
■ ■ - -. .gloire.
La gloire, n'est pasingrate,- mes amis, elle se
donne à qui la mérite. - Méritez-la donc par le
travail'; c'est le plus sûr moyen de l'obtenir,
et la Têcïiûpense manque rarement à qui ren
est.digne;, j! . -, -■ .. ■ ">
. Depuis un an. je n'ai< cessé de suivre vos étu
des; avec'Un- 1 intérêt toujours croissant |. rien
de ce-qui 'touchait à'vos travaux ne m'a laissé
indifférent,; hier encore, j'assistais - avec plai-
sip à'yos dernières -.luttes, .et,; témoin des ef
forts de touSj- je -suis heureux de venir en ce
moment couronner-les élèves et remercier les
-maîtresi' • 1 }
Si lé choix est "délicat et difficile.,entre»tous
ceux qui" font, hienj.du;m9ins l'honneur qui
s'adresse aux-iuns -doitril être, déjà ^our les au
tres un-encouragement'précieux et une dou'ce
'espéranedi • ' î. 1
Déux de vos professeurs, que, de.longs et
utiles.services signalaient particulièrement- à
une apguste .bienveillance, viennent d'obte
nir la première, la plus enviée des récôirir
penses. - : 1 ■ ; . ,
L'Emperèur, en'ce moment éloigné de Pa
ris, "mais dont la..paternelle sollicitude n'est
jamaisi absente, accorde la croix, de là Légion-
d'Honneur à M.,Massart, professeur de violon,
depuis plus de vingt ans, ainsi qu'à l'un dejs
doyens de'cette maison, je pourrais dire l'une
de ses gloires,à,votre excellent maître,M. Sam^
.son.-, ' ,\v • " -
Ce,.,chaleureux- discours.,, si plein de
sympathie pour l'art et pour les art-istesy-ét
été souvent interrompu par les applaudis-
semens du jeune auditoire. 11 était impos
sible de commenter avec plus 'de justesse
et d'élévation le décret consacrant la.li
berté des.thcâtyes et d'indiquer en termes
plus heureux les-conséquences qu'il,doit
avoir.,'M. Je maréchal ¥aillant; a montré
une fo'is d&pliis iqu'il sait aussi bien par*
1er aux. soldats -«-de. l'armée - des arts}»
qu'aux -soldats dîune, autre armée dans
laquelle il à conquis le grade le piue glo
rieux. ■'
La nouvelle que l'Empereur daignait âc-
corder.la croix ai} -la'Légion-d'Honneùr èt
M. Samson et à-M-. Massart, a été accueil
lie. par des^acclama'ûo.ns unanimes. , -
' La séance s'est terniiuée parun ex'erçicé
dramatique et lyrique e^éculé.par les prln-f
cipaûx lauréats et composé d'une bai-n
lade pour le ; violon, par M. Chomanows-
ki,, -d'un.:-airrr.de Lucie efc>- Lamtrmoor
chanté par Mlle Daram, de la -marche
et du finale du Croise, de Wèber, exé-v
cutés sur le-piario par Mlle • Paulé Gay-|
rard; d'un fragment à'ffamlct,,joué par,
MM. Etienne de' Rhéville et Charpentier,
et d'un ' fragmènt des Noces[ de Jeannette,
par M. Troy et Mlle MauduiL
C. PlËL.
Feuilleton du Constitutionnel, 6 août.
LA FORÊT DE BONDY
EPOQUElBE LA REGENCE.
Première partie.
ce que c'était que L'autographe. . ,
Le mouvement violent par lequel- Mile
Chaus,seraie avait essayé de-prévenir l'ef-
Iractiôn n'avait fait que la précipiter.
. —Monsieur, : disait-elle', cependant ce
que vous faites'là e&t infâme! - ,
- Puis, comme à tout prix elle, semblait
résolue à avoir raison de cet odieux abus
de confiance : ' _ - , -
— Voyons, ma chère!-dit.M. de Laval
en faisant tout ce qu'il fallait pour main
tenir sa possession violente, nous n'allons
pas, je pense, nous colleter?
— Je vous dis,-Monsieur, que je veux
ces papiers.
». Et moi, je vous dis, que je veux les
interroger : ils intéressent peut-être tout
notre avenir.
* _ Et. -vous êtes. gentilhomme !. s'ecria
avec dégoût Mlle Chausseraie.
— Laissez-moi ,.donc .tranquille. Votre
Monsieur Louis XlV. en a fait bien d'au
tres : c'est sous son règne qu'a commencé
la violation du secret de la poste; vingt
fois, peut-être, vos lettres et les miennes
ont passé éventrées,..sous ses yeux-. '
— Une dernière lois* dit Mlle Chausse-
raie avec dignité, voulez-vous me rendre
le dépôt dont ni vous, ni moi n'avons le
droit de disposer ?
— Non, répondit M. de Laval en mettant
le paquet dans sapoche, et si-vous ne-vou
lez pas être raisonnable,-comme j'aime à
lire tranquille, je vous;quitte la place et
vais m'enfermer chez inoi.
La menace lit son effet.
—■ Vous êtes odieusement lâche, dit
Mlle Chausseraie en se laissant tomber
surun siège où die se mit à sangloter,
son,mouchoir sur ses yeux. >
Laval, quila surveillait d'un regard sour
nois,ne l'eut, pas plus tôt vue revenue à un
calme relatif qu'il se mit en devoir de con
tenter sa curiosité. Il -.arrêta^ d'abord son
attention sur un papier plié en quatre
avec toute l'apparence-d'une lettre. Ce pa
pier lu, il passa à une autre pièce écrite
sur un parchemin flexible et qui, à la di
mension près, avait la forme d'un brevet.
Le tout fut ensuite placé dans sa poche à
l'abri d'un retour offensif de la belle affli
gée; puis, s'approchant d'elle et, essayant
de lui prendre la main :, • - y
— Vous avez raison ji-dit-il,-.ja -suis un
grand misérable d'avoir voulu me rendre
compte. Au jeu qu'on vous faisait jouer,-
qu'y avait il d'engagé ? presque rien, vo
tre tête, cela vaut-il la peine d'en parler ?
— Que voulez-vous dire? demanda la
Chausseraie avec une curiosité incrédule,
mais qui pourtant ne,pouvait être absolu
ment exempte d'émotion. -
— Vous plaît-il, répliqua M. de Laval,
être édifiée sur le-crime- d'Etat, dont l'é-
goïsme posthume de votre excellent maî
tre vous faisait passivement complice 1,
J'ai lu , maintenant, il vous faudrait
écouter. ■" .
• Mile Chausseraie ne répondit pas,'elle
devait désirer voir clair dans l'étrange ré
vélation de M.de Lival. mais il ne pouvait
lui convenir "d'acquiescer, d'une manière
expresse, au déloyal procédé par lequel il
s'était renseigné.- - -
— Qui ne dit.mot consent, reprit le
-comte, ne voulant pas lui laisser le béné
fice de sa protestation muette.
■Et allant s'asseoir à l'autre bout de l'ap
partement, toujours-pour se garer d'une
surprise qui aurait voulu le déposséder
' de sa brutale conquête: •»
—Ecoutez chère, dit-ih..
Mais avec la-permission dp nos -lecteurs*
nous l'interromprons pour un fait per
sonnel ; on sait qu'en pareil cas la parole-
est de droit: •
Selon nous, qnand- un- romancier de
mande le concours de l'histoire, son pre
mier devoir est» de se montrer déférent et
respectueux pour elle. Sans doute avec
cette grave associée quelques libertés doi
vent lui être permises, mais sous peine de
désobliger les esprits cultivés, ces libertés
ne doivent point dépasser une certaine me
sure. Les données historiques que l'ima
gination appelle dans son domaine,- ne,
sauraient convenablement "y tomber-des
nues. Elles doivent j si elles ne sont pas ex
pressément acceptées parla tradition, a voir
néanmoins leur fondement quelque part,'
soit dans-l'a logique des évènemens et-des.
caractères, soit dans cette portion réser
vée du fonds anecâotique -où l'annaliste
sérieux ne puise qu'avec défiance et réser
ve,-tan dis qu'au contraire le conteur a le - ;
! droit d'y prendre à pleines maiiis.
■' • Ainsi, le fait et-l'intention quo nous al
lons -attribuer à la grande-figure de Louis
XIV ne sont pas consacrés par les histo
riens de son règne, mais' des ■ auteurs gra
ves et soigneusement informes ; Lémon-
tey, par exemple , parie.du document-
dont M. de Laval se dispose à donner lec
ture, comme ayant laissé parmi les con
temporains une vague renommée de'son
existence; c'est donc - -par la plus légitime
des exhumations j qu'en empruntant la
prohabilité à l'histoire secrète de la - lié;
genceynous en avons fait en quelque sorte
l'axe depotre drame. Ceci bien expliqué;
nous écoutons Mi de Laval, qui commen
ça par donner- lecture de la lettre suivan
te, adressée par le feu roi à M. de Livry. v
« Mon cher abbé,
» Aussitôt' les. présentes reçues , je vous
» charge de vous rendie à Maorid auprès de
» Philippe'V; moii-pctit^fiis bien aymé, afin
»
. » Je . vous ai -choisi*pour-, cette mission-de
»-confiance, comme sûr dé votre entier dé-
» vouement à ma "personne, dévouement qus,
» de mon côté, j'ai reconnu du mieux qu'il
» m'a été possible. . ^
» Plusieurs autres de mes sujets) -par leur
» qualité et par-une plus entière connai'ssun-
» ce de's affaires-dugouvernement, m?auroient-
« pu paroître mieux désignés pour le but que
» je me suis proposé; mais; de votre côté, je
» n'a vois pas à craindre cette froideur de liilé--
» lité que trop souvent, après s.i. aiort, un
» souverain rencontre dans les courtisans par
» lesqnels ita été le plus adulé, •
- * D'ailleurs, je connoys vos sentiments re-
» lativement aux malheurs qui ont affligé les,
» diemières années do mon règne, et, comme
» Vauban et Hois-Guilleberi, vous ô : u3 d'avis
», que pour le soulagement des peuples la yo-
» Ion té d'un seul n'est pas l'instrument le.
» plus efficace. Pendant. ma vie, là machine
»" ainsi montée ne pouvait fonctionner d T au-,
» tre sorte, mais un homme de moins, l'hori-
» zb'i cliangtî du tout au -tout, et je crois qu'en
» effet, après moy, les Etats-généraux sont le
» vray-remède. > ,
» La^présente n'étant à autre lin, je prie
» Dieu, mon cher abbé, qu'il vous ait - en sa
» sainte et digne garde. .
î ■ . .: . » louis.,» .
— Eh bien ! demanda Mlle Chausseraie, -
que voyez-vous dans cette lettre de s-i com-
promettant? En vue de régler l'avenir- de
la Régence plus: d'une fois on,s'est assem
blé dans ma^-maison de Madrid ; au bois
do Boulogne etdà on parlait couramment
des Etats-Généraux; M. de;Saint-Simon,
l'un des' confidens les plus-' écoutés de
M.de duc- d-'Orléans, avait mis cette idée
en route. - — . -
— Le bon apôtre couronné, ditM. de
Laval en commentant la lettre qu'il venait
de lire; c'est le chien du jardinier; de-son
cercueil ne Tpouvant-maintenir le despotis
me il n'en veut plus pour personne après
1 ui;■ mais écoutez,continua-t-iJ, la manière
dont le digne homme entend faire préva
loir sa politique de libéra. -
« Informé, dit-il, de certaines pratiques et
» sourdes menées de. mon neveu , Philippe
» d'Orléans; auquel, pour de fortes raisons bien
» connues de tous* j'ai dû par mon testament
» ne pas attribuer les pleines fonctions de la
» Régence; ët étant possible .qu'Hgissant avec
» lui, de complicité et poussé-par cet esprit
» dé turbulence et d'envahissement dont it a
» donné -tant de preuves durant les'-premières-'
« années'de nion règue, le Parlement, auquel'
» j'ai conflé un acte contenant le dépôt de mes
» dernières volontés* ne vienne à les mécon-
» naître, comme-il a faitda celte du roi Louis
» le treizième, mon honoré père.:
»tîn vue d'éviter qu'uneintrigue^éditieuse:
» ne règle le gouverriement ; de l'Etat, pendant
» la minorité du, dauphin mon p'etii.-fils, j'en-
» tends et je veuji qu'à défaut ue l'exécuiion.
» des,-dispositions prises et arzêtées dans mon
» testament sus-mentionné; les Ktats-Gonéraux
» sovent appellés à prononcer.
» Et comme le roy Philippe. V mon petit-fiis,
" Par l'attribution ,qui lui a été faite de là
» couronna d'Espagne, se trouve le tuteur le
«. plus, désintéressé,, en même temps,quo le
» plus naturel des droits-du jeune prince soii
», neveu,, c'est^ à ( lui, ■ en désignant en France,
» comme subrogé,tuteur,desdits droits, ll.'lft
» duc du Alàine,.que je confie le soin dê pour-r
» voir à la convocation des Etais du royaume
» auxquels seuls peut appartenir le droit de
» suppléer la volonté du souverain, alors que
» par la mort il a été mis liorsde mesure dé
» la faire respecter,. ■ , ^
», Eii, conséquence,, en cas où il serait porté
» atteinte à l'expression de ma volonté consia
j>.gnée .dans mon testament faite à- Marlyxn
» dale.-du deuxième'auguste 1714 et, dans mes
» deux'codicilles en date du treizième avril et
» treizième auguste 171 ii, notre volonté défini-'
» tive et dernière, 1 écrite ici de notre main, est
» à ce qu'à la dili^wice de Philippe V, roy-
«.-d'Espagne -, ayant .pour le représenter et sup-
» pléer dans le royaume, notre fils bien aym&
» le. duc du. Maine, les trois Etats do France/
» £oyent"immédiatement appelles, ôs-lins que,.
» par leur organe, la.nation française décide 1^,
» question de là régence pour la plus grande'
'» prospérité-de l'Etat et l'ornière sécurité ' d&s
» destinées-"royales du Dauphin mineur appellé
» par sa naissance à le gouverner. ■ '
» Fait à .Versailles,.le seizième auguste ifffj,
. . Louis. ... :
Sang paraître émue ,dô la ré\éiation et'
revenant toujours à luie idée ■ d'installa
tion personnelle au.miHcu de l'avenir en
core nébuleux dû nouveau règne :
— Avais-je tort, dit Mlle Chausseraie';*
quand je prcss6ntais_ que ' ma pente était,
du côte de M. Du ■ Maine j'et quand je vour
lais vous voir iucjincr du côté'deM. le Ré- -
gent? Evi-lemment U lutte sera chaude;
l'un ayant l'avancé du pcnîvoir'déjà orcu-..
]>é; l'autre armé de ,tc testament si digne
et si royal,!I -est vraiment difficile de pré- '
voir auquel des deux la victoire pourra
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