Titre : Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1864-08-07
Contributeur : Véron, Louis (1798-1867). Rédacteur
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 août 1864 07 août 1864
Description : 1864/08/07 (Numéro 220). 1864/08/07 (Numéro 220).
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
49' ANNÉE.—N. 220.
BUREAUX A. PARIS : rue de Valois (Palais-Royal);
DIMANCHE 7 AOUT 1864.
MMMMI
ABOMtHENS
DES
DÉPARTEMENS,
>, ,n wr „-r,n-
TR01S MOIS ,.-...;;,! 16 FR.
.SIX MOIS.iîVv. 32 FR.
UN AN... 64 FR.
a>ora lbs pats étrangers, voir le tableau ■ v -
publié les 5 et 20 de. chaque mois.
ïmp. L. BONIFÀCEi t. des Bons-Èhfans, 19. ■'
r ;,/te mode d'abonnement le plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un efiet
' i ; sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, ruè de yalois, n° 10.
JOURNAL POLITIQUE? tOTERSEL.
TROIS MOIS.... .V.Vï 13 : FR.'
six mois . .-. ;.v;. r.v " 26 FR.
UN AN.' ' 52 FRi
JJN NUMÉRO 250 ; CENTIMES; ■
Les abonnèmana datent des i" et 16 ;
* . i •. de chaque mois.
Les lettrés ou envois chargent NOS AFFRANCHIS sont Tefu$e$,
' Les, articles • dô'gQsés ne;sont pas rendus* î • »
I -Les Annonces so>nt reçus chez M. P*wis.i rue NotrkDàme^des-Victoires, n°
J V'. - (place d* la Bourse). - -
6 AOUT.
ri ^ < 1 A '
07
■ B:Les correspondances'privées par nous
citées hier kv^entraison-rie Moniteur 'prus-
sfen,ët jà Gazette, de- la. Croix déclarent ca
tégoriquement que ' les : duchés 1 ont été
cédés à la Prussë et''à l'Autriche sans
àiicune réserve ; ? cfe 1 } 'dernier r journal Tsx-
pliqùe.mêxiie 'que ïe'Danémàrk s'est obli
gé a reconnaître toutes les- dispo'sitiçns
que les deux; grâhdès .puissances' 1 pr'én-
dront à l'égard des. duchés, c'estrà-di-
ifc qu'il . .s'est obligé devance à adhérer- à
toutes; lescombinaisons- possibles, l'an
nexion comprise. '
j'iie' mên$ jpjùrnal nous, fait également
savoir que, loin id'être disposée s 'retirer
ses/troupes de" Rëndsbourg, la Prusse se
j5roi>ôse air contraire, .d'inviter lëà troupes
fédéral és à, vouloir bien évacuer te Holstein,
qù leur présence est- devenue : ihutilë;"et
memë, au pôtnt'de',yue-de 1 S l,Gazelle de ta
Croix , qùelque„peu déplacée.
V*. • Ecoutez, je vous prie, .
a Ce raisonnemeat-ci, lequgl.est des plus forts: »
• La Confédération j^ermàhique ifa/pas
pris part à la guérre; n'ayant pas pris part
^, îâ guerre,, elle n'apar participé à la
paix n'ayant pas!: participé à la paLt,
•«lie n'a pu se faire pède'r 'auciinè portion
■des ; duchés ;. c'est donc èu la - Prusse et
à l'Autriche, seules que le Holstein et le
Sleswig sont cédés puisqu'ils leur sont
'iiédês, ils. leur appartiennent jusqu'à plus
ample, information^ etj\par conséquent,
Sa Confédération germanique n^a plus rien
à voir dans le Hoîstëin, qui,de fédéral qu'il
était lorsqu'il cippartena.it - au Danemarkj
doit échapper à laConfé dé ration au lende
main du triomphe des armes allëmandes.
' Sâtons-nousde dire'cjue non-seulement
dans les Etats. secondaires ,-anais en Au
triche même y comme dans touà lès* rangs
déi'epinion libérale allemande: ,* : on ne.se
prêterait pas facilement îù la politique de
la Gazette 'de la Croix. lïOst Dentseh - Post
dit avec beaucoup -de raison que les gran
des- puissances ne sont que lés gardiennes
fle li propriété d'autrui, et qu'elles devront
se b,àter d'en opérer au plus tôt la resjti-
ijitio'n aù. légitime propriétaire. Si l'on
$'en.: rapporte à : cette • feuille , -le pro
gramme de l'Autriche', touï a fait .d'ao-
éprd'avec les intér.ôtside lîAÙemagne, con
sisterait purement et simplement à-hâter
et à favoriser la reconnaissance du p'rincë
Frédéric d'Augustenbourg comme duc dè
Sleswig-Holstein, et à laisser de côté pour
le moment,la question de l'entrée-du sW-
wig dans la Confédération gfermanique, 4
çaïsop.;'dBs difficulté^ européennes qui s'y
rattachent, , • * ; i . •
o Lord Palmerston tfoit prochainement vi
siter le district-manufacturier de BradforÛ.
En apprenant cette nouvélle, les ouvriers'
de Bradford .se sont réunis en meeting, et
ont décidé à l'unanimité qu'ils saisiraient
cette occasion- de présenter au -noble lord
Une respectueuse adresse pour réclamer
les droits électôrau? dont ils sont pri vés et
poilK désabuser le premier ministre suir
l'indifférence supposée du peuple en mçi-
fière de ïéforme'pârleméritaire; :
■ T L"és derniëres.nouvelles d'Amérique an
noncent la délaitè de Hunter, qui a été
forcé de se retirer sur Harper's-Ferry, et
se trouve ainsi définitivement séparé de
Grant. - ■ — ■ -- < . "
Uq combat, que les dépêches qualifient
dé désespéré, a eu lieu le 22 à Atlanta,
sans résultat décisif. : -
. : i ■ ' ACGJISTE VlTO. '
; TELEGRAPHIE PRIVER, j
tiverpool, 6 .août. "
trAwtrqlasianj apporté 113,733 dollars.
, - . i > ^New-York, 26 jiiiîlçt. :! " ■
La perte de Sîjerman dans la dernièrè ba
taille est évâlùée-à 2,500 hpmmés. et celle des
confédérés "S *6,000. - ' - -
' Oa assure que le général Rousseau a occu
pé Montgoinery dansM'Alabamâ et qu'il a cou
pé tous les chemins dé fer côaduisant à Atlan
ta. Les communications à l'Bst d'Atlanta sont
détruites!" ■ ' " '
- jLô- ministre des finances, M. Fessenden, a
ouvert une 'souscription nationale pour un
emprunt de 200 millions de dollars dont les
intérêts seront payés en or.
' New Vork, â!> juillet (par
• '" r XAUstralasian.)'
TJn combat désespéré a eu-lieu, Iq ; 22, à At-
lanta, sans résultat décisif. Le général Sher-
man' occupait une position sur la gauche de la
Ville en dedans d'une partie des fortifications.
- En Virginie,- le corps fédéral db ttunter a été
battu et forcé de sé-retirer" sur-" Harpers-Ferry.
On s s'attend à-une nouvelle invasion des con-
fô lérés dans le Mar.ylanà."
f Or, 256 3/4; change sur Londres, 280. ..
' ' ' • . Copenhague. 5 août.
La revue française du Berlirigske Tidente con
tient la demande de négociations de paix'di
re;; tes adressée, le 12 Juillet, à MM. de Bismark
et de Rechbérg, ■ et l'acceptation de. ces deux
noinmes d'Etat.M. de Rechberg.met cependant
à son acceptation la condition expresse (Juô le
ïoi Je Danemark' se déclarera prêt à renoncer,
èn faveur des. alliés, aux trois .duchés et, à re
connaître-à la .misse ^r,à l'Autriche le droit
d'en disposer,. .• . t -, ■ "
ITrîlTiP.fAWt K o/vAf 1
traité de commerce franco-prussieii.
" ' ' Berlin, 8. août.
M. le président Hansemann viunt de mourir.
. ' ' Turin, S août.
. Le journal olflciel publie nn décret qui
étend l'application.du placet royal -aux- actes
des évêques portant nomination d'économes*
Curés et vicajres-spirituels ou renfermant des
dispositions sur les biens ecclésiastiques. ;
• Athènes, 4-août.'
M. Deriosoki a été réélu président de l'assem
blée. ' • .
■ -Les députés ioniens ont reçu, à leur arrivée,
un accueil enthousiaste.- : J!s ont prêté serment
hier. - . ..
La discussion de la Constitution commence
ra .vendredi prochain.„
.j, - r f .. Suez,4 août.
. Les nouvelles de Calcutta sont du 16 juillet.
Elles ne,signalent aûcun.fait important î.r
. Les^â-vis. .de ; Melbourne » du. 26, juin portent
que, dans la Nouvelle-Zélande, les troupes pre
naient leurs quartiers d'hiver. •
' . ■ - Marseille, 6 août . - !
.Les^ lettres ; de Tunis, du 31,juillet, disent
que le boy avait notifié aux consuls la con
clusion de la paix et qu'il; avait expédié un
.vapc«i£ . portant nno dépftr.hn à Oagliari. Les
consuls: attèndaient dîautrêï- rènseignemews.'
Les Arabes se montraient incrédules et mé-
contens et accusaient leurs chefs d'avoir- si
gné le traité sans avoir obtenu le renvoi du
kasnadar; La guerre civile continuait entre
Sousse : et les vitfcrgpg''voisins. Les amiraux
français et italien avaient envové deux navires
pour surveiller le littoral de ce côté et proté
ger leurs nationaux. ■
- L'a^ent-consulaire autrichien avait annoncé
la paix- comme officielle en témoignant sa sa
tisfaction de ce résultat. -
■ ; . Lisbonne, 4 août.
Le roi, recevant la municipalité k l'occasibn
de la fête anniversaire de la Constitution, 'a
dit qu'il conserverait toujours des institutions
qui font la prospérité du pays.
■ ' ■ (Ilavàs Bullier.)
■ Voici les dépêches que nous recevons ce
soir : 1 " ' ~- ' . - ;
. . , T." ,..Londres, 6 août.
, Lèltm^s a reçu de f an correspondant spé
cial de. New n York les. nouvelles suivantes en
date du 27 ■. . '■ . ;
La nouvelle de 'l'évacuationd'Atlànfa est
contestée. Un- combat, a eu lièu devant cette
ville, le 21> et s'est continué le 22 avec un
grand acharnement. Les fédéraux avouent-une
perte de 2;500 hommes, parmi lesquels le gé
néral Macpherson, et évaluent' la, porte des
confédérés au dessus de 7,000 hommes.
Le,23,lajlutte,fut suspendue et une trêve fut
conclue pour l'enlèvement des.blessés. On n'a
pas publié: lé rapport du général Sherman. Le
ministre Stanton s'est également abstenu de
donner aucun détail officiel sur ce combat.
\ Des dépêches non ofllçielles de Wàsliington
disent .qu'e le combat'ne s'est pas renouvelé le
lundi '28; On groit 'qùe ,le général confédéré
Longstrëet est en ' piarthe pour aller renforce]*
flood àvec.20,000 nompies. " ' ^ -*=■ ■-
" Rien de nouveau sur le projet de confédéra
tion des Etats,du Ndjd-Ouest. On çroit que l'af-
Tàire.â' été très.jBxàgéréë, ' ' • t; "
Londres , « août; S h. soir. .
Consolidés anglais^ 89 l/16i Bourse faible.
On a toujours de grandes-inquiétudes an sujet
'du tnarché monétaire. 1 - ; J ' 1 '
■ . ! Flensbourg, îi août.
Une .proclamation du gouverneur militaire
du Jutland, général .Vogler de .'Falkenstein, en
date du 2 août, : annonce que, pendant foute
la durée de l'armistice, l'état de [guerre conti
nuera sans changement dans le Jutland.
La. rGmetle de l'Allemagne septentrionale , qui
se publie ici, dit qu'on :attend dans notre port
d imanche • prochain ', 7 août; deux yapeurs
ayant à bord 800 soldats sleswigois libérés du
service.- - ■ ,' (Éavas-BullUri) i '
Le Moniteur publie un décret qui sup
prime les révélations concernant, les im-
meubles domaniaux, ainsi que l'allocation
de récompenses àtix" révélateur^.: Ce dé
cret, bijen que. se rattachant à une législa-
iiôn spéciale, a néanmoins, au point de
vue des intérêts généraux, une importan
ce qui ménte d.e~,fixer ratteixîijon. '
. s Ojâ entend ; par révélation la r recherche
faite par des particuliers, moyennant une
répomp'ensê, des' hiens ' et |rpits doma
niaux usurpés , et inponnus aux agens de
l'Etat.
• La révélation a été introduite dans la
législation domaniale en 1667 et' en 1790,
c'est-à-dire à deux époques où il s'agissait
soit de reconstituer le dotnàine de la'cou-
tonne, çn faisant rentrer sous la main du
roi les! domaines aliénés par engagemens,
soit d'organiser sur de nouvelles bases le
domaine' dé' l'Etat, que là sécularisation
des propriétés ecclésiastiques venait d'acr
croître dans d'immenses proportions: ■
C'est ainsi que l'édît du mois' d'avril
1667. disposa « que ; ceux qui donneraient
» avis et fourniraient des mémoires-des
}> domaines : aliénés et usurpés; dont n'au-
rait été!fait,aucun état, auraient le
» dixième de->ce qui reviendrait' à Sa Ma-
» jesté. »
De même en 17.90, afin de remédier aux
désordres inséparablês d'une prise de pos
session subite ét de l'accumulation des' ar-
chives ecclésiastiques dans les dépôts pu-
.blics, des bureaux de- recherches furent
établis pour la découverte'des propriétés
devenues domaniales. Et plustard^ on crut
Mtef in constitution définitive-du-domSL-..
ne décrétée en 1790, en'âutorisant lesîpar
ticuliers^ moyennant '-une récompense^ à
révéler les biens qui aiïïSMnf échappe aux -
recherchesrdes agens de l'Etat. ■ '
Les révélateurs sont ainsi devenus des
auxiliaires, et -peut-être indispensables
dans un moment de transition ; mais leur
ingérence dans la recherche des biens do
maniaux devait être nécessairement tem
poraire. En effet, la loi de 1790 avait eller
inême déclaré que le domainede l'Etat de
venait prescriptible jet que les détenteurs de
portions de ce domaine- pourraient en ac
quérir la propriété- définitive par l'elfet
d'une jouissance publique ét- sans trouble
pendant quarante ans; Une autre loï du 14
ventôse an YII contenait.des-dispositions
analogues, eh.pe qui concerné Jes domaines
engagés par la couronne avant 1790.- Les
délais fixés par ces deux lois sont expirés
depuis 1830. D'où vieat donc qu'aujour
d'hui encore les révélations trouvaient
matière à s'exercer,-èt qu'il a fallu le dé
cret du 27 juillet pour y mettre fin ?
, C'est qu'un grand nombre de bois sont
devenus la propriété des communes y sans
qu'elles .puissent justifier d'un titre écrit.
On saiti en effet, comment s'est fondée la
propriété communale. Sous le régime féo- •
dal, le territoire était divisé, en fi&fs dont
" une ipartitî aâ'séz notable était entre les
mains du'^qûesftteeelé^iastiqiaes cheEchaient.lÂ?er.
sur leurs terres, des G cqlons qui les mirent
enyaléur, et pour, attirer et retenir les vas
saux, ils Jeur concédaient des droits telle
ment étendus sur.les produits des forêts,
qu'il est arrivé souvent que ces produits
tout entiers étaient, absorbés par l'exercice
dès àroils côncédés.
Dans ce cas., la propriété du; seigneur
était réduite S un droit purement nomi
nal; pailla suite des temps et de son con-;
sentement peut-être, ce droit de propriété
est tombé en oubU et un assez grand nom
bre de communes jouissent paisiblement,
depuis plusieurs- siècles, des forêts dans
lesquelles . le seigneur, n'a.yait concédé
peut-être aux premiers habilans que des
droits-préçair 'esi ~ : ' :: '
L'Ëtat .à'«ti^ji^é..^x s feign$}ii > 8-,ecclé>
siastiques, et comme la. loi civile dispose
que la prescription ne p,eut être acquise
par Ceux qdi ^ossèdeht JiVtit^e précaire,
des spéculateurs, savans mais intéressés,
exploraient encore aujourd'hui : les archi
ves, et exhumaient de \apou&sière des siècles
"des titres ol)sciirs et ambigus, desquels il
paraissait résulter que des forêts j dont les
communes avaient joui jusqu'ici Iibre-
Ament, ! to'avaient f cepebflarit-été. concédées
aui habitans i prim î ijïfs ( que , pour servir à
leur usage. Ces spéculateurs élevaient la
prétention d'user dè la facilité de révéla
tion poiir entraîner lé domaine dans des
procès sans issue j dont l'JËtat aurait fait
tous les frais, et dont eux seuls auraient
recueilli le bénéfice, car on ne saurait
mettre en balance les sommes peu impor
tantes qu'auraient puVprocurer au Trésor
d'aussi regrettables procès, avec les frois-
semens légitimes que causaient aux popu
lations des revendications aussi imprévues
que peu justifiées en équitéi 1 ' *
' C'est à cet état de choses que l'Empe
reur a voulu mettre fin. . „ , r
Il a jugé que le système des révélations
que repoussent nos' 1 mœurs n'était plus
justifié par l'intérêt du Trésor ; il a pensé
que la dignité ç[è, l'Etat ne lui permettait
.plusTid'accepteft les révélateurs comme
■âui-lliçiires; il'&• voùlii que'lés pp pulàtion
jptiissent jouir sansi trouble de cè qu'elles
-ont' considéré jusqu'ici comme leur patri
moine,'et qui n'est au fond qïTùiie partie
de là richesse publique^ ,
~ ^Le ^cret du 27 juillet consacre donc
une, réformé utile et ^importante qu'il' n'y
-avait pkts de motif de' différer; il doit être
■accuèilli; par tout. le; monde .Gommé un
hommàge.'rêndu à ia moralé publique ; Û
doit ; être. accueilli comine'un 'bienfait par
les communes propriétaires de forêts 1 d'o
rigine-'féodàïe, fe,t, à l'avenir,' les 1 , popula
tions né sérbnt plus exposées, à être dé«
pouilléès de leurs propriétés par les'révé-
latio&s intéressées de ' spéçulâteurà; ;-ç|ui
pourront désormais consacrer'leurs, trar
.vaux .à des recherches plus dignes d'eux-
mêmes et de la-science du'droit/ ■ 117
. . l'f.f.;,: j. - AràilSTlTVlTlJ., '
On noiis'écrit de Francfort, 4 août :. :
. Laprise.; de possession de -Ilendsbourg
par les troupes-prussiennes; et les condiï
tions probables de la paix que l'on de
vait concltrre''à'Viédne, ont été la semai
ne passée les deux principaux sujets de
la préppcupation'publiqne'e'n Allemagne.
S'il existe souvent des divergences essen
tielles dans l'opinion publique y suivant
qu'on l'étudié à Vienne, à Berlin ou
Francfort, c'esi-à-dire dans le midi, dans
le nord ou au centre de l'Allemagne , ces;
divergences n'ont jamais été : plu^ mar-'
quées qu'à l'époque actuelle, et suri'otit
dans ce moment. ; '
- A'Berlin, on approuve sans; réserve la
conduite de M. de Bismark. On est
né de l'étorinement du reste de l'Allema-
tfn'p,. Won-'sëulement les troupes prussien-
nes àvaient le droit d'ëntrer à-Rendsbou-Eg^ i
èt le prince Frédéric-Charlô's .de se faire-
maître dé lai placé (ou, maître de la-situa-
tiôn; côinriie on dit maintenant), mais bien-
mieux,le Hanovre' seraôDligé de présenter
deê excuses pour les offenses faites par les
troupes fédérales au drapeau prussien;
Cette conquête sans combat est le premier
avantage réel que l'attitude du gouverne
ment ait assuré à'l'hégémonie prussienne
dans la question danoise^ et tous 2 féo
daux ou libéraux,, membres du Ratidnaî-
verein ou hobereaux, ne s'en montre
raient pas satisfaits !;
•de* rupture qui préserverait _rAu|âclie
dé l'application des idées anti-cbnBtitu-
Jionnelles de M.' de Bismark. 1 ■ ' C
ï Ga '.parlait de 1 la- démission de M,- de
ûechber^, de l'açGueil glacial et pîMii
de reproches fait'par l^mpe.rèuï Fran-
Aussi est-il certain, dès aujourd'hui,
que la Ghambre^lorsqu'elle sera convo
quée, approuvera entièrement lapolitique
ihinistérieliei que l'affaire se termine par
l'annexion matérielle.ou seulement moralé
des duchés, et qu'elle -ratifiera toutes les
dépenses faites ou* à faire; pour sauver, les
apparences, il est probable qu'elle refu
sera,- comme les: années-précédentes, le
plan d!organisation militaire; mais lamairi
gauche donnera ce que là main droite re
fuse, et tout le m'oride sera content.
- Cependant, 'ce consentement i ne sera,
complet que lorsqu'on aui-a rompu l'al
liance impopulaire ,avec\l'Autriche,' cette
alliance qui est un .boulet^ au,pied de M.
de Bismark, .qui :discrédite la-Prusse en
Allemagne, qui lîempêche de régner- à là
Diète,' de J s'emparer seule de la direction'
des affairé^.' • ! '
C'est ainsi aue l'on pensé et que 1 ôn
parle à Berlin; Mais il n'en est plus de
même lorsqu'on arrive dans Jes Etats se
condaires, au centre de l'Allemagûëj là
où la démocratie a pris de profondes raci
nes, où dé nombreuses universités élè
vent la jeunesse dans les idées de li
berté et de patriotisme y de Goethe 4 de
Schiller et de Kant, ces trois représen-
tans caractéristiques de la pensée alleman
de. Làle succès ne justifie pas les moyens t
et l'idée proteste contre la réalité du'
fait. De là les clameurs qui se sont élevées"
dans les Chambres de Stuttgard,de Dàrms-
tadt, de Dresde à propos de Rendsbourg;
Ad i là cette réclamation persistante de la
Convocation d'un- Parlement allemand.
De là -ces aspirations >vers un nôuveâu
droit qui poserait une limite à l'arbitraire?
de -la torce. «M. de Bismark » s'écrie un des
principaux organes de la démocratie alle- :
mande, «méprise- là -hainejet l'indignation;
de la nation allemande; il vérra_ bientôt
qu'il s'est trompé. » •
• Je- pènse qu'il attendra encore' long
temps si d'autres raisons que des phrases
doivent changer ses convictions. ' 1 "
' Rêveuse ét philosophe, l'Allemagne cen- !
traie manque d« toute initiative; ses hom
mes' politiques se'-conténtënt ' roloirtfetë
du triomphe de la penséeet n'agissent ^quë
soutenus,' : encouragés -et à la dernière e'x-"
trémité. Si la force a facilement rais.on'des
exagérations des Prussiens; si, en prenant
des formes plus dou'ces, elle triomphe sàn^
résistance delabônhomie àes'Autïifcliieris'y
elle trouve une résistance sérieuse ; ; opi-
niâtre-dans TAllemagné centràle, qûi'veùt :
conserver àtoutpiïx le droitdepàrlér et dè
protester; mais; c'est là tout ce qu'elle féray
à moins qu'elle ne soit poussée-ou forcée^
' Cetté aide,^ cette assis tance, on la récla
mait de 1 l'Autriche ; aussi'là presse de
, Vienne',-lès journaux'-du gouvernement et
ceuxdè l'opposition-n'avaient-ils rien de
plus-pressé q'aè de protester" avec-toute
l'indignation possible contre- la prise dé
Rëndsbourg. On comprenait -qu'approuver
cet acte 'c'était perdre à tout jamais' l'Au
triche-dans l'esprit de l'Allemagne.' On;
n'admettait ipas- la possibilité d'une' en
tente préalable entre "Vienne- -et Berlin-
on s'est montré scandalisé des assertions
contraires "des feuilles prussiennes?
on s'est' effbrcô à- démontrer l'identité;
des intérêts 'de -'l'Autriche et' des Etats'
secondaires; On ne voulait pas croire à
tant-d'abaissement, imposé^par la mal
heureuse alliance prussienne au moment
même de la conclusion de la paix, c'est-à-
dire à un moment où toute-dissidence ne
pourrait que ^profiter à l'ennemi ; on es
pérait trouver dans cet incident un moyen
çôis-Joseph à M. de Bismark; eiifin on
faisait voiT le triomphé complet de ;la;
politique prussienne par l'abaissement de
la-Diète, l'isolement de l'Autriche y l'ab-
sorptiôn/dë l'Allemagne^par la _Prtisse.
« Vous avez toujours désiré,-aurait dit un
diplomate, qué l'Allemagne soit dirigée
par-Vienne. Vos 1 vœux sout accomplis, de
puis que- M.- de Bismark séjourne parmi
vous.' »
- Tel est le langage public et le mot d or-
âredsoné. 1 ■ ' <
Màis âi {'on prend en considération quel
ques faitsy il est impossible de nerpaa ^âd-V
mettre soit une entente préalable, soit-un
acquiescement' tellement rapide etrésigne,-
que l'entente serait de beaucoup plus ho
norable. La nouvelle de la prise de possesT;
sion de Rëndsbourg est parvenue à Vienne
le jourde Fàrrivée-de M. de.Bismark; et-
ce jour-làmême on l'a vu se promener en
public,- bras-dessus, bras-dessous i aveo
M. de Rechberg;- Ces. relations cordia
les n'ont'pas cessé depuis ;-quelques jours
après, à la Diète, l'Autriche, la puissan
ce la plus'intéressée dans la question,
s ? ab3tient de < protester:; et il ' n'y .aurait
pas eu i accord ?" -Peut - être est -r il. plus
facile encore defixer- le prix ■ du ! marché,;
én affirmant que l'Autriche;, ■ en échange
de tous les avantages que la Prusse vou
dra tirer de son action,.a réclamé et obte-
.nu defson allié l'abandon du principe des
Nationalités; aussi la Jx/izette de Vienne. (2
août) annonce-t-eUeKrfù'éicetté gberre n a
pas eu pour but de fafre'.triompher « les
prétentions imaginairës de nationalité.»
Pour extrait : L. B oniface. 1
Le courrier de Saïgofl, à là date du 10
juin, Apporte des nouvelles pacifiques. LQ;
mandarin de Binh-tuan, soutien des ban
des de la frontière de l'est, le promoteur
dès troublés et "des assassinats des cercles
dé Bien-hoa ét de Bariah, demande au-;
jourd'hui notre secdors contre les pirates
; qui tiennent laj mer ef interceptent toute
communication et to.ût coiÇTOPrçe éptre la,-
haute Qochinchine "et les ..trois provinces
au sud. Un autre' acte très-impoi ^nt est
le couronnement dii roi du.Cambodge.
{Moniteur.)
• Le Moniteur de TArmée a reçu des corres-
pondancès' particulières' de Shanghaï _ du
10 juin. Elles contiennent sur les derniers
évènerriens. militaifes du- Kiang;Si et du
Kiang-Fou des informations qui ne sont
pas encore connues en Europe.
- Après ,1a' prise dè llaug-Tchepu et. celle
de SouTCheouy le généràl commandant les
troupes' rebelles, Ghaii-Ouang'-. qui avait>
défendu- ces - deux, places' avec .beaucoup
d'énergie et de talent; poursuivit l'armée
impériale,l'atteignit près de Chin-Ky^ngj
et remporta sur elle une victoire signalée,
..A la suite de ce succès, Chan-Ouang s- J é- -
tablitrsur les -hauteurs qutoccupaient les:
im^ériaux^et fit venir du Roueitheou, son
pays natai, des renforts' important qu'il a.
reçus aii mois'de maivAla'tête deces .ior- ;
ces, .ii s'est déclaré ouvertement conùe
son souverain'le' grand Taeping, chef su
prême- des -, rebelles,'. avec lequel il était de
puis; plusieurs; mois en lutteiouverte, et il:
a annoncé à ses soldats qu'il allait mar
cher sur>Nankin pour le -mettre à la rai
son. S'il exécute ce projet,, comme tout',
porteà le croire, .il; renversera le grand
Taeping et se fera couronner roi à sa
place-, ■ ■ ,
; Cet-acte, peut avoir -des conséquences.
I énorme^, car Chan-Ôuang. possède, unméK
I rite, supérieur,;comme homme • de guerre
eVcomine organisateur/et la cour de Pé
kin trouvera en lui : coup plus redoutable que le grand Tae
ping actuel,,homme sans valeur, qui, dans,
i son palais de Nankiny mène une vie en
tièrement consacrée, au plaisir et à la ,dé-,
. bauchej-
M. Lambert, duc d'Emyrne, nous com
munique la note suivante qui lui a été
*> -t* i o: il ^ 4 *î ^ ' -•£
. Feuilleton dii Constitutionnel, 7 août.
J 'i A
LA FORÊT DE BOND Y
EPOQUDlDE LA RÉGENCE.
Première partie.
IV. '
U>"E FU.LE DC RÉGENT.
• Pendant le temps que le chevalier de
Liliers mit à rejoindre M.-de Laval, celui-
ci n'avait pas ■ considérablement avancé
ses affaires.
" Arrêté dans une sèconde antichambre
précédant lesappartemens intérieurs qu'on
appellait les cabinets de M. ie Régent, le
Toyal gentilhomme s'efforçait de persuader
à un homme tenant à la main ; un bougeoir
allumé, qu'il devait être introduit sans re
tard auprès du_ nouveau chef de l'Etat,
attendu, disait-il, qu'il avait à lui faire
une communication de la dernière consé
quence.
— Impossib'e, Monsieur le comte , ré
pondait l'homme au bougeoir, un nommé
d'Ibaghet, concierge du Palais-Royaly M.
le Régent, est excédé ; deux fois dans la
fournée il est allé au'l'arlement , et' dans
l'intervalle il n'a j pas cessé d'avoir du
monde, .
— Je le sais bien, répliqua.M. de Laval
én ïnentant, puisque tantôt il n'a pu me
dire qu'un mot et m'a renvoyé à ce soir.
—Eh bleu! sans doutev répliqua d'Iba-
gnet, Son Altesse l'a,oublié. Elle arrive de
Versailles oùj aussitôt libre du Pâl-lement,
elle est allée- voir la roi, en se rabattant
sur Saint-Clôud, chez Madame,son augus
te prière. Je vi'ens d'éclairer Monseigneur
jusqu'à l'entrée : de& petits appàrtemens,
car la maison aujourd'hui, est en l'air et
personne ne s'est trouvé à-son poste lors
de son retour. : • « D'Ibagnet, m-a-t-il dit,
comme je le'saluais en le quittant, il n'y
a que toi ici qiii ais lesehs commun.—Vo
tre Altesse^ réporidi's-je, me fait honneur.
—Aussi, reprit Monseigneur, je te fais res
ponsable de la consigne. Tous mes con
vives doivent être rendus à cette heure, et
après moi personne n'entrera; tu entends?
r-Excepté,, poiïrtant, répliqual-je, .Mme
de Berry qui a fait dire qu'elle viendrait
souper! — Mme de'Berry pas plus que les
autres, cela lui apprendra à être' à l'heure.
D'après cela, Monsieur le comte, jugez si
je puis vous laisser passer!
— Mon cher d'Ibagnet, répondit M. de
Laval, vous êtes un homme intelligent et
dévoué.
— Pour dévoué j'ose l'affirmer. ;
— Eh bien! faut-il vous le dire, si je ne
vois pas M. le Régent ce soir, c'est le salut
de l'Etat,, vous entendez, le salut de l'Etat,
qui peut être en question. " 'V
- — Monsieur le comte pourrait s'adres
ser à l'abbé Dubois.
— Non, non, c'est à M. le Régent qu'il
faut que je parle; au moins ne pourriez-
vous lui faire passer un billet ?
.—.Moi; je ne m'en chargerais pas, répli
qua d'Ibagnet; M. Cauche, valet.de cham
bre de Son Altesse, a quelquefois réussi
dans 'ce tour de force',mais il ne se mêle
pas trop'de sauver l'Etat.
M. de Laval comprit la malicieuse in
tention de la réponse. M. Cauche était pu
bliquement connu pour être le Mercure
du Régent, et, en l'indiquant, d'Ibagnet
faisait assez entendre que, blasé, par. ses
fonctions de concierge,' sur les mille et
une habiletés des solliciteurs pour for
cer une porte défendue, 'la grande raison
du sàlut de l'Elat l'avait très médiocre
ment ému. • '
— Du reste, reprit le cCimte avec anima
tion. quand-je devi-àis passer la nuit ici,'il
me laut un ontretieâ avéo Son Altesse et
, veuillez y faire attention;d'Ibagnet, je vous
rends responsable des conséquences que.
peut avoir votre obstination à ne pas m'an-
noncer. ...
T-Comme Monsieur le comte voudra,
répliqua le concierge.
C'était un vieux serviteur, de la- maison?
d'Orléans qui, ayant vu naître 1&, Régent,
avait avec lui son frane-parlèr et ne redou
tait pas grand'chose piiur son crédit, sur 4 !
tout quand.il exécutait religieusement.nn
ordre.
.— J'aurai seulement rhonneur, de faire
observer à Monsieur le comte,, dit-il, en"
saluant pour, prendre congé, que^ plus il
attendra, moins il aura de chances. Après
souper, M. le Régent se couche et il est en
core moins visible* .
Resté sur cette remarque un peu; go
guenarde, M. de Laval était arrivé .au
dernier degré d'une exaspération facile à
provoquer -chez lui à moins de frais,
quand parut le jeune Liliers.
Comme ce jeune homme avait une de
ces figures ouvertes et avenantes qui plai
sent à première vue, d'Ibagnet, se ren
contrant avec lui à la porte, lui demanda
poliment ce qu'il souhaitait. „
— Parler à M. le comte de Laval, que je
sais ici, répliqua le chevalier. f
' Le voyant essoufflé :
—Il n'était pas nécessaire de tant vous
hâter, dit le conciergej le voilà ! et il paraît
être' ici pour quelque temps ; cela ne fera
pas. mal, vous lui tiendrez compagnie
Et, d'Ibagnet sortit, laissant ensemble les
deux visiteurs., '
■ Il faut se représenter une antichambre
mal éclairée où ne se tenait aucun^domes-
tique, parce que l'heure des fameux sou
pers venue, tous' les services cessaient
dans le palais. Alors la vie'et l'activité, se
retiraient en quelque*sorte au cfcur, 'c'est-
à-dire dans les ehlours du local otxs'éveil-
lait l'orgie. Un seul détail sera mis en re
lief- dans cette grande pièce déserte, c'était
une table recouverte d'un tapis vert; sur
cç tapis, quelques -jeus. de cartes grais
seux témoignaient de là manière dont - se
charmaient les loisirs deJMM. les laquais..
■■■- S'approchantavec politesse de M. déla
vai qu'il fut heureux de-rencontrer sehl :
— Monsieur le comte, dit le chevalier,;
je sors ; de chez Mlle Chausseraie; elle, a
daigné me confier une difficulté que vous 1
avez eue avec élle et je serais vraiment
heureux si je -pouvais me porter, utile
ment conciliateur dans;le débat. , • : i
; — Et-que .vous a : t-elle dit.au.juste de ce
débat? demanda, M, de Laval du ton,le.
moins engageant,
—Elle-m'a -parlé de papiers ayant de-
l'importance et dont'vous l'auriez dépos
sédée d'une façon un peu vive;
— Et après ? fit ^dédaigneusement le
çomte. , ■ ' .
—Dame, naturellement, ces papiers, ;
elle désirerait les voir, rentrer dans ses.
mains. . i-.
— Et elle vous a chargé de me les.rede
mander?
— Chargé, non, répondit le-chevalier,
prenant soin de bien établir cette nuance,
c'est moi qui me suis offert; qui ai même
fortement insisté pour m'entremettre.
— Et la nature de ces soi-disant papiers,
a-t-elle : été jusqu'à vouàl'expliquer ?
. Soi-disant, répliqua le jeune Liliers,
mais ces papiers existent. Mlle Chausse-r
raie est incapable de dire.aatre chose que»,
la vérité ; seulement il est possible qu'elle >
ait mis ; un peu d'exagération en me par
lant de l'étrangeté du prûçédé par lequel
ils étaient sortis de ses mains. • - - , '-
/— AIqvs Mlle Chauss,éraie se plaifit-de
moi ?
. — Beaucoup, Monsieur le comte; . - ■
• — Eh bient - dites-lui, qu'elle est; folle,
que je,la sauverai màlgçé. elle,, et qu'elle^
prend se? ambassadeurs un peu, trop jeu-'
n'es, pour qu'ils puissent avoir la chance de -
réussir dan,s,une négociation!
-Ne marchandant pas à se. compromettre
à la suite de celle qu'il aimait : *
Monsieur, le cpmte, repartit le cheva
lier, tout ie : raonde ji'pst pas-.de votre a vis y
relativement à l'â^e où'l'oif peut être con'-'
venablement entremis dans une diploma
tie, Du vivant du feu roi, M. de Torcy, se-
| crétaire d'Etat pour'les affairés étrangères,
m'avait: charge'd'une'" mission ayant rap-
port ! aux inatièrès ; extrêmement graves
: dont :'.tràitènt les ■ pièces dont vous êtes
devenu détenteur;:et cette missioii, ou n'a"
;pas trouvé, que je m'en- fusse précisément
j mal acquitté.
— Ainsi ces-documens secrets, vous sa
vez cequ'ilscontiennent? ■ • :
— Parfaitement, Monsieur- le comté, et'
je suis d'avis que, d'honneur, Mlle Chaus-'
;geraie:est engagée à;faire de -ce dépôt l'u-
! sage qui lui a été indiqué,
i - '—Mais, puisque.ee dépôt est maintenant
, en ma possëssion ?
;—^ C'est cela même,. Monsieur le comte,-
: vous serez assez bon pour vous en dessai-'
sir; je ne suis pas ici à une autre inten
tion. ;
- -r- Ah çà ! mon jeune ami, dit M. de
Laval en remarquant qu'avec ses airs de
naïve-politesse le chevalier parlant haut'
et ferme .devenait prodigieusement agres
sif, savez-vous que vous êtes du dernier-
bouffon. : ' • 1 ■
— Et -en quoi, Monsieur le comte? re
partit Liliers én persistant dans ses airs
de simplesse.-
— En| ce que vous pouvez vous, imagi
ner qu'une chose que je n'ai ni-pu ni vou
lu fa|re pour Mlle Chausseraie, je la ferai"
pour vous.
. — Mais certainement, Monsiéur lo.'com-
te, vous.la ferez. Vo.us êtes tr ;p honnêtes-
homme pour ne pas la faire.;Dans un ■ es-».
prit de taquinerie auquel ôn-vous dit assez"
enclin, en plaisantant, vous avez pu.em
porter, de- chez MUe.Chausseraîe 'quelque
chose à élle appartenant; mais du moment '
qu'elle, vous fait savoir que la plaisanterie .
lui semble passer lès'bornes, et que, cetlej
chose, elle .vous- la redemande sérieuse
ment..;
—.Eh bien !.sérieusement, interrompit
M. de Lavai; je l'ai, cette chose, et'je la
; i.vi ' '-'A,» •' • ■ i >:■"
gardé. Que dites-vous à cela, Monsieur le
plénipotentiaire ? ,
— Je dis que, de souverain à souverain,
! cela s'appelle une conquête; mais que de
i particulier à particulier et surtout d'hom-
;me à femme, çela prend un autre nom.
i — Ce : -ïiôm,' s'il-voufe plaît, je ferais cu-
rietii de l'entendre. ;
« —- Si je m'abstiens de le prononcer, ré-
i pliqua-Liliers avec une intention marquée,
i c'est par la considération de votre qualité
j qù'e je.resp'e'cte aussi en moi-même et sur-
! tout'par-égard pour votre grand âge.
| - Ce dernier môt était fait pour mettre
jhors de lui M. de Laval; il' avait des pré-
! tentions à une- façon d'arrière- jeunesse
Ique semblait'lui autoriser une taille svelte
jet élancée conservée par son extrême niai-
Igreur.
j —Les gens de-mon âge, reprit-îl donc,
imon petit Monsieur; sont dafas le droit et
jdans l'usage do ; donner des leçons aux
'gens du-vôtre; vous avez été, à ce qu'il pa-
;raît,. assez mal- élevé par votre mère, et je
''vois qu'une correction Vous sera néces-
isaire. ■
I — Tout de suite, Monsieur, dit le clie-
jvalier, en mettant la main sur la garde de
jsonépée.-
| — Non, Monsieur, ce n'est ni le lieu, ni
! l'heure. ■
PW
sonne, l'heure, au contraire sera parfaite
pour-une fustigation. '
j — Non, jeune présomptueux; je né suis
pas si'pressé : vous -avez vos instructions
qïji'sont de'm'empèche'r de-parler à M. le
Régent, mais je ne suis pas tenu de jouer
: dans le jeu-de votî'é commettante; quand
j'aurai fait mes-affaires, je traiterai com
me il convient la ■ dcrnu:re carte qu'elle
:vient d.ii jeter-sur le tajiià.
-r^ Mais si j'e vous insultais, Monsieur le
faiseur d'affaires,' et que, do mon gant,
loiietté au travers du visage, je \ous fii-se
vyir à quel point ma mère a' négligé-œno
BUREAUX A. PARIS : rue de Valois (Palais-Royal);
DIMANCHE 7 AOUT 1864.
MMMMI
ABOMtHENS
DES
DÉPARTEMENS,
>, ,n wr „-r,n-
TR01S MOIS ,.-...;;,! 16 FR.
.SIX MOIS.iîVv. 32 FR.
UN AN... 64 FR.
a>ora lbs pats étrangers, voir le tableau ■ v -
publié les 5 et 20 de. chaque mois.
ïmp. L. BONIFÀCEi t. des Bons-Èhfans, 19. ■'
r ;,/te mode d'abonnement le plus simple est l'envoi d'un bon de poste ou d'un efiet
' i ; sur Paris, à l'ordre de l'administrateur du journal, ruè de yalois, n° 10.
JOURNAL POLITIQUE? tOTERSEL.
TROIS MOIS.... .V.Vï 13 : FR.'
six mois . .-. ;.v;. r.v " 26 FR.
UN AN.' ' 52 FRi
JJN NUMÉRO 250 ; CENTIMES; ■
Les abonnèmana datent des i" et 16 ;
* . i •. de chaque mois.
Les lettrés ou envois chargent NOS AFFRANCHIS sont Tefu$e$,
' Les, articles • dô'gQsés ne;sont pas rendus* î • »
I -Les Annonces so>nt reçus chez M. P*wis.i rue NotrkDàme^des-Victoires, n°
J V'. - (place d* la Bourse). - -
6 AOUT.
ri ^ < 1 A '
07
■ B:Les correspondances'privées par nous
citées hier kv^entraison-rie Moniteur 'prus-
sfen,ët jà Gazette, de- la. Croix déclarent ca
tégoriquement que ' les : duchés 1 ont été
cédés à la Prussë et''à l'Autriche sans
àiicune réserve ; ? cfe 1 } 'dernier r journal Tsx-
pliqùe.mêxiie 'que ïe'Danémàrk s'est obli
gé a reconnaître toutes les- dispo'sitiçns
que les deux; grâhdès .puissances' 1 pr'én-
dront à l'égard des. duchés, c'estrà-di-
ifc qu'il . .s'est obligé devance à adhérer- à
toutes; lescombinaisons- possibles, l'an
nexion comprise. '
j'iie' mên$ jpjùrnal nous, fait également
savoir que, loin id'être disposée s 'retirer
ses/troupes de" Rëndsbourg, la Prusse se
j5roi>ôse air contraire, .d'inviter lëà troupes
fédéral és à, vouloir bien évacuer te Holstein,
qù leur présence est- devenue : ihutilë;"et
memë, au pôtnt'de',yue-de 1 S l,Gazelle de ta
Croix , qùelque„peu déplacée.
V*. • Ecoutez, je vous prie, .
a Ce raisonnemeat-ci, lequgl.est des plus forts: »
• La Confédération j^ermàhique ifa/pas
pris part à la guérre; n'ayant pas pris part
^, îâ guerre,, elle n'apar participé à la
paix n'ayant pas!: participé à la paLt,
•«lie n'a pu se faire pède'r 'auciinè portion
■des ; duchés ;. c'est donc èu la - Prusse et
à l'Autriche, seules que le Holstein et le
Sleswig sont cédés puisqu'ils leur sont
'iiédês, ils. leur appartiennent jusqu'à plus
ample, information^ etj\par conséquent,
Sa Confédération germanique n^a plus rien
à voir dans le Hoîstëin, qui,de fédéral qu'il
était lorsqu'il cippartena.it - au Danemarkj
doit échapper à laConfé dé ration au lende
main du triomphe des armes allëmandes.
' Sâtons-nousde dire'cjue non-seulement
dans les Etats. secondaires ,-anais en Au
triche même y comme dans touà lès* rangs
déi'epinion libérale allemande: ,* : on ne.se
prêterait pas facilement îù la politique de
la Gazette 'de la Croix. lïOst Dentseh - Post
dit avec beaucoup -de raison que les gran
des- puissances ne sont que lés gardiennes
fle li propriété d'autrui, et qu'elles devront
se b,àter d'en opérer au plus tôt la resjti-
ijitio'n aù. légitime propriétaire. Si l'on
$'en.: rapporte à : cette • feuille , -le pro
gramme de l'Autriche', touï a fait .d'ao-
éprd'avec les intér.ôtside lîAÙemagne, con
sisterait purement et simplement à-hâter
et à favoriser la reconnaissance du p'rincë
Frédéric d'Augustenbourg comme duc dè
Sleswig-Holstein, et à laisser de côté pour
le moment,la question de l'entrée-du sW-
wig dans la Confédération gfermanique, 4
çaïsop.;'dBs difficulté^ européennes qui s'y
rattachent, , • * ; i . •
o Lord Palmerston tfoit prochainement vi
siter le district-manufacturier de BradforÛ.
En apprenant cette nouvélle, les ouvriers'
de Bradford .se sont réunis en meeting, et
ont décidé à l'unanimité qu'ils saisiraient
cette occasion- de présenter au -noble lord
Une respectueuse adresse pour réclamer
les droits électôrau? dont ils sont pri vés et
poilK désabuser le premier ministre suir
l'indifférence supposée du peuple en mçi-
fière de ïéforme'pârleméritaire; :
■ T L"és derniëres.nouvelles d'Amérique an
noncent la délaitè de Hunter, qui a été
forcé de se retirer sur Harper's-Ferry, et
se trouve ainsi définitivement séparé de
Grant. - ■ — ■ -- < . "
Uq combat, que les dépêches qualifient
dé désespéré, a eu lieu le 22 à Atlanta,
sans résultat décisif. : -
. : i ■ ' ACGJISTE VlTO. '
; TELEGRAPHIE PRIVER, j
tiverpool, 6 .août. "
trAwtrqlasianj apporté 113,733 dollars.
, - . i > ^New-York, 26 jiiiîlçt. :! " ■
La perte de Sîjerman dans la dernièrè ba
taille est évâlùée-à 2,500 hpmmés. et celle des
confédérés "S *6,000. - ' - -
' Oa assure que le général Rousseau a occu
pé Montgoinery dansM'Alabamâ et qu'il a cou
pé tous les chemins dé fer côaduisant à Atlan
ta. Les communications à l'Bst d'Atlanta sont
détruites!" ■ ' " '
- jLô- ministre des finances, M. Fessenden, a
ouvert une 'souscription nationale pour un
emprunt de 200 millions de dollars dont les
intérêts seront payés en or.
' New Vork, â!> juillet (par
• '" r XAUstralasian.)'
TJn combat désespéré a eu-lieu, Iq ; 22, à At-
lanta, sans résultat décisif. Le général Sher-
man' occupait une position sur la gauche de la
Ville en dedans d'une partie des fortifications.
- En Virginie,- le corps fédéral db ttunter a été
battu et forcé de sé-retirer" sur-" Harpers-Ferry.
On s s'attend à-une nouvelle invasion des con-
fô lérés dans le Mar.ylanà."
f Or, 256 3/4; change sur Londres, 280. ..
' ' ' • . Copenhague. 5 août.
La revue française du Berlirigske Tidente con
tient la demande de négociations de paix'di
re;; tes adressée, le 12 Juillet, à MM. de Bismark
et de Rechbérg, ■ et l'acceptation de. ces deux
noinmes d'Etat.M. de Rechberg.met cependant
à son acceptation la condition expresse (Juô le
ïoi Je Danemark' se déclarera prêt à renoncer,
èn faveur des. alliés, aux trois .duchés et, à re
connaître-à la .misse ^r,à l'Autriche le droit
d'en disposer,. .• . t -, ■ "
ITrîlTiP.fAWt K o/vAf 1
traité de commerce franco-prussieii.
" ' ' Berlin, 8. août.
M. le président Hansemann viunt de mourir.
. ' ' Turin, S août.
. Le journal olflciel publie nn décret qui
étend l'application.du placet royal -aux- actes
des évêques portant nomination d'économes*
Curés et vicajres-spirituels ou renfermant des
dispositions sur les biens ecclésiastiques. ;
• Athènes, 4-août.'
M. Deriosoki a été réélu président de l'assem
blée. ' • .
■ -Les députés ioniens ont reçu, à leur arrivée,
un accueil enthousiaste.- : J!s ont prêté serment
hier. - . ..
La discussion de la Constitution commence
ra .vendredi prochain.„
.j, - r f .. Suez,4 août.
. Les nouvelles de Calcutta sont du 16 juillet.
Elles ne,signalent aûcun.fait important î.r
. Les^â-vis. .de ; Melbourne » du. 26, juin portent
que, dans la Nouvelle-Zélande, les troupes pre
naient leurs quartiers d'hiver. •
' . ■ - Marseille, 6 août . - !
.Les^ lettres ; de Tunis, du 31,juillet, disent
que le boy avait notifié aux consuls la con
clusion de la paix et qu'il; avait expédié un
.vapc«i£ . portant nno dépftr.hn à Oagliari. Les
consuls: attèndaient dîautrêï- rènseignemews.'
Les Arabes se montraient incrédules et mé-
contens et accusaient leurs chefs d'avoir- si
gné le traité sans avoir obtenu le renvoi du
kasnadar; La guerre civile continuait entre
Sousse : et les vitfcrgpg''voisins. Les amiraux
français et italien avaient envové deux navires
pour surveiller le littoral de ce côté et proté
ger leurs nationaux. ■
- L'a^ent-consulaire autrichien avait annoncé
la paix- comme officielle en témoignant sa sa
tisfaction de ce résultat. -
■ ; . Lisbonne, 4 août.
Le roi, recevant la municipalité k l'occasibn
de la fête anniversaire de la Constitution, 'a
dit qu'il conserverait toujours des institutions
qui font la prospérité du pays.
■ ' ■ (Ilavàs Bullier.)
■ Voici les dépêches que nous recevons ce
soir : 1 " ' ~- ' . - ;
. . , T." ,..Londres, 6 août.
, Lèltm^s a reçu de f an correspondant spé
cial de. New n York les. nouvelles suivantes en
date du 27 ■. . '■ . ;
La nouvelle de 'l'évacuationd'Atlànfa est
contestée. Un- combat, a eu lièu devant cette
ville, le 21> et s'est continué le 22 avec un
grand acharnement. Les fédéraux avouent-une
perte de 2;500 hommes, parmi lesquels le gé
néral Macpherson, et évaluent' la, porte des
confédérés au dessus de 7,000 hommes.
Le,23,lajlutte,fut suspendue et une trêve fut
conclue pour l'enlèvement des.blessés. On n'a
pas publié: lé rapport du général Sherman. Le
ministre Stanton s'est également abstenu de
donner aucun détail officiel sur ce combat.
\ Des dépêches non ofllçielles de Wàsliington
disent .qu'e le combat'ne s'est pas renouvelé le
lundi '28; On groit 'qùe ,le général confédéré
Longstrëet est en ' piarthe pour aller renforce]*
flood àvec.20,000 nompies. " ' ^ -*=■ ■-
" Rien de nouveau sur le projet de confédéra
tion des Etats,du Ndjd-Ouest. On çroit que l'af-
Tàire.â' été très.jBxàgéréë, ' ' • t; "
Londres , « août; S h. soir. .
Consolidés anglais^ 89 l/16i Bourse faible.
On a toujours de grandes-inquiétudes an sujet
'du tnarché monétaire. 1 - ; J ' 1 '
■ . ! Flensbourg, îi août.
Une .proclamation du gouverneur militaire
du Jutland, général .Vogler de .'Falkenstein, en
date du 2 août, : annonce que, pendant foute
la durée de l'armistice, l'état de [guerre conti
nuera sans changement dans le Jutland.
La. rGmetle de l'Allemagne septentrionale , qui
se publie ici, dit qu'on :attend dans notre port
d imanche • prochain ', 7 août; deux yapeurs
ayant à bord 800 soldats sleswigois libérés du
service.- - ■ ,' (Éavas-BullUri) i '
Le Moniteur publie un décret qui sup
prime les révélations concernant, les im-
meubles domaniaux, ainsi que l'allocation
de récompenses àtix" révélateur^.: Ce dé
cret, bijen que. se rattachant à une législa-
iiôn spéciale, a néanmoins, au point de
vue des intérêts généraux, une importan
ce qui ménte d.e~,fixer ratteixîijon. '
. s Ojâ entend ; par révélation la r recherche
faite par des particuliers, moyennant une
répomp'ensê, des' hiens ' et |rpits doma
niaux usurpés , et inponnus aux agens de
l'Etat.
• La révélation a été introduite dans la
législation domaniale en 1667 et' en 1790,
c'est-à-dire à deux époques où il s'agissait
soit de reconstituer le dotnàine de la'cou-
tonne, çn faisant rentrer sous la main du
roi les! domaines aliénés par engagemens,
soit d'organiser sur de nouvelles bases le
domaine' dé' l'Etat, que là sécularisation
des propriétés ecclésiastiques venait d'acr
croître dans d'immenses proportions: ■
C'est ainsi que l'édît du mois' d'avril
1667. disposa « que ; ceux qui donneraient
» avis et fourniraient des mémoires-des
}> domaines : aliénés et usurpés; dont n'au-
rait été!fait,aucun état, auraient le
» dixième de->ce qui reviendrait' à Sa Ma-
» jesté. »
De même en 17.90, afin de remédier aux
désordres inséparablês d'une prise de pos
session subite ét de l'accumulation des' ar-
chives ecclésiastiques dans les dépôts pu-
.blics, des bureaux de- recherches furent
établis pour la découverte'des propriétés
devenues domaniales. Et plustard^ on crut
Mtef in constitution définitive-du-domSL-..
ne décrétée en 1790, en'âutorisant lesîpar
ticuliers^ moyennant '-une récompense^ à
révéler les biens qui aiïïSMnf échappe aux -
recherchesrdes agens de l'Etat. ■ '
Les révélateurs sont ainsi devenus des
auxiliaires, et -peut-être indispensables
dans un moment de transition ; mais leur
ingérence dans la recherche des biens do
maniaux devait être nécessairement tem
poraire. En effet, la loi de 1790 avait eller
inême déclaré que le domainede l'Etat de
venait prescriptible jet que les détenteurs de
portions de ce domaine- pourraient en ac
quérir la propriété- définitive par l'elfet
d'une jouissance publique ét- sans trouble
pendant quarante ans; Une autre loï du 14
ventôse an YII contenait.des-dispositions
analogues, eh.pe qui concerné Jes domaines
engagés par la couronne avant 1790.- Les
délais fixés par ces deux lois sont expirés
depuis 1830. D'où vieat donc qu'aujour
d'hui encore les révélations trouvaient
matière à s'exercer,-èt qu'il a fallu le dé
cret du 27 juillet pour y mettre fin ?
, C'est qu'un grand nombre de bois sont
devenus la propriété des communes y sans
qu'elles .puissent justifier d'un titre écrit.
On saiti en effet, comment s'est fondée la
propriété communale. Sous le régime féo- •
dal, le territoire était divisé, en fi&fs dont
" une ipartitî aâ'séz notable était entre les
mains du
sur leurs terres, des G cqlons qui les mirent
enyaléur, et pour, attirer et retenir les vas
saux, ils Jeur concédaient des droits telle
ment étendus sur.les produits des forêts,
qu'il est arrivé souvent que ces produits
tout entiers étaient, absorbés par l'exercice
dès àroils côncédés.
Dans ce cas., la propriété du; seigneur
était réduite S un droit purement nomi
nal; pailla suite des temps et de son con-;
sentement peut-être, ce droit de propriété
est tombé en oubU et un assez grand nom
bre de communes jouissent paisiblement,
depuis plusieurs- siècles, des forêts dans
lesquelles . le seigneur, n'a.yait concédé
peut-être aux premiers habilans que des
droits-préçair 'esi ~ : ' :: '
L'Ëtat .à'«ti^ji^é..^x s feign$}ii > 8-,ecclé>
siastiques, et comme la. loi civile dispose
que la prescription ne p,eut être acquise
par Ceux qdi ^ossèdeht JiVtit^e précaire,
des spéculateurs, savans mais intéressés,
exploraient encore aujourd'hui : les archi
ves, et exhumaient de \apou&sière des siècles
"des titres ol)sciirs et ambigus, desquels il
paraissait résulter que des forêts j dont les
communes avaient joui jusqu'ici Iibre-
Ament, ! to'avaient f cepebflarit-été. concédées
aui habitans i prim î ijïfs ( que , pour servir à
leur usage. Ces spéculateurs élevaient la
prétention d'user dè la facilité de révéla
tion poiir entraîner lé domaine dans des
procès sans issue j dont l'JËtat aurait fait
tous les frais, et dont eux seuls auraient
recueilli le bénéfice, car on ne saurait
mettre en balance les sommes peu impor
tantes qu'auraient puVprocurer au Trésor
d'aussi regrettables procès, avec les frois-
semens légitimes que causaient aux popu
lations des revendications aussi imprévues
que peu justifiées en équitéi 1 ' *
' C'est à cet état de choses que l'Empe
reur a voulu mettre fin. . „ , r
Il a jugé que le système des révélations
que repoussent nos' 1 mœurs n'était plus
justifié par l'intérêt du Trésor ; il a pensé
que la dignité ç[è, l'Etat ne lui permettait
.plusTid'accepteft les révélateurs comme
■âui-lliçiires; il'&• voùlii que'lés pp pulàtion
jptiissent jouir sansi trouble de cè qu'elles
-ont' considéré jusqu'ici comme leur patri
moine,'et qui n'est au fond qïTùiie partie
de là richesse publique^ ,
~ ^Le ^cret du 27 juillet consacre donc
une, réformé utile et ^importante qu'il' n'y
-avait pkts de motif de' différer; il doit être
■accuèilli; par tout. le; monde .Gommé un
hommàge.'rêndu à ia moralé publique ; Û
doit ; être. accueilli comine'un 'bienfait par
les communes propriétaires de forêts 1 d'o
rigine-'féodàïe, fe,t, à l'avenir,' les 1 , popula
tions né sérbnt plus exposées, à être dé«
pouilléès de leurs propriétés par les'révé-
latio&s intéressées de ' spéçulâteurà; ;-ç|ui
pourront désormais consacrer'leurs, trar
.vaux .à des recherches plus dignes d'eux-
mêmes et de la-science du'droit/ ■ 117
. . l'f.f.;,: j. - AràilSTlTVlTlJ., '
On noiis'écrit de Francfort, 4 août :. :
. Laprise.; de possession de -Ilendsbourg
par les troupes-prussiennes; et les condiï
tions probables de la paix que l'on de
vait concltrre''à'Viédne, ont été la semai
ne passée les deux principaux sujets de
la préppcupation'publiqne'e'n Allemagne.
S'il existe souvent des divergences essen
tielles dans l'opinion publique y suivant
qu'on l'étudié à Vienne, à Berlin ou
Francfort, c'esi-à-dire dans le midi, dans
le nord ou au centre de l'Allemagne , ces;
divergences n'ont jamais été : plu^ mar-'
quées qu'à l'époque actuelle, et suri'otit
dans ce moment. ; '
- A'Berlin, on approuve sans; réserve la
conduite de M. de Bismark. On est
né de l'étorinement du reste de l'Allema-
tfn'p,. Won-'sëulement les troupes prussien-
nes àvaient le droit d'ëntrer à-Rendsbou-Eg^ i
èt le prince Frédéric-Charlô's .de se faire-
maître dé lai placé (ou, maître de la-situa-
tiôn; côinriie on dit maintenant), mais bien-
mieux,le Hanovre' seraôDligé de présenter
deê excuses pour les offenses faites par les
troupes fédérales au drapeau prussien;
Cette conquête sans combat est le premier
avantage réel que l'attitude du gouverne
ment ait assuré à'l'hégémonie prussienne
dans la question danoise^ et tous 2 féo
daux ou libéraux,, membres du Ratidnaî-
verein ou hobereaux, ne s'en montre
raient pas satisfaits !;
•de* rupture qui préserverait _rAu|âclie
dé l'application des idées anti-cbnBtitu-
Jionnelles de M.' de Bismark. 1 ■ ' C
ï Ga '.parlait de 1 la- démission de M,- de
ûechber^, de l'açGueil glacial et pîMii
de reproches fait'par l^mpe.rèuï Fran-
Aussi est-il certain, dès aujourd'hui,
que la Ghambre^lorsqu'elle sera convo
quée, approuvera entièrement lapolitique
ihinistérieliei que l'affaire se termine par
l'annexion matérielle.ou seulement moralé
des duchés, et qu'elle -ratifiera toutes les
dépenses faites ou* à faire; pour sauver, les
apparences, il est probable qu'elle refu
sera,- comme les: années-précédentes, le
plan d!organisation militaire; mais lamairi
gauche donnera ce que là main droite re
fuse, et tout le m'oride sera content.
- Cependant, 'ce consentement i ne sera,
complet que lorsqu'on aui-a rompu l'al
liance impopulaire ,avec\l'Autriche,' cette
alliance qui est un .boulet^ au,pied de M.
de Bismark, .qui :discrédite la-Prusse en
Allemagne, qui lîempêche de régner- à là
Diète,' de J s'emparer seule de la direction'
des affairé^.' • ! '
C'est ainsi aue l'on pensé et que 1 ôn
parle à Berlin; Mais il n'en est plus de
même lorsqu'on arrive dans Jes Etats se
condaires, au centre de l'Allemagûëj là
où la démocratie a pris de profondes raci
nes, où dé nombreuses universités élè
vent la jeunesse dans les idées de li
berté et de patriotisme y de Goethe 4 de
Schiller et de Kant, ces trois représen-
tans caractéristiques de la pensée alleman
de. Làle succès ne justifie pas les moyens t
et l'idée proteste contre la réalité du'
fait. De là les clameurs qui se sont élevées"
dans les Chambres de Stuttgard,de Dàrms-
tadt, de Dresde à propos de Rendsbourg;
Ad i là cette réclamation persistante de la
Convocation d'un- Parlement allemand.
De là -ces aspirations >vers un nôuveâu
droit qui poserait une limite à l'arbitraire?
de -la torce. «M. de Bismark » s'écrie un des
principaux organes de la démocratie alle- :
mande, «méprise- là -hainejet l'indignation;
de la nation allemande; il vérra_ bientôt
qu'il s'est trompé. » •
• Je- pènse qu'il attendra encore' long
temps si d'autres raisons que des phrases
doivent changer ses convictions. ' 1 "
' Rêveuse ét philosophe, l'Allemagne cen- !
traie manque d« toute initiative; ses hom
mes' politiques se'-conténtënt ' roloirtfetë
du triomphe de la penséeet n'agissent ^quë
soutenus,' : encouragés -et à la dernière e'x-"
trémité. Si la force a facilement rais.on'des
exagérations des Prussiens; si, en prenant
des formes plus dou'ces, elle triomphe sàn^
résistance delabônhomie àes'Autïifcliieris'y
elle trouve une résistance sérieuse ; ; opi-
niâtre-dans TAllemagné centràle, qûi'veùt :
conserver àtoutpiïx le droitdepàrlér et dè
protester; mais; c'est là tout ce qu'elle féray
à moins qu'elle ne soit poussée-ou forcée^
' Cetté aide,^ cette assis tance, on la récla
mait de 1 l'Autriche ; aussi'là presse de
, Vienne',-lès journaux'-du gouvernement et
ceuxdè l'opposition-n'avaient-ils rien de
plus-pressé q'aè de protester" avec-toute
l'indignation possible contre- la prise dé
Rëndsbourg. On comprenait -qu'approuver
cet acte 'c'était perdre à tout jamais' l'Au
triche-dans l'esprit de l'Allemagne.' On;
n'admettait ipas- la possibilité d'une' en
tente préalable entre "Vienne- -et Berlin-
on s'est montré scandalisé des assertions
contraires "des feuilles prussiennes?
on s'est' effbrcô à- démontrer l'identité;
des intérêts 'de -'l'Autriche et' des Etats'
secondaires; On ne voulait pas croire à
tant-d'abaissement, imposé^par la mal
heureuse alliance prussienne au moment
même de la conclusion de la paix, c'est-à-
dire à un moment où toute-dissidence ne
pourrait que ^profiter à l'ennemi ; on es
pérait trouver dans cet incident un moyen
çôis-Joseph à M. de Bismark; eiifin on
faisait voiT le triomphé complet de ;la;
politique prussienne par l'abaissement de
la-Diète, l'isolement de l'Autriche y l'ab-
sorptiôn/dë l'Allemagne^par la _Prtisse.
« Vous avez toujours désiré,-aurait dit un
diplomate, qué l'Allemagne soit dirigée
par-Vienne. Vos 1 vœux sout accomplis, de
puis que- M.- de Bismark séjourne parmi
vous.' »
- Tel est le langage public et le mot d or-
âredsoné. 1 ■ ' <
Màis âi {'on prend en considération quel
ques faitsy il est impossible de nerpaa ^âd-V
mettre soit une entente préalable, soit-un
acquiescement' tellement rapide etrésigne,-
que l'entente serait de beaucoup plus ho
norable. La nouvelle de la prise de possesT;
sion de Rëndsbourg est parvenue à Vienne
le jourde Fàrrivée-de M. de.Bismark; et-
ce jour-làmême on l'a vu se promener en
public,- bras-dessus, bras-dessous i aveo
M. de Rechberg;- Ces. relations cordia
les n'ont'pas cessé depuis ;-quelques jours
après, à la Diète, l'Autriche, la puissan
ce la plus'intéressée dans la question,
s ? ab3tient de < protester:; et il ' n'y .aurait
pas eu i accord ?" -Peut - être est -r il. plus
facile encore defixer- le prix ■ du ! marché,;
én affirmant que l'Autriche;, ■ en échange
de tous les avantages que la Prusse vou
dra tirer de son action,.a réclamé et obte-
.nu defson allié l'abandon du principe des
Nationalités; aussi la Jx/izette de Vienne. (2
août) annonce-t-eUeKrfù'éicetté gberre n a
pas eu pour but de fafre'.triompher « les
prétentions imaginairës de nationalité.»
Pour extrait : L. B oniface. 1
Le courrier de Saïgofl, à là date du 10
juin, Apporte des nouvelles pacifiques. LQ;
mandarin de Binh-tuan, soutien des ban
des de la frontière de l'est, le promoteur
dès troublés et "des assassinats des cercles
dé Bien-hoa ét de Bariah, demande au-;
jourd'hui notre secdors contre les pirates
; qui tiennent laj mer ef interceptent toute
communication et to.ût coiÇTOPrçe éptre la,-
haute Qochinchine "et les ..trois provinces
au sud. Un autre' acte très-impoi ^nt est
le couronnement dii roi du.Cambodge.
{Moniteur.)
• Le Moniteur de TArmée a reçu des corres-
pondancès' particulières' de Shanghaï _ du
10 juin. Elles contiennent sur les derniers
évènerriens. militaifes du- Kiang;Si et du
Kiang-Fou des informations qui ne sont
pas encore connues en Europe.
- Après ,1a' prise dè llaug-Tchepu et. celle
de SouTCheouy le généràl commandant les
troupes' rebelles, Ghaii-Ouang'-. qui avait>
défendu- ces - deux, places' avec .beaucoup
d'énergie et de talent; poursuivit l'armée
impériale,l'atteignit près de Chin-Ky^ngj
et remporta sur elle une victoire signalée,
..A la suite de ce succès, Chan-Ouang s- J é- -
tablitrsur les -hauteurs qutoccupaient les:
im^ériaux^et fit venir du Roueitheou, son
pays natai, des renforts' important qu'il a.
reçus aii mois'de maivAla'tête deces .ior- ;
ces, .ii s'est déclaré ouvertement conùe
son souverain'le' grand Taeping, chef su
prême- des -, rebelles,'. avec lequel il était de
puis; plusieurs; mois en lutteiouverte, et il:
a annoncé à ses soldats qu'il allait mar
cher sur>Nankin pour le -mettre à la rai
son. S'il exécute ce projet,, comme tout',
porteà le croire, .il; renversera le grand
Taeping et se fera couronner roi à sa
place-, ■ ■ ,
; Cet-acte, peut avoir -des conséquences.
I énorme^, car Chan-Ôuang. possède, unméK
I rite, supérieur,;comme homme • de guerre
eVcomine organisateur/et la cour de Pé
kin trouvera en lui :
ping actuel,,homme sans valeur, qui, dans,
i son palais de Nankiny mène une vie en
tièrement consacrée, au plaisir et à la ,dé-,
. bauchej-
M. Lambert, duc d'Emyrne, nous com
munique la note suivante qui lui a été
*> -t* i o: il ^ 4 *î ^ ' -•£
. Feuilleton dii Constitutionnel, 7 août.
J 'i A
LA FORÊT DE BOND Y
EPOQUDlDE LA RÉGENCE.
Première partie.
IV. '
U>"E FU.LE DC RÉGENT.
• Pendant le temps que le chevalier de
Liliers mit à rejoindre M.-de Laval, celui-
ci n'avait pas ■ considérablement avancé
ses affaires.
" Arrêté dans une sèconde antichambre
précédant lesappartemens intérieurs qu'on
appellait les cabinets de M. ie Régent, le
Toyal gentilhomme s'efforçait de persuader
à un homme tenant à la main ; un bougeoir
allumé, qu'il devait être introduit sans re
tard auprès du_ nouveau chef de l'Etat,
attendu, disait-il, qu'il avait à lui faire
une communication de la dernière consé
quence.
— Impossib'e, Monsieur le comte , ré
pondait l'homme au bougeoir, un nommé
d'Ibaghet, concierge du Palais-Royaly M.
le Régent, est excédé ; deux fois dans la
fournée il est allé au'l'arlement , et' dans
l'intervalle il n'a j pas cessé d'avoir du
monde, .
— Je le sais bien, répliqua.M. de Laval
én ïnentant, puisque tantôt il n'a pu me
dire qu'un mot et m'a renvoyé à ce soir.
—Eh bleu! sans doutev répliqua d'Iba-
gnet, Son Altesse l'a,oublié. Elle arrive de
Versailles oùj aussitôt libre du Pâl-lement,
elle est allée- voir la roi, en se rabattant
sur Saint-Clôud, chez Madame,son augus
te prière. Je vi'ens d'éclairer Monseigneur
jusqu'à l'entrée : de& petits appàrtemens,
car la maison aujourd'hui, est en l'air et
personne ne s'est trouvé à-son poste lors
de son retour. : • « D'Ibagnet, m-a-t-il dit,
comme je le'saluais en le quittant, il n'y
a que toi ici qiii ais lesehs commun.—Vo
tre Altesse^ réporidi's-je, me fait honneur.
—Aussi, reprit Monseigneur, je te fais res
ponsable de la consigne. Tous mes con
vives doivent être rendus à cette heure, et
après moi personne n'entrera; tu entends?
r-Excepté,, poiïrtant, répliqual-je, .Mme
de Berry qui a fait dire qu'elle viendrait
souper! — Mme de'Berry pas plus que les
autres, cela lui apprendra à être' à l'heure.
D'après cela, Monsieur le comte, jugez si
je puis vous laisser passer!
— Mon cher d'Ibagnet, répondit M. de
Laval, vous êtes un homme intelligent et
dévoué.
— Pour dévoué j'ose l'affirmer. ;
— Eh bien! faut-il vous le dire, si je ne
vois pas M. le Régent ce soir, c'est le salut
de l'Etat,, vous entendez, le salut de l'Etat,
qui peut être en question. " 'V
- — Monsieur le comte pourrait s'adres
ser à l'abbé Dubois.
— Non, non, c'est à M. le Régent qu'il
faut que je parle; au moins ne pourriez-
vous lui faire passer un billet ?
.—.Moi; je ne m'en chargerais pas, répli
qua d'Ibagnet; M. Cauche, valet.de cham
bre de Son Altesse, a quelquefois réussi
dans 'ce tour de force',mais il ne se mêle
pas trop'de sauver l'Etat.
M. de Laval comprit la malicieuse in
tention de la réponse. M. Cauche était pu
bliquement connu pour être le Mercure
du Régent, et, en l'indiquant, d'Ibagnet
faisait assez entendre que, blasé, par. ses
fonctions de concierge,' sur les mille et
une habiletés des solliciteurs pour for
cer une porte défendue, 'la grande raison
du sàlut de l'Elat l'avait très médiocre
ment ému. • '
— Du reste, reprit le cCimte avec anima
tion. quand-je devi-àis passer la nuit ici,'il
me laut un ontretieâ avéo Son Altesse et
, veuillez y faire attention;d'Ibagnet, je vous
rends responsable des conséquences que.
peut avoir votre obstination à ne pas m'an-
noncer. ...
T-Comme Monsieur le comte voudra,
répliqua le concierge.
C'était un vieux serviteur, de la- maison?
d'Orléans qui, ayant vu naître 1&, Régent,
avait avec lui son frane-parlèr et ne redou
tait pas grand'chose piiur son crédit, sur 4 !
tout quand.il exécutait religieusement.nn
ordre.
.— J'aurai seulement rhonneur, de faire
observer à Monsieur le comte,, dit-il, en"
saluant pour, prendre congé, que^ plus il
attendra, moins il aura de chances. Après
souper, M. le Régent se couche et il est en
core moins visible* .
Resté sur cette remarque un peu; go
guenarde, M. de Laval était arrivé .au
dernier degré d'une exaspération facile à
provoquer -chez lui à moins de frais,
quand parut le jeune Liliers.
Comme ce jeune homme avait une de
ces figures ouvertes et avenantes qui plai
sent à première vue, d'Ibagnet, se ren
contrant avec lui à la porte, lui demanda
poliment ce qu'il souhaitait. „
— Parler à M. le comte de Laval, que je
sais ici, répliqua le chevalier. f
' Le voyant essoufflé :
—Il n'était pas nécessaire de tant vous
hâter, dit le conciergej le voilà ! et il paraît
être' ici pour quelque temps ; cela ne fera
pas. mal, vous lui tiendrez compagnie
Et, d'Ibagnet sortit, laissant ensemble les
deux visiteurs., '
■ Il faut se représenter une antichambre
mal éclairée où ne se tenait aucun^domes-
tique, parce que l'heure des fameux sou
pers venue, tous' les services cessaient
dans le palais. Alors la vie'et l'activité, se
retiraient en quelque*sorte au cfcur, 'c'est-
à-dire dans les ehlours du local otxs'éveil-
lait l'orgie. Un seul détail sera mis en re
lief- dans cette grande pièce déserte, c'était
une table recouverte d'un tapis vert; sur
cç tapis, quelques -jeus. de cartes grais
seux témoignaient de là manière dont - se
charmaient les loisirs deJMM. les laquais..
■■■- S'approchantavec politesse de M. déla
vai qu'il fut heureux de-rencontrer sehl :
— Monsieur le comte, dit le chevalier,;
je sors ; de chez Mlle Chausseraie; elle, a
daigné me confier une difficulté que vous 1
avez eue avec élle et je serais vraiment
heureux si je -pouvais me porter, utile
ment conciliateur dans;le débat. , • : i
; — Et-que .vous a : t-elle dit.au.juste de ce
débat? demanda, M, de Laval du ton,le.
moins engageant,
—Elle-m'a -parlé de papiers ayant de-
l'importance et dont'vous l'auriez dépos
sédée d'une façon un peu vive;
— Et après ? fit ^dédaigneusement le
çomte. , ■ ' .
—Dame, naturellement, ces papiers, ;
elle désirerait les voir, rentrer dans ses.
mains. . i-.
— Et elle vous a chargé de me les.rede
mander?
— Chargé, non, répondit le-chevalier,
prenant soin de bien établir cette nuance,
c'est moi qui me suis offert; qui ai même
fortement insisté pour m'entremettre.
— Et la nature de ces soi-disant papiers,
a-t-elle : été jusqu'à vouàl'expliquer ?
. Soi-disant, répliqua le jeune Liliers,
mais ces papiers existent. Mlle Chausse-r
raie est incapable de dire.aatre chose que»,
la vérité ; seulement il est possible qu'elle >
ait mis ; un peu d'exagération en me par
lant de l'étrangeté du prûçédé par lequel
ils étaient sortis de ses mains. • - - , '-
/— AIqvs Mlle Chauss,éraie se plaifit-de
moi ?
. — Beaucoup, Monsieur le comte; . - ■
• — Eh bient - dites-lui, qu'elle est; folle,
que je,la sauverai màlgçé. elle,, et qu'elle^
prend se? ambassadeurs un peu, trop jeu-'
n'es, pour qu'ils puissent avoir la chance de -
réussir dan,s,une négociation!
-Ne marchandant pas à se. compromettre
à la suite de celle qu'il aimait : *
Monsieur, le cpmte, repartit le cheva
lier, tout ie : raonde ji'pst pas-.de votre a vis y
relativement à l'â^e où'l'oif peut être con'-'
venablement entremis dans une diploma
tie, Du vivant du feu roi, M. de Torcy, se-
| crétaire d'Etat pour'les affairés étrangères,
m'avait: charge'd'une'" mission ayant rap-
port ! aux inatièrès ; extrêmement graves
: dont :'.tràitènt les ■ pièces dont vous êtes
devenu détenteur;:et cette missioii, ou n'a"
;pas trouvé, que je m'en- fusse précisément
j mal acquitté.
— Ainsi ces-documens secrets, vous sa
vez cequ'ilscontiennent? ■ • :
— Parfaitement, Monsieur- le comté, et'
je suis d'avis que, d'honneur, Mlle Chaus-'
;geraie:est engagée à;faire de -ce dépôt l'u-
! sage qui lui a été indiqué,
i - '—Mais, puisque.ee dépôt est maintenant
, en ma possëssion ?
;—^ C'est cela même,. Monsieur le comte,-
: vous serez assez bon pour vous en dessai-'
sir; je ne suis pas ici à une autre inten
tion. ;
- -r- Ah çà ! mon jeune ami, dit M. de
Laval en remarquant qu'avec ses airs de
naïve-politesse le chevalier parlant haut'
et ferme .devenait prodigieusement agres
sif, savez-vous que vous êtes du dernier-
bouffon. : ' • 1 ■
— Et -en quoi, Monsieur le comte? re
partit Liliers én persistant dans ses airs
de simplesse.-
— En| ce que vous pouvez vous, imagi
ner qu'une chose que je n'ai ni-pu ni vou
lu fa|re pour Mlle Chausseraie, je la ferai"
pour vous.
. — Mais certainement, Monsiéur lo.'com-
te, vous.la ferez. Vo.us êtes tr ;p honnêtes-
homme pour ne pas la faire.;Dans un ■ es-».
prit de taquinerie auquel ôn-vous dit assez"
enclin, en plaisantant, vous avez pu.em
porter, de- chez MUe.Chausseraîe 'quelque
chose à élle appartenant; mais du moment '
qu'elle, vous fait savoir que la plaisanterie .
lui semble passer lès'bornes, et que, cetlej
chose, elle .vous- la redemande sérieuse
ment..;
—.Eh bien !.sérieusement, interrompit
M. de Lavai; je l'ai, cette chose, et'je la
; i.vi ' '-'A,» •' • ■ i >:■"
gardé. Que dites-vous à cela, Monsieur le
plénipotentiaire ? ,
— Je dis que, de souverain à souverain,
! cela s'appelle une conquête; mais que de
i particulier à particulier et surtout d'hom-
;me à femme, çela prend un autre nom.
i — Ce : -ïiôm,' s'il-voufe plaît, je ferais cu-
rietii de l'entendre. ;
« —- Si je m'abstiens de le prononcer, ré-
i pliqua-Liliers avec une intention marquée,
i c'est par la considération de votre qualité
j qù'e je.resp'e'cte aussi en moi-même et sur-
! tout'par-égard pour votre grand âge.
| - Ce dernier môt était fait pour mettre
jhors de lui M. de Laval; il' avait des pré-
! tentions à une- façon d'arrière- jeunesse
Ique semblait'lui autoriser une taille svelte
jet élancée conservée par son extrême niai-
Igreur.
j —Les gens de-mon âge, reprit-îl donc,
imon petit Monsieur; sont dafas le droit et
jdans l'usage do ; donner des leçons aux
'gens du-vôtre; vous avez été, à ce qu'il pa-
;raît,. assez mal- élevé par votre mère, et je
''vois qu'une correction Vous sera néces-
isaire. ■
I — Tout de suite, Monsieur, dit le clie-
jvalier, en mettant la main sur la garde de
jsonépée.-
| — Non, Monsieur, ce n'est ni le lieu, ni
! l'heure. ■
PW
sonne, l'heure, au contraire sera parfaite
pour-une fustigation. '
j — Non, jeune présomptueux; je né suis
pas si'pressé : vous -avez vos instructions
qïji'sont de'm'empèche'r de-parler à M. le
Régent, mais je ne suis pas tenu de jouer
: dans le jeu-de votî'é commettante; quand
j'aurai fait mes-affaires, je traiterai com
me il convient la ■ dcrnu:re carte qu'elle
:vient d.ii jeter-sur le tajiià.
-r^ Mais si j'e vous insultais, Monsieur le
faiseur d'affaires,' et que, do mon gant,
loiietté au travers du visage, je \ous fii-se
vyir à quel point ma mère a' négligé-œno
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