Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-05-12
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34448033b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 124274 Nombre total de vues : 124274
Description : 12 mai 1876 12 mai 1876
Description : 1876/05/12. 1876/05/12.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
Description : Collection numérique : La Grande Collecte Collection numérique : La Grande Collecte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5418840
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/02/2008
LA FAE~E DU VENDREDI 13 MAI 1879
nière solu.'don, la seule qui, selon
nous, ~puisse mettre fin au conflit qui
désele depuis près d'un an la presqu'île
des B aïkans. Nous y comptons d'autant
plus que, le sanglant événement de 8a-
lonique. a montre à l'Europe qu'il im-
porta d'arracher à la domination otto-
mane ces populations essentiellement
chr~iennes et pour lesquelles le fanatis-
me musulman-est une menace perma-
nO'ntë.
La. commission extra-pa.rlementaire nom-'
mée par M. le ministre de l'intérieur pour
préparer un projet de loi sur l'organisation
municipale, a. complètement achevé la pré-
nMère partie de sa tâche, c'est-à-dire la ré-
faction des titres!" et, II. Elle estcpnv.oqué.e
.pour demain vendredi, aûn de commen~er
l'étude de la seconde partie, celle qui con-
cerne les attributions municipales.
.Le titre I' renferme 30 articles. Il traite de
la.: composition du corps électoral et des listes-
électorales, des assemblées du corps élec-
toral alnsi_quë des voies de recours ~.contre
les opérations de celui-ci, des dispositions
pénales.
Le titre II se compose de 55 ~ticlos et a
traitt à la composition du corps municipal, à
la nomination des maires et des adjoints,
ainsi qu'aux assemblées des conseils muni-
cipaux.
M. Ricard a soumis déjà & l'approbation du
conseil des ministres le p.rojet élaboré parla
commission extra-parleT.nentaire. M. le minis-
tre de l'intérieur ate.rminé -la. rédaction de
l'exposé des motifs d.estiné.à précéder ce pro-
jet, dont le dépôt '~ur le.bureau~dela.Cha.m-
hre des députés p~ura lieu dans les premiers
jours de la semp.me prochaine. L'urgence sera.
réclamée par le gouvernement est disposé à s'associer à
cette démarre.;
Voici, a~sure-t-oh, à propos de 'la.'composi-
tion mët~ie des conseils munitipaux, les prin-
cipales. dispositions du projet de la commis-!
siôney~-ra-parlementaire:
'Le conseil municipal se compose dé. 10
montres dans les communes de 500habitants
et~a.-dessous:
.De 12 dans celles do 501 à 1,500 habitants
.Ce 16 dans celles de 1,501 à 2,500;
De 21 dans celles de 2,501 à 3,500;
De 23-dans celles do 3,501 à 10,000;
Do 27 dans celles de 10,001 a 30:000
De 3Q dans celles de 30,001 à 40,000;
De 32 d-~ns celles de 40,001 à 50,000
De 34 dans .celles de 50,001 à 60,000;
De 36,-dans celles de 60,001 à 100,000 habi-
tants,.
Do 40 dans celles d& 100,001'et au-dessus;
.LDa.SOàParis.
L.es vingt arrondissements de la ville de Pa-
ns nommeraient chacun quatre membres du
conseil municipal. Ces quatre membres se-
jaient élus par scrutin individuel.a la majori-
té absolue, à raison de un par quartier.
La. ville de Lyon serait divisée, pour les élec-
tions municipa.Yes, en quarante sections nom-
ma.B.t chacune, au scrutin individuel et à .la
majorité absolue, un membre du. conseil
municipale
.Le tableau des sections serait arrêté par
décret délibéré en conseil d'Etat et ne pour-
rait être modifié que dans la même forme.
Tous les électeurs .âgés de vingt-cinq ans
seraient éligibles au conseil municipal d'une
commune. Toutefois, un quart des membres
(hi conseil municipal pourrait être choisi en
dehors des électeurs de la commune, à la.
~condition d'y payer une dos quatre cohtribu-
.'lions directes.
Les conseillers municipaux seraient élus
pour six ans et seraient toujours rééligibles.
Lés conseils se renouvelleraient-par moitié
.'tous les trois ans.
En cas de renouvellement intégral du con-
seil municipal, ilseraitprocédé par le maire,
-dans la séance- d'installation du conseil, à uu
tirage au sort, à l'eSet de déterminer les mem-
bres qui devraient, sortir à l'expiration de la
troisième année.
Lorsque la commune sera divisée en plu-
sieurs sections électorales ayant à élire un
nombre impair de conseillers municipaux, il
sera procédé, dans la même forme, à un ti-
rage au sort entre les sections à l'effet de dé-
terminer celles qui devraient voir sortir au
premier renouvellement triennal la fraction
la plus considérable des membres élus par
elles.
Lorsque, dans l'intervalle du renouvelle-
ment triennal, le conseil municipal se trou-
vera, par l'eNet des v:a.ca.nGes.survenu<8s .dans
son sein, réduit aux trois quarts de ses mem-
bres, il serait procédé à des élections complé-
mentaires dans le délaide deux mois, à dater
de la dernière vacance.
Toutefois, dans les six mois qui précéde-
FEUILLETON DE LA PAE~.E
P
j DU VENDREDI 12 MAI 1876 p
~3'?~J "q
t: t
't
I/mME DES LÂ.GHESi
La jeune Bretonne, objet de cet entre-
tien, l'écoutait~sans trop'se rendre ~compte
des termes; mais si le sens lui en échap-
pait, elle comprenait bien qu'il s'agissait
~L'elle, que l'un des deux voyageurs la trou-
vait jolie, et c'était là surtout ce qui l'inté-
ressait.
yiendriez-vous bien avec nous à Pa-
ris ? lui demanda brusquement le marquis,
si l'on vous promettait de vous y donner
de belles toilettes et tout ce~'qu'il faut
pour y bien vivre?
Dame c'est selon/répondit la jeune
fille en riant; mais à ce mot de Paris, son
regard s'était illuminé et les battements
de sau cœur soulevaient sa poitrine. Paris}
la terre promise de ses rêves
Quant à Perdrigier, il demeurait silen-
cieux il connaissait trop bien le marquis
pour ne pas comprendre que l'affaire des
bains de mer était désormais évanouie. Une
autre pensée le dominait, celle de faire' dé-
buter sur un théâtre parisien la Bretonne
.qu'ils venaient de rencontrer; car c'é-
tait là le secret des diverses commandites
du marquis, passablement viveur et sur-
tout très amateur de-beautés faciles; il ne
rêvait la possession d'une nouvelle con-
quête que pour avoir le plaisir delà pro-
duire sur un tho&trë, vêtue magniuque-
ment/et étalant ses formes sons les reûets
brillants de la rampe, aux yeux des spec-
tateurs.
Reproduction autorisSe aux journaux qui ont
traite avec la Soc~té des gens de lettres.
raient un-renouvellement triennal, les élec-
tions.complémentaires ne seraient obligatoi-
res qu'au cas où le .conseil municipal aurait
perdu plus de la moitié de ses membres..
Les conseillers municipaux nommes ainsi
en remplacement ne resteraient en 'fonctions
que' le -temps durant lequel auraient été en
exercice ceux qu'ils remplaceraient.
Les conseils .municipaux pourront être sus-
pendus par le préfet., La durée,do la suspen-
sion ne pourra excéder trois mois. Ils ne pour-
ront être dissous que par le président do la
République.
En cas de suspension ou de dissolution du
conseil municipal,, une commission munici-
pp.i.e sera chargée de remplir les fonctions du
conseil municipal. Les pouvoirs de cette com-
mission seront .limités aux actes conserva-,
toires, urgents et de pure administration. En
aucun cas;elle ne pourra engager lesûnanoes:
municipales au delà des revenus de l'année.
En cas de suspension,'les membres d& cette
commission sont nommés par le président de
la République dans les chefs-lieux de dépar-
tement, d'Arrondissement ou de'canton; par °
le préfet dans les autres communes. En cas
de dissolution, ils, doivent toujours être nom-
més par Je président de la République. La
durée des fonctions do la commission muni-
cipale nommée en cas de dissolution ne
pourra excéder six mois. A l'expiration de ce
délai, il sera procédé à de nouvelles élections
municipales. Le nombre des membres de ces
-commissions ne pourra -être-inférieur à la
moitié de ;celui des conseillers municipaux.
Leconseil municipal élit le maire, et les
adjoints parmi ses membres, au scrutin se-
cret et à la majorité absolue. La séance dans
laquelle,il sera procédé à l'élection du maire
devra être présidée parle plus âgé dés mem-
bres du cons'cil'muhicipal.
'Dans les communes chefs-lieux de dépar-
tement, d'arrondissement et de' canton, les
maires et adjoints seraient -nommés parmi
les membres du conseil municipal, par dé-
cret du.président de la République.
Le maire pourra déléguer, à titre particu--
lier,àun ou plusieurs de ses adjoints, les
attributions qu'il tient soit. des lois générales,
soit des lois'spéciales.
Les débitants da boissons à consommer sur
place et les entrepreneurs de divertissements
publics ne pourront plus désormais': être
maires ni adjoints.
Les maires et. adjoints seraient nommés
pour trois années. Néanmoins, alors même
qu'il se serait écoulé moins de trois ans de-
puis leur nomination, le mandat des maires
et adjoints expirera à chaque renouvellement
triennal du conseil 'municipal. Ils continue-
ront l'exercice de leurs fonctions jusqu'à l'ins-
tallation de leurs successeurs:
Les maires et adjoints pourront être sus.
pendus par arrêté du préfet, pour un temps
qui ne devra pas excéder trois mois.. Ils. ne
pourront être révoqués que par le président
de là République. La révocation entraînera a
de plein droit; pendant une année, l'inêligi-
bilité aux fonctions de maire et à celles d'ad-
joint. En cas do suspension ou de révocation
du maire et des adjoints'élus, Un délégué
spécial pourra être chargé de remplir les
fonctions de maire. En cas de suspension~ ce
délégué sera nommé 'par le. préfet ses fonc-
tions se continueraient pendant toute'la du-
rée de là suspension; En cas de réYocation, il
serait nommé par le président de la Républi-
que. Là durée de ses fonctions ne pourrait
excéder une année. Il sera pris parmi les con-
.soillers municipaux ou les électeurs commu-
naux.'
'Voici, d'âpres la Ga~eMe~ 7~MHa:M;,
la circulaire que M. le garde des sceaux,
ministre de'la- justice et des cultes, 'vient
d'adresser aux procureurs généraux:
«Versailles, 9 mai 1876.
Monsieur le procureur général,
A diverses reprises, mes prédécesseurs vous
ont recommandé de faire des visites périodiques
dans les arrondissements de votre ressort. C'est
seulement, on eS'et, en voyant les magistrats à
l'œuvre dans le milieu-ou ils exercent leurs fonc-
tions que vous pourrez acquérir une connais-
sance exacte de leur valeur personnelle, de la si-
tuation qu'ils occupent et du degré de conuaBce
que les justiciables/ont dans, leur impartialité.
Les abus qui ont pu s'introduire dans- la tenue
d'un parquet ou du grëû'e d'un tribunal vous ap-
paraîtront d'eux-mêmes, au cours d'une inspec-
tion faite~à l'improviste.. D'autre part, votre'arri-
vée dans un arrondissement sera un avertisse-
ment pour tous que les réclamations, s'il en est
de fondées, seront examinées par vous avec le
soin qu'elles méritent..
Vous n'ignorez pas.qu'au lendemain des der-
nières élections, un certain nombre de plaintes
me sont parvenues, sur l'attitude de quelques
'magistrats, et 'notamment de'~plùsieurs'jùges de
'paix qui, Contrairement à mes instructions for-
melles, ne se: seraient pas tenus-en dehors des
compêtittbHs des~partis et de la lutte électorale.
Je vous'ai communiqué ces plaintes en, vous de-
mandant de m'adresser les renseignements que
C'étaitpourlui une joie supr&me que de
pouvoir se dire lé protecteur de celle qui,
par sa beauté, sou] évait, des'applaudisse-
méhts; ëtileut volontiers consenti a. ce `
que,s0n idole se montrât sans voiles sur le
théâtre, pour avoir riheS'abfë plaisir d'en-
tendre louer sa beauté par ses voisins de
~stalles~
Depuis qu'il avait 'vu la jeune Bretonne,
il hé songeait qu'à la gloire qu~iF tirerait
de Ta produire, et, pour arriver là, il était j
prêt à accomplir les plus grands sacrinces
mais l'important était d'obtenir le
cQnsehtemëht des parents 'de la' .paysan-
né. 'Ïl' est'~Yrar'qu'elle paraissait mie
à s'en passer au besoin;~mais lé mar-
quis; était un homme prudent, qui ne vou-
lait'pas courir le risqué d'être accusé de
détournement dé mineure, il résolut de
l'avoir a tout'prix.
Ijaissant donc la baie dés Sablés-Blancs
~et lé futup Casino projeté; il revint à Lan-
méar et lit part au père 'et' a. la mërë Von-
train de~ son projet de se charger de l'avenir
'deléur~nlle.' :.i
Les bonnes'gens refusèrent d'abord, en
prétextant qu'ils ne connaissaient pas
l'homme gënéreux qui leur faisait une telle
prôpôsition; üiais'lé maïqms âvâït' toüjôùrs
proposition 'mais'ië marquis 'avait' toujours
en réservé dés arguments victorieux; il tira
de sa poche un petit rouleau en maroquin
plein 'de pièces dé vingt francs et étala
vingt-cinq louis" aux yeux éblouis des
paysans. Ceux-ci' n'y tinrent plus ils fon-
dirent en larmes, ét'se tournant vers leur
~Ue:r. ï
Blanche, dit lé'pèré,' tu entends ce que
nous propose monsieur;'est-ce que tu con-
sentirais à nous ~quitter pour aller demeu-
Ter'àParis';?;
–A'.Paris'?'répêta''Géllé-'ci.
–,Croyez bienqu'ellé sera toujours libre
de revenir'ici, si elle ne s'y plaisait'paS)
crut' devoir ajouter le marquis.
Mais nous ne la reverrons plus, ût la
mère en essuyant'un vestige d~ larme:
Elle vous écrira; d'ailleurs, rien né
l'empêchera de venir vous voir quand cela
lui fera plaisir.
Elle viendra nous voir. Qu'en dis-tu
mon homme ?
vous pourriez recueilUr. Les rapports que j'ai
reçus de vous ou de vos collègues eut laisse par- j
fuis dans mon.esprit des doutes quo vous auriez =
été on mesure de dissiper si vous aviez procédé
par vous-même à des enquêtes sur les lieux.
a Je désire donc que vous vous rendiez le plus
tôt possible et, en tous cas, avant le l"' septem-
bre prochain, dans les divers arrondissemonts de
votre ressort. Vous me rendrez compte'de cha-
cune de vos visites par. un rapport détaillé et
con&dentiel où vous consignerez le résultat de
vos observations personnelles et de vos conver-
sations soit avec les magistrats, soit avec les
personnes notables de l'arrondissement:
A l'avenir, ces visites devront être renouve-
.lées, au moins une fois par année, dans chaque
arrondissement. J'ai trop eontiance en votre zèle
et votre dévouement pour na pas être certain
que vous serez heureux de vous imposer, dans
l'intérêt de la bonne administrationde la justice,
la fatigue de ces déplacements.
Recevez, monsieur le procureur général, l'as-
surance de ma considération très distinguée.
))7.e~a)Y/ef~'ô'KeaM.E,
!):M'c f~e ~a yM.s'~ec <;< f
J. DUFA.URE.
~'))~ecotR-e:7~'<<<
MM'~
A. MBOt. H
LEPRES DE VE~S&tLLES _`
.Ver8ames,10ma.M876; i6,
Le Sénat, a tenu aujourd'hui une courte
séance pour sa réouverture. Il s'agissait, du.
reste, uniquement de la fixation de l'ordre
-du jour. Quoique la séance ne dût pas pré-
senter un grand intérêt, il'est regrettable
que ,MM. les sénateurs aient cru devoir
s'abstenir de paraître'a. Versailles. Les bancs
étaient déserts à teL point que~M..leprési-.
dent, en signalant le- fait,,a. annoncé que
s'il se reproduisait, il croirait.devoir procé-
derà l'appel nominal. L'appel nominal est
Lie grand épouvantait. Dans le cas où il a
lieu, les noms des absents ngurent'au VoM?'-
Ka/o~c~e/
Depuis sa nomination, ,1e. Sénat n'a rien
fait, je dois ajouter qu'iln'àvait rien à. faire.
Dans cette .session, ne peut ,én être de
même.'C'e&t cè..que M. le. duc 'd'Â.udiffret-,
PBsquier a fait observer en recommandant
l'exactitude et en priant les commissions
.d'activerleursrapports.
Pour le moment,le Sénat est saisi de son
règlement/du projet de loi d'amnistie et
de projets'importants sur l'arm'ée.-Lè rè-
glement sera discuté lundi, puisque M.
Corne a dépose son japport, qui sera impri-
mé et distribué avant la fin de la semaine.
Je ne dis rien du projet d'amnistie, puis-
qu'il a été décidé qu'il ne serait examiné
qu'après le vote de la Chambre des .'dépu-
tés. Quant aux projets sur l'armée, il est
regrettab'.e que la commission qui en est
saisie n'ait pas imite la commission du
budget de la Chambre des députés,
'Dut le .F?'6!?!caM .en frémir d'indignation,
il eut mieux valu tenir séance même au
palais Bourbon que de ne pas se réunir du
tout et de retarder ainsi la discussion de
lois aussi importantes. Cette remarque, est
d'autant plus juste que, en somme, il ne
s'agit pas d'études-bien longues. Les lois
militaires qui ont été déposées sur le bu-
rëau du Sénat ont déjà été étudiées par la
dernière Assemblée nationale. Les rapports
étaient faits, et, si les lois n'ont pas été vo-
tées, cela a tenu simplement à un manque
de temps. La commission .actuelle n'a donc
qu'à revoir le travail de celle qui l'a précé-
dée, et, avec un peu de bonne volonté, il
seraitfaciledeËnirvite.
On m'assure qu'à partir delundinous au-
rons séance tous les jours, et qu'on rattra-
peraletempsperdu..
M.Lafon de Saint-Mûr a déposé uae de-
mande d'interpellation. II veut savoir si 'le
gouvernement entend faire des réformes
dans la magistrature. Je ne sais pas au
juste quelles sont les intentions de l'hono-
rable sénateur; mais, dans tous les cas,
nous reconnaissons qu'il y a bien des' ré-
formes à introduire dans l'ordre judiciaire.
M. Lafond de. Saint-Mûr 's'est mis à la dis-
position du Sénat, et l'on a Sxé a.. lundi le
jourdela discussion..
Après lui, M. Testelin a demandé la pa-
role et a.déposé un projet de loi pour le-
quel il a demandé le benéËce de la décla-
ration d'urgence. L'honorable sénateur de-
mande que l'on suspende les eEets de l'ar-
ticle 6' de la loi sur le travail des enfants
dans les manufactures jusqu'à ce que l'on
ait voté'd'instruction obligatoire. Gr, cet.
article stipule que les patrons ne pourront
pas employer plus de six heures par jour
~es enfants de moins .de douze ans, qui ne
jûstin'eront pas 'd'un'certiûcat de l'institu-
teur prouvant qu'ils ont reçu l'instruction
primaire. Cette disposition de la loi est
très sage etjeme'demahde comment M.
Testelin pourra appuyer sa proposition.
Moi, je dis que si c'est pour son ave-
nir, nous né devons pas nous y opposer;
mais c'est pas pour l'argent~ ben sur.
-–Ah! jour de Dieu-! que non, reprit la
.femme'tout en ramassant.les pièces d~or.
.L'aSaire était conclue.
"'Le lendemain, le marquis et Perdngier
reprenaient ensemble la route de Paris, en
~compagnie de Blanche YpntraiQ. Celle-ci,
~sur les conseils de son protecteur, avait
rmodiné son nom et adopté celui de Blanche
Turquoise.
.Ce fut'spus cette dénominatidn que, troi s
'mois plus tard, l'affiche du théâtre des
Folies-Comiques annonça ses débuts dà'ns
une actualité parisienne, où elle jouait le
rôle de la Vénus du bord du lac.
?~ .JIL;
z~; Pï',TtT raQv>iT uLEù
LE FETir.TAQUET BLEU
Quatre années s'étaient, passées depuis
que MlÏe Blanche Â~ohtrain avait quitte la
landebretonne pour un coquet apparte-
'ment meublé par les soins du marquis,
mais depuis ces quatre années, bien des
événements avaient émaillé son existence
luxueuse.
Ses débuts au théâtre des Folies-Comi-
ques,, débuts~qui, du .jour au .lendemain,
l'avaient'posée~en e~ox7e, n'avaient été.que
là premiërë ét~pe de son lancement dans `
le monde des viveurs,
Sa beauté était trop remarquable et avait
'été' trop remarquée pour qu'ëlle.'pûtde-~
mëùrër longtemps au théâtre, et si, de
toussotes, 'on félicita le marquis d'avoir
rencontré une pareille perle sur les bords
de l'Océan, ses meilleurs amis ne manquè-
rent pas de faire tout leur possible pour la.
lùi'!ënlëveret, des le soir de ses débuts,
'trois ou quatre'membres~ du cercle le. plus
"élégant de Paris commencèrent a se mettre.
'sur'ies'rangs."
Après spnsuccès, le. Sot des, adorateurs
monta, et Blanche Turquoise eut pu choi-
sir parmi les plus distingués sportsmen, les
plus authentiques niulioimati'es du nou-
veau~ Paris et les plus brillants représen-
tants de la noblesse gommée.
La séance, ouverte à deux heures et. de-
.mië~'a été levée a. trois heures.
Mercredi soir.,
Nous sommes revenus, et non sans peine.
Les chemins son t. changes; on part-tou-
jours de la rive droite, mais pour aboutir
désormais Ma rive gauche, et il y a quel-
que confusion.parmi les voyageurs :'l'em-
barras d'un début. On bifurque en route à
yiroflay..Cela fait bien gagner quelques
minutes a Versailles, mais nous croyons
qu'on les perd en chemin. Toutefois ne
nous plaignons pas trop, nous échapperons
en été a. la cour de soleil où trône le grand.
roi, et ce n'est pas une mince consolation.
C'était le. jour des surprises. On nous,'
avait, à la Chambre des députes, préparé
une tribune nouvelle pour la presse; cette.
tribune est de face. touiours au second
étage, excessivement étroite. Nous y vér-
'ïons bien l'orateur et les'deux extrémités
de l'Assemblée; mais; à la hauteur ou nous~
.sommes relégués, il nous est impossible
d'apercevoir la moitié de la salle. En re-
vanche, nous n'avons pu encore communi-
quer avec les députés la salle qu'on nous,
avait promise est prête, mais l'aménage-'
ment est si mauvais qu'il paraît que notre
syndicat refuse les cartes d'entrée qu'on le'
prie de distribuer, en nombre d'ailleurs:
insufûsant. Tout cela est vraiment fâ-
cheux, et il serait'temps de rencontrer
chez les questeurs de la Chambre un peu
plus d'intelligence pratique des choses et
un peu .plus d''égards envers la presse, qui,
dans aucun grand pays du monde, n'est
traitée de cette façon.
Avant d'entrer en séance, nous avons, eui
une petite comédie de tribune. On vous
l'a déjà contée. Un bon libraire de 'Versail-
les, excellent homme au demeurant et in-
capable de faire le moindre tort à person-
ne, poursuivi seulement d'une idée hxe
qui le hante depuis' la guerre, s'est levé
tout à coup de sa place de spectateur qu'dl
occupait a deux pas denous et s'est mis.a.
-crier': Au nom de Jeanhed'Arc, vive Na-
poléon IV! On à reconduit cë'pauyre hom-
me, comme vous pensez, et la chose, du
reste, n'a point fait de bruit.
La/séance ouverte, on a commencé par
nous apprendre que plusieurs membres
demandaient des congés. Au lendemain
des vacances? Justement! ces messieurs
les trouvent trop courtes. On; leur .accor-
dera leur prolongation; c'est bien. M.Grévy
a -rappelé la douloureuse nouvelle de la
mort de M. Deregnaucourt, et a .prononcé
quelques paroles émues sur cet honorable
député du Nord qui jouissait de l'estime
de tous ses collègues et de l'aifection de
ses concitoyens. Alors on a déposé quel-
ques propositions. M. Thoinnet de la Tur-
melièrea déposé entre autres un projet
tendant a modiner l'article 26 de la loi du
15 avril 1829 sur la pèche nuviale. Que
ceux qui n'ont jamais pêche lui jettent la.
première pierre! Pour nous, estimant qu'il
y a; beaucoup à réformer dans ~cette loi,
nous nous garderons bien de critiquer'les
intentions de M. Thoinnet de la Turme-
liere, qui cependant n'a 'pu obtenir .-l'ur-
gence qu'il demandait pour son projet.
M. Tirard a lu ensuite.le rapport de la
commission du budget sur la proposition
tendant à ouvrir au'ministère de l'agricul-
ture et-du commerce un 'crédit de 100,000
francs poùr.l'envoi d'ouvriers à l'Exposition
de Philadelphie. Ce rapport, très sobre et
très clair, conclut à l'ouverture du crédit.
On le discutera samedi, sur la demande de
M.Nadaud;
Quand est venue, la question de fixation
de l'ordre du jour, M. de Baudry d'Asson a
réclamé qu'on mît à l'ordre du jour du
lendemain la discussion des propositions
d'amnistie. M. Dufaure, au nom du gou-
vernement, a prié la Chambre de renvoyer
cette discussion à lundi. Il semble que rien
ne devait s'opposer a. ce renvoi, commandé
par les circonstances mêmes, puisque la
Chambre n'est pas encore au complet. Les
bonapartistes ont tenu, toutefois, à envoyer
un des leurs essayer contre le ministère une
première lance; c'est M. Paul de Cassagnac
qui s'est ~chargé, d'entrer en lice. Là lutte
n'étant que pour la forme,, on ne s'est fâ-
ché d'aucunepart, et c'est lundi, bien en-
tendu, qu'on discutera les propositions
d'amnistie.
.CBSMMSa~tJE PAH~EiBSENTAtRE
L& Parlement est revenu; les deux Gham-
'T)rss_ont siège hier-a Versailles. Au Sénat, la t
séance a été'.courte, ce quine cnange'pas;los
habitudes de ses honorables membres, et
l'on s'est ajourne~ à lundi pour nommer les
présidents et secrétaires des bureaux et les
commissions.. mensuelles dans les.bur.ea.ux, et
Mais.BIancheétaitunenlle de cœur, elle'
appréciait ce que le marquis avait faitpour
eHë, et elle se promit de fermer l'oreille: a.
toutes .les; propositions., qui' lui seraient
adressées et de lui demeurer scrupuleuse-
ment ndèlë pendant six mois. i
Elle tint parole mais bien que dans le
monde du'high-life on commençât à dé-
sespérer de voir faiblir cette vertu farou-
che,'qui repoussait indistinctement .tous
les hommages, après que le .dé'iai qu'elle
âvait'volontairement nxé fut expu'é: elle
s'humanisa'volontiers',ët alors s'ouyritpour
eHë cette existence de folles aventures, de
dévergondage, de prodigalités, d'extrava-~
gances de toute nature qui constitue la vie
de ce qu'on appelle, une grande cocotte,
c'est-à-dire une femme lancée, .dans le
tourbillon des plaisirs les plus dispen-
dieux, dont les caprices sont des lois pour
la~cohôrte de complaisants toujours prêts
a. se ruiner pour elie,et qui ne se distingue
de la courtisane que par le prix ridicule-
ment exagère dont elle tarife ses faveurs.
Demander ce cme Blanche pensait du
marquis après ces quatre années, c'est de-
mander ce que, sont devenues .les vieilles
neiges il y. avait longtemps que le mar-
quis était sorti de la mémoire de la belle
personne, et, de'son côté, lui. ne pensait
plus guère à elle. Quand par hasard le flot
mouvant de la vie parisienne les mettait
en présence, ils échangeaient un salut far
milier, et chacun s'empressait de faire
volte-face. Y.
Au reste, 'ils n'avaient aucun regret ni
,1'un ni l'autre de leur rupture. Le marquis
n'était pas homme a se constituer long-
temps l'adorateur en titre d'une beauté
nouvelle ;.il avait quitté Mlle Blanche pour
une écuyëre dont les formes; plastiques
avaient fait courir pendant trois mois,au
Cirque, tous les sportmen de fans, .et de
son côté, Mlle Blanche, sans se rappeler
peut-être d'une façon bien précise le nom
de celui qui avait succédé au marqui&dans
ses bonnes grâces, luiavait tant de fois
donné des remplaçants, qu'elle n'avait
guère eu le temps de songer à ce qu'elle.
appelait l'histoire ancienne.
Elle avait tant l'ait de'progrès dans l'art
p.our .discuter .en séance publique l'interpel-
lation de M. Laton de Saint-Mur relative à la
réforme judiciaire. A la Chambre des depu-:
tés, on a siège plus longtemps; on a ûxô à
lundi la discussion de's conclusions du rap-
port de M. Leblond sur Famnistie, et l'on'
s'est dit: A'demain, deux heures. Aujour-
d'hui donc on reprendra le traYail sël'ieux.
L'a président de la République et sa..maison
politique et militaire s'installeront à Versail-
les lundi prochain, pour toute'la durée de la
session. D'après l'E~t/Mte, les réceptions bf-
ncielles du soir auraient lieu. alternativement
à Versailles et à Paris.
OnIitdansle~IJL°S:ëc « Nous avons annoncé que M. le mmiatre de la
guerre avait l'intention de se faire, adjoindre un
sous-secrétaire d'Etat; on dit que des démarches
sont faites auprès de M. le ministre de la marine'
pour le décider, si cette mesure aboutit, à; en
provoquer une autre semblable en ce qui con-
cerne son département, et à placer à l'hôtel do:
la rue Royale un contre amiral ayant ]o titre da'
sous-secrétaire d'Etat. M. le 'vice-amiral Fouri-
chon, de son côte., résiderait à Versailles, et s'y~:
tiendrait la disposition des Chambres, pendant
que son sous-ordre expédierait les affaires àdmi-~
nistratives du ministère' de la'marins'et des eb-;
lonies.
Nous avons dit que la commission du Kud-;
get s'était réumo hier matin a Paris, au Pa-:
lais-Bourbon.' Ella a entendu le'rapport do
M. Raoul Duval sur le budget dp la marine. IF
a demandé à la commission de continuer à
voter, conformément à la' loi de 1874, le cré-
dit de 30 millions aifectés à l'entretien de'la,
'noite cuirassée.
'M.Farcya longuement critiqué le rapport
de'M. Raoul Duval.
La commission'se reunit~de nouyoa.u au-
jourd'hui.
.L'~eHce.B~as publie'la Note. suivante
c Certains journaux publient ce matin des de-' `
t~Hs'de la discussions: laqueUe-l'amëndemcnt
de.M. Tirard, .relatif à la. suppression, de 't'ambas-
sade.. de France..à Rome, a donné lieu.'Nous
sommes en mesure, d'affirmer que lesparotes
prononcées par Af. le ministre des aNaires étran-
gères ont été inexactement reproduites-ou-déna-
turëes.a
On a.distribué hier au'Sénat.:
1" Le rapport de M. Paris sur Famnistie.
2° Le rapport de M. Anoel proposant de trans-
férer a.u budget d.a 1ST6 les 1,750,000 fr. restes dis-
ponibles sur le crédit de 8,100,000 fr. ouvert au
chapitre Ij, exercice 18T5 pour'secours aux vic-
times des inondations et ouragans de 18"75 et
1876.
Ou distribue à la Chambre des. députes
1" Une proposition .de-loi de MM. Richard Wad-
dington, Thiessé'et Sayoye, sur .l'assistance' me-'
dicale dans les campagnes;
3°'Un;projet de loi portant demande, pour di-
vers ministères, de crédits supplÉmentaires. sur
les exercices 18':5 et I8'!6; .7.
3" Une proposition do loi de MM. Maigne et au-
tres, ayant pour objet l'abrogation de la loi du
18 novembre 1814, sur le travail du dimanche.
4° Un projet de loi snr le'reboisemënt et la ga-'
zonnement des montagnes.,
5° Le rapport sommaire de la 1''° commission
d'initiative parlementaire, chargée d'examiner'la
proposition de loi da M. de Caste/ayant.pour.
objet d'établir une incompatibtiité centre tes .fonc-
tions de député ou de sénateur et les fonctions
de conseiller général, de conseiHer municipal et
da maire
6° Une proposition de lai de MM. Joigneanx et
autres sur la création de conseils de prud'hom-
mes agriculteurs;
'7" Le rapport de M. LeNond sur l'amnistie
8' Un amendement de MM. Cochery et autres
portant de 2 a 3 mêlions 'les subventions pour
acquisition, construction et réparation de mai-
sons d'école et de salles d'asile. 1.. 1
Nous venons de dire qu'on, a distribué aux
députés un projet de loi portant demande,
pour divers ministères, de crédits supplémen-
taires sur les exercices de 1875 et 1876. Les
sùppléments.de crédit pour l'exercice 1875
s'élèvent à la.somme do 1,242,211 fr. 13 c,, se
repartissant comme suit: ministère des,n-
nances, 1,113,354 fr. 77 c.; ministère de l'ins-
truction'publique, 128,856 fr.,36 c. Ce projet
propose, en outre, d'assurer .au .service-spé-
cial de la caisse des invalides de la marine,
rattaché pour ordre au budget du ministère
de la marine, un crédit supplémentaire, d'un
nuÙion de francs, gui serait couvert par .une
recette supplémentaire de pareille somme.
Les allocations supplétives pour l'exercice de
1876 s'élèvent à 17,450,96'! .fr. savoir. 335,880
fr. pour le ministère des ûnances; 17,010,081
fr.pourleministeredelamarino et des co-
'lonies; 105,d00 fr. pour le ministère de Tagri-
culturoetducojhmeree.
On litdans l'Echo MKM)ers~:
'K' La budget de l'instruction pùbirqùe ayant 6t6
prÉparé'avant t'entrÉe de M. Waddingtoh'au mi-
de vivre ~depuis les quatre années Qui ja-
mais aurait pu soupçonner celle qu'on
.voyait nonchalamment étendue dans sa
voiture, toute capitonnée de reps bleu, de
n'être qu'une simple -paysanne bretonne,
dont l'enfance s'était.passée.A garder les
-vaches? s. ~~EM-
'Cëlaétaitcependant,'et'celan'eutmalh,eu.-
reusemënt pas. emp6ch& ceux qui l'eussent
appris, de venir humblement,, chapeau à
la main, implorer de la' divinité à. lamqdë.
un spurire'ou un regard.
Partout où ellëse .montra.it~iLy.avctit
'foule sur ses .pas, eHes.plus;éléga.nts de
là-haute gomme se 'disputaient Thonneur
delui'être'présëhtés. 'j''
Sa vie n'ëtait donc qu'un,enchaînement
perpet.uël de fêtes, de veilles joyeuses et de
fatigues enivrantes,'et elle s'y'livrait avec
un abandon, un,Gntraînement,une ardeur,
..qui eussent suffi pour faire d'elle la ;reine
~du. high-life, si sa beauté exceptionnelle.ne
lui eût fait. décerner de droit cette-royauté
~de la mode pour laquelle -elle ~semblait
avoir été toute spécialement créée.'
Mais quelque vaillante et quelque vi-~
goureuse que fût sa nature, 'Blanche Tur-
quOise n'etait-pas de'fer.'ëtcette~vie in'fër-
nalenepouvaitmahquer d'épuiser ses forces
et'sa santé; aussi sonmédecin,ile -docteur
Maudrant, qui avait l'honneur de posséder
la. coh&ancë d'un certain' nombre de client
tes.. menant a.peu, près la jnême existence
que Blanche, ne cessait de lui. recomman-
,.déride se.ménager.?\?
Ma .chère enfant, lui disait-il,-vou~
~avex tort de jouer ainsi avec votre gantée
Vous'ûairez par yous tuer..
-Allons donc 'docteur, est-ce que. j'ai
'l'air d'une femme'malade? ~.I~ne~më suis
jamais si bien portée.
.Vous le, cf oyez?. ?
–.Eucore' Voulex-:vousdonc;que-jeme
couche à dix heures et que'je vive comme
unerecluse?
'Nonpas! l'
Vous êtes bien bon!
Je comprends même tous les exc~s.'
A la bonne heure'
Mais à la condition qu'ils seront sui-
vis d'un repos nécessaire et de quelques
nistère, le budget sera remanié de fond en com-
ble. M. Waddington se propose de demander six
millions de plus,.et. naturellement sa. proposition
serait précédée d'un exposé des motifs nouveau.
Ces six millions profiteraient aux trois enseigne-
ments, primaire, secondaire et supérieur. On
afnrme que le conseil des ministres, saisi de la.
question de l'enseignement ôbUga.toire, en a ad-
mis le principe, qui aurait obtenu également
l'adhésion du maréchal de;.Mac-Mahon. Une cir-
culaire serait adressée aux .'communes pour les
prier de faire tdes oifres sur lesquelles seraient
réglées les suBventions. En eSet, ayant d'appli-
quer le principe de l'enseignement obligatoire, il
faut pourvoir~d'.écote~ies~ en
manquent, .a ~>
ri-) ?~ n3,`"- .,<
On écrit, de Paris à. rJndt'FC):t~ncc. « J'apprends, de source_sûre, que la question de
l'Opéra.' sera très sérieusement discutée/à l'occa.-
sion dû-budget des beaux-arts.: Depuis 1874,
l'Opéra a coûtée comme supplément de travaux,
exploitation a'ia. salle 'Venta.dour; subventions an-
nuelles, etc., une ~somme-ronde de 14,609,200 fr.
Si cette somme énorme de 15 millions, ou peu.
s'en faut,.avait été .utilisée pour.relever ou seule-
ment pour maintenir le niveau de l'art, on pas-
serait condamnation, mais le.directeur de cette
'entreprise commerciale, qui. s'appelait autretoJs
~'Académie nationale.de musique, s'y est pris de
teHp façon, que tout a été employé .à quelques.
reprises et à une nouveauté dont l'insuccès est,
notoire!
"Pendant ce temps, le théiltre~.des., Italiens re-
naissant donnait à P.aris un chef-d'œuvre de Ver-
di, ~Ma, et le nouveau Théâtre-Lyrique enlevé
lès applaudissements avec un vrai succès,' D!M:-
<)' da M. Jpncières..Nos. commissaires du budget
sont en éveil; il faut les 'en féliciter. Ils vont d'ail-
louMëtro bientôt mis en'possession de chiures
qui achèveront de les éclairer: II en ressortira
néttementquë le béhéïicë réalisé par la direction
depuis quatre ahs 'dépasse deux millions. Les
procédés de M. 'Halànziër à l'égard du personnel
sont aussi l'objet de vives critiques; avec ces pro-
cédés, il pourrait bien, avant l'expiration de son
~contrat, faire de' notre' premier théâtre d'opéra
une scens 'lyrique de province de second
ordre:
Deux projets iirtporta,nts sont .à l'étude au
ministère 'de la. justice'. Le premier a. trait à la.
réduction des frg.is occasionnés pa.r les ventes
judiciaires, au-dessous ;de 2,000 :frahcs. Ces
frais, toujours considérables, étaient une per-
manente cause dQ. ruine pour les petits pro-
priétaires, et ils étaient même préjudiciables
au Trésor. L'Etat consontira.it à renoncer aux:
droits d'enregistrement.
..Le second projet a trait a. la suppression de
tribunaux de première inst&nce,dont on a déjà
parlé. -Le système adopté par la chancellerie
consisterait'dans le remboursement des bf-
nces au moyen des économies obtenues par
la réduction du personnel et, pour commen-
cer, l'on supprimerait.douze petits tribunaux.
La commission du .Sénat relative à l'admi-
nistration de l'armée,s'.est. réunie hier,imme-'
.diatement après.Ïa.séanee,' pour nxër le j oui'
ou entreprendra. Fexamen du projet déposé
par.M.;le;ministré -de -la: guerre;
:La commission du reglëm&nt-d'u Sénat s'est
réunie àquatrë-heurës.
Elle s'est occupée des deux artictës du rë-
g'iemeut, qui traitent des points communs,
auxdeux.Chambrës.'
La commission'du règlement de la Cham-
bre dos députés s'est réunie à quatre heures,
sous la présidence .de M. LeMpnd, pour pren-
dre connaissance du proj et' de règlement éla-
boré par la commission du Sénat. Ce d'ernier
projet, dit le StecXe, était l'objet de critiques
assez vives de la part ~d'un certain nombre de
députés. Ils commentaient spécialement quel-
ques articles relatifs au nombre des délibé-
rations et aux rapports des deux Chambres,
et qui ne paraissaient point do nature à faci-
liter la solution des connits qui pourraient
s'élever entre les deuxAssemblees..
Nous avons annoncé que MM. PaulBeth-
mont, Tiërsot, Edmond Turquet et Le P&mel-
lec avaient été désig'nés,, pour se rendre H.
Pontivy, p.ar.la commission, spéciale cha.rgée
de procéder à une enquê.te sur l'élection ilë
M. le comte .de .Mùn. dans rarrondissemeht de
Ponti.vy (Morbihan). On ~annonce que MM. Paul
Bethmont et ''Tiërsot 'viennent de'' commencer
leur enquête' a Pontiyy~où ils sont arrivés
'diman'ch& soir.
MM. Edmond Turquet.et LeLPomellec, qui
sont" en. même temps memBres de la. com-
mission du. budget, n'ont pu s'absenter de
Paris.
Nous avons dithier que le service des trains
spëciaùx'êntrë Paris et Versailles a:' été com-
plètement modiûé depuis le 1°'' mai. Les
trains partent inaintëna.nt de là gare Saint-
Lazare à 8 lieures, 9 h.10 h, et toutes les
~.heures jusqu'à 6 h., plus à 5. h. 25, 6 h. 25 et
prescriptions destinées à réparer les. forces
"dépensées.
On le voit, le docteur Maudrànt était de
.abonne compositiQn, et il savait faire des
concessions à~ses malades;-il est yrai que
cellës-ci'ne daignaient"le' 'consulter qu'à
,'jcette condition, et si elles.avaient recours
'à. lui plutôt qu'à tout autre, c'est .qu'elles
~savaient-bien qu'ikaurait'iestàlent de trou-
'ver un~ l'égime' qui "pût 's'allier avec les'
gôut~ d&plaisu's, que~pour rien au monde
elles n'étaient disposées aLsacrinër..
MaiSiennn,~ docteur féroce, n'avez-
Yous donc pas dans~'ptre arsenal quelque
drôgùeTépàratrice de .ce que yous voulez
..bien .appeler.:m.es.e,xcÈ.s ? ;;fB
–:Lemeilleup.reparat&ur,~ c'est un bon
-sommeil.~ ~M~~
.Blanche ~n.un\"mouvemeiit~ d'épaules,
qui indiquait ~un :CQmniencément .d'impa-
tience~ ~s
–'Ne'YOùs ai-je'pâs dit ûix fois que je
ne pouvais pas dormir?,
AIlqns donc;! parce que .yous. ne le
~oulez'pas.o~
–Oh! que vous êtes désagréable au-
~'jdurd'hui; jë'/vous répète .qu'une "fois au
'lit,et malgré.tous les ..euorts que .je fais,
pour cela; je ne puis parvenir à fermer
~l'œil.i'
~yraimént.ti bien, je vais vous don-
,ner quelque cups.e à.prendfe ..quLvous ap-
portera le:sommeiL 'f'
–A la~bonnë heurë~voila que vous re-
L dëvenex.g,ëntil.Et ce sera-t-il bien mau-
yais?,Yous,save; que.j'.ai.horreurdetout.ce ce
~qui'ËSt:amer~~ ~r't~~ ~i~ -.L
Ce qui est a'mër'"est~'doux 'au cœur,
'répondit en 'souriant le médecin, et heu-
rëusement .pour, yous, ce n'est :jamais. le
cœurquisoui&e. w
C'est méchant, cela, Maudrant.
:<
H. GUURDON .UE&ENOUI'LLA.e.
(~ÏMi!'U?'e.).
nière solu.'don, la seule qui, selon
nous, ~puisse mettre fin au conflit qui
désele depuis près d'un an la presqu'île
des B aïkans. Nous y comptons d'autant
plus que, le sanglant événement de 8a-
lonique. a montre à l'Europe qu'il im-
porta d'arracher à la domination otto-
mane ces populations essentiellement
chr~iennes et pour lesquelles le fanatis-
me musulman-est une menace perma-
nO'ntë.
La. commission extra-pa.rlementaire nom-'
mée par M. le ministre de l'intérieur pour
préparer un projet de loi sur l'organisation
municipale, a. complètement achevé la pré-
nMère partie de sa tâche, c'est-à-dire la ré-
faction des titres!" et, II. Elle estcpnv.oqué.e
.pour demain vendredi, aûn de commen~er
l'étude de la seconde partie, celle qui con-
cerne les attributions municipales.
.Le titre I' renferme 30 articles. Il traite de
la.: composition du corps électoral et des listes-
électorales, des assemblées du corps élec-
toral alnsi_quë des voies de recours ~.contre
les opérations de celui-ci, des dispositions
pénales.
Le titre II se compose de 55 ~ticlos et a
traitt à la composition du corps municipal, à
la nomination des maires et des adjoints,
ainsi qu'aux assemblées des conseils muni-
cipaux.
M. Ricard a soumis déjà & l'approbation du
conseil des ministres le p.rojet élaboré parla
commission extra-parleT.nentaire. M. le minis-
tre de l'intérieur ate.rminé -la. rédaction de
l'exposé des motifs d.estiné.à précéder ce pro-
jet, dont le dépôt '~ur le.bureau~dela.Cha.m-
hre des députés p~ura lieu dans les premiers
jours de la semp.me prochaine. L'urgence sera.
réclamée par
cette démarre.;
Voici, a~sure-t-oh, à propos de 'la.'composi-
tion mët~ie des conseils munitipaux, les prin-
cipales. dispositions du projet de la commis-!
siôney~-ra-parlementaire:
'Le conseil municipal se compose dé. 10
montres dans les communes de 500habitants
et~a.-dessous:
.De 12 dans celles do 501 à 1,500 habitants
.Ce 16 dans celles de 1,501 à 2,500;
De 21 dans celles de 2,501 à 3,500;
De 23-dans celles do 3,501 à 10,000;
Do 27 dans celles de 10,001 a 30:000
De 3Q dans celles de 30,001 à 40,000;
De 32 d-~ns celles de 40,001 à 50,000
De 34 dans .celles de 50,001 à 60,000;
De 36,-dans celles de 60,001 à 100,000 habi-
tants,.
Do 40 dans celles d& 100,001'et au-dessus;
.LDa.SOàParis.
L.es vingt arrondissements de la ville de Pa-
ns nommeraient chacun quatre membres du
conseil municipal. Ces quatre membres se-
jaient élus par scrutin individuel.a la majori-
té absolue, à raison de un par quartier.
La. ville de Lyon serait divisée, pour les élec-
tions municipa.Yes, en quarante sections nom-
ma.B.t chacune, au scrutin individuel et à .la
majorité absolue, un membre du. conseil
municipale
.Le tableau des sections serait arrêté par
décret délibéré en conseil d'Etat et ne pour-
rait être modifié que dans la même forme.
Tous les électeurs .âgés de vingt-cinq ans
seraient éligibles au conseil municipal d'une
commune. Toutefois, un quart des membres
(hi conseil municipal pourrait être choisi en
dehors des électeurs de la commune, à la.
~condition d'y payer une dos quatre cohtribu-
.'lions directes.
Les conseillers municipaux seraient élus
pour six ans et seraient toujours rééligibles.
Lés conseils se renouvelleraient-par moitié
.'tous les trois ans.
En cas de renouvellement intégral du con-
seil municipal, ilseraitprocédé par le maire,
-dans la séance- d'installation du conseil, à uu
tirage au sort, à l'eSet de déterminer les mem-
bres qui devraient, sortir à l'expiration de la
troisième année.
Lorsque la commune sera divisée en plu-
sieurs sections électorales ayant à élire un
nombre impair de conseillers municipaux, il
sera procédé, dans la même forme, à un ti-
rage au sort entre les sections à l'effet de dé-
terminer celles qui devraient voir sortir au
premier renouvellement triennal la fraction
la plus considérable des membres élus par
elles.
Lorsque, dans l'intervalle du renouvelle-
ment triennal, le conseil municipal se trou-
vera, par l'eNet des v:a.ca.nGes.survenu<8s .dans
son sein, réduit aux trois quarts de ses mem-
bres, il serait procédé à des élections complé-
mentaires dans le délaide deux mois, à dater
de la dernière vacance.
Toutefois, dans les six mois qui précéde-
FEUILLETON DE LA PAE~.E
P
j DU VENDREDI 12 MAI 1876 p
~3'?~J "q
t: t
't
I/mME DES LÂ.GHESi
La jeune Bretonne, objet de cet entre-
tien, l'écoutait~sans trop'se rendre ~compte
des termes; mais si le sens lui en échap-
pait, elle comprenait bien qu'il s'agissait
~L'elle, que l'un des deux voyageurs la trou-
vait jolie, et c'était là surtout ce qui l'inté-
ressait.
yiendriez-vous bien avec nous à Pa-
ris ? lui demanda brusquement le marquis,
si l'on vous promettait de vous y donner
de belles toilettes et tout ce~'qu'il faut
pour y bien vivre?
Dame c'est selon/répondit la jeune
fille en riant; mais à ce mot de Paris, son
regard s'était illuminé et les battements
de sau cœur soulevaient sa poitrine. Paris}
la terre promise de ses rêves
Quant à Perdrigier, il demeurait silen-
cieux il connaissait trop bien le marquis
pour ne pas comprendre que l'affaire des
bains de mer était désormais évanouie. Une
autre pensée le dominait, celle de faire' dé-
buter sur un théâtre parisien la Bretonne
.qu'ils venaient de rencontrer; car c'é-
tait là le secret des diverses commandites
du marquis, passablement viveur et sur-
tout très amateur de-beautés faciles; il ne
rêvait la possession d'une nouvelle con-
quête que pour avoir le plaisir delà pro-
duire sur un tho&trë, vêtue magniuque-
ment/et étalant ses formes sons les reûets
brillants de la rampe, aux yeux des spec-
tateurs.
Reproduction autorisSe aux journaux qui ont
traite avec la Soc~té des gens de lettres.
raient un-renouvellement triennal, les élec-
tions.complémentaires ne seraient obligatoi-
res qu'au cas où le .conseil municipal aurait
perdu plus de la moitié de ses membres..
Les conseillers municipaux nommes ainsi
en remplacement ne resteraient en 'fonctions
que' le -temps durant lequel auraient été en
exercice ceux qu'ils remplaceraient.
Les conseils .municipaux pourront être sus-
pendus par le préfet., La durée,do la suspen-
sion ne pourra excéder trois mois. Ils ne pour-
ront être dissous que par le président do la
République.
En cas de suspension ou de dissolution du
conseil municipal,, une commission munici-
pp.i.e sera chargée de remplir les fonctions du
conseil municipal. Les pouvoirs de cette com-
mission seront .limités aux actes conserva-,
toires, urgents et de pure administration. En
aucun cas;elle ne pourra engager lesûnanoes:
municipales au delà des revenus de l'année.
En cas de suspension,'les membres d& cette
commission sont nommés par le président de
la République dans les chefs-lieux de dépar-
tement, d'Arrondissement ou de'canton; par °
le préfet dans les autres communes. En cas
de dissolution, ils, doivent toujours être nom-
més par Je président de la République. La
durée des fonctions do la commission muni-
cipale nommée en cas de dissolution ne
pourra excéder six mois. A l'expiration de ce
délai, il sera procédé à de nouvelles élections
municipales. Le nombre des membres de ces
-commissions ne pourra -être-inférieur à la
moitié de ;celui des conseillers municipaux.
Leconseil municipal élit le maire, et les
adjoints parmi ses membres, au scrutin se-
cret et à la majorité absolue. La séance dans
laquelle,il sera procédé à l'élection du maire
devra être présidée parle plus âgé dés mem-
bres du cons'cil'muhicipal.
'Dans les communes chefs-lieux de dépar-
tement, d'arrondissement et de' canton, les
maires et adjoints seraient -nommés parmi
les membres du conseil municipal, par dé-
cret du.président de la République.
Le maire pourra déléguer, à titre particu--
lier,àun ou plusieurs de ses adjoints, les
attributions qu'il tient soit. des lois générales,
soit des lois'spéciales.
Les débitants da boissons à consommer sur
place et les entrepreneurs de divertissements
publics ne pourront plus désormais': être
maires ni adjoints.
Les maires et. adjoints seraient nommés
pour trois années. Néanmoins, alors même
qu'il se serait écoulé moins de trois ans de-
puis leur nomination, le mandat des maires
et adjoints expirera à chaque renouvellement
triennal du conseil 'municipal. Ils continue-
ront l'exercice de leurs fonctions jusqu'à l'ins-
tallation de leurs successeurs:
Les maires et adjoints pourront être sus.
pendus par arrêté du préfet, pour un temps
qui ne devra pas excéder trois mois.. Ils. ne
pourront être révoqués que par le président
de là République. La révocation entraînera a
de plein droit; pendant une année, l'inêligi-
bilité aux fonctions de maire et à celles d'ad-
joint. En cas do suspension ou de révocation
du maire et des adjoints'élus, Un délégué
spécial pourra être chargé de remplir les
fonctions de maire. En cas de suspension~ ce
délégué sera nommé 'par le. préfet ses fonc-
tions se continueraient pendant toute'la du-
rée de là suspension; En cas de réYocation, il
serait nommé par le président de la Républi-
que. Là durée de ses fonctions ne pourrait
excéder une année. Il sera pris parmi les con-
.soillers municipaux ou les électeurs commu-
naux.'
'Voici, d'âpres la Ga~eMe~ 7~MHa:M;,
la circulaire que M. le garde des sceaux,
ministre de'la- justice et des cultes, 'vient
d'adresser aux procureurs généraux:
«Versailles, 9 mai 1876.
Monsieur le procureur général,
A diverses reprises, mes prédécesseurs vous
ont recommandé de faire des visites périodiques
dans les arrondissements de votre ressort. C'est
seulement, on eS'et, en voyant les magistrats à
l'œuvre dans le milieu-ou ils exercent leurs fonc-
tions que vous pourrez acquérir une connais-
sance exacte de leur valeur personnelle, de la si-
tuation qu'ils occupent et du degré de conuaBce
que les justiciables/ont dans, leur impartialité.
Les abus qui ont pu s'introduire dans- la tenue
d'un parquet ou du grëû'e d'un tribunal vous ap-
paraîtront d'eux-mêmes, au cours d'une inspec-
tion faite~à l'improviste.. D'autre part, votre'arri-
vée dans un arrondissement sera un avertisse-
ment pour tous que les réclamations, s'il en est
de fondées, seront examinées par vous avec le
soin qu'elles méritent..
Vous n'ignorez pas.qu'au lendemain des der-
nières élections, un certain nombre de plaintes
me sont parvenues, sur l'attitude de quelques
'magistrats, et 'notamment de'~plùsieurs'jùges de
'paix qui, Contrairement à mes instructions for-
melles, ne se: seraient pas tenus-en dehors des
compêtittbHs des~partis et de la lutte électorale.
Je vous'ai communiqué ces plaintes en, vous de-
mandant de m'adresser les renseignements que
C'étaitpourlui une joie supr&me que de
pouvoir se dire lé protecteur de celle qui,
par sa beauté, sou] évait, des'applaudisse-
méhts; ëtileut volontiers consenti a. ce `
que,s0n idole se montrât sans voiles sur le
théâtre, pour avoir riheS'abfë plaisir d'en-
tendre louer sa beauté par ses voisins de
~stalles~
Depuis qu'il avait 'vu la jeune Bretonne,
il hé songeait qu'à la gloire qu~iF tirerait
de Ta produire, et, pour arriver là, il était j
prêt à accomplir les plus grands sacrinces
mais l'important était d'obtenir le
cQnsehtemëht des parents 'de la' .paysan-
né. 'Ïl' est'~Yrar'qu'elle paraissait mie
à s'en passer au besoin;~mais lé mar-
quis; était un homme prudent, qui ne vou-
lait'pas courir le risqué d'être accusé de
détournement dé mineure, il résolut de
l'avoir a tout'prix.
Ijaissant donc la baie dés Sablés-Blancs
~et lé futup Casino projeté; il revint à Lan-
méar et lit part au père 'et' a. la mërë Von-
train de~ son projet de se charger de l'avenir
'deléur~nlle.' :.i
Les bonnes'gens refusèrent d'abord, en
prétextant qu'ils ne connaissaient pas
l'homme gënéreux qui leur faisait une telle
prôpôsition; üiais'lé maïqms âvâït' toüjôùrs
proposition 'mais'ië marquis 'avait' toujours
en réservé dés arguments victorieux; il tira
de sa poche un petit rouleau en maroquin
plein 'de pièces dé vingt francs et étala
vingt-cinq louis" aux yeux éblouis des
paysans. Ceux-ci' n'y tinrent plus ils fon-
dirent en larmes, ét'se tournant vers leur
~Ue:r. ï
Blanche, dit lé'pèré,' tu entends ce que
nous propose monsieur;'est-ce que tu con-
sentirais à nous ~quitter pour aller demeu-
Ter'àParis';?;
–A'.Paris'?'répêta''Géllé-'ci.
–,Croyez bienqu'ellé sera toujours libre
de revenir'ici, si elle ne s'y plaisait'paS)
crut' devoir ajouter le marquis.
Mais nous ne la reverrons plus, ût la
mère en essuyant'un vestige d~ larme:
Elle vous écrira; d'ailleurs, rien né
l'empêchera de venir vous voir quand cela
lui fera plaisir.
Elle viendra nous voir. Qu'en dis-tu
mon homme ?
vous pourriez recueilUr. Les rapports que j'ai
reçus de vous ou de vos collègues eut laisse par- j
fuis dans mon.esprit des doutes quo vous auriez =
été on mesure de dissiper si vous aviez procédé
par vous-même à des enquêtes sur les lieux.
a Je désire donc que vous vous rendiez le plus
tôt possible et, en tous cas, avant le l"' septem-
bre prochain, dans les divers arrondissemonts de
votre ressort. Vous me rendrez compte'de cha-
cune de vos visites par. un rapport détaillé et
con&dentiel où vous consignerez le résultat de
vos observations personnelles et de vos conver-
sations soit avec les magistrats, soit avec les
personnes notables de l'arrondissement:
A l'avenir, ces visites devront être renouve-
.lées, au moins une fois par année, dans chaque
arrondissement. J'ai trop eontiance en votre zèle
et votre dévouement pour na pas être certain
que vous serez heureux de vous imposer, dans
l'intérêt de la bonne administrationde la justice,
la fatigue de ces déplacements.
Recevez, monsieur le procureur général, l'as-
surance de ma considération très distinguée.
))7.e~a)Y/ef~'ô'KeaM.E,
!):M'c f~e ~a yM.s'~ec <;< f
J. DUFA.URE.
~'))~ecotR-e:7~'<<<
MM'~
A. MBOt. H
LEPRES DE VE~S&tLLES _`
.Ver8ames,10ma.M876; i6,
Le Sénat, a tenu aujourd'hui une courte
séance pour sa réouverture. Il s'agissait, du.
reste, uniquement de la fixation de l'ordre
-du jour. Quoique la séance ne dût pas pré-
senter un grand intérêt, il'est regrettable
que ,MM. les sénateurs aient cru devoir
s'abstenir de paraître'a. Versailles. Les bancs
étaient déserts à teL point que~M..leprési-.
dent, en signalant le- fait,,a. annoncé que
s'il se reproduisait, il croirait.devoir procé-
derà l'appel nominal. L'appel nominal est
Lie grand épouvantait. Dans le cas où il a
lieu, les noms des absents ngurent'au VoM?'-
Ka/o~c~e/
Depuis sa nomination, ,1e. Sénat n'a rien
fait, je dois ajouter qu'iln'àvait rien à. faire.
Dans cette .session, ne peut ,én être de
même.'C'e&t cè..que M. le. duc 'd'Â.udiffret-,
PBsquier a fait observer en recommandant
l'exactitude et en priant les commissions
.d'activerleursrapports.
Pour le moment,le Sénat est saisi de son
règlement/du projet de loi d'amnistie et
de projets'importants sur l'arm'ée.-Lè rè-
glement sera discuté lundi, puisque M.
Corne a dépose son japport, qui sera impri-
mé et distribué avant la fin de la semaine.
Je ne dis rien du projet d'amnistie, puis-
qu'il a été décidé qu'il ne serait examiné
qu'après le vote de la Chambre des .'dépu-
tés. Quant aux projets sur l'armée, il est
regrettab'.e que la commission qui en est
saisie n'ait pas imite la commission du
budget de la Chambre des députés,
'Dut le .F?'6!?!caM .en frémir d'indignation,
il eut mieux valu tenir séance même au
palais Bourbon que de ne pas se réunir du
tout et de retarder ainsi la discussion de
lois aussi importantes. Cette remarque, est
d'autant plus juste que, en somme, il ne
s'agit pas d'études-bien longues. Les lois
militaires qui ont été déposées sur le bu-
rëau du Sénat ont déjà été étudiées par la
dernière Assemblée nationale. Les rapports
étaient faits, et, si les lois n'ont pas été vo-
tées, cela a tenu simplement à un manque
de temps. La commission .actuelle n'a donc
qu'à revoir le travail de celle qui l'a précé-
dée, et, avec un peu de bonne volonté, il
seraitfaciledeËnirvite.
On m'assure qu'à partir delundinous au-
rons séance tous les jours, et qu'on rattra-
peraletempsperdu..
M.Lafon de Saint-Mûr a déposé uae de-
mande d'interpellation. II veut savoir si 'le
gouvernement entend faire des réformes
dans la magistrature. Je ne sais pas au
juste quelles sont les intentions de l'hono-
rable sénateur; mais, dans tous les cas,
nous reconnaissons qu'il y a bien des' ré-
formes à introduire dans l'ordre judiciaire.
M. Lafond de. Saint-Mûr 's'est mis à la dis-
position du Sénat, et l'on a Sxé a.. lundi le
jourdela discussion..
Après lui, M. Testelin a demandé la pa-
role et a.déposé un projet de loi pour le-
quel il a demandé le benéËce de la décla-
ration d'urgence. L'honorable sénateur de-
mande que l'on suspende les eEets de l'ar-
ticle 6' de la loi sur le travail des enfants
dans les manufactures jusqu'à ce que l'on
ait voté'd'instruction obligatoire. Gr, cet.
article stipule que les patrons ne pourront
pas employer plus de six heures par jour
~es enfants de moins .de douze ans, qui ne
jûstin'eront pas 'd'un'certiûcat de l'institu-
teur prouvant qu'ils ont reçu l'instruction
primaire. Cette disposition de la loi est
très sage etjeme'demahde comment M.
Testelin pourra appuyer sa proposition.
Moi, je dis que si c'est pour son ave-
nir, nous né devons pas nous y opposer;
mais c'est pas pour l'argent~ ben sur.
-–Ah! jour de Dieu-! que non, reprit la
.femme'tout en ramassant.les pièces d~or.
.L'aSaire était conclue.
"'Le lendemain, le marquis et Perdngier
reprenaient ensemble la route de Paris, en
~compagnie de Blanche YpntraiQ. Celle-ci,
~sur les conseils de son protecteur, avait
rmodiné son nom et adopté celui de Blanche
Turquoise.
.Ce fut'spus cette dénominatidn que, troi s
'mois plus tard, l'affiche du théâtre des
Folies-Comiques annonça ses débuts dà'ns
une actualité parisienne, où elle jouait le
rôle de la Vénus du bord du lac.
?~ .JIL;
z~; Pï',TtT raQv>iT uLEù
LE FETir.TAQUET BLEU
Quatre années s'étaient, passées depuis
que MlÏe Blanche Â~ohtrain avait quitte la
landebretonne pour un coquet apparte-
'ment meublé par les soins du marquis,
mais depuis ces quatre années, bien des
événements avaient émaillé son existence
luxueuse.
Ses débuts au théâtre des Folies-Comi-
ques,, débuts~qui, du .jour au .lendemain,
l'avaient'posée~en e~ox7e, n'avaient été.que
là premiërë ét~pe de son lancement dans `
le monde des viveurs,
Sa beauté était trop remarquable et avait
'été' trop remarquée pour qu'ëlle.'pûtde-~
mëùrër longtemps au théâtre, et si, de
toussotes, 'on félicita le marquis d'avoir
rencontré une pareille perle sur les bords
de l'Océan, ses meilleurs amis ne manquè-
rent pas de faire tout leur possible pour la.
lùi'!ënlëveret, des le soir de ses débuts,
'trois ou quatre'membres~ du cercle le. plus
"élégant de Paris commencèrent a se mettre.
'sur'ies'rangs."
Après spnsuccès, le. Sot des, adorateurs
monta, et Blanche Turquoise eut pu choi-
sir parmi les plus distingués sportsmen, les
plus authentiques niulioimati'es du nou-
veau~ Paris et les plus brillants représen-
tants de la noblesse gommée.
La séance, ouverte à deux heures et. de-
.mië~'a été levée a. trois heures.
Mercredi soir.,
Nous sommes revenus, et non sans peine.
Les chemins son t. changes; on part-tou-
jours de la rive droite, mais pour aboutir
désormais Ma rive gauche, et il y a quel-
que confusion.parmi les voyageurs :'l'em-
barras d'un début. On bifurque en route à
yiroflay..Cela fait bien gagner quelques
minutes a Versailles, mais nous croyons
qu'on les perd en chemin. Toutefois ne
nous plaignons pas trop, nous échapperons
en été a. la cour de soleil où trône le grand.
roi, et ce n'est pas une mince consolation.
C'était le. jour des surprises. On nous,'
avait, à la Chambre des députes, préparé
une tribune nouvelle pour la presse; cette.
tribune est de face. touiours au second
étage, excessivement étroite. Nous y vér-
'ïons bien l'orateur et les'deux extrémités
de l'Assemblée; mais; à la hauteur ou nous~
.sommes relégués, il nous est impossible
d'apercevoir la moitié de la salle. En re-
vanche, nous n'avons pu encore communi-
quer avec les députés la salle qu'on nous,
avait promise est prête, mais l'aménage-'
ment est si mauvais qu'il paraît que notre
syndicat refuse les cartes d'entrée qu'on le'
prie de distribuer, en nombre d'ailleurs:
insufûsant. Tout cela est vraiment fâ-
cheux, et il serait'temps de rencontrer
chez les questeurs de la Chambre un peu
plus d'intelligence pratique des choses et
un peu .plus d''égards envers la presse, qui,
dans aucun grand pays du monde, n'est
traitée de cette façon.
Avant d'entrer en séance, nous avons, eui
une petite comédie de tribune. On vous
l'a déjà contée. Un bon libraire de 'Versail-
les, excellent homme au demeurant et in-
capable de faire le moindre tort à person-
ne, poursuivi seulement d'une idée hxe
qui le hante depuis' la guerre, s'est levé
tout à coup de sa place de spectateur qu'dl
occupait a deux pas denous et s'est mis.a.
-crier': Au nom de Jeanhed'Arc, vive Na-
poléon IV! On à reconduit cë'pauyre hom-
me, comme vous pensez, et la chose, du
reste, n'a point fait de bruit.
La/séance ouverte, on a commencé par
nous apprendre que plusieurs membres
demandaient des congés. Au lendemain
des vacances? Justement! ces messieurs
les trouvent trop courtes. On; leur .accor-
dera leur prolongation; c'est bien. M.Grévy
a -rappelé la douloureuse nouvelle de la
mort de M. Deregnaucourt, et a .prononcé
quelques paroles émues sur cet honorable
député du Nord qui jouissait de l'estime
de tous ses collègues et de l'aifection de
ses concitoyens. Alors on a déposé quel-
ques propositions. M. Thoinnet de la Tur-
melièrea déposé entre autres un projet
tendant a modiner l'article 26 de la loi du
15 avril 1829 sur la pèche nuviale. Que
ceux qui n'ont jamais pêche lui jettent la.
première pierre! Pour nous, estimant qu'il
y a; beaucoup à réformer dans ~cette loi,
nous nous garderons bien de critiquer'les
intentions de M. Thoinnet de la Turme-
liere, qui cependant n'a 'pu obtenir .-l'ur-
gence qu'il demandait pour son projet.
M. Tirard a lu ensuite.le rapport de la
commission du budget sur la proposition
tendant à ouvrir au'ministère de l'agricul-
ture et-du commerce un 'crédit de 100,000
francs poùr.l'envoi d'ouvriers à l'Exposition
de Philadelphie. Ce rapport, très sobre et
très clair, conclut à l'ouverture du crédit.
On le discutera samedi, sur la demande de
M.Nadaud;
Quand est venue, la question de fixation
de l'ordre du jour, M. de Baudry d'Asson a
réclamé qu'on mît à l'ordre du jour du
lendemain la discussion des propositions
d'amnistie. M. Dufaure, au nom du gou-
vernement, a prié la Chambre de renvoyer
cette discussion à lundi. Il semble que rien
ne devait s'opposer a. ce renvoi, commandé
par les circonstances mêmes, puisque la
Chambre n'est pas encore au complet. Les
bonapartistes ont tenu, toutefois, à envoyer
un des leurs essayer contre le ministère une
première lance; c'est M. Paul de Cassagnac
qui s'est ~chargé, d'entrer en lice. Là lutte
n'étant que pour la forme,, on ne s'est fâ-
ché d'aucunepart, et c'est lundi, bien en-
tendu, qu'on discutera les propositions
d'amnistie.
.CBSMMSa~tJE PAH~EiBSENTAtRE
L& Parlement est revenu; les deux Gham-
'T)rss_ont siège hier-a Versailles. Au Sénat, la t
séance a été'.courte, ce quine cnange'pas;los
habitudes de ses honorables membres, et
l'on s'est ajourne~ à lundi pour nommer les
présidents et secrétaires des bureaux et les
commissions.. mensuelles dans les.bur.ea.ux, et
Mais.BIancheétaitunenlle de cœur, elle'
appréciait ce que le marquis avait faitpour
eHë, et elle se promit de fermer l'oreille: a.
toutes .les; propositions., qui' lui seraient
adressées et de lui demeurer scrupuleuse-
ment ndèlë pendant six mois. i
Elle tint parole mais bien que dans le
monde du'high-life on commençât à dé-
sespérer de voir faiblir cette vertu farou-
che,'qui repoussait indistinctement .tous
les hommages, après que le .dé'iai qu'elle
âvait'volontairement nxé fut expu'é: elle
s'humanisa'volontiers',ët alors s'ouyritpour
eHë cette existence de folles aventures, de
dévergondage, de prodigalités, d'extrava-~
gances de toute nature qui constitue la vie
de ce qu'on appelle, une grande cocotte,
c'est-à-dire une femme lancée, .dans le
tourbillon des plaisirs les plus dispen-
dieux, dont les caprices sont des lois pour
la~cohôrte de complaisants toujours prêts
a. se ruiner pour elie,et qui ne se distingue
de la courtisane que par le prix ridicule-
ment exagère dont elle tarife ses faveurs.
Demander ce cme Blanche pensait du
marquis après ces quatre années, c'est de-
mander ce que, sont devenues .les vieilles
neiges il y. avait longtemps que le mar-
quis était sorti de la mémoire de la belle
personne, et, de'son côté, lui. ne pensait
plus guère à elle. Quand par hasard le flot
mouvant de la vie parisienne les mettait
en présence, ils échangeaient un salut far
milier, et chacun s'empressait de faire
volte-face. Y.
Au reste, 'ils n'avaient aucun regret ni
,1'un ni l'autre de leur rupture. Le marquis
n'était pas homme a se constituer long-
temps l'adorateur en titre d'une beauté
nouvelle ;.il avait quitté Mlle Blanche pour
une écuyëre dont les formes; plastiques
avaient fait courir pendant trois mois,au
Cirque, tous les sportmen de fans, .et de
son côté, Mlle Blanche, sans se rappeler
peut-être d'une façon bien précise le nom
de celui qui avait succédé au marqui&dans
ses bonnes grâces, luiavait tant de fois
donné des remplaçants, qu'elle n'avait
guère eu le temps de songer à ce qu'elle.
appelait l'histoire ancienne.
Elle avait tant l'ait de'progrès dans l'art
p.our .discuter .en séance publique l'interpel-
lation de M. Laton de Saint-Mur relative à la
réforme judiciaire. A la Chambre des depu-:
tés, on a siège plus longtemps; on a ûxô à
lundi la discussion de's conclusions du rap-
port de M. Leblond sur Famnistie, et l'on'
s'est dit: A'demain, deux heures. Aujour-
d'hui donc on reprendra le traYail sël'ieux.
L'a président de la République et sa..maison
politique et militaire s'installeront à Versail-
les lundi prochain, pour toute'la durée de la
session. D'après l'E~t/Mte, les réceptions bf-
ncielles du soir auraient lieu. alternativement
à Versailles et à Paris.
OnIitdansle~IJL°S:ëc
guerre avait l'intention de se faire, adjoindre un
sous-secrétaire d'Etat; on dit que des démarches
sont faites auprès de M. le ministre de la marine'
pour le décider, si cette mesure aboutit, à; en
provoquer une autre semblable en ce qui con-
cerne son département, et à placer à l'hôtel do:
la rue Royale un contre amiral ayant ]o titre da'
sous-secrétaire d'Etat. M. le 'vice-amiral Fouri-
chon, de son côte., résiderait à Versailles, et s'y~:
tiendrait la disposition des Chambres, pendant
que son sous-ordre expédierait les affaires àdmi-~
nistratives du ministère' de la'marins'et des eb-;
lonies.
Nous avons dit que la commission du Kud-;
get s'était réumo hier matin a Paris, au Pa-:
lais-Bourbon.' Ella a entendu le'rapport do
M. Raoul Duval sur le budget dp la marine. IF
a demandé à la commission de continuer à
voter, conformément à la' loi de 1874, le cré-
dit de 30 millions aifectés à l'entretien de'la,
'noite cuirassée.
'M.Farcya longuement critiqué le rapport
de'M. Raoul Duval.
La commission'se reunit~de nouyoa.u au-
jourd'hui.
.L'~eHce.B~as publie'la Note. suivante
c Certains journaux publient ce matin des de-' `
t~Hs'de la discussions: laqueUe-l'amëndemcnt
de.M. Tirard, .relatif à la. suppression, de 't'ambas-
sade.. de France..à Rome, a donné lieu.'Nous
sommes en mesure, d'affirmer que lesparotes
prononcées par Af. le ministre des aNaires étran-
gères ont été inexactement reproduites-ou-déna-
turëes.a
On a.distribué hier au'Sénat.:
1" Le rapport de M. Paris sur Famnistie.
2° Le rapport de M. Anoel proposant de trans-
férer a.u budget d.a 1ST6 les 1,750,000 fr. restes dis-
ponibles sur le crédit de 8,100,000 fr. ouvert au
chapitre Ij, exercice 18T5 pour'secours aux vic-
times des inondations et ouragans de 18"75 et
1876.
Ou distribue à la Chambre des. députes
1" Une proposition .de-loi de MM. Richard Wad-
dington, Thiessé'et Sayoye, sur .l'assistance' me-'
dicale dans les campagnes;
3°'Un;projet de loi portant demande, pour di-
vers ministères, de crédits supplÉmentaires. sur
les exercices 18':5 et I8'!6; .7.
3" Une proposition do loi de MM. Maigne et au-
tres, ayant pour objet l'abrogation de la loi du
18 novembre 1814, sur le travail du dimanche.
4° Un projet de loi snr le'reboisemënt et la ga-'
zonnement des montagnes.,
5° Le rapport sommaire de la 1''° commission
d'initiative parlementaire, chargée d'examiner'la
proposition de loi da M. de Caste/ayant.pour.
objet d'établir une incompatibtiité centre tes .fonc-
tions de député ou de sénateur et les fonctions
de conseiller général, de conseiHer municipal et
da maire
6° Une proposition de lai de MM. Joigneanx et
autres sur la création de conseils de prud'hom-
mes agriculteurs;
'7" Le rapport de M. LeNond sur l'amnistie
8' Un amendement de MM. Cochery et autres
portant de 2 a 3 mêlions 'les subventions pour
acquisition, construction et réparation de mai-
sons d'école et de salles d'asile. 1.. 1
Nous venons de dire qu'on, a distribué aux
députés un projet de loi portant demande,
pour divers ministères, de crédits supplémen-
taires sur les exercices de 1875 et 1876. Les
sùppléments.de crédit pour l'exercice 1875
s'élèvent à la.somme do 1,242,211 fr. 13 c,, se
repartissant comme suit: ministère des,n-
nances, 1,113,354 fr. 77 c.; ministère de l'ins-
truction'publique, 128,856 fr.,36 c. Ce projet
propose, en outre, d'assurer .au .service-spé-
cial de la caisse des invalides de la marine,
rattaché pour ordre au budget du ministère
de la marine, un crédit supplémentaire, d'un
nuÙion de francs, gui serait couvert par .une
recette supplémentaire de pareille somme.
Les allocations supplétives pour l'exercice de
1876 s'élèvent à 17,450,96'! .fr. savoir. 335,880
fr. pour le ministère des ûnances; 17,010,081
fr.pourleministeredelamarino et des co-
'lonies; 105,d00 fr. pour le ministère de Tagri-
culturoetducojhmeree.
On litdans l'Echo MKM)ers~:
'K' La budget de l'instruction pùbirqùe ayant 6t6
prÉparé'avant t'entrÉe de M. Waddingtoh'au mi-
de vivre ~depuis les quatre années Qui ja-
mais aurait pu soupçonner celle qu'on
.voyait nonchalamment étendue dans sa
voiture, toute capitonnée de reps bleu, de
n'être qu'une simple -paysanne bretonne,
dont l'enfance s'était.passée.A garder les
-vaches? s. ~~EM-
'Cëlaétaitcependant,'et'celan'eutmalh,eu.-
reusemënt pas. emp6ch& ceux qui l'eussent
appris, de venir humblement,, chapeau à
la main, implorer de la' divinité à. lamqdë.
un spurire'ou un regard.
Partout où ellëse .montra.it~iLy.avctit
'foule sur ses .pas, eHes.plus;éléga.nts de
là-haute gomme se 'disputaient Thonneur
delui'être'présëhtés. 'j''
Sa vie n'ëtait donc qu'un,enchaînement
perpet.uël de fêtes, de veilles joyeuses et de
fatigues enivrantes,'et elle s'y'livrait avec
un abandon, un,Gntraînement,une ardeur,
..qui eussent suffi pour faire d'elle la ;reine
~du. high-life, si sa beauté exceptionnelle.ne
lui eût fait. décerner de droit cette-royauté
~de la mode pour laquelle -elle ~semblait
avoir été toute spécialement créée.'
Mais quelque vaillante et quelque vi-~
goureuse que fût sa nature, 'Blanche Tur-
quOise n'etait-pas de'fer.'ëtcette~vie in'fër-
nalenepouvaitmahquer d'épuiser ses forces
et'sa santé; aussi sonmédecin,ile -docteur
Maudrant, qui avait l'honneur de posséder
la. coh&ancë d'un certain' nombre de client
tes.. menant a.peu, près la jnême existence
que Blanche, ne cessait de lui. recomman-
,.déride se.ménager.?\?
Ma .chère enfant, lui disait-il,-vou~
~avex tort de jouer ainsi avec votre gantée
Vous'ûairez par yous tuer..
-Allons donc 'docteur, est-ce que. j'ai
'l'air d'une femme'malade? ~.I~ne~më suis
jamais si bien portée.
.Vous le, cf oyez?. ?
–.Eucore' Voulex-:vousdonc;que-jeme
couche à dix heures et que'je vive comme
unerecluse?
'Nonpas! l'
Vous êtes bien bon!
Je comprends même tous les exc~s.'
A la bonne heure'
Mais à la condition qu'ils seront sui-
vis d'un repos nécessaire et de quelques
nistère, le budget sera remanié de fond en com-
ble. M. Waddington se propose de demander six
millions de plus,.et. naturellement sa. proposition
serait précédée d'un exposé des motifs nouveau.
Ces six millions profiteraient aux trois enseigne-
ments, primaire, secondaire et supérieur. On
afnrme que le conseil des ministres, saisi de la.
question de l'enseignement ôbUga.toire, en a ad-
mis le principe, qui aurait obtenu également
l'adhésion du maréchal de;.Mac-Mahon. Une cir-
culaire serait adressée aux .'communes pour les
prier de faire tdes oifres sur lesquelles seraient
réglées les suBventions. En eSet, ayant d'appli-
quer le principe de l'enseignement obligatoire, il
faut pourvoir~d'.écote~ies~ en
manquent, .a ~>
ri-) ?~ n3,`"- .,<
On écrit, de Paris à. rJndt'FC):t~ncc.
l'Opéra.' sera très sérieusement discutée/à l'occa.-
sion dû-budget des beaux-arts.: Depuis 1874,
l'Opéra a coûtée comme supplément de travaux,
exploitation a'ia. salle 'Venta.dour; subventions an-
nuelles, etc., une ~somme-ronde de 14,609,200 fr.
Si cette somme énorme de 15 millions, ou peu.
s'en faut,.avait été .utilisée pour.relever ou seule-
ment pour maintenir le niveau de l'art, on pas-
serait condamnation, mais le.directeur de cette
'entreprise commerciale, qui. s'appelait autretoJs
~'Académie nationale.de musique, s'y est pris de
teHp façon, que tout a été employé .à quelques.
reprises et à une nouveauté dont l'insuccès est,
notoire!
"Pendant ce temps, le théiltre~.des., Italiens re-
naissant donnait à P.aris un chef-d'œuvre de Ver-
di, ~Ma, et le nouveau Théâtre-Lyrique enlevé
lès applaudissements avec un vrai succès,' D!M:-
<)' da M. Jpncières..Nos. commissaires du budget
sont en éveil; il faut les 'en féliciter. Ils vont d'ail-
louMëtro bientôt mis en'possession de chiures
qui achèveront de les éclairer: II en ressortira
néttementquë le béhéïicë réalisé par la direction
depuis quatre ahs 'dépasse deux millions. Les
procédés de M. 'Halànziër à l'égard du personnel
sont aussi l'objet de vives critiques; avec ces pro-
cédés, il pourrait bien, avant l'expiration de son
~contrat, faire de' notre' premier théâtre d'opéra
une scens 'lyrique de province de second
ordre:
Deux projets iirtporta,nts sont .à l'étude au
ministère 'de la. justice'. Le premier a. trait à la.
réduction des frg.is occasionnés pa.r les ventes
judiciaires, au-dessous ;de 2,000 :frahcs. Ces
frais, toujours considérables, étaient une per-
manente cause dQ. ruine pour les petits pro-
priétaires, et ils étaient même préjudiciables
au Trésor. L'Etat consontira.it à renoncer aux:
droits d'enregistrement.
..Le second projet a trait a. la suppression de
tribunaux de première inst&nce,dont on a déjà
parlé. -Le système adopté par la chancellerie
consisterait'dans le remboursement des bf-
nces au moyen des économies obtenues par
la réduction du personnel et, pour commen-
cer, l'on supprimerait.douze petits tribunaux.
La commission du .Sénat relative à l'admi-
nistration de l'armée,s'.est. réunie hier,imme-'
.diatement après.Ïa.séanee,' pour nxër le j oui'
ou entreprendra. Fexamen du projet déposé
par.M.;le;ministré -de -la: guerre;
:La commission du reglëm&nt-d'u Sénat s'est
réunie àquatrë-heurës.
Elle s'est occupée des deux artictës du rë-
g'iemeut, qui traitent des points communs,
auxdeux.Chambrës.'
La commission'du règlement de la Cham-
bre dos députés s'est réunie à quatre heures,
sous la présidence .de M. LeMpnd, pour pren-
dre connaissance du proj et' de règlement éla-
boré par la commission du Sénat. Ce d'ernier
projet, dit le StecXe, était l'objet de critiques
assez vives de la part ~d'un certain nombre de
députés. Ils commentaient spécialement quel-
ques articles relatifs au nombre des délibé-
rations et aux rapports des deux Chambres,
et qui ne paraissaient point do nature à faci-
liter la solution des connits qui pourraient
s'élever entre les deuxAssemblees..
Nous avons annoncé que MM. PaulBeth-
mont, Tiërsot, Edmond Turquet et Le P&mel-
lec avaient été désig'nés,, pour se rendre H.
Pontivy, p.ar.la commission, spéciale cha.rgée
de procéder à une enquê.te sur l'élection ilë
M. le comte .de .Mùn. dans rarrondissemeht de
Ponti.vy (Morbihan). On ~annonce que MM. Paul
Bethmont et ''Tiërsot 'viennent de'' commencer
leur enquête' a Pontiyy~où ils sont arrivés
'diman'ch& soir.
MM. Edmond Turquet.et LeLPomellec, qui
sont" en. même temps memBres de la. com-
mission du. budget, n'ont pu s'absenter de
Paris.
Nous avons dithier que le service des trains
spëciaùx'êntrë Paris et Versailles a:' été com-
plètement modiûé depuis le 1°'' mai. Les
trains partent inaintëna.nt de là gare Saint-
Lazare à 8 lieures, 9 h.10 h, et toutes les
~.heures jusqu'à 6 h., plus à 5. h. 25, 6 h. 25 et
prescriptions destinées à réparer les. forces
"dépensées.
On le voit, le docteur Maudrànt était de
.abonne compositiQn, et il savait faire des
concessions à~ses malades;-il est yrai que
cellës-ci'ne daignaient"le' 'consulter qu'à
,'jcette condition, et si elles.avaient recours
'à. lui plutôt qu'à tout autre, c'est .qu'elles
~savaient-bien qu'ikaurait'iestàlent de trou-
'ver un~ l'égime' qui "pût 's'allier avec les'
gôut~ d&plaisu's, que~pour rien au monde
elles n'étaient disposées aLsacrinër..
MaiSiennn,~ docteur féroce, n'avez-
Yous donc pas dans~'ptre arsenal quelque
drôgùeTépàratrice de .ce que yous voulez
..bien .appeler.:m.es.e,xcÈ.s ? ;;fB
–:Lemeilleup.reparat&ur,~ c'est un bon
-sommeil.~ ~M~~
.Blanche ~n.un\"mouvemeiit~ d'épaules,
qui indiquait ~un :CQmniencément .d'impa-
tience~ ~s
–'Ne'YOùs ai-je'pâs dit ûix fois que je
ne pouvais pas dormir?,
AIlqns donc;! parce que .yous. ne le
~oulez'pas.o~
–Oh! que vous êtes désagréable au-
~'jdurd'hui; jë'/vous répète .qu'une "fois au
'lit,et malgré.tous les ..euorts que .je fais,
pour cela; je ne puis parvenir à fermer
~l'œil.i'
~yraimént.ti bien, je vais vous don-
,ner quelque cups.e à.prendfe ..quLvous ap-
portera le:sommeiL 'f'
–A la~bonnë heurë~voila que vous re-
L dëvenex.g,ëntil.Et ce sera-t-il bien mau-
yais?,Yous,save; que.j'.ai.horreurdetout.ce ce
~qui'ËSt:amer~~ ~r't~~ ~i~ -.L
Ce qui est a'mër'"est~'doux 'au cœur,
'répondit en 'souriant le médecin, et heu-
rëusement .pour, yous, ce n'est :jamais. le
cœurquisoui&e. w
C'est méchant, cela, Maudrant.
:<
H. GUURDON .UE&ENOUI'LLA.e.
(~ÏMi!'U?'e.).
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 73.6%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 73.6%.
- Collections numériques similaires Collection De Vinck (histoire de France, 1770-1871) Collection De Vinck (histoire de France, 1770-1871) /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Est19Vinck"Couplets en l'honneur du «Septième Anniversaire de la Naissance de s. a. r. Monseigneur Le Duc De Bordeaux. 29 Septembre 1827.» /ark:/12148/btv1b540006015.highres Le Constitutionnel. Proclamation. Concitoyens ! Vous m'avez par une universelle acclamation élu pour votre général, je serai digne du choix de la Garde nationale de Paris, nous combattons pour nos lois et la liberté ; [etc.] Paris, 29 juillet 1330 [sic] Au quartier-général de l'Hôtel-de-Ville, le général Du Bourg /ark:/12148/btv1b54001239t.highres
- Auteurs similaires Collection De Vinck (histoire de France, 1770-1871) Collection De Vinck (histoire de France, 1770-1871) /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Est19Vinck"Couplets en l'honneur du «Septième Anniversaire de la Naissance de s. a. r. Monseigneur Le Duc De Bordeaux. 29 Septembre 1827.» /ark:/12148/btv1b540006015.highres Le Constitutionnel. Proclamation. Concitoyens ! Vous m'avez par une universelle acclamation élu pour votre général, je serai digne du choix de la Garde nationale de Paris, nous combattons pour nos lois et la liberté ; [etc.] Paris, 29 juillet 1330 [sic] Au quartier-général de l'Hôtel-de-Ville, le général Du Bourg /ark:/12148/btv1b54001239t.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5418840/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5418840/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5418840/f2.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5418840/f2.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5418840
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5418840
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5418840/f2.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest