Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-05-11
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Description : 11 mai 1876 11 mai 1876
Description : 1876/05/11. 1876/05/11.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/02/2008
LA F~F~E BU JEUDI 11 MM M76
aurait été résolue affirmativement. Le con-
seil aurait, en outre, décidé que les élec-
teurs seraient prochainement convoqués
pour élire de nouveaux conseils munici-
paux dans ]es communes où ces conseils
entête dissous. On sait que, des le premier
jour, nous avons demandé la suppression
des commissions municipales;, nous ne
saurions trop vivement approuver M. le
ministre de l'intérieur.
L'JtoeMce .NsucM nous communique les
repêches suivantes, relatives aux événe-
ments deSalonique:
` C6nstantinbple,le9mai.
Une canonnière anglaise et le 'bâtiment turc
a.yant à bord la. commission d'enquête, sont arri-
vëscematinàSaloBique.
Berlin,Ie.9mai.
La corvette allemande la ~e~MM, en Moisiere
daRs la Mêditerranëe,'a reçu l'ordre de se Tendre
immédiatement de Messiae à Salonique.
Les cabinets de Vienne et de Saint-Pétersbourg
ont également envoyé des navires de.guerre dans
tes eaux turque, à Saloniquo.
Berlin, le9mai.
Le ~foM!<<'Mf o/~f:~ ~e ~empH'e a~e??:~a?!:e)yet') confirme la nouvelle que la jHe~Me'a a
reçu l'ordre de quitter Messine pour se rendre
ïmmédiatementà. Salonique, et ajoute: « En
même temps., les pavillons de guerre russe et
'autrichien seront représentés dans les eaux tur-
ques, attendu que de Saint-Pétersbourg et de
Vienne est déjà parti l'ordre d'envoyer à SaJoni-
que des vaisseaux de guerre, a
Le D "C9nstantinople~9mai.
La nomination, de M. Blunt, consul anglais à
Salonique, comme membre de là commission
d'enquête, a causé du mécontentement parmi
les résidents anglais, M. B'unt ayant, dit-on, re-
fusé de reconnaître le danger et de coopérer
a.y
Athènes, lOmai..
Des dépêches du commandant du bâtiment an-
glais jB:ïS~aMMe annoncent que la tranquillité continue à
régneràSalonique;
Un autre bâtiment grec, le Geo; est parti
pour Salonique avec un détachement de soldats.
Les détails sur le massacre manquent encore.
Nous avons annoncé hier le départ do M. le
contre-amiral Jaurès, sénateur, a la tête d'une
escadre, pour représenter la France dans les
eaux de Salonique. Cotte escadre se compose
des cuirassés la CaMMse, la CoMroHne, l'Hé-
)'o!ne et du croiseur à hélicele DeMM;, mouche
de l'escadre. M. le contre-amiral Jaurès trou-
vera des instructions au Pirëe.
M. Paul Moulin, le consul de France à Salo-
nique, qui vient de succomber d'une façon si
tragique, était âgé do 39 ans. Il comptait déjà
de longs services dans le corps consulaire,, i
dont il était un des agents les plus distin-
gués. Admis comme surnuméraire à la. direc-
tion dès consulats des aiTaires étrangères, il
avait été attaché comme élève consul au con- `
sulat général à Tunis, dont la gestion lui fut
plusieurs fols confiée. En 1866, il fut appelé
-au poste de Bosna-Seraï, puis à celui de Sà-
lonique, en 1869. L'année dernière, il avait
été élevé à la première classe de son grade.
Il était depuis longtemps chevalier de la Lé-
gion d'honneur. Il avait laissé au départe-
ment des aH'aires étrangères les meilleurs
souvenirs et d'unanimes regrets. M. Decazes,
se faisant l'interprète des sentiments de tout
le ministère, a envoyé un attaché du cabinet,
M. Gaillard, porter des compliments de eon-
doléance à Mme Moulin.
M. Moulin et M. Hadji-Lazaro, le vice-consul
d'Amérique~ avaient épouse les doux sœurs
de M. Henry Abbott, le consul d'Allemagne.
Ils étaient donc beaux-frères. M. Hadji-Lazaro
était de nationalité russe et M. Abbott, de na-
tionalité anglaise, mais originaire de Tur-
quie et de la religion grecque.
'M. Henry Abbott était un consul d'un grand
mérite et s'était plusieurs fois acquis par ses
actes la reconnaissance du gouvernement .al-
lemand.
Le corps consulaire à Saloniquo se compo-
sait ainsi: M. Moulin, consur de France;
M. Abbott, consul d'Allemagne; Autriche,
M. le chevalier Chiare; Belgique, M. Dumon-
teil-Lagrèze Espagne, M. Aslan; Angleterre,
M.Blunt; Grèce,M.Vacikiotis; Italie, M. de
TrabaudiFornieari; Russie, le conseiller de
cour Illarionow; Amérique, M. Hadji-Lazaro.
FEUILLETON DE LA PRESSE
DU JEUDI 11 MAI 1876
'2-
~'ARME J)ES LÂEËES~
11~
TrNEFLBeB.;DESCKA]tH'S;
En 1869, la petite ville de Lanmeur, dans
le département du Fmistëre, était absolu-
ment ce qu'elle est aujourd'hui, un trou
perdu au fond de la Bretagne, ce qui n'em-
péchalt pas ses habitants d'être trës ners
d'une crypte souterraine placée sous le
chevet de l'église et qui renferme une fon-
taine pleine d'une eau miraculeuse qui ne
tarit jamais. f.,
Bonnes gens, d'ailleurs, les gens de Lan-
ineur.ils ne s'inquiètent guère de la politi-
que, ni de ceci, ni de cela; leur seule et
unique préoccupation, c'est là probabilité
du temps pour le lendemain la pluiejoule
soleil, le chaudou le froid, grosse affaire
pour les paysans.
Le père et la mère 'Vontrain, deux bra-
des cultivateurs qui croyaient que la plus
belle ville du monde était Morlaix~qu'ils
avaient vue d eux fois en trente ans, ne
songeaient donc qu'a. se laisser vivre tout
doucement, en piochant la lande pour tâ-
'cher de la faire produire autant que la
bonne terre, ce à quoi ils arrivaient difn-
cilement. Ils n'avaient qu~une nlle, Blan-
che, une belle enfant, ma foi, qui avait de
grands yeux bleus qui n'en Rhissaiënt plus
etdes cheveux qui lui descendaient jus-
qu'au talon, sans compter des épaulés et
des mains comme on n'en rencontre guère
dans les campagnes, surtout chez les filles
que leur condition oblige à faire de gros
Reproduction autorises a.ux journaux qui ont
traite avec !a Soçt~tÉ des gens de lettres.
Il paraît qu'outre ce consul, les Etats-Unis
avaient à Constantinople un représentant de
leursintérets.
M. Gillet, le consul général allemand à
Constantinople, qui a été chargé par le gou-
vernement impérial de se rendre à Salonique
pour diriger l'enquête, a résidé longtemps
en Turquie, où il a réputation d'êtreun vi-
goureux et énergique diplomate.
Une nouvelle insurrection vient d'écla-
ter en Bulgarie. Cette grande, province,
située entre le Danube et les Balkans et
bornée au Nord par laValacluo et a l'Ouest
par la Serbie, se trouvait depuis quelque
temps dans ce courant qui entraîne tous
les peuples de race slave à joindre leurs
enorts à ceux des Bosniaques pour secouer
la domination ottomane, et pour reconqué-
rir leur indépendance. Tout récemment,
les notables de cette contrée faisaient cir-
culer une pétition adressée au sultan, pour
lui demander l'autonomie dé 'la Bulgarie.
Suivant cette requête, cette province de-
vait former un royaume indépendant, dont
le sultan serait le chef nominal; mais elle
devait avoir une Constitution, une repré-
sentation nationale et un gouvernement
composé' de chrétiens et de mahométans,
responsable devant la représentation na-
tionale et la couronne. Ces idées n'étaient
pas neuves elles avaient déjà. circulé en
1867, mais l'insurrection qui éclata l'année
suivante, a. l'instigation de HadziDimi-
tryë, et qui fut presque aussitôt réprim'ée
par l'armée ottomane, ne permit pas aux
promoteurs de l'idée de Fautonomie de
présenter leur demande au sultan.
D'après la dépêche que nous avons em-
pruntée hier au TYn~ le mouvement ac-
tuel s'étendrait au Sud jusqu'aux amonts
Rhodopes. Les communications entre So-
phia et Cpnstantihbple'.sont interrompues,
ce .qui indiquerait que l'Ouest de laBulgarie
est également en feu. On annonce que la
Porte dirige contre l'insurrection toutes.les
forces dont elle peut disposer. Mais com-
ment fera-t-elle pour réprimer cette nou-
velle révolte, quand, depuis bientôt un an,
tous ses efforts ont échoué devant Tm-
trépide résistance des Herzégoviniehs?
Où trouvera-t-elle~ de l'argent pour
payer ses soldats, qui n'ont pas toucha
unepiastrede leur solde depuis 'six mois,
et qui vendent leurs cartouches aux insur-
gés pour pouvoir acheter des objets quileur
sont indispensables? Par quel moyen la
Turquie sortira-t-elle de cette situation
terrible, isolée, sans crédit, .avec des
troupes insuffisantes, affaiblie encore par
des intrigues de palais, enfin, en proie aux
embarras les plus inextricables?
Elle est réduite à l'impuissance la plus
absolue~ et, c'est des délibérations qui vont
avoir lieu a. Berlin entre les trois chance-
liers de Russie, d'Autriche et d'Allemagne,
qu'elle doit attendre' son salut, si toutefois
elle inspire encore .quelque commisération
à l'Europe.
Tous les eSôrts deM. de Bismarck ten-
dent a.substituer la centralisation à l'auto-
nomie, et a faire disparaître jusqu'aux der-;
niers vestiges des prérogatives dont jouis-
saient les Etats confédérés avant de faire.
partie de l'empire.
.Apres avoir transformé l'Allemagne en
un vaste camp et donné tous les com-
mandements supérieurs à des officiers
prussiens, il a retiré à la Bavière et au
Wurtemberg le droit d'avoir des représen-
tants spéciaux à l'étranger.
'Il a ensuite conçu le dessein âe réunir
tous les chemins de fer de l'empire en un
seul faisceau; mais, en présence de l'hosti-
lité des particularistes de Munich, de
Dresde et de Stuttgard, il a dû se contenter
de demander la fusion des lignes privées
et dés lignes de FEtat en Prusse, ce que le
Ijahdtag s'est d'ailleurs empresse de lui ac-
corder par 216 voix contre 160. Aujour-
d'hui, le chancelier impérial a imaginé un,
nouveau projet, d'après lequel « la langue
ouvrages, peu favorables à. la conservation
des jolies mains..
Il est vrai que Blanche ne devait'pas
beaucoup déformer les siennes, car le dé-
faut capital de la jeune Bretonne était une
paresse insurmontable et qu'elle avait, pour
ainsi dire, apportée en naissant. s r
Elle~ passait des journées entièreË, se
promenant dans la campagne ~ou couchée
sur la grève voisine de Lahmeur, ses grands
yeux bleus nxés sur l'Océan ou sur l'azur;
du ciel.
Lorsqu'elle rentrait à la maison, c'était
pourrecevoir les reproches mérités que ne
manquaient pas de lui adresser son père
et sa mère il arrivait même parfois que
celle-ci accompagnait la réprimande d'une
taloche vigoureuse. Blanche recevait l'une
et l'autre sans mot dire puis se dirigeant
vers la huche~ elle se coupait un gros mor-
ceau de pain qu'elle mangeait avec une.
pomme ou quelqu'autre fruit qu'elle tirait:
de sa poche, puis' elle' allait ~së coucher
pour recommencer le lendemain.
Cependant, elle touchait à ;sa dix-hui-
tième année, et c'est l'âge où les jeunes;
Rlles commencent à être- recherchées par.
les épouseurs; mais.chacun connaissait les
habitudes de fainéantise de Blanche, et
nul n'en eût voulu pour sa ménagère. Tou-
tefois, sa beauté et ses airs de grande dame
n'étaient pas sans produire ~une vive im-
pression sûr l'esprit dés jeunes gars, non-
seulement de Lànmeur, mais encore des
villages avoisinant; mais Blanche paraissait
aussi peu soucieuse des uns que des au-
tres; ell& regardait tous ses soupirants avec
une égale indinérence, et à ceux qui pa-
raissaient les plus empressés auprès d'elle,
elle répohdaM invariablement
;)–. Mon:cher, vous < perdez votre temps.
Je ne suis qu'une paysanne, il est vrai,
mais 'je. n'appartiendrai jamais~ qu'à un j eu-.
ne homme~de~a ville qui me donnera .de
belles toilettes et ne. m'obligera pas à ira-:
vaillerpoua'vivre.
En ce cas, ma belle, tu as le temps de
rester nlle. s
–Qui sait? disait Blanche. `
Elle avait raison de le dire.
Un jour que la jeune nlle, chargée de
meTier pâturer dans la lande deux vaches'
qui, par leur maigreur, ne donnaient pas
une haute idée de la façon dont elles étaient
nourries, marchait derrière elles, sur le
chemin qui conduit a. Guimaec, elle vit ve-
allemande sera exclusivement la langue
officielle pour toutes les autorités, tous les
fonctionnaires et tous les corps politi-
ques. »
Pour bien se rendre compte de l'impor-
tance de cette proposition,) il faut se rap-
peler qu'en Prusse on compte plus de 12 0/0
de sujets parlant des idiomes étrangers
polonais, danois.wendes, tchèques, wallons,
etc. Jusqu'à présent, on n'a pu introduire
Fusage de la langue allemande ni dans le
Schleswig, ni dans le duché de Posen.
Dans l'armée, on était même obligé d'avoir
recours à des primes en argent pour déter-
miner les soldats polonais à renoncer à
leur idiome maternel.
Cependant l'étude de l'allemand est pres-
crite partout et sa~s réserve dans les écoteSi i
primaires. Mais il y a un tel antagonisms
entre les populations annexées et les auto-
rités prussiennes, que les ordres du gou-
vernement central restent le plus souvent.
sans effet. Ce que le chancelier impérial
désirerait, c'est que les délibérations des
Diètes provinciales, des représentations de
cercles et de communes eussent lieu ex-
clusivement dans la langue de Goethe et de
Schiller, et que tous les autres idiomes
fussent éliminés du courant des affaires.
Mais les vaillantes populations du Schles-
wig Nord consentiront-elles à capituler. Les
Polonais, qui revendiquent comme un droit
absolu la faculté de parler leur langue na-
tionale a, l'exclusion de toutes les autres,
renonceront-ils à leurs prétentions? Il
est permis de croire que le projet rencon-
trera da'ns la pratique bien des' difficultés.
Mais il est certain qu'il ne trouvera pas au
Landtag une bien grande opposition, et
qu'il sera adopté, comme le projet relatif
avx chemins de fer, a. une très forte ma-
jorité.
Nous avons pu nous procurer enfin, et
non sans peine, l'exposé du projet de M.
Bianne, ainsi que la lettre de M. Garnier,
qui accompagne la brochure, et qui ré-
pond aux critiques du projet.
M. Garnier est suffisamment autorisé,
par sa renommée et par son talent, à pren-
dre la parole dans un. débat de ce genre.
Son avis est de ceux dont on doit tenir
grand compte, et la commission supé-
rieure, -dans l'entraîaement de ses pre-
mières décisions, avait peut-être trop/lé-
gèrement écarté, sans examen suffisant,
un projet revêtu déjà de la haute appro-
bation de l'architecte de l'Opéra.
Les raisons nouvelles données par M.
Garnier, en faveur du projet de M. Bionne,
n'ont pas changé nos convictions. Nous
verrions, dans la réalisation de ce projet,
quelques avantages, celui, entre autres,
d'une distribution des produits beaucoup
plus parfaite que la table de Pythagore in-
ventée par 'la commission, donnant aux
visiteurs plus de facilité pour se recon-
naître et se diriger sérieusement;' mais
nous y rencontrons"tous les inconvénients.
déjà. signalés, et dont aucun, on doit le
dire, n'est détruit par la plaidoirie de l'a-
vocat de M. Bionne.
Celui-ci démontre sans peine que la cir-
culation des piétons et des voitures ne sera
pas notablement entravée par la construc-
tion des galeries dans les parties des
Champs-Elysées et de la place de la Con-
corde occupées par l'Exposition; mais il ne
s'agit sans doute que de la circulation dans_
Paris en temps normal. Que sera-ce au
moment de l'Exposition, lorsque la grande
avenue des Champs-Elysées et la place de la
Concorde seront retirées entièrement à la
circulation? Déplus, M., Garnier réduit de
trois ans à dix-huit mois la privation pour
le public de la place de la Concorde et de
l'esplanade des Invalides. Il dit ensuite
que, dans les deuxpromenades des Champs-
Elysées et du jardin des Tuileries, les tra-
vaux auront peu d'importance, et voulant
,trop prouver, entraîné sans doute par la
discussion, peut-être par un sentiment iro-
nique inconscient, il en arrive à affirmer
que le jardin des Tuileries, sauf un coin
nirà elle deux personnages qu'a leur cos-
tume et à leur allure, il était facile de re-
connaître pour des voyageurs l'un pou-
vait avoir trente-cinq à trente-huit ans,
Ta~ùtre'un'ë dizaine'd'ahnëës de plus; tous
deux, couverts de poussière, visiblement
fatigués, regardaient de côté et d'autre, In-
terrogeant l'horizon comme des gens éga-
rés, ou tout au moins désireux d'atteindre
un but qu'ils commencent à désespérer de
rencontrer.)'.
–Mon cher, il faut vraiment que j'aie
une furieuse envie de perdre mon argent
pour chercher un emplacement de bains de
mer'dans un pareil pays.
u–patience, marquis, nous àrriverbhs.
'–Jamais!
–On arrive toujours,,marquis..
.Auprès des. femmes, c'est possible;
maisàla satanée, baie des Sablés-Blancs,
jamais. Je vous répète que nous avons fait
fausse route.
/C'est impossible! Et mais,,tenez, voici
justement une jeune indigène qui pourra
nous renseigner.:
Le marquis leva. les yeux vers' la per-
sonne qui luiétàit désignée et ne put re-
tenir une exclamation de surprise.
–Tudieu! la jolie aile, s'écria-t-il/
Déjà. son compagnon s'était, approche
d'elle.
Ma~belieenfant, lui dif-il, sommes-
nous encore loin de la baie des Sables-
.Blancs?
–A une bonne lieue, répondit-elle.
Le marquis fit une grimace signincative.
Une lieue de pays, je connais ça
mettons-en deux pour être dans le vrai.
La. paysanne regarda celui qui, parlait, et
se mit a rire,, de, façon a laisser voir, deux i
rangée: de,; dents blanches, et unes comme
des dents:de sourie
Le~marquis, qui était connaisseur, en
fut ébloui, et cela 'l'engagea a. examiner
plus attentivement la physionomie 'de
« l'indigène H ses yeux, d'un bleu tur-
quoise, 'démesurément grands, ses cheveux
abondants, ses mains, de patrictehhe, tout
cela fut constaté et admiré en un clin-d'œil
par le marquis~ expert en ces matières, et
qui déclara tout net que si pareille Slle se' ¡
montrait jamais à Paris a. l'heure du bois'
dans un huit ressorts de Binder, elle révo-
lutionnerait toute la bicherie parisienne.
Blanche ne comprit rien à ce langage
neuri, si ce n'est les mots': Si elle se mon-
occupe par la petite colonie d'enfants ha-
bituelle, n'est en tous temps, dans les au-
tres pairies, qu'une vaste solitude, et que
les enfants seuls, aux Champs-Elysées
comme aux Tuileries, auront à se plaindre
de la transformation de ces deux promena-
des, de leur envahissement, pendant un
temps indéterminé par les architectes, par
les charpentiers et les maçons. 1). faut lire
cette partie du plaidoyer de M.'&arnier
pour bien comprendre comment, de dé-
duction en déduction, il est conduit à l'af-
lirmation paradoxale que nous venons de
formuler après lui.
Mais les erreurs de M. Bionne et de M.
Garnier, s'ils se sont trompés comme nous.
le croyons, n'excuserontpas le sans-gêne de
la commission. Le projet de M. Bionne ne~
nous paraît pas de tous points réalisable;
l'installation de l'Exposition au centre de
Paris serait, à notre avis, une lourde faute;
mais, dans ce projet et dans la lettre, de
M. Garnier, on trouve bon nombre d'idées
neuves, .justes, pratiques,, que la commis-'
sion, si elle eût été réellement consulta-
tive~ devait examiner avec soin pom en
faire son proût.
Elle a malheureusement dédaigné tous
les avis. Elle persiste à vouloir instal-
ler, d'après ses propres plans, l'exposition
industrielle au Champ de Mars, et l'exposi-
tion agricole, ainsi que les expositions ilu-
viale et minière, sur les pentes du Troca-
déro et les berges de la Seine. Nous avons
déjà fait ressortir l'insul'Esance de la Seine
entre le :Champ-de-Mars et le Trocadéro,
ainsi'que l'insufnsance de la surface- de' ce
dernier emplacement, en ce qui concerne
les industries maritimes.
La~'a~ce vient de traiter le même su-
jet, mais en se préoccupant surtout des in-
dustriesagricoles.
Cejourhalrappellel'Exposition de Billan-
Gburt.si bien installée sur les vingt-trois hec-
tares de l'île, mais qui n'eut que. de rares
visiteurs par suite de son éloignement, les'
gens spéciaux se décidant seuls à parcourir
la'distance de 5 kilomètres qui les séparait
du Ghamp-de-Mars. Comparant ces vingt-
trois hectares de surface aux pentes res-
treintes du Trbcadéro, d'un si difficile ac-
cès et d'une surface infiniment moindre,
laj~mce demande où sera placé, en de-
hors des industries maritimes et fluviales,
le matériel agricole, si varié et si encom-
brant où seront les champs consacrés aux
expériences, sans lesquelles une exposi-
tion agricole n'est qu'une lettre morte.
C'est au milieu 'd'un parc ravissant, le
Fairmount-Park, distant de sept ou huit
milles du centre de la ville de Philadel-
phie, que les Américains ont placé les bâ-
timents de leur Exposition actuelle, et l'ex-
position agricole, installée dans un palais
spécial, a près d'elle les champs d'expé-
riences les plus beaux et les plus étendus.
Nous avons un Fairmount-Park au bois
de Boulogne pourquoi le délaisser et le
repousser? pourquoi lui préférer le Champ-
dë-Mars et ses sables arides, le Trocadéro
et ses pentes insuffisantes, bien rudes à
gravir pour les promeneurs, pour les ~fem-
mes et les'enfants déjà lassés.
~EXTÉRIEUR
DEPECHES'TjËLB&RAjpmCnBS
AMesmagme.
Berlin,9mai.
Le comte Andmssy arrivera ici demain matin.
.Amgteterfe.:
Londres,9mai..
C/tCH;&)'e f~ coM~MMMM. M. Lowt.her, répon-
'dant à M. 'Wàit, dit qu'it n'a pas de nouvelles des
derniers troubles des îles Barbades; mais le gou-
verneur a tëlÈgr&phié que des troubles ont eu lieu
à Tabago. La cause en est inconnue. Le gouver-
neur y a envoyé le navire de guerre ~r~us.
Le eomte de Carnarvon a. demandé des détails
parle télégraphe.
rv Londres, lOmai.
Le ~o~M~fo~ annonce.qu'il se signe à ja
Chambre des communes une pétition à la.cou-
trait jamais à Paris; et ces mots-là suffi-
rent pour la faire tressaillir. Ses grands
yeux doux fixés sur le marquis, elle le re-
gardait avec une sorte de curieux étonne-
~ment'et'dë'cohtëmplation muette ddnt'ëllë
ne fut tirée que par l'interpellation de l'au-
tre voyageur, qui la priait de lui indiquer
le chemin le plus court, pour .arriver à.la
baie des Sablés-Blancs..
–Manne! j'y vais, repondit la jeune
Elle, et si je ne vous fais'point honte, 'je~
vous conduirai tout de même.
–Comment donc, chère enfant, s'écria
le marquis, mais c'ëstgrahd plaisir que
vous nous ferez.
Et les trois personnages se mirent en
route. r..
CeluL qu'on appelait le marquis était un.
type de ce qu'on nomme, à Paris, « un bâil-
leur de fonds H personnage successivement
cherché, traqué, circonvenu, aduléj puis
conspue par tous les Directeurs d'établis-
sements déplaisirs publics, tels, que tlieâ-~
tres, concerts, casinos, etc.
II avait l'âge voulu, quarante-huit ans,
etil en avouait trente-sept auprès des da-
mes, dont il espérait deyenir, le protecteur
et qui lui répondaient invariablement
Vous ne les paraissez pas
Du capital de deux millions qu'il avait
reçu intact de sa famille, il en avait déjà.
fondu la moitié à la ilamme passagère des'
entreprises éphémères qu'il avait comman-,
ditées le Cirque nautique, les concerts chr
Polygone de Vincennes,les bals .masgues,
des Magasins-Réunis, et dix autres créa-~
tipns du même genre avaient été offertes, à;
l'aide de sa ~bourse, aux Parisiens, qui'
avaient eu le 'mauvais 'goût de Tie pas~ès~.
apprëcler'assëz. ~f
Toutes les directions des petits, théâtres
qui n'ouvrent que pour préparer leurs fail-
lites avaient eu recours à lui, et les Folies-;
Popincourt, les Nouveautés parisiennes,:
les Variétés nouvelles, lui devaient d'avoir~
prolongé d'un mois ou deux leur existence
problématique; un accident de voiture,'
ayant retardé de deux heures l'apposition
de sa signature au bas d~un engagement de
verser dix mille francs, avait seul empêché
qu'il devînt un~ des créanciers de l'une des
faillites de" l'Athénée, et'ir le regrettait
amèrement. Il né s'en consola qu'en s'inté-
ressant aux Menus-Plaisirs.'
Au moment où nous le présentons au
lecteur, il venait en Bretagne, en compa-
ronne en faveur des fenians qui sont encore en
prison. La pétition porte déjà la signature de
centhuitmembres.
Amtraeïie
Vienne, 9mai.
Le-comteAndrassy est parti pour BerliB.
On mande de Raguse que~ contrairement à cer-
taines assertions/les secours en argent accordés_
aux réfugiés herzégoviniens, résidant dans cette
vilie.nesontpassuspendus.
Le président du Sénat du Monténégro était at-
tendu à Raguse, se rendant à Vienne.
Be!giitjHS
Bruxelles, 9mai.;
La Chambre des représentants,, discutant la
convention sur les sucres, a voté par T9 voix un!
nouvel article ainsi conçu: Il
<' Si l'intérêt de l'industrie l'exige, le gouverne-
ment pourra, jusqu'au 15 novembre 18'?6, établir
des surtaxes sur les sucres étrangers et prendre~
toutes les mesures nécessitées par les change-
ments qui seraient adoptés dans les autres pays'
à l'égard des sucres de provenance; belge. H
La Chambre a ensuite adopté un projet du gou-
vernement sur la télégraphie locale.
Egypte.'
'Alexandrie, 9 mai.
'Neuf steamers', ramenant les troupes égyp-
tiennes de Massahouah, sont arrivés à Suez.
M. Pastcé est parti ce matin pour Marseille.
B~~mj~M
Madrid, 9mai.
CoH~ex.–M. Cardenas insiste pour que la dette
ilottante soit réduite de 10 0/0. H appeMë l'attRn-
tion du ministre des ilnances' sur la baisse des
fonds espagnols. M. Sataverria répond que cette
baisse provient de manœuvres de Bourse. Le mi-
nistre déclare qu'aucune décision ne sera prise
sans l'assentiment des créanciers de l'Etat. Il in-
troduira dans le budget toutes les modiûea.tions
possibles en faveur des créanciers de l'Espagne.
M. Camaoho, ancien.ministre des finances,!
fait' ressortir les avantages de son'administra-
tion.
La'discussion continuera, demam.
Madrid,9mai.
Co.y)'M.. M. Castelar défend la liberté reli-
giease.Ii soutient que les adversatres de. cette
liberté, partisans de l'unité religieuse, veulent la.
persécution. Il ajoute que les partisans de la tra-
dition no veulent pas rétablir l'inquisition; mais
bien faire, des dissidents autant, d'hypocrites,
ou leur ôter toutes les garanties et les droits ei-
vUs.
11 soutient que'l'Etaf ne peut avoir.aucune re-
ligion. !1 termine en démontra.nt que l'intolérance
religie'use n'est pas très vive en Espagne. Il rap-
pelle qu'au moyen âge, il y avait une très grande
liberté religieuse. H fait l'éloge des juii'a espa-
gnols qui ont contribué au progrès de la civili-
sation. Il combat le système qui soumet l'instruc-
tion publique à un criterium religieux; il déclare
qu'il ne véut'ni que les catholiquesSoient pë'r-~
séou.tés ni que les dissidents soient inquiétés.,
M. Moreno Nieto ;combat Iss théories do M. Gas-
telar au sujet de la liberté religieuse; il dit que
l'Etat,.doit. avoir une volonté, ,uno raison, ~des
convictions et une conscience, en. tant qu'insti-
tution inorale, et qu'il doit s'occuper de la ques-
tion religieuse.
La.discussion continue.
MeF~govEime.~
Mostar,8mai.
L'armée impériale a porté à la garnison de
Piva des provisions' de toutes sortes, largement
suf&santes pour une année. L'armée impériale,
en ailant aussi bieti qu'en retourna.nt, n'a pas
rencontré d'insurgés sur saroute.
1 .1 ~Raguse,9ma.i,Sh.SOsoir-
(Source slave). Le gouvernement autrichien
a décidé de continuer à accorder des secours.aux
réfugiés.
Un gros corps d'insurgés campe à Korito, le long
de la route de Gatzko-Bilec, pour empêcher le re-
tourdoMoukhtarà'Trébinje.
M. Petrovich, président du Sénat monténégrin,
est parti aujourd'hui pour Berlin par la. voie de
'Vienne.
Bt&Me
Rome, 9 mai.
C/iaM&t'e~'cfepM~M. M. Melgari, répondant
à M.Massari,-donne dès-renseignements'sur
les événements de Salonique, sur les démarches
des puissances pour empêcher leur renouvelle-
ment et sur les promesses .de la Porte de punir
les coupables.
.ACTES OFFICIELS
J'Msttce. Ont été nommés, par décret
~.u9ma.i:" ~i
PrÉsident du tribT.inaI de Verdun (Meuse), M.;
Lamarqùe d'ArrouzsLt, procureur de ia Republi-'
qne à Charleville. on rempl. de M. Poiret, decÉdé;
–de Mauriac (Cantal), M. Solopis, juge d'ins-
truction au.siëge de MarmaBde, en rempl:'de
M.Éscot,demisslonna.ire.
gnie de M. Anatole Pèrdrigier, ancien .di-~
recteur du kursaal de Pantin, ancien di-
recteur du théâtre Corneille, et de plu-
sieurs autres aujourd'hui jdisparus, recon-
naître'un emplacement qut'Mi avait été.
indiqué comme extrêmement propice à
l'établissement de bains de mer ,aYBC ca-
sino, dont naturellement ledit Anatole Eer-~
drigier eût été le directeur général.
Quanta celui-ci, sa biographie n'est pas:
.longue a faire. Il rayait commencé par;
jouer les comiques, au .théâtre Montparn as-,
se, puis il.était.partr pourJa' province daBS~
l'espoir d'y cueillir de' nombreux; -lauriers
dramatiques; mais il n'avait récolté que des'
pommes, accompagnées de sifflets énergi-
ques, et, désabusé, bien qu'un peu tard; sur;
les aptitudes scéniques qu'iUcroyait possé-~
der, il renonca.'non pas au'thëâtre, mais'a~ ¡
continuer à y monter pour les plaisirs' du'~ i
public,' et il'èntreprit d'y" iairé'mdnter les ? f
autres;' en un mot, n'ayant pas réussi com-~ `·
me artiste, il tenta la fortune.eh s'impro-<
visant directeur et se mit. bravement a. la~
tète d'une troupe de .comédiens, qu'il pro-.
mena de ville en ville en leur promettant
.des appointements si élevés qu'ils nëipu-,
rent jamais 'les atteindre puis, un beau
jour que. les réclamations de ses artistes
prenaient une tournure menaçante, il les.
planta la., et quittant brusquement Saint-
Quentin~ à l'issue, d'une représentation
donnée devant les banquettes, il prit le
train pour Paris..
.Après plusieurs .essais de. directions mal-
heureuses il en était réduit à ne plus
guère savoir comment il dînerait le lende-
main, lorsque le hasard le mit en relations
~ve&lemarqui's,
'Du premier,, coup.rd'œil,il; ~jugea' san!
homme. Les cafés-concerts .étaient alors!
.dans leur'plein ~épanouissement; séance
tenante, il le décida à s'associer; a. lui en
qualité de bailleur de fonds pour prendre
la-direction'du café chantant de Tivoli.
'Il y avait trois mois déjà qu'il le dirigeait.
aux frais du marquis, lorsque l'été arriva;
dès les premières chaleurs, le vide se ûtsi
rapidement dans l'établissement, qu'une
fermeture temporaire fut reconnue inévitâ-,
blé, et ce fut en attendant* sa; réouverture.
problématique, que le digne Pèrdrigier,
dont l'esprit chercheur ne demeurait ja-
mais inact.if, eut. l'idée de fonder un éta-
blissement de bains de mer en Bretagne.
Le temps était superbe. C'était la saison
Procureur do ta. République à Charleville (Ar-
dennes), M. Froment, procureur de la. RépubUqu&,
à Saint-Diê, en rempl. de M. Lamarque d'Arrou.-
zat à Saint-Dié (Vosges), M. de Ring, procu-
reur de la République à RetheL. en rempl. de M.
Froment à Rethel (Ardeanés), M. Regnault,
substitut du procureur de là République à Alger,
en rempl. de M. de Ring.
Juge suppléant au .tribunal .d'Arcis-sur-Aube
(Aube), M. Rabussqn, avocat.en'rampl. de.M.
Louiche, appelé à d'autres fonciions.
Sont nommés par .déchet-dû même jour
juges de paix du canton de Petreto et Biechi-
aa.no (Corse),. M. 'Galloni, .juge de paix de San-Ni-
colao, en remp. do M. Peretti; de San-Nicolao
(COMe),~t.~eretti,juge do paix,de Pe.trato.et.Bic'
Ghisano, on remp'de M.'GaHonr;–dëSoccia (Corse),
M. Corteggiani,juge de paix d'G'messa, en remp.
deM. Colonna d'Istria, appelé à d'autrasfqnotions;
de Yallo (Corse). M. Roagiconi, jnge'de paix de
Salice, en remp. de M. Vincenti –de Salico
(Corse), M. FIaoh, juge de paix de Mm'o, en remp.
de M. Roagiooni; de Sault (Vaucluso), M. de Mal-
zac de Sengla., Juge de. paix de 'Remoulins, en
rômp. de M. Brousaous, nomme juge de paix &
Saint-Jean-du~Gard.
'Suppl&antsdujuge de paix (tu canton deLan-
dernea.u (Finistère), M. Boucher, notaire, Jiconciô
.en droit, on remp. deM. Rob.ert, démissionnaire;
–de Bouaye (Loire-Inférieure), M. Homery, no-
taire, licencié en droit, en rempl. de M. BIab-
ehard, dÈmispionnaire;de Saint-Nicolas (Meur-
the-et-MoseMe), M. Rossé, notaire, en jemp. de M.
Genin. i..
Par décret 'dù'6 mai, le président de la.
RépuBlique a. nomme chevalier de IfL Légion
d'honneur, M. le Boucher, procureujr de la.
République près le tribunal d'Orléans (Sa.ans
de services);
TrB't&vMttLx pn~Mcs.j 'Un décret du 5
mai porte
Art. l". Est approuv& 'le~traite în-tërvenu'te 21
octobre 1875., .entre !e"prefet du Calvados et .la
Compagnie des chemins de fer normands pour
la résiliation de la convention, en. date du 10
mars 18'!0, relative â'Ia. concession du chemin de
.fer-de-Caen à;Auna,y ausieui"'Gmlet;
.~Art.Z. La déclaration d'utUits publique de.l'é-
tablissement du chemin de fer de Caea'a Aunay-
sur-Qdon, rÈsùltant du, décret du n mars 1.8'!3,
relatif à ce chemin 'dè~ fer, sera. non a.Tenue si,
dans le délai de deux ans, à partir du présent
décret, le département du 'Calvados n'a pas fait
une nouvelle concession d& la ligne, ou entrepris
Ini-même son exécution, sous ..réserve dans I&s
deux cas, de l'approbation du gouvernement.
Art. 3. Sont rapportés les art. 8ët3sus.-yisê9
du décret du--n:-nKf.rarl8?8nM')~?"
9BttéB'S<;tM'. ,Far..décBets 'du 9 mai, .et.
rendus sur là proposition du ministre de Tiu-
térieur, ont-été-convoques pour le 28 ma.li.
courant
Les électeurs du canton de Saint-Amant-de<
Boixe (Charente),' à' l'eifet de nommer un' conseil-
ler d'arrdndissëment.én remplacement de M.
Prémont; décédé.
Les éiecteùrs du canton de Saint-CIar (Gers), à
l'effet de nommer un'conseiller d'arrondissement
en Mmpiacémëht' 'de' M.' Passeriëu Sàint-Roeh,
décédé.
Les électeurs d'Yssingeaux, (Haute-Loire),
l'effet'de nommer un'consoiilei' d'arrondissement,
,en remplacement de M. Pipet, décédé.
Les électeurs du 6~ canton d-. Lyon (Rhône), &
l'eu'et de nommer un conseiner d'arrondissemoB-t,
en remplacement de.M J'Ruby, décède.
Les électeurs.dut8~ canton de'Lyon (Rhône), à
l'.eC'ét de nQmmM.un:conseitler' d'arrondissement,
en remplacement de M. Bonnoit, démissi~n.-
naire.
Les Électeurs du canton de Givûi's(Rhône),â à
relîet. de nommer, un,, conseiller d'arrondisse-
ment, en remplacemsnt.de M. Thibaudier, dé-
cédé.
Les Électeurs du canton de Grand-Couronne
('Seine-Inférieure), S l'eS'et de nommer un conseil-
ler d'arrondissement en remplacement dé 5!. La.-
porte, démissionnaire.
Les électeurs du canton de Dieppe (Seine-Infé-
rieure), à l'effet de nommer un conseiller d'ar-
rondissement, .en remplacentent de M. CïUML,
'décédé..
AM'aSo'cs étfKMgèt'es. –'Pa.r 'd'écrèts 'du
2 mai, le président de la République "a promu
dans la Légion d'honneur:
Au.grade de commandeur.M. le. comte de
~Châudprdy, ambassadeur de France-a. Madrid.
~Au, grade d'officier M. Jules yalfrey, membre
è~ ;Au, 1 gr~, ..1 Jules yalfl'ey, membre
de la, commission des. archives diplomatiques. `
tLégïam d'hoMHem)i'. Par décret du
5 mai, est,nommé chevalier de la Légion
d'honneur, M..Joly, capitaine d'infanterie en
retraite; 23 ans de services (1809 1815, 1831
à 1848), 'campagnes' dont 3 eh 1813~ 1813 et
1814,1 blessure'en'18I2~à~Smolensk.
BMstt'nct.Som pHMttsMe. Par décret
du 9 mai, M. Gruey, docteur es-seiences, est
nommé professeur de'mécanique rationnelle
et appliquée à: ja Faculté des sciences do.
,Clermont.
de quitter. Paris;: le-marquis ne iit aucune
difficulté pour aller voir remplacement dp
la baie des Sablés-Blancs, dont Perdrigier
lui avait fait un tableau charmant; ils par-
tirent donc, et on a vu comment, après
avoir quitté la petite ville de Lanmëur, ils
eussent couru grand risque de s'égarer'en
Mute,' s'ils n'avaient rencontré. sur leur
chemin la jeune paysanne devant laquelle
Je marquis était resté en contemplation.
Il marchait tantôt à côté; tantôt derrière
.elle, ne se lassant pas de l'examiner, et lui
découvrant, sans'" cesse 'quelque nouvelle
beauté qui le'pTôhgeait da~is une'sorte de
stupéfaction' ?
tlhe pareille perle, trouyée. eh pleine
Bretagne.' s'écriait-il, est-ce possible?~
.En yain.Përdrigier essayait de: .le, rame-
nér;,au,T).ut~deJeur voyage,en vain, il lui
~mp.ntr.a.it; :de.-la;m;ains'la ~'baie~des Sablés-
Blancs, qu'on commençait'à''Voir''apparaî-
tre entre les énormes, blocs de falaises qui
semblent la défendre comme de vigilantes
sentinelles; c'était peine. perdue. le mar-
quis ne voyait ë~n~entendait.. que la belle
Bretonne,,dont la.voix, d'-un timbre ravis-
,sant, br.uissait:à., se.s,.Qreilles comme une
mélQdie;8éraphique..i.b!j-
Sbùdain~n~y tenant plus,'il se rapprocha
',dePerdrigieretlui~pntlebrasi
–Mou cher, avez-vous'jamais vu plus
jolie fille que celle-ci? 'lui demandâ-t-il.
Il est vrai qu'elle n'est pas mal, mais
je vous disais qu'un Casino là.
Ïl.s,agit bien de Casino Je.vous dis,
moi, qué.c'est une merveille de beauté,,et
,qu'a Pans :el~- éclipserait .les .femmes les
plus à la mode..c~ L
Je suisriomi.'de~prétenarë le con-
traire, mais.
Il n'y a pas de mais je vous répète
que cette fenime là est sans .rivale, et je
m'étonne que vous, Perdrigier, un direc-
teur de théâtre, vous hë'songiéz pas à l'ef-
fet que. produirait.:daQ& une féerie une
aussi superbe~créature.
Sans doute, si nous avions un théâtre;
mais puisque nous projetons un Casino de
bains de mer.
–Eh! nous avons bien I" 'smps d'y
songer. Nous tenons une étoile; le plus
pressé est de nous assurer d'elle.
H." GOPUBO~ DE 6ENOUJLLAC.
(~ XMX'UT'e.)
aurait été résolue affirmativement. Le con-
seil aurait, en outre, décidé que les élec-
teurs seraient prochainement convoqués
pour élire de nouveaux conseils munici-
paux dans ]es communes où ces conseils
entête dissous. On sait que, des le premier
jour, nous avons demandé la suppression
des commissions municipales;, nous ne
saurions trop vivement approuver M. le
ministre de l'intérieur.
L'JtoeMce .NsucM nous communique les
repêches suivantes, relatives aux événe-
ments deSalonique:
` C6nstantinbple,le9mai.
Une canonnière anglaise et le 'bâtiment turc
a.yant à bord la. commission d'enquête, sont arri-
vëscematinàSaloBique.
Berlin,Ie.9mai.
La corvette allemande la ~e~MM, en Moisiere
daRs la Mêditerranëe,'a reçu l'ordre de se Tendre
immédiatement de Messiae à Salonique.
Les cabinets de Vienne et de Saint-Pétersbourg
ont également envoyé des navires de.guerre dans
tes eaux turque, à Saloniquo.
Berlin, le9mai.
Le ~foM!<<'Mf o/~f:~ ~e ~empH'e a~e??:~a?!:e)yet') confirme la nouvelle que la jHe~Me'a a
reçu l'ordre de quitter Messine pour se rendre
ïmmédiatementà. Salonique, et ajoute: « En
même temps., les pavillons de guerre russe et
'autrichien seront représentés dans les eaux tur-
ques, attendu que de Saint-Pétersbourg et de
Vienne est déjà parti l'ordre d'envoyer à SaJoni-
que des vaisseaux de guerre, a
Le D
La nomination, de M. Blunt, consul anglais à
Salonique, comme membre de là commission
d'enquête, a causé du mécontentement parmi
les résidents anglais, M. B'unt ayant, dit-on, re-
fusé de reconnaître le danger et de coopérer
a.y
Athènes, lOmai..
Des dépêches du commandant du bâtiment an-
glais jB:ï
régneràSalonique;
Un autre bâtiment grec, le Geo; est parti
pour Salonique avec un détachement de soldats.
Les détails sur le massacre manquent encore.
Nous avons annoncé hier le départ do M. le
contre-amiral Jaurès, sénateur, a la tête d'une
escadre, pour représenter la France dans les
eaux de Salonique. Cotte escadre se compose
des cuirassés la CaMMse, la CoMroHne, l'Hé-
)'o!ne et du croiseur à hélicele DeMM;, mouche
de l'escadre. M. le contre-amiral Jaurès trou-
vera des instructions au Pirëe.
M. Paul Moulin, le consul de France à Salo-
nique, qui vient de succomber d'une façon si
tragique, était âgé do 39 ans. Il comptait déjà
de longs services dans le corps consulaire,, i
dont il était un des agents les plus distin-
gués. Admis comme surnuméraire à la. direc-
tion dès consulats des aiTaires étrangères, il
avait été attaché comme élève consul au con- `
sulat général à Tunis, dont la gestion lui fut
plusieurs fols confiée. En 1866, il fut appelé
-au poste de Bosna-Seraï, puis à celui de Sà-
lonique, en 1869. L'année dernière, il avait
été élevé à la première classe de son grade.
Il était depuis longtemps chevalier de la Lé-
gion d'honneur. Il avait laissé au départe-
ment des aH'aires étrangères les meilleurs
souvenirs et d'unanimes regrets. M. Decazes,
se faisant l'interprète des sentiments de tout
le ministère, a envoyé un attaché du cabinet,
M. Gaillard, porter des compliments de eon-
doléance à Mme Moulin.
M. Moulin et M. Hadji-Lazaro, le vice-consul
d'Amérique~ avaient épouse les doux sœurs
de M. Henry Abbott, le consul d'Allemagne.
Ils étaient donc beaux-frères. M. Hadji-Lazaro
était de nationalité russe et M. Abbott, de na-
tionalité anglaise, mais originaire de Tur-
quie et de la religion grecque.
'M. Henry Abbott était un consul d'un grand
mérite et s'était plusieurs fois acquis par ses
actes la reconnaissance du gouvernement .al-
lemand.
Le corps consulaire à Saloniquo se compo-
sait ainsi: M. Moulin, consur de France;
M. Abbott, consul d'Allemagne; Autriche,
M. le chevalier Chiare; Belgique, M. Dumon-
teil-Lagrèze Espagne, M. Aslan; Angleterre,
M.Blunt; Grèce,M.Vacikiotis; Italie, M. de
TrabaudiFornieari; Russie, le conseiller de
cour Illarionow; Amérique, M. Hadji-Lazaro.
FEUILLETON DE LA PRESSE
DU JEUDI 11 MAI 1876
'2-
~'ARME J)ES LÂEËES~
11~
TrNEFLBeB.;DESCKA]tH'S;
En 1869, la petite ville de Lanmeur, dans
le département du Fmistëre, était absolu-
ment ce qu'elle est aujourd'hui, un trou
perdu au fond de la Bretagne, ce qui n'em-
péchalt pas ses habitants d'être trës ners
d'une crypte souterraine placée sous le
chevet de l'église et qui renferme une fon-
taine pleine d'une eau miraculeuse qui ne
tarit jamais. f.,
Bonnes gens, d'ailleurs, les gens de Lan-
ineur.ils ne s'inquiètent guère de la politi-
que, ni de ceci, ni de cela; leur seule et
unique préoccupation, c'est là probabilité
du temps pour le lendemain la pluiejoule
soleil, le chaudou le froid, grosse affaire
pour les paysans.
Le père et la mère 'Vontrain, deux bra-
des cultivateurs qui croyaient que la plus
belle ville du monde était Morlaix~qu'ils
avaient vue d eux fois en trente ans, ne
songeaient donc qu'a. se laisser vivre tout
doucement, en piochant la lande pour tâ-
'cher de la faire produire autant que la
bonne terre, ce à quoi ils arrivaient difn-
cilement. Ils n'avaient qu~une nlle, Blan-
che, une belle enfant, ma foi, qui avait de
grands yeux bleus qui n'en Rhissaiënt plus
etdes cheveux qui lui descendaient jus-
qu'au talon, sans compter des épaulés et
des mains comme on n'en rencontre guère
dans les campagnes, surtout chez les filles
que leur condition oblige à faire de gros
Reproduction autorises a.ux journaux qui ont
traite avec !a Soçt~tÉ des gens de lettres.
Il paraît qu'outre ce consul, les Etats-Unis
avaient à Constantinople un représentant de
leursintérets.
M. Gillet, le consul général allemand à
Constantinople, qui a été chargé par le gou-
vernement impérial de se rendre à Salonique
pour diriger l'enquête, a résidé longtemps
en Turquie, où il a réputation d'êtreun vi-
goureux et énergique diplomate.
Une nouvelle insurrection vient d'écla-
ter en Bulgarie. Cette grande, province,
située entre le Danube et les Balkans et
bornée au Nord par laValacluo et a l'Ouest
par la Serbie, se trouvait depuis quelque
temps dans ce courant qui entraîne tous
les peuples de race slave à joindre leurs
enorts à ceux des Bosniaques pour secouer
la domination ottomane, et pour reconqué-
rir leur indépendance. Tout récemment,
les notables de cette contrée faisaient cir-
culer une pétition adressée au sultan, pour
lui demander l'autonomie dé 'la Bulgarie.
Suivant cette requête, cette province de-
vait former un royaume indépendant, dont
le sultan serait le chef nominal; mais elle
devait avoir une Constitution, une repré-
sentation nationale et un gouvernement
composé' de chrétiens et de mahométans,
responsable devant la représentation na-
tionale et la couronne. Ces idées n'étaient
pas neuves elles avaient déjà. circulé en
1867, mais l'insurrection qui éclata l'année
suivante, a. l'instigation de HadziDimi-
tryë, et qui fut presque aussitôt réprim'ée
par l'armée ottomane, ne permit pas aux
promoteurs de l'idée de Fautonomie de
présenter leur demande au sultan.
D'après la dépêche que nous avons em-
pruntée hier au TYn~ le mouvement ac-
tuel s'étendrait au Sud jusqu'aux amonts
Rhodopes. Les communications entre So-
phia et Cpnstantihbple'.sont interrompues,
ce .qui indiquerait que l'Ouest de laBulgarie
est également en feu. On annonce que la
Porte dirige contre l'insurrection toutes.les
forces dont elle peut disposer. Mais com-
ment fera-t-elle pour réprimer cette nou-
velle révolte, quand, depuis bientôt un an,
tous ses efforts ont échoué devant Tm-
trépide résistance des Herzégoviniehs?
Où trouvera-t-elle~ de l'argent pour
payer ses soldats, qui n'ont pas toucha
unepiastrede leur solde depuis 'six mois,
et qui vendent leurs cartouches aux insur-
gés pour pouvoir acheter des objets quileur
sont indispensables? Par quel moyen la
Turquie sortira-t-elle de cette situation
terrible, isolée, sans crédit, .avec des
troupes insuffisantes, affaiblie encore par
des intrigues de palais, enfin, en proie aux
embarras les plus inextricables?
Elle est réduite à l'impuissance la plus
absolue~ et, c'est des délibérations qui vont
avoir lieu a. Berlin entre les trois chance-
liers de Russie, d'Autriche et d'Allemagne,
qu'elle doit attendre' son salut, si toutefois
elle inspire encore .quelque commisération
à l'Europe.
Tous les eSôrts deM. de Bismarck ten-
dent a.substituer la centralisation à l'auto-
nomie, et a faire disparaître jusqu'aux der-;
niers vestiges des prérogatives dont jouis-
saient les Etats confédérés avant de faire.
partie de l'empire.
.Apres avoir transformé l'Allemagne en
un vaste camp et donné tous les com-
mandements supérieurs à des officiers
prussiens, il a retiré à la Bavière et au
Wurtemberg le droit d'avoir des représen-
tants spéciaux à l'étranger.
'Il a ensuite conçu le dessein âe réunir
tous les chemins de fer de l'empire en un
seul faisceau; mais, en présence de l'hosti-
lité des particularistes de Munich, de
Dresde et de Stuttgard, il a dû se contenter
de demander la fusion des lignes privées
et dés lignes de FEtat en Prusse, ce que le
Ijahdtag s'est d'ailleurs empresse de lui ac-
corder par 216 voix contre 160. Aujour-
d'hui, le chancelier impérial a imaginé un,
nouveau projet, d'après lequel « la langue
ouvrages, peu favorables à. la conservation
des jolies mains..
Il est vrai que Blanche ne devait'pas
beaucoup déformer les siennes, car le dé-
faut capital de la jeune Bretonne était une
paresse insurmontable et qu'elle avait, pour
ainsi dire, apportée en naissant. s r
Elle~ passait des journées entièreË, se
promenant dans la campagne ~ou couchée
sur la grève voisine de Lahmeur, ses grands
yeux bleus nxés sur l'Océan ou sur l'azur;
du ciel.
Lorsqu'elle rentrait à la maison, c'était
pourrecevoir les reproches mérités que ne
manquaient pas de lui adresser son père
et sa mère il arrivait même parfois que
celle-ci accompagnait la réprimande d'une
taloche vigoureuse. Blanche recevait l'une
et l'autre sans mot dire puis se dirigeant
vers la huche~ elle se coupait un gros mor-
ceau de pain qu'elle mangeait avec une.
pomme ou quelqu'autre fruit qu'elle tirait:
de sa poche, puis' elle' allait ~së coucher
pour recommencer le lendemain.
Cependant, elle touchait à ;sa dix-hui-
tième année, et c'est l'âge où les jeunes;
Rlles commencent à être- recherchées par.
les épouseurs; mais.chacun connaissait les
habitudes de fainéantise de Blanche, et
nul n'en eût voulu pour sa ménagère. Tou-
tefois, sa beauté et ses airs de grande dame
n'étaient pas sans produire ~une vive im-
pression sûr l'esprit dés jeunes gars, non-
seulement de Lànmeur, mais encore des
villages avoisinant; mais Blanche paraissait
aussi peu soucieuse des uns que des au-
tres; ell& regardait tous ses soupirants avec
une égale indinérence, et à ceux qui pa-
raissaient les plus empressés auprès d'elle,
elle répohdaM invariablement
;)–. Mon:cher, vous < perdez votre temps.
Je ne suis qu'une paysanne, il est vrai,
mais 'je. n'appartiendrai jamais~ qu'à un j eu-.
ne homme~de~a ville qui me donnera .de
belles toilettes et ne. m'obligera pas à ira-:
vaillerpoua'vivre.
En ce cas, ma belle, tu as le temps de
rester nlle. s
–Qui sait? disait Blanche. `
Elle avait raison de le dire.
Un jour que la jeune nlle, chargée de
meTier pâturer dans la lande deux vaches'
qui, par leur maigreur, ne donnaient pas
une haute idée de la façon dont elles étaient
nourries, marchait derrière elles, sur le
chemin qui conduit a. Guimaec, elle vit ve-
allemande sera exclusivement la langue
officielle pour toutes les autorités, tous les
fonctionnaires et tous les corps politi-
ques. »
Pour bien se rendre compte de l'impor-
tance de cette proposition,) il faut se rap-
peler qu'en Prusse on compte plus de 12 0/0
de sujets parlant des idiomes étrangers
polonais, danois.wendes, tchèques, wallons,
etc. Jusqu'à présent, on n'a pu introduire
Fusage de la langue allemande ni dans le
Schleswig, ni dans le duché de Posen.
Dans l'armée, on était même obligé d'avoir
recours à des primes en argent pour déter-
miner les soldats polonais à renoncer à
leur idiome maternel.
Cependant l'étude de l'allemand est pres-
crite partout et sa~s réserve dans les écoteSi i
primaires. Mais il y a un tel antagonisms
entre les populations annexées et les auto-
rités prussiennes, que les ordres du gou-
vernement central restent le plus souvent.
sans effet. Ce que le chancelier impérial
désirerait, c'est que les délibérations des
Diètes provinciales, des représentations de
cercles et de communes eussent lieu ex-
clusivement dans la langue de Goethe et de
Schiller, et que tous les autres idiomes
fussent éliminés du courant des affaires.
Mais les vaillantes populations du Schles-
wig Nord consentiront-elles à capituler. Les
Polonais, qui revendiquent comme un droit
absolu la faculté de parler leur langue na-
tionale a, l'exclusion de toutes les autres,
renonceront-ils à leurs prétentions? Il
est permis de croire que le projet rencon-
trera da'ns la pratique bien des' difficultés.
Mais il est certain qu'il ne trouvera pas au
Landtag une bien grande opposition, et
qu'il sera adopté, comme le projet relatif
avx chemins de fer, a. une très forte ma-
jorité.
Nous avons pu nous procurer enfin, et
non sans peine, l'exposé du projet de M.
Bianne, ainsi que la lettre de M. Garnier,
qui accompagne la brochure, et qui ré-
pond aux critiques du projet.
M. Garnier est suffisamment autorisé,
par sa renommée et par son talent, à pren-
dre la parole dans un. débat de ce genre.
Son avis est de ceux dont on doit tenir
grand compte, et la commission supé-
rieure, -dans l'entraîaement de ses pre-
mières décisions, avait peut-être trop/lé-
gèrement écarté, sans examen suffisant,
un projet revêtu déjà de la haute appro-
bation de l'architecte de l'Opéra.
Les raisons nouvelles données par M.
Garnier, en faveur du projet de M. Bionne,
n'ont pas changé nos convictions. Nous
verrions, dans la réalisation de ce projet,
quelques avantages, celui, entre autres,
d'une distribution des produits beaucoup
plus parfaite que la table de Pythagore in-
ventée par 'la commission, donnant aux
visiteurs plus de facilité pour se recon-
naître et se diriger sérieusement;' mais
nous y rencontrons"tous les inconvénients.
déjà. signalés, et dont aucun, on doit le
dire, n'est détruit par la plaidoirie de l'a-
vocat de M. Bionne.
Celui-ci démontre sans peine que la cir-
culation des piétons et des voitures ne sera
pas notablement entravée par la construc-
tion des galeries dans les parties des
Champs-Elysées et de la place de la Con-
corde occupées par l'Exposition; mais il ne
s'agit sans doute que de la circulation dans_
Paris en temps normal. Que sera-ce au
moment de l'Exposition, lorsque la grande
avenue des Champs-Elysées et la place de la
Concorde seront retirées entièrement à la
circulation? Déplus, M., Garnier réduit de
trois ans à dix-huit mois la privation pour
le public de la place de la Concorde et de
l'esplanade des Invalides. Il dit ensuite
que, dans les deuxpromenades des Champs-
Elysées et du jardin des Tuileries, les tra-
vaux auront peu d'importance, et voulant
,trop prouver, entraîné sans doute par la
discussion, peut-être par un sentiment iro-
nique inconscient, il en arrive à affirmer
que le jardin des Tuileries, sauf un coin
nirà elle deux personnages qu'a leur cos-
tume et à leur allure, il était facile de re-
connaître pour des voyageurs l'un pou-
vait avoir trente-cinq à trente-huit ans,
Ta~ùtre'un'ë dizaine'd'ahnëës de plus; tous
deux, couverts de poussière, visiblement
fatigués, regardaient de côté et d'autre, In-
terrogeant l'horizon comme des gens éga-
rés, ou tout au moins désireux d'atteindre
un but qu'ils commencent à désespérer de
rencontrer.)'.
–Mon cher, il faut vraiment que j'aie
une furieuse envie de perdre mon argent
pour chercher un emplacement de bains de
mer'dans un pareil pays.
u–patience, marquis, nous àrriverbhs.
'–Jamais!
–On arrive toujours,,marquis..
.Auprès des. femmes, c'est possible;
maisàla satanée, baie des Sablés-Blancs,
jamais. Je vous répète que nous avons fait
fausse route.
/C'est impossible! Et mais,,tenez, voici
justement une jeune indigène qui pourra
nous renseigner.:
Le marquis leva. les yeux vers' la per-
sonne qui luiétàit désignée et ne put re-
tenir une exclamation de surprise.
–Tudieu! la jolie aile, s'écria-t-il/
Déjà. son compagnon s'était, approche
d'elle.
Ma~belieenfant, lui dif-il, sommes-
nous encore loin de la baie des Sables-
.Blancs?
–A une bonne lieue, répondit-elle.
Le marquis fit une grimace signincative.
Une lieue de pays, je connais ça
mettons-en deux pour être dans le vrai.
La. paysanne regarda celui qui, parlait, et
se mit a rire,, de, façon a laisser voir, deux i
rangée: de,; dents blanches, et unes comme
des dents:de sourie
Le~marquis, qui était connaisseur, en
fut ébloui, et cela 'l'engagea a. examiner
plus attentivement la physionomie 'de
« l'indigène H ses yeux, d'un bleu tur-
quoise, 'démesurément grands, ses cheveux
abondants, ses mains, de patrictehhe, tout
cela fut constaté et admiré en un clin-d'œil
par le marquis~ expert en ces matières, et
qui déclara tout net que si pareille Slle se' ¡
montrait jamais à Paris a. l'heure du bois'
dans un huit ressorts de Binder, elle révo-
lutionnerait toute la bicherie parisienne.
Blanche ne comprit rien à ce langage
neuri, si ce n'est les mots': Si elle se mon-
occupe par la petite colonie d'enfants ha-
bituelle, n'est en tous temps, dans les au-
tres pairies, qu'une vaste solitude, et que
les enfants seuls, aux Champs-Elysées
comme aux Tuileries, auront à se plaindre
de la transformation de ces deux promena-
des, de leur envahissement, pendant un
temps indéterminé par les architectes, par
les charpentiers et les maçons. 1). faut lire
cette partie du plaidoyer de M.'&arnier
pour bien comprendre comment, de dé-
duction en déduction, il est conduit à l'af-
lirmation paradoxale que nous venons de
formuler après lui.
Mais les erreurs de M. Bionne et de M.
Garnier, s'ils se sont trompés comme nous.
le croyons, n'excuserontpas le sans-gêne de
la commission. Le projet de M. Bionne ne~
nous paraît pas de tous points réalisable;
l'installation de l'Exposition au centre de
Paris serait, à notre avis, une lourde faute;
mais, dans ce projet et dans la lettre, de
M. Garnier, on trouve bon nombre d'idées
neuves, .justes, pratiques,, que la commis-'
sion, si elle eût été réellement consulta-
tive~ devait examiner avec soin pom en
faire son proût.
Elle a malheureusement dédaigné tous
les avis. Elle persiste à vouloir instal-
ler, d'après ses propres plans, l'exposition
industrielle au Champ de Mars, et l'exposi-
tion agricole, ainsi que les expositions ilu-
viale et minière, sur les pentes du Troca-
déro et les berges de la Seine. Nous avons
déjà fait ressortir l'insul'Esance de la Seine
entre le :Champ-de-Mars et le Trocadéro,
ainsi'que l'insufnsance de la surface- de' ce
dernier emplacement, en ce qui concerne
les industries maritimes.
La~'a~ce vient de traiter le même su-
jet, mais en se préoccupant surtout des in-
dustriesagricoles.
Cejourhalrappellel'Exposition de Billan-
Gburt.si bien installée sur les vingt-trois hec-
tares de l'île, mais qui n'eut que. de rares
visiteurs par suite de son éloignement, les'
gens spéciaux se décidant seuls à parcourir
la'distance de 5 kilomètres qui les séparait
du Ghamp-de-Mars. Comparant ces vingt-
trois hectares de surface aux pentes res-
treintes du Trbcadéro, d'un si difficile ac-
cès et d'une surface infiniment moindre,
laj~mce demande où sera placé, en de-
hors des industries maritimes et fluviales,
le matériel agricole, si varié et si encom-
brant où seront les champs consacrés aux
expériences, sans lesquelles une exposi-
tion agricole n'est qu'une lettre morte.
C'est au milieu 'd'un parc ravissant, le
Fairmount-Park, distant de sept ou huit
milles du centre de la ville de Philadel-
phie, que les Américains ont placé les bâ-
timents de leur Exposition actuelle, et l'ex-
position agricole, installée dans un palais
spécial, a près d'elle les champs d'expé-
riences les plus beaux et les plus étendus.
Nous avons un Fairmount-Park au bois
de Boulogne pourquoi le délaisser et le
repousser? pourquoi lui préférer le Champ-
dë-Mars et ses sables arides, le Trocadéro
et ses pentes insuffisantes, bien rudes à
gravir pour les promeneurs, pour les ~fem-
mes et les'enfants déjà lassés.
~EXTÉRIEUR
DEPECHES'TjËLB&RAjpmCnBS
AMesmagme.
Berlin,9mai.
Le comte Andmssy arrivera ici demain matin.
.Amgteterfe.:
Londres,9mai..
C/tCH;&)'e f~ coM~MMMM. M. Lowt.her, répon-
'dant à M. 'Wàit, dit qu'it n'a pas de nouvelles des
derniers troubles des îles Barbades; mais le gou-
verneur a tëlÈgr&phié que des troubles ont eu lieu
à Tabago. La cause en est inconnue. Le gouver-
neur y a envoyé le navire de guerre ~r~us.
Le eomte de Carnarvon a. demandé des détails
parle télégraphe.
rv Londres, lOmai.
Le ~o~M~fo~ annonce.qu'il se signe à ja
Chambre des communes une pétition à la.cou-
trait jamais à Paris; et ces mots-là suffi-
rent pour la faire tressaillir. Ses grands
yeux doux fixés sur le marquis, elle le re-
gardait avec une sorte de curieux étonne-
~ment'et'dë'cohtëmplation muette ddnt'ëllë
ne fut tirée que par l'interpellation de l'au-
tre voyageur, qui la priait de lui indiquer
le chemin le plus court, pour .arriver à.la
baie des Sablés-Blancs..
–Manne! j'y vais, repondit la jeune
Elle, et si je ne vous fais'point honte, 'je~
vous conduirai tout de même.
–Comment donc, chère enfant, s'écria
le marquis, mais c'ëstgrahd plaisir que
vous nous ferez.
Et les trois personnages se mirent en
route. r..
CeluL qu'on appelait le marquis était un.
type de ce qu'on nomme, à Paris, « un bâil-
leur de fonds H personnage successivement
cherché, traqué, circonvenu, aduléj puis
conspue par tous les Directeurs d'établis-
sements déplaisirs publics, tels, que tlieâ-~
tres, concerts, casinos, etc.
II avait l'âge voulu, quarante-huit ans,
etil en avouait trente-sept auprès des da-
mes, dont il espérait deyenir, le protecteur
et qui lui répondaient invariablement
Vous ne les paraissez pas
Du capital de deux millions qu'il avait
reçu intact de sa famille, il en avait déjà.
fondu la moitié à la ilamme passagère des'
entreprises éphémères qu'il avait comman-,
ditées le Cirque nautique, les concerts chr
Polygone de Vincennes,les bals .masgues,
des Magasins-Réunis, et dix autres créa-~
tipns du même genre avaient été offertes, à;
l'aide de sa ~bourse, aux Parisiens, qui'
avaient eu le 'mauvais 'goût de Tie pas~ès~.
apprëcler'assëz. ~f
Toutes les directions des petits, théâtres
qui n'ouvrent que pour préparer leurs fail-
lites avaient eu recours à lui, et les Folies-;
Popincourt, les Nouveautés parisiennes,:
les Variétés nouvelles, lui devaient d'avoir~
prolongé d'un mois ou deux leur existence
problématique; un accident de voiture,'
ayant retardé de deux heures l'apposition
de sa signature au bas d~un engagement de
verser dix mille francs, avait seul empêché
qu'il devînt un~ des créanciers de l'une des
faillites de" l'Athénée, et'ir le regrettait
amèrement. Il né s'en consola qu'en s'inté-
ressant aux Menus-Plaisirs.'
Au moment où nous le présentons au
lecteur, il venait en Bretagne, en compa-
ronne en faveur des fenians qui sont encore en
prison. La pétition porte déjà la signature de
centhuitmembres.
Amtraeïie
Vienne, 9mai.
Le-comteAndrassy est parti pour BerliB.
On mande de Raguse que~ contrairement à cer-
taines assertions/les secours en argent accordés_
aux réfugiés herzégoviniens, résidant dans cette
vilie.nesontpassuspendus.
Le président du Sénat du Monténégro était at-
tendu à Raguse, se rendant à Vienne.
Be!giitjHS
Bruxelles, 9mai.;
La Chambre des représentants,, discutant la
convention sur les sucres, a voté par T9 voix un!
nouvel article ainsi conçu: Il
<' Si l'intérêt de l'industrie l'exige, le gouverne-
ment pourra, jusqu'au 15 novembre 18'?6, établir
des surtaxes sur les sucres étrangers et prendre~
toutes les mesures nécessitées par les change-
ments qui seraient adoptés dans les autres pays'
à l'égard des sucres de provenance; belge. H
La Chambre a ensuite adopté un projet du gou-
vernement sur la télégraphie locale.
Egypte.'
'Alexandrie, 9 mai.
'Neuf steamers', ramenant les troupes égyp-
tiennes de Massahouah, sont arrivés à Suez.
M. Pastcé est parti ce matin pour Marseille.
B~~mj~M
Madrid, 9mai.
CoH~ex.–M. Cardenas insiste pour que la dette
ilottante soit réduite de 10 0/0. H appeMë l'attRn-
tion du ministre des ilnances' sur la baisse des
fonds espagnols. M. Sataverria répond que cette
baisse provient de manœuvres de Bourse. Le mi-
nistre déclare qu'aucune décision ne sera prise
sans l'assentiment des créanciers de l'Etat. Il in-
troduira dans le budget toutes les modiûea.tions
possibles en faveur des créanciers de l'Espagne.
M. Camaoho, ancien.ministre des finances,!
fait' ressortir les avantages de son'administra-
tion.
La'discussion continuera, demam.
Madrid,9mai.
Co.y)'M.. M. Castelar défend la liberté reli-
giease.Ii soutient que les adversatres de. cette
liberté, partisans de l'unité religieuse, veulent la.
persécution. Il ajoute que les partisans de la tra-
dition no veulent pas rétablir l'inquisition; mais
bien faire, des dissidents autant, d'hypocrites,
ou leur ôter toutes les garanties et les droits ei-
vUs.
11 soutient que'l'Etaf ne peut avoir.aucune re-
ligion. !1 termine en démontra.nt que l'intolérance
religie'use n'est pas très vive en Espagne. Il rap-
pelle qu'au moyen âge, il y avait une très grande
liberté religieuse. H fait l'éloge des juii'a espa-
gnols qui ont contribué au progrès de la civili-
sation. Il combat le système qui soumet l'instruc-
tion publique à un criterium religieux; il déclare
qu'il ne véut'ni que les catholiquesSoient pë'r-~
séou.tés ni que les dissidents soient inquiétés.,
M. Moreno Nieto ;combat Iss théories do M. Gas-
telar au sujet de la liberté religieuse; il dit que
l'Etat,.doit. avoir une volonté, ,uno raison, ~des
convictions et une conscience, en. tant qu'insti-
tution inorale, et qu'il doit s'occuper de la ques-
tion religieuse.
La.discussion continue.
MeF~govEime.~
Mostar,8mai.
L'armée impériale a porté à la garnison de
Piva des provisions' de toutes sortes, largement
suf&santes pour une année. L'armée impériale,
en ailant aussi bieti qu'en retourna.nt, n'a pas
rencontré d'insurgés sur saroute.
1 .1 ~Raguse,9ma.i,Sh.SOsoir-
(Source slave). Le gouvernement autrichien
a décidé de continuer à accorder des secours.aux
réfugiés.
Un gros corps d'insurgés campe à Korito, le long
de la route de Gatzko-Bilec, pour empêcher le re-
tourdoMoukhtarà'Trébinje.
M. Petrovich, président du Sénat monténégrin,
est parti aujourd'hui pour Berlin par la. voie de
'Vienne.
Bt&Me
Rome, 9 mai.
C/iaM&t'e~'cfepM~M. M. Melgari, répondant
à M.Massari,-donne dès-renseignements'sur
les événements de Salonique, sur les démarches
des puissances pour empêcher leur renouvelle-
ment et sur les promesses .de la Porte de punir
les coupables.
.ACTES OFFICIELS
J'Msttce. Ont été nommés, par décret
~.u9ma.i:" ~i
PrÉsident du tribT.inaI de Verdun (Meuse), M.;
Lamarqùe d'ArrouzsLt, procureur de ia Republi-'
qne à Charleville. on rempl. de M. Poiret, decÉdé;
–de Mauriac (Cantal), M. Solopis, juge d'ins-
truction au.siëge de MarmaBde, en rempl:'de
M.Éscot,demisslonna.ire.
gnie de M. Anatole Pèrdrigier, ancien .di-~
recteur du kursaal de Pantin, ancien di-
recteur du théâtre Corneille, et de plu-
sieurs autres aujourd'hui jdisparus, recon-
naître'un emplacement qut'Mi avait été.
indiqué comme extrêmement propice à
l'établissement de bains de mer ,aYBC ca-
sino, dont naturellement ledit Anatole Eer-~
drigier eût été le directeur général.
Quanta celui-ci, sa biographie n'est pas:
.longue a faire. Il rayait commencé par;
jouer les comiques, au .théâtre Montparn as-,
se, puis il.était.partr pourJa' province daBS~
l'espoir d'y cueillir de' nombreux; -lauriers
dramatiques; mais il n'avait récolté que des'
pommes, accompagnées de sifflets énergi-
ques, et, désabusé, bien qu'un peu tard; sur;
les aptitudes scéniques qu'iUcroyait possé-~
der, il renonca.'non pas au'thëâtre, mais'a~ ¡
continuer à y monter pour les plaisirs' du'~ i
public,' et il'èntreprit d'y" iairé'mdnter les ? f
autres;' en un mot, n'ayant pas réussi com-~ `·
me artiste, il tenta la fortune.eh s'impro-<
visant directeur et se mit. bravement a. la~
tète d'une troupe de .comédiens, qu'il pro-.
mena de ville en ville en leur promettant
.des appointements si élevés qu'ils nëipu-,
rent jamais 'les atteindre puis, un beau
jour que. les réclamations de ses artistes
prenaient une tournure menaçante, il les.
planta la., et quittant brusquement Saint-
Quentin~ à l'issue, d'une représentation
donnée devant les banquettes, il prit le
train pour Paris..
.Après plusieurs .essais de. directions mal-
heureuses il en était réduit à ne plus
guère savoir comment il dînerait le lende-
main, lorsque le hasard le mit en relations
~ve&lemarqui's,
'Du premier,, coup.rd'œil,il; ~jugea' san!
homme. Les cafés-concerts .étaient alors!
.dans leur'plein ~épanouissement; séance
tenante, il le décida à s'associer; a. lui en
qualité de bailleur de fonds pour prendre
la-direction'du café chantant de Tivoli.
'Il y avait trois mois déjà qu'il le dirigeait.
aux frais du marquis, lorsque l'été arriva;
dès les premières chaleurs, le vide se ûtsi
rapidement dans l'établissement, qu'une
fermeture temporaire fut reconnue inévitâ-,
blé, et ce fut en attendant* sa; réouverture.
problématique, que le digne Pèrdrigier,
dont l'esprit chercheur ne demeurait ja-
mais inact.if, eut. l'idée de fonder un éta-
blissement de bains de mer en Bretagne.
Le temps était superbe. C'était la saison
Procureur do ta. République à Charleville (Ar-
dennes), M. Froment, procureur de la. RépubUqu&,
à Saint-Diê, en rempl. de M. Lamarque d'Arrou.-
zat à Saint-Dié (Vosges), M. de Ring, procu-
reur de la République à RetheL. en rempl. de M.
Froment à Rethel (Ardeanés), M. Regnault,
substitut du procureur de là République à Alger,
en rempl. de M. de Ring.
Juge suppléant au .tribunal .d'Arcis-sur-Aube
(Aube), M. Rabussqn, avocat.en'rampl. de.M.
Louiche, appelé à d'autres fonciions.
Sont nommés par .déchet-dû même jour
juges de paix du canton de Petreto et Biechi-
aa.no (Corse),. M. 'Galloni, .juge de paix de San-Ni-
colao, en remp. do M. Peretti; de San-Nicolao
(COMe),~t.~eretti,juge do paix,de Pe.trato.et.Bic'
Ghisano, on remp'de M.'GaHonr;–dëSoccia (Corse),
M. Corteggiani,juge de paix d'G'messa, en remp.
deM. Colonna d'Istria, appelé à d'autrasfqnotions;
de Yallo (Corse). M. Roagiconi, jnge'de paix de
Salice, en remp. de M. Vincenti –de Salico
(Corse), M. FIaoh, juge de paix de Mm'o, en remp.
de M. Roagiooni; de Sault (Vaucluso), M. de Mal-
zac de Sengla., Juge de. paix de 'Remoulins, en
rômp. de M. Brousaous, nomme juge de paix &
Saint-Jean-du~Gard.
'Suppl&antsdujuge de paix (tu canton deLan-
dernea.u (Finistère), M. Boucher, notaire, Jiconciô
.en droit, on remp. deM. Rob.ert, démissionnaire;
–de Bouaye (Loire-Inférieure), M. Homery, no-
taire, licencié en droit, en rempl. de M. BIab-
ehard, dÈmispionnaire;de Saint-Nicolas (Meur-
the-et-MoseMe), M. Rossé, notaire, en jemp. de M.
Genin. i..
Par décret 'dù'6 mai, le président de la.
RépuBlique a. nomme chevalier de IfL Légion
d'honneur, M. le Boucher, procureujr de la.
République près le tribunal d'Orléans (Sa.ans
de services);
TrB't&vMttLx pn~Mcs.j 'Un décret du 5
mai porte
Art. l". Est approuv& 'le~traite în-tërvenu'te 21
octobre 1875., .entre !e"prefet du Calvados et .la
Compagnie des chemins de fer normands pour
la résiliation de la convention, en. date du 10
mars 18'!0, relative â'Ia. concession du chemin de
.fer-de-Caen à;Auna,y ausieui"'Gmlet;
.~Art.Z. La déclaration d'utUits publique de.l'é-
tablissement du chemin de fer de Caea'a Aunay-
sur-Qdon, rÈsùltant du, décret du n mars 1.8'!3,
relatif à ce chemin 'dè~ fer, sera. non a.Tenue si,
dans le délai de deux ans, à partir du présent
décret, le département du 'Calvados n'a pas fait
une nouvelle concession d& la ligne, ou entrepris
Ini-même son exécution, sous ..réserve dans I&s
deux cas, de l'approbation du gouvernement.
Art. 3. Sont rapportés les art. 8ët3sus.-yisê9
du décret du--n:-nKf.rarl8?8nM')~?"
9BttéB'S<;tM'. ,Far..décBets 'du 9 mai, .et.
rendus sur là proposition du ministre de Tiu-
térieur, ont-été-convoques pour le 28 ma.li.
courant
Les électeurs du canton de Saint-Amant-de<
Boixe (Charente),' à' l'eifet de nommer un' conseil-
ler d'arrdndissëment.én remplacement de M.
Prémont; décédé.
Les éiecteùrs du canton de Saint-CIar (Gers), à
l'effet de nommer un'conseiller d'arrondissement
en Mmpiacémëht' 'de' M.' Passeriëu Sàint-Roeh,
décédé.
Les électeurs d'Yssingeaux, (Haute-Loire),
l'effet'de nommer un'consoiilei' d'arrondissement,
,en remplacement de M. Pipet, décédé.
Les électeurs du 6~ canton d-. Lyon (Rhône), &
l'eu'et de nommer un conseiner d'arrondissemoB-t,
en remplacement de.M J'Ruby, décède.
Les électeurs.dut8~ canton de'Lyon (Rhône), à
l'.eC'ét de nQmmM.un:conseitler' d'arrondissement,
en remplacement de M. Bonnoit, démissi~n.-
naire.
Les Électeurs du canton de Givûi's(Rhône),â à
relîet. de nommer, un,, conseiller d'arrondisse-
ment, en remplacemsnt.de M. Thibaudier, dé-
cédé.
Les Électeurs du canton de Grand-Couronne
('Seine-Inférieure), S l'eS'et de nommer un conseil-
ler d'arrondissement en remplacement dé 5!. La.-
porte, démissionnaire.
Les électeurs du canton de Dieppe (Seine-Infé-
rieure), à l'effet de nommer un conseiller d'ar-
rondissement, .en remplacentent de M. CïUML,
'décédé..
AM'aSo'cs étfKMgèt'es. –'Pa.r 'd'écrèts 'du
2 mai, le président de la République "a promu
dans la Légion d'honneur:
Au.grade de commandeur.M. le. comte de
~Châudprdy, ambassadeur de France-a. Madrid.
~Au, grade d'officier M. Jules yalfrey, membre
è~ ;Au, 1 gr~, ..1 Jules yalfl'ey, membre
de la, commission des. archives diplomatiques. `
tLégïam d'hoMHem)i'. Par décret du
5 mai, est,nommé chevalier de la Légion
d'honneur, M..Joly, capitaine d'infanterie en
retraite; 23 ans de services (1809 1815, 1831
à 1848), 'campagnes' dont 3 eh 1813~ 1813 et
1814,1 blessure'en'18I2~à~Smolensk.
BMstt'nct.Som pHMttsMe. Par décret
du 9 mai, M. Gruey, docteur es-seiences, est
nommé professeur de'mécanique rationnelle
et appliquée à: ja Faculté des sciences do.
,Clermont.
de quitter. Paris;: le-marquis ne iit aucune
difficulté pour aller voir remplacement dp
la baie des Sablés-Blancs, dont Perdrigier
lui avait fait un tableau charmant; ils par-
tirent donc, et on a vu comment, après
avoir quitté la petite ville de Lanmëur, ils
eussent couru grand risque de s'égarer'en
Mute,' s'ils n'avaient rencontré. sur leur
chemin la jeune paysanne devant laquelle
Je marquis était resté en contemplation.
Il marchait tantôt à côté; tantôt derrière
.elle, ne se lassant pas de l'examiner, et lui
découvrant, sans'" cesse 'quelque nouvelle
beauté qui le'pTôhgeait da~is une'sorte de
stupéfaction' ?
tlhe pareille perle, trouyée. eh pleine
Bretagne.' s'écriait-il, est-ce possible?~
.En yain.Përdrigier essayait de: .le, rame-
nér;,au,T).ut~deJeur voyage,en vain, il lui
~mp.ntr.a.it; :de.-la;m;ains'la ~'baie~des Sablés-
Blancs, qu'on commençait'à''Voir''apparaî-
tre entre les énormes, blocs de falaises qui
semblent la défendre comme de vigilantes
sentinelles; c'était peine. perdue. le mar-
quis ne voyait ë~n~entendait.. que la belle
Bretonne,,dont la.voix, d'-un timbre ravis-
,sant, br.uissait:à., se.s,.Qreilles comme une
mélQdie;8éraphique..i.b!j-
Sbùdain~n~y tenant plus,'il se rapprocha
',dePerdrigieretlui~pntlebrasi
–Mou cher, avez-vous'jamais vu plus
jolie fille que celle-ci? 'lui demandâ-t-il.
Il est vrai qu'elle n'est pas mal, mais
je vous disais qu'un Casino là.
Ïl.s,agit bien de Casino Je.vous dis,
moi, qué.c'est une merveille de beauté,,et
,qu'a Pans :el~- éclipserait .les .femmes les
plus à la mode..c~ L
Je suisriomi.'de~prétenarë le con-
traire, mais.
Il n'y a pas de mais je vous répète
que cette fenime là est sans .rivale, et je
m'étonne que vous, Perdrigier, un direc-
teur de théâtre, vous hë'songiéz pas à l'ef-
fet que. produirait.:daQ& une féerie une
aussi superbe~créature.
Sans doute, si nous avions un théâtre;
mais puisque nous projetons un Casino de
bains de mer.
–Eh! nous avons bien I" 'smps d'y
songer. Nous tenons une étoile; le plus
pressé est de nous assurer d'elle.
H." GOPUBO~ DE 6ENOUJLLAC.
(~ XMX'UT'e.)
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