À propos de l’auteur
Le 4 février 1651, Henri de Sévigné se bat en duel pour les beaux yeux d'une femme facile. Il meurt deux jours plus tard, laissant une veuve de vingt-cinq ans et deux enfants de trois et cinq ans. Vingt ans plus tard, la fille aînée de la marquise de Sévigné va rejoindre son mari en Provence, où le Roi vient de le nommer lieutenant général. La comtesse de Grignan part le 4 février 1671. Sa mère commence le 6 la première lettre d'une correspondance qui en compte environ 900.
Pendant les sept années de son mariage, la marquise a passé de longs séjours en Bretagne, dont son mari était originaire. Après sa mort, elle renoue avec les salons parisiens et s'y rend célèbre par son esprit et sa façon de parler. En 1657, dans un de ses romans, Mlle de Scudéry vante ses « expressions naïves et naturelles qui plaisent infiniment ». Mme de La Fayette, en 1659, rend hommage au « brillant de son esprit », qui éblouit ceux qui l'écoutent. L'amitié de Fouquet, le séduisant surintendant des finances, la conduit un moment vers la faveur et le pouvoir. Elle en est définitivement écartée en 1661. Vedette de la ville, elle ne sera jamais de la Cour. Malgré ses tentatives d’y établir sa fille aînée, Françoise Marguerite de Sévigné, celle-ci part s’établir à Aix-en-Provence avec son mari, gouverneur de Provence. S’ensuivent vingt-cinq années de correspondances entre 1671 et 1696, entrecoupées de retrouvailles.
Si madame de Sévigné est d’abord connue comme une « journaliste » du règne de Louis XIV, ses lettres sont aussi appréciées pour des qualités remarquables au XVIIIe siècle. On y découvre une chronique mondaine de la Cour à travers la plume habile d’une femme réputée pour son esprit. Son style brillant offre quantité de récits vivants, d’anecdotes et de réflexions personnelles. Ce genre d’œuvre, autobiographique, est alors inédit, frappant par sa liberté de ton et son naturel.