Titre : Le Journal
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-08-25
Contributeur : Xau, Fernand (1852-1899). Directeur de publication
Contributeur : Letellier, Henri (1867-1960). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34473289x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 août 1928 25 août 1928
Description : 1928/08/25 (N13096). 1928/08/25 (N13096).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG87 Collection numérique : BIPFPIG87
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k76312970
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-220
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/12/2014
8 HEURES DU MATIN
LE TUTTn Wil T
PARIS, 100, RUE DE RICHELIEU
Tél. Gut 61-65, 61-66, 61-67, 26-27
LE NUMÉRO:
SAMEDI 25 AOUT 1928
If
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ENERGIC
L'EIIE"NCE'-l\DOPTEe-PARr.
T OUI le» CHAMPION!
r. GVDEJ HUILEÎ DE PETROLE
ENERGOL
W MOINÎ CHERE DES -
HUIL£$dE QUMlTt
S7Gl.EDEiHU!LE$ DE PETROLÉ
viii
1 LA CITE
trop bruyante
M. Chiappe ppurrè être appelé
un grand préfet s'il parvient à ré-
duire le bruit de la cité. L'ordon-
nance qu'il vient de prendre est un
premier pas dans cette voie. Elle
tend à protéger notre sommeil. Le
délit de « tapage nocturne » commis
par des pochards attardés n'est rien
auprès du tapage de la.circulation
normale après le couvre-feu. En
interdisant les vitesses exagérées
des automobiles entre une heure et
cinq heures du matin, le préfet de
police a pensé que logiquement les
conducteurs n'auraient plus besoin
de faire résonner leur trompe aux
carrefours. Cela n'est pas bien sûr.
En tout cas cette mesure vaut un
bon point parce qu'elle marque
la volonté d'arrêter un fléau
aussi dangereux que les microbes
dans les grandes villes, le fléau du
bruit.
La circulation des foules n'est
pas bruyante. Elle peut être com-
parée à l'agitation de la mer ou à
celle du vent qui donnent des
bruits de fond, sourds et continus,
auxquels > l'ouïe s'habitue facile-
ment, qui sont même propices au
recueillement de la pensée : le si-
lence absolu est effarant, il in-
quiète au lieu de reposer. Le bruit
des chevaux et des voitures an-
ciennes sur le pavé du roi ne pas-
sait certes pas inaperçu et plus
d'un bourgeois de petite ville mau-
dit encore le pesant roulement des
camions et des charrettes à l'heure
paisible de ses méditations diges-
tives. Des amoureux de la vie mo-
derne pourraient soutenir que les
souples voitures aux roues de
caoutchouc sont un progrès vers le
silence.
Mais ce progrès a été lourde-
ment payé par l'introduction du
moteur dans le système circula-
toire de la cité. L'électricité, que la
nature fabrique en abondance, qui
est proche parente de la force ner-
veuse, a fait amitié avec l'homme
et l'on peut dire que la civilisa-
tion, si elle veut cesser de travail-
1er contre elle-même en violentant
les lois biologiques essentielles,
doit employer de DIUS en DIUR les
forces électriques. La mécanique
est une phase sans doute néces-
saire mais néfaste de son histoire.
Le métal dur et les mouvements
rapides auxquels il est soumis sont
hors de proportion avec la f
èt la douceur de l'organisme
main. Si l'esprit « agite » la ma-
tière, comme disait Virgile, la ma-
tière le lui rend bien. Elle l'écrase,
elle l'abrutit. Au moteur à expan-
sion a été substitué le moteur à
explosion qui ajoute le bruit de la
déflagration chimique au heurt
métallique du piston. Cette com-
modité infernale se multiplie à
l'infini. Elle est considérée comme
le signe du bien-être, et la vie se-
rait estimée comme intenable si
beaucoup de nos concitoyens s'en
voyaient privés ou ne pouvaient se
l'offrir. :
Elle nous prend cependant la vie,
qui n'est pas aussi inusable que
les aciers nitrurés dont nous par-
lait M. Guillet, l'autre jour, à l'Aca-
'démie des sciences. Elle nous use
par le bruit, un des plus grands
destructeurs qui soient de la cel-
lule nerveuse. Il s'agit d'un effet
psychologique plus encore que
physiologique. L'intensité du bruit,
quand il n'est pas assourdissant,
est beaucoup, moins dangereuse
que ses inégalités, ses. intermitten-
ces et surtout son imprévu. Les
chocs réguliers du métal à grande
vitesse ont déjà quelque chose de
franchement désagréable, d'anti-
naturel, d'agaçant et d'exaspérant.
Il y a des gens qui ne s'y habi-
tuent pas, et ce ne sont pas des
sensitifs ou des sybarites. Mais le
pire c'est 1' « avertissement » que
les véhicules rapides sont tenus de
donner à tout instant, pour signa-
ler leur présence. C$ coup de
trompe perpétuel et inattendu a
tous les caractères d'une agres-
sion. Il donne un choc au .cœur,
freine les muscles, met les nerfs
en court-circuit et provoque toutes
sortes de petits désordres inté-
rieurs qui, répétés cent fois au
cours d'une journée, endomma-
gent la machine de chair et d'os et
ses commandes les plus délicates.
La trompe de la voiture mécanique
est un danger social.:
Bien que les méfaits du bruit ne
soient pas aussi apparents que
ceux de la tuberculose ou du can-
cer, ils sont réels et des spécialis-
tes commencent à les étudier
scientifiquement. Au dernier con-
grès d'hygiène et de santé publi-
ques, à Chicago, un comité était
chargé de la questionnes bruits
nuisibles. Il discuta le rapport du
docteur E.-E. Free, sur les bruits
de New-York et celui de M. Novis,
sur les bruits de Chicago. Le co-
mité, sans doute effrayé par les
décisions qu'il lui faudrait propo-
ser, se retrancha dans la casuisti-
que et déclara qu'il n'y avait pas
de limite bien nette entre le son
musical et le bruit. Cette sottise
rappelle le sophisme de Zénon
d'Elée d'après lequel la cajlvitie
n'existe pas : parce qu'en enlevant
successivement les cheveux à un
homme on ne peut dire à quel
moment il devient chauve. Si un
philosophe est empêché, un préfet
de police saura bien faire le départ
entre la Damnation de Faust et
l'irruption. d'un autobus au carre-
ifour Montmartre.
Voici des recherches plus sérieu-
ses. Le professeur Morgan, de
l'université Northwestern, a étu-
dié les effets du bruit chez diffé-
rents sujets _qu'il enfermai a.Pi
des chambres spéciales pourvues
d'un haut-parleur. On pouvait pro-
duire les intensités les plus diver-
ses dans les conditions les, plus
variées. Au moyen du cardiogra-
yp&ô) ïir professeur Morgan a cons-
taté quele BMuyement du cœur
était modifié, surtout dans sa ré-
gularité et que cette altération dé-
pendait des sujets et du genre de
bruit. D'autre part, à l'université
Colgate on a pris des sujets qu'on
a enfermés dans des « chambres
à bruit. », eii leur donnant un tra-
vail à accomplir ; soit purement
intellectuel, comme de calculer et
d'apprendre par cœur, soit semi-
manuel, comme de recopier un
texte à la machine à écrire. Le ren-
dement des dactylographes fut di-
minué en moyenne de 20 0/0. Les
étudiants voyaient s'abaisser leurs
facultés d'attention, de raisonne-
ment, de mémoire. Ils consom-
maient une quantité, plus grande
d'oxygène, donc leur respiration
était plus rapide. Leur tension ar-
térielle s'élevait, même la nuit
alors qu'ils dormaient et que toute
conscience était abolie. Les expé-
riences ont été continuées sur des
animaux afin de voir si, comme on
le croit, le surmenage auditif com-
promet l'hérédité.
On peut attendre en toute con-
fiance le verdict de la science : le
bon sens a déjà prononcé. Le bruit
est le nouveau péril contre lequel
il faut prendre des mesures éner-
giques si l'on a cure de la santé des
populations urbaines -et de l'ave-
nir de la race.
RENE SUDRE.
Des cambrioleurs pénètrent
dans la cathédrale de Tours
en brisant un vitrail
TOURS, 24 août.— Un audacieux cam-
briolag-e. a été- commis, pendant la nuit
du 22 au 23 courant, dans la cathédrale
de Tours, où des malfaiteurs se sont
introduits en brisant un vitrail de grande
valeur.
Les quelques centaines de francs qu'ils
ont réussi à prendre, en fracturant les
troncs, ne constituent dans le bilan de
cette incursion que le préjudice le moins
sensible; le dommage grave, la perte
irréparable, est la destruction ■ partielle
du vitrail, un ma gniuque ouvrage du
quinzième siècle, faisant partie de toute
une série représentant la famille de
Beauvau (1474).
La- Sûreté municipale recherche les
malfaiteurs. - (Journal.)
Des enfants en contact
avec de l'énergie électrique
dansaient malgré eux une sarabande
METZ, 24 août. — Des enfants jouaient
sur le pont de la Bièvre, près de Sarre-
bourg.' Etonnés et enchantés à la fois de
voir flotter à la surface de l'eau dg nom-
breux poissons, le ventre eue l'air,ils eu-
rent l'idée d'aller en saisir quelques-uns
pour , « faire une bonne friture ».
'A peine les bambins étaient-ils arriva
au bord de la rivière qu'ils commencè-
rent "tous à exécuter une danse effrénée
de Saint-Guy, scandant par des cris
leurs contorsions involontaires.
Attiré par, ce singulier spectacle, un
habitant constata, bientôt que, le para-
tonnerre d'un, poteau: de, la ligne d'éner-
gie électrique, en contact avec les con-
ducteurs, était cause de la mbrt des pois-
sonis - et du charleston involontaire des
enfants. *' •
Des{ électriciens remirent bientôt les
choses en état , et les danseurs malgré
eux purent se partager la friture qu ils
avaient convoitée.,— (Journal.)
EN 2" PAGE :
La valeur pratique du pacte,
- par, SAINT-BRICE
Précisions sur la budget da 1929.
MISS IIILDA. SHARP
a traversé
la Manche à la nage
La jeune championne de 18 ans a
accompli hier, à son tour, le difficile
exploit, sans battre toutefois le re-
cord de miss Ederlé. (Lire nos dé-
pêches en 38 page.)
<'~MMMMMt!'it!!i*!~K~aMM<~M
1 Nous commencerons 1
l' demain la publication 1
des articles 1
E des arti-cl~ es ~<
; de notre collaborateur 1
I Edouard HELSEY 1
g sur les charbonnages *
; du Nord §
s du Nord |
Les aviateurs Coudouret et de Mailly
ont achevé hier soir leurs préparatifs
pour la traversée de 1'Atlantique
L'avion
FRANCE
A gauche
.COUDOURET
A droite
DE MAILLY
Une nouvelle s'est ébruitée dans
la soirée d'hier: « Coudouret et de
Mailly-Nesles vont, sur le monoplan
France tenter la traversée de l'At-
lantique, Paris-New-York par les
Açores. Le départ est pour samedi
matin à cinq heures ». Des démentis
se sont fait entendre aussitôt. Il ne
s'agit que d'un essai en charge. En
fait, les aviateurs semblent vouloir
garder jusqu'au bout le secret de
leur tentative.
Nous sommes allé, cette nuit, au
Bourget, tout était calme sur l'im-
mense aéroport, endormi sous la
pluie. Quelques fenêtres brillant dans
les façades des bâtiments témoignent
de veilles attentives. La vie, en dé-
pit des apparences, ne quitte jamais
le champ d'aviation.
On attendait trois équipages de
Nancy. Mais l'orage,,.et le souvenir
d'une récente sortie qui se termina
tragiquement pour une escadrille
nancéenne, ont fait annuler le dé-
part.
Les seuls bruits de moteurs sont
ceux des autos qui passent sur la
router
Les réponses que l'on fait à nos
questions confirment la nouvelle du
départ. L'avi'on est dans son hangar.
là-bas, du côté militaire. Les avia-
teurs dorment chez eux, ils n'arrive-
ront que peu de temps avant l'envol.
On assure, cependant,' que le plein
d'huile est fait, que les derniers es-
sais du moteur au point fixe ont été
satisfaisants. Les citernes à essence,
dans un hangar, tout près de celuii
de l'oiiseau, arrondissent leurs pan-
ses. On fera le plein dans la dernière
demi-heure.
- Mais le temps permettra-t-il l'équi-
pée ? Le poste météorologique de
l'aéroport se refuse à donner des
renseignements : « On ne peut rien
dire ; on a. reçu des ordres 1 »
Par ailleurs, nous avons pu savoir
que les conditions sont assez favora-
bles, encore qu'il eût été préférable
d'attendre quelques jours de plus.
Les derniers renseignements concer-
nant l'état de l'atmosphère au-dessus
de l'Océan n'arriveront qu'à quatre
heures trente du matin. Alors seule-
ment on sera fixé. Pour l'ins-
tant, les connaisseurs ne disent que
ceci : « Il bruine, le terrain est gras,
l'avion est lourd !. Pourront-ils dé-
coller ? »
LA DÉLÉGATION
des étudiants allemands
quitta je Congrès
qui a continue
malgré la clôture
prononcée par M.Herriot
Hier matin, à 11 heures, M. Her-
riot, ministre de l'instruction publi-
que, est venu présider à la C'i'té uni-
versitaire la séance de clôture du
congrès des étudiants.
M. Saurin, président de l'Union
nationale des étudiants de France,
parla le premier. Après lui, M. Ba-
linski, chef de la délégation polo-
naise, M. Max Adam ; M. Bagnall,
nouveau président de la confédéra-
filon internationale, remercièrent le
ministre de l'intérêt qu'il a toujours
témoigné aux efforts de la confédé-
ration.
A midi, M. Herriot prononça une
longue allocution, que l'assistance
goûta fort et applaudit chaleureuse-
ment.
A 13 heures, devant les congres-
sistes debout, le ministre déclara le
congrès clos.
Deux heures après cette clôture
solennelle, alors que l'on pouvait
croire que tout était fini, les con-
gressistes ge réunissaient à nouveau
et discutaient plus âprement que
jamais.
Il s'agissait de ratiner les accords
intervenus la veille, en première
commission, sur la question alle-
mande.
En première commission, M. Sau-
rin, président de l'Union nationale
française, avait fait adopter l'admis-
sion en collaboration, et sur un pied
d'égalité, des deux Unions alleman-
des : la racilste et nationaliste
« Deustchstudentenschaft » et la
raciste mais démocratique « Deuts-
chstudentenverband ».
Les Anglais s'étaient montrés très
mécontents d'avoir vu adopter le
point de vue français. Aussi hier, en
séance plénière, ils essayèrent de re-
mettre toute la question sur le tapis.
Dès l'ouverture, le délégué anglais,
M. Darwal, présenta une motion de-
mandant l'admission, en collabora-
tion de la Verband et de la Schaft.
Mais prétexant l'ancienneté de la
Schaft, il demanda pour elle un trai-
tement de faveur.
La vieille Schaft serait admise à
collaborer, tandis que la jeune et dé-
mocratique Verband serait admise
seulement à observer.
C'était une charge à fond contre
la politique adoptée par la délégation
française. En effet, M. Saurin tenait
absolument à Tifr.ë'?ft9iOÉïettre la jeune
association allemande moins intran-
sigeante que l'Union.
Aussi le chef de la délégation fran-
çaise déclara fermement qu'il réser-
vait son attitude au cas où les con-
gressistes remettraient en discussion
la décision prise la veille. Et il
maintint purement et simplement la
motion déjà adoptée.
Les Anglais développèrent aflors
leur façon de voir :
On ne peut pas admettre sur le même
pied la Verband et la Schaft, déclarèrent-
ils en substance. La Schaft est la plus
ancienne. Elle représente la grosse ma-
jorité des étudiants d'outre-Rhin. Ainsi,
a Heidelberg,- sur 20.000 étudiants, 600
étudiants seulement appartiennent à la
Verband. Les autres sont tous à la
Schaft.
M. Hoeber, chef de la Verband,
protesta contre cette allégation. L'as-
semblée devint houleuse.
Français et Anglais restaient sur
leurs positions sans qu'une majorité
se dessinât pour les uns ou les au-
tres. Le délégué, danois Borhg, pour
sauver la situation assez compromi-
se, proposa la motion suivante :
Considérant que la C.I.E. a reçu de la
Verband une demande de collaboration,
le conseil décide d'inviter la Schaft, avec
laquelle la C.I.E. collabore déjà, à recher-
cher un .accord avec la Verband en vue
d'arriver à une représentation des étu-
diants-allemands et de trouver ainsi le
moyen,d'une action' rapide et efficace.
Dafl6 ,lé .cas où il ne serait pas possible
de réaliser cet accord dans le délai de
six mois, le conseil charge le comité exé-
cutif de signer avec la Verband un ac-
cord identi'que à celui qui lie la C.I.E. à
la Schaft.
On vit, alors une chose étonnante
et. à laquelle nul, surtout les An-
glais, ne s'attendait.
(La suite en 3e page)'
LES TYRANS.
- ,---' Inutile, chère amie. avec un maillot ayssi décolleté, je ne nous autorisé à 'vous baigner que les
jours de raz de marée.
""-&14 tâ L «SBIU.
Les premiers plénipotentiaires arrivent à Paris
pour la signature du pacte Kellogg - Briand
A la gare Saint-Lazare. De gauche à droite : 1
MM. MYRON T. HERRICK, MME KELL OGG, M. MACKENSIK KING, M. KELLOGG, M. DE FOUQUIÈRES, M. CHIAPPB 1.
LE HAVRE, 24 août. — MM. Kellogg
et Mackensie King ont débarqué de
1 Ile-de-France à 7 heures.,
Ils ont été aussitôt conduits au
salon de réception aménagé sous la
tente de la Compagnie transatlanti-
que et pavoisé comme le paquebot
aux couleurs américaines, canadien-
nes et françaises. Un piquet du 1298
régiment d'infanterie rendait les
honneurs.
M. Ceccaldi, préfet, a pris le pre-
mier la parole pour saluer, au nom
du gouvernement français, MM. Kel-
M. USUIDA,
délégué du Japon
M. SMIT,
* délégué du Sud-Afrique
logg et Mackensie King et il a offert
une gerbe de roses à Mme Kellogg.
M. Léon Meyer a parlé ensuite :
Je suis heureux, a-t-il dit, s'adressant
à M. Kellogg, de vous offrir, au nom
de la population havraise, un porte-plu-
me sur lequel vous verrez inscrit l'hom-
mage rendu au pacte qui porte votre nom
et où sont ciselées les étoiles représen-
tant les treize premiers Etats de l'Amé-
rique.
Permettez-moi d'exprimer le désir que
le pacte contre la guerre soit signe avec
ce porte-plume, aussi bien par vous que
par les représentants des autres nations,
et laissez-moi vous prier de vouloir bien
l'accepter en souvenir du grand événe-
ment historique qui va s'accomplir.
M. Kellogg a répondu :
C'est avec un grand plaisir que j'ac-
cepta le magnifique cadeau que vous ve-
nez de m'ofrrir 'au nom de vos conci-
toyens. Je m'en servirai avec joie pour
signer à Paris le pacte qui, je l'espère,
mettra fin -à la guerra. Encore merci, très
sincèrement, monsieur le maire, pour
votre chaleureuse réception. -
M. Léon Meyer a salué ensuite M.
Mackensie King qui a répondu par
de vifs remerciements.
Les discours terminés, MM. Kel-
logg, Mackensie King et Les person-
nalités présentes ont signé le Livre
d'or de la ville du Havre, puis les
ministres étrangers sont montés,
sous les applaudissements, dans le
train spécial qui devait les emmener
à Paris.
L'arrivée à Paris
Le Havre avait reçu les délégués
américains au pacte de la paix avec
un éclat remarquable. Aussi bien
convenait-il que le débarquement sur
le vieux continent fût solennel.,.*. Au
contraire, un souci d'effacement a
présidé à leur arrivée à Paris.
Tout le monde attendait donc M.
Kellogg et M. Mackensie King à 10
heures 50, sur le quai de la gare
Saint-Lazare où d'ordinaire arri-
vent - les trai'ns transatlantiques.
Mais le protocole, malicieux, avait
fait partir du Havre un train
spécial, qui amena les délégués à 10
heures 5 de l'autre côté du hall de la
gare, sur le quai 1.
Bien entendu, pour compléter cet
appareil de demi-incognito aucun
dais, aucun tapis, pas le moindre
casque de garde républicain n'illumi-
naient de leurs couleurs le trottoir
morne. Quelques agents canalisaient
les curieux et un gf~R~b~M!'ëls
attendaient. Il y avâit la%. Me Fou-
quières, chef du protocole, au nom
du gouvernement ; M. Thiers, direc-
teur des chemins de fer, et, bien
entendu, M. Myron T. Herrick, am-
bassadeur des Etats-Unis.
Les chefs de notre poliee avaient
tenu à assurer en personne le ser-
vice d'ordre. MM. Ohiappe, préfet de
police, Guichard et Marchand, direc-
teur et directeur adjoint de la police
municipale ; Benoit, directeur de Ja
police judiciaire, étaient, en effet,
à la- tête du peloton des gardiens.
Le train apparut et s'arrêta. M.
Kellogg, .souriant, Mme Kellogg, vêtue
de sombre, en descendirent, M.
iMackensie King derrière eux. Le
groupe de leurs secrétaires et de
leurs collaborateurs les suivaient.
Les échanges de. cordialités furent
brefs. M. Myron T. Herrick offrit à
Mme Kellogg un bouquet de roses ;
les arrivants défilèrent entre des
haies d'agents pour sortir par la
porte de la rue de Rome.
Les autos de l'ambassade attend
daient là. Quelques minutes après, M.
et Mme Kellogg étaient les hôtes de
l'ambassadeur des Etats-Unis.
Avenue d'Iéna, devant l'ambassade,
un discret service d'ordre protège nos
hôtes. Naturellement,, des journa-s
listes attendaient à la porte M. Kel-
logg. En arrivant, celui-ci les salua
et pénétra rapidement dans l'hôtel.
Une heure après, à 11 heures,.
frfrai^gl^souriaçt, M. Kellogg sor-
tait avec M. Myron T. HerfijcK. Une
automobile les a transportés à
Neuilly où ils ont visité l'hôpital
américain. A midi, ils étaient reve-
nus à l'ambassade. (Suite en 3* pqge.)
MON FILM 7 *.
A la séance d'ouverture du congrès
international des étudiants qui vient
d'avoir lieu à Paris, d'éloquents dis-
cours furent prononcés. Leur thème
était :
— Jeunes gens, venus de tous les
pays, vous préparez, en vou's réunis-
sant ainsi sous l'égide de la fraternité
internationale, l'avènement de la paix
universelle !. Rapprochez vos esprits
et vos cœurs : c'est en se connaissant
mieux que les peuples apprendront à
s'aimer ! (Vifs applaudissements, mu-
sique. )
Très joli, mais les étudiants italiens,
retour de Paris, viennent d'arriver à
Rome avec la tête de gens qui ne sont
pas contents du tout.
Ils ont été reçus, place Colonna -
au coin de laquelle se trouve le palais
Chigi, résidence du Duce >— par des
orateurs qui n'ont rien dit de très aima-
ble pour la France.
Les étudiants italiens ont, exagéré
l'importance d'incidents qui troublè-
rent le congrès, incidents à-peu. près
inévitables en de telles pétaudières.,
-Plus sages que ces 'jeunes gens sus-
ceptibles, que le Tevere '— journal ro-
main qui, chaque soir, mange,du'> Fran-
çais à la sauce tomate — et'qtie les vo-
ciférateurs de la place Colonna, nous
nous garderons de dramatiser ces exu-
bérances et nervosités ensoleillées.
Autant en emportera, ,:espérons-le, la
tramontane ! -
Mais nous remarquerons que voilà
deux « grrrandes manifestations inter-
nationales » qui, coup sur coup, provo-
quent des chichis et sèment une zizanie
dont nous nous passerions fort bien en
ces temps difficiles : les jeux olympi-
ques et le congrès des étudiants ont
pareillement démontré que, si c'est en
forgeant qu'on devient forgeron, ce
n'est pas toujours en fraternisant
qu'on crée de la vraie fraternité.
Il était temps que les jeux d'Ams-
terdam prissent fin : les chauvinismes
y créaient une atmosphère plutôt ora-
geuse. Et le plus clair des résultats
obtenus par le congrès des étudiants,
c'est,que les Italiens sont rentrés chez
eux de très mauvaise humeur.
Alors, qu'est-ce qu'on nous chante
avec ces fusions et effusions des esprits
et des cœurs ? A quoi riment ces'rap-
prochements internationaux où on se
rapproche tellement que ça finit par
faire de dangereuses étincelles ?
Il n'est pas du tout; démontré que
plus les' gens se. connaissent et plus ils
s'apprécient. C'est une grande naïveté
et une fameuse prétention que celles du
particulier ou du peuple, qui. dit :
— Moi, quand on me fréquente, on
m'aime ! t'
Le plus souvent, c'est le contraire.
J'ai; déjà cité 1 ce proverbe amélioré1 :
« Dis-moi qui tu" hantes, et je te' dirai
qui tu hais. » "",
, Le: meilleurmoyert de vivre, en paix
avec tout le monde est peut-être de res-
ter chez soi et de n'inviter personne.
Mais les étudiants ne peuvent pas en-
core comprendre cette philosophie un
pèu désenchantée. Que voulez-vous ?
C'est jeune et ça ne sait pas. CLÉMENT
VAUIEI* V V Jiv..
1
COMMENT LE FROID
défend le pôle
Depuis la tentative d'audson, au
début du XYIIe siècle, combien les
glaces du pôle n'ont-elles pas re-<
couvert de victimes parmi. les ma-
rins, les savants, les chercheurs
d'aventures qui, le cœur bardé d'un
triple airain, s'étaient élancés à la
découverte de leurs secrets!
U semblait qu'avec les progrès de
l'aéronautique et de l'aviation qui
permettaient d'accomplir en un jour
tel trajet qui exigeait un mois de la
vieille navigation à voiles, et une se.*
maine des bateaux à vapeur, les dan-
gers encourus par les hardis explo-
rateurs dussent être moindres de
beaucoup. Hélas! la catastrophe de
Vltalia, le désastre de Guilbaud et
d'Amundsen,' les difficultés rencoa*
{rées par les expéditions de secours
démontrent bien que le pôle continue
à se défendre avec énergie contre
toutes les investigations de l'homme.
Comme je rappelais tous ces faits
douloureux à l'éminent savant dou-
blé d'un intrépide alpiniste qu'est le
professeur Jean Lecarme, chef de la
section de physique au Conservatoire
national des « arts et métiers, il ré-
fléchit un instant, puis me répondit:
« Je ne connais pas le pôle Nord,
mais je connais bien le froid et je
sais ce dont il est capable. Or, il me
semble que c'est à lui surtout qu'il
faut imputer les accidents qui, ces
temps derniers, ont ému et émeuvent
encore le monde civilisé.
» Le froid, j'ai eu l'occasion d'en
étudier les effets depuis bientôt
trente ans que, avec mon frère, Louis
Lecarme, et comme collaborateur de
M. J. Vallot, fondateur et directeur,
de l'observatoire du mont Blanc, j'ai
poursuivi des recherches de' tout
genre dans les solitudes glacées du
plus haut sommet de nos Alpes fran-
çaises.
n Eh bien! croyez-moi,' je suis
persuadé que, en attendant les. en-
quêtes approfondies qui! permettront
de déterminer la nature exacte des
phénomènes dont aéronautes et avia-
teurs ont été victimes, il y a inté-
rêt pour ceux qui veulent se lancer
sur leurs traces à tenir compte des
expériences faites en des régions où
sévit une température comparable à
celle des régions polaires. »
M. Jean Lecarme s'interrompt un
instant pour extraire de ses casiers
des documents et d'impressionnantes
iphoftographies, qu'il me cojjwniini-
que. t -
« On ignore trop souvent, conti-
nue-t-il, les résultats des découvert
tes faites »par les laboratoires de Ire-
cherches. Laissez-moi vous en expo-
ser quelques-uns qui! ne datent pas
d'hier,'puisqu'ils ont fait l'objet de
nombreuses communications à l'Aca-
démie des sciences,, dont :le5 premier
res'datent du 16 octobre 1899. Faut-
il vous dire que ces études se pour-
suivent chaque année au sommet du
mont Blanc? *
» En 1899, donc, mon frère et moi;
nous avons construit et installé le
premier poste de T. S: F. reliant
l'observatoire Vallot, situé à 4.362 *
mètres d'altitude, c'est-à-dire quel-
que peu en contre-bas du plus, haut
sommet, à la station météolrologique
de Chamonix. Jusque-là, aucune
communication n'avait pu être éta-i
_:bUe, .sa xaimi ites .pbé¡w,mèA,u
»
.0
LE TUTTn Wil T
PARIS, 100, RUE DE RICHELIEU
Tél. Gut 61-65, 61-66, 61-67, 26-27
LE NUMÉRO:
SAMEDI 25 AOUT 1928
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L'EIIE"NCE'-l\DOPTEe-PARr.
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r. GVDEJ HUILEÎ DE PETROLE
ENERGOL
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HUIL£$dE QUMlTt
S7Gl.EDEiHU!LE$ DE PETROLÉ
viii
1 LA CITE
trop bruyante
M. Chiappe ppurrè être appelé
un grand préfet s'il parvient à ré-
duire le bruit de la cité. L'ordon-
nance qu'il vient de prendre est un
premier pas dans cette voie. Elle
tend à protéger notre sommeil. Le
délit de « tapage nocturne » commis
par des pochards attardés n'est rien
auprès du tapage de la.circulation
normale après le couvre-feu. En
interdisant les vitesses exagérées
des automobiles entre une heure et
cinq heures du matin, le préfet de
police a pensé que logiquement les
conducteurs n'auraient plus besoin
de faire résonner leur trompe aux
carrefours. Cela n'est pas bien sûr.
En tout cas cette mesure vaut un
bon point parce qu'elle marque
la volonté d'arrêter un fléau
aussi dangereux que les microbes
dans les grandes villes, le fléau du
bruit.
La circulation des foules n'est
pas bruyante. Elle peut être com-
parée à l'agitation de la mer ou à
celle du vent qui donnent des
bruits de fond, sourds et continus,
auxquels > l'ouïe s'habitue facile-
ment, qui sont même propices au
recueillement de la pensée : le si-
lence absolu est effarant, il in-
quiète au lieu de reposer. Le bruit
des chevaux et des voitures an-
ciennes sur le pavé du roi ne pas-
sait certes pas inaperçu et plus
d'un bourgeois de petite ville mau-
dit encore le pesant roulement des
camions et des charrettes à l'heure
paisible de ses méditations diges-
tives. Des amoureux de la vie mo-
derne pourraient soutenir que les
souples voitures aux roues de
caoutchouc sont un progrès vers le
silence.
Mais ce progrès a été lourde-
ment payé par l'introduction du
moteur dans le système circula-
toire de la cité. L'électricité, que la
nature fabrique en abondance, qui
est proche parente de la force ner-
veuse, a fait amitié avec l'homme
et l'on peut dire que la civilisa-
tion, si elle veut cesser de travail-
1er contre elle-même en violentant
les lois biologiques essentielles,
doit employer de DIUS en DIUR les
forces électriques. La mécanique
est une phase sans doute néces-
saire mais néfaste de son histoire.
Le métal dur et les mouvements
rapides auxquels il est soumis sont
hors de proportion avec la f
èt la douceur de l'organisme
main. Si l'esprit « agite » la ma-
tière, comme disait Virgile, la ma-
tière le lui rend bien. Elle l'écrase,
elle l'abrutit. Au moteur à expan-
sion a été substitué le moteur à
explosion qui ajoute le bruit de la
déflagration chimique au heurt
métallique du piston. Cette com-
modité infernale se multiplie à
l'infini. Elle est considérée comme
le signe du bien-être, et la vie se-
rait estimée comme intenable si
beaucoup de nos concitoyens s'en
voyaient privés ou ne pouvaient se
l'offrir. :
Elle nous prend cependant la vie,
qui n'est pas aussi inusable que
les aciers nitrurés dont nous par-
lait M. Guillet, l'autre jour, à l'Aca-
'démie des sciences. Elle nous use
par le bruit, un des plus grands
destructeurs qui soient de la cel-
lule nerveuse. Il s'agit d'un effet
psychologique plus encore que
physiologique. L'intensité du bruit,
quand il n'est pas assourdissant,
est beaucoup, moins dangereuse
que ses inégalités, ses. intermitten-
ces et surtout son imprévu. Les
chocs réguliers du métal à grande
vitesse ont déjà quelque chose de
franchement désagréable, d'anti-
naturel, d'agaçant et d'exaspérant.
Il y a des gens qui ne s'y habi-
tuent pas, et ce ne sont pas des
sensitifs ou des sybarites. Mais le
pire c'est 1' « avertissement » que
les véhicules rapides sont tenus de
donner à tout instant, pour signa-
ler leur présence. C$ coup de
trompe perpétuel et inattendu a
tous les caractères d'une agres-
sion. Il donne un choc au .cœur,
freine les muscles, met les nerfs
en court-circuit et provoque toutes
sortes de petits désordres inté-
rieurs qui, répétés cent fois au
cours d'une journée, endomma-
gent la machine de chair et d'os et
ses commandes les plus délicates.
La trompe de la voiture mécanique
est un danger social.:
Bien que les méfaits du bruit ne
soient pas aussi apparents que
ceux de la tuberculose ou du can-
cer, ils sont réels et des spécialis-
tes commencent à les étudier
scientifiquement. Au dernier con-
grès d'hygiène et de santé publi-
ques, à Chicago, un comité était
chargé de la questionnes bruits
nuisibles. Il discuta le rapport du
docteur E.-E. Free, sur les bruits
de New-York et celui de M. Novis,
sur les bruits de Chicago. Le co-
mité, sans doute effrayé par les
décisions qu'il lui faudrait propo-
ser, se retrancha dans la casuisti-
que et déclara qu'il n'y avait pas
de limite bien nette entre le son
musical et le bruit. Cette sottise
rappelle le sophisme de Zénon
d'Elée d'après lequel la cajlvitie
n'existe pas : parce qu'en enlevant
successivement les cheveux à un
homme on ne peut dire à quel
moment il devient chauve. Si un
philosophe est empêché, un préfet
de police saura bien faire le départ
entre la Damnation de Faust et
l'irruption. d'un autobus au carre-
ifour Montmartre.
Voici des recherches plus sérieu-
ses. Le professeur Morgan, de
l'université Northwestern, a étu-
dié les effets du bruit chez diffé-
rents sujets _qu'il enfermai a.Pi
des chambres spéciales pourvues
d'un haut-parleur. On pouvait pro-
duire les intensités les plus diver-
ses dans les conditions les, plus
variées. Au moyen du cardiogra-
yp&ô) ïir professeur Morgan a cons-
taté quele BMuyement du cœur
était modifié, surtout dans sa ré-
gularité et que cette altération dé-
pendait des sujets et du genre de
bruit. D'autre part, à l'université
Colgate on a pris des sujets qu'on
a enfermés dans des « chambres
à bruit. », eii leur donnant un tra-
vail à accomplir ; soit purement
intellectuel, comme de calculer et
d'apprendre par cœur, soit semi-
manuel, comme de recopier un
texte à la machine à écrire. Le ren-
dement des dactylographes fut di-
minué en moyenne de 20 0/0. Les
étudiants voyaient s'abaisser leurs
facultés d'attention, de raisonne-
ment, de mémoire. Ils consom-
maient une quantité, plus grande
d'oxygène, donc leur respiration
était plus rapide. Leur tension ar-
térielle s'élevait, même la nuit
alors qu'ils dormaient et que toute
conscience était abolie. Les expé-
riences ont été continuées sur des
animaux afin de voir si, comme on
le croit, le surmenage auditif com-
promet l'hérédité.
On peut attendre en toute con-
fiance le verdict de la science : le
bon sens a déjà prononcé. Le bruit
est le nouveau péril contre lequel
il faut prendre des mesures éner-
giques si l'on a cure de la santé des
populations urbaines -et de l'ave-
nir de la race.
RENE SUDRE.
Des cambrioleurs pénètrent
dans la cathédrale de Tours
en brisant un vitrail
TOURS, 24 août.— Un audacieux cam-
briolag-e. a été- commis, pendant la nuit
du 22 au 23 courant, dans la cathédrale
de Tours, où des malfaiteurs se sont
introduits en brisant un vitrail de grande
valeur.
Les quelques centaines de francs qu'ils
ont réussi à prendre, en fracturant les
troncs, ne constituent dans le bilan de
cette incursion que le préjudice le moins
sensible; le dommage grave, la perte
irréparable, est la destruction ■ partielle
du vitrail, un ma gniuque ouvrage du
quinzième siècle, faisant partie de toute
une série représentant la famille de
Beauvau (1474).
La- Sûreté municipale recherche les
malfaiteurs. - (Journal.)
Des enfants en contact
avec de l'énergie électrique
dansaient malgré eux une sarabande
METZ, 24 août. — Des enfants jouaient
sur le pont de la Bièvre, près de Sarre-
bourg.' Etonnés et enchantés à la fois de
voir flotter à la surface de l'eau dg nom-
breux poissons, le ventre eue l'air,ils eu-
rent l'idée d'aller en saisir quelques-uns
pour , « faire une bonne friture ».
'A peine les bambins étaient-ils arriva
au bord de la rivière qu'ils commencè-
rent "tous à exécuter une danse effrénée
de Saint-Guy, scandant par des cris
leurs contorsions involontaires.
Attiré par, ce singulier spectacle, un
habitant constata, bientôt que, le para-
tonnerre d'un, poteau: de, la ligne d'éner-
gie électrique, en contact avec les con-
ducteurs, était cause de la mbrt des pois-
sonis - et du charleston involontaire des
enfants. *' •
Des{ électriciens remirent bientôt les
choses en état , et les danseurs malgré
eux purent se partager la friture qu ils
avaient convoitée.,— (Journal.)
EN 2" PAGE :
La valeur pratique du pacte,
- par, SAINT-BRICE
Précisions sur la budget da 1929.
MISS IIILDA. SHARP
a traversé
la Manche à la nage
La jeune championne de 18 ans a
accompli hier, à son tour, le difficile
exploit, sans battre toutefois le re-
cord de miss Ederlé. (Lire nos dé-
pêches en 38 page.)
<'~MMMMMt!'it!!i*!~K~aMM<~M
1 Nous commencerons 1
l' demain la publication 1
des articles 1
E des arti-cl~ es ~<
; de notre collaborateur 1
I Edouard HELSEY 1
g sur les charbonnages *
; du Nord §
s du Nord |
Les aviateurs Coudouret et de Mailly
ont achevé hier soir leurs préparatifs
pour la traversée de 1'Atlantique
L'avion
FRANCE
A gauche
.COUDOURET
A droite
DE MAILLY
Une nouvelle s'est ébruitée dans
la soirée d'hier: « Coudouret et de
Mailly-Nesles vont, sur le monoplan
France tenter la traversée de l'At-
lantique, Paris-New-York par les
Açores. Le départ est pour samedi
matin à cinq heures ». Des démentis
se sont fait entendre aussitôt. Il ne
s'agit que d'un essai en charge. En
fait, les aviateurs semblent vouloir
garder jusqu'au bout le secret de
leur tentative.
Nous sommes allé, cette nuit, au
Bourget, tout était calme sur l'im-
mense aéroport, endormi sous la
pluie. Quelques fenêtres brillant dans
les façades des bâtiments témoignent
de veilles attentives. La vie, en dé-
pit des apparences, ne quitte jamais
le champ d'aviation.
On attendait trois équipages de
Nancy. Mais l'orage,,.et le souvenir
d'une récente sortie qui se termina
tragiquement pour une escadrille
nancéenne, ont fait annuler le dé-
part.
Les seuls bruits de moteurs sont
ceux des autos qui passent sur la
router
Les réponses que l'on fait à nos
questions confirment la nouvelle du
départ. L'avi'on est dans son hangar.
là-bas, du côté militaire. Les avia-
teurs dorment chez eux, ils n'arrive-
ront que peu de temps avant l'envol.
On assure, cependant,' que le plein
d'huile est fait, que les derniers es-
sais du moteur au point fixe ont été
satisfaisants. Les citernes à essence,
dans un hangar, tout près de celuii
de l'oiiseau, arrondissent leurs pan-
ses. On fera le plein dans la dernière
demi-heure.
- Mais le temps permettra-t-il l'équi-
pée ? Le poste météorologique de
l'aéroport se refuse à donner des
renseignements : « On ne peut rien
dire ; on a. reçu des ordres 1 »
Par ailleurs, nous avons pu savoir
que les conditions sont assez favora-
bles, encore qu'il eût été préférable
d'attendre quelques jours de plus.
Les derniers renseignements concer-
nant l'état de l'atmosphère au-dessus
de l'Océan n'arriveront qu'à quatre
heures trente du matin. Alors seule-
ment on sera fixé. Pour l'ins-
tant, les connaisseurs ne disent que
ceci : « Il bruine, le terrain est gras,
l'avion est lourd !. Pourront-ils dé-
coller ? »
LA DÉLÉGATION
des étudiants allemands
quitta je Congrès
qui a continue
malgré la clôture
prononcée par M.Herriot
Hier matin, à 11 heures, M. Her-
riot, ministre de l'instruction publi-
que, est venu présider à la C'i'té uni-
versitaire la séance de clôture du
congrès des étudiants.
M. Saurin, président de l'Union
nationale des étudiants de France,
parla le premier. Après lui, M. Ba-
linski, chef de la délégation polo-
naise, M. Max Adam ; M. Bagnall,
nouveau président de la confédéra-
filon internationale, remercièrent le
ministre de l'intérêt qu'il a toujours
témoigné aux efforts de la confédé-
ration.
A midi, M. Herriot prononça une
longue allocution, que l'assistance
goûta fort et applaudit chaleureuse-
ment.
A 13 heures, devant les congres-
sistes debout, le ministre déclara le
congrès clos.
Deux heures après cette clôture
solennelle, alors que l'on pouvait
croire que tout était fini, les con-
gressistes ge réunissaient à nouveau
et discutaient plus âprement que
jamais.
Il s'agissait de ratiner les accords
intervenus la veille, en première
commission, sur la question alle-
mande.
En première commission, M. Sau-
rin, président de l'Union nationale
française, avait fait adopter l'admis-
sion en collaboration, et sur un pied
d'égalité, des deux Unions alleman-
des : la racilste et nationaliste
« Deustchstudentenschaft » et la
raciste mais démocratique « Deuts-
chstudentenverband ».
Les Anglais s'étaient montrés très
mécontents d'avoir vu adopter le
point de vue français. Aussi hier, en
séance plénière, ils essayèrent de re-
mettre toute la question sur le tapis.
Dès l'ouverture, le délégué anglais,
M. Darwal, présenta une motion de-
mandant l'admission, en collabora-
tion de la Verband et de la Schaft.
Mais prétexant l'ancienneté de la
Schaft, il demanda pour elle un trai-
tement de faveur.
La vieille Schaft serait admise à
collaborer, tandis que la jeune et dé-
mocratique Verband serait admise
seulement à observer.
C'était une charge à fond contre
la politique adoptée par la délégation
française. En effet, M. Saurin tenait
absolument à Tifr.ë'?ft9iOÉïettre la jeune
association allemande moins intran-
sigeante que l'Union.
Aussi le chef de la délégation fran-
çaise déclara fermement qu'il réser-
vait son attitude au cas où les con-
gressistes remettraient en discussion
la décision prise la veille. Et il
maintint purement et simplement la
motion déjà adoptée.
Les Anglais développèrent aflors
leur façon de voir :
On ne peut pas admettre sur le même
pied la Verband et la Schaft, déclarèrent-
ils en substance. La Schaft est la plus
ancienne. Elle représente la grosse ma-
jorité des étudiants d'outre-Rhin. Ainsi,
a Heidelberg,- sur 20.000 étudiants, 600
étudiants seulement appartiennent à la
Verband. Les autres sont tous à la
Schaft.
M. Hoeber, chef de la Verband,
protesta contre cette allégation. L'as-
semblée devint houleuse.
Français et Anglais restaient sur
leurs positions sans qu'une majorité
se dessinât pour les uns ou les au-
tres. Le délégué, danois Borhg, pour
sauver la situation assez compromi-
se, proposa la motion suivante :
Considérant que la C.I.E. a reçu de la
Verband une demande de collaboration,
le conseil décide d'inviter la Schaft, avec
laquelle la C.I.E. collabore déjà, à recher-
cher un .accord avec la Verband en vue
d'arriver à une représentation des étu-
diants-allemands et de trouver ainsi le
moyen,d'une action' rapide et efficace.
Dafl6 ,lé .cas où il ne serait pas possible
de réaliser cet accord dans le délai de
six mois, le conseil charge le comité exé-
cutif de signer avec la Verband un ac-
cord identi'que à celui qui lie la C.I.E. à
la Schaft.
On vit, alors une chose étonnante
et. à laquelle nul, surtout les An-
glais, ne s'attendait.
(La suite en 3e page)'
LES TYRANS.
- ,---' Inutile, chère amie. avec un maillot ayssi décolleté, je ne nous autorisé à 'vous baigner que les
jours de raz de marée.
""-&14 tâ L «SBIU.
Les premiers plénipotentiaires arrivent à Paris
pour la signature du pacte Kellogg - Briand
A la gare Saint-Lazare. De gauche à droite : 1
MM. MYRON T. HERRICK, MME KELL OGG, M. MACKENSIK KING, M. KELLOGG, M. DE FOUQUIÈRES, M. CHIAPPB 1.
LE HAVRE, 24 août. — MM. Kellogg
et Mackensie King ont débarqué de
1 Ile-de-France à 7 heures.,
Ils ont été aussitôt conduits au
salon de réception aménagé sous la
tente de la Compagnie transatlanti-
que et pavoisé comme le paquebot
aux couleurs américaines, canadien-
nes et françaises. Un piquet du 1298
régiment d'infanterie rendait les
honneurs.
M. Ceccaldi, préfet, a pris le pre-
mier la parole pour saluer, au nom
du gouvernement français, MM. Kel-
M. USUIDA,
délégué du Japon
M. SMIT,
* délégué du Sud-Afrique
logg et Mackensie King et il a offert
une gerbe de roses à Mme Kellogg.
M. Léon Meyer a parlé ensuite :
Je suis heureux, a-t-il dit, s'adressant
à M. Kellogg, de vous offrir, au nom
de la population havraise, un porte-plu-
me sur lequel vous verrez inscrit l'hom-
mage rendu au pacte qui porte votre nom
et où sont ciselées les étoiles représen-
tant les treize premiers Etats de l'Amé-
rique.
Permettez-moi d'exprimer le désir que
le pacte contre la guerre soit signe avec
ce porte-plume, aussi bien par vous que
par les représentants des autres nations,
et laissez-moi vous prier de vouloir bien
l'accepter en souvenir du grand événe-
ment historique qui va s'accomplir.
M. Kellogg a répondu :
C'est avec un grand plaisir que j'ac-
cepta le magnifique cadeau que vous ve-
nez de m'ofrrir 'au nom de vos conci-
toyens. Je m'en servirai avec joie pour
signer à Paris le pacte qui, je l'espère,
mettra fin -à la guerra. Encore merci, très
sincèrement, monsieur le maire, pour
votre chaleureuse réception. -
M. Léon Meyer a salué ensuite M.
Mackensie King qui a répondu par
de vifs remerciements.
Les discours terminés, MM. Kel-
logg, Mackensie King et Les person-
nalités présentes ont signé le Livre
d'or de la ville du Havre, puis les
ministres étrangers sont montés,
sous les applaudissements, dans le
train spécial qui devait les emmener
à Paris.
L'arrivée à Paris
Le Havre avait reçu les délégués
américains au pacte de la paix avec
un éclat remarquable. Aussi bien
convenait-il que le débarquement sur
le vieux continent fût solennel.,.*. Au
contraire, un souci d'effacement a
présidé à leur arrivée à Paris.
Tout le monde attendait donc M.
Kellogg et M. Mackensie King à 10
heures 50, sur le quai de la gare
Saint-Lazare où d'ordinaire arri-
vent - les trai'ns transatlantiques.
Mais le protocole, malicieux, avait
fait partir du Havre un train
spécial, qui amena les délégués à 10
heures 5 de l'autre côté du hall de la
gare, sur le quai 1.
Bien entendu, pour compléter cet
appareil de demi-incognito aucun
dais, aucun tapis, pas le moindre
casque de garde républicain n'illumi-
naient de leurs couleurs le trottoir
morne. Quelques agents canalisaient
les curieux et un gf~R~b~M!'ëls
attendaient. Il y avâit la%. Me Fou-
quières, chef du protocole, au nom
du gouvernement ; M. Thiers, direc-
teur des chemins de fer, et, bien
entendu, M. Myron T. Herrick, am-
bassadeur des Etats-Unis.
Les chefs de notre poliee avaient
tenu à assurer en personne le ser-
vice d'ordre. MM. Ohiappe, préfet de
police, Guichard et Marchand, direc-
teur et directeur adjoint de la police
municipale ; Benoit, directeur de Ja
police judiciaire, étaient, en effet,
à la- tête du peloton des gardiens.
Le train apparut et s'arrêta. M.
Kellogg, .souriant, Mme Kellogg, vêtue
de sombre, en descendirent, M.
iMackensie King derrière eux. Le
groupe de leurs secrétaires et de
leurs collaborateurs les suivaient.
Les échanges de. cordialités furent
brefs. M. Myron T. Herrick offrit à
Mme Kellogg un bouquet de roses ;
les arrivants défilèrent entre des
haies d'agents pour sortir par la
porte de la rue de Rome.
Les autos de l'ambassade attend
daient là. Quelques minutes après, M.
et Mme Kellogg étaient les hôtes de
l'ambassadeur des Etats-Unis.
Avenue d'Iéna, devant l'ambassade,
un discret service d'ordre protège nos
hôtes. Naturellement,, des journa-s
listes attendaient à la porte M. Kel-
logg. En arrivant, celui-ci les salua
et pénétra rapidement dans l'hôtel.
Une heure après, à 11 heures,.
frfrai^gl^souriaçt, M. Kellogg sor-
tait avec M. Myron T. HerfijcK. Une
automobile les a transportés à
Neuilly où ils ont visité l'hôpital
américain. A midi, ils étaient reve-
nus à l'ambassade. (Suite en 3* pqge.)
MON FILM 7 *.
A la séance d'ouverture du congrès
international des étudiants qui vient
d'avoir lieu à Paris, d'éloquents dis-
cours furent prononcés. Leur thème
était :
— Jeunes gens, venus de tous les
pays, vous préparez, en vou's réunis-
sant ainsi sous l'égide de la fraternité
internationale, l'avènement de la paix
universelle !. Rapprochez vos esprits
et vos cœurs : c'est en se connaissant
mieux que les peuples apprendront à
s'aimer ! (Vifs applaudissements, mu-
sique. )
Très joli, mais les étudiants italiens,
retour de Paris, viennent d'arriver à
Rome avec la tête de gens qui ne sont
pas contents du tout.
Ils ont été reçus, place Colonna -
au coin de laquelle se trouve le palais
Chigi, résidence du Duce >— par des
orateurs qui n'ont rien dit de très aima-
ble pour la France.
Les étudiants italiens ont, exagéré
l'importance d'incidents qui troublè-
rent le congrès, incidents à-peu. près
inévitables en de telles pétaudières.,
-Plus sages que ces 'jeunes gens sus-
ceptibles, que le Tevere '— journal ro-
main qui, chaque soir, mange,du'> Fran-
çais à la sauce tomate — et'qtie les vo-
ciférateurs de la place Colonna, nous
nous garderons de dramatiser ces exu-
bérances et nervosités ensoleillées.
Autant en emportera, ,:espérons-le, la
tramontane ! -
Mais nous remarquerons que voilà
deux « grrrandes manifestations inter-
nationales » qui, coup sur coup, provo-
quent des chichis et sèment une zizanie
dont nous nous passerions fort bien en
ces temps difficiles : les jeux olympi-
ques et le congrès des étudiants ont
pareillement démontré que, si c'est en
forgeant qu'on devient forgeron, ce
n'est pas toujours en fraternisant
qu'on crée de la vraie fraternité.
Il était temps que les jeux d'Ams-
terdam prissent fin : les chauvinismes
y créaient une atmosphère plutôt ora-
geuse. Et le plus clair des résultats
obtenus par le congrès des étudiants,
c'est,que les Italiens sont rentrés chez
eux de très mauvaise humeur.
Alors, qu'est-ce qu'on nous chante
avec ces fusions et effusions des esprits
et des cœurs ? A quoi riment ces'rap-
prochements internationaux où on se
rapproche tellement que ça finit par
faire de dangereuses étincelles ?
Il n'est pas du tout; démontré que
plus les' gens se. connaissent et plus ils
s'apprécient. C'est une grande naïveté
et une fameuse prétention que celles du
particulier ou du peuple, qui. dit :
— Moi, quand on me fréquente, on
m'aime ! t'
Le plus souvent, c'est le contraire.
J'ai; déjà cité 1 ce proverbe amélioré1 :
« Dis-moi qui tu" hantes, et je te' dirai
qui tu hais. » "",
, Le: meilleurmoyert de vivre, en paix
avec tout le monde est peut-être de res-
ter chez soi et de n'inviter personne.
Mais les étudiants ne peuvent pas en-
core comprendre cette philosophie un
pèu désenchantée. Que voulez-vous ?
C'est jeune et ça ne sait pas. CLÉMENT
VAUIEI* V V Jiv..
1
COMMENT LE FROID
défend le pôle
Depuis la tentative d'audson, au
début du XYIIe siècle, combien les
glaces du pôle n'ont-elles pas re-<
couvert de victimes parmi. les ma-
rins, les savants, les chercheurs
d'aventures qui, le cœur bardé d'un
triple airain, s'étaient élancés à la
découverte de leurs secrets!
U semblait qu'avec les progrès de
l'aéronautique et de l'aviation qui
permettaient d'accomplir en un jour
tel trajet qui exigeait un mois de la
vieille navigation à voiles, et une se.*
maine des bateaux à vapeur, les dan-
gers encourus par les hardis explo-
rateurs dussent être moindres de
beaucoup. Hélas! la catastrophe de
Vltalia, le désastre de Guilbaud et
d'Amundsen,' les difficultés rencoa*
{rées par les expéditions de secours
démontrent bien que le pôle continue
à se défendre avec énergie contre
toutes les investigations de l'homme.
Comme je rappelais tous ces faits
douloureux à l'éminent savant dou-
blé d'un intrépide alpiniste qu'est le
professeur Jean Lecarme, chef de la
section de physique au Conservatoire
national des « arts et métiers, il ré-
fléchit un instant, puis me répondit:
« Je ne connais pas le pôle Nord,
mais je connais bien le froid et je
sais ce dont il est capable. Or, il me
semble que c'est à lui surtout qu'il
faut imputer les accidents qui, ces
temps derniers, ont ému et émeuvent
encore le monde civilisé.
» Le froid, j'ai eu l'occasion d'en
étudier les effets depuis bientôt
trente ans que, avec mon frère, Louis
Lecarme, et comme collaborateur de
M. J. Vallot, fondateur et directeur,
de l'observatoire du mont Blanc, j'ai
poursuivi des recherches de' tout
genre dans les solitudes glacées du
plus haut sommet de nos Alpes fran-
çaises.
n Eh bien! croyez-moi,' je suis
persuadé que, en attendant les. en-
quêtes approfondies qui! permettront
de déterminer la nature exacte des
phénomènes dont aéronautes et avia-
teurs ont été victimes, il y a inté-
rêt pour ceux qui veulent se lancer
sur leurs traces à tenir compte des
expériences faites en des régions où
sévit une température comparable à
celle des régions polaires. »
M. Jean Lecarme s'interrompt un
instant pour extraire de ses casiers
des documents et d'impressionnantes
iphoftographies, qu'il me cojjwniini-
que. t -
« On ignore trop souvent, conti-
nue-t-il, les résultats des découvert
tes faites »par les laboratoires de Ire-
cherches. Laissez-moi vous en expo-
ser quelques-uns qui! ne datent pas
d'hier,'puisqu'ils ont fait l'objet de
nombreuses communications à l'Aca-
démie des sciences,, dont :le5 premier
res'datent du 16 octobre 1899. Faut-
il vous dire que ces études se pour-
suivent chaque année au sommet du
mont Blanc? *
» En 1899, donc, mon frère et moi;
nous avons construit et installé le
premier poste de T. S: F. reliant
l'observatoire Vallot, situé à 4.362 *
mètres d'altitude, c'est-à-dire quel-
que peu en contre-bas du plus, haut
sommet, à la station météolrologique
de Chamonix. Jusque-là, aucune
communication n'avait pu être éta-i
_:bUe, .sa xaimi ites .pbé¡w,mèA,u
»
.0
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