Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, FOL-JO-6350
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/01/2009
Novembre 1948
N'42
Prix duN* 5 fs.
De la paresse intellectuelle
On ne saurait; trop se féliciter de la revente application, dans les écoles de l'Ile, des nouveaux programmes métropolitains pour l'indispensable in- formation qu'ils apporteront à nos enfants en ma tière d'actualité. En dehons des matières de l'ancien prsgrammc, nos enfants s'intéressaient peu ou prou aux questions d'intérêt général, atix grands pro- blèmes dont le monde entier cherche actuellement la solution. Cette lacune va être comblée puisque les programmes en question comportent des confé- rences sur la Banque de France, l'énergie atomique les institutions internationales récentes, etc... sans compter les cours d'Instruction civique et de forma- tion morale. On peut espérer qu'un enseignement ainsi conçu donnera a nos écoliers non seulement la curiosité intellectuelle et le sens critique qui carac- térisent l'écolier métropolitain niais encore la base morale d'une culture véritable, l'esprit de discerne- ment et qui sait 9 l'habitude de l'intention droite, l'honnêteté intellectuelle... Une telle entreprise de perversion s'exerce en ce moment sur l'esprit de nos jeunes qu'il s'avère absolument nécessaire de mettre ceuxi-ci en présence des simples évidences qui leur
permettront 4e se former un jugement impartial. On évitera ainsi à nos jeunes filles de commettre ces er. reurs lamentables, d'entretenir ces idées préconçues, qui inclinent certaines d'entre elles à dénaturer (par exemple^ le sens d'une conférence sur les Nations Unies (qu'elles confondront avec les Etats-Unis,/ et à voir dans l'exposition de documents photogra* phiques illustrant la Charte des Nations Unies» une entreprise de propagande au profit de l'impéria- lisme américain » Passe encore pour une oratrice démagogue ignare d'utiliser de tels ragots, mais avouons qsi'en cette effarante histoire, le rôle tenu par certaines élèves, ses informatrices, n'a rien de très encourageant pour l'avenir de l'intelligence martiniquaise.
La nécessité de s'informer ne s'impose pas seulement à nos jeunes filles. Combien de femmes demeurent encore indifférente? aux questions socia- les ! Elles ont certes de nombreuses excuses : soucis matériels, occupations professionnelles, et puis le climat antillais, humide et chaud, si propre à amollir les énergies. Mais que dire des non prof'cssionneL
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