Titre : Le Gaulois : littéraire et politique
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1886-04-01
Contributeur : Pène, Henri de (1830-1888). Directeur de publication
Contributeur : Tarbé des Sablons, Edmond Joseph Louis (1838-1900). Directeur de publication
Contributeur : Meyer, Arthur (1844-1924). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 avril 1886 01 avril 1886
Description : 1886/04/01 (Numéro 1313). 1886/04/01 (Numéro 1313).
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Commun Patrimoine:... Collection numérique : Commun Patrimoine: bibliothèque numérique du réseau des médiathèques de Plaine Commune
Description : Collection numérique : Commune de Paris de 1871 Collection numérique : Commune de Paris de 1871
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/02/2008
Paris fi B centimes– Départements et Gares JBO centimes
JEUDI 1" AVRIL 1836
Vingtième Année. –troisième Série. Numéro 131'
JH~. DE P'~ l'
Rédacteur en CheJ
Bu GÂCIÔIS, da PA8IS-#fiffiL et du ADMINISTRATION
Boulevard dôDE DIX HEURES A CINQ HEUHE3
ABONNEMENTS, PETITES ANNONCES
• -RENSEIGNEMENTS
9, boulevard des Italiens, 9
ANNONCES ̃• ̃
MM. CH. LAGEANGE, CERF & G*
G, PLACE t>E LA COURSE, G
Et à l'Administration du Journal
ARTHUR MEYER
Directeur
Si GAULOIS, du PARIWOMML et du CLAIRON
RjÉbACTION
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DE UUUX HEU EUS A MINUIT
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Etranger
Trois mois (Union postale). 18 te»
lAritiièMaÉ
fflûUïEMEHTS INSURRECTIONNELS
l'OPPOSÏTION DU PRINCi DE BULfiÀRIE
LA GRÈGE ET LES PUISSANCES
Mme LA COMTESSEDE €HAMBORD
LA. LOI CONTRE LES SOCIALISTES 11
LA LOI CONTRE, LES SOCIALISTES
MÉDIATION JE M. JOHN BRIGHT
Intervention de la Russie
Berlin, 31 mars.
On annonce de Saint-Pétersbourg que d'im-
portantes conférences ont lieu, dans cette
ville, entre les ambassadeurs russes à Vienne
et Berlin, et les. gouverneurs des provinces
méridionales. Trente mille hommes de nou-
velïes troupes sont arrivés à Lublin et à
Siedlce, près de la frontière autrichienne.
Le conflit diplomatique entre le Prince et
la Russie parait sur le point d'être tranché.
Il semble que la Russie, lasse des lenteurs
4es-diplom'ates,est résolue à rétablir L'ordre,
en Bulgarie par des moyens plus énergiques.
On ne peut entendre cette menace autrement
que, dans le. sens de la déposition du prince
Alexandre, et de l'occupation de la Bulgarie
par des troupes russes.
La Russie ne s'attend pas à une opposition
sérieuse des puissances. Tout se bornera à
une protestation de l'Angleterre et des autres
puissances.
Mouvements insurrectionnels
'Londres, 31 mars.
On croit ici que la Russie, en cas de guerre
entre la Grèce et la Turquie, a tout disposé
pour susciter des désordres sur la frontière
de l'Asie-Mineure, principalement en Armé-
nie.
D'un autre côté, on signale, dans la Macé-
doine, la présence de nombreux agents, pan-
slavistes qui cherchent à agiter cette con-
trée.
L'opposition du prince de Bulgarie
Vienne, 31 mars.
Le prince Alexandre a définitivement dé-
claré à la Porte, en réponse à sa note, qu'il
était obligé de persister à demander, dans
l'intérêt de la Bulgarie, qu'on le nom-
mât gouverneur do la Roumélie à vie. Le
prince estime que de nouvelles difficultés se
produiraient avec les puissances s'il n'était
nommé que pour cinq ans.
Le prince demande à la Porte de le laisser
kg tirer d'affaire tout seul, et la Porte semble
disposée à suivro cet avis.
11 y a peu de chances que le prince Alexan-
dre veuille écouter d'autres conseils. On ré-
pète qu'il se prépare à se faire proclamer roi
de Bulgarie, et qu'il a tout disposé dans ce
Mt.
On apprend de Constantinople que le com-
missaire turc Gadban-Efl'endi, qui a été rap-
pelé de Sofia, a eu une audience du grand-
vizir, qu'il a informé que le prince Alexandre
consentait à n'être nommé que pour cinq
ans, à condition de recevoir, de la part de la
majorité des puissances, un engagement do
le renommer à l'expiration de ,co terme.
On sait que cette proposition émane de
l'Angleterre, et qu'elle a été repoussée par la
Hussie..
La Grèce et les puissances
Vienne, 31 mars.
Devant l'attitude de la Grèce, qui a an-
noncé que si, dans le délai de dix jours, il n'a
pas été fait droit à ses réclamations, elle dé-
clarera la guerre, des puissances ont fait, au-
jourd'hui, une dernière pression auprès du
prince Alexandre, auquel leurs représen-
tants ont déclaré qu'en cas de refus de sa part
d'accepter d'être nommé gouverneur de
Roumélie pour cinq ans, les ambassadeurs,
réunis en conférence à Constantinople pas-
seront outre et ratifieront l'arrangement
turco-bulgare portant la nomination quin-
quennale.
Le 4 avril, deux nouvelles classes iront
renforcer l'armée grecque campée sur la fron-
tière de la Thessalie.
Madame la comtesse de Chambord
Goritz, 31 mars.
Madame la comtesse de Chambord a été
photographiée sur son lit de mort. Le cliché
est excellent et fort ressemblant, ce qui dé-
ment ?.e racontai1 d'un journal qui disait que
la mort avait tellement défiguré la défunte
qu'elle n'était plus reconnaissablo.
Quelques épreuves seulement seront tirées
de cette photographie, pour être distribuées
aux membres de la famille et aux personnes
qui ont.eu l'honneur de rester auprès de Ma-
dame dans les derniers temps de sa vie.
De nombreuses personnes arrivent, cha-
que jour, à Goritz, pour assister aux funé-
railles.
3La loi contre les socialistes
Berlin, 31 mars.
M. de Bismarck a fait renouveler la loi
«ontre les socialistes, qui a été votée avec 42
voix de majorité.
Encore, pour obtenir ce résultat,le chance-
lier a-t-il dû employer la menace. Comme le
Reichstag ne paraissait vouloir le renouvel-
lement de la loi que pour une année, M. de
Bismarck a déclaré que « le gouvernement
consentirait aune prolongation de deux ans,
quoique les déclarations faites la veille par
M. Bebel, d'après lesquelles le régicide et
l'assassinat en général font partie du pro-
gramme de son parti, semblent justifier une
prolongation plus étendue. »
Il a ajouté que, si la Chambre n'accordait
qu'une prolongation d'un an, le gouverne-
usent essayerait de prendre des mesures de
défense, sans loi. « Le sentiment de la néces-
sité de la loi, a-t-il dit, n'en deviendrait que
plus vif. »
M. Bebel, le député socialiste, affirme que
le prince de Bismarck a mal interprété ses
appréciations sur l'assassinat du czar Alexan-
dre. • ̃̃' ̃"̃•' -•- ̃ "•
M. de Bismarck soutient le contraire, en
s'appuyant sur le corn'ple rendu sténographi-
que, eten MsantobserïréràM. Bebel qu'il ne
dépend par conséquent que de son apprécia-
tion théorique, s'il considère la situation de
l'Allemagne comme identique & celle- ;4<3. la
Russie.
«Vous vous croyez par conséquent autorisé,
ajoute-t-il, à commettre un régicide dans ceiv
taines circonstances. Des lois exceptionnelles
sont donc absolument indispensables. >
Médiation de M. John Bright
Londres, 31 mars.
On ne désespère pas de voir la médiation
de M. John Bright produire d'heureux effets.
Personne n'est plus en mesure que lui de
concilier M. Gladstone et les dissidents.
Toutefois l'espoir n'est pas très grand, car il
ne faut pas oublier que ceux-ci insisteront
beaucoup sur l'autorité suprême de la Reine
et le veto du Parlement.
Or, M. Gladstone se trouve pris entre eux
et les Irlandais; s'il accède aux conditions
des premiers, il mécontente les seconds, qui
ne se déclareront pas satisfaits des demi-me-
sures préconisées par un grand nombre de
membres des Communes.
Slrt-»WI
On a remarqué depuis quelque temps
que le régime de la signature au bas des
articles s'introduit dans un journal du
matin qui, naguère, relevant l'étendard de
l'anonymat, l'avait planté sur le roc des
principes. Ce n'est pas ici, disait-on, l'or-
gane de telle vanité remuante ou de telle
ambition inquiète; c'est l'Evangile quoti-
dien, c'est la table de la Loi. Personne
n'a le droite en ce sacré papier, de s'appe-
lér Arthur ou Joseph; nous nous nom-
mons Légion.
D'ailleurs, ajoutait Celui (avec une
majuscule) qui commandait à la Répu-
blique française, quel intérêt auriez-vous,
mes amis, à déposer vos noms à côté du"
mien qui les effacerait ? Quia nominor
Léo. J
C'était même « un lion superbe et gé-
néreux ». Maintenant, il est mort, si bien
mort, que personne parmi lés siens n'a
plus l'air de se souvenir du tout qu'il ait
vécu. Il est remplacé par sa monnaie.
Disjecta inembra leonis. Chacun de ces
membres, épars et un peu ballants, s'a-
gite et veut, comme on dit, tirer la cou-
Yerture à soi. Surtout, ils paraissent tous
décidés à ne point laiss.er. dire que le
journal dogmatique s'est incarné d'è" nou-
veau en une personne, celle de M. Joseph
Reinach, pupille du Barras de Cahors, et
déclaré majeur pour prendre' sa succes-
sion.
Ils pensent avoir encore bien d'autres
raisons, dont nous ne nous soucions
guère, pour signer leurs écrits; mais, en-
lin, cette nouveauté, dans la République
française, réveille la question de la si-
gnature et de l'anonymat du « journa-
lisme personnel ou impersonnel
le premier fondé de toutes pièces par le
célèbre amendement que présenta M. de
Tinguy à la loi sur la presse, en juillet
1850. Ce parfait gentilhomme breton ne
savait pas bien ce qu'il faisait.
#*#
Depuis qu'il y avait en France une
presse politique, personne n'avait jamais
songé à y introduire le jeu des individua-
lités, qui n'aurait paru bon qu'à mettre en
péril la discipline des partis. Les journa-
listes eux-mêmes n'en avaient pas la pen-
sée. D'ailleurs, on n'était pas alors af-
famé, comme à présentée grosse etbasse
popularité. Il suffisait aux écrivains de
haut mérite, qui prirent part successive-
ment à la rédaction du Journal des Dé-
bats, Salvandy, de Sacy, Saint-Marc
Girardin, que telle note par eux caressée
fût reconnue pour être de leur main par
le monde politique et sesentours. Ils ne
souhaitaient point que leur nom remplit
la boutique et l'atelier.
Il en était de même des collaborateurs,
à la Quotidienne, de M. de Brian, ou à la
Gazette de France, de M. de Gerfoude,
qui, tous les deux, dressaient une jeu-
nesse ardente aux jeux de la plume et
de l'épée, car, si l'on ne signait pas son
nom avec de l'encre, on le signa souvent
avec son sang: les polémiques étaient vi-
ves et les polémistes chatouilleux. Et
puis tout se répand, tout arrive à être
connu pas un officier de la garde natio-
nale n'ignorait que le Constitutionnel
était fait par MM. Etienne et Jay; le Siè-
cle par MM. Chambolle et Odilon Bar-
rot le Courrier français, par Léon Fau-
cher. En ce dernier journal, M. Thiers
apportait souvent des « filets « on les re-
connaissait aisément à leur vivacité fa-'
milière, et aussi à la diversité des opi-
nions qu'y soutenait successivement le
« petit homme », baptisé par le maréchal
Soult, d'un si plaisant sobriquet.
Au reste, en ce temps-là, on ne conce-
vait guère le journalisme comme à pré-
sent. Presque pas de grands articles, sauf
sur les questions extérieures; très peu de
développements économiques; mais des
notes rapides, claires, précises. On savait
écrire courtement. Dans quelques feuilles
de haut vol, on ne distinguait presque pas
la politique de la littérature, d'où la plu-
part des hommes d'Etat de ce temps-là
étaient sortis. On abordait avec quelque
ampleur les points philosophiques. Dans
les occasions les plus solennelles même,
on ne signait pas. Dans le Globe,on tant de
talents extraordinaires se trouvèrent réu-
nis de 1825 à 1832, le célèbre fragment
Comment les dogmes finissent, parut sans
signature. Tout le Paris intellectuel savait
que cette étude était de Théodore Jouf-
froy l'auteur n'en souhaitait pas da-
vantage.
#*#
Au National, à la Réforme, même ab-
sence de noms propres. Armand Carrel
tédigea .presque seul le premier des dieux
organes républicains jusqu'en 1836, otfô
se fit tuer pai^dégoût de' son parti. Per-
sonne alors n?en douta. M. de GirardUi
lut l'instrument de ce désespoir héroïque.
A Carrel succéda Marrast. Celui-ci, aupa-
ravant, avait fait la Tribune, réputée le
plus grossier des journaux révolution-
naires et qui, maintenant, semblerait écrit
en style musqué, avec de l'encre délayée
dans de l'eau de rosé. Les colères du
marquis Marrast » étaient vives aussi
bien, en 1830, il avait demandé la place
de lecteur de la nouvelle Reine. Comment
eût-il pardonné au Roi de la lui avoir re-
fusée, et au Parlement de fournir des ma-
jorités au gouvernement du Roi? Cepen-
dant, la plus forte expression injurieuse
qu'il trouva contre la Chambre fut
« Prostituée! » Une vétille
Il semble que les rédacteursdes feuilles
républicainesauraient pu essayer aumoins
d'inaugurerlasignature, caril leur étaituti-
le de se faire connaître dans lesfégionspo-
pulaires. Cela est vrai; mais ils en avaient
d'autres moyens. Il est impossible de
nier qu'ils aient été sans cesse en com-
munication" avec l'élément révolutionnaire
par les sociétés secrètes. Ces communi-
cations forcées, et rebutantes avaient
même été l'une des grandes caiîses du
découragement de Carrel. Lorsqû'éa 1848
les noms de Marrast, de Flocon, dersim-
ples journalistes, parurent à côté" de ceux
de Ledru-Rollin et de Lamartine sur là
̃lîste du gouver»eîneîit'»*t))rôvisdireJ il»
étaient connus au même titre que Gaussi-
dière, membre de/toutes les affiliations
politiques, depuis.quinze ans.
A partir de 1835, le personnel des feuil-
les révolutionnaires s'était renouvelé. Au
National, à côté de Marrast, on avait vu
arriver Thomas, Trelat, Bastide, Duclerc.
Vers le même temps, de grands signes de
nouveautés prochaines se produisirent
dans le journalisme. M. de Girardin ar-
rivait avec « la presse à bon marché » et
le développement industriel.
#*#
Après 1848, il y eut naturellement un
nouveau débordement, semblable à celui
qui avait si cruellement agité le pays
aprèsl830. Ce futunenuée deléuilles éphé-
mères qui tomba sur lé pavé des barrica-
des quelques-unes étaient rédigées par
des écrivains de talent la Traie Répu-
blique, "par George Sand, Thoré,* Pierre
Leroux -T bientôt, le Dix-Décembre, par
Granier de Cassagnac, Solar, Vitu le
premier de ces trois ratapoils signa quel-
quefois, il aimait peu les déguisements et
les masques. En revanche, l'anonymat fut
sévèrement observé dans l'Assembléena-
tionale, où l'on ne: connut que le rédac-
teur en chef, Adrien de Lavalette.
La licence était, d'ailleurs, arrivée en
1850 à' un excès doTïtiBs" jours:qttë -îious
traversons peuvent à peine donner l'idée.
Vainement, deux ans auparavant, après
les journées de Juin, Cavaignac avait-il
passé onze de ces abominables papiers
« au fil de l'épée africaine ». L'anarchie
n'ayant point cessé, le pullulement re-
commença. L'Assemblée fit donc Une loi
sur la presse, loi très dure. Au cours des
débats, M. de Tinguy, grand coureur de
cerfs, grand tueur de loups, grand homme
de bien, d'ailleurs, grand royaliste, pro-
posa son amendement aux termes duquel
tout article de journal abordant une dis-
cussion politique, pliilosophique ou reli-
gieuse, devrait être signé par son auteur,
sous peine d'une amende de cinq cents
francs, et de mille francs au cas de réci-
dive.
Monsieur, luiditun de ses collègues,
votre petite invention est l'erreur d'une
âme généreuse.
C'est qu'en effet tous les motifs sur
lesquels se fondait M. de ïinguy étaient
tirés de cette illusion que personne n'aime
à s'avouer l'auteur d'un scandale, et que
beaucoup de gens/plutôt que de chercher
par ce méchant moyen le bruit et la for-
tune,préféreraient demeurer toute leur vie
obscurs et désargentés « Qui peut douter,
disait-il,que, dépouillé du manteau de l'a-
nonyme, un écrivain n'hésitera pas davan-
tage à jeter l'injure et la calomnie? Dès
lors, ne voit-on pas ce que la presse ga-
gnera en dignité, en sincérité, etc. ? » n
Allez, honnête gentilhomme Un autre
de ses collègues, ayant écouté la lecture
de cet amendement que, d'ailleurs, re-
poussait la commission se prit à rire;
c'était un sceptique, celui-là. « Essayons
toujours, dit-il, cela produira certaine-
ment du nouveau. »
Parbleu oui, cela en a produit, et
beaucoup. Cela, en premier lieu, devait
engendrer le journalisme personnel.
L'Empire n'abrogea pas « la loi Tin-
guy » l'Empire n'eut pas toujours la vi-
sion bien claire de son intérêt. Il tran-
chait alors du régime draconien il trou-
vait devant lui qui frapper et se plaisait
à ce jeu de la rigueur envers des enne-
mis qui méritaient ses coups; la pléiade
du Journal des Débats, les Prevost-Pa-
radol, les écrivains acérés du Courrier
du Dimanche il ne s'apercevait pas qu'il
élevait ses ennemis, qu'il dressait puis-
sance contre puissance et autel contre
autel.
Mais, bientôt, la lutte changea de na-
ture le milieu d'où ses adversaires
émergeaient par la signature et les pour-
suites judiciaires, sans parler des exécu-
tions administratives, ce milieu s'abaissa.
Gène fut plus la guerre des salons et des
académies; ce lut le recommencement
sourd de la guerre des rues. Des cham-
pions inattendus surgissaient, portés sur
le pavois par un seul article, quelquefois
par une seule injure; la gloire du premier
venu sortait d'entre les pavés. Rarement
il arriva qu'un grand talent vînt justifier
ces fortunés extraordinaires dont nous
avons été les témoins souriants ou indi-
gnés. On citera toujours M. de Rochefort;
mais après et sauf celui-là ?.~
Nous n'avons pas le temps d'examiner
si la loi Tinguy a ou n'a pas déna-
turé le journalisme français, en détrui-
sant la cohésion, l'unité du journal, d'autres causes peut-être auraient at-
teintes ce que nous pouvons dire, c'est
gue cette loi fameuse a suscité les bires
Aàt*%aatre-Septemhre. et, par voie de éon»
séquëneBj l'opportunisme et lajaeobiiiiôrc
d'aujourd'hui.•̃
v II est donc bien certain qn'en 1850 M.
de Tinguy ne savait pas ce qu'.il faisait.
PAUL PERRET
raiiiMîoii
Mme la comtesse Olga de Puppi, mieux
placée que personne pour parler,- comme té-
moin de la dernière période de la vie et de la
mort de Madame la comtesse de Chambord,
me fait l'honneur de m'adresser la lettre sui-
vante
A monsieur M. de Pène, rédacteur en chef
du Gaulois.
Palais Lantieri Goritz, 20 mars.
Monsieur,
En vue de démentir certains bruits
faux, répandus par quelques journaux
républicains, je me suis décidée à vous
écrire pour déclarer la -vérité et vous prier
de la faire mettre dans votre journal
1° II n'est pas vrai que Madame soit
morte subitement. Elle était attaquée au
cœur depuis longtemps déjà et en souf-
frait elle était, do plus, paralysée des
jambes. Depuis un an, Madame se sen-
tait malade .et n'a voulu recevoir per-
^senjîe^ clic ij'a faitqu'unaseule ex-cepUoiv
îoïîb mars dernier, il y a quinze jours.
Sachant que M. le prince Ferdinand de
LutJingc-Faucigny était ici de passage,
ellç. a voulu le recevoir et l'a gardé très
longtemps; elle avaitune grande affection
pojir le prince de Lucinge. C'est la seule
personne qui ait été reçue depuis un an.
î)u 17 mars au 21, Madame a été très
affatissée; elle se sentait malade, entre-
voyait sa mort et l'annonçait.
Èe 22 elle était si mal, que j'ai dû faire'
revenir de Frohsdorf M. Huet du Pavil-
lon, attaché à la maison. Le 24 fut une
journée entière, pour ainsi dire d'agonie.
Mais jusqu'au dernier soupir, Madame
futtorte; elle priait pour elle et aussi
pour sa chère France.
2° Quant à ce qu'ont dit certains jour-
naux que Madame « détestait la famille
d'Orléans», je peux le nier formellement.
Celui que Monseigneur le comte de
Chambord ayait reconnu pour son succes-
seur, Madame le reconnaissait pour son
Roi^et elle ne parlait jamais pluls grande estime et la plus grande vé-
nération.
Je tenais, monsieur, à éclaircir les
deux points de la maladie et de la mort de.
Madame, et de ses sentiments pour les
priijces d'Orléans.
Veuillez, je yous prie, insérer ceci dans
'voirejouriial c'est la vérité racontée par
une personne qui 'n'a' pas quitté-Madame'
d'un jour depuis plus d'un an. ·
Avec mes remerciements, recevez, mon-
sieur, l'assurance de ma considération
distinguée.
̃̃̃ Comtesse Olga de Poppi,
Dame de la maison do Madame.
La lettre si intéressante qu'on vient de lire
est suivie d'un posl-scriptîim, dans lequel
Mme do Puppi autorise, si elle est jugée né-
cessaire, la publication de sa lettre, tenant
avant tout à ce que la lumière soit faite sur
les deux points de fait et de sentiment
qu'elle précise.
Le témoignage de Mme la comtesse do
Puppi était trop important, il fait trop d'hon-
neur à l'auguste princesse dont les roya-
listes français sont en deuil, pour qu'il nous
ait paru possible de ne pas donner à nos" lec-
teurs, telle que nous l'avions reçue, une affir-
mation qui emprunte à la signature dont elle
est revôtue une autorité sans réplique.
Devant cette lettre do Mme la comtesse
de Puppi tombent les bruits répandus
par des personnes qui avaient attribué à Ma-
dame la comtesse de Chambord leurs propres
sentiments. L'auguste veuve d'Henri de
France sentait et pensait en tout comme Ce-
lui dont elle partage'a l'exil et qu'elle vient
d'aller rejoindre dans lapatrie céleste. H. P.
LA fiii DIS filMIS
Par un sentiment de pudeur, qui étonne'
dans une époque aussi dépravée que la nô-
tre, les séances du Conseil municipal avaient
jusqu'à" présont été tenues secrètes. On sa-
vait bien, par les journaux, que Cattiaux
laïcisait, que Mesureur jonglait avec les
nofns des rues, que Michelin était incorrupti-
ble mais eniin, personne ne les avait vus
opérer eux-mêmes; tous cela se passait dans
des coins obscurs, et, si les Parisiens étaient
obliges de manger la cuisine de leur Conseil
municipal, ils ne sentaient pas, au moins,
l'odeur des fourneaux.
Ce dernier vestige de la visille pudeur
française, qui est aussi fameuse que la vieille
gaieté, vient de disparaître. Une loi nouvelle,
que les générations futures ne maudiront ja-
mais assez, autorise dorénavant le public "à
assister au repas des animaux, tous les jours,
de deux à quatre. Hommes, femmes et en-
fants, tous les sexes et tous les âges, auront
le droit de contempler, sans payer, ce spec-
tacle répugnant. Horrible détail! ilsseront
assis, le plus commodément du monde, sur
des sièges rembourrés, et.- des rafraîchisse-
ments leur seront offerts par l'administra-
tion, ce qui est bien fait pour attirer la foule.
Et on parle de la passion de Néron pour les
combats de gladiateurs et les jeux féroces
des cirques romains 1
Un intervalle de quelques centimètres à
peine séparera le public des animaux; on ne
songe pas sans frémir aux suites que
peut avoir cette imprudence inqualifiable et
qui sera vivement blâmée par toutes les na-
tions civilisées. Il suffira qu'un des fauves,
dans un mouvement de fureur, étende la
patte pour mettre en pièces deux ou trois
malheureux spectateurs. Supposez qu'un
pauvre petit enfant, que sa famille aura con-
duit là .comme au guignol, se penche un peu
trop et tombe dans la fosse; la plume hésite
devant cette terrible éventualité.
Il aurait été pourtant bien simple d'éviter
les accidents en disposant tine grille entre le
public et les conseillers municipairx; mais
les législateurs ne songent jamais aux choses
CSSÔTltiôllcS»
Notez bien. que cette grille n'eût pas coûte"
très cher,et qu'on aurait pu passer des petits
pains aux bêtes à travers les barreaux, ce
qui est un spectacle bien parisien.
On a voulu économiser quelques milliers
de francs. Dieu veuille qu'on n'ait pas à re-
gretter amèrement cette lésiûerie l
~~ta-
lloc-Ioles Parisien
L E S G R A NOS ANTIQUAIRES
•- M, Malinet
Avant-hier ont été célébrées les obsèques
d'un des antiquaires les plus estimés et les
plus considérés de Paris. Une foule consi-
dérable de collectionneurs, de confrères,
d'amis surtout, se pressaient dans l'église
de la Trinité, pour rendre un dernier hom-
mage au négociant et à Férudit, Ces mani-
festations muettes et touchantes en valent
bien d'autres. M. Malinet tenait une grande
place dans le commerce de la curiosité.
Dépuis longtemps déjà, sous l'Empire sur-
tout, il était le conseil de nombreux ama-
.teurs. A la formation de combien de gale-
ries présida-t-il? Pour ne rappeler que les
plus célèbres celles du duc de Morny,
de M. Oppenheim les collections du
comte Mniszeck, du duc de Persigny, de
Khàlil-Bey. LL. MM. l'empereur Napoléon
III et l'impératrice Eugénie l'honorèrent
particulièrement de leur confiance.
Il était le mandataire de si riches ama-
teurs que sa présence dans une vente
on le comprend lui valait toutes les
prévenances possibles de la part des com-
missaires-priseurs. Mais, personnellement
aussi, il était-amateur et il n'hésitait pas à
payer de très gros" prix les tableaux ou les
curiosités dont son coup d'œil très sûr lui
révélait la valeur. Sa maison d'affaires, située
au quai Voltaire, s'étendant sur la cour au
rez-de-chaussée et au premier étage, de-
puis plusieurs années, était dirigée par
son gendre, M. Grimberg, qui a su se
concilier, comme lui, toutes les sympathies
des collectionneurs et des confrères.
M. Malinet, depuis la mort de sa chère
compagne, était, lui aussi, frappé à mort. Il
y a quelques années, LuiQtElîe,às.ns cette
même église où leur a été donnée l'ab-
soute, ils nous avaient invité à assister à
leurs noces d'or. Nous n'oublierons jamais
combien ces deux vénérables époux étaient
touchants et respectables dans leur bon-
heur. Cinquante années d'une union des
plus heureuses avaient rendu plus sûre,
sans l'affaiblir, cette tendre affection qui
les unissait, et, ce jour-là, au milieu de
leurs enfariiSj .de leurs petits-enfants et de
leurs amis, ils souriaient comme deux
jeunes mariés au printemps de la vie.
Avec M. Malinet s'éteint presque une
génération d'hommes en qui se personnifia
le développement du goût des antiquités
en. France, nous pourrions dire en Eu-
rope, .̃ ~eterdeley
M. ïïeurdeley
Autre célèbre antiquaire, dirigeant la
plus ancienne maison de curiosités de Pa-
ris et y rattachant glorieusement cette
partie si intéressante de l'ameublement,
est mort aussi il y a peu de temps. Devenu
aussi amateur que ses plus riches clients,
il laissa des collections dont les vacations,
il y a deux ans, produisirent plus de huit
cent mille francs.
Son fils un homme de goût, fort in-
struit continue avec succès à diriger la
la maison du pavillon de Hanovre, et la
croix de la Légion d'honneur, dont il fut
décoré, n'était que la très juste récom-
pense de ses efforts constants pour le
perfectionnement de la fabrication des
meubles et des bronzes de style. Il a fait
reproduire tout l'ameublement de Trianon,
et je l'avoue, à sa gloire et à la gloire de
notre siècle, son œuvre .vaut celle qui
l'inspira.
M. Franc s
C'était l'ami, le visiteur quotidien de
Beurdeley père. Tous les jours, on le ren-
contrait et à heures fixes au pavillon
de Hanovre, puis chez Rouzé, le joaillier
du boulevard des Italiens, puis chez Char-
donnier,.au palais Royal, où il venait se
rendre compte des trouvailles faites par
ses confrères, les leur acheter quand c'é-
tait miniatures, boîtes, tableaux ou argen-
terie, sa spécialité. On le rencontrait aussi,
à deux heures, chez Rollet, le pâtissier, où
il goûtait d'une brioche et d'un verre de
bordeaux. Sobre par goût et par raison, il
ne prenait, le matin, qu'un peu de café à
l'ancien jardin Turc aujourd'hui Bon-
valïet et le soir il dînait régulièrement
à sept heures, dans la semaine, au Rocher
de Cancale, rue Montorgueil, le dimanche
chez Véfour, d'où il se rendait régulière-
ment au théâtre.
Pendant soixante ans il habita, rue Por-
tefoin, le même appartement; il occupa
dans chaque théâtre le même fauteuil, et
porta un costume invariable de coupe
chapeau de soie à larges bords, redingote
marron à longue jupe, gilet et pantalon
noirs de drap ou de mérinos, selon la tem-
pérature. Il vécut ainsi jusqu'à quatre-
vingts ans, entouré de l'affection et de l'es-
time des milliers de personnes qui le con-
naissaient. Qui n'a pas connu et apprécié
le papa Franc ? comme on l'appelait à
l'hôtelDrouot.
H. Guénot
Le successeur de Laurent, le marchand
de cannes et d'articles de fumeurs si re-
nommé du palais Royal, fut le concurrent
le plus direct du père Franc. Adjoignant,
par amour du bibelot, à ses vitrines d'ob-
jets modernes extra-chics des bonbon-
nières, des boîtes, des souvenirs, des
éventails, des miniatures enfin, tous ces
mille riens qui furent les caprices de nos
grand'mères et sont l'objet de nos pas-
sions aujourd'hui, M. Guénot, grâce à son
goût exquis et aux connaissances qu'il ac-
quit bien vite, devint un passionné dans la
partie, et il se lança dans l'ameublement
avec une rage couronnée de succès, rage
que nous supplions soit dit en passant
M. Pasteur de ne pas guérir.
C'est rue Meyerbeer où, depuis quelques
années, il avait rempli des salons de mer-
veilles artistiques, que la mort l'a frappé.
M. Perdreau, son gendre, qui par amour
pour le bibelot le secondait depuis trois
ou quatre ans, lui a succédé et tient avec
succès les rênes de cette importante mai-
soà,
M. Fournies
Mort aussi l'an passé. Ses belles collec-
tions de porcelaines' de Sèvres, de Saxe,
de Chine, du Japon, ont témoigne de SeS
préférences? Il s'occupait spécialement de.
céramique, et dans son magasin du fau-,
bourg Montmartre, le soir, c'était le ren-
dez-vous des collectionneurs de porce-
laines venant voir les acquisitions qu'il.-
avait faites le jour à l'hôtel D.youot. Son
fils aîné, aujourd'hui, continue les affaires^
comme on dit en style commercial.
Hier
ou du moins il y a quelque temps, le fau-
bourg Saint-Germain et notamment le
quai Voltaire étaient le point de repère,
des collectionneurs; la majeure partie des
antiquaires y étaient installés*. C'est là que,
commença et il y a peu de temps i
Mme Lelong, au coin de la rue du Bac,/
dans un petit magasin qui existe toujours
sous l'égide protectrice A la croix d&\
Jeannette; c'est là que Caillot étudia les{
faïences anciennes c'est là, toujours sur j
sur ces mêmes quais, que Rouveyre corn– (
mença, que Delange autrefois rédigea des-
catalogues importants.
Aujourd'hui
le quai est déserté. Le commerce de la cu«
riosité est principalement rue de la Chaus-»(
sée-d'Antin, rue de Châteaudun, rue La-p
fayette, rue Laffitte, rue Saint-Georges i:
aujourd'hui Mme Lelong possède des mil-i
lions en objets merveilleux entassés dans'
son hôtel de la rue Bretonvilliers Caillot
a un charmant magasin rue Lafayette, en- à
touré d'une foule de concurrents, nou-
veaux venus dans la partie, les Séligmann,
les Chape, les Léon, les Samson, etc.
Barre, Ghaussée-d'Antin, au; fond d'une
cour, dans un rez-de-chaussée sans appa–
rat, brasse des affaires colossales. Stettiner,
qui débuta rue de Choiseul, vient de s'ins-,1
taller rue Saint-Georges, après avoir été:
successivement rue Halévy et Chaussée-
d'Antin, faisant partout de merveilleuses,
spéculations.'
Miallet, fidèle au poste, continue rue Le
Peletier cette, maison si justement consi--
dérée. Jamarin, rue de Clichy, possède
couramment des curiosités et des meubles
superbes. Montvallat, que la paralysie:
frappa il y a trois ans, trouve encore
moyen d'acquérir des boiseries de trois'
cent mille francs et de brasser des affaires
extraordinaires.
Comment nommer les centaines d'anti-,
quaires connus aujourd'hui? Mais ce que-
l'on peut constater, c'est que le règne du;
bibelot a fait bien des fortunes brillantes-
autant que légitimes.
ARTHUR BLOCHE
Nos Echos
PETITE BOURSE DU SOIR t BOURSE DE LONDRES
(Cours de 10 h.) (Clôture)
30/0. 80 30 Cons.21/20/0 »» »/»
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gneur. Zamya.
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grand tableau dramatique. Tous les soirs, con»
cert par le nouvel orchestre italien,– L'Eldorado;
par le téléphone `
LE MONDE ET LA VILLE
Hier, premier jour du concours hip-<
pique.
Il a commencé, comme toujours, con
sordini. Les grands jours sont les der-
niers jours.
Peu de monde, hier, dans la tribune
militaire; la tribune réservée, assez
garnie. Il faut faire la part du mauvais
temps. La pluie et le deuil de Madame la
comtesse de Chambord faisaient dominer
les toilettes noires ou sombres comtesse
de Saint-Roman, baronne Jules Legoux,
marquise de Valdora et comtesse Mena-
brea, Mme Gavini de Campile, etc.
On sait que le prix des cartes d'abon-
nement a été porté, cette année-ci, à 70
Irancs. Les 10 francs d'écart avec l'ancien
prix écarteront-ils quelques personnes? 2.
#
Mgr le duc de Nemours assistait à la
réunion.
Reconnu parmi les hommes, çà et là
le comte de Münster et sa fille, le comte
de Chaudordy, le baron Adolphe de Roth-
schild, le comte de Gontaut, le prince de
Chimay, M. Albareda, ambassadeur d'Es-
pagne; le marquis de Campaigno, le due
de Morny, le général de Biré, le général
de Lassalle, M. Le Gonidec, le colonel da
Rothwiller, le comte Nicolas Potocki, etc.
En tout, cinq mille entrées.
S. M. la reine Isabelle II d'Espagne
est arrivée -hier matin par l'express de
Madrid.
A cinq heures et demie, se. trouvaient
à la gare, pour lui souhaiter la bienvenue,
S. Ex. M. Albareda, ambassadeur d'Es-
pagne les marquis de Guell et de Valcar-
los,lefnarquisdeNovalles,MM. de Balles-
teros, Chacon y Silva, Perez Caballero,
de Alvear, attachés à l'ambassade espa-
gnole le prince de Hanau, S. A. don Phi-
lippe de Bourbon, M. Thors et M. Peral, `
président de la commission des finances
espagnoles à Paris.. °'
Sa Majesté, nullement fatiguée de son
voyage, s'est entretenue pendant un quart
d'heure avec les personnages qui étaient
venu à sa rencontre.
Elle s'est rendue ensuite au palais de
Gastille, accompagnée de Mme la du-
chesse de Hijar, du marquis de 'Villa
Segura, de S. Exe. l'ambassadeur d'Es-
pagne, de ses neveux les marquis da,
Guell et de Valcarlos, du prince Philippe
de Bourbon et de M. Borda,
JEUDI 1" AVRIL 1836
Vingtième Année. –troisième Série. Numéro 131'
JH~. DE P'~ l'
Rédacteur en CheJ
Bu GÂCIÔIS, da PA8IS-#fiffiL et du
Boulevard dôDE DIX HEURES A CINQ HEUHE3
ABONNEMENTS, PETITES ANNONCES
• -RENSEIGNEMENTS
9, boulevard des Italiens, 9
ANNONCES ̃• ̃
MM. CH. LAGEANGE, CERF & G*
G, PLACE t>E LA COURSE, G
Et à l'Administration du Journal
ARTHUR MEYER
Directeur
Si GAULOIS, du PARIWOMML et du CLAIRON
RjÉbACTION
0. Boulevard des Italiens, ©
DE UUUX HEU EUS A MINUIT
ABONNEMENTS
Paria Départements
ÎJn jnoig. 5 fr. Un mois 6 fr.
Trois mois 13 50 Trois mois 16 fr.
Six mois 27 fr. Six mois. 32 fr.
Un an 54 fr. Un an 64 fr.
Etranger
Trois mois (Union postale). 18 te»
lAritiièMaÉ
fflûUïEMEHTS INSURRECTIONNELS
l'OPPOSÏTION DU PRINCi DE BULfiÀRIE
LA GRÈGE ET LES PUISSANCES
Mme LA COMTESSEDE €HAMBORD
LA. LOI CONTRE LES SOCIALISTES 11
LA LOI CONTRE, LES SOCIALISTES
MÉDIATION JE M. JOHN BRIGHT
Intervention de la Russie
Berlin, 31 mars.
On annonce de Saint-Pétersbourg que d'im-
portantes conférences ont lieu, dans cette
ville, entre les ambassadeurs russes à Vienne
et Berlin, et les. gouverneurs des provinces
méridionales. Trente mille hommes de nou-
velïes troupes sont arrivés à Lublin et à
Siedlce, près de la frontière autrichienne.
Le conflit diplomatique entre le Prince et
la Russie parait sur le point d'être tranché.
Il semble que la Russie, lasse des lenteurs
4es-diplom'ates,est résolue à rétablir L'ordre,
en Bulgarie par des moyens plus énergiques.
On ne peut entendre cette menace autrement
que, dans le. sens de la déposition du prince
Alexandre, et de l'occupation de la Bulgarie
par des troupes russes.
La Russie ne s'attend pas à une opposition
sérieuse des puissances. Tout se bornera à
une protestation de l'Angleterre et des autres
puissances.
Mouvements insurrectionnels
'Londres, 31 mars.
On croit ici que la Russie, en cas de guerre
entre la Grèce et la Turquie, a tout disposé
pour susciter des désordres sur la frontière
de l'Asie-Mineure, principalement en Armé-
nie.
D'un autre côté, on signale, dans la Macé-
doine, la présence de nombreux agents, pan-
slavistes qui cherchent à agiter cette con-
trée.
L'opposition du prince de Bulgarie
Vienne, 31 mars.
Le prince Alexandre a définitivement dé-
claré à la Porte, en réponse à sa note, qu'il
était obligé de persister à demander, dans
l'intérêt de la Bulgarie, qu'on le nom-
mât gouverneur do la Roumélie à vie. Le
prince estime que de nouvelles difficultés se
produiraient avec les puissances s'il n'était
nommé que pour cinq ans.
Le prince demande à la Porte de le laisser
kg tirer d'affaire tout seul, et la Porte semble
disposée à suivro cet avis.
11 y a peu de chances que le prince Alexan-
dre veuille écouter d'autres conseils. On ré-
pète qu'il se prépare à se faire proclamer roi
de Bulgarie, et qu'il a tout disposé dans ce
Mt.
On apprend de Constantinople que le com-
missaire turc Gadban-Efl'endi, qui a été rap-
pelé de Sofia, a eu une audience du grand-
vizir, qu'il a informé que le prince Alexandre
consentait à n'être nommé que pour cinq
ans, à condition de recevoir, de la part de la
majorité des puissances, un engagement do
le renommer à l'expiration de ,co terme.
On sait que cette proposition émane de
l'Angleterre, et qu'elle a été repoussée par la
Hussie..
La Grèce et les puissances
Vienne, 31 mars.
Devant l'attitude de la Grèce, qui a an-
noncé que si, dans le délai de dix jours, il n'a
pas été fait droit à ses réclamations, elle dé-
clarera la guerre, des puissances ont fait, au-
jourd'hui, une dernière pression auprès du
prince Alexandre, auquel leurs représen-
tants ont déclaré qu'en cas de refus de sa part
d'accepter d'être nommé gouverneur de
Roumélie pour cinq ans, les ambassadeurs,
réunis en conférence à Constantinople pas-
seront outre et ratifieront l'arrangement
turco-bulgare portant la nomination quin-
quennale.
Le 4 avril, deux nouvelles classes iront
renforcer l'armée grecque campée sur la fron-
tière de la Thessalie.
Madame la comtesse de Chambord
Goritz, 31 mars.
Madame la comtesse de Chambord a été
photographiée sur son lit de mort. Le cliché
est excellent et fort ressemblant, ce qui dé-
ment ?.e racontai1 d'un journal qui disait que
la mort avait tellement défiguré la défunte
qu'elle n'était plus reconnaissablo.
Quelques épreuves seulement seront tirées
de cette photographie, pour être distribuées
aux membres de la famille et aux personnes
qui ont.eu l'honneur de rester auprès de Ma-
dame dans les derniers temps de sa vie.
De nombreuses personnes arrivent, cha-
que jour, à Goritz, pour assister aux funé-
railles.
3La loi contre les socialistes
Berlin, 31 mars.
M. de Bismarck a fait renouveler la loi
«ontre les socialistes, qui a été votée avec 42
voix de majorité.
Encore, pour obtenir ce résultat,le chance-
lier a-t-il dû employer la menace. Comme le
Reichstag ne paraissait vouloir le renouvel-
lement de la loi que pour une année, M. de
Bismarck a déclaré que « le gouvernement
consentirait aune prolongation de deux ans,
quoique les déclarations faites la veille par
M. Bebel, d'après lesquelles le régicide et
l'assassinat en général font partie du pro-
gramme de son parti, semblent justifier une
prolongation plus étendue. »
Il a ajouté que, si la Chambre n'accordait
qu'une prolongation d'un an, le gouverne-
usent essayerait de prendre des mesures de
défense, sans loi. « Le sentiment de la néces-
sité de la loi, a-t-il dit, n'en deviendrait que
plus vif. »
M. Bebel, le député socialiste, affirme que
le prince de Bismarck a mal interprété ses
appréciations sur l'assassinat du czar Alexan-
dre. • ̃̃' ̃"̃•' -•- ̃ "•
M. de Bismarck soutient le contraire, en
s'appuyant sur le corn'ple rendu sténographi-
que, eten MsantobserïréràM. Bebel qu'il ne
dépend par conséquent que de son apprécia-
tion théorique, s'il considère la situation de
l'Allemagne comme identique & celle- ;4<3. la
Russie.
«Vous vous croyez par conséquent autorisé,
ajoute-t-il, à commettre un régicide dans ceiv
taines circonstances. Des lois exceptionnelles
sont donc absolument indispensables. >
Médiation de M. John Bright
Londres, 31 mars.
On ne désespère pas de voir la médiation
de M. John Bright produire d'heureux effets.
Personne n'est plus en mesure que lui de
concilier M. Gladstone et les dissidents.
Toutefois l'espoir n'est pas très grand, car il
ne faut pas oublier que ceux-ci insisteront
beaucoup sur l'autorité suprême de la Reine
et le veto du Parlement.
Or, M. Gladstone se trouve pris entre eux
et les Irlandais; s'il accède aux conditions
des premiers, il mécontente les seconds, qui
ne se déclareront pas satisfaits des demi-me-
sures préconisées par un grand nombre de
membres des Communes.
Slrt-»WI
On a remarqué depuis quelque temps
que le régime de la signature au bas des
articles s'introduit dans un journal du
matin qui, naguère, relevant l'étendard de
l'anonymat, l'avait planté sur le roc des
principes. Ce n'est pas ici, disait-on, l'or-
gane de telle vanité remuante ou de telle
ambition inquiète; c'est l'Evangile quoti-
dien, c'est la table de la Loi. Personne
n'a le droite en ce sacré papier, de s'appe-
lér Arthur ou Joseph; nous nous nom-
mons Légion.
D'ailleurs, ajoutait Celui (avec une
majuscule) qui commandait à la Répu-
blique française, quel intérêt auriez-vous,
mes amis, à déposer vos noms à côté du"
mien qui les effacerait ? Quia nominor
Léo. J
C'était même « un lion superbe et gé-
néreux ». Maintenant, il est mort, si bien
mort, que personne parmi lés siens n'a
plus l'air de se souvenir du tout qu'il ait
vécu. Il est remplacé par sa monnaie.
Disjecta inembra leonis. Chacun de ces
membres, épars et un peu ballants, s'a-
gite et veut, comme on dit, tirer la cou-
Yerture à soi. Surtout, ils paraissent tous
décidés à ne point laiss.er. dire que le
journal dogmatique s'est incarné d'è" nou-
veau en une personne, celle de M. Joseph
Reinach, pupille du Barras de Cahors, et
déclaré majeur pour prendre' sa succes-
sion.
Ils pensent avoir encore bien d'autres
raisons, dont nous ne nous soucions
guère, pour signer leurs écrits; mais, en-
lin, cette nouveauté, dans la République
française, réveille la question de la si-
gnature et de l'anonymat du « journa-
lisme personnel ou impersonnel
le premier fondé de toutes pièces par le
célèbre amendement que présenta M. de
Tinguy à la loi sur la presse, en juillet
1850. Ce parfait gentilhomme breton ne
savait pas bien ce qu'il faisait.
#*#
Depuis qu'il y avait en France une
presse politique, personne n'avait jamais
songé à y introduire le jeu des individua-
lités, qui n'aurait paru bon qu'à mettre en
péril la discipline des partis. Les journa-
listes eux-mêmes n'en avaient pas la pen-
sée. D'ailleurs, on n'était pas alors af-
famé, comme à présentée grosse etbasse
popularité. Il suffisait aux écrivains de
haut mérite, qui prirent part successive-
ment à la rédaction du Journal des Dé-
bats, Salvandy, de Sacy, Saint-Marc
Girardin, que telle note par eux caressée
fût reconnue pour être de leur main par
le monde politique et sesentours. Ils ne
souhaitaient point que leur nom remplit
la boutique et l'atelier.
Il en était de même des collaborateurs,
à la Quotidienne, de M. de Brian, ou à la
Gazette de France, de M. de Gerfoude,
qui, tous les deux, dressaient une jeu-
nesse ardente aux jeux de la plume et
de l'épée, car, si l'on ne signait pas son
nom avec de l'encre, on le signa souvent
avec son sang: les polémiques étaient vi-
ves et les polémistes chatouilleux. Et
puis tout se répand, tout arrive à être
connu pas un officier de la garde natio-
nale n'ignorait que le Constitutionnel
était fait par MM. Etienne et Jay; le Siè-
cle par MM. Chambolle et Odilon Bar-
rot le Courrier français, par Léon Fau-
cher. En ce dernier journal, M. Thiers
apportait souvent des « filets « on les re-
connaissait aisément à leur vivacité fa-'
milière, et aussi à la diversité des opi-
nions qu'y soutenait successivement le
« petit homme », baptisé par le maréchal
Soult, d'un si plaisant sobriquet.
Au reste, en ce temps-là, on ne conce-
vait guère le journalisme comme à pré-
sent. Presque pas de grands articles, sauf
sur les questions extérieures; très peu de
développements économiques; mais des
notes rapides, claires, précises. On savait
écrire courtement. Dans quelques feuilles
de haut vol, on ne distinguait presque pas
la politique de la littérature, d'où la plu-
part des hommes d'Etat de ce temps-là
étaient sortis. On abordait avec quelque
ampleur les points philosophiques. Dans
les occasions les plus solennelles même,
on ne signait pas. Dans le Globe,on tant de
talents extraordinaires se trouvèrent réu-
nis de 1825 à 1832, le célèbre fragment
Comment les dogmes finissent, parut sans
signature. Tout le Paris intellectuel savait
que cette étude était de Théodore Jouf-
froy l'auteur n'en souhaitait pas da-
vantage.
#*#
Au National, à la Réforme, même ab-
sence de noms propres. Armand Carrel
tédigea .presque seul le premier des dieux
organes républicains jusqu'en 1836, otfô
se fit tuer pai^dégoût de' son parti. Per-
sonne alors n?en douta. M. de GirardUi
lut l'instrument de ce désespoir héroïque.
A Carrel succéda Marrast. Celui-ci, aupa-
ravant, avait fait la Tribune, réputée le
plus grossier des journaux révolution-
naires et qui, maintenant, semblerait écrit
en style musqué, avec de l'encre délayée
dans de l'eau de rosé. Les colères du
marquis Marrast » étaient vives aussi
bien, en 1830, il avait demandé la place
de lecteur de la nouvelle Reine. Comment
eût-il pardonné au Roi de la lui avoir re-
fusée, et au Parlement de fournir des ma-
jorités au gouvernement du Roi? Cepen-
dant, la plus forte expression injurieuse
qu'il trouva contre la Chambre fut
« Prostituée! » Une vétille
Il semble que les rédacteursdes feuilles
républicainesauraient pu essayer aumoins
d'inaugurerlasignature, caril leur étaituti-
le de se faire connaître dans lesfégionspo-
pulaires. Cela est vrai; mais ils en avaient
d'autres moyens. Il est impossible de
nier qu'ils aient été sans cesse en com-
munication" avec l'élément révolutionnaire
par les sociétés secrètes. Ces communi-
cations forcées, et rebutantes avaient
même été l'une des grandes caiîses du
découragement de Carrel. Lorsqû'éa 1848
les noms de Marrast, de Flocon, dersim-
ples journalistes, parurent à côté" de ceux
de Ledru-Rollin et de Lamartine sur là
̃lîste du gouver»eîneîit'»*t))rôvisdireJ il»
étaient connus au même titre que Gaussi-
dière, membre de/toutes les affiliations
politiques, depuis.quinze ans.
A partir de 1835, le personnel des feuil-
les révolutionnaires s'était renouvelé. Au
National, à côté de Marrast, on avait vu
arriver Thomas, Trelat, Bastide, Duclerc.
Vers le même temps, de grands signes de
nouveautés prochaines se produisirent
dans le journalisme. M. de Girardin ar-
rivait avec « la presse à bon marché » et
le développement industriel.
#*#
Après 1848, il y eut naturellement un
nouveau débordement, semblable à celui
qui avait si cruellement agité le pays
aprèsl830. Ce futunenuée deléuilles éphé-
mères qui tomba sur lé pavé des barrica-
des quelques-unes étaient rédigées par
des écrivains de talent la Traie Répu-
blique, "par George Sand, Thoré,* Pierre
Leroux -T bientôt, le Dix-Décembre, par
Granier de Cassagnac, Solar, Vitu le
premier de ces trois ratapoils signa quel-
quefois, il aimait peu les déguisements et
les masques. En revanche, l'anonymat fut
sévèrement observé dans l'Assembléena-
tionale, où l'on ne: connut que le rédac-
teur en chef, Adrien de Lavalette.
La licence était, d'ailleurs, arrivée en
1850 à' un excès doTïtiBs" jours:qttë -îious
traversons peuvent à peine donner l'idée.
Vainement, deux ans auparavant, après
les journées de Juin, Cavaignac avait-il
passé onze de ces abominables papiers
« au fil de l'épée africaine ». L'anarchie
n'ayant point cessé, le pullulement re-
commença. L'Assemblée fit donc Une loi
sur la presse, loi très dure. Au cours des
débats, M. de Tinguy, grand coureur de
cerfs, grand tueur de loups, grand homme
de bien, d'ailleurs, grand royaliste, pro-
posa son amendement aux termes duquel
tout article de journal abordant une dis-
cussion politique, pliilosophique ou reli-
gieuse, devrait être signé par son auteur,
sous peine d'une amende de cinq cents
francs, et de mille francs au cas de réci-
dive.
Monsieur, luiditun de ses collègues,
votre petite invention est l'erreur d'une
âme généreuse.
C'est qu'en effet tous les motifs sur
lesquels se fondait M. de ïinguy étaient
tirés de cette illusion que personne n'aime
à s'avouer l'auteur d'un scandale, et que
beaucoup de gens/plutôt que de chercher
par ce méchant moyen le bruit et la for-
tune,préféreraient demeurer toute leur vie
obscurs et désargentés « Qui peut douter,
disait-il,que, dépouillé du manteau de l'a-
nonyme, un écrivain n'hésitera pas davan-
tage à jeter l'injure et la calomnie? Dès
lors, ne voit-on pas ce que la presse ga-
gnera en dignité, en sincérité, etc. ? » n
Allez, honnête gentilhomme Un autre
de ses collègues, ayant écouté la lecture
de cet amendement que, d'ailleurs, re-
poussait la commission se prit à rire;
c'était un sceptique, celui-là. « Essayons
toujours, dit-il, cela produira certaine-
ment du nouveau. »
Parbleu oui, cela en a produit, et
beaucoup. Cela, en premier lieu, devait
engendrer le journalisme personnel.
L'Empire n'abrogea pas « la loi Tin-
guy » l'Empire n'eut pas toujours la vi-
sion bien claire de son intérêt. Il tran-
chait alors du régime draconien il trou-
vait devant lui qui frapper et se plaisait
à ce jeu de la rigueur envers des enne-
mis qui méritaient ses coups; la pléiade
du Journal des Débats, les Prevost-Pa-
radol, les écrivains acérés du Courrier
du Dimanche il ne s'apercevait pas qu'il
élevait ses ennemis, qu'il dressait puis-
sance contre puissance et autel contre
autel.
Mais, bientôt, la lutte changea de na-
ture le milieu d'où ses adversaires
émergeaient par la signature et les pour-
suites judiciaires, sans parler des exécu-
tions administratives, ce milieu s'abaissa.
Gène fut plus la guerre des salons et des
académies; ce lut le recommencement
sourd de la guerre des rues. Des cham-
pions inattendus surgissaient, portés sur
le pavois par un seul article, quelquefois
par une seule injure; la gloire du premier
venu sortait d'entre les pavés. Rarement
il arriva qu'un grand talent vînt justifier
ces fortunés extraordinaires dont nous
avons été les témoins souriants ou indi-
gnés. On citera toujours M. de Rochefort;
mais après et sauf celui-là ?.~
Nous n'avons pas le temps d'examiner
si la loi Tinguy a ou n'a pas déna-
turé le journalisme français, en détrui-
sant la cohésion, l'unité du journal,
teintes ce que nous pouvons dire, c'est
gue cette loi fameuse a suscité les bires
Aàt*%aatre-Septemhre. et, par voie de éon»
séquëneBj l'opportunisme et lajaeobiiiiôrc
d'aujourd'hui.•̃
v II est donc bien certain qn'en 1850 M.
de Tinguy ne savait pas ce qu'.il faisait.
PAUL PERRET
raiiiMîoii
Mme la comtesse Olga de Puppi, mieux
placée que personne pour parler,- comme té-
moin de la dernière période de la vie et de la
mort de Madame la comtesse de Chambord,
me fait l'honneur de m'adresser la lettre sui-
vante
A monsieur M. de Pène, rédacteur en chef
du Gaulois.
Palais Lantieri Goritz, 20 mars.
Monsieur,
En vue de démentir certains bruits
faux, répandus par quelques journaux
républicains, je me suis décidée à vous
écrire pour déclarer la -vérité et vous prier
de la faire mettre dans votre journal
1° II n'est pas vrai que Madame soit
morte subitement. Elle était attaquée au
cœur depuis longtemps déjà et en souf-
frait elle était, do plus, paralysée des
jambes. Depuis un an, Madame se sen-
tait malade .et n'a voulu recevoir per-
^senjîe^ clic ij'a faitqu'unaseule ex-cepUoiv
îoïîb mars dernier, il y a quinze jours.
Sachant que M. le prince Ferdinand de
LutJingc-Faucigny était ici de passage,
ellç. a voulu le recevoir et l'a gardé très
longtemps; elle avaitune grande affection
pojir le prince de Lucinge. C'est la seule
personne qui ait été reçue depuis un an.
î)u 17 mars au 21, Madame a été très
affatissée; elle se sentait malade, entre-
voyait sa mort et l'annonçait.
Èe 22 elle était si mal, que j'ai dû faire'
revenir de Frohsdorf M. Huet du Pavil-
lon, attaché à la maison. Le 24 fut une
journée entière, pour ainsi dire d'agonie.
Mais jusqu'au dernier soupir, Madame
futtorte; elle priait pour elle et aussi
pour sa chère France.
2° Quant à ce qu'ont dit certains jour-
naux que Madame « détestait la famille
d'Orléans», je peux le nier formellement.
Celui que Monseigneur le comte de
Chambord ayait reconnu pour son succes-
seur, Madame le reconnaissait pour son
Roi^et elle ne parlait jamais
nération.
Je tenais, monsieur, à éclaircir les
deux points de la maladie et de la mort de.
Madame, et de ses sentiments pour les
priijces d'Orléans.
Veuillez, je yous prie, insérer ceci dans
'voirejouriial c'est la vérité racontée par
une personne qui 'n'a' pas quitté-Madame'
d'un jour depuis plus d'un an. ·
Avec mes remerciements, recevez, mon-
sieur, l'assurance de ma considération
distinguée.
̃̃̃ Comtesse Olga de Poppi,
Dame de la maison do Madame.
La lettre si intéressante qu'on vient de lire
est suivie d'un posl-scriptîim, dans lequel
Mme do Puppi autorise, si elle est jugée né-
cessaire, la publication de sa lettre, tenant
avant tout à ce que la lumière soit faite sur
les deux points de fait et de sentiment
qu'elle précise.
Le témoignage de Mme la comtesse do
Puppi était trop important, il fait trop d'hon-
neur à l'auguste princesse dont les roya-
listes français sont en deuil, pour qu'il nous
ait paru possible de ne pas donner à nos" lec-
teurs, telle que nous l'avions reçue, une affir-
mation qui emprunte à la signature dont elle
est revôtue une autorité sans réplique.
Devant cette lettre do Mme la comtesse
de Puppi tombent les bruits répandus
par des personnes qui avaient attribué à Ma-
dame la comtesse de Chambord leurs propres
sentiments. L'auguste veuve d'Henri de
France sentait et pensait en tout comme Ce-
lui dont elle partage'a l'exil et qu'elle vient
d'aller rejoindre dans lapatrie céleste. H. P.
LA fiii DIS filMIS
Par un sentiment de pudeur, qui étonne'
dans une époque aussi dépravée que la nô-
tre, les séances du Conseil municipal avaient
jusqu'à" présont été tenues secrètes. On sa-
vait bien, par les journaux, que Cattiaux
laïcisait, que Mesureur jonglait avec les
nofns des rues, que Michelin était incorrupti-
ble mais eniin, personne ne les avait vus
opérer eux-mêmes; tous cela se passait dans
des coins obscurs, et, si les Parisiens étaient
obliges de manger la cuisine de leur Conseil
municipal, ils ne sentaient pas, au moins,
l'odeur des fourneaux.
Ce dernier vestige de la visille pudeur
française, qui est aussi fameuse que la vieille
gaieté, vient de disparaître. Une loi nouvelle,
que les générations futures ne maudiront ja-
mais assez, autorise dorénavant le public "à
assister au repas des animaux, tous les jours,
de deux à quatre. Hommes, femmes et en-
fants, tous les sexes et tous les âges, auront
le droit de contempler, sans payer, ce spec-
tacle répugnant. Horrible détail! ilsseront
assis, le plus commodément du monde, sur
des sièges rembourrés, et.- des rafraîchisse-
ments leur seront offerts par l'administra-
tion, ce qui est bien fait pour attirer la foule.
Et on parle de la passion de Néron pour les
combats de gladiateurs et les jeux féroces
des cirques romains 1
Un intervalle de quelques centimètres à
peine séparera le public des animaux; on ne
songe pas sans frémir aux suites que
peut avoir cette imprudence inqualifiable et
qui sera vivement blâmée par toutes les na-
tions civilisées. Il suffira qu'un des fauves,
dans un mouvement de fureur, étende la
patte pour mettre en pièces deux ou trois
malheureux spectateurs. Supposez qu'un
pauvre petit enfant, que sa famille aura con-
duit là .comme au guignol, se penche un peu
trop et tombe dans la fosse; la plume hésite
devant cette terrible éventualité.
Il aurait été pourtant bien simple d'éviter
les accidents en disposant tine grille entre le
public et les conseillers municipairx; mais
les législateurs ne songent jamais aux choses
CSSÔTltiôllcS»
Notez bien. que cette grille n'eût pas coûte"
très cher,et qu'on aurait pu passer des petits
pains aux bêtes à travers les barreaux, ce
qui est un spectacle bien parisien.
On a voulu économiser quelques milliers
de francs. Dieu veuille qu'on n'ait pas à re-
gretter amèrement cette lésiûerie l
~~ta-
lloc-Ioles Parisien
L E S G R A NOS ANTIQUAIRES
•- M, Malinet
Avant-hier ont été célébrées les obsèques
d'un des antiquaires les plus estimés et les
plus considérés de Paris. Une foule consi-
dérable de collectionneurs, de confrères,
d'amis surtout, se pressaient dans l'église
de la Trinité, pour rendre un dernier hom-
mage au négociant et à Férudit, Ces mani-
festations muettes et touchantes en valent
bien d'autres. M. Malinet tenait une grande
place dans le commerce de la curiosité.
Dépuis longtemps déjà, sous l'Empire sur-
tout, il était le conseil de nombreux ama-
.teurs. A la formation de combien de gale-
ries présida-t-il? Pour ne rappeler que les
plus célèbres celles du duc de Morny,
de M. Oppenheim les collections du
comte Mniszeck, du duc de Persigny, de
Khàlil-Bey. LL. MM. l'empereur Napoléon
III et l'impératrice Eugénie l'honorèrent
particulièrement de leur confiance.
Il était le mandataire de si riches ama-
teurs que sa présence dans une vente
on le comprend lui valait toutes les
prévenances possibles de la part des com-
missaires-priseurs. Mais, personnellement
aussi, il était-amateur et il n'hésitait pas à
payer de très gros" prix les tableaux ou les
curiosités dont son coup d'œil très sûr lui
révélait la valeur. Sa maison d'affaires, située
au quai Voltaire, s'étendant sur la cour au
rez-de-chaussée et au premier étage, de-
puis plusieurs années, était dirigée par
son gendre, M. Grimberg, qui a su se
concilier, comme lui, toutes les sympathies
des collectionneurs et des confrères.
M. Malinet, depuis la mort de sa chère
compagne, était, lui aussi, frappé à mort. Il
y a quelques années, LuiQtElîe,às.ns cette
même église où leur a été donnée l'ab-
soute, ils nous avaient invité à assister à
leurs noces d'or. Nous n'oublierons jamais
combien ces deux vénérables époux étaient
touchants et respectables dans leur bon-
heur. Cinquante années d'une union des
plus heureuses avaient rendu plus sûre,
sans l'affaiblir, cette tendre affection qui
les unissait, et, ce jour-là, au milieu de
leurs enfariiSj .de leurs petits-enfants et de
leurs amis, ils souriaient comme deux
jeunes mariés au printemps de la vie.
Avec M. Malinet s'éteint presque une
génération d'hommes en qui se personnifia
le développement du goût des antiquités
en. France, nous pourrions dire en Eu-
rope, .̃ ~eterdeley
M. ïïeurdeley
Autre célèbre antiquaire, dirigeant la
plus ancienne maison de curiosités de Pa-
ris et y rattachant glorieusement cette
partie si intéressante de l'ameublement,
est mort aussi il y a peu de temps. Devenu
aussi amateur que ses plus riches clients,
il laissa des collections dont les vacations,
il y a deux ans, produisirent plus de huit
cent mille francs.
Son fils un homme de goût, fort in-
struit continue avec succès à diriger la
la maison du pavillon de Hanovre, et la
croix de la Légion d'honneur, dont il fut
décoré, n'était que la très juste récom-
pense de ses efforts constants pour le
perfectionnement de la fabrication des
meubles et des bronzes de style. Il a fait
reproduire tout l'ameublement de Trianon,
et je l'avoue, à sa gloire et à la gloire de
notre siècle, son œuvre .vaut celle qui
l'inspira.
M. Franc s
C'était l'ami, le visiteur quotidien de
Beurdeley père. Tous les jours, on le ren-
contrait et à heures fixes au pavillon
de Hanovre, puis chez Rouzé, le joaillier
du boulevard des Italiens, puis chez Char-
donnier,.au palais Royal, où il venait se
rendre compte des trouvailles faites par
ses confrères, les leur acheter quand c'é-
tait miniatures, boîtes, tableaux ou argen-
terie, sa spécialité. On le rencontrait aussi,
à deux heures, chez Rollet, le pâtissier, où
il goûtait d'une brioche et d'un verre de
bordeaux. Sobre par goût et par raison, il
ne prenait, le matin, qu'un peu de café à
l'ancien jardin Turc aujourd'hui Bon-
valïet et le soir il dînait régulièrement
à sept heures, dans la semaine, au Rocher
de Cancale, rue Montorgueil, le dimanche
chez Véfour, d'où il se rendait régulière-
ment au théâtre.
Pendant soixante ans il habita, rue Por-
tefoin, le même appartement; il occupa
dans chaque théâtre le même fauteuil, et
porta un costume invariable de coupe
chapeau de soie à larges bords, redingote
marron à longue jupe, gilet et pantalon
noirs de drap ou de mérinos, selon la tem-
pérature. Il vécut ainsi jusqu'à quatre-
vingts ans, entouré de l'affection et de l'es-
time des milliers de personnes qui le con-
naissaient. Qui n'a pas connu et apprécié
le papa Franc ? comme on l'appelait à
l'hôtelDrouot.
H. Guénot
Le successeur de Laurent, le marchand
de cannes et d'articles de fumeurs si re-
nommé du palais Royal, fut le concurrent
le plus direct du père Franc. Adjoignant,
par amour du bibelot, à ses vitrines d'ob-
jets modernes extra-chics des bonbon-
nières, des boîtes, des souvenirs, des
éventails, des miniatures enfin, tous ces
mille riens qui furent les caprices de nos
grand'mères et sont l'objet de nos pas-
sions aujourd'hui, M. Guénot, grâce à son
goût exquis et aux connaissances qu'il ac-
quit bien vite, devint un passionné dans la
partie, et il se lança dans l'ameublement
avec une rage couronnée de succès, rage
que nous supplions soit dit en passant
M. Pasteur de ne pas guérir.
C'est rue Meyerbeer où, depuis quelques
années, il avait rempli des salons de mer-
veilles artistiques, que la mort l'a frappé.
M. Perdreau, son gendre, qui par amour
pour le bibelot le secondait depuis trois
ou quatre ans, lui a succédé et tient avec
succès les rênes de cette importante mai-
soà,
M. Fournies
Mort aussi l'an passé. Ses belles collec-
tions de porcelaines' de Sèvres, de Saxe,
de Chine, du Japon, ont témoigne de SeS
préférences? Il s'occupait spécialement de.
céramique, et dans son magasin du fau-,
bourg Montmartre, le soir, c'était le ren-
dez-vous des collectionneurs de porce-
laines venant voir les acquisitions qu'il.-
avait faites le jour à l'hôtel D.youot. Son
fils aîné, aujourd'hui, continue les affaires^
comme on dit en style commercial.
Hier
ou du moins il y a quelque temps, le fau-
bourg Saint-Germain et notamment le
quai Voltaire étaient le point de repère,
des collectionneurs; la majeure partie des
antiquaires y étaient installés*. C'est là que,
commença et il y a peu de temps i
Mme Lelong, au coin de la rue du Bac,/
dans un petit magasin qui existe toujours
sous l'égide protectrice A la croix d&\
Jeannette; c'est là que Caillot étudia les{
faïences anciennes c'est là, toujours sur j
sur ces mêmes quais, que Rouveyre corn– (
mença, que Delange autrefois rédigea des-
catalogues importants.
Aujourd'hui
le quai est déserté. Le commerce de la cu«
riosité est principalement rue de la Chaus-»(
sée-d'Antin, rue de Châteaudun, rue La-p
fayette, rue Laffitte, rue Saint-Georges i:
aujourd'hui Mme Lelong possède des mil-i
lions en objets merveilleux entassés dans'
son hôtel de la rue Bretonvilliers Caillot
a un charmant magasin rue Lafayette, en- à
touré d'une foule de concurrents, nou-
veaux venus dans la partie, les Séligmann,
les Chape, les Léon, les Samson, etc.
Barre, Ghaussée-d'Antin, au; fond d'une
cour, dans un rez-de-chaussée sans appa–
rat, brasse des affaires colossales. Stettiner,
qui débuta rue de Choiseul, vient de s'ins-,1
taller rue Saint-Georges, après avoir été:
successivement rue Halévy et Chaussée-
d'Antin, faisant partout de merveilleuses,
spéculations.'
Miallet, fidèle au poste, continue rue Le
Peletier cette, maison si justement consi--
dérée. Jamarin, rue de Clichy, possède
couramment des curiosités et des meubles
superbes. Montvallat, que la paralysie:
frappa il y a trois ans, trouve encore
moyen d'acquérir des boiseries de trois'
cent mille francs et de brasser des affaires
extraordinaires.
Comment nommer les centaines d'anti-,
quaires connus aujourd'hui? Mais ce que-
l'on peut constater, c'est que le règne du;
bibelot a fait bien des fortunes brillantes-
autant que légitimes.
ARTHUR BLOCHE
Nos Echos
PETITE BOURSE DU SOIR t BOURSE DE LONDRES
(Cours de 10 h.) (Clôture)
30/0. 80 30 Cons.21/20/0 »» »/»
41/3 0/Oûi.) 108 77 Cons. 3/0 100 3/8
Turc. 1398 Italien 97 17-.
Banquo ott. 516 20 Turc. 18 96
Chemins ot. »s »» Banque" ottom. 517 25
Egyptienne. 341 25 5 Espagnol. 56 13/16
Ext.espagn. 57 »/» Egypte 341 30
Rio .236 25 Suez.. 2088 30
Hongrois. 82 5/8 Rio 269 35'
Marché ferme.
Change: Londres, 25 16 Berlin, & vus,
81 lu; Vienne, à vue, 50 05; pièce do 20 fr. au.!
change do 9 995.
PETITE GAZETTE DES ETRANGERS Y
Françai?, 8 h. Le Demi-Monde.
Opéra-Comique. 7 h. 1/3. Le Nouveau Séi*
gneur. Zamya.
;Nations, 8 h. Première représentation de les
Ménages de Paris.
Musée Grêvin. Galerie des célébrités mo-
dernes et do dioramas historiques. Germinal,
grand tableau dramatique. Tous les soirs, con»
cert par le nouvel orchestre italien,– L'Eldorado;
par le téléphone `
LE MONDE ET LA VILLE
Hier, premier jour du concours hip-<
pique.
Il a commencé, comme toujours, con
sordini. Les grands jours sont les der-
niers jours.
Peu de monde, hier, dans la tribune
militaire; la tribune réservée, assez
garnie. Il faut faire la part du mauvais
temps. La pluie et le deuil de Madame la
comtesse de Chambord faisaient dominer
les toilettes noires ou sombres comtesse
de Saint-Roman, baronne Jules Legoux,
marquise de Valdora et comtesse Mena-
brea, Mme Gavini de Campile, etc.
On sait que le prix des cartes d'abon-
nement a été porté, cette année-ci, à 70
Irancs. Les 10 francs d'écart avec l'ancien
prix écarteront-ils quelques personnes? 2.
#
Mgr le duc de Nemours assistait à la
réunion.
Reconnu parmi les hommes, çà et là
le comte de Münster et sa fille, le comte
de Chaudordy, le baron Adolphe de Roth-
schild, le comte de Gontaut, le prince de
Chimay, M. Albareda, ambassadeur d'Es-
pagne; le marquis de Campaigno, le due
de Morny, le général de Biré, le général
de Lassalle, M. Le Gonidec, le colonel da
Rothwiller, le comte Nicolas Potocki, etc.
En tout, cinq mille entrées.
S. M. la reine Isabelle II d'Espagne
est arrivée -hier matin par l'express de
Madrid.
A cinq heures et demie, se. trouvaient
à la gare, pour lui souhaiter la bienvenue,
S. Ex. M. Albareda, ambassadeur d'Es-
pagne les marquis de Guell et de Valcar-
los,lefnarquisdeNovalles,MM. de Balles-
teros, Chacon y Silva, Perez Caballero,
de Alvear, attachés à l'ambassade espa-
gnole le prince de Hanau, S. A. don Phi-
lippe de Bourbon, M. Thors et M. Peral, `
président de la commission des finances
espagnoles à Paris.. °'
Sa Majesté, nullement fatiguée de son
voyage, s'est entretenue pendant un quart
d'heure avec les personnages qui étaient
venu à sa rencontre.
Elle s'est rendue ensuite au palais de
Gastille, accompagnée de Mme la du-
chesse de Hijar, du marquis de 'Villa
Segura, de S. Exe. l'ambassadeur d'Es-
pagne, de ses neveux les marquis da,
Guell et de Valcarlos, du prince Philippe
de Bourbon et de M. Borda,
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