Titre : Alger républicain / directeur Pascal Pia
Éditeur : El Djazaïr Djemhouria-Alger républicain (Alger)
Date d'édition : 1939-04-22
Contributeur : Pia, Pascal (1903-1979). Directeur de publication
Contributeur : Camus, Albert (1913-1960). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34451035j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 avril 1939 22 avril 1939
Description : 1939/04/22 (A2,N198). 1939/04/22 (A2,N198).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t581630f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-10168
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/03/2021
§3 ’Km&ê - W ïgg - SarnïHT 22 Xvrtl T93S
alger républicain
l 'Rédaction - Administration •- Publicité : 9, rue Kœchlin - Té/. : 271-28 * 274-11 - Ch. Post. 238.21 - ALGER — Bureau de publ. : 13, r. Jules-Ferry
s fi
Pour M. Reynaud
le “lampiste” reste
1 ennemi n° 1
LE GOUVERNEMENT ACCENTUE
SA POLITIQUE D’INEGALITE FISCALE
ET U’INJUSTICE SOCIALE
La plupart des nouveaux décrets-lois pris hier en Conseil des ministres
frappent durement les travailleurs
Une taxe de I % sur tous les paiements est instituée
La durée de la semaine de travail est portée à 45 heures
20.000 cheminots auxiliaires
vont être ietés à ta me
Les candidates au titre
de “Mademoiselle de France 1939”
L’Office du blé sera en fait supprimé l’année prochaine
Certains grands travaux seront abandonnés, etc., etc.
CDe notre correspondant particulier)
Paris, 21 avril. — Les événements se
sont précipités. Pour couper court aux
résistances qui s’affirmaient au sein du
Cabinet, la convocation brusquée d’un
Conseil des ministres a été décidée hier
dans la nuit.
A l’heure où nous jetons ces quelques
lignes sur le papier, les membres du
Gouvernement délibèrent encore à l’E
lysée et nom en serions réduits aux
conjectures, si les milieux officieux
n’avaient indiqué déjà les grandes li
gnes des projets gouvernementaux. Le
Conseil peut modifier diems le détail
certaines mesures envisagées, mais il
apparaît gu# le fond du problème sor
tira intact de sa discussion.
La politique de déflation, qui a fait
ses preuves néfastes dans le passé, con
tinue. Cinq mois à peine après la pu
blication de ses premiers décrets-lois,
M. Paul Reynaud revient à la charge
pour accentuer sa politique d’inégalité
fiscale et d’injustice sociale- Le nouveau
plan soumis à l’approbation du Conseil
des ministres comprend une trentaine
de décrets-lois financiers, économiques
et sociaux. Pour alimenter le Trésor
d’ « argent frais », le Conseil est invité
à instituer une taxe de un pour cent
sur tous les paiements. Notons que, par
l’incidence habituelle des impôts indi
rects, cette nouvelle taxe frappera au
maximum les travailleurs et les classes
moyennes. Un forfait sera institué pour
le petit commerce. Quant au rendement
de la taxe, il est évalué à une dizaine
de milliards par an.
M. Paul Reynaud, par ailleurs, au
rait envisagé une aggravation de l’im
pôt de deux pour cent sur les traite
ments et salaires, mais ses collègues du
gouvernement Vont amené à abandon
ner ce projet au cours des conférences
interministérielles de ces jours derniers-
Le décret qui autorise une nouvelle
émission de bons du Trésor sera, aux
dernières nouvelles, dérivé jusqu’à nou
vel ordre sur une voie de garage.
La seconde tranche de décrets con
cerne les économies : compressions et
diverses modifications du régime finan
cier des collectivités locales. Les offices
sont également atteints, notamment
l’Office du Blé qui sera pratiquement
jeté à bas dès Vannée prochaine.
La réaction, qui s’attache à ruiner
l’œuvre réalisée par le Front Populaire,
marque, là, un point sérieux.
En ce qui concerne les chemins de
fer, cm prévoit le licenciement de vingt
mille auxiliaires, ce qui enrichira sin
gulièrement les cadres du chômage.
Par ailleurs, le temps de travail sera
augmenté, aussi bien dans les réseaux
que dans les services publics et concé
dés.
Enfin, dans l’industrie privée, la ma
joration de tarif des heures supplémen
taires qui commencent, comme ü se
doit, à la 41® heure, commencera désor
mais à la 46® heure . Tout simplement !
M. Paul Reynaud a tenté de voiler
le caractère unilatéral de son plan par
l’annonce d’une limitation des béné
fices des entreprises travaillant pour lu
guerre et là mise sur pied prochaine
d’un projet de luttes contre la fraude
fiscale.
L’heure ne se prête pus aux polémi
ques, mais on ne peut s’empêcher de
remarquer que, sous le couvert de la
Défense nationale, le ministre des Fi
nances poursuit sans relâche son œu
vre de réaction sociale. Quand la con
fiance du grand capital menace de flé
chir, il la ranime par la perspective de
gains nouveaux. Et tout naturellement,
les masses laborieuses font les frais de
l’opération.
Rappelons, pour mémoire, que la ré
partition des charges imposées, il y à
cinq mois, s’établissent pour les indus
triels et les sociétés capitalistes à un
impôt de dix pour cent sur les bénéfices
réalisés par la diminution du taux des
heures supplémentaires, par l’augmen
tation de l’impôt sur le revenu et de
l’impôt sur les valeurs mobilières et par
une taxe sur les sociétés. Dans le même
temps, la classe ouvrière et les petits
contribuables sont lourdement frappés-
Enumérons : taxe de deux pour cent
sur les salaires et revenus profession
nels, augmentation de l’impôt sur les
revenus et salaires, majoration des im
pôts de l’exercice 1938, augmentation
du prix du vin, du sucre, du café, du
tabac, augmentation des tarifs postaux
et téléphoniques, diminution du taux
des heures supplémentaires, restriction
de la législation sociale et licenciement
de quarante mille cheminots.
Peut-on parler de juste répartition
des charges ? Il ne viendrait à l’esprit
de personne, sinon au ministre des Fi
nances, de soutenir ce paradoxe. Au
jourd’hui, M. Paul Reynh.ud « remet
ça ». Le pays républicain consentira
tous les sacrifices pour sauvegarder ses
libertés que menace le fascisme interna
tional, mais il n’oubliera pas non plus
l’injustice qui lui est faite.
E.-P. DIZARD.
nécessité par la situation internationale.
« Le Conseil a également pris un dé
cret réprimant les propagandes alimen
tées par des fonds de provenance étran
gère. »
LES DECLARATIONS
RADIODIFFUSEES
DE M. REYNAUD
L’énumération officielle
des nouveaux décrets
Paris, 21 avril. — Le communiqué
habituel déclare :
« Le Conseil des ministres a siégé
cet après-midi, à l'Elysée, sous la pré
sidence de M. Albert Lebrun, de 16
heures 30 à 18 h. 45.
« M. Daladier a fait l'exposé de l’en
semble des nécessités de la Défense na
tionale, appelant le Conseil à prendre
de nouvelles décisions.
M. Paul Reynaud a passé en revue
la situation économique, financière et
monétaire, qui est satisfaisante après
cinq mois d'efforts continus. L’impor
tance des charges de la Défense natio
nale exige un nouvel effort de la na
tion. effort qui portera sur toutes les
catégories de citoyens. En conséquence,
les décrets-lois suivants ont été pris
pour le nouvel effort de la Défense
nationale :
« 1° Décrets autorisant rengagement
et l’ouverture de crédits pour la Guerre,
la Marine, l’Air et les Colonies ;
« 2° Accélération des paiements, spé
cialement ceux intéressant la Défense
nationale ;
« 3° Organisation du ravitaillement
des populations en temps de guerre;
« 4° Décret relatif à la distribution
des masques à gaz.
« Mesures correspondantes. — A)
Concours demandé à la fortune : 1°
Contrôle des revenus pour la répression
de la fraude fiscale ; 2° Taxation d’of
fice forfaitaire de certains revenus non
assujettis d’après les signes extérieurs;
3° Limitation des bénéfices des entrer
prises travaillant pour la Défense na
tionale.
« B) Création d’une taxe d’armemenï
et dégrèvements fiscaux : 1° Création
d'une taxe d’armement de 1 p. 100 sur
les paiements; 2° Dégrèvement de 20
p. 100 sur la patente; 3° Relèvement à
500-000 francs du maximum du chiffre
d'affaires à bénéficier du forfait en
matière d’impôt sur les bénéfices in
dustriels et commerciaux ; 4° Assou
plissement du régime de la taxe sur
la production, exonération fiscale des
biens ruraux; 5° Exonération fiscale
des bons de 3 ans.
« C) Allègement de la charge de
l’Etat (propositions du Comité de réor
ganisation administrative): 1° Régime
industriel; 2° Concours du Trésor pour
la résorption des excédents de blé de
1938, mesures prises pour en éviter le
retour ; 3° Réduction des grands tra
vaux ; 4° Réduction des crédits pour
les routes; 5° Révision des participa
tions publiques; 6° Réorganisation ad
ministrative de la Caisse de crédit des
départements et communes ; 7° Réfor
me du régime administratif de la Ville
de Paris et de la Seine; 8° Révision du
régime financier des régies administra
tives ; 9° Résorption du personnel en
surnombre dans l’administration des
services publics; 10° Mesures concer
nant le personnel auxiliaire de la S.N.
C.F. ; 11° Simplifications administra
tives en matières d’offices.
D) Concours demandé au travail :
1° Régime du travail à échelle mobile;
2° Régime du travail dans la Marine
marchande; 3° Décret limitant la li
berté de l’embauche.
« E) Mesures économiques : 1° Dé
cret en faveur de la reprise de l’indus
trie du bâtiment; 2° Aide .à l’armement
libre.
« P) Mesures diverses : Décret pour
la prorogation de la Loterie nationale;
émission de bons d’armement de 2 ans
permettant. dé réaliser dans le cadré
a un plan dé 3 ans l’effort d’armexrient
Paris, 21 avril. — Prenant la parole
ce soir, devant le micro, M. Reynaud
a commenté les décrets-lois pris ce soir
en conseil des ministres. S’adressant au
pays, le ministre des finances a amnon-
et qu’il avait « le rude devoir de de
mander de nouveaux sacrifices pour
faire face à des faits nouveaux. »
« Nous sommes tous, que nous le vou
lons ou non, dit-il, les personnages
du drame pathétique qu’est celui de
droit d’exiger une répartition équitable
des charges nouvelles. »
L’orateur trace un tableau de la si
tuation de l’Europe. A TOuest, de pe
tits peuples siont résolus à se défendre.
L’un inondera son sol; l’autre se fera
tuer plutôt que de courber une tête
qu’il porte haut depuis des siècles. Au
milieu d’eux, la France.
« Plus elle est menacée, plus elle
grandit. La force n’a jamais été plus
nécessaire à elle-même et au monde. Si
elle disparaissait demain, que pourrait
l’Angleterre ? Que pourrait meme la
grande Amérique ? >
M. Reynaud constate que l’unanimité
réclamée par quelques-uns est aujour
d’hui réalisée.
« Personne ne croit plus que la dé
mission de la France en Europe puisse
assurer l’indépendance du pays, l’inté
grité de l’Empire. Le fantôme du re
pliement impérial disparu, il ne reste
que la réalité de l’équillibre européen.
IL n’y a plus chez nous qu’un seul
parti, celui de la force française, fforce
que lé gouvernement a le devoir d'ac
croître et de demander les sacrifices
nécessaires pour cela.
« Les premiers efforts du gouverne
ment sont déjà couronnés de succès.
Les rentrées d’er et la reprise écono
mique ont permis d’affronter avec sé
rénité l'épreuve que nous subissons de
puis le 15 mars.. L’étape la plus dure,
pauce que la première a été franchie
grâce à la confiance accordée au gou
vernement. Qn va pouvoir franchir la
seconde étape annoncée le 12 novembre
pour le début de cette année. Ï&. était
alors facâle de prévoir déjà up nouvel
accroissement des charges militaires.
Une épreuve de force
* Eln quatorze mois, nos adversaires
ont remporté de grandes victoires grâce
au rendement des usines de guerre. Des
pays entiers sont redescendus dans les
caveaux de ^histoire, tandis que sim
plifiait la course aux armements et à
ceux qui voulaient conserver et aug
menter leur avance, la France et l’An-
gfteterre ont répondu piar Lin nouvel
effort.
c Cela coûtera 16 milliards, 15 mil
liards à trouver. , -rite épreuve de force
autre les régime^ totalitaires et le ré
gime de la liberté qui est lie nôtre, cette
épreuve de force, nous devons la ga
gner. Nous disposons des ressources né
cessaires, sans rompre avec le passé,
dans renoncer à nos manières de vi
vre, sans envoyer du jour au lende
main des jeunes hommes dans des
camps die travail ou jeter pèle mêle à
à l’usine, pour faire 60 heures par se
maine des gens de toutes les profes
sions, après avoir imposé la carte de
pain et de travail et avoir assigné une
boutique pour les achats sous peine
d’amende. *
L’augmentation
de la durée du travail
M. Reynaud déclare qu’il ne veut
pas « faire tomber sur l'économie fran
çaise le couvercle étouffant du contrôle
des changes, du contrôle des prix, du
contrôle de la main-d’œuvre qui abais
seraient. chaque jour, le niveau de la
vie du pays. Dans une démocratie libre,
le caporalisme, l'esclavage brutal n’est
pas nécessaire pour obtenir un effort
qu’il risquerait, au contraire, d’entra
ver.
« Nous voulons défendre avec son
existence, les idées que la France re
présente dans le monde. Mais la course
aux armements exige de tous les pays,
totalitaires ou non, un effort immense.
« Plus se détruisent les richesses dans
les usines die guerre, plus il faut pro
duire de richesse dans le reste du pays.
Ceux qui ne sont pas mobilisés doivent
travailler plus, pour remplacer ceux
sous les drapeaux. Gela s’impose d’au
tant plus que les Français ont pour
voisin un peuple de 85 million® d’habi
tants qui travaille 60 heures par se
maine.
(Suite en troisième page)
Eu vue de l’élection de « Mademoiselle de France 1939 », une première
sélection a été effectuée d’où sont sorties victorieuses Mlles Gilberte Miller,
Ginette Rogez, Line Carrel et Evelyne Mary
Pour faire échec au message de M. Roosevelt
Le Fuhrer demande
à divers Etats
s’ils ont jamais redouté
une agression du Reich
Paris, 21 avril. — Si l’on en juge par
certaines informations parvenues ce
matin de diverses capitales de l'Europe
centrale et orientale, il semble que le
gouvernement allemand ait posé par la
voie diplomatique les questions suivan
tes à tous les Etats voisins du Reich :
« Est-il exact que vous redoutiez une
agression de l’Allemagne ? Avez-vous
fait part des craintes de ce genre aux
Etats-Unis ? »
Le caractère captieux de ces deux
questions est, il va sans dire, de nature
à mettre dans l’ambarras les gouverne
ments intéressés. Aussi de toute éviden
ce faudrait-il s’attendre à une série de
réponses assurant au Reich que ces
Etats n’ont jamais songé à une agres
sion de sa part. C’est là un usage de
courtoisie internationale et une mesure
élémentaire de prudence.
Ainsi, dans ses discours du 28 avril,
Hitler tirerait argument de ces « certi
ficats », pour tenter de mettre, à son
tour, M. Roosevelt dans l’ambarras vis-
à-vis de son opinion publique et surtout
le Sénat américain, qui doit examiner
trèis prochainement le problème de la
révision ou de la prorogation pure et
simple du Neutrality act.
Reste à savoir si l’opinion publique et
les milieux politiques américains se lais
seront abuser par ce genre de propa
gande.
La presse nazie
exalte la volonté de combat
du soldat allemand
Berlin, 21 avril. — Toute la presse
allemande consacre, ce matin, aux
grandes manifestations qui marquèrent
hier le 50 anniversaire de M. Hitler'.
Les journaux voient dans ces manifes
tations « une démonstration de la vo
lonté de défense allemande ».
La Berliner Boersen Zeitung insiste,
particulièrement sur la volonté de com
bat que témoignèrent hier les soldats
"et le ''peuplé berlinois. Après avoir dé
claré que le chancelier Hitler a porté
« le flambeau de l’esprit soldat à tra
vers la riu.it de la déchéance », elle
ajoute : C’est vers lui que de centai
nes de milliers de poitrines montait ce
cri : Fuhrer commande-nous nous te
suivons ».
Par ailleurs, la presse allemande pu
blie d'abondants extraits du discours
prononcé hier par M. Mussolini. On
note le commentaire de la Deutsche
Allegemeine Zeitung ;
« En adressant des paroles très du
res aux pourvoyeurs et aux prophètes
de catastrophes, aux fatalistes profes
sionnels, aux politiciens de marais, M.
Mussolini a répondu très clairement au
président des Etats-Unis. Le ministre
des Affaires étrangères de Grande-
Bretagne pourrait aussi tirer une le
çon, très Utile de ce discours ».
L'INDIGNATION DU MONDE MUSULMAN
CONTRE LE DERNIER COUP DE FORCE ITALIEN
mm
Une grande manifestation g eu lieu à Beyrouth pour protester contre l’agression italienne eu Albanie
Les gouvernements
français et anglais
examinent de concert
des propositions soviétiques
Londres, 21 avril. — Dans les mi
lieux autorisés de Whitehall, on admet
que des conversations ont eu lieu entre
les gouvernements anglais et français
sur les propositions soviétiques et que
des conclusions définitives en sont sor
ties.
On ajoute qu’il est encore impossible
de prévoir à quelle date la réponse
franco-anglaise sera donnée à Moscou.
On manifeste aujourd’hui moins de
réserve que les jours précédents et on
déclare que les gouvernements britan
nique et soviétique entendent résolu
ment contrecarrer toute nouvelle agres
sion en Europe.
« On ne peut plus se fier
aux promesses
de MM. Hitler et Mussolini »
déclare M. Eden
Londres, 21 avril. — Prenant la pa
role devant plusieurs milliers de per
sonnes assemblées à BridMngton, M.
Anthony Eden a déclaré que tout le
monde en Grande-Bretagne voulait la
paix, mais qu’ton ne l'obtiendrait en
« ignorant les réalités déplaisantes ».
L’orateur a montré ensuite que le
monde avait reçu des promesses à re
vendre de MM. Hitler et Mussolini,
mais que malheureusement on ne pou
vait plus y attacher aucun crédit.
« Ce qui compte aujourd’hui, pour
suivit-il, c’est l’action positive, c’est là
collaboration réciproque entre toutes les
nations, fermement résolues à mainte
nir la paix. »
M. Eden a déclaré que l’effort actuel
de la Grande-Bretagne était certes con
sidérable, miais qu’il fallait l’accroître
encore.
Un nouvel incident
à la frontière
hungaro-slovaque
Budapest, 21 avril. — Hier soir, les
Slovaques ont ouvert le feu contre les
garde-frontières hongrois, à Sawosre-
mete.
Ce matin, à 3 heures, l’artillerie slo
vaque a bombardé Iç même village et
leis Hongrois ont riposté.
On ne signale pas de victimes. Un
officier hongrois est parti enquêter sur
l'incident.
La
catastrophe
du “PARIS”
aura fait
deuxmorts
Le pompiér
blessé
amputé jeudi
a succombé
hier
Le Havre, 21 avril. — En dépit de la
grande activité qu’ils ont déployée de
puis l’incendie dû Paris, les enquêteurs
n’ont pu encore se prononcer d’une fa
çon formelle pour l’une ou l’autre thè
se susceptible de déterminer les cau
ses de cette catastroiphe.
Sans doute, la majorité des gens pen
che-t-elle pour un attentat, mais depuis
deux jours, aucun argument définitif
n’a pu être établi dans ce sens.
C’est pourquoi le fait que le parquet
ait ouvert une information pour incen
die volontaire ne prouve pas qu’il se
refuse à admettre qu’il s’agisse d'un
simple accident. Toutes pistes, si in
certaines soient-eles, seront suivies
jusqu'au bout.
Par ailleurs d’après un important té*
moignage qu’aurait recueilli la police
l’incendie se serait déclaré non du côte!
réservé à la farine, mais auprès dt»
fourneaux de cuisson.
Ajoutons que le malheureux pompiei
Stenoue, grièvement blessé au cours des
Opérations de sauuvatage, et qui ava.11
dû être amputé hier, a succombé ce ma
tin, ce qui porte à deux le nombre def
victimes de cet incendie.
Les obsèques de M. Sourdille
victime de la catastrophe
ont eu lieu hier matin
Le Havre, 21 avril. — En présence
des directeurs de l’Inscription Mariti
me du Havre, du représentant du mi
nistre de la Marine Marchande et de
nombreuses personnalités, ont été célé
brées, ce mjatin, les obsèques de M.
Sourdille, chef de sécurité à bord du
Paris, mort au cours de l’incendie du
navire.
La plupart des marins présents au
Havre avaient tenu à s’associer au der
nier hommage rendu à leur camarade,
hommage d’ailleurs grandiose et émou
vant.-
Après la messe, une allocution émue
exaltant l’esprit de sacrifice et d’abné
gation des marins français fut pronon
cée par le curé de la paroisse. Ce fu
rent ensuite, sous le porche de l’église,
le discours de l’amiral Georges, repré
sentant M. De Chappedeiaine, et du
Gouverneur général Odlivier, président
de la Compagnie Générale Transatlan
tique.
En terminant son discours le Gouver
neur général étendit « sa pensée déso
lée » à tous les camarades du malheu
reux chef de sécurité, au splendide état
major et aux marins de la compagnie
qui affrontant constamment les périls
et qui se dévouent pour l’honneur du
pavillon « en dépit même des haines
qui perfidement menacent en notre
temps toute grande œuvre française ».
A l’issue de cette cérémonie, nous
avons pu joindre M. Ollivier qui a re
fusé cependant de faire la moindre dé
claration sur les causes de l’incendie du
Paris. Attentait®, sabotage, accident, dit-
il, on ne peut donner aucune opinion ;
je n’en ai pas. Il faut laisser à l’en
quête le temps de se poursuivre et d’ap
porter de nouveaux éléments.
Signalons d’autre part, que des équi
pes de spécialistes ont commencé, ca
matin, à couper les mâts du Paris,
afin de laisser la pfllace libre au Nor
mandie qui, démain, doit quitter la ca
le sèche.
La ville du Havre
n’avait pas été invitée
à faire participer sa police
à la surveillance
des paquebots
Le Havre, 21 avril. — Un journal du
matin ayant écrit que M. Léon Meyer
avait été prévenu officiellement qu’on
craignait un attentat à bord d’un pa
quebot, le député-maire du Havre a
adressé une lettre au journal en ques
tion, disant notamment :
« Aucune force de police ne m’a été
demandée et bien que disposant au Ha
vre d’un effectif de plus de 500 agents
et pouvant en mettre une grande partie
à la disposition de la surveillance des
paquebots, je n’ai reçu de la part de
ceux qui avait pris la charge de garan
tir les navires de la Compagnie Tran
satlantique contre tout acte criminel
aucune demande des forces de police.
« L’affiaire a été concentrée unique
ment dans le domaine maritime, alors
qu’un attentat de cet importance aurait
du, dès le début, être connu de tous
ceux qui, à quelque degré qu’ils appar
tiennent, étaient capables d’en empê
cher l’exécution par une surveillance
active et qui, peut-être, auraient pu ar
rêter les coupables.
« Les responsabilités que peuvent en
courir certains mettront assurément à
l’abri les auteur® de l’attentat. Comme
pour le La Fayette, l’instruction sera
dose évidemment, en invoquant, un
court-circuit. Combien de temps pour
ront encore se continuer avec* une im
punité quasi certaine ces actes crimi
nels ».
(Suite en troisième page)
alger républicain
l 'Rédaction - Administration •- Publicité : 9, rue Kœchlin - Té/. : 271-28 * 274-11 - Ch. Post. 238.21 - ALGER — Bureau de publ. : 13, r. Jules-Ferry
s fi
Pour M. Reynaud
le “lampiste” reste
1 ennemi n° 1
LE GOUVERNEMENT ACCENTUE
SA POLITIQUE D’INEGALITE FISCALE
ET U’INJUSTICE SOCIALE
La plupart des nouveaux décrets-lois pris hier en Conseil des ministres
frappent durement les travailleurs
Une taxe de I % sur tous les paiements est instituée
La durée de la semaine de travail est portée à 45 heures
20.000 cheminots auxiliaires
vont être ietés à ta me
Les candidates au titre
de “Mademoiselle de France 1939”
L’Office du blé sera en fait supprimé l’année prochaine
Certains grands travaux seront abandonnés, etc., etc.
CDe notre correspondant particulier)
Paris, 21 avril. — Les événements se
sont précipités. Pour couper court aux
résistances qui s’affirmaient au sein du
Cabinet, la convocation brusquée d’un
Conseil des ministres a été décidée hier
dans la nuit.
A l’heure où nous jetons ces quelques
lignes sur le papier, les membres du
Gouvernement délibèrent encore à l’E
lysée et nom en serions réduits aux
conjectures, si les milieux officieux
n’avaient indiqué déjà les grandes li
gnes des projets gouvernementaux. Le
Conseil peut modifier diems le détail
certaines mesures envisagées, mais il
apparaît gu# le fond du problème sor
tira intact de sa discussion.
La politique de déflation, qui a fait
ses preuves néfastes dans le passé, con
tinue. Cinq mois à peine après la pu
blication de ses premiers décrets-lois,
M. Paul Reynaud revient à la charge
pour accentuer sa politique d’inégalité
fiscale et d’injustice sociale- Le nouveau
plan soumis à l’approbation du Conseil
des ministres comprend une trentaine
de décrets-lois financiers, économiques
et sociaux. Pour alimenter le Trésor
d’ « argent frais », le Conseil est invité
à instituer une taxe de un pour cent
sur tous les paiements. Notons que, par
l’incidence habituelle des impôts indi
rects, cette nouvelle taxe frappera au
maximum les travailleurs et les classes
moyennes. Un forfait sera institué pour
le petit commerce. Quant au rendement
de la taxe, il est évalué à une dizaine
de milliards par an.
M. Paul Reynaud, par ailleurs, au
rait envisagé une aggravation de l’im
pôt de deux pour cent sur les traite
ments et salaires, mais ses collègues du
gouvernement Vont amené à abandon
ner ce projet au cours des conférences
interministérielles de ces jours derniers-
Le décret qui autorise une nouvelle
émission de bons du Trésor sera, aux
dernières nouvelles, dérivé jusqu’à nou
vel ordre sur une voie de garage.
La seconde tranche de décrets con
cerne les économies : compressions et
diverses modifications du régime finan
cier des collectivités locales. Les offices
sont également atteints, notamment
l’Office du Blé qui sera pratiquement
jeté à bas dès Vannée prochaine.
La réaction, qui s’attache à ruiner
l’œuvre réalisée par le Front Populaire,
marque, là, un point sérieux.
En ce qui concerne les chemins de
fer, cm prévoit le licenciement de vingt
mille auxiliaires, ce qui enrichira sin
gulièrement les cadres du chômage.
Par ailleurs, le temps de travail sera
augmenté, aussi bien dans les réseaux
que dans les services publics et concé
dés.
Enfin, dans l’industrie privée, la ma
joration de tarif des heures supplémen
taires qui commencent, comme ü se
doit, à la 41® heure, commencera désor
mais à la 46® heure . Tout simplement !
M. Paul Reynaud a tenté de voiler
le caractère unilatéral de son plan par
l’annonce d’une limitation des béné
fices des entreprises travaillant pour lu
guerre et là mise sur pied prochaine
d’un projet de luttes contre la fraude
fiscale.
L’heure ne se prête pus aux polémi
ques, mais on ne peut s’empêcher de
remarquer que, sous le couvert de la
Défense nationale, le ministre des Fi
nances poursuit sans relâche son œu
vre de réaction sociale. Quand la con
fiance du grand capital menace de flé
chir, il la ranime par la perspective de
gains nouveaux. Et tout naturellement,
les masses laborieuses font les frais de
l’opération.
Rappelons, pour mémoire, que la ré
partition des charges imposées, il y à
cinq mois, s’établissent pour les indus
triels et les sociétés capitalistes à un
impôt de dix pour cent sur les bénéfices
réalisés par la diminution du taux des
heures supplémentaires, par l’augmen
tation de l’impôt sur le revenu et de
l’impôt sur les valeurs mobilières et par
une taxe sur les sociétés. Dans le même
temps, la classe ouvrière et les petits
contribuables sont lourdement frappés-
Enumérons : taxe de deux pour cent
sur les salaires et revenus profession
nels, augmentation de l’impôt sur les
revenus et salaires, majoration des im
pôts de l’exercice 1938, augmentation
du prix du vin, du sucre, du café, du
tabac, augmentation des tarifs postaux
et téléphoniques, diminution du taux
des heures supplémentaires, restriction
de la législation sociale et licenciement
de quarante mille cheminots.
Peut-on parler de juste répartition
des charges ? Il ne viendrait à l’esprit
de personne, sinon au ministre des Fi
nances, de soutenir ce paradoxe. Au
jourd’hui, M. Paul Reynh.ud « remet
ça ». Le pays républicain consentira
tous les sacrifices pour sauvegarder ses
libertés que menace le fascisme interna
tional, mais il n’oubliera pas non plus
l’injustice qui lui est faite.
E.-P. DIZARD.
nécessité par la situation internationale.
« Le Conseil a également pris un dé
cret réprimant les propagandes alimen
tées par des fonds de provenance étran
gère. »
LES DECLARATIONS
RADIODIFFUSEES
DE M. REYNAUD
L’énumération officielle
des nouveaux décrets
Paris, 21 avril. — Le communiqué
habituel déclare :
« Le Conseil des ministres a siégé
cet après-midi, à l'Elysée, sous la pré
sidence de M. Albert Lebrun, de 16
heures 30 à 18 h. 45.
« M. Daladier a fait l'exposé de l’en
semble des nécessités de la Défense na
tionale, appelant le Conseil à prendre
de nouvelles décisions.
M. Paul Reynaud a passé en revue
la situation économique, financière et
monétaire, qui est satisfaisante après
cinq mois d'efforts continus. L’impor
tance des charges de la Défense natio
nale exige un nouvel effort de la na
tion. effort qui portera sur toutes les
catégories de citoyens. En conséquence,
les décrets-lois suivants ont été pris
pour le nouvel effort de la Défense
nationale :
« 1° Décrets autorisant rengagement
et l’ouverture de crédits pour la Guerre,
la Marine, l’Air et les Colonies ;
« 2° Accélération des paiements, spé
cialement ceux intéressant la Défense
nationale ;
« 3° Organisation du ravitaillement
des populations en temps de guerre;
« 4° Décret relatif à la distribution
des masques à gaz.
« Mesures correspondantes. — A)
Concours demandé à la fortune : 1°
Contrôle des revenus pour la répression
de la fraude fiscale ; 2° Taxation d’of
fice forfaitaire de certains revenus non
assujettis d’après les signes extérieurs;
3° Limitation des bénéfices des entrer
prises travaillant pour la Défense na
tionale.
« B) Création d’une taxe d’armemenï
et dégrèvements fiscaux : 1° Création
d'une taxe d’armement de 1 p. 100 sur
les paiements; 2° Dégrèvement de 20
p. 100 sur la patente; 3° Relèvement à
500-000 francs du maximum du chiffre
d'affaires à bénéficier du forfait en
matière d’impôt sur les bénéfices in
dustriels et commerciaux ; 4° Assou
plissement du régime de la taxe sur
la production, exonération fiscale des
biens ruraux; 5° Exonération fiscale
des bons de 3 ans.
« C) Allègement de la charge de
l’Etat (propositions du Comité de réor
ganisation administrative): 1° Régime
industriel; 2° Concours du Trésor pour
la résorption des excédents de blé de
1938, mesures prises pour en éviter le
retour ; 3° Réduction des grands tra
vaux ; 4° Réduction des crédits pour
les routes; 5° Révision des participa
tions publiques; 6° Réorganisation ad
ministrative de la Caisse de crédit des
départements et communes ; 7° Réfor
me du régime administratif de la Ville
de Paris et de la Seine; 8° Révision du
régime financier des régies administra
tives ; 9° Résorption du personnel en
surnombre dans l’administration des
services publics; 10° Mesures concer
nant le personnel auxiliaire de la S.N.
C.F. ; 11° Simplifications administra
tives en matières d’offices.
D) Concours demandé au travail :
1° Régime du travail à échelle mobile;
2° Régime du travail dans la Marine
marchande; 3° Décret limitant la li
berté de l’embauche.
« E) Mesures économiques : 1° Dé
cret en faveur de la reprise de l’indus
trie du bâtiment; 2° Aide .à l’armement
libre.
« P) Mesures diverses : Décret pour
la prorogation de la Loterie nationale;
émission de bons d’armement de 2 ans
permettant. dé réaliser dans le cadré
a un plan dé 3 ans l’effort d’armexrient
Paris, 21 avril. — Prenant la parole
ce soir, devant le micro, M. Reynaud
a commenté les décrets-lois pris ce soir
en conseil des ministres. S’adressant au
pays, le ministre des finances a amnon-
et qu’il avait « le rude devoir de de
mander de nouveaux sacrifices pour
faire face à des faits nouveaux. »
« Nous sommes tous, que nous le vou
lons ou non, dit-il, les personnages
du drame pathétique qu’est celui de
droit d’exiger une répartition équitable
des charges nouvelles. »
L’orateur trace un tableau de la si
tuation de l’Europe. A TOuest, de pe
tits peuples siont résolus à se défendre.
L’un inondera son sol; l’autre se fera
tuer plutôt que de courber une tête
qu’il porte haut depuis des siècles. Au
milieu d’eux, la France.
« Plus elle est menacée, plus elle
grandit. La force n’a jamais été plus
nécessaire à elle-même et au monde. Si
elle disparaissait demain, que pourrait
l’Angleterre ? Que pourrait meme la
grande Amérique ? >
M. Reynaud constate que l’unanimité
réclamée par quelques-uns est aujour
d’hui réalisée.
« Personne ne croit plus que la dé
mission de la France en Europe puisse
assurer l’indépendance du pays, l’inté
grité de l’Empire. Le fantôme du re
pliement impérial disparu, il ne reste
que la réalité de l’équillibre européen.
IL n’y a plus chez nous qu’un seul
parti, celui de la force française, fforce
que lé gouvernement a le devoir d'ac
croître et de demander les sacrifices
nécessaires pour cela.
« Les premiers efforts du gouverne
ment sont déjà couronnés de succès.
Les rentrées d’er et la reprise écono
mique ont permis d’affronter avec sé
rénité l'épreuve que nous subissons de
puis le 15 mars.. L’étape la plus dure,
pauce que la première a été franchie
grâce à la confiance accordée au gou
vernement. Qn va pouvoir franchir la
seconde étape annoncée le 12 novembre
pour le début de cette année. Ï&. était
alors facâle de prévoir déjà up nouvel
accroissement des charges militaires.
Une épreuve de force
* Eln quatorze mois, nos adversaires
ont remporté de grandes victoires grâce
au rendement des usines de guerre. Des
pays entiers sont redescendus dans les
caveaux de ^histoire, tandis que sim
plifiait la course aux armements et à
ceux qui voulaient conserver et aug
menter leur avance, la France et l’An-
gfteterre ont répondu piar Lin nouvel
effort.
c Cela coûtera 16 milliards, 15 mil
liards à trouver. , -rite épreuve de force
autre les régime^ totalitaires et le ré
gime de la liberté qui est lie nôtre, cette
épreuve de force, nous devons la ga
gner. Nous disposons des ressources né
cessaires, sans rompre avec le passé,
dans renoncer à nos manières de vi
vre, sans envoyer du jour au lende
main des jeunes hommes dans des
camps die travail ou jeter pèle mêle à
à l’usine, pour faire 60 heures par se
maine des gens de toutes les profes
sions, après avoir imposé la carte de
pain et de travail et avoir assigné une
boutique pour les achats sous peine
d’amende. *
L’augmentation
de la durée du travail
M. Reynaud déclare qu’il ne veut
pas « faire tomber sur l'économie fran
çaise le couvercle étouffant du contrôle
des changes, du contrôle des prix, du
contrôle de la main-d’œuvre qui abais
seraient. chaque jour, le niveau de la
vie du pays. Dans une démocratie libre,
le caporalisme, l'esclavage brutal n’est
pas nécessaire pour obtenir un effort
qu’il risquerait, au contraire, d’entra
ver.
« Nous voulons défendre avec son
existence, les idées que la France re
présente dans le monde. Mais la course
aux armements exige de tous les pays,
totalitaires ou non, un effort immense.
« Plus se détruisent les richesses dans
les usines die guerre, plus il faut pro
duire de richesse dans le reste du pays.
Ceux qui ne sont pas mobilisés doivent
travailler plus, pour remplacer ceux
sous les drapeaux. Gela s’impose d’au
tant plus que les Français ont pour
voisin un peuple de 85 million® d’habi
tants qui travaille 60 heures par se
maine.
(Suite en troisième page)
Eu vue de l’élection de « Mademoiselle de France 1939 », une première
sélection a été effectuée d’où sont sorties victorieuses Mlles Gilberte Miller,
Ginette Rogez, Line Carrel et Evelyne Mary
Pour faire échec au message de M. Roosevelt
Le Fuhrer demande
à divers Etats
s’ils ont jamais redouté
une agression du Reich
Paris, 21 avril. — Si l’on en juge par
certaines informations parvenues ce
matin de diverses capitales de l'Europe
centrale et orientale, il semble que le
gouvernement allemand ait posé par la
voie diplomatique les questions suivan
tes à tous les Etats voisins du Reich :
« Est-il exact que vous redoutiez une
agression de l’Allemagne ? Avez-vous
fait part des craintes de ce genre aux
Etats-Unis ? »
Le caractère captieux de ces deux
questions est, il va sans dire, de nature
à mettre dans l’ambarras les gouverne
ments intéressés. Aussi de toute éviden
ce faudrait-il s’attendre à une série de
réponses assurant au Reich que ces
Etats n’ont jamais songé à une agres
sion de sa part. C’est là un usage de
courtoisie internationale et une mesure
élémentaire de prudence.
Ainsi, dans ses discours du 28 avril,
Hitler tirerait argument de ces « certi
ficats », pour tenter de mettre, à son
tour, M. Roosevelt dans l’ambarras vis-
à-vis de son opinion publique et surtout
le Sénat américain, qui doit examiner
trèis prochainement le problème de la
révision ou de la prorogation pure et
simple du Neutrality act.
Reste à savoir si l’opinion publique et
les milieux politiques américains se lais
seront abuser par ce genre de propa
gande.
La presse nazie
exalte la volonté de combat
du soldat allemand
Berlin, 21 avril. — Toute la presse
allemande consacre, ce matin, aux
grandes manifestations qui marquèrent
hier le 50 anniversaire de M. Hitler'.
Les journaux voient dans ces manifes
tations « une démonstration de la vo
lonté de défense allemande ».
La Berliner Boersen Zeitung insiste,
particulièrement sur la volonté de com
bat que témoignèrent hier les soldats
"et le ''peuplé berlinois. Après avoir dé
claré que le chancelier Hitler a porté
« le flambeau de l’esprit soldat à tra
vers la riu.it de la déchéance », elle
ajoute : C’est vers lui que de centai
nes de milliers de poitrines montait ce
cri : Fuhrer commande-nous nous te
suivons ».
Par ailleurs, la presse allemande pu
blie d'abondants extraits du discours
prononcé hier par M. Mussolini. On
note le commentaire de la Deutsche
Allegemeine Zeitung ;
« En adressant des paroles très du
res aux pourvoyeurs et aux prophètes
de catastrophes, aux fatalistes profes
sionnels, aux politiciens de marais, M.
Mussolini a répondu très clairement au
président des Etats-Unis. Le ministre
des Affaires étrangères de Grande-
Bretagne pourrait aussi tirer une le
çon, très Utile de ce discours ».
L'INDIGNATION DU MONDE MUSULMAN
CONTRE LE DERNIER COUP DE FORCE ITALIEN
mm
Une grande manifestation g eu lieu à Beyrouth pour protester contre l’agression italienne eu Albanie
Les gouvernements
français et anglais
examinent de concert
des propositions soviétiques
Londres, 21 avril. — Dans les mi
lieux autorisés de Whitehall, on admet
que des conversations ont eu lieu entre
les gouvernements anglais et français
sur les propositions soviétiques et que
des conclusions définitives en sont sor
ties.
On ajoute qu’il est encore impossible
de prévoir à quelle date la réponse
franco-anglaise sera donnée à Moscou.
On manifeste aujourd’hui moins de
réserve que les jours précédents et on
déclare que les gouvernements britan
nique et soviétique entendent résolu
ment contrecarrer toute nouvelle agres
sion en Europe.
« On ne peut plus se fier
aux promesses
de MM. Hitler et Mussolini »
déclare M. Eden
Londres, 21 avril. — Prenant la pa
role devant plusieurs milliers de per
sonnes assemblées à BridMngton, M.
Anthony Eden a déclaré que tout le
monde en Grande-Bretagne voulait la
paix, mais qu’ton ne l'obtiendrait en
« ignorant les réalités déplaisantes ».
L’orateur a montré ensuite que le
monde avait reçu des promesses à re
vendre de MM. Hitler et Mussolini,
mais que malheureusement on ne pou
vait plus y attacher aucun crédit.
« Ce qui compte aujourd’hui, pour
suivit-il, c’est l’action positive, c’est là
collaboration réciproque entre toutes les
nations, fermement résolues à mainte
nir la paix. »
M. Eden a déclaré que l’effort actuel
de la Grande-Bretagne était certes con
sidérable, miais qu’il fallait l’accroître
encore.
Un nouvel incident
à la frontière
hungaro-slovaque
Budapest, 21 avril. — Hier soir, les
Slovaques ont ouvert le feu contre les
garde-frontières hongrois, à Sawosre-
mete.
Ce matin, à 3 heures, l’artillerie slo
vaque a bombardé Iç même village et
leis Hongrois ont riposté.
On ne signale pas de victimes. Un
officier hongrois est parti enquêter sur
l'incident.
La
catastrophe
du “PARIS”
aura fait
deuxmorts
Le pompiér
blessé
amputé jeudi
a succombé
hier
Le Havre, 21 avril. — En dépit de la
grande activité qu’ils ont déployée de
puis l’incendie dû Paris, les enquêteurs
n’ont pu encore se prononcer d’une fa
çon formelle pour l’une ou l’autre thè
se susceptible de déterminer les cau
ses de cette catastroiphe.
Sans doute, la majorité des gens pen
che-t-elle pour un attentat, mais depuis
deux jours, aucun argument définitif
n’a pu être établi dans ce sens.
C’est pourquoi le fait que le parquet
ait ouvert une information pour incen
die volontaire ne prouve pas qu’il se
refuse à admettre qu’il s’agisse d'un
simple accident. Toutes pistes, si in
certaines soient-eles, seront suivies
jusqu'au bout.
Par ailleurs d’après un important té*
moignage qu’aurait recueilli la police
l’incendie se serait déclaré non du côte!
réservé à la farine, mais auprès dt»
fourneaux de cuisson.
Ajoutons que le malheureux pompiei
Stenoue, grièvement blessé au cours des
Opérations de sauuvatage, et qui ava.11
dû être amputé hier, a succombé ce ma
tin, ce qui porte à deux le nombre def
victimes de cet incendie.
Les obsèques de M. Sourdille
victime de la catastrophe
ont eu lieu hier matin
Le Havre, 21 avril. — En présence
des directeurs de l’Inscription Mariti
me du Havre, du représentant du mi
nistre de la Marine Marchande et de
nombreuses personnalités, ont été célé
brées, ce mjatin, les obsèques de M.
Sourdille, chef de sécurité à bord du
Paris, mort au cours de l’incendie du
navire.
La plupart des marins présents au
Havre avaient tenu à s’associer au der
nier hommage rendu à leur camarade,
hommage d’ailleurs grandiose et émou
vant.-
Après la messe, une allocution émue
exaltant l’esprit de sacrifice et d’abné
gation des marins français fut pronon
cée par le curé de la paroisse. Ce fu
rent ensuite, sous le porche de l’église,
le discours de l’amiral Georges, repré
sentant M. De Chappedeiaine, et du
Gouverneur général Odlivier, président
de la Compagnie Générale Transatlan
tique.
En terminant son discours le Gouver
neur général étendit « sa pensée déso
lée » à tous les camarades du malheu
reux chef de sécurité, au splendide état
major et aux marins de la compagnie
qui affrontant constamment les périls
et qui se dévouent pour l’honneur du
pavillon « en dépit même des haines
qui perfidement menacent en notre
temps toute grande œuvre française ».
A l’issue de cette cérémonie, nous
avons pu joindre M. Ollivier qui a re
fusé cependant de faire la moindre dé
claration sur les causes de l’incendie du
Paris. Attentait®, sabotage, accident, dit-
il, on ne peut donner aucune opinion ;
je n’en ai pas. Il faut laisser à l’en
quête le temps de se poursuivre et d’ap
porter de nouveaux éléments.
Signalons d’autre part, que des équi
pes de spécialistes ont commencé, ca
matin, à couper les mâts du Paris,
afin de laisser la pfllace libre au Nor
mandie qui, démain, doit quitter la ca
le sèche.
La ville du Havre
n’avait pas été invitée
à faire participer sa police
à la surveillance
des paquebots
Le Havre, 21 avril. — Un journal du
matin ayant écrit que M. Léon Meyer
avait été prévenu officiellement qu’on
craignait un attentat à bord d’un pa
quebot, le député-maire du Havre a
adressé une lettre au journal en ques
tion, disant notamment :
« Aucune force de police ne m’a été
demandée et bien que disposant au Ha
vre d’un effectif de plus de 500 agents
et pouvant en mettre une grande partie
à la disposition de la surveillance des
paquebots, je n’ai reçu de la part de
ceux qui avait pris la charge de garan
tir les navires de la Compagnie Tran
satlantique contre tout acte criminel
aucune demande des forces de police.
« L’affiaire a été concentrée unique
ment dans le domaine maritime, alors
qu’un attentat de cet importance aurait
du, dès le début, être connu de tous
ceux qui, à quelque degré qu’ils appar
tiennent, étaient capables d’en empê
cher l’exécution par une surveillance
active et qui, peut-être, auraient pu ar
rêter les coupables.
« Les responsabilités que peuvent en
courir certains mettront assurément à
l’abri les auteur® de l’attentat. Comme
pour le La Fayette, l’instruction sera
dose évidemment, en invoquant, un
court-circuit. Combien de temps pour
ront encore se continuer avec* une im
punité quasi certaine ces actes crimi
nels ».
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