Titre : L'Écho du Nord : journal politique, administratif, commercial et littéraire ["puis" journal constitutionnel, politique et littéraire "puis" politique, littéraire, industriel et commercial "puis" le plus fort tirage de la région]
Éditeur : [s.n.] (Lille)
Date d'édition : 1922-06-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32762304s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 juin 1922 14 juin 1922
Description : 1922/06/14 (A104,N165). 1922/06/14 (A104,N165).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG59 Collection numérique : BIPFPIG59
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t54777391
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, NUM Jx.347
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 11/08/2021
EDITION DU SOTR
(CAPITA
N° 165
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et de J'ETRANGER.
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15 cent. C
aseweanez
Lille, le 13 juin 1922.
DÉCLARATIONS DE M. DE LASTEYRIE
LES TITRES AU PORTEUR
ne seront pas transformés
(De notre rédacteur parlementaire)
Paris, 12. — M. de Lasteyrie s’est ému des
commentaires auxquels a donné lieu l’entre
vue qu’eurent, la semaine dernière, M. Poin
caré, M. Reibel et lui avec la Commission des
Finances, et des bruits qui ont été mis en cir
culation sur ses intentions réelles.
On avait dit notamment que le ministre des
finances avait été très impressionné par la
vive hostilité qui s’était manifestée au sein
de la commission à l’égard de ses projets de
contrôle renforcé ou plus exactement d inqui
sition et que changeant son fusil M’épaule, il
se serait montré disposé à demander la trans
formation des titres au porteur en titres no
minatifs. ,
Interviewé à ce sujet, M. de Lasteyrie a
opposé à ces bruits le démenti le plus formel :
« Je n’ai, quant à moi, a-t-il dit, fait aucune
allusion à une mesure de ce genre, mais M.
Bokanowski, rapporteur général, au cours de
ses explications, a envisagé d’abord et sans
insister, la possibilité de transformer les ti
tres au porteur en titres nominatifs, en suite
de quoi un membre de la commission appar
tenant au parti socialiste réclamait la sup
pression du titre au porteur. Vous pouvez dé
mentir catégoriquement que j'ai jamais eu
pareille intention. Mon programme ne com-
Iporte pas, à beaucoup près, une telle mesure.»
Pi faut bien convenir qu’il était assez sur
prenant que le ministre qui venait d’écrire
dans l’exposé des motifs du projet de budget
qu’il était « inadmissible, en raison de leurs
avantages économiques, d’envisager la sup
pression des titres au porteur » et qui avait
précisé si je ne me trompe, que ces titres au
porteur représentaient la moitié de la fortune
de la France eût si subitement changé d’avis.
M. de Lasteyrie ne peut d’ailleurs pas igno
rer qu’en Italie le gouvernement a dû renon
cer à faire appliquer la loi qui décidait cette
transformation parce qu’il s’est heurté à des
difficultés insurmontables. ,
Le ministre a démenti également avec éner-
gie, l’intention qu’on lui a prêtée d’augmen-
her les droits sur les vins. Il n’y a jamais son-
hé, affirme-t-il. Nous le croyons sans peine.
IM. de Lasteyrie représente à la Chambre une
région qui est bien trop intéressée à ce que
lion recherche ailleurs les ressources dont le
■trésor a besoin ; enfin ce n’est pas lui qui a
envisagé cette possibilité d’une augmentation
■des droits sur les vins, mais M. Bokanowski.
I Enfin, M. de Lasteyrie a tenu à bien préci-
ser qu’en émettant le nouvel emprunt du Cré-
dit national à 6 pour cent, il ne renonçait pas
du tout à poursuivre l’abaissement du loyer
lie l’argent comme on l’a prétendu. Le prix
démission n’en sera pas en effet comme le
■précédent, de 482 fr., mais de 498 fr. 50, de
■sorte que si l’intérêt reste le même, le taux
Me capitalisation se trouvera sensiblement di-
minué.
| F.-J. LARDEUX
taxe de luxe va-t-elle être modifiée?
Le Ministre des Finances
promet d’étudier la question
Paris, 12. — M. de Lasteyrie ministre
des
inances a reçu une importante délégation,
mposée des présidents représentant les
chambres syndicales du commerce et de l'in-
dustrie de France, celle-ci avait à sa tête, M.
le sénateur Henri de Jouvenel, MAL de Dion
tt Escudier, députés.
Après un exposé de M. Fouquet-Lapar de-
mandant au ministre des finances d'exami-
ner la possibilité de supprimer la taxe de 10
pur cent sur les affaires assujetties à ce droit
P les explications fournies par M. Edouard
louas sur le marasme des transactions dont
p cause principale est l’application de cet im-
W prohibitif.
M. de Lasteyrie a accepté de faire étudier
h commun avec l’administration et des re-
ésentants qualifiés des syndicats intéressés
modifications dont la taxe de luxe pourrait
R l’objet sans compromettre les intérêts du
fesor.
, —909<
•MInoIOn LE mmmumnas
TESTAMENT POLITIQUE
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78
(o)
NORD
LE PLUS FORT TIRAGE DES JOURNAUX DE LA REGION DU NORD
LE MYSTERE DE LA MALLE SANGLANTE
Paul! aCques d-t-elle fait des
Echappant un moment à la domination maternelle, la jeune
fille affirme, par signes, qu’un volumineux paquet fut
«poussé» dans la malle.— Mais que contenait ce paquet?
a
Paule Jacques a-t-elle fait des aveux ? On
cru. hier. que oui. Puis on est revenu sur
cette impression. Par la suite, le communi
qué d’une agence a laissé entendre que,le pré
sident Gilbert n’était pas d’avis que la jeune
fille ait voulu parler du cadavre.
Ce manque de précision gâte beaucoup l'in
térêt du procès.-
Cependant, il est incontestable que les si
gnes affirmatifs de Paule Jacques contredisent
tout de même les déclarations sonores de sa
maman.
Dans un tel proeçs, il semble qu'on ferait
bien de n’avancer qu'après avoir fait préci
ser ce qui reste dangereusement obscur.
Sans doute, on ne fait pas parler, malgré
elle, une fille volontairement muette.
Mais il serait bon de savoir quand elle ré
pond « oui » d’un signe de tête, à quoi se
rapporte ce oui.
La chose en vaut la peine.
La quatrième audience
La déposition des médecins à l'audience de
lundi n’a rien révélé de nouevau. Le docteur
Paul a précisé toutefois que le cadavre fut
mis dans la malle peu après l’assassinat.
Le docteur Roubinovitch a déclaré que Mme
Bessarabo n’est pas folle.
Les chauffeurs, mêlés malgré eux à cette
faire, ont ensuite comparu à la barre.
Les chauffeurs
af-
On entend M. Croix, chauffeur habituel
M Weissmann, qu’il reconduisit la nuit du
30 juillet à son domicile. Il avait rendez-vous
le lendemain avec M. Weissmann.
Etonné de ne pas le voir venir, M. Croix se
rendit square Labruyère. Il trouva l’apparte
ment en désordre, comme si, dit-il. des vo
leurs y étaient passés. Dans la salle de bain
aussi, il remarqua quelque désordre.
M. Weissmann lui ayant fait part plusieurs
fois de son étonnement, lorsqu’il rentrait chez
lui le soir, de voir sa belle-fille si aimable à
son endroit, M. Croix conçut quelques inquié
tudes en ce qui concerne le courtier et se
rendit au commissariat de police.
M. Croix déclare encore que M. Weissmann
qui appréhendait de rentrer chez lui, avait
très peur de sa femme et de sa belle-fille et
pour dire à son chauffeur de rentrer à la mai
son, lui commandait : «A l’écurie». (Sourires )
Je savais ce que cela signifiait.
Un autre chauffeur, celui qui sur les ordres
de Mme Bessarabo porta la malle-chapelière
a la gare du Nord, M. Louis Pascal, s’appro
che à la barre.
de
MERCREDI
14
JUIN 1922
EURZAU%
v ce L’ÊCHO ou NORO I
a. onaDE-PLACE. •
Avant la Conférence de La Haye
LA FRANCE
a répondu au mémorandun britannique
DE M. DESCHANEL
On sait que M. Paul Deschanel est mort
tant d’avoir prononcé au Sénat, le discours
T la politique extérieure qu’il avait annon-
R lors de la constitution du cabinet Poinca-
“ Le texte de ce discours, retrouvé dans
P papiers du regretté Président, paraîtra
Rs le numéro du 15 juin de la « Revue des
Rx Mondes », qui y voit comme le testament
f homme d’Etat.
R Paul Deschanel commence par critiquer,
Hz vivement, les praitques diplomatiques
Nvies depuis 1919 et notamment l’institution
| Conseil suprême qui écarta de la discus-
H du Traité les « Etats à intérêts limités »,
! grâce auquel trois hommes « sans contrôle
ucune sorte, sans tenir compte des aver-
sements et des conseils des chefs qui
seent remporté la victoire », prirent sur
[ s de disposer souverainement du sort de
trance, de l’Europe et du monde ».
1 Deschanel condamne cette méthode com-
B étant en contradiction formelle avec les
['pipes de la démocratie.
Inondant ensuite à M. Lloyd George qui,
l 1 février dernier, nous a dit qu’il avait dû
g traire la rive gauche du Rhin « aux ten-
g"Is annexionnistes de la France », l’ancien
sedent de la République affirme qu’il ne
Basait que de certaines mesures de sécu-
g Jugées indispensables non seulement par
g. Brands chefs, mais par des hommes com-
g.M. Charles Benoist, Aulard. Emile Bour-
gls, le général Bourgeois, Arthur Chuquet,
g.eSt Denis, Gallois, Ernest Lavisse, Chris-
E Pfister, Charles Seignobos et notre pre-
. géographe Vidal de la Blache; suivent
E observations sur la politique de bascule
B ‘Angleterre a toujours pratiquée, mais
au détriment de son propre intérêt,
gi- continent.
E Paul Deschanel passe légèrement sur le
t.eme des réparations
aomme le Traité, écrit-il, n’a prévu ni le
B ant des réparations ni les modes de paie-
a les Allemands qui trouvent de l’argent
Es enrichir et pour s'armer, n’en trouvent
gspour leurs échéances. Or, voici que les
BC ains nous réclament ce que nous leur
.8 ; comment les payer si l’Allemagne
Eif s P a ie pas ? Il n’est qu’un moyen d’ob-
Si se qu’on nous doit, c’est d’organiser le
geve des finances allemandes. » •
Bi Ce qui concerne la dette extérieure russe,
■ r Mue à 58 milliards de francs-or, dont
9 es par la France, l’orateur eût préconi-
Mosréation d’un contrôle international des
dysations et exportations russes.
Mraul Deschanel qui, toujours fut un spé-
■■ p des questions austro-hongroises, esti-
aae le traité a établi dans l’Europe cen-
diun équilibre terriblement fragile, et il
hlae comment la petite Entente pourra
ansner l’annexion par l’Allemagne des Al-
■w? D’Autriche.
Mileas Quelques mots sur la paix en Orient,
‘ Président arrive à sa double conclu-
* Sinécessité d’élargir les pouvoirs dont il
ats i e constaté l’insuffisance du Prési-
tend République et d’établir un contrôle
auientaire permanent au moyen d’une
■ Slon élue par les deux Chambres.
— Il y avait une dame âgée, dit-il, et une
autre plus jeune, La dame âgée était très
énervée. Elle m’avait appelé par la fenêtre.
Elle m a dit : « Montez donc nous aider pour
prendre la malle. » Alors j’y suis allé, mais
comme je ne suis pas solide, je leur dis : « Ap
pelez donc le concierge. » Ça paraissait les
gêner que l’on appelle le concierge. Mais je
pensais qu’elles étaient dans la précipitation
du départ.
Le chauffeur Pascal raconte la promenade
de gare en gare. Il reconnaît parfaitement la
malle qui se trouve devant lui, parmi les
pièces a conviction. Il insiste sur le cordage
de la malle qui était fait trop largement.
Les experts en écriture son ensuite enten
dus. Ils sont unanimes pour déclarer que le
pouvoir signé Bessarabo, qui devait faire bé
néficier les femmes de l’option de 600.000 fr.
a été signé par Paule Jacques.
Celle-ci ne répond pas.
Ceux qui ont remué la malle
Mlle Prugnaud, cuisinière, 3. square La
bruyère,. chez Mme Bessarabo, vit, le matin
du 31 juillet 1920, Mlle Paule Jacques descen
dre une grosse malle dans l’escalier.
— J’allais lui aider, dit le témoin, je lui of
fris mes services, mais elle me remercio. Com
me elle paraissait embarrassée, je continuais
a soutenir la malle, mais Mademoiselle avait
une façon de me dire merci à chaque marche
que nous descendions que je compris que mon
offre était inopportune et je me retirai.
Mais voici le concierge du square Labruyè
re, M. Chollet. L’attention est générale. Le
temoin reconnaît d’abord la malle-chapelière
qui est devant la barre.
— C’est bien celle-ci, dit-il, que j’ai refice
lée, car elle n’était pas bien ficelée ; je l’ai
descendue jusqu’en bas, elle était lourde On
m’a dit qu’il y avait des livres dedans. Mme
Bessarabo ne m’a pas quitté pendant tout ce
temps jusqu'à ce que j’aie mis la malle sur
le taxi.
En ce qui concerne le reficelage, je n’ai
pas touché au travail qui avait été fait. Le
couvercle seul, du reste, était bien fermé.
Le concierge déclare en outre qu’il ne se
rappelle pas à quelle heure, le 30 juillet au
soir, M. Weissmann était rentré chez ui. Et
même il a beaucoup de peine pour se souve
nir si sa femme ou lui ont vu revenir le
courtier ce soir-là.
Mme Bessarabo a quelques mots à répon
dre. Elle n’est pas restée, dit-elle, pour sur
veiller la malle, elle n’a pas empêché le con
cierge de la reficeler comme il l’entendait.
A une question, le concierge déclare que la
malle devait peser dans les 80 kilos.
Mme Chollet, femme du témoin précédent,
n'est pas plus affirmative que son mari en
ce qui concerne la rentrée de M. Weissmann
le 30 juillet au soir, mais elle confirme que
Mme. Bessarabo suivait la malle que l’on des
cendait. dans l’escalier, le 31 juillet au matin.
Mme Bessarabo réplique de la même façon
à Mme Chollet qu’à son mari.
Mlle Paule Jacques, fidèle à ses habitudes,
ne répond rien.
La scène des aveux
Le président Gilbert rappelle les déclara
tions de Mlle Paule Jacques, faites le 20 août.
— Vous avez dit que le paquet étant lourd,
on avait ouvert a malle, on l’avait renversée,
on avait mis l'ouverture par terre et le paquet
contenant le corps enveloppé étant placé à
côté, vous avez pris le paquet par les coins
et vous l’avez poussé dans la malle.
— Est-ce bien ainsi que les choses se sont
passées, Paule.Jacques ?
Alors se produit à ce moment, et personne
ne s’y attendait certainement, le premier aveu
de Mlle. Paule Jacques À trois reprises, la
jeune fille, droite derrière sa mère assise et
qui ne la regarde pas, fait un signe de tête
affirmatif.
— C’est bien ainsi, Paule Jacques ? Qu’y
avait-il dans ce paquet ? Des documents ?
Et, comme la jeune fille se tant, M. Gilbert
lui dit : Asseyez-vous
La salle, dans une angoisse compréhensible,
regarde la jeune fille qui s’assied en baissant
la tête. M. Gilbert n’insiste pas sur les ré
ponses par signes de la jeune fille, qui vien-
nent, semble-t-il, de contredire tout le sys
tème de défense laborieusement échafaudé
par la mère. Celle-ci n’a rien compris ni rien
vu de ce qui vient de se passer.
M. Gilbert fait introduire un nouveau té
moin, le marchand qui a vendu, la corde dont
on se servit pour ficeler la malle.
—Qu’on lui montre la corde, dit le président.
— Elle est dans la malle, répond l’huissier
audiencier.
— Eh bien ! il faut ouvrir la malle.
M. Ch omet s’approche pour faire jouer 1%
serrure ; il soulève le couvercle et, en le rele
vant, la charpente craque et le fond se dé
tache.
On voit alors dans la malle ouverte une
hache sous laquelle l’huissier finit par dé
couvrir un paquet de cordes.
Le témoin les reconnaît pour les avoir ven
dues à Mlle Paule Jacques.
Commentaires
Dans le prétoire, pendant cette déposition,
les commentaires vont leur train sur ce qu’on
appelle déjà les aveux de Paule Jacques.
On se souvient, qu’à plusieurs reprises, la
jeune fille et sa mère ont déclaré que des pa
quets, l’un volumineux, selon Mlle Paule Jac
ques, d’autres des documents séparés, selon'
Mme Bessarabo, avaient été introduits dans la
fameuse malle.
Est-ce à l’un de ces paquets contenant des
documents que faisait allusion Mlle Paule
Jacques lorsqu’elle a répondu affirmativement
à la question du président ? Ou bien a-t-elle
reconnu que c’était vraiment le paquet con
tenant le cadavre de M. Weismann qu’elle
pour faire enregistrer la malle.
Cette hypothèse expliquerait le silence de
Mme Bessarabo qui n’a pas relevé ni la ques
tion du président, ni la réponse qu’elle a pu
juger peu importante de sa fille au prési
dent.
Les amies de M. Bessarabo
On passe maintenant à un autre genre de
témoignages.
Mlle Gaiby Nollet, 35 ans, dactylographe, rue
Parmentier, qui fut l'amie de M. Weissmann,
connut ce dernier en juillet 1917.
Elle s’avance à la barre.
— Il m’a dit, déclare-t-elle, parlant de la
victime, qu’il ne s’entendait pas avec sa fem
me, ni avec sa belle-fille et qu'il appréhendait
de rentrer chez lui ; il m'a montré des traces
sur son cou et m’a conté par le détail ce qui
s’était passé.
Mlle Nollet rappelle les confidences que lui
fit M. Weissmann. Celui-ci avait de fortes
échéances, mais elle ne savait comment son
ami y faisait face.
L’huissier audiencier, M Chomet, apporte
une chaise à Mlle Nollet, qui se sent soudain
fatiguée.
Mime Bessarabo a quelques précisions à
donner.
— Je connaissais la liaison de Mlle Nollet
avec mon mari, dit-elle, Mlle. Nollet lui a
prêté une somme'de quatre mille francs et
n’en a pas reçu de cadeaux.
— Est-ce exact ? demande M. Gilbert.
— C’est exact, répond le témoin, mais ces
sommes je les ai remises en plusieurs fois.
Aime Bessarabo intervient pour dire que,
d’après les quelques lettres de Mlle Nollet,
qu’elle avait surprise avec son mari, elle avait
vu que celle-ci aurait bien voulu vivre d’une
vie idyllique et honorable avec M. Weiss-
mann.
— Vous ne saviez pas le rôle que l’on vous
faisait jouer mademoiselle, mais vous ne sa
viez pas pourquoi Ton vous faisait dîner
avec des officiers, avec le commandant Laine,
avec les frères Normand, avec l’officier de
génie Fayolle.
— Je dinais avec eux, parce que j’accompa
gnais mon ami qui les connaissait, voilà tout,
répond Aille Nollet.
— Qu’est-ce que tout cela veut dire ? de
mande l’avocat général Mandel. En somme,
une nouvelle fois, vous revenez sur l’accusa
tion d’espionnage que vous avez portée contre
votre mari. ,
M‘ de Moro-Giafferi proteste contre ces der
niers mots et.l’on fait venir Mlle Germaine
Cazenovo, une autre dactylo, amie de M.
Weissmann également, qui s’avance trem
blante, tout en noir, chapeau noir, gants de
peau rouge et se laisse choir sur la chaise
laissée libre par Mlle Nollet.
— Savez-vous s’il y avait des difficultés en
tre Mme Bessarabo et M. Weissmann ?
— Je le questionnais le moins, possible.
(Sourires.)
D’une façon générale, le témoin ne sait rien
des questions financières ni des questions
d’échéances de son ami.
• — J’entendais parler, mais je ne compre
nais pas toujours. (Nouveaux sourires.)
— Mademoiselle doit se souvenir, commence
Mme Bessarabo, qu’elle m’a demandé par
don. un jour, square Labruyère, et je lui ai
pardonné. Et le lundi, M. Weissmann disparu, '
elle m’a demandé de n’en point parler.
— C’est exact, répond Mlle Germaine Caze-
nevo d’une voix qui s’affermit, mais c'est
parce que nous avions peur que cela lui por
tât tort. On pensait à une fugue.
M' de Moro-Giafferi insiste sur ces points de
détails et Me Dorville, au nom de la partie
civile également.
— C’est tout de même intéressant de savoir,
reprend M® de Moro-Giafferi. Enfin, voilà un
homme qui disparait et nul n’ose aller porter
plainte et alors nous sommes fondés à nous
demander si l’on ne redoutait pas plutôt les
secours qui pourraient intervenir pour un
homme, qui avait parmi ses clients, M. Fon-
vielle, lequel fit un séjour à la prison de la
Santé.
Sur ces derniers mots, l’audience est levée
et renvoyée à demain.
Il est 18 -heures moins 10.
VON KAPP EST MORT
!!
était l'auteur du fameux coup
d'Êtat du 13 mars 1920
Berlin, 13. — On mande de Leipzig que
Kapp est décédé aujourd’hui à l’hôpital de
Leipzig.
Von Kapp, monarchiste notoire, était l’au
teur du fameux coup d’Etat du 13 mars 1920,
qui contraignit le gouvernement Bauer-Noske
à abandonner Berlin pour se réfugier à Dres
de, puis à Stuttgart, avec le président Ebert.
Il s’empara du pouvoir et prit le titre de
chancelier.
Le commandement en chef des forces mi
litaires fut confié au général von Luttwitz,
qui fit occuper Berlin par des troupes de
marine et les soldats de la Baltique.
La grève générale ayant été proclamée dans
toute l'Allemagne, von Kapp ne put se main
tenir. Le gouvernement Bauer lança un man
dat d’arrêt contre lui et von Luttwitz, mais
tous deux réussirent à s’enfuir. Von Kapp
fut arrêté en Suède, où il s’était réfugié en
avion, et condamné pour fausse déclaration.
Le 15 avril dernier, von Kapp était venu se
constituer prisonnier en Allemagne pour pur
ger sa peine de prison, à laquelle il avait
été condamné pour haute trahison.
UNE INTERPELLATION
SUR LA
Politique intérieure du Gouvernement
Paris, 13. — Dans les couloirs du Palais-
Bourbon, on annonçait hier que MM. Mandel.
député de la Gironde, et Henry Simon, dé-
puté du Tarn, se proposaient de déposer une
7 la politique in-
demande d’interpellation sur
térieure du gouvernement.
Cette interpellation viserait l’attitude prise
.par certains fonctionnaires au cours de la
dernière période électorale.
DEUX GLOIRES DU TENNIS
Mlle Suzanne LENGLEN
Nous reproduisons ci-dessus la photographie
des deux plus grandes raquettes de France :
Mlle Suzanne Lenglen et M. Cochet qui dé
tiennent, tous deux, le titre national.
Ces virtuoses du tennis ont accumulé les
victoires. Mlle Lenglen qui n’a guère connu,
la défaite qu'en Amérique, après une retraite
de quelques mois, a recommencé à ataner tae
M. DOCHET
succès. Dimanche, en compagnie de Brugnon,
elle enleva le titre de champion de France
en mixte. Associé à Mme Pignerons, elle bat
tit Miles Conquet-Danet pour le Championnat
de France, double dames.
Le Lyonnais Cochet est la véritable révéla
tion de l'année. Ses victoires sur Gobert et
Borotra, notamment, l’ont définitivement con
sacré
La réplique de la
France au mémorandum
britannique était néces
saire.
Londres et Paris par
lent de moins en moins
le même langage, parce
que, hélas ! leur con
ception diffère à la fois
sur le problème russe
et sur la question alle
mande. Il faut donc
s’expliquer ! reste à,
savoir si on finira, par
s'entendre. Le sustème
des échanges de notes
a. l'avantage sans doute
d'apporter de la préci
sion dans le débat et
de fournir des textes
auxquels par la suite
on a la ressource de
• JdUOdqi as .iioanod
teutefois, cette métho
de a contre elle la per
te de temps quelle im
pose. et les solutions
deviennent pressantes ;
elle offre aussi le dan
ger d’envenimer à la
longue les divergences
latentes, parce que les
phrases écrites ont un
caractère plus définitif
que les propos échan
gés.
es
Le Palais-Royal de La Haye
et la statue de Guillaume le Taciturne
Il est, en attendant, bien évident que l'en
tente franco-britannique, que l'un se plaît si
souvent à invoquer se manifeste depuis quel
que temps sous une forme inattendue et quel
que peu troublante:
On ergote sur des textes et on chicane sur
des interprétations : les Allemands et les
Busses, qui savent exploiter la division des
Alliés, n'ont sans doute jamais été à pareille
fête... Pourtant la réponse du gouvernement
fiançais au cabinet de Londres était néces
saire, parce qu’il est vraiment inadmissible
que nous endossions continuellement la res
ponsabilité des échecs politiques que l’on
subit, tantôt dans une conférence, tantôt dans
une autre.
Nous ne voulons pas recommencer la fâ
cheuse épreuve à La Haye; or. c’est ce dont
nous sommes menacés si nous allons à cet
te nouvelle réunion avant de nous être en
tendus avec nos associés sur certains princi
pes et certaines solutions qui seront soulevés
dans le fameux « palais de la. Paix ».
Il est d'ailleurs probable que le débat com
mencé entre les chancelleries trouvera sa so
lution dans les entretiens que M. Poincaré au
ra. le 19 juin, avec M. Lloyd George, à Lon
dres. Tel est, du moins, le souhait que nous
devons exprimer dans l’intérêt général.
LA RÉPONSE FRANÇAISE
Le gouvernement français a fait remettre
lundi soir, à l'ambassade d’Angleterre, sa ré
ponse à la note britannique reçue la veille.
Ce document prend d’abord acte de la décla
ration du gouvernement anglais conforme à
la thèse française, selon laquelle la confé
rence de La Haye doit avoir essentiellement
le caractère d’une conférence d'experts agis
sant « ad referendum ». Il constate avec une
égale satisfaction que l’opinion du gouverne
ment français s’accorde avec celle du Fo-
reign Office, pour qui le mémorandum fi
nancier bolcheviste du 11 mai doit être igno
ré par la nouvelle conférence ; par contre, la
note française insiste particulièrement sur
la fâcheuse procédure qui consiste pour
les délégués alliés et neutres, à se rencontrer
dés le 26 juin avec les représentants des So
viets sans avoir essayé au préalable d’aplanir
entre eux leurs divergences de vues sur les
questions traitées et se mettre d’accord sur
des propositions fondamentales, hors la pré
sence des Russes, de façon à ne pas leur don
ner la tentation de profiter des divisions qui
pourraient exister entre les délégations.
Le gouvernement français insiste encore
sur la nécessité d’obtenir des Soviets la resti
tution des biens privés appartenant aux res
sortissants étrangers. Ce n’est qu’exception-
nellement qu’ils devaient être autorisés à rem
placer la restitution par une compensation
préalable et effective. car l’Etat russe n’est
pas actuellement en état de payer des indem
nités de réquisition.
Si cette condition était présentée aux délé
gués des Soviets par l’unanimité des déléga
tions, ils l’accepteraient certainement.
Peur les dettes de guerre, la France, qui est
favorable à l’octroi de facilités de paiement
ne saurait aller plus loin «pour le moment et
admettre dès maintenant la réduction de!
sommes que lui a empruntées la Russie pen
dant la guerre ; elle continuera d’exiger la
reconnaissance par le gouvernement holche
viste des droits des porteurs d’emprunts rus
ses d’avant-guerre.
Pour ce qui est des crédits à accorder à la
Russie, ils sont subordonnés aux garanties
que la Russie offrira aux prêteurs.
Enfin, le Gouvernement se défend de vou
loir imposer à la Russie un plan de restau
ration.
Il souhaite au contraire sa réussite et c’est
pourquoi il préconise une méthode de travail
sérieuse et notamment des enquêtes sur place.
Faute d’accord sur ces idées principales, la
conférence de La Haye serait vouée à l’insuc
cès.
Il ne s’en suit pas d’ailleurs que la Russie,
dans cette dernière éventualité, doive être
livrée aux chasseurs de concession suivant le
mot du mémorandum britannique.
Une telle politique serait universellement
réprouvée, entraînerait des représailles et em
pêcherait la reprise des relations normales
avec les Soviets.
Echos de Partout
S i les conférences qui. depuis l’armistice,
n’ont cessé de se succéder, sont des sour
ces de tracas pour les délégués. de fatigue
pour les journalistes et de discordes plutôt
que d'accords entre les peuples, pour les hu
moristes c’est une source de jeux de mots et
de calembours...
Quel est le dessinateur, le revuiste, le chan
sonnier. le caricaturiste qui n’a pas tiré au
moins deux ou trois titres et de deux ou trois
légendes en triturant —-si l’on ose dire — le
nom des villes où ont siégé les successives
conférences ?
« Spa » ne fournit pas grand’chose... « Spa
drôle » fut le seul qui l'ait été un peu... pas
trop !
Par contre Gênes et Cannes se prêtèrent à
des centaines de métamorphoses : « Le pain
de Gênes », « Euh ! Gênes », « Où qu’y a d’là
Gêne... »,
sans-Gêne
« Nous aurions mieux fait d’être
.■ », etc.... z
Et « La Haye ! »
Pas brillant, n’est-Ce pas ?
N’empêche qu’il a été déjà mis à l’épreuve,
sans grand succès d’ailleurs... «
« Gênes... La Haye » n’est pas fameux...
« Sautons... la Haye » est médiocre... « Aïe,
aïe. la Haye » est franchement mauvais...
Mais il est vrai que d’ici que soit terminée
la conférence...
—*3
M iss Anna Morgan, qui n’est pas une « fi
nancière », mais, simplement, une jeu
ne Américaine du plus grand cœur, débar
quera sur le sol français à la fin du mois de
juillet, avec plusieurs jeunes filles déléguées
par les grandes villes des États-Unis.
Miss Morgan et ses compagnes ne tiendront
ni conférence ni congrès. Elles iront visiter
les champs de bataille de nos régions libérées.
Voilà, au moins, une initiative qu’il faut ap
prouver sans réserve.
—-+3-
‘est une histoire très américaine.
Les électeurs de l’Etat de Virginie, .mé
contents de ne jamais recevoir de réponse
aux lettres qu'ils leur écrivaient, avaient pris
l’habitude de venir importuner leurs repré
sentants. Chaque jour, la salie d’attente et
les couloirs de l’Assemblée étaient envahis
par des centaines de quémandeurs, qui deve
naient de plus en plus menaçants et rendaient
aux élus la vie à peu près impossible.
De guerre lasse, les honorables eurent re
cours à une ruse désespérée. Ils firent em
plette de fausses barbes et de perruques, grâ
ce à quoi, les premiers jours, ils réussirent à
passer inaperçus. Mais les électeurs s’éton
nèrent vite de voir tant de personnages bar
bus sortis du palais législatif, alors que la
"T sont méticu-
plupart des députés virginiens
leusement et totalement rasés.
On assaillit
donc les hommes à barbe, on leur arracha
leurs faux poils et, ainsi. le subterfuge fut
publiquement dévoilé.
Il paraît — avis aux amateurs ! — qu’il y
a quelques bons mandats électifs à prendre
en Virginie.
—H63*
P aradoxes et Vérités :
Depuis le jour de sa naissance, 1 homme
est un condamné à mort qui ignore la date de ’
son exécution. (Jacques Normand.!
LES DEPORTES BELGES
exposent leur revendications
Bruxelles. 1
La Fédération Nationale
des Déportés de Belgique a tenu une nouvel
le réunion dimanche dernier à Bruxelles.
• A la demande des Fédérations de Lessines
et Mouscron, les représentants des Déportés
de Belgique ont voté l’ordre du jour suivant :
« La' Fédération Nationale des Déportés de
Belgique, réunie à Bruxelles le 11 juin, s’as
socie à l’initiative prise par certains députés
qui vont interpeller le ministre des Affaires
économiques sur le retard apporté par les
tribunaux de dommages de guerre dans la ré
paration due aux déportés.
» Elle estime qu’il est pénible de constater
que des milliers de déportés attendent tou
jours qu'on s’occupe d’eux.
» Elle espère que M. le Ministre des Affaires
économiques réservera toute son attention
bienveillante à l’interpellation demandée, afin
que les déportés qui, pendant la guerre, ont
montré tant de courage et d’abnégation en
refusant de travailler pour l’ennemi, reçoi
vent enfin la réparation tant méritée. »
L’assemblée a désigné :
MM. R. Dehont, président général ; E.-P.
Levêque, secrétaire général ; G. Doornaert,
secrétaire flamand, pour exposer aux députés
interpelateurs, les différentes plaintes, éma
nants des déportés.
ACTUALITE
Après l’opération
Le docteur Crochet, de Bordeaux,
vient de démontrer qu’on pouvait
opérer la transfusion du sang avec
du sang de mouton.
Le Docteur CRUCHET :
Là... Tout.s’est bien passé Vous avez fort
bien supporté l’opération. t
Le Patient :
Je me sens doux comme un agneau.
Le Docteur CRUCHET :
Que vous avais-je dit ? Ah ! la science,
monsieur, la science ! Mais... revenons à nos
moutons : si nous nous occupions de régler de
suite la question de honoraires
Le Patient : *
Bé ! Bé I Bé !
Le Docteur (riant) : •
Ah ! très drôle votre plaisanterie renouve-
iée, de maître Patelin. Mais nous parlons sé
rieusement, n’est-ce pas ? Nous disions donc
que mes honoraires s’élèvent...
Le Patient :
Excusez-moi. Il faut absolument que je m’en
aille. Il est grand temps.
Le Docteur CRUCHET :
Comment ? Comment ? Au fait, quelle heu
re est-il ?
Le Patient (se sauvant) :
...L’heure du Berger !
Le Docteur CRUCHET :
Au Diable !... Allez vous-en paître ...
Diarze MANAIIE.
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FRANCS 4 3 mois,
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LES AWNOECEO
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BUREAUX H dans toutes les AGEECES
de nsuart de FRABcE
et de J'ETRANGER.
ECHO
15 cent. C
aseweanez
Lille, le 13 juin 1922.
DÉCLARATIONS DE M. DE LASTEYRIE
LES TITRES AU PORTEUR
ne seront pas transformés
(De notre rédacteur parlementaire)
Paris, 12. — M. de Lasteyrie s’est ému des
commentaires auxquels a donné lieu l’entre
vue qu’eurent, la semaine dernière, M. Poin
caré, M. Reibel et lui avec la Commission des
Finances, et des bruits qui ont été mis en cir
culation sur ses intentions réelles.
On avait dit notamment que le ministre des
finances avait été très impressionné par la
vive hostilité qui s’était manifestée au sein
de la commission à l’égard de ses projets de
contrôle renforcé ou plus exactement d inqui
sition et que changeant son fusil M’épaule, il
se serait montré disposé à demander la trans
formation des titres au porteur en titres no
minatifs. ,
Interviewé à ce sujet, M. de Lasteyrie a
opposé à ces bruits le démenti le plus formel :
« Je n’ai, quant à moi, a-t-il dit, fait aucune
allusion à une mesure de ce genre, mais M.
Bokanowski, rapporteur général, au cours de
ses explications, a envisagé d’abord et sans
insister, la possibilité de transformer les ti
tres au porteur en titres nominatifs, en suite
de quoi un membre de la commission appar
tenant au parti socialiste réclamait la sup
pression du titre au porteur. Vous pouvez dé
mentir catégoriquement que j'ai jamais eu
pareille intention. Mon programme ne com-
Iporte pas, à beaucoup près, une telle mesure.»
Pi faut bien convenir qu’il était assez sur
prenant que le ministre qui venait d’écrire
dans l’exposé des motifs du projet de budget
qu’il était « inadmissible, en raison de leurs
avantages économiques, d’envisager la sup
pression des titres au porteur » et qui avait
précisé si je ne me trompe, que ces titres au
porteur représentaient la moitié de la fortune
de la France eût si subitement changé d’avis.
M. de Lasteyrie ne peut d’ailleurs pas igno
rer qu’en Italie le gouvernement a dû renon
cer à faire appliquer la loi qui décidait cette
transformation parce qu’il s’est heurté à des
difficultés insurmontables. ,
Le ministre a démenti également avec éner-
gie, l’intention qu’on lui a prêtée d’augmen-
her les droits sur les vins. Il n’y a jamais son-
hé, affirme-t-il. Nous le croyons sans peine.
IM. de Lasteyrie représente à la Chambre une
région qui est bien trop intéressée à ce que
lion recherche ailleurs les ressources dont le
■trésor a besoin ; enfin ce n’est pas lui qui a
envisagé cette possibilité d’une augmentation
■des droits sur les vins, mais M. Bokanowski.
I Enfin, M. de Lasteyrie a tenu à bien préci-
ser qu’en émettant le nouvel emprunt du Cré-
dit national à 6 pour cent, il ne renonçait pas
du tout à poursuivre l’abaissement du loyer
lie l’argent comme on l’a prétendu. Le prix
démission n’en sera pas en effet comme le
■précédent, de 482 fr., mais de 498 fr. 50, de
■sorte que si l’intérêt reste le même, le taux
Me capitalisation se trouvera sensiblement di-
minué.
| F.-J. LARDEUX
taxe de luxe va-t-elle être modifiée?
Le Ministre des Finances
promet d’étudier la question
Paris, 12. — M. de Lasteyrie ministre
des
inances a reçu une importante délégation,
mposée des présidents représentant les
chambres syndicales du commerce et de l'in-
dustrie de France, celle-ci avait à sa tête, M.
le sénateur Henri de Jouvenel, MAL de Dion
tt Escudier, députés.
Après un exposé de M. Fouquet-Lapar de-
mandant au ministre des finances d'exami-
ner la possibilité de supprimer la taxe de 10
pur cent sur les affaires assujetties à ce droit
P les explications fournies par M. Edouard
louas sur le marasme des transactions dont
p cause principale est l’application de cet im-
W prohibitif.
M. de Lasteyrie a accepté de faire étudier
h commun avec l’administration et des re-
ésentants qualifiés des syndicats intéressés
modifications dont la taxe de luxe pourrait
R l’objet sans compromettre les intérêts du
fesor.
, —909<
•MInoIOn LE mmmumnas
TESTAMENT POLITIQUE
:NDRE
ttars:
es J
44004
78
(o)
NORD
LE PLUS FORT TIRAGE DES JOURNAUX DE LA REGION DU NORD
LE MYSTERE DE LA MALLE SANGLANTE
Paul! aCques d-t-elle fait des
Echappant un moment à la domination maternelle, la jeune
fille affirme, par signes, qu’un volumineux paquet fut
«poussé» dans la malle.— Mais que contenait ce paquet?
a
Paule Jacques a-t-elle fait des aveux ? On
cru. hier. que oui. Puis on est revenu sur
cette impression. Par la suite, le communi
qué d’une agence a laissé entendre que,le pré
sident Gilbert n’était pas d’avis que la jeune
fille ait voulu parler du cadavre.
Ce manque de précision gâte beaucoup l'in
térêt du procès.-
Cependant, il est incontestable que les si
gnes affirmatifs de Paule Jacques contredisent
tout de même les déclarations sonores de sa
maman.
Dans un tel proeçs, il semble qu'on ferait
bien de n’avancer qu'après avoir fait préci
ser ce qui reste dangereusement obscur.
Sans doute, on ne fait pas parler, malgré
elle, une fille volontairement muette.
Mais il serait bon de savoir quand elle ré
pond « oui » d’un signe de tête, à quoi se
rapporte ce oui.
La chose en vaut la peine.
La quatrième audience
La déposition des médecins à l'audience de
lundi n’a rien révélé de nouevau. Le docteur
Paul a précisé toutefois que le cadavre fut
mis dans la malle peu après l’assassinat.
Le docteur Roubinovitch a déclaré que Mme
Bessarabo n’est pas folle.
Les chauffeurs, mêlés malgré eux à cette
faire, ont ensuite comparu à la barre.
Les chauffeurs
af-
On entend M. Croix, chauffeur habituel
M Weissmann, qu’il reconduisit la nuit du
30 juillet à son domicile. Il avait rendez-vous
le lendemain avec M. Weissmann.
Etonné de ne pas le voir venir, M. Croix se
rendit square Labruyère. Il trouva l’apparte
ment en désordre, comme si, dit-il. des vo
leurs y étaient passés. Dans la salle de bain
aussi, il remarqua quelque désordre.
M. Weissmann lui ayant fait part plusieurs
fois de son étonnement, lorsqu’il rentrait chez
lui le soir, de voir sa belle-fille si aimable à
son endroit, M. Croix conçut quelques inquié
tudes en ce qui concerne le courtier et se
rendit au commissariat de police.
M. Croix déclare encore que M. Weissmann
qui appréhendait de rentrer chez lui, avait
très peur de sa femme et de sa belle-fille et
pour dire à son chauffeur de rentrer à la mai
son, lui commandait : «A l’écurie». (Sourires )
Je savais ce que cela signifiait.
Un autre chauffeur, celui qui sur les ordres
de Mme Bessarabo porta la malle-chapelière
a la gare du Nord, M. Louis Pascal, s’appro
che à la barre.
de
MERCREDI
14
JUIN 1922
EURZAU%
v ce L’ÊCHO ou NORO I
a. onaDE-PLACE. •
Avant la Conférence de La Haye
LA FRANCE
a répondu au mémorandun britannique
DE M. DESCHANEL
On sait que M. Paul Deschanel est mort
tant d’avoir prononcé au Sénat, le discours
T la politique extérieure qu’il avait annon-
R lors de la constitution du cabinet Poinca-
“ Le texte de ce discours, retrouvé dans
P papiers du regretté Président, paraîtra
Rs le numéro du 15 juin de la « Revue des
Rx Mondes », qui y voit comme le testament
f homme d’Etat.
R Paul Deschanel commence par critiquer,
Hz vivement, les praitques diplomatiques
Nvies depuis 1919 et notamment l’institution
| Conseil suprême qui écarta de la discus-
H du Traité les « Etats à intérêts limités »,
! grâce auquel trois hommes « sans contrôle
ucune sorte, sans tenir compte des aver-
sements et des conseils des chefs qui
seent remporté la victoire », prirent sur
[ s de disposer souverainement du sort de
trance, de l’Europe et du monde ».
1 Deschanel condamne cette méthode com-
B étant en contradiction formelle avec les
['pipes de la démocratie.
Inondant ensuite à M. Lloyd George qui,
l 1 février dernier, nous a dit qu’il avait dû
g traire la rive gauche du Rhin « aux ten-
g"Is annexionnistes de la France », l’ancien
sedent de la République affirme qu’il ne
Basait que de certaines mesures de sécu-
g Jugées indispensables non seulement par
g. Brands chefs, mais par des hommes com-
g.M. Charles Benoist, Aulard. Emile Bour-
gls, le général Bourgeois, Arthur Chuquet,
g.eSt Denis, Gallois, Ernest Lavisse, Chris-
E Pfister, Charles Seignobos et notre pre-
. géographe Vidal de la Blache; suivent
E observations sur la politique de bascule
B ‘Angleterre a toujours pratiquée, mais
au détriment de son propre intérêt,
gi- continent.
E Paul Deschanel passe légèrement sur le
t.eme des réparations
aomme le Traité, écrit-il, n’a prévu ni le
B ant des réparations ni les modes de paie-
a les Allemands qui trouvent de l’argent
Es enrichir et pour s'armer, n’en trouvent
gspour leurs échéances. Or, voici que les
BC ains nous réclament ce que nous leur
.8 ; comment les payer si l’Allemagne
Eif s P a ie pas ? Il n’est qu’un moyen d’ob-
Si se qu’on nous doit, c’est d’organiser le
geve des finances allemandes. » •
Bi Ce qui concerne la dette extérieure russe,
■ r Mue à 58 milliards de francs-or, dont
9 es par la France, l’orateur eût préconi-
Mosréation d’un contrôle international des
dysations et exportations russes.
Mraul Deschanel qui, toujours fut un spé-
■■ p des questions austro-hongroises, esti-
aae le traité a établi dans l’Europe cen-
diun équilibre terriblement fragile, et il
hlae comment la petite Entente pourra
ansner l’annexion par l’Allemagne des Al-
■w? D’Autriche.
Mileas Quelques mots sur la paix en Orient,
‘ Président arrive à sa double conclu-
* Sinécessité d’élargir les pouvoirs dont il
ats i e constaté l’insuffisance du Prési-
tend République et d’établir un contrôle
auientaire permanent au moyen d’une
■ Slon élue par les deux Chambres.
— Il y avait une dame âgée, dit-il, et une
autre plus jeune, La dame âgée était très
énervée. Elle m’avait appelé par la fenêtre.
Elle m a dit : « Montez donc nous aider pour
prendre la malle. » Alors j’y suis allé, mais
comme je ne suis pas solide, je leur dis : « Ap
pelez donc le concierge. » Ça paraissait les
gêner que l’on appelle le concierge. Mais je
pensais qu’elles étaient dans la précipitation
du départ.
Le chauffeur Pascal raconte la promenade
de gare en gare. Il reconnaît parfaitement la
malle qui se trouve devant lui, parmi les
pièces a conviction. Il insiste sur le cordage
de la malle qui était fait trop largement.
Les experts en écriture son ensuite enten
dus. Ils sont unanimes pour déclarer que le
pouvoir signé Bessarabo, qui devait faire bé
néficier les femmes de l’option de 600.000 fr.
a été signé par Paule Jacques.
Celle-ci ne répond pas.
Ceux qui ont remué la malle
Mlle Prugnaud, cuisinière, 3. square La
bruyère,. chez Mme Bessarabo, vit, le matin
du 31 juillet 1920, Mlle Paule Jacques descen
dre une grosse malle dans l’escalier.
— J’allais lui aider, dit le témoin, je lui of
fris mes services, mais elle me remercio. Com
me elle paraissait embarrassée, je continuais
a soutenir la malle, mais Mademoiselle avait
une façon de me dire merci à chaque marche
que nous descendions que je compris que mon
offre était inopportune et je me retirai.
Mais voici le concierge du square Labruyè
re, M. Chollet. L’attention est générale. Le
temoin reconnaît d’abord la malle-chapelière
qui est devant la barre.
— C’est bien celle-ci, dit-il, que j’ai refice
lée, car elle n’était pas bien ficelée ; je l’ai
descendue jusqu’en bas, elle était lourde On
m’a dit qu’il y avait des livres dedans. Mme
Bessarabo ne m’a pas quitté pendant tout ce
temps jusqu'à ce que j’aie mis la malle sur
le taxi.
En ce qui concerne le reficelage, je n’ai
pas touché au travail qui avait été fait. Le
couvercle seul, du reste, était bien fermé.
Le concierge déclare en outre qu’il ne se
rappelle pas à quelle heure, le 30 juillet au
soir, M. Weissmann était rentré chez ui. Et
même il a beaucoup de peine pour se souve
nir si sa femme ou lui ont vu revenir le
courtier ce soir-là.
Mme Bessarabo a quelques mots à répon
dre. Elle n’est pas restée, dit-elle, pour sur
veiller la malle, elle n’a pas empêché le con
cierge de la reficeler comme il l’entendait.
A une question, le concierge déclare que la
malle devait peser dans les 80 kilos.
Mme Chollet, femme du témoin précédent,
n'est pas plus affirmative que son mari en
ce qui concerne la rentrée de M. Weissmann
le 30 juillet au soir, mais elle confirme que
Mme. Bessarabo suivait la malle que l’on des
cendait. dans l’escalier, le 31 juillet au matin.
Mme Bessarabo réplique de la même façon
à Mme Chollet qu’à son mari.
Mlle Paule Jacques, fidèle à ses habitudes,
ne répond rien.
La scène des aveux
Le président Gilbert rappelle les déclara
tions de Mlle Paule Jacques, faites le 20 août.
— Vous avez dit que le paquet étant lourd,
on avait ouvert a malle, on l’avait renversée,
on avait mis l'ouverture par terre et le paquet
contenant le corps enveloppé étant placé à
côté, vous avez pris le paquet par les coins
et vous l’avez poussé dans la malle.
— Est-ce bien ainsi que les choses se sont
passées, Paule.Jacques ?
Alors se produit à ce moment, et personne
ne s’y attendait certainement, le premier aveu
de Mlle. Paule Jacques À trois reprises, la
jeune fille, droite derrière sa mère assise et
qui ne la regarde pas, fait un signe de tête
affirmatif.
— C’est bien ainsi, Paule Jacques ? Qu’y
avait-il dans ce paquet ? Des documents ?
Et, comme la jeune fille se tant, M. Gilbert
lui dit : Asseyez-vous
La salle, dans une angoisse compréhensible,
regarde la jeune fille qui s’assied en baissant
la tête. M. Gilbert n’insiste pas sur les ré
ponses par signes de la jeune fille, qui vien-
nent, semble-t-il, de contredire tout le sys
tème de défense laborieusement échafaudé
par la mère. Celle-ci n’a rien compris ni rien
vu de ce qui vient de se passer.
M. Gilbert fait introduire un nouveau té
moin, le marchand qui a vendu, la corde dont
on se servit pour ficeler la malle.
—Qu’on lui montre la corde, dit le président.
— Elle est dans la malle, répond l’huissier
audiencier.
— Eh bien ! il faut ouvrir la malle.
M. Ch omet s’approche pour faire jouer 1%
serrure ; il soulève le couvercle et, en le rele
vant, la charpente craque et le fond se dé
tache.
On voit alors dans la malle ouverte une
hache sous laquelle l’huissier finit par dé
couvrir un paquet de cordes.
Le témoin les reconnaît pour les avoir ven
dues à Mlle Paule Jacques.
Commentaires
Dans le prétoire, pendant cette déposition,
les commentaires vont leur train sur ce qu’on
appelle déjà les aveux de Paule Jacques.
On se souvient, qu’à plusieurs reprises, la
jeune fille et sa mère ont déclaré que des pa
quets, l’un volumineux, selon Mlle Paule Jac
ques, d’autres des documents séparés, selon'
Mme Bessarabo, avaient été introduits dans la
fameuse malle.
Est-ce à l’un de ces paquets contenant des
documents que faisait allusion Mlle Paule
Jacques lorsqu’elle a répondu affirmativement
à la question du président ? Ou bien a-t-elle
reconnu que c’était vraiment le paquet con
tenant le cadavre de M. Weismann qu’elle
pour faire enregistrer la malle.
Cette hypothèse expliquerait le silence de
Mme Bessarabo qui n’a pas relevé ni la ques
tion du président, ni la réponse qu’elle a pu
juger peu importante de sa fille au prési
dent.
Les amies de M. Bessarabo
On passe maintenant à un autre genre de
témoignages.
Mlle Gaiby Nollet, 35 ans, dactylographe, rue
Parmentier, qui fut l'amie de M. Weissmann,
connut ce dernier en juillet 1917.
Elle s’avance à la barre.
— Il m’a dit, déclare-t-elle, parlant de la
victime, qu’il ne s’entendait pas avec sa fem
me, ni avec sa belle-fille et qu'il appréhendait
de rentrer chez lui ; il m'a montré des traces
sur son cou et m’a conté par le détail ce qui
s’était passé.
Mlle Nollet rappelle les confidences que lui
fit M. Weissmann. Celui-ci avait de fortes
échéances, mais elle ne savait comment son
ami y faisait face.
L’huissier audiencier, M Chomet, apporte
une chaise à Mlle Nollet, qui se sent soudain
fatiguée.
Mime Bessarabo a quelques précisions à
donner.
— Je connaissais la liaison de Mlle Nollet
avec mon mari, dit-elle, Mlle. Nollet lui a
prêté une somme'de quatre mille francs et
n’en a pas reçu de cadeaux.
— Est-ce exact ? demande M. Gilbert.
— C’est exact, répond le témoin, mais ces
sommes je les ai remises en plusieurs fois.
Aime Bessarabo intervient pour dire que,
d’après les quelques lettres de Mlle Nollet,
qu’elle avait surprise avec son mari, elle avait
vu que celle-ci aurait bien voulu vivre d’une
vie idyllique et honorable avec M. Weiss-
mann.
— Vous ne saviez pas le rôle que l’on vous
faisait jouer mademoiselle, mais vous ne sa
viez pas pourquoi Ton vous faisait dîner
avec des officiers, avec le commandant Laine,
avec les frères Normand, avec l’officier de
génie Fayolle.
— Je dinais avec eux, parce que j’accompa
gnais mon ami qui les connaissait, voilà tout,
répond Aille Nollet.
— Qu’est-ce que tout cela veut dire ? de
mande l’avocat général Mandel. En somme,
une nouvelle fois, vous revenez sur l’accusa
tion d’espionnage que vous avez portée contre
votre mari. ,
M‘ de Moro-Giafferi proteste contre ces der
niers mots et.l’on fait venir Mlle Germaine
Cazenovo, une autre dactylo, amie de M.
Weissmann également, qui s’avance trem
blante, tout en noir, chapeau noir, gants de
peau rouge et se laisse choir sur la chaise
laissée libre par Mlle Nollet.
— Savez-vous s’il y avait des difficultés en
tre Mme Bessarabo et M. Weissmann ?
— Je le questionnais le moins, possible.
(Sourires.)
D’une façon générale, le témoin ne sait rien
des questions financières ni des questions
d’échéances de son ami.
• — J’entendais parler, mais je ne compre
nais pas toujours. (Nouveaux sourires.)
— Mademoiselle doit se souvenir, commence
Mme Bessarabo, qu’elle m’a demandé par
don. un jour, square Labruyère, et je lui ai
pardonné. Et le lundi, M. Weissmann disparu, '
elle m’a demandé de n’en point parler.
— C’est exact, répond Mlle Germaine Caze-
nevo d’une voix qui s’affermit, mais c'est
parce que nous avions peur que cela lui por
tât tort. On pensait à une fugue.
M' de Moro-Giafferi insiste sur ces points de
détails et Me Dorville, au nom de la partie
civile également.
— C’est tout de même intéressant de savoir,
reprend M® de Moro-Giafferi. Enfin, voilà un
homme qui disparait et nul n’ose aller porter
plainte et alors nous sommes fondés à nous
demander si l’on ne redoutait pas plutôt les
secours qui pourraient intervenir pour un
homme, qui avait parmi ses clients, M. Fon-
vielle, lequel fit un séjour à la prison de la
Santé.
Sur ces derniers mots, l’audience est levée
et renvoyée à demain.
Il est 18 -heures moins 10.
VON KAPP EST MORT
!!
était l'auteur du fameux coup
d'Êtat du 13 mars 1920
Berlin, 13. — On mande de Leipzig que
Kapp est décédé aujourd’hui à l’hôpital de
Leipzig.
Von Kapp, monarchiste notoire, était l’au
teur du fameux coup d’Etat du 13 mars 1920,
qui contraignit le gouvernement Bauer-Noske
à abandonner Berlin pour se réfugier à Dres
de, puis à Stuttgart, avec le président Ebert.
Il s’empara du pouvoir et prit le titre de
chancelier.
Le commandement en chef des forces mi
litaires fut confié au général von Luttwitz,
qui fit occuper Berlin par des troupes de
marine et les soldats de la Baltique.
La grève générale ayant été proclamée dans
toute l'Allemagne, von Kapp ne put se main
tenir. Le gouvernement Bauer lança un man
dat d’arrêt contre lui et von Luttwitz, mais
tous deux réussirent à s’enfuir. Von Kapp
fut arrêté en Suède, où il s’était réfugié en
avion, et condamné pour fausse déclaration.
Le 15 avril dernier, von Kapp était venu se
constituer prisonnier en Allemagne pour pur
ger sa peine de prison, à laquelle il avait
été condamné pour haute trahison.
UNE INTERPELLATION
SUR LA
Politique intérieure du Gouvernement
Paris, 13. — Dans les couloirs du Palais-
Bourbon, on annonçait hier que MM. Mandel.
député de la Gironde, et Henry Simon, dé-
puté du Tarn, se proposaient de déposer une
7 la politique in-
demande d’interpellation sur
térieure du gouvernement.
Cette interpellation viserait l’attitude prise
.par certains fonctionnaires au cours de la
dernière période électorale.
DEUX GLOIRES DU TENNIS
Mlle Suzanne LENGLEN
Nous reproduisons ci-dessus la photographie
des deux plus grandes raquettes de France :
Mlle Suzanne Lenglen et M. Cochet qui dé
tiennent, tous deux, le titre national.
Ces virtuoses du tennis ont accumulé les
victoires. Mlle Lenglen qui n’a guère connu,
la défaite qu'en Amérique, après une retraite
de quelques mois, a recommencé à ataner tae
M. DOCHET
succès. Dimanche, en compagnie de Brugnon,
elle enleva le titre de champion de France
en mixte. Associé à Mme Pignerons, elle bat
tit Miles Conquet-Danet pour le Championnat
de France, double dames.
Le Lyonnais Cochet est la véritable révéla
tion de l'année. Ses victoires sur Gobert et
Borotra, notamment, l’ont définitivement con
sacré
La réplique de la
France au mémorandum
britannique était néces
saire.
Londres et Paris par
lent de moins en moins
le même langage, parce
que, hélas ! leur con
ception diffère à la fois
sur le problème russe
et sur la question alle
mande. Il faut donc
s’expliquer ! reste à,
savoir si on finira, par
s'entendre. Le sustème
des échanges de notes
a. l'avantage sans doute
d'apporter de la préci
sion dans le débat et
de fournir des textes
auxquels par la suite
on a la ressource de
• JdUOdqi as .iioanod
teutefois, cette métho
de a contre elle la per
te de temps quelle im
pose. et les solutions
deviennent pressantes ;
elle offre aussi le dan
ger d’envenimer à la
longue les divergences
latentes, parce que les
phrases écrites ont un
caractère plus définitif
que les propos échan
gés.
es
Le Palais-Royal de La Haye
et la statue de Guillaume le Taciturne
Il est, en attendant, bien évident que l'en
tente franco-britannique, que l'un se plaît si
souvent à invoquer se manifeste depuis quel
que temps sous une forme inattendue et quel
que peu troublante:
On ergote sur des textes et on chicane sur
des interprétations : les Allemands et les
Busses, qui savent exploiter la division des
Alliés, n'ont sans doute jamais été à pareille
fête... Pourtant la réponse du gouvernement
fiançais au cabinet de Londres était néces
saire, parce qu’il est vraiment inadmissible
que nous endossions continuellement la res
ponsabilité des échecs politiques que l’on
subit, tantôt dans une conférence, tantôt dans
une autre.
Nous ne voulons pas recommencer la fâ
cheuse épreuve à La Haye; or. c’est ce dont
nous sommes menacés si nous allons à cet
te nouvelle réunion avant de nous être en
tendus avec nos associés sur certains princi
pes et certaines solutions qui seront soulevés
dans le fameux « palais de la. Paix ».
Il est d'ailleurs probable que le débat com
mencé entre les chancelleries trouvera sa so
lution dans les entretiens que M. Poincaré au
ra. le 19 juin, avec M. Lloyd George, à Lon
dres. Tel est, du moins, le souhait que nous
devons exprimer dans l’intérêt général.
LA RÉPONSE FRANÇAISE
Le gouvernement français a fait remettre
lundi soir, à l'ambassade d’Angleterre, sa ré
ponse à la note britannique reçue la veille.
Ce document prend d’abord acte de la décla
ration du gouvernement anglais conforme à
la thèse française, selon laquelle la confé
rence de La Haye doit avoir essentiellement
le caractère d’une conférence d'experts agis
sant « ad referendum ». Il constate avec une
égale satisfaction que l’opinion du gouverne
ment français s’accorde avec celle du Fo-
reign Office, pour qui le mémorandum fi
nancier bolcheviste du 11 mai doit être igno
ré par la nouvelle conférence ; par contre, la
note française insiste particulièrement sur
la fâcheuse procédure qui consiste pour
les délégués alliés et neutres, à se rencontrer
dés le 26 juin avec les représentants des So
viets sans avoir essayé au préalable d’aplanir
entre eux leurs divergences de vues sur les
questions traitées et se mettre d’accord sur
des propositions fondamentales, hors la pré
sence des Russes, de façon à ne pas leur don
ner la tentation de profiter des divisions qui
pourraient exister entre les délégations.
Le gouvernement français insiste encore
sur la nécessité d’obtenir des Soviets la resti
tution des biens privés appartenant aux res
sortissants étrangers. Ce n’est qu’exception-
nellement qu’ils devaient être autorisés à rem
placer la restitution par une compensation
préalable et effective. car l’Etat russe n’est
pas actuellement en état de payer des indem
nités de réquisition.
Si cette condition était présentée aux délé
gués des Soviets par l’unanimité des déléga
tions, ils l’accepteraient certainement.
Peur les dettes de guerre, la France, qui est
favorable à l’octroi de facilités de paiement
ne saurait aller plus loin «pour le moment et
admettre dès maintenant la réduction de!
sommes que lui a empruntées la Russie pen
dant la guerre ; elle continuera d’exiger la
reconnaissance par le gouvernement holche
viste des droits des porteurs d’emprunts rus
ses d’avant-guerre.
Pour ce qui est des crédits à accorder à la
Russie, ils sont subordonnés aux garanties
que la Russie offrira aux prêteurs.
Enfin, le Gouvernement se défend de vou
loir imposer à la Russie un plan de restau
ration.
Il souhaite au contraire sa réussite et c’est
pourquoi il préconise une méthode de travail
sérieuse et notamment des enquêtes sur place.
Faute d’accord sur ces idées principales, la
conférence de La Haye serait vouée à l’insuc
cès.
Il ne s’en suit pas d’ailleurs que la Russie,
dans cette dernière éventualité, doive être
livrée aux chasseurs de concession suivant le
mot du mémorandum britannique.
Une telle politique serait universellement
réprouvée, entraînerait des représailles et em
pêcherait la reprise des relations normales
avec les Soviets.
Echos de Partout
S i les conférences qui. depuis l’armistice,
n’ont cessé de se succéder, sont des sour
ces de tracas pour les délégués. de fatigue
pour les journalistes et de discordes plutôt
que d'accords entre les peuples, pour les hu
moristes c’est une source de jeux de mots et
de calembours...
Quel est le dessinateur, le revuiste, le chan
sonnier. le caricaturiste qui n’a pas tiré au
moins deux ou trois titres et de deux ou trois
légendes en triturant —-si l’on ose dire — le
nom des villes où ont siégé les successives
conférences ?
« Spa » ne fournit pas grand’chose... « Spa
drôle » fut le seul qui l'ait été un peu... pas
trop !
Par contre Gênes et Cannes se prêtèrent à
des centaines de métamorphoses : « Le pain
de Gênes », « Euh ! Gênes », « Où qu’y a d’là
Gêne... »,
sans-Gêne
« Nous aurions mieux fait d’être
.■ », etc.... z
Et « La Haye ! »
Pas brillant, n’est-Ce pas ?
N’empêche qu’il a été déjà mis à l’épreuve,
sans grand succès d’ailleurs... «
« Gênes... La Haye » n’est pas fameux...
« Sautons... la Haye » est médiocre... « Aïe,
aïe. la Haye » est franchement mauvais...
Mais il est vrai que d’ici que soit terminée
la conférence...
—*3
M iss Anna Morgan, qui n’est pas une « fi
nancière », mais, simplement, une jeu
ne Américaine du plus grand cœur, débar
quera sur le sol français à la fin du mois de
juillet, avec plusieurs jeunes filles déléguées
par les grandes villes des États-Unis.
Miss Morgan et ses compagnes ne tiendront
ni conférence ni congrès. Elles iront visiter
les champs de bataille de nos régions libérées.
Voilà, au moins, une initiative qu’il faut ap
prouver sans réserve.
—-+3-
‘est une histoire très américaine.
Les électeurs de l’Etat de Virginie, .mé
contents de ne jamais recevoir de réponse
aux lettres qu'ils leur écrivaient, avaient pris
l’habitude de venir importuner leurs repré
sentants. Chaque jour, la salie d’attente et
les couloirs de l’Assemblée étaient envahis
par des centaines de quémandeurs, qui deve
naient de plus en plus menaçants et rendaient
aux élus la vie à peu près impossible.
De guerre lasse, les honorables eurent re
cours à une ruse désespérée. Ils firent em
plette de fausses barbes et de perruques, grâ
ce à quoi, les premiers jours, ils réussirent à
passer inaperçus. Mais les électeurs s’éton
nèrent vite de voir tant de personnages bar
bus sortis du palais législatif, alors que la
"T sont méticu-
plupart des députés virginiens
leusement et totalement rasés.
On assaillit
donc les hommes à barbe, on leur arracha
leurs faux poils et, ainsi. le subterfuge fut
publiquement dévoilé.
Il paraît — avis aux amateurs ! — qu’il y
a quelques bons mandats électifs à prendre
en Virginie.
—H63*
P aradoxes et Vérités :
Depuis le jour de sa naissance, 1 homme
est un condamné à mort qui ignore la date de ’
son exécution. (Jacques Normand.!
LES DEPORTES BELGES
exposent leur revendications
Bruxelles. 1
La Fédération Nationale
des Déportés de Belgique a tenu une nouvel
le réunion dimanche dernier à Bruxelles.
• A la demande des Fédérations de Lessines
et Mouscron, les représentants des Déportés
de Belgique ont voté l’ordre du jour suivant :
« La' Fédération Nationale des Déportés de
Belgique, réunie à Bruxelles le 11 juin, s’as
socie à l’initiative prise par certains députés
qui vont interpeller le ministre des Affaires
économiques sur le retard apporté par les
tribunaux de dommages de guerre dans la ré
paration due aux déportés.
» Elle estime qu’il est pénible de constater
que des milliers de déportés attendent tou
jours qu'on s’occupe d’eux.
» Elle espère que M. le Ministre des Affaires
économiques réservera toute son attention
bienveillante à l’interpellation demandée, afin
que les déportés qui, pendant la guerre, ont
montré tant de courage et d’abnégation en
refusant de travailler pour l’ennemi, reçoi
vent enfin la réparation tant méritée. »
L’assemblée a désigné :
MM. R. Dehont, président général ; E.-P.
Levêque, secrétaire général ; G. Doornaert,
secrétaire flamand, pour exposer aux députés
interpelateurs, les différentes plaintes, éma
nants des déportés.
ACTUALITE
Après l’opération
Le docteur Crochet, de Bordeaux,
vient de démontrer qu’on pouvait
opérer la transfusion du sang avec
du sang de mouton.
Le Docteur CRUCHET :
Là... Tout.s’est bien passé Vous avez fort
bien supporté l’opération. t
Le Patient :
Je me sens doux comme un agneau.
Le Docteur CRUCHET :
Que vous avais-je dit ? Ah ! la science,
monsieur, la science ! Mais... revenons à nos
moutons : si nous nous occupions de régler de
suite la question de honoraires
Le Patient : *
Bé ! Bé I Bé !
Le Docteur (riant) : •
Ah ! très drôle votre plaisanterie renouve-
iée, de maître Patelin. Mais nous parlons sé
rieusement, n’est-ce pas ? Nous disions donc
que mes honoraires s’élèvent...
Le Patient :
Excusez-moi. Il faut absolument que je m’en
aille. Il est grand temps.
Le Docteur CRUCHET :
Comment ? Comment ? Au fait, quelle heu
re est-il ?
Le Patient (se sauvant) :
...L’heure du Berger !
Le Docteur CRUCHET :
Au Diable !... Allez vous-en paître ...
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