Titre : La République de Seine-et-Marne : paraissant trois fois par semaine ["puis" paraît deux fois par semaine "puis" journal hebdomadaire, organe du Parti républicain radical]
Auteur : Parti radical (France). Fédération (Seine-et-Marne). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Melun)
Éditeur : Publi HebdosPubli Hebdos (Rennes)
Éditeur : La République de Seine-et-MarneLa République de Seine-et-Marne (Melun)
Date d'édition : 1908-11-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34399836p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 novembre 1908 01 novembre 1908
Description : 1908/11/01 (A15,N1907). 1908/11/01 (A15,N1907).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG77 Collection numérique : BIPFPIG77
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t53916629f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89197
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/01/2025
Quinzième année. — N° 1,907
centimes
DE SBÏW&ET-1M.ME
centimes
Dimanche 1er Novembre 1908
PRIX DES ABONNEMENTS : cn an six moi» mois mois
Melun et Département. ■....«. O fr. 4 fr. 3 fr. |
Hort le Département 8 S #
i RÉBACTIOW & AOmmSTRATIOæ : 3, BOÜLEVARB VICTOR-HUGO, 3, ^ELU^
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| .Mrtsssér lettres et communication A M. ^Administraîeur-'Délégué;, 3 boulevard Victor-Hugo
Prix de l’insertion : O fr. 25 la Li^nt
La « RÉPUBLIQUE DE SEINE-ET-MARNE » paraît Déni fois par SemaiiM
Au Jour le Jour j
Jeudi 29 Octobre
Le président do la République a offert, I
à Marly, une chasse en l’honneur des i
membres du corps diplomatique.
— M. Hector Dépassé a pris l’initiative
de former un groupe parlementaire d’é- '
tudes pour les progrès de la locomotion .
aérienne. j
— M. Lasies a l’intention d’interpeller ;
M. Briand sur la nouvelle répartition du
budget des cultes. *
— On annonce la mort, à Paris, du >
romancier Henri Demesse. :
— Les réponses de l’Allemagne et de
l’Atilriche à la note franco-espagnole
sont, croit-on, favorables aux vues fran
çaises. *
— Un nouveau prétendant a été pro
clamé sultan dans le Sud marocain par
les tribus des M’Tougga.
— L’ambassadeur de France, à Vienne
a remis la réponse du président de la ,
République à la lettre autographe quo
François-Joseph avait envoyée à M Fal-
lières. ।
Vendredi 30 Octobre
«Tcwaram i uirainM»
Les ministres et sous-secrétaires d'E- '■
tat se sont réunis en conseil à l’Elysée, •
sous la présidence do M. Fallières.
— Dans sa séance du malin, la Charn- ;
bre a continué l’examen du projet de loi
sur l’impôt sur le revenu.
L’après-midi, après avoir décidé de
discuter mercredi prochain la proposi
tion relative à la peine de mort, la
Chambre a entendu la discussion des
questions posées par M. Gauthier (de
Ciagny) et Lasies à M. Doumergue.
— La Cour de cassation a rejeté le
pourvoi de deux antimilitaristes condam
nés pour injures 'et diffamation envers
l’armée.
— Un nouveau dirigeable, le « Bayard-
Clément », a fait, à Sartrouville, sa pre
mière ascension.
— La Cour d’assises du Tarn a con
damné à mort deux prisonniers accuses
du meurtre d’un gardien de prison
— Le Congrès de la Fédération natio
nale des ouvriers de la guerre a voté un
rapport contenant leurs revendications
■et qui sera soumis à M. Chéron.
— A la suite des pourparlers entre la
Turquie et la Bulgarie, un accord préli
minaire est conclu entre les deux puis
sances. r
Samedi 31 Octobrô
La Chambre, dans les deux séances *
qu’elle a tenues, a continué la discussion
de l’impôt sur le revenu et du projet de
budget de 1909.
— Après avoir renvoyé à la commis
sion une proposition sur la protection
des mères et des nourrissons, le Sénat
adopte un projet garantissant leur emploi
aux femmes en couches.
— Le président du Conseil a écrit au
président de la commission sénatoriale ■
des retraites ouvrières pour que lo rap
port sur celte question soit soumise le
plus tôt possible au Sénat.
— M. Viviani a inauguré, à Bagnolet,
un hospice de vieillards.
— M.Barthou, accompagné de M. Bou- !
vard, est arrivé à Bayonne.
— Le ministre des colonies a reçu un
télégramme lui annonçant de nouvelles
incursions de Maures dans F Afrique ;
occidentale française
— On annonce do Corbeil que les ;
membres de la C. G. T. seront remis j
incessamment en liberté.
.— Les obsèques de M. Henri Demesse t
ont été célébrées à Paris.
— L’anarchie subsiste dans tous les -
ports marocains d’où il serait, dit-on,
importun de retirer les navires français.
TROP PARLER NUIT
L’empereur d’AIlemegce a assetf
l’habitude d’étonner le monde par
l’inattendu des manifestations de
son multiple génie, mais c’est sur
tout comme orateur qu’il aime à
s’imposer à l’étonnement des foules.
Tout le monde se souvient de quel
ques-uns des discours qu’il pro
nonça, et dont quelques phrases
sont restées légendaires; car il n’est
pas commun d’entendre un souve~
rain affirmer son pacifisme en par- i
hnt de « poudre sèche », < d’ar- ■
mée toujours prête » et « d’épée
aiguisée ».
Mais jamais aucun des discours
de Guillaume II n’avait obtenu le
retentissement de l’interview dans
lequel il a confié ses impressions
au correspondant d’un journal an
glais, lu Daily Telegraoh.
L’émotion qui a accueilli les
confidences du souverain est assu
rément légitime : par leur nature
même, ce- confidences sont extra
ordinaires et le moment où elles
sont publiées paraît inopportun.
Les affaires de l’Europe orientale
sont assez embrouill ' s pour qu’on
doive h s.ter avant de compliquer
une situation grosse déjà do périls.
Mais l’empereur d’Allemagne n’a
pas de ces soucis et, maître d’une
grande nation, il lui plaît d’agir
comme s’il n’engageait pas de gra
ves intérêts. 11 a donc épanché son
cœur dans le sein d’un ancien di
plomate devenu journaliste.
Après avoir protesté do son affec
tion pour l’Angleterre, S. M. Guil
laume a raconté certains faits qui,
s’ils étaient réels, feraient de na
ture à frapper l’imagination. D’a
près lui, la Russie et la France
avaient invité l’Allemagne à une
action commune dans le but do
sommer l’Angletorro à renoncer à
la guerre du Transwaal; et l’em
pereur, en mè ne temps qu’il au: ait
refusé ces propositions jugé s par
lui déshonnêtes, se serait intéressé
tellement au succès d s armes an
glaises q fil aurait tracé de son
auguste main le plan de campagne
qui a permis à lord Roberts de
triompher des Boérs.
Or, à Fexam n, toutes ces allé
gations tombent.
Il est avéré, en effet, que c’est la
France qui a refusé d’adhérer aux
vues de i’Alleaiâgne, au moment
ou colle-ci voulait arrêter l’expan
sion anglaise dans le Sud africain;
et, ainsi que le remarque un jour
nal anglais, il est bien étonnant
que la main qui a écHt le fameux
télégramme do f licitations au pré
sident Kroger après la d faite et la
capture de Jamewn ait aussi trace
le plan de campagne auquel les ar-
mics anglaises, con luîtes par lord
Roberts, lord Kitohener et sir
Georges White, ont dû leur suc
cès. Quand même cela serait, il
ne serait pas habile de le dire, car
on risquerait ainsi de blesser daas
leur orgueil les chefs les plus jus-’
tement respectés de l’armée an
glaise. Mais il est faux que Guil
laume II soit intervenu d’une façon
aussi directe qu’il lui plaît de le
déclarer, dans la conduite des opé
rations militaires que l’Angleterre
dirigeait contre 1er Boers.
El ainsi, én alléguant d s faits
controuvés, on se vantant d’avoir
accompli des actions qu’après avoir
tenues cachées, il veut éclatantes,
l’empereur d’Allemagne a mécon
tenté tout le monde :
L’Angleterre, à laquelle il affirme
que ces généraux auraient, sans
lui, été absolument incapables de
vaincre; et qu’il assure un peu plus
dans la certitude que la grande
masse du peuple allemand lui est
hostile ;
La France et la Russie auxquel
les il montre combien pou on peut
compter sur la discrétion et la pro
bité diplomatique du gouverne
ment allemand : l’Allemagne, elle-
même, dont lés efforts werbaux
pour atténuer ce que peut avoir
d’pffrayante sa politique militaire,
se trouvant ainsi, et d’un coup,
annihilés.
Sans doute, Guillaume II, au
moment où l’entente entre la
France, la Russie et l’Aogleterre,
s’affirme une fois de plus, a-t-il
voulu brouiller les cartes en réveil
lant de vieilles rancunes et d’an
ciennes défiances. Il n’a pas réussi
et sa tentative lui retombe, pi
j’ose le dire, sur le nez : l’Alle
magne, à cause dp la publication de
cette interview fâcheuse, se trouve
un peu plus isolée qu’auparavant.
Pour un chef d’Etat, plus quo
pour tout autre, le vieux proverbe
est vrai : il est mauvais de trop
parkr. J. Nqiiuç.
Vfites de sos Béprésestasls
Le» receveurs particuliers. — Scrutin
sur Famendement de M. Paul Constans
(Allier), tendant à la suppression du cha
pitre’52 du budget du ministère des
finances, relatif aux receveurs particu
liers des finances, repoussé par 386
voix contre 151.
Ont voté contre l’adoption tous les
députés de Seine-et-Marne, sauf M. La-
bori, qui a voté pour.
Les fonctions de maire et dladjoint. —
Scrutin sur l’ordre du jour pur et simple
(interpellation de M. Alexandre Blanc
sur la circulaire ministérielle interdisant
aux instituteurs les fonctions de maire
et d’adjoint), adopté par 462 voix contre
61.
Ont voté pour l’adoption, tous les
députés de Seine et-Marne.
—_——
ASSISES DE S.-&-M.
Présidence de M FOURNEZ conseiller à la Cour
d’Appel de Pari".
Assesseurs : MM. DIT TE et MAROT, juges.
4“ Trimestre de 1908
Audience du Mercredi 28 Octobre 1908
Affaire Cordier, meurtre, 7 témoins.
Ministère public, M. Savestre, pro
cureur de la République. — Dèfcii-
■ seur, Me Delai oue, avocat à la
; Cour d’appel de Paris.
î Gomme on 1 : voit l’accusé qui compa-
i rait aujourd'hui devant lo jury est un
! meurtrier. C’est un nommé Victor-Julien
■ Gordier, âgé de 30 ans, né en 1877, à
Saint-Cyr-sur-Dourdan (Seine-el-Oise);
i il est célibataire et exerçait la profession
! de journalier à Saint-Germain-Laval,
, hameau de Gardeloup
i Nous allons rappeler aussi brièvement
quepossiblo dans quelles circonstances
Cordierfutamené à commettre son crime.
■ Le 17 août dernier, l’accusé, après
avoir fait dans la journée de nombreuses
stations chez les marchands de vins de
i
i
i
i
i
j
I
I
i
i
Montereau, se trouvait vers les 8 h. 1/2
dans un étal d’ivresse fort avancé. 11 se
souvint pourtant que la bonne de M.
Chonet, débitant au n° 54 de la rue de
Provins, lui avait la veille donné rendez-
vous dans l’établissement.
Il s’y rendit donc, mais lorsque la do
mestique, Albertine Denier vit Gordier
dans cet état elle refusa de lui accorder
les faveurs qu’elle lui avait promis. Ce
refus mil le galant ivrogne dans une
violente colère et après avoir injurié
grossièrement Albertine, il s’empara
d’une chaise menaçant de la frapper.
Madame Chonet qui est une femme à
poigne eut bientôt fait de désarmer Gor
dier et de Le mettre à. la porte. Celui-ci,
une fois dehors, loin de se calmer con
tinua de plus belle ses invectives.
Sur ces entrefaites, M. Chonet qui
arrivait de son jardin invita Cordier à se
taire. Mais l’ivrogne ne tint aucun compte
do cette injonction, .
M Chonet s’avança alors sur lui et le
repoussa d’une façon si brutale qu’il l’en
voya rouler dans le ruisseau. Mal lui en
prit, car Gordier ouvrant son couteau —
un couteau a cran d’arrêt — le lui plon
gea dans le côté droit de l’abdomen.
Son coup fait, le meurtrier se sauva
poursuivit par sa victime qui comprimait
sa blessure et appelait à l'aide,
Arrivé près du débit Josse, situé dans
la même rue, le blessé s’affaissait sur le
sol.
Relevé par les assistants, il fut couché
sur une table du débit, où M. le docteur
Pâté, accouru, lui fit un pansement som
maire et, vu la gravité de la blessure,
prdopna sop transport d’urgepee à l’hô
pital, pour y subir l’opération nécessaire
de la laparatômie.
Là, les docteurs Pâté et Guilliou, se
condés par le médecin-major du 12° cui
rassiers de passage à Montereau, recon
nurent que Chonet portait une plaie ce
trois centimètres de longueur, à droite,
au niveau des fausses-côtes, et que la
cavité péritonéale avait été seule ouverte.
Des complications étant survenues, l’in-
foptuné succomba le sqrlendeæajn,à une
heure du matin,
L’autopsie fut faite le lendemain de la
mort à deux heures ol demie.
Le chirurgien conslala que le foie
avait été perforé sur une longueur de
quatre centimètres,
La veuve de la victime dit qu’elle né
connaissait pas le meurtrier avant la
veille du crime, où il vint boire pour la
première fois dans son débit avec le
nommé Marazi, de Montereau.
Gordier, après avoir jeté son arme, à
l’entrée de la rue de Provins, entra au
café Miellé, carrefour de Seine, où il ra-
çonla son odyssée, peux cuirassiers du
12e régiment, de passage à Montereau,
l’invitèrent à les accompagner au com
missariat de police; il ne fit aucune ré
sistance.
A l’instruction, Gordier reconnut les
faits, mais il déclara avoir été frappé
d’un coup de poing par Chonet; le coup
fut si violent qu’il fut renversé, ce n’est
qu’à ce moment qu’il ouvrit son couteau
et frappa.
Au cours des débats l’accusé à une
altitude très réservée et correcte.
Il répond avec franchise aux questions
qui lui sont'posées par le Président.
— Vous êtes journalier agricole.
— Oui.
— Les renseignements fournis sur
vous ne sont pas mauvais au point de
vue du travail, mais on vous reproche
de vous mettre quelquefois en étal d'i
vresse. Est-ce vrai?
- — Pas beaucoup.
| — Pas beaucoup, mais Suffisamment.
' Le 17 août dernier, à 8 heures du soir,
n’ètes vous pas entré dans l’établisse
ment Chonet en compagnie de votre ca
marade Frégè.
— Pas complètement.
L’accusé raconte alors comment après
: avoir tracassé la bonne qui tenait un
। petit chien sur scs genoux il se fâcha et
? fut mis à-la porte par la patronne.
~_Elle m’a appelé nez sâle, dit Gordier,
je l’ai traitée de v...
i — Etant au milieu de la rue n’avez-
vous pas dit à la bonne qui vous mena
çait d’appeler quelqu’un pour vous faire
partir : « Vous pouvez venir sept ou huit,
j'ai de quoi me défendre. »
— Oui.
— Vous aviez un couteau ouvert.
— Non.
— M. Chomet arrive et aperçoit un
individu qui proférait des injures, c’était
’ bien vous.
| — Oui, j’élait à 10 mètres de l’établis-
j sèment.
— M. Chonet en jetant les yeux sur
s vous vit votre rouleau ouvert.
i — 11 ne pouvait pas lo voir, je ne Fa
it vais pus.
L’interrogatoire se poursuit et l’accusé
= qui reconnaît avoir frappé M. Chonet dit
qu’il croyait être attaqué par un apache.
On procède ensuite à l’audition des
témoins qui sont au nombre de sept à
charge et deux à déchargé.
Le premier entendu est M. Collinet,
commissaire de police à Montereau. Sa
déposition est plutôt favorable à l’ac
cusé. La réputation du débit Chonet dit-
il est très mauvaise et bien souvent la
police et la gendarmerie ont été obligées
d’intervenir dans les querelles qui y
éclatent.
La veuve d.e la victime qui vient en
suite à la barre est très surexcitée. Elle
s’anime en parlant et ne cesse de ré
péter que l’accusé a frappé son mari
avec préméditation..
Plusieurs fois le Président est obligé
de la rappeler à l’ordre et lui dire de
s’exprimer avec modération.
A l’avocat qui fait remarquer aux jurés
que Madame Chonet se contredit plu
sieurs fois, elle répond : « Vous ne savez
pas ce qui se passe à Montereau, vous
êtes payé pour être ici. {Hilarité dans la
salle).
Albertine Denier, femme Leroux, 27
ans, qui a été la cause du meurtre n’est
pas moins exhubérante que sa patronne.
A elle aussi, le président menace de
retirer la parole.
Le témoin reconnaît avoir dit à Cor-
dier de revenir, mais pas dans des con
ditions malhon êtes.
Auguste Frégé qui connaît Cordier
depuis longtemps donne de bons rensei
gnements sur lui.
Les dépositions des docteurs Patc et
Foucault sont ce qu’elles doivent être,
purement scientifiques, M. le docteur
Foucault surtout, en sa qualité de mé
decin légiste, fait une longue démons
tration médico-chirurgicale.
Au cours de sa déposition on fait cir
culer le CQ^feau à cran d’arrêt qui a
servi au meurtrier à perpétrer son
crime.
Deux témoins à décharge cité par la
défense, le gendarme Massé et M. Mi-
ché, marchand de vins donnent de très
mauvais renseignements sur le débit
Chonet.
Les dépositions terminées, M, Sc-
vestre, procureur de la République, pro
nonce son réquisitoire.
L’affaire que vous avez à juger au
jourd’hui, dit-il, en substance est extrê
mement simple et l’iipnorahle avocat de
la République aborde immédiatement
les faits qu’il retrace, avec beaucoup
d’exactitude,
Après avoir narré la scène, comme il
croît qu’elle est arrivée, M. le Procureur
de la République indique aux jurés la
peine qu’encourt l’accusé. Une condam-
I damnation à cinq ans de réclusion ne
serait pas exagérée.
Vous ayea, dit-il en terminant défendu
la société au cours de cette session contre
des‘satyres, un incendiaire; vous avez
aujourd’hui une plus haute mission, c’est
de défendre la vie humaine. Si vous
accordez des circonstances atténuantes,
votre indulgence ne peut pas aller.plus
loin.
Après plaidoirie de M’ Delaroue, le
jury adoptant les conclusions du Pro
cureur de la République, répond affirma
tivement aux trois questions suivantes :
1° L’accusé Gordier a-t-il volontaire
ment porté des coups et fait des bles
sures.
2° Lesdits coups et lesdites blessures
ont-ils occasionnés la mort?
3° En portant ces coups, Gordier a-t-il
eu l’intention de donner la mort.
En conséquence, la Cour condamne
Cordier à cinq ans de réclusion.
——
Audience du Jeudi 29 Octobre 1908
Affaire Dory, tentative de m&urtre,
vol qualifié, menaces sous condi-
î tion, violences à gendarme, infrac-
Ition à arrêté d’interdiction de sé
jour, 13 témoins. — Ministère pu
blic, M. Gazier, substitut du pro
cureur de la République; défen
seur, Mc Malherbe.
C’est un malfaiteur dangereux que lo
jury de Seiue-et-Marne va juger aujour
d’hui. I! se nomme Pierre-Désiré Dory,
est âgé de 25 ans, et il est originaire de
Champigny (Yonne).
L’accusé a déjà subi douze condamna
tions pour vol, dont les peines ont été
confondues avec celles de sept années de
réclusion, prononcées lo 29 janvier 1902
par la Cour d’assises du Pas-de-Calais.
Il reconnaîtj eu effet, qu’il fit partie
d’une bande de malfaiteurs et qu’il parti
cipa à de nombreux cambriolages dans
diverses régions de la France, où il jouait
le plus souvent le rôle d’indicateur.
Gràce à sa petite taille et à son agilité,
il s’introduisait dans les maisons que la
bande songeait à cambrioler, il inspectait
les lieux et ouvrait les portes et fenêtres
à ses affiliés.
Sa peine expira le 2 décembre 1907 et,
à cette date, il était sous le coup d’une
peine accessoire de dix ans d’interdiction
de séjour.
Le 19 avril dernier, au mépris de cet
arrêté, Dory se trouvait à Saint-Mammès,
vers cinq heures du matin, sur le quai du
Loing, où il emballait des articles de bon
neterie dans uue balle en rotin. Les gen
darmes de Moret, passant près de lui,
l’interrogèrent. Il déclara s’appeler La
croix René et venir de la foire de Monte
reau. Invité à justifier de son identité, il
prit la fuite en abandonnant sa banne et
il échappa à la poursuite des gendarmes
en pénétrant dans un bois voisin. On ap
prit que, dans cette même nuit du 18 au
19 avril, un vol avait été commis à
Champigny (Yonne), au préjucice du sieur
Target, marchand de nouveautés. Un
malfaiteur avait pénétré dans la cour de
ce marchand en escaladant, au moyen
d’une perche, la porte charretière. De là
il était entré dans le magasin, dont la
porte n’était pas fermée et il y avait dé
robé des bas, des chaussettes et divers
objets de bonneterie, une somme de
1 fr. 50 à 2 fr. dans le tiroir-caisse, laissé
ouvert, et une montre en métal dans les
tiroirs du buffet de la salle à manger,
qui avaient é é fouillés. Les marchandi
ses trouvées dans la banne abandonnée
furent représentées au sieur Target, qui
les reconnut pour lui avoir été soustrai
tes dans la nuit du 18 au 19 avril.
Le 4 mai suivant, Dory, passant devant
la gendarmerie de Moret, fut reconnu,
par les gendarmes, qui se mirent à sa
poursuite et plusieurs passants qui ten
tèrent de barrer la route à l’accusé furent
contraints de se retirer à. la vue d’un re
volver qu'il braquait sur eux en les me
naçant de mort s’ils s’opposaient à sa
fuite, Le gendarme Maréchal parvint à le
saisir et à le renverser sous lui, A ce
moment l’accusé qui tenait son revolver
à la main, eu tira un coup pardessus son
épaule gauche dans la direction du gen
darme Maréchal qui ne fut pas atteint.
Désarmé, il porta un coup de pied au
gendarme Poulain qui cherchait à le
maîtriser. Dory uie être Fauteur du vol
commis au préjudice du sieur Target. 11
dit que la banne lui avait été vendue par
un nommé Vandenbruck qu’il avait ren-
j contré la veille sur la place de Monte
reau. II ne peut, au reste, fournir aucun
renseignement précis sur cet individu,
qui voyagerait dans un« roulotte et au-
: rait i|u tté la France pouç se rendre en
Belgique.
i I-’illfbrmation a établi qu’un individu
dont le signalement correspond à celui
de Dory, a demandé, à Champigny, le
19 avril, vers minuit dix, un billet à\les-
tination de Saint-Mammès et y a fait en
registrer la banne contenant les objets
volés. Il nie enfin avoir voulu tirer vo
lontairement sur le gendarme Maréchal,
prétendant que celui-ci lui a arraché son
revolver et l’a jeté contre le rnur voisin,
où le choc a fait accidentellement partir
le coup. Mais les témoins, à cet égard,
lui donne un démenti formel.
Dory est en état de récidive légale et
passible dé la relcgation.
En conséquence, Dory est accusé d’a
voir :
1° Dans la nuit du 18 au 19 avril 1908,
à Champigny (Yonue), frauduleusement
soustrait une certaine somme d’argent et
divers objets mobiliers au préjudice du
sieur Target, avec ces circonstances que
ladite soustraction frauduleuse a été com
mise la nuit dans une maison habitée
avec escalade dans un édifice ;
2° D’avoir, le 4 mai 1908, à Moret
(Seine-et-Marne), commis une tentative
d’homicide volontaire sur la personne
du gendarme Maréchal, ladite tentative
manifestée par un commencement d’exé
cution, n’ayant été suspendue ou n’ayant
manqué son effet que par suite de cir
constances indépendantes de la volonté
de son auteur.
3° D’avoir, à la même date et au même
lieu, contrevenu à un arrêté d’interdic
tion de séjour à lui dûment notifié.
4° D’avoir, dans les mêmes circons-
lances de temps et de lieu, adressé des
menaces verbales de mort sous condition
aux sieurs Poincelet et Adénie.
5° D’avoir, toujours dans les mêmes
circonstances de temps et de lieu, exercé
des violences et voies de fait sur la- per
sonne du gendarme Poulain, dansl’exer,
cice de ses fonctions.
Aux questions que lui posa le prési
dent, l’accusé répond avec assurance et
( nie formellement être l’auteur du vol
J dont il est inculpé.
; Si j’avais été coupable, dit-il, je n’au
rais pas attendu que les gendarmes s’ap
prochent de moi, lorsqu’ils m’ont aperçu
près du viaduc de Saint-Mammès, en
train d’emballer les objets de bonneterie.
, Pourquoi alors, lui demande le prési-.
dent, vous êtes vous sauvé.
j C’est parce que, répond Dory, j’étais
■ sous le coup d’une interdiction de sc-
! jour et que les gendarme^ me deman-
ï datent mes papiers.
; Il nie également avoir tiré sur les gen-
; dermes qui le poursuivaient à Moret, la
i 4 mai, jour de son arrestation.
Il avait en effet, dit-il, un revslver,
mais ils ne s’en est servi que peur inti
mider les personnes qui voulaient l’ar
rêter.
Votre imagination est fertile, lui fait
observer le président, on voit que vous
êtes un habitué de la correctionnelle et
de la cour d’assises. Vous reconnaissez
les faits accessoires tels que l’intcrdic-
: tion de séjour et menaces de mort, mais
; vous niez les faits graves qui sont le vol
( et la tentative de meurtre.
I Apres l’interrogatoire treize témoins
; défilent à la barre. Ce sont : M. Target,
) victime du vol ; le brigadier de gendar-
( merie Maupois, de Moret qui, le 19 avril
j interpella l’accusé sous le viaduc de
j Saint-Mammès; M. Paul Maréchal, fac-
j teur à la gare do Champigny, qui délivra
। à l’accusé le billet pour Moret et enre-
; gistra la manne d’osier ; M.. Badenicr,
। facteur de l1- classe à ia gare de Moret
; qui remit le colis à Dory ; lo facteur des
postes Laurent ; le gendarme Maréchal
qui essuya le coup do feu ; le gendarme
Poulin qui reçut le coup de pied: MM.
Maupron, marchand devins; Poineellet
clerc d’huissier ; Adenis, maçon, qui
furent menacés par le fugitif; enfin
MM. Guérin, Delorme et Glarcnçon qui
étaient présents au moment de l'arresta
tion,
• Tous ces témoins sont très affirmatifs
dans leurs dépositions et sont unanimes
à reconnaîtra que Dory est coupable.
L audition des témoins terminée, Pau-
d.ence est suspendue pendant quelques
minutes.
A la reprise, M. Gazier, le très dis
tingué substitut du procureur de la Ré-
j publique, qui occupe le siège du min&-
| 1ère publie, prononce un très éloquent
| et sévère réquisitoire,. Il montre l’accusé
i comme un malfaiteur dangereux/ qui
malgré les tharges accablantes qui
pèsent sur lui, au lieu de faire des aveux
et manifester des regrets, persiste à
nier.
Dory, dit-il, connaît la procédure, et
pour écarter les faits graves il fournit
une explication merveilleuse.
M. Gazier adresse en passant des féli
citations au gendarme Maréchal qui, au
péril de sa vie, n’a pas craint de se lan
cer à la poursuite de Dory, lequel so
voyant pris, a fait feu sur le brave agent
de l’autorité.
terminant, M. le substitut engage
vivement les jurés à répondre affirmati
vement aux questions qui leur seront
posées.
I Les renseignements fournis sur l’ac-
l eusé sont déplorables. A l’âge de 16 ans
i il fut arrêté pour vol, et depuis il a mené
une campagne de cambriolages qui lui n
centimes
DE SBÏW&ET-1M.ME
centimes
Dimanche 1er Novembre 1908
PRIX DES ABONNEMENTS : cn an six moi» mois mois
Melun et Département. ■....«. O fr. 4 fr. 3 fr. |
Hort le Département 8 S #
i RÉBACTIOW & AOmmSTRATIOæ : 3, BOÜLEVARB VICTOR-HUGO, 3, ^ELU^
Les Abonnements partent du 1" et du 16 de chaque mois et sont continués sauf avis contraire
| .Mrtsssér lettres et communication A M. ^Administraîeur-'Délégué;, 3 boulevard Victor-Hugo
Prix de l’insertion : O fr. 25 la Li^nt
La « RÉPUBLIQUE DE SEINE-ET-MARNE » paraît Déni fois par SemaiiM
Au Jour le Jour j
Jeudi 29 Octobre
Le président do la République a offert, I
à Marly, une chasse en l’honneur des i
membres du corps diplomatique.
— M. Hector Dépassé a pris l’initiative
de former un groupe parlementaire d’é- '
tudes pour les progrès de la locomotion .
aérienne. j
— M. Lasies a l’intention d’interpeller ;
M. Briand sur la nouvelle répartition du
budget des cultes. *
— On annonce la mort, à Paris, du >
romancier Henri Demesse. :
— Les réponses de l’Allemagne et de
l’Atilriche à la note franco-espagnole
sont, croit-on, favorables aux vues fran
çaises. *
— Un nouveau prétendant a été pro
clamé sultan dans le Sud marocain par
les tribus des M’Tougga.
— L’ambassadeur de France, à Vienne
a remis la réponse du président de la ,
République à la lettre autographe quo
François-Joseph avait envoyée à M Fal-
lières. ।
Vendredi 30 Octobre
«Tcwaram i uirainM»
Les ministres et sous-secrétaires d'E- '■
tat se sont réunis en conseil à l’Elysée, •
sous la présidence do M. Fallières.
— Dans sa séance du malin, la Charn- ;
bre a continué l’examen du projet de loi
sur l’impôt sur le revenu.
L’après-midi, après avoir décidé de
discuter mercredi prochain la proposi
tion relative à la peine de mort, la
Chambre a entendu la discussion des
questions posées par M. Gauthier (de
Ciagny) et Lasies à M. Doumergue.
— La Cour de cassation a rejeté le
pourvoi de deux antimilitaristes condam
nés pour injures 'et diffamation envers
l’armée.
— Un nouveau dirigeable, le « Bayard-
Clément », a fait, à Sartrouville, sa pre
mière ascension.
— La Cour d’assises du Tarn a con
damné à mort deux prisonniers accuses
du meurtre d’un gardien de prison
— Le Congrès de la Fédération natio
nale des ouvriers de la guerre a voté un
rapport contenant leurs revendications
■et qui sera soumis à M. Chéron.
— A la suite des pourparlers entre la
Turquie et la Bulgarie, un accord préli
minaire est conclu entre les deux puis
sances. r
Samedi 31 Octobrô
La Chambre, dans les deux séances *
qu’elle a tenues, a continué la discussion
de l’impôt sur le revenu et du projet de
budget de 1909.
— Après avoir renvoyé à la commis
sion une proposition sur la protection
des mères et des nourrissons, le Sénat
adopte un projet garantissant leur emploi
aux femmes en couches.
— Le président du Conseil a écrit au
président de la commission sénatoriale ■
des retraites ouvrières pour que lo rap
port sur celte question soit soumise le
plus tôt possible au Sénat.
— M. Viviani a inauguré, à Bagnolet,
un hospice de vieillards.
— M.Barthou, accompagné de M. Bou- !
vard, est arrivé à Bayonne.
— Le ministre des colonies a reçu un
télégramme lui annonçant de nouvelles
incursions de Maures dans F Afrique ;
occidentale française
— On annonce do Corbeil que les ;
membres de la C. G. T. seront remis j
incessamment en liberté.
.— Les obsèques de M. Henri Demesse t
ont été célébrées à Paris.
— L’anarchie subsiste dans tous les -
ports marocains d’où il serait, dit-on,
importun de retirer les navires français.
TROP PARLER NUIT
L’empereur d’AIlemegce a assetf
l’habitude d’étonner le monde par
l’inattendu des manifestations de
son multiple génie, mais c’est sur
tout comme orateur qu’il aime à
s’imposer à l’étonnement des foules.
Tout le monde se souvient de quel
ques-uns des discours qu’il pro
nonça, et dont quelques phrases
sont restées légendaires; car il n’est
pas commun d’entendre un souve~
rain affirmer son pacifisme en par- i
hnt de « poudre sèche », < d’ar- ■
mée toujours prête » et « d’épée
aiguisée ».
Mais jamais aucun des discours
de Guillaume II n’avait obtenu le
retentissement de l’interview dans
lequel il a confié ses impressions
au correspondant d’un journal an
glais, lu Daily Telegraoh.
L’émotion qui a accueilli les
confidences du souverain est assu
rément légitime : par leur nature
même, ce- confidences sont extra
ordinaires et le moment où elles
sont publiées paraît inopportun.
Les affaires de l’Europe orientale
sont assez embrouill ' s pour qu’on
doive h s.ter avant de compliquer
une situation grosse déjà do périls.
Mais l’empereur d’Allemagne n’a
pas de ces soucis et, maître d’une
grande nation, il lui plaît d’agir
comme s’il n’engageait pas de gra
ves intérêts. 11 a donc épanché son
cœur dans le sein d’un ancien di
plomate devenu journaliste.
Après avoir protesté do son affec
tion pour l’Angleterre, S. M. Guil
laume a raconté certains faits qui,
s’ils étaient réels, feraient de na
ture à frapper l’imagination. D’a
près lui, la Russie et la France
avaient invité l’Allemagne à une
action commune dans le but do
sommer l’Angletorro à renoncer à
la guerre du Transwaal; et l’em
pereur, en mè ne temps qu’il au: ait
refusé ces propositions jugé s par
lui déshonnêtes, se serait intéressé
tellement au succès d s armes an
glaises q fil aurait tracé de son
auguste main le plan de campagne
qui a permis à lord Roberts de
triompher des Boérs.
Or, à Fexam n, toutes ces allé
gations tombent.
Il est avéré, en effet, que c’est la
France qui a refusé d’adhérer aux
vues de i’Alleaiâgne, au moment
ou colle-ci voulait arrêter l’expan
sion anglaise dans le Sud africain;
et, ainsi que le remarque un jour
nal anglais, il est bien étonnant
que la main qui a écHt le fameux
télégramme do f licitations au pré
sident Kroger après la d faite et la
capture de Jamewn ait aussi trace
le plan de campagne auquel les ar-
mics anglaises, con luîtes par lord
Roberts, lord Kitohener et sir
Georges White, ont dû leur suc
cès. Quand même cela serait, il
ne serait pas habile de le dire, car
on risquerait ainsi de blesser daas
leur orgueil les chefs les plus jus-’
tement respectés de l’armée an
glaise. Mais il est faux que Guil
laume II soit intervenu d’une façon
aussi directe qu’il lui plaît de le
déclarer, dans la conduite des opé
rations militaires que l’Angleterre
dirigeait contre 1er Boers.
El ainsi, én alléguant d s faits
controuvés, on se vantant d’avoir
accompli des actions qu’après avoir
tenues cachées, il veut éclatantes,
l’empereur d’Allemagne a mécon
tenté tout le monde :
L’Angleterre, à laquelle il affirme
que ces généraux auraient, sans
lui, été absolument incapables de
vaincre; et qu’il assure un peu plus
dans la certitude que la grande
masse du peuple allemand lui est
hostile ;
La France et la Russie auxquel
les il montre combien pou on peut
compter sur la discrétion et la pro
bité diplomatique du gouverne
ment allemand : l’Allemagne, elle-
même, dont lés efforts werbaux
pour atténuer ce que peut avoir
d’pffrayante sa politique militaire,
se trouvant ainsi, et d’un coup,
annihilés.
Sans doute, Guillaume II, au
moment où l’entente entre la
France, la Russie et l’Aogleterre,
s’affirme une fois de plus, a-t-il
voulu brouiller les cartes en réveil
lant de vieilles rancunes et d’an
ciennes défiances. Il n’a pas réussi
et sa tentative lui retombe, pi
j’ose le dire, sur le nez : l’Alle
magne, à cause dp la publication de
cette interview fâcheuse, se trouve
un peu plus isolée qu’auparavant.
Pour un chef d’Etat, plus quo
pour tout autre, le vieux proverbe
est vrai : il est mauvais de trop
parkr. J. Nqiiuç.
Vfites de sos Béprésestasls
Le» receveurs particuliers. — Scrutin
sur Famendement de M. Paul Constans
(Allier), tendant à la suppression du cha
pitre’52 du budget du ministère des
finances, relatif aux receveurs particu
liers des finances, repoussé par 386
voix contre 151.
Ont voté contre l’adoption tous les
députés de Seine-et-Marne, sauf M. La-
bori, qui a voté pour.
Les fonctions de maire et dladjoint. —
Scrutin sur l’ordre du jour pur et simple
(interpellation de M. Alexandre Blanc
sur la circulaire ministérielle interdisant
aux instituteurs les fonctions de maire
et d’adjoint), adopté par 462 voix contre
61.
Ont voté pour l’adoption, tous les
députés de Seine et-Marne.
—_——
ASSISES DE S.-&-M.
Présidence de M FOURNEZ conseiller à la Cour
d’Appel de Pari".
Assesseurs : MM. DIT TE et MAROT, juges.
4“ Trimestre de 1908
Audience du Mercredi 28 Octobre 1908
Affaire Cordier, meurtre, 7 témoins.
Ministère public, M. Savestre, pro
cureur de la République. — Dèfcii-
■ seur, Me Delai oue, avocat à la
; Cour d’appel de Paris.
î Gomme on 1 : voit l’accusé qui compa-
i rait aujourd'hui devant lo jury est un
! meurtrier. C’est un nommé Victor-Julien
■ Gordier, âgé de 30 ans, né en 1877, à
Saint-Cyr-sur-Dourdan (Seine-el-Oise);
i il est célibataire et exerçait la profession
! de journalier à Saint-Germain-Laval,
, hameau de Gardeloup
i Nous allons rappeler aussi brièvement
quepossiblo dans quelles circonstances
Cordierfutamené à commettre son crime.
■ Le 17 août dernier, l’accusé, après
avoir fait dans la journée de nombreuses
stations chez les marchands de vins de
i
i
i
i
i
j
I
I
i
i
Montereau, se trouvait vers les 8 h. 1/2
dans un étal d’ivresse fort avancé. 11 se
souvint pourtant que la bonne de M.
Chonet, débitant au n° 54 de la rue de
Provins, lui avait la veille donné rendez-
vous dans l’établissement.
Il s’y rendit donc, mais lorsque la do
mestique, Albertine Denier vit Gordier
dans cet état elle refusa de lui accorder
les faveurs qu’elle lui avait promis. Ce
refus mil le galant ivrogne dans une
violente colère et après avoir injurié
grossièrement Albertine, il s’empara
d’une chaise menaçant de la frapper.
Madame Chonet qui est une femme à
poigne eut bientôt fait de désarmer Gor
dier et de Le mettre à. la porte. Celui-ci,
une fois dehors, loin de se calmer con
tinua de plus belle ses invectives.
Sur ces entrefaites, M. Chonet qui
arrivait de son jardin invita Cordier à se
taire. Mais l’ivrogne ne tint aucun compte
do cette injonction, .
M Chonet s’avança alors sur lui et le
repoussa d’une façon si brutale qu’il l’en
voya rouler dans le ruisseau. Mal lui en
prit, car Gordier ouvrant son couteau —
un couteau a cran d’arrêt — le lui plon
gea dans le côté droit de l’abdomen.
Son coup fait, le meurtrier se sauva
poursuivit par sa victime qui comprimait
sa blessure et appelait à l'aide,
Arrivé près du débit Josse, situé dans
la même rue, le blessé s’affaissait sur le
sol.
Relevé par les assistants, il fut couché
sur une table du débit, où M. le docteur
Pâté, accouru, lui fit un pansement som
maire et, vu la gravité de la blessure,
prdopna sop transport d’urgepee à l’hô
pital, pour y subir l’opération nécessaire
de la laparatômie.
Là, les docteurs Pâté et Guilliou, se
condés par le médecin-major du 12° cui
rassiers de passage à Montereau, recon
nurent que Chonet portait une plaie ce
trois centimètres de longueur, à droite,
au niveau des fausses-côtes, et que la
cavité péritonéale avait été seule ouverte.
Des complications étant survenues, l’in-
foptuné succomba le sqrlendeæajn,à une
heure du matin,
L’autopsie fut faite le lendemain de la
mort à deux heures ol demie.
Le chirurgien conslala que le foie
avait été perforé sur une longueur de
quatre centimètres,
La veuve de la victime dit qu’elle né
connaissait pas le meurtrier avant la
veille du crime, où il vint boire pour la
première fois dans son débit avec le
nommé Marazi, de Montereau.
Gordier, après avoir jeté son arme, à
l’entrée de la rue de Provins, entra au
café Miellé, carrefour de Seine, où il ra-
çonla son odyssée, peux cuirassiers du
12e régiment, de passage à Montereau,
l’invitèrent à les accompagner au com
missariat de police; il ne fit aucune ré
sistance.
A l’instruction, Gordier reconnut les
faits, mais il déclara avoir été frappé
d’un coup de poing par Chonet; le coup
fut si violent qu’il fut renversé, ce n’est
qu’à ce moment qu’il ouvrit son couteau
et frappa.
Au cours des débats l’accusé à une
altitude très réservée et correcte.
Il répond avec franchise aux questions
qui lui sont'posées par le Président.
— Vous êtes journalier agricole.
— Oui.
— Les renseignements fournis sur
vous ne sont pas mauvais au point de
vue du travail, mais on vous reproche
de vous mettre quelquefois en étal d'i
vresse. Est-ce vrai?
- — Pas beaucoup.
| — Pas beaucoup, mais Suffisamment.
' Le 17 août dernier, à 8 heures du soir,
n’ètes vous pas entré dans l’établisse
ment Chonet en compagnie de votre ca
marade Frégè.
— Pas complètement.
L’accusé raconte alors comment après
: avoir tracassé la bonne qui tenait un
। petit chien sur scs genoux il se fâcha et
? fut mis à-la porte par la patronne.
~_Elle m’a appelé nez sâle, dit Gordier,
je l’ai traitée de v...
i — Etant au milieu de la rue n’avez-
vous pas dit à la bonne qui vous mena
çait d’appeler quelqu’un pour vous faire
partir : « Vous pouvez venir sept ou huit,
j'ai de quoi me défendre. »
— Oui.
— Vous aviez un couteau ouvert.
— Non.
— M. Chomet arrive et aperçoit un
individu qui proférait des injures, c’était
’ bien vous.
| — Oui, j’élait à 10 mètres de l’établis-
j sèment.
— M. Chonet en jetant les yeux sur
s vous vit votre rouleau ouvert.
i — 11 ne pouvait pas lo voir, je ne Fa
it vais pus.
L’interrogatoire se poursuit et l’accusé
= qui reconnaît avoir frappé M. Chonet dit
qu’il croyait être attaqué par un apache.
On procède ensuite à l’audition des
témoins qui sont au nombre de sept à
charge et deux à déchargé.
Le premier entendu est M. Collinet,
commissaire de police à Montereau. Sa
déposition est plutôt favorable à l’ac
cusé. La réputation du débit Chonet dit-
il est très mauvaise et bien souvent la
police et la gendarmerie ont été obligées
d’intervenir dans les querelles qui y
éclatent.
La veuve d.e la victime qui vient en
suite à la barre est très surexcitée. Elle
s’anime en parlant et ne cesse de ré
péter que l’accusé a frappé son mari
avec préméditation..
Plusieurs fois le Président est obligé
de la rappeler à l’ordre et lui dire de
s’exprimer avec modération.
A l’avocat qui fait remarquer aux jurés
que Madame Chonet se contredit plu
sieurs fois, elle répond : « Vous ne savez
pas ce qui se passe à Montereau, vous
êtes payé pour être ici. {Hilarité dans la
salle).
Albertine Denier, femme Leroux, 27
ans, qui a été la cause du meurtre n’est
pas moins exhubérante que sa patronne.
A elle aussi, le président menace de
retirer la parole.
Le témoin reconnaît avoir dit à Cor-
dier de revenir, mais pas dans des con
ditions malhon êtes.
Auguste Frégé qui connaît Cordier
depuis longtemps donne de bons rensei
gnements sur lui.
Les dépositions des docteurs Patc et
Foucault sont ce qu’elles doivent être,
purement scientifiques, M. le docteur
Foucault surtout, en sa qualité de mé
decin légiste, fait une longue démons
tration médico-chirurgicale.
Au cours de sa déposition on fait cir
culer le CQ^feau à cran d’arrêt qui a
servi au meurtrier à perpétrer son
crime.
Deux témoins à décharge cité par la
défense, le gendarme Massé et M. Mi-
ché, marchand de vins donnent de très
mauvais renseignements sur le débit
Chonet.
Les dépositions terminées, M, Sc-
vestre, procureur de la République, pro
nonce son réquisitoire.
L’affaire que vous avez à juger au
jourd’hui, dit-il, en substance est extrê
mement simple et l’iipnorahle avocat de
la République aborde immédiatement
les faits qu’il retrace, avec beaucoup
d’exactitude,
Après avoir narré la scène, comme il
croît qu’elle est arrivée, M. le Procureur
de la République indique aux jurés la
peine qu’encourt l’accusé. Une condam-
I damnation à cinq ans de réclusion ne
serait pas exagérée.
Vous ayea, dit-il en terminant défendu
la société au cours de cette session contre
des‘satyres, un incendiaire; vous avez
aujourd’hui une plus haute mission, c’est
de défendre la vie humaine. Si vous
accordez des circonstances atténuantes,
votre indulgence ne peut pas aller.plus
loin.
Après plaidoirie de M’ Delaroue, le
jury adoptant les conclusions du Pro
cureur de la République, répond affirma
tivement aux trois questions suivantes :
1° L’accusé Gordier a-t-il volontaire
ment porté des coups et fait des bles
sures.
2° Lesdits coups et lesdites blessures
ont-ils occasionnés la mort?
3° En portant ces coups, Gordier a-t-il
eu l’intention de donner la mort.
En conséquence, la Cour condamne
Cordier à cinq ans de réclusion.
——
Audience du Jeudi 29 Octobre 1908
Affaire Dory, tentative de m&urtre,
vol qualifié, menaces sous condi-
î tion, violences à gendarme, infrac-
Ition à arrêté d’interdiction de sé
jour, 13 témoins. — Ministère pu
blic, M. Gazier, substitut du pro
cureur de la République; défen
seur, Mc Malherbe.
C’est un malfaiteur dangereux que lo
jury de Seiue-et-Marne va juger aujour
d’hui. I! se nomme Pierre-Désiré Dory,
est âgé de 25 ans, et il est originaire de
Champigny (Yonne).
L’accusé a déjà subi douze condamna
tions pour vol, dont les peines ont été
confondues avec celles de sept années de
réclusion, prononcées lo 29 janvier 1902
par la Cour d’assises du Pas-de-Calais.
Il reconnaîtj eu effet, qu’il fit partie
d’une bande de malfaiteurs et qu’il parti
cipa à de nombreux cambriolages dans
diverses régions de la France, où il jouait
le plus souvent le rôle d’indicateur.
Gràce à sa petite taille et à son agilité,
il s’introduisait dans les maisons que la
bande songeait à cambrioler, il inspectait
les lieux et ouvrait les portes et fenêtres
à ses affiliés.
Sa peine expira le 2 décembre 1907 et,
à cette date, il était sous le coup d’une
peine accessoire de dix ans d’interdiction
de séjour.
Le 19 avril dernier, au mépris de cet
arrêté, Dory se trouvait à Saint-Mammès,
vers cinq heures du matin, sur le quai du
Loing, où il emballait des articles de bon
neterie dans uue balle en rotin. Les gen
darmes de Moret, passant près de lui,
l’interrogèrent. Il déclara s’appeler La
croix René et venir de la foire de Monte
reau. Invité à justifier de son identité, il
prit la fuite en abandonnant sa banne et
il échappa à la poursuite des gendarmes
en pénétrant dans un bois voisin. On ap
prit que, dans cette même nuit du 18 au
19 avril, un vol avait été commis à
Champigny (Yonne), au préjucice du sieur
Target, marchand de nouveautés. Un
malfaiteur avait pénétré dans la cour de
ce marchand en escaladant, au moyen
d’une perche, la porte charretière. De là
il était entré dans le magasin, dont la
porte n’était pas fermée et il y avait dé
robé des bas, des chaussettes et divers
objets de bonneterie, une somme de
1 fr. 50 à 2 fr. dans le tiroir-caisse, laissé
ouvert, et une montre en métal dans les
tiroirs du buffet de la salle à manger,
qui avaient é é fouillés. Les marchandi
ses trouvées dans la banne abandonnée
furent représentées au sieur Target, qui
les reconnut pour lui avoir été soustrai
tes dans la nuit du 18 au 19 avril.
Le 4 mai suivant, Dory, passant devant
la gendarmerie de Moret, fut reconnu,
par les gendarmes, qui se mirent à sa
poursuite et plusieurs passants qui ten
tèrent de barrer la route à l’accusé furent
contraints de se retirer à. la vue d’un re
volver qu'il braquait sur eux en les me
naçant de mort s’ils s’opposaient à sa
fuite, Le gendarme Maréchal parvint à le
saisir et à le renverser sous lui, A ce
moment l’accusé qui tenait son revolver
à la main, eu tira un coup pardessus son
épaule gauche dans la direction du gen
darme Maréchal qui ne fut pas atteint.
Désarmé, il porta un coup de pied au
gendarme Poulain qui cherchait à le
maîtriser. Dory uie être Fauteur du vol
commis au préjudice du sieur Target. 11
dit que la banne lui avait été vendue par
un nommé Vandenbruck qu’il avait ren-
j contré la veille sur la place de Monte
reau. II ne peut, au reste, fournir aucun
renseignement précis sur cet individu,
qui voyagerait dans un« roulotte et au-
: rait i|u tté la France pouç se rendre en
Belgique.
i I-’illfbrmation a établi qu’un individu
dont le signalement correspond à celui
de Dory, a demandé, à Champigny, le
19 avril, vers minuit dix, un billet à\les-
tination de Saint-Mammès et y a fait en
registrer la banne contenant les objets
volés. Il nie enfin avoir voulu tirer vo
lontairement sur le gendarme Maréchal,
prétendant que celui-ci lui a arraché son
revolver et l’a jeté contre le rnur voisin,
où le choc a fait accidentellement partir
le coup. Mais les témoins, à cet égard,
lui donne un démenti formel.
Dory est en état de récidive légale et
passible dé la relcgation.
En conséquence, Dory est accusé d’a
voir :
1° Dans la nuit du 18 au 19 avril 1908,
à Champigny (Yonue), frauduleusement
soustrait une certaine somme d’argent et
divers objets mobiliers au préjudice du
sieur Target, avec ces circonstances que
ladite soustraction frauduleuse a été com
mise la nuit dans une maison habitée
avec escalade dans un édifice ;
2° D’avoir, le 4 mai 1908, à Moret
(Seine-et-Marne), commis une tentative
d’homicide volontaire sur la personne
du gendarme Maréchal, ladite tentative
manifestée par un commencement d’exé
cution, n’ayant été suspendue ou n’ayant
manqué son effet que par suite de cir
constances indépendantes de la volonté
de son auteur.
3° D’avoir, à la même date et au même
lieu, contrevenu à un arrêté d’interdic
tion de séjour à lui dûment notifié.
4° D’avoir, dans les mêmes circons-
lances de temps et de lieu, adressé des
menaces verbales de mort sous condition
aux sieurs Poincelet et Adénie.
5° D’avoir, toujours dans les mêmes
circonstances de temps et de lieu, exercé
des violences et voies de fait sur la- per
sonne du gendarme Poulain, dansl’exer,
cice de ses fonctions.
Aux questions que lui posa le prési
dent, l’accusé répond avec assurance et
( nie formellement être l’auteur du vol
J dont il est inculpé.
; Si j’avais été coupable, dit-il, je n’au
rais pas attendu que les gendarmes s’ap
prochent de moi, lorsqu’ils m’ont aperçu
près du viaduc de Saint-Mammès, en
train d’emballer les objets de bonneterie.
, Pourquoi alors, lui demande le prési-.
dent, vous êtes vous sauvé.
j C’est parce que, répond Dory, j’étais
■ sous le coup d’une interdiction de sc-
! jour et que les gendarme^ me deman-
ï datent mes papiers.
; Il nie également avoir tiré sur les gen-
; dermes qui le poursuivaient à Moret, la
i 4 mai, jour de son arrestation.
Il avait en effet, dit-il, un revslver,
mais ils ne s’en est servi que peur inti
mider les personnes qui voulaient l’ar
rêter.
Votre imagination est fertile, lui fait
observer le président, on voit que vous
êtes un habitué de la correctionnelle et
de la cour d’assises. Vous reconnaissez
les faits accessoires tels que l’intcrdic-
: tion de séjour et menaces de mort, mais
; vous niez les faits graves qui sont le vol
( et la tentative de meurtre.
I Apres l’interrogatoire treize témoins
; défilent à la barre. Ce sont : M. Target,
) victime du vol ; le brigadier de gendar-
( merie Maupois, de Moret qui, le 19 avril
j interpella l’accusé sous le viaduc de
j Saint-Mammès; M. Paul Maréchal, fac-
j teur à la gare do Champigny, qui délivra
। à l’accusé le billet pour Moret et enre-
; gistra la manne d’osier ; M.. Badenicr,
। facteur de l1- classe à ia gare de Moret
; qui remit le colis à Dory ; lo facteur des
postes Laurent ; le gendarme Maréchal
qui essuya le coup do feu ; le gendarme
Poulin qui reçut le coup de pied: MM.
Maupron, marchand devins; Poineellet
clerc d’huissier ; Adenis, maçon, qui
furent menacés par le fugitif; enfin
MM. Guérin, Delorme et Glarcnçon qui
étaient présents au moment de l'arresta
tion,
• Tous ces témoins sont très affirmatifs
dans leurs dépositions et sont unanimes
à reconnaîtra que Dory est coupable.
L audition des témoins terminée, Pau-
d.ence est suspendue pendant quelques
minutes.
A la reprise, M. Gazier, le très dis
tingué substitut du procureur de la Ré-
j publique, qui occupe le siège du min&-
| 1ère publie, prononce un très éloquent
| et sévère réquisitoire,. Il montre l’accusé
i comme un malfaiteur dangereux/ qui
malgré les tharges accablantes qui
pèsent sur lui, au lieu de faire des aveux
et manifester des regrets, persiste à
nier.
Dory, dit-il, connaît la procédure, et
pour écarter les faits graves il fournit
une explication merveilleuse.
M. Gazier adresse en passant des féli
citations au gendarme Maréchal qui, au
péril de sa vie, n’a pas craint de se lan
cer à la poursuite de Dory, lequel so
voyant pris, a fait feu sur le brave agent
de l’autorité.
terminant, M. le substitut engage
vivement les jurés à répondre affirmati
vement aux questions qui leur seront
posées.
I Les renseignements fournis sur l’ac-
l eusé sont déplorables. A l’âge de 16 ans
i il fut arrêté pour vol, et depuis il a mené
une campagne de cambriolages qui lui n
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