Titre : Le Messin : organe des intérêts lorrains ["puis" journal républicain démocrate "puis" quotidien régional d'information]
Éditeur : [s.n.] (Metz)
Date d'édition : 1932-05-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32815346k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 mai 1932 20 mai 1932
Description : 1932/05/20 (A50,N138). 1932/05/20 (A50,N138).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG57 Collection numérique : BIPFPIG57
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51184028x
Source : Bibliothèques-Médiathèques de Metz, P REV 35
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/02/2023
scec eceec 9 •9 CPP E9 -4 C4 C:
8 1, Rue des Clercs, ! - METZ G
Tél.: 0.98 et 2.98 0
Adr. télégr. : Journal messin ♦
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p R. cMetz B 889. — C. c.p. Strasbourg 4357 Q
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0 53, Boulevard St-Martin, 53 j
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« Les Français sont attachés à 4
0 la paix. Il faut qu’ils le soient et fl
j qu’ils fassent toujours les plus 1
! grands efforts pour éviter la guer- 0
re; mais il importe qu’ils n’en 0
o aient pas peur, que ce soit la rai- 0
0 son, et non la lâcheté, qui les S
0 rendent pacifiques. » .
0 Paul Doumer. !
0 (Livre de mes fils). 9
========= werestestes «se.
LA NOUVELLE CHAMBRE
A la recherche d’une Combinaison
— —— 1
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE COMMENCE SES
/ CONSULTATIONS
L’EMBARRAS DES CHEFS RADICAUX
Nous sommes à dix jours de la ren-
trée des Chambres. Et il y a exactement
dix jours que le deuxième tour de scru
tin des élections législatives a confirmé
le grand succès de l’extrême-gauche. Ce-
pendant personne n’est encore fixé sur
la question de savoir quel sera- l’axe
de la prochaine majorité ministérielle,
quels seront les éléments qui la com
poseront, quel sera le prochain chef du
Cabinet, quels seront ses principaux
collaborateurs.
Il faut préciser que le nouveau gou
vernement qui succédera à r«Intérim
de M. Tardieu », ne prendra pas ses
fonctions avant le 12 ou le 15 juin, c’est-
à-dire deux ou trois jours après que la
nouvelle Chambre aura été définitive-
ment constituée avec son président, son
- . M. HERRIOT ' -
yiee-president et ses questeurs-élus:
cette opération ne pouvant s’effectuer
que lorsque la moitié plus un des dé
putés auront été validés.
Mentionnons à ce propos, qu’il y a
peu d’élections contestées et que l'on ne
parle que d’une seule invalidation pos
sible. . - ’ ......
Mais si dans le public on n ! esf pas
exactement informé sur la constitution
du nouveau Cabinet, ce n'est pas parce
due les chefs des divers partis se désin
téressent de cette question ou enajour-
hent l'examen. ‘
■ Du côté radical-socialiste il est indis-
Rentable que M. Herriot, qui est le-chef
de ce parti, dispose-d'abord dans sa
narorité de 157 radicaux-socialistes au
thentiques auxquels se. joindront sans
difficulté 37 socialistes indépendants, ce
qui fait au total 194 députés. Arrondis
sons ce chiffre à 210, en tenant compte
de ce fait, que quelques radicaux, non
‘Vaioisiens sont tout à fait décidés à
s’orienter du côté du soleil. Mais pour
être viable, le nouveau gouvernement ne
peu pas se contenter de 210 voix, à
moins que tous les socialistes S. F, I. 0.
et que la majorité des amis fidèles de
M. Tardieu ne soient décidés à s’abste
nir. Mais une majorité ainsi constituée
serait instable, et lorsqu’une question
un peu délicate se poserait, le gouver
nement risquerait d’avoir contre lui l'ex-
trême-gauche socialiste, et en même (
‘temps les républicains de gauche, les
démocrates populaires, les républicains
indépendants et les républicains U.R.D.
Il n’y a, à l’heure actuelle, que deux
combinaisons possibles: ou bien le gou
vernement, constitué avec les chefs du
parti radical-socialiste, aura dans sa
majorité d’abord les radicaux-socialistes
qui sont au nombre de 157, puis les so
cialistes S. F. I. O.: 129, les socialistes
indépendants, et quelques radicaux non
valoisiens.
Ce serait une majorité très stable, qui
pourrait être comparée à celle sur la
quelle Waldeck-Rousseau s’est appuyé
de 1899 à 1902; mais alors il faudrait
que les socialistes S. F. I. O. soient bien
disciplinés et bien décidés à toujours
soutenir, quoiqu’il arrive, le nouveau
gouvernement.
çxxxxxxxxcoccccooocccococoocoocooooooooooo
AU PARC DES ATTRACTIONS
Une partie d’un parc d’attractions pa risien a reçu un décor rappelant les
régions polaires et les visiteurs pe uvent y voir les animaux des régions
arctiques dans le décor qui leur est familier. Voici les pingouins /
Du temps de Waldeck-Rousseau, Jau
rès, qui était le chef du groupe socia
liste de la Chambre, tenait très bien
en mains ce groupe, dont tous les mem
bres votaient pour le Cabinet, sans s'in-
quiéter des pièges qui leur étaient sou
vent tendus par la minorité.
• Aujourd’hui, c’est M. Léon Blum qui
est le chef du groupe socialiste de la
Chambre, mais il est tout à fait disposé
à tirer pour lui-même et pour son parti
le plus d’avantages possibles de l’appui
qu'il pourrait donner au nouveau gou-
(vernement. Autrement dit, M. Léon
Blum veut imposer aux nouveaux mi
nistres un programme économique, so
cial et de politique étrangère presque
ersèrement calqué sur celui du parti
socialiste S. F. I. O., et ces exigences
peuvent finalement être dangereuses
pour, le nouveau Cabinet, car s’il appa
raît que ce nouveau gouvernement de
vient prisonnier des socialistes, le pays
s'affolera et l’on pourra redouter le re
tour de la crise de.confiance de 1925-
1926.
11 y a encore une autre combinaison
possible. Les radicaux-socialistes peu
vent se mettre d’accord avec les socia
listes indépendants, avec les indépen
dants de gauche, avec les démocrates
populaires, avec les radicaux non valoi-
siens et avec un certain nombre de ré
publicains de gauche, dont beaucoup ne
désirent pas rester bien longtemps dans
l’opposition.
Cette dernière combinaison, celle de
la concentration, se ferait avec ou sans
Tardieu: quelques républicains de gau
che un peu nuancés, voulant bien accep
ter de collaborer avec un ministère Her-
riot-Chautemps-Marchandeau.
L’EMBARRAS DES CHEFS
Le Président de la République a fait
appeler mardi après-midi, au Petit-
Luxembourg, M. Edouard Herriot, avec
lequel il désirait s’entretenir.
Il est certain que M. Albert Lebrun
et le Maire de Lyon ont procédé à un
échange de vues relativement à la for
mation du prochain ministère.
Le «Figaro» écrit à ce sujet que
« rien, constitutionnellement, n’empêche
rait' que n’eut lieu, en l’absence des
Chambres, voire en attendant la cons
titution de la nouvelle, la formation
d’un nouveau cabinet. Ce ministère se
rait dans la situation d’un Gouverne
ment paru un dimanche à l’« Officiel »
et qui ne se présente que le jeudi pour
lire sa déclaration. Il attendrait l’inter
pellation d’usage pendant quinze jours
au lieu de trois. Car si les ministres
sont responsables devant les Chambres,
il n’est nulle part écrit qu’ils doivent
répondre, après leur déclaration lue,
dans les quarante-huit heures.
Mais ce sont ces messieurs des Comi
tés exécutifs et des Congrès qui ne
sont pas prêts. »
M. Herriot est reparti mardi soir
pour Lyon afin de présider le Conseil
général du Rhône. Il doit revenir à Pa
ris aussitôt que possible et il est vrai
semblable que dans le courant de la
semaine prochaine il aura, cette fois à
l’Elysée, un nouvel entretien avec le
Président de la République. Qu’en sor
tira-t-il?
En réalité, les chefs radicaux-socia
listes sont quelque peu embarrassés
par leur grand succès du 1er et du
8 mai. Ils ne s’attendaient pas à voir
autant de nouveaux élus se grouper
autour d’eux. Maintenant il faut don
ner satisfaction aux électeurs qui se
sont si imprudemment précipités vers
l’extrême-gauche. On leur a tout pro
mis: non seulement la diminution de
certains impôts encombrants, ceux no
tamment du chiffre d’affaires, sans s’in
quiéter de savoir comment on pourrait
compenser cette diminution de recettes.
Les radicaux-socialistes ont également
promis un peu partout de mettre à la
charge des patrons, et dans certains
cas à la charge de l’Etat, les. verse
ments imposés aux ouvriers pour le
fonctionnement des assurances sociales
(Voir la suite en 3e page.)
LA PREMIERE RECEPTION
OFFICIELLE A L’ELYSÉE
:o:
La présentation du
corps diplomatique
)0(
Mgr Maglione a adressé ses
vœux et ceux de ses collègues
au Président de la République
M. Albert Lebrun, pour sa première
réception officielle depuis son élection,
a reçu hier matin, à 11 heures, à l’E
lysée, les membres du corps diplomati
que, venus lui présenter leurs félici
tations.
Mgr Maglione, nonce apostolique,
doyen du corps diplomatique, a pronon
cé une allocution dans laquelle il a
dit notamment « la fin tragique du
Premier Magistrat de la République,
qui avait mérité par sa sagesse une es
time et un respect universels, a provo
qué non seulement dans ce grand pays,
mais dans le monde entier, une profon
de indignation et tous les pays et leurs
gouvernements ont tenu à manifester
à là France leur sympathie et leur dou
leur ».
Le nonce, a ajouté:. « C’est pour le
corps diplomatique un agréable devoir
d’offrir à votre Excellence, au nom des
souverains et chefs, d’Etat qu’ils repré-
sentent, et en son propre nom, les fé-
licitations les plus sincères et les plus
respectueuses. Nous y joignons nos
vœux'les plus ardents pour que la ma
gistrature de votre Excellence soit mar
quée, pour votre noble nation, par une
ère de prospérité morale et matérielle
dans la paix et la concorde de tous les
peuples. » '
Dans sa réponse, M. Albert Lebrun a
dit notamment: « D'ans les circonstan
ces difficiles que traverse 'le monde,
une coopération active et désintéressée
de'tous les gouvernements' s’impose,
plus impérieusement que ajmàis,’/ et
c'est pourquoi j'apprécie à toute sa va-
leui’ la volonté de collaboration loyale
et persévérante dont le corps'diploma
tique'se déclare animé pour faciliter
l’accomplissement de ma mission: Il
peut .être assuré de'mon désir,'non
moins-ardent, de travailler de concert
avec lui au prompt règlement des gra
ves problèmes»' qui .se posent et dont
la solution intéresse toute l'humanité.»
La France et l’Italie
protestent auprès de la Grèce
Les ministres de France et d’Italie
se sont rendus, hier, au ministère grec
des affaires étrangères pour y faire
des représentations au sujet de la déci
sion prise par la Grèce de suspendre
le paiement des intérêts des emprunts
helléniques à l’étranger. Une démarche
analogue avait été faite' récemment par
le réprésentant britannique à Athènes.
K000000000XXXXXXXX:
M. Poincaré et les lettres
de Stresemann
M. Poincaré préface ainsi la publica
tion d’un extrait des papiers de Strese
mann, dans l’«lllustration» de samedi:
« Rien de plus intéressant, dit-il, que
la lecture attentive de ces papiers, ainsi
que de la lettre de Stresemann à l'ex-
kronprintz.
« M. Stresemann y apparaît sous son
vrai-jour. Il ne chercha pas à unir l’Al
lemagne et la France et, sachant que son
pays ne pouvait réaliser immédiatement
toutes ses obligations, il préparait mé
thodiquement l’avenir.
« Dans sa lettre au kronprintz, fl se
flatte d’avoir fait, non de la politique
européenne, mais de la politique alle
mande. Personne ne peut lui en faire le
reproche, car il a rempli son devoir de
patriote, mais on s’est trompé à son
égard. Il n’a fait à la France aucune
concession.
« II nous montre en définitive qu’il ne
faut pas nous faire d’illusion sur les sen
timents de nos voisins et que nous de
vons garder les yeux ouverts.
LA CRISE MINISTERIELLE
NIPPONNE
Washington, 19 mai. — Dans les mi
lieux politiques américains, on croit
généralement que la crise ministérielle
japonaise se résoudra par un renforce
ment de l’influence des milieux mili
taires nippons-à un moment où les re
lations russo-japonaises sont déjà quel
que peu tendues.
On estime en effet que la crise mi
nistérielle ne sera pas suivie de l’éta
blissement d’une dictature militaire net
tement caractérisée, mais par la forma
tion d’un ministère d’union nationale au
sein duquel les éléments d’extrême-
droite exerceront une influence plus
considérable.
On exprime la crainte à Washington
que dans ces conditions une provoca
tion quelconque de la part des Chinois
ou des Russes en Mandchourie ne
provoque une grande extension des
A hostilités actuelles. . -
SOUS LA COUPOLE
Le général Weyganid
est reçu à l'Académie
française
IL OCCUPERA DESORMAIS
LE FAUTEUIL DE SON ILLUSTRE
PREDECESSEUR 1
LE MARECHAL JOFFRE
La réception du général Wey-
gand à l’Académie-Française, où il
a été élu en remplacement du Maré-
Le Général WEYGAND
chal Joffre, a eu lieu hier après-mi
di, en présence d’une foule considé
rable.
Dans l’éloge qu’il a fait de son
prédécesseur, le général- Weygand a
dit notamment: « Vainqueur de la
Marne, restera l’incomparable titre
de gloire de Joffre. Cette victoire qui
sauva la France-peut-elle avoir été
le coup de chance d’un soldat heu
reux? Je ne sais si ce personnage, le
soldat heureux, sans qu’il ait mérité
de l’être, a jamais existé. Il n’a plus
sa place dans les luttes modernes
dont la préparation demande des an
nées et dont la conduite réclame non
plus des heures, mais des jours et
des mois d'opiniâtre persévérance.
La gloire du vainqueur de la Marne'
n’est pas un monument lumineux
dans une existence sans éclat, elle
se justifie par tout ce qui l’a pré
cédée et se grandit'de tout ce qui l’a
suivie ».
Répondant au nouvel académicien,
M. Jules Cambon a rappelé les prin
cipales étapes de sa vie militaire et
a ajouté: « Votre passé est un ga
rant de l’avenir, et l’armée françai
se sait que celui qui serait son chef
en cas de péril la connaît, l’aime, la
défend et n’a pas d’autre souci que
de la tenir prête pour sa grande tâ
che. Vous connaissez notre nation,
elle est la plus pacifique de la terre,
mais vous savez aussi que votre de
voir particulier est d’assurer sa dé
fense et les conditions de sa sécu
rité. On parle beaucoup en ce mo
ment de désarmement, mais il ne
faut pas oublier que si les peuples
acceptent le dure sacrifice qu’est le
militaire, c’est qu’ils savent que leur
salut en dépend! ».
9000000000000000000000000
Les problèmes de Dantzig
et de l’Irak devant le Conseil
de la S. D. N.
Genève, 19 mai. — Le Conseil de la
S. D. N. s’est occupé de l’action directe
en matière douanière de la ville libre de
Dantzig en ce qui concerne les droits
établis par la Pologne aux importations
de marchandises germano-dantzigoises.
A4. Eden, délégué de la Grande-Breta
gne, a fait approuver l’invitation du haut
commissaire assisté d’experts, pour dé
poser leurs rapports.'
M. Zaleski s’est déclaré heureux que
la ville libre attache une si grande im
portance à ses relations avec la Pologne.
Il a fait remarquer que le trafic de
Dantzig est monté de 2 millions et demi
de tonnes avant là guerre à 6 millions
et même 8 millions, alors que tous les
autres ports voient décliner leur trafic.
D’autre part, au sujet de l’émancipa
tion de l’Irak, le rapporteur a déclaré
qu’un projet de déclaration allait être
bientôt signé par l’Irak. Il s’est félicité
de l’étape franchie et a exprimé l’espoir
que cet Etat fasse partie de la prochaine
assemblée de la S. D. N.
Une plainte de l'Automobile
Club du Maroc contre les cou
reurs Chiron et Varzi
Casablanca, 19 mai. — L’Automobile
Club du Maroc vient de déposer une plain
te auprès de l’Automobile Club de France
contr, les coureurs Chiron et Varzi, qui,
après s’être officiellement engagés pour le
circuit du Maroc dimanche prochain, se
sont en dernière heure purement et sim
plement rétractés, préférant prendre part
au circuit allemand de Berlin.
L’opinion publique et les journaux blâ
ment sévèrement cette attitude.
L’affaire Kreuger
Stockholm, 19 mai. — Les représentants
des créanciers suisses, français, hollan-
dais, allemands et américains arriveront
demain à Stockholm pour conférer avec la
Commission d'enquête et décider la créa
tion d’une Commission permanente inter-
uationale des créances du trust Kreuger.
LA FORMATION DU NOUVEAU
CABINET PRUSSIEN
:o;
Les partis en pleine
délibération
XXX
Il semble de plus en plus difficile
de réaliser
une majorité à la Diète
? Les délibérations fractionnelles rela
tives à la constitution du nouveau gou
vernement prussien et à la désignation
des membres du Bureau de la Diète ont
été inaugurées hier par une réunion du
parti nazi qu’imiteront aujourd’hui les
centristes catholiques.
On sait que la Diète elle-même a été
convoquée pour le 24 mai et que la pré
sidence sera assurée jusqu’à l’élection
du bureau par le doyen de l’assemblée,
le général hitlérien von Litzman. Les
nazis fourniront le president de la nou
velle Diète. Sur ce point, tous les par
tis sont d’accord, de même que nulle
opposition ne sera faite à la nomination
d’un vice-président- catholique.
Où les choses menacent de se gâter,
c’est à l’égard de la revendication cen
triste exigeant que les socialistes uni
fiés ,en tant que parti numériquement
le plus fort après les nazis, obtiennent
eux aussi-un siège de vice-président.
Les racistes et Hitler ont refusé jus
qu’ici de satisfaire à cette demande et
déclaré qu’ils ne voteraient à aucun
prix pour un vice-président socialiste,
ce à quoi les. centristes auraient répli
qué en annonçant que dans ces condi
tions .ils ne voteraient pas, de leur cô
té, pour un président nazi, lequel ne
peut être élu qu’avec les voix catholi
ques.
On peut voir par ces divergences, re
latives au premier point du programme
d’action de la nouvelle Chambre que
l’accord est loin d’exister entre les par
tis ,au sujet de la physionomie du Ca
binet qui succédera à la coalition cen-
tro-socialiste que ' préside depuiis sept
ans le citoyen Otto Braun.
Aussi bien, celui-ci n’est-il nullement
disposé à faciliter leurs manœuvres aux
extrémistes, de droite. M. Otto Braun et
ses anciens collaborateurs entendent,
au contraire, mettre les nazis au pied
du mur, dès le 'premier jour.
Dans ce but l’ancien gouvernement
M. OTTO BRAUN
résiliera ses fonctions dès l’ouverture
de la Diète .contraignant ainsi l’assem
blée à choisir immédiatement un nou
veau gouvernement.
Or, quelle que soit la composition de
ce dernier, il devra prendre sans tar
der des mesures extrêmement impopu
laires, notamment en ce qui concerne
un nouvel abaissement des traitements
des fonctionnaires et un relèvement de
certaines catégories d’impôts, la réfor
me des assurances sociales et le finan
cement des communes ruinées par les
assurances sociales.
*QQCo20ccco0cc00coco
Les suites d’une formidable
escroquerie
:o:
'M. Badin, commissaire spécial à la po
lice judiciaire, chargé de l’enquête con
cernant l’escroquerie de 3 millions 750
mille francs, dont a été victime le touris
te canadien James Watson, est parvenu à
identifier l’un des malfaiteurs.
C’est un repris de justice, nommé
James Burton, qui fut présenté à Wat
son par son complice sous le nom de
Jamerson, puis qui a opéré également
sous les noms de Mac Connel, Pat 0’-
Brien et Mitchell.
La Conférence
du désarmement
)o(
- Genève, 19 mai. — La Commission ter
restre de la Conférence du Désarmement
a poursuivi l’examen du comité d’experts
pour le matériel d’artillerie. Le représen
tant de la France, M. Aubert, a déclaré
que les calibres nécessaires pour réduire
les fortifications de campagne ne pouvaient
entrer dans la catégorie des armes dan
gereuses pour la défense nationale, car un
pays doit pouvoir se défendre contre une
agression brusquée.
Dans cette catégorie entre le calibre de
220 mm. et au-dessous.
La Commission se réunira à nouveau
demain matin.
UN NOUVEL AVION AMÉRICAIN
PRÉSENTÉ AU BOURGET
Le pilote Walter Mittelholzer, de la
compagnie Swissair, fait ce matin le'voya
ge de Zurich au Bourget, à bord d’un
« Lockheed Orion » à train relevable, qu’il
veut présenter aux personnalités de l’Aéro
nautique française.
C'est soi un avion de ce type que
l'aviateur Lou Reichers, qui a dû amerrir
au large des côtes d’Irlande, avait voulu
tenter de tlaverser l'Atlantique.
(et apnaeil, dont on fait grand cas
en Amérique et à qui l'on attribue des ver-
forman -es censaiionnelle, n’a jamais enco-
10 été vu sa ltance.
L’INCENDI E DU « GEORGES-PHILIPPAR »
il muât ii ■■ b
LA RAPIDITÉ FOUDROYANTE DU SINISTRE EST LA SEULE
CAUSE DES PERTES HUMAINES A DÉPLORER
Le premier télégramme officiel en
voyé par le commandant Vicq à la Com
pagnie des Messageries Maritimes au
sujet de l’incendie du « Georges-Phi-
lippar », a été reçu. Il dit notamment:
Avisé le 16 mai, à 2 heures du ma
tin, qu’un passager signalait le feu
dans une cabine, je me suis rendu im
médiatement sur . les lieux. J’ai cons
taté que l’incendie se propageait rapi
dement, malgré les moyens de défense
aussitôt mis en œuvre.
J’ai lancé le signal d’alarme S. O. S.
Le poste de T. S. F.; le poste de se
cours générateur d’électricité du pont
supérieur et la passerelle, furent en
flammes presque en même temps.
Quoique éloignés du foyer principal
d’incendie situé au Pont D., des passa
gers de ce pont, surpris par la rapidité
foudroyante de l’incendie et n’ayant
pas eu le temps de sortir de leur ca
bine, périrent asphyxiés.
J’ai pu mettre à la mer deux embar
cations du château central avant
qu’elles soient atteintes par le feu et
les quatre embarcations de la dunette.
L’évacuation s’est opérée dans l’or
dre: femmes, enfants, passagers, équi
pages.
Si la rapidité incroyable de la pro
pagation du feu n’avait dès le début
fait des victimes, nous aurions pu sau
ver tout le monde.
Les passagers ont gardé tout leur
sang-froid. L’état-major et l’équipage
ont fait preuve d’un dévouement admi
rable.
J’ai quitté le bord le dernier, après
que le navire n’était plus qu’un énorme
brasier.
Environ 689 personnes ont été sau
vées.
Le paquebot « André-Lebon » est ar
rivé à minuit à Aden, venant de Dji-
bot ti.
Trente-quatre rescapés du « Gejrges-
Philippar » étaient à bord.
Les . autres passagers déjà arrivés à
Aden les .attendaient et des scènes in-
descriptib es de joie et de bonheur ont
été provoquées par la réunion des divers
membres des familles qui avaient été
séparés lors de la catastrophe.
Les secours aux rescapés
Le « Georges-Philippar » continue à
brûler et dérive loin de la côte.
Les survivants débarqués à Aden ont
élé logés dans les quelques hôtels lo
caux ou au camp d’aviation. Les femmes
des officiers de la garnison se sont em
ployées à pourvoir d’effets les rescapés,
surtout les femmes et les enfants qui
n’avaient'sur eux que des vêtements de
nuit.
Une souscription a été ouverte en fa
veur des survivants,, dénués de tout.
On envisage le rapatriement
Toutes instructions ont été données
par la Compagnie à ses agents à Aden
et Djibouti pour qu’il soit pourvu, dans
les meilleures conditions possibles, au lo
gement et aux premiers besoins des per-
sonnes sauvées, ainsi que, le cas
échéant, à leur rapatriement ultérieur.
Toujours sans nouvelles
de M. Albert Londres
La Compagnie des Messageries Mari
times a communiqué cette nuit la liste
de tous ceux qui furent recueillis par les
navires sauveteurs accourus au secours
du « Georges-Philippar ». Cette liste
comprend les noms des passagers et du
personnel débarqués à Aden ou trans
férés sur l’« André-Lebon » pour être
conduits à Djibouti.
Au sujet de l'équipage, il reste un
doute pour quelques, unités dont les
noms furent défigurés dans la transmis
sion. Des précisions à leur sujet ont été
demandées à Aden et à Djibouti.
En somme, pour l’équipage, les pertes
seraient extrêmement légères: quelques
unités seulement.
En ce qui concerne les passagers, la
situation est beaucoup moins nette. En
effet, il n’existe pas encore de liste com
plète de tous ceux qui se trouvaient à
bord du « Georges-Philippar », et l’on
ignore s’il en fut débarqué à Singapour
et à Colombo. 1
Notamment, un doute très sérieux
subsiste en ce qui concerne Albert
Londres. Si son embarquement à Sai
gon a été signalé, et sa présence réel
lement constatée à bord du « Georges-
Philippar », on ne sait pas s’il aurait
quitté le paquebot à Singapour ou à
Colombo. En tout cas, son nom ne fi
gure pas parmi les personnes ramenées
à Aden et à Djibouti.
—QQQQQ000OCacQ000000a0000000000a0oooxQ00C0
On procède à l’installation d’une mag nifique «Piéta», œuvre de Mme Marthe
Spitzer, exposée pendant quelque s jours sur les marches de l’église de
la Madeleine. Voici les ouvriers p rouant à la mise en place
. . / g
“ , J£
/ * j 7 / f7 7- 77
/ / / Ct- • 7
Deux servantes du bord affirment
que de nombreux passagers
de première classe périrent
dans les flammes
Le correspondant spécial du « Daily
Mail » à Aden, cite de nombreux et
nouveaux traits d’héroïsme et d’horrible
souffrance, lors de l’incendie du paque
bot « Georges-Philippar ». Les rescapés
abondent en récits, et les esprits, trou
longtemps contractés par l'épouvante
et l’horreur, laissent aller leurs imagi
nations. . ।
Parmi les témoignages les plus cal
mes et les mieux coordonnés, il faut
cependant retenir, comme pouvant ai
der à connaître la vérité sur la catas
trophe, le récit fait par deux servantes
du bord, Mmes Vincent et Bouvier, qui
furent les dernières à quitter le vais
seau; en effet, le dernier canot de sau
vetage était déjà parti pour son der-
Dans l’attente des nouvelles
devant le bureau marseillais
des Messageries Maritimes
nier voyage, quand les deux pauvres
femmes s’apercevant qu’on les oubliait,
poussèrent de grands cris, puis, en dé
sespoir de cause, sonnèrent la cloche
d’alarme, ce qui attira enfin l'attention
de l’équipage du canot. : ‘
Toutes deux affirment d’autre part
que de nombreux passagers de pre
mière classe sont morts dans les flam
mes,-parce que le feu fit rage, dès 13
début, dans cette partie du navire, et
que les boiseries délicates et multiples,
la peinture fraîche et les vernis divers
fournissaient une excellente matière à
l’incendie. Et les jeunes femmes trem
blaient encore d’horreur au souvenir
d’une passagère, d’ailleurs rescapée
maintenant, mais qui ne dut son salut
qu’à sa présence d’esprit, ayant réussi
à se glisser à l’air libre par un hublot,
après avoir sacrifié sa chevelure au
feu. .
Un passager de 3 e classe
1 se consacra au sauvetage
des enfants
Le « Georges-Philippar » comptait
environ 80 enfants à bord, d’après les
chiffres officiels. Sans doute, les pa
rents garderont-ils un souvenir inou
bliable d'un passager de 3e classe, M,
Brault, qui, avant de songer à son pro
pre salut, assura le sauvetage du plus
grand nombre d’enfants poss:b!e, et qui
maintenant, parle' avec le plus grand
calme du geste courageux d’un autre
passager, M. Alvis Wendling. Celui-ci
se jeta à la mer, tenant serré dans ses
bras un enfant de 3 ans, et put nager,
jusqu’à un canot du « Contractor ».
Cependant, le « Sovietskaïa Neft »
prenait à bord les parents de l’enfant,
qui dut arriver ce matin à Djibouti,
avec l’ « André Lebon », puisque ce na
vire, on s’en souvient, a déchargé le
vaisseau russe des 430 rescapés qu’il
avait recueillis.
Enfin, on ne peut passer sous silence
les héroïques efforts d’une autre ser
vantes du bord, Mlle Helbont, qui,
après avoir sauvé malgré eux les pa
rents d'une fillette brûlée vive, se
jeta dans les flammes à la recherche
de l’enfant. A l’hôpital d’Aden, où elle
est maintenant, Mlle Helbont se remet
peu à peu de ses brûlures et du choc
nerveux qui l’avait gravement affectée
et abattue.
(Voir la suite en troisième page)
g
8 1, Rue des Clercs, ! - METZ G
Tél.: 0.98 et 2.98 0
Adr. télégr. : Journal messin ♦
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p R. cMetz B 889. — C. c.p. Strasbourg 4357 Q
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.c=4c 4090= scec $e5ece •C2tce •92te •=• SPt-o?
0 ,
« Les Français sont attachés à 4
0 la paix. Il faut qu’ils le soient et fl
j qu’ils fassent toujours les plus 1
! grands efforts pour éviter la guer- 0
re; mais il importe qu’ils n’en 0
o aient pas peur, que ce soit la rai- 0
0 son, et non la lâcheté, qui les S
0 rendent pacifiques. » .
0 Paul Doumer. !
0 (Livre de mes fils). 9
========= werestestes «se.
LA NOUVELLE CHAMBRE
A la recherche d’une Combinaison
— —— 1
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE COMMENCE SES
/ CONSULTATIONS
L’EMBARRAS DES CHEFS RADICAUX
Nous sommes à dix jours de la ren-
trée des Chambres. Et il y a exactement
dix jours que le deuxième tour de scru
tin des élections législatives a confirmé
le grand succès de l’extrême-gauche. Ce-
pendant personne n’est encore fixé sur
la question de savoir quel sera- l’axe
de la prochaine majorité ministérielle,
quels seront les éléments qui la com
poseront, quel sera le prochain chef du
Cabinet, quels seront ses principaux
collaborateurs.
Il faut préciser que le nouveau gou
vernement qui succédera à r«Intérim
de M. Tardieu », ne prendra pas ses
fonctions avant le 12 ou le 15 juin, c’est-
à-dire deux ou trois jours après que la
nouvelle Chambre aura été définitive-
ment constituée avec son président, son
- . M. HERRIOT ' -
yiee-president et ses questeurs-élus:
cette opération ne pouvant s’effectuer
que lorsque la moitié plus un des dé
putés auront été validés.
Mentionnons à ce propos, qu’il y a
peu d’élections contestées et que l'on ne
parle que d’une seule invalidation pos
sible. . - ’ ......
Mais si dans le public on n ! esf pas
exactement informé sur la constitution
du nouveau Cabinet, ce n'est pas parce
due les chefs des divers partis se désin
téressent de cette question ou enajour-
hent l'examen. ‘
■ Du côté radical-socialiste il est indis-
Rentable que M. Herriot, qui est le-chef
de ce parti, dispose-d'abord dans sa
narorité de 157 radicaux-socialistes au
thentiques auxquels se. joindront sans
difficulté 37 socialistes indépendants, ce
qui fait au total 194 députés. Arrondis
sons ce chiffre à 210, en tenant compte
de ce fait, que quelques radicaux, non
‘Vaioisiens sont tout à fait décidés à
s’orienter du côté du soleil. Mais pour
être viable, le nouveau gouvernement ne
peu pas se contenter de 210 voix, à
moins que tous les socialistes S. F, I. 0.
et que la majorité des amis fidèles de
M. Tardieu ne soient décidés à s’abste
nir. Mais une majorité ainsi constituée
serait instable, et lorsqu’une question
un peu délicate se poserait, le gouver
nement risquerait d’avoir contre lui l'ex-
trême-gauche socialiste, et en même (
‘temps les républicains de gauche, les
démocrates populaires, les républicains
indépendants et les républicains U.R.D.
Il n’y a, à l’heure actuelle, que deux
combinaisons possibles: ou bien le gou
vernement, constitué avec les chefs du
parti radical-socialiste, aura dans sa
majorité d’abord les radicaux-socialistes
qui sont au nombre de 157, puis les so
cialistes S. F. I. O.: 129, les socialistes
indépendants, et quelques radicaux non
valoisiens.
Ce serait une majorité très stable, qui
pourrait être comparée à celle sur la
quelle Waldeck-Rousseau s’est appuyé
de 1899 à 1902; mais alors il faudrait
que les socialistes S. F. I. O. soient bien
disciplinés et bien décidés à toujours
soutenir, quoiqu’il arrive, le nouveau
gouvernement.
çxxxxxxxxcoccccooocccococoocoocooooooooooo
AU PARC DES ATTRACTIONS
Une partie d’un parc d’attractions pa risien a reçu un décor rappelant les
régions polaires et les visiteurs pe uvent y voir les animaux des régions
arctiques dans le décor qui leur est familier. Voici les pingouins /
Du temps de Waldeck-Rousseau, Jau
rès, qui était le chef du groupe socia
liste de la Chambre, tenait très bien
en mains ce groupe, dont tous les mem
bres votaient pour le Cabinet, sans s'in-
quiéter des pièges qui leur étaient sou
vent tendus par la minorité.
• Aujourd’hui, c’est M. Léon Blum qui
est le chef du groupe socialiste de la
Chambre, mais il est tout à fait disposé
à tirer pour lui-même et pour son parti
le plus d’avantages possibles de l’appui
qu'il pourrait donner au nouveau gou-
(vernement. Autrement dit, M. Léon
Blum veut imposer aux nouveaux mi
nistres un programme économique, so
cial et de politique étrangère presque
ersèrement calqué sur celui du parti
socialiste S. F. I. O., et ces exigences
peuvent finalement être dangereuses
pour, le nouveau Cabinet, car s’il appa
raît que ce nouveau gouvernement de
vient prisonnier des socialistes, le pays
s'affolera et l’on pourra redouter le re
tour de la crise de.confiance de 1925-
1926.
11 y a encore une autre combinaison
possible. Les radicaux-socialistes peu
vent se mettre d’accord avec les socia
listes indépendants, avec les indépen
dants de gauche, avec les démocrates
populaires, avec les radicaux non valoi-
siens et avec un certain nombre de ré
publicains de gauche, dont beaucoup ne
désirent pas rester bien longtemps dans
l’opposition.
Cette dernière combinaison, celle de
la concentration, se ferait avec ou sans
Tardieu: quelques républicains de gau
che un peu nuancés, voulant bien accep
ter de collaborer avec un ministère Her-
riot-Chautemps-Marchandeau.
L’EMBARRAS DES CHEFS
Le Président de la République a fait
appeler mardi après-midi, au Petit-
Luxembourg, M. Edouard Herriot, avec
lequel il désirait s’entretenir.
Il est certain que M. Albert Lebrun
et le Maire de Lyon ont procédé à un
échange de vues relativement à la for
mation du prochain ministère.
Le «Figaro» écrit à ce sujet que
« rien, constitutionnellement, n’empêche
rait' que n’eut lieu, en l’absence des
Chambres, voire en attendant la cons
titution de la nouvelle, la formation
d’un nouveau cabinet. Ce ministère se
rait dans la situation d’un Gouverne
ment paru un dimanche à l’« Officiel »
et qui ne se présente que le jeudi pour
lire sa déclaration. Il attendrait l’inter
pellation d’usage pendant quinze jours
au lieu de trois. Car si les ministres
sont responsables devant les Chambres,
il n’est nulle part écrit qu’ils doivent
répondre, après leur déclaration lue,
dans les quarante-huit heures.
Mais ce sont ces messieurs des Comi
tés exécutifs et des Congrès qui ne
sont pas prêts. »
M. Herriot est reparti mardi soir
pour Lyon afin de présider le Conseil
général du Rhône. Il doit revenir à Pa
ris aussitôt que possible et il est vrai
semblable que dans le courant de la
semaine prochaine il aura, cette fois à
l’Elysée, un nouvel entretien avec le
Président de la République. Qu’en sor
tira-t-il?
En réalité, les chefs radicaux-socia
listes sont quelque peu embarrassés
par leur grand succès du 1er et du
8 mai. Ils ne s’attendaient pas à voir
autant de nouveaux élus se grouper
autour d’eux. Maintenant il faut don
ner satisfaction aux électeurs qui se
sont si imprudemment précipités vers
l’extrême-gauche. On leur a tout pro
mis: non seulement la diminution de
certains impôts encombrants, ceux no
tamment du chiffre d’affaires, sans s’in
quiéter de savoir comment on pourrait
compenser cette diminution de recettes.
Les radicaux-socialistes ont également
promis un peu partout de mettre à la
charge des patrons, et dans certains
cas à la charge de l’Etat, les. verse
ments imposés aux ouvriers pour le
fonctionnement des assurances sociales
(Voir la suite en 3e page.)
LA PREMIERE RECEPTION
OFFICIELLE A L’ELYSÉE
:o:
La présentation du
corps diplomatique
)0(
Mgr Maglione a adressé ses
vœux et ceux de ses collègues
au Président de la République
M. Albert Lebrun, pour sa première
réception officielle depuis son élection,
a reçu hier matin, à 11 heures, à l’E
lysée, les membres du corps diplomati
que, venus lui présenter leurs félici
tations.
Mgr Maglione, nonce apostolique,
doyen du corps diplomatique, a pronon
cé une allocution dans laquelle il a
dit notamment « la fin tragique du
Premier Magistrat de la République,
qui avait mérité par sa sagesse une es
time et un respect universels, a provo
qué non seulement dans ce grand pays,
mais dans le monde entier, une profon
de indignation et tous les pays et leurs
gouvernements ont tenu à manifester
à là France leur sympathie et leur dou
leur ».
Le nonce, a ajouté:. « C’est pour le
corps diplomatique un agréable devoir
d’offrir à votre Excellence, au nom des
souverains et chefs, d’Etat qu’ils repré-
sentent, et en son propre nom, les fé-
licitations les plus sincères et les plus
respectueuses. Nous y joignons nos
vœux'les plus ardents pour que la ma
gistrature de votre Excellence soit mar
quée, pour votre noble nation, par une
ère de prospérité morale et matérielle
dans la paix et la concorde de tous les
peuples. » '
Dans sa réponse, M. Albert Lebrun a
dit notamment: « D'ans les circonstan
ces difficiles que traverse 'le monde,
une coopération active et désintéressée
de'tous les gouvernements' s’impose,
plus impérieusement que ajmàis,’/ et
c'est pourquoi j'apprécie à toute sa va-
leui’ la volonté de collaboration loyale
et persévérante dont le corps'diploma
tique'se déclare animé pour faciliter
l’accomplissement de ma mission: Il
peut .être assuré de'mon désir,'non
moins-ardent, de travailler de concert
avec lui au prompt règlement des gra
ves problèmes»' qui .se posent et dont
la solution intéresse toute l'humanité.»
La France et l’Italie
protestent auprès de la Grèce
Les ministres de France et d’Italie
se sont rendus, hier, au ministère grec
des affaires étrangères pour y faire
des représentations au sujet de la déci
sion prise par la Grèce de suspendre
le paiement des intérêts des emprunts
helléniques à l’étranger. Une démarche
analogue avait été faite' récemment par
le réprésentant britannique à Athènes.
K000000000XXXXXXXX:
M. Poincaré et les lettres
de Stresemann
M. Poincaré préface ainsi la publica
tion d’un extrait des papiers de Strese
mann, dans l’«lllustration» de samedi:
« Rien de plus intéressant, dit-il, que
la lecture attentive de ces papiers, ainsi
que de la lettre de Stresemann à l'ex-
kronprintz.
« M. Stresemann y apparaît sous son
vrai-jour. Il ne chercha pas à unir l’Al
lemagne et la France et, sachant que son
pays ne pouvait réaliser immédiatement
toutes ses obligations, il préparait mé
thodiquement l’avenir.
« Dans sa lettre au kronprintz, fl se
flatte d’avoir fait, non de la politique
européenne, mais de la politique alle
mande. Personne ne peut lui en faire le
reproche, car il a rempli son devoir de
patriote, mais on s’est trompé à son
égard. Il n’a fait à la France aucune
concession.
« II nous montre en définitive qu’il ne
faut pas nous faire d’illusion sur les sen
timents de nos voisins et que nous de
vons garder les yeux ouverts.
LA CRISE MINISTERIELLE
NIPPONNE
Washington, 19 mai. — Dans les mi
lieux politiques américains, on croit
généralement que la crise ministérielle
japonaise se résoudra par un renforce
ment de l’influence des milieux mili
taires nippons-à un moment où les re
lations russo-japonaises sont déjà quel
que peu tendues.
On estime en effet que la crise mi
nistérielle ne sera pas suivie de l’éta
blissement d’une dictature militaire net
tement caractérisée, mais par la forma
tion d’un ministère d’union nationale au
sein duquel les éléments d’extrême-
droite exerceront une influence plus
considérable.
On exprime la crainte à Washington
que dans ces conditions une provoca
tion quelconque de la part des Chinois
ou des Russes en Mandchourie ne
provoque une grande extension des
A hostilités actuelles. . -
SOUS LA COUPOLE
Le général Weyganid
est reçu à l'Académie
française
IL OCCUPERA DESORMAIS
LE FAUTEUIL DE SON ILLUSTRE
PREDECESSEUR 1
LE MARECHAL JOFFRE
La réception du général Wey-
gand à l’Académie-Française, où il
a été élu en remplacement du Maré-
Le Général WEYGAND
chal Joffre, a eu lieu hier après-mi
di, en présence d’une foule considé
rable.
Dans l’éloge qu’il a fait de son
prédécesseur, le général- Weygand a
dit notamment: « Vainqueur de la
Marne, restera l’incomparable titre
de gloire de Joffre. Cette victoire qui
sauva la France-peut-elle avoir été
le coup de chance d’un soldat heu
reux? Je ne sais si ce personnage, le
soldat heureux, sans qu’il ait mérité
de l’être, a jamais existé. Il n’a plus
sa place dans les luttes modernes
dont la préparation demande des an
nées et dont la conduite réclame non
plus des heures, mais des jours et
des mois d'opiniâtre persévérance.
La gloire du vainqueur de la Marne'
n’est pas un monument lumineux
dans une existence sans éclat, elle
se justifie par tout ce qui l’a pré
cédée et se grandit'de tout ce qui l’a
suivie ».
Répondant au nouvel académicien,
M. Jules Cambon a rappelé les prin
cipales étapes de sa vie militaire et
a ajouté: « Votre passé est un ga
rant de l’avenir, et l’armée françai
se sait que celui qui serait son chef
en cas de péril la connaît, l’aime, la
défend et n’a pas d’autre souci que
de la tenir prête pour sa grande tâ
che. Vous connaissez notre nation,
elle est la plus pacifique de la terre,
mais vous savez aussi que votre de
voir particulier est d’assurer sa dé
fense et les conditions de sa sécu
rité. On parle beaucoup en ce mo
ment de désarmement, mais il ne
faut pas oublier que si les peuples
acceptent le dure sacrifice qu’est le
militaire, c’est qu’ils savent que leur
salut en dépend! ».
9000000000000000000000000
Les problèmes de Dantzig
et de l’Irak devant le Conseil
de la S. D. N.
Genève, 19 mai. — Le Conseil de la
S. D. N. s’est occupé de l’action directe
en matière douanière de la ville libre de
Dantzig en ce qui concerne les droits
établis par la Pologne aux importations
de marchandises germano-dantzigoises.
A4. Eden, délégué de la Grande-Breta
gne, a fait approuver l’invitation du haut
commissaire assisté d’experts, pour dé
poser leurs rapports.'
M. Zaleski s’est déclaré heureux que
la ville libre attache une si grande im
portance à ses relations avec la Pologne.
Il a fait remarquer que le trafic de
Dantzig est monté de 2 millions et demi
de tonnes avant là guerre à 6 millions
et même 8 millions, alors que tous les
autres ports voient décliner leur trafic.
D’autre part, au sujet de l’émancipa
tion de l’Irak, le rapporteur a déclaré
qu’un projet de déclaration allait être
bientôt signé par l’Irak. Il s’est félicité
de l’étape franchie et a exprimé l’espoir
que cet Etat fasse partie de la prochaine
assemblée de la S. D. N.
Une plainte de l'Automobile
Club du Maroc contre les cou
reurs Chiron et Varzi
Casablanca, 19 mai. — L’Automobile
Club du Maroc vient de déposer une plain
te auprès de l’Automobile Club de France
contr, les coureurs Chiron et Varzi, qui,
après s’être officiellement engagés pour le
circuit du Maroc dimanche prochain, se
sont en dernière heure purement et sim
plement rétractés, préférant prendre part
au circuit allemand de Berlin.
L’opinion publique et les journaux blâ
ment sévèrement cette attitude.
L’affaire Kreuger
Stockholm, 19 mai. — Les représentants
des créanciers suisses, français, hollan-
dais, allemands et américains arriveront
demain à Stockholm pour conférer avec la
Commission d'enquête et décider la créa
tion d’une Commission permanente inter-
uationale des créances du trust Kreuger.
LA FORMATION DU NOUVEAU
CABINET PRUSSIEN
:o;
Les partis en pleine
délibération
XXX
Il semble de plus en plus difficile
de réaliser
une majorité à la Diète
? Les délibérations fractionnelles rela
tives à la constitution du nouveau gou
vernement prussien et à la désignation
des membres du Bureau de la Diète ont
été inaugurées hier par une réunion du
parti nazi qu’imiteront aujourd’hui les
centristes catholiques.
On sait que la Diète elle-même a été
convoquée pour le 24 mai et que la pré
sidence sera assurée jusqu’à l’élection
du bureau par le doyen de l’assemblée,
le général hitlérien von Litzman. Les
nazis fourniront le president de la nou
velle Diète. Sur ce point, tous les par
tis sont d’accord, de même que nulle
opposition ne sera faite à la nomination
d’un vice-président- catholique.
Où les choses menacent de se gâter,
c’est à l’égard de la revendication cen
triste exigeant que les socialistes uni
fiés ,en tant que parti numériquement
le plus fort après les nazis, obtiennent
eux aussi-un siège de vice-président.
Les racistes et Hitler ont refusé jus
qu’ici de satisfaire à cette demande et
déclaré qu’ils ne voteraient à aucun
prix pour un vice-président socialiste,
ce à quoi les. centristes auraient répli
qué en annonçant que dans ces condi
tions .ils ne voteraient pas, de leur cô
té, pour un président nazi, lequel ne
peut être élu qu’avec les voix catholi
ques.
On peut voir par ces divergences, re
latives au premier point du programme
d’action de la nouvelle Chambre que
l’accord est loin d’exister entre les par
tis ,au sujet de la physionomie du Ca
binet qui succédera à la coalition cen-
tro-socialiste que ' préside depuiis sept
ans le citoyen Otto Braun.
Aussi bien, celui-ci n’est-il nullement
disposé à faciliter leurs manœuvres aux
extrémistes, de droite. M. Otto Braun et
ses anciens collaborateurs entendent,
au contraire, mettre les nazis au pied
du mur, dès le 'premier jour.
Dans ce but l’ancien gouvernement
M. OTTO BRAUN
résiliera ses fonctions dès l’ouverture
de la Diète .contraignant ainsi l’assem
blée à choisir immédiatement un nou
veau gouvernement.
Or, quelle que soit la composition de
ce dernier, il devra prendre sans tar
der des mesures extrêmement impopu
laires, notamment en ce qui concerne
un nouvel abaissement des traitements
des fonctionnaires et un relèvement de
certaines catégories d’impôts, la réfor
me des assurances sociales et le finan
cement des communes ruinées par les
assurances sociales.
*QQCo20ccco0cc00coco
Les suites d’une formidable
escroquerie
:o:
'M. Badin, commissaire spécial à la po
lice judiciaire, chargé de l’enquête con
cernant l’escroquerie de 3 millions 750
mille francs, dont a été victime le touris
te canadien James Watson, est parvenu à
identifier l’un des malfaiteurs.
C’est un repris de justice, nommé
James Burton, qui fut présenté à Wat
son par son complice sous le nom de
Jamerson, puis qui a opéré également
sous les noms de Mac Connel, Pat 0’-
Brien et Mitchell.
La Conférence
du désarmement
)o(
- Genève, 19 mai. — La Commission ter
restre de la Conférence du Désarmement
a poursuivi l’examen du comité d’experts
pour le matériel d’artillerie. Le représen
tant de la France, M. Aubert, a déclaré
que les calibres nécessaires pour réduire
les fortifications de campagne ne pouvaient
entrer dans la catégorie des armes dan
gereuses pour la défense nationale, car un
pays doit pouvoir se défendre contre une
agression brusquée.
Dans cette catégorie entre le calibre de
220 mm. et au-dessous.
La Commission se réunira à nouveau
demain matin.
UN NOUVEL AVION AMÉRICAIN
PRÉSENTÉ AU BOURGET
Le pilote Walter Mittelholzer, de la
compagnie Swissair, fait ce matin le'voya
ge de Zurich au Bourget, à bord d’un
« Lockheed Orion » à train relevable, qu’il
veut présenter aux personnalités de l’Aéro
nautique française.
C'est soi un avion de ce type que
l'aviateur Lou Reichers, qui a dû amerrir
au large des côtes d’Irlande, avait voulu
tenter de tlaverser l'Atlantique.
(et apnaeil, dont on fait grand cas
en Amérique et à qui l'on attribue des ver-
forman -es censaiionnelle, n’a jamais enco-
10 été vu sa ltance.
L’INCENDI E DU « GEORGES-PHILIPPAR »
il muât ii ■■ b
LA RAPIDITÉ FOUDROYANTE DU SINISTRE EST LA SEULE
CAUSE DES PERTES HUMAINES A DÉPLORER
Le premier télégramme officiel en
voyé par le commandant Vicq à la Com
pagnie des Messageries Maritimes au
sujet de l’incendie du « Georges-Phi-
lippar », a été reçu. Il dit notamment:
Avisé le 16 mai, à 2 heures du ma
tin, qu’un passager signalait le feu
dans une cabine, je me suis rendu im
médiatement sur . les lieux. J’ai cons
taté que l’incendie se propageait rapi
dement, malgré les moyens de défense
aussitôt mis en œuvre.
J’ai lancé le signal d’alarme S. O. S.
Le poste de T. S. F.; le poste de se
cours générateur d’électricité du pont
supérieur et la passerelle, furent en
flammes presque en même temps.
Quoique éloignés du foyer principal
d’incendie situé au Pont D., des passa
gers de ce pont, surpris par la rapidité
foudroyante de l’incendie et n’ayant
pas eu le temps de sortir de leur ca
bine, périrent asphyxiés.
J’ai pu mettre à la mer deux embar
cations du château central avant
qu’elles soient atteintes par le feu et
les quatre embarcations de la dunette.
L’évacuation s’est opérée dans l’or
dre: femmes, enfants, passagers, équi
pages.
Si la rapidité incroyable de la pro
pagation du feu n’avait dès le début
fait des victimes, nous aurions pu sau
ver tout le monde.
Les passagers ont gardé tout leur
sang-froid. L’état-major et l’équipage
ont fait preuve d’un dévouement admi
rable.
J’ai quitté le bord le dernier, après
que le navire n’était plus qu’un énorme
brasier.
Environ 689 personnes ont été sau
vées.
Le paquebot « André-Lebon » est ar
rivé à minuit à Aden, venant de Dji-
bot ti.
Trente-quatre rescapés du « Gejrges-
Philippar » étaient à bord.
Les . autres passagers déjà arrivés à
Aden les .attendaient et des scènes in-
descriptib es de joie et de bonheur ont
été provoquées par la réunion des divers
membres des familles qui avaient été
séparés lors de la catastrophe.
Les secours aux rescapés
Le « Georges-Philippar » continue à
brûler et dérive loin de la côte.
Les survivants débarqués à Aden ont
élé logés dans les quelques hôtels lo
caux ou au camp d’aviation. Les femmes
des officiers de la garnison se sont em
ployées à pourvoir d’effets les rescapés,
surtout les femmes et les enfants qui
n’avaient'sur eux que des vêtements de
nuit.
Une souscription a été ouverte en fa
veur des survivants,, dénués de tout.
On envisage le rapatriement
Toutes instructions ont été données
par la Compagnie à ses agents à Aden
et Djibouti pour qu’il soit pourvu, dans
les meilleures conditions possibles, au lo
gement et aux premiers besoins des per-
sonnes sauvées, ainsi que, le cas
échéant, à leur rapatriement ultérieur.
Toujours sans nouvelles
de M. Albert Londres
La Compagnie des Messageries Mari
times a communiqué cette nuit la liste
de tous ceux qui furent recueillis par les
navires sauveteurs accourus au secours
du « Georges-Philippar ». Cette liste
comprend les noms des passagers et du
personnel débarqués à Aden ou trans
férés sur l’« André-Lebon » pour être
conduits à Djibouti.
Au sujet de l'équipage, il reste un
doute pour quelques, unités dont les
noms furent défigurés dans la transmis
sion. Des précisions à leur sujet ont été
demandées à Aden et à Djibouti.
En somme, pour l’équipage, les pertes
seraient extrêmement légères: quelques
unités seulement.
En ce qui concerne les passagers, la
situation est beaucoup moins nette. En
effet, il n’existe pas encore de liste com
plète de tous ceux qui se trouvaient à
bord du « Georges-Philippar », et l’on
ignore s’il en fut débarqué à Singapour
et à Colombo. 1
Notamment, un doute très sérieux
subsiste en ce qui concerne Albert
Londres. Si son embarquement à Sai
gon a été signalé, et sa présence réel
lement constatée à bord du « Georges-
Philippar », on ne sait pas s’il aurait
quitté le paquebot à Singapour ou à
Colombo. En tout cas, son nom ne fi
gure pas parmi les personnes ramenées
à Aden et à Djibouti.
—QQQQQ000OCacQ000000a0000000000a0oooxQ00C0
On procède à l’installation d’une mag nifique «Piéta», œuvre de Mme Marthe
Spitzer, exposée pendant quelque s jours sur les marches de l’église de
la Madeleine. Voici les ouvriers p rouant à la mise en place
. . / g
“ , J£
/ * j 7 / f7 7- 77
/ / / Ct- • 7
Deux servantes du bord affirment
que de nombreux passagers
de première classe périrent
dans les flammes
Le correspondant spécial du « Daily
Mail » à Aden, cite de nombreux et
nouveaux traits d’héroïsme et d’horrible
souffrance, lors de l’incendie du paque
bot « Georges-Philippar ». Les rescapés
abondent en récits, et les esprits, trou
longtemps contractés par l'épouvante
et l’horreur, laissent aller leurs imagi
nations. . ।
Parmi les témoignages les plus cal
mes et les mieux coordonnés, il faut
cependant retenir, comme pouvant ai
der à connaître la vérité sur la catas
trophe, le récit fait par deux servantes
du bord, Mmes Vincent et Bouvier, qui
furent les dernières à quitter le vais
seau; en effet, le dernier canot de sau
vetage était déjà parti pour son der-
Dans l’attente des nouvelles
devant le bureau marseillais
des Messageries Maritimes
nier voyage, quand les deux pauvres
femmes s’apercevant qu’on les oubliait,
poussèrent de grands cris, puis, en dé
sespoir de cause, sonnèrent la cloche
d’alarme, ce qui attira enfin l'attention
de l’équipage du canot. : ‘
Toutes deux affirment d’autre part
que de nombreux passagers de pre
mière classe sont morts dans les flam
mes,-parce que le feu fit rage, dès 13
début, dans cette partie du navire, et
que les boiseries délicates et multiples,
la peinture fraîche et les vernis divers
fournissaient une excellente matière à
l’incendie. Et les jeunes femmes trem
blaient encore d’horreur au souvenir
d’une passagère, d’ailleurs rescapée
maintenant, mais qui ne dut son salut
qu’à sa présence d’esprit, ayant réussi
à se glisser à l’air libre par un hublot,
après avoir sacrifié sa chevelure au
feu. .
Un passager de 3 e classe
1 se consacra au sauvetage
des enfants
Le « Georges-Philippar » comptait
environ 80 enfants à bord, d’après les
chiffres officiels. Sans doute, les pa
rents garderont-ils un souvenir inou
bliable d'un passager de 3e classe, M,
Brault, qui, avant de songer à son pro
pre salut, assura le sauvetage du plus
grand nombre d’enfants poss:b!e, et qui
maintenant, parle' avec le plus grand
calme du geste courageux d’un autre
passager, M. Alvis Wendling. Celui-ci
se jeta à la mer, tenant serré dans ses
bras un enfant de 3 ans, et put nager,
jusqu’à un canot du « Contractor ».
Cependant, le « Sovietskaïa Neft »
prenait à bord les parents de l’enfant,
qui dut arriver ce matin à Djibouti,
avec l’ « André Lebon », puisque ce na
vire, on s’en souvient, a déchargé le
vaisseau russe des 430 rescapés qu’il
avait recueillis.
Enfin, on ne peut passer sous silence
les héroïques efforts d’une autre ser
vantes du bord, Mlle Helbont, qui,
après avoir sauvé malgré eux les pa
rents d'une fillette brûlée vive, se
jeta dans les flammes à la recherche
de l’enfant. A l’hôpital d’Aden, où elle
est maintenant, Mlle Helbont se remet
peu à peu de ses brûlures et du choc
nerveux qui l’avait gravement affectée
et abattue.
(Voir la suite en troisième page)
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