Titre : L'Ordre
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1935-09-14
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32829724j
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 14 septembre 1935 14 septembre 1935
Description : 1935/09/14 (A7,N2094). 1935/09/14 (A7,N2094).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t5116523f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-1857
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/11/2021
Quelle chance si,
cette année, il n’y
avait pas d’été en
Abyssinie !
L’ORDRE”
Directeur politique / Emile BURE
Rédaction et Administration : 31, rue Tronchet, PARIS (VIII e ).
Directeur - Administrata, r : «Jacques EBSTEIN
Tel. ANJou 86=40 (4 lig nes). Après 22 h. GUTenberg 54-55
7 Année. - N° 2.094
Samedi 14 Septembre 1935
L A JOURNÉ E
LE CONFLIT ITALO-ABYSSIN
Si nous parlions un peu
de politique intérieure?...
—Il faut moderniser le régime !
C’est vers la décentralisation
que doit s’orienter Pierre Laval
La politique extérieure préoccupe plus les esprits, actuellement,
que la politique intérieure, et cependant, ce n’est pas seulement la
Guerre qui menace, c’est aussi la Révolution. Je me réjouis que Pierre
Laval, adroit et pondéré, représente notre pays à Genève, mais il est
bien certain que, dans les circonstances présentes, il eût été préfé
rable qu’il se consacrât entièrement à sa tâche de président du Conseil.
Ses décrets-lois sont acceptés, mais l'opposition, qui n’a pu soulever
le pays contre eux, continue d’affirmer qu’il seront sans effet dura
ble et fait de son mieux, avec une parfaite impudeur, pour que sa
détestable prophétie s’accomplisse. Les événements la servent, mal
heureusement. Jamais l’Europe n’a été si troublée et comment réta
blir son équilibre économique alors que l’instabilité de son équilibre
politique est de plus en plus inquiétante ?
Les décrets-lois ont, quoi qu’en disent les démocrates, sauvé la
démocratie, mais si l’on ne met pas fin au gaspillage parlementaire,
elle sera de nouveau bientôt en péril et, cette fois, il sera sans doute
impossible de recourir aux mêmes moyens pour assurer son salut.
L’effet se reproduit quand la cause subsiste et.il est de toute évidence
que la réforme financière et économique du gouvernement postule
une réforme politique bien plus profonde que celle méditée par
Gaston Doumergue. C’est vers la décentralisation que doit s’orienter
Pierre Laval s’il veut mettre un frein aux passions partisanes des
élus, toujours prêts à sacrifier l’intérêt général à leur intérêt parti
culier électoral et à ruiner ainsi follement les finances publiques.
Des assemblées provinciales, élues par les groupements profession
nels et travaillant dans le concret, seraient, à mon estime, suscepti
bles de ranimer l’économie nationale et de prévenir la congestion des
organes moteurs de l’État. De pareilles assemblées seraient, par
exemple, mieux qualifiées que la Chambre et le Sénat pour entre
prendre et financer « les grands travaux ». Mais, bien entendu, il est
plus facile de proposer que de réaliser, et je ne suis pas de ces réfor
mateurs impérieux qui somment, chaque matin, le gouvernement
d’exécuter le plan qu’ils ont imaginé et qu’ils jugent impeccable. Je
voudrais seulement persuader les auteurs des décrets-lois qu’ils ne
doivent pas s’arrêter en beau chemin, qu’il leur faut achever, dans le’
domaine politique, ce qu’ils ont commencé dans le domaine financier
et économique.
Nous sommes d’autant plus intéressés au succès de Pierre
Laval, que de leur aveu même, ceux qui visent à le renverser, sont
sans programme et déchaîneraient immanquablement la plus vio
lente des révolutions s’ils arrivaient au pouvoir. Pressé par l’ancien
ministre radical, Lamoureux, le plus ardent d’entre eux, Léon Blum,
a fini par reconnaître qu’un gouvernement du Front Populaire met
trait en fuite les' capitaux et qu’il faudrait suspendre les échéances
de l’Etat jusqu’à ce qu’il soit en mesure de les contraindre à revenir.
« A la mobilisation factieuse du grand capital, a-t-il déclaré, il répon
drait par la mobilisation populaire au service de la souveraineté
publique et de la Loi. » « De la Loi » ! Léon Blum veut rire ! Il a
naguère avoué franchement que pour asseoir leur gouvernement, les
socialistes seraient obligés de « mettre la légalité en vacances »,
pourquoi se reprend-il ?
Il faut moderniser le régime, le rendre apte à sa tâche natio
nale. Cette Révolution sera faite par le gouvernement ou par son
opposition. Dans le premier cas, elle se fera légalement, dans l’ordre ;
dans le second, illégalement, dans le désordre : notre choix est donc
fait. Nous formons des vœux pour que Pierre Laval poursuive sa
tâché, pour qu’il débarrasse notre démocratie de toutes ses vermou
lures en nous épargnant la guerre civile.
Emile BURE
“Le Pacte demeure notre loi internationale’’
proclame Pierre Laval devant l ’Assemblée de la S.D.N.
"Nous sommes tous liés par une solidarité qui fixera notre devoir
Nos obligations sont inscrites dans le Pacte. La France ne s y soustraira pas’ 7
M. Laval a prononcé à Genève un
diseoùrs ramassé et clair qui résu
me remarquablement la politique
française en face des circonstances
présentes.
Il a fait entendre la voix du bon
sens en rappelant indirectement que
la S. D. N. était un organisme de
conciliations, avant toutes choses.
Au passage il s’est adressé aux
deux principales parties engagées
dans le débat : l’Angleterre et l’Ita
lie. Il a enregistré l’engagement for
mel pris par la première et contenu
dans les déclarations de sir Samuel
Hoare.
Il a, d’autre part, admis comme lé
gitimes certaines aspirations italien-
nes et il a proclamé l’amitié de la
France pour sa voisine des Alpes.
Enfin, il a tenu, à deux reprises, à
affirmer la fidélité de notre pays à
l’Institution genevoise.
L’un des grands avantages de ce
discours a été de remettre toutes
choses sur le plan réel et exact. Il en
est résulté une sorte d’apaisement
ou, si l’on préfère, de diminution de
la tension nerveuse qui régnait sui
tes bords du Léman depuis quelques
jours. Ce résultat est important, car
— et je m’excuse de formuler ici
une vérité première — « l’atmosphè
re » joue un grand rôle dans le rè
glement des litiges internationaux.
Hors de Genève, que pensent les
deux champions des idées exprimées
par M. Laval ? A l’heure où nous
écrivons il est encore assez difficile
de se prononcer. Mais il semble que
l’impression soit excellente à Lon ¬
La thèse de la France, à Genève, est aussi forte que juste
Sur le plan des forces réelles,
c’est la maison d’en face qui
n’existe pas. S’il ne s’agit que
d’apprécier des forces, tout ce
qui a chez nous conservé son
bon sens sait parfaitement quel
est le choix qui s’impose et qu’il
ne favorise pas M. Mussolini.
Mais il ne s’agit pas seulement
d’un calcul d’éléments matériels,
d’un dénombrement de canons
ou de cuirassés. Il s’agit aussi —
les choses ne sont pas, cette fois,
séparées — de savoir si la politi
que de la France cesse d’être
la politique de la France parce
que l’Angleterre s’y rallie. Car
c’est bien la politique de la Fran
ce que sir Samuel Hoare a for
mulée.
S. BIDAULT (L’Aube);
dres et qu’elle soit loin d’être mau
vaise à Rome. Dans cette dernière
capitale, on soulignait hier soir les
phrases relatives, à l’amitié franco-
italienne. Cela s’accompagnait, il est
vrai, de quelques réserves sur les
suites de l’action diplomatique, mais
ces réserves étaient faites sur un ton
beaucoup moins raide que jusqu'ici.
Par ailleurs,.il y a depuis quaran
te-huit heures quelques raisons de
reprendre espoir. Si je suis bien ren
seigné, sir Samuel Hoare ayant avec
la netteté que l’on sait, fait connaî
tre mercredi la ligne de conduite de
son pays en tant que membre de la
Société des Nations, a, le lendemain,
en déjeunant avec M. Laval, fait
preuve d’une bonne volonté certaine
et accompli un pas en avant. ,
On dit aussi — mais nous n’avons
pas la possibilité de le donner pour
certain — que M. Laval aurait télé
phoné directement à M. Mussolini et
que ce coup de téléphone ne semblait
pas avoir rendu notre Premier pes
simiste-
Le fait est qu’hier soir on ne dés
espérait plus, comme la veille encore,
du sort des travaux du Comité des
Cinq. Le président du Conseil fran
çais, qui a quitté Genève, hier soir
pour Lyon et Châtelguyon, sera de-
retour au siège de la S. D. N. lundi.
Il est probable qu’il ne quittera pas
la Suisse avant le dépôt du rapport
du Comité. Car, il faut savoir qu’à
l’heure présente, il est à peu près
sûr que les éléments de ce rapport
sont fixés. Quant aux « suggestions »
Bien des questions pourraient
être posées au dirigeant du Fo-
reign Office. A quoi bon ? Dans
le monde moderne, soumis à
des dynamismes extrêmes, on
ne construit rien sur le regret du
passé. Que la politique anglaise
soit toute d’opportunité, nul ne
le nie. Mais il faut la prendre
comme elle est et s’en accommo
der au mieux des intérêts fran
çais
Sir Samuel Hoare a tenu un
langage sans détours. On n’a pas
le droit aujourd’hui de croire
que, dans l’avenir, le langage du
Foreign Office changera. D’ail
leurs, on n’a pas plus à construi
re sur les nuées de l’avenir que
sur les cendres du passé.
RENE VALLET (L’Information)
ou « recommandations » qui lui ser
viront de conclusion, certains indices
permettent de faire des hypothèses
— qui ne sont que des hypothèses.
Naturellement, on devine que les
propositions faites à l’Italie lors de
la Conférence de Paris seront main
tenues et élargies. Mais on n’ignore
pas que, même avec les extensions
que nous avons indiquées antérieu
rement, elles ne satisfont pas le gou
vernement de Rome qui veut des ga
ranties militaires.
On croit savoir toutefois que l’Ita
lie accepterait Un régime où elle oc ¬
Le discours de Pierre Laval
« parlant au nom d’un pays qui ne redoute pas la guerre
mais qui la hait, d’un pays qui entend rester fort »
La séance de la Société des Na
tions a été ouverte à 10 h. 40, sous
la présidence de M. Edouard Bénès.
Celui-ci donne tout d’abord lectu
re d’une communication de la délé
gation britannique demandant l’ins
cription à l’ordre du jour de la Com
mission politique de l’Assemblée du
problème de l’esclavage.
M. Laval, très applaudi, monte en
suite à la. tribune pour donner lec
ture de son discours.
— Dans un déb..t aussi grave, dit-il,
où chacun doit prendre ses responsabi
lités, j’ai le devoir de faire entendre la
voix de mon pays. Je me suis expliqué
La partie diplomatique se
trouve compliquée de « poli
tique pure », avec intervention
de formations telles que le Front
commun. Il y va de la paix du
dehors mais aussi de celle du
dedans. On se trouve au carre
four où l’histoire d’après-guerre
apparaît ce qu’elle est, un creu
set bouillonnant où les notions
économiques, politiques et so
ciales sont en train de fondre,
pour donner on ne sait quelles
formules futures... Il est temps
que la raison et la lumière inter
viennent ! Dans ce chaos, la
France vient rappeler cette vé
rité essentielle qu’il ne saurait
rien sortir de constructif et d’hu
main de nouvelles hécatombes.
MARCEL LUCAIN (Paris Midi)
cuperait, auprès de l’Ethiopie, la
même situation que l’Angleterre oc
cupe auprès de l’Irak. Les Cinq ne
sont-ils pas disposés à lui proposer
cette solution 1
Chacun doit comprendre que
l’heure des arrangements a sonné.
L’Italie elle-même, en présence de
l’accueil plutôt froid que l’Allemagne
a fait à ses récents saints, doit voir
où sont ses véritables amis, ceux qui
sont prêts, sans arrière-pensées, à
l’aider à assure?^ ses destinées par
les voies les plus sûres.
S. de Givet.
devant le conseil de la Société des na
tions. Je l’ai fait, je crois, avec netteté.
La France est fidèle au pacte ; elle ne
peut manquer à ses obligations.
La Société des nations est née de la
souffrance des hommes. Elle a été édi
fiée sur les ruines et conçue pour em
pêcher le retour de la guerre. L’adhésion
sans réserve ^ue nous lui avons apportée
était à la fois enthousiaste et réfléchie.
Nous plaçons notre espérance dans la
coopération de tous les peuples pour
réaliser notre idéal de paix. Il nous est
arrivé parfois, à des moments difficiles,
de connaître à Genève des déceptions
réelles, et pourtant notre foi n’a jamais
faibli.
« LE PACTE DEMEURE
NOTRE LOI »
Avec une persévérance qu’aucune dif
ficulté n’a jamais pu décourager, les re
présentants de la France se sont ingé
niés constamment à accroître l’autorité
morale de la plus haute institution in
ternationale. Ils ont voulu, ils veulent
toujours la rendre plus forte, lui faur-
nir les moyens d’agir.
Du protocole de 1924 à la conférence
de limitation des armements, ils ont sou
tenu avec la même ferveur la doctrine
de la sécurité collective. Cette doctrine
reste et restera celle de la France. Le
pacte demeure notre loi internationale.
Comment pourrions-nous laisser affai
blir une telle loi ? Ce serait renier tout
notre idéal, et notre intérêt même s’y
oppose. La politique de la France se fon
de tout entière sur la Société des Na
tions. Tout l’ensemble de nos accords
avec nos amis et avec nos alliés passe
aujourd’hui par Genève ou y aboutit.
Qu’il me suffise de rappeler les traités
de Locarno ; nos accords avec la Petite-
Entente ; le pacte franco-soviétique ou
les accords de Rome.
Toute atteinte portée à l’institution
de Genève serait une àtteinte à notre
sécurité même.
(Lire la suite en 3e page, l re colonne.}
Le Négus a parlé
au monde hier soir
par T. S. F.
L’ETHIOPIE MET ENCORE TOUT
SON ESPOIR DANS LA S. D. N.
La presse italienne
souligne « la bonne
volonté » française
LONDRES ACCUEILLE AVEC
SATISFACTION LE DISCOURS;
PRONONCE PAR M. LAVAL
(Lire nos informations en 3 e page.]
M. JOSEPH CAILLAUX
PROCLAME AU MANS :
« C’est en faisant appel aux vertus
anciennes que nous arriverons à
rasseoir notre société ébranlée »
(Lire nos informations en 2e page.}
L’Osservatore Romano
proteste énergiquement contre
les accusations d’Adolf Hitler
à l’endroit des catholiques
(Lire nos informations en 3' page}
FAUTE DE MIEUX...
La délégation des gauches
du Conseil général convoque
pour lundi la majorité de
cette assemblée
(Lire nos informations en 2 e page.}
FAITS DIVERS
L’agitation paysanne
va croissant en Algérie
Le bilan de la catastrophe
de Staineross se chiffre à :
18 morts et 38 blessés î
LA « STAR » EVELYN HOYE
A-T-ELLE ETE TUEE OU
S’EST - ELLE SUICIDEE >
Une ardente course-poursuite
dans le Nord entre
douaniers et contrebandiers
MAIS LE LINGOT D’OR EN
CUIVRE S’ETAIT CHANGE !
(Lire nos informations en 3 e page.}
Malheur au peuple qui reste faible !
« Malheur à celui qui est faible », vient de proclamer le
Führer.
La force crée le droit. On est obligé de convenir que ce qui
se passe dans le monde confirme ce vieil adage allemand.
(Sans-fil)
Le retour des chômeurs
de la ville au village
- —> -c <
M. Frossard a compris l’importance
sociale de la cellule “ famille ”
Les journaux ont publié une inté
ressante communication du ministè
re du Travail, portant à la connais
sance du public et des intéressés les
nouvelles mesures pour faciliter le
retour des chômeurs de grande ville
dans leur petit village de campagne.
L’initiative de M. L.-O. Frossard
est excellente.
L’attrait des grandes villes- a été
dans ces dernières années irrésisti
ble. L’espoir des hauts salaires in
dustriels exerçait sur les gens des
campagnes une puissante séduction.
Les plaisirs des grandes villes ajou
taient à la tentation. Bref, pour tou
tes sortes de raisons, on a quitté son
■village.
Quand la situation est devenue
mauvaise, je crois que beaucoup au
raient volontiers repris le chemin
de la ferme ou du hameau, n’était
la fierté de revenir en vaincu et sans
un sou vaillant auprès des siens.
M. L.-O. Frossard a compris cette
psychologie et il faut l’en féliciter.
Les problèmes sociaux ne se traitent
pas dans l’abstrait. On doit les ré
soudre en ayant toujours présents à
l’esprit les qualités et les défauts
des hommes.
Désormais, le chômeur qui dési
rera refaire sa situation à la cam
pagne pourra obtenir un bon de
transport pour sa famille, pour lui
et, éventuellement, pour son mobi
lier. Excellente mesure parce qu’elle
dispensera de braves gens dans la
gêne de vendre des meubles, des oh-
jets auxquels s’attachent des souve
nirs plus ou moins chers.
Le chômeur recevra en outre une
allocation complémentaire pour fa
ciliter son installation dans sa petite
commune, allocation qui lui sera re
mise à son arrivée dans cette com-
mune.
Bien entendu le ministre a préve-
nu les fraudes possibles et pris ses
précautions. Ce n’est pas la partie la
moins bonne de ses dispositions. Au
contraire, le chômeur devra, en effet,
justifier qu’il se rend dans une com
mune rurale de moins de trois mille
habitants, où il trouvera des moyens
d’existence, un logement et la possi
bilité de s’établir avec sa famille.
Il convient de louer sans réserve
M. L.-O. Frossard, socialiste d’hier,
d’avoir compris ce que Buré, qui fut
aussi socialiste, aime à répéter. A
savoir que la cellule sociale c’est la
famille. En France surtout.
Il nous plaît de voir un ministre,
appartenant hier encore au parti de
Léon Blum, rétablir en ce qui le con
cerne la vie sociale française dans
ses traditions. Les meilleures inno
vations ne sont après tout que des
rénovations !
Il y a quelques jours quelqu’un de
fort au courant apprenait à notre
directeur politique, douloureusement
surpris de cette révélation, qu’en
moyenne on comptait deux suicides
d’intellectuels dans la misère à Pa
rie, par semaine.
Aux chômeurs intellectuels qui
donc saura montrer le chemin du
village ? Qui, du moins, dans le ré
gime de l'Ecole unique, saura préve
nir ceux qui se lancent à travers la
vie des difficultés qui les y atten
dent ? Les théories de Paul Bourget
et de Barrés ont été âprement dis
culées. Il n’en est pas moins vrai
qu’il importe aujourd’hui de resti
tuer ou de conserver à leur milieu
familial et local le plus de gens pos
sibles. Que M. L-O. Frossard soit
remercié de faire le premier geste.
Il a la valeur d'un symbole, si même
il n’est suivi pour le moment que de
peu d’effets,
André Stibio.
UN FORMIDABLE UNE RÉPLIQUE
incendie au Japon :
1.100 habitations détruites
plus de six mille sans abri
Un violent incendie a détruit tout
un tiers de Shibata, petite localité
située sur les côtes de la mer du
Japon dans la préfecture de Nügata.
Onze cents maisons ont été la
proie des flammes qui ont fait rage
pendant six heures. Les dégâts dé
passent trois millions de yens. Plus
de six mille personnes sont sans abri.
La rapidité avec laquelle le sinis
tre s’est étendu s’explique par ce fait
que les maisons étaient presque tou
tes construites entièrement en bois.
Il en est, d’ailleurs, ainsi dans
dans maintes petites villes du Japon
et dans la plupart des villages. .
*
**
Dès que le gouvernement de Tokio
a été avisé de la catastrophe, il a en
voyé des secours pour les sinistrés.
Le préfet de la province avait déjà
pris des dispositions pour leur venir
en aide.
UN DERNIER EFFORT, PRÉSIDENT !
qui s’imposait:
M. Mario Roustan rompt
toutes relations avec
le syndicat “national”
des instituteurs
A la,suite du Congrès que le syn
dicat national des instituteurs a tenu
à Paris du 3 au 5 août dernier, le
ministre de l’Education nationale a
adressé, à la date du 24 août, aux
préfets et inspecteurs d’Académie, la
circulaire dont voici le texte inté
gral :
La circulaire du 15 . septembre
1934 vous a rappelé que la collabora
tion avec les délégués des associa
tions professionnelles a rendu et
peut rendre de précieux services, à
la condition qu’elle soit pratiquée
par tous dans l’esprit de bonne vo
lonté, de respect et de confiance ré
ciproque qui a présidé à son insti
tution.
(Lire la suite en 2 e page.)
L’ALLEMAGNE
contre les Soviets :
le Dr H. Gœbbels exalte "la
mission mondiale” du Reich
Prenant la parole au Congrès du
parti national-socialiste, M. Goeb-
bels, ministre de la Propagande, a
fait, en termes d’une extrême vio
lence, le procès du communisme qui
« affame des millions d’ouvriers, dé
pouille des millions de paysans ».
Le ministre de la Propagande a
dressé le bilan de la terreur com
muniste depuis 1871 à nos jours.
L’Allemagne, a-t-il dit, en se mettant
à la tête de la lutte contre le bolche
visme international, remplit une mis
sion mondiale. De l’issue de cette lutte
dépend le sort de tous les peuples civi
lisés.
L’orateur a ensuite rappelé que
Staline dirigea en 1907, à Tiflis, un
attentat contre un transport d’ar
gent de la banque d’Etat russe.
M. Gœbbels a reproché aux So
viets de modifier leurs mots d’ordre
suivant l’opportunité.
Aujourd’hui, ajouta le Dr Goebbels,
on conclut avec Paris et Prague un
accord militaire et on entre sans scru
pule dans la S. D. N. que l’on stigmati
sait jadis du nom de société de bri
gands.
Le bolchevisme, c’est le crime sous
le masque de la politique. Il est l’en
nemi déclaré de toutes les nations, de
toutes les religions, de la civilisation
humaine.La reconnaissance de l’Union
soviétique par les Etats-Unis a eu pour
conséquence un accroissement consi
dérable de la propagande communiste,
des grèves innombrables, des troubles
dans toute l’Amérique.
L’alliance militaire avec la France
a également entraîné une augmenta
tion des voix communistes dans les
élections municipales. L’alliance mili
taire avec la Tchécoslovaquie a con
tribué à la désagrégation de l’armée et
au progrès des communistes lors des
dernières élections. Celui qui pactise
avec les Soviets sera ruiné par eux.
Le drapeau rouge à croix gammée
va devenir le seul drapeau
du III e Reich
Demain soir, l’Allemagne n’aura
plus qu’un seul drapeau; l’étendard
rouge à croix gammée du parti na
tional-socialiste.
Cette décision sera proclamée so
lennellement dimanche par le chan
celier Hitler devant le Reichstag
réuni à Nuremberg. C’est là la véri
table raison de la convocation du
Reichstag.
Malheur aussi au peuple sans alliance !
Un différend anglo-italien, soit qu’il jette par dépit Mussolini
dans le camp allemand, soit qu’il rapproche la Wilhelmstrasse du
cabinet de Saint-James, signifie pour nous un danger de guerre 1
avec l’Allemagne plus proche.
(L’Homme Libre)
Expéditions européennes
en terre éthiopienne
- ' — > c-
Du commodore Robert Napier (1867)
au général italien Baratieri (1896)
À la fin de 1867, une expédition
anglaise, conduite par le commo
dore Robert Napier, fut chargée
d’infliger une leçon au Négus
Théodoros II qui, après avoir ac
cepté les services de la Grande-
Bretagne, était entré, sans raison
apparente, en lutte avec elle.
Cette expédition, remarquable
ment préparée sous tous ses
aspects, avait la composition sui
vante :
par le capitaine L. Roques
12.000 combattants, autant de
gens de service ;
12.000 mulets, 1.500 bœufs, 2.500
chameaux, 45 éléphants.
Débarquée dans la baie d’Adu-
lée, au sud de Massaoulah, où les
Italiens ne devaient s’établir qu’en
1885, elle reçut comme objectif,
dans l’intérieur, la forteresse de
Magdala où le Négus avait préparé
sa résistance.
600 kilomètres séparaient Mag-
cette année, il n’y
avait pas d’été en
Abyssinie !
L’ORDRE”
Directeur politique / Emile BURE
Rédaction et Administration : 31, rue Tronchet, PARIS (VIII e ).
Directeur - Administrata, r : «Jacques EBSTEIN
Tel. ANJou 86=40 (4 lig nes). Après 22 h. GUTenberg 54-55
7 Année. - N° 2.094
Samedi 14 Septembre 1935
L A JOURNÉ E
LE CONFLIT ITALO-ABYSSIN
Si nous parlions un peu
de politique intérieure?...
—
C’est vers la décentralisation
que doit s’orienter Pierre Laval
La politique extérieure préoccupe plus les esprits, actuellement,
que la politique intérieure, et cependant, ce n’est pas seulement la
Guerre qui menace, c’est aussi la Révolution. Je me réjouis que Pierre
Laval, adroit et pondéré, représente notre pays à Genève, mais il est
bien certain que, dans les circonstances présentes, il eût été préfé
rable qu’il se consacrât entièrement à sa tâche de président du Conseil.
Ses décrets-lois sont acceptés, mais l'opposition, qui n’a pu soulever
le pays contre eux, continue d’affirmer qu’il seront sans effet dura
ble et fait de son mieux, avec une parfaite impudeur, pour que sa
détestable prophétie s’accomplisse. Les événements la servent, mal
heureusement. Jamais l’Europe n’a été si troublée et comment réta
blir son équilibre économique alors que l’instabilité de son équilibre
politique est de plus en plus inquiétante ?
Les décrets-lois ont, quoi qu’en disent les démocrates, sauvé la
démocratie, mais si l’on ne met pas fin au gaspillage parlementaire,
elle sera de nouveau bientôt en péril et, cette fois, il sera sans doute
impossible de recourir aux mêmes moyens pour assurer son salut.
L’effet se reproduit quand la cause subsiste et.il est de toute évidence
que la réforme financière et économique du gouvernement postule
une réforme politique bien plus profonde que celle méditée par
Gaston Doumergue. C’est vers la décentralisation que doit s’orienter
Pierre Laval s’il veut mettre un frein aux passions partisanes des
élus, toujours prêts à sacrifier l’intérêt général à leur intérêt parti
culier électoral et à ruiner ainsi follement les finances publiques.
Des assemblées provinciales, élues par les groupements profession
nels et travaillant dans le concret, seraient, à mon estime, suscepti
bles de ranimer l’économie nationale et de prévenir la congestion des
organes moteurs de l’État. De pareilles assemblées seraient, par
exemple, mieux qualifiées que la Chambre et le Sénat pour entre
prendre et financer « les grands travaux ». Mais, bien entendu, il est
plus facile de proposer que de réaliser, et je ne suis pas de ces réfor
mateurs impérieux qui somment, chaque matin, le gouvernement
d’exécuter le plan qu’ils ont imaginé et qu’ils jugent impeccable. Je
voudrais seulement persuader les auteurs des décrets-lois qu’ils ne
doivent pas s’arrêter en beau chemin, qu’il leur faut achever, dans le’
domaine politique, ce qu’ils ont commencé dans le domaine financier
et économique.
Nous sommes d’autant plus intéressés au succès de Pierre
Laval, que de leur aveu même, ceux qui visent à le renverser, sont
sans programme et déchaîneraient immanquablement la plus vio
lente des révolutions s’ils arrivaient au pouvoir. Pressé par l’ancien
ministre radical, Lamoureux, le plus ardent d’entre eux, Léon Blum,
a fini par reconnaître qu’un gouvernement du Front Populaire met
trait en fuite les' capitaux et qu’il faudrait suspendre les échéances
de l’Etat jusqu’à ce qu’il soit en mesure de les contraindre à revenir.
« A la mobilisation factieuse du grand capital, a-t-il déclaré, il répon
drait par la mobilisation populaire au service de la souveraineté
publique et de la Loi. » « De la Loi » ! Léon Blum veut rire ! Il a
naguère avoué franchement que pour asseoir leur gouvernement, les
socialistes seraient obligés de « mettre la légalité en vacances »,
pourquoi se reprend-il ?
Il faut moderniser le régime, le rendre apte à sa tâche natio
nale. Cette Révolution sera faite par le gouvernement ou par son
opposition. Dans le premier cas, elle se fera légalement, dans l’ordre ;
dans le second, illégalement, dans le désordre : notre choix est donc
fait. Nous formons des vœux pour que Pierre Laval poursuive sa
tâché, pour qu’il débarrasse notre démocratie de toutes ses vermou
lures en nous épargnant la guerre civile.
Emile BURE
“Le Pacte demeure notre loi internationale’’
proclame Pierre Laval devant l ’Assemblée de la S.D.N.
"Nous sommes tous liés par une solidarité qui fixera notre devoir
Nos obligations sont inscrites dans le Pacte. La France ne s y soustraira pas’ 7
M. Laval a prononcé à Genève un
diseoùrs ramassé et clair qui résu
me remarquablement la politique
française en face des circonstances
présentes.
Il a fait entendre la voix du bon
sens en rappelant indirectement que
la S. D. N. était un organisme de
conciliations, avant toutes choses.
Au passage il s’est adressé aux
deux principales parties engagées
dans le débat : l’Angleterre et l’Ita
lie. Il a enregistré l’engagement for
mel pris par la première et contenu
dans les déclarations de sir Samuel
Hoare.
Il a, d’autre part, admis comme lé
gitimes certaines aspirations italien-
nes et il a proclamé l’amitié de la
France pour sa voisine des Alpes.
Enfin, il a tenu, à deux reprises, à
affirmer la fidélité de notre pays à
l’Institution genevoise.
L’un des grands avantages de ce
discours a été de remettre toutes
choses sur le plan réel et exact. Il en
est résulté une sorte d’apaisement
ou, si l’on préfère, de diminution de
la tension nerveuse qui régnait sui
tes bords du Léman depuis quelques
jours. Ce résultat est important, car
— et je m’excuse de formuler ici
une vérité première — « l’atmosphè
re » joue un grand rôle dans le rè
glement des litiges internationaux.
Hors de Genève, que pensent les
deux champions des idées exprimées
par M. Laval ? A l’heure où nous
écrivons il est encore assez difficile
de se prononcer. Mais il semble que
l’impression soit excellente à Lon ¬
La thèse de la France, à Genève, est aussi forte que juste
Sur le plan des forces réelles,
c’est la maison d’en face qui
n’existe pas. S’il ne s’agit que
d’apprécier des forces, tout ce
qui a chez nous conservé son
bon sens sait parfaitement quel
est le choix qui s’impose et qu’il
ne favorise pas M. Mussolini.
Mais il ne s’agit pas seulement
d’un calcul d’éléments matériels,
d’un dénombrement de canons
ou de cuirassés. Il s’agit aussi —
les choses ne sont pas, cette fois,
séparées — de savoir si la politi
que de la France cesse d’être
la politique de la France parce
que l’Angleterre s’y rallie. Car
c’est bien la politique de la Fran
ce que sir Samuel Hoare a for
mulée.
S. BIDAULT (L’Aube);
dres et qu’elle soit loin d’être mau
vaise à Rome. Dans cette dernière
capitale, on soulignait hier soir les
phrases relatives, à l’amitié franco-
italienne. Cela s’accompagnait, il est
vrai, de quelques réserves sur les
suites de l’action diplomatique, mais
ces réserves étaient faites sur un ton
beaucoup moins raide que jusqu'ici.
Par ailleurs,.il y a depuis quaran
te-huit heures quelques raisons de
reprendre espoir. Si je suis bien ren
seigné, sir Samuel Hoare ayant avec
la netteté que l’on sait, fait connaî
tre mercredi la ligne de conduite de
son pays en tant que membre de la
Société des Nations, a, le lendemain,
en déjeunant avec M. Laval, fait
preuve d’une bonne volonté certaine
et accompli un pas en avant. ,
On dit aussi — mais nous n’avons
pas la possibilité de le donner pour
certain — que M. Laval aurait télé
phoné directement à M. Mussolini et
que ce coup de téléphone ne semblait
pas avoir rendu notre Premier pes
simiste-
Le fait est qu’hier soir on ne dés
espérait plus, comme la veille encore,
du sort des travaux du Comité des
Cinq. Le président du Conseil fran
çais, qui a quitté Genève, hier soir
pour Lyon et Châtelguyon, sera de-
retour au siège de la S. D. N. lundi.
Il est probable qu’il ne quittera pas
la Suisse avant le dépôt du rapport
du Comité. Car, il faut savoir qu’à
l’heure présente, il est à peu près
sûr que les éléments de ce rapport
sont fixés. Quant aux « suggestions »
Bien des questions pourraient
être posées au dirigeant du Fo-
reign Office. A quoi bon ? Dans
le monde moderne, soumis à
des dynamismes extrêmes, on
ne construit rien sur le regret du
passé. Que la politique anglaise
soit toute d’opportunité, nul ne
le nie. Mais il faut la prendre
comme elle est et s’en accommo
der au mieux des intérêts fran
çais
Sir Samuel Hoare a tenu un
langage sans détours. On n’a pas
le droit aujourd’hui de croire
que, dans l’avenir, le langage du
Foreign Office changera. D’ail
leurs, on n’a pas plus à construi
re sur les nuées de l’avenir que
sur les cendres du passé.
RENE VALLET (L’Information)
ou « recommandations » qui lui ser
viront de conclusion, certains indices
permettent de faire des hypothèses
— qui ne sont que des hypothèses.
Naturellement, on devine que les
propositions faites à l’Italie lors de
la Conférence de Paris seront main
tenues et élargies. Mais on n’ignore
pas que, même avec les extensions
que nous avons indiquées antérieu
rement, elles ne satisfont pas le gou
vernement de Rome qui veut des ga
ranties militaires.
On croit savoir toutefois que l’Ita
lie accepterait Un régime où elle oc ¬
Le discours de Pierre Laval
« parlant au nom d’un pays qui ne redoute pas la guerre
mais qui la hait, d’un pays qui entend rester fort »
La séance de la Société des Na
tions a été ouverte à 10 h. 40, sous
la présidence de M. Edouard Bénès.
Celui-ci donne tout d’abord lectu
re d’une communication de la délé
gation britannique demandant l’ins
cription à l’ordre du jour de la Com
mission politique de l’Assemblée du
problème de l’esclavage.
M. Laval, très applaudi, monte en
suite à la. tribune pour donner lec
ture de son discours.
— Dans un déb..t aussi grave, dit-il,
où chacun doit prendre ses responsabi
lités, j’ai le devoir de faire entendre la
voix de mon pays. Je me suis expliqué
La partie diplomatique se
trouve compliquée de « poli
tique pure », avec intervention
de formations telles que le Front
commun. Il y va de la paix du
dehors mais aussi de celle du
dedans. On se trouve au carre
four où l’histoire d’après-guerre
apparaît ce qu’elle est, un creu
set bouillonnant où les notions
économiques, politiques et so
ciales sont en train de fondre,
pour donner on ne sait quelles
formules futures... Il est temps
que la raison et la lumière inter
viennent ! Dans ce chaos, la
France vient rappeler cette vé
rité essentielle qu’il ne saurait
rien sortir de constructif et d’hu
main de nouvelles hécatombes.
MARCEL LUCAIN (Paris Midi)
cuperait, auprès de l’Ethiopie, la
même situation que l’Angleterre oc
cupe auprès de l’Irak. Les Cinq ne
sont-ils pas disposés à lui proposer
cette solution 1
Chacun doit comprendre que
l’heure des arrangements a sonné.
L’Italie elle-même, en présence de
l’accueil plutôt froid que l’Allemagne
a fait à ses récents saints, doit voir
où sont ses véritables amis, ceux qui
sont prêts, sans arrière-pensées, à
l’aider à assure?^ ses destinées par
les voies les plus sûres.
S. de Givet.
devant le conseil de la Société des na
tions. Je l’ai fait, je crois, avec netteté.
La France est fidèle au pacte ; elle ne
peut manquer à ses obligations.
La Société des nations est née de la
souffrance des hommes. Elle a été édi
fiée sur les ruines et conçue pour em
pêcher le retour de la guerre. L’adhésion
sans réserve ^ue nous lui avons apportée
était à la fois enthousiaste et réfléchie.
Nous plaçons notre espérance dans la
coopération de tous les peuples pour
réaliser notre idéal de paix. Il nous est
arrivé parfois, à des moments difficiles,
de connaître à Genève des déceptions
réelles, et pourtant notre foi n’a jamais
faibli.
« LE PACTE DEMEURE
NOTRE LOI »
Avec une persévérance qu’aucune dif
ficulté n’a jamais pu décourager, les re
présentants de la France se sont ingé
niés constamment à accroître l’autorité
morale de la plus haute institution in
ternationale. Ils ont voulu, ils veulent
toujours la rendre plus forte, lui faur-
nir les moyens d’agir.
Du protocole de 1924 à la conférence
de limitation des armements, ils ont sou
tenu avec la même ferveur la doctrine
de la sécurité collective. Cette doctrine
reste et restera celle de la France. Le
pacte demeure notre loi internationale.
Comment pourrions-nous laisser affai
blir une telle loi ? Ce serait renier tout
notre idéal, et notre intérêt même s’y
oppose. La politique de la France se fon
de tout entière sur la Société des Na
tions. Tout l’ensemble de nos accords
avec nos amis et avec nos alliés passe
aujourd’hui par Genève ou y aboutit.
Qu’il me suffise de rappeler les traités
de Locarno ; nos accords avec la Petite-
Entente ; le pacte franco-soviétique ou
les accords de Rome.
Toute atteinte portée à l’institution
de Genève serait une àtteinte à notre
sécurité même.
(Lire la suite en 3e page, l re colonne.}
Le Négus a parlé
au monde hier soir
par T. S. F.
L’ETHIOPIE MET ENCORE TOUT
SON ESPOIR DANS LA S. D. N.
La presse italienne
souligne « la bonne
volonté » française
LONDRES ACCUEILLE AVEC
SATISFACTION LE DISCOURS;
PRONONCE PAR M. LAVAL
(Lire nos informations en 3 e page.]
M. JOSEPH CAILLAUX
PROCLAME AU MANS :
« C’est en faisant appel aux vertus
anciennes que nous arriverons à
rasseoir notre société ébranlée »
(Lire nos informations en 2e page.}
L’Osservatore Romano
proteste énergiquement contre
les accusations d’Adolf Hitler
à l’endroit des catholiques
(Lire nos informations en 3' page}
FAUTE DE MIEUX...
La délégation des gauches
du Conseil général convoque
pour lundi la majorité de
cette assemblée
(Lire nos informations en 2 e page.}
FAITS DIVERS
L’agitation paysanne
va croissant en Algérie
Le bilan de la catastrophe
de Staineross se chiffre à :
18 morts et 38 blessés î
LA « STAR » EVELYN HOYE
A-T-ELLE ETE TUEE OU
S’EST - ELLE SUICIDEE >
Une ardente course-poursuite
dans le Nord entre
douaniers et contrebandiers
MAIS LE LINGOT D’OR EN
CUIVRE S’ETAIT CHANGE !
(Lire nos informations en 3 e page.}
Malheur au peuple qui reste faible !
« Malheur à celui qui est faible », vient de proclamer le
Führer.
La force crée le droit. On est obligé de convenir que ce qui
se passe dans le monde confirme ce vieil adage allemand.
(Sans-fil)
Le retour des chômeurs
de la ville au village
- —> -c <
M. Frossard a compris l’importance
sociale de la cellule “ famille ”
Les journaux ont publié une inté
ressante communication du ministè
re du Travail, portant à la connais
sance du public et des intéressés les
nouvelles mesures pour faciliter le
retour des chômeurs de grande ville
dans leur petit village de campagne.
L’initiative de M. L.-O. Frossard
est excellente.
L’attrait des grandes villes- a été
dans ces dernières années irrésisti
ble. L’espoir des hauts salaires in
dustriels exerçait sur les gens des
campagnes une puissante séduction.
Les plaisirs des grandes villes ajou
taient à la tentation. Bref, pour tou
tes sortes de raisons, on a quitté son
■village.
Quand la situation est devenue
mauvaise, je crois que beaucoup au
raient volontiers repris le chemin
de la ferme ou du hameau, n’était
la fierté de revenir en vaincu et sans
un sou vaillant auprès des siens.
M. L.-O. Frossard a compris cette
psychologie et il faut l’en féliciter.
Les problèmes sociaux ne se traitent
pas dans l’abstrait. On doit les ré
soudre en ayant toujours présents à
l’esprit les qualités et les défauts
des hommes.
Désormais, le chômeur qui dési
rera refaire sa situation à la cam
pagne pourra obtenir un bon de
transport pour sa famille, pour lui
et, éventuellement, pour son mobi
lier. Excellente mesure parce qu’elle
dispensera de braves gens dans la
gêne de vendre des meubles, des oh-
jets auxquels s’attachent des souve
nirs plus ou moins chers.
Le chômeur recevra en outre une
allocation complémentaire pour fa
ciliter son installation dans sa petite
commune, allocation qui lui sera re
mise à son arrivée dans cette com-
mune.
Bien entendu le ministre a préve-
nu les fraudes possibles et pris ses
précautions. Ce n’est pas la partie la
moins bonne de ses dispositions. Au
contraire, le chômeur devra, en effet,
justifier qu’il se rend dans une com
mune rurale de moins de trois mille
habitants, où il trouvera des moyens
d’existence, un logement et la possi
bilité de s’établir avec sa famille.
Il convient de louer sans réserve
M. L.-O. Frossard, socialiste d’hier,
d’avoir compris ce que Buré, qui fut
aussi socialiste, aime à répéter. A
savoir que la cellule sociale c’est la
famille. En France surtout.
Il nous plaît de voir un ministre,
appartenant hier encore au parti de
Léon Blum, rétablir en ce qui le con
cerne la vie sociale française dans
ses traditions. Les meilleures inno
vations ne sont après tout que des
rénovations !
Il y a quelques jours quelqu’un de
fort au courant apprenait à notre
directeur politique, douloureusement
surpris de cette révélation, qu’en
moyenne on comptait deux suicides
d’intellectuels dans la misère à Pa
rie, par semaine.
Aux chômeurs intellectuels qui
donc saura montrer le chemin du
village ? Qui, du moins, dans le ré
gime de l'Ecole unique, saura préve
nir ceux qui se lancent à travers la
vie des difficultés qui les y atten
dent ? Les théories de Paul Bourget
et de Barrés ont été âprement dis
culées. Il n’en est pas moins vrai
qu’il importe aujourd’hui de resti
tuer ou de conserver à leur milieu
familial et local le plus de gens pos
sibles. Que M. L-O. Frossard soit
remercié de faire le premier geste.
Il a la valeur d'un symbole, si même
il n’est suivi pour le moment que de
peu d’effets,
André Stibio.
UN FORMIDABLE UNE RÉPLIQUE
incendie au Japon :
1.100 habitations détruites
plus de six mille sans abri
Un violent incendie a détruit tout
un tiers de Shibata, petite localité
située sur les côtes de la mer du
Japon dans la préfecture de Nügata.
Onze cents maisons ont été la
proie des flammes qui ont fait rage
pendant six heures. Les dégâts dé
passent trois millions de yens. Plus
de six mille personnes sont sans abri.
La rapidité avec laquelle le sinis
tre s’est étendu s’explique par ce fait
que les maisons étaient presque tou
tes construites entièrement en bois.
Il en est, d’ailleurs, ainsi dans
dans maintes petites villes du Japon
et dans la plupart des villages. .
*
**
Dès que le gouvernement de Tokio
a été avisé de la catastrophe, il a en
voyé des secours pour les sinistrés.
Le préfet de la province avait déjà
pris des dispositions pour leur venir
en aide.
UN DERNIER EFFORT, PRÉSIDENT !
qui s’imposait:
M. Mario Roustan rompt
toutes relations avec
le syndicat “national”
des instituteurs
A la,suite du Congrès que le syn
dicat national des instituteurs a tenu
à Paris du 3 au 5 août dernier, le
ministre de l’Education nationale a
adressé, à la date du 24 août, aux
préfets et inspecteurs d’Académie, la
circulaire dont voici le texte inté
gral :
La circulaire du 15 . septembre
1934 vous a rappelé que la collabora
tion avec les délégués des associa
tions professionnelles a rendu et
peut rendre de précieux services, à
la condition qu’elle soit pratiquée
par tous dans l’esprit de bonne vo
lonté, de respect et de confiance ré
ciproque qui a présidé à son insti
tution.
(Lire la suite en 2 e page.)
L’ALLEMAGNE
contre les Soviets :
le Dr H. Gœbbels exalte "la
mission mondiale” du Reich
Prenant la parole au Congrès du
parti national-socialiste, M. Goeb-
bels, ministre de la Propagande, a
fait, en termes d’une extrême vio
lence, le procès du communisme qui
« affame des millions d’ouvriers, dé
pouille des millions de paysans ».
Le ministre de la Propagande a
dressé le bilan de la terreur com
muniste depuis 1871 à nos jours.
L’Allemagne, a-t-il dit, en se mettant
à la tête de la lutte contre le bolche
visme international, remplit une mis
sion mondiale. De l’issue de cette lutte
dépend le sort de tous les peuples civi
lisés.
L’orateur a ensuite rappelé que
Staline dirigea en 1907, à Tiflis, un
attentat contre un transport d’ar
gent de la banque d’Etat russe.
M. Gœbbels a reproché aux So
viets de modifier leurs mots d’ordre
suivant l’opportunité.
Aujourd’hui, ajouta le Dr Goebbels,
on conclut avec Paris et Prague un
accord militaire et on entre sans scru
pule dans la S. D. N. que l’on stigmati
sait jadis du nom de société de bri
gands.
Le bolchevisme, c’est le crime sous
le masque de la politique. Il est l’en
nemi déclaré de toutes les nations, de
toutes les religions, de la civilisation
humaine.La reconnaissance de l’Union
soviétique par les Etats-Unis a eu pour
conséquence un accroissement consi
dérable de la propagande communiste,
des grèves innombrables, des troubles
dans toute l’Amérique.
L’alliance militaire avec la France
a également entraîné une augmenta
tion des voix communistes dans les
élections municipales. L’alliance mili
taire avec la Tchécoslovaquie a con
tribué à la désagrégation de l’armée et
au progrès des communistes lors des
dernières élections. Celui qui pactise
avec les Soviets sera ruiné par eux.
Le drapeau rouge à croix gammée
va devenir le seul drapeau
du III e Reich
Demain soir, l’Allemagne n’aura
plus qu’un seul drapeau; l’étendard
rouge à croix gammée du parti na
tional-socialiste.
Cette décision sera proclamée so
lennellement dimanche par le chan
celier Hitler devant le Reichstag
réuni à Nuremberg. C’est là la véri
table raison de la convocation du
Reichstag.
Malheur aussi au peuple sans alliance !
Un différend anglo-italien, soit qu’il jette par dépit Mussolini
dans le camp allemand, soit qu’il rapproche la Wilhelmstrasse du
cabinet de Saint-James, signifie pour nous un danger de guerre 1
avec l’Allemagne plus proche.
(L’Homme Libre)
Expéditions européennes
en terre éthiopienne
- ' — > c-
Du commodore Robert Napier (1867)
au général italien Baratieri (1896)
À la fin de 1867, une expédition
anglaise, conduite par le commo
dore Robert Napier, fut chargée
d’infliger une leçon au Négus
Théodoros II qui, après avoir ac
cepté les services de la Grande-
Bretagne, était entré, sans raison
apparente, en lutte avec elle.
Cette expédition, remarquable
ment préparée sous tous ses
aspects, avait la composition sui
vante :
par le capitaine L. Roques
12.000 combattants, autant de
gens de service ;
12.000 mulets, 1.500 bœufs, 2.500
chameaux, 45 éléphants.
Débarquée dans la baie d’Adu-
lée, au sud de Massaoulah, où les
Italiens ne devaient s’établir qu’en
1885, elle reçut comme objectif,
dans l’intérieur, la forteresse de
Magdala où le Négus avait préparé
sa résistance.
600 kilomètres séparaient Mag-
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