Chronologie

1822

27 mars : naissance de Louis-Henri Murger à Paris.

1830

Charles Nodier, Histoire du roi de bohême et de ses sept châteaux. Bien que n’évoquant pas la bohème littéraire, cet ouvrage est un référent de cette culture.

1838

Au cours de l’été Jules-Husson Fleury, qui prendra le pseudonyme de Champfleury (1821-1889) arrive à Paris, il fréquente une fraternité d’artistes qui deviendra « Les Buveurs d’eau ».

1839

Félix Tournachon (Nadar, 1820-1910) quitte Lyon pour Paris et collabore à plusieurs journaux. Il favorise l’accès de Murger et de plusieurs de ses compagnons au monde des grands et petits journaux littéraires et satiriques. Honoré de Balzac donne la seconde partie d’Illusions perdues : Un grand homme de province à Paris, texte phare sur la sociabilité littéraire entre la tentation de l’art et la compromission du journalisme.

1840

Honoré de Balzac publie Les Fantaisies de Claudine dans La Revue parisienne. Le chapitre premier a pour titre « La bohème de Paris ». Ce texte, repris en 1844 sous le titre d’Un Prince de la Bohème, incarne les mœurs de l’aristocratie de la bohème. Autour de cette date se constituent Les Buveurs d’eau, association d’encouragement mutuel, inspirée par le Cénacle de Daniel d’Arthez dans Illusions perdues de Balzac.

1841

Murger inaugure ses fréquents séjours à l’hôpital. Dissolution des Buveurs d’eau.

1842

Publication dans Le Charivari d’une série d’articles anonymes : « La Bohème littéraire ». Cela reste à ce jour la première attestation de la métaphore.

1843 - 1844

Début de la collaboration de Murger et Champfleury à divers journaux, dont Le Corsaire-Satan.

1845

1er mars : Murger commence la publication des « Scènes de la vie de bohème » dans Le Corsaire-Satan. En mai, il collabore à L’Artiste. Alfred de Musset donne « Mimi Pinson, profil de grisette » dans Le Diable à Paris.

1847

Théodore de Banville compose « La sainte bohème », repris ensuite dans les Odes funambulesques (1857).

1848

Scènes de la bohème de Murger et La Vie interlope.

1849

22 novembre : Représentation au théâtre des Variétés de La Vie de Bohème, pièce en 5 actes, mêlée de chants par Théodore Barrière et Henry Murger.

1851

Mise en vente le 4 janvier des Scènes de la bohême de Murger chez M. Lévy, le livre ne prendra qu’ensuite son titre définitif de Scènes de la vie de bohème. La même année paraissent les Scènes de la vie de jeunesse. Première réédition des Jeunes-France (Œuvres humoristiques), dans la préface Arsène Houssaye écrit : Gautier « peint avec beaucoup de relief et de couleur la première bohème littéraire, ces fringantes années où montait encore le flux romantique ».

1852

Décrets de Napoléon III sur la presse (interdit aux journaux de parler politique à l’exception de ceux qui sont autorisés. D’où parler littérature et favorise la bohème dans les petits journaux)
La parole politique étant sévèrement encadrée, c’est l’essor d’un petit journalisme littéraire et mondain dont le modèle sera le Figaro d’Hippolyte de Villemessant. Multiplication de petits journaux souvent éphémères. Pressé par Arsène Houssaye, Gérard de Nerval publie La Bohême galante dans L’Artiste.

1853

Champfleury fait paraître Contes de printemps : Les Aventures de Mademoiselle Mariette, roman à clés sur la bohème et réponse aux Scènes de Murger. Les Buveurs d’eau paraissent dans la Revue des deux mondes dont Murger est devenu le collaborateur.

1854

Taxile Delord, Arnould Frémy, Edmond Texier donnent Paris-bohême, une physiologie guide qui en inventorie tous les clichés à l’usage du touriste parisien.

1858

Murger est fait chevalier de la Légion d’honneur.

1860

Jules et Edmond de Goncourt publient Les Hommes de lettres (Charles Demailly) où est particulièrement visée la bohème des petits journaux.
 

1861

Mort de Murger à l’hôpital Dubois, sa disparition est largement chroniquée dans la presse.

1862

Pour tempérer la légende qui enveloppe Murger, Léon Noël, Adrien Lelioux et Nadar publient Histoire de Mürger, pour servir à l’histoire de la vraie bohème, par trois buveurs d’eau chez Jung-Treuttel dans la collection Hetzel. Poulet-Malassis édite Les Martyrs ridicules, premier roman de Léon Cladel qui déconstruit la fiction bohème, Charles Baudelaire en signe la préface. Cette même année on inaugure le monument de Murger au cimetière Montmartre.

1866

Avec Les Réfractaires, Jules Vallès offre une lecture politique et polémique du bohémianisme murgérien.

1874

Firmin Maillard signe Les derniers bohêmes : Henri Murger et son temps, prototype de la petite histoire de la bohème.

1878

Émile Goudeau fonde le cercle des Hydropathes qui théâtralise la bohème en des soirées hebdomadaires dans les arrière-salles des cafés parisiens. Il publie en 1888 ses mémoires sous le titre de Dix ans de bohème.

1895

Inauguration de la statue de Murger au jardin du Luxembourg.

1896

1er février : Création à Turin de La Bohème, opéra-comique de Giacomo Puccini.
Charles de Ricault d’Héricault publie Murger et son coin, souvenirs très vagabonds et très personnels.

1899

10 octobre : Création de La Bohème, opéra de Ruggero Leoncavallo, au Théâtre de la Renaissance.

1902

Publication posthume du livre de Charles de Ricault d’Héricault, Souvenirs et portraits.
 

1912

Première adaptation des Scènes de la vie de bohème pour le cinéma par Albert Capellani.