Citations

  • « Ma tristesse est profonde, mais j’ai assez de force et je crois que j’arriverai. Ce que j’ai, plus encore que de la force, c’est de la mobilité. J’ai des qualités excellentes, de la fierté, de la générosité, du dévouement : mais je ne suis pas tout à fait un être réel. Il y a en moi deux personnes, dont une observatrice de l’autre et sachant bien que ses mouvements convulsifs doivent passer. »

    Journal, 11 avril 1804
  • « Ma vie au fond n’est nulle part qu’en moi-même. Je la laisse prendre, j’en livre les dehors à qui veut s’en emparer, et j’ai tort, car cela m’enlève du temps et des forces ; mais l’intérieur est environné de je ne sais pas quelle barrière que les autres ne franchissent pas. Ils y font quelquefois pénétrer la douleur, mais ils ne parviennent jamais à s’en rendre maîtres. Ma tendance est toujours à me retrouver seul avec moi-même. »

    Journal, 12 décembre 1804
  • « C’est un affreux malheur de n’être pas aimé quand on aime ; mais c’en est un bien grand d’être aimé avec passion quand on n’aime plus. »

    Adolphe, V, 1816
  • « La grande question de la vie, c’est la douleur que l’on cause et la métaphysique la plus ingénieuse ne justifie pas l’homme qui a déchiré le cœur qui l’aimait. »

    Adolphe, « Réponse », 1816
  • « La guerre est antérieure au commerce ; car la guerre et le commerce ne sont que deux moyens différents d’atteindre le même but, celui de posséder ce que l’on désire. »

    De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes, 1819
  • « Le but des anciens était le partage du pouvoir social entre tous les citoyens d’une même patrie : c’était là ce qu’ils nommaient liberté. Le but des modernes est la sécurité dans les jouissances privées ; et ils nomment liberté les garanties accordées par les institutions à ces jouissances. »

    De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes, 1819
  • « Le travail, le besoin, les dangers nous attachent à la vie, en nous offrant à chaque instant des luttes qu’il faut soutenir, des buts qu’il faut atteindre ; tandis que le repos nous livrant sans cesse à nous-mêmes nous fait sentir douloureusement le vide d’un bonheur facile et l’insuffisance de ce que nous possédons. L’homme a besoin, pour ne pas succomber sous le fardeau qui l’accable, d’être forcé par les obstacles à oublier la tristesse de sa destinée. »
    De la religion considérée dans sa source, ses formes et ses développements, 1824-1831