Titre : L'Employé : organe du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Auteur : Fédération française des syndicats chrétiens d'employés. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1907-03-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32766548x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 202 Nombre total de vues : 202
Description : 05 mars 1907 05 mars 1907
Description : 1907/03/05 (A17,N155). 1907/03/05 (A17,N155).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9647844g
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/03/2016
17® ANNÉE. — N° 155 5 Mars 1907
L'EMPLOYE
hes Jardins ouvriers
Interview de M.. l'abbé Lemire.
Le récent Congrès international des Jardins ouvriers
tenu au Musée social et auquel ont collaboré des per-
sonnalités éminentes appartenant à tous les partis, a
remis au premier plan de l'actualité la question si inté-
ressante des jardins ouvriers.
En vue de présenter à nos lecteurs une opinion au-
torisée sur la question, noire collaborateur Jacques
Raymond s'est rendu chez M. l'abbé Lemire, député
du Nord, président de la Société des Jardins ouvriers
de Paris et de la banlieue.
Nous lui cédons la parole pour exposer cette interview,
suivie d'une conclusion qui ne manquera pas d'intéres-
ser vivement nos camarades.
Auprès du Panthéon, s'étend, depuis la rue des
Fossés Saint-Jacques jusqu'à la rue Mouffetard,
un quartier tranquille dont la rue du Pot-de-Fer
indique suffisamment, par son nom, la vénérable
ancienneté.
C'est dans cet oasis de calme qui contraste si
curieusement avec l'animation toute moderne du
boulevard Saint-Michel, de la rue Mong'e et de
l'avenue des Gobelins, que M. l'abbé Lemire, dé-
puté du Nord et pionnier des jardins ouvriers en
France, a élu domicile.
Le no 26 de la rue Lhomond qu'il habite depuis
déjà bien des années a quelque peu l'aspect d'un
couvent. On se demande, en entrant, s'il ne va pas
falloir attendre dans un parloir. Mais, ce n'est là
que l'impression d'un moment ; on est aussitôt
introduit dans un clair jardin à l'extrémité duquel
s'élève une statue de saint ; on monte un étage et,
peu après, le député du Nord, à la fois grave et
aimable, nous accueille dans une vaste salle dont
l'on retrouverait difficilement les dimensions dans
nos appartements modernes distribués avec tant
de parcimonie.
Avec M. l'abbé Lemire, on ne s'attarde guère
en paroles inutiles. Je lui rappelle qu'il a bien
voulu nous écrire dernièrement pour nous remer-
cier d'avoir cité dans L'Employé son intervention
à la Chambre relative à l'org-anisation d'un Minis-
tère du travail et pour signaler à notre attention
la question des jardins ouvriers.
— Cette question, dis-je, est fort intéressante et
nul doute que les jardins ouvriers ne rendent aisé-
ment, dans les localités peu importantes, de signa-
lés services aux familles nombreuses, mais croyez
vous qu'il soit possible de les mettre à portée de
la population qui en aurait le plus grand besoin,
c'est-à-dire celle des grandes villes et, notamment,
de la classe ouvrière parisienne ?
L'abbé Lemire me regarda quelque temps en
réunissant, sans doute, ses arguments, puis len-
tement, posément, s'exprima ainsi :
— J'ai, bien des fois, répondu à cette objection
en citant les exemples de Saint-Etienne où a été
créée l'œuvre la plus complète et la plus prospère,
de Lyon dont les 11 groupes comprennent 290 jar-
dins, de Marseille qui a suivi plus récemment
l'exemple donné et possède déjà quatre groupes
avec une centaine de jardins. Mais Paris, en effet,
restait la grosse objection ; au moment du Con-
grès de 1903, nous n'avions pu y relever que
2 groupes, l'un à Saint-Mandé avec 7 jardins,
l'autre à Bercy avec 24 jardins. Persuadé qu'il
était possible de mieux faire, avec quelques amis
de la Ligue du Coin de Terre et du Foyer, j'ai
créé la Société des Jardins ouvriers de Paris et de
la banlieue.
Nous avons commencé par obtenir 2 terrains de
5oo et de 1.200 mètres, à Levallois-Perret, puis
un terrain de '].000 mètres, à Saint-Ouen, et un
autre plus grand encore à Issy. Mais nous vou-
lions mieux faire, et c'est dans Paris même que
nous rêvions de mettre des jardins à la disposition
des ouvriers.
Dans nos courses à travers les faubourgs, nous
avions remarqué de nombreux terrains inoccupés
appartenant à l'Assistance publique de Paris : des
légumes bien venants ne remplaceraient-ils pas
avantageusement les ordures et les gravats qui les
encombraient? C'est ce que j'entrepris d'expliquer
à M. Mesureur, directeur de cette administration.
Je reçus le meilleur accueil ; une liste de terrains
vacants me fut immédiatement communiquée et
après examen des lieux et des conditions de loca-
tion, notre choix s'arrêta sur trois d'entre eux ; ils
sont situés boulevard Brune, à proximité du popu-
L'EMPLOYE
hes Jardins ouvriers
Interview de M.. l'abbé Lemire.
Le récent Congrès international des Jardins ouvriers
tenu au Musée social et auquel ont collaboré des per-
sonnalités éminentes appartenant à tous les partis, a
remis au premier plan de l'actualité la question si inté-
ressante des jardins ouvriers.
En vue de présenter à nos lecteurs une opinion au-
torisée sur la question, noire collaborateur Jacques
Raymond s'est rendu chez M. l'abbé Lemire, député
du Nord, président de la Société des Jardins ouvriers
de Paris et de la banlieue.
Nous lui cédons la parole pour exposer cette interview,
suivie d'une conclusion qui ne manquera pas d'intéres-
ser vivement nos camarades.
Auprès du Panthéon, s'étend, depuis la rue des
Fossés Saint-Jacques jusqu'à la rue Mouffetard,
un quartier tranquille dont la rue du Pot-de-Fer
indique suffisamment, par son nom, la vénérable
ancienneté.
C'est dans cet oasis de calme qui contraste si
curieusement avec l'animation toute moderne du
boulevard Saint-Michel, de la rue Mong'e et de
l'avenue des Gobelins, que M. l'abbé Lemire, dé-
puté du Nord et pionnier des jardins ouvriers en
France, a élu domicile.
Le no 26 de la rue Lhomond qu'il habite depuis
déjà bien des années a quelque peu l'aspect d'un
couvent. On se demande, en entrant, s'il ne va pas
falloir attendre dans un parloir. Mais, ce n'est là
que l'impression d'un moment ; on est aussitôt
introduit dans un clair jardin à l'extrémité duquel
s'élève une statue de saint ; on monte un étage et,
peu après, le député du Nord, à la fois grave et
aimable, nous accueille dans une vaste salle dont
l'on retrouverait difficilement les dimensions dans
nos appartements modernes distribués avec tant
de parcimonie.
Avec M. l'abbé Lemire, on ne s'attarde guère
en paroles inutiles. Je lui rappelle qu'il a bien
voulu nous écrire dernièrement pour nous remer-
cier d'avoir cité dans L'Employé son intervention
à la Chambre relative à l'org-anisation d'un Minis-
tère du travail et pour signaler à notre attention
la question des jardins ouvriers.
— Cette question, dis-je, est fort intéressante et
nul doute que les jardins ouvriers ne rendent aisé-
ment, dans les localités peu importantes, de signa-
lés services aux familles nombreuses, mais croyez
vous qu'il soit possible de les mettre à portée de
la population qui en aurait le plus grand besoin,
c'est-à-dire celle des grandes villes et, notamment,
de la classe ouvrière parisienne ?
L'abbé Lemire me regarda quelque temps en
réunissant, sans doute, ses arguments, puis len-
tement, posément, s'exprima ainsi :
— J'ai, bien des fois, répondu à cette objection
en citant les exemples de Saint-Etienne où a été
créée l'œuvre la plus complète et la plus prospère,
de Lyon dont les 11 groupes comprennent 290 jar-
dins, de Marseille qui a suivi plus récemment
l'exemple donné et possède déjà quatre groupes
avec une centaine de jardins. Mais Paris, en effet,
restait la grosse objection ; au moment du Con-
grès de 1903, nous n'avions pu y relever que
2 groupes, l'un à Saint-Mandé avec 7 jardins,
l'autre à Bercy avec 24 jardins. Persuadé qu'il
était possible de mieux faire, avec quelques amis
de la Ligue du Coin de Terre et du Foyer, j'ai
créé la Société des Jardins ouvriers de Paris et de
la banlieue.
Nous avons commencé par obtenir 2 terrains de
5oo et de 1.200 mètres, à Levallois-Perret, puis
un terrain de '].000 mètres, à Saint-Ouen, et un
autre plus grand encore à Issy. Mais nous vou-
lions mieux faire, et c'est dans Paris même que
nous rêvions de mettre des jardins à la disposition
des ouvriers.
Dans nos courses à travers les faubourgs, nous
avions remarqué de nombreux terrains inoccupés
appartenant à l'Assistance publique de Paris : des
légumes bien venants ne remplaceraient-ils pas
avantageusement les ordures et les gravats qui les
encombraient? C'est ce que j'entrepris d'expliquer
à M. Mesureur, directeur de cette administration.
Je reçus le meilleur accueil ; une liste de terrains
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