Titre : L'Employé : organe du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Auteur : Fédération française des syndicats chrétiens d'employés. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1926-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32766548x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 202 Nombre total de vues : 202
Description : 01 février 1926 01 février 1926
Description : 1926/02/01 (N340,A36)-1926/02/28. 1926/02/01 (N340,A36)-1926/02/28.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9621703s
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/01/2016
36' ANNÉE . ' No 840 FÉVRIER 1926
L'EMPLOYÉ
ORGANE MENSUEL
DU SYNDICAT DES EMPLOYÉS DU COMMERCE ET DE L'INDUSTRIE
et de la Fédération Française des Syndicats d'Employés- Catholiques
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
5, Rue Cadet, PARIS (IXe)
TÉLÉPHONE CENTRAL 73-04
COMPTE Chèques POSTAUX Paris NO 214-t t
L'ACTION SOCIALE DU CARDINAL MERCIER
Le cardinal Mercier a quitté cette
terre salué du respect universel. Sa
haute figure restera debout au seuil du
xxe siècle, pour honorer l'Eglise en
grandissant l'humanité. D'autres ont
rappelé par quels travaux, par quels
traits de caractère, il açquit cette ,répu-
tation qui faisait du cardinal la. plus
belle gloire mondiale. On nous permet-
tra de considérer ici surtout l'éminent
prélat qui se pencha constamment vers
les humbles ligence et de toute son autorité, tra-
vailla à leur permettre d'atteindre une
meilleure organisation sociale.
Le cardinal Mercier n'était pas d'une
origine très haute. Son père exploitait
une industrie fort modeste, et mourut
de bonne heure laissant- huit enfants
tous très jeunes. Ainsi le futur prince
de l'Eglise sut très tôt combien il est
difficile de vivre avec de petits moyens.
Il ne l'oublia jamais. « Bien des per
« sonnes d'un certain rang social,
« écrira-t-il plus jard, seraient tentées
« de se détourner à la rencontre d'un
« ouvrier aux mains calleuses, d'une
« petite bourgeoise de modeste origine ,
« elles rougiraient de leur tendre la
« main, de leur rendre service. N'imi-
« tez pas cet exemple ; aimez toute âme
« chrétienne. Les castes sont pour l'In-
« de ; elles ne sont pas de l'Eglise de
« Dieu. » Parlant /devant un auditoire
populaire, il raconta avoir connu dans
sa jeunesse un prêtre (c'était lui-même)
qui s'était proposé pour modèle de vie...
« Savez-vous qui ? vous ne devineriez
« jamais: l'ouvrier. Bien entendu, l'ou-
« vrier modèle, c'est-à-dire, le tra-
« vailleur modeste, honnête, conscien-
« cieux, qui partage sa journée entro
« le labeur aux champs et à l'usine et
« ses sollicitudes pour sa femme et ses
« enfants... »
Aussi trouve-t-on dans toute la suite
dQ son action des traces de son travail
positif en faveur des classes pauvres. Il
lutta ardemment contre l'alcoolisme ,
il voulait écarter des ouvriers tout ce
qui peut leur nuire et les abaisser. 11
sait que les conditions matérielles dé-
fectueuses peuvent éloigner de l'Eglise.
ceux qui y ont leur place marquée ;
c'est pour les « aider à sortir de leur
état de dépression, à rendre leur âme
plus libre », qu'il réclama le concours.
de tous pour l'organisation des métiers,
et qu'il voulut que les patronages fus-
sent des cent-res d'éducation positive,
de solidarité professionnelle.
Dans son mandement de carême de,
1921, il n'hésitait pas à écrire :
L'urne des plus douloureuses épreuves de
l'heure présente est de voir se dresser le ca-
pita 'capital, comme s'il n'était ipas d'évidence que.
les dpux sont faits (l'un pour l'autre et que
leur coopération est indispensable à la pro-
duction de la richesse. Aussi avons-nous
applaudi de toute notre âme à l'initiative d'in-
dustriels et d'ingénieurs chrétiens qui se sont
résolus à étudier, à la double lumière de leur
expérience et des principes de amorale chré-
tienne formulés par l'Encyclique « Rerum No-
varum » de Léon XIII, les. problèmes sociaux
qui se posent aujourd'hui. Ces hommes d'in-
telligence et de cœur n'entendent plus se lais-
ser arracher par la contrainte ou la menace
des concessions commandées ipar l'intérêt lé-
gitime de l'ouvrier; ils veulent aller au devant
des re venidica tions de cLasse, les deviner, les
préciser et s'employer à y satisfaire. Au fond
du oœur de tout homme bien né il y a un
sentiment de justice. Si la démocratie a sou-
vent dévié, si aujourd'hui encore tant d'ou-
vriers honnêtes se laissent égarer par des me-
neurs qui exploitent leur droiture au profit
d'ambitions politiques, c'est que ces ouvriers
ont le sentiment vague que les conditions qui
leur sont faites par le machinisme et -par l'a-
nonymat des exploitations industrielles ne sont
pas morales, et qu'ils ont le droit de se rebel-
ler contre leur emprise. Les trois derniers
Papes n'ont ipas dit autre chose, mais des pré-
jugés créés tpar une longue déformation pro-
fessionnelle ont empêché che? les deux grou-
pements intéressés, devenus antagonistes, la
perception nette de (l'équité.
4
4a, solution du problème social le- plus ur-
gent, celui de l'association équitable du tra-
gvailleur et de l'entrepreneur, serait pro-ohaine,
si, ouvriers et patrons cherchaient résolument
à mieux se connaître, à se servir les uns les
autres, à s'aimer enfin, comme des. frères ,
égaux dans le Christ, selon cette parole- de
saifit Jean en laquelle se résume la morale du
christianisme : « Le message éternel du ciel
à¡ la., terre est que nous nous, aimions les uns
les autr.es. »
Le mouvement syndicaliste chrétien
en Belgique doit: beaucoup, on le. sait,
au P. Rutten, que le Cardinal Mercier
ne cessa d'encourager et de soutenir ;
il lui avait confié la chaire de sociolo-
gie chrétienne dans son grand sémi-
naire- de. Matines, et le P. Rutten) dans
un, bel hommage qu'il rend au grand
disparu dan-s la Revue Belge, écrit :
« Le Cardinal, se plaisait à dire que les
deux réunions annuelles qu'il, tenait le
plus à présider lui-même du premier
au dernier -moment, étaient celles qui
groupaient autour de lui, dans une in-
timité et dans un recueillement singu-
lièrement propices à l'étude, des repré-
sentants de la haute Eglise anglicane,
et les spécialistes autorisés des sciences
et des œuvres sociales dans les princi-
paux pays. industriels d'Europe. »
Il honorait aussi de sa présence les
grandes assemblées des Fédérations
ouvrières de la province de Liège, d,u
Limbouirg, de Namur, de Bruxelles,
etc., où il prenait la parole, acclamé
par des milliers d'ouvriers chrétiens.
Il assistait aux Semaines sociales de la
jeunesse universitaire catholique. En
octobre 1921, à Bruxelles, il donnait
aux étudiants qui l'écoutaient ce con-
seil : « Un autre devoir vous incombe
« et vous n'avez pas attendu que je
« vous le dise; vous avez à remplir un
« devoir envers la classe ouvrière. C'é-
(C tait le vœu de Léon XIII, c'est aussi
« le nôtre. Il faut faciliter l'ascension
« de la classe ouvrière. Il ne suffit pas
L'EMPLOYÉ
ORGANE MENSUEL
DU SYNDICAT DES EMPLOYÉS DU COMMERCE ET DE L'INDUSTRIE
et de la Fédération Française des Syndicats d'Employés- Catholiques
RÉDACTION ET ADMINISTRATION
5, Rue Cadet, PARIS (IXe)
TÉLÉPHONE CENTRAL 73-04
COMPTE Chèques POSTAUX Paris NO 214-t t
L'ACTION SOCIALE DU CARDINAL MERCIER
Le cardinal Mercier a quitté cette
terre salué du respect universel. Sa
haute figure restera debout au seuil du
xxe siècle, pour honorer l'Eglise en
grandissant l'humanité. D'autres ont
rappelé par quels travaux, par quels
traits de caractère, il açquit cette ,répu-
tation qui faisait du cardinal la. plus
belle gloire mondiale. On nous permet-
tra de considérer ici surtout l'éminent
prélat qui se pencha constamment vers
les humbles
vailla à leur permettre d'atteindre une
meilleure organisation sociale.
Le cardinal Mercier n'était pas d'une
origine très haute. Son père exploitait
une industrie fort modeste, et mourut
de bonne heure laissant- huit enfants
tous très jeunes. Ainsi le futur prince
de l'Eglise sut très tôt combien il est
difficile de vivre avec de petits moyens.
Il ne l'oublia jamais. « Bien des per
« sonnes d'un certain rang social,
« écrira-t-il plus jard, seraient tentées
« de se détourner à la rencontre d'un
« ouvrier aux mains calleuses, d'une
« petite bourgeoise de modeste origine ,
« elles rougiraient de leur tendre la
« main, de leur rendre service. N'imi-
« tez pas cet exemple ; aimez toute âme
« chrétienne. Les castes sont pour l'In-
« de ; elles ne sont pas de l'Eglise de
« Dieu. » Parlant /devant un auditoire
populaire, il raconta avoir connu dans
sa jeunesse un prêtre (c'était lui-même)
qui s'était proposé pour modèle de vie...
« Savez-vous qui ? vous ne devineriez
« jamais: l'ouvrier. Bien entendu, l'ou-
« vrier modèle, c'est-à-dire, le tra-
« vailleur modeste, honnête, conscien-
« cieux, qui partage sa journée entro
« le labeur aux champs et à l'usine et
« ses sollicitudes pour sa femme et ses
« enfants... »
Aussi trouve-t-on dans toute la suite
dQ son action des traces de son travail
positif en faveur des classes pauvres. Il
lutta ardemment contre l'alcoolisme ,
il voulait écarter des ouvriers tout ce
qui peut leur nuire et les abaisser. 11
sait que les conditions matérielles dé-
fectueuses peuvent éloigner de l'Eglise.
ceux qui y ont leur place marquée ;
c'est pour les « aider à sortir de leur
état de dépression, à rendre leur âme
plus libre », qu'il réclama le concours.
de tous pour l'organisation des métiers,
et qu'il voulut que les patronages fus-
sent des cent-res d'éducation positive,
de solidarité professionnelle.
Dans son mandement de carême de,
1921, il n'hésitait pas à écrire :
L'urne des plus douloureuses épreuves de
l'heure présente est de voir se dresser le ca-
pita
les dpux sont faits (l'un pour l'autre et que
leur coopération est indispensable à la pro-
duction de la richesse. Aussi avons-nous
applaudi de toute notre âme à l'initiative d'in-
dustriels et d'ingénieurs chrétiens qui se sont
résolus à étudier, à la double lumière de leur
expérience et des principes de amorale chré-
tienne formulés par l'Encyclique « Rerum No-
varum » de Léon XIII, les. problèmes sociaux
qui se posent aujourd'hui. Ces hommes d'in-
telligence et de cœur n'entendent plus se lais-
ser arracher par la contrainte ou la menace
des concessions commandées ipar l'intérêt lé-
gitime de l'ouvrier; ils veulent aller au devant
des re venidica tions de cLasse, les deviner, les
préciser et s'employer à y satisfaire. Au fond
du oœur de tout homme bien né il y a un
sentiment de justice. Si la démocratie a sou-
vent dévié, si aujourd'hui encore tant d'ou-
vriers honnêtes se laissent égarer par des me-
neurs qui exploitent leur droiture au profit
d'ambitions politiques, c'est que ces ouvriers
ont le sentiment vague que les conditions qui
leur sont faites par le machinisme et -par l'a-
nonymat des exploitations industrielles ne sont
pas morales, et qu'ils ont le droit de se rebel-
ler contre leur emprise. Les trois derniers
Papes n'ont ipas dit autre chose, mais des pré-
jugés créés tpar une longue déformation pro-
fessionnelle ont empêché che? les deux grou-
pements intéressés, devenus antagonistes, la
perception nette de (l'équité.
4
4a, solution du problème social le- plus ur-
gent, celui de l'association équitable du tra-
gvailleur et de l'entrepreneur, serait pro-ohaine,
si, ouvriers et patrons cherchaient résolument
à mieux se connaître, à se servir les uns les
autres, à s'aimer enfin, comme des. frères ,
égaux dans le Christ, selon cette parole- de
saifit Jean en laquelle se résume la morale du
christianisme : « Le message éternel du ciel
à¡ la., terre est que nous nous, aimions les uns
les autr.es. »
Le mouvement syndicaliste chrétien
en Belgique doit: beaucoup, on le. sait,
au P. Rutten, que le Cardinal Mercier
ne cessa d'encourager et de soutenir ;
il lui avait confié la chaire de sociolo-
gie chrétienne dans son grand sémi-
naire- de. Matines, et le P. Rutten) dans
un, bel hommage qu'il rend au grand
disparu dan-s la Revue Belge, écrit :
« Le Cardinal, se plaisait à dire que les
deux réunions annuelles qu'il, tenait le
plus à présider lui-même du premier
au dernier -moment, étaient celles qui
groupaient autour de lui, dans une in-
timité et dans un recueillement singu-
lièrement propices à l'étude, des repré-
sentants de la haute Eglise anglicane,
et les spécialistes autorisés des sciences
et des œuvres sociales dans les princi-
paux pays. industriels d'Europe. »
Il honorait aussi de sa présence les
grandes assemblées des Fédérations
ouvrières de la province de Liège, d,u
Limbouirg, de Namur, de Bruxelles,
etc., où il prenait la parole, acclamé
par des milliers d'ouvriers chrétiens.
Il assistait aux Semaines sociales de la
jeunesse universitaire catholique. En
octobre 1921, à Bruxelles, il donnait
aux étudiants qui l'écoutaient ce con-
seil : « Un autre devoir vous incombe
« et vous n'avez pas attendu que je
« vous le dise; vous avez à remplir un
« devoir envers la classe ouvrière. C'é-
(C tait le vœu de Léon XIII, c'est aussi
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