Titre : L'Employé : organe du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Auteur : Fédération française des syndicats chrétiens d'employés. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1910-07-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32766548x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 202 Nombre total de vues : 202
Description : 05 juillet 1910 05 juillet 1910
Description : 1910/07/05 (A20,N195). 1910/07/05 (A20,N195).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9616054z
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/12/2015
20c ANNEE N° 195 5 Juillet 1910
L'EMPLOYÉ
ORGANE MENSUEL
-
DU SYNDICAT DES EMPLOYES DU COMMERCE ET DE L'INDUSTRIE
REDAC110N et ADMINISTRATION : 14bis, BOULEVARD POISSONNIÈRE, PARIS-ix»
TÉIlÉPHONE 273-04 -
SOMMAIRE
Pour ou Contre? J. LEGRAS.
Le Syndicat ei la Fermeture à 7 heures.... A. G.
Notes d'un Prolétaire ... EMILE FLAMENT
La Journée sociale de Plaisance ............ A. GREISSET.
Un nouveau Confrère ......................... G. 1.
Çà et Là ~ R. F.
A l'Étranger < . lnÉBART.
Epilogue de l'Histoire du Travail (Commission
d'Etudes GASTON TESSIER.
Jurisprudence ............................... M. B.
COURRIER DLJ SYNDICAT
Conseil d'Administration — Groupe des Assurances — Assemblée générale du 14 juin (Ch. RODIER) — En Province — Dans les sections
La Fraternité Commerciale et industrie le — Villégiatures syndicales — Petites nouvelles — Offres et demandes d'emplois
POUR OU CONTRE ?...
Tous nos amis ne sont peut-être pas d'ac-
cord sur la grave question du monopole des
assurances. Suivant leur tempérament, d'a-
près leur situation même,, ils peuvent 'avoir
à ce sujet des opinions différentes... On dit
volontiers que tous les agents et courtiers se-
raient contre le monopole qui les priverait
de leur gagne-pain ; on affirme assez que
tous les employés subalternes l'appellent de
leurs vœu':, espérant obtenir de l'Etat des
salaires de début supérieurs à ceux qui leur
sont aujourd'hui octroyés. Il n'est donc pas
inutile d'examiner le principe du monopole,
quitte à étudier ensuite la situation qu'il
créerait aux 300 ou 4°0.000 de nos conci-
toyens vivant de cette industrie.
Les Monopoles s'expliquent-ils ?
Le monopole en lui-même n'a rien, sem-
ble-t-il, qui soit de nature à nous effrayer...
L'Etat, la Société peuvent avoir le droit de
prendre en mains l'intérêt de tous. On a as-
similé volontiers le monopole des assuran-
ces à celui des alcools : c'est, à notre sens,
une erreur.
On conçoit parfaitement l'initiative pri-
se par l'Etat Scandinave, par exemple, et
ce d'ailleurs sur le pétitionnement des ci-
toyens, du monopole des alcools. On peut
estimer qu'il s'agit là d'une question de sa-
lut public, de l'avenir d'une race, et le gou-
vernement est dans son rôle en interdisant
à quelques individus l'exercice d'une pro..
fession néfaste à l'ensemble des habitants.
Si nous avions des camarades employés du
Pari Mutuel, ou de la Caisse Générale des
Lotèries, ils seraient des plus heureux, nous
n'en voulons pas douter, de la suppression
de leur industrie par mesure d'Etat, le jeu
étant une des causes de démoralisation du
pays tout entier.
Ceux qui ont voulu lier le sort des assu-
rances à celui de tous les monopoles sous
prétexte de -défendre le principe de la li-
berté individuelle, — en réalité pour nous
attirer l'appui de la puissante corporation
des « bistros », — n'ont peut-être pas été
heureusement inspirés.
Mais si les monopoles peuvent être par-
fois défendus, ils présentent par ailleurs de
graves inconvénients. Des inconvénients tels
qu'ils ne peuvent se justifier que dans des
cas exceptionnels. Il faut qu'il s'agisse de
la défense nationale, de la sécurité publi-
que, de la salubrité générale, des intérêts
vitaux du pays. C'est ainsi qu'on s'incline
devant les monopoles des postes et télégra-
phes, des poudres et salpêtres, de l'opium,
etc... Les monopoles fiscaux, créés dans ie
but de procurer à l'Etat des ressouices bud
gétaires, ne peuvent s'admettre à toute ri-
gueur que s'ils frappent des produits de
luxe. Les monopoles des cartes à jouer et du
tabac peuvent, somme toute, s'expliquer; ce.
lui des allumettes, beaucoup moins... Ceux
dont on nous a menacés : le sucre, le sel, le
pétrole, le café, seraient odieux... Or, il n'y
a rien, dans le projet de monopole des as.
surances, qui puisse le justifier.
Pourquoi le Monopole des Assurances?
D'abord, pourquoi ce monopole, dont
l'idée n'est pas d'hier et qui, depuis 1893,
sous des formes diverses, a été proposé cinq
ou six fois? Est-ce parce que les compa-
gnies gèrent mal leur affaire ? Parce qu'el-
les sont trop chères ? Parce qu'elles règlent
mal leur clientèle ? Parce qu'elles réalisent
trop de bénéfices ?...
Nullement. D'ailleurs, s'il en était ainsi,
l'intervention de l'Etat ne serait pas néces-
saire. Les assurés mécontents des compa-
gnies anonymes peuvent à loisir fonder des
mutuelles, dont ils obtiendront toutes ga-
ranties.
La raison unique du monopole est de pro-
curer au budget des iessources que les aug-
mentations continuelles de dépenses rendent
indispensables. Son unique justification est
la nécessité de se procurer de l'argent. Mal-
gré nos réserves précédentes, suivons un ins-
tant le rapporteur, M. Buisson, sur ce ter-
rain, et voyons un peu si le monopole des
assurances, par une nouvelle source de re-
cettes, apportera aux contribuables un sou-
lagement aux charges écrasantes qui pèsent
déjà sur eux.
Les Bénéfices des Assurances
Le bénéfice des Compagnies d'assuran-
ces, disait un jour un député socialiste, est
mathématique. Est-il juste que des action-
naires qui ont souvent versé une somme dé-
risoire encaissent annuellement un bénéfice
quatre et cinq fois supérieur au capital ini-
L'EMPLOYÉ
ORGANE MENSUEL
-
DU SYNDICAT DES EMPLOYES DU COMMERCE ET DE L'INDUSTRIE
REDAC110N et ADMINISTRATION : 14bis, BOULEVARD POISSONNIÈRE, PARIS-ix»
TÉIlÉPHONE 273-04 -
SOMMAIRE
Pour ou Contre? J. LEGRAS.
Le Syndicat ei la Fermeture à 7 heures.... A. G.
Notes d'un Prolétaire ... EMILE FLAMENT
La Journée sociale de Plaisance ............ A. GREISSET.
Un nouveau Confrère ......................... G. 1.
Çà et Là ~ R. F.
A l'Étranger < . lnÉBART.
Epilogue de l'Histoire du Travail (Commission
d'Etudes GASTON TESSIER.
Jurisprudence ............................... M. B.
COURRIER DLJ SYNDICAT
Conseil d'Administration — Groupe des Assurances — Assemblée générale du 14 juin (Ch. RODIER) — En Province — Dans les sections
La Fraternité Commerciale et industrie le — Villégiatures syndicales — Petites nouvelles — Offres et demandes d'emplois
POUR OU CONTRE ?...
Tous nos amis ne sont peut-être pas d'ac-
cord sur la grave question du monopole des
assurances. Suivant leur tempérament, d'a-
près leur situation même,, ils peuvent 'avoir
à ce sujet des opinions différentes... On dit
volontiers que tous les agents et courtiers se-
raient contre le monopole qui les priverait
de leur gagne-pain ; on affirme assez que
tous les employés subalternes l'appellent de
leurs vœu':, espérant obtenir de l'Etat des
salaires de début supérieurs à ceux qui leur
sont aujourd'hui octroyés. Il n'est donc pas
inutile d'examiner le principe du monopole,
quitte à étudier ensuite la situation qu'il
créerait aux 300 ou 4°0.000 de nos conci-
toyens vivant de cette industrie.
Les Monopoles s'expliquent-ils ?
Le monopole en lui-même n'a rien, sem-
ble-t-il, qui soit de nature à nous effrayer...
L'Etat, la Société peuvent avoir le droit de
prendre en mains l'intérêt de tous. On a as-
similé volontiers le monopole des assuran-
ces à celui des alcools : c'est, à notre sens,
une erreur.
On conçoit parfaitement l'initiative pri-
se par l'Etat Scandinave, par exemple, et
ce d'ailleurs sur le pétitionnement des ci-
toyens, du monopole des alcools. On peut
estimer qu'il s'agit là d'une question de sa-
lut public, de l'avenir d'une race, et le gou-
vernement est dans son rôle en interdisant
à quelques individus l'exercice d'une pro..
fession néfaste à l'ensemble des habitants.
Si nous avions des camarades employés du
Pari Mutuel, ou de la Caisse Générale des
Lotèries, ils seraient des plus heureux, nous
n'en voulons pas douter, de la suppression
de leur industrie par mesure d'Etat, le jeu
étant une des causes de démoralisation du
pays tout entier.
Ceux qui ont voulu lier le sort des assu-
rances à celui de tous les monopoles sous
prétexte de -défendre le principe de la li-
berté individuelle, — en réalité pour nous
attirer l'appui de la puissante corporation
des « bistros », — n'ont peut-être pas été
heureusement inspirés.
Mais si les monopoles peuvent être par-
fois défendus, ils présentent par ailleurs de
graves inconvénients. Des inconvénients tels
qu'ils ne peuvent se justifier que dans des
cas exceptionnels. Il faut qu'il s'agisse de
la défense nationale, de la sécurité publi-
que, de la salubrité générale, des intérêts
vitaux du pays. C'est ainsi qu'on s'incline
devant les monopoles des postes et télégra-
phes, des poudres et salpêtres, de l'opium,
etc... Les monopoles fiscaux, créés dans ie
but de procurer à l'Etat des ressouices bud
gétaires, ne peuvent s'admettre à toute ri-
gueur que s'ils frappent des produits de
luxe. Les monopoles des cartes à jouer et du
tabac peuvent, somme toute, s'expliquer; ce.
lui des allumettes, beaucoup moins... Ceux
dont on nous a menacés : le sucre, le sel, le
pétrole, le café, seraient odieux... Or, il n'y
a rien, dans le projet de monopole des as.
surances, qui puisse le justifier.
Pourquoi le Monopole des Assurances?
D'abord, pourquoi ce monopole, dont
l'idée n'est pas d'hier et qui, depuis 1893,
sous des formes diverses, a été proposé cinq
ou six fois? Est-ce parce que les compa-
gnies gèrent mal leur affaire ? Parce qu'el-
les sont trop chères ? Parce qu'elles règlent
mal leur clientèle ? Parce qu'elles réalisent
trop de bénéfices ?...
Nullement. D'ailleurs, s'il en était ainsi,
l'intervention de l'Etat ne serait pas néces-
saire. Les assurés mécontents des compa-
gnies anonymes peuvent à loisir fonder des
mutuelles, dont ils obtiendront toutes ga-
ranties.
La raison unique du monopole est de pro-
curer au budget des iessources que les aug-
mentations continuelles de dépenses rendent
indispensables. Son unique justification est
la nécessité de se procurer de l'argent. Mal-
gré nos réserves précédentes, suivons un ins-
tant le rapporteur, M. Buisson, sur ce ter-
rain, et voyons un peu si le monopole des
assurances, par une nouvelle source de re-
cettes, apportera aux contribuables un sou-
lagement aux charges écrasantes qui pèsent
déjà sur eux.
Les Bénéfices des Assurances
Le bénéfice des Compagnies d'assuran-
ces, disait un jour un député socialiste, est
mathématique. Est-il juste que des action-
naires qui ont souvent versé une somme dé-
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