Titre : L'Employé : organe du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Auteur : Fédération française des syndicats chrétiens d'employés. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1924-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32766548x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 202 Nombre total de vues : 202
Description : 01 mars 1924 01 mars 1924
Description : 1924/03/01 (A34,N317)-1924/03/31. 1924/03/01 (A34,N317)-1924/03/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k96153820
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/02/2016
348 ANNÉE Ni 317 ( MARS 1944
L'EMPLOYÉ
* ORGANE MENSUEL
DU SYNDICAT DES EMPLOYÉS DU COMMERCE ET DE L'INDUSTRIE
et de la Fédération Française des Syndicats d'Employés Catholique»
REDACTION ET ADMINISTRATION
5, Rue Cadet, PARIS (IX')
TÉLÉPHONE: CENTRAL 73-04
COMPTE CHÈQUES POSTAUX PARIS NO 214,11
- VICTOR ROSSIN
Le Syndicat- des Employés vient d'é-
prouver une perte douloureuse en la
personne de Victor Rossin, l'un de ses
véritables fondateurs et son ancien Pré-
sident, décédé à Chaville, le 16 février
dernier à l'âge de 56 ans.
Rossin avait fait partie de cette ma-
gnifique phalange de travailleurs chré-
tiens pratiquants qui, au début du Syn-
V dicat, ne s'étaient pas contentés de lui
accorder leur adhésion et d'en attendre
les avantages. Très jeune — il n'avait
que vingt-deux ans — mais modeste et
dévoué, il n'avait pas hésité à consa-
crer tous ses instants libres, toute sa
volonté et son intelligence pour consti-
tuer, avec ses amis et condisciples, l'or-
ganisme très réduit qui devait réaliser
paI: la suite les belles destinées dont
nous constatons aujourd'hui l'épanouis-
sement et la solidité. Formé à cette
école incomparable de l'Association de
St Labre, dont il était le conseiller pour
la Section de St Roch, son activité, son
attachement pour le Syndicat naissant
lui avaient donné une telle influence
qu'admis au nombre de ses membres
en septembre 1890, il était appelé dès
janvier 1891 à faire partie du Conseil
d'Administration. Il y entrait exerçant
dès lors, lui-même, ce qu'il devait écrire
plus tard sous forme de lettre dans
notre organe : « Le titre de, Conseiller
« ne doit pas être considéré comme un
« titre honorifique, mais surtout com-
te me un engagement de travail et de
« dévouement. Que nos futurs conseil-
« lers l'entendent ainsi et que chacun
« d'eux s'occupe avec zèle des fonc-
« tions qui lui sont dévolues (1). »
A cette époque, il fallait établir tous
les rouages du corps social dans leurs
moindres détails et il n'y avait aucun
agent pour assurer l'exécution des dé-
cisions du Conseil à cet égard. On se
(1) Bulletin du Syndicat des Employés, décem-
bre 1897.
partageait la besogne et Rossin en pre-
nait une large part. Très attentif aux
détails administratifs,, notre cher dé-
funt fut de plus chargé de la direction
de la Commission de Recrutement lors-
que furent nommés les premiers délé-
gués auxquels étaient confiées la propa-
gande et la liaison avec les Sections.
Elu vice-président le 23 janvier 1894, il
ne craignit pas d'ajouter à ses fonctions
déjà lourdes la direction des groupes
professionnels relevant alors de la Com-
mission de placement dont il était le
Président, et cela, jusqu'en janvier 1898.
Pourtant l'infatigable vice-président s'é-
tait marié durant l'été de 1892 et ce
grave événement n'avait nullement di-
minué la tâche accomplie par lui, ce
qui, en faisant honneur à sa famille, dé-
montre bien, avec d'autres exemples
d'ailleurs, que l'hymen ne saurait être
un obstacle insurmontable à une colla-
boration syndicale effective.
Aussi, lorsque la présidence du Con-
seil devint vacante en janvier 1900, Ros-
sin était tout désigné pour assumer cette
nouvelle fonction. Or en cette année
d'Exposition universelle, le Syndicat fut
invité à de nombreux Congrès et de plus
il était exposant et obtint sa première
récompense, une médaille d'argent bien
méritée, quoique disputée par certain
sectaire du Jury. Le Président du Syn-
dicat eut donc "fort à faire, et il y a lieu
de noter qu'en même temps, il inaugu-
rait l'application de nouvelles disposi-
tions des statuts donnant à notre asso-
ciation des moyens d'extension qui
allaient lui permettre d'obtenir les ré-
sultatg dont nous sommes les témoins.
Cependant la grande activité syndi-
cale de notre ami ne l'avait pas empê-
ché de remplir avec zèle ses devoirs pro-
fessionnels et en raison des services
rendus par son labeur consciencieux et
fécond, il avait inspiré à son patron une
estime et une confiance assez grandes
pour qu'il l'associât à ses affaires, une
entreprise de serrurerie. De ce, fait, Rüs-
sin ne devait plus légalement rester ad-
ministrateur du Syndicat et il lui fut
donné un successeur en janvier 1901.
Devenu patron, l'ancien président res-
ta syndicaliste, son affection pour notre
Association ne subit aucun amoindris-
sement et il ne fit que porter son action
sur un autre terrain. Membre des
Unions Fédérales et Syndicats du Bâti-
ment, il ne manqua lias d'y présenter
nos programmes et d'y marquer nos ten-
dances, s'efforçant de faire triompher
une union équitable entre les employés
et les employeurs, union qui fut tou-
jours sa pensée dominante, et certes il
obtint d'heureux résultats.
Survint la guerre et Rossin s'em-
pressa aussitôt de multiplier les services
nécessaires dans ces temps difficiles, ai-
dant de son mieux les rares conseillers
que n'avait pas touchés la mobilisation.
Bientôt, au milieu de l'angoisse des hos-
tilités, nous fûmes obligés de quitter le
Boulevard Poissonnière pour aller occu-
per l'immeuble de la rue Cadet acquis
en 1914,, et pour cela d'y apporter des
modifications importantes et imprévues.
Rossin, par sa situation même, fut la
cheville ouvrière des travaux qui s'exé-i
cutèrent lentement et difficilement par
suite des circonstances .Ceux-ci étaient
à peine terminés qu'il était appelé sous
les drapeaux comme appartenant à la
Réserve de l'Armée Territoriale et, mal-
heureusement, il fut employé dans des
conditions déplorables qui causèrent une
grave atteinte à sa santé, atteinte qui ne
put s'effacer et dont il resta la victime
jusqu'à ses derniers jours.
Ce serait omettre une bonne part de
l'œuvre de Rossin que de ne pas men-
tionner la place importante qu'il oc-
cupa dans la Mutualité ; convaincu de
son efficacité, il s'y donna de tout cœur,
sans compter avec ses autres obligations.
A ce propos, il aimait à répéter dans les
assemblées cette pensée qui le caracté-
rise tout entier : « C'est une nécessité de
« l'heure présente de grouper tous les
« catholiques dans les œuvres d'assis-
es tance mutuelle et sociale, de façon que
« la lutte pour la vie qui s'impose à tous
« soit moins âpre et plus en harmonie
cc avec les besoins réels. La Mutualité
« unie à l'Evangile fera disparaître les
« inégalités sociales. Assurons donc tous
« nos efforts vers un commun idéal. Tra-
« vaillons tous pour un et un pour tous
« en mettant en pratique les paroles de
L'EMPLOYÉ
* ORGANE MENSUEL
DU SYNDICAT DES EMPLOYÉS DU COMMERCE ET DE L'INDUSTRIE
et de la Fédération Française des Syndicats d'Employés Catholique»
REDACTION ET ADMINISTRATION
5, Rue Cadet, PARIS (IX')
TÉLÉPHONE: CENTRAL 73-04
COMPTE CHÈQUES POSTAUX PARIS NO 214,11
- VICTOR ROSSIN
Le Syndicat- des Employés vient d'é-
prouver une perte douloureuse en la
personne de Victor Rossin, l'un de ses
véritables fondateurs et son ancien Pré-
sident, décédé à Chaville, le 16 février
dernier à l'âge de 56 ans.
Rossin avait fait partie de cette ma-
gnifique phalange de travailleurs chré-
tiens pratiquants qui, au début du Syn-
V dicat, ne s'étaient pas contentés de lui
accorder leur adhésion et d'en attendre
les avantages. Très jeune — il n'avait
que vingt-deux ans — mais modeste et
dévoué, il n'avait pas hésité à consa-
crer tous ses instants libres, toute sa
volonté et son intelligence pour consti-
tuer, avec ses amis et condisciples, l'or-
ganisme très réduit qui devait réaliser
paI: la suite les belles destinées dont
nous constatons aujourd'hui l'épanouis-
sement et la solidité. Formé à cette
école incomparable de l'Association de
St Labre, dont il était le conseiller pour
la Section de St Roch, son activité, son
attachement pour le Syndicat naissant
lui avaient donné une telle influence
qu'admis au nombre de ses membres
en septembre 1890, il était appelé dès
janvier 1891 à faire partie du Conseil
d'Administration. Il y entrait exerçant
dès lors, lui-même, ce qu'il devait écrire
plus tard sous forme de lettre dans
notre organe : « Le titre de, Conseiller
« ne doit pas être considéré comme un
« titre honorifique, mais surtout com-
te me un engagement de travail et de
« dévouement. Que nos futurs conseil-
« lers l'entendent ainsi et que chacun
« d'eux s'occupe avec zèle des fonc-
« tions qui lui sont dévolues (1). »
A cette époque, il fallait établir tous
les rouages du corps social dans leurs
moindres détails et il n'y avait aucun
agent pour assurer l'exécution des dé-
cisions du Conseil à cet égard. On se
(1) Bulletin du Syndicat des Employés, décem-
bre 1897.
partageait la besogne et Rossin en pre-
nait une large part. Très attentif aux
détails administratifs,, notre cher dé-
funt fut de plus chargé de la direction
de la Commission de Recrutement lors-
que furent nommés les premiers délé-
gués auxquels étaient confiées la propa-
gande et la liaison avec les Sections.
Elu vice-président le 23 janvier 1894, il
ne craignit pas d'ajouter à ses fonctions
déjà lourdes la direction des groupes
professionnels relevant alors de la Com-
mission de placement dont il était le
Président, et cela, jusqu'en janvier 1898.
Pourtant l'infatigable vice-président s'é-
tait marié durant l'été de 1892 et ce
grave événement n'avait nullement di-
minué la tâche accomplie par lui, ce
qui, en faisant honneur à sa famille, dé-
montre bien, avec d'autres exemples
d'ailleurs, que l'hymen ne saurait être
un obstacle insurmontable à une colla-
boration syndicale effective.
Aussi, lorsque la présidence du Con-
seil devint vacante en janvier 1900, Ros-
sin était tout désigné pour assumer cette
nouvelle fonction. Or en cette année
d'Exposition universelle, le Syndicat fut
invité à de nombreux Congrès et de plus
il était exposant et obtint sa première
récompense, une médaille d'argent bien
méritée, quoique disputée par certain
sectaire du Jury. Le Président du Syn-
dicat eut donc "fort à faire, et il y a lieu
de noter qu'en même temps, il inaugu-
rait l'application de nouvelles disposi-
tions des statuts donnant à notre asso-
ciation des moyens d'extension qui
allaient lui permettre d'obtenir les ré-
sultatg dont nous sommes les témoins.
Cependant la grande activité syndi-
cale de notre ami ne l'avait pas empê-
ché de remplir avec zèle ses devoirs pro-
fessionnels et en raison des services
rendus par son labeur consciencieux et
fécond, il avait inspiré à son patron une
estime et une confiance assez grandes
pour qu'il l'associât à ses affaires, une
entreprise de serrurerie. De ce, fait, Rüs-
sin ne devait plus légalement rester ad-
ministrateur du Syndicat et il lui fut
donné un successeur en janvier 1901.
Devenu patron, l'ancien président res-
ta syndicaliste, son affection pour notre
Association ne subit aucun amoindris-
sement et il ne fit que porter son action
sur un autre terrain. Membre des
Unions Fédérales et Syndicats du Bâti-
ment, il ne manqua lias d'y présenter
nos programmes et d'y marquer nos ten-
dances, s'efforçant de faire triompher
une union équitable entre les employés
et les employeurs, union qui fut tou-
jours sa pensée dominante, et certes il
obtint d'heureux résultats.
Survint la guerre et Rossin s'em-
pressa aussitôt de multiplier les services
nécessaires dans ces temps difficiles, ai-
dant de son mieux les rares conseillers
que n'avait pas touchés la mobilisation.
Bientôt, au milieu de l'angoisse des hos-
tilités, nous fûmes obligés de quitter le
Boulevard Poissonnière pour aller occu-
per l'immeuble de la rue Cadet acquis
en 1914,, et pour cela d'y apporter des
modifications importantes et imprévues.
Rossin, par sa situation même, fut la
cheville ouvrière des travaux qui s'exé-i
cutèrent lentement et difficilement par
suite des circonstances .Ceux-ci étaient
à peine terminés qu'il était appelé sous
les drapeaux comme appartenant à la
Réserve de l'Armée Territoriale et, mal-
heureusement, il fut employé dans des
conditions déplorables qui causèrent une
grave atteinte à sa santé, atteinte qui ne
put s'effacer et dont il resta la victime
jusqu'à ses derniers jours.
Ce serait omettre une bonne part de
l'œuvre de Rossin que de ne pas men-
tionner la place importante qu'il oc-
cupa dans la Mutualité ; convaincu de
son efficacité, il s'y donna de tout cœur,
sans compter avec ses autres obligations.
A ce propos, il aimait à répéter dans les
assemblées cette pensée qui le caracté-
rise tout entier : « C'est une nécessité de
« l'heure présente de grouper tous les
« catholiques dans les œuvres d'assis-
es tance mutuelle et sociale, de façon que
« la lutte pour la vie qui s'impose à tous
« soit moins âpre et plus en harmonie
cc avec les besoins réels. La Mutualité
« unie à l'Evangile fera disparaître les
« inégalités sociales. Assurons donc tous
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