Titre : L'Employé : organe du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie
Auteur : Syndicat des employés du commerce et des interprofessionnels (France). Auteur du texte
Auteur : Fédération française des syndicats chrétiens d'employés. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1948-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32766548x
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 202 Nombre total de vues : 202
Description : 01 mars 1948 01 mars 1948
Description : 1948/03/01 (A58,N519)-1948/03/31. 1948/03/01 (A58,N519)-1948/03/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k9615324j
Source : CODHOS / Archives CFDT, 2013-304540
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/02/2016
58' Année. - N~ 519 *
MARS 1948 Nouvelle Série — Prix : 5 francs.
[texte_manquant]
FEDERATION FRANÇAISE
des SYNDICATS CHRETIENS
D'EMPLOYES TECHNICIENS
ET AGENTS DE MAITRISE
UNION DES SYNDICATS CHRETIENS
D'EMPLOYES TECHNICIENS
ET AGENTS DE MAITRISE
' DE LA REGION PARISIENNE
REDACTION-ADMINISTRATION : 5, rue Cadet, PARIS (9") Téléphone : PROyence 88-56 - Cpte Ch. Postaux : PARIS 214-11
ANNIVERSAIRE
L
'ATTENTION des Français est actuellement atti-
rée sur la commémoration de la Révolution de
1948. Le$ Pouvoirs publics se sont efforcés de
donner à cet anniversaire le plus grand retentis-
sement possible.
Nous ne voulons pas juger ici, cette question sur le
plan politique, mais nous nous sentons obligés de dire
que si les journées de février suscitent un certain en-
thousiasme, il est probable que c'est avec beaucoup plus
de discrétion, ,-sûrement même avec un sentiment de honte,
que l'on pensera aux journées de juin.
Certes, 1848 fut l'année d'une révolution, mais la
véritable révolution n'a pas eu lieu en février, non plus
qu'au cours des journées de juin et des massacres d'ou-
vriers qui préfigurèrent la répression sanglante de la -
Commune. Cette dernière fut si terrible qu'elle déclen-
cha la vocation sociale d'Albert de Mun, bouleversé par
ce qu'il avait vu.
La vraie révolution de 1848 — c'est-à-dire un retour
des choses sur elles-mêmes — s'est effectuée entre
février et juin. C'est durant cette période que l'on assista
à cet événement considérable qui a fait que la bour-
geoisie et la classe ouvrière, unies en février pour con-
quérir la Liberté, toute la Liberté, ont laissé ensuite
naître entre elles des incompréhensions qui se muèrent
vite en hostilité déclarée. C'est essentiellement de ce
moment que date la division sociale de la France, et que
le prolétariat, qui se constituait à la suite de l'indus-
trialisation du pays, s'est senti rejeté de la nation et
traité comme un paria et un mercenaire.
C'est le moment de se rappeler que tout royaume
divisé contre lui-même périra et de se dire que les fai-
blesses de notre pays ont leur origine da", les erreurs
et les divisions des dirigeants de 1848, qui malheureuse-
ment se continuèrent durant les cent ans qui nous sépa-
rent de cette époque.
Nos lecteurs, depuis plusieurs mois, ont remarqué
— certains nous ont dit qu'ils y portent intérêt -
que L'Employé, au moyen de rappels historiques, montre
que le syndicalisme n'est pas un accident dans l'histoire
de notre pays, mais qu'il correspond à des nécessités
indiscutables.
Nous crgyons que l'anniversaire de 1848 est pour nous
l'occasion d'affirmer que le syndicalisme chrétien n'est
pas non plus un accident, mais qu'il s'inscrit dans l'évo-
lution historique et qu'il a une mission propre à accom-
plir. Sans doute, notre syndicalisme^ comme tout mou-
vement professionnel, a un caractère revendicatif, — il
y a actuellement trop de misères et trop de difficultés,
que nous nous efforçons de panser, pour que nous insis-
tions ici sur ce point, — mais notre mouvement voit
dans tout homme, du plus humble manœuvre au plus
puissant directeur d'entreprise, un être à qui l'on doit
rendre justice, et qui doit aussi, et en retour, être juste
avec tous.
Le syndicalisme chrétien, s'opposant à tous ceux- qui,
ulcérés et rendus méfiants par les répressions de juin
1848, avaient pris leur parti des divisions sociales et
de la lutte des classes, s'opposant aussi aux idées pré-
conçues des défenseurs obstinés des privilèges du pass6
et à la hargne des partisans de la violence, s'efforce de
dégager les solutions justes, raisonnables, humaines pour
tout dire. La C.F.T.C. est donc non seulement une orga-
nisation qui défend les intérêts des travailleurs, mais
elle répand un état d'esprit qui doit permettre aux diffé-
rentes classes sociales de reconnaître un jour leur unité
profonde et leur communauté d'intérêt.,
La situation présente de la France nous permet d'affir-
mer que nous ne connaissons pas actuellement ce climat
d'enthousiasme, de confiance, cet élan créateur, qui ani-
maient les hommes de février 1848, mais agissons de
toutes nos forces pour que l'on ne revoie pas une nou-
velle fois les erreurs de juin 1848.
Pour cela, il raut que les travailleurs, animés par
l'esprit de notre syndicalisme, soient assez sûrs de leurs
convictions, qu'ils aient suffisamment confiance en eux-
mêmes pour porter dans leur milieu, aussi bien que dans
les autres classes de la société française, le message de
coopération fraternelle, de progrès social, qui est spé-
cialement celui des hommès de notre esprit, et qu'il soit
celui qui triomphe de tous les appels à la haine et à la
violence qui ont, de nos jours, tant de serviteurs dévoués.
C'est alors. mais alors seulement, que nous pourrons
fêter sans arrière-pensée le souvenir des hommes de
février 1848.
Georges LEVARD.
MARS 1948 Nouvelle Série — Prix : 5 francs.
[texte_manquant]
FEDERATION FRANÇAISE
des SYNDICATS CHRETIENS
D'EMPLOYES TECHNICIENS
ET AGENTS DE MAITRISE
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D'EMPLOYES TECHNICIENS
ET AGENTS DE MAITRISE
' DE LA REGION PARISIENNE
REDACTION-ADMINISTRATION : 5, rue Cadet, PARIS (9") Téléphone : PROyence 88-56 - Cpte Ch. Postaux : PARIS 214-11
ANNIVERSAIRE
L
'ATTENTION des Français est actuellement atti-
rée sur la commémoration de la Révolution de
1948. Le$ Pouvoirs publics se sont efforcés de
donner à cet anniversaire le plus grand retentis-
sement possible.
Nous ne voulons pas juger ici, cette question sur le
plan politique, mais nous nous sentons obligés de dire
que si les journées de février suscitent un certain en-
thousiasme, il est probable que c'est avec beaucoup plus
de discrétion, ,-sûrement même avec un sentiment de honte,
que l'on pensera aux journées de juin.
Certes, 1848 fut l'année d'une révolution, mais la
véritable révolution n'a pas eu lieu en février, non plus
qu'au cours des journées de juin et des massacres d'ou-
vriers qui préfigurèrent la répression sanglante de la -
Commune. Cette dernière fut si terrible qu'elle déclen-
cha la vocation sociale d'Albert de Mun, bouleversé par
ce qu'il avait vu.
La vraie révolution de 1848 — c'est-à-dire un retour
des choses sur elles-mêmes — s'est effectuée entre
février et juin. C'est durant cette période que l'on assista
à cet événement considérable qui a fait que la bour-
geoisie et la classe ouvrière, unies en février pour con-
quérir la Liberté, toute la Liberté, ont laissé ensuite
naître entre elles des incompréhensions qui se muèrent
vite en hostilité déclarée. C'est essentiellement de ce
moment que date la division sociale de la France, et que
le prolétariat, qui se constituait à la suite de l'indus-
trialisation du pays, s'est senti rejeté de la nation et
traité comme un paria et un mercenaire.
C'est le moment de se rappeler que tout royaume
divisé contre lui-même périra et de se dire que les fai-
blesses de notre pays ont leur origine da", les erreurs
et les divisions des dirigeants de 1848, qui malheureuse-
ment se continuèrent durant les cent ans qui nous sépa-
rent de cette époque.
Nos lecteurs, depuis plusieurs mois, ont remarqué
— certains nous ont dit qu'ils y portent intérêt -
que L'Employé, au moyen de rappels historiques, montre
que le syndicalisme n'est pas un accident dans l'histoire
de notre pays, mais qu'il correspond à des nécessités
indiscutables.
Nous crgyons que l'anniversaire de 1848 est pour nous
l'occasion d'affirmer que le syndicalisme chrétien n'est
pas non plus un accident, mais qu'il s'inscrit dans l'évo-
lution historique et qu'il a une mission propre à accom-
plir. Sans doute, notre syndicalisme^ comme tout mou-
vement professionnel, a un caractère revendicatif, — il
y a actuellement trop de misères et trop de difficultés,
que nous nous efforçons de panser, pour que nous insis-
tions ici sur ce point, — mais notre mouvement voit
dans tout homme, du plus humble manœuvre au plus
puissant directeur d'entreprise, un être à qui l'on doit
rendre justice, et qui doit aussi, et en retour, être juste
avec tous.
Le syndicalisme chrétien, s'opposant à tous ceux- qui,
ulcérés et rendus méfiants par les répressions de juin
1848, avaient pris leur parti des divisions sociales et
de la lutte des classes, s'opposant aussi aux idées pré-
conçues des défenseurs obstinés des privilèges du pass6
et à la hargne des partisans de la violence, s'efforce de
dégager les solutions justes, raisonnables, humaines pour
tout dire. La C.F.T.C. est donc non seulement une orga-
nisation qui défend les intérêts des travailleurs, mais
elle répand un état d'esprit qui doit permettre aux diffé-
rentes classes sociales de reconnaître un jour leur unité
profonde et leur communauté d'intérêt.,
La situation présente de la France nous permet d'affir-
mer que nous ne connaissons pas actuellement ce climat
d'enthousiasme, de confiance, cet élan créateur, qui ani-
maient les hommes de février 1848, mais agissons de
toutes nos forces pour que l'on ne revoie pas une nou-
velle fois les erreurs de juin 1848.
Pour cela, il raut que les travailleurs, animés par
l'esprit de notre syndicalisme, soient assez sûrs de leurs
convictions, qu'ils aient suffisamment confiance en eux-
mêmes pour porter dans leur milieu, aussi bien que dans
les autres classes de la société française, le message de
coopération fraternelle, de progrès social, qui est spé-
cialement celui des hommès de notre esprit, et qu'il soit
celui qui triomphe de tous les appels à la haine et à la
violence qui ont, de nos jours, tant de serviteurs dévoués.
C'est alors. mais alors seulement, que nous pourrons
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février 1848.
Georges LEVARD.
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