Titre : Résistance : journal de la libération nationale
Auteur : Guédon, Robert (1902-1978). Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1941-08-01
Contributeur : Mouvement de libération nationale (France ; 1940-1941). Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32853250w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 18 Nombre total de vues : 18
Description : 01 août 1941 01 août 1941
Description : 1941/08/01 (N8)-1941/08/31. 1941/08/01 (N8)-1941/08/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k8784103
Source : Bibliothèque nationale de France, département Réserve des livres rares, RES-G-1470 (335)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/10/2012
3
Troisième numéro d’Aoùt 11141
/ N
LE JOURNAL DE LA LIBÉRATION NATIOI/ALE
« Vivre dans la défaite, c'est mourir tous les jours» (NAPwLLON l ct )
S’UNIK
L k morcellement de là France politique d’avant-
guerre en une infinité de partis subtilement
nuancés, le défilé alternatif au pouvoir des représen
tants de ces nuances, maquillées d’ailleurs du fait
des surenchères électorales, fut l’une des causes du
désastre de 1940, non pas tant par inhabileté que par
manque de continuité.
Cependant, qu’ils fussent inscrits à droite ou à gau
che, beaucoup de Français poursuivaient le même
but: I-e bien national. Mais n’ayant pu se mettre
d’accord sur les conditions de ce bien, les partis gas
pillèrent successivement leurs efforts, leur temps et,
chose plus grave, les ressources morales de la
France...
L’expérience de 1940 est dure, et pourtant, nous
retombons dans la même faute; bien que poursuivant
tous, à l’exclusion des « collaborateurs par intérêt »,
le salut du pays, affichant tous l.e même amour de la
Patrie, nous réclamant du même drapeau, nous nous
transformons en frères ennemis dès qu'il s’agit de
décider comment se fera ce salut. Nous nous jetons
à la tête des étiquettes bizarres: Gaullistes, Commu
nistes, Pétainophiles, etc...’
Il faut être des Français curieusement soucieux de
nuances, pour, étant d’accord sur le principe, ne pas
savoir réaliser l’accord sur les procédés à employer.
a première condition d’existence d’une Nation,
c’est son indépendance, il ne s’agit pas de choi
sir un maître, mais de n'en point avoir. Les collabora
teurs nous disent que, avant la guerre, nous étions
sous la domination occulte d’autres puissances dont
l’Allemagne nous purge... C’est une façon de voir,
mais il est un fait, c’est que seul le drapeau français
flottait sur nos édifices; c’est un fait que, si l'argent
étranger influençait une partie de la presse, il était
toujours possible à un Français indépendant d’expri
mer sa pensée par la parole, la presse, le livre.
Aujourd’hui, l’Allemand occupe notre sol. il tient
entre ses mains les ressorts secrets du Gouverne
ment. C’est son ministre de la propagande «pii auto
rise ou dicte toutes les manifestations d’une pensée
quelconque.
Il ne s’agit pas de choisir entre le maître Hitlçr.^'.Vit
ou le maître anglo-américain, il faut n’en point avo'fjv -
mais le maître dont l’urgence nous impose en Pre
mier lieu de nous défaire, c’est Hitler, celui dont lieîli-
L
prise sur nous est totale, réalisée par la force, géné
ratrice de tous nos maux.
Quand Hitler sera abattu, quand nous serons rede
venus une Nation Libre, nous aurons alôrs la devoir
de veiller sur cette indépendance et de ne l’aliéner
en aucune façon.
Donc, pour tous ceux qui veulent l’indépendance
de la France, un seul procédé en première urgence: la
Libération totale de l’oppression allemande.
Recouvrer l’indépendance, c’est bien. Mais cette in
dépendance doit s’étendre à toutes les parcelles du
patrimoine national: il faut donc, pour assurer plei
nement le salut du Pays, rétablir son intégrité. Pour
un Français, il ne peut être question de sacrifier, de
son consentement, ni le Nord, ni l’Alsace-Lorrainc,
ni la Syrie, ni l’Indochine, ni les ports de la méditer-
ranée.
La seule possibilité de rétablir l’intégrité française,
c’est donc, au jour du Traité, de nous trouver parmi
les vainqueurs en face d’une Allemagne vaincue.
Jouer cette carte, c’est aujourd’hui aider les An
glais. S’il y a risque (aux diies de certains), qui ne
tiennent pas compte de la déclaration en huit points
Roosevelt-Churchill, c’est encore dans l’avenir, alors
que l’amputation de l’intégrité française, c’est un fait
actuel. L’Alsace-Lorraine intégrée dans le Reich, c’est
un fait. Les départements du Nord et du Pas-de-Ca
lais rattachés à la Belgique, c’est un fait. L’Indochine
perdue, c’est un fait. La Syrie extraite de la souverai
neté, c’est aussi un fait, mais que, seul, l’autre fait
d’être vainqueurs à côté de la Grande-Bretagne, nous
permettra d'annihiler.
Donc, pour tous ceux qui sont d’accord sur la vo
lonté de recréer l’intégrité du pratrimoine, un seul
procédé, la défaite allemande.
E n conséquence, si la logique si chère aux Fran-
çt s, passait du domaine des principes au
domaine t e l’application, cette logique ne se main-
tiendruit que par l’union totale des Français, union
totale dans la volonté de recréer une France intacte
et libre, dans la volonté d’user pour cela de la seule
méthode efficace : poursuivre la défaite allemande
par tons les moyens.
Au dpfà, on peut chicaner sur l’efficacité des divers
procédés à notre disposition pour travailler à cette
défaite^ jillemande: que ce soit l’aide totale à tout
L^P V'
v ’* ’
Troisième numéro d’Aoùt 11141
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LE JOURNAL DE LA LIBÉRATION NATIOI/ALE
« Vivre dans la défaite, c'est mourir tous les jours» (NAPwLLON l ct )
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guerre en une infinité de partis subtilement
nuancés, le défilé alternatif au pouvoir des représen
tants de ces nuances, maquillées d’ailleurs du fait
des surenchères électorales, fut l’une des causes du
désastre de 1940, non pas tant par inhabileté que par
manque de continuité.
Cependant, qu’ils fussent inscrits à droite ou à gau
che, beaucoup de Français poursuivaient le même
but: I-e bien national. Mais n’ayant pu se mettre
d’accord sur les conditions de ce bien, les partis gas
pillèrent successivement leurs efforts, leur temps et,
chose plus grave, les ressources morales de la
France...
L’expérience de 1940 est dure, et pourtant, nous
retombons dans la même faute; bien que poursuivant
tous, à l’exclusion des « collaborateurs par intérêt »,
le salut du pays, affichant tous l.e même amour de la
Patrie, nous réclamant du même drapeau, nous nous
transformons en frères ennemis dès qu'il s’agit de
décider comment se fera ce salut. Nous nous jetons
à la tête des étiquettes bizarres: Gaullistes, Commu
nistes, Pétainophiles, etc...’
Il faut être des Français curieusement soucieux de
nuances, pour, étant d’accord sur le principe, ne pas
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a première condition d’existence d’une Nation,
c’est son indépendance, il ne s’agit pas de choi
sir un maître, mais de n'en point avoir. Les collabora
teurs nous disent que, avant la guerre, nous étions
sous la domination occulte d’autres puissances dont
l’Allemagne nous purge... C’est une façon de voir,
mais il est un fait, c’est que seul le drapeau français
flottait sur nos édifices; c’est un fait que, si l'argent
étranger influençait une partie de la presse, il était
toujours possible à un Français indépendant d’expri
mer sa pensée par la parole, la presse, le livre.
Aujourd’hui, l’Allemand occupe notre sol. il tient
entre ses mains les ressorts secrets du Gouverne
ment. C’est son ministre de la propagande «pii auto
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quelconque.
Il ne s’agit pas de choisir entre le maître Hitlçr.^'.Vit
ou le maître anglo-américain, il faut n’en point avo'fjv -
mais le maître dont l’urgence nous impose en Pre
mier lieu de nous défaire, c’est Hitler, celui dont lieîli-
L
prise sur nous est totale, réalisée par la force, géné
ratrice de tous nos maux.
Quand Hitler sera abattu, quand nous serons rede
venus une Nation Libre, nous aurons alôrs la devoir
de veiller sur cette indépendance et de ne l’aliéner
en aucune façon.
Donc, pour tous ceux qui veulent l’indépendance
de la France, un seul procédé en première urgence: la
Libération totale de l’oppression allemande.
Recouvrer l’indépendance, c’est bien. Mais cette in
dépendance doit s’étendre à toutes les parcelles du
patrimoine national: il faut donc, pour assurer plei
nement le salut du Pays, rétablir son intégrité. Pour
un Français, il ne peut être question de sacrifier, de
son consentement, ni le Nord, ni l’Alsace-Lorrainc,
ni la Syrie, ni l’Indochine, ni les ports de la méditer-
ranée.
La seule possibilité de rétablir l’intégrité française,
c’est donc, au jour du Traité, de nous trouver parmi
les vainqueurs en face d’une Allemagne vaincue.
Jouer cette carte, c’est aujourd’hui aider les An
glais. S’il y a risque (aux diies de certains), qui ne
tiennent pas compte de la déclaration en huit points
Roosevelt-Churchill, c’est encore dans l’avenir, alors
que l’amputation de l’intégrité française, c’est un fait
actuel. L’Alsace-Lorraine intégrée dans le Reich, c’est
un fait. Les départements du Nord et du Pas-de-Ca
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Donc, pour tous ceux qui sont d’accord sur la vo
lonté de recréer l’intégrité du pratrimoine, un seul
procédé, la défaite allemande.
E n conséquence, si la logique si chère aux Fran-
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tiendruit que par l’union totale des Français, union
totale dans la volonté de recréer une France intacte
et libre, dans la volonté d’user pour cela de la seule
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Au dpfà, on peut chicaner sur l’efficacité des divers
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