Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-12-18
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 18 décembre 1900 18 décembre 1900
Description : 1900/12/18 (N11239). 1900/12/18 (N11239).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
- CINO- -CENTIWBS le NuméroPARIS & DÉPARTEMENTS
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JJm J CINQ CENTIMES
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AUX BUREAUX DU JOURNAL
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No 11239. — Mardi 18 Décembre 1900
29 FRIMAIRE AN 108
ADMINISTRATION : 131, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats à l'administrateur
NOS LEADERS
DU P ATRIOTISMB
Dans une des belles pièces de ses im-
mortels Châtiments, Victor Hugo dit
qu'à certains moments de l'Histoire les
mots perdent leur signification ordi-
naire par la façon dont on les em-
ploie.
Il me semble, que nous sommes reve-
nus à un de ces moments.
L'esprit de parti, les passions et les
intérêts- car ceux-ci jouent leur rôle
dans nos discordes — font si bien que
les mots de notre langue française,
pourtant claire, disent tout autre chose
que ce qu'ils devraient vouloir dire, du
moins pour quelques-uns.
Je prends, par exemple, le mot « pa-
triotisme ».
Que signifie ce mot?
Il signifie deux choses, indissoluble-
ment liées entre elles.
L'une, c'est que le citoyen digne de
ce nom doit, en tout temps, à toute
heure, être prêt à faire le sacrifice de ses
intérêts particuliers, celui de sa vie
même, à l'intérêt supérieure de la patrie,
c'est-à-dire de la collectivité d'hommes
de sa race, de sa langue, de son groupe-
ment national.
La seconde, qui me parait tout à fait
indiscutable aussi, c'est que ce citoyen
doit souhaiter que la patrie soit, non
seulement heureuse, mais glorieuse et
honorée, ce qui ne peut être obtenu
dans le jugement de l'Histoire, que si
les actes publics de la nation sont ins-
pirés par des idées de justice et d'hon-
nêteté.
Ainsi ont toujours pensé les patriotes
de tous les pays.
- Or, de notre temps, nous avons vu
surgir une classe nouvelle de patriotes
qui ont changé tout cela.
Ils commencent par déclarer que le
patriotisme est une chose à eux, qui
leur appartient à l'exclusion de quicon-
que, dont ils font leur métier et leur
marchandise et dont ils ont apporté au
monde une définition et un usage nou-
veaux.
Depuis deux ou trois ans, les évé-
nements mettent en pleine lumière
ce patriotisme de nouvelle mode. Il
n'y a pas de jour qui ne nous ap-
porte un exemple de ses singulières fa-
çons.
Aujourd'hui,par exemple,c'est l'affai-
re de M. Turpin.
Nous autres, patriotes de vieux jeu,
nous avions appris à penser que, lors-
qu'un homme peut, par son talent,for-
tifier l'armement national, le premier
devoir d'un ministre de la guerre, c'est
de s'attacher cet homme, de vouloir
qu'il ne travaille que pour son pays.
L'argent dépensé pour aider A ses tra-
vaux nous paraît de l'argent bien dé-
pensé, de celui qu'on ne doit pas chi-
caner.
Sans entrer dans un ancien débat, il
est parfaitement clair que lorsque M.
Turpin inventa la mélinite et offrit son
invention et les inventions accessoires
qui venaient avec elle, au ministère de
la guerre, on ne lui fit pas l'accueil
qu'on aurait dû lui faire. :
Par inintelligence ou par pédanterie
professionnelle, — je ne vais pas plus
loin — les militaires découragèrent ce
« civil ».
Or, on raconte qu'aujourd'hui le mi-
nistre de la guerre a pris à la solde de
l'Etat l'inventeur du canon à la méli-
nite et lui a donné les moyens de tra-
vailler à perfectionner notre arme-
ment.
Que ferait un patriote « vieux jeu »,
s'il apprenait ce secret d'Etat ?
Il approuverait la chose et la tairait.
Il est inutile, en effet, que l'inventeur
soit signalé, de façon à être espionné.
Et que voyons-nous ?
Les mêmes journaux qui, étant alors
opposants à la République, blâmaient
le ministère de la guerre d'avoir décou-
ragé M. Turpin, le blâment encore au-
jourd'hui de l'encourager ! Simplement
pour cette raison : qu'ils sont encore
opposants à la République, sous la
forme nationaliste et qu'ils sont les
ennemis du général André!
Les patriotes « vieux jeu » ont cette
conception de l'armée que tous les offi-
ciers doivent y être unis par une cama-
raderie et une fraternité égalitaires, lais-
sant à chacun le droit de penser, en
son for intérieur, ce qu'il veut, mais
supérieures aux préjugés de classe, aux
dissidences religieuses. Par conséquent,
un officier français est pour eux un
Dfficier avant tout, un soldat, et il im-
porte peu qu'il soit juif, protestant,
athée, musulman ou catholique, pourvu
qu'il soit ce soldat sur qui la patrie peut
Dompter.
Les néo-patriotes n'ont pas de telles
idées, sans doute trop simples. Ils s'ac-
cordent le droit de savoir ce qu'un offi-
cier pense sur la divinité de Jésus-
Christ ou sur le divorce et, si ses idées
ne leur conviennent pas, ils le mettent
en quarantaine, brisant par là l'unité
morale de l'armée qui est la condition
essentielle de sa force.
Les patriotes « vieux jeu» estiment
que si la discipline doit être sévère dans
I armee, les lois d'exception qui créent
Bo statut oersonnel aux soldAts doivent.
qu'il s'agisse d'un général ou d'un fu-
silier, être appliquées par des tribu-
naux qui respectent les formes de la
justice.
Les néo-patriotes (remarquez que je
ne m'occupe pas de la culpabilité ou
de l'innocence de M. Dreyfus) mettent
à la tête de leur parti M. le général
Mercier, qui, en dissimulant des piè-
ces qui appartenaient au dossier de la
défense aussi bien qu'à celui de l'accu-
sation, a commis le crime de forfai-
ture.
Ils votent des épées « d'honneur !! »
— au colonel Henry que rien ne m'em-
pêchera d'appeler un faux témoin par
usage de pièces sciemment fausses et
fabriquées.
Les patriotes « vieux jeu » veulent
que le drapeau français soit toujours
honoré en ne couvrant jamais que des
actes honorables.
Ils ne veulent pas, par conséquent,
que fût-ce vis-à-vis des nègres du Sou-
dan ou des Chinois, même Boxers, des
cruautés, massacres, pilleries, ventes
d'esclaves, viols, puissent être impuné-
ment commis. Ils demandent la puni-
tion des auteurs de semblables crimes,
quand il s'en produit, et se font gloire
de les dénoncer. Que la femme de César
soit soupçonnée ou non, ça leur est
égal ; ils ne veulent pas que le drapeau
tricolore soit soupçonné d'avoir jamais
ressemblé au drapeau noir des bouca-
niers et des pirates.
Les néo-patriotes ne sont pas de cet
avis. Ils ont été jusqu'à défendre Voulet
et Chanoine, traîtres à l'armée, parce
que l'un d'eux était le fils d'un homme
qui, politiquement, avait trahi le minis-
tère dont il faisait partie.
Et, pour que la confusion des choses
et des mots soit complète, les néo-pa-
triotes nous accusent de manquer de
patriotisme !
Laissez-moi rire !
Henry Fouquier
Nous publierons demain un article
de M. Olivier Bascou.
L'ALCOOL
Je me suis occupé à diverses
reprises, du privilège des bouil-
leurs de cru que consacre la
nouvelle loi sur les boissons.
Je rappelle qu'à ce propos, je
disais que l'empoisonnement
général, déjà si inquiétant, des
populations de l'Ouest, allait être continué
dans des proportions toujours grandissan-
tes. Et j'ajoutais que dans les pays du Midi,
où jusqu'à ce jour, les habitants jouissent
d'une réputation de sobriété méritée, l'em-
poisonnement allait être commencé par ce
fait que la production du vin dépassant les
besoins de la consommation locale et de la
vente, le surplus de la récolte serait trans-
formé en alcool.
Or, je trouve dans le Temps de ce soir
une statistique des plus intéressantes et de
laquelle il résulte que les régions les plus
alcoolisées, parce que c'est là qu'on con-
somme le plus d'alcool, sont incontesta-
blement les régions où existent les bouil-
leurs de cru.
Ainsi la ville française où l'on boit le
plus d'alcool est Le Havre, 17 litres 43 par
habitant, plus de 2 millions d'hectolitres
pour 120,000 habitants. Après viennent
Cherbourg avec 16 litres 39 par tête d'habi-
tant; Rouen, avec 16 litres 22; Caen,avec 14
litres 18; Le Mans, avec 11 litres 36 et Lo-
rient avec 10 litres 65, toutes villes qui se
trouvent dans des départements où le bouil-
lage s'exerce sur une énorme échelle.
Si l'on songe que la loi votée par la
Chambre laisse en franchise, 20 litres d'al-
cool à chaque bouilleur de cru (et ils sont
800,000), on s'aperçoit tout de suite que
cette réserve pour une famille de cinq per-
sonnes, représente à peine le quart des be-
soins habituels de cette famille. La fraude
va donc se faire dans des proportions in-
connues jusqu'à ce jour, puisque le droit est
porté de 156 25 à 220 fr. l'hectolitre. Et la
régie se disant d'ores et déjà impuissante à
la prévenir, ne la réprimera pas.
Par contre, ce Paris contre lequel ont
tant fulminé les producteurs de vins et les
bouilleurs de cru, sous le prétexte qu'il s'in-
toxiquait d'alcool avec ses nombreux bars
et marchands de vins, n'en boit que six li-
tres treize par habitant. Toujours l'histoire
de la paille et de la poutre.
Mais aussi, un Parisien boit plus de vin
qu'un Clermontois, qu'un Bordelais, qu'un
Dijonnais, qu'un Limousin, qu'un Troyen
et qu'un Tourangeau et presque autant
qu'un Toulousain et un Nimois. — Ch. B.
Voir nos PRIMES-ÈTRENNES
en 3' page.
UNE VICTOIRE RÉPUBLICAINE
Les efforts des nationalistes — et l'on sait ce
que sont leurs efforts : mensonges, intimida-
tions, scandales — auront été vains. Les Ré-
publicains, hier, à la Caisse des Ecoles du
XVII* arrondissement, ont remporté une vic-
toire comme nous voudrions leur en voir rem-
porter plus souvent dans ces quartiers où la
réaction a si étonnamment triomphé aux élec-
tions municipales.
La liste du conseil d'administration sortant
repasse avec près de quatre cents voix de ma-
jorité, comme vont le prouver ces chiffres d'ail-
leurs non revus et pouvant par conséquent su-
bir des modifications légères de quelques uni-
tés seulement.
Nombre de sociétaires. 2.674
Nombre de votants 1.906
M aj orité. , , , 954
La liste du Conseil d'administra-
tion sortant est élue avec une
moyenne de i. 124 voij;
tandis que la liste patronnée !
par MM. Jousselin, Pugliesi-
Conti, - Jkepelletier, conseillers
municipaux ationaleux,D'a ob*
tffiu au'une ny>F**me df •• 360 vois
CAUSERIE
PEDAGOGIQUE
UNE CIRCULAIRE, S. V. P.
Navrante contradiction. - La tolérance
laïque prise pour de la faiblesse.
- Passons des paroles aux
actes. — L'exemple du gé-
néral André. — Faites
exécuter vos ordres.-
Un danger national
Il serait temps de faire cesser un scandale
public. Un très grand nombre de fonction-
naires, la moitié peut-être, ne veulent confier
l'éducation de leurs enfants qu'aux écoles pri-
vées, c'est-à-dire aux établissements en con-
currence — autant dire en guerre — avec ceux
de l'Etat.
Serviteurs du gouvernement, ils le combat-
tent en contribuant -au succès de ses adversai-
res. Au lieu de lui être dévoués entièrement,
ils le trahissent en dehors de leurs fonctions.
Ils paient en ingratitude les bienfaits qu'ils
ont reçus de lui. Car la fonction qu'ils exercent
ne leur était pas due ; ils l'ont sollicitée. Leur
nomination est une faveur, puisque c'est un
choix. Beaucoup d'autres l'attendaient en même
temps qu'eux. lis l'ont reçue avec joie ; ils
l'ont fêtée. Ils ont remercié l'Etat!. Quelques
années après,ils prétendent ne pouvoir confier
qu'à ses rivaux l'éducation de leurs enfants.
Une indulgence excessive
Le gouvernement en sourit, comme un
homme très bon, très fort et très doux raillé
par un garçonnet mal élevé. Il leur pardonne.
C'est un tort. Sa tolérance ressemble à la fai-
blesse ; elle est prise pour telle. Elle compro-
met l'avenir, car les enfants, chez les Bons
Pères, sont élevés dans le mépris ou la haine
des idées républicaines. Le gouvernement en-
fin se déconsidère lui-même en permettant à
ses fonctionnaires de ne pas respecter toutes
ses institutions, en tolérant qu'ils offrent en
public un exemple contraire à celui qu'ils de-
vraient donner.
Il serait nécessaire que M. Waldeck-Rous-
seau leur signifiât nettement sa volonté. Il a
dit à Toulouse : « .,. le service de l'Etat n'est
« pas une profession, c'est une fonction ; il ne
« suffit pas d'y mettre de la résignation, il y
« faut du dévouement, et si son enseignement
« blesse une croyance, comment n'épt'ouve-t-on
« pas un scrupule au moins égal à le ser-
« mr ? »
C'est bien dit. Mais il ne faut pas se conten-
ter de parler, il faut agir. Le ministère s'est
défini lui-même un ministère d'action répu-
blicaine. Il ne doit pas être seulement un mi-
nistère de langage républicain. Son mérite ne
serait pas considérable. Le grand point est de
transformer ses intentions en actes. Tous ceux
qui l'ont applaudi jusqu'ici le soutiendront.
Le général André a fort bien commencé. Que
ses collègues l'imitent et continuent.
Une circulaire bien formelle
Une circulaire s. v. p.,Messieurs les Ministres
pour inviter d'une façon formelle vos fonction-
naires à ne plus faire partie de la clientèle clé-
ricale : les plus belles déclarations, les ordres
les meilleurs ne font rien tant qu'ils restent
vagues. C'est le défaut de la circulaire envoyée
le 7 novembre dernier par le Président du Con-
seil aux préfets. Quand on veut être obéi, il
faut préciser ce qu'on ordonne et tenir la main
à l'exécution de ce qu'on demande.
M.Viviani disait fort justement à la tribune,
lors de l'interpellation sur la politique générale:
« Il y a une autre mesure que M. le Président
« du Conseil aurait pu appliquer. Il suffisait
« que chaque ministre, par une brève et éner-
« gique circulaire, fit savoir aux fonctionnaires
« supérieurs de son administration qui feraient
« élever leurs enfants dans les établissements
« rivaux de ceux de l'Etat, que ce ne seraient
« pas leurs enfants qui seraient frappés, mais
« eux-mêmes, tout de suite, à l'heure présente,
« dans leurs personnes.»
L'offensive républicaine
M. Viviani a raison. Il ne suffit pas d'as-
surer l'avenir en s'efforçant, par le projet de
loi sur le stage scolaire, de recruter des fonc-
tionnaires sincèrement républicains. Si admi-
nistrer c'est prévoir, c'est aussi veiller au pré-
sent. Or, il existe actuellement un grand nom-
bre de gens qui, rétribués pour servir l'Etat,
servent ses adversaires. C'est un danger. D'ur-
gence il faut le parer. Le gouvernement doit
faire, suivant sa promesse,acte, non seulement
de défensive, mais encore d'offensive républi-
caine.
Le ministère se trouve dans la situation d'un
patron qui a des employés infidèles ; payés par
lui, ils servent ses concurrents.
Va-t-il avoir peur de leur dire ; « Vous êtes
indignes de ma couflance; je vous chasse ! »Son
manque de courage entretiendrait une situa-
tion pénible dont souffre notre enseignement
national. Cette situation devrait prendre fin.
C'est l'avis de M. Viviani. Tous les républi-
cains pensent comme lui — que n'est-il minis-
tre ! — Armand Depper.
LES COCHERS DE L'URBAINE EN GRÈVE
La moyenne fixée par quinzaine. -
Avant le Jour de l'An. — Un ma-
lentendu.
Les cochers de la Compagnie l'Urbaine se
sont mis en grève hier matin; il n'est sorti que
13 voitures du dépôt de la Maison-Blanche et
2 fiacres de celui de la rue Vauvenargues. Il
semble que la cessation du travail soit due
principalement à un malentendu entre la direc-
tion et les ouvriers, et il est probable qu'elle ne
se prolongera pas.
Depuis plusieurs mois, un modus vivendi
était intervenu entre les cochers et la Compa-
gnie. Au lieu de fixer la moyenne quotidienne-
ment suivant l'usage admis par la plupart des
loueurs, on fixait, à l'Urbaine, une moyenne
fixe au début de chaque quinzaine. Cette
moyenne était adoptée après discussion entre
les délégués des cochers et les représentants de
la Compagnie.
Lors de la dernière entrevue, la délégation
des ouvriers proposa la moyenne de 15 francs
pour la dernière quinzaine de décembre. Mais
le directeur déclara que le système de la
moyenne uniforme par quinzaine ne pouvait
être appliqué du 15 au 31 décembre, parce que
la dernière semaine de ce mois offrait aux co-
chers des chances de bénéfices exceptionnels, à
cause de l'approche du Jour de l'An. Il pro-
posa, en conséquence, une échelle de moyen-
nes quotidiennes jusqu'au 31 décembre. Cette
échelle partait de la somme de 13 francs pour
aboutir, par augmentations successives, à 18
francs, ce qui donnait pour la dernière quin-
zaine de décembre une moyenne générale de
14 fr. 92, bien inférieure à la moyenne du
mois corresnondant dans les années nrécéden.
tes. - -- ---n-_-
Les dilégués demandèrent à soumettre la
proposition à leurs mandants. A l'unanimité
elle fut repoussée et, le directeur de l'Urbaine
n'ayant pas voulu céder, la grève générale fut
décidée.
Les grévistes ont fait distribuer à la porte de
tous les dépôts une circulaire accusant l'Ur-
baine de vouloir, par un moyen détourné,
supprimer le système qu'ellD avait naguère J'
iccfioté ai de tendre à revenir au JJlode de igj
fixation quotidienne de la moyenne, en usage
dans les autres compagnies et chez les autres
loueurs.
D'autre part, la Compagnie a fait placarder
dans tous les dépôts une affiche faisant con-
naître les conditions proposées par le conseil
d'administration.
La réunion d'hier
Les cochers ont tenu une réunion, hier après-
midi, à la Bourse du Travail, salle des Grèves.
Elle était présidée par M. Roche, ayant
comme assesseurs NM. Lafond et Gallot, avec
M. Blançon comme secrétaire.
Les cochers ont résolu de demander une di-
minution de 2 fr. 50 par jour.
Voir à la 3e page
les DERNIÈRES DÉPÊCHES
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
ELECTION LÉGISLATIVE
Département des Basses-Pyrénées
Inscrits 17.500 — Votants 11.581
MM. D'Iriartd'Etchepare,rép. 7.800 voix Elu
Decombejean, national. 2.022
Cazenave, socialiste. 1.306
Nouvelle victoire, pour la République et pour
la démocratie. Après Toulon, Pau. Le pays
montre nettement en quelle défaveur il tient
l'incohérent nationalisme.
———————————— ————————————
UN MYSTÈRE A LA CROIX-VERTE
Aux environs d'Argenteuil. — Coupé
saccagé.— Cocher disparu.- Est-ce
un crime «?
Au hameau de la Croix-Verte, à trois kilo-
mètres d'Argenteuil, des ouvriers ont trouvé
hier matin, un coupé abandonné sur le côté
gauche d'une route. Tous les accessoires de la
voiture ayant quelque valeur avaient été en-
levés : les lanternes, le tablier, les coussins,etc.
La plaque au nom du propriétaire avait été
également soustraite; le cheval dont les voleurs
avaient coupé les traits, avait disparu.
Une tache brune a été remarquée sur le
siège du cocher: serait-ce une tache de
sang ?
Le seul indice positif que possède pour l'ins-
tant M. Blanc, commissaire de police, c'est
une inscription trouvée sur une pièce de fer-
ronnerie établissant que le coupé a été fabri-
qué dans une carrosserie de Chantilly.
———————————— 0 ————————————
ARRESTATION D'UNE BANDE
Série de cambriolages à Asniêres. —
Galants bandits. — 9 arrestations.
En trois jours avaient été successivement
mis à sac, à Asnières, un magasin de bijoute-
rie, avenue d'Argenteuil; un pavillon, rue
Mortinat et la villa de M. et Mme Legré, 12,
rue Dupsourd,
Hier soir, au cours d'une rafle faite aux
abords de la gare, des jeunes femmes furent
arrêtées.
Elles dénoncèrent les individus qui leur
avaient fait cadeau de superbes dessous, M.
Kien, commissaire de police, accompagné du
sous-brigadier Macler, des agents Micholin,
Michod et Kermann, fit une descente dans un
hôtel meublé de la rua-Raspail, à Bois-Colom-
bes, où habitait la bande.
Ont été arrêtés et conduits au Dépôt, les
nommés: Adrien Chasles, dit Dudule, 21 ans,
qui passe pour le chef ; son frère Louis Chas-
les, dit Petit-Louis. 22 ans; Jean Baude, dit
Baptiste, 20 ans ; Henri Tournois, dit Beau-
Frisé, 19ans; Alphonse ToussaiL" 18 ans, dit
Kiki; Louise Thiébaut, dite La plus Belle, 17
ans ; Jeanne Lemah.. t, dite la Lessive, 19 ans,
Renée Kircheving, dite l'Avocate, 18 ans ; Phi-
lomène Legoff, 21 ans, dite la Taupe,
— , ————————— ———————————
UN AUTEL DES DRUIDES EN SUISSE
M. Bosshard, l'archéologue suisse bien connu,
a découvert dans les environs de Monthey, un
autel qui a dû servir aux Druides.
Ce monument, construit tout entier en mar-
bre, a son front tourné vers l'Est et se trouve
à l'extrémité d'un tèrtre en forme d'amphi-
théâtre,
Au milieu du tertre se trouve un dolmen
qui représente le dieu Thor, le Jupiter des
Gaulois. Cinq autres petits monolithes repré-
sentent des divinités celtiques de second
ordre.
le.
UNE FÊTE PATRIOTIQUE
Aux Folies-Marigny. — Pour nos
soldats de Chine.
La fête organisée, comme nous l'avons dit,
par le groupe du 2' arrondissement de l'Union
des femmes de France (Croix-rouge française),
au bénéfice des soldats français du corps expé-
ditionnaire en Chine, a obtenu, hier après-
midi, le plus vif succès. Quinze cents per-
sonnes environ étaient réunies, dès une heure,
au théâtre des Folies-Marigny.
Dans l'assistance, très brillante, nous avons
pu reconnaître Mmes André,femme du ministre
de la Guerre, Vavasseur, Dussaud, Marest,
l'active directrice du groupe du 2e arrondisse-
ment, que chacun tenait à féliciter, ainsi que
se3 collaboratrices, Mmes Fainchon, directrice
adjointe, Mounet et Prévost, secrétaires ;
Chardon, Dessoudeix, Garreaud, Goure, Ky-
boutz, Levallois, Mallet, G. Martin, Mesureur,
Mounet, Renard, Reteaud, membres du comité
administratif.
Parmi les assistants, se trouvaient égale-
ment : MM. de Colonjon, directeur de l'Enre-
gistrement et du timbre du département de la
Seine ; G. Martin, président de la Chambre
syndicale de la dentelle; le docteur Boulou-
mié ; Trélat, ancien député ; le commandant
Apte, Dans la salle, parmi de nombreux offi-
ciers, on reconnaissait plusieurs représentants
de l'état-major du ministre de la guerre.
M. Expert-Belançan, sénateur, maire du
13' arrondissement, présidait la réunion.
Le docteur Léon-Petit, a fait une très intéres-
sante conférence sur l'œuvre de l'Union des
femmes de Franco, et sur l'aide très efficace
que cette admirable association peut apporter
au service de la Santé militaire dans les expé-
ditions lointaines.
1 Après la conférence, très applaudie, a com-
mencé un concert auquel ont participé Mmes
Marie Laurent, de Mérani, Chapart, Beer,
Arbel, Brindeau, Edmée de Buffon, Louise
et Blanche Mante, Grain d'Or, Lebey ,
Mendès; MM. Hayot, Seguy, Piroia, Renard,
etc.
La musique du 104* de ligne prêtait son con-
cours à la fête. Son choral a chanté la Fête au
Village.
M. Pikaert tenait le piano.
Les assistants ont témoigné à plusieurs re-
prises, par des ovations, aux artistes, le plaisir
qn'ils goûtaient au concert très artistiquement
ordonné.
L'année dernière, la fête du groupe du deu-
xième arrondissement avait procuré à l'Union
un bénéfice de 1,200 francs. Mme J, Marest. la
directrice, estime que, cette fois. le résultai
aura été dépassé» -
LA GUERRE
AU TRANSVAAL
LES SUCCÈS DES BOERS
Les Boers prennent de nouveau l'offen-
sive. — Nouveaux combats. — Enne-
mis généreux. — Les prisonniers
anglais remis en liberté. — Gran-
des pertes en matériel pour les
Anglais
DANS LE SUD-AFRICAIN
La victoire des Boers
Londres, 15 décembre.
Voici des détails officiels reçus sur l'enga-
gement du général Clements:
Les quatre compagnies de Northumberland
capturées par les Boers ont tenu bon jnsqu'à
l'épuisement de leurs munitions.
La colonne d'attaque se composait de 2,000
hommes, tandis que 1,000 Boers attaquaient le
camp anglais.
La colline a été enlevée à 6 heures du ma-
tin.
Le général Clements s'est retiré en bon ordre,
mais une énorme quantité de matériel de trans-
port a été perdue.
Un parlementaire boer est arrivé à Com-
mando-Nek ; il annonce que le fils du général
Joubert a été tué et que les pertes des Boers
sont élevées.
- Autres combats
Londres, 16 décembre.
On annonce officiellement que les pertes an-
glaises à Vryhreid le 10 décembre ont été 6
tués, 16 blessés grièvement, et 30 manquants,
dont 1 officier.
Les Boers ont eu 100 tués ou blessés.
On annonce que les Anglais ont repoussé le
13 décembre, de Scheeperg-Neck 600 Boers et
leur ont pris une grande quantité d'armes. Les
Anglais ont eu 2 tués.
D'autre part, dans le district de Zastron, les
Boers ont fait prisonniers, dans un défilé, 120
cavaliers anglais.
Trois cents hommes et 5 officiers des fnsi-
liers du Northumberland, faits prisonniers à
Magaliésberg et relâchés par les Boers, sont
arrivés à Rustenburg.
Zeerust, 14 décembre.
On entend depuis hier matin le bruit du ca-
non dans la direction de Walkops. On croit
qu'il provient de la colonne du général anglais
Broodwood, qui est en route pour Zeerust.
A signaler qu'un grand nombre de fils télé-
graphiques de la l'égioun'ont pas été coupés
par les Boers.
Combat à Sheepherdsneck
Durban, 16 décembre.
600 Boers ont attaqué hier un convoi à Shee-
pherdsneck. Ils ont été repoussés à coups de
canon et se sont retités vers le Nord et vers le
Sud. Ils ont réussi à s'échapper, bien que pris
en flanc, et malgré un nouveau détachement
qui arrivait du Sud-Est au secours du con-
voi.
Les Anglais auraient eu 2 tués. Ils auraient
fait aux Boers 30 morts ou blessés et ils au-
raient capturé 6 chevaux, des provisions et des
fusils.
Louis et Christian Botha étaient parmi les
combattants à Vryheid. -
La marche des Boers
Du War Office:
Londres, 16 décembre.
Les troupes boers engagées à Magaliesberg,
sont divisées; une partie a pris la direction du
Sud; l'autre la direction du Nord.
Taaibosch, 14 décembre.
Des familles boers, comprenant quatre cents
personnes, venues de la région du Nord, sont
arrivées au gué de Viljoen. Le bruit court que
les Boers sont en train de passer le Vaal au
gué de Engelbrecht, non loin de Viljoen. Ce
sont sans doute des Boers du Transvaal dont
la plupart vont vers le Sud. Ces jours derniers
le nombre des Boers s'est accru ; ils sont en
grand nombre et se préparent évidemment à
attaquer le camp du général Bruce Hamilton.
Le pont du chemin de fer de Taaibosch, qui est
presque complètement terminé, est sans doute
leur point de mire.
Le général Delarey
Le war-correspondent Douglas Story publie,
dans là Daily Mail, le portrait suivant du général
Delarey, le vainqueur de Nooitgedacht :
Le général Delarey, dit M. Douglas Story, a
l'aspect d'un patriarche et les manières d'un
seigneur français du temps jadis.
Il possédait déjà, lors de la déclaration de
guerre, la réputation d'un entraîneur d'hom-
mes. En qualité de field-cornet il a servi son
pays dans toutes les guerres entreprises sur le
sol natal depuis 1852. Il était à la tête d'un
commando lorsque éclata la guerre entre l'Etat
libre et les Basoutos. En campagne, c'est un
taciturne et un modeste. Ce fut lui qui fixa les
positions des Boers à la bataille de Modder-Ri-
ver et en détermina les phases.
C'est au cours de cette bataille qu'il perdit
son fils aîné. Interrogé sur ce douloureux évé-
nement, le général répondit
— Oui, j'ai perdu mon fils au début du com-
bat. Il n'avait que quinze ans et n'était pas fort
pour son âge, mais il se trouvait partout où
j'étais, et j'estime qui •» fait son devoir. Nous
allions d'une position à l'autre, à Modder-
River, lorsque mon enfant commença à rester
un peu en arrière. Je lui demandai, en me
tournant vers lui, s'il était blessé.
— Oui, père, me répondit-il.
— Tu ferais bien, alors, de venir avec moi à
l'ambulance, lui dis-je. Et nous y allâmes.
En arrivant, il chancela et commença à se
plaindre.
-- Tu souffres, mon enfant ? lui dis-je à ce
moment.
- Oui, père.
- Serais-tu mourant ?
Oui, père.
Une demi-heure après il expirait.
Il avait été frappé à l'abdomen,
Le journaliste anglais ajoute : « Lorsque le
général Delarey eut achevé ce récit, tandis que
ses aides de camp vaquaient à leurs accupa-
tions, il bourra silencieusement sa grande
pipe, puis nous causâmes d'autres choses. 1
A peine avait-il perdu son fils aîné que le
cadet, âgé de quatorze ans, venait prendre
place à ses côtés. « Delarey est dans toute l'ac-
ception du mot un gentleman brave, courtois,
chJValeresque. »
Le général Botha
Les journaux de Londres publient la dépêche
suivante :
Sanderton, Il décembre.
Le général Botha est à Ermelo. Son attitude est
pacifique.
On croit qu'il fera prochainement des ouvertures
formelles de paix.
Il est à peine besoin de faire remarquer que
les Anglais prennent t leur désir pour la réa-
lité.
«
DUEL M~TEL
- Le New-York Herald annonoanier qu'un
dual au pistolet avait eu lieu la veille tt,.:'tre M.
Joseph Zakrzewski et M. Orlof, attaché Ù 19
légation russe à Munich. -
setyteâ éifhaoff&de balles, H. Zakrzçwsfeij
tandis qu'il tirait en l'air, était atteint à l'abdo.
meu. On le transporta immédiatement au sa-
natorium de Salzbourg, où une opération fut
tentée sans succès. M. Zakrzewski ne tarda pal
à expirer.
Il doit y avoir une erreur, tout au moins
de nom. M. Orlof ne figure pas parmi les atta-
cnés de la légation de Russie à Munich. Il n'y
existe que M. Orlowski, conseiller honoraire
de la légation.
- o :
CHEZ LES INVALIDES
Une répartition de lapins
Dernièrement, au retour d'une chasse, le
Président de la République envoya 100 lapins
aux Invalides. La répartition de ce gibier se
fit, parait-il, de façon si peu équitable que l'on
vit le général recevoir à lui seul 10 bêtes, la
colonel 5, le principal 5, le médecin chef 4, les
capitaines 3, les sœurs et le curé 15, le phar-
macien 3. etc.
Si bien qu'il est resté 1 lapin pour 7 inva.
lides 1 Ce n'est peut-être pas tout à fait co que
voulait M. Loubet, mais M.l'aumônier a été si
contentl
DANS LE 19E ARRONDISSEMENT
Notre rédacteur en chef, M. Charles Bos, dé.,
puté du 19* arrondissement, a rendu, samedi
soir, compte de son mandat au préau des Eco-
les de la rue Fessart.
Plus de cinq cents électeurs assistaient à la
réunion.
Devant cet auditoire qui l'a écouté avec la
plus grande attention et dans le calme le plus
absolu, ne l'interrompant que pour l'applaudir
avec vigueur,le citoyen Charles Bos a prononcé
un discours des plus intéressants sur la situa-
tion politique et générale de la France depuis
la constitution du ministère Waldeck-Rous-
seau « qu'il est fier d'avoir soutenu de sa plu-
me, de sa parole et de ses actes.» Il a montré
Paris, livré, il y a dix-huit mois, aux agita-
teurs professionnels et aujourd'hui paisible et
tranquille ; il a indiqué que les fonctionnaires
et les généraux de pronunqiamiento,jadis prêts
à suivre les adversaires de la République étaient
maintenant obligés de se rappeler qu'ils vivaient
sous le régime républicain. Et parlant de la
politique du gouvernement adoptée par la ma-
jorité républicaine, il a fait applaudir par se?
électeurs les actes du président du Conseil, du
citoyen Millerand, du général Ahdré, du mi-
nistère tout entier.
Au fur et à mesure que le citoyen Charles
Bos développait un nouvel ordre d'idées, les
applaudissements de l'auditoire lui démon-
traient qu'il était d'accord avec lui à propos de
la guerre aux cléricaux, de la loi sur les asso-
ciations. de l'amnistie destinée à apporter à ce
pays l'apaisement définitif, de la tactique à
adopter pour défendre la République, la rendre
solide et la faire aimer par les travailleurs en
leur donnant la caisse de retraites à laquelle
ils ont droit.
Après son discours, couvert de bravos, deux
électeurs ont, sur la loi du travail votée récem-
ment par le Parlement, posé des questions au
citoyen Charles Bos qui y a parfaitement ré-
pondu. Puis l'ordre du jour suivant a été votf
à l'unanimité, moins quatre voix de nationa-
listes, connus dans la circonscription pour leur
amour pour Déroulède et leurs opinions cléri..
cales:
« Les électeurs de la 2' circonscription du
« dix-neuvième arrondissement (Quartier d'A
« mérique) réunis au nombre do 500, au préau
« des. Ecoles de la rue Fessart, le 15 décembre
« 1900, après avoir entendu le citoyen Charles
« Bos dans son compte rendu de mandat;
« Approuvent ses votes, et le félicitent de
« son attitude nettoment républicaine et socia-
« liste à la Chambre des députés, lui renou..
« vellent leur entière confiance, et l'engagent
« à persévéror dans la voie qu'il s'est tracée,
a laquelle consiste à combattre la réaction et à
a défendre les droits des travailleurs.
« Ils adressent également au gouvernement
« leurs félicitations pour la vigilance et l'éner-
« gie qu'il a apportées à la défense des institu-
« tions républicaines, si violemment attaquées
« par les adversaires du régime actuel et lè*
« vent la séance aux cris de : Vive la Républi-
« que sociale 1 — à bas la calotte ! »
A. MERLE, POCQUET, TOUCHARP-J
président. assesseurs.
Samedi prochain, 22 décembre, le citoyen
Charles Bos rendra encore compte de son man-
dat dans le quartier du Pont de Flandre, au
préau des écoles de la rue Barbanègre.
———————————
LE MINISTRE DE LA MARINE
A TROUVILLE-DEAUVILLE
(De notre correspondant particulier)
Trouville, 16 décembre.
M. de Lanessan, ministre de la Marine.a ac-
cepté de venir présider, dimanche prochain,
23 décembre, l'assemblée du syndicat des gens
de mer, dont le président est M. Le Hoc, maire
de Deauville,
Le ministre arrivera à Trouville à 2 heures
et assistera le soir à un grand banquet auquel
toutes les notabilités de la région sont con-
viées.
M. de Lanessan recevra certainement un ac-
cueil des plus chaleureux de la part de la po-
pulation trouvillaise et du département du
Calvados tout entier en la personne de ses
représentants. — R. B.
POUR LES CRÈCHES
DU CINQUIÈME ARRONDISSEMENT
La fête annuelle. — Les polytechni-
ciens. — Des résultats
appréciables
La fête annuelle au profit de la Société mu-
nicipale des crèches du 5' arrondissement a eu
lieu hier après-midi, 84, rue de Grenelle, sou;
le patronage.de Mmes de Selves et Lépine, du
préfet de la Seine et du préfet de police.
Les bénéfices réalisés par ce!te matinée mu-
sicale et littéraire ont été affectés à la crêch&
Monge, 4, place Monge et à la crèche Sadi-Car.
not, 3, rue des Trois-Portes.
M. de Selves, empêché au dernier moment,
s'était fait représenter par M. Autran.
Dans l'assistance, très brillante: MM. le gô-,
néral de la Bâtisse, commandant l'Ecole poly-
technique ; Charles Gras, député ; Albert
Meurgé. maire de l'arrondissement; Gucret,
Langeron, Pierrote, adjoints; les membres du
conseil d'administration de la société; une dé-
légation nombreuse de polytechniciens qui únt
accompagné de gracieuses demoiselles pour
faire des quêtes dont le total a dépassé 500 fr.,
soit 200 fr. de plus que l'an dernier.
Après le discours de M. Autran,qui a félicité
l'Œuvre de la médaille d'argent obtenue pal
elle à l'Exposition universelle, M. Meurgé.
maire, a fait appel à la charité de ses concis
toyens a pour assurer aux petits enfants dont
les parents travaillent au dehors, des soins
maternels et un foyer assaini par l'hygiène
moderne, ce qui est le but de la société muni*
cipale des Crèches. »
Après ces deux discours, le concert a iwz
rnencé avec le concours de la musique du iOè'
fitt!.a_n'_erj(l dirigée car U. Xiiiriel.
f <;-- ~-/-J 1
JJm J CINQ CENTIMES
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNAL
131, rue Montmartre, 131
fit chez MM. LAGRANGE, CERF&CI&
6, place de la Bourse, 6.
Adresse Télégraphique : XIX* SIÈCLE — PARIS
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De 4 à 8 heures du soir et de 10 heures du soir à 1 heure du matin
No 11239. — Mardi 18 Décembre 1900
29 FRIMAIRE AN 108
ADMINISTRATION : 131, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats à l'administrateur
NOS LEADERS
DU P ATRIOTISMB
Dans une des belles pièces de ses im-
mortels Châtiments, Victor Hugo dit
qu'à certains moments de l'Histoire les
mots perdent leur signification ordi-
naire par la façon dont on les em-
ploie.
Il me semble, que nous sommes reve-
nus à un de ces moments.
L'esprit de parti, les passions et les
intérêts- car ceux-ci jouent leur rôle
dans nos discordes — font si bien que
les mots de notre langue française,
pourtant claire, disent tout autre chose
que ce qu'ils devraient vouloir dire, du
moins pour quelques-uns.
Je prends, par exemple, le mot « pa-
triotisme ».
Que signifie ce mot?
Il signifie deux choses, indissoluble-
ment liées entre elles.
L'une, c'est que le citoyen digne de
ce nom doit, en tout temps, à toute
heure, être prêt à faire le sacrifice de ses
intérêts particuliers, celui de sa vie
même, à l'intérêt supérieure de la patrie,
c'est-à-dire de la collectivité d'hommes
de sa race, de sa langue, de son groupe-
ment national.
La seconde, qui me parait tout à fait
indiscutable aussi, c'est que ce citoyen
doit souhaiter que la patrie soit, non
seulement heureuse, mais glorieuse et
honorée, ce qui ne peut être obtenu
dans le jugement de l'Histoire, que si
les actes publics de la nation sont ins-
pirés par des idées de justice et d'hon-
nêteté.
Ainsi ont toujours pensé les patriotes
de tous les pays.
- Or, de notre temps, nous avons vu
surgir une classe nouvelle de patriotes
qui ont changé tout cela.
Ils commencent par déclarer que le
patriotisme est une chose à eux, qui
leur appartient à l'exclusion de quicon-
que, dont ils font leur métier et leur
marchandise et dont ils ont apporté au
monde une définition et un usage nou-
veaux.
Depuis deux ou trois ans, les évé-
nements mettent en pleine lumière
ce patriotisme de nouvelle mode. Il
n'y a pas de jour qui ne nous ap-
porte un exemple de ses singulières fa-
çons.
Aujourd'hui,par exemple,c'est l'affai-
re de M. Turpin.
Nous autres, patriotes de vieux jeu,
nous avions appris à penser que, lors-
qu'un homme peut, par son talent,for-
tifier l'armement national, le premier
devoir d'un ministre de la guerre, c'est
de s'attacher cet homme, de vouloir
qu'il ne travaille que pour son pays.
L'argent dépensé pour aider A ses tra-
vaux nous paraît de l'argent bien dé-
pensé, de celui qu'on ne doit pas chi-
caner.
Sans entrer dans un ancien débat, il
est parfaitement clair que lorsque M.
Turpin inventa la mélinite et offrit son
invention et les inventions accessoires
qui venaient avec elle, au ministère de
la guerre, on ne lui fit pas l'accueil
qu'on aurait dû lui faire. :
Par inintelligence ou par pédanterie
professionnelle, — je ne vais pas plus
loin — les militaires découragèrent ce
« civil ».
Or, on raconte qu'aujourd'hui le mi-
nistre de la guerre a pris à la solde de
l'Etat l'inventeur du canon à la méli-
nite et lui a donné les moyens de tra-
vailler à perfectionner notre arme-
ment.
Que ferait un patriote « vieux jeu »,
s'il apprenait ce secret d'Etat ?
Il approuverait la chose et la tairait.
Il est inutile, en effet, que l'inventeur
soit signalé, de façon à être espionné.
Et que voyons-nous ?
Les mêmes journaux qui, étant alors
opposants à la République, blâmaient
le ministère de la guerre d'avoir décou-
ragé M. Turpin, le blâment encore au-
jourd'hui de l'encourager ! Simplement
pour cette raison : qu'ils sont encore
opposants à la République, sous la
forme nationaliste et qu'ils sont les
ennemis du général André!
Les patriotes « vieux jeu » ont cette
conception de l'armée que tous les offi-
ciers doivent y être unis par une cama-
raderie et une fraternité égalitaires, lais-
sant à chacun le droit de penser, en
son for intérieur, ce qu'il veut, mais
supérieures aux préjugés de classe, aux
dissidences religieuses. Par conséquent,
un officier français est pour eux un
Dfficier avant tout, un soldat, et il im-
porte peu qu'il soit juif, protestant,
athée, musulman ou catholique, pourvu
qu'il soit ce soldat sur qui la patrie peut
Dompter.
Les néo-patriotes n'ont pas de telles
idées, sans doute trop simples. Ils s'ac-
cordent le droit de savoir ce qu'un offi-
cier pense sur la divinité de Jésus-
Christ ou sur le divorce et, si ses idées
ne leur conviennent pas, ils le mettent
en quarantaine, brisant par là l'unité
morale de l'armée qui est la condition
essentielle de sa force.
Les patriotes « vieux jeu» estiment
que si la discipline doit être sévère dans
I armee, les lois d'exception qui créent
Bo statut oersonnel aux soldAts doivent.
qu'il s'agisse d'un général ou d'un fu-
silier, être appliquées par des tribu-
naux qui respectent les formes de la
justice.
Les néo-patriotes (remarquez que je
ne m'occupe pas de la culpabilité ou
de l'innocence de M. Dreyfus) mettent
à la tête de leur parti M. le général
Mercier, qui, en dissimulant des piè-
ces qui appartenaient au dossier de la
défense aussi bien qu'à celui de l'accu-
sation, a commis le crime de forfai-
ture.
Ils votent des épées « d'honneur !! »
— au colonel Henry que rien ne m'em-
pêchera d'appeler un faux témoin par
usage de pièces sciemment fausses et
fabriquées.
Les patriotes « vieux jeu » veulent
que le drapeau français soit toujours
honoré en ne couvrant jamais que des
actes honorables.
Ils ne veulent pas, par conséquent,
que fût-ce vis-à-vis des nègres du Sou-
dan ou des Chinois, même Boxers, des
cruautés, massacres, pilleries, ventes
d'esclaves, viols, puissent être impuné-
ment commis. Ils demandent la puni-
tion des auteurs de semblables crimes,
quand il s'en produit, et se font gloire
de les dénoncer. Que la femme de César
soit soupçonnée ou non, ça leur est
égal ; ils ne veulent pas que le drapeau
tricolore soit soupçonné d'avoir jamais
ressemblé au drapeau noir des bouca-
niers et des pirates.
Les néo-patriotes ne sont pas de cet
avis. Ils ont été jusqu'à défendre Voulet
et Chanoine, traîtres à l'armée, parce
que l'un d'eux était le fils d'un homme
qui, politiquement, avait trahi le minis-
tère dont il faisait partie.
Et, pour que la confusion des choses
et des mots soit complète, les néo-pa-
triotes nous accusent de manquer de
patriotisme !
Laissez-moi rire !
Henry Fouquier
Nous publierons demain un article
de M. Olivier Bascou.
L'ALCOOL
Je me suis occupé à diverses
reprises, du privilège des bouil-
leurs de cru que consacre la
nouvelle loi sur les boissons.
Je rappelle qu'à ce propos, je
disais que l'empoisonnement
général, déjà si inquiétant, des
populations de l'Ouest, allait être continué
dans des proportions toujours grandissan-
tes. Et j'ajoutais que dans les pays du Midi,
où jusqu'à ce jour, les habitants jouissent
d'une réputation de sobriété méritée, l'em-
poisonnement allait être commencé par ce
fait que la production du vin dépassant les
besoins de la consommation locale et de la
vente, le surplus de la récolte serait trans-
formé en alcool.
Or, je trouve dans le Temps de ce soir
une statistique des plus intéressantes et de
laquelle il résulte que les régions les plus
alcoolisées, parce que c'est là qu'on con-
somme le plus d'alcool, sont incontesta-
blement les régions où existent les bouil-
leurs de cru.
Ainsi la ville française où l'on boit le
plus d'alcool est Le Havre, 17 litres 43 par
habitant, plus de 2 millions d'hectolitres
pour 120,000 habitants. Après viennent
Cherbourg avec 16 litres 39 par tête d'habi-
tant; Rouen, avec 16 litres 22; Caen,avec 14
litres 18; Le Mans, avec 11 litres 36 et Lo-
rient avec 10 litres 65, toutes villes qui se
trouvent dans des départements où le bouil-
lage s'exerce sur une énorme échelle.
Si l'on songe que la loi votée par la
Chambre laisse en franchise, 20 litres d'al-
cool à chaque bouilleur de cru (et ils sont
800,000), on s'aperçoit tout de suite que
cette réserve pour une famille de cinq per-
sonnes, représente à peine le quart des be-
soins habituels de cette famille. La fraude
va donc se faire dans des proportions in-
connues jusqu'à ce jour, puisque le droit est
porté de 156 25 à 220 fr. l'hectolitre. Et la
régie se disant d'ores et déjà impuissante à
la prévenir, ne la réprimera pas.
Par contre, ce Paris contre lequel ont
tant fulminé les producteurs de vins et les
bouilleurs de cru, sous le prétexte qu'il s'in-
toxiquait d'alcool avec ses nombreux bars
et marchands de vins, n'en boit que six li-
tres treize par habitant. Toujours l'histoire
de la paille et de la poutre.
Mais aussi, un Parisien boit plus de vin
qu'un Clermontois, qu'un Bordelais, qu'un
Dijonnais, qu'un Limousin, qu'un Troyen
et qu'un Tourangeau et presque autant
qu'un Toulousain et un Nimois. — Ch. B.
Voir nos PRIMES-ÈTRENNES
en 3' page.
UNE VICTOIRE RÉPUBLICAINE
Les efforts des nationalistes — et l'on sait ce
que sont leurs efforts : mensonges, intimida-
tions, scandales — auront été vains. Les Ré-
publicains, hier, à la Caisse des Ecoles du
XVII* arrondissement, ont remporté une vic-
toire comme nous voudrions leur en voir rem-
porter plus souvent dans ces quartiers où la
réaction a si étonnamment triomphé aux élec-
tions municipales.
La liste du conseil d'administration sortant
repasse avec près de quatre cents voix de ma-
jorité, comme vont le prouver ces chiffres d'ail-
leurs non revus et pouvant par conséquent su-
bir des modifications légères de quelques uni-
tés seulement.
Nombre de sociétaires. 2.674
Nombre de votants 1.906
M aj orité. , , , 954
La liste du Conseil d'administra-
tion sortant est élue avec une
moyenne de i. 124 voij;
tandis que la liste patronnée !
par MM. Jousselin, Pugliesi-
Conti, - Jkepelletier, conseillers
municipaux ationaleux,D'a ob*
tffiu au'une ny>F**me df •• 360 vois
CAUSERIE
PEDAGOGIQUE
UNE CIRCULAIRE, S. V. P.
Navrante contradiction. - La tolérance
laïque prise pour de la faiblesse.
- Passons des paroles aux
actes. — L'exemple du gé-
néral André. — Faites
exécuter vos ordres.-
Un danger national
Il serait temps de faire cesser un scandale
public. Un très grand nombre de fonction-
naires, la moitié peut-être, ne veulent confier
l'éducation de leurs enfants qu'aux écoles pri-
vées, c'est-à-dire aux établissements en con-
currence — autant dire en guerre — avec ceux
de l'Etat.
Serviteurs du gouvernement, ils le combat-
tent en contribuant -au succès de ses adversai-
res. Au lieu de lui être dévoués entièrement,
ils le trahissent en dehors de leurs fonctions.
Ils paient en ingratitude les bienfaits qu'ils
ont reçus de lui. Car la fonction qu'ils exercent
ne leur était pas due ; ils l'ont sollicitée. Leur
nomination est une faveur, puisque c'est un
choix. Beaucoup d'autres l'attendaient en même
temps qu'eux. lis l'ont reçue avec joie ; ils
l'ont fêtée. Ils ont remercié l'Etat!. Quelques
années après,ils prétendent ne pouvoir confier
qu'à ses rivaux l'éducation de leurs enfants.
Une indulgence excessive
Le gouvernement en sourit, comme un
homme très bon, très fort et très doux raillé
par un garçonnet mal élevé. Il leur pardonne.
C'est un tort. Sa tolérance ressemble à la fai-
blesse ; elle est prise pour telle. Elle compro-
met l'avenir, car les enfants, chez les Bons
Pères, sont élevés dans le mépris ou la haine
des idées républicaines. Le gouvernement en-
fin se déconsidère lui-même en permettant à
ses fonctionnaires de ne pas respecter toutes
ses institutions, en tolérant qu'ils offrent en
public un exemple contraire à celui qu'ils de-
vraient donner.
Il serait nécessaire que M. Waldeck-Rous-
seau leur signifiât nettement sa volonté. Il a
dit à Toulouse : « .,. le service de l'Etat n'est
« pas une profession, c'est une fonction ; il ne
« suffit pas d'y mettre de la résignation, il y
« faut du dévouement, et si son enseignement
« blesse une croyance, comment n'épt'ouve-t-on
« pas un scrupule au moins égal à le ser-
« mr ? »
C'est bien dit. Mais il ne faut pas se conten-
ter de parler, il faut agir. Le ministère s'est
défini lui-même un ministère d'action répu-
blicaine. Il ne doit pas être seulement un mi-
nistère de langage républicain. Son mérite ne
serait pas considérable. Le grand point est de
transformer ses intentions en actes. Tous ceux
qui l'ont applaudi jusqu'ici le soutiendront.
Le général André a fort bien commencé. Que
ses collègues l'imitent et continuent.
Une circulaire bien formelle
Une circulaire s. v. p.,Messieurs les Ministres
pour inviter d'une façon formelle vos fonction-
naires à ne plus faire partie de la clientèle clé-
ricale : les plus belles déclarations, les ordres
les meilleurs ne font rien tant qu'ils restent
vagues. C'est le défaut de la circulaire envoyée
le 7 novembre dernier par le Président du Con-
seil aux préfets. Quand on veut être obéi, il
faut préciser ce qu'on ordonne et tenir la main
à l'exécution de ce qu'on demande.
M.Viviani disait fort justement à la tribune,
lors de l'interpellation sur la politique générale:
« Il y a une autre mesure que M. le Président
« du Conseil aurait pu appliquer. Il suffisait
« que chaque ministre, par une brève et éner-
« gique circulaire, fit savoir aux fonctionnaires
« supérieurs de son administration qui feraient
« élever leurs enfants dans les établissements
« rivaux de ceux de l'Etat, que ce ne seraient
« pas leurs enfants qui seraient frappés, mais
« eux-mêmes, tout de suite, à l'heure présente,
« dans leurs personnes.»
L'offensive républicaine
M. Viviani a raison. Il ne suffit pas d'as-
surer l'avenir en s'efforçant, par le projet de
loi sur le stage scolaire, de recruter des fonc-
tionnaires sincèrement républicains. Si admi-
nistrer c'est prévoir, c'est aussi veiller au pré-
sent. Or, il existe actuellement un grand nom-
bre de gens qui, rétribués pour servir l'Etat,
servent ses adversaires. C'est un danger. D'ur-
gence il faut le parer. Le gouvernement doit
faire, suivant sa promesse,acte, non seulement
de défensive, mais encore d'offensive républi-
caine.
Le ministère se trouve dans la situation d'un
patron qui a des employés infidèles ; payés par
lui, ils servent ses concurrents.
Va-t-il avoir peur de leur dire ; « Vous êtes
indignes de ma couflance; je vous chasse ! »Son
manque de courage entretiendrait une situa-
tion pénible dont souffre notre enseignement
national. Cette situation devrait prendre fin.
C'est l'avis de M. Viviani. Tous les républi-
cains pensent comme lui — que n'est-il minis-
tre ! — Armand Depper.
LES COCHERS DE L'URBAINE EN GRÈVE
La moyenne fixée par quinzaine. -
Avant le Jour de l'An. — Un ma-
lentendu.
Les cochers de la Compagnie l'Urbaine se
sont mis en grève hier matin; il n'est sorti que
13 voitures du dépôt de la Maison-Blanche et
2 fiacres de celui de la rue Vauvenargues. Il
semble que la cessation du travail soit due
principalement à un malentendu entre la direc-
tion et les ouvriers, et il est probable qu'elle ne
se prolongera pas.
Depuis plusieurs mois, un modus vivendi
était intervenu entre les cochers et la Compa-
gnie. Au lieu de fixer la moyenne quotidienne-
ment suivant l'usage admis par la plupart des
loueurs, on fixait, à l'Urbaine, une moyenne
fixe au début de chaque quinzaine. Cette
moyenne était adoptée après discussion entre
les délégués des cochers et les représentants de
la Compagnie.
Lors de la dernière entrevue, la délégation
des ouvriers proposa la moyenne de 15 francs
pour la dernière quinzaine de décembre. Mais
le directeur déclara que le système de la
moyenne uniforme par quinzaine ne pouvait
être appliqué du 15 au 31 décembre, parce que
la dernière semaine de ce mois offrait aux co-
chers des chances de bénéfices exceptionnels, à
cause de l'approche du Jour de l'An. Il pro-
posa, en conséquence, une échelle de moyen-
nes quotidiennes jusqu'au 31 décembre. Cette
échelle partait de la somme de 13 francs pour
aboutir, par augmentations successives, à 18
francs, ce qui donnait pour la dernière quin-
zaine de décembre une moyenne générale de
14 fr. 92, bien inférieure à la moyenne du
mois corresnondant dans les années nrécéden.
tes. - -- ---n-_-
Les dilégués demandèrent à soumettre la
proposition à leurs mandants. A l'unanimité
elle fut repoussée et, le directeur de l'Urbaine
n'ayant pas voulu céder, la grève générale fut
décidée.
Les grévistes ont fait distribuer à la porte de
tous les dépôts une circulaire accusant l'Ur-
baine de vouloir, par un moyen détourné,
supprimer le système qu'ellD avait naguère J'
iccfioté ai de tendre à revenir au JJlode de igj
fixation quotidienne de la moyenne, en usage
dans les autres compagnies et chez les autres
loueurs.
D'autre part, la Compagnie a fait placarder
dans tous les dépôts une affiche faisant con-
naître les conditions proposées par le conseil
d'administration.
La réunion d'hier
Les cochers ont tenu une réunion, hier après-
midi, à la Bourse du Travail, salle des Grèves.
Elle était présidée par M. Roche, ayant
comme assesseurs NM. Lafond et Gallot, avec
M. Blançon comme secrétaire.
Les cochers ont résolu de demander une di-
minution de 2 fr. 50 par jour.
Voir à la 3e page
les DERNIÈRES DÉPÊCHES
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
ELECTION LÉGISLATIVE
Département des Basses-Pyrénées
Inscrits 17.500 — Votants 11.581
MM. D'Iriartd'Etchepare,rép. 7.800 voix Elu
Decombejean, national. 2.022
Cazenave, socialiste. 1.306
Nouvelle victoire, pour la République et pour
la démocratie. Après Toulon, Pau. Le pays
montre nettement en quelle défaveur il tient
l'incohérent nationalisme.
———————————— ————————————
UN MYSTÈRE A LA CROIX-VERTE
Aux environs d'Argenteuil. — Coupé
saccagé.— Cocher disparu.- Est-ce
un crime «?
Au hameau de la Croix-Verte, à trois kilo-
mètres d'Argenteuil, des ouvriers ont trouvé
hier matin, un coupé abandonné sur le côté
gauche d'une route. Tous les accessoires de la
voiture ayant quelque valeur avaient été en-
levés : les lanternes, le tablier, les coussins,etc.
La plaque au nom du propriétaire avait été
également soustraite; le cheval dont les voleurs
avaient coupé les traits, avait disparu.
Une tache brune a été remarquée sur le
siège du cocher: serait-ce une tache de
sang ?
Le seul indice positif que possède pour l'ins-
tant M. Blanc, commissaire de police, c'est
une inscription trouvée sur une pièce de fer-
ronnerie établissant que le coupé a été fabri-
qué dans une carrosserie de Chantilly.
———————————— 0 ————————————
ARRESTATION D'UNE BANDE
Série de cambriolages à Asniêres. —
Galants bandits. — 9 arrestations.
En trois jours avaient été successivement
mis à sac, à Asnières, un magasin de bijoute-
rie, avenue d'Argenteuil; un pavillon, rue
Mortinat et la villa de M. et Mme Legré, 12,
rue Dupsourd,
Hier soir, au cours d'une rafle faite aux
abords de la gare, des jeunes femmes furent
arrêtées.
Elles dénoncèrent les individus qui leur
avaient fait cadeau de superbes dessous, M.
Kien, commissaire de police, accompagné du
sous-brigadier Macler, des agents Micholin,
Michod et Kermann, fit une descente dans un
hôtel meublé de la rua-Raspail, à Bois-Colom-
bes, où habitait la bande.
Ont été arrêtés et conduits au Dépôt, les
nommés: Adrien Chasles, dit Dudule, 21 ans,
qui passe pour le chef ; son frère Louis Chas-
les, dit Petit-Louis. 22 ans; Jean Baude, dit
Baptiste, 20 ans ; Henri Tournois, dit Beau-
Frisé, 19ans; Alphonse ToussaiL" 18 ans, dit
Kiki; Louise Thiébaut, dite La plus Belle, 17
ans ; Jeanne Lemah.. t, dite la Lessive, 19 ans,
Renée Kircheving, dite l'Avocate, 18 ans ; Phi-
lomène Legoff, 21 ans, dite la Taupe,
— , ————————— ———————————
UN AUTEL DES DRUIDES EN SUISSE
M. Bosshard, l'archéologue suisse bien connu,
a découvert dans les environs de Monthey, un
autel qui a dû servir aux Druides.
Ce monument, construit tout entier en mar-
bre, a son front tourné vers l'Est et se trouve
à l'extrémité d'un tèrtre en forme d'amphi-
théâtre,
Au milieu du tertre se trouve un dolmen
qui représente le dieu Thor, le Jupiter des
Gaulois. Cinq autres petits monolithes repré-
sentent des divinités celtiques de second
ordre.
le.
UNE FÊTE PATRIOTIQUE
Aux Folies-Marigny. — Pour nos
soldats de Chine.
La fête organisée, comme nous l'avons dit,
par le groupe du 2' arrondissement de l'Union
des femmes de France (Croix-rouge française),
au bénéfice des soldats français du corps expé-
ditionnaire en Chine, a obtenu, hier après-
midi, le plus vif succès. Quinze cents per-
sonnes environ étaient réunies, dès une heure,
au théâtre des Folies-Marigny.
Dans l'assistance, très brillante, nous avons
pu reconnaître Mmes André,femme du ministre
de la Guerre, Vavasseur, Dussaud, Marest,
l'active directrice du groupe du 2e arrondisse-
ment, que chacun tenait à féliciter, ainsi que
se3 collaboratrices, Mmes Fainchon, directrice
adjointe, Mounet et Prévost, secrétaires ;
Chardon, Dessoudeix, Garreaud, Goure, Ky-
boutz, Levallois, Mallet, G. Martin, Mesureur,
Mounet, Renard, Reteaud, membres du comité
administratif.
Parmi les assistants, se trouvaient égale-
ment : MM. de Colonjon, directeur de l'Enre-
gistrement et du timbre du département de la
Seine ; G. Martin, président de la Chambre
syndicale de la dentelle; le docteur Boulou-
mié ; Trélat, ancien député ; le commandant
Apte, Dans la salle, parmi de nombreux offi-
ciers, on reconnaissait plusieurs représentants
de l'état-major du ministre de la guerre.
M. Expert-Belançan, sénateur, maire du
13' arrondissement, présidait la réunion.
Le docteur Léon-Petit, a fait une très intéres-
sante conférence sur l'œuvre de l'Union des
femmes de Franco, et sur l'aide très efficace
que cette admirable association peut apporter
au service de la Santé militaire dans les expé-
ditions lointaines.
1 Après la conférence, très applaudie, a com-
mencé un concert auquel ont participé Mmes
Marie Laurent, de Mérani, Chapart, Beer,
Arbel, Brindeau, Edmée de Buffon, Louise
et Blanche Mante, Grain d'Or, Lebey ,
Mendès; MM. Hayot, Seguy, Piroia, Renard,
etc.
La musique du 104* de ligne prêtait son con-
cours à la fête. Son choral a chanté la Fête au
Village.
M. Pikaert tenait le piano.
Les assistants ont témoigné à plusieurs re-
prises, par des ovations, aux artistes, le plaisir
qn'ils goûtaient au concert très artistiquement
ordonné.
L'année dernière, la fête du groupe du deu-
xième arrondissement avait procuré à l'Union
un bénéfice de 1,200 francs. Mme J, Marest. la
directrice, estime que, cette fois. le résultai
aura été dépassé» -
LA GUERRE
AU TRANSVAAL
LES SUCCÈS DES BOERS
Les Boers prennent de nouveau l'offen-
sive. — Nouveaux combats. — Enne-
mis généreux. — Les prisonniers
anglais remis en liberté. — Gran-
des pertes en matériel pour les
Anglais
DANS LE SUD-AFRICAIN
La victoire des Boers
Londres, 15 décembre.
Voici des détails officiels reçus sur l'enga-
gement du général Clements:
Les quatre compagnies de Northumberland
capturées par les Boers ont tenu bon jnsqu'à
l'épuisement de leurs munitions.
La colonne d'attaque se composait de 2,000
hommes, tandis que 1,000 Boers attaquaient le
camp anglais.
La colline a été enlevée à 6 heures du ma-
tin.
Le général Clements s'est retiré en bon ordre,
mais une énorme quantité de matériel de trans-
port a été perdue.
Un parlementaire boer est arrivé à Com-
mando-Nek ; il annonce que le fils du général
Joubert a été tué et que les pertes des Boers
sont élevées.
- Autres combats
Londres, 16 décembre.
On annonce officiellement que les pertes an-
glaises à Vryhreid le 10 décembre ont été 6
tués, 16 blessés grièvement, et 30 manquants,
dont 1 officier.
Les Boers ont eu 100 tués ou blessés.
On annonce que les Anglais ont repoussé le
13 décembre, de Scheeperg-Neck 600 Boers et
leur ont pris une grande quantité d'armes. Les
Anglais ont eu 2 tués.
D'autre part, dans le district de Zastron, les
Boers ont fait prisonniers, dans un défilé, 120
cavaliers anglais.
Trois cents hommes et 5 officiers des fnsi-
liers du Northumberland, faits prisonniers à
Magaliésberg et relâchés par les Boers, sont
arrivés à Rustenburg.
Zeerust, 14 décembre.
On entend depuis hier matin le bruit du ca-
non dans la direction de Walkops. On croit
qu'il provient de la colonne du général anglais
Broodwood, qui est en route pour Zeerust.
A signaler qu'un grand nombre de fils télé-
graphiques de la l'égioun'ont pas été coupés
par les Boers.
Combat à Sheepherdsneck
Durban, 16 décembre.
600 Boers ont attaqué hier un convoi à Shee-
pherdsneck. Ils ont été repoussés à coups de
canon et se sont retités vers le Nord et vers le
Sud. Ils ont réussi à s'échapper, bien que pris
en flanc, et malgré un nouveau détachement
qui arrivait du Sud-Est au secours du con-
voi.
Les Anglais auraient eu 2 tués. Ils auraient
fait aux Boers 30 morts ou blessés et ils au-
raient capturé 6 chevaux, des provisions et des
fusils.
Louis et Christian Botha étaient parmi les
combattants à Vryheid. -
La marche des Boers
Du War Office:
Londres, 16 décembre.
Les troupes boers engagées à Magaliesberg,
sont divisées; une partie a pris la direction du
Sud; l'autre la direction du Nord.
Taaibosch, 14 décembre.
Des familles boers, comprenant quatre cents
personnes, venues de la région du Nord, sont
arrivées au gué de Viljoen. Le bruit court que
les Boers sont en train de passer le Vaal au
gué de Engelbrecht, non loin de Viljoen. Ce
sont sans doute des Boers du Transvaal dont
la plupart vont vers le Sud. Ces jours derniers
le nombre des Boers s'est accru ; ils sont en
grand nombre et se préparent évidemment à
attaquer le camp du général Bruce Hamilton.
Le pont du chemin de fer de Taaibosch, qui est
presque complètement terminé, est sans doute
leur point de mire.
Le général Delarey
Le war-correspondent Douglas Story publie,
dans là Daily Mail, le portrait suivant du général
Delarey, le vainqueur de Nooitgedacht :
Le général Delarey, dit M. Douglas Story, a
l'aspect d'un patriarche et les manières d'un
seigneur français du temps jadis.
Il possédait déjà, lors de la déclaration de
guerre, la réputation d'un entraîneur d'hom-
mes. En qualité de field-cornet il a servi son
pays dans toutes les guerres entreprises sur le
sol natal depuis 1852. Il était à la tête d'un
commando lorsque éclata la guerre entre l'Etat
libre et les Basoutos. En campagne, c'est un
taciturne et un modeste. Ce fut lui qui fixa les
positions des Boers à la bataille de Modder-Ri-
ver et en détermina les phases.
C'est au cours de cette bataille qu'il perdit
son fils aîné. Interrogé sur ce douloureux évé-
nement, le général répondit
— Oui, j'ai perdu mon fils au début du com-
bat. Il n'avait que quinze ans et n'était pas fort
pour son âge, mais il se trouvait partout où
j'étais, et j'estime qui •» fait son devoir. Nous
allions d'une position à l'autre, à Modder-
River, lorsque mon enfant commença à rester
un peu en arrière. Je lui demandai, en me
tournant vers lui, s'il était blessé.
— Oui, père, me répondit-il.
— Tu ferais bien, alors, de venir avec moi à
l'ambulance, lui dis-je. Et nous y allâmes.
En arrivant, il chancela et commença à se
plaindre.
-- Tu souffres, mon enfant ? lui dis-je à ce
moment.
- Oui, père.
- Serais-tu mourant ?
Oui, père.
Une demi-heure après il expirait.
Il avait été frappé à l'abdomen,
Le journaliste anglais ajoute : « Lorsque le
général Delarey eut achevé ce récit, tandis que
ses aides de camp vaquaient à leurs accupa-
tions, il bourra silencieusement sa grande
pipe, puis nous causâmes d'autres choses. 1
A peine avait-il perdu son fils aîné que le
cadet, âgé de quatorze ans, venait prendre
place à ses côtés. « Delarey est dans toute l'ac-
ception du mot un gentleman brave, courtois,
chJValeresque. »
Le général Botha
Les journaux de Londres publient la dépêche
suivante :
Sanderton, Il décembre.
Le général Botha est à Ermelo. Son attitude est
pacifique.
On croit qu'il fera prochainement des ouvertures
formelles de paix.
Il est à peine besoin de faire remarquer que
les Anglais prennent t leur désir pour la réa-
lité.
«
DUEL M~TEL
- Le New-York Herald annonoanier qu'un
dual au pistolet avait eu lieu la veille tt,.:'tre M.
Joseph Zakrzewski et M. Orlof, attaché Ù 19
légation russe à Munich. -
setyteâ éifhaoff&de balles, H. Zakrzçwsfeij
tandis qu'il tirait en l'air, était atteint à l'abdo.
meu. On le transporta immédiatement au sa-
natorium de Salzbourg, où une opération fut
tentée sans succès. M. Zakrzewski ne tarda pal
à expirer.
Il doit y avoir une erreur, tout au moins
de nom. M. Orlof ne figure pas parmi les atta-
cnés de la légation de Russie à Munich. Il n'y
existe que M. Orlowski, conseiller honoraire
de la légation.
- o :
CHEZ LES INVALIDES
Une répartition de lapins
Dernièrement, au retour d'une chasse, le
Président de la République envoya 100 lapins
aux Invalides. La répartition de ce gibier se
fit, parait-il, de façon si peu équitable que l'on
vit le général recevoir à lui seul 10 bêtes, la
colonel 5, le principal 5, le médecin chef 4, les
capitaines 3, les sœurs et le curé 15, le phar-
macien 3. etc.
Si bien qu'il est resté 1 lapin pour 7 inva.
lides 1 Ce n'est peut-être pas tout à fait co que
voulait M. Loubet, mais M.l'aumônier a été si
contentl
DANS LE 19E ARRONDISSEMENT
Notre rédacteur en chef, M. Charles Bos, dé.,
puté du 19* arrondissement, a rendu, samedi
soir, compte de son mandat au préau des Eco-
les de la rue Fessart.
Plus de cinq cents électeurs assistaient à la
réunion.
Devant cet auditoire qui l'a écouté avec la
plus grande attention et dans le calme le plus
absolu, ne l'interrompant que pour l'applaudir
avec vigueur,le citoyen Charles Bos a prononcé
un discours des plus intéressants sur la situa-
tion politique et générale de la France depuis
la constitution du ministère Waldeck-Rous-
seau « qu'il est fier d'avoir soutenu de sa plu-
me, de sa parole et de ses actes.» Il a montré
Paris, livré, il y a dix-huit mois, aux agita-
teurs professionnels et aujourd'hui paisible et
tranquille ; il a indiqué que les fonctionnaires
et les généraux de pronunqiamiento,jadis prêts
à suivre les adversaires de la République étaient
maintenant obligés de se rappeler qu'ils vivaient
sous le régime républicain. Et parlant de la
politique du gouvernement adoptée par la ma-
jorité républicaine, il a fait applaudir par se?
électeurs les actes du président du Conseil, du
citoyen Millerand, du général Ahdré, du mi-
nistère tout entier.
Au fur et à mesure que le citoyen Charles
Bos développait un nouvel ordre d'idées, les
applaudissements de l'auditoire lui démon-
traient qu'il était d'accord avec lui à propos de
la guerre aux cléricaux, de la loi sur les asso-
ciations. de l'amnistie destinée à apporter à ce
pays l'apaisement définitif, de la tactique à
adopter pour défendre la République, la rendre
solide et la faire aimer par les travailleurs en
leur donnant la caisse de retraites à laquelle
ils ont droit.
Après son discours, couvert de bravos, deux
électeurs ont, sur la loi du travail votée récem-
ment par le Parlement, posé des questions au
citoyen Charles Bos qui y a parfaitement ré-
pondu. Puis l'ordre du jour suivant a été votf
à l'unanimité, moins quatre voix de nationa-
listes, connus dans la circonscription pour leur
amour pour Déroulède et leurs opinions cléri..
cales:
« Les électeurs de la 2' circonscription du
« dix-neuvième arrondissement (Quartier d'A
« mérique) réunis au nombre do 500, au préau
« des. Ecoles de la rue Fessart, le 15 décembre
« 1900, après avoir entendu le citoyen Charles
« Bos dans son compte rendu de mandat;
« Approuvent ses votes, et le félicitent de
« son attitude nettoment républicaine et socia-
« liste à la Chambre des députés, lui renou..
« vellent leur entière confiance, et l'engagent
« à persévéror dans la voie qu'il s'est tracée,
a laquelle consiste à combattre la réaction et à
a défendre les droits des travailleurs.
« Ils adressent également au gouvernement
« leurs félicitations pour la vigilance et l'éner-
« gie qu'il a apportées à la défense des institu-
« tions républicaines, si violemment attaquées
« par les adversaires du régime actuel et lè*
« vent la séance aux cris de : Vive la Républi-
« que sociale 1 — à bas la calotte ! »
A. MERLE, POCQUET, TOUCHARP-J
président. assesseurs.
Samedi prochain, 22 décembre, le citoyen
Charles Bos rendra encore compte de son man-
dat dans le quartier du Pont de Flandre, au
préau des écoles de la rue Barbanègre.
———————————
LE MINISTRE DE LA MARINE
A TROUVILLE-DEAUVILLE
(De notre correspondant particulier)
Trouville, 16 décembre.
M. de Lanessan, ministre de la Marine.a ac-
cepté de venir présider, dimanche prochain,
23 décembre, l'assemblée du syndicat des gens
de mer, dont le président est M. Le Hoc, maire
de Deauville,
Le ministre arrivera à Trouville à 2 heures
et assistera le soir à un grand banquet auquel
toutes les notabilités de la région sont con-
viées.
M. de Lanessan recevra certainement un ac-
cueil des plus chaleureux de la part de la po-
pulation trouvillaise et du département du
Calvados tout entier en la personne de ses
représentants. — R. B.
POUR LES CRÈCHES
DU CINQUIÈME ARRONDISSEMENT
La fête annuelle. — Les polytechni-
ciens. — Des résultats
appréciables
La fête annuelle au profit de la Société mu-
nicipale des crèches du 5' arrondissement a eu
lieu hier après-midi, 84, rue de Grenelle, sou;
le patronage.de Mmes de Selves et Lépine, du
préfet de la Seine et du préfet de police.
Les bénéfices réalisés par ce!te matinée mu-
sicale et littéraire ont été affectés à la crêch&
Monge, 4, place Monge et à la crèche Sadi-Car.
not, 3, rue des Trois-Portes.
M. de Selves, empêché au dernier moment,
s'était fait représenter par M. Autran.
Dans l'assistance, très brillante: MM. le gô-,
néral de la Bâtisse, commandant l'Ecole poly-
technique ; Charles Gras, député ; Albert
Meurgé. maire de l'arrondissement; Gucret,
Langeron, Pierrote, adjoints; les membres du
conseil d'administration de la société; une dé-
légation nombreuse de polytechniciens qui únt
accompagné de gracieuses demoiselles pour
faire des quêtes dont le total a dépassé 500 fr.,
soit 200 fr. de plus que l'an dernier.
Après le discours de M. Autran,qui a félicité
l'Œuvre de la médaille d'argent obtenue pal
elle à l'Exposition universelle, M. Meurgé.
maire, a fait appel à la charité de ses concis
toyens a pour assurer aux petits enfants dont
les parents travaillent au dehors, des soins
maternels et un foyer assaini par l'hygiène
moderne, ce qui est le but de la société muni*
cipale des Crèches. »
Après ces deux discours, le concert a iwz
rnencé avec le concours de la musique du iOè'
fitt!.a_n'_erj(l dirigée car U. Xiiiriel.
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