Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-11-22
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 22 novembre 1882 22 novembre 1882
Description : 1882/11/22 (A12,N3978). 1882/11/22 (A12,N3978).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
Douzième année.— N°3978 Prix du numéro à Paris: 15 centimes :d Départements: 20 centimes
Mercredi 22 Novembre 1882
mou 1
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
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Italien 89 25, 55.
Egypte. 336 35,33, 12, 37.
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Panama.—466 87.
Lots turcs. ? 55, 53,53,12.
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PARIS, 21 NOVEMBRE 1882
Hier, la commission du budget, après
voir entendu l'honorable M. Hérisson,
a décidé de maintenir au budget ex-
traordinaire de 4883 le gros chiffre de
488 millions de travaux publics ; à l'ai-
de de la dette flottante, on subvien-
dra aux ressources qui manqueront. M.
Hérisson, a allégué la nécessité de ne
pas arr les constructions de che-
mins de Ifer en cours d'exécution. Ce
n'est peut-être pas bien sage. Du mo-
ment qu'on rompait la convention avec
la Compagnie d'Orléans, il nous semble
qu'il aurait fallu se résoudre à un ra-
lentissement des travaux publics. Au
surplus, la question sera débattue de-
vant la Chambre. En attendant, quel-
que opinion que l'on puisse avoir sur
les meilleurs procédés à choisir pour
équilibrer le budget extraordinaire, une
-hose est cfaire et certaine, elle éclate
à tous les yeux : c'est que depuis quel-
que temps nous nous sommes laissé em-
porter beaucoup plus vite qu'il n'eût
fallu sur la pente des. dépenses, et que
tout nous engage à enrayer, si nous
voulons être prudents.
A cet égard, M. P. Leroy-Beaulieu
dans le Journal des Débats, et, tout
dernièrement, M. Léon Say dans le
Journal des Economistes, ont publié des
avertissements qu'on peut taxer de
¡pessimisme, et dont certaines parties
nous semblent exagérées et poussées
au noir, mais qui n'en appellent pas
moins la plus sérieuse attention des
pouvoirs publics. La conclusion de M.
Léon Say nous paraît dictée par le bon
sens même, c'est qu'il est « absolument
déraisonnable de voter un budget de
dépenses extraordinaires si l'on ne peut
pas ou si l'on ne veut pas en CIéer les
ressources ». Eh! des ressources, on en
aurait pour le budget extraordinaire si
le Parlement voulait bien examiner
dans un esprit d'ordre et d'économie
tous les projets et propositions qui peu-
vent entraîner de nouvelles dépenses.
Les dépenses même les plus justifiées
s'accroissent, il faut le dire aussi, avec
une facilité désespérante, parce qu'il y
a prodigalité partout : prodigalité dans
la construction des chemins de fer qui
coûtent 240,000 francs par kilomètre au
lieu de 150,000 francs que le plan Frey-
Icinet avait prévusprodigalité dans les
Constructions de maisons d'école qui
coûteront un milliard si l'on n'y met
ordre, etc., etc. il sembleque l'on donne
aujourd'hui sans compter, comme si la
Itichesse publique était inépuisable. D'au-
tre part, il existe un mal grave que si-
gnale M. Léon Say, ce sont les mauvai-
ses conditions dans lesquelles s'opère la
rentrée de l'impôt indirect. Les dénon-
ciations et l'abus des recommandations,
d'après M. Léon Say, seraient la plaie
de notre administration financière ;
parmi les nouveaux agents, il s'en trouve
beaucoup qui sont incapables ou fai-
bles, et les anciens agents ont tous plus
eu moins peur d'être compromis. Aussi
le nombre des procès-verbaux et con-
statationsde contraventions diminue-L-il
dans des proportions incroyables. «En
réalité, dit M. Léon Say, il n'y a plus
de répression, et la fraude devient de
droit commun. » Dans ces conditions,
il n'est pas surprenant que l'impôt indi-
rect rentre si mal.
La conclusion de M. Léon Say est
moins noire que ne le feraient supposer
ses prémisses, et l'honorable ancien mi-
nistre estime que « cette ère de diffi-
cultés pourra être franchie beaucoup
plus aisément qu'on ne pense ». Oui,
mais il faut vouloir, et vouloir avec fer-
meté. De sages avis seront, d'ailleurs,
nous n'en doutons point, donnés à la
Chambre au cours de la discussion du
budget. Espérons que la majorité ré-
publicaine saura prendre des résolu-
tions serieuses et qu'elle saura surtout
e'y tenir.,
EUG. LLÉBSRT.
——————————— ——————-———-
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
Paris, 20 novembre 1882.
Nous allons vous conter la chose la
plus étonnante, la plus extraordinaire, la
plus incroyable, la plus invraisembla-
ble, etc., etc. (pour la suite, consulter
les lettres de Mme de Sévigné), et qui
cependant n'est que la vérité vraie.
Le budget des postes et télégraphes a
failli être attaqué !
Jadis, lorsqu'on voulait parler d'un mi-
nistre comblé par les dieux du jour, on
disait : « Gâté comme M. Cochery. »
Journaux de gauche et journaux de droite
chantaient à l'envi les louanges de M.
Ctechery ; pour lui, la commission du
budget n'avait que de douces paroles, et
la Chambre que des sourires. Un jour
survint M. Maret qui, endoctriné par quel-
ques ex-employés mécontents, et agréable-
ment chatouillé peut-être à l'idée de se
voir élever une réduction de piédestal
dans l'Intransigeant, se résolut à rompre
avec la tradition et à dévoiler toutes les
turpitudes du budget des postes et télé-
graphes.
Maigre champion, à vrai dire !
M. Henry Maret est tout simplement
piteux à la tribune. Cet homme, qui a
de l'esprit au bout de sa plume, n'est pas
capable d'assembler deux phrases, de
vive voix, même quand il connaît la
question qu'il traite ; jugez ce qu'il
peut advenir quand il n'en connaît pas
le premier mot. Aussi M. Maret se resi-
gne-t-il à lire, au milieu de l'indifférence
générale, un petit opuscule, sorte de dos-
sier que d'autres lui ont composé. Sur
les bancs du bas, quelques collègues, en-
tre autres M. Ranc, lui prêtent attention
durant dix minutes ; mais cette attention
a quelque chose de terriblement mo-
queur, et, dans le sourire qui erre sur
les lèvres, on déchiffre cette pensée :
« Ah ! c'est là Maret ? »
Le fait est que M. Maret, qui a décou-
vert des bus effroyables dans le bud-
get des postes et télégraphes ne s'est pas
senti, en état de formuler un seul amen-
dement et demande ingénument le ren-
voi à la commission.
Vous devinez si M. Cochery a beau jeu
en face d'un tel adversaire, qui critique
par procuration ! En vérité, on ne dit pas
plus galamment aux gens : « Monsieur,
vous ne savez pas le premier mot du sujet
que vous abordez. »
M. Maret avait eu la malencontreuse
pensée de déposer une demande de scru-
tin sur ce renvoi à la commission. Elle a
jeté un véritable désarroi dans l'Extrême
Gauche où bien des gens se souciaient
médiocrement de se rendre ridicules à la
suite du deputé des Batignolles; M. Clé-
menceau notamment s'y est refusé avec
une énergie telle qu'il a fait modifier du
bleu au blanc le vote déjà émis par son
entourage.
Et, finalement, M. Maret a recueilli 14
voix contre 452.
A partir de ce moment, M. Cochery
s'est vu couvert de fleurs, de fleurs, de
fleurs. On a dû en faire venir de Nice, -
par colis postal.
Dans le budget des affaires étrangères,
un chapitre avait été réservé. C'est celui
quia trait à l'ambassade de Rome.
Cet ajournement a permis aujourd'hui
à la Chambre de recommencer la discus-
sion du budget des cultes, en mettant à
l'air quelques aperçus moisis sur la dé-
nonciation du Concordat.
M. Raspail supprime notre ambassade
près le saint-siège. C'est un homme à
principes, mais aussi dénué d'éloquence
que de finesse. M. Turquet, rapporteur,
est chargé de lui faire la conduite, en le
houspillant avec les arguments de l'an
dernier.
Résultat du scrutin : 339 voix contre
161.
Surgit alors M. Madier Montjau qui
est aussi un homme à principes, mais
dont le radicalisme ne dédaigne pas les
leçons de l'opportunisme. Il se contente
de réduire le crédit et de remplacer
notre ambassadeur à Rome par un chargé
d'affaires au titre concordataire. C'est le
système Roche.
Et nous voilà lancés dans une discus-
sion de droit international. Le pape est-
il un souverain, au sens international du
terme ? Qu'est-ce qui constitue une sou-
veraineté ? Comment un captif pourrait-
il être un souverain auprès duquel on
accrédite un ambassadeur ?
Il est certain que M. Duclerc n'est pas
encore familiarisé avec la Chambre.
M. le président du conseil fournit ses rai-
sons toutes sèches, sans leur faire escorte
de fioritures oratoires; en outre, habitué
qu'il est aux débats calmes, les rumeurs
sourdes ou les exciamations gouailleuses
de l'Extrême Gauche l'interloquent et
effarouchent dans sa cervelle l'expression
juste. Le début n'a pas été brillant, bien
que la réponse fourmillât d'arguments.
Et simplement, naturellement, sans
penssr dire quelque chose d'extraor-
dinaire, il termine ainsi : .« Quant à
moi, je ne pourrais accepter la conduite
des affaires étrangères sans un ambassa-
deur à Rome. »
A ces mots, M. Madier-Montjau ful-
mine, et son exaltation est telle qu'un
instant, lui aussi, il perd le fil de ses pen-
sées tumultueuses.
M. Madier-Montjau, nature bouillan-
te, a besoin de se posséder; pour M.
Duclerc, au contraire , tempérament
froid, un fouettement de sang n'est point
une mauvaise chose. La seconde reprise
de M. le président du conseil a été supé-
rieure à la première, bien que rembour-
rée des niêiies arguments. -. -.
En somme, aerriere M. Maaier-Mom-
jau, on a mené grand tapage ; M. le prési-
dent du conseil n'a été appuyé que mol-
lement. Comment ces sentiments vont-ils
se chiffrer au vote?. De la façon la plu-
drôle du monde : 339 voix contre l'amens
dement, 147 pour. Il y a un déchet de 14
voix sur le vote précédent ! La Chambre,
a l'air de se lasser du système Roche.
Des gens qui savent tout ce qui se
passe — parfois même quand ça ne se
passe pas — nous affirment qu'à la fin de
la séance la demande d'enquête sur les
événements de Montceau-les-Mines et de
Lyon a été déposée sur le bureau de la
Chambre.
C'est bien possible. Mais l'opération a
été exécutée tellement àla sourdine que
nul ne s'en est aperçu. En tout cas, l'ur-
gence n'a pas été demandée., Que nous
voilà loin des rodomontades d'il y a
qumz&jmjes i
pAuti LAFARGTTÏ.
FILLES ET GARÇONS
Quand on se promène à travers la
Grèce moderne et que, rencontrant un
paysan, on lui demande : « Combien
as-tu d'enfants ? » s'il répond: « Cinq »,
cela veut dire qu'il a cinq garçons. Pour
savoir le total de là famille, il faut ajou-
ter une seconde question : « Et com-
bien de filles ? » -
Ce souvenir de voyage déjà lointain
m'est revenu à l'esprit en lisant une
nouvelle publiée ces jours derniers et
qui n'a pas été démentie par les jour-
naux religieux. Le roi d'Espagne vient
d'être père pour la seconde fois, et le
pape Léon XIII avait accepté l'honneur
de servir de parrain à l'entant. Mais
l'enfant s'est trouvé être un-3 fille au
lieu du garçon espéré, et dès lors il a
fallu changer de combinaison. Un pape,
selon les coutumes de l'Eglise, peut
avoir des filleuls, mais il n'accepte pas
de filleules; sa dignité de pontife souve-
rain ne lui permet pas de servir de par-
rain même à une infante, dans le
royaume très ^catholique où cette in-
fante peut devenir reine un jour.
Le christianisme est sorti de l'Orient,
et il en garde aujourd'hui encore la
marque. L'une des idées les plus chères
aux civilisations orientales, un principe
sur lequel ont reposé toutes les sociétés
asiatiques, anciennes ou modernes, c'est
la supériorité de l'homme, c'est l'infé-
riorité de la femme. Il n'est pas un pe-
tit Français, élevé à respecter sa mère
à l'égal de son père, qui puisse, en li-
sant l'Evangile, n'être pas scandalisé
lorsqu'il voit de quel ton Jésus y parle
à Marie, sa mère, dans le récit des no-
ces de Cana, par exemple. L'étonne-
ment et le scandale cessent lorsque
plus tard on connaît mieux les mœurs
de la Palestine, et que l'on se rend
compte de ce que sont là-bas les rap-
ports d'une mère avec son fils âgé de
trente ans. Marie' avait oublié son rôle
de femme, et Jérsus ne fait que son de-
voir d'homme, en le lui rappelant. Ail-
leurs, dâris-lvangile, il est parlé des
douleurs de l'enfantement que la mère
oublie bien vite dans sa joie et son or-
gueil, en se disant : « Un fils m'est
né! » Si" l'enfant est'une fille, il semble
que la pauvre mère. ait souffert la mort
en pure perte. j
Le christianisme s'est peu à peu
transformé sous l'influence des idées de
l'Occident et des idées germaniques. Le
temps -n'«st plus où t~~e~e~é~
nissait gravement pour discuter si. les
femmes ont une âme ou non. Le para- !
dis leur est ouvert comme aux hommes;
on iasinue même qu'll.es y entreront'
en beaucoup plus grand nombre que les
hommes, pratiquant beaucoup mieux
qu'eux ici-bas les devoirs de la piété. Le
culte de Marie a grandi démesurément :
il fait aujourd'hui concurrence au culte
rendu à Dieu même par les fidèles. La
Vierge fait actuellement beaucoup plus
de miracles que son fils. Il s'est trouvé
des chrétiens sincères, et même des
théologiens, pour s'eftrayer des progrès
de ce qu'ils ont appelé la mariolatrie, et
qui leur a paru une corruption, non sans
péril, de la vraie doctrine -chrétienne.
Aujourd'hui les sacrés cœurs de Jésus
et de Marie vont le plus souvent asso-
ciés et comme sur le même rang.
On le voit pourtant, il subsiste tou-
iours, dans le catholicisme, d'ineflaça- 1
bles traces de la supériorité de l'homme,
de l'infériorité de la femme. L'homme
seul est prêtre, seul il consacre l'hostie,
seul il absout au tribunal de la péni-
tence, seul il administre tous les sacre-
ments, seul il gouverne et dirige l'E-
glise. 11 communique avec Dieu direc- !
tement, il le représente ; la femme ne
peut communiquer avec Dieu que par
le concours d'un médiateur, qui est
l'homme. On a souvent signalé le mépris
peu dissimulé de la femme., qui est le
plus souvent au fond de tous les juge-
ments du prêtre. Ce mépris ne vient
pas seulement de ce que la femme est
pour lui l'incessante .tentation, le péché,
la mère du péché, le complice de Satan
dans le paradis terrestre ; il vient sur-
tout de la dignité qua le prêtre sent en
lui-même et dont la femme est incapa-
ble par sa nature. Elle n'est pas son
égale, elle est un être subordonné, dé-
pendant, inférieur.— Une fille doit être
baptisée tout comme un garçon ; elle
aura comme lui un parrain et une mar-
raine ; mais, en plein dix-neuvième
siècle encore, et fût-elle fille d'un roi,
elle ne peut aspirer, paraît il, à l'hon-
neur d'avoir un pape pour parrain.
CHARLES BIGOT..
■■ 'i i i I I ii ■
Nouvelles parlementaires
La commission du budget a tenu hier une
séance importante pour statuer définitive-
ment sur les moyens à employer pour sub-
venir à l'insuffisance du budget de 1883.
La commission a d'abord entendu M. Hé-
risson, ministre des travaux, publics.
M. Hérisson a déclaré qu'il maintenait,
d'une part, son évaluation à 60 millions au
maximum pour la disponibilité à reporter de
1882 sur 1883, et, d'autre part, l'intégralité
du crédit de 488 millions demandé en 1883
pour les grands travaux publics. Les lignes
de chemins de fer en construction s'élèvent
à 6,000 kilomètres* ét, pour les mener à
terme, il faudrait leur consacrer le double
du crédit de p 283 millions alloué pour 1.883,
bien loin qu'on puisse le restreindre.
Le ministre .des travaux publics repouss6
donc toute réduction et consum seulement à
ne pas commencer de travaux nouveaux,
sauf nécessité absolue, et de se borner à pour-
) siij^pe le plus activement possible les tra-
vaux en cours d'exécution.
En présence de cette opposition du mi-
nistre et des explications fournies par lui, M.
Ribot a retiré sa proposition de réduction de
30 millions. La commission a repoussé à la
presque unanimité la proposition de M. Hu-
got tendant à réduire de 100 millions le crédit
des travaux publics en 1883 ; elle a maintenu
pour ce chapitre le crédit de 488 millions, et
enfin décidé que les insuffisances du budget
de 1883 seront imputées sur les ressources de
la dette flottante.
<
« *
On a procédé hier à la nomination d'une
commission de li membres, relative à la
question du Congo.
Les commissaires nommés sont :
MM. Paul Bert, Périn, Ansart, Bizot de
Fontenoy, Clovis Hugues, Gcrville-Réache,
Rouvier, Turquet, Dreyfus,' Guillot (Isère),
Villain.
La commission s'est aussitôt réunie ; elle a
émis le vœu qu'une commission scientifique
et commerciate, composée de jeunes gens,
soit formée pour accompagner M. de Brazza
et qu'un lieutenant lui soit adjoint pour le
seconaerans ses travaux.
La commission a ensuite entendu l'explo-
rateur français, qui lui a dit que son désir
était que la conquête du Congo fût exclusi-
vement une conquête pacifique et que ce
n'était qu'à cette condition qu'il y avait cer-
titude de réussite.
M. de Brazza s'est en outre plaint au sujet
du retard apporté à la conclusion de cette
affaire ; il a fait ressortir que M. Stanley était
d e k-ti et qu'il importait, dans l'intéru.
de il InceJ d'apporter la plus grande dili-
gence à la solution de cette intéressante
question. L'oboeetif que l'on se propose est
de ne pas laisser implanter un nouveau pa-
villon sur la rive droite du Congo ; du reste,
déjà, en i836, le roi Louis-Philippe avait pro-
testé contre un acte de ce genre du gouver-
nement portugais.
La commission entendra demain MM. les
ministres des affaires étrangères et des
finances, de façon à ce que le rapport de M.
tiouvier soit déposé jeudi.
La discussion immédiate sera demandée,
afin que le Sénat puisse en être saisi sa-
medi.
« —
« *
M. Ernest Lefèvre a déposé hier, sur le bu-
reau de la Chambre des députés, au nom de
ses collègues de l'Extrême Gauche et au sien,
la demande d'enquête parlementaire sur les
événements de Montceau-les-Mines et de
Lyon. -
Voici le texte de l'exposé des motifs 4e
cette proposition : ,
cc Messie Mrs,
» les événements qui se sont accomplis
récemment à Montceau-les-Mines et à Lyon,
et au sujet desquels des. instructions judi-
ciaires ont été ouvertes, fi'onfc.point été con-
sidérés par le gouvernement' au simple
point de vue des actes spéciaux pour les-
quels des accusés sont actuellement pour-
suivis ou cherchés.
« gaiwarnawMntii i'îfcdie®- aha:
.1 péril social, et c'est dans ce sentiment que,
par là déclaration qu'il vous a lue il y a
quelques jours, il vous a conviés à assurer le
.respect de l'ordre et a affirmé que vous ne
voudriez pas permettre qu'abusant jusqu'au
crime de la facilité des lois des inconnus sans
passé, sans titres, sans services, sans cer-
tificat , d'origine, de véritables malfaiteurs,
colportent partout la sédition et la menace,
intimident les gens paisibles, paralysent le
travail et s'acharnent à déconsidérer la Ré-
publique pour la perdre.
» De semblables paroles, messieurs, ne
sauraient passer sans éveiller l'attention de
la Chambre.
» Il est évident d'un côté qu'un gouverne-
ment qui dénoncerait ainsi un péril social,
nous ne disons pas saus y croire, mais en se
méprenant sur son existence ou en en exa-
gérant les faits dans l'intérêt de sa politi-
que, ne pourrait conserver la confiance du
Parlement, et il no nous paraît pas moins
manifeste d'autre part que si dans certains
milieux déterminés il existait une situation
telle que le gouvernement, dans une proposi-
tion quelconque, eùt raison de dire que des
inconnus sans passé, sans services et sans
certificat d'origine, suffisent à y paralyser le
travail et à y déconsidérer la République,
il appartiendrait et il incomberait à la
Chambte .de rechercher au poiat de vue po-
litique et au point de vue social la situation
qui lui serait ainsi signalée.
» Nous ne croyons pas à un péril social
que l'oû conjure avec des commissaires de
police ot des pontons de transport,
» En conséquence, messieurs, nous avons
l'honneur de vous proposer le projet de ré-
solution suivant :
Projet de résolution
»Article 1er. Une commission de onze mem-
bresra nommée dans les bureaux à l'effet
de rechercher, par voie d'enquête et par tous
les moyens qu'elle jugera utiles, ies carac-
tères politiques et sociaux, ainsi que les
causes des événements de Montceau-les-
Mines et de Lyon.
»Art. 2. La commission sera investie, pour
remplir sa mission, des pouvoirs les plus
étendus qui-appartiennent aux commissions
d'enquête parlementaire.
M et sigrié. Ernest Lefèvre, Desmons, Tony
.::. Révillon, E. Girodet, Camille
: Pelletan, B en j. Raspail, Ch.
; Beauquier, Barodet, A. Lai-
i.. sant, Henry Maret, Clovis Hu-
- - gues, Datas, Clémenceau,
Gourmeaux, Roque.»
• «
La commission chargée par l'Union répu-
blicaine d'étudier la législation minière a
tenu séance hier à cinq heures. Elle a en-
tendu et adopté le rapport de M. Waldeck-
Rousseau, approuvant la création d'experts
ouvriers et de conseils de prud'hommes mixtes
demandés par les ouvriers mineurs du bassin
de la Loire.
m
¥
M. Antonin Proust a dû avoir hier soir un
entretien avec M. le ministre de l'in-
struction publique et M. le maire de Nancy
au sujet de la conservation dela porte Saint-
Georges à Nancy. Si satisfaction n'est pas
donnée à l'avis émis par la commission des
monuments historiques, M. Proust et M.
Clovis Hugues interpelleront aujourd'hui le
ministre à ce sujet.
*
* * ■
On a distribué hier le projet de revision
de M. Andrieux.
La-base de la proposition est la Constitu-
tion américaine avec des pouvoirs plus éten-
dus pour le Sénat, i, aurait à donner son
assentiment pour la dortiination et la iVO-
> cation des ministres. Ceux-ei ne seraient res-
ponsables que devant le président de la Ré-
publique.
A. L.
————————— ——————-—.
INFORMATIONS
M. Grévy a eu hier matin à déjeuner, à
l'Elysée, le duc de Fernan-Nunez, le prin-
ce de Hohenlohe, M. Mollard et deux ou
trois autres personnes. Le président de la
République et ses invités sont partis, à
onze heures et quart, pour aller chasser
dans le bois de Marly.
Le président de la République a reçu
dimanche une députation des Sociétés de
gymnastique, dont la prochaine réunion
doit avoir lieu à Angoulême dans quel-
ques mois.
La députation a été présentée par le
maréchal Canrobert et d'autres sénateurs
et députés des départements du Sud-
Ouest.
M. le président de la République a reçu
hier matin M. le baron de Courcel, notre
ambassadeur à Berlin, qui doit quitter
Paris demain mardi pour rejoindre son
poste.
M. Tir m an, gouverneur. général
gérie, est de retour à Alger.
M. Victor de Lesseps a quitté Paris,
viâ Brindisi, pour aller rejoindre son
poste d'agent supérieur de la Compagnie
de Suez en Egypte.
Les négociations engagées avec les am-
bassadeurs malgaches traînant en lon-
gueur et ne paraissant pas aboutir à un
résultat satisfaisant, le ministre de la
marine vient de donner l'ordre d'armer
un bâ-timent du port de Toulon.
Un contre-amiral ira prochainement
avec ce croiseur prendre le commande-
ment de notre station navale du canal
de Mozambique.
-
Hier, à midi, a été célébré à l'Oratoire
du Louvre le mariage religieux de M.
Jean Psichari, agrégé de l'Université,
avec Mlle Noémie Renan, fille de l'illustre
académicien. Les témoins étaient, pour
l'époux, MM. Egger et Queux de Saint-
Hilaire; pour la mariée, le docteur Mar-
jolin et le grand chimiste Berthelot.
Dans l'assistance qui remplissait le
temple, on remarquait de nombreux
membres de l'Institut, des professeurs
du Collège de France, MM. Puvis de
Chavannes, Delaunay, Calmann Lévy,
Gustave Moreau, Dietz, Ch. Reade, etc.
* tmertîeuxtfeHre cérémonie a en lieu, à
deux heures, à l'église grecque de la rue
Daru.
Par décret en date du 19 novembre
1882, M. Jéanmaire, docteur ès lettres,
inspecteur , d'académie en résidence à
Toulouse, a été nommé recteur de l'aca-
démie de Besançon, en remplacement de
M. Jacquinet, admis sur sa demande à
faire valoir ses droits à la retraite.
M. Accarias, inspecteur général des
Facultés de droit, président du jury chargé
d'apprécier les résultats du concours ou-
vert le 17 juillet dernier entre tous les
élèves de troisième année des Facultés
de droit de l'Etat, vient d'adresser son
rapport sur le concours à M. le ministre
de l'instruction publique.
Le sujet mis au concours était : « De la
vente et de l'hypothèque de la chose
d'autrui. »
Cinquante-trois élèves ont remis des
compositions d'une valeur et d'un mérite
différents.
A la suite de l'examen auquel il s'est
livré, le jury a décerné comme suit les
récompenses dont il disposait :
1er prix : M. Paul Pic, de la Faculté de
Lyon;
2° prix : M. Antoine Baumann, de la
Faculté de Lyon ;
pa mention : M. L.-F.-R. Rougier, de
la Faculté de Lyon ;
2e mention : M. Pierre Doutrebeau, de
la Faculté d'Aix ;
3e mention: M. Louis Barthélémy, de la
Faculté de Toulouse ;
4e mention: M. François Geny, de la
Faculté de Rennes ;
5e mention : M. Louis Guittou, de la
Faculté de Toulouse.
-
1
Quelques-uns de nos confrères ont an-
nonce que le comité des gens de lettres
avait envoyé 300,000 francs à la commis-
sion des auteurs dramatiques pour sa part
dans les bénéfices de la loterie. Ce chiffre
n'est pas tout à fait exact. C'est à 336,000
francs que s'élève la part des auteurs dra-
matiques ; la Société des gens de lettres
a gardé un peu plus de 1 million.
Le Temps convient aujourd'hui, malgré
son affirmation de la veille, que décidé-
ment l'agence Havas avait raison de rec-
tifier une de ses nouvelles. Voici la note
qu'il publie à ce sujet :
Nous avons donné, il y a quelques jours,
des renseignements sur l'indisposition pas-
sagère qui a atteint M. le président de la
République, et nous avons, à ce propos,
parlé d'un déjeuner auquel assistait M. An-
drieux.
Nous avons maintenu hier, contre un dé-
menti un peu trop péremptoire de l'agence
Havas, notre récit anecdotique, qui n'avait,
d'ailleurs, à aucun titre, 1 importance que
certains journaux ont voulu lui donner.
M. le président de la République nous a
fait l'honneur de nous faire savoir aujour-
d'hui que c'est par erreur que nous avons
mis dans sa bouche une appréciation quel-
conque du discours de M. Andrieux.
Aussitôt que la Chambre aura adopté le
projet de ratification du traité conclu en-
tre le roi du Congo et M. Savorgnan de
Brazza, ce dernier sera promu officier de
la Légion d'honneur.
M, le ministre de la guerre vient d'à-
dressôT^u^géaéraux et chefs de corps une
circulaire au sujet de la discipline et de la
tenue des troupes.
En voici les dispositions essentielles :
Paris, 12 novembre.
Mon cher général,
Par une circulaire du 3 mai dernier, je
vous ai prié de rappeler les corps d'infante-
rie à l'exécution de la règle générale qui
prescrit de terminer les exercices en ordre
dispersépar quelques mouvements en ordre
serré, « l'observation de cette disposition
étant éminemment favorable au maintien
de l'esprit de discipline et de la cohésion ».
Au moment de l'arrivée sous les drapeaux
d'une nouvelle classe, il me paraît utile de
donner un caractère plus général à cette re-
commandation et de signaler particulière-
ment à votre attention certaines parties du
service dont l'exécution, quand elle est ab-
solument correcte, est la preuve manifeste
d'une solide instruction et d'une excellente
discipline.
La régularité de la tenue, pour tous et en
toutes circonstances, que les militaires soiteit
dans le service ou hors du service, démontra
que les esprits sont façonnés à l'obéissance,
et que chacun a le respect de soi-mêm iJ et
des règlements. Elle doit être l'objet de la
surveillance incessante des officiers géné-
raux et des chefs de corps.
Les marques extérieures de -respect n#
consistent pas seulement dans l'exélltion.
correcte du salut ou du mouvement prescrit,
mais encore et surtout dans l'attitude mili-
taire et respectueuse du subordonné.
0 0 'è}.
Les supérieurs exigeront sévèrement M3- „
marques de respect, et, se rappelant auo
c'est surtout par leur exemple qu'ils contri-
buent à assurer la discipline, ils rendront
toujours le salut, dans les formes réglemen-
taires.
Dans l'intérieur des garnisons, les corvées,
les détachements avec ou sans armes doi.
vent être formés et marcher comme à la ma-
nœuvre, chacun conservant la place qui lui
est assignée par le règlement.
Le ministre insiste particulièrement
sur les soins à donner aux exercices en
ordre dispersé et en ordre serré, qui
doivent être exécutés, les premiers sans
« négligence » ni « abandon », les seconds
« rapidement et avec ensemble » ; sur' le
service des places dans lequel peuvent
se développer le sentiment de la respon-
sabilité et l'esprit d'initiative. La circu-
laire ajoute en manière de conclusion :
En résumé, il faut exiger irnpérieusement\
dans toutes les réunions, dans toutes les
prises d'armes, dans tous les actes de la vio
militaire, cette correction de tenue, cette
régularité d'aspect et cette précision de
mouvementé qui donnent à une troupe une
haute idée de sa valeur et prouvent qu'elle
est commandée avec intelligence et fer-
meté.
Je compte, mon cher général, sur votre
expérience et votre dévouement pour obte-
nir ce résultat.
-Je -suis convaincu que nous réussirons à
l'atteindre en faisant appel aux qualités mo-
rales de la grande majorité de nos soldats,
et en réprimant sévèrement les fautes com-
mises par les natures rebelles.
rsous développerons ainsi, chez nos jeunes
troupes, l'esprit d'émulation, le sentiment d)
la dignité personnelle, le respect de l'uni-
forme, l'amour du drapeau; et nous les for-
merons rapidement à la discipline et à la
pratique de toutes les vertus militaires
qui doivent distinguer l'armée de la Répu-
blique.
BILLOT.
-Nob»
NOUVELLES MARITIMES
Par décret présidentiel :
M. le lieutenant de vaisseau Cordier (Ro-
bert-Charles-M.-Emmanuel) est Dommé au
commandement du Sagittaire, destiné à re-
monter le Congo anssi loin que faire so
pourra.
M. le lieutenant de vaisseau Pradier (Geor-
ges-Hélie) est nommé au commandement
du transport à hélice la Moselle.
M. le lieutenant de vaisseau Viala (Junior)
est nommé au commandement de l'aviso de
flott-ille à roues la Trombe, en Cochinchino.
On vient d'apprendre la mort de MM. les
lieutenants de vaisseau Dumas et Raunicr.
trésoriers des invalides de la marine, à
Dieppe.
Pendant le séjour de l'Aspic à Syra, il s'est
produit un douloureux événement. Ce navira
a perdu son médecin de 2e classe, M. Lus-
saud. La cérémonie funèbre a ej,6 célébrée
le 6 novembre à Syra, avec le 'concours des
autorités grecques, en présence de vingt-
quatre marins de son bâtiment en armes.
Le corps a été reçu à la cathédrale par
l'évêque de Syra.
L'amirauté anglaise vient de commander à
l'industrie privéa l'un des plus forts cuiras-
sés qui aient jamais été construits; c'est un
bâtiment à barbette, avec deux hélices ju-
melles en acier, et qui doit être construit
dans les ateliers de la Thames Iron Com-
pany, de Blackwal. Il portera le nom de
Benbow.
Ce bâtiment, du port de 10,000 tonneaux,
sera muni de machines de 7,500 chevaux do
force et pouvant en développer jusqnà ua
maximum de 9,500. Il portera, d'abord, qua-
tre canons de 60 tonnes ; mais on a l'inten-
tion de lui mettre ultérieurement, à bord,
une artillerie de plus fort calibre-.
Le coût total de cet immense bâtiment,
coque et machines, s'élèvera, au moment où
il quittera les chantiers des constructeurs,
à près de 60(5,000 livres sterling.
Un vaisseau du même type, leCamperdoion,
a été commencé, il y a peu de temps, dans
l'arsenal de Portsmouth.
CHRONIQUE
Les journaux de Lyon nous ont appris
que la police venait d'arrêter dans celte
ville une trentaine d'anarchistes. Des
papiers nettement compromettants au-
raient été saisis au domicile de quel-
ques-uns des inculpés. 11 résulterait de
ces papiers que l'Internationale existe
toujours en France, en dépit (le la loi
Dufaure. Elle se serait simplement
Mercredi 22 Novembre 1882
mou 1
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
REDACTION
l'adresser au Secrétaire de la Rédaction
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16, rue Cadet, 1S
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Turc .i li 50, 45, 47.
Italien 89 25, 55.
Egypte. 336 35,33, 12, 37.
Banque ottomane. 722, 21, 26, 25,62.
Panama.—466 87.
Lots turcs. ? 55, 53,53,12.
Extérieure. 25 516, 713-2, 9132.
Actions Rio 607, 606 87.
PARIS, 21 NOVEMBRE 1882
Hier, la commission du budget, après
voir entendu l'honorable M. Hérisson,
a décidé de maintenir au budget ex-
traordinaire de 4883 le gros chiffre de
488 millions de travaux publics ; à l'ai-
de de la dette flottante, on subvien-
dra aux ressources qui manqueront. M.
Hérisson, a allégué la nécessité de ne
pas arr les constructions de che-
mins de Ifer en cours d'exécution. Ce
n'est peut-être pas bien sage. Du mo-
ment qu'on rompait la convention avec
la Compagnie d'Orléans, il nous semble
qu'il aurait fallu se résoudre à un ra-
lentissement des travaux publics. Au
surplus, la question sera débattue de-
vant la Chambre. En attendant, quel-
que opinion que l'on puisse avoir sur
les meilleurs procédés à choisir pour
équilibrer le budget extraordinaire, une
-hose est cfaire et certaine, elle éclate
à tous les yeux : c'est que depuis quel-
que temps nous nous sommes laissé em-
porter beaucoup plus vite qu'il n'eût
fallu sur la pente des. dépenses, et que
tout nous engage à enrayer, si nous
voulons être prudents.
A cet égard, M. P. Leroy-Beaulieu
dans le Journal des Débats, et, tout
dernièrement, M. Léon Say dans le
Journal des Economistes, ont publié des
avertissements qu'on peut taxer de
¡pessimisme, et dont certaines parties
nous semblent exagérées et poussées
au noir, mais qui n'en appellent pas
moins la plus sérieuse attention des
pouvoirs publics. La conclusion de M.
Léon Say nous paraît dictée par le bon
sens même, c'est qu'il est « absolument
déraisonnable de voter un budget de
dépenses extraordinaires si l'on ne peut
pas ou si l'on ne veut pas en CIéer les
ressources ». Eh! des ressources, on en
aurait pour le budget extraordinaire si
le Parlement voulait bien examiner
dans un esprit d'ordre et d'économie
tous les projets et propositions qui peu-
vent entraîner de nouvelles dépenses.
Les dépenses même les plus justifiées
s'accroissent, il faut le dire aussi, avec
une facilité désespérante, parce qu'il y
a prodigalité partout : prodigalité dans
la construction des chemins de fer qui
coûtent 240,000 francs par kilomètre au
lieu de 150,000 francs que le plan Frey-
Icinet avait prévusprodigalité dans les
Constructions de maisons d'école qui
coûteront un milliard si l'on n'y met
ordre, etc., etc. il sembleque l'on donne
aujourd'hui sans compter, comme si la
Itichesse publique était inépuisable. D'au-
tre part, il existe un mal grave que si-
gnale M. Léon Say, ce sont les mauvai-
ses conditions dans lesquelles s'opère la
rentrée de l'impôt indirect. Les dénon-
ciations et l'abus des recommandations,
d'après M. Léon Say, seraient la plaie
de notre administration financière ;
parmi les nouveaux agents, il s'en trouve
beaucoup qui sont incapables ou fai-
bles, et les anciens agents ont tous plus
eu moins peur d'être compromis. Aussi
le nombre des procès-verbaux et con-
statationsde contraventions diminue-L-il
dans des proportions incroyables. «En
réalité, dit M. Léon Say, il n'y a plus
de répression, et la fraude devient de
droit commun. » Dans ces conditions,
il n'est pas surprenant que l'impôt indi-
rect rentre si mal.
La conclusion de M. Léon Say est
moins noire que ne le feraient supposer
ses prémisses, et l'honorable ancien mi-
nistre estime que « cette ère de diffi-
cultés pourra être franchie beaucoup
plus aisément qu'on ne pense ». Oui,
mais il faut vouloir, et vouloir avec fer-
meté. De sages avis seront, d'ailleurs,
nous n'en doutons point, donnés à la
Chambre au cours de la discussion du
budget. Espérons que la majorité ré-
publicaine saura prendre des résolu-
tions serieuses et qu'elle saura surtout
e'y tenir.,
EUG. LLÉBSRT.
——————————— ——————-———-
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
Paris, 20 novembre 1882.
Nous allons vous conter la chose la
plus étonnante, la plus extraordinaire, la
plus incroyable, la plus invraisembla-
ble, etc., etc. (pour la suite, consulter
les lettres de Mme de Sévigné), et qui
cependant n'est que la vérité vraie.
Le budget des postes et télégraphes a
failli être attaqué !
Jadis, lorsqu'on voulait parler d'un mi-
nistre comblé par les dieux du jour, on
disait : « Gâté comme M. Cochery. »
Journaux de gauche et journaux de droite
chantaient à l'envi les louanges de M.
Ctechery ; pour lui, la commission du
budget n'avait que de douces paroles, et
la Chambre que des sourires. Un jour
survint M. Maret qui, endoctriné par quel-
ques ex-employés mécontents, et agréable-
ment chatouillé peut-être à l'idée de se
voir élever une réduction de piédestal
dans l'Intransigeant, se résolut à rompre
avec la tradition et à dévoiler toutes les
turpitudes du budget des postes et télé-
graphes.
Maigre champion, à vrai dire !
M. Henry Maret est tout simplement
piteux à la tribune. Cet homme, qui a
de l'esprit au bout de sa plume, n'est pas
capable d'assembler deux phrases, de
vive voix, même quand il connaît la
question qu'il traite ; jugez ce qu'il
peut advenir quand il n'en connaît pas
le premier mot. Aussi M. Maret se resi-
gne-t-il à lire, au milieu de l'indifférence
générale, un petit opuscule, sorte de dos-
sier que d'autres lui ont composé. Sur
les bancs du bas, quelques collègues, en-
tre autres M. Ranc, lui prêtent attention
durant dix minutes ; mais cette attention
a quelque chose de terriblement mo-
queur, et, dans le sourire qui erre sur
les lèvres, on déchiffre cette pensée :
« Ah ! c'est là Maret ? »
Le fait est que M. Maret, qui a décou-
vert des bus effroyables dans le bud-
get des postes et télégraphes ne s'est pas
senti, en état de formuler un seul amen-
dement et demande ingénument le ren-
voi à la commission.
Vous devinez si M. Cochery a beau jeu
en face d'un tel adversaire, qui critique
par procuration ! En vérité, on ne dit pas
plus galamment aux gens : « Monsieur,
vous ne savez pas le premier mot du sujet
que vous abordez. »
M. Maret avait eu la malencontreuse
pensée de déposer une demande de scru-
tin sur ce renvoi à la commission. Elle a
jeté un véritable désarroi dans l'Extrême
Gauche où bien des gens se souciaient
médiocrement de se rendre ridicules à la
suite du deputé des Batignolles; M. Clé-
menceau notamment s'y est refusé avec
une énergie telle qu'il a fait modifier du
bleu au blanc le vote déjà émis par son
entourage.
Et, finalement, M. Maret a recueilli 14
voix contre 452.
A partir de ce moment, M. Cochery
s'est vu couvert de fleurs, de fleurs, de
fleurs. On a dû en faire venir de Nice, -
par colis postal.
Dans le budget des affaires étrangères,
un chapitre avait été réservé. C'est celui
quia trait à l'ambassade de Rome.
Cet ajournement a permis aujourd'hui
à la Chambre de recommencer la discus-
sion du budget des cultes, en mettant à
l'air quelques aperçus moisis sur la dé-
nonciation du Concordat.
M. Raspail supprime notre ambassade
près le saint-siège. C'est un homme à
principes, mais aussi dénué d'éloquence
que de finesse. M. Turquet, rapporteur,
est chargé de lui faire la conduite, en le
houspillant avec les arguments de l'an
dernier.
Résultat du scrutin : 339 voix contre
161.
Surgit alors M. Madier Montjau qui
est aussi un homme à principes, mais
dont le radicalisme ne dédaigne pas les
leçons de l'opportunisme. Il se contente
de réduire le crédit et de remplacer
notre ambassadeur à Rome par un chargé
d'affaires au titre concordataire. C'est le
système Roche.
Et nous voilà lancés dans une discus-
sion de droit international. Le pape est-
il un souverain, au sens international du
terme ? Qu'est-ce qui constitue une sou-
veraineté ? Comment un captif pourrait-
il être un souverain auprès duquel on
accrédite un ambassadeur ?
Il est certain que M. Duclerc n'est pas
encore familiarisé avec la Chambre.
M. le président du conseil fournit ses rai-
sons toutes sèches, sans leur faire escorte
de fioritures oratoires; en outre, habitué
qu'il est aux débats calmes, les rumeurs
sourdes ou les exciamations gouailleuses
de l'Extrême Gauche l'interloquent et
effarouchent dans sa cervelle l'expression
juste. Le début n'a pas été brillant, bien
que la réponse fourmillât d'arguments.
Et simplement, naturellement, sans
penssr dire quelque chose d'extraor-
dinaire, il termine ainsi : .« Quant à
moi, je ne pourrais accepter la conduite
des affaires étrangères sans un ambassa-
deur à Rome. »
A ces mots, M. Madier-Montjau ful-
mine, et son exaltation est telle qu'un
instant, lui aussi, il perd le fil de ses pen-
sées tumultueuses.
M. Madier-Montjau, nature bouillan-
te, a besoin de se posséder; pour M.
Duclerc, au contraire , tempérament
froid, un fouettement de sang n'est point
une mauvaise chose. La seconde reprise
de M. le président du conseil a été supé-
rieure à la première, bien que rembour-
rée des niêiies arguments. -. -.
En somme, aerriere M. Maaier-Mom-
jau, on a mené grand tapage ; M. le prési-
dent du conseil n'a été appuyé que mol-
lement. Comment ces sentiments vont-ils
se chiffrer au vote?. De la façon la plu-
drôle du monde : 339 voix contre l'amens
dement, 147 pour. Il y a un déchet de 14
voix sur le vote précédent ! La Chambre,
a l'air de se lasser du système Roche.
Des gens qui savent tout ce qui se
passe — parfois même quand ça ne se
passe pas — nous affirment qu'à la fin de
la séance la demande d'enquête sur les
événements de Montceau-les-Mines et de
Lyon a été déposée sur le bureau de la
Chambre.
C'est bien possible. Mais l'opération a
été exécutée tellement àla sourdine que
nul ne s'en est aperçu. En tout cas, l'ur-
gence n'a pas été demandée., Que nous
voilà loin des rodomontades d'il y a
qumz&jmjes i
pAuti LAFARGTTÏ.
FILLES ET GARÇONS
Quand on se promène à travers la
Grèce moderne et que, rencontrant un
paysan, on lui demande : « Combien
as-tu d'enfants ? » s'il répond: « Cinq »,
cela veut dire qu'il a cinq garçons. Pour
savoir le total de là famille, il faut ajou-
ter une seconde question : « Et com-
bien de filles ? » -
Ce souvenir de voyage déjà lointain
m'est revenu à l'esprit en lisant une
nouvelle publiée ces jours derniers et
qui n'a pas été démentie par les jour-
naux religieux. Le roi d'Espagne vient
d'être père pour la seconde fois, et le
pape Léon XIII avait accepté l'honneur
de servir de parrain à l'entant. Mais
l'enfant s'est trouvé être un-3 fille au
lieu du garçon espéré, et dès lors il a
fallu changer de combinaison. Un pape,
selon les coutumes de l'Eglise, peut
avoir des filleuls, mais il n'accepte pas
de filleules; sa dignité de pontife souve-
rain ne lui permet pas de servir de par-
rain même à une infante, dans le
royaume très ^catholique où cette in-
fante peut devenir reine un jour.
Le christianisme est sorti de l'Orient,
et il en garde aujourd'hui encore la
marque. L'une des idées les plus chères
aux civilisations orientales, un principe
sur lequel ont reposé toutes les sociétés
asiatiques, anciennes ou modernes, c'est
la supériorité de l'homme, c'est l'infé-
riorité de la femme. Il n'est pas un pe-
tit Français, élevé à respecter sa mère
à l'égal de son père, qui puisse, en li-
sant l'Evangile, n'être pas scandalisé
lorsqu'il voit de quel ton Jésus y parle
à Marie, sa mère, dans le récit des no-
ces de Cana, par exemple. L'étonne-
ment et le scandale cessent lorsque
plus tard on connaît mieux les mœurs
de la Palestine, et que l'on se rend
compte de ce que sont là-bas les rap-
ports d'une mère avec son fils âgé de
trente ans. Marie' avait oublié son rôle
de femme, et Jérsus ne fait que son de-
voir d'homme, en le lui rappelant. Ail-
leurs, dâris-lvangile, il est parlé des
douleurs de l'enfantement que la mère
oublie bien vite dans sa joie et son or-
gueil, en se disant : « Un fils m'est
né! » Si" l'enfant est'une fille, il semble
que la pauvre mère. ait souffert la mort
en pure perte. j
Le christianisme s'est peu à peu
transformé sous l'influence des idées de
l'Occident et des idées germaniques. Le
temps -n'«st plus où t~~e~e~é~
nissait gravement pour discuter si. les
femmes ont une âme ou non. Le para- !
dis leur est ouvert comme aux hommes;
on iasinue même qu'll.es y entreront'
en beaucoup plus grand nombre que les
hommes, pratiquant beaucoup mieux
qu'eux ici-bas les devoirs de la piété. Le
culte de Marie a grandi démesurément :
il fait aujourd'hui concurrence au culte
rendu à Dieu même par les fidèles. La
Vierge fait actuellement beaucoup plus
de miracles que son fils. Il s'est trouvé
des chrétiens sincères, et même des
théologiens, pour s'eftrayer des progrès
de ce qu'ils ont appelé la mariolatrie, et
qui leur a paru une corruption, non sans
péril, de la vraie doctrine -chrétienne.
Aujourd'hui les sacrés cœurs de Jésus
et de Marie vont le plus souvent asso-
ciés et comme sur le même rang.
On le voit pourtant, il subsiste tou-
iours, dans le catholicisme, d'ineflaça- 1
bles traces de la supériorité de l'homme,
de l'infériorité de la femme. L'homme
seul est prêtre, seul il consacre l'hostie,
seul il absout au tribunal de la péni-
tence, seul il administre tous les sacre-
ments, seul il gouverne et dirige l'E-
glise. 11 communique avec Dieu direc- !
tement, il le représente ; la femme ne
peut communiquer avec Dieu que par
le concours d'un médiateur, qui est
l'homme. On a souvent signalé le mépris
peu dissimulé de la femme., qui est le
plus souvent au fond de tous les juge-
ments du prêtre. Ce mépris ne vient
pas seulement de ce que la femme est
pour lui l'incessante .tentation, le péché,
la mère du péché, le complice de Satan
dans le paradis terrestre ; il vient sur-
tout de la dignité qua le prêtre sent en
lui-même et dont la femme est incapa-
ble par sa nature. Elle n'est pas son
égale, elle est un être subordonné, dé-
pendant, inférieur.— Une fille doit être
baptisée tout comme un garçon ; elle
aura comme lui un parrain et une mar-
raine ; mais, en plein dix-neuvième
siècle encore, et fût-elle fille d'un roi,
elle ne peut aspirer, paraît il, à l'hon-
neur d'avoir un pape pour parrain.
CHARLES BIGOT..
■■ 'i i i I I ii ■
Nouvelles parlementaires
La commission du budget a tenu hier une
séance importante pour statuer définitive-
ment sur les moyens à employer pour sub-
venir à l'insuffisance du budget de 1883.
La commission a d'abord entendu M. Hé-
risson, ministre des travaux, publics.
M. Hérisson a déclaré qu'il maintenait,
d'une part, son évaluation à 60 millions au
maximum pour la disponibilité à reporter de
1882 sur 1883, et, d'autre part, l'intégralité
du crédit de 488 millions demandé en 1883
pour les grands travaux publics. Les lignes
de chemins de fer en construction s'élèvent
à 6,000 kilomètres* ét, pour les mener à
terme, il faudrait leur consacrer le double
du crédit de p 283 millions alloué pour 1.883,
bien loin qu'on puisse le restreindre.
Le ministre .des travaux publics repouss6
donc toute réduction et consum seulement à
ne pas commencer de travaux nouveaux,
sauf nécessité absolue, et de se borner à pour-
) siij^pe le plus activement possible les tra-
vaux en cours d'exécution.
En présence de cette opposition du mi-
nistre et des explications fournies par lui, M.
Ribot a retiré sa proposition de réduction de
30 millions. La commission a repoussé à la
presque unanimité la proposition de M. Hu-
got tendant à réduire de 100 millions le crédit
des travaux publics en 1883 ; elle a maintenu
pour ce chapitre le crédit de 488 millions, et
enfin décidé que les insuffisances du budget
de 1883 seront imputées sur les ressources de
la dette flottante.
<
« *
On a procédé hier à la nomination d'une
commission de li membres, relative à la
question du Congo.
Les commissaires nommés sont :
MM. Paul Bert, Périn, Ansart, Bizot de
Fontenoy, Clovis Hugues, Gcrville-Réache,
Rouvier, Turquet, Dreyfus,' Guillot (Isère),
Villain.
La commission s'est aussitôt réunie ; elle a
émis le vœu qu'une commission scientifique
et commerciate, composée de jeunes gens,
soit formée pour accompagner M. de Brazza
et qu'un lieutenant lui soit adjoint pour le
seconaerans ses travaux.
La commission a ensuite entendu l'explo-
rateur français, qui lui a dit que son désir
était que la conquête du Congo fût exclusi-
vement une conquête pacifique et que ce
n'était qu'à cette condition qu'il y avait cer-
titude de réussite.
M. de Brazza s'est en outre plaint au sujet
du retard apporté à la conclusion de cette
affaire ; il a fait ressortir que M. Stanley était
d e k-ti et qu'il importait, dans l'intéru.
de il InceJ d'apporter la plus grande dili-
gence à la solution de cette intéressante
question. L'oboeetif que l'on se propose est
de ne pas laisser implanter un nouveau pa-
villon sur la rive droite du Congo ; du reste,
déjà, en i836, le roi Louis-Philippe avait pro-
testé contre un acte de ce genre du gouver-
nement portugais.
La commission entendra demain MM. les
ministres des affaires étrangères et des
finances, de façon à ce que le rapport de M.
tiouvier soit déposé jeudi.
La discussion immédiate sera demandée,
afin que le Sénat puisse en être saisi sa-
medi.
« —
« *
M. Ernest Lefèvre a déposé hier, sur le bu-
reau de la Chambre des députés, au nom de
ses collègues de l'Extrême Gauche et au sien,
la demande d'enquête parlementaire sur les
événements de Montceau-les-Mines et de
Lyon. -
Voici le texte de l'exposé des motifs 4e
cette proposition : ,
cc Messie Mrs,
» les événements qui se sont accomplis
récemment à Montceau-les-Mines et à Lyon,
et au sujet desquels des. instructions judi-
ciaires ont été ouvertes, fi'onfc.point été con-
sidérés par le gouvernement' au simple
point de vue des actes spéciaux pour les-
quels des accusés sont actuellement pour-
suivis ou cherchés.
« gaiwarnawMntii i'îfcdie®- aha:
.1 péril social, et c'est dans ce sentiment que,
par là déclaration qu'il vous a lue il y a
quelques jours, il vous a conviés à assurer le
.respect de l'ordre et a affirmé que vous ne
voudriez pas permettre qu'abusant jusqu'au
crime de la facilité des lois des inconnus sans
passé, sans titres, sans services, sans cer-
tificat , d'origine, de véritables malfaiteurs,
colportent partout la sédition et la menace,
intimident les gens paisibles, paralysent le
travail et s'acharnent à déconsidérer la Ré-
publique pour la perdre.
» De semblables paroles, messieurs, ne
sauraient passer sans éveiller l'attention de
la Chambre.
» Il est évident d'un côté qu'un gouverne-
ment qui dénoncerait ainsi un péril social,
nous ne disons pas saus y croire, mais en se
méprenant sur son existence ou en en exa-
gérant les faits dans l'intérêt de sa politi-
que, ne pourrait conserver la confiance du
Parlement, et il no nous paraît pas moins
manifeste d'autre part que si dans certains
milieux déterminés il existait une situation
telle que le gouvernement, dans une proposi-
tion quelconque, eùt raison de dire que des
inconnus sans passé, sans services et sans
certificat d'origine, suffisent à y paralyser le
travail et à y déconsidérer la République,
il appartiendrait et il incomberait à la
Chambte .de rechercher au poiat de vue po-
litique et au point de vue social la situation
qui lui serait ainsi signalée.
» Nous ne croyons pas à un péril social
que l'oû conjure avec des commissaires de
police ot des pontons de transport,
» En conséquence, messieurs, nous avons
l'honneur de vous proposer le projet de ré-
solution suivant :
Projet de résolution
»Article 1er. Une commission de onze mem-
bresra nommée dans les bureaux à l'effet
de rechercher, par voie d'enquête et par tous
les moyens qu'elle jugera utiles, ies carac-
tères politiques et sociaux, ainsi que les
causes des événements de Montceau-les-
Mines et de Lyon.
»Art. 2. La commission sera investie, pour
remplir sa mission, des pouvoirs les plus
étendus qui-appartiennent aux commissions
d'enquête parlementaire.
M et sigrié. Ernest Lefèvre, Desmons, Tony
.::. Révillon, E. Girodet, Camille
: Pelletan, B en j. Raspail, Ch.
; Beauquier, Barodet, A. Lai-
i.. sant, Henry Maret, Clovis Hu-
- - gues, Datas, Clémenceau,
Gourmeaux, Roque.»
• «
La commission chargée par l'Union répu-
blicaine d'étudier la législation minière a
tenu séance hier à cinq heures. Elle a en-
tendu et adopté le rapport de M. Waldeck-
Rousseau, approuvant la création d'experts
ouvriers et de conseils de prud'hommes mixtes
demandés par les ouvriers mineurs du bassin
de la Loire.
m
¥
M. Antonin Proust a dû avoir hier soir un
entretien avec M. le ministre de l'in-
struction publique et M. le maire de Nancy
au sujet de la conservation dela porte Saint-
Georges à Nancy. Si satisfaction n'est pas
donnée à l'avis émis par la commission des
monuments historiques, M. Proust et M.
Clovis Hugues interpelleront aujourd'hui le
ministre à ce sujet.
*
* * ■
On a distribué hier le projet de revision
de M. Andrieux.
La-base de la proposition est la Constitu-
tion américaine avec des pouvoirs plus éten-
dus pour le Sénat, i, aurait à donner son
assentiment pour la dortiination et la iVO-
> cation des ministres. Ceux-ei ne seraient res-
ponsables que devant le président de la Ré-
publique.
A. L.
————————— ——————-—.
INFORMATIONS
M. Grévy a eu hier matin à déjeuner, à
l'Elysée, le duc de Fernan-Nunez, le prin-
ce de Hohenlohe, M. Mollard et deux ou
trois autres personnes. Le président de la
République et ses invités sont partis, à
onze heures et quart, pour aller chasser
dans le bois de Marly.
Le président de la République a reçu
dimanche une députation des Sociétés de
gymnastique, dont la prochaine réunion
doit avoir lieu à Angoulême dans quel-
ques mois.
La députation a été présentée par le
maréchal Canrobert et d'autres sénateurs
et députés des départements du Sud-
Ouest.
M. le président de la République a reçu
hier matin M. le baron de Courcel, notre
ambassadeur à Berlin, qui doit quitter
Paris demain mardi pour rejoindre son
poste.
M. Tir m an, gouverneur. général
gérie, est de retour à Alger.
M. Victor de Lesseps a quitté Paris,
viâ Brindisi, pour aller rejoindre son
poste d'agent supérieur de la Compagnie
de Suez en Egypte.
Les négociations engagées avec les am-
bassadeurs malgaches traînant en lon-
gueur et ne paraissant pas aboutir à un
résultat satisfaisant, le ministre de la
marine vient de donner l'ordre d'armer
un bâ-timent du port de Toulon.
Un contre-amiral ira prochainement
avec ce croiseur prendre le commande-
ment de notre station navale du canal
de Mozambique.
-
Hier, à midi, a été célébré à l'Oratoire
du Louvre le mariage religieux de M.
Jean Psichari, agrégé de l'Université,
avec Mlle Noémie Renan, fille de l'illustre
académicien. Les témoins étaient, pour
l'époux, MM. Egger et Queux de Saint-
Hilaire; pour la mariée, le docteur Mar-
jolin et le grand chimiste Berthelot.
Dans l'assistance qui remplissait le
temple, on remarquait de nombreux
membres de l'Institut, des professeurs
du Collège de France, MM. Puvis de
Chavannes, Delaunay, Calmann Lévy,
Gustave Moreau, Dietz, Ch. Reade, etc.
* tmertîeuxtfeHre cérémonie a en lieu, à
deux heures, à l'église grecque de la rue
Daru.
Par décret en date du 19 novembre
1882, M. Jéanmaire, docteur ès lettres,
inspecteur , d'académie en résidence à
Toulouse, a été nommé recteur de l'aca-
démie de Besançon, en remplacement de
M. Jacquinet, admis sur sa demande à
faire valoir ses droits à la retraite.
M. Accarias, inspecteur général des
Facultés de droit, président du jury chargé
d'apprécier les résultats du concours ou-
vert le 17 juillet dernier entre tous les
élèves de troisième année des Facultés
de droit de l'Etat, vient d'adresser son
rapport sur le concours à M. le ministre
de l'instruction publique.
Le sujet mis au concours était : « De la
vente et de l'hypothèque de la chose
d'autrui. »
Cinquante-trois élèves ont remis des
compositions d'une valeur et d'un mérite
différents.
A la suite de l'examen auquel il s'est
livré, le jury a décerné comme suit les
récompenses dont il disposait :
1er prix : M. Paul Pic, de la Faculté de
Lyon;
2° prix : M. Antoine Baumann, de la
Faculté de Lyon ;
pa mention : M. L.-F.-R. Rougier, de
la Faculté de Lyon ;
2e mention : M. Pierre Doutrebeau, de
la Faculté d'Aix ;
3e mention: M. Louis Barthélémy, de la
Faculté de Toulouse ;
4e mention: M. François Geny, de la
Faculté de Rennes ;
5e mention : M. Louis Guittou, de la
Faculté de Toulouse.
-
1
Quelques-uns de nos confrères ont an-
nonce que le comité des gens de lettres
avait envoyé 300,000 francs à la commis-
sion des auteurs dramatiques pour sa part
dans les bénéfices de la loterie. Ce chiffre
n'est pas tout à fait exact. C'est à 336,000
francs que s'élève la part des auteurs dra-
matiques ; la Société des gens de lettres
a gardé un peu plus de 1 million.
Le Temps convient aujourd'hui, malgré
son affirmation de la veille, que décidé-
ment l'agence Havas avait raison de rec-
tifier une de ses nouvelles. Voici la note
qu'il publie à ce sujet :
Nous avons donné, il y a quelques jours,
des renseignements sur l'indisposition pas-
sagère qui a atteint M. le président de la
République, et nous avons, à ce propos,
parlé d'un déjeuner auquel assistait M. An-
drieux.
Nous avons maintenu hier, contre un dé-
menti un peu trop péremptoire de l'agence
Havas, notre récit anecdotique, qui n'avait,
d'ailleurs, à aucun titre, 1 importance que
certains journaux ont voulu lui donner.
M. le président de la République nous a
fait l'honneur de nous faire savoir aujour-
d'hui que c'est par erreur que nous avons
mis dans sa bouche une appréciation quel-
conque du discours de M. Andrieux.
Aussitôt que la Chambre aura adopté le
projet de ratification du traité conclu en-
tre le roi du Congo et M. Savorgnan de
Brazza, ce dernier sera promu officier de
la Légion d'honneur.
M, le ministre de la guerre vient d'à-
dressôT^u^géaéraux et chefs de corps une
circulaire au sujet de la discipline et de la
tenue des troupes.
En voici les dispositions essentielles :
Paris, 12 novembre.
Mon cher général,
Par une circulaire du 3 mai dernier, je
vous ai prié de rappeler les corps d'infante-
rie à l'exécution de la règle générale qui
prescrit de terminer les exercices en ordre
dispersépar quelques mouvements en ordre
serré, « l'observation de cette disposition
étant éminemment favorable au maintien
de l'esprit de discipline et de la cohésion ».
Au moment de l'arrivée sous les drapeaux
d'une nouvelle classe, il me paraît utile de
donner un caractère plus général à cette re-
commandation et de signaler particulière-
ment à votre attention certaines parties du
service dont l'exécution, quand elle est ab-
solument correcte, est la preuve manifeste
d'une solide instruction et d'une excellente
discipline.
La régularité de la tenue, pour tous et en
toutes circonstances, que les militaires soiteit
dans le service ou hors du service, démontra
que les esprits sont façonnés à l'obéissance,
et que chacun a le respect de soi-mêm iJ et
des règlements. Elle doit être l'objet de la
surveillance incessante des officiers géné-
raux et des chefs de corps.
Les marques extérieures de -respect n#
consistent pas seulement dans l'exélltion.
correcte du salut ou du mouvement prescrit,
mais encore et surtout dans l'attitude mili-
taire et respectueuse du subordonné.
0 0 'è}.
Les supérieurs exigeront sévèrement M3- „
marques de respect, et, se rappelant auo
c'est surtout par leur exemple qu'ils contri-
buent à assurer la discipline, ils rendront
toujours le salut, dans les formes réglemen-
taires.
Dans l'intérieur des garnisons, les corvées,
les détachements avec ou sans armes doi.
vent être formés et marcher comme à la ma-
nœuvre, chacun conservant la place qui lui
est assignée par le règlement.
Le ministre insiste particulièrement
sur les soins à donner aux exercices en
ordre dispersé et en ordre serré, qui
doivent être exécutés, les premiers sans
« négligence » ni « abandon », les seconds
« rapidement et avec ensemble » ; sur' le
service des places dans lequel peuvent
se développer le sentiment de la respon-
sabilité et l'esprit d'initiative. La circu-
laire ajoute en manière de conclusion :
En résumé, il faut exiger irnpérieusement\
dans toutes les réunions, dans toutes les
prises d'armes, dans tous les actes de la vio
militaire, cette correction de tenue, cette
régularité d'aspect et cette précision de
mouvementé qui donnent à une troupe une
haute idée de sa valeur et prouvent qu'elle
est commandée avec intelligence et fer-
meté.
Je compte, mon cher général, sur votre
expérience et votre dévouement pour obte-
nir ce résultat.
-Je -suis convaincu que nous réussirons à
l'atteindre en faisant appel aux qualités mo-
rales de la grande majorité de nos soldats,
et en réprimant sévèrement les fautes com-
mises par les natures rebelles.
rsous développerons ainsi, chez nos jeunes
troupes, l'esprit d'émulation, le sentiment d)
la dignité personnelle, le respect de l'uni-
forme, l'amour du drapeau; et nous les for-
merons rapidement à la discipline et à la
pratique de toutes les vertus militaires
qui doivent distinguer l'armée de la Répu-
blique.
BILLOT.
-Nob»
NOUVELLES MARITIMES
Par décret présidentiel :
M. le lieutenant de vaisseau Cordier (Ro-
bert-Charles-M.-Emmanuel) est Dommé au
commandement du Sagittaire, destiné à re-
monter le Congo anssi loin que faire so
pourra.
M. le lieutenant de vaisseau Pradier (Geor-
ges-Hélie) est nommé au commandement
du transport à hélice la Moselle.
M. le lieutenant de vaisseau Viala (Junior)
est nommé au commandement de l'aviso de
flott-ille à roues la Trombe, en Cochinchino.
On vient d'apprendre la mort de MM. les
lieutenants de vaisseau Dumas et Raunicr.
trésoriers des invalides de la marine, à
Dieppe.
Pendant le séjour de l'Aspic à Syra, il s'est
produit un douloureux événement. Ce navira
a perdu son médecin de 2e classe, M. Lus-
saud. La cérémonie funèbre a ej,6 célébrée
le 6 novembre à Syra, avec le 'concours des
autorités grecques, en présence de vingt-
quatre marins de son bâtiment en armes.
Le corps a été reçu à la cathédrale par
l'évêque de Syra.
L'amirauté anglaise vient de commander à
l'industrie privéa l'un des plus forts cuiras-
sés qui aient jamais été construits; c'est un
bâtiment à barbette, avec deux hélices ju-
melles en acier, et qui doit être construit
dans les ateliers de la Thames Iron Com-
pany, de Blackwal. Il portera le nom de
Benbow.
Ce bâtiment, du port de 10,000 tonneaux,
sera muni de machines de 7,500 chevaux do
force et pouvant en développer jusqnà ua
maximum de 9,500. Il portera, d'abord, qua-
tre canons de 60 tonnes ; mais on a l'inten-
tion de lui mettre ultérieurement, à bord,
une artillerie de plus fort calibre-.
Le coût total de cet immense bâtiment,
coque et machines, s'élèvera, au moment où
il quittera les chantiers des constructeurs,
à près de 60(5,000 livres sterling.
Un vaisseau du même type, leCamperdoion,
a été commencé, il y a peu de temps, dans
l'arsenal de Portsmouth.
CHRONIQUE
Les journaux de Lyon nous ont appris
que la police venait d'arrêter dans celte
ville une trentaine d'anarchistes. Des
papiers nettement compromettants au-
raient été saisis au domicile de quel-
ques-uns des inculpés. 11 résulterait de
ces papiers que l'Internationale existe
toujours en France, en dépit (le la loi
Dufaure. Elle se serait simplement
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