Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-12-05
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 décembre 1873 05 décembre 1873
Description : 1873/12/05 (A3,N750). 1873/12/05 (A3,N750).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
3. Année, — N° 750
PRIX DU NUMÉRO : PARIS 45 CENTIMES — DÉPARTEMENTS 20 CENTIMES.
Vendredi 5 Décembre 1873.
---, .-.
E -
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
Wtdresser au Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit
le rue Drouot. 2
LII manwicriu ncm «*.y<#m ne seront pus rQl'ldMf.:
ABONNEMENTS /S-
PARIS
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JOURNÉE POLITIQ "E
Paris, 4 décembre l813.
La. séance d'hier, à Veisailles, a été seu-
lement la répétition de la séance de la
veille, avec cette différence, toutefois, que
la majorité n'est parvenue à nommer aucun
nouveau membre de la commission cons-
titutionnelle. Résultats absolument nuls,
par suite de l'abstention de la gauche,
abstention que M. Tirard a expliquée à la
tribune en excellents termes. Il faut donc
compter avec cette minorité pour laquelle
on affichait tant de dédain ? Elle a prouvé
qu'il lut suffit de ne pas prendre part à un
vote pour condamner l'Assemblée souve-
raine à une irrémédiable impuissance.
Quelle leçon ! et comme on voit bien main-
tenant, si l'on en pouvait encore douter,
.que le fractionnement des divers partis qui
.la composent réduira bientôt l'Assemblée à
se dissoudre elle-même. Elle prétend gou-
verner, constituer I Peut elle vivre, quand
sa majorité tombe en poussière au moindre
choe, et quand la seule abstention de la
gauche la réduit par avance à n\ xister
*plus ? • *
Les comités républicains des départe-
ments où vont avoir lien les élections du
14 décembre ont arrêté le choix dos can-
didats qu'ils présenteront aux suffrages de
leurs concitoyens. Ce sont, pour l'Aude,
M. Bonnel, maire de Narbonne, et M.
Marcou, président du conseil général, maire
de Carcassonne", avocat, directeur du journal
la Fraternité; pour le Finistère, M. Swiney,
membre du conseil général, ancien repré-
sentant du peuple à l'Assemblée consti-
tuante; pour Seine-et Oise enfla, M. Cal-
mon, sous-secrétaire d'Etat au ministère
'dé l'intérieur pendant la présidence de
M. Thiers. Nous ne doutons pas du suc-
cès de ces quatre candidats, qui, dans le
parti républicain, n'auront pas de eompé-
titeurs ; en 'effet, M. de Jouvencel, qui
avait d'abord annoncé le dessein de se por-
ter dans Seine-et-Oise en même temps que
M. Calmon, a compris qu'un désistement
serait plus politique etplus utile, et il vient
de se retirer. Les élections du 14 décembre
auront surtout le caractère d'une protes-
tation contre la politique téméraire et fu-
neste où le gouvernement s'engage chaque
jour un peu plus : que la faute, si faute il y
a, retombe sur les détracteurs acharnés de
la République. Ils l'ont voulu ; nous som-
mes bien forcés de les suivre sur un ter-
rain que nous n'aurions pas songé à
choisir en tout autre temps.
Vienne est en fête. Depuis avant-hier,
on y célèbre le vingt-cinquième anniver-
saire de l'avènement au trône de l'empe
reur François-Joseph (2 décembre 1848).
'Nous avons publié déjà la lettre qu'un
Viennois nous écrivait à propos de ces
solennités. Une dépêche nous apporte au-
jourd'hui les paroles que l'empereur a pro-
noncées en répondant aux félicitations de
ftS, ministres et à Mlles de la députation
de l'armée. Aux premiers il a exprimé
lé désir de voir durer longtemps un
pabinet qui a montré, dans des conjonc-
tures souvent difficiles, tant de tact et tant
de sagesse. Quant à l'armée, il l'a remer-
ciée pour sa fidélité dans les bons et les
mauvais jours, espérant, a-t-il dit, qu'elle
sera toujours dans l'avenir le plus solide
appui du trône et de la nation.
Eua. LIÉÔBRT.
f :
- Nous venons de recevoir de l'American
Register communication de la dépêche sui-
vante :
Washington, 2 déc., soir.
Dans le message qu'il a envoyé aujourd'hui
au Congrès, le président Grant s'exprime en ces
termes au sujet de l'affaire du Virginius :
« La prise en pleine mer d'un navire portant
le pavillon américain a failli avoir les plus gra-
ves conséquences et a agité le pays d'un bout à
l'a uù e. li eureusement cette d6i &alïs d'upn lus gra-
l'autre. Heureusement cette difficulté est en voie
d'arrangement satisfaisant et aura une solution
honorable pour les deux nations.
Les relations des Etats-Unis avec les autres
nations sont parfaitement amicales. »
—— ; + ——————————
* COMMISSION DE L'ABIËE
La commission de l'armée s'est réunie
hier pour examiner la proposition Philip-
poteaux. Les ministres de la guerre et de
ta marine ont été introduits.
« Aux élections du 8 février, a dit M.
le général du Barrail, les officiers envoyé*
à l'Assemblée n'ont pas été choisis par les
électeurs pour des motifs politiques. On
voulait les remercier des services qu'ils
avaient rendus pendant la guerre. Ces
élections ont pris maintenant un caractère
politique contre lequel il faut réagir. Les
choix se portent maintenant sur des répu-
blicains ; ils pourraient se porter sur des
officiers représentant des idées opposées et
cela serait nuisible à la discipline de l'ar-
mée qui doit rester en dehors des luttes
politiques et être toujours au sorvice de
la légalité. Les opinions individuelles
n'ont aucun inconvénient, mais les ma-
nifestations. publiques sont de nature à
rompre l'unité d'esprit de l'armée.
L'Assemblée actuelle contient assez d'of-
fieiers compétents pour traiter les ques-
tions militaires. -Tous les officiers géné-
raux, d'ailleurs, bont toujours à la disposi-
tion de la commission de l'armée pour lui
donner les indications nécessaires. Il re-
pousse l'amendement de M. de Bastard, il
trouve contraire à la discipline qu'uu.;rilfi-
cier annonce qu'il a l'intention de se pré
senter.
M. le ministre de la marine adhère aux
observations de son collègue.
M. de Bastard combat la proposition
Philippoteaux : il lui reproche de procla-
mer une catégorie d'inéligibles. On peut
imposer à un officier nommé d'opter entre
son commandement et son mandat de dé-
puté, on ne peut pas priver une classe de
l'éligibitité. Sous l'empire, on optait; il est
impossible d'aller plus loin.
Selon lui, sa proposition remédie à tous
les inconvénients, puisque l'officier qui se
présente doit avertir le ministre de la
guerre qui le met immédiatement en non-
activité.
M,, de Pressensé combat M. de Bastard,
qui veut établir une véritable loterie. Il
dépend du ministre de le replacer s'il
échoue, ou-de le laisser en non-activité.
Quelle est alors la situation du ministre
de la guerre? la discipline n'y peut rien
gagner.
M. le général Charreton invoque le droit
des électeurs et celui des candidats. Ou
veut tomber dans les fautes que l'on re-
prochait à M. Gambetta, alors qu'il créait
des catégories d'inéligibles.
M. le ministre de la marine fait obser-
ver que les conditions qui interdisent aux
faillis de voter limitent le droit des élec
teurs.
M. le général Bîllôt revendique les
droits de la nation.
M- de Kerdrel demande si le ministre a
le droit de disposer d'un général qui est
député. Le général Ducrot a dit le con-
traire. Il faut mettre le droit de la nation
au-dessus d'une décision ministérielle.
M. le général du Barrail répond qu'il
partage l'opinion du général Ducrot.
Les ministres se retirent. La commis-
sion n'a pris aucune décision.
-
Il s'est passé hier, à Versailles, un
fait grave qui demande une explication
franche et catégorique. Il restait à élire
deux commissaires ; toutes les fractions
de la gauche se sont abstenues en mas-
sé, et le nombre des votants n'ayant pas
atteint le chiffre réglementaire de 370, le
scrutin a dû être annulé. Là-dessus,
mauvaise humear de M. le président,
récriminations acerbes des groupes de la
droite, et, finalement, apparition de M.
Dahirel à la tribune pour sermonner la
minorité et la dénoncer au pays comme
coupable d'entraver, de propos délibéré,
la marche régulière des travaux de l'As-
semblée, et de compromettre ipso facto
l'exercice du gouvernement parlemen-
taire.
Il est indispensable, avant de prendre
parti pour tel ou tel côté de la Cham-
bre, de rappeler en quelques mots la si-
tuation ; alors il deviendra facile d'attri-
buer les responsabilités à qui de droit.
Trente membres devaient être choisis
pour composer la commission chargée
ae l'examen des lois constitutionnelles ;
sous prétexte d'assurer à chacun des
partis une part légitime d'influence dans
les travaux de la commission, les mem-
bres de la majorité demandèrent l'élec-
tion au scrutin de liste. En bonne justice,
la part proportionnelle de la minorité
devait être de 13 commissaires sur 30.
Le premier jour, en effet, trois membres
de la minorité furent élus; mais depuis,
vingt-cinq noms sont sortis de l'urne,
tous appartenant à majorité. Devant ce
parti pris d'élimination quelle ressource
restait-il à la majorité? S'abstenir. C'est
ce qu'elle a - fait. - ----- - -
'Dans la plupart des cas, l'abstention
est un procédé révolutionnaire ; ce n'est
certes pas nous qui le nierons, après
avoir, sous l'empire, prêché la doctrine
abstentionniste comme seule digne du
parti républicain. Peut-être avions-nous
tort; dans tous les cas, c'était en illustre
compagnie; car on se souvient que ce
fut Proudhon qui leva, le premier, l'é-
tendard abstentionniste. Nous pensions,
et nous pensons encore, que l'on ne
discute pas le droit de la force ; on le
subit quand on. est obligé de le subir,
mais c est tout. Or, de quel droit, sinon
du droit de la force, l'Assemblée élimi-
ne-t-elle aujourd'hui la minorité dans
une des questions les plus graves qui
se soient encore offertes à ses études ?
Les monarchistes ont dix, vingt, met-
tons trente voix de plus que les républi-
cains ; en vertu de ces dix, vingt ou
trente voix, elle accapare tout, elle re-
fuse à la minorité de se faire entendre ;
demain, si tel est son bon plaisir, elle
pourra décider qu'à l'avenir toutes les
commissions seront nommées au scrutin
de liste, et toujours en vertu de ces dix,
vingt ou trente voix, les républicains
seront réduits à l'état de machines à
voter; leur unique rôle dans l'Asseni-
blée sera de jeter dans les urnes un
nombre suffisant de bulletins pour ren-
drè valables les ukases de la majorité.
Et dire que cette même majorité n'a
pas de plaintes assez vives, de paroles
assez amères contre ce qu'elle appelle,
lorsqu'il s'agit du pays, « la tyrannie
du nombre ! M
La minorité s'est révoltée. La minorité
a bien fait, car elle ne s'est point révol-
tée de ce qu'elle est minorité, mais bien
de ce que la majorité s'arroge le droit de
l'opprimer. Elle a montré ce que wlent,
au demeurant, ces quelques voix à l'aide
desquelles on prétend venir à bout de
tous les obstacles, trancher en maître
les questions les plus graves, et, pour
tout dire enfin, ne tenir nul compte des
idées, des besoins, des aspirations de
plus de quatre millions d'electeurs re-
présentés par les différents groupes de
a gauche. Sans l'appoint, sans le bon
vouloir de cette minorité qu'on affecte
de traiter avec tant de dédain, que peut
la majorité? Rien. Nous la mettons au
défi de réunir les 370 suffrages indis-
pensables à la validité de ses décisions
dans n'importe, quelle circonstance
grave. Voilà ce qu'il importait de prou-
ver. Aujourd'hui la démonstration est
faite, et nous voulons espérer que la
- leçon profitera.
La droite est mal venue, d'ailleurs, à
se plaindre du procédé que la gauche
s'est vue dans l'obligation de mettre en
usage pour protester contre un abus fla-
grant de la force numérique. Les répu-
blicains n'ont fait, en cette occasion,
qu'imiter l'exemple à eux donné par les
monarchistes à deux reprises différentes;
une première fois lors du vote sur un
amendement de la gauche à la loi mi-
litaire; une seconde fois lors du vote
sur la proposition de M. Cazenove
de Pradines. Dans ces deux circonstan-
ces, l'abstention en masse du centre droit
a invalidé le vote des autres groupes de
l'Assemblée.
On voit qu'à ce point de vue la majo-
rité n'a rien à reprocher à la mino-
rité.' ,"
Quant à l'assertion peu réfléchie que
M. Dahirel est venu porter à la tribune,"
nous ne la discuterons pas longuement.
M. Dahirel a prétendu rendre les répu-
blicains responsables des tiraillements,
des obstacles, des crises au milieu des-
quels le gouvernement parlementaire
semble destiné à se débattre sans cesse
en France. M. Dahirel prête charitable-
ment à ses adversaires les défauts de ses
amis. Le propre du gouvernement par-
lementaire est le respect des majorités
pour les minorités, celles-ci conservant
toujours le droit et l'espoir légitime de
se substituer quelque jour à celles-là.
Sénèque disait qu'il fallait en user avec
ses ennemis comme s'ils pouvaient de-
venir vos amis, avec ses amis comme
s'ils pouvaient devenir vos ennemis ; de
même nous dirons que le devoir et l'in-
térêt des majorités, dans un gouverne-
ment parlementaire, sont d'en user avec
l'opposition de la veille comme si elle
pouvait devenir la majorité du lende-
main. Ar plus forte raison doit-il en être
ainsi dans une Chambre divisée en
deux portions presque égales, et où ne
se forment presque toujours, suivant
une parole bien connue, que des majo-
rités de rencontre.
Ce ne sont point les républicains, M.
Dahirel et ses amis le savent bien, qui
rendent ou veulent rendre impossible le
gouvernement parlementaire ; ce ne sont
point les républicains qui s'efforcent de
fatiguer le pays de la libre discussion, en
y introduisant les chinoiseries que l'on
sait. On les opprime, ils se regimbent,
c'est le seul droit qu'on leur laisse. Mais,
de grâce, n'ajoutez pas une injustice à
une injustice, en essayant de détourner
sur eux des soupçons que vous sentez
planer sur vous.
E. SCHNKRB.
:
La gauche républicaine s'est réunie hier
à Versailles, à l'hôtel de France.
On nous communique lé procès-verbal
suivant :
La gauche républicaine a examiné au-
jourd'hui, dans une séance tenue à Ver-
sailles sous la présidence de M. Duclerc,
s'il lui convenait de prendre part à l'élec-
tion des deux derniers membres de la
commission des lois constitutionnelles.
On rappelle le rôle que la gauche a joué
dans cette question. Elle a d'abord haute-
ment réclamé par l'organe de ses orateurs
la nomination de la commission par les
bureaux, qui seule assure convenablement
le respect des droits de la minorité.
Elle a ensuite affirmé son droit à être re-
présentée par quinze commissaires dans
une chambre divisée en deux fractions
presque égales, et elle a présenté une-liste
portant quinze noms des plus autorisés
en matière constitutionnelle, alors que la
droite, abusant de sa majorité actuelle,
jse réservait vingt-sept commissaires sur
trente.
En présence de la persistance de ses
adversaires à exclure constamment et sys-
tématiquement tous les républicains, la
gauche a décidé qu'elle s'abstiendrait de
prendre part au dernier scrutin et laisserait
à la droite la resposabilité de l'organisa-
tion d'une commission constitutionnelle,
où son opinion est condamnée d'avance et
préalablement à toute discussion.
Le bureau de la gauche a été chargé de
se mettre d'accord avec ceux des autres
réunions républicaines pour cette protes-
tation légale.
.-.---,-" »
La 23fi commission d'initiative parle-
mentaire a examiné hier les propositions
de MM. Leneël et de Janzé, sur l'incom-
patibilité entre le mandat de député et
certaines fonctions, publiques : ambassa-
des, sous-secrétaire ries d'Etat, etc.
Les membres de la majorité de la com-
mission repoussent ces projets et ont fait
valoir comme argument que s'ils admet-
taient l'incompatibilité pour les officiers,
c'était à cause de la discipline, si néces-
saire à maintenir dans l'armée, et que
l'Assemblée ayant fait, il y a peu de
temps, la loi Priaceteau, il était impossi-
ble qu'elle se déjugeât à si bref inter-
valle.
1 MM. de Marcère, Goblet, l'amiral Jaurès
et de Mahy, au nom de la minorité de la
commission, ont fait observer qu'ils étaient
frappés de la nécessité de maintenir la dis-
cipline et qu'ils l'étaient à un bien plus
haut degré que les membres de la majo-
rité puisqu'ils voulaient faire respecter la
discipline par tous les ordres de fonction-1
naires. Ils veulent surtout éviter qû'un.
ambaseadeur quitte son pr-ste pour Vdlic
voter contre le gouvernement qu'il repré
sente à l'étranger.
Quant à l'objection tirée de la loi Prin-
ceteau qui a été récemment votée par
l'Assemblée, les membres de la 'minorité
pensent qu'elle n'est pas sérieuse, puisque
l'Assemblée discute en ce moment une loi
sur les maire=, contraire en tous points à
celle qu'elle a votée.
celle l'Ebraly, partageant les opinions de la
M.
majorité, a été élu rapporteur.
-- -,- -,- uu_-----. ,--,---- -
M. Buffet, président de l'Assemblée,
s'est rendu hier dans la commission du
budget pour fixer le jour et régler l'ordre
de la discussion des lois de finances. Afin
d'éviter les douzièmes provisoires, il a été
décidé que la discussion du budget des
dépenses précéderait celle du budget des
recettes. La commission a ensuite entendu
le rapport de M. Chesnelong sur les éva-
luions des anciens impôts pour l'exercice
1874 ; quant à la discussion des nouveaux,
elle n'a, pas encore été commencée en
commission générale.
-,-+---------.
L'autel et le Comptoir
L'archevêque de, Paris, dans un man-
dement qui porte la date du 1er novem-
bre, mais que la presse cléricale a publié
un mois plus tard, prescrit dans tout
son diocèse l'adoption de la liturgie ro-
maine. Voici le texte des huit articles
qui composent l'ordonnance épiscopale :
1. La liturgie romaine sera obligatoire dans
notre diocèse, pour les offices publics comme
pour la récitation privée du Bréviaire, à partir
au premier dimanche de carême de l'année
i874.
2. MM. les ecclésiastiques et les fabriques
auront soin de se procurer avant cette époque
les bréviaires, missels et livres de chant néces-
saires.
3. Ces livres devront renfermer, le Propre
des Saints du diocèse, qu'on trouvera à Paris,
chez MM. Adrien Le Clère, que nous avons
chargés, à l'exclusion detous autres, d'imprimer
le Propre diocésain.
4. Les livres de chant que nous approuvons
sont ceux publiés par la maison Adrien Le
Clère, d'après l'édition imprimée par Pierre
Valfray en 1669.
5. On se servira du Rituel romain pour
l'administration des sacrements, les bénédic-
tions, etc. On trouvera chez les mêmes librai-
res des extraits de ce Rituel pour l'usage quoti-
dien des paroisses.
6. En attendant que nous puissions donner
un cérémonial pour l'Eglise de Paris, nous con-
seillons de consulter et de suivre le cérémonial
du R. P. LevavIsseúr, de la congrégation du'
Saint-Esprit. -
En ce qui concerne les pieuees et louables
coutumes qui ne sont pas prescrites par la ru-
brique, mais qui n'y font pas contraires, on
nous consultera; nous jugerons s'il convient de
les maintenir ou-de les supprimer.
7. Les mêmes libraires fourniront aussi un
Directoire, que neus faisons imprimer pour fa-
ciliter dans les premiers temps la transition de
la liturgie parisienne à la liturgie romaine, et
qui sera très-utile aux prêtres jusqu'au moment
où ils seront familiarisés avec les rubriques ro-
maines.
8. Le présent mandement n'étant pas destiné
à être lu en chaire, MM. les curés et aumôniers
feront bien d'avertir dès à présent les fidèles du,
changement qui doit s'opérer dans la liturgie et
de les engager à se servir désormais du Parois-
sien romain à l'usagt de l'Eglise de Paris, qui
eontiendra les offices propres. du diocèse. MM.
Adrien Le Clère, de Paris, et Marne, de Tours, ont
été autorisés par nous à joindre ces offices pro-
pres à leurs diverses éditions du Paroissien ro -
main. *
La liturgie gallicane que M. Guibert
abolit d'un trait de plume datait de 1735;
elle s'était étendue du diocèse de Paris
à presque toute la France. Etait-elle
meilleure ou pire que la romaine ? Je ne
saurais le décider, n'étant pas, je l'a-
voue, grand connaisseur en oremus; mais
on s'accorde généralement à dire qu'elle
était plus appropriée aux goûts de notre
temps et de notre pays. C'est ce double
mérite qui l'a fait condamner successi-
vement par tous les évêques ultramon-
tains, ennemis déclarés de l'esprit mo-
derne et de l'esprit national. M. Guibert,
en s'associant à une mesure de réaction
que le petit elergé, bon Français, n'a pas
subie sans résistance, est mu, dit-il, « par
des motifs d'un ordre supérieur: le culte
de l'uniformité, le respect de l'autorité
romaine, » qui d'ailleurs n'a jamais ré-
prouvé la liturgie gallicane, et surtout le
besoin de manifester à tout prix en fa-
venr du pouvoir temporel du pape :
« En quel temps fut-il plus nécessaire de res-
serrer les liens qui nous attachent à ce Père
bien-aimé? Quand autour de vous, illustre et
saint Pontife, toutes les forces humaines font
défaut ; quand tant de fils ingrats s'élèvent con-
tre votre personne auguste, insultant à vos dou-
leurs et se plaisant à voir découronner votre
vieillesse d'un pouvoir indispensable à la liberté
de votre ministère; quand des trames dignes
d'être inspirées par l'enfer sont ourdies à la face
du monde pour anéantir, si c'était possible,
jusqu'au suprême pontifiedt dont le divin Maî-
tre a investi le premier des apôtres et ses sac-
cesseim, ah ! c'est alors que nous sentons plus
vivement la nécessité de nous rapprocher de
vous dans la prière, afin de prier avec vous et
comme vous, qui priez pour nous et nous re-
présentez ainsi sur la terre le Pontife toujours
vivant qui intercède en notre faveur. »
C'est bien parler. Tant pis pour les
pauvres vieux prêtres à qui il coûtera
« de rompre avec les habitudes de toute
leur vie ! » Celui qui entre dans les or-
dres a dû sacrifier ses habitudes et
ses préférences en même temps que son
libre arbitre ot son jugement personnel.
Quant à nous, nous n'envisageons la
question qu'au point de vue exclusive-
ment profane, et nous y gommés auto-
risé dans une certaine mesure par l'ar-
chevêque lui-même. Dès que M. Gui-
bert prend sur lui de désigner publique-
ment aux prêtres et aux dévots les li-
braireS qui vendront les nouveaux livres
! [ de liturgie, missels, graduels, vespéraux,
rituels, bréviaires, paroissiens, catéchis-
mes et le reste, dès qulil octroie de sa
grâce à MM. Marne et A. Le Clère un véri-
table monopole.uous.quisommes les gens
du droit commun, nous pouvons sans
impiété demander ce qu'il adviendra du
vieux stock de librairie religieuse qui
teste encore en magasin. D'honnêtes in:-
dustriels ont imprimé, broché relié des
milliers de volumes petits et gros, d'hon-
nêtes négociants les ont achetés pour les
revendre; je ne dis rien des simples dé-
vots qui useront leurs vieux paroissiens
ou en achèteront de neufs, à leur choix ;
il ne s'agit que de l'industrie et du com-
merce et de tout un fonds de boutique
que le mandement du 1er novembre en-
voie au pilon.
J'ai connu personnellement, il y a
bien des années, un honnête homme de
libraire qui avatt acheté le monopole des
livres de liturgie dads le diocès de X.
Je ne dis pas, à Dieu ne plaise, que M.
Marne et M. Adrien Le Clère aient obtenu
moyennant finance le privilège exclusif
que M. de Paris daigne leur octroyer.
Mais ces sortes d'alîdires se traitaient
autrefois, et pas bien loin de Paris, sur
papier timbre. J'ai vu, de mes yeux vu,
les actes en bonne formé par -lesquels,
mon vieil ami s'engageait à payer
60,000 francs en telle année, et 50,000
autres francs par nouveau bail, quelques
années après,
En ce temps-là certains eveques con-
cédaient le monopole en gros, certains
autres le vendaient en détail, sous la for-
me d'un feuillet de papier revêtu de
leur griffe et mis en tête de chaque volu-
me. C'est ainsi que nous autres, auteurs,
nous cédons au libraire soit la propriété
de nos livres pour quelques milliers de
francs, soit le droit de tirer un certain
nombre d'exemplaires moyennant vingt-
cinq ou cinquatite centimes par volume.
Seulement les évêques ne sont pas les
auteurs des livres qui leur payent tribut.
Ces usages ou ces abus sont peut-
être passés de mode, et je n'en parle
que pour mémoire. Toutefois, le marché
démon vieil ami Z. avec l'évêque de
X. reçut un coup de canif dont l'his-
toire, aujourd'hui surtout, peut être
instructive.
L'évêque, qui touchait des droits d'au-
teur, s'avisa un beau jour d'exhumer la
liturgie romaine et de la rendre obliga-
toire dans tout son diocèse.
L'éditeur, qu'on avait omis de con-
sulter, s'éveilla un matin avec Dieu sait
combien de volumes sur les bras, tous
invendables, car ils contenaient le Pro-
pre du diocèse, et un mandement leur
fermait l'unique marché où ils pussent
s écouler. C'était un effroyable bouillon,
comme on dit en librairie. L'évêque en
but sa part, c'est une justice à lui rendre;
il paya sans plaider. Je recommande ce
précédent aux imprimeurs, éditeurs et
libraires que le mandement de M. l'ar-
chevêque de Paris aurait pris au dé-
pourvu.
ABOUT.
--, -- "----+--h_---': 'h'
COURMER PARLEMENTAIRE
»
Versailles, 5 décembre 4873.
Septième journée, neuvième scrutin.
Comme lorsqu'on dit : « Monsieur, vous
êtes un. ! » Cette phrase laconique sem-
ble tout dire. Eh bien elle rend à peine
la moitié de ce que la vérité a de gro-
tesque.
On a vu, hier, les heureux effets qu'a
produits la fameuse liste de conciliation
dont la gestation a demandé une suspen
sion d'audience. MM. de la Rochette et de
Labassetière étant considérés par le centre
droit comme des adversaires trop déclarés.
des lois constitutionnelles, la droite, la
bonne droite pure, avait consenti à rem-
placer ses deux candidats foncés par deux
autres moins nuancés, MM. Théry et de
Richemond. Le vote secret a lieu : sur la
foi des traités, la bonne et honnête droite
pure jette dans l'urne la liste arrêtée, con-
tenant les deux candidats de la droite et
les deux candidats du centre droit. Le
dépouillement du scrutin se fait : MM.
Batbie et Delsol sont seuls nommés. — La
politique centre droit avait rayé de la liste
commune les deux représentants de la
droite 1
C'est ce que le centre droit appelle faire
une transaction. Nous sommes deux à man-
ger la galette ; vous la coupez en deux
belles parts bien égales, vous dévorez votre
moitié et. vous fourrez la mienne dans
le buffet, dans le buffet dont vous avez la
clef, bien entendu. En recommençant une
dizaine de fois la transaction, vous * finissez
par manger toute la galette, sauf une de-
mi-bouchée, et cela sans cesserd'être équi-
table, puisque vous n'avez pas- cessé de
faire deux parts égales.
Dans les farces italiennes, c'est ainsi que
Polichinelle régale Cassandre. Et Cassandre
d'allonger les lèvres, de creuser les joues,
d'ouvrir de grands yeux et de se frotter
l'estomac avec stupéfaction. Il est des gens,
dans la droite pure, qui obtiendraient au-
jourd'hui un grand succès dans la panto -
mime. Ceux-là semblent refuser ce matin
de prendre part au nouveau régal que leur
prépare maître Polichinelle : le scrutin à
la tribune ne reunit pas la foule habituelle,
il ressemble à un enterrement de pauvre.
Nous nous apercevons en outre qu'au-
cun député républicain n'y prend part.
Le maigre défilé est terminé depuis une
bonne demi-heure, nul ne monte plus à la
tribune; le temps s'écoule, et cependant
M. Buffet ne clôt pas le scrutin. Que se
passe-t-:il? v
Sur l'estrade, M. la président, renforcé
de MM. de la Rochcjacquelein, de Meaux,
Fresiieau, de Mornay, semble chercher à
tirer quelque recette magique d'un
vieux grimoire. Daus le coin dn centre
gauche, des membres du centre droit pren-
nent des airs séducteur.-; et d'autres promè-
nent des visages courroucés. Nous savons
tout enfin :
MM. les secrétaires, dit M. Buffet, d'un
ton navre, présumeni que le scrutin ne réu-
nit pas encore le quantum nécessaire pour
rendre le vote valable, et c'est pour cela
que je le laisse ouvert. »
« Présument » est tout simplement un
chef d'œuvre ! Il est anti-parlementaire de
voir un bureau préjuger un vote secret, et
ici la présomption est tout bonnement une
certitude. En effet, un secrétaire a devant
lui les boules à distribuer; il ne compte
pas celles qui sont dans l'urne, mais il
compte celles qui restent dans la corbeille;
avec une soustraction à la place d'ufle ad-
dition, on en voit la farce. Est ce assez.
centre droit ?
Personne ne fait d'observation sur ce
point, car le cas qui se présente a une
réelle importance. Pour que le vote soit
valable, il fant que le scrutin contienne
un nombre de boules (ou de votants) au
moins égal à la moitié plus un du chiffre
de tous les représentants, c'est-à dire 370L
Evidemment, ee chiffre n'est pas atteint,
ou le voit à la consternation do la droite
et surtout du centre droit.
Pour une fois que les gauches f&au-
donnent le terrain libre aux droites
réunies, ou désunies, et les laissent se dé-
brouiller en famille, le résultat est écra-
sant. C'est le dernier coup donné à cette
majorité, à cette grande majorité, à cette
indissoluble et imposante majorité qui a la
prétention « de nous faire marcher de gré
ou de force », comme dit M. Baragnon,
et qui ne peut pas marcher elle-même ;
à cette majorité qui a la prétention d'être
la France entière et qui ne peut pas
parvenir à être la moitié de l'Assemblée.
Le3 monarchistes ont vu le danger ;
aussi chacun cherche-t-if son petit expé-
dient. Des rabatteurs vont « battre les
buissons », selon la pittoresque expression
de M. de Broglie, c'est-à-dire courent dans
Versailles, à Trianon, partout où l'on a
chance de débusquer quelque traînard de
la droite. Une vraie battue de députés,
quelle fête cynégétique! Les grandes fa-
taies de * Versailles n'en ont iamais vu de
pareilles.
Et, de temps à autre, on voit monter à
la tribune déserte un honorable que les
rabatteurs ont fini par traquer. Il en
monte jusqu'à six : maigre chasse.
Enfin, à qua're heures un quart, M.
Buffet, consterné, prononce la clôture du
scrutin. Quelques minutes suffisent pour
compter qu'il y a en tout 337 votants. Le
fameux quantum n'y est pas, le scrutin est
nul !
Pas un geste, pas un souffle à l'annonce
de ce résultat immense : la droite est
comme écrasée; la gauche, qui vient d'in-
fliger une cruelle leçon à ses adversaires,
n'a rien à y ajouter.
Cependant, il faut sortir de cette situa-
tion ; le ridicule tue en France. L'expé-
dient trouvé par M. Paris (du centre
droit) est encore plus ridicule que la si-
tuation même. Oubliant la fable du renard
qui a la queue coupée, cet honorable parle
de la majorité de l'Assemblée etil soulève un
rire immense à gauche ; il demande dere-
chef l'appel nominal, assurant que nul ne
voudra prendre vis-à-vis du pays la res-
ponsabilité d'une abstention, et tout le
côté gauche lui riposte par un « si! si 1 »
véhément; il exhume enfin un article 14
du règlement qui admet les élections au
scrutin de liste à la majorité relative.
La gaîlé de la gauche ne connaît plus de
bornes ; les applaudissements font concùr-
rance au rire : l'aveu d'impuissance est
complet.
Comment ! voilà des gens qui ont dé-
crété d'office le scrutin de liste à la place
du vote normal dans les bureaux, pour
donner carrière à tout leur bon plaisir;
voilà des gens qui ont abusé de leur mes-
quine force numérique jusqu'à évincer
sans vergogne les représentants d'une mi-
norité de trois cents membres, qui ont
poussé le mépris du parlementarisme jus-
qu'à étouffer la voix de ceux qui n'étaient
pas de leur opinion. et ce sont ceux là
qui, pris dans leurs propres pièges, osent
encore en appeler à la responsabilité de-
vant le pays !
Tout cela est tellement étrange, telle-
ment criant que nous admirons fort le
sang-froid de l'honorable M.Tirard.Ilmon-
te à la tribune, et, en quelques mots, re-
trace l'historique de la commission : « Les
divers votes ont prouvé que le parti répu-
blicain devait être représenté par treize
membres; la majorité a persisté à éliminer
tout candidat républicain. Cependant la
gauche a voté tous les jours; ce matin
encore, la droite lui a refusé l'accepta-
tion des deux derniers membres. Quelle
couduite avions-nous à tenir? Le pays ju
gera si la majorité a été oppressive ou
opprimée. »
- C'est court, dit sans violence, mais d'une
voix pleine de chaleur. C'est la vraie vé-
rité, d'ailleurs, et le côté droit, silen-
cieux, flemcure comme écrasé sous l'évi-
dence des faits. Ce qu'on eût chanté comme
une victoire superbe, si le succès avait
couronné les efforts, apparaît évidemment,
avec la défaite, sous son véritable jour,
comme un simple abus de force.
Et cependant il faut en finir, ITIAH
comment? M. le président regarde MM.
les secrétaires ; MM. les secrétaires regar-
dent M. leprésident. Que faire ?
M. Dahirel (extrême droite) tente une
diversion, en rappelant qu'il s'agit des
projets constitutionnels de M. Dufaure '•
on ne mord pas à l'hampçon.
L'excellent comte Ranapou (centre gau-
chr*) se laisse entraîner par sa droiture :
se sachant loyal, il croit à la loyauté
d'autri. Comme des membres du centie
dioit lui ont faIt patte blanche, il demande
le renvoi du vo.e à demain pour savoir Ù
les concessions qu'on entend faire au parti
républicain. — Eh! qu'importent les
concessions en paroles? Brava honnête
PRIX DU NUMÉRO : PARIS 45 CENTIMES — DÉPARTEMENTS 20 CENTIMES.
Vendredi 5 Décembre 1873.
---, .-.
E -
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
Wtdresser au Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit
le rue Drouot. 2
LII manwicriu ncm «*.y<#m ne seront pus rQl'ldMf.:
ABONNEMENTS /S-
PARIS
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Annonce*, chez MM. - LAGRANGE, 2ERFJ
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Trois mots 16 Ir
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3 !'Iar'f> df Ja Ro*r«r 3
On s'abonne à Londres, chez M. A. MAURIGS général
advertising, agent, 13, Tavistockrow, CoventGaxdâtt.
JOURNÉE POLITIQ "E
Paris, 4 décembre l813.
La. séance d'hier, à Veisailles, a été seu-
lement la répétition de la séance de la
veille, avec cette différence, toutefois, que
la majorité n'est parvenue à nommer aucun
nouveau membre de la commission cons-
titutionnelle. Résultats absolument nuls,
par suite de l'abstention de la gauche,
abstention que M. Tirard a expliquée à la
tribune en excellents termes. Il faut donc
compter avec cette minorité pour laquelle
on affichait tant de dédain ? Elle a prouvé
qu'il lut suffit de ne pas prendre part à un
vote pour condamner l'Assemblée souve-
raine à une irrémédiable impuissance.
Quelle leçon ! et comme on voit bien main-
tenant, si l'on en pouvait encore douter,
.que le fractionnement des divers partis qui
.la composent réduira bientôt l'Assemblée à
se dissoudre elle-même. Elle prétend gou-
verner, constituer I Peut elle vivre, quand
sa majorité tombe en poussière au moindre
choe, et quand la seule abstention de la
gauche la réduit par avance à n\ xister
*plus ? • *
Les comités républicains des départe-
ments où vont avoir lien les élections du
14 décembre ont arrêté le choix dos can-
didats qu'ils présenteront aux suffrages de
leurs concitoyens. Ce sont, pour l'Aude,
M. Bonnel, maire de Narbonne, et M.
Marcou, président du conseil général, maire
de Carcassonne", avocat, directeur du journal
la Fraternité; pour le Finistère, M. Swiney,
membre du conseil général, ancien repré-
sentant du peuple à l'Assemblée consti-
tuante; pour Seine-et Oise enfla, M. Cal-
mon, sous-secrétaire d'Etat au ministère
'dé l'intérieur pendant la présidence de
M. Thiers. Nous ne doutons pas du suc-
cès de ces quatre candidats, qui, dans le
parti républicain, n'auront pas de eompé-
titeurs ; en 'effet, M. de Jouvencel, qui
avait d'abord annoncé le dessein de se por-
ter dans Seine-et-Oise en même temps que
M. Calmon, a compris qu'un désistement
serait plus politique etplus utile, et il vient
de se retirer. Les élections du 14 décembre
auront surtout le caractère d'une protes-
tation contre la politique téméraire et fu-
neste où le gouvernement s'engage chaque
jour un peu plus : que la faute, si faute il y
a, retombe sur les détracteurs acharnés de
la République. Ils l'ont voulu ; nous som-
mes bien forcés de les suivre sur un ter-
rain que nous n'aurions pas songé à
choisir en tout autre temps.
Vienne est en fête. Depuis avant-hier,
on y célèbre le vingt-cinquième anniver-
saire de l'avènement au trône de l'empe
reur François-Joseph (2 décembre 1848).
'Nous avons publié déjà la lettre qu'un
Viennois nous écrivait à propos de ces
solennités. Une dépêche nous apporte au-
jourd'hui les paroles que l'empereur a pro-
noncées en répondant aux félicitations de
ftS, ministres et à Mlles de la députation
de l'armée. Aux premiers il a exprimé
lé désir de voir durer longtemps un
pabinet qui a montré, dans des conjonc-
tures souvent difficiles, tant de tact et tant
de sagesse. Quant à l'armée, il l'a remer-
ciée pour sa fidélité dans les bons et les
mauvais jours, espérant, a-t-il dit, qu'elle
sera toujours dans l'avenir le plus solide
appui du trône et de la nation.
Eua. LIÉÔBRT.
f :
- Nous venons de recevoir de l'American
Register communication de la dépêche sui-
vante :
Washington, 2 déc., soir.
Dans le message qu'il a envoyé aujourd'hui
au Congrès, le président Grant s'exprime en ces
termes au sujet de l'affaire du Virginius :
« La prise en pleine mer d'un navire portant
le pavillon américain a failli avoir les plus gra-
ves conséquences et a agité le pays d'un bout à
l'a uù e. li eureusement cette d6i &alïs d'upn lus gra-
l'autre. Heureusement cette difficulté est en voie
d'arrangement satisfaisant et aura une solution
honorable pour les deux nations.
Les relations des Etats-Unis avec les autres
nations sont parfaitement amicales. »
—— ; + ——————————
* COMMISSION DE L'ABIËE
La commission de l'armée s'est réunie
hier pour examiner la proposition Philip-
poteaux. Les ministres de la guerre et de
ta marine ont été introduits.
« Aux élections du 8 février, a dit M.
le général du Barrail, les officiers envoyé*
à l'Assemblée n'ont pas été choisis par les
électeurs pour des motifs politiques. On
voulait les remercier des services qu'ils
avaient rendus pendant la guerre. Ces
élections ont pris maintenant un caractère
politique contre lequel il faut réagir. Les
choix se portent maintenant sur des répu-
blicains ; ils pourraient se porter sur des
officiers représentant des idées opposées et
cela serait nuisible à la discipline de l'ar-
mée qui doit rester en dehors des luttes
politiques et être toujours au sorvice de
la légalité. Les opinions individuelles
n'ont aucun inconvénient, mais les ma-
nifestations. publiques sont de nature à
rompre l'unité d'esprit de l'armée.
L'Assemblée actuelle contient assez d'of-
fieiers compétents pour traiter les ques-
tions militaires. -Tous les officiers géné-
raux, d'ailleurs, bont toujours à la disposi-
tion de la commission de l'armée pour lui
donner les indications nécessaires. Il re-
pousse l'amendement de M. de Bastard, il
trouve contraire à la discipline qu'uu.;rilfi-
cier annonce qu'il a l'intention de se pré
senter.
M. le ministre de la marine adhère aux
observations de son collègue.
M. de Bastard combat la proposition
Philippoteaux : il lui reproche de procla-
mer une catégorie d'inéligibles. On peut
imposer à un officier nommé d'opter entre
son commandement et son mandat de dé-
puté, on ne peut pas priver une classe de
l'éligibitité. Sous l'empire, on optait; il est
impossible d'aller plus loin.
Selon lui, sa proposition remédie à tous
les inconvénients, puisque l'officier qui se
présente doit avertir le ministre de la
guerre qui le met immédiatement en non-
activité.
M,, de Pressensé combat M. de Bastard,
qui veut établir une véritable loterie. Il
dépend du ministre de le replacer s'il
échoue, ou-de le laisser en non-activité.
Quelle est alors la situation du ministre
de la guerre? la discipline n'y peut rien
gagner.
M. le général Charreton invoque le droit
des électeurs et celui des candidats. Ou
veut tomber dans les fautes que l'on re-
prochait à M. Gambetta, alors qu'il créait
des catégories d'inéligibles.
M. le ministre de la marine fait obser-
ver que les conditions qui interdisent aux
faillis de voter limitent le droit des élec
teurs.
M. le général Bîllôt revendique les
droits de la nation.
M- de Kerdrel demande si le ministre a
le droit de disposer d'un général qui est
député. Le général Ducrot a dit le con-
traire. Il faut mettre le droit de la nation
au-dessus d'une décision ministérielle.
M. le général du Barrail répond qu'il
partage l'opinion du général Ducrot.
Les ministres se retirent. La commis-
sion n'a pris aucune décision.
-
Il s'est passé hier, à Versailles, un
fait grave qui demande une explication
franche et catégorique. Il restait à élire
deux commissaires ; toutes les fractions
de la gauche se sont abstenues en mas-
sé, et le nombre des votants n'ayant pas
atteint le chiffre réglementaire de 370, le
scrutin a dû être annulé. Là-dessus,
mauvaise humear de M. le président,
récriminations acerbes des groupes de la
droite, et, finalement, apparition de M.
Dahirel à la tribune pour sermonner la
minorité et la dénoncer au pays comme
coupable d'entraver, de propos délibéré,
la marche régulière des travaux de l'As-
semblée, et de compromettre ipso facto
l'exercice du gouvernement parlemen-
taire.
Il est indispensable, avant de prendre
parti pour tel ou tel côté de la Cham-
bre, de rappeler en quelques mots la si-
tuation ; alors il deviendra facile d'attri-
buer les responsabilités à qui de droit.
Trente membres devaient être choisis
pour composer la commission chargée
ae l'examen des lois constitutionnelles ;
sous prétexte d'assurer à chacun des
partis une part légitime d'influence dans
les travaux de la commission, les mem-
bres de la majorité demandèrent l'élec-
tion au scrutin de liste. En bonne justice,
la part proportionnelle de la minorité
devait être de 13 commissaires sur 30.
Le premier jour, en effet, trois membres
de la minorité furent élus; mais depuis,
vingt-cinq noms sont sortis de l'urne,
tous appartenant à majorité. Devant ce
parti pris d'élimination quelle ressource
restait-il à la majorité? S'abstenir. C'est
ce qu'elle a - fait. - ----- - -
'Dans la plupart des cas, l'abstention
est un procédé révolutionnaire ; ce n'est
certes pas nous qui le nierons, après
avoir, sous l'empire, prêché la doctrine
abstentionniste comme seule digne du
parti républicain. Peut-être avions-nous
tort; dans tous les cas, c'était en illustre
compagnie; car on se souvient que ce
fut Proudhon qui leva, le premier, l'é-
tendard abstentionniste. Nous pensions,
et nous pensons encore, que l'on ne
discute pas le droit de la force ; on le
subit quand on. est obligé de le subir,
mais c est tout. Or, de quel droit, sinon
du droit de la force, l'Assemblée élimi-
ne-t-elle aujourd'hui la minorité dans
une des questions les plus graves qui
se soient encore offertes à ses études ?
Les monarchistes ont dix, vingt, met-
tons trente voix de plus que les républi-
cains ; en vertu de ces dix, vingt ou
trente voix, elle accapare tout, elle re-
fuse à la minorité de se faire entendre ;
demain, si tel est son bon plaisir, elle
pourra décider qu'à l'avenir toutes les
commissions seront nommées au scrutin
de liste, et toujours en vertu de ces dix,
vingt ou trente voix, les républicains
seront réduits à l'état de machines à
voter; leur unique rôle dans l'Asseni-
blée sera de jeter dans les urnes un
nombre suffisant de bulletins pour ren-
drè valables les ukases de la majorité.
Et dire que cette même majorité n'a
pas de plaintes assez vives, de paroles
assez amères contre ce qu'elle appelle,
lorsqu'il s'agit du pays, « la tyrannie
du nombre ! M
La minorité s'est révoltée. La minorité
a bien fait, car elle ne s'est point révol-
tée de ce qu'elle est minorité, mais bien
de ce que la majorité s'arroge le droit de
l'opprimer. Elle a montré ce que wlent,
au demeurant, ces quelques voix à l'aide
desquelles on prétend venir à bout de
tous les obstacles, trancher en maître
les questions les plus graves, et, pour
tout dire enfin, ne tenir nul compte des
idées, des besoins, des aspirations de
plus de quatre millions d'electeurs re-
présentés par les différents groupes de
a gauche. Sans l'appoint, sans le bon
vouloir de cette minorité qu'on affecte
de traiter avec tant de dédain, que peut
la majorité? Rien. Nous la mettons au
défi de réunir les 370 suffrages indis-
pensables à la validité de ses décisions
dans n'importe, quelle circonstance
grave. Voilà ce qu'il importait de prou-
ver. Aujourd'hui la démonstration est
faite, et nous voulons espérer que la
- leçon profitera.
La droite est mal venue, d'ailleurs, à
se plaindre du procédé que la gauche
s'est vue dans l'obligation de mettre en
usage pour protester contre un abus fla-
grant de la force numérique. Les répu-
blicains n'ont fait, en cette occasion,
qu'imiter l'exemple à eux donné par les
monarchistes à deux reprises différentes;
une première fois lors du vote sur un
amendement de la gauche à la loi mi-
litaire; une seconde fois lors du vote
sur la proposition de M. Cazenove
de Pradines. Dans ces deux circonstan-
ces, l'abstention en masse du centre droit
a invalidé le vote des autres groupes de
l'Assemblée.
On voit qu'à ce point de vue la majo-
rité n'a rien à reprocher à la mino-
rité.' ,"
Quant à l'assertion peu réfléchie que
M. Dahirel est venu porter à la tribune,"
nous ne la discuterons pas longuement.
M. Dahirel a prétendu rendre les répu-
blicains responsables des tiraillements,
des obstacles, des crises au milieu des-
quels le gouvernement parlementaire
semble destiné à se débattre sans cesse
en France. M. Dahirel prête charitable-
ment à ses adversaires les défauts de ses
amis. Le propre du gouvernement par-
lementaire est le respect des majorités
pour les minorités, celles-ci conservant
toujours le droit et l'espoir légitime de
se substituer quelque jour à celles-là.
Sénèque disait qu'il fallait en user avec
ses ennemis comme s'ils pouvaient de-
venir vos amis, avec ses amis comme
s'ils pouvaient devenir vos ennemis ; de
même nous dirons que le devoir et l'in-
térêt des majorités, dans un gouverne-
ment parlementaire, sont d'en user avec
l'opposition de la veille comme si elle
pouvait devenir la majorité du lende-
main. Ar plus forte raison doit-il en être
ainsi dans une Chambre divisée en
deux portions presque égales, et où ne
se forment presque toujours, suivant
une parole bien connue, que des majo-
rités de rencontre.
Ce ne sont point les républicains, M.
Dahirel et ses amis le savent bien, qui
rendent ou veulent rendre impossible le
gouvernement parlementaire ; ce ne sont
point les républicains qui s'efforcent de
fatiguer le pays de la libre discussion, en
y introduisant les chinoiseries que l'on
sait. On les opprime, ils se regimbent,
c'est le seul droit qu'on leur laisse. Mais,
de grâce, n'ajoutez pas une injustice à
une injustice, en essayant de détourner
sur eux des soupçons que vous sentez
planer sur vous.
E. SCHNKRB.
:
La gauche républicaine s'est réunie hier
à Versailles, à l'hôtel de France.
On nous communique lé procès-verbal
suivant :
La gauche républicaine a examiné au-
jourd'hui, dans une séance tenue à Ver-
sailles sous la présidence de M. Duclerc,
s'il lui convenait de prendre part à l'élec-
tion des deux derniers membres de la
commission des lois constitutionnelles.
On rappelle le rôle que la gauche a joué
dans cette question. Elle a d'abord haute-
ment réclamé par l'organe de ses orateurs
la nomination de la commission par les
bureaux, qui seule assure convenablement
le respect des droits de la minorité.
Elle a ensuite affirmé son droit à être re-
présentée par quinze commissaires dans
une chambre divisée en deux fractions
presque égales, et elle a présenté une-liste
portant quinze noms des plus autorisés
en matière constitutionnelle, alors que la
droite, abusant de sa majorité actuelle,
jse réservait vingt-sept commissaires sur
trente.
En présence de la persistance de ses
adversaires à exclure constamment et sys-
tématiquement tous les républicains, la
gauche a décidé qu'elle s'abstiendrait de
prendre part au dernier scrutin et laisserait
à la droite la resposabilité de l'organisa-
tion d'une commission constitutionnelle,
où son opinion est condamnée d'avance et
préalablement à toute discussion.
Le bureau de la gauche a été chargé de
se mettre d'accord avec ceux des autres
réunions républicaines pour cette protes-
tation légale.
.-.---,-" »
La 23fi commission d'initiative parle-
mentaire a examiné hier les propositions
de MM. Leneël et de Janzé, sur l'incom-
patibilité entre le mandat de député et
certaines fonctions, publiques : ambassa-
des, sous-secrétaire ries d'Etat, etc.
Les membres de la majorité de la com-
mission repoussent ces projets et ont fait
valoir comme argument que s'ils admet-
taient l'incompatibilité pour les officiers,
c'était à cause de la discipline, si néces-
saire à maintenir dans l'armée, et que
l'Assemblée ayant fait, il y a peu de
temps, la loi Priaceteau, il était impossi-
ble qu'elle se déjugeât à si bref inter-
valle.
1 MM. de Marcère, Goblet, l'amiral Jaurès
et de Mahy, au nom de la minorité de la
commission, ont fait observer qu'ils étaient
frappés de la nécessité de maintenir la dis-
cipline et qu'ils l'étaient à un bien plus
haut degré que les membres de la majo-
rité puisqu'ils voulaient faire respecter la
discipline par tous les ordres de fonction-1
naires. Ils veulent surtout éviter qû'un.
ambaseadeur quitte son pr-ste pour Vdlic
voter contre le gouvernement qu'il repré
sente à l'étranger.
Quant à l'objection tirée de la loi Prin-
ceteau qui a été récemment votée par
l'Assemblée, les membres de la 'minorité
pensent qu'elle n'est pas sérieuse, puisque
l'Assemblée discute en ce moment une loi
sur les maire=, contraire en tous points à
celle qu'elle a votée.
celle l'Ebraly, partageant les opinions de la
M.
majorité, a été élu rapporteur.
-- -,- -,- uu_-----. ,--,---- -
M. Buffet, président de l'Assemblée,
s'est rendu hier dans la commission du
budget pour fixer le jour et régler l'ordre
de la discussion des lois de finances. Afin
d'éviter les douzièmes provisoires, il a été
décidé que la discussion du budget des
dépenses précéderait celle du budget des
recettes. La commission a ensuite entendu
le rapport de M. Chesnelong sur les éva-
luions des anciens impôts pour l'exercice
1874 ; quant à la discussion des nouveaux,
elle n'a, pas encore été commencée en
commission générale.
-,-+---------.
L'autel et le Comptoir
L'archevêque de, Paris, dans un man-
dement qui porte la date du 1er novem-
bre, mais que la presse cléricale a publié
un mois plus tard, prescrit dans tout
son diocèse l'adoption de la liturgie ro-
maine. Voici le texte des huit articles
qui composent l'ordonnance épiscopale :
1. La liturgie romaine sera obligatoire dans
notre diocèse, pour les offices publics comme
pour la récitation privée du Bréviaire, à partir
au premier dimanche de carême de l'année
i874.
2. MM. les ecclésiastiques et les fabriques
auront soin de se procurer avant cette époque
les bréviaires, missels et livres de chant néces-
saires.
3. Ces livres devront renfermer, le Propre
des Saints du diocèse, qu'on trouvera à Paris,
chez MM. Adrien Le Clère, que nous avons
chargés, à l'exclusion detous autres, d'imprimer
le Propre diocésain.
4. Les livres de chant que nous approuvons
sont ceux publiés par la maison Adrien Le
Clère, d'après l'édition imprimée par Pierre
Valfray en 1669.
5. On se servira du Rituel romain pour
l'administration des sacrements, les bénédic-
tions, etc. On trouvera chez les mêmes librai-
res des extraits de ce Rituel pour l'usage quoti-
dien des paroisses.
6. En attendant que nous puissions donner
un cérémonial pour l'Eglise de Paris, nous con-
seillons de consulter et de suivre le cérémonial
du R. P. LevavIsseúr, de la congrégation du'
Saint-Esprit. -
En ce qui concerne les pieuees et louables
coutumes qui ne sont pas prescrites par la ru-
brique, mais qui n'y font pas contraires, on
nous consultera; nous jugerons s'il convient de
les maintenir ou-de les supprimer.
7. Les mêmes libraires fourniront aussi un
Directoire, que neus faisons imprimer pour fa-
ciliter dans les premiers temps la transition de
la liturgie parisienne à la liturgie romaine, et
qui sera très-utile aux prêtres jusqu'au moment
où ils seront familiarisés avec les rubriques ro-
maines.
8. Le présent mandement n'étant pas destiné
à être lu en chaire, MM. les curés et aumôniers
feront bien d'avertir dès à présent les fidèles du,
changement qui doit s'opérer dans la liturgie et
de les engager à se servir désormais du Parois-
sien romain à l'usagt de l'Eglise de Paris, qui
eontiendra les offices propres. du diocèse. MM.
Adrien Le Clère, de Paris, et Marne, de Tours, ont
été autorisés par nous à joindre ces offices pro-
pres à leurs diverses éditions du Paroissien ro -
main. *
La liturgie gallicane que M. Guibert
abolit d'un trait de plume datait de 1735;
elle s'était étendue du diocèse de Paris
à presque toute la France. Etait-elle
meilleure ou pire que la romaine ? Je ne
saurais le décider, n'étant pas, je l'a-
voue, grand connaisseur en oremus; mais
on s'accorde généralement à dire qu'elle
était plus appropriée aux goûts de notre
temps et de notre pays. C'est ce double
mérite qui l'a fait condamner successi-
vement par tous les évêques ultramon-
tains, ennemis déclarés de l'esprit mo-
derne et de l'esprit national. M. Guibert,
en s'associant à une mesure de réaction
que le petit elergé, bon Français, n'a pas
subie sans résistance, est mu, dit-il, « par
des motifs d'un ordre supérieur: le culte
de l'uniformité, le respect de l'autorité
romaine, » qui d'ailleurs n'a jamais ré-
prouvé la liturgie gallicane, et surtout le
besoin de manifester à tout prix en fa-
venr du pouvoir temporel du pape :
« En quel temps fut-il plus nécessaire de res-
serrer les liens qui nous attachent à ce Père
bien-aimé? Quand autour de vous, illustre et
saint Pontife, toutes les forces humaines font
défaut ; quand tant de fils ingrats s'élèvent con-
tre votre personne auguste, insultant à vos dou-
leurs et se plaisant à voir découronner votre
vieillesse d'un pouvoir indispensable à la liberté
de votre ministère; quand des trames dignes
d'être inspirées par l'enfer sont ourdies à la face
du monde pour anéantir, si c'était possible,
jusqu'au suprême pontifiedt dont le divin Maî-
tre a investi le premier des apôtres et ses sac-
cesseim, ah ! c'est alors que nous sentons plus
vivement la nécessité de nous rapprocher de
vous dans la prière, afin de prier avec vous et
comme vous, qui priez pour nous et nous re-
présentez ainsi sur la terre le Pontife toujours
vivant qui intercède en notre faveur. »
C'est bien parler. Tant pis pour les
pauvres vieux prêtres à qui il coûtera
« de rompre avec les habitudes de toute
leur vie ! » Celui qui entre dans les or-
dres a dû sacrifier ses habitudes et
ses préférences en même temps que son
libre arbitre ot son jugement personnel.
Quant à nous, nous n'envisageons la
question qu'au point de vue exclusive-
ment profane, et nous y gommés auto-
risé dans une certaine mesure par l'ar-
chevêque lui-même. Dès que M. Gui-
bert prend sur lui de désigner publique-
ment aux prêtres et aux dévots les li-
braireS qui vendront les nouveaux livres
! [ de liturgie, missels, graduels, vespéraux,
rituels, bréviaires, paroissiens, catéchis-
mes et le reste, dès qulil octroie de sa
grâce à MM. Marne et A. Le Clère un véri-
table monopole.uous.quisommes les gens
du droit commun, nous pouvons sans
impiété demander ce qu'il adviendra du
vieux stock de librairie religieuse qui
teste encore en magasin. D'honnêtes in:-
dustriels ont imprimé, broché relié des
milliers de volumes petits et gros, d'hon-
nêtes négociants les ont achetés pour les
revendre; je ne dis rien des simples dé-
vots qui useront leurs vieux paroissiens
ou en achèteront de neufs, à leur choix ;
il ne s'agit que de l'industrie et du com-
merce et de tout un fonds de boutique
que le mandement du 1er novembre en-
voie au pilon.
J'ai connu personnellement, il y a
bien des années, un honnête homme de
libraire qui avatt acheté le monopole des
livres de liturgie dads le diocès de X.
Je ne dis pas, à Dieu ne plaise, que M.
Marne et M. Adrien Le Clère aient obtenu
moyennant finance le privilège exclusif
que M. de Paris daigne leur octroyer.
Mais ces sortes d'alîdires se traitaient
autrefois, et pas bien loin de Paris, sur
papier timbre. J'ai vu, de mes yeux vu,
les actes en bonne formé par -lesquels,
mon vieil ami s'engageait à payer
60,000 francs en telle année, et 50,000
autres francs par nouveau bail, quelques
années après,
En ce temps-là certains eveques con-
cédaient le monopole en gros, certains
autres le vendaient en détail, sous la for-
me d'un feuillet de papier revêtu de
leur griffe et mis en tête de chaque volu-
me. C'est ainsi que nous autres, auteurs,
nous cédons au libraire soit la propriété
de nos livres pour quelques milliers de
francs, soit le droit de tirer un certain
nombre d'exemplaires moyennant vingt-
cinq ou cinquatite centimes par volume.
Seulement les évêques ne sont pas les
auteurs des livres qui leur payent tribut.
Ces usages ou ces abus sont peut-
être passés de mode, et je n'en parle
que pour mémoire. Toutefois, le marché
démon vieil ami Z. avec l'évêque de
X. reçut un coup de canif dont l'his-
toire, aujourd'hui surtout, peut être
instructive.
L'évêque, qui touchait des droits d'au-
teur, s'avisa un beau jour d'exhumer la
liturgie romaine et de la rendre obliga-
toire dans tout son diocèse.
L'éditeur, qu'on avait omis de con-
sulter, s'éveilla un matin avec Dieu sait
combien de volumes sur les bras, tous
invendables, car ils contenaient le Pro-
pre du diocèse, et un mandement leur
fermait l'unique marché où ils pussent
s écouler. C'était un effroyable bouillon,
comme on dit en librairie. L'évêque en
but sa part, c'est une justice à lui rendre;
il paya sans plaider. Je recommande ce
précédent aux imprimeurs, éditeurs et
libraires que le mandement de M. l'ar-
chevêque de Paris aurait pris au dé-
pourvu.
ABOUT.
--, -- "----+--h_---': 'h'
COURMER PARLEMENTAIRE
»
Versailles, 5 décembre 4873.
Septième journée, neuvième scrutin.
Comme lorsqu'on dit : « Monsieur, vous
êtes un. ! » Cette phrase laconique sem-
ble tout dire. Eh bien elle rend à peine
la moitié de ce que la vérité a de gro-
tesque.
On a vu, hier, les heureux effets qu'a
produits la fameuse liste de conciliation
dont la gestation a demandé une suspen
sion d'audience. MM. de la Rochette et de
Labassetière étant considérés par le centre
droit comme des adversaires trop déclarés.
des lois constitutionnelles, la droite, la
bonne droite pure, avait consenti à rem-
placer ses deux candidats foncés par deux
autres moins nuancés, MM. Théry et de
Richemond. Le vote secret a lieu : sur la
foi des traités, la bonne et honnête droite
pure jette dans l'urne la liste arrêtée, con-
tenant les deux candidats de la droite et
les deux candidats du centre droit. Le
dépouillement du scrutin se fait : MM.
Batbie et Delsol sont seuls nommés. — La
politique centre droit avait rayé de la liste
commune les deux représentants de la
droite 1
C'est ce que le centre droit appelle faire
une transaction. Nous sommes deux à man-
ger la galette ; vous la coupez en deux
belles parts bien égales, vous dévorez votre
moitié et. vous fourrez la mienne dans
le buffet, dans le buffet dont vous avez la
clef, bien entendu. En recommençant une
dizaine de fois la transaction, vous * finissez
par manger toute la galette, sauf une de-
mi-bouchée, et cela sans cesserd'être équi-
table, puisque vous n'avez pas- cessé de
faire deux parts égales.
Dans les farces italiennes, c'est ainsi que
Polichinelle régale Cassandre. Et Cassandre
d'allonger les lèvres, de creuser les joues,
d'ouvrir de grands yeux et de se frotter
l'estomac avec stupéfaction. Il est des gens,
dans la droite pure, qui obtiendraient au-
jourd'hui un grand succès dans la panto -
mime. Ceux-là semblent refuser ce matin
de prendre part au nouveau régal que leur
prépare maître Polichinelle : le scrutin à
la tribune ne reunit pas la foule habituelle,
il ressemble à un enterrement de pauvre.
Nous nous apercevons en outre qu'au-
cun député républicain n'y prend part.
Le maigre défilé est terminé depuis une
bonne demi-heure, nul ne monte plus à la
tribune; le temps s'écoule, et cependant
M. Buffet ne clôt pas le scrutin. Que se
passe-t-:il? v
Sur l'estrade, M. la président, renforcé
de MM. de la Rochcjacquelein, de Meaux,
Fresiieau, de Mornay, semble chercher à
tirer quelque recette magique d'un
vieux grimoire. Daus le coin dn centre
gauche, des membres du centre droit pren-
nent des airs séducteur.-; et d'autres promè-
nent des visages courroucés. Nous savons
tout enfin :
MM. les secrétaires, dit M. Buffet, d'un
ton navre, présumeni que le scrutin ne réu-
nit pas encore le quantum nécessaire pour
rendre le vote valable, et c'est pour cela
que je le laisse ouvert. »
« Présument » est tout simplement un
chef d'œuvre ! Il est anti-parlementaire de
voir un bureau préjuger un vote secret, et
ici la présomption est tout bonnement une
certitude. En effet, un secrétaire a devant
lui les boules à distribuer; il ne compte
pas celles qui sont dans l'urne, mais il
compte celles qui restent dans la corbeille;
avec une soustraction à la place d'ufle ad-
dition, on en voit la farce. Est ce assez.
centre droit ?
Personne ne fait d'observation sur ce
point, car le cas qui se présente a une
réelle importance. Pour que le vote soit
valable, il fant que le scrutin contienne
un nombre de boules (ou de votants) au
moins égal à la moitié plus un du chiffre
de tous les représentants, c'est-à dire 370L
Evidemment, ee chiffre n'est pas atteint,
ou le voit à la consternation do la droite
et surtout du centre droit.
Pour une fois que les gauches f&au-
donnent le terrain libre aux droites
réunies, ou désunies, et les laissent se dé-
brouiller en famille, le résultat est écra-
sant. C'est le dernier coup donné à cette
majorité, à cette grande majorité, à cette
indissoluble et imposante majorité qui a la
prétention « de nous faire marcher de gré
ou de force », comme dit M. Baragnon,
et qui ne peut pas marcher elle-même ;
à cette majorité qui a la prétention d'être
la France entière et qui ne peut pas
parvenir à être la moitié de l'Assemblée.
Le3 monarchistes ont vu le danger ;
aussi chacun cherche-t-if son petit expé-
dient. Des rabatteurs vont « battre les
buissons », selon la pittoresque expression
de M. de Broglie, c'est-à-dire courent dans
Versailles, à Trianon, partout où l'on a
chance de débusquer quelque traînard de
la droite. Une vraie battue de députés,
quelle fête cynégétique! Les grandes fa-
taies de * Versailles n'en ont iamais vu de
pareilles.
Et, de temps à autre, on voit monter à
la tribune déserte un honorable que les
rabatteurs ont fini par traquer. Il en
monte jusqu'à six : maigre chasse.
Enfin, à qua're heures un quart, M.
Buffet, consterné, prononce la clôture du
scrutin. Quelques minutes suffisent pour
compter qu'il y a en tout 337 votants. Le
fameux quantum n'y est pas, le scrutin est
nul !
Pas un geste, pas un souffle à l'annonce
de ce résultat immense : la droite est
comme écrasée; la gauche, qui vient d'in-
fliger une cruelle leçon à ses adversaires,
n'a rien à y ajouter.
Cependant, il faut sortir de cette situa-
tion ; le ridicule tue en France. L'expé-
dient trouvé par M. Paris (du centre
droit) est encore plus ridicule que la si-
tuation même. Oubliant la fable du renard
qui a la queue coupée, cet honorable parle
de la majorité de l'Assemblée etil soulève un
rire immense à gauche ; il demande dere-
chef l'appel nominal, assurant que nul ne
voudra prendre vis-à-vis du pays la res-
ponsabilité d'une abstention, et tout le
côté gauche lui riposte par un « si! si 1 »
véhément; il exhume enfin un article 14
du règlement qui admet les élections au
scrutin de liste à la majorité relative.
La gaîlé de la gauche ne connaît plus de
bornes ; les applaudissements font concùr-
rance au rire : l'aveu d'impuissance est
complet.
Comment ! voilà des gens qui ont dé-
crété d'office le scrutin de liste à la place
du vote normal dans les bureaux, pour
donner carrière à tout leur bon plaisir;
voilà des gens qui ont abusé de leur mes-
quine force numérique jusqu'à évincer
sans vergogne les représentants d'une mi-
norité de trois cents membres, qui ont
poussé le mépris du parlementarisme jus-
qu'à étouffer la voix de ceux qui n'étaient
pas de leur opinion. et ce sont ceux là
qui, pris dans leurs propres pièges, osent
encore en appeler à la responsabilité de-
vant le pays !
Tout cela est tellement étrange, telle-
ment criant que nous admirons fort le
sang-froid de l'honorable M.Tirard.Ilmon-
te à la tribune, et, en quelques mots, re-
trace l'historique de la commission : « Les
divers votes ont prouvé que le parti répu-
blicain devait être représenté par treize
membres; la majorité a persisté à éliminer
tout candidat républicain. Cependant la
gauche a voté tous les jours; ce matin
encore, la droite lui a refusé l'accepta-
tion des deux derniers membres. Quelle
couduite avions-nous à tenir? Le pays ju
gera si la majorité a été oppressive ou
opprimée. »
- C'est court, dit sans violence, mais d'une
voix pleine de chaleur. C'est la vraie vé-
rité, d'ailleurs, et le côté droit, silen-
cieux, flemcure comme écrasé sous l'évi-
dence des faits. Ce qu'on eût chanté comme
une victoire superbe, si le succès avait
couronné les efforts, apparaît évidemment,
avec la défaite, sous son véritable jour,
comme un simple abus de force.
Et cependant il faut en finir, ITIAH
comment? M. le président regarde MM.
les secrétaires ; MM. les secrétaires regar-
dent M. leprésident. Que faire ?
M. Dahirel (extrême droite) tente une
diversion, en rappelant qu'il s'agit des
projets constitutionnels de M. Dufaure '•
on ne mord pas à l'hampçon.
L'excellent comte Ranapou (centre gau-
chr*) se laisse entraîner par sa droiture :
se sachant loyal, il croit à la loyauté
d'autri. Comme des membres du centie
dioit lui ont faIt patte blanche, il demande
le renvoi du vo.e à demain pour savoir Ù
les concessions qu'on entend faire au parti
républicain. — Eh! qu'importent les
concessions en paroles? Brava honnête
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