Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-10-24
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 24 octobre 1873 24 octobre 1873
Description : 1873/10/24 (A3,N708). 1873/10/24 (A3,N708).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75580667
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
J. InnAe. — iNe 708.
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PRIX Du NUMÉRO : PARIS 15 CAENTIME"S' - DÉPARTEMEJÏTS 20 CENTIMES.
Vendredis Octobre1 1873.
"«. ,-- ,'0'
JOURNAL RÉPUBLICAIN: CONSERVATEUR ;
- RÉDACTION "7
..: :':,J.
-adresser au Secrétaire de la Réà&otioa i
de 2 heures à minuit -
2. rue Dreaet 2
Li ntonuscriti non ivsftéi M seront pos rend)». -
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PARIS
Trois mois 13 fr.
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Annonce*, chez MM. LAGRANGE, CERF etl?"
tS, place ne la Bourse, 9
On s'ahbrme "A I,{)nàti:\c!lf'Z M. A. MATOWBgéttéftt
ad TavLi Çovwft =
ADMINISTRATION
àdreMar lettres et mandats à l'AdminiatnttMf
9* ru© Oronof, *
!,r,I ietfçcr nm. affr&r.chiei seront rmflurioT
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Un an 50
DÉPARTKJOBCF*
Trois moia. 16 fr,
,Six mois 12
Un an -. iP
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) ««nncei, chez MM. LAGRANGE, CERF et C
6 pJaée de la novime, a
« "PCDC à I^mdjre» chez M A Mactuob général
ïa^Wrw. Cav«ii GatrUa.
JOURNÉE POLITIQUE
« - ■ r? **"- f' f *' '* 1* '■ '*
Jo i.;
Paris, 23 octobre 1873.
Le ministère accomplit son programme;
il ne connaît,, en fait de léj;, ant. W la
> çfiie la
limite extréule. encore 4êpasîë4-il de
teffipsà autre les seules bornes qu'il se
Mit données. Son ardeur remporte'. Oh
eait que treize sièges sont- vacant encore
£ aus. l'Assemblée. Tout le monde pensait
que le gouvernement mettrait les électeurs
en situation d'y pourvoir. Les étrangers
même çfui assistent, avec des senti mtnU
divers de euriosité, d'intérêt ou de iftal-
vaillance, au -spectacle • que notre pays
leur donne, les étrangers ©e demandaient
si ces élections n*aîlai,ent pas enfin avoir
lieu, £ t chaque jour il était question dajas
leurs journaux de ce& lpeise sera tins qui)
au fappot^ des fayall«te8,pouvaient chaii -
ger là face des choses- Nos fusiônnistes,
en effet, ne disaient-ils point que la ques-
tion fdè R'^ptî^qUê' ou îiionarchie peut ce
régler à une voix de majorité seulement,
et au'ils s'en contentènt ?
PgUj*.vjn gouvernement qui ae_i|U jais
au-ïeisu» des partie, c'était ute ".alAire
d'honneuf de permëttre.au pays, eff de si
graves circonstances, d'intervenir une der-
nière fois. eais le cabinet actuel tient à
constater jusqu'au boat qu'il n'est qu'un
binet de parti ; ce fcè dont pas des mi-
nistres de la République que nous avoift,
matges précurseurs,, 'de Henri V, le nou-
veau Messie. Sur les treize élections, 116,
'en laissent donc ,fr, que deuij qui ne
Be pouvaient plue ajpui;fl4r « egliei dé la
Seine Inférieure et de, lêltes eiiront
hêtt te 16 iibVembré. I%llr l'éleètion dé
lAube, te feôtïvérneÉàent s'est mis en ïé-
dé îiuit ^ouis. Ôa.dira ^ue
est peu. Mais, qudaa lï s'agit d'une vio-
failon de la loi, il Il Y a pas ,de plus ou de
moins ; on la viole ou on la respecte. Oa
lHi violée. Toujoura Ir théorie des limites
eitrémis ! .,
Au i-é^'e. ?.} la représentation au p^s
^eréëiire incoinplèté, on sait bien du
njoins quels députés auraient- enviés ces
collèges de l'Aude, du iuistère, d,éBeÍIie-
ôfc-Oi*é> de la , Haute-Saône, du t'as de-
Cklai?; d» la Vienoe, da 'Vauclusei de la
®i.roflda, de la Haute-Marne et du Rhôue,
que ion Contraint si étrangement au si-
- limce. T')1\s lea jGui?, a propos âôîf ttiOiil-
dres élections municipales ou dé^arlemèn
Wes, dais la question de flépQpHqte ou
monarchie qui eSt aite, 10 pys parle ou
il tifeiit, comme il peut, mais il ne laisse
p-loséchapper aucune occa&ion de faire
tolr;t>tr ses sentiments. A Epinal, des élec-
tions municipales eomplémentair#» vien-
nent d*avbir lien ; la Ksftë répttblicaihé a
passé avèc 1,500 ^oil de rnisjbrité sur
1,701) Votants. ,DanI..cantÓn de Saint
ÂoaAud (Nord), il fallait nommer un
conseiller d'arrondissement; le can
didat républicain est élu par 1,500 voix
contre 700 qu'obtient son adversaire.
A - ,,"iHerle.'a.tt'Àn, ^,373 VMi sur
3,400 votants eonfîefrt te ^tiaddat de coti-
geiller général à M. Lsfârgae, inciën
ëcus'pré'et de_,1a Défense hationkIe, [farce
qu'il a dit daijs sa profusion Qe foi :
« Pas dgffl.NhV et respect du fuffage
universel dans son intégrité î » Qui ne
voit, après ces exemples, sans même rap-
pel *eaiû 4u ,«Uâ M Gbm-
bre compterait dans vingt-et-un jours
Oï ii députés républicains de plus, 8i le
aiiais'àre ne s'y opposait ?
Cet état de l'opinion nous paraît plus
iUtérés^n-t h s'jgnâlér qtié ha dîvé^éfe
informaduns, rectifecàTions et ^'déinSfîU%
coatenus hier soir dans lés feutres .o{ff
cieu.
La plupart des journaux royalistes pu-
blient use note, qui sort. d ôiileura on-ne
ttCit d'au., fwle refus d'accapter une pi oro
rogation de pouvoirs qu'aurait fait de
nouveau le président de la République. Ce
refus nVst pas, toutefois, aussi àbsoftf'
qu'on le pourrait croire à première vue. Le
maréchal Mac-Mahon aùrait dit : « $i,
comme soldat, jd suii to -jours au, servie;
de mon pays, comme homme politique je
repousse .a ohHrtftt ridée que je doive
garder le pouvoir quand raêiue dans quel-
ques conditions qu'il me soit offert. J'al
éténoIllmé par la majorité des 'conèr.,a-
teins dont je ne peux pas me séparer. l
Il Ue s'eos iit pas que le président, de la
République ief'^0 fornaellem^t de survi-
VM à ÏOU minisière, s'il .N'agissait «urtout,
comme ce ?era ie cas fans doute, do ,:fOl"
mer un gouvernement de trantitiot). Cette
question, toute pér onnelle, n'a dleillemt.
qu'une importance médiocre et regarde
Airtout le maréchal. Notons cependant
que les journaux bonapartistes nient àïtéo-
ÇimenJ; qu'il ait tenu les propos que les
royalistes lui prêtent et que nous venons
de rapporter.
Quant au ministère, si nous eu croyons
les assertions très catégoriques du Fran-
çais) il se e qu'il ett main-
tenant devant l'A^emblée. Nous voyons
d'utrc: part, dà^ 'tft ibàté, qu'on nFa fait,
revenir M. 1Jglle sur Ja drcision qu'il
avait p-ise de s« ralirer qu'en lui promet-
tant d'observer uoe attitude plus impar-
tiale à l'égard des bonapartistes. Le Vmys se
plaignait, cependant, hier soir-encore,
d*ê«r« «iaUmtè et- même menacé dans son
existence.
Les réunions de la droite et du centre
droit se font hier prononcées simnltané-
ment sur les quatre articles du projet de
restauration de la royauté préparé par le
.& ôofnité d'études; » Nous dônnons ail-
leurs les détails. Les premiers comptes-
rendus que nous reCeVoûs nolis appreil-
îlent que dans l'une et l'autre réunion les
membres présents ont voté par acclama-
tion le projet da cbrâité d'études. (j était
plussimple, en effet, que de discuter. Quand
on connaît la diversité de sentiments et
l'on pourrait dire l'antagonisme des hom-
mES qui ont ainsi voté par acclamation les
mêmes articles qu'ils interprètent contrai
Èfïpeat, on trouve que le vjte est assez
grotesque. C'est trop s'accorder et trop
vite pour que l'accord soit pris au séiieut.
Quelque chose aussi qu'on n'y prendra
guère, c'est un petit article que les feuit-
les orléanistes puhlieat et d'eù il résulte
que les Jpandafaires de l'Assemblée patio-
ne Sàlabourg (titre ambitieux, mais peu
justifié) ont obtenu pleine satislactiou sur
les libertés 'eivil, religituses, politiques,
et toutes les libertés généralement quèl-
eonq««s que souhaitent conserver les Fran-
çais. Tdilà qui vahlen; mais il nous paraît
que MM. Brun et Cheaaelong n'ont pas dû
avoir, en fait de libertés, beaucoup d'exigen-
ces. Ils sont hommes à se contenter de peu,
et si nous faviocs exactement ce qu'on leur
a promia, rotre satisfaction peut être
De serait pas si pleine que la leur. Si M.
Veuille se fût ioint K eut, il attrait ob -
tenu pleine satisfaction tout âe fîîéme. Oes
satisfactions ne nous satisfont peint. Nous
aurions voulu des définitioas, non deî
phrases. L'article se termine par une « pa-
roie » de M. le êdmte deChamhord sur le
drapeau. Le roi a fait un mot, aimable et
fin, comme tout ce qu'il fait; incontesta-
blement DOUi devoas l'aümirër, mais que
fsôut-il dire ? Efet ce qu'on va mettre la
ëîlârté 'fdture
,., ÈUÇ. LléBERT.
— ----------------- ---,---.,-.
La gauche répubîicaipe s'est réunie de
uouvéau hier j bqulevarddes Capucines. Leâ
commissions nommées Loi veille ont déjfi
eommencé leur besogne. Elles ont rendu
compte, de l'état de letirs travaux.
La séance a duré peu de temps. On a
déclaré ta tnouveau que la gauche républ'»
cainje s'engagerait, à sôutenir dans les
élections, tous ceqx qui bç Pr-olaoucgraient
contre la monarchie, ans demander pour
elk -même aucn h e féciproci té. -
La gauche, ayant arrêté toutes ses réso-
lutions, a décidé en outre qu'aucune inter-
pellation lie erait faite aujourd llui à la
commission, de permanence.
On nous assure que c'est pour le 29
courantttnb la ëouViîc.'îtion de 1 Assemblée
serait demandée aujourd'hui à la commis
sion de permanence.
Les royalistes en donnent pour raison
qu'ils ne veulent pas paraître reculer après
s'êke edgagés si afant, et que de p'U:!
longs ajournements diminueraient encore
le peu de cnancQs qui leur restent.
LeS déclarations des tpqts, surtout des
députés'du centre gauche, les ont particu-
lièrement exaspérés; et c'est pour eela
surtout j disait hier soir le général Ducro*,
qu'il faut brusquer le déaoûîmeat.
"-.,,, ■» - -,,,- '=
L'ORDRE If LA MARCHE
Or, écoutez bien cei, manants et vi-
lains ; c'est l'ordfe la marche de la
petite fête que se promettent vos sei-
gneurs et maîtres pour la dernière
semaine d'octobre :
Lttndi 27. -=- Dépôt de la proposi-
tion. ,
Mardi 28. - Vote de la proposition
et proclamation de l'état de siège dans
toute 4arFra»ce, ,
Mercpedi 29. — Départ pour Frohs-
dorff de MM. Chesnelong, de Sagny,
Merveill^ix-'Duv^aatuxj chargés d'offrir
la cou'rontiô d^ FVanxîe à Mr'te cOiïrtô
de Chambord.
Jeudi 30.— Nomination du minis-
tère ;
Président du conseil. 7 Le général
Changaraier, ministre de la quoi re.
M. le duc d'Audiffret-Pasquier, minis-
tre de 'l'intérieur. , ,",
M. le duc de Broglie, ministre des
affaires étratujèi'es.
M. Chesnelong, garde des sceaux.
Mgr l'évêque d'Orléans, ministre de
Vinstrucliànu publique èt des cultes.
M. de Snsnv, ministre des travaux
publics.
M. Anisson-Diiperroa, ministre de-l'a-
gricultuve et 'dn commerce.
griculture e-i -d,t comnwrce' .-
M. Du Temple, ministre de la marine.
M. La Roch^foucaul-Bisaecià, nnnisite
des'tfedua;;.arls.
SqrecU 18.1' ûoyéaib,re, fête de la Tous-
saint, — proc^tnalipn du comte de
Chambord comme roi de France, sous.
le nom d'Henri V.
Et le dimanche, tout piysan qui ne
mettra pointJa poule au pot sèra pour-
suivi pour crime de bouderie contre son
ventre et contre Sa Majesté.
Le progrâmme qu'on vient de lire n'est
poiote notre invention, bien qu'il en
ait l'air ; nous le copions textuellement
dans un journal bien pensant, le Moni-
teur de l'Oise, qui a ses petites et grandes
entrées chez M. le duc d'Aumale. On rf-
marquera sans doute qu'il est dè 10us
pfôîntW^ônforaae aux instructions rappor-
téës 'de Salzbourg par MM. Lucien Brnn
et Chesnelong, instructions qui simpli-
fient au plus haut point la besogne des
couftîftrs du roi. A quoi se résutne, en
effet, l'ultimatum royal ? Le comte de
Chambord a promis, MM. Lucien Brun
et Chesnelong l'ont affirmé, de faire tou-
tes les concessions imaginables après
qu'on lui aurait apporté les clef.) de la
ville. « iWidez-votia d'abord à discré-
tion, a-t-il dit/et quand je serai dans la
place; eh bien ! nous traiterons.
Voilà pourquoi le èiisdit programme
inscrit simplement à la date du lundi
27 : dépôt de la proposition. Il ne s'a-
git pas do saVciît4 'si eVat telle ou telle
- d e ,
monarchie qu'on votera; il faui rétablir
la monarchie sans épithète; on verra
plus lard s'il convient de la faire absolue
ou constitutionnelle. Si l'on demande
pourquoi cette façon de procéder, qui
n'est conformé ni au bon' sens; ni même
à la plus élémentaire loyauté, la réponse
est toute prête : le roi perdrait de son
prestige et croirait d'ailleurs se manquer
d'égards à lui-même s'il permettait qu'on
lui dictât des conditions. Mais c'est un
bon diable, au fond; pour peu qu'on lui
laisse faire le lit où il entend se coucher,
oii peut être assuré qu'il ne tirera pas
toute la coùvetture à 'lut
Et puis, une autre raison encore b
pose à ce qu'on disctite rien avant d'avoir
gï: purement^çt sicr^ieiri^nt Je. retour
a la monarchie, uîi r i squerait trop 3e ne
point s'entendre. Par contre, dans las
réunions privées on ne s'est point gêné
pour prendre tous leg engagements né-
cessaires à la réussite de l'entreprise.
Sur la constitution, sur le drapeau, ?ur
tout ce qu'on a voulu, MM. les légitimis-
tes ont fait des promesses aux orléanis-
tes. Qu'est-ce que cela coûte? L'impor-
tant est d'enlever le vote, de jeter bas
les institutions existantes et de décider
que la royauté est rétablie. Au bout du
fossé la culbute; quand les orléanistes
se terront pris, il faudra bien qu'ils sau-
tent.
Tout cela vous a un parfum d'honnêté,
de franchise qui fait penser involontai-
ment à la forêt de JBondy.
Mais peut-être la composition du ca-
binet offre-t-elle une garantie que les
fameuses promesses de concessions se-
ront fidèlement exécutées. Examinons
donc.
Sur, neuf ministres, on en compte jus-
qu'à deux qui peuvent être considérés,
à la grande rigueur, comme représen-
tant ce.qri'on appelle l'élément libéral,
nous voulons dire les royalistes de gau-
che. Ce sont MM. les ducs d'Audiffret-
Pasquièr et de Broplia. Et encore M. de
Broglie va peut etre croire que nous
voulons lui faire du tort dans l'esprit du
roi. M. de Broglie est à la monarchie ce
qu'était M. Chesnelong au bonapartisme;
les opinions constitutionnelles de l'un,
les convictions impérialistes de l'autre
ont toujours été fortement dosées de clé-
ricalisme. Nous voici donc en présence
de M. le général Changarnier, uns non-
valeur, présidant un conseil où l'évêque
d'Orléans, à côté des du Temple et dts
Larochefoucauld, pourrait presque passer
pour un libre-penseur;
Si ces garanties sont jugees suffisan-
tes par les anciens tenants du comte
de Paris, il faut reconnaître qu'ils sont
de bonne composition,
Quoi qu'il en soit, non? acceptons vo-
lontiers comme officiel et authentique
le-programme dont nous avons donné
copie. Mais encore faudrait-il que M. le
comte de Chambord, à son tour, daignât
nous ealrWvrir son cœur de roi; autre-
ment le pays, qui n'est point dans la
c0sftd©T*ce-di?s cWsnefrmgr et des Lucien
Brun, est bien obliaé de s'en tenir à ce
qu'il sait pour l'avoir entendu de la bou-
che du prince : Drapeau blanc, étendard
d'HoûrilV; vous lie les enferez point dé-
mordre tant que Sa Majesté en personne
n'aura pas déclaré qu'il s'est laissé con-
vaincrb aux arguments de ses deux amis,
l'ancien élève des jésuites et l'ex-mar-
chaad de porcs, et qu'il consent enfin à
devenir le roi légitime de la Révolution.
Mais nous parlons du pays. Qu'est
cela, le pays ? Est-ce qu'il y a un pàys ?
S'en occupe-t-on dans le programme en
question ? Eh ! oui, bonnes gens ; l'on
s'en préoccupe mèfse très-vivement,
puisqu'une journée tout ontière doit lui
être consacrée. Le '28 octobre, l'Assem-
blée expédiera, — c'est une simple for-
malité, — le vote du rétablissement de
la monarchie ; puis viendra la grande
affaire, qui est de proclamer l'état de
siège dans toute la France, Vous voyez
bien qu'on n'oublie point le pays ! Et
c est logique, du' reste ; le jour où !a
France, arrachée à elle-même, sera li-
vrée pieds et poings liés à MM. Chesne-
long, de Sugny et Merveilleux-Duvi-
gnaux, nommés exécuteurs des hautes-
œuvres de l'Assemblée, le jour où ces
messieurs iront opérer aux mains du roi
la livraison de leur pays, est-ce que la
France ne se trouvera point placée, par
ce seul fait, hors du droit commun ?
E. SCHNERB.
♦ ——————-———————
Le président de la République française,
Sur le rapport du ministre de l'iutérieur,
Vu la loi du 15m,rs 1849, les décrets orga-
nique et réglementaire du 2 février 1852, tes
lois des 10 avril et 2 mai 1871 et celle du 18 fé-
vrier 1873;
Vu le décret du gonvernrment df» la Défense
nationale en dite du 29 janvier 1871 et le dé-
cret du président de la République en date du 2
avril 1873, portant convocation de divers collé-
ges électoraux;
Vu la démission de M. L geier, député du
défJr;ement dé l'Aube ; ,',
A tendu le d £ cè* de M. Vitet, .député du dé-
partement de la Seine L.'fëri^ure ;
D'crète :
Ait. l'r. Ls électeurs des départements de
t'Aube. de la Seine-Inférieure font convoqué*
pour le dimrin'-he Hi novembre prochain, à l'ef-
fet de pourvoir au siège de député à l'Assem-
blée nationale vacant dans cbacua de ces dé
partements.
Art. 2. Lés opérations électorales auront lieu
suivant les formes déterminées parie décret du
2 avril 1873 ci dessus visé. -
LES DÉPUTÉS DE PARIS
Sur les 43 députés de la Seine, inter-
rogés par 50 conseillers généraux du
même département, 31 ont expressé-
ment répondu : ce sont MM. Laboulaye,
Brisbn; Léon Say, Krantz, de Pressensé,
Pernolet, Paul Morin, Wolowski, Alfred
André, Sebert, Dietz-Monnin, Littré,
Arnaud (de l'Ariége), qui ont répondu
par lettres individuelles ; MM. Louis
Blane, Quifletl Gambetta, Barodet, Emile
Brelay, Martin Bernard Corbon, Farcy,
Greppo, Langlois, Laurent-Pichat, Pey-
rat; Scheurer-Kestner, Tirard, Tolain,
Edmond Adam, qui ont répondu par
lettre collective ; M. VauLrain, qui a ré-
pondu d^is sa récente allocution au con,
seil"2^®r^- - -
M. Thiers avait répondu, par avance,
dans sa lettre au maire de Nancy. Il est
d'autres députés dont les votes sont éga-
lement connus dès à présent et qui par
là se croient sans doute dispensés do ré-
pondre : ce sont MM. Vacherot, Denor-
mandie l'amiral Pothuau,
le général Frébautt. Voilà 36 députés
dont les voix bont acquises au maintien
de la République. Parmi les sept autres
2 SQHt monarchistes avérés, l'amiral
Saisset et M. de Ploeuc, dont on a lu
la note cavalière il y a deux jours. Res-
tent 5, dont le public attend impatiem-
ment les réponses, qu'il espère bonnes.
Ces 5 sont MM. Drouin, Ferdinand Mo-
reatt, Louvet, Lefébure et Jean Brunet.
On lit dans le Bien public :
L'Univers met en doute l'exactitude de
nos informations en ce qui touche l'atti-
tade de l'honorable M. Denormandie;
nous affirmons que nous sommes bif u ren-
eigné. M. Deaormandie reste fidèle à
la politique qu'il a suivie depuis le mois
de juillet 1871. Il votera contre la monar-
chie et en faveur du maintien et de l'or-
ganisaiion de la République conservatrice.
Nos informations particulières nous
permettent d'ajouter qu'hier matin, M;
Denormandie a déclaré formellement que
sous aucun prétexte il ne voterait pour
la monarchie.
- -
LES PAYSANS
Je le disais l'autre jour : la paysan
hait l'ancien régime d'une haine d'au-
tant plus intense qu'elle est chez lui ins-
tinctive, et qu'il n'a jamais pris la peine
de l'analyser.
Elle fait partie de son tempérament ;
elle lui a passé dans le sang. Il l'a reçue
par cette voie mystérieuse de .1 hérédité,
qui perpétue dans le monde tant de pré-
jagés absurdes, tant d'idées chimériques.
Ce' n'est pas assez dire qu'il l'a sucée avec
le lait. Non, elle est née avec lui en
même temps qïPîî est tombé du sein ma-
ternel ; elle s'est développée en son âme
par un lent et obscur travail, sans qu'il
en ait jamais eu conscience. Elle est de-
venue partie intégrante de son être. On
ne pourra plus l'en arracher d'un seul
coup. Elle s'affaiblira, sans doute, à me-
sure que les générations iront se succé-
dant 1 une à l'autre, et finira par se perdre
dans l'oubli des âges révolus. Mais il
faudra des siècles pour achever cette
ruiné, comme il a fallu des siècles pour
la eimentër dans les esprits.
Elle s'est lentement formée, s'accrois-
santdes misères subies, des injures souf-
fertes et des vengeances refoulées au
fond du ccBiir. Le père a transmis à l'en-
fant ce trésor de haines accumulées, qui
l'a lui-même enrichi de ses douleurs et
de ses eolère, et l'a donné, avec son
sang, à son fils, chef futur d'une nou-
velle famille.
Tous les enseignements que le pay-
san a reçus jusqu'en 1789 n'ont fait
qu'enfoncer plus avant dans sa dure cer-
velle ce sentiment, qui avait ses racines
dans les profondeurs des siècles. On cite
toujours la fameuse phrase de La
Bruyère. Mais elle n'a jamais été lue que
des lettrés. Il y a d'autres livres, peu
connus, parfaitement oubliés, qui ont dù
exercer une action bion plus terrible que
les déclamations les plus éloquentes des
beaux esprits.
Je fouillais, l'autre jour, dans une de
ces vieilles bibliothèques que l'on trouve
encore dans le fond des campagnes,
toutes pleines de livres dépareillés, de
brochures du dix-huitième siècle, où
brillent en belle place les Lettres à
Emilie, de Demoustiers et les romans de
Crébillon.
Je tombai sur un opuscule, qui a
pour titre : le LIVRE DES ENFANTS, et
pour sous-titre, comme c'était l'usage en
ce temps-là : Ou idées générales et défini-
tives des choses dont les enfants doivent êlre
instruits.
L'ouvrage est divisé par demandes et
par réponses, comme un catéchisme. Et
de fait, c'est une manière de catéchisme,
où l'auteur, qui n'a pas signé, cherche à
inculquer aux paysans les idées dont la
noblesse et le elergé voulaient qu'il fut,
imbu, pour le mener à leur gré, com
une simple bête de somme.
Je détache de ce petit livre quelques
articles bien curieux :
A quoi sert le blé ? demande le ma-
nuel ; à quoi sert l'avoine ? à quoi ser-
vent les bœufs et les vaches ? A cha-
cune de ces questions il donne une ré-
ponse, et tout de suite après : .- -
— A quoi servent les paysans ?
Réponse :
— Les paysans servent à cultiver la
terre, pour lui faire porter des fruits et
pour ks recueillir, ainsi qu'à nourrir,
élever et faire multiplier les animaux.
IL est vrai que les bourgeois ne sont
pas beaucoup plus honorablement trai-
:
— A quqi servent les bourgeois ? de-
mande le petit livre.
Réponse :
— A remplir les villes, à élever des
enfants qui pourront être de quelque
profession utile, à payer les impôts ét
à aider les autres, en cas de besoin.
— Quelle estime faut-il faire de ces
gens-là ?
— On les estime pour leur esprit ou
pour leur science, s'ils en ont, ou par la
dépense qu'ils font et qui fait du - bien à
d autres ; mais en général on n estime
guère ees gens-là, qui ne sont propres à
rien.
— Le menu peuple est-il nécessaire ?
ajoute le catéchisme.
Réponse :
— Oui, pour aider les habitants des
villes dans les travaux pénibles.
— Est-il permis de mépriser le menu
peuple?
Il semblerait que le catéchisme va à
cette demande impertinente répondre
par un oui afûrmatif. Eh bien 1. pas du
tout.
— Non, dit-il. nuiscru'il est chrétien
et rend service aux autres.
Imaginez l'tffdt que devait produire
sur des âmes de paysan un catéchisme
conçu d'un bout à l'autre dans cet esprit
d'insolence méprisante. On peut encore
pardonner au maître sa dureté et les
coups qu'on en reçoit. Les blessures les
plus vives, celles qui saignent éternelle-
ment, ce sont les blessures de l'aour-
propre offensé, disons mieux, de la di-
gnité humaine foulée aux pieds avec
un cynisme hautain.
Et ce sont les mêmes paysans qui
écoutaient avec une apparence de servi-
lité sournoise ces enseignements tirés
de la Bible et estampillés par Dieu, oui,
ce sont les mêmes à qui la révolution
venait crier dix ans après : Tous les hom-
mes sont égaux, vous êtes tous nés li-
bres; la terre que vous cultivez est à
vous, et vous ne devez pour elle d'autres
redevances que celles qui sont exigées
de tous les autres citoyens !
Et l'on veut qu'ils n'aient gardé au
fond de leur âme aucun souvenir des
injustices et des norreurs ae ce temps,
où ils étaient esclaves, et esclaves mé-
prisés 1 Mais toutes les lignes de ce ca-
téchisme dédaigaéux ont dû s'incruster
dans leur mémoire ; elles y flamboient
encore en lettres de feu. 1
Le livre lui-même a disparu ; il a som-
bré dans cet océan où se noient toutes
les œuvres qui n'ont rien de supérieur.
Mais l'esprit qui s'en dégage flotte long-
temps encore dans les âmes après qu'ils
sont tombés dans l'oubli ; mais l'impul-
sion qu'ils ont donnée se poursuit brena
des années après qu'ils se sont arrêtés
eux-mêmes.
Elle est encore toute fraîche chez les
paysans français, cette impression que
l'ancien régime a laissée dans leurs-
âmes. Songez que huit ou dix siècles l'y
ont grvée, insistant l'un après l'autre
sur les mêmes traits et les creusant à
chaque fois plus profondément, tandis
qu'il y a quatre-vingts ans à peine que
ce régime a commencé de reculer vers
le passé. Le mot a naturellement con-
servé sur ces imaginations tout son em-
pire d'autrefois, il est encore tout pleict
des mêcpes terreurs et des mêmes dé-
fiances. Il exprinae ces mêmes dédains
dont le catéchisme, que jo citais tout à
l'heure, s'était fait vers la fin du dix-
huitiëme siècle l'insolent interprète.
Et l'on véut que les paysans rompent
du jour au lendemain avec une trddi.
tion qui plonge si-loin dans les âges 1 Et
l'on croit que ces gens-là (comme disent
messieurs de la légitimité) vont voter
pour une restauration qu'ils s'imaginent
être le retour à l'ancien régime ! Jamais
de la vie l Heureux s'ils ne prennent pas
des fourches ou des torches 1 Mais, pour
sûr, ils enverront à Sa Majesté Henri V
une Chambre républicaine, et qui sait
peut-être? par fureur de réaction, une
Chambre radicale.
FRANCISQUE SARCEY.
————————
L'Union continue à démentir les nouvelles
publiées par ses alliés sur les intrigues monar-
chistes : ,-
Au milieu des graves préoccupations de
l'heure présente, le public franGaia, ne
peut cependant re»oncer à rire, Il conti-
nue donc dé lire les journaux qui ont la
mission spéciale d'entretenir son goût
pour la plaisanterie, et aussi, bien que
nous n'ayons pas coutume de faire atten-
tion aux récits fantaisis-tes de ces feuilles,
nous pensons devoir, dans les cuconfrtaa-
ces actuelles, mettre en garde contre les
bruits dont elles ee font l'écho.
Nous déclarons donc formellement que
les nouvelles données jusqu'ici par ],a Fi
garo sur les conversations échangées entre
M. h comte de Chambord et les députés
présents à Salzbourg sont inexactes. Et, à
ce propos, nous ferons observer combien il
serait sage de laisser l'Assemblée faire son
œuvre de restauration monarchique sans
se livrer à des commentaires prématurés
et nécessairement incomplet.
Une correspondance monarchique signée
d'un nom justement estimé, la Correspon-
dance de M. de Saint-Chéron, vient elle-
même d'éprouver l'inconvénient de repro-
duire bâtivement des bruits dont l'origine
n'est pas sérieusement contrôlée.
Aujourd'hui même, en effet, nous voyons
dans les journaux de province que cette
Correspondance prend soin de rectifier ses
premiers renseignements sur l'entrevue de
Salzbourg, et ins.iste avec raison sur la
réserve formelle de l'initiative royale.
Nous ne voulons rien ajoutera ces brè-
ves réflexions ; mais nous répéterons à nu
amis que, si nous parlons peu, nous di-
sons vrai.
: y Li f.. a Si
LA CARPE ET LE LAPIN
''pol
Il serait" temps d'en flair avec cette
ridicule comédie de la fusion. En vérité
la plaisanterie se prolonge un peu trop'
et la nation est en droit de s'en mon-
trer agacée.
La fusion est-elle faite, ou ne l'est-
elle pas ? Hier on disait oui, aujourd'hui
on dit non ; et les prétendants qui veu-
lent se réserver une poire pour la soif
ont le soin de ne dire ni oui ni non.
Si la fusion n'est pas faite, le comte de
Chambord est assuré, dès lors, des bien
sincères compliments, je dirai même de
l'estime de tous les honnêtes gens qui
n'auraient jamais consenti à lui appar-
tenir comme sujets. 1
Mais si la fusion est faite, oh ! alors,
c'est bien différent. La légitimité n'est
plus de ce monde, madame se meurt,
madame est mortel En ouvrant les bras
à ses cousins d'Orléans, le comte de-
Chambord a renoncé à son principe, il
ne les élève pas jusqu'à lui, il déchoit
jusqu'à eux," il rentre dans la vulgaire
catégorie des prétendants Constitution-
nels, mendiants de couronnes, coureurs
de trônes. Allons, messieurs les monar-
chistes, le chef-d'œuvre du genre serait
de mettre la royauté en adjudication, on
traiterait l'affaire par soumissions cache-
tées, et celui-là l'emporterait qui ferait le
plus gros rabais sur le régime du bon
plaisir.
Dans cette cuisine politique, on a e j.
j usqu'ici l'immense tort .d'oublier qu'il
faut manger les plats sans les voir faire.
Ces manipulations auxquelles on se livre
depuis bientôt trois mois sont de nature
à révolter les appétits les plus robustes,
les estomacs les plus délicats. On a eu
beau chercher à quelle sauce on accom-
moderait le souverain ; on n'a réussi,
jusqu'à présent, qu'à gâter tout ce qu'on
a touché. - -'
Le solitaire de ironsdorf avant la
lettre — je veux dire avant la fusion -
avait encore un air à lui qui avait quel-
que chose de respectable.
Réfugié dans son principe d'où per-
sonne ne songeait à le faire sortir, il
montrait une certaine dignité en passant
le temps à attendre que la Franoe vint
se jeter à ses pieds. Depuis quarante ans
environ ses fidèles chambellans mon-
taient de tempsà autre à la tour pour
regarder sur la route si la France arrivait
enfin, 'ètè'1f fâcTfftf 13" FHBCS' Çâftre
bougeait pas, Henri V s'enveloppait de
plus en plus das, le drapeau Wanp et
affirmait avec d'autant plus d'énergie sou
principe que personne ne songeait même
a contester. \,
Aujourd'hui le principe ne serait
même plus à examiner ! Dans les tou-
chantes accolades de Frohsdorf, les
princes d'Orléans sont venus galamment
clés avouer la conduite de leur grand-
père à l'égard de Charles X ; par
réciprocité de bons procédés, .le comte
<]le Chambord ne pourra moins faire
que de les autoriser à inscrire son
nom sur la colonne de Juillet, pour té-
moigner jusqa a quel peint u prangiMi ie
pardon des iiptirtè i à moi., .que ne.
découvre toutefois un père Loriqudt de W
monarchie de Juillet qui démontrera,
pièces en main, comme cela doit toujours
$e faire, que Louis-Philippe n'a gouverné
la France que comme lieutenant-général
du royaume.
En vérité, je vous le dis, mes chers
- -
concitoyens, ce qui se passe sous nos
yeux remet tout naturellement en mé-
moire l'histoire de cô saltimbanque qui
promettait à la foule ébahie de lui faire
voir dans l'intérieur de sa baraque le pro-
duit incestueux d'une carpe et d'un lapin.
Nous connaissons le père; nous con-
naissons la mère; quant au produit, Il
n'y a que les naïfs de Lourdes et de là
Salette capables de croire à des mirai
cles de ce genre; mais la France républi,
came ne se laissera jamais persuader,
qu'il puisse rien sortir d'un pareil ac-
couplement. -
GBORGE3 GUIFFHBY.! tr
——————————————— ————————————— T-'
Le Times d'hier, insistant sur les idées r'
qu'il avaitémisesla veille, considère comme
certain que le projet Lie restauration sou-
lèvera chez presque tous les libéraux de
l'Assemblés une vive et irréconciliable op-
position *
It ne croit pas pour ion compte à 'JJ
possibilité d'aire conversion subite$u
comte de Ch[JIbord aux idées constitu-
tionnelles.
« Les jffibéciles, dit-il, les imbéciles
seuls ont. capables de croire que le prin-
ce, qui, jusqu'à l'âge de 53 ans, a mani-
<
PRIX Du NUMÉRO : PARIS 15 CAENTIME"S' - DÉPARTEMEJÏTS 20 CENTIMES.
Vendredis Octobre1 1873.
"«. ,-- ,'0'
JOURNAL RÉPUBLICAIN: CONSERVATEUR ;
- RÉDACTION "7
..: :':,J.
-adresser au Secrétaire de la Réà&otioa i
de 2 heures à minuit -
2. rue Dreaet 2
Li ntonuscriti non ivsftéi M seront pos rend)». -
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois 13 fr.
Six maie. 26
Un an-,. J>P
~F~rx oi S Z1 lR TI
DÊPARTÏMBNTS :
Frois fD0is. ':;: Ou 16 Cf..
six mois.!,. 32
¡!p Wr \y-P?
,¡¡lin
Annonce*, chez MM. LAGRANGE, CERF etl?"
tS, place ne la Bourse, 9
On s'ahbrme "A I,{)nàti:\c!lf'Z M. A. MATOWBgéttéftt
ad TavLi Çovwft =
ADMINISTRATION
àdreMar lettres et mandats à l'AdminiatnttMf
9* ru© Oronof, *
!,r,I ietfçcr nm. affr&r.chiei seront rmflurioT
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois. 13 fr.
Six mois. 25
Un an 50
DÉPARTKJOBCF*
Trois moia. 16 fr,
,Six mois 12
Un an -. iP
<
) ««nncei, chez MM. LAGRANGE, CERF et C
6 pJaée de la novime, a
« "PCDC à I^mdjre» chez M A Mactuob général
ïa^Wrw. Cav«ii GatrUa.
JOURNÉE POLITIQUE
« - ■ r? **"- f' f *' '* 1* '■ '*
Jo i.;
Paris, 23 octobre 1873.
Le ministère accomplit son programme;
il ne connaît,, en fait de léj;, ant. W la
> çfiie la
limite extréule. encore 4êpasîë4-il de
teffipsà autre les seules bornes qu'il se
Mit données. Son ardeur remporte'. Oh
eait que treize sièges sont- vacant encore
£ aus. l'Assemblée. Tout le monde pensait
que le gouvernement mettrait les électeurs
en situation d'y pourvoir. Les étrangers
même çfui assistent, avec des senti mtnU
divers de euriosité, d'intérêt ou de iftal-
vaillance, au -spectacle • que notre pays
leur donne, les étrangers ©e demandaient
si ces élections n*aîlai,ent pas enfin avoir
lieu, £ t chaque jour il était question dajas
leurs journaux de ce& lpeise sera tins qui)
au fappot^ des fayall«te8,pouvaient chaii -
ger là face des choses- Nos fusiônnistes,
en effet, ne disaient-ils point que la ques-
tion fdè R'^ptî^qUê' ou îiionarchie peut ce
régler à une voix de majorité seulement,
et au'ils s'en contentènt ?
PgUj*.vjn gouvernement qui ae_i|U jais
au-ïeisu» des partie, c'était ute ".alAire
d'honneuf de permëttre.au pays, eff de si
graves circonstances, d'intervenir une der-
nière fois. eais le cabinet actuel tient à
constater jusqu'au boat qu'il n'est qu'un
binet de parti ; ce fcè dont pas des mi-
nistres de la République que nous avoift,
matges précurseurs,, 'de Henri V, le nou-
veau Messie. Sur les treize élections, 116,
'en laissent donc ,fr, que deuij qui ne
Be pouvaient plue ajpui;fl4r « egliei dé la
Seine Inférieure et de, lêltes eiiront
hêtt te 16 iibVembré. I%llr l'éleètion dé
lAube, te feôtïvérneÉàent s'est mis en ïé-
dé îiuit ^ouis. Ôa.dira ^ue
est peu. Mais, qudaa lï s'agit d'une vio-
failon de la loi, il Il Y a pas ,de plus ou de
moins ; on la viole ou on la respecte. Oa
lHi violée. Toujoura Ir théorie des limites
eitrémis ! .,
Au i-é^'e. ?.} la représentation au p^s
^eréëiire incoinplèté, on sait bien du
njoins quels députés auraient- enviés ces
collèges de l'Aude, du iuistère, d,éBeÍIie-
ôfc-Oi*é> de la , Haute-Saône, du t'as de-
Cklai?; d» la Vienoe, da 'Vauclusei de la
®i.roflda, de la Haute-Marne et du Rhôue,
que ion Contraint si étrangement au si-
- limce. T')1\s lea jGui?, a propos âôîf ttiOiil-
dres élections municipales ou dé^arlemèn
Wes, dais la question de flépQpHqte ou
monarchie qui eSt aite, 10 pys parle ou
il tifeiit, comme il peut, mais il ne laisse
p-loséchapper aucune occa&ion de faire
tolr;t>tr ses sentiments. A Epinal, des élec-
tions municipales eomplémentair#» vien-
nent d*avbir lien ; la Ksftë répttblicaihé a
passé avèc 1,500 ^oil de rnisjbrité sur
1,701) Votants. ,DanI..cantÓn de Saint
ÂoaAud (Nord), il fallait nommer un
conseiller d'arrondissement; le can
didat républicain est élu par 1,500 voix
contre 700 qu'obtient son adversaire.
A - ,,"iHerle.'a.tt'Àn, ^,373 VMi sur
3,400 votants eonfîefrt te ^tiaddat de coti-
geiller général à M. Lsfârgae, inciën
ëcus'pré'et de_,1a Défense hationkIe, [farce
qu'il a dit daijs sa profusion Qe foi :
« Pas dgffl.NhV et respect du fuffage
universel dans son intégrité î » Qui ne
voit, après ces exemples, sans même rap-
pel *eaiû 4u ,«Uâ M Gbm-
bre compterait dans vingt-et-un jours
Oï ii députés républicains de plus, 8i le
aiiais'àre ne s'y opposait ?
Cet état de l'opinion nous paraît plus
iUtérés^n-t h s'jgnâlér qtié ha dîvé^éfe
informaduns, rectifecàTions et ^'déinSfîU%
coatenus hier soir dans lés feutres .o{ff
cieu.
La plupart des journaux royalistes pu-
blient use note, qui sort. d ôiileura on-ne
ttCit d'au., fwle refus d'accapter une pi oro
rogation de pouvoirs qu'aurait fait de
nouveau le président de la République. Ce
refus nVst pas, toutefois, aussi àbsoftf'
qu'on le pourrait croire à première vue. Le
maréchal Mac-Mahon aùrait dit : « $i,
comme soldat, jd suii to -jours au, servie;
de mon pays, comme homme politique je
repousse .a ohHrtftt ridée que je doive
garder le pouvoir quand raêiue dans quel-
ques conditions qu'il me soit offert. J'al
éténoIllmé par la majorité des 'conèr.,a-
teins dont je ne peux pas me séparer. l
Il Ue s'eos iit pas que le président, de la
République ief'^0 fornaellem^t de survi-
VM à ÏOU minisière, s'il .N'agissait «urtout,
comme ce ?era ie cas fans doute, do ,:fOl"
mer un gouvernement de trantitiot). Cette
question, toute pér onnelle, n'a dleillemt.
qu'une importance médiocre et regarde
Airtout le maréchal. Notons cependant
que les journaux bonapartistes nient àïtéo-
ÇimenJ; qu'il ait tenu les propos que les
royalistes lui prêtent et que nous venons
de rapporter.
Quant au ministère, si nous eu croyons
les assertions très catégoriques du Fran-
çais) il se e qu'il ett main-
tenant devant l'A^emblée. Nous voyons
d'utrc: part, dà^ 'tft ibàté, qu'on nFa fait,
revenir M. 1Jglle sur Ja drcision qu'il
avait p-ise de s« ralirer qu'en lui promet-
tant d'observer uoe attitude plus impar-
tiale à l'égard des bonapartistes. Le Vmys se
plaignait, cependant, hier soir-encore,
d*ê«r« «iaUmtè et- même menacé dans son
existence.
Les réunions de la droite et du centre
droit se font hier prononcées simnltané-
ment sur les quatre articles du projet de
restauration de la royauté préparé par le
.& ôofnité d'études; » Nous dônnons ail-
leurs les détails. Les premiers comptes-
rendus que nous reCeVoûs nolis appreil-
îlent que dans l'une et l'autre réunion les
membres présents ont voté par acclama-
tion le projet da cbrâité d'études. (j était
plussimple, en effet, que de discuter. Quand
on connaît la diversité de sentiments et
l'on pourrait dire l'antagonisme des hom-
mES qui ont ainsi voté par acclamation les
mêmes articles qu'ils interprètent contrai
Èfïpeat, on trouve que le vjte est assez
grotesque. C'est trop s'accorder et trop
vite pour que l'accord soit pris au séiieut.
Quelque chose aussi qu'on n'y prendra
guère, c'est un petit article que les feuit-
les orléanistes puhlieat et d'eù il résulte
que les Jpandafaires de l'Assemblée patio-
ne Sàlabourg (titre ambitieux, mais peu
justifié) ont obtenu pleine satislactiou sur
les libertés 'eivil, religituses, politiques,
et toutes les libertés généralement quèl-
eonq««s que souhaitent conserver les Fran-
çais. Tdilà qui vahlen; mais il nous paraît
que MM. Brun et Cheaaelong n'ont pas dû
avoir, en fait de libertés, beaucoup d'exigen-
ces. Ils sont hommes à se contenter de peu,
et si nous faviocs exactement ce qu'on leur
a promia, rotre satisfaction peut être
De serait pas si pleine que la leur. Si M.
Veuille se fût ioint K eut, il attrait ob -
tenu pleine satisfaction tout âe fîîéme. Oes
satisfactions ne nous satisfont peint. Nous
aurions voulu des définitioas, non deî
phrases. L'article se termine par une « pa-
roie » de M. le êdmte deChamhord sur le
drapeau. Le roi a fait un mot, aimable et
fin, comme tout ce qu'il fait; incontesta-
blement DOUi devoas l'aümirër, mais que
fsôut-il dire ? Efet ce qu'on va mettre la
ëîlârté 'fdture
,., ÈUÇ. LléBERT.
— ----------------- ---,---.,-.
La gauche répubîicaipe s'est réunie de
uouvéau hier j bqulevarddes Capucines. Leâ
commissions nommées Loi veille ont déjfi
eommencé leur besogne. Elles ont rendu
compte, de l'état de letirs travaux.
La séance a duré peu de temps. On a
déclaré ta tnouveau que la gauche républ'»
cainje s'engagerait, à sôutenir dans les
élections, tous ceqx qui bç Pr-olaoucgraient
contre la monarchie, ans demander pour
elk -même aucn h e féciproci té. -
La gauche, ayant arrêté toutes ses réso-
lutions, a décidé en outre qu'aucune inter-
pellation lie erait faite aujourd llui à la
commission, de permanence.
On nous assure que c'est pour le 29
courantttnb la ëouViîc.'îtion de 1 Assemblée
serait demandée aujourd'hui à la commis
sion de permanence.
Les royalistes en donnent pour raison
qu'ils ne veulent pas paraître reculer après
s'êke edgagés si afant, et que de p'U:!
longs ajournements diminueraient encore
le peu de cnancQs qui leur restent.
LeS déclarations des tpqts, surtout des
députés'du centre gauche, les ont particu-
lièrement exaspérés; et c'est pour eela
surtout j disait hier soir le général Ducro*,
qu'il faut brusquer le déaoûîmeat.
"-.,,, ■» - -,,,- '=
L'ORDRE If LA MARCHE
Or, écoutez bien cei, manants et vi-
lains ; c'est l'ordfe la marche de la
petite fête que se promettent vos sei-
gneurs et maîtres pour la dernière
semaine d'octobre :
Lttndi 27. -=- Dépôt de la proposi-
tion. ,
Mardi 28. - Vote de la proposition
et proclamation de l'état de siège dans
toute 4arFra»ce, ,
Mercpedi 29. — Départ pour Frohs-
dorff de MM. Chesnelong, de Sagny,
Merveill^ix-'Duv^aatuxj chargés d'offrir
la cou'rontiô d^ FVanxîe à Mr'te cOiïrtô
de Chambord.
Jeudi 30.— Nomination du minis-
tère ;
Président du conseil. 7 Le général
Changaraier, ministre de la quoi re.
M. le duc d'Audiffret-Pasquier, minis-
tre de 'l'intérieur. , ,",
M. le duc de Broglie, ministre des
affaires étratujèi'es.
M. Chesnelong, garde des sceaux.
Mgr l'évêque d'Orléans, ministre de
Vinstrucliànu publique èt des cultes.
M. de Snsnv, ministre des travaux
publics.
M. Anisson-Diiperroa, ministre de-l'a-
gricultuve et 'dn commerce.
griculture e-i -d,t comnwrce' .-
M. Du Temple, ministre de la marine.
M. La Roch^foucaul-Bisaecià, nnnisite
des'tfedua;;.arls.
SqrecU 18.1' ûoyéaib,re, fête de la Tous-
saint, — proc^tnalipn du comte de
Chambord comme roi de France, sous.
le nom d'Henri V.
Et le dimanche, tout piysan qui ne
mettra pointJa poule au pot sèra pour-
suivi pour crime de bouderie contre son
ventre et contre Sa Majesté.
Le progrâmme qu'on vient de lire n'est
poiote notre invention, bien qu'il en
ait l'air ; nous le copions textuellement
dans un journal bien pensant, le Moni-
teur de l'Oise, qui a ses petites et grandes
entrées chez M. le duc d'Aumale. On rf-
marquera sans doute qu'il est dè 10us
pfôîntW^ônforaae aux instructions rappor-
téës 'de Salzbourg par MM. Lucien Brnn
et Chesnelong, instructions qui simpli-
fient au plus haut point la besogne des
couftîftrs du roi. A quoi se résutne, en
effet, l'ultimatum royal ? Le comte de
Chambord a promis, MM. Lucien Brun
et Chesnelong l'ont affirmé, de faire tou-
tes les concessions imaginables après
qu'on lui aurait apporté les clef.) de la
ville. « iWidez-votia d'abord à discré-
tion, a-t-il dit/et quand je serai dans la
place; eh bien ! nous traiterons.
Voilà pourquoi le èiisdit programme
inscrit simplement à la date du lundi
27 : dépôt de la proposition. Il ne s'a-
git pas do saVciît4 'si eVat telle ou telle
- d e ,
monarchie qu'on votera; il faui rétablir
la monarchie sans épithète; on verra
plus lard s'il convient de la faire absolue
ou constitutionnelle. Si l'on demande
pourquoi cette façon de procéder, qui
n'est conformé ni au bon' sens; ni même
à la plus élémentaire loyauté, la réponse
est toute prête : le roi perdrait de son
prestige et croirait d'ailleurs se manquer
d'égards à lui-même s'il permettait qu'on
lui dictât des conditions. Mais c'est un
bon diable, au fond; pour peu qu'on lui
laisse faire le lit où il entend se coucher,
oii peut être assuré qu'il ne tirera pas
toute la coùvetture à 'lut
Et puis, une autre raison encore b
pose à ce qu'on disctite rien avant d'avoir
gï: purement^çt sicr^ieiri^nt Je. retour
a la monarchie, uîi r i squerait trop 3e ne
point s'entendre. Par contre, dans las
réunions privées on ne s'est point gêné
pour prendre tous leg engagements né-
cessaires à la réussite de l'entreprise.
Sur la constitution, sur le drapeau, ?ur
tout ce qu'on a voulu, MM. les légitimis-
tes ont fait des promesses aux orléanis-
tes. Qu'est-ce que cela coûte? L'impor-
tant est d'enlever le vote, de jeter bas
les institutions existantes et de décider
que la royauté est rétablie. Au bout du
fossé la culbute; quand les orléanistes
se terront pris, il faudra bien qu'ils sau-
tent.
Tout cela vous a un parfum d'honnêté,
de franchise qui fait penser involontai-
ment à la forêt de JBondy.
Mais peut-être la composition du ca-
binet offre-t-elle une garantie que les
fameuses promesses de concessions se-
ront fidèlement exécutées. Examinons
donc.
Sur, neuf ministres, on en compte jus-
qu'à deux qui peuvent être considérés,
à la grande rigueur, comme représen-
tant ce.qri'on appelle l'élément libéral,
nous voulons dire les royalistes de gau-
che. Ce sont MM. les ducs d'Audiffret-
Pasquièr et de Broplia. Et encore M. de
Broglie va peut etre croire que nous
voulons lui faire du tort dans l'esprit du
roi. M. de Broglie est à la monarchie ce
qu'était M. Chesnelong au bonapartisme;
les opinions constitutionnelles de l'un,
les convictions impérialistes de l'autre
ont toujours été fortement dosées de clé-
ricalisme. Nous voici donc en présence
de M. le général Changarnier, uns non-
valeur, présidant un conseil où l'évêque
d'Orléans, à côté des du Temple et dts
Larochefoucauld, pourrait presque passer
pour un libre-penseur;
Si ces garanties sont jugees suffisan-
tes par les anciens tenants du comte
de Paris, il faut reconnaître qu'ils sont
de bonne composition,
Quoi qu'il en soit, non? acceptons vo-
lontiers comme officiel et authentique
le-programme dont nous avons donné
copie. Mais encore faudrait-il que M. le
comte de Chambord, à son tour, daignât
nous ealrWvrir son cœur de roi; autre-
ment le pays, qui n'est point dans la
c0sftd©T*ce-di?s cWsnefrmgr et des Lucien
Brun, est bien obliaé de s'en tenir à ce
qu'il sait pour l'avoir entendu de la bou-
che du prince : Drapeau blanc, étendard
d'HoûrilV; vous lie les enferez point dé-
mordre tant que Sa Majesté en personne
n'aura pas déclaré qu'il s'est laissé con-
vaincrb aux arguments de ses deux amis,
l'ancien élève des jésuites et l'ex-mar-
chaad de porcs, et qu'il consent enfin à
devenir le roi légitime de la Révolution.
Mais nous parlons du pays. Qu'est
cela, le pays ? Est-ce qu'il y a un pàys ?
S'en occupe-t-on dans le programme en
question ? Eh ! oui, bonnes gens ; l'on
s'en préoccupe mèfse très-vivement,
puisqu'une journée tout ontière doit lui
être consacrée. Le '28 octobre, l'Assem-
blée expédiera, — c'est une simple for-
malité, — le vote du rétablissement de
la monarchie ; puis viendra la grande
affaire, qui est de proclamer l'état de
siège dans toute la France, Vous voyez
bien qu'on n'oublie point le pays ! Et
c est logique, du' reste ; le jour où !a
France, arrachée à elle-même, sera li-
vrée pieds et poings liés à MM. Chesne-
long, de Sugny et Merveilleux-Duvi-
gnaux, nommés exécuteurs des hautes-
œuvres de l'Assemblée, le jour où ces
messieurs iront opérer aux mains du roi
la livraison de leur pays, est-ce que la
France ne se trouvera point placée, par
ce seul fait, hors du droit commun ?
E. SCHNERB.
♦ ——————-———————
Le président de la République française,
Sur le rapport du ministre de l'iutérieur,
Vu la loi du 15m,rs 1849, les décrets orga-
nique et réglementaire du 2 février 1852, tes
lois des 10 avril et 2 mai 1871 et celle du 18 fé-
vrier 1873;
Vu le décret du gonvernrment df» la Défense
nationale en dite du 29 janvier 1871 et le dé-
cret du président de la République en date du 2
avril 1873, portant convocation de divers collé-
ges électoraux;
Vu la démission de M. L geier, député du
défJr;ement dé l'Aube ; ,',
A tendu le d £ cè* de M. Vitet, .député du dé-
partement de la Seine L.'fëri^ure ;
D'crète :
Ait. l'r. Ls électeurs des départements de
t'Aube. de la Seine-Inférieure font convoqué*
pour le dimrin'-he Hi novembre prochain, à l'ef-
fet de pourvoir au siège de député à l'Assem-
blée nationale vacant dans cbacua de ces dé
partements.
Art. 2. Lés opérations électorales auront lieu
suivant les formes déterminées parie décret du
2 avril 1873 ci dessus visé. -
LES DÉPUTÉS DE PARIS
Sur les 43 députés de la Seine, inter-
rogés par 50 conseillers généraux du
même département, 31 ont expressé-
ment répondu : ce sont MM. Laboulaye,
Brisbn; Léon Say, Krantz, de Pressensé,
Pernolet, Paul Morin, Wolowski, Alfred
André, Sebert, Dietz-Monnin, Littré,
Arnaud (de l'Ariége), qui ont répondu
par lettres individuelles ; MM. Louis
Blane, Quifletl Gambetta, Barodet, Emile
Brelay, Martin Bernard Corbon, Farcy,
Greppo, Langlois, Laurent-Pichat, Pey-
rat; Scheurer-Kestner, Tirard, Tolain,
Edmond Adam, qui ont répondu par
lettre collective ; M. VauLrain, qui a ré-
pondu d^is sa récente allocution au con,
seil"2^®r^- - -
M. Thiers avait répondu, par avance,
dans sa lettre au maire de Nancy. Il est
d'autres députés dont les votes sont éga-
lement connus dès à présent et qui par
là se croient sans doute dispensés do ré-
pondre : ce sont MM. Vacherot, Denor-
mandie l'amiral Pothuau,
le général Frébautt. Voilà 36 députés
dont les voix bont acquises au maintien
de la République. Parmi les sept autres
2 SQHt monarchistes avérés, l'amiral
Saisset et M. de Ploeuc, dont on a lu
la note cavalière il y a deux jours. Res-
tent 5, dont le public attend impatiem-
ment les réponses, qu'il espère bonnes.
Ces 5 sont MM. Drouin, Ferdinand Mo-
reatt, Louvet, Lefébure et Jean Brunet.
On lit dans le Bien public :
L'Univers met en doute l'exactitude de
nos informations en ce qui touche l'atti-
tade de l'honorable M. Denormandie;
nous affirmons que nous sommes bif u ren-
eigné. M. Deaormandie reste fidèle à
la politique qu'il a suivie depuis le mois
de juillet 1871. Il votera contre la monar-
chie et en faveur du maintien et de l'or-
ganisaiion de la République conservatrice.
Nos informations particulières nous
permettent d'ajouter qu'hier matin, M;
Denormandie a déclaré formellement que
sous aucun prétexte il ne voterait pour
la monarchie.
- -
LES PAYSANS
Je le disais l'autre jour : la paysan
hait l'ancien régime d'une haine d'au-
tant plus intense qu'elle est chez lui ins-
tinctive, et qu'il n'a jamais pris la peine
de l'analyser.
Elle fait partie de son tempérament ;
elle lui a passé dans le sang. Il l'a reçue
par cette voie mystérieuse de .1 hérédité,
qui perpétue dans le monde tant de pré-
jagés absurdes, tant d'idées chimériques.
Ce' n'est pas assez dire qu'il l'a sucée avec
le lait. Non, elle est née avec lui en
même temps qïPîî est tombé du sein ma-
ternel ; elle s'est développée en son âme
par un lent et obscur travail, sans qu'il
en ait jamais eu conscience. Elle est de-
venue partie intégrante de son être. On
ne pourra plus l'en arracher d'un seul
coup. Elle s'affaiblira, sans doute, à me-
sure que les générations iront se succé-
dant 1 une à l'autre, et finira par se perdre
dans l'oubli des âges révolus. Mais il
faudra des siècles pour achever cette
ruiné, comme il a fallu des siècles pour
la eimentër dans les esprits.
Elle s'est lentement formée, s'accrois-
santdes misères subies, des injures souf-
fertes et des vengeances refoulées au
fond du ccBiir. Le père a transmis à l'en-
fant ce trésor de haines accumulées, qui
l'a lui-même enrichi de ses douleurs et
de ses eolère, et l'a donné, avec son
sang, à son fils, chef futur d'une nou-
velle famille.
Tous les enseignements que le pay-
san a reçus jusqu'en 1789 n'ont fait
qu'enfoncer plus avant dans sa dure cer-
velle ce sentiment, qui avait ses racines
dans les profondeurs des siècles. On cite
toujours la fameuse phrase de La
Bruyère. Mais elle n'a jamais été lue que
des lettrés. Il y a d'autres livres, peu
connus, parfaitement oubliés, qui ont dù
exercer une action bion plus terrible que
les déclamations les plus éloquentes des
beaux esprits.
Je fouillais, l'autre jour, dans une de
ces vieilles bibliothèques que l'on trouve
encore dans le fond des campagnes,
toutes pleines de livres dépareillés, de
brochures du dix-huitième siècle, où
brillent en belle place les Lettres à
Emilie, de Demoustiers et les romans de
Crébillon.
Je tombai sur un opuscule, qui a
pour titre : le LIVRE DES ENFANTS, et
pour sous-titre, comme c'était l'usage en
ce temps-là : Ou idées générales et défini-
tives des choses dont les enfants doivent êlre
instruits.
L'ouvrage est divisé par demandes et
par réponses, comme un catéchisme. Et
de fait, c'est une manière de catéchisme,
où l'auteur, qui n'a pas signé, cherche à
inculquer aux paysans les idées dont la
noblesse et le elergé voulaient qu'il fut,
imbu, pour le mener à leur gré, com
une simple bête de somme.
Je détache de ce petit livre quelques
articles bien curieux :
A quoi sert le blé ? demande le ma-
nuel ; à quoi sert l'avoine ? à quoi ser-
vent les bœufs et les vaches ? A cha-
cune de ces questions il donne une ré-
ponse, et tout de suite après : .- -
— A quoi servent les paysans ?
Réponse :
— Les paysans servent à cultiver la
terre, pour lui faire porter des fruits et
pour ks recueillir, ainsi qu'à nourrir,
élever et faire multiplier les animaux.
IL est vrai que les bourgeois ne sont
pas beaucoup plus honorablement trai-
:
— A quqi servent les bourgeois ? de-
mande le petit livre.
Réponse :
— A remplir les villes, à élever des
enfants qui pourront être de quelque
profession utile, à payer les impôts ét
à aider les autres, en cas de besoin.
— Quelle estime faut-il faire de ces
gens-là ?
— On les estime pour leur esprit ou
pour leur science, s'ils en ont, ou par la
dépense qu'ils font et qui fait du - bien à
d autres ; mais en général on n estime
guère ees gens-là, qui ne sont propres à
rien.
— Le menu peuple est-il nécessaire ?
ajoute le catéchisme.
Réponse :
— Oui, pour aider les habitants des
villes dans les travaux pénibles.
— Est-il permis de mépriser le menu
peuple?
Il semblerait que le catéchisme va à
cette demande impertinente répondre
par un oui afûrmatif. Eh bien 1. pas du
tout.
— Non, dit-il. nuiscru'il est chrétien
et rend service aux autres.
Imaginez l'tffdt que devait produire
sur des âmes de paysan un catéchisme
conçu d'un bout à l'autre dans cet esprit
d'insolence méprisante. On peut encore
pardonner au maître sa dureté et les
coups qu'on en reçoit. Les blessures les
plus vives, celles qui saignent éternelle-
ment, ce sont les blessures de l'aour-
propre offensé, disons mieux, de la di-
gnité humaine foulée aux pieds avec
un cynisme hautain.
Et ce sont les mêmes paysans qui
écoutaient avec une apparence de servi-
lité sournoise ces enseignements tirés
de la Bible et estampillés par Dieu, oui,
ce sont les mêmes à qui la révolution
venait crier dix ans après : Tous les hom-
mes sont égaux, vous êtes tous nés li-
bres; la terre que vous cultivez est à
vous, et vous ne devez pour elle d'autres
redevances que celles qui sont exigées
de tous les autres citoyens !
Et l'on veut qu'ils n'aient gardé au
fond de leur âme aucun souvenir des
injustices et des norreurs ae ce temps,
où ils étaient esclaves, et esclaves mé-
prisés 1 Mais toutes les lignes de ce ca-
téchisme dédaigaéux ont dû s'incruster
dans leur mémoire ; elles y flamboient
encore en lettres de feu. 1
Le livre lui-même a disparu ; il a som-
bré dans cet océan où se noient toutes
les œuvres qui n'ont rien de supérieur.
Mais l'esprit qui s'en dégage flotte long-
temps encore dans les âmes après qu'ils
sont tombés dans l'oubli ; mais l'impul-
sion qu'ils ont donnée se poursuit brena
des années après qu'ils se sont arrêtés
eux-mêmes.
Elle est encore toute fraîche chez les
paysans français, cette impression que
l'ancien régime a laissée dans leurs-
âmes. Songez que huit ou dix siècles l'y
ont grvée, insistant l'un après l'autre
sur les mêmes traits et les creusant à
chaque fois plus profondément, tandis
qu'il y a quatre-vingts ans à peine que
ce régime a commencé de reculer vers
le passé. Le mot a naturellement con-
servé sur ces imaginations tout son em-
pire d'autrefois, il est encore tout pleict
des mêcpes terreurs et des mêmes dé-
fiances. Il exprinae ces mêmes dédains
dont le catéchisme, que jo citais tout à
l'heure, s'était fait vers la fin du dix-
huitiëme siècle l'insolent interprète.
Et l'on véut que les paysans rompent
du jour au lendemain avec une trddi.
tion qui plonge si-loin dans les âges 1 Et
l'on croit que ces gens-là (comme disent
messieurs de la légitimité) vont voter
pour une restauration qu'ils s'imaginent
être le retour à l'ancien régime ! Jamais
de la vie l Heureux s'ils ne prennent pas
des fourches ou des torches 1 Mais, pour
sûr, ils enverront à Sa Majesté Henri V
une Chambre républicaine, et qui sait
peut-être? par fureur de réaction, une
Chambre radicale.
FRANCISQUE SARCEY.
————————
L'Union continue à démentir les nouvelles
publiées par ses alliés sur les intrigues monar-
chistes : ,-
Au milieu des graves préoccupations de
l'heure présente, le public franGaia, ne
peut cependant re»oncer à rire, Il conti-
nue donc dé lire les journaux qui ont la
mission spéciale d'entretenir son goût
pour la plaisanterie, et aussi, bien que
nous n'ayons pas coutume de faire atten-
tion aux récits fantaisis-tes de ces feuilles,
nous pensons devoir, dans les cuconfrtaa-
ces actuelles, mettre en garde contre les
bruits dont elles ee font l'écho.
Nous déclarons donc formellement que
les nouvelles données jusqu'ici par ],a Fi
garo sur les conversations échangées entre
M. h comte de Chambord et les députés
présents à Salzbourg sont inexactes. Et, à
ce propos, nous ferons observer combien il
serait sage de laisser l'Assemblée faire son
œuvre de restauration monarchique sans
se livrer à des commentaires prématurés
et nécessairement incomplet.
Une correspondance monarchique signée
d'un nom justement estimé, la Correspon-
dance de M. de Saint-Chéron, vient elle-
même d'éprouver l'inconvénient de repro-
duire bâtivement des bruits dont l'origine
n'est pas sérieusement contrôlée.
Aujourd'hui même, en effet, nous voyons
dans les journaux de province que cette
Correspondance prend soin de rectifier ses
premiers renseignements sur l'entrevue de
Salzbourg, et ins.iste avec raison sur la
réserve formelle de l'initiative royale.
Nous ne voulons rien ajoutera ces brè-
ves réflexions ; mais nous répéterons à nu
amis que, si nous parlons peu, nous di-
sons vrai.
: y Li f.. a Si
LA CARPE ET LE LAPIN
''pol
Il serait" temps d'en flair avec cette
ridicule comédie de la fusion. En vérité
la plaisanterie se prolonge un peu trop'
et la nation est en droit de s'en mon-
trer agacée.
La fusion est-elle faite, ou ne l'est-
elle pas ? Hier on disait oui, aujourd'hui
on dit non ; et les prétendants qui veu-
lent se réserver une poire pour la soif
ont le soin de ne dire ni oui ni non.
Si la fusion n'est pas faite, le comte de
Chambord est assuré, dès lors, des bien
sincères compliments, je dirai même de
l'estime de tous les honnêtes gens qui
n'auraient jamais consenti à lui appar-
tenir comme sujets. 1
Mais si la fusion est faite, oh ! alors,
c'est bien différent. La légitimité n'est
plus de ce monde, madame se meurt,
madame est mortel En ouvrant les bras
à ses cousins d'Orléans, le comte de-
Chambord a renoncé à son principe, il
ne les élève pas jusqu'à lui, il déchoit
jusqu'à eux," il rentre dans la vulgaire
catégorie des prétendants Constitution-
nels, mendiants de couronnes, coureurs
de trônes. Allons, messieurs les monar-
chistes, le chef-d'œuvre du genre serait
de mettre la royauté en adjudication, on
traiterait l'affaire par soumissions cache-
tées, et celui-là l'emporterait qui ferait le
plus gros rabais sur le régime du bon
plaisir.
Dans cette cuisine politique, on a e j.
j usqu'ici l'immense tort .d'oublier qu'il
faut manger les plats sans les voir faire.
Ces manipulations auxquelles on se livre
depuis bientôt trois mois sont de nature
à révolter les appétits les plus robustes,
les estomacs les plus délicats. On a eu
beau chercher à quelle sauce on accom-
moderait le souverain ; on n'a réussi,
jusqu'à présent, qu'à gâter tout ce qu'on
a touché. - -'
Le solitaire de ironsdorf avant la
lettre — je veux dire avant la fusion -
avait encore un air à lui qui avait quel-
que chose de respectable.
Réfugié dans son principe d'où per-
sonne ne songeait à le faire sortir, il
montrait une certaine dignité en passant
le temps à attendre que la Franoe vint
se jeter à ses pieds. Depuis quarante ans
environ ses fidèles chambellans mon-
taient de tempsà autre à la tour pour
regarder sur la route si la France arrivait
enfin, 'ètè'1f fâcTfftf 13" FHBCS' Çâftre
bougeait pas, Henri V s'enveloppait de
plus en plus das, le drapeau Wanp et
affirmait avec d'autant plus d'énergie sou
principe que personne ne songeait même
a contester. \,
Aujourd'hui le principe ne serait
même plus à examiner ! Dans les tou-
chantes accolades de Frohsdorf, les
princes d'Orléans sont venus galamment
clés avouer la conduite de leur grand-
père à l'égard de Charles X ; par
réciprocité de bons procédés, .le comte
<]le Chambord ne pourra moins faire
que de les autoriser à inscrire son
nom sur la colonne de Juillet, pour té-
moigner jusqa a quel peint u prangiMi ie
pardon des iiptirtè i à moi., .que ne.
découvre toutefois un père Loriqudt de W
monarchie de Juillet qui démontrera,
pièces en main, comme cela doit toujours
$e faire, que Louis-Philippe n'a gouverné
la France que comme lieutenant-général
du royaume.
En vérité, je vous le dis, mes chers
- -
concitoyens, ce qui se passe sous nos
yeux remet tout naturellement en mé-
moire l'histoire de cô saltimbanque qui
promettait à la foule ébahie de lui faire
voir dans l'intérieur de sa baraque le pro-
duit incestueux d'une carpe et d'un lapin.
Nous connaissons le père; nous con-
naissons la mère; quant au produit, Il
n'y a que les naïfs de Lourdes et de là
Salette capables de croire à des mirai
cles de ce genre; mais la France républi,
came ne se laissera jamais persuader,
qu'il puisse rien sortir d'un pareil ac-
couplement. -
GBORGE3 GUIFFHBY.! tr
——————————————— ————————————— T-'
Le Times d'hier, insistant sur les idées r'
qu'il avaitémisesla veille, considère comme
certain que le projet Lie restauration sou-
lèvera chez presque tous les libéraux de
l'Assemblés une vive et irréconciliable op-
position *
It ne croit pas pour ion compte à 'JJ
possibilité d'aire conversion subite$u
comte de Ch[JIbord aux idées constitu-
tionnelles.
« Les jffibéciles, dit-il, les imbéciles
seuls ont. capables de croire que le prin-
ce, qui, jusqu'à l'âge de 53 ans, a mani-
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