Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-10-20
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 20 octobre 1873 20 octobre 1873
Description : 1873/10/20 (A3,N704). 1873/10/20 (A3,N704).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7558062k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
3. Année. — N* 704.
PRIX DU NUMÉRo; PARIS 15 CENTIMES — DÉPARTEMENTS 20 CENTIMES.
Lundi 20 Octobre 1873.
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
-adreaser au Secrétaire de la Rôdaetion
de 2 heures à minuit
2* rue Drouot. 9
L, < manuscrits non insérés ne seront pas rendus.
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois 13 fr.
Six mois 25
Un aD. 50
DÉPARTEMENTS
Trois mois. le ffc
Six mois. 32
Un an 6| ~s-
U-*
Annonces, chez MM, LAGRANGE, CERF et G*-
8, place de la nourne, U
On s'abonna à Londres, chez M. A. Mabriqb généra;
ad vertising, agent, 13, Tavistockrow, Covent Garden.
ADMINISTRATION
Adresser lettres et mandats à l'Administrateur
9, rue Brevet, t -
les lettres non affranchi* mont refrutm
- ABONNEMINTS
PAitta -
Trois mois 13 fr.
Six mois. 25
Un an * 50
BiPARmOMN
Trois meifl.16 fr.
Six mois. Ii
Un an fit i«
-
Annonces, chez MM. LAGRANGE, CERF et C*
6. place de la Borne, <
911 s'abonne à Londres. chéx M. A. MAVBKB réntoil
itdvergmnt, agent, Il, Tavistoakrow, Cevent Gardea*
JOURNÉE POLITIQUE
Paris, 49 octobre 4875.
Hier, les divers bureaux dçs réunions
parlementaires de la droite et du centre
droit se sont réunis pour entendre le rap-
port du a comité d'études » sur la mission
de MM. Chesnelong et Brun et les pour-
parlers de Salzbourg. Au moment où sous
écrivons, ce document ne nous est pas
connu. Il n'a été remis aux journaux,
dans la soirée, qu'un procès-verbal très-
laconique de la réunion; nous le donnons
plus bas.
Quant aux feuilles royalistes, elles té-
moigBent d'une confiance plus ou moins
vive, selon leurs diverses humeurs, dans
l'issue de la partie qui est engagée ; mais
on n'en peut tirer aucun renseignement pré-
cis. Nous trouvons, dans une note de Y Uni-
vers,' qu'aucun accord n'est fait, qu'aucun
engagement n'esfr pris sur la question du
drapeau. L'Assemblée nationale annonce que
la Chambre sera convoquée à un très-
bref délai. Il y a dans l'Union une lon-
gue note qui est, pour la lucidité des ren-
seignements, à peu pcàs pareille à celle que
donnait hier le Journal de Parût j-jflous la
reproduisons, mais sans nous charger d'ex-
pliquer au public ces devinettes. La Ga-
zette de France ne dit rien. Enfin le Jour-
nal de Paris se contente d'exhumer deux
manifestes ou programmes, l'un de la
droite, l'autre du centre droit, l'un et
l'autre datés da février 1872.
Pourquoi cette publication ? Pour bien
prouver aux « hommes de la gauche » que
le désir de reconstituer la monaichie n'e*t
ua désir nouveau ni à droite ni au
ceùtre droit, puisqu'il y a déjà dix-huit
mois que les membres de Cf"S groupes par-
lementaires y songeaient. Nous se l'igno-
rions pas, et Ú lec d- putés dont le Journal
de Paris prend la défense avaient signé en
1871, avant d'été élus, les deux manifes-
tes du m'is de février 1872, J,fH'¡;OI.Le n''
les aurait mcetléi de tromper le pajS.
Us se baignent qu un leur rappelle,
le rs engageai'hts républicains de 1871,
et c'est pour détruire cette fâcheuse
impression qu'ils font publier leurs décla.
rations royalistes de l'année suivante. Et
qui donc avait oublié que, dès 1872, la plu-
part d'entre eux ont jeté le masqua et foulé
aux pieds touies leurs promesses ? Qua vient-
on plaider là pour eux ? Il faut être possédé
du désir de rendre des a services excep-
tionnels » pour se charger de si mauvaises,
causes.
Le même Journal de Paris contient un
peu plus loin des aveux imprudents, car ils
abattront, dans le parti royaliste, bien des
courages. Il paraît qu'on n'est pas sûr,
dans le parlement, de cette fameuse « moi-
tié plus un Il dont on se targuait. « Il est
trop tard 1 telle est la réponse, dit notre
confrère, que certains hommes font à la
conférence de Salzbourg. » On ne peut, en
effet, se dissimuler que toutes ces' confé-
rences autrichiennes viennent assez mal
apiès les élections du 12 octobre et que
l'attitude du pays donne maintenant à ré-
fléchir aux âmes droites Il y a bien là de
quoi ren ire quelques orléanistes nerveux.
Plusieurs refusent donc de tremper dans Je
crime politique où on lts ai tire, et donnent
pour raison de leur résistance qu'il est trop
lard. C'est pour les consciences honnêtes
ou timides que le Journal de Paris écri-
vait hier; et que de ressources -dans son
article! Raisonnements, prières, flatteries,
imprécations, caresses et menaces, il n'y
épargne rien. Dépenser tautd'éloquenceest
un gaspillage qqand on sait bien qu'elle
sera pardue.
Eue. LIÉBERT..
- ♦:— -----'
Le procès-verbal suivant a été com-
muniqué aux journaux hier dans la soi-
rée :
Procès-verbal officiel de la Réunion des Bureaux
des groupes parlementaires tenue le 18 octobre
chez il. Animn-Duperron.
Les bureaux des réunions parlementaires qui
avaient déjà conféré le 4 octobre dernier, con-
voquée aujourd'hai 18 octobre, se sont trouvés
unanimement d'accord pour re-connailre" que
l'adoption des proposiÜODtI préparées par la com-
mission des - Neuf était impérieusement com-
mandée par l'intérêt du pays.
D'après ces propositions, la monarchie serait
rétablie; toutes les libertés civiles, * politiques et
religieuses qui constituent le droit public de la
France seraient garanties ; le drapeau tricolore
serait «mintenu, et des modifications ne pour-
raient y être apportées, l'initiative royale res-
tant d'ailleurs intacte, que par l'accord du roi
et de la représentation natiouale.
Les réunions que ces but eaux représentent
seront immédiatement convoquées.
Nous lisons dans le Soir à la suite de
cette communication :
Nous pouvons ajouter à la note qu'on vient
de lire que la téunion s'est également occupée
de la convocation immédiate de l'Assemblée.
La- comliiiissioti detl Neuf a été chargée d'étu-
dier c. tte question avec le gouvernement. Ses
propositions à ce sujet seront soumises, mer-
credi prochain, à là réunion' des biireàux des
diverses réunions conservatrices: On sait que
c'est le ieedemain, 23 octobre, que se réunit
la comïùissiwi de permanence, à qui seule ap-
partient ie droit de aoavoquer l'Assemblée.
Nous pouvons citer parmi les membres pré-
sents : MM. la Kêllrai Changarnier, Chesne-
long, d'Audiffret-Pasquier, Lucieu Brun, de Ca-
rayon Latour, Depeyre, d'Hàussouville, Savary,
Grivart, Desjardins, de Ségur, Fournier, Ghiu-
rand, Combier, Callet, de Tarteron, de Làrcv,
de a Monnoraye, Daru, de la Bo.,selière de
Caslellane, amiral Saisset, général Mazure, de
Gumont et Gasloude.
Moyennant la restauration de la mo-
narchie, ces honorables personnages
garantissent donc à la France, qui ne le
leur demandait pas, ses libertés civiles,
politiques et religieuses. M. le comte de
Chambord y joint sa parole.
Sont-ce les mêmes libertés qu'à pré-
sent? Ce serait vraiment peu de chose.
Mais un autre point nous tourmente,
et c'est celui-ci :
D'une part, les dignes représentants
qui veulent bien s'occuper de nos liber-
tés et nous en répondre s'étaient enga-
gés presque tous, il y a trois ans, à fon-
der avec nous la République. Lisez plu-
tôt leurs professions de foi. Pourquoi
les croire en 1873 quand beaucoup
d'électeurs se repentent de les avoir
crus en 1871 ?
D'autre part, la parole de M. le comte
de Chambord a certainement une valeur
très-grande. Mais si M. le comte de
Chambord a déclaré à diverses reprises
qu'il ne laisserait pas arracher de ses
mains le drapeau blanc et qu'il ne le
pourrait sans se déshonorer , si nous
voyons pourtant qu'il admet aujour-
d'hui le maintien du l drapeau tricolore,
— que penserons-nous des affirmations
qu'on nous fait maintenant en son nom ?
Nous demandons des sûretés. Qui les
donnera? M. le comte de Chambord ne
semble aucunement se douter de la va-
leur des engagements qu'il contracte; et
les députés qui traitent avec lui de no-
tre avenir s'en doutent peut-être, mais
agissent depuis deux ans comme s'ils
ne s'en doutaient pas.
Nous en sommes désolés pour M. le
comte de Chambord et pour ceux qui
lui ont cédé à prix débattu le gouverne-
ment de la France; mais nous ne pou-
vons attribuer aux pérégrinations, pour-
parlers, ambassades, réunions et procès-
verbaux dont on nous rebâties-oreilles
depuis deux ou trois mois, la moindre
valeur.
E. L.
--.'-" -.-. +.
LE GOUVERNEMENT NÉCESSAIRE
A l'heure ou tous les bons citoyen?,
soucieux des destinées de leur pays, ont
pour devoir de prendre la parole et d'ex-
primer hautement leur opinion sur les
événements prochains, il est un homme
qu'on s'étonnait à bon droit de voir gar-
der le silence. Nous voulons parler de
M. Jules Grévy. Nul plus que lui n'est
en possession d'une légitime autorité au-
près de l'opinion publique, nul républi-
cain n'est plus estimé, puisqu'il impose
le respect à ses ennemis mêmes; fet
quand Ja République est ouvertement
menacée, personne n'eût compris qu'un
des vétérans du parti républicain, le plus
modéré parmi les plus fermes, ne fît
pas entendre sa voix d'honnête homme..
M. Grévy a choisi son heure, mais il
ne l'a point laissée passer; ee qu'il dit dans
la brochure qu'il vient de faire paraître
sous ce titre : Le gouvernement nécessaire,
chacun de nous l'a pensé bien des fois
depuis deux ans ; personne, à coup SÙf,:
ne l'a jamais mieux dit, et nous serions
étonnés que la lecture de ces pages,.rtou-
tes pleines de bon sens et de patriotisme
éclairé, ne fît point quelque impression
sur ceux des collègues de l'auteur qui
s'obstinent à se croire prédestinés au
salut du Capitole.
Le gouvernement nécessaire, &ux,
yeux de M. Grévy, est-il besoin de le
dire? c'est celui de la nation par la na-
tion, c'est le gouvernement de la Répu-
blique. Et, refaisant l'histoire à grands ;
traits, l'auteur nous montre à la fois pour
quelle raison la monarchie ne peut res-
susciter, pour quelle raison la Républi-
que, à son début, n'a pu se maintenir,
'pour quelle raison elle est, doit être, et
sera. ou non, 'on S'en
Qu'on le veuille ou non, qu'on s'en fé-
licite ou qu'on lé déplore, la France est
une démocratie ; il n'y a plus de classes,
,partant. plus de privilèges, et de même
qu'il n'y a plus ni nobles, ni seigneurs,
ni tiers-état, ni peuple, on ne peut ad-
mettre qu'il existe une ou plusieurs fa-
mifies où se soit perpétué, à travers les
temps, un droit spécial antérieur à tous
les droits, supérieur à la loi elle-même,
q.ui garantit l'égalité civilo et politique
entre tous les citoyens.
Il en est ainsi depuis 1789, et pour-
tant dans cet espace de quatre-vingt-
quatre années, combien de fois n'a-t-on
pas essayé, comme on le médite encore j
aujourd'hui, d'imposer à la France tin
retour au régime aristocratique? 1
Les uns, sans vouloir tenir compte de
la grande éruption révolutionnaire qui
avait eu pour résultat de faire monter à
la surface, en les. amalgamant avec les,
;autres, les plus profondes couches so-
ciales, ont prétendu revenir purement etil
simplement en arrière. Ainsi de là Res-
tauration.
Les autres ont bion voulu, dans une
certaine mesure, faire une place à
ta démocratie; maisils la lui ont me-
surée avec trop do parcimonie et de
mauvaise humeur ; outre qu'ils ne dis-
simulaient point leur secret désir d'ar-
river un jour à l'écarter tout à fait.
Ainsi de la monarchie de Juillet.
D'autres, enfin, plus avisés, ont fcioti
de ne -prendre lenr point d'appui que;
dans la démocrati'ey >^ais citait polir
mieux la, .tromper, ^jasi'ilfi l'empiro.
Tous ont péri.
«Nous avons en, depuis 80 ans, dit M. Grrévy,
huit gouvernements détruits par des révolutions'
,'
violentes. Arrêtons un instant notre attention
sur ce fait unique dans l'histoire; car aucun
peuple, à aucune êpoquè, ne présente ce phé-
nomène surprenant de huit gouvernements éle-
vés et abattus en moins d'un siècle. Quelle est
la cause de si fréquents bouleversements et d'u-
ne instabilité si extraordinaire?
» Je sais que chacun, selon son point de vue,
peut apporter son explication ; mais l'histoire
dira que la cause de tant de révolutions, c'est
que la France est devenue, depuis 80 ans, une
pure démocratie, et que depuis 80 ans, elle n'a
pu se constituer démocratiquement; c'est qu'au
lieu de donner à cette démocratie toute-puis-
san te la seule institution qu'elle pùt supporter,
on s'est opiniâtré à édifier contre elle, pour la
refouler et la contenir, des gouvernements dont
elle était proscrite, digues impuissantes qui
n'ont duré que le temps nécessaire au llet dé-
mocratique pour monter et les rompre. »
La première République n'a pu se
maintenir parce qu'elle n a point su or-
ganiser la démocratie; les monarchies
diverses qui lui ont succédé ont péri pour
avoir voulu refouler la démocratie; au-
jourd'hui, il faut prendre une détermi-
nation :
« Relèverons-nous contre la démocratie une
de ces faibles barrières qu'elle a si souvent ren-
versées ? Ou, sortant de ce cercle fatal, fonde-
rons-nous enfin le gouvernement républicain?
» Organiser la démocratie ou continuer à
lutter contre elle, sortir des résolutions ou y
rentrer, au risque d'y périr, telle est la ques-
tion qui se dresse devant nous.
> La France ne trouvera le salut que dans
l'organisation de la démocratie. >
M. Grévy a prévu l'objection qu'on ne
manquerait point de lui faire en démon*
trant la prétendue possibilité d'une mo-
narchie démocratique, c'est-à-dire ayant
son point d'appui dans la nation : e'est
là ce qu'on appelle une monarchie cons-
titutionnelle ; mais, comme l'explique
très-justement M. Grévy, ou comprend
la monarchie avec son principe, le roi
souverain, la République avec le sien, la
nation souveraine; on ne saurait conce-
voir l'amalgame do ces deux principes,
10 roi et la nation souvèrains l'un et
l'autre.
» Que de fois n'avons-nous pas, ici
même, essayé de faire comprendre l'ina-
nité et le péril de cette combinaison vé-
ritablement monstrueuse qui consiste à
faire d'un homme l'assoc;é de tout un
pays ! Si cet homme est un simplu auto-
mate docile à toutes lus impulsions qu'il
reçoit, rien de mieux; en réalité, c'est
la nation seule qui gouverne. Mais com-
ment espérer que l'on trouvera toujours
un prince résolu à ne jamais rien dire,
rien faire, rien vouloir par lui-même?
Or, pour peu qu'un seul jour il lui
prenne fantaisie d'avoir une pensée, une
opinion à lu], et que cette pensée, cette
opinion ne soient point absolument con-
formes à ce que veut le pays, il s'en
suit un antagonisme et la révolution est
proche. *
Cette situation, révélée par le bon sens
et confirmée par l'histoire, est dévelop-
pée de main de maître par M. Grévy, qui,
après avoir passé en revue les divers
régimes monarchiques dont on peut
craindre le retour, en arrive à constater,
avec tous les hommes de bonne foi, que
lors même qu'un, de ces régimes serait
capable de réaliser l'idéal du gouverne-
ment démocratique, — ce q\ii est histo-
riquement, impossible, — il ae pourrait
s'établir en Fiancé d'une façon durable.
Les révolutions successives ont donné
naissance à trois dynasties, ou mieux à,
trois partis qui toujours se feront îa
guerre et chercheront à s'exclure l'uti
l'autre. De ee- qu'il y a eu réconciliation
entre deux dès chefs de èès dynasties,
il ne résulte point qu'il y ait eu, qu'il
puisse y avoir jamais fusion entre les
partis :v --- '- - - --1- i
t Tout ce qu'ils ont pu faire, dit encore M..;
Grévy, c'est 4e mettre en commun la seule
chose qui leur soit .commune, leur hostilité
contre la République; mais, unis pour détruire,
ils ne le sont plus pour édifier; ils n'ont qu'une
force de négation. Ils ont bien pu se Coaliser
;Contra la République sous le nom de parti de
l'ordre moral, comme nous les avons vus déjà
ligués contre, il y a vingt-cinq ans, sous la dé-
notninatton de grand parti de l'ordre ; ils ont
!bin pu précipiter du pouvoir un grand citoyen,
parce que, à l'exemple des hommes d'Etat ks
plus éminents de l'Angleterre, il a sa recon-
naître les nécessités de son temps et fire taire
'd'anciennes eonvictions "devant l'intérêt du
pays; ils ne peuvent toucher au gouvernement
républicain parce qu'ils ne peuvent le rempla-
cer. En vain tienneni-iis la France dans un pro.,
yisoire plein de périls ; il faudra bien qu'elle-
sorte d'un état qui la tue. Ne le pouvant par la
inanatchie, elle en sortira par la République, et
le nombre des partis qui la déchirant faisant
leur faiblesse, son salut lai viendra de l'excès
de ses maux. 11
■
On le voit, l'honorable M. Grévy ne se
laisse point décourager par les cris de
triomphe dont nous assourdissent nos
Adversaires ; il est conifant plus que ja-
mais dans l'avenir de la République et'
lafflrme que les pèlerins de Salzbourg et
'de FrohsdOrff ont leur place marquée
dans l'histoire à côté as pèlerins de
De)grave-Square. Nous partageons sa
confiance, et nous applaudissons aux
jpages éloquentes qu'il vient de publier,
(Surtout si elles sont leprétude du grand
combat qu'il lui appartient de livret à
l'ennemi quand l'heure sera venue db se
voir face à face.
E. ScHNERB.
*
.—————— + , —.
I! y a une loi qui donne une limite
extrême de six mtjis jQOur ..C?nvoqueJes,
électeurs d'un vaéa 'Clé ttè 101, ;'
né4!s tfavoiis pas bésoin de 'le dire, èst'
une loi de 1852, par laquelle l'empire retn-:
plaçait une léi précédente de là Républi-
que, laquelle loi fixait lâ limite màxima-
de quarante jours pour la Convocation des:
ltctenr:) d'un collège vacant. 3 :
Jamais, nous le croyons, l'empire n'aj
profité de cette limite extrême de six mois.
*(?esfr un terme dont il se réservait d'user,
mais dont il n'a jamais usé, en effet.
Il est vrai que M. de Broglie a déclaré
qu'il irait, en cela comme en tout, jus-
qu'aux extrêmes de la légalité.
Donc, il y a, dans ce moment, treize
sièges vacants à l'Assemblée, depuis moins
de six mois. Seront-ils remplis avant que
le débat s'engage entre la monarchie et la
République ?
Le président de la République avait
promis aux députés de Seine et Oise de
saisir le conseil de la question.
Le conseil a-t-il été saisi ? Et qu'a t-il
résolu ?
: : :
LES DÉPUTÉS DE PARIS
On va lire avec plaisir la réponse si
modérée, mais si ferme, que l'honora-
ble M. André fait 4 la lettre de plusieurs
membres du conseil municipal de Paris.
On ne saurait trouver de langage plus
sensé ni plus significatif. Si nous som-
mes bien renseignés, et nous croyons
l'être, l'honorable M. Denormandie se-
rait exactement dans les mêmes disposi-
tions que M. André. ; ,..
-..- ,-
A M. Charles Loiseau, membre du Conseil
municipal de-la Seine.
Paris, 16 octobre.
Cher Monsieur et ancien Collègue,
Préoccupé des graves questions dont
l'Assemblée nationale va se trouver pro-
chainement saisie, vous voulez savoir
quelle sera la ligne de conduite que pour-
ront suivre vos-députés. C'est à cette ques-
tion, posée par vous et par beaucoup de
vos collègues que je vais, pour ma part,
chercher à répondre.
Quaud j'ai reçu des électeurs de la Sei-
ne mandat de les représenter à l'Assem-
blée nationale, il ne s'agissait encore à ce
moment qne de sortir la France du chao?;
l'idée sïHile d'une restauration de la mo-
narchie f>ût paru chimérique. Paris, à pei-
ne affranchi des horreurs de la Conamure,
n'avait alors qu'une seule pensée : soute
nir le gouvernement qui, s'appuyant sur
la majorité de l'Assemblée, venait de con-
clure une paix nécessaire et de restaurer
ensuite l'ordre social, sans qu'il y ait eu
de part ni d'autre engagement formulé; il
s'agissait donc bien pour nous d'apporter
notre loyal concourt à la République.-
C'lst toujours ainsi que j'ai compris mon
mandat. Si j'ai dû plusieurs fois, sur des
questions spéciales, me séparer résolument
du gouvernement de M.- Thiers, j'ai cru
avtc lui et je- crois encore que le message
de novembre 1872 reste aujourd'hui l'ex-
pression vraie des désirs et des intérêts du
pays. Ce qu'il cet impossible de mécon-
naître, cest que ce gouvernement anony-
me et provisoire, à l'idée duquel résistent
beaucoup de membres de l'Assemblée, a
su pendant deux ans vivre, agir et jeter
dans le pays de fortes racines.
C'est à co moment que les partisans de
l'ordre monarchique se préparent à ten ter
un effort karui. Renouant la chaîne dtîs:
traditions, brisée par noi révolutions suc-
cessives, ils vont proposar le retour de la
monarchie légitime, avec, la promesse
d'institutions libérales. Malgré mon res-
bect pour la sincérité d-s intentions que
l'on prête à M. le comte de Chambord, je
ne puis croire à la réconciliatioa- effective
de la légitimité avec la société moderne.
La restauration me semble absolument
contraire aux vœ x de la France. Elle
m'apparaît comme une entreprise ex-
iraorJinaire et hasardée. Comment sur le
sol mouvant de la démocratie française
pourra se fonder ce gouvernement accueilli
par la défiance des classes moyennes, par *
niostilitô "O'UVôi tÔ ou latente" des classes
populaires, condamné k gouverner par la
compression et incessamment exposé aux
plus rudes assauts? A ¡mon gens, la mo-
narchie nouvelle ne pourrait ni tenir ses
promesses libérales, ni garantir efficace-
ment l'ordre et les grands intérêts sû-
Je crois, au éoritraire,, que la Républi-
1 Je crois, au contraire, que la Républi-
que, maintenue par le concours de tous
les: hommes modérés, fortifiée par des lois
faécossaires, peut seule .nous épargner daii;,
l'avenir des révolutions nouvelle; sente/
fclle peut apais.br les troubles et les passions
qu'excitent les incertitudes de lheure
présente eu ~s appréhensions du lende-'
aillet qu révèltlt la plupart des der-
nières élections partielles. ;
Tels ont été jusqu'ici, tels. restent au-
jourd'hui mes sentiments, et dans les gra-
ves circonstances où nous entfons, c'est en
suivant cette voie que je croirai le mieux
Bervir la France et rester fidèle à mon
biandat.
i Recevez, mon cher monsieur, l'assu- -
rance de mes sen tiluents-dib-tiligués.
ALFRED ANDRÉ.
Député de la Seine.
— ; « :
Voici donc la monarchie restaurée. C'la
H été convenu, un de ces matins,' entre
iletix personnage*, dont l'un, Mi. le comte
le Chambord, représentait le roy, et l'au-
Ire, M: Chesnelong, représentait la Fran-
be
Oui! cela est ainsi. M. Chosnelong, sans
j|ù on s'en soit douté, traite comme cela
an nom de treute-'six millions de Fran-
Ílai.J. *
i N'a t-il pas reçu mandat d'une vingtai-
he de gentilshommes qui, représentent,
eux aussi, TAssemblée nationale ?
''-CstadmtrahhH Et si cette histoire.
nous arrivait de Chine, ne la trouverions-
nous pas grotesque? Mais nous sommes-;
le peuplé le pfu$spirituel de la terre, c'est
convenu ; et hëùs mettons notre esprit à
donner du sérieux aux choses les plus è*-:;
travangantes. 'J'
1 Ail moins, 'M. le comte de Cliambord'1
daiguere-t-il nous faire savoir à quelles
conditions il accepte la royauté? L Al
quoi bon, puiî^be c'est M. Chesnelong, j
r représentant trente-six millions-de Fran-
çais, qui le cautionne ? '-',
Cela suffit, et les députés de la droite
n'en demandent pas davantage.
Et c'est de cette leste façon que se jouent
les destinées d'un pays, livré à un mon-
sieur Chesnelong, donnant caution au
comte de Chambord au nom de trente-six
millions de Francais!l!
Il est bien entendu, par exemple, que le
comte de Chambord est décidé à ne se rien
laisser imposer : car il faut bien ménager
sa susceptibilité, ou plutôt sa prérogative
royale. Il est donc convenu qu'on se don-
nera à lui sans conditions. Voilà le grand
point obtenu par M. Chesnelong, repré-
sentant 'la France. Sans lui, que serions-
nous devenus?
Donc, cela est convenu avec M. Chesne-
long, le comte de Chambord ne se laisse
rien imposer, et il daigne prendre posses-
sion du royaume de France sans condi-
tions.
S'il veut bien accepter le drapeau trico-
lore, c'est uniquement pour le plaisir de se
donner un démenti à lui-même.
Voyez le grand homme, et comme il se
sacrifie aux préjugés de la France! Il dai-
gne oublier ce qu'il a dit du drapeau blanc.
Quelle immolation! et quel héroïsme d'ab-
négation!
Tout est miraculeux dans cette grotes-
que intrigue. Et l'on voit bien que le
Sacré-Cœur opère ; sans cela, on en rirait
bien.
- —
Li LIBERTÉ DE CONSCIENCE
1
Vous n'avez peut-être pas oublié tout
à fait la querelle qui s'est levée dans le
département de l'Ain entre le préfet
et quelques pasteurs de la religion ré-
formée. J'en ai conté le mois dernier les
incidents, qui m'avaient semblé bien
curieux.
Voici ce dont il s'agissait :
Ces pasteurs avaient prétendu, avec le
ministère du 24 mai, continuer de faire
ce qui leur avait été permis sous l'em-
pire et sous le principat de M. Thiers,
c'est-à-dire des conférences publiques,
dans certaines communes du départe-
ment. Comme ces conférences devaient
réunir plus de -vingt personnes, et que
la loi exige en ce cas qu'une autorisa-
tion pour les ouvrir soit demandée à
l'autorité compétente, ees messieurs,
pour se mettre en règle avec le code,
avaient sollicité une autorisation, qu'ils
se croyaient sûrs d'obtenir, puisqu'on
ne la leur avait jamais refusée.
Ils étaient pourtant loin de compte.
Le préfet les avait traînés à travers
toutes sortes de réponses évasives, jus-
qu'à ce qu'enfin poussé au pied du mur,
il leur eût opposé un refus catégorique,
venu du ministère. Il fallait bien donner
une raison. Celle qu'avait trouvée le re-
présentant" du ministère du 24 mai était
bien plaisante ;
Les .communes Où vous prétendez par-
ler. leur avait dit en substance M. le
préfet, sont catholiques ; elles n'ont pas
besoin de votre parole ; eles n'ont même
aucun désir de l'entendre* Restez donc
chez vous.
Mais c'est précisément parce qu'elles
sont catholiques, répondaient les pas-
teurs de la religion réformée, que nous
voulons prêcher notre foi. C'est patcê
qu'il ne s'y trouve pas de temple protes-
tant que nous sollicitons l'autorisation
d'ouvrir des réunions publiques. Si nous
avions un endroit officiel où exposer no-
tre doctrine, cette autorisation nous se-
.pa¡t..bsolum.fJftf'inutite;""7-;;-: ;..,,-' ':.:a..
L'argumentation était fort juste ; mais
vous pensez bien cpe le préfet ne s'en *
montra point touché. Il persista dans:
son refuâ ; les journaux se mirent de 'la:
partie, on ne les écouta point, comme
c'est assez l'usage ; l'administration s'en-
ferma dans un silence digue, et laissa
passer toutes ces criailleries, sans en pa-
raître plus émue.
On croyait tout* fini. ,
La - querelle vient de recommencer
fOUS une autre forme.
M. Pasquet, pasteur de Ferney; fit à
part lui ce raisonnement :
M. le préfet de l'Ain ne n'eus permet
point d'organiser des conférences dans
les communes qui sont exclusivement
catholicrues ; c'est son idée, voilà qui est
pien, n en parlons plus. Mais il ressort
de la raison même dont il appuie son
refus que dans les cÓmmunesùùse
prouveraient un certain nombre de pro-
testants, il autoriserait ces conférences,
destinées à les raffermir dans la foi de
leurs pères. ;
Tout plein de cette belle pensée, il.
prit la plume, et il écrivit au tarrible
préfet une lettre d'où: je détache ces
quelques lignes.
1 j'ai l'intention de réunir en assemblée
de culte, le dimanche 12 courant, mes
paroissiens habitant la commune de
Saipt-Genis et ceux des communes voi-
sines. Le dernier recensement officiel,
dont j'ai relevé les chiffres sur des docu- ;
ments authentiques, porte : 33 protes-
tants dans la commune de SaiBtGriis;
fl4, dans celle da-Thoiry; 2, dans celle
de Sorgy; 6, dans cellé de Crozet,'et ii, ;
dans celle de Ghevry, soit un total de;
?76 protestahts, dans un rayoù de G kilo-
mètres.
, '; » U est à présumer que notre réu-
nion dépassera le chiffra de 20 person-
nôi. Désirant me oonfomer t la loi, je
viens donc,- mOO$iau' il le: préfet, -vous
prier de vouloir ferien autCFrisçr cette réu-
nion. En diverses autres occasions, et
sans aucune difficulté, j'ai tenu à Saints
Genis des réunions semblables, et je ni,
plais à espérer de votre bienveillante
équité qu'en cette circonstance il ne seIJ
mis par vous aucune entrave à l'exercice
du droit le plus sacré de toute créature
humaine: la libre profession de la toi
religieuse. »
Le pasteur envoya sa lettre et etW
tendit.
Les jours se passèrent; rien ne vint.
fêtait le 12 que devait avoir lieu la
conférence; le 11 au matin, il n'avait paÎ
encore de réponse. Il comptait les heures;
il commençait à désespérer quand, verq
trois heures de l'après-midi, on lui m
mit la réponse de M. le préfet. a
Il l'ouvrit en tremblant. Elle ne con1
tenait que ces mots :
«. J'ai l'honneur de vous informel
que, par décision préfectorale, dont ffl
dépêche est l'affirmation, l'autorisation
que vous avez demandée est refusée. a
Simple et grand! D'autres donnent
des raisons, et les raisons ont cet incon4
vénient, c'est qu'elles provoquent le#
répliques ; tandis qu'un bon étrangla"
ment sommaire, il n'y a rien à répoD.
dre à cela. La mort sans phrases I
Un adversaire déplaît, on le supprimé*
Il n'est rien de plus commode a^
monde, - ,
Et que devient, au milieu de tout
cela, le grand principe de la liberté des
cultes ? 11 va où vont les grands prin.
cipes :
Où va toujours toute chose 1
Où va la feuille de rose
Et la feuille de laurier.
FRANCISQUE SARCEY.
————————— + .—;——
L'AUDIENCE
La séance a été des plus courtes ; il ne
restait plus à examiner que la neuvième,
et dernière des divisions de l'interrogatoi-
re : « Capitulation. »
Il y a là une série d'examens de pièces et
de prescriptions militaires qui ne présente
pas l'intérêt de la discussion d'hier ; le
chapitre même n'est pas à la hauteur de
l'intitulé..
Le maréchal dit avoir soumis à quel-
ques-uns de ses lieutenants l'idée d'une
dernière bataille avant la capitulation ; il
i été reconnu que le terrain détrempé était
impraticable. — La note, concernant la -
force des troupes allemandes, que le géné-
ral en chef a adressée aux officiers de son
armée, loin d'être faite en vue d'affaiblir
le moral du soldat, avait pour but de re-
lever ce moral « en faisant sentir à chacun J
ce qu'il avait à faire. »-11 est vrai que l'on
a prévenu le maréchal qu'il restait encora
quatre jours de vivres,mais le renseignement -
n'était pas net. — Le procès-verbal de là
dernière réunion tenue par lés chefs de
éorps à Frascati n'est pas fait suivant les
prescriptions militaires ; le maréchal le
considérait comme suffisant ainsi.
Nous résumons brièvement les questions
et les réponses, sans nous permettre d'ap-
précier l' dernières; mais on peut voir
qu'elles sont loin d'être d'un haut intérêt.
Quant à la responsabilité de la capitula-
tion, l'accusé l'accepte pour lui seul. Il est
çet .l dans cette déclaration. Il est vrai
qu'il ne gagnerait absolument rien à re-
jeter çette responsabilité sur d'autres, puis-
qu'il était général en chef. N'importé ;
nous démêlotiF dans son ton une certaine
fermeté que nous n'étions pas habitués à
y remarquer, et nous sommes convaincus
que l'impression ressentie, hier, par nouis 5
- avec tout le reste du public, — a été
rappâ&ée à l'accusé par le çtefeû8eur : 4
est temps que l'aceusé ait l'air d'oublier
un peu qu'il est prévenu pour se souvenir.
parfois qu'il est maréchal de France.
— Pourquoi, dans la convention, avez-
vous séparé le sort des officiers de celui
des soldats? demande M. le président.
M. le maréchal feint de prendre le chan-
ge sur cette question et assure que la seule
différence qui existe entre le sort des uns
et celui des autres est lofait d'une mesure
d'ordre qui est dans le règlement.
- Ohî je connais le règlemeùt!
C'est M. le duc d'Ausaale qui coupe la
parole à l'accusé. Et nous qui assistons
depuis quinze jours à ces débats, nous ne
pouvons retenir un sourire, car jamais ex-
clamation, lancée avec conviction, n'a été
imagç pl as xfete de la vérité. On devine
Jans le ton de M. le président toute une
périphrase : Oh ! non, voilà des mois que
je l'apprends par cœur, votre règlement ;
j'ai passé mes nuits à le réciter à mon
Ciel de lit. Oh! non! il ne faut pas me
iendre des pièges ait règlement 1 1
Et reprenant l'article 4 de la convention,
qui autorise les officîer-S- ayant donné leur
parole à ne pas être prisonniers de guerre,
fi. le président rafraîchit la mémoire un
peu oublieuse du maréchal.
Réponse : « Trois ou quatre officiers seu-
lement ont profité de cette clause, et encore
était ce par raison de santé ou de famille. »
pela prouve simplement en faveur des
Officiers de l'armée française. •
— N'avei-vous pas .songé à démanteler
les remparts de Metz?
J'en ai parlé au général Coffinière;
mais cela eût été trop long, et d'ailleurs.
l'ennemi s'en serait vengé.
i : - Quelle rigueur nouvelle pouviez-vous
donc attendre ?
A cette question directe, écrasante, que
provoque sa réponse, l'accusé garde un
instant le silence ; il sent qu'il vient de
laisser échapper un mot de trop. Deux fois
le président pose la question, et, à deux
reprises, le Àaréehal évite-de répondre di-
rectement, se rejetant, sur la difficulté du
démantèlement, sur la nécessité de con-
server à la France sa forteresse. Or, il a été
dit, au cobrs de l'instruction, par un off-
cier général (est-ce par le maréchal ?
nous ne saurions r affirmer) qu'en pré-
PRIX DU NUMÉRo; PARIS 15 CENTIMES — DÉPARTEMENTS 20 CENTIMES.
Lundi 20 Octobre 1873.
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
-adreaser au Secrétaire de la Rôdaetion
de 2 heures à minuit
2* rue Drouot. 9
L, < manuscrits non insérés ne seront pas rendus.
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois 13 fr.
Six mois 25
Un aD. 50
DÉPARTEMENTS
Trois mois. le ffc
Six mois. 32
Un an 6| ~s-
U-*
Annonces, chez MM, LAGRANGE, CERF et G*-
8, place de la nourne, U
On s'abonna à Londres, chez M. A. Mabriqb généra;
ad vertising, agent, 13, Tavistockrow, Covent Garden.
ADMINISTRATION
Adresser lettres et mandats à l'Administrateur
9, rue Brevet, t -
les lettres non affranchi* mont refrutm
- ABONNEMINTS
PAitta -
Trois mois 13 fr.
Six mois. 25
Un an * 50
BiPARmOMN
Trois meifl.16 fr.
Six mois. Ii
Un an fit i«
-
Annonces, chez MM. LAGRANGE, CERF et C*
6. place de la Borne, <
911 s'abonne à Londres. chéx M. A. MAVBKB réntoil
itdvergmnt, agent, Il, Tavistoakrow, Cevent Gardea*
JOURNÉE POLITIQUE
Paris, 49 octobre 4875.
Hier, les divers bureaux dçs réunions
parlementaires de la droite et du centre
droit se sont réunis pour entendre le rap-
port du a comité d'études » sur la mission
de MM. Chesnelong et Brun et les pour-
parlers de Salzbourg. Au moment où sous
écrivons, ce document ne nous est pas
connu. Il n'a été remis aux journaux,
dans la soirée, qu'un procès-verbal très-
laconique de la réunion; nous le donnons
plus bas.
Quant aux feuilles royalistes, elles té-
moigBent d'une confiance plus ou moins
vive, selon leurs diverses humeurs, dans
l'issue de la partie qui est engagée ; mais
on n'en peut tirer aucun renseignement pré-
cis. Nous trouvons, dans une note de Y Uni-
vers,' qu'aucun accord n'est fait, qu'aucun
engagement n'esfr pris sur la question du
drapeau. L'Assemblée nationale annonce que
la Chambre sera convoquée à un très-
bref délai. Il y a dans l'Union une lon-
gue note qui est, pour la lucidité des ren-
seignements, à peu pcàs pareille à celle que
donnait hier le Journal de Parût j-jflous la
reproduisons, mais sans nous charger d'ex-
pliquer au public ces devinettes. La Ga-
zette de France ne dit rien. Enfin le Jour-
nal de Paris se contente d'exhumer deux
manifestes ou programmes, l'un de la
droite, l'autre du centre droit, l'un et
l'autre datés da février 1872.
Pourquoi cette publication ? Pour bien
prouver aux « hommes de la gauche » que
le désir de reconstituer la monaichie n'e*t
ua désir nouveau ni à droite ni au
ceùtre droit, puisqu'il y a déjà dix-huit
mois que les membres de Cf"S groupes par-
lementaires y songeaient. Nous se l'igno-
rions pas, et Ú lec d- putés dont le Journal
de Paris prend la défense avaient signé en
1871, avant d'été élus, les deux manifes-
tes du m'is de février 1872, J,fH'¡;OI.Le n''
les aurait mcetléi de tromper le pajS.
Us se baignent qu un leur rappelle,
le rs engageai'hts républicains de 1871,
et c'est pour détruire cette fâcheuse
impression qu'ils font publier leurs décla.
rations royalistes de l'année suivante. Et
qui donc avait oublié que, dès 1872, la plu-
part d'entre eux ont jeté le masqua et foulé
aux pieds touies leurs promesses ? Qua vient-
on plaider là pour eux ? Il faut être possédé
du désir de rendre des a services excep-
tionnels » pour se charger de si mauvaises,
causes.
Le même Journal de Paris contient un
peu plus loin des aveux imprudents, car ils
abattront, dans le parti royaliste, bien des
courages. Il paraît qu'on n'est pas sûr,
dans le parlement, de cette fameuse « moi-
tié plus un Il dont on se targuait. « Il est
trop tard 1 telle est la réponse, dit notre
confrère, que certains hommes font à la
conférence de Salzbourg. » On ne peut, en
effet, se dissimuler que toutes ces' confé-
rences autrichiennes viennent assez mal
apiès les élections du 12 octobre et que
l'attitude du pays donne maintenant à ré-
fléchir aux âmes droites Il y a bien là de
quoi ren ire quelques orléanistes nerveux.
Plusieurs refusent donc de tremper dans Je
crime politique où on lts ai tire, et donnent
pour raison de leur résistance qu'il est trop
lard. C'est pour les consciences honnêtes
ou timides que le Journal de Paris écri-
vait hier; et que de ressources -dans son
article! Raisonnements, prières, flatteries,
imprécations, caresses et menaces, il n'y
épargne rien. Dépenser tautd'éloquenceest
un gaspillage qqand on sait bien qu'elle
sera pardue.
Eue. LIÉBERT..
- ♦:— -----'
Le procès-verbal suivant a été com-
muniqué aux journaux hier dans la soi-
rée :
Procès-verbal officiel de la Réunion des Bureaux
des groupes parlementaires tenue le 18 octobre
chez il. Animn-Duperron.
Les bureaux des réunions parlementaires qui
avaient déjà conféré le 4 octobre dernier, con-
voquée aujourd'hai 18 octobre, se sont trouvés
unanimement d'accord pour re-connailre" que
l'adoption des proposiÜODtI préparées par la com-
mission des - Neuf était impérieusement com-
mandée par l'intérêt du pays.
D'après ces propositions, la monarchie serait
rétablie; toutes les libertés civiles, * politiques et
religieuses qui constituent le droit public de la
France seraient garanties ; le drapeau tricolore
serait «mintenu, et des modifications ne pour-
raient y être apportées, l'initiative royale res-
tant d'ailleurs intacte, que par l'accord du roi
et de la représentation natiouale.
Les réunions que ces but eaux représentent
seront immédiatement convoquées.
Nous lisons dans le Soir à la suite de
cette communication :
Nous pouvons ajouter à la note qu'on vient
de lire que la téunion s'est également occupée
de la convocation immédiate de l'Assemblée.
La- comliiiissioti detl Neuf a été chargée d'étu-
dier c. tte question avec le gouvernement. Ses
propositions à ce sujet seront soumises, mer-
credi prochain, à là réunion' des biireàux des
diverses réunions conservatrices: On sait que
c'est le ieedemain, 23 octobre, que se réunit
la comïùissiwi de permanence, à qui seule ap-
partient ie droit de aoavoquer l'Assemblée.
Nous pouvons citer parmi les membres pré-
sents : MM. la Kêllrai Changarnier, Chesne-
long, d'Audiffret-Pasquier, Lucieu Brun, de Ca-
rayon Latour, Depeyre, d'Hàussouville, Savary,
Grivart, Desjardins, de Ségur, Fournier, Ghiu-
rand, Combier, Callet, de Tarteron, de Làrcv,
de a Monnoraye, Daru, de la Bo.,selière de
Caslellane, amiral Saisset, général Mazure, de
Gumont et Gasloude.
Moyennant la restauration de la mo-
narchie, ces honorables personnages
garantissent donc à la France, qui ne le
leur demandait pas, ses libertés civiles,
politiques et religieuses. M. le comte de
Chambord y joint sa parole.
Sont-ce les mêmes libertés qu'à pré-
sent? Ce serait vraiment peu de chose.
Mais un autre point nous tourmente,
et c'est celui-ci :
D'une part, les dignes représentants
qui veulent bien s'occuper de nos liber-
tés et nous en répondre s'étaient enga-
gés presque tous, il y a trois ans, à fon-
der avec nous la République. Lisez plu-
tôt leurs professions de foi. Pourquoi
les croire en 1873 quand beaucoup
d'électeurs se repentent de les avoir
crus en 1871 ?
D'autre part, la parole de M. le comte
de Chambord a certainement une valeur
très-grande. Mais si M. le comte de
Chambord a déclaré à diverses reprises
qu'il ne laisserait pas arracher de ses
mains le drapeau blanc et qu'il ne le
pourrait sans se déshonorer , si nous
voyons pourtant qu'il admet aujour-
d'hui le maintien du l drapeau tricolore,
— que penserons-nous des affirmations
qu'on nous fait maintenant en son nom ?
Nous demandons des sûretés. Qui les
donnera? M. le comte de Chambord ne
semble aucunement se douter de la va-
leur des engagements qu'il contracte; et
les députés qui traitent avec lui de no-
tre avenir s'en doutent peut-être, mais
agissent depuis deux ans comme s'ils
ne s'en doutaient pas.
Nous en sommes désolés pour M. le
comte de Chambord et pour ceux qui
lui ont cédé à prix débattu le gouverne-
ment de la France; mais nous ne pou-
vons attribuer aux pérégrinations, pour-
parlers, ambassades, réunions et procès-
verbaux dont on nous rebâties-oreilles
depuis deux ou trois mois, la moindre
valeur.
E. L.
--.'-" -.-. +.
LE GOUVERNEMENT NÉCESSAIRE
A l'heure ou tous les bons citoyen?,
soucieux des destinées de leur pays, ont
pour devoir de prendre la parole et d'ex-
primer hautement leur opinion sur les
événements prochains, il est un homme
qu'on s'étonnait à bon droit de voir gar-
der le silence. Nous voulons parler de
M. Jules Grévy. Nul plus que lui n'est
en possession d'une légitime autorité au-
près de l'opinion publique, nul républi-
cain n'est plus estimé, puisqu'il impose
le respect à ses ennemis mêmes; fet
quand Ja République est ouvertement
menacée, personne n'eût compris qu'un
des vétérans du parti républicain, le plus
modéré parmi les plus fermes, ne fît
pas entendre sa voix d'honnête homme..
M. Grévy a choisi son heure, mais il
ne l'a point laissée passer; ee qu'il dit dans
la brochure qu'il vient de faire paraître
sous ce titre : Le gouvernement nécessaire,
chacun de nous l'a pensé bien des fois
depuis deux ans ; personne, à coup SÙf,:
ne l'a jamais mieux dit, et nous serions
étonnés que la lecture de ces pages,.rtou-
tes pleines de bon sens et de patriotisme
éclairé, ne fît point quelque impression
sur ceux des collègues de l'auteur qui
s'obstinent à se croire prédestinés au
salut du Capitole.
Le gouvernement nécessaire, &ux,
yeux de M. Grévy, est-il besoin de le
dire? c'est celui de la nation par la na-
tion, c'est le gouvernement de la Répu-
blique. Et, refaisant l'histoire à grands ;
traits, l'auteur nous montre à la fois pour
quelle raison la monarchie ne peut res-
susciter, pour quelle raison la Républi-
que, à son début, n'a pu se maintenir,
'pour quelle raison elle est, doit être, et
sera. ou non, 'on S'en
Qu'on le veuille ou non, qu'on s'en fé-
licite ou qu'on lé déplore, la France est
une démocratie ; il n'y a plus de classes,
,partant. plus de privilèges, et de même
qu'il n'y a plus ni nobles, ni seigneurs,
ni tiers-état, ni peuple, on ne peut ad-
mettre qu'il existe une ou plusieurs fa-
mifies où se soit perpétué, à travers les
temps, un droit spécial antérieur à tous
les droits, supérieur à la loi elle-même,
q.ui garantit l'égalité civilo et politique
entre tous les citoyens.
Il en est ainsi depuis 1789, et pour-
tant dans cet espace de quatre-vingt-
quatre années, combien de fois n'a-t-on
pas essayé, comme on le médite encore j
aujourd'hui, d'imposer à la France tin
retour au régime aristocratique? 1
Les uns, sans vouloir tenir compte de
la grande éruption révolutionnaire qui
avait eu pour résultat de faire monter à
la surface, en les. amalgamant avec les,
;autres, les plus profondes couches so-
ciales, ont prétendu revenir purement etil
simplement en arrière. Ainsi de là Res-
tauration.
Les autres ont bion voulu, dans une
certaine mesure, faire une place à
ta démocratie; maisils la lui ont me-
surée avec trop do parcimonie et de
mauvaise humeur ; outre qu'ils ne dis-
simulaient point leur secret désir d'ar-
river un jour à l'écarter tout à fait.
Ainsi de la monarchie de Juillet.
D'autres, enfin, plus avisés, ont fcioti
de ne -prendre lenr point d'appui que;
dans la démocrati'ey >^ais citait polir
mieux la, .tromper, ^jasi'ilfi l'empiro.
Tous ont péri.
«Nous avons en, depuis 80 ans, dit M. Grrévy,
huit gouvernements détruits par des révolutions'
,'
violentes. Arrêtons un instant notre attention
sur ce fait unique dans l'histoire; car aucun
peuple, à aucune êpoquè, ne présente ce phé-
nomène surprenant de huit gouvernements éle-
vés et abattus en moins d'un siècle. Quelle est
la cause de si fréquents bouleversements et d'u-
ne instabilité si extraordinaire?
» Je sais que chacun, selon son point de vue,
peut apporter son explication ; mais l'histoire
dira que la cause de tant de révolutions, c'est
que la France est devenue, depuis 80 ans, une
pure démocratie, et que depuis 80 ans, elle n'a
pu se constituer démocratiquement; c'est qu'au
lieu de donner à cette démocratie toute-puis-
san te la seule institution qu'elle pùt supporter,
on s'est opiniâtré à édifier contre elle, pour la
refouler et la contenir, des gouvernements dont
elle était proscrite, digues impuissantes qui
n'ont duré que le temps nécessaire au llet dé-
mocratique pour monter et les rompre. »
La première République n'a pu se
maintenir parce qu'elle n a point su or-
ganiser la démocratie; les monarchies
diverses qui lui ont succédé ont péri pour
avoir voulu refouler la démocratie; au-
jourd'hui, il faut prendre une détermi-
nation :
« Relèverons-nous contre la démocratie une
de ces faibles barrières qu'elle a si souvent ren-
versées ? Ou, sortant de ce cercle fatal, fonde-
rons-nous enfin le gouvernement républicain?
» Organiser la démocratie ou continuer à
lutter contre elle, sortir des résolutions ou y
rentrer, au risque d'y périr, telle est la ques-
tion qui se dresse devant nous.
> La France ne trouvera le salut que dans
l'organisation de la démocratie. >
M. Grévy a prévu l'objection qu'on ne
manquerait point de lui faire en démon*
trant la prétendue possibilité d'une mo-
narchie démocratique, c'est-à-dire ayant
son point d'appui dans la nation : e'est
là ce qu'on appelle une monarchie cons-
titutionnelle ; mais, comme l'explique
très-justement M. Grévy, ou comprend
la monarchie avec son principe, le roi
souverain, la République avec le sien, la
nation souveraine; on ne saurait conce-
voir l'amalgame do ces deux principes,
10 roi et la nation souvèrains l'un et
l'autre.
» Que de fois n'avons-nous pas, ici
même, essayé de faire comprendre l'ina-
nité et le péril de cette combinaison vé-
ritablement monstrueuse qui consiste à
faire d'un homme l'assoc;é de tout un
pays ! Si cet homme est un simplu auto-
mate docile à toutes lus impulsions qu'il
reçoit, rien de mieux; en réalité, c'est
la nation seule qui gouverne. Mais com-
ment espérer que l'on trouvera toujours
un prince résolu à ne jamais rien dire,
rien faire, rien vouloir par lui-même?
Or, pour peu qu'un seul jour il lui
prenne fantaisie d'avoir une pensée, une
opinion à lu], et que cette pensée, cette
opinion ne soient point absolument con-
formes à ce que veut le pays, il s'en
suit un antagonisme et la révolution est
proche. *
Cette situation, révélée par le bon sens
et confirmée par l'histoire, est dévelop-
pée de main de maître par M. Grévy, qui,
après avoir passé en revue les divers
régimes monarchiques dont on peut
craindre le retour, en arrive à constater,
avec tous les hommes de bonne foi, que
lors même qu'un, de ces régimes serait
capable de réaliser l'idéal du gouverne-
ment démocratique, — ce q\ii est histo-
riquement, impossible, — il ae pourrait
s'établir en Fiancé d'une façon durable.
Les révolutions successives ont donné
naissance à trois dynasties, ou mieux à,
trois partis qui toujours se feront îa
guerre et chercheront à s'exclure l'uti
l'autre. De ee- qu'il y a eu réconciliation
entre deux dès chefs de èès dynasties,
il ne résulte point qu'il y ait eu, qu'il
puisse y avoir jamais fusion entre les
partis :v --- '- - - --1- i
t Tout ce qu'ils ont pu faire, dit encore M..;
Grévy, c'est 4e mettre en commun la seule
chose qui leur soit .commune, leur hostilité
contre la République; mais, unis pour détruire,
ils ne le sont plus pour édifier; ils n'ont qu'une
force de négation. Ils ont bien pu se Coaliser
;Contra la République sous le nom de parti de
l'ordre moral, comme nous les avons vus déjà
ligués contre, il y a vingt-cinq ans, sous la dé-
notninatton de grand parti de l'ordre ; ils ont
!bin pu précipiter du pouvoir un grand citoyen,
parce que, à l'exemple des hommes d'Etat ks
plus éminents de l'Angleterre, il a sa recon-
naître les nécessités de son temps et fire taire
'd'anciennes eonvictions "devant l'intérêt du
pays; ils ne peuvent toucher au gouvernement
républicain parce qu'ils ne peuvent le rempla-
cer. En vain tienneni-iis la France dans un pro.,
yisoire plein de périls ; il faudra bien qu'elle-
sorte d'un état qui la tue. Ne le pouvant par la
inanatchie, elle en sortira par la République, et
le nombre des partis qui la déchirant faisant
leur faiblesse, son salut lai viendra de l'excès
de ses maux. 11
■
On le voit, l'honorable M. Grévy ne se
laisse point décourager par les cris de
triomphe dont nous assourdissent nos
Adversaires ; il est conifant plus que ja-
mais dans l'avenir de la République et'
lafflrme que les pèlerins de Salzbourg et
'de FrohsdOrff ont leur place marquée
dans l'histoire à côté as pèlerins de
De)grave-Square. Nous partageons sa
confiance, et nous applaudissons aux
jpages éloquentes qu'il vient de publier,
(Surtout si elles sont leprétude du grand
combat qu'il lui appartient de livret à
l'ennemi quand l'heure sera venue db se
voir face à face.
E. ScHNERB.
*
.—————— + , —.
I! y a une loi qui donne une limite
extrême de six mtjis jQOur ..C?nvoqueJes,
électeurs d'un vaéa 'Clé ttè 101, ;'
né4!s tfavoiis pas bésoin de 'le dire, èst'
une loi de 1852, par laquelle l'empire retn-:
plaçait une léi précédente de là Républi-
que, laquelle loi fixait lâ limite màxima-
de quarante jours pour la Convocation des:
ltctenr:) d'un collège vacant. 3 :
Jamais, nous le croyons, l'empire n'aj
profité de cette limite extrême de six mois.
*(?esfr un terme dont il se réservait d'user,
mais dont il n'a jamais usé, en effet.
Il est vrai que M. de Broglie a déclaré
qu'il irait, en cela comme en tout, jus-
qu'aux extrêmes de la légalité.
Donc, il y a, dans ce moment, treize
sièges vacants à l'Assemblée, depuis moins
de six mois. Seront-ils remplis avant que
le débat s'engage entre la monarchie et la
République ?
Le président de la République avait
promis aux députés de Seine et Oise de
saisir le conseil de la question.
Le conseil a-t-il été saisi ? Et qu'a t-il
résolu ?
: : :
LES DÉPUTÉS DE PARIS
On va lire avec plaisir la réponse si
modérée, mais si ferme, que l'honora-
ble M. André fait 4 la lettre de plusieurs
membres du conseil municipal de Paris.
On ne saurait trouver de langage plus
sensé ni plus significatif. Si nous som-
mes bien renseignés, et nous croyons
l'être, l'honorable M. Denormandie se-
rait exactement dans les mêmes disposi-
tions que M. André. ; ,..
-..- ,-
A M. Charles Loiseau, membre du Conseil
municipal de-la Seine.
Paris, 16 octobre.
Cher Monsieur et ancien Collègue,
Préoccupé des graves questions dont
l'Assemblée nationale va se trouver pro-
chainement saisie, vous voulez savoir
quelle sera la ligne de conduite que pour-
ront suivre vos-députés. C'est à cette ques-
tion, posée par vous et par beaucoup de
vos collègues que je vais, pour ma part,
chercher à répondre.
Quaud j'ai reçu des électeurs de la Sei-
ne mandat de les représenter à l'Assem-
blée nationale, il ne s'agissait encore à ce
moment qne de sortir la France du chao?;
l'idée sïHile d'une restauration de la mo-
narchie f>ût paru chimérique. Paris, à pei-
ne affranchi des horreurs de la Conamure,
n'avait alors qu'une seule pensée : soute
nir le gouvernement qui, s'appuyant sur
la majorité de l'Assemblée, venait de con-
clure une paix nécessaire et de restaurer
ensuite l'ordre social, sans qu'il y ait eu
de part ni d'autre engagement formulé; il
s'agissait donc bien pour nous d'apporter
notre loyal concourt à la République.-
C'lst toujours ainsi que j'ai compris mon
mandat. Si j'ai dû plusieurs fois, sur des
questions spéciales, me séparer résolument
du gouvernement de M.- Thiers, j'ai cru
avtc lui et je- crois encore que le message
de novembre 1872 reste aujourd'hui l'ex-
pression vraie des désirs et des intérêts du
pays. Ce qu'il cet impossible de mécon-
naître, cest que ce gouvernement anony-
me et provisoire, à l'idée duquel résistent
beaucoup de membres de l'Assemblée, a
su pendant deux ans vivre, agir et jeter
dans le pays de fortes racines.
C'est à co moment que les partisans de
l'ordre monarchique se préparent à ten ter
un effort karui. Renouant la chaîne dtîs:
traditions, brisée par noi révolutions suc-
cessives, ils vont proposar le retour de la
monarchie légitime, avec, la promesse
d'institutions libérales. Malgré mon res-
bect pour la sincérité d-s intentions que
l'on prête à M. le comte de Chambord, je
ne puis croire à la réconciliatioa- effective
de la légitimité avec la société moderne.
La restauration me semble absolument
contraire aux vœ x de la France. Elle
m'apparaît comme une entreprise ex-
iraorJinaire et hasardée. Comment sur le
sol mouvant de la démocratie française
pourra se fonder ce gouvernement accueilli
par la défiance des classes moyennes, par *
niostilitô "O'UVôi tÔ ou latente" des classes
populaires, condamné k gouverner par la
compression et incessamment exposé aux
plus rudes assauts? A ¡mon gens, la mo-
narchie nouvelle ne pourrait ni tenir ses
promesses libérales, ni garantir efficace-
ment l'ordre et les grands intérêts sû-
Je crois, au éoritraire,, que la Républi-
1 Je crois, au contraire, que la Républi-
que, maintenue par le concours de tous
les: hommes modérés, fortifiée par des lois
faécossaires, peut seule .nous épargner daii;,
l'avenir des révolutions nouvelle; sente/
fclle peut apais.br les troubles et les passions
qu'excitent les incertitudes de lheure
présente eu ~s appréhensions du lende-'
aillet qu révèltlt la plupart des der-
nières élections partielles. ;
Tels ont été jusqu'ici, tels. restent au-
jourd'hui mes sentiments, et dans les gra-
ves circonstances où nous entfons, c'est en
suivant cette voie que je croirai le mieux
Bervir la France et rester fidèle à mon
biandat.
i Recevez, mon cher monsieur, l'assu- -
rance de mes sen tiluents-dib-tiligués.
ALFRED ANDRÉ.
Député de la Seine.
— ; « :
Voici donc la monarchie restaurée. C'la
H été convenu, un de ces matins,' entre
iletix personnage*, dont l'un, Mi. le comte
le Chambord, représentait le roy, et l'au-
Ire, M: Chesnelong, représentait la Fran-
be
Oui! cela est ainsi. M. Chosnelong, sans
j|ù on s'en soit douté, traite comme cela
an nom de treute-'six millions de Fran-
Ílai.J. *
i N'a t-il pas reçu mandat d'une vingtai-
he de gentilshommes qui, représentent,
eux aussi, TAssemblée nationale ?
''-CstadmtrahhH Et si cette histoire.
nous arrivait de Chine, ne la trouverions-
nous pas grotesque? Mais nous sommes-;
le peuplé le pfu$spirituel de la terre, c'est
convenu ; et hëùs mettons notre esprit à
donner du sérieux aux choses les plus è*-:;
travangantes. 'J'
1 Ail moins, 'M. le comte de Cliambord'1
daiguere-t-il nous faire savoir à quelles
conditions il accepte la royauté? L Al
quoi bon, puiî^be c'est M. Chesnelong, j
r représentant trente-six millions-de Fran-
çais, qui le cautionne ? '-',
Cela suffit, et les députés de la droite
n'en demandent pas davantage.
Et c'est de cette leste façon que se jouent
les destinées d'un pays, livré à un mon-
sieur Chesnelong, donnant caution au
comte de Chambord au nom de trente-six
millions de Francais!l!
Il est bien entendu, par exemple, que le
comte de Chambord est décidé à ne se rien
laisser imposer : car il faut bien ménager
sa susceptibilité, ou plutôt sa prérogative
royale. Il est donc convenu qu'on se don-
nera à lui sans conditions. Voilà le grand
point obtenu par M. Chesnelong, repré-
sentant 'la France. Sans lui, que serions-
nous devenus?
Donc, cela est convenu avec M. Chesne-
long, le comte de Chambord ne se laisse
rien imposer, et il daigne prendre posses-
sion du royaume de France sans condi-
tions.
S'il veut bien accepter le drapeau trico-
lore, c'est uniquement pour le plaisir de se
donner un démenti à lui-même.
Voyez le grand homme, et comme il se
sacrifie aux préjugés de la France! Il dai-
gne oublier ce qu'il a dit du drapeau blanc.
Quelle immolation! et quel héroïsme d'ab-
négation!
Tout est miraculeux dans cette grotes-
que intrigue. Et l'on voit bien que le
Sacré-Cœur opère ; sans cela, on en rirait
bien.
- —
Li LIBERTÉ DE CONSCIENCE
1
Vous n'avez peut-être pas oublié tout
à fait la querelle qui s'est levée dans le
département de l'Ain entre le préfet
et quelques pasteurs de la religion ré-
formée. J'en ai conté le mois dernier les
incidents, qui m'avaient semblé bien
curieux.
Voici ce dont il s'agissait :
Ces pasteurs avaient prétendu, avec le
ministère du 24 mai, continuer de faire
ce qui leur avait été permis sous l'em-
pire et sous le principat de M. Thiers,
c'est-à-dire des conférences publiques,
dans certaines communes du départe-
ment. Comme ces conférences devaient
réunir plus de -vingt personnes, et que
la loi exige en ce cas qu'une autorisa-
tion pour les ouvrir soit demandée à
l'autorité compétente, ees messieurs,
pour se mettre en règle avec le code,
avaient sollicité une autorisation, qu'ils
se croyaient sûrs d'obtenir, puisqu'on
ne la leur avait jamais refusée.
Ils étaient pourtant loin de compte.
Le préfet les avait traînés à travers
toutes sortes de réponses évasives, jus-
qu'à ce qu'enfin poussé au pied du mur,
il leur eût opposé un refus catégorique,
venu du ministère. Il fallait bien donner
une raison. Celle qu'avait trouvée le re-
présentant" du ministère du 24 mai était
bien plaisante ;
Les .communes Où vous prétendez par-
ler. leur avait dit en substance M. le
préfet, sont catholiques ; elles n'ont pas
besoin de votre parole ; eles n'ont même
aucun désir de l'entendre* Restez donc
chez vous.
Mais c'est précisément parce qu'elles
sont catholiques, répondaient les pas-
teurs de la religion réformée, que nous
voulons prêcher notre foi. C'est patcê
qu'il ne s'y trouve pas de temple protes-
tant que nous sollicitons l'autorisation
d'ouvrir des réunions publiques. Si nous
avions un endroit officiel où exposer no-
tre doctrine, cette autorisation nous se-
.pa¡t..bsolum.fJftf'inutite;""7-;;-: ;..,,-' ':.:a..
L'argumentation était fort juste ; mais
vous pensez bien cpe le préfet ne s'en *
montra point touché. Il persista dans:
son refuâ ; les journaux se mirent de 'la:
partie, on ne les écouta point, comme
c'est assez l'usage ; l'administration s'en-
ferma dans un silence digue, et laissa
passer toutes ces criailleries, sans en pa-
raître plus émue.
On croyait tout* fini. ,
La - querelle vient de recommencer
fOUS une autre forme.
M. Pasquet, pasteur de Ferney; fit à
part lui ce raisonnement :
M. le préfet de l'Ain ne n'eus permet
point d'organiser des conférences dans
les communes qui sont exclusivement
catholicrues ; c'est son idée, voilà qui est
pien, n en parlons plus. Mais il ressort
de la raison même dont il appuie son
refus que dans les cÓmmunesùùse
prouveraient un certain nombre de pro-
testants, il autoriserait ces conférences,
destinées à les raffermir dans la foi de
leurs pères. ;
Tout plein de cette belle pensée, il.
prit la plume, et il écrivit au tarrible
préfet une lettre d'où: je détache ces
quelques lignes.
1
de culte, le dimanche 12 courant, mes
paroissiens habitant la commune de
Saipt-Genis et ceux des communes voi-
sines. Le dernier recensement officiel,
dont j'ai relevé les chiffres sur des docu- ;
ments authentiques, porte : 33 protes-
tants dans la commune de SaiBtGriis;
fl4, dans celle da-Thoiry; 2, dans celle
de Sorgy; 6, dans cellé de Crozet,'et ii, ;
dans celle de Ghevry, soit un total de;
?76 protestahts, dans un rayoù de G kilo-
mètres.
, '; » U est à présumer que notre réu-
nion dépassera le chiffra de 20 person-
nôi. Désirant me oonfomer t la loi, je
viens donc,- mOO$iau' il le: préfet, -vous
prier de vouloir ferien autCFrisçr cette réu-
nion. En diverses autres occasions, et
sans aucune difficulté, j'ai tenu à Saints
Genis des réunions semblables, et je ni,
plais à espérer de votre bienveillante
équité qu'en cette circonstance il ne seIJ
mis par vous aucune entrave à l'exercice
du droit le plus sacré de toute créature
humaine: la libre profession de la toi
religieuse. »
Le pasteur envoya sa lettre et etW
tendit.
Les jours se passèrent; rien ne vint.
fêtait le 12 que devait avoir lieu la
conférence; le 11 au matin, il n'avait paÎ
encore de réponse. Il comptait les heures;
il commençait à désespérer quand, verq
trois heures de l'après-midi, on lui m
mit la réponse de M. le préfet. a
Il l'ouvrit en tremblant. Elle ne con1
tenait que ces mots :
«. J'ai l'honneur de vous informel
que, par décision préfectorale, dont ffl
dépêche est l'affirmation, l'autorisation
que vous avez demandée est refusée. a
Simple et grand! D'autres donnent
des raisons, et les raisons ont cet incon4
vénient, c'est qu'elles provoquent le#
répliques ; tandis qu'un bon étrangla"
ment sommaire, il n'y a rien à répoD.
dre à cela. La mort sans phrases I
Un adversaire déplaît, on le supprimé*
Il n'est rien de plus commode a^
monde, - ,
Et que devient, au milieu de tout
cela, le grand principe de la liberté des
cultes ? 11 va où vont les grands prin.
cipes :
Où va toujours toute chose 1
Où va la feuille de rose
Et la feuille de laurier.
FRANCISQUE SARCEY.
————————— + .—;——
L'AUDIENCE
La séance a été des plus courtes ; il ne
restait plus à examiner que la neuvième,
et dernière des divisions de l'interrogatoi-
re : « Capitulation. »
Il y a là une série d'examens de pièces et
de prescriptions militaires qui ne présente
pas l'intérêt de la discussion d'hier ; le
chapitre même n'est pas à la hauteur de
l'intitulé..
Le maréchal dit avoir soumis à quel-
ques-uns de ses lieutenants l'idée d'une
dernière bataille avant la capitulation ; il
i été reconnu que le terrain détrempé était
impraticable. — La note, concernant la -
force des troupes allemandes, que le géné-
ral en chef a adressée aux officiers de son
armée, loin d'être faite en vue d'affaiblir
le moral du soldat, avait pour but de re-
lever ce moral « en faisant sentir à chacun J
ce qu'il avait à faire. »-11 est vrai que l'on
a prévenu le maréchal qu'il restait encora
quatre jours de vivres,mais le renseignement -
n'était pas net. — Le procès-verbal de là
dernière réunion tenue par lés chefs de
éorps à Frascati n'est pas fait suivant les
prescriptions militaires ; le maréchal le
considérait comme suffisant ainsi.
Nous résumons brièvement les questions
et les réponses, sans nous permettre d'ap-
précier l' dernières; mais on peut voir
qu'elles sont loin d'être d'un haut intérêt.
Quant à la responsabilité de la capitula-
tion, l'accusé l'accepte pour lui seul. Il est
çet .l dans cette déclaration. Il est vrai
qu'il ne gagnerait absolument rien à re-
jeter çette responsabilité sur d'autres, puis-
qu'il était général en chef. N'importé ;
nous démêlotiF dans son ton une certaine
fermeté que nous n'étions pas habitués à
y remarquer, et nous sommes convaincus
que l'impression ressentie, hier, par nouis 5
- avec tout le reste du public, — a été
rappâ&ée à l'accusé par le çtefeû8eur : 4
est temps que l'aceusé ait l'air d'oublier
un peu qu'il est prévenu pour se souvenir.
parfois qu'il est maréchal de France.
— Pourquoi, dans la convention, avez-
vous séparé le sort des officiers de celui
des soldats? demande M. le président.
M. le maréchal feint de prendre le chan-
ge sur cette question et assure que la seule
différence qui existe entre le sort des uns
et celui des autres est lofait d'une mesure
d'ordre qui est dans le règlement.
- Ohî je connais le règlemeùt!
C'est M. le duc d'Ausaale qui coupe la
parole à l'accusé. Et nous qui assistons
depuis quinze jours à ces débats, nous ne
pouvons retenir un sourire, car jamais ex-
clamation, lancée avec conviction, n'a été
imagç pl as xfete de la vérité. On devine
Jans le ton de M. le président toute une
périphrase : Oh ! non, voilà des mois que
je l'apprends par cœur, votre règlement ;
j'ai passé mes nuits à le réciter à mon
Ciel de lit. Oh! non! il ne faut pas me
iendre des pièges ait règlement 1 1
Et reprenant l'article 4 de la convention,
qui autorise les officîer-S- ayant donné leur
parole à ne pas être prisonniers de guerre,
fi. le président rafraîchit la mémoire un
peu oublieuse du maréchal.
Réponse : « Trois ou quatre officiers seu-
lement ont profité de cette clause, et encore
était ce par raison de santé ou de famille. »
pela prouve simplement en faveur des
Officiers de l'armée française. •
— N'avei-vous pas .songé à démanteler
les remparts de Metz?
J'en ai parlé au général Coffinière;
mais cela eût été trop long, et d'ailleurs.
l'ennemi s'en serait vengé.
i : - Quelle rigueur nouvelle pouviez-vous
donc attendre ?
A cette question directe, écrasante, que
provoque sa réponse, l'accusé garde un
instant le silence ; il sent qu'il vient de
laisser échapper un mot de trop. Deux fois
le président pose la question, et, à deux
reprises, le Àaréehal évite-de répondre di-
rectement, se rejetant, sur la difficulté du
démantèlement, sur la nécessité de con-
server à la France sa forteresse. Or, il a été
dit, au cobrs de l'instruction, par un off-
cier général (est-ce par le maréchal ?
nous ne saurions r affirmer) qu'en pré-
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