Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-10-19
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32757974m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 68249 Nombre total de vues : 68249
Description : 19 octobre 1873 19 octobre 1873
Description : 1873/10/19 (A3,N703). 1873/10/19 (A3,N703).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75580615
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
S* Année. - N. 703. PRIX DU NUMÉRO : PARIS 15 CBWAIÏES DÉPARTEMENTS 20 CENTIMES.
Dimanche 49 Octobre 4873v
"l -< s : : '¡,'¡ ::: ::,&';.[![ -' .; iMl
,,'. n'
> '; .,
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
JlÉDAGfiQN
Oriadmser au Secrétaire tte la RédactionTi s
de 2 heures à-mlpj4t • ;i j 1
'H, e. vue DrouOJ4 2, j
U - 1:' - '1\ 1".!f
îf ihànujc/-»<î «on insérés ne seront,pas penâits,, 1
ABÛNNEMERTS 1
PARIS
Trois mois 13 fr.
Six mois. 25
Un au. 50
DÉPARTEMENTS /„
Trois mois 18 et
Six mois. 3f1 ':
fUnan a
■ « - 'A
Afinoncei, chez MM. LAGRANGB, CÉRF et jÓ!
ëy place 4e lu Boom, 0 r' :;
On S'DBONQ'E à Loadres, cliex M. A* MA.ÇKICK génral
ad vtrtisint, agent, 13, Tàvist oCkrow, Cqveut Gardon.
ADMINISTRATION ,
AdrwMr lettres et mandats à radmtâlstmtbir
..j
*. rue Drouot, 8 J
Id lettres non affranchi# seront nftttof
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois. 13 fr.
Six moi9. 25
- VIol an. 50
DÉPARTBSOml
Trois moi3.i.,.M. 16 fr«
Six mots 12
Un an .C.
t f
Annonces, chez MM. LAGRANGE, CBRF ft 8*
6, place de la Bourse, a s.. m
: 4. L. ---- 1. ..i
0a s'abonne A Loidres, chez M, A. Mit«iCK'ffarfÉéai
; JOURNÉE POLITIQUE
Parie, 18 octobre lri
Les anciens journaux royalistes sont
Toujours muets ou mystérieux, et l'Union
blâme vertement certaines feinîks pour
avoir égaré l'opinion avec lears informa
lions inexactes et prématurées. Seul, ce-
psudaut, le Journal de Paris salue haute-
ment le retour du roi; il tn prédis la date,
il s'écrie que maintenant la monarchie est
faite : il oublie, seulement de nous dire
par quels moyens. Attendes, puisque
l'on a remis à un autre jour les grandes
révélations que l'on nous prômet. Il
paraît probable, toutefois, que M. le
comte de Chambord ne publiera pas de
manifeste ; on le répète du moins de tous
côtés, et un manifeste, en effet, serait assez
difficile à faire s'il devait contenir l'cin-
nonce des concessions dont 011 a parlé.1
Même à un prétendant, il- ed coûte tou-
jours'de se démentir avéc trop d'éclat.
En regard des finesses, des réticences et
des calculs obscurs de tout la parti royaliste,
nous signalons avec plaisir la lettre Bi
simple et si ferme que M. Charles dé RÔ-
ratfs;at' yïeiit d'écrire aux électeur de la:
Haute Garonne. « Je n'ai jamais désiré,
dit-il, que le triomphe régulier et pacifi-j
que des grands principes de la Révolu tic a
française. Je l'ai eir de lamoBcle j,
je l'espère aujourd'hui da. la République,
maintenue avec fermeté, organisée- avec
sagesse. » Qui ne reconnaît le langage de;
la loyauté et de la raison ? Voilà des senti-
ments où se retrouve enfin la natipn même
Dan? les extraits de lettres, ou discours des
députés, -que nous continuons de publier,
on remarquera aussi les déclarations très-
satisfaisantes et très-dignes d'un honorable
memhca da centre gauche, M. Crèrard (de
Bliùcôurt), député da l'Oise. i
Le -décret de convocation des divers col-
lèges où tréize nouveaux députés doivent
être élus est toujours attendu, Mais n'a
pts paru jusqu'ici. Le public croit de plus
en plus impossible que le miuistôre, en
refusânt une convocation si l<5gitirhe, ose
assumer une responsabilité dont serait ef-
frayé quiconque n'a pas perdu, en politi-
que, le sens moral et la l'âison: On répète
toujours, d'ailleurs, que le président de la
République a compris la nécessité de cette
mesure, et on le dit très-résolu à faire
prévaloir son avis. Les feuilles officieuses,
elles-mêmes, loin de démentir Ces rërisei- i
juements, semblent les confirmer., ■
Le Journal officiel contenait hier plu-
sieurs décrets d'assez grande iasportance :
l'un institue une commission chargée d'é-
ludier les moyens de venir en aide à la ma-
rine marchande ; trois autres modifieG t pro-
visoirement les anciennes divisions militai-
res territoriales, afin d'àssurér l'unité du
commandement en attendant. que les dix-
huit nouvelles légions militaire?, avec
leurs subdivisions, soient déterminées
par un règlement d'administration pu-
blique. Signalons aussi la nomination
de quatre généraux de division et sept
généraux de brigade et enfin un assez
grand mouvement de mutations dans les
préfectures et sous-préfecture. ta cause
apparente, de ce branle-bas administratif
est le départ pour l'Algérie de M. Tous-
tàih du Manoir, préfet de la Dordogne ; il
y est. nommé directeur général des affaires
civile?. C'est une mission spéciale où ce
fonctionnaire semblait natarellement dé-
signé; car il y avait les titres lés plus sérieux,
et le Français les éaumère : l°M,.Tôns:-
tain est ua, ancien lieutenant de vaisseau ;
2* il s'est distingué sous l'empire comme
sous-préfet de'Bergerac; 3° préfet de l'or-
dre moral en D J dogne, il a suspendu le
Boaire de Péri gueux et le premier adjoint;
4* il a également suspendu, quelques jours
aprôs, le second adjoint, etc. Toat le
monde comprend qu'après cela, ce sera
merveille si les aflaires civiles de l'Algérie
ne font 'PI bin administrées.
-", !" Bua. LIÉBBRT.
-.. : ,
; %, [ — ♦ —■——
Les bureaux des diverses réunions de la
droite et du centre droit ont entendu hier
le récit de MM. Chesnelong et Lucien
Bruu sur l'entrevue qu'ils ont eue avtC
M le comte de Chambord.
Les délégués de la dtoite. ont annoncé
- que le prétendant faisait toutes les conces-
sions désirables. Il leur a déclaré qu'il ac-
ceptait le; drapeau tricolore à la condition
que les trois fleurs de lys figureraient sur
le blanc du drapeau. M. d'Audiffret-Pas-
quier a fait quelques objections et a de-
mandé aux délégués s'ils ne pourraient pa
obte-iair du prétendant l'adoption pure et
simple du drapeau tncolote. Sur leur ré-
pÔf\np.g,t(V'e, M. d'Audiffret-Pasquier n'a
pas insisté déclarant qu'il s'attachait sur-
tout a l'acceptation par le prétendant d une
conili-CUion votée par l'Assemblée.
SiiVca point, MM. Chesnelong et Lucien
Bran ont afarmé que le comte de Çham-
bord était prêt à accepter les décisions de
r As:)nxbl, tous la seule réserve qu'il serait
rappelé sans conditions, et qu'enl3l't'8, son
propre mouvement, .11 durerait accepter
le régime constitutionnel.
Un membre de la réunion a fait ôbsarvoi
au'il serait peut être difficile de, faire vo-
ter plusieurs représentants si, avant le vote,
un manifeste du comité dar Chambord n in-
diquait pas son intention de se soumettre
aux volontés de la Chambre. Les délé-
gués ont répondu que sur ce point, it ie-
rait donné satisfaction, sans buefo. que
la dtgoité da. prétendant ait à sounnr ue.
ce t. te obligation, «
Oil a traité ensuite la question de la
liberté de .conscience et de la
yidaeJle. M. le comte de C ti a m bord ârpro
mis, sur ces différents peiats, de donner
? attraction aux idées modernes. MaÍ il
faut avoir confiance dans ses déclarations,
car il est décidé à ne se rien laisser iriipo-
sel'. (Textuel). Il reconnaît la souveraineté
nationale représentée par l'Assemblée.
Les députes des droites se sont déclarés
satisfaits. -
— La fusion est enfin Mie, a dit- le gé-
néral Changarnier.
Mais uiie queàrt'ioii. restait 'à examiner :
ceilft de Li convocation immédiate de l'As-
semblée. :
Ou a délibéré longuement. Et il. a ,é$é
décidé qu'on en causerait avec M. Buffet.
C'est que ces messieurs commencent à
douter de leur majorité. Aussi, apt-ôsavoiir
doïràé un libre cours à leur joie, ils l()"j!
fait leur compte, et leur compte ne les à
pas tout à fait rassurés. '-
Il est probable que les choses suivront
leur cours naturel et que le 5 novembre
seulement l'Assemblée sera appelée à, sta-
tuer sur la monarchie. Dans le cas eon-
trairej cinq membres de la commisiion de
permanence prieraient le président de
convoqu r la commission à bref délai.
Eile pourrait se réunir lundi ef rappeler
ïAssérpblêe immédiatement. Mais noua nei
croyons pas. à cette : cpnvbcation anticipée.
Les meneurs s'entendent entre eux, mais
ils ne sont pas assez sûrs de tous leurs
collègues. On raconte même que le géné-
ral Changarnier, félicité chaudement par
un partisan de la monarchie pour le beau
résultat obtenu, aurait répondu imipédia-
tement : i-mip
— Oui, c'est trè^-bien ! mais mainte-
nant il faut réuss
Noua n'avoBS pas besoin d'ajouter que
la nouvelle de l'accord survenu entre les
royalistes n'a cliangn: rien la situation
du parti républicain. La chose était pré-
vue. La question se pose nettement entre
la mpi^^rchie et la République. Le pafti
est avec la gauche et elle est assurée dei
tr,oU¡Yt\D dans l'Assemblée une majorité
plus que suffisant» pour repousser les fleurs
de lys. Trois adhésions nouvelles de dépu-
tés indécis sont arrivées hier à Paris. Les;
honnêtes" gens qui ne sont engagés avec!
aucun parti sont décidés à obéir aux vo-
lontés du pays. Les f^sionkistes n'ont pas
à compter sur eux. La parole de la Fiance
sera entendue même au aein de I.'ÀMem-'
blée.
,; ; ; 'i,# i .- , - i i.,
On lisait hier soir aii4 YUnion
, ,
Les liruits répandus par la presse ont été sou-
vent la cause de grandes difficultés, et les jour-
naux sérieux ne sauraient trop comprendre que
le. désir de répondre aux préoccupations publi-
ques devrait toujours être tempéré par la
crainte de porter le plus grand tort, en egararit
l'opinion, aux causes qu'ils ont la ferme volonté:
de servir.
Cès réfléxions nous sont inspirées par certains
artic'es publiés ce maitin- dans plusieurs journaux
de Paris, et, particulièrement dans le Figaro.
avant. de parler, les résultats du travail de la
avant de ,
commission nommée par les bureaux des qua-
tre réunions parlementaires.
La vérité sera alors, connue, et on saura gré à
"Union de sa réserve et de sa prudence.
On liait en même temps dâafc ïë. ïoUV'
nul de Paris ; ,;'
Un, grand fait vient de s'accomplir.
Dans une entrevue qui a eu lieu lé 14 de ce
mois, à Salzbourg, M. le comte de Chambord et
les délégués des divers groupes de la majorité
parlementaire sont tombés d'accord sur les con-
ditions auxquelles se fera le rétablissement de
la monarchie.
L'auguste chef de la maison, de Bourbon, cer
lui qui dans quelques jours, sera le roi* donné
pleine et entière satisfaction aux besoins et aux
vœux de la France moderne. .'-
Sur la question du drapeau, comme stfr la
question constitutionnelle, coawna £ fur les
questions de libertés civile, politique et reli-
giéuse, la nation obtient- tout, sans que le coi
accjfil};T.ien:je. veux dire sans- qu'il sacrifie ni
sa dignité pereotnaelle Ri, sa prérogative royale.
Nops nous félicitons qu'il en sois ainsi : car
si nous ne voulons pas d'un pays assarvi, nous
ne voulons pas davantage d'uue royauté humi-
liée. - , :; : ■■-•
Henri V (qu'on nous permette de lui donner
.(Ièo à présent cg. nom qu'il portera dans, l'his-
toire) s'est montré le digne béri-tier de cette
Tace de rots, si profondément politique, à la-
quelle la Franco a dû son indépendance, son
muté et, sa: grandeur. ','
L'entrevue de Froshdorffavait fait la récoftci-
liation dans le sein.de la maison de Bourbon.
L'entrevue de Salzbourg fait la récsneiiiatîon
entre la maison de Bourbon Cet la Frai efe.
L'entrevue de Froshdorff avait refait la fa-
mine royale. -- : - ¡:
L'entrevue de Salzbourg refait la monarchie.
ÉDOUARD rfERVÉ.
Nous ne ferons pas remarquer la dis-
semblauce de ces deux notes. Encore
moins nous mêlerons-nous d'expliquer
comment la nation obtient tout sans qye le
roi sacrifie rien. Ce sent des antithèses qui
nous passent, bien que le Journal de Paris
en soitcoutumier.
La noté qu'il publie n'est intéressante
qu'en ce qu'elle montre les orléanistes
prêts à voter la restauratioa de la moiiar-
chie légitime ; mais nous ne savons ças si
tout le centre droit partage l'enthousiasme
de lM. H.ré. , Nous voyons, d'ailleurs,
dans ce qu'il écrit, plus -d.'exaliation que
de solide confiance.
L'entrevue de Frohsdorff a refait, pa-
raît-il, la famille royale, et l'entrévue de
Salzbourg * la monarchie. Mais la France
n'a jamais admis qu'on réglât son sot t en
Autriche, et il. se. pourrait bien qu'elle dé-
fit ce qu'à Frohsdorf et à Salzbourg. on
prétend avoir refait sans elle. -
■ E. L.
4 H.
Montesquieu, à force de méditer sur les
faits historiques, arrivait parfois à des ju-
gements presque divinatoires qui, en
éclairant le passé, traçaient la règle de
l'avenir. -,.'
Voici une formule sur laquelle le gou-
vernement et l'Assemblée feront bien de
réfléchir :
a Ua peuple, dit Montesquieu, peut aisé-
» ment souffrir qu'on exige dû lui de nou-
# v aux impôts. Mais quand on lui fait an
» a.ffrj);il,'oIl'diOnt:;:tpe, son malheui*, et
B. il y ajoute l'idée de tous les maux qui
» sont possibles. »
M. le comté de Chambord fera bien de
méditer aussi sur la formule suivante :
« Malheur à l'a réputation de tout prince
V qui est opprimé par un parti qui do:
» vient le dominant, ou qui,a tente de
V'à^truîre un pr^jiVgô qui lui survit. V'-
Mais l'expérience ne profite à personne,
ni aux Assemblées ni aux princes ret c'est
pourquoi les arrêts de l'histoire sont isi
èOuveiiL méconnus. !
.,. - ',¡.
.m ,,,' J;r',:," .-
'>,: 1N".:Oitt'ft.}
Allons ! voilà la fusion retombée dans
4e marasme ; on ne sait rien de plus
aujourd'hui qu'hier, si ce n'est que le
Figaro s'est réjoui trop tôt et trop bruyam-
ment au gre de l'Umo!t, qui lui admi-
nistré une semonce paternelle.:
- « Les bruits répandus par la presse,
» dit le pieux journal, ont été souvent
» la cause de grandes difficultés, et-les
» journaux sérieux nesauraient trop
» comprendre qua le désir de répondre
» aux préoccupations publiques devrait
» toujours être tempéré par la crainte de
» porter le plus grand tort, en égarant
» l'opinion, aux causes qu'ils ont la fer-
» me volonté de servir. -', V-
: » Ces réflexions nous sont inspirées
» par certains articles publiés ce matin
» dans plusieurs journaux de Paris,, et
» particulièrement dans le Figaro. »
S'il était besoin de prouver, autrement
que par l'évidence même, le caractère'
d'intrigue attaché à toute cette odieuse
comédie de la fusion, les lignes qu'on:
vient de lire serviraient à elles seules de-
pièces à conviction. Qu'est-ce qu'une in-
trigue? Quand une entreprise quelcon-
que prend-elle tous les caractères d'une
intrigue, si ce n'est quand les gens qui
y sont mêlés éprouvent te besoin de te-
nir leurs négociations secrètes, de' déli-
bérer dans l'ombre, de s'entourerde mys-
tère ? Quoi! vous envoyez, c'est notoire,
des ambassadeurs auprès d'un prince que
vous affichez hautement ----la prétention
dUmposer comme roi à la France! Ces:
ambassadeurs ont pour mission avouée
d'obtenir du comte do Chambord cer-
taines concessions considérées, à tort ou
à raison, comme indispensables au suc-
cès du complot; ils vont à Salzbourg, en
reviennent, et le premier soin de leurs
complices est de leur clore la bouche !
Surtout que rien ne transpire de ce que
VIIII, avez dit et de ce que- vous avez ré-
pondu ! cela pourrait tout compromettre,
leur dit-on.
On ne saurait faire un avéu plus obbi-
.piet. Non, le succès de la manœuvre ne
dépend pas uniquement du plus ou moins
de concessions qu'a pu faire le comte de
Chambord ; il dépend de l'habileté que
sauront mettre les meneurs à présent'er
ces concessions à leurs :CoUègues ; et
voilà pourquoi il est d'un 'intérêt capital
de ne point laisser divulguer, ni surtout
commenter avant l'heure, le secret de
Polichinelle.
Mais il est trop tard ; les enfants terri-
bles du complot ont parlé, et tout le
monde sait aujourd'hui à quoi s'en tenir
sur la mesure des capitulations de coa-
science que s'est permises M. le comte
de Chambord"; en vue de se fjire adju-
ger le trône dé France. Il est donc, à
présent, d'un médiocre intérêt, de savoir
ce-qui se fera dans la commission extra-
parlementaire désignée; paT les divers
groupes monarchiques. Le comte, de
Chambord ayant dit son dernier mot, il
ne s'agit plus que de savoir si oui ou non
les conjurés tenteront le coup qu'ils
méditent. Or, la réponse ne dépend en
aucune façon de l'accueil qui :sera fait à
ce qu'on appelle les concessions du
prince ; elle dépend uniquement du nom-
bre de voix que les meneurs ont pu ra-
coler d'ores et déjà, et que ne sauraient
ni augmenter ni réduire les paroles
que MM. Lucien Brun 'et. Chesnelong
rapportent dè Salzbourg. ":
Les conjurés ont-ils ou. n'ont-ils pas la
majorité? Voilà la question, la seule qui
reste à résoudre après comme avant le
voyage 'des émissaires.
Dès à présent, ne fût-ce que par res-
pect pour le caractère de la majorité des
membres de l'Assemblée, nous croyons
pouvoir hardiment affirmer qu'il ne se
trouvera point dans une Chambre fran-
çaise plus de fous que de sages, plus
d'ambitieux que de patriotes. D'ailleurs,
ce qui se passe en ce moment à Trianon
n'est-il point fait pour inspirer d'utiles
réflexions à quelques-uns de ceux qui,
par faiblesse ou par intérêt, prêteraient
les mains par avance au mauvais coup
qui se trame contre leur pays ?
Quoi qu'il en soit, nous serions fort
surpris, et peut-être même désappoin-
tés, si MM. les commissaires chargés ide
la direction des manœuvres ne déci-
daient point que la question du rétablis-
sement de la monarchie sera posée de-
vant l'Assemblée. Ne fussent-ils pas as-
surés de réussir, ils se sont trop avan-
cés pour reculer désormais ; leurs vais-
seaux sont brûlés ; qu'ils échouent sans
combattre, ou qu'ils tombent en luttant,
leur situation demeure la même ; ils
savent bien qu'en un cas comme dans
l'autre le jugement du pays sur leur
compte est irrévocable.
Dans ces conjonctures, il nous semble
que le devoir du gouvernement, nous
voulons dire dd M, Je maréchal Mac-Ma-
, ,..¡&..
.hon, est tout tracé. M. le président de la
République est le gardien des droits de
l'Assemblée, et à ce titre nous compre-
• nons fort bien qu'il n'ait point h è'oppo-
ser au libre exercice des droits que cette
Assemblée s'est arrogés. Mais il est en
même temps, et par cela même, le pro-
tecteur, des droits du pays, et nous le lui
demandons t quand les représentants
de h France s'apprêtent à disposer, par
un voté, des destinées de leurs conci-
toyens, n'est-il pas de la plus élémentaire
justice que ce vote ne puisse être rendu
qu'en assèmblée plénière, et qu'aucune
portion du pays ne puisse dire : Nescio
vos ; vous avez délibéré sans moi; de
parti pris vous m'avez éloignée ; je n'ai
pas eu yoix au chapitre, je proteste
contre une décision ou jp n'ai eu aucune
part ! ; , :
Or, en ce moment, treize sièges sont
vacants dans l'Assemblée. , Cela repré-
-sentq au- bas mot deux millions d'élec-
teurs à qui l'on refuserait !a, parole quand
il s'agit pôur eux de savoir s'ilst demeu-
reront léurs maîtres où s'ils seront jeté
aux pieds d'un homme dont il leur fau-
dra devenir les: très-obéi^ânts sujets
C'est là une question de loyauté qu'il
doit suffira certainement de soumettre àt
M. le maréchal Mac-Mahou. Il saura;
noûs n"'en doutons point, faire comprend
dre à ceux qui l'entourent qu'il ne s'agilj
point en ceci de politique, mais d'hon-
neur. , t
E. SCHNERB.
:. : .., .M — » > !.,)! L'/ .j
¡' LES DÉPOTÉS DE PARIS
:' ,'" "i :i" ¡ ,:.' ;,,",-r ¡" ,;:; ,,;:I ¡
:,l" ,$ ":
La lettoe! suîvattte a été &*wsée .U'X députés
de la Seine.4 v' ", ": ";
Monsieur le député, ,'
.': J' ';"
Nous n'avons pas beisoin de vous dire
que les signataires de cette lettre sont les
adversaires inflexibles: de toute restaura-
tion monarchique et qu'ils Repoussent avec
une égale énergie la légitimité, l'orléanis-
me» l'empire.
Dans les circonstances qui nous pres-
sent, ce ne sont pas les opinions de quel-
qijea hommes, mais le sort du pays tout
entier qui se trouve engagé. Il s'agit de
savoir si un groupe d'hommes de parti,
étendant un mandat dont les limites nt,
depuis lontemps contestées, disposera
à son gré des destinées de la France ; si :
le principe de la souveraineté nationale'
sera impunément foulé aux pieds ; si la
France aura fait inutilement la Révolution
de 1789; si la liberté de conscience sera!
livrée aux entreprises du cléricalisme; si
le drapeau de la Révolution est destiné à
couvrir le retour de Fancien régime. ;
Voilà les questioas dévie ou demort qui
tiennent les esprits dans l'anxiété, les
affaires dans la stagnation, et qui mena-
cent de Glétree quelques jours les
bienfaisants résultats de deux années, de
travail incessant, et d'activité féconda
dues à la République. Nous ne deyto^s
pas que votre patriotisme se range du
côté de la souveraineté nationale et que,
contre les effort i iD sensé des réacteurs
royalistes, vous soy^z décidés à faire jus-
quau bout votre devoir, d'élu de la Seine.
$11 notre ..qualité d'électeur* du départe-
ment, nous nous adressons à votre loyauté
et nous vous demandons, de vouloir bien
confirmer cette conviction, qui fsst notre
plus ferme appui dans la crise que nous
trayersons. ,.,'; ," .-, .,,¡;; ¡,
Paris, lundi 13 octobre 1873.
Ont signé :
MM '!: 1
Allain-Targé, publiciste.
Arrault, négociait, v, :- ; j,. j
Braleret, propriétaire. r 1 .; Í'" -
Cadet, négociant. - ;J"I.:;",fj, •.
Cantagrel, ingénieur.
Chevallier, jîûbliciste^' -I
Clémanceau, docteur-médecin.
Cleray, fabricant. -
Combe, chef dfiïistitTCitidtitlDr-.** i i^u 1'°
Denizot, affineur d'or. f.!7: .,1, J' 1..,1'
Dumas, nègociîùit.. 1 1 'J0- ..::."
Dupuy, ingénieur. ;;:'
Floquet, avocat. r-
Frébault, docteûur-médecin. 7i :: :"' :
Hérédia (de), propriétaire. - v
Hérisson, avocat a la courbé êüiatio
Jobbé-Duval, peintre.
Lamouroux, pharmacien.'1" H "v'
Les age, propriétaires : "d,
Lockroy, publicisté. 1 -
Loiseau-Pinspn, négociant.
Marmottan, docteur-médecin.
Nadaud, maçon. - ..,'
Perrinelle, propriétaire.
Rigaut, propriétaire.
Thulié, docteur-médecin.
Vauthier, ingénieur. r {, i >,
Les députés de la Seine soussignés ont fait
parvenir.à chacun des signataires de la lettre ci-
dessus, ainsi que de ceile que nous avons déjà,
publiée dans notre numéro du 18 octobre, la ré-
ponse suivante : ; -
Paris, 17 octobre 1873.
Monsieur,
Il appartenait aux citoyens qui, à leur
qualité d'électeurs joignant celle de mem-
bres: du conseil général de la Seine et du
conseil municipal de Paris, sont ainsi les
gàrdiens des intérêts de la capitale, d'éle-
ver la yoix au nom de plus de deux mil-
lions de Français contre les projets de res-
tauration monarchique. Les députés de la
Seine soussignés, élus comme vous du
suffrage universel, ne peuvent que s'asso-
cier à votre pensée pour protester contre
une tentative dont le succès aurait pour
suites prochaines le désordre ou la. guerre
civile.
Depuis le jour où la République a été
ouvertement menacée par les menées des
royali, t'1S" l'inquiétude s'est emparée des
esprits, les affaires qnVété en sotaQ ;
les pertes que ce trouble a causées dans le
cpmmerce et l'industirie se sont chiffrées
par millions. L'indignation est à son çpm-
ble dans toute la France et se traduit, pae
tous les moyens de manifester ses senti-
ments dont le pays dispose. Les élection^
qui viennent devoir lieu en sont le tél
moiguage décisif. Les pouvoirs publics nç
pourraient mécoanaître un tel avertisse
ment sans se mettre en lutte, avec la yo -
lonté nationale.
Il est inutile de vous dire que les, ;
putés dla Sin soussigués, d'aceord aveè
les conseillers généraux et InQijioipauX;,(,t
fidèles au. mandat qu'ils ont reçu de
fendre la République, sans laquelle il n'y
a pas d'ordre possible en France, s'oppose*
rout énergiquement à tout projet C\,'I:"
tauration monarchique, à toute atteinte
qu'on voudrait porter au suffrage univer-
sel, dont ils procèdeat ainsi que vous, à
toutes mesures tendant à établir par un
coup de surprise un règne ,que la France
repousse; soit, enfin, à en préparer le re-
tour par une voie détournée. :
Il né s'agit plus, en effet, ainsi qtiê l'ai
dit M. Thiers, comme nous -députe de la
Seine interprète ee jour-là des seutdrMnt^
,de la France entière, il ne s'agit phis eeu-j
lement de : defendré une Ibmie de gOllver.J
jflôoaieot, mais de conserver leâ liberté^ ci-j
viles, politiques et religieuses cenquisës!
par nos pères, et qui sont inséparables du!
maintien de la République. L'union et la
fermeté de tous les républicains déjoue-
ron t .les projets monarchiques et réduiioll tl
les fauteurs de restauration au respect dej
l'ordre et du droit national. 1
,:' h -. !
Adam (Edmond), BaroiaV Bernàrd (Mar-
tin), Blanc (Louis), Brelày (Ettiil),
0 Brisson (Henri), Gordon, Farcy (Eu-
:' 1 gène.) ; Gambetta )Léon) , Greppo. Lau-
glois^I^urent-Pichat, Peyjat, QUlllt
,. PDGA^;4), SC%SURERTË^STAÉ^^ '£ird, tT-
y Jiain, représenitaafes de la Sema, Sohœl-
cher,, représentant de-la -Sii UN ayant
-) iopté petor la Martiniqttéh'?^^ : .f'/
: -,' , , ,..1., ..,. :
M. Wolowski, député de la Saine, a adifgeé
la lettre suivante à M. Prétet, toembre du tiop-
:sei! général de ia Seine : i. :,
Gisors i 9. oçtobet .1831
Monsieur, ,
Je pensais que la position que j'ai con-
servée depuis que je siège à l'Assemblée
me dispensait de toute déclaration; mais,
du moment où plusiuurs de mes collègues
et amis croient utile de se prononcer' de
nouveau publiquement, je ferai comme
eux.
Je n'ai pa# admis un moment la possi-
bilité d'une restauration monarchique, et
je veux concourir à clore l'ère des révolu-
tions en travaillait à organiser la Répu-
blique. ; ',
Veuillez communiquer cette lettre à vos
coUègues et agréer l'expression de mes
sentHiiejQfs _leâ .jplus distingués.^
, L. WOLQWSlb,
Député de la Seine.
f .: - -i—. MB, M
-y .-- :..
Le cure pudibond
',- r¡
Le fait date d'hier à peine.
La petite ville de Pontoise avait orga-
nisé une exposition d'agriculture' et
d'horticulture. Les honorables citoyens
qui s'étaient chargés de l'installation
avaient cherché à décorer la salle de
leur mieux, et l'un d'eux avait eu l'idée
d'envoyer la reproduction en terré cuite
d'une statue d'enfant, connue sous
le nom de la Pite: vendançfêuse, qui,
dans le temps, a valu, ^ne miédailljs i
son auÛml; et. dont l'original est au
musée de Grenoble.
Je n'ai pas vu la statue ; mais j'en ai,
en oé moment, sous les yeux une photo-
graphie qui ne saurait manquer d'être
exacte puisqu'on la doit à - l'infaillible
soleil. Elle représente une petite fille, de
trois ou quatre ans, qui, dans-un pan re-
levé de sa tunique, tient de grossés
grappes dé raisin et les regarde en sou-
riant. ,,'
Vous vous rappelez le mot. célèbre dja
l'enfant devant un tableau d'Adam et
d'Èye chassés* du paradis terrestre.
— Lequel est Adam? lui demandait un
de ses petits camarades.
— Comment veux-tu que je le sache;
puisqu'ils n'ont pas d'habits r
Eh bien 1 d'honneur, siVonme deman-
dait loisexe- de ce petit ange, je serais,
moi aussi, fort embarrassé de répondre,
le statuaire Ayant supprimé des acces-
soires qu'il jugeait absolument inutiles
.chez; un' enfant de cet âge, un etant
idéal, un simple chérubin.- -
On mit ce môrceàu d'art en belle
place, au milieu d'un trophée de fruits
et de fleurs, et l'effet décoratif en était
charmant.
Le ^sl^ft|r^' n'e»t pa§) â ce qu'il
paraît, bien loin du lieu où se tient
l'exposition d'horticulture, en sorte que
M. le curé, doyen de la ville, l'abbé
Driou, ne pouvait guère sortir de chez
lui sans apercevoir ce petit bonhomme
dè terre cuite, qui était à demi nu..
Il faut croire que cette vue lui fit ve-
nir de coupables pensées ; car il s'en
alla chez les organisateurs de l'exposi-
tion, leur remontra le péril qu'une terre
cuite aussi indécente faisait courir aux
mœurs et les supplia de l'enlever.
Ces messieurs restèrent un peu sur-
pris tout d'abord ; ils ne savaient pas
que les gens de Pontoise fussent si ten-
dres à la tentation. Ils représentèrent à
M. le curé, avec tout le respect qu'ils
devaient à son saint ministère, que ses
scrupules faisaient voir trop de délica-
tesse ; que. si, à cet âge, un enfant de
chair et d'os pouvait se rouler tout 4a
sur un tapis sans choquer la pudeur, à
plus forte raison .n'exciterait-il point, d'i-
dees libertines sous forme d'œuvre dvt.
Ils conclurent et disant-au vénérable
doyen qu'il était-maître dans son église,
mais qu'il n'avait rien à voir dans- ce
qui se faisait ohéz eux. :"
Le curé s'en retourna, grommelant
tout* bàe ho-chant la tête d'uïi air de me-
tout bas, lè lendemain ,jà statué avait dis-
'Dc,et'U5' 'lendeJIi8JnJa 'stué avait ds-
paru de son socle.
Etait-ce un miracle ? :
;; On n'est pas fort crédule à Pontoise.
La commission s'en fut droit chez M. le
ctiré, qu!elié soupçonnait de n'être pas ,
4tra»g©r à l'enlèvement, et lui redemanda
sa statue. L'homme de Çieu profesftâ de
son innocence. Il n'avait nulle nduvelle
dw la pélite vendangeuse. Il se)l lavait
les mains ; c'était la Sainte-Vierge sans
doute qui avait soufetrait aux yeux de
pontoise une occasion de scandale.
ne se tint point pour
satis&ite jde' ses explications. Elle déposa
une plainte chez le commissaire de po-
Moe, et tout aussitôt l'enquête ,fut œm..
mencée. Au Êôut de six jouris, ôn'tratlVa
le pauvre bébé de terre .cuite enseveli
sous un amis de décombres, perdu dans
des détritus de choux et de carottes.
, ¡;' ,
, On le réinstalla, ¡ss plus ample in-
forme, à sa place, au milieu des neurs,
et le lendemain il parut dans l'Echo
pontoisien une longue épîtPé où l'abbé
Driou se proclamait l'auteur de la sous-
traction faite. "J
5 Cé curé pudibond y contait qu'il s'é-
tàfrt glisse séul ïa nùitl, satis cQinpliçp,
dans là s^e d'èxposition , qtfilarraché 4$son' iédésif- ; 1 cette figure trrç-
monde, ,et, c'est ainsi, joutait-il, q«i0f
yengeur de la déGenoe. publique, j'ai
épargné à la ville de Poatoise six jours
•de scaiH&lèvi - -' ; J ; 's
', FRANCÏSOUE. S ARCB Y
M. Amat> secrétaire général de la pré-
fecture de Vaucluse, vient de sruspeiidçe
pour deux mois, au nom du prefèit' én
congé, le maire de la commune de Gi-
gondas. Il paraît qu'on avait changé la
Marseillaise dans ce village, ce qui cons-
titue une « manifestation séditieuse. »
De plus, ledit maire avait fait promener
par les rues, avant de la placer dans
la salle de la mairie, « une statue'en
plâtre représentant une femme presque
une, cefinte d'un bandeau rouge crt ap-
puyée sur une pique. > Q uell'ô horreur 1
La pudeur dé M. Amat en a été blessée
autant que convictions -
a écrit au maire de faire disparaître cet
« emblème, n et c'est sur la réponse
qu'il en a reçue qu'il vient de lancer
l'arrêté de suspension.
Cette réponse nous paraît cependant
assez raisonnable : « Je vous pne, mon-
sieur le préfet, de mpprelldre-querle' est
,1'â statue qui doit représenter le gouver-
neinent actuel, ou bien je remets -
qu'on,vient delhire enlever, la considé-
rant comme la plus en harmonie avee le •
gouvernement du jour. » Il est de fait
que c'est en géDéral;solli\' les traits d'une
femme que la République est figurée.
Comment M. Amat la voulait-il vêtue ?
Mais ce qui a principalement choqué cet
homme de goût dansf la lettre du
maire, ce sont trois fautes d'ortho-
graphe qu'il a pris soin ,dë j^oulignêr
9-us; son arrêté çivee. Jbién de l'esprit
et du .tact. Un maire de village ec^ivaiit
harmonie sans hl est-ce assez ridicule?
Comme M. Amat fait ressortir son éton-
nante supériorité f Il met l'orthographe.
lui, on le doit croire, puisqu'il destitue
ceux qui ne la mettent pas. Bt voilà jus-
tement pourquoi l'ordre moral n'admet
goint, n admettra jamais renselgnnt
primaire obligatoire : c'est pour conser-
ver à M.le secrétaire général de VauçhçiSô
ses ayiaûtagesjs^r a maire de Gigoiidas.
; ¡" G
f ,!"f;J-.
i'.:,". -,' - ;jt' -f
g; : /- l"!;r'{
- l
.i .;' ;, ,.¡ L ,'.a
L'AUDIENCE1 «
: -l .:: i
Le public est venu en nombre considé-
rable, attiré par la beauté du temps ; il est
resté, dense, compact, cloué à sa place par
l'intérêt de la séance. Dans les formules
courtoises qu'affectionne le président, tel-
les que les : « Ne pensez-vous pas. Ne
vous semble-1-il pas, M. le maréchal. Ne
craigniez-vous pas que. a on sentait
copine une lame se glisser sous la cui-
rassé d'indifférence dont s'est hardé l'aè-
c use, et maintes fois le tressaillemeat im-
perceptible de l'auditoire a indiqué que la
lame avait p énétrè.
7e division. — Communications avee le
gouvernement de la Défense nationale.
Ce chapitre pourrait être court, car, en
tout, on trouve trace de deux dépéchés
adressées au gouvernement de la Défense
nationale par le maréchal et le maréchal
assure ne pas avoir reçu une seule dé-
pêche de ce gouvernement. En outre rac.
cusé avoue n'avoir pas chargé le général
Bourbaki, lors'de sa sortie de Metz (25
septembre), de la moindre mission pour le
gouvernement de Toars. La convocation
des collèges électoraux, il ne l'a pas con-
nue — du moins officiellement, l'ignorance
absolue étant impossible à plaider, puis-
que cette convocation a été insérée dans le
Courrier de la Moselle. Et ici nous trouvons
que le maréchal s'aventure fort avec cette
excuse d'officialité, puisque toutes les nou-
velles sur. lesquelles il s'est basé pour ex-
pliquer ses paroles dans les conseils sous
Dimanche 49 Octobre 4873v
"l -< s : : '¡,'¡ ::: ::,&';.[![ -' .; iMl
,,'. n'
> '; .,
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
JlÉDAGfiQN
Oriadmser au Secrétaire tte la RédactionTi s
de 2 heures à-mlpj4t • ;i j 1
'H, e. vue DrouOJ4 2, j
U - 1:' - '1\ 1".!f
îf ihànujc/-»<î «on insérés ne seront,pas penâits,, 1
ABÛNNEMERTS 1
PARIS
Trois mois 13 fr.
Six mois. 25
Un au. 50
DÉPARTEMENTS /„
Trois mois 18 et
Six mois. 3f1 ':
fUnan a
■ « - 'A
Afinoncei, chez MM. LAGRANGB, CÉRF et jÓ!
ëy place 4e lu Boom, 0 r' :;
On S'DBONQ'E à Loadres, cliex M. A* MA.ÇKICK génral
ad vtrtisint, agent, 13, Tàvist oCkrow, Cqveut Gardon.
ADMINISTRATION ,
AdrwMr lettres et mandats à radmtâlstmtbir
..j
*. rue Drouot, 8 J
Id lettres non affranchi# seront nftttof
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois. 13 fr.
Six moi9. 25
- VIol an. 50
DÉPARTBSOml
Trois moi3.i.,.M. 16 fr«
Six mots 12
Un an .C.
t f
Annonces, chez MM. LAGRANGE, CBRF ft 8*
6, place de la Bourse, a s.. m
: 4. L. ---- 1. ..i
0a s'abonne A Loidres, chez M, A. Mit«iCK'ffarfÉéai
; JOURNÉE POLITIQUE
Parie, 18 octobre lri
Les anciens journaux royalistes sont
Toujours muets ou mystérieux, et l'Union
blâme vertement certaines feinîks pour
avoir égaré l'opinion avec lears informa
lions inexactes et prématurées. Seul, ce-
psudaut, le Journal de Paris salue haute-
ment le retour du roi; il tn prédis la date,
il s'écrie que maintenant la monarchie est
faite : il oublie, seulement de nous dire
par quels moyens. Attendes, puisque
l'on a remis à un autre jour les grandes
révélations que l'on nous prômet. Il
paraît probable, toutefois, que M. le
comte de Chambord ne publiera pas de
manifeste ; on le répète du moins de tous
côtés, et un manifeste, en effet, serait assez
difficile à faire s'il devait contenir l'cin-
nonce des concessions dont 011 a parlé.1
Même à un prétendant, il- ed coûte tou-
jours'de se démentir avéc trop d'éclat.
En regard des finesses, des réticences et
des calculs obscurs de tout la parti royaliste,
nous signalons avec plaisir la lettre Bi
simple et si ferme que M. Charles dé RÔ-
ratfs;at' yïeiit d'écrire aux électeur de la:
Haute Garonne. « Je n'ai jamais désiré,
dit-il, que le triomphe régulier et pacifi-j
que des grands principes de la Révolu tic a
française. Je l'ai eir de lamoBcle j,
je l'espère aujourd'hui da. la République,
maintenue avec fermeté, organisée- avec
sagesse. » Qui ne reconnaît le langage de;
la loyauté et de la raison ? Voilà des senti-
ments où se retrouve enfin la natipn même
Dan? les extraits de lettres, ou discours des
députés, -que nous continuons de publier,
on remarquera aussi les déclarations très-
satisfaisantes et très-dignes d'un honorable
memhca da centre gauche, M. Crèrard (de
Bliùcôurt), député da l'Oise. i
Le -décret de convocation des divers col-
lèges où tréize nouveaux députés doivent
être élus est toujours attendu, Mais n'a
pts paru jusqu'ici. Le public croit de plus
en plus impossible que le miuistôre, en
refusânt une convocation si l<5gitirhe, ose
assumer une responsabilité dont serait ef-
frayé quiconque n'a pas perdu, en politi-
que, le sens moral et la l'âison: On répète
toujours, d'ailleurs, que le président de la
République a compris la nécessité de cette
mesure, et on le dit très-résolu à faire
prévaloir son avis. Les feuilles officieuses,
elles-mêmes, loin de démentir Ces rërisei- i
juements, semblent les confirmer., ■
Le Journal officiel contenait hier plu-
sieurs décrets d'assez grande iasportance :
l'un institue une commission chargée d'é-
ludier les moyens de venir en aide à la ma-
rine marchande ; trois autres modifieG t pro-
visoirement les anciennes divisions militai-
res territoriales, afin d'àssurér l'unité du
commandement en attendant. que les dix-
huit nouvelles légions militaire?, avec
leurs subdivisions, soient déterminées
par un règlement d'administration pu-
blique. Signalons aussi la nomination
de quatre généraux de division et sept
généraux de brigade et enfin un assez
grand mouvement de mutations dans les
préfectures et sous-préfecture. ta cause
apparente, de ce branle-bas administratif
est le départ pour l'Algérie de M. Tous-
tàih du Manoir, préfet de la Dordogne ; il
y est. nommé directeur général des affaires
civile?. C'est une mission spéciale où ce
fonctionnaire semblait natarellement dé-
signé; car il y avait les titres lés plus sérieux,
et le Français les éaumère : l°M,.Tôns:-
tain est ua, ancien lieutenant de vaisseau ;
2* il s'est distingué sous l'empire comme
sous-préfet de'Bergerac; 3° préfet de l'or-
dre moral en D J dogne, il a suspendu le
Boaire de Péri gueux et le premier adjoint;
4* il a également suspendu, quelques jours
aprôs, le second adjoint, etc. Toat le
monde comprend qu'après cela, ce sera
merveille si les aflaires civiles de l'Algérie
ne font 'PI bin administrées.
-", !" Bua. LIÉBBRT.
-.. : ,
; %, [ — ♦ —■——
Les bureaux des diverses réunions de la
droite et du centre droit ont entendu hier
le récit de MM. Chesnelong et Lucien
Bruu sur l'entrevue qu'ils ont eue avtC
M le comte de Chambord.
Les délégués de la dtoite. ont annoncé
- que le prétendant faisait toutes les conces-
sions désirables. Il leur a déclaré qu'il ac-
ceptait le; drapeau tricolore à la condition
que les trois fleurs de lys figureraient sur
le blanc du drapeau. M. d'Audiffret-Pas-
quier a fait quelques objections et a de-
mandé aux délégués s'ils ne pourraient pa
obte-iair du prétendant l'adoption pure et
simple du drapeau tncolote. Sur leur ré-
pÔf\np.g,t(V'e, M. d'Audiffret-Pasquier n'a
pas insisté déclarant qu'il s'attachait sur-
tout a l'acceptation par le prétendant d une
conili-CUion votée par l'Assemblée.
SiiVca point, MM. Chesnelong et Lucien
Bran ont afarmé que le comte de Çham-
bord était prêt à accepter les décisions de
r As:)nxbl, tous la seule réserve qu'il serait
rappelé sans conditions, et qu'enl3l't'8, son
propre mouvement, .11 durerait accepter
le régime constitutionnel.
Un membre de la réunion a fait ôbsarvoi
au'il serait peut être difficile de, faire vo-
ter plusieurs représentants si, avant le vote,
un manifeste du comité dar Chambord n in-
diquait pas son intention de se soumettre
aux volontés de la Chambre. Les délé-
gués ont répondu que sur ce point, it ie-
rait donné satisfaction, sans buefo. que
la dtgoité da. prétendant ait à sounnr ue.
ce t. te obligation, «
Oil a traité ensuite la question de la
liberté de .conscience et de la
yidaeJle. M. le comte de C ti a m bord ârpro
mis, sur ces différents peiats, de donner
? attraction aux idées modernes. MaÍ il
faut avoir confiance dans ses déclarations,
car il est décidé à ne se rien laisser iriipo-
sel'. (Textuel). Il reconnaît la souveraineté
nationale représentée par l'Assemblée.
Les députes des droites se sont déclarés
satisfaits. -
— La fusion est enfin Mie, a dit- le gé-
néral Changarnier.
Mais uiie queàrt'ioii. restait 'à examiner :
ceilft de Li convocation immédiate de l'As-
semblée. :
Ou a délibéré longuement. Et il. a ,é$é
décidé qu'on en causerait avec M. Buffet.
C'est que ces messieurs commencent à
douter de leur majorité. Aussi, apt-ôsavoiir
doïràé un libre cours à leur joie, ils l()"j!
fait leur compte, et leur compte ne les à
pas tout à fait rassurés. '-
Il est probable que les choses suivront
leur cours naturel et que le 5 novembre
seulement l'Assemblée sera appelée à, sta-
tuer sur la monarchie. Dans le cas eon-
trairej cinq membres de la commisiion de
permanence prieraient le président de
convoqu r la commission à bref délai.
Eile pourrait se réunir lundi ef rappeler
ïAssérpblêe immédiatement. Mais noua nei
croyons pas. à cette : cpnvbcation anticipée.
Les meneurs s'entendent entre eux, mais
ils ne sont pas assez sûrs de tous leurs
collègues. On raconte même que le géné-
ral Changarnier, félicité chaudement par
un partisan de la monarchie pour le beau
résultat obtenu, aurait répondu imipédia-
tement : i-mip
— Oui, c'est trè^-bien ! mais mainte-
nant il faut réuss
Noua n'avoBS pas besoin d'ajouter que
la nouvelle de l'accord survenu entre les
royalistes n'a cliangn: rien la situation
du parti républicain. La chose était pré-
vue. La question se pose nettement entre
la mpi^^rchie et la République. Le pafti
est avec la gauche et elle est assurée dei
tr,oU¡Yt\D dans l'Assemblée une majorité
plus que suffisant» pour repousser les fleurs
de lys. Trois adhésions nouvelles de dépu-
tés indécis sont arrivées hier à Paris. Les;
honnêtes" gens qui ne sont engagés avec!
aucun parti sont décidés à obéir aux vo-
lontés du pays. Les f^sionkistes n'ont pas
à compter sur eux. La parole de la Fiance
sera entendue même au aein de I.'ÀMem-'
blée.
,; ; ; 'i,# i .- , - i i.,
On lisait hier soir aii4 YUnion
, ,
Les liruits répandus par la presse ont été sou-
vent la cause de grandes difficultés, et les jour-
naux sérieux ne sauraient trop comprendre que
le. désir de répondre aux préoccupations publi-
ques devrait toujours être tempéré par la
crainte de porter le plus grand tort, en egararit
l'opinion, aux causes qu'ils ont la ferme volonté:
de servir.
Cès réfléxions nous sont inspirées par certains
artic'es publiés ce maitin- dans plusieurs journaux
de Paris, et, particulièrement dans le Figaro.
avant. de parler, les résultats du travail de la
avant de ,
commission nommée par les bureaux des qua-
tre réunions parlementaires.
La vérité sera alors, connue, et on saura gré à
"Union de sa réserve et de sa prudence.
On liait en même temps dâafc ïë. ïoUV'
nul de Paris ; ,;'
Un, grand fait vient de s'accomplir.
Dans une entrevue qui a eu lieu lé 14 de ce
mois, à Salzbourg, M. le comte de Chambord et
les délégués des divers groupes de la majorité
parlementaire sont tombés d'accord sur les con-
ditions auxquelles se fera le rétablissement de
la monarchie.
L'auguste chef de la maison, de Bourbon, cer
lui qui dans quelques jours, sera le roi* donné
pleine et entière satisfaction aux besoins et aux
vœux de la France moderne. .'-
Sur la question du drapeau, comme stfr la
question constitutionnelle, coawna £ fur les
questions de libertés civile, politique et reli-
giéuse, la nation obtient- tout, sans que le coi
accjfil};T.ien:je. veux dire sans- qu'il sacrifie ni
sa dignité pereotnaelle Ri, sa prérogative royale.
Nops nous félicitons qu'il en sois ainsi : car
si nous ne voulons pas d'un pays assarvi, nous
ne voulons pas davantage d'uue royauté humi-
liée. - , :; : ■■-•
Henri V (qu'on nous permette de lui donner
.(Ièo à présent cg. nom qu'il portera dans, l'his-
toire) s'est montré le digne béri-tier de cette
Tace de rots, si profondément politique, à la-
quelle la Franco a dû son indépendance, son
muté et, sa: grandeur. ','
L'entrevue de Froshdorffavait fait la récoftci-
liation dans le sein.de la maison de Bourbon.
L'entrevue de Salzbourg fait la récsneiiiatîon
entre la maison de Bourbon Cet la Frai efe.
L'entrevue de Froshdorff avait refait la fa-
mine royale. -- : - ¡:
L'entrevue de Salzbourg refait la monarchie.
ÉDOUARD rfERVÉ.
Nous ne ferons pas remarquer la dis-
semblauce de ces deux notes. Encore
moins nous mêlerons-nous d'expliquer
comment la nation obtient tout sans qye le
roi sacrifie rien. Ce sent des antithèses qui
nous passent, bien que le Journal de Paris
en soitcoutumier.
La noté qu'il publie n'est intéressante
qu'en ce qu'elle montre les orléanistes
prêts à voter la restauratioa de la moiiar-
chie légitime ; mais nous ne savons ças si
tout le centre droit partage l'enthousiasme
de lM. H.ré. , Nous voyons, d'ailleurs,
dans ce qu'il écrit, plus -d.'exaliation que
de solide confiance.
L'entrevue de Frohsdorff a refait, pa-
raît-il, la famille royale, et l'entrévue de
Salzbourg * la monarchie. Mais la France
n'a jamais admis qu'on réglât son sot t en
Autriche, et il. se. pourrait bien qu'elle dé-
fit ce qu'à Frohsdorf et à Salzbourg. on
prétend avoir refait sans elle. -
■ E. L.
4 H.
Montesquieu, à force de méditer sur les
faits historiques, arrivait parfois à des ju-
gements presque divinatoires qui, en
éclairant le passé, traçaient la règle de
l'avenir. -,.'
Voici une formule sur laquelle le gou-
vernement et l'Assemblée feront bien de
réfléchir :
a Ua peuple, dit Montesquieu, peut aisé-
» ment souffrir qu'on exige dû lui de nou-
# v aux impôts. Mais quand on lui fait an
» a.ffrj);il,'oIl'diOnt:;:tpe, son malheui*, et
B. il y ajoute l'idée de tous les maux qui
» sont possibles. »
M. le comté de Chambord fera bien de
méditer aussi sur la formule suivante :
« Malheur à l'a réputation de tout prince
V qui est opprimé par un parti qui do:
» vient le dominant, ou qui,a tente de
V'à^truîre un pr^jiVgô qui lui survit. V'-
Mais l'expérience ne profite à personne,
ni aux Assemblées ni aux princes ret c'est
pourquoi les arrêts de l'histoire sont isi
èOuveiiL méconnus. !
.,. - ',¡.
.m ,,,' J;r',:," .-
'>,: 1N".:Oitt'ft.}
Allons ! voilà la fusion retombée dans
4e marasme ; on ne sait rien de plus
aujourd'hui qu'hier, si ce n'est que le
Figaro s'est réjoui trop tôt et trop bruyam-
ment au gre de l'Umo!t, qui lui admi-
nistré une semonce paternelle.:
- « Les bruits répandus par la presse,
» dit le pieux journal, ont été souvent
» la cause de grandes difficultés, et-les
» journaux sérieux nesauraient trop
» comprendre qua le désir de répondre
» aux préoccupations publiques devrait
» toujours être tempéré par la crainte de
» porter le plus grand tort, en égarant
» l'opinion, aux causes qu'ils ont la fer-
» me volonté de servir. -', V-
: » Ces réflexions nous sont inspirées
» par certains articles publiés ce matin
» dans plusieurs journaux de Paris,, et
» particulièrement dans le Figaro. »
S'il était besoin de prouver, autrement
que par l'évidence même, le caractère'
d'intrigue attaché à toute cette odieuse
comédie de la fusion, les lignes qu'on:
vient de lire serviraient à elles seules de-
pièces à conviction. Qu'est-ce qu'une in-
trigue? Quand une entreprise quelcon-
que prend-elle tous les caractères d'une
intrigue, si ce n'est quand les gens qui
y sont mêlés éprouvent te besoin de te-
nir leurs négociations secrètes, de' déli-
bérer dans l'ombre, de s'entourerde mys-
tère ? Quoi! vous envoyez, c'est notoire,
des ambassadeurs auprès d'un prince que
vous affichez hautement ----la prétention
dUmposer comme roi à la France! Ces:
ambassadeurs ont pour mission avouée
d'obtenir du comte do Chambord cer-
taines concessions considérées, à tort ou
à raison, comme indispensables au suc-
cès du complot; ils vont à Salzbourg, en
reviennent, et le premier soin de leurs
complices est de leur clore la bouche !
Surtout que rien ne transpire de ce que
VIIII, avez dit et de ce que- vous avez ré-
pondu ! cela pourrait tout compromettre,
leur dit-on.
On ne saurait faire un avéu plus obbi-
.piet. Non, le succès de la manœuvre ne
dépend pas uniquement du plus ou moins
de concessions qu'a pu faire le comte de
Chambord ; il dépend de l'habileté que
sauront mettre les meneurs à présent'er
ces concessions à leurs :CoUègues ; et
voilà pourquoi il est d'un 'intérêt capital
de ne point laisser divulguer, ni surtout
commenter avant l'heure, le secret de
Polichinelle.
Mais il est trop tard ; les enfants terri-
bles du complot ont parlé, et tout le
monde sait aujourd'hui à quoi s'en tenir
sur la mesure des capitulations de coa-
science que s'est permises M. le comte
de Chambord"; en vue de se fjire adju-
ger le trône dé France. Il est donc, à
présent, d'un médiocre intérêt, de savoir
ce-qui se fera dans la commission extra-
parlementaire désignée; paT les divers
groupes monarchiques. Le comte, de
Chambord ayant dit son dernier mot, il
ne s'agit plus que de savoir si oui ou non
les conjurés tenteront le coup qu'ils
méditent. Or, la réponse ne dépend en
aucune façon de l'accueil qui :sera fait à
ce qu'on appelle les concessions du
prince ; elle dépend uniquement du nom-
bre de voix que les meneurs ont pu ra-
coler d'ores et déjà, et que ne sauraient
ni augmenter ni réduire les paroles
que MM. Lucien Brun 'et. Chesnelong
rapportent dè Salzbourg. ":
Les conjurés ont-ils ou. n'ont-ils pas la
majorité? Voilà la question, la seule qui
reste à résoudre après comme avant le
voyage 'des émissaires.
Dès à présent, ne fût-ce que par res-
pect pour le caractère de la majorité des
membres de l'Assemblée, nous croyons
pouvoir hardiment affirmer qu'il ne se
trouvera point dans une Chambre fran-
çaise plus de fous que de sages, plus
d'ambitieux que de patriotes. D'ailleurs,
ce qui se passe en ce moment à Trianon
n'est-il point fait pour inspirer d'utiles
réflexions à quelques-uns de ceux qui,
par faiblesse ou par intérêt, prêteraient
les mains par avance au mauvais coup
qui se trame contre leur pays ?
Quoi qu'il en soit, nous serions fort
surpris, et peut-être même désappoin-
tés, si MM. les commissaires chargés ide
la direction des manœuvres ne déci-
daient point que la question du rétablis-
sement de la monarchie sera posée de-
vant l'Assemblée. Ne fussent-ils pas as-
surés de réussir, ils se sont trop avan-
cés pour reculer désormais ; leurs vais-
seaux sont brûlés ; qu'ils échouent sans
combattre, ou qu'ils tombent en luttant,
leur situation demeure la même ; ils
savent bien qu'en un cas comme dans
l'autre le jugement du pays sur leur
compte est irrévocable.
Dans ces conjonctures, il nous semble
que le devoir du gouvernement, nous
voulons dire dd M, Je maréchal Mac-Ma-
, ,..¡&..
.hon, est tout tracé. M. le président de la
République est le gardien des droits de
l'Assemblée, et à ce titre nous compre-
• nons fort bien qu'il n'ait point h è'oppo-
ser au libre exercice des droits que cette
Assemblée s'est arrogés. Mais il est en
même temps, et par cela même, le pro-
tecteur, des droits du pays, et nous le lui
demandons t quand les représentants
de h France s'apprêtent à disposer, par
un voté, des destinées de leurs conci-
toyens, n'est-il pas de la plus élémentaire
justice que ce vote ne puisse être rendu
qu'en assèmblée plénière, et qu'aucune
portion du pays ne puisse dire : Nescio
vos ; vous avez délibéré sans moi; de
parti pris vous m'avez éloignée ; je n'ai
pas eu yoix au chapitre, je proteste
contre une décision ou jp n'ai eu aucune
part ! ; , :
Or, en ce moment, treize sièges sont
vacants dans l'Assemblée. , Cela repré-
-sentq au- bas mot deux millions d'élec-
teurs à qui l'on refuserait !a, parole quand
il s'agit pôur eux de savoir s'ilst demeu-
reront léurs maîtres où s'ils seront jeté
aux pieds d'un homme dont il leur fau-
dra devenir les: très-obéi^ânts sujets
C'est là une question de loyauté qu'il
doit suffira certainement de soumettre àt
M. le maréchal Mac-Mahou. Il saura;
noûs n"'en doutons point, faire comprend
dre à ceux qui l'entourent qu'il ne s'agilj
point en ceci de politique, mais d'hon-
neur. , t
E. SCHNERB.
:. : .., .M — » > !.,)! L'/ .j
¡' LES DÉPOTÉS DE PARIS
:' ,'" "i :i" ¡ ,:.' ;,,",-r ¡" ,;:; ,,;:I ¡
:,l" ,$ ":
La lettoe! suîvattte a été &*wsée .U'X députés
de la Seine.4 v' ", ": ";
Monsieur le député, ,'
.': J' ';"
Nous n'avons pas beisoin de vous dire
que les signataires de cette lettre sont les
adversaires inflexibles: de toute restaura-
tion monarchique et qu'ils Repoussent avec
une égale énergie la légitimité, l'orléanis-
me» l'empire.
Dans les circonstances qui nous pres-
sent, ce ne sont pas les opinions de quel-
qijea hommes, mais le sort du pays tout
entier qui se trouve engagé. Il s'agit de
savoir si un groupe d'hommes de parti,
étendant un mandat dont les limites nt,
depuis lontemps contestées, disposera
à son gré des destinées de la France ; si :
le principe de la souveraineté nationale'
sera impunément foulé aux pieds ; si la
France aura fait inutilement la Révolution
de 1789; si la liberté de conscience sera!
livrée aux entreprises du cléricalisme; si
le drapeau de la Révolution est destiné à
couvrir le retour de Fancien régime. ;
Voilà les questioas dévie ou demort qui
tiennent les esprits dans l'anxiété, les
affaires dans la stagnation, et qui mena-
cent de Glétree quelques jours les
bienfaisants résultats de deux années, de
travail incessant, et d'activité féconda
dues à la République. Nous ne deyto^s
pas que votre patriotisme se range du
côté de la souveraineté nationale et que,
contre les effort i iD sensé des réacteurs
royalistes, vous soy^z décidés à faire jus-
quau bout votre devoir, d'élu de la Seine.
$11 notre ..qualité d'électeur* du départe-
ment, nous nous adressons à votre loyauté
et nous vous demandons, de vouloir bien
confirmer cette conviction, qui fsst notre
plus ferme appui dans la crise que nous
trayersons. ,.,'; ," .-, .,,¡;; ¡,
Paris, lundi 13 octobre 1873.
Ont signé :
MM '!: 1
Allain-Targé, publiciste.
Arrault, négociait, v, :- ; j,. j
Braleret, propriétaire. r 1 .; Í'" -
Cadet, négociant. - ;J"I.:;",fj, •.
Cantagrel, ingénieur.
Chevallier, jîûbliciste^' -I
Clémanceau, docteur-médecin.
Cleray, fabricant. -
Combe, chef dfiïistitTCitidtitlDr-.** i i^u 1'°
Denizot, affineur d'or. f.!7: .,1, J' 1..,1'
Dumas, nègociîùit.. 1 1 'J0- ..::."
Dupuy, ingénieur. ;;:'
Floquet, avocat. r-
Frébault, docteûur-médecin. 7i :: :"' :
Hérédia (de), propriétaire. - v
Hérisson, avocat a la courbé êüiatio
Jobbé-Duval, peintre.
Lamouroux, pharmacien.'1" H "v'
Les age, propriétaires : "d,
Lockroy, publicisté. 1 -
Loiseau-Pinspn, négociant.
Marmottan, docteur-médecin.
Nadaud, maçon. - ..,'
Perrinelle, propriétaire.
Rigaut, propriétaire.
Thulié, docteur-médecin.
Vauthier, ingénieur. r {, i >,
Les députés de la Seine soussignés ont fait
parvenir.à chacun des signataires de la lettre ci-
dessus, ainsi que de ceile que nous avons déjà,
publiée dans notre numéro du 18 octobre, la ré-
ponse suivante : ; -
Paris, 17 octobre 1873.
Monsieur,
Il appartenait aux citoyens qui, à leur
qualité d'électeurs joignant celle de mem-
bres: du conseil général de la Seine et du
conseil municipal de Paris, sont ainsi les
gàrdiens des intérêts de la capitale, d'éle-
ver la yoix au nom de plus de deux mil-
lions de Français contre les projets de res-
tauration monarchique. Les députés de la
Seine soussignés, élus comme vous du
suffrage universel, ne peuvent que s'asso-
cier à votre pensée pour protester contre
une tentative dont le succès aurait pour
suites prochaines le désordre ou la. guerre
civile.
Depuis le jour où la République a été
ouvertement menacée par les menées des
royali, t'1S" l'inquiétude s'est emparée des
esprits, les affaires qnVété en sotaQ ;
les pertes que ce trouble a causées dans le
cpmmerce et l'industirie se sont chiffrées
par millions. L'indignation est à son çpm-
ble dans toute la France et se traduit, pae
tous les moyens de manifester ses senti-
ments dont le pays dispose. Les élection^
qui viennent devoir lieu en sont le tél
moiguage décisif. Les pouvoirs publics nç
pourraient mécoanaître un tel avertisse
ment sans se mettre en lutte, avec la yo -
lonté nationale.
Il est inutile de vous dire que les, ;
putés dla Sin soussigués, d'aceord aveè
les conseillers généraux et InQijioipauX;,(,t
fidèles au. mandat qu'ils ont reçu de
fendre la République, sans laquelle il n'y
a pas d'ordre possible en France, s'oppose*
rout énergiquement à tout projet C\,'I:"
tauration monarchique, à toute atteinte
qu'on voudrait porter au suffrage univer-
sel, dont ils procèdeat ainsi que vous, à
toutes mesures tendant à établir par un
coup de surprise un règne ,que la France
repousse; soit, enfin, à en préparer le re-
tour par une voie détournée. :
Il né s'agit plus, en effet, ainsi qtiê l'ai
dit M. Thiers, comme nous -députe de la
Seine interprète ee jour-là des seutdrMnt^
,de la France entière, il ne s'agit phis eeu-j
lement de : defendré une Ibmie de gOllver.J
jflôoaieot, mais de conserver leâ liberté^ ci-j
viles, politiques et religieuses cenquisës!
par nos pères, et qui sont inséparables du!
maintien de la République. L'union et la
fermeté de tous les républicains déjoue-
ron t .les projets monarchiques et réduiioll tl
les fauteurs de restauration au respect dej
l'ordre et du droit national. 1
,:' h -. !
Adam (Edmond), BaroiaV Bernàrd (Mar-
tin), Blanc (Louis), Brelày (Ettiil),
0 Brisson (Henri), Gordon, Farcy (Eu-
:' 1 gène.) ; Gambetta )Léon) , Greppo. Lau-
glois^I^urent-Pichat, Peyjat, QUlllt
,. PDGA^;4), SC%SURERTË^STAÉ^^ '£ird, tT-
y Jiain, représenitaafes de la Sema, Sohœl-
cher,, représentant de-la -Sii UN ayant
-) iopté petor la Martiniqttéh'?^^ : .f'/
: -,' , , ,..1., ..,. :
M. Wolowski, député de la Saine, a adifgeé
la lettre suivante à M. Prétet, toembre du tiop-
:sei! général de ia Seine : i. :,
Gisors i 9. oçtobet .1831
Monsieur, ,
Je pensais que la position que j'ai con-
servée depuis que je siège à l'Assemblée
me dispensait de toute déclaration; mais,
du moment où plusiuurs de mes collègues
et amis croient utile de se prononcer' de
nouveau publiquement, je ferai comme
eux.
Je n'ai pa# admis un moment la possi-
bilité d'une restauration monarchique, et
je veux concourir à clore l'ère des révolu-
tions en travaillait à organiser la Répu-
blique. ; ',
Veuillez communiquer cette lettre à vos
coUègues et agréer l'expression de mes
sentHiiejQfs _leâ .jplus distingués.^
, L. WOLQWSlb,
Député de la Seine.
f .: - -i—. MB, M
-y .-- :..
Le cure pudibond
',- r¡
Le fait date d'hier à peine.
La petite ville de Pontoise avait orga-
nisé une exposition d'agriculture' et
d'horticulture. Les honorables citoyens
qui s'étaient chargés de l'installation
avaient cherché à décorer la salle de
leur mieux, et l'un d'eux avait eu l'idée
d'envoyer la reproduction en terré cuite
d'une statue d'enfant, connue sous
le nom de la Pite: vendançfêuse, qui,
dans le temps, a valu, ^ne miédailljs i
son auÛml; et. dont l'original est au
musée de Grenoble.
Je n'ai pas vu la statue ; mais j'en ai,
en oé moment, sous les yeux une photo-
graphie qui ne saurait manquer d'être
exacte puisqu'on la doit à - l'infaillible
soleil. Elle représente une petite fille, de
trois ou quatre ans, qui, dans-un pan re-
levé de sa tunique, tient de grossés
grappes dé raisin et les regarde en sou-
riant. ,,'
Vous vous rappelez le mot. célèbre dja
l'enfant devant un tableau d'Adam et
d'Èye chassés* du paradis terrestre.
— Lequel est Adam? lui demandait un
de ses petits camarades.
— Comment veux-tu que je le sache;
puisqu'ils n'ont pas d'habits r
Eh bien 1 d'honneur, siVonme deman-
dait loisexe- de ce petit ange, je serais,
moi aussi, fort embarrassé de répondre,
le statuaire Ayant supprimé des acces-
soires qu'il jugeait absolument inutiles
.chez; un' enfant de cet âge, un etant
idéal, un simple chérubin.- -
On mit ce môrceàu d'art en belle
place, au milieu d'un trophée de fruits
et de fleurs, et l'effet décoratif en était
charmant.
Le ^sl^ft|r^' n'e»t pa§) â ce qu'il
paraît, bien loin du lieu où se tient
l'exposition d'horticulture, en sorte que
M. le curé, doyen de la ville, l'abbé
Driou, ne pouvait guère sortir de chez
lui sans apercevoir ce petit bonhomme
dè terre cuite, qui était à demi nu..
Il faut croire que cette vue lui fit ve-
nir de coupables pensées ; car il s'en
alla chez les organisateurs de l'exposi-
tion, leur remontra le péril qu'une terre
cuite aussi indécente faisait courir aux
mœurs et les supplia de l'enlever.
Ces messieurs restèrent un peu sur-
pris tout d'abord ; ils ne savaient pas
que les gens de Pontoise fussent si ten-
dres à la tentation. Ils représentèrent à
M. le curé, avec tout le respect qu'ils
devaient à son saint ministère, que ses
scrupules faisaient voir trop de délica-
tesse ; que. si, à cet âge, un enfant de
chair et d'os pouvait se rouler tout 4a
sur un tapis sans choquer la pudeur, à
plus forte raison .n'exciterait-il point, d'i-
dees libertines sous forme d'œuvre dvt.
Ils conclurent et disant-au vénérable
doyen qu'il était-maître dans son église,
mais qu'il n'avait rien à voir dans- ce
qui se faisait ohéz eux. :"
Le curé s'en retourna, grommelant
tout* bàe ho-chant la tête d'uïi air de me-
tout bas, lè lendemain ,jà statué avait dis-
'Dc,et'U5' 'lendeJIi8JnJa 'stué avait ds-
paru de son socle.
Etait-ce un miracle ? :
;; On n'est pas fort crédule à Pontoise.
La commission s'en fut droit chez M. le
ctiré, qu!elié soupçonnait de n'être pas ,
4tra»g©r à l'enlèvement, et lui redemanda
sa statue. L'homme de Çieu profesftâ de
son innocence. Il n'avait nulle nduvelle
dw la pélite vendangeuse. Il se)l lavait
les mains ; c'était la Sainte-Vierge sans
doute qui avait soufetrait aux yeux de
pontoise une occasion de scandale.
ne se tint point pour
satis&ite jde' ses explications. Elle déposa
une plainte chez le commissaire de po-
Moe, et tout aussitôt l'enquête ,fut œm..
mencée. Au Êôut de six jouris, ôn'tratlVa
le pauvre bébé de terre .cuite enseveli
sous un amis de décombres, perdu dans
des détritus de choux et de carottes.
, ¡;' ,
, On le réinstalla, ¡ss plus ample in-
forme, à sa place, au milieu des neurs,
et le lendemain il parut dans l'Echo
pontoisien une longue épîtPé où l'abbé
Driou se proclamait l'auteur de la sous-
traction faite. "J
5 Cé curé pudibond y contait qu'il s'é-
tàfrt glisse séul ïa nùitl, satis cQinpliçp,
dans là s^e d'èxposition , qtfil
monde, ,et, c'est ainsi, joutait-il, q«i0f
yengeur de la déGenoe. publique, j'ai
épargné à la ville de Poatoise six jours
•de scaiH&lèvi - -' ; J ; 's
', FRANCÏSOUE. S ARCB Y
M. Amat> secrétaire général de la pré-
fecture de Vaucluse, vient de sruspeiidçe
pour deux mois, au nom du prefèit' én
congé, le maire de la commune de Gi-
gondas. Il paraît qu'on avait changé la
Marseillaise dans ce village, ce qui cons-
titue une « manifestation séditieuse. »
De plus, ledit maire avait fait promener
par les rues, avant de la placer dans
la salle de la mairie, « une statue'en
plâtre représentant une femme presque
une, cefinte d'un bandeau rouge crt ap-
puyée sur une pique. > Q uell'ô horreur 1
La pudeur dé M. Amat en a été blessée
autant que convictions -
a écrit au maire de faire disparaître cet
« emblème, n et c'est sur la réponse
qu'il en a reçue qu'il vient de lancer
l'arrêté de suspension.
Cette réponse nous paraît cependant
assez raisonnable : « Je vous pne, mon-
sieur le préfet, de mpprelldre-querle' est
,1'â statue qui doit représenter le gouver-
neinent actuel, ou bien je remets -
qu'on,vient delhire enlever, la considé-
rant comme la plus en harmonie avee le •
gouvernement du jour. » Il est de fait
que c'est en géDéral;solli\' les traits d'une
femme que la République est figurée.
Comment M. Amat la voulait-il vêtue ?
Mais ce qui a principalement choqué cet
homme de goût dansf la lettre du
maire, ce sont trois fautes d'ortho-
graphe qu'il a pris soin ,dë j^oulignêr
9-us; son arrêté çivee. Jbién de l'esprit
et du .tact. Un maire de village ec^ivaiit
harmonie sans hl est-ce assez ridicule?
Comme M. Amat fait ressortir son éton-
nante supériorité f Il met l'orthographe.
lui, on le doit croire, puisqu'il destitue
ceux qui ne la mettent pas. Bt voilà jus-
tement pourquoi l'ordre moral n'admet
goint, n admettra jamais renselgnnt
primaire obligatoire : c'est pour conser-
ver à M.le secrétaire général de VauçhçiSô
ses ayiaûtagesjs^r a maire de Gigoiidas.
; ¡" G
f ,!"f;J-.
i'.:,". -,' - ;jt' -f
g; : /- l"!;r'{
- l
.i .;' ;, ,.¡ L ,'.a
L'AUDIENCE1 «
: -l .:: i
Le public est venu en nombre considé-
rable, attiré par la beauté du temps ; il est
resté, dense, compact, cloué à sa place par
l'intérêt de la séance. Dans les formules
courtoises qu'affectionne le président, tel-
les que les : « Ne pensez-vous pas. Ne
vous semble-1-il pas, M. le maréchal. Ne
craigniez-vous pas que. a on sentait
copine une lame se glisser sous la cui-
rassé d'indifférence dont s'est hardé l'aè-
c use, et maintes fois le tressaillemeat im-
perceptible de l'auditoire a indiqué que la
lame avait p énétrè.
7e division. — Communications avee le
gouvernement de la Défense nationale.
Ce chapitre pourrait être court, car, en
tout, on trouve trace de deux dépéchés
adressées au gouvernement de la Défense
nationale par le maréchal et le maréchal
assure ne pas avoir reçu une seule dé-
pêche de ce gouvernement. En outre rac.
cusé avoue n'avoir pas chargé le général
Bourbaki, lors'de sa sortie de Metz (25
septembre), de la moindre mission pour le
gouvernement de Toars. La convocation
des collèges électoraux, il ne l'a pas con-
nue — du moins officiellement, l'ignorance
absolue étant impossible à plaider, puis-
que cette convocation a été insérée dans le
Courrier de la Moselle. Et ici nous trouvons
que le maréchal s'aventure fort avec cette
excuse d'officialité, puisque toutes les nou-
velles sur. lesquelles il s'est basé pour ex-
pliquer ses paroles dans les conseils sous
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
- Auteurs similaires Exposition internationale Exposition internationale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Exposition internationale" or dc.contributor adj "Exposition internationale")Rapport sur l'enseignement technique, commercial et industriel [par Éd. Wellhoff]. Département A. Éducation et enseignement. Groupe VI / Exposition universelle internationale de 1904, à Saint-Louis /ark:/12148/bd6t5776012v.highres Le Pavillon finlandais à l'Exposition universelle de 1900 /ark:/12148/bd6t5775940n.highresCercle de la librairie Cercle de la librairie /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Cercle de la librairie" or dc.contributor adj "Cercle de la librairie")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k75580615/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k75580615/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k75580615/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k75580615/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k75580615
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k75580615
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k75580615/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest